134480600 Temple Elu Cohen Thierry

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TEMPLE ELU COHEN Notice sur les grades MAONNERIE ADONHIRAMITE ET MAONNERIE DES ELUS COHENS Textes & documents pour ltude de la thurgie des Elus Cohens Rituels, Plans et tracs doprations, Catchismes, Instructions, Rpertoires & Figures diverses Ordre des Chevaliers Maons Elus Cohens de lUnivers Chapitre JosuTEMPLE ELU COHEN Notice sur les grades MAONNERIE ADONHIRAMITE ET MAONNERIE DES ELUS COHENS Textes & documents pour ltude de la thurgie des Elus Cohens Rituels, Plans et tracs doprations, Catchismes, Instructions, Rpertoires & Figures diverses Ordre des Chevaliers Maons Elus Cohens de lUnivers Chapitre JosuLE prsent document, vocation dinformation publique, est extrait du Crmonial (volumes I et II) intgr au corpus rituel destin lusage exclusif des Frres et Surs du Temple qu nous formons, et ce dans le cadre des travaux entrepris sous les auspices de lOr dre des Chevaliers Maons Elus Cohens de lUnivers. Prcisons ici, au seuil de ce docu ment non-rserv, que ledit corpus est bas sur les manuscrits et documents originaux de lOrdre (instructions, rituels et correspondances), dont une prsentation gnrale es t faite en notre Fonds documentaire, mis la disposition des chercheurs sincres, s ous les auspices du Collge Tiferet. Hormis les seules ncessaires adaptations dues une mise en conformit avec lpoque actuelle, avec lesprit et les conditions dans lesq uels nous uvrons, le matriel qui y est prsent est strictement conforme aux documents initiaux, et donc lesprit de lOrdre original.TRAITE DE LA NOTICE SUR LES GRADES (V. O.)NOTICE INTRODUCTIVE SUR LECONOMIE DES GRADES : I - STRUCTURE GENERALE DE LORDRE (Extrait du Crmonial du Temple I. Maonnerie Adonhiramite) L A prsente notice a pour but de prsenter succinctement la progression des grades en usage au sein de nos Loges et Temples, tout en en expliquant le cadre gnral, part ant lconomie desdits grades.Quel est le but assign lInstitution Maonnique ? La question est dimportance, tant et si bien quon a maintes fois tent dy apporter une rponse ; la rponse quon y apportera est tout aussi importante, aussi commencerons-nous par elle. Disons-le tout net ici : Quimporte en ralit lorigine quon prte ou suppose lInstitution Maonnique ; qu ssortisse exclusivement tel Ordre de Socit , construit sur le modle (sinon la base h istorique) des anciennes corporations de btisseurs, ou tel Ordre de Chevalerie , o rganis sur divers modles historiques ; voire, quelle ressortisse la Lgende rosicruci enne (prenons ici ce terme lgende au sens fort, nullement pjoratif) ; quelque rfrenc e laquelle elle puise et prend force et vigueur, en dfinitive, elle ne saurait av oir de sens et pertinence (plus : dutilit relle) que dans la mesure o elle rpond plus ieurs buts complmentaires, aucun ntant plus essentiel ou ncessaire que les autres : 1 lInstitution ou lOrdre en son ensemble doit permettre aux Maons de tous horizons dch anger, dans un vrai respect de nos usages respectifs ; 2 lInstitution ou lOrdre en son ensemble doit permettre aux Maons qui en sont les membres vivants et actifs dtr e pleinement citoyens, intresss comme tout un chacun devrait ltre la Socit civile don ils ne sauraient se couper, en un mot leur donner matire rflchir et agir sur cette Socit quils font autant quils en dpendent ; 3 lInstitution ou lOrdre en son ensemble it offrir aux Maons les outils dun plein et entier panoui ssement sur tous les plan s de lexistence, dune pleine et entire ralisation de leur tre, sur les plans individu el autant que collectif. A priori, les deux premiers buts sont assez gnralement ad mis et plus ou moins mis en application ; quelque Loge, Rite ou Obdience quon appa rtienne ; diversement, certes (ici, on sera plus sensible laspect philanthropique voire social de lart de construction ; l, davantage laspect philosophique, voire s pirituel dudit art), mais tout de mme pris en considration comme base de travail. Et nulle Maonnerie respectueuse de ses buts et principes ne saurait y droger ; qua nd mme ce ne serait pas l le but ultime quelle fixe ses membres. Le troisime but, qu ant lui et quand il est considr, est diversement apprci et appliqu selon les Rites ou Systmes pratiqus, voire selon les Loges elles-mmes et la sensibilit de leurs membre s. Et cest l, sans doute, quon voit le mieux les spcificits ; ce qui diffrencie le plu s les Loges et les Rites quelles pratiquent. Si pour beaucoup de nos Frre et Surs e n initiation, ce travail sur soi-mme est tout entier compris dans les deux prcdents buts, pour nombre de Rites ou Systmes, dont le ntre, il est une vraie pratique (u ne oprativit diront certains) qui a pour vocation de mener peu peu le Maon qui sy e gage sur le chemin de ce que nous appellerons ici lEveil de lEtre ; or, cet veil do it certes conduire laccomplissement de son tre individuel (et il ne saurait se lim iter