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 854 VIII. Historische Entwicklung der Namen Pomponio, Fr. (1987): La prosopografia dei testi presargonici di Fara (Studi Semitici, n. s. 3). Roma. Répertoire géographique des textes cunéiformes, t. 1 (1977); t. 2 (1974). Wiesbaden.  Henri Limet, Lièg e (Belgique) 3. Bib li ogra ph ie séle cti ve Limet, H. (1968): L’anthroponymie sumérienne dans les documents de la 3 e dynastie d’Ur. Paris. Limet, H. (1975): Permanence et changement dans la toponymie antique. Dans: La toponymie antique (colloque de Strasbourg, 1975), Strasbourg, 83— 115. 123. Anthroponymie akkadienne appartenant au vieux fonds sémitique: ālum «la ville», išum «le feu», nārum «le fleuve»,  El, qui disparaîtront dans la suite, tandis que s’introduiront Ištar, Šamaš, Sin. Les NP comprennent souvent un verbe conjugué, placé avant le nom divin (ND) alors que, plus tard, la forme verbale sera placée après. On note quelques particularités grammaticales: la finale en -iš, Ištar-iš-takal «confiance en Iš- tar»; des variantes phonétiques: s = š, Ištar- satu (pour šadu) «Ištar est une montagne»; des éléments en -a comme prédicats: Šulgi- rama, Šulgi-nada, DINGIR. bana. 1.2.3. A l’époque paléo-babylonienne, le Proche Orient est dominé par des dynasties amorrites, d’où beaucoup de NP amorrites à Mari (voir aussi  Hammu-rapi «Hammu est guérisseur»). Toutefois, la structure des NP est fixée et ne connaît que des variantes. Au Ier millénaire, c’est plutôt dans l’écriture qu’on relève une différence notable: les NP sont souvent écrits en logogrammes:  Bēl-ibni est noté  En-ibni, voire EN. DÙ (DÙ = banû);  Bēl-nāṣir , noté EN-nair, EN. PAP-ir , EN. PAP. Très nombreux noms formés avec les ND Bel, Marduk ou Nabu à Babylone, avec Aššur en Assyrie. A l’époque tardive, on voit naître une sorte de nom de famille; au nom seul, ou précisé par celui du père, s’ajoute celui d’un ancêtre(?) commun à plusieurs membres du clan(?): NP 1, fils de NP 2, des- cendant de NP 3. 1.3.Structure 1.3.1. Le NP consiste en un nom, substantif ou adjectif, caractérisant la personne:  Mūrānu «jeune chien»,  Murašu «chat sauvage». Les noms du type QuTTuLu, qui indiquent un défaut physique, sont employés en ancien et moyen babylonien, mais non dans la suite:  Kubbulu, Kubburu, Qurrudu, Qunnunu, Bur- 1. Anth roponymie 2. Bi bl io gr ap hi e séle ct iv e 1. Anthroponymie Cette étude porte sur les noms propres (NP) dont les éléments sont tirés de l’akkadien, c’est-à-dire du babylonien et de l’assyrien. Sur plusieurs siècles, la langue a évolué: vieil-ak- kadien (avant — 2000), akkadien «classique» (époque paléo-babylonienne), assyrien et ba- bylonien moyens et récents (entre — 1500 et — 500) et même babylonien tardif (sous les Achéménides et les Séleucides), qui présentent des particularités grammaticales. Toutefois, l’onomastique, tout en subissant des varia- tions selon les modes, est moins soumise aux fluctuations de structure. 1.1.Sources Documentation immense: pièces d’archives, actes juridiques, lettres fournissent des NP par centaines. Beaucoup de NP sont étrangers et ne sont pas de facture akkadienne (NP hourrites, élamites, amorrites ...). 1.2.Evolution 1.2.1. A l’époque archaïque (avant — 2500), les noms akkadiens restent rares; ils sont formés avec ilum «dieu», il-šu «son dieu», le dieu El. Avec le temps, les noms sémitiques deviennent plus nombreux, leur structure ne se distingue pas de celle des noms formés aux époques suivantes. 1.2.2. Au cours des trois siècles qui précèdent l’an — 2000, la culture sumérienne domine encore dans le sud de la Mésopotamie (moins dans le nord), mais la population sémitique impose sa langue et son onomastique. L’an- throponymie est surtout religieuse; parmi les dieux invoqués figurent des personnifications

123. Anthroponymie akkadienne

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854 VIII. Historische Entwicklung der Namen

Pomponio, Fr. (1987): La prosopografia dei testipresargonici di Fara (Studi Semitici, n. s. 3).Roma.

