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 Des arbres fruitiers victimes de maladies tropicales en Europe La bactérie « Xylella fistidiosa » qui détruit les oliveraies en Italie a été identifiée chez un revendeur de Rungis sur un caféier. Une nouvelle preuve des dangers induits par la multiplication des échanges de végétaux et d’animaux dans le monde. Les importations de plantes et d’animaux en provenance de lointaines contrées, notamment de certains pays tropicaux, ne sont pas sans risques. Ainsi vient-on de découvrir en France que « Xylella fistidiosa», la bactérie qui fait dépérir et mourir des milliers d’oliviers en Italie, a été identifiée chez un revendeur de Rungis sur un plant de caféier importé d’Amérique centrale. Cette maladie est apparue en octobre 2013 dans la région de Lecce dans les Pouilles. Elle provoque le dessèchement des feuilles sur les oliviers, les lauriers roses, les amandiers. Faute de traitement adéquat, des milliers d’hectares d’oliviers ont déjà était arrachés en Italie pour tenter d’éradiquer ce fléau.  Peut-on alors prendre de tels risques en délocalisatant des pépinières afin de se fournir en arbustes à moindre prix au sein de l’Union européenne ? Voi là quelques années est aussi arrivé en Europe le cynips du châtaignier. Alors que les châtaigneraies européennes étaient saines, des pépiniéristes européens ont fait cultiver des plants de châtaigniers en Chine afin d’augmenter leurs marges sur la revente de ces plants. Mais ils ont importé des arbustes dans lesquels des insectes pondent des larves. Ces larves de 2 à 3 millimètres de long durant leurs premières semaines de vie sont invisibles dans les bourgeons avant de devenir des nymphes, lesquelles deviennent des insectes contaminants à partir du mois de mai. C’est ainsi que de nombreuses châtaigneraies ont été contaminées en France et en Italie ces dernières années. Les attaques du cynips provoquent une diminution de la croissance des rameaux et une baisse de la fructification des arbres qui peuvent perdre jusqu’à 50 voire 70% de leurs fruit. Au Japon, le rendement des châtaigniers a diminué de 50% en vingt ans depuis l’apparition de cette maladie. En France, nous avons aussi depuis 2004 le frelon asiatique mangeur d’abeilles. Des œufs de frelon pondus dans des poteries fabriqués de Chine et achetées par un importateur du Lot-et- Garonne l’ont introduit chez nous par hasard. Depuis dix ans, il ne cesse de coloniser le pays. Ce frelon asiatique à pattes jaune est commun en Asie continentale jusqu’à nord de l’Inde et dans les montagnes de Chine, des zones géographiques ou le climat est comparable à celui de la France où il ne cesse de coloniser de nouveaux territoires. Ses énormes nids sont parfois visibles dans les arbres mais pas toujours en raison de la densité des feuillages au moment où ils se construisent. Pour nourrir les larves à l’intérieur de ce nid, le frelon va à la chasse aux abeilles. Il se met en position stationnaire devant les ruches, comme un hélicoptère qui fait du surplace, afin d’emporter les butineuses qui rentrent avec leur pollen pour nourrir sa nichée.  Alors que la Commission européenne n’en finit pas d’ouvrir des négociations pour parvenir à de nouveaux accord commerciaux bilatéraux en Amérique, en Afrique et en Asie, il serait bon que les décideurs politiques, qui leur donnent carte blanche, songent aussi aux conséquences économiques et sanitaires désastreuses sur lesquelles débouchent certains de ces accords.

11. Des Arbres Fruitiers Victimes de Maladies Tropicales en Europe

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  • Des arbres fruitiers victimes de maladies tropicales en Europe

    La bactrie Xylella fistidiosa qui dtruit les oliveraies en Italie a t identifie chez un

    revendeur de Rungis sur un cafier. Une nouvelle preuve des dangers induits par la

    multiplication des changes de vgtaux et danimaux dans le monde.

    Les importations de plantes et danimaux en provenance de lointaines contres, notamment

    de certains pays tropicaux, ne sont pas sans risques. Ainsi vient-on de dcouvrir en France que

    Xylella fistidiosa, la bactrie qui fait dprir et mourir des milliers doliviers en Italie, a t

    identifie chez un revendeur de Rungis sur un plant de cafier import dAmrique centrale.

    Cette maladie est apparue en octobre 2013 dans la rgion de Lecce dans les Pouilles. Elle

    provoque le desschement des feuilles sur les oliviers, les lauriers roses, les amandiers. Faute

    de traitement adquat, des milliers dhectares doliviers ont dj tait arrachs en Italie pour

    tenter dradiquer ce flau.

    Peut-on alors prendre de tels risques en dlocalisatant des ppinires afin de se fournir en

    arbustes moindre prix au sein de lUnion europenne ? Voil quelques annes est aussi arriv

    en Europe le cynips du chtaignier. Alors que les chtaigneraies europennes taient saines,

    des ppiniristes europens ont fait cultiver des plants de chtaigniers en Chine afin

    daugmenter leurs marges sur la revente de ces plants. Mais ils ont import des arbustes dans

    lesquels des insectes pondent des larves. Ces larves de 2 3 millimtres de long durant leurs

    premires semaines de vie sont invisibles dans les bourgeons avant de devenir des nymphes,

    lesquelles deviennent des insectes contaminants partir du mois de mai. Cest ainsi que de

    nombreuses chtaigneraies ont t contamines en France et en Italie ces dernires annes.

    Les attaques du cynips provoquent une diminution de la croissance des rameaux et une baisse

    de la fructification des arbres qui peuvent perdre jusqu 50 voire 70% de leurs fruit. Au Japon,

    le rendement des chtaigniers a diminu de 50% en vingt ans depuis lapparition de cette

    maladie.

    En France, nous avons aussi depuis 2004 le frelon asiatique mangeur dabeilles. Des ufs de

    frelon pondus dans des poteries fabriqus de Chine et achetes par un importateur du Lot-et-

    Garonne lont introduit chez nous par hasard. Depuis dix ans, il ne cesse de coloniser le pays.

    Ce frelon asiatique pattes jaune est commun en Asie continentale jusqu nord de lInde et

    dans les montagnes de Chine, des zones gographiques ou le climat est comparable celui de

    la France o il ne cesse de coloniser de nouveaux territoires. Ses normes nids sont parfois

    visibles dans les arbres mais pas toujours en raison de la densit des feuillages au moment o

    ils se construisent. Pour nourrir les larves lintrieur de ce nid, le frelon va la chasse aux

    abeilles. Il se met en position stationnaire devant les ruches, comme un hlicoptre qui fait du

    surplace, afin demporter les butineuses qui rentrent avec leur pollen pour nourrir sa niche.

    Alors que la Commission europenne nen finit pas douvrir des ngociations pour parvenir

    de nouveaux accord commerciaux bilatraux en Amrique, en Afrique et en Asie, il serait bon

    que les dcideurs politiques, qui leur donnent carte blanche, songent aussi aux consquences

    conomiques et sanitaires dsastreuses sur lesquelles dbouchent certains de ces accords.