aux seules R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 1dimensions intellectuelle et psychologique de ltre : il faut un travail sur tous l es plans, du plus matriel au plus spirituel), mais il doit aussi lui permettre, s olidaire quil est de lensemble de la Cration, dagir sa mesure sur certains plans ina ccessibles (difficilement en tout cas) au non-initi. L rside la spcificit de ces Rite s quon dit communment sotriques , lorsque spirituels (pour reprendre le mot dAlex Koyr) suffirait. Etes-vous Maon ? Mes Frres me reconnaissent comme tel. Voil qui e dit assez sur les rapports rciproques entre Frres et Surs en initiation reste cepe ndant prouver quon est la hauteur de sa prtention, et que cette qualit revendique ne t pas un mot vide de sens ; aussi, tout spirituel quil est et se veut tre, tout opr atif quil est et se veut tre, notre Rite entend ne pas ngliger cet aspect-l de luvre aonnique, et tisser et maintenir des liens de fraternit et damiti avec nos Frres et Su rs travaillant diffremment doit nous tre un souci constant. Cest que, si les manires de faire sont diverses, il nempche, luvre est bel et bien commune, chacun agissant dans la sphre qui lui est propre. Do notre volont de ne rejeter aucun Ouvrier a prio ri, dans le va ste chantier qui soffre nous ; et pas davantage de nous tenir lcart de nos pairs, en une desschante et strile autarcie. Que fait-on en Loge ? On y lve d es Temples la Vertu et lon y creuse des cachots pour les vices. Voil qui en dit be aucoup aussi sur les obligations envers soi-mme et nos semblables au sein de la S ocit toute entire encore faudra-t-il quon ait ou nous offre les outils pour cette tch e, et que louvrier sen donne effectivement les moyens ; aussi, nonobstant le but u ltime quil se propose datteindre, notre Rite entend-il ne point ngliger laction du M aon au bnfice de ses contemporains, dans l ici et maintenant . Et cest l encore, en c ocle commun de toute lInstitution quon saura trouver loccasion de se rencontrer tou s, puisque participant mmement dun idal de Socit. Prcisons-le dores et dj, par la on dune chelle complte des grades, notre souhait principal a t de replacer les crmonie ressortissant lOrdre des Chevaliers Maon Elus Cohens de lUnivers1 (puisque telle e st sa dsignation complte) dans leur cadre historique, tel que voulu lorigine par Ma rtines de Pasqually. Certes, nous y reviendrons, il devait secondairement repens er son action (mais, est-ce lui seul, ou sous linfluence de quelques-uns de ses d isciples dalors ?...) ; il nempche, nous le verrons, le cadre initial conserve tout e sa pertinence et sa lgitimit, et sans doute sont-ce des considrations purement hu maines (affaires de personnes notamment) qui ont fait quen son temps,Des lgitimes Maons, ou (Elus) Cons est-il prcis en plusieurs documents historiques ; ainsi : Ordre des Lgitimes Chevaliers Maons dans le manuscrit Saint-Domingue, Ordr e des Lgitimes lus con, dans la lettre de Martines Willermoz, en date du 20 juin 17 68. Arrtons-nous ici brivement la graphie retenue : cohen en place de con (mais, in sistons : con prvaut dans les textes originaux) ; ce choix est avant tout motiv par ce quil prsente lavantage dinsister sur certaine fonction sacerdotale (mme sil est vra i quelle ne peut tre historiquement rattache celle du Temple de Jrusalem) qui est in contestablement lie ltat dElu Cohen ; de fait, il appert lexamen des rituels et text es dOrdre que, par nature ou destination, lElu Cohen a bien quelque fonction de prt re . Quant cette question du sacerdoce, au reste corollaire de toute thurgie, diso ns simplement ici que notre comprhension des choses renvoie ltymologie, ayant voir avec ce qui rend sacr ou y participe ; nous reviendrons ailleurs sur cette questi on. 1 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 2Martines naura pu inscrire pleinement son uvre dans le contexte gnral de tout lOrdre Maonnique2. Pourquoi un tel choix, quand la quasi-totalit des no-Cohens , pour repre ndre cette dsignation nullement pjorative, entendent situer leur action hors de la FrancMaonnerie ordinaire3 celle dite apocryphe en nombre de textes martinsiens ; quand, encore et surtout, Martines de Pasqually a lui-mme crit dans sa lettre date de Bordeaux, le 20 juin 1768, Jean-Baptiste Willermoz, quil ne veut dans aucun gr ade de rception ni composite ni apocryphe ? Cest que, nous le verrons lexamen de qu elques pices de premire-main, dune part cette distinction voulue (et ncessaire) ne v ise que ce qui a trait spcifiquement aux grades et pratiques ressortissant strict ement lOrdre des Cohens (et notre approche des rites comme de lchelle des grades de lOrdre conserve lvidence cette distinction essentielle) et quelle nimplique nullemen t quon dt rejeter la Maonnerie ordinaire ou classique comme illicite ou non-valable : Il faut nanmoins pour tre admis dans nos assembles avoir des lettres et patentes de quelque socit qui se dise maonne disent ainsi les Statuts de 17674 (cf. Chapitr e premier, Article XXI, Des visiteurs), attestant combien les Pour autant, on notera ici quau sein de lOrdre Maonnique en gnral, le rite de Misram ( plus ou moins selon les Obdiences qui le pratiquent, et selon la forme usite dudit rite) a toujours prtendu conserver en son sein certain fonds doctrinal et rituel ressortissant aux Elus Cohens. Nous mettons ici volontairement part le cas du Rg ime Rectifi, o la doctrine comme les pratiques sont singulirement modifies par rappo rt leur modle (ce qui, prcisons-le, nen limite ni la valeur ni la porte ; mais il sag it-l dune approche toute particulire, qui ne cadre pas avec les prsents objets). 