Répertoire géographique des textes cunéiformes,t. 1 (1977); t. 2 (1974). Wiesbaden.

 Henri Limet, Liège (Belgique)

3. Bibliographie sélectiveLimet, H. (1968): L’anthroponymie sumériennedans les documents de la 3 e dynastie d’Ur. Paris.

Limet, H. (1975): Permanence et changement dans

la toponymie antique. Dans: La toponymie antique(colloque de Strasbourg, 1975), Strasbourg, 83—115.

123.Anthroponymie akkadienne

appartenant au vieux fonds sémitique: ālum«la ville», išum «le feu», nārum «le fleuve»,

 El, qui disparaîtront dans la suite, tandis ques’introduiront Ištar, Šamaš, Sin. Les NPcomprennent souvent un verbe conjugué,placé avant le nom divin (ND) alors que, plustard, la forme verbale sera placée après. Onnote quelques particularités grammaticales: lafinale en -iš, Ištar-iš-takal «confiance en Iš-tar»; des variantes phonétiques: s = š, Ištar-satu (pour šadu) «Ištar est une montagne»;des éléments en -a comme prédicats: Šulgi-rama, Šulgi-nada, DINGIR. bana.

1.2.3. A l’époque paléo-babylonienne, le

Proche Orient est dominé par des dynastiesamorrites, d’où beaucoup de NP amorrites àMari (voir aussi  Hammu-rapi «Hammu estguérisseur»). Toutefois, la structure des NPest fixée et ne connaît que des variantes. AuIer millénaire, c’est plutôt dans l’écriturequ’on relève une différence notable: les NPsont souvent écrits en logogrammes:  Bēl-ibniest noté  En-ibni, voire EN. DÙ (DÙ = banû);

 Bēl-nāṣir, noté EN-naṣir, EN. PAP-ir , EN.PAP. Très nombreux noms formés avec lesND Bel, Marduk ou Nabu à Babylone, avec

Aššur en Assyrie. A l’époque tardive, on voitnaître une sorte de nom de famille; au nomseul, ou précisé par celui du père, s’ajoutecelui d’un ancêtre(?) commun à plusieursmembres du clan(?): NP 1, fils de NP 2, des-cendant de NP 3.

1.3.Structure

1.3.1. Le NP consiste en un nom, substantif ou adjectif, caractérisant la personne:  Mūrānu«jeune chien»,  Murašu «chat sauvage». Lesnoms du type QuTTuLu, qui indiquent undéfaut physique, sont employés en ancien etmoyen babylonien, mais non dans la suite:

 Kubbulu, Kubburu, Qurrudu, Qunnunu, Bur-

1. Anthroponymie2. Bibliographie sélective

1. AnthroponymieCette étude porte sur les noms propres (NP)dont les éléments sont tirés de l’akkadien,c’est-à-dire du babylonien et de l’assyrien. Surplusieurs siècles, la langue a évolué: vieil-ak-kadien (avant — 2000), akkadien «classique»(époque paléo-babylonienne), assyrien et ba-bylonien moyens et récents (entre — 1500 et— 500) et même babylonien tardif (sous lesAchéménides et les Séleucides), qui présententdes particularités grammaticales. Toutefois,

l’onomastique, tout en subissant des varia-tions selon les modes, est moins soumise auxfluctuations de structure.

1.1.Sources

Documentation immense: pièces d’archives,actes juridiques, lettres fournissent des NPpar centaines. Beaucoup de NP sont étrangerset ne sont pas de facture akkadienne (NPhourrites, élamites, amorrites ...).

1.2.Evolution

1.2.1. A l’époque archaïque (avant — 2500),les noms akkadiens restent rares; ils sontformés avec ilum «dieu», il-šu «son dieu», ledieu El. Avec le temps, les noms sémitiquesdeviennent plus nombreux, leur structure nese distingue pas de celle des noms formés auxépoques suivantes.

1.2.2. Au cours des trois siècles qui précèdentl’an — 2000, la culture sumérienne domineencore dans le sud de la Mésopotamie (moins

dans le nord), mais la population sémitiqueimpose sa langue et son onomastique. L’an-throponymie est surtout religieuse; parmi lesdieux invoqués figurent des personnifications

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123. Anthroponymie akkadienne 855

valu»,  Išṭup-Sin «Sin a préservé la vie».  Ik-rub-Ea «Ea a béni». Des verbes ont eu lafaveur du public pendant des siècles: nadānu«donner», šamâ «entendre», târu «se tour-ner vers» (le fidèle); moins employés dans la

suite: šaṭāpu, šiāmu, re’u; en revanche,d’autres apparaîtront: iāšu «faire cadeau»,banû «créer», abû «dire» (en parlant desdieux).

