1
RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S79 rétrospectivement ce concept à partir d’une série monocentrique et de préciser la place et les limites de cet implant. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les 32 premières tiges PFMR posées à partir de 1998 ont été revues avec un recul de deux ans minimum. Il s’agissait de 12 hommes et 19 femmes (1 cas bilaté- ral) d’âge moyen 65,6 ans. La révision a portée sur 28 descellements aseptiques (négatifs bilans biologiques et arthrographiques) et 4 septiques, placés dans un premier temps en résection tête col. Dans 28 cas ? il s’agissait d’une révision itérative. L’extraction de la tige s’est faite 22 fois en rétrograde avec 10 fenêtres corticales et 10 fois par fémorotomie. Aucune greffe complémentaire n’a été posée. L’implant acétabulaire a été révisé dans tous les cas. Sur le bilan radiologique préopéra- toire, les pertes de substances classées selon la SOFCOT étaient 6 stades I, 12 stades II, 8 stades III et 6 stades IV, comportant 6 fractures diaphysaires et 10 cals vicieux et/ou alignement incorrects. RÉSULTATS. Au recul minimum de 2 ans, 30 patients ont été revus (1 décès, 1 perdu de vue). Trois ont fait l’objet d’une nou- velle révision par tige verrouillée en raison d’une impaction de la tige, dont 2 étaient protrusées dans le genou. Ces trois cas corres- pondaient à des révisions itératives de stade IV avec fracture diaphysaire. L’un d’eux a présenté un réveil septique actuelle- ment en cours de traitement. Vingt-deux tiges sont restées stric- tement en place et 6 se sont enfoncées de 8 mm en moyenne (6 à 12), 18 présentent une ostéogenèse périprothétique métaphysaire ou diaphysaire. Le résultat clinique selon Merle d’Aubigné mon- tre une très nette amélioration du critère douleur. CONCLUSION. Le concept de press-fit par tige fémorale modulable s’adapte à un grand nombre de révisions.Il est impé- ratif d’obtenir une stabilité primaire initiale de la tige dont les critères restent à ce jour subjectifs. Dans le cas contraire, il faut faire appel à une tige verrouillée. La tige PFMR ne résout pas l’ensemble des problèmes rencontrés dans les descellements fémoraux en particulier lorsque la cavité médullaire est élargie et dystrophique. 109 Usure et conduction thermique des têtes Zircone dans la prothèse totale de hanche Jacques-Henri CATON*, Philippe GAUTIER, Geneviève GONZENSA, Gilles GAUTIER INTRODUCTION. Des dégradations précoces et importantes du polyéthylène ont été publiées par différents auteurs lors de la réalisation de prothèses totales de hanche, avec têtes Zircone (Allain et coll., Piriou et coll., Hamadouche et coll.). D’autres auteurs n’ont pas observé ces phénomènes (Caton et coll.), néan- moins, un certain nombre d’auteurs ont invoqué des modifica- tions thermiques à l’interface tête-cupule polyéthylène de la PTH susceptibles d’entraîner la dégradation du polyéthylène. L’élévation thermique au cours des cycles de marche a été démontrée par Roussignol et coll. (SOO 2002) sur simulateurs de hanche (données confirmées par Harris en 2003). Les varia- tions de températures peuvent être susceptibles de modifier les propriétés de lubrification du liquide articulaire par l’intermé- diaire de la modification des protéines comme l’ont démontré McKellop et coll. (1999). En 1997, Lu et coll. avaient également montré en comparant Zircone, Métal, Alumine (Al) contre du polyéthylène sous une charge de 2 tonnes une augmentation de la température du lubrifiant (sérum bovin). À partir de ces don- nées, 2 éléments doivent être étudiés. La Zircone est-elle plus isolante que l’Alumine ou le métal ? L’échauffement lié à l’acti- vité sur simulateur de hanche entraîne-t-il une augmentation de température à l’interface supérieure pour la Zircone comparée au couple Métal ou Alumine-Polyéthylène ? MATÉRIEL ET MÉTHODE. Afin de vérifier la première hypothèse, nous avons réalisé une expérimentation avec mesure des températures comparatives, entre Zircone et Alumine, en chauffant une tête Zircone de diamètre 28 (Biozyr), une tête Alu- mine diamètre 28 (Biolox Forte), sur un support d’aluminium, avec trois niveaux de preuves. Tout d’abord une augmentation de la température à 100°C en chauffant le support aluminium avec mesure au fond du cône. Deuxièmement, avec les mêmes élé- ments, élévation thermique à 195°C et mesure sur les bords de la tête et enfin troisièmement, mesure de la température sur un cône métallique en contact avec le cône de la tête prothétique céramique (cône métallique titane 12/14 - 5,43, élévation thermi- que du support à 180°C). RÉSULTATS. Les courbes que nous avons obtenues au cours des trois manœuvres expérimentales sont strictement superposa- bles entre l’Alumine et la Zircone, qu’ils s’agissent des courbes cinétiques de montée ou de descente de température, mesurées au fond du cône sur les bords de la tête ou sur le cône métallique titane. CONCLUSION. On peut donc affirmer que la Zircone n’est pas plus isolante que l’Alumine à ces plages de températures. La Zircone ayant une diffusion centripète de la température identi- que à celle de l’Alumine. Les têtes Zircone et les têtes Alumine conduisent l’élévation thermique de la même façon. La vérifica- tion de la deuxième hypothèse avec mesure de températures, après simulateur de marche, au sommet de la circonférence pro- thétique est actuellement en cours. *Paul Bonnevialle, Service d’Orthopédie Traumatologie, CHU de Toulouse Purpan, 31059 Toulouse Cedex. *Jacques-Henri Caton, Clinique Vialar, 116, rue Antoine-Charial, 69003 Lyon.