3 Ce st ainsi que la plupart des Elus Cohens de nos jours (d e fait, ds et aprs Robert Ambelain) voient leur systme rattach une structure relevant du Martinisme (au sens large du vocable). Si, effectivement, la pratique du Martinisme peut tre une exc ellente prparation la doctrine et aux pratiques de lOrdre, il nen demeure pas moins que cette approche peut assez vite conduire des contradictions (tout particulire ment si lon dsire rfrer toute la pense saint martinienne ) ; au reste, encore une f , historiquement, cest au sein de lOrdre Maonnique que lOrdre des Elus Cohens puise son fonds rituel et une grand partie de la symbolique qui sy rapporte. Il faut de mme voquer ici le cas de certaine branche actuelle, issue de la filiation Hermete (Yvan Mosca, via Robert Ambelain et la rsurgence de 1943), qui a pris (repris ?) la dsignation de Philosophes Elus Cons quon trouve ds 1774 sous la plume de Jean -B aptiste Willermoz, et qui est typique de la branche lyonnaise de lOrdre, branche au reste qui fit assez vite scession (voir ainsi dans les confrences de e Lyon, BM L, fonds Willermoz, manuscrit de Lyon, cote 5476, dans la 4 instruction, du lund i 17 janvier 1774 : nous nous disons philosophes lus con , Willermoz voulant ici se dmarquer davec la Maonnerie e e ordinaire cit par Ren Le Forestier, in La Franc-Maon erie templire et occultiste aux XVIII et XIX sicles, La Table dmeraude, Paris, 1987 : cf. Tome 1, Livre II, Les Chevaliers Bienfaisants de la Cit Sainte, Chapitre II I, Le schisme lyonnais, p. 322). Si ladite branche entend mettre en uvre une chell e de grades complte pour ce qui a trait au systme Cohen proprement dit (les voies martinistes ignorant les grades infrieurs celui de Grand-Architecte ou Grand-Matre Cohen), elle se veut toutefois dmarquer de lOrdre Maonnique en son ensemble, ne re courant pas aux grades prliminaires de la Maonnerie ordinaire. Cela tant, si les un s et les autres qui sont dans cette optique prennent prtexte que Martines a maint es fois disqualifi la fausse Maonnerie pour justifier leur position, il nen demeure pas moins vrai quen cela, il ntait certes pas original (nous y reviendrons en quel ques notes), et que cest davantage certaine Maonnerie que la Franc-Maonnerie tout e ntire quil visait en ses critiques. Nous renvoyons ici, par exemple, lAvant Propos du Dpt complet des Connoissances de la Franche maonnerie (N 89400, Bibliothque Munici pale de Bordeaux, Ms. 2098) qui fait le mme constat dune dviance et de nombreux abu s pour proposer un systme plus conforme lesprit de lOrdre, voire plus vritable en sa pratique. Le texte, non sign semble devoir tre dat dalentour 1776, quoique rfrant de usages dj bien ancrs et conformes la pratique anglaise, ce qui tait la rgle lpoqu France, et quon retrouvera encore dans le corpus du Comte de La Barre qui a servi de base nos grades maonniques (cf. infra sur ce point). 4 Statuts gnraux de la fra nche-maonnerie des chevaliers lus cons, en original dans les archives du Tribunal s ouverain de France, lu la gloire du Grand Architecte de lUnivers, sur le Grand Ori ent de Paris, lan2 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 3Maons mme rputs apocryphes taient susceptibles de prendre certaine part aux assembl de lOrdre5. Dautre part, restituer ce cadre gnral offre plusieurs avantages quon ne s aurait sous-estimer : 1 rpondre au vu initial du fondateur de lOrdre, 2 conserver une unit symbolique et doctrinale lensemble du systme en linsrant dans un cadre homogne t cohrent6, 3 permettre enfin, ce qui est li au premier point, que le Rite des Elus Cohens puisse retrouver pleinement sa place dans tout lOrdre Maonnique, avec ce q ui en dcoule dchanges fraternels, ne voulant absolument pas nous poser en seuls vra is Maons, contre lensemble de nos Frres et Surs en initiation7. de la franche-maonnerie 3.3.3., de la renaissance des vertus 2448, de lan hbraque 5. 