Variantes: le verbe au ventif: Sin-idinnam«Sin m’a donné», ND-iqiša «ND a fait ca-deau»; verbes à la forme II:  Bēl-uballiṭ  «leseigneur a fait vivre», -upahhir  «a ras-semblé», -ušallim «a sauvé», -udammiq «afait du bien».

1.3.4.2. Ces noms sont, en réalité, incomplets;

la tendance sera progressivement de ne plusles raccourcir, du moins dans l’écriture: ND-ah-iddin «ND a donné un frère», ND-šuma-ukin «ND a assuré la descendance». Au ven-tif: ND-zēr-iqiša «ND a fait don d’une pro-géniture».

1.3.4.3. Le verbe à la lère pers. sing.; type: Amur-ND «j’ai vu ND» (= j’ai éprouvé labonté du dieu); plus original:  Alsi-ka-abluṭ «j’ai crié vers toi, j’ai vécu»; à l’époque néo-babyl.:  Atkal-ana-bēlti «j’ai eu confiance enma Dame‚.

1.3.4.4. Le verbe à l’impératif: a) prière adres-

sée au dieu:  Ili-uṣranni «ô mon dieu, protège-moi!», -rimanni «aie pitié de moi!»; b) conseildonné à l’enfant:  Kurub-ND «prie ND», ND-na”id «loue ND».

1.3.4.5. Verbe à l’optatif: ND-šum-lišir  «ôND, que le nom soit prospère!».

1.3.5. Noms incomplets: nous en avons ren-contré déjà; l’abréviation peut se réduire àun terme: nādin, nāṣir, ou à un fragment:mukin-zēri «celui qui assure la descendance»

(sous-entendu: tel dieu est celui ...). Ces nomssont parfois munis d’un suffixe: a) purementgrammatical, il nominalise un verbe:  Ikun-u;b) affectueux:   Nūr-ayu, Nūr-iya, Bēl-anu,Qīšti-ya.

1.3.6. Dans l’énorme masse de NP relevésdans des milliers de documents «cunéi-formes», il subsiste un notable résidu de nomsinexpliqués ou d’interprétation douteuse:noms étrangers, noms tronqués, ou simple-ment difficultés dans l’analyse des éléments.

ruqu, Hummuru. Autre forme: Uznanu «auxlongues oreilles»,  Nahšum, fémin.  Nahištum«bien portant(e)». 1.3.1.1. Variante: nom +possessif:  Ahu-ni «notre frère»,  Abu-ni«notre père»,  Kalbi «mon chien». 1.3.1.2.

nom + compl. Génitif, modèle  Awīl- (plustard  Amēl-) + ND «l’homme de ND»,(W)arad -ND «serviteur de ND», fém.  Amat-ND «servante de ND». Plus fréquents sontceux formés sur le pronom šu: Šu-Ištar «celuid’Ištar», Šu-Sin «celui de Sin», Šu-ili-šu «ce-lui de son dieu»; fém. Šat -ND. Les NP decette catégorie, très bien représentés à toutesles époques, peuvent être très variés:  Kidin-ND «protection de ND»,  Nūr -ND «lumièrede ND»; ces noms se suffisent à eux-mêmes,mais sont peutêtre des abrégés de NP comme

Ṭāb-kidin-ND «bonne est la protection deND»,  Nur -ND-limur  «que je voie la lumièrede ND». D’autres exemples: Qīšat -ND «donde ND»,  Rīmūt-ND «cadeau de ND»,  Na-rām-ND «l’aimé de ND»,  Nabī-ND «lenommé de ND»,  Puzur-ND «protection deND», Rīm-ND «grâce de ND».

1.3.2. Phrase nominale: formée d’un nomsuivi d’un prédicat

1.3.2.1. Le prédicat est un nom: ND-qarrad «ND est un héros», -šar  «est le roi», -illat «est le clan», -šadu «est une montagne».Variante avec la particule -ma: ND-ma-ili«c’est bien ND mon dieu».

1.3.2.2. Le prédicat est un adjectif: ND- ṭāb«ND est bon», -muda «est sage»,  Ali-ṭāb«ma ville est bonne».

1.3.2.3. Le prédicat est un nom + possessif: Bēli-ND «mon seigneur est ND»,  Abi-ND«mon père c’est ND».

1.3.2.4. Le prédicat est nom + Génitif: ND-bēl-apli «ND est le seigneur de l’héritier»,ND-šar-māti «ND est le roi du pays»,  Aššur-etel-ilāni «Aššur est noble parmi les dieux».