109 Usure et conduction thermique des têtes Zircone dans la prothèse totale de hanche

  • Upload
    gilles

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 109 Usure et conduction thermique des têtes Zircone dans la prothèse totale de hanche

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S79

rétrospectivement ce concept à partir d’une série monocentriqueet de préciser la place et les limites de cet implant.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les 32 premières tiges PFMRposées à partir de 1998 ont été revues avec un recul de deux ansminimum. Il s’agissait de 12 hommes et 19 femmes (1 cas bilaté-ral) d’âge moyen 65,6 ans. La révision a portée sur28 descellements aseptiques (négatifs bilans biologiques etarthrographiques) et 4 septiques, placés dans un premier tempsen résection tête col. Dans 28 cas ? il s’agissait d’une révisionitérative. L’extraction de la tige s’est faite 22 fois en rétrogradeavec 10 fenêtres corticales et 10 fois par fémorotomie. Aucunegreffe complémentaire n’a été posée. L’implant acétabulaire aété révisé dans tous les cas. Sur le bilan radiologique préopéra-toire, les pertes de substances classées selon la SOFCOT étaient6 stades I, 12 stades II, 8 stades III et 6 stades IV, comportant6 fractures diaphysaires et 10 cals vicieux et/ou alignementincorrects.

RÉSULTATS. Au recul minimum de 2 ans, 30 patients ont étérevus (1 décès, 1 perdu de vue). Trois ont fait l’objet d’une nou-velle révision par tige verrouillée en raison d’une impaction de latige, dont 2 étaient protrusées dans le genou. Ces trois cas corres-pondaient à des révisions itératives de stade IV avec fracturediaphysaire. L’un d’eux a présenté un réveil septique actuelle-ment en cours de traitement. Vingt-deux tiges sont restées stric-tement en place et 6 se sont enfoncées de 8 mm en moyenne (6 à12), 18 présentent une ostéogenèse périprothétique métaphysaireou diaphysaire. Le résultat clinique selon Merle d’Aubigné mon-tre une très nette amélioration du critère douleur.