7.2.7., du monde 45, et de grce 1767 (BML, fonds Papus, Ms 5474). Nous reviendron s souvent sur ce document important pour ce qui regarde les usages primitifs de lOrdre des Elus Cohens. Pour lheure, remarquons quil prsente dintressants points commu ns avec le manuscrit bordelais intitul Dpt complet des Connoissances de la Franche maonnerie (cf. fin de la note prcdente) : existence des frres servants (sans doute d e coutume lpoque), qualits ncessaires (hauts -grades) tout Vnrable de Loge, rfren aonnerie fminine notamment. Cest l encore dire que Martines se plaait bien dans lespri t et les usages maonniques de son poque. 5 Au reste, sur la question des Loges ou Maons apocryphes , il est intressant de nous arrter ici sur lutilisation symptomatiqu e que fait Martines de ce vocable dans une autre de ses lettres, toujours Jean B aptiste Willermoz : [] Je suis tout prt pour fonder toute espce dtablissement tous en crmonies, lois, instructions et explications secrtes, soit pour les officiers gnraux et particuliers soit pour les instructions gnrales et particulires des frres, de mme que pour les discours particuliers des rceptions dApprentifs, Compagnons et Matres particulier. Je suis actuellement aux instructions dApprentifs, Compagnons et Mat res Cons et aux autres grades. Je vous prviens que je travaille fonder ltablissement de Bordeaux avec quelque prsident et conseiller de notre Cour de parlement. Ces loges dici font des mouvements pour vouloir entrer chez nous mais cela naura lieu quavec grande circonspection, et difficult, je vous dirais que le Sieur Blanquet a lev le pied de Bordeaux avec les grands talents que je lui connais de ne rembour ser personne on lui a fait vendre sa charge, et sest sauv avec sa catin dit-on ver s Paris, la vrit nest quune elle est longue percer mais elle se dmontre toujours tell e quelle est ; cette conduite a sorti toutes nos loges apocryphes de lerreur... (E xtrait de la lettre de Martines Willermoz date de Bordeaux, le 29 aot 1769) Repren ons alors ce passage : cette conduite a sorti toutes nos loges apocryphes de lerr eur ; soit que Martines rfre ici ses propres loges apocryphes ; soit quil voque les loges apocryphe de lOrdre Maonnique en gnral, mais on notera alors le nos ; dune man e ou dune autre, Martines ne sen dmarque pas 6 De fait, nous y reviendrons et l, le r cours une chelle de grades complte sinscrivant dans ldifice maonnique ordinaire assur une intgration correcte, et progressive, du fonds symbolique relatif toute lconomi e du Temple : base ncessaire vidente de tout ldifice Elu Cohen. 7 Cest dire que notre position est claire sur ce point : notre pratique autant que notre philosophie nous portent recevoir et reconnatre la femme au mme titre que lhomme (quil y ait ou puisse y avoir des spcificits de fonctionnement et/ou ractions selon le sexe ou la qualit dominante chez lun ou lautre ne change rien laffaire). Quant cette question d es femmes en Franc-Maonnerie, on considrera non sans intrt les lments suivants : 1 La uilde des Charpentiers de Norwich date de 1375, guilde laquelle taient galement sou mis les Maons dYork, rappelle que : Chaque anne, le samedi aprs lAscension, les Frres et les Surs se runiront en un endroit dtermin pour rciter des prires en lhonneur de la Sainte-Trinit, ainsi quen faveur de la Sainte Eglise, de la paix et de lunion du pa ys, et pour le repos de lme des dfunts, non seulement des Frres et des Surs, mais des amis et de tous les chrtiens. () Un membre de la Guilde vient-il mourir, ses Frres et ses Surs doivent prier pour lui et faire clbrer une messe pour le repos de son m e. 2 Dans les archives de la York Lodge numro 236, ayant appartenu lAncienne Grande Loge de toute lAngleterre, lorient dYork, et dorigine immmoriale, est un manuscrit d e 1693, transcrit R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 4Cela tant prcis, puisque lOrdre Maonnique en son ensemble a et conserve toute sa lgiti mit accueillir (de nouveau) ce rameau particulier quest lOrdre des Cohens, nous sign alerons tout de suite que le cadre gnral des crmonies propres aux diffrents grades de lchelle que nous mettons en uvre, et pour ce qui regarde laspect strictement maonniq ue8, trouve ici sa source principale dans les rituels du Comte de La Barre (1753 1838)9. La raison principale cela : rfrer un corpus homogne qui soit contemporain de luvre de Martines de Pasqually. De fait, il convient de le noter, pour ce qui e st de lhomognit, les rituels retenus prsentent les grades maonniques dont on retrouve la trace la base de lchelle propre lOrdre des Elus Cohens, outre quils prsentent ga ent ceux de la Maonnerie bleue (pralable ncessaire, nous y reviendrons).sur parchemin, et lgrement mutil. On y apprend que, lors dune rception au XVII sicle : Lun des anciens prend alors le Livre, et celui ou celle qui doit tre fait Maon pos e les mains sur le Livre, et alors les Instructions sont donnes (cf. Revue Hiram, mai et juillet 1908, article de Teder. La copie est certifie conforme par M. Isa ac Brent, Surveillant de la mme L oge dYork, William Cowling, Pass Matre et Trsorier, et Ralph L. Davison, Pass Matre, en date du 13 mai 1870). 