Variante: un participe remplace le nom: ND-nādin-apli «ND est celui qui donne un héri-tier».

1.3.3. Des énoncés sans verbe: ce sont desprofessions de foi, des exclamations:  Itti-Mar-duk-balāṭu «la vie avec Marduk!», Šamaš-itti-ya «Šamaš avec moi!», Tukulti-ina-Adad «ma protection dans Adad!»,  Mannu-ki-Iš-tar? »Qui (est) comme Ištar?»

Exemples:  Išma-Ištar  «Ištar a entendu», Ibbi-Sin «Sin a nommé»,  Il’e-Sin »Sin a pré-

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856 VIII. Historische Entwicklung der Namen

sance: Nisan (l’enfant est né ce mois-là).

1.4.2. Le NP se présente comme une consta-tation objective, sa structure est nominale ouverbale. On énonce que le dieu est bon, fa-

vorable, qu’il est une protection, un rempart,qu’il a sauvé l’enfant, qu’il l’a nommé ou faitvivre ... La divinité, en qui le fidèle met saconfiance, se voit attribuer maintes qualites.

1.4.3. Le NP est construit comme une inter-vention subjective, soit de l’intéressé lui-même, soit de ses parents ou de ses frères etsoeurs. Cet aspect du NP se manifeste gram-maticalement: emploi de la lère pers. du sing.,d’un suffixe possessif. a) la personne interpellela divinité, elle déclare que le dieu est son

rempart, sa protection, elle prie: «fais-moivivre, aie pitié de moi». b) les parents inter-viennent prient, souhaitent, remercient le dieuou s’adressent à l’enfant.

2. Bibliographie sélectiveGelb, I. J. (1957): Materials for the Assyrian Dic-tionary, t. 3. Chicago.

Saporetti, Cl. (1970): Onomastica medio-assira(Studia Pohl 6, I—II). Roma.

Stamm, J. J. (1949): Die akkadische Namengebung

(Mitteilungen der Vorderasiatischen Gesellschaft44). Leipzig.

 Henri Limet, Liège (Belgique)

1.4.Signification

Pour un Assyrien ou un Babylonien, il estessentiel que l’enfant reçoive un nom, celui-cilui donne une réalité existentielle. C’est pour-

quoi l’anthroponymie est surtout fondée surdes idées religieuses. L’homme ou la femmeportaient, leur vie durant (sauf changementéventuel dû aux circonstances), un nom quiles protégeait, qui était un rappel constant deleur dévotion, qui témoignait de leur recon-naissance ou de leur piété. Il existait égale-ment des noms profanes; cette distinctionentre noms religieux et noms profanes pour-rait constituer une typologie, mais elle est peu

  justifiée dans la mesure où la disproportionentre les deux catégories est trop grande. Uneautre a été proposée par Stamm (1949), fon-

dée sur la distinction entre les plaintes, leslouanges, les expressions de joie ou de crainte,combinée avec le moment où les paroles sontcensées avoir été prononcées. Cette typologieaboutit à une certaine complication et à desredites. En somme, les NP akkadiens se ré-partissent en trois grandes catégories.

1.4.1. Le nom reflète la façon dont les autresvoient l’enfant ou celui-ci devenu adulte, cequi implique la possibilité d’adopter un nou-veau nom. Ce sont des NP de structure gram-

maticale simple: un nom, un adjectif, l’enfants’appelle «Renard», «Ourson» ou «Bienfait»; c’est parfois un gentilice: «Babylo-nien», une allusion au moment de la nais-

124.Eblaite and Amorite Names

ning especially towards the end of the thirdmillennium. And the third is Eblaite (also

Eblaic), known exclusively from the archivesof the city of Ebla, and dating to shortly afterthe middle of the third millennium. To thisneat tripartite scheme one must however ob-

 ject the following.

1.1. There is a close relationship between Eb-laite and Old Akkadian, to the point thatseveral scholars would subsume the formerunder the latter.

1.2. While Amorite is considered a West Sem-

itic language on account of its similaritieswith later west Semitic languages such as He-brew, in point of fact the provenance of mostof the pertinent documentation is in the East.

1. Introduction2. Personal Names: Name Composition

3. Personal Names: Semiotics4. Personal Names: Name-giving5. Divine Names6. Geographical Names7. Selected Bibliography

1. IntroductionIt is a standard convention to consider thirdmillennium Semitic as divided into three ma-

  jor language groups. The first is Old Akka-dian, known from texts dating from about

2400 B. C. onwards and originating from midand lower Mesopotamia. The second is Am-orite, known almost exclusively from personalnames found in Mesopotamian texts, begin-