CONCLUSION. Le concept de press-fit par tige fémoralemodulable s’adapte à un grand nombre de révisions.Il est impé-ratif d’obtenir une stabilité primaire initiale de la tige dont lescritères restent à ce jour subjectifs. Dans le cas contraire, il fautfaire appel à une tige verrouillée. La tige PFMR ne résout pasl’ensemble des problèmes rencontrés dans les descellementsfémoraux en particulier lorsque la cavité médullaire est élargie etdystrophique.

109 Usure et conduction thermique destêtes Zircone dans la prothèsetotale de hanche

Jacques-Henri CATON*, Philippe GAUTIER,Geneviève GONZENSA, Gilles GAUTIER

INTRODUCTION. Des dégradations précoces et importantesdu polyéthylène ont été publiées par différents auteurs lors de la

réalisation de prothèses totales de hanche, avec têtes Zircone(Allain et coll., Piriou et coll., Hamadouche et coll.). D’autresauteurs n’ont pas observé ces phénomènes (Caton et coll.), néan-moins, un certain nombre d’auteurs ont invoqué des modifica-tions thermiques à l’interface tête-cupule polyéthylène de laPTH susceptibles d’entraîner la dégradation du polyéthylène.L’élévation thermique au cours des cycles de marche a étédémontrée par Roussignol et coll. (SOO 2002) sur simulateursde hanche (données confirmées par Harris en 2003). Les varia-tions de températures peuvent être susceptibles de modifier lespropriétés de lubrification du liquide articulaire par l’intermé-diaire de la modification des protéines comme l’ont démontréMcKellop et coll. (1999). En 1997, Lu et coll. avaient égalementmontré en comparant Zircone, Métal, Alumine (Al) contre dupolyéthylène sous une charge de 2 tonnes une augmentation dela température du lubrifiant (sérum bovin). À partir de ces don-nées, 2 éléments doivent être étudiés. La Zircone est-elle plusisolante que l’Alumine ou le métal ? L’échauffement lié à l’acti-vité sur simulateur de hanche entraîne-t-il une augmentation detempérature à l’interface supérieure pour la Zircone comparée aucouple Métal ou Alumine-Polyéthylène ?

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Afin de vérifier la premièrehypothèse, nous avons réalisé une expérimentation avec mesuredes températures comparatives, entre Zircone et Alumine, enchauffant une tête Zircone de diamètre 28 (Biozyr), une tête Alu-mine diamètre 28 (Biolox Forte), sur un support d’aluminium,avec trois niveaux de preuves. Tout d’abord une augmentation dela température à 100°C en chauffant le support aluminium avecmesure au fond du cône. Deuxièmement, avec les mêmes élé-ments, élévation thermique à 195°C et mesure sur les bords de latête et enfin troisièmement, mesure de la température sur uncône métallique en contact avec le cône de la tête prothétiquecéramique (cône métallique titane 12/14 - 5,43, élévation thermi-que du support à 180°C).

RÉSULTATS. Les courbes que nous avons obtenues au coursdes trois manœuvres expérimentales sont strictement superposa-bles entre l’Alumine et la Zircone, qu’ils s’agissent des courbescinétiques de montée ou de descente de température, mesuréesau fond du cône sur les bords de la tête ou sur le cône métalliquetitane.

CONCLUSION. On peut donc affirmer que la Zircone n’estpas plus isolante que l’Alumine à ces plages de températures. LaZircone ayant une diffusion centripète de la température identi-que à celle de l’Alumine. Les têtes Zircone et les têtes Alumineconduisent l’élévation thermique de la même façon. La vérifica-tion de la deuxième hypothèse avec mesure de températures,après simulateur de marche, au sommet de la circonférence pro-thétique est actuellement en cours.

*Paul Bonnevialle, Service d’Orthopédie Traumatologie,CHU de Toulouse Purpan, 31059 Toulouse Cedex.

*Jacques-Henri Caton, Clinique Vialar,116, rue Antoine-Charial, 69003 Lyon.