3 Il est un grand nom fmi nin parmi ceux de ces btisseurs de cathdrales dont beaucoup tiennent tant descendr e, cest celui de Sabine de Pierrefonds, fille dHerv de Pierrefonds, plus connu sous la forme germanique de son nom : Erwin de Steinbach, qui lui fut donne par sa pa rticipation la construction de la cathdrale de Strasbourg. Sabine, elle, eut scul pter certaines des statues de Notre-Dame de Paris (ce fut Charles Grard qui retro uva le vritable nom de cette famille de Maons). Certes, en des chantiers qui, comm e ceux des cathdrales, durrent trois ou quatre sicles, il ny eut pas quun seul matre d re, et il est probable que Sabine de Pierrefonds ne fut pas la seule femme trava iller sur ces chantiers. 4 Dans la mention dune rception fminine possible, telle que nous les rapportent les vieux Devoirs mdivaux, on peut noter que les rglements men tionnent : Vous ne rvlerez pas les secrets ou les projets de votre Matre ou de votr e Matresse (cf. Anciennes Constitutions des Maons Francs et Accepts, tires dun manusc it crit il y a cinq cents ans , par J. Roberts, Warwick-Lane, 1722, Rglement des A pprentis : 1, 4, 5, 7). Et pour ce qui a trait aux Statuts de 1767 relativement la position de lOrdre et au fait quil admet et reconnat les femmes, nous renvoyons notamment larticle suivant : Nous nous comporterons lgard des maonnes comme avec les frres visiteurs et nous agirons avec elles comme avec des frres, si elles sen rend ent dignes. (Statuts gnraux, Chapitre premier, Article XXVI, Des maonnes) Etant ent endu que, pour ce qui a trait aux spcificits des crmonies de lOrdre des Elus Cohens ( de fait, ds les grades dApprenti, Compagnon et Matres Symboliques de lOrdre des Elus Cohens : tout premiers du Chapitre souch sur la Loge bleue), le matriel de rfrence est bien celui propre cet Ordre-l ; au travers notamment des documents avrs et mis au jour, dont le manuscrit Jirousek (homogne aux rituels de lOrdre inclus au fonds Z) et le Livre vert, ou manuscrit Grainville, dit encore manuscrit dAlger. 9 Bib liothque du Comte de Lichtervelde. Dtail en sera donn au fur et mesure. Il convient de prciser tout de suite que ledit corpus reprend les usages anglais, tels quintr oduits (et longtemps les seuls) en France ds 1725. Un autre corpus, en certaines occasions (imprcision du premier notamment), nous a galement servi de base : le Dpt complet des Connoissances de la Franche maonnerie (Ms. 2098, document cit supra) ; le texte allgue des pratiques proches de celles qui nous importent ici, au reste , en milieu bordelais, l o Martines devait chercher asseoir primitivement son Ordr e. 8 e R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 5Et pour ce qui a trait leur pertinence historique, tous sont contemporains de Ma rtines de Pasqually et de la naissance de son Ordre10. Par ailleurs, le fait est important noter galement, nombre des rituels prsents dans ledit corpus (et en par ticulier, ceux qui seuls nous intressent) ont leur pendant (et souvent presque lid entique : sources communes ?) dans deux ensembles dintrt certain pour lElu Cohen : l e manuscrit Baylot11 et louvrage attribu Brage (que certaines instructions dudit Ba ylot reprennent dailleurs12) et intitul Les plus secrets mystres des hauts grades Cest ainsi que, dans le corpus principalement retenu, les rituels sont contempora ins de la Grande Matrise pour la France du Duc de Clermont, comme lattestent les S ants dobligations (nominatives) du rituel de Loge de table (cf. Cahier concernant la Maniere douvrir et fermer la [Loge] avec des Instructions et observations trs u tiles aux Maitres des Loges qui desirent travailler et faire travailler Selon le s regles de Lart Roial &c., p. 15 pour lesdites Sants ). Il est au reste typique de cette forme de Maonnerie anglaise e importe au seuil du XVIII sicle sur le contine nt, base du Systme Franais dalors, et que de son ct le manuscrit bordelais dj cit (cf upra : note 3) reprsentait galement (on trouve ainsi beaucoup de points communs da ns ces deux ensembles). Prcisons, quant la rfrence au Duc de Clermont. Il est quest ion de la Loge de Clermont dans plusieurs lettres de Martines, dont celle du 19 septembre 1767 Jean-Baptiste Willermoz dont nous reprenons ici un court extrait symptomatique : [] Le refus que le Tribunal Souverain a fait daccorder des certifi cats tous ceux qui composaient mon ancien temple pour se procurer de lui des con stitutions a fait quils se sont jets dans deux ou trois et mme quatre loges lesquel les travaillent mon ancien usage, ayant totalement abandonn la prtendue loge de Pa ris soi-disante de Clermont et ne voulant vivre sans autres dpendances que la leu r, peine leur projet excut ils en sont dj las. Toute troupe sans son chef est bientt mise bas (Extrait de la lettre de Martines Willermoz date de Bordeaux, le 19 septe mbre 1767) Il convient dabord de nous arrter lexpression soi-disante , laquelle au este grammaticalement ne signifie pas autre chose que lon se nomme ou prsente soi -mme comme tel, sans aucunement prjuger de ce que telle prtention est fonde ou non ; quon considre encore sur ce point le passage suivant extrait dune autre lettre, qu i est explicite quant au sens : [] Le Matre Basset vnrable de la loge soi -disante d e lUnion parfaite de La Rochelle (Extrait de la lettre de Martines Willermoz date d e Bordeaux, le 19 juin 1767) Pour ce qui a trait la Loge de Clermont (et les rel ations avec elle), lexpression (moins, certes, que son orthographe) de Martines e st des plus maladroites, voire difficilement comprhensible (en tout cas lcrit) : es t-ce dire que les anciens mules ont totalement abandonn la prtendue loge de Paris s oi-disante de Clermont et ne voulant vivre sans autres dpendances que la leur , et sont ds lors, sans Constitutions reconnues ? ou, est-ce Martines qui, rompant av ec son ancien usage , a totalement abandonn la prtendue loge de Paris soi-disante d e Clermont (des virgules clarifieraient alors), cependant que lesdits Frres ne vo ulaient plus vivre sans autres dpendances que la leur , leur rupture davec Martines tant consomme ? Le rapprochement avec la lettre cite du 19 juin 1767 Bordeaux, nou s porte retenir la premire lecture : lesdits anciens mules ont donc rompu davec la loge de Clermont ; partant, le grief principal de Martines : ils devenaient isols , sans Constitutions reconnues, de fait clandestins pour reprendre ce terme qui reviendra souvent chez Martines. Quoi quil en soit, dans le premier comme dans le second cas, la question pineuse de la Loge de Clermont ne permet en rien daffirme r ou revendiquer une sparation de nature ou de principe, entre lOrdre voulu par Ma rtines et lOrdre Maonnique en gnral : cas particulier nest pas gnralit... 11 4 Dit en e manuscrit Saint-Domingue : BNF, Ms. FM 15. Manuscrit Caignet , depuis ltude dAndr ervella. 12 Ainsi : Explication des emblmes, mystres, et attributs de la Maonnerie , p. 1r (quoique sous une forme un peu diffrente, dans l Histoire de lorigine de la Mao nnerie qui ouvre le livre de Brage, p. v de ldition 1766) ; Le grade de chevalier na chite ou notien, ou le chevalier prussien , p. 42v (de larges chos dans le Septime gr ade de la Maonnerie. Le Noachite ou Chevalier Prussien , p. 129 ; le corpus De La Barre reprend aussi ce grade, lidentique, dans son Cahier Concernant La R eceptio n du trs ancien ordre des 10 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille6de la Maonnerie dvoils, ou Le vrai Rose-Croix ; Traduit de langlois ; Suivi du Noach ite ; Traduit de lallemand13. Du premier, nous retiendrons ici que les quatre pre miers cahiers donnent la structure gnrale du Rite de Perfection en 25 grades (Etie nne Morin), qui devait plus tard fournir la base lactuel Rite Ecossais Ancien Acc ept en 33 grades (et, lEcossisme est une donne symbolique indiscutable des grades dE lu Cohen14), et que le cinquime et dernier cahier est plus spcifiquement destin des mules contemporains de Martines de Pasqually, comme len atteste la mention termin ale15 (destinataires et signature) : M. de la Chevallerie colonel dinfanterie rue des Poulies en son htel Paris. M. le comte de Lusignan marchal des camps et armes du roi au Luxembourg Paris. [] M. Dugu ers gnral dartillerie rue des Filles du Calvaire Paris. Ou on adresse les lettres p our ces respectables matres Raux M. le chevalier de Balzac pour remettre leurs qua lits maonniques et leurs charges de dignitaire dans lOrdre des lgitimes chevaliers m aons lus con trs hauts et trs puissants et trs respectables substituts universels de l rdre De La Chevallerie. Trs haut trs respectable et trs puissant matre Rau secrtaire articulier du secret de lOrdre et des grands souverains, le comte de Lusignan, in specteur gnral et particulier de lOrdre etc. etc. etc. Pour le tribunal ambulant fi x dans le rgiment de Foix, substitut particulier Champolon capitaine audit rgiment, Grainville, capitaine des grenadiers, idem, ce sont les deux principaux chefs. M augeir capitaine dans la lgion de St Dominique : Cambray et Courpon, St Domingue. Dom Martinez Depasqually grand souverain [griffe]. Sa forme de signer. bre Du g rand orient des orients de france. Bordeaux 25.7 1767. Au nom du gr. arch. de lun ivers. De lorient des orients des chevaliers Elus Con de lunivers. Lan maonnique 333. 35.7.9.3567.601, de la renaissance des vertus 2448. Du monde 45. De lEre hebraque 5727. Du christ, 1767. Le dernier et premier jour du dernier et premier quartier de la lune du septime et huitime mois. Le premier aot etc. (bni soit celuy qui mente nd.) a lorient du Port-au-Prince. Le 9 may 1768.Chevaliers Prussiens, ou des Noachites, avec la mme Histoire de lOrdre ). Il y a do nc bien homognit du matriel auquel nous nous rfrons. Dans Le grade de chevalier nach ou notien, ou le chevalier prussien , il est au reste fait rfrence louvrage de Brage : Le trs ancien Ordre des nobites, nachites, ou notiens, connu sous le nom de cheval ier prussien, nous fut port de lAllemagne par le frre Brage, chevalier dloquence, autr ement dit orateur de la loge du frre de Saint Gelais, chevalier, commandeur lieut enant inspecteur gnral des loges me prussiennes ou nobites en France, lan de lOrdre (s tyle maonnique) 4658 , selon dautres 4664 (Origine de ce grade, p. 42v) A Jrusalem [s ic] ; plusieurs ditions : 1761, 1766 (cite ici), 1774 notamment. On constatera eff ectivement une correspondance entre les grades prsents dans cet ouvrage et les mmes grades dits suprieurs quon retrouve dans l e corpus De La Barre (pratiquement rep ris tels quels). 14 Ainsi sommes-nous, ds lApprenti, Compagnon et Matre Symboliques dans une Maonnerie de type indiscutablement cossais ; ainsi encore, plus prcisment, les grades dApprenti, Compagnon et Matre Cohens sont-ils constitus sur la base de lApprenti, Compagnon et Matre Ecossais (voir citation en note 20, infra ; de mme, n ote 38 pour quelques sources). 15 Adresses et noms des officiers principaux qui nous pouvons adresser nos lettres ou paquets pour le tribunal etc., p. 73v. Pour une prsentation plus complte, on pourra se reporter aux livrets suivants, de la co llection dj voque (note 8) : Prsentation du fonds et Manuscrit Baylot. 13 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 7Du second, nous noterons, outre la parent signale de ses Hauts-Grades avec ceux du corpus De La Barre, celle desprit entre la Maonnerie telle que pense par Martines (mais, avec dautres) et telle que prsente en son but ultime dans louvrage de Brage . Cest ainsi que dans une de ses lettres adresses Jean-Baptiste Willermoz16, Martine s rappelle que lOrdre professe la religion Chrtienne17, quand, de son ct, louvrage de Brage insiste galement sur le caractre chrtien des Mystres de la Maonnerie18 : Cet Ordre fut institu par Godefroi de Bouillon, dans la Palestine en 1330, aprs la dcadence des Armes Chrtiennes, & na t communiqu aux Franois Maons, que du temps apr un trs petit nombre, en rcompense des obligeans services quils ont rendus plusieurs de nos Chevaliers Anglois & Ecossois, dont la vraie Maonnerie est tire [...]. Cest donc par cette raison que les Chrtiens cachrent le mystre de ldification de lEglise s ous celui de la construction du Temple, & quils se donnrent le nom de Maons, dArchit ectes ou Btisseurs, puisquils soccupoient difier la foi []. Comme les mystres de la M nnerie ntoient dans leurs principe, et ne sont encore autre chose que ceux de la R eligion Chrtienne ; on fut extrmement scrupuleux ne confier ce secret important qu c eux dont la discrtion toit prouve, & dont on toit bien sr (Op. cit., A Jrusalem, M.D LXVI., Histoire de lorigine de la Maonnerie, p. v xj)Cest assez dire ici combien les grades bleus sont dj lpoque considrs comme prli et devant tre explicits, voire corrigs, dans les grades suprieurs de lOrdre. Explici ts ou corrigs ; non pas rejets ou mpriss Cest que cette base savre ncessaire, tant rtines, que chez ses contemporains : elle doit permettre, sous les emblmes et allg ories qui sont les siennes, damener un jour le candidat aux Mystres sur la bonne v oie. Ds lors, en tant quOrdre particulier (mais, parmi dautres), celui voulu par Ma rtines (sinon prsent par lui ses Frres en initiation) devait-il avoir vocation se g reffer sur lOrdre Maonnique en gnral, tant, de ce dernier, un des multiples rameaux p articuliers. Expliquons alors, au travers de quelques faits. 16 17 Correspondance entre Martines de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz : BML, Ms. 5471. On lit ainsi dans ladite lettre : [] Notre Ordre est fond sur trois, six et neuf bons prceptes. Les trois premiers so nt ceux de Dieu les autres trois, ceux de ses commandements. Et les trois dernie rs ceux que nous professons dans la Religion chrtienne ; voil les chefs capitaux q ui gouvernent lunivers. (Lettre de Bordeaux, du 19 septembre 1767) Et, le Trait de la Rintgration des Etres crs dans leur primitive proprit vertu et puissance spirituell e divine , par Martines de Pasqually, de rappeler de mme (pagination de la rdition 1974 due Robert Amadou, chez Robert Dumas, Paris) : [le Christ] a laiss, par son institution spirituelle divine ses disciples, la prire et linvocation journalire de six en six heures, qui compltent le jour ordinaire de vingt-quatre heures. Ces mm es disciples qui composent lEglise chrtienne font encore aujourdhui leur prire et le ur invocation quatre fois par jour... (Trait, op. cit., ms. Kloss, 142, p. 381 de ldition RA 1974) 18 On retrouvera ce mme texte dans le manuscrit Baylot : cf. note 13 supra. R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 8Lexamen de la Requte en plainte du f. Bullet, date de lanne 176519, montre quau moins cette poque, laction conduite par Martines de Pasqually ne se posait pas lextrieur d e lOrdre Maonnique en gnral ; ainsi lit-on en tte de la copie leve sur loriginal (grap ie modernise)20 : Copie de la Requte en plainte du F. Bullet contre les Loges de [] et de toutes cel les, qui ne sont pas reconnues de la Grande Mre Loge de France et de larrt prononc c ontre [] avec les avis et admonitions donns aux Loges [] et celles qui ne sont pas reconnues de la Grande Loge de France fidlement extrait des originaux de par le T ribunal des Souverains sigeant lOrient de Bordeaux. er Trs haut et trs puissant Souv erain Matre de nos Ordres, Nous Grand Architecte Ch [evali] er Commandeur dOrient, S[ouverain]. Ch. Raux Croix, Secrtaire, Grand garde des sceaux et archives du Tri bunal des Souverains et leurs dputs : 21 Venons rclamer Votre justice et nos lois s acres contre des certaines Socits de soit-disant maons qui nen ayant pas mme lesprit b en loin mme den avoir les connaissances en dshonorent le nom. Et dfrons votre Tribuna l 1 [] 6 Les Loges qui ne sont pas munies de constitutions soit de la Grande Loge d e France ou de quelques Mres Loges dEcosse, dAngleterre ou dIrlande ( Cf. f 28)De fait, on le constate, ce qui est vis cest plus lattitude de certaines Loges ress ortissant la Maonnerie tout entire, o dailleurs Martines entend originellement situe r son action (et le passage cit montre comme il y rfre), que la Maonnerie de son poqu e en tant que telle. Au reste, on le notera aussi, Martines manifeste certain at tachement ce quon pourrait qualifier au risque de lanachronisme une reconnaissance de type obdientiel ( tout le moins de la part de Grandes Loges rgulires en exerc 22). GODF, AR, cote H-2, 11 pp. 32 x 20,5 cm, ff 28-35. Cf. Robert Amadou, Le combat s ingulier du Grand Souverain contre la Maonnerie apocryphe Ou Martines de Pasqually aux archives du Grand Orient de France , in Renaissance Traditionnelle, n 131-132 , juill.-oct. 2002, p.250-281. Dans son tude, Robert Amadou recourt notamment au fonds AR des archives du Grand Orient de France (initiales mises pour Archives R usses, attendu leur dernire provenance ; aussi pour Archives de la Rserve) constit ues dun ensemble de pices saisies par les Allemands durant lOccupation en France, pu is prises par lArme rouge. Le dbut de leur retour Paris date du printemps 2000. Pou r une transcription intgrale du document : cf. RT, art. cit., p. 253-261. Nous do nnons ci-aprs la formule accompagnant la signature (graphie modernise) : Dfre au trne du grand souverain de la partie septentrionale, lan maonnique 333, de la re naissa nce des vertus 2448, de lre vulgaire 26 octobre 1765. [Sign :] F. Bullet, M[atre] P[ articulier/arfait ?] E[lu], a[pprenti] c[ompagnon] m[atre] cossais, grand architec te, commandeur dOrient, juge souverain raux -croix, dput, secrtaire, grand garde des sceaux et archives du Tribunal des grands souverains (repris par Robert Amadou, art. cit., p. 257). La copie est leve par le secrtaire mme de lune des Loges cibles p ar ladite requte ( LAmiti de Bordeaux), lintention dune autre des Loges galement atta ues (La Franaise de Bordeaux). 21 Sur cette expression : cf. supra, note 11. 22 Et , dans sa lettre Jean-Baptiste Willermoz en date du 19 juin 1767 (cette lettre m arque le dbut de la correspondance entre Martines de Pasqually et Willermoz), Mar tines fustigera les Loges clandestines . Cest que, ds les tout dbuts de ce que lon no mme ordinairement la Franc -Maonnerie spculative (de fait, la Franc-Maonnerie moder ne), ne quon le revendique ou non des divers avatars de la Grande Loge fonde Londre s en 1717, on assiste maints querelles de reconnaissance et de rgularit. Pour mmoir e. Le 24 juin 1717, quatre loges de Londres se runirent dans la taverne Goose and Gridiron (LOie et le Grill). Elles portaient le nom des tavernes o elles avaient lhabitude de se runir : LOie et le Grill, La Couronne, Le Pommier, Le Gobelet et le s Raisins. Elles dcidrent de se soutenir mutuellement, dnommrent leur regroupement G rande Loge de Londres et lurent un Grand Matre des Maons (Grand Master of 20 19 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 9Autre tmoin dailleurs de cette attitude des plus orthodoxes, lArrt faisant suite la requte du Frre Bullet23, et sign par Martines de Pasqually lui-mme, comme destinatai re premier de ladite requte ; il montre combien Martines prenait tmoin lOrdre en so n ensemble : Nous, grand souverain des Ordres minents de la franc-maonnerie, actuellement au dpa rtement septentrional, enjoignons la prtendue loge de Saint-Jean-dEcosse de Marsei lle, de faire part de ses constitutions la Grande Loge de France, selon larticle 59 des statuts gnraux de lOrdre, dans lespace de trois mois et trois jours de la rcep tion du prsent arrt ; faute de quoi tous ses travaux seront dclars nuls par le Tribu nal, et leurs assembles clandestines. Enjoignons galement la loge La Sincrit de La R ochelle, de prendre connaissance des constitutions du temple des lus cossais sous le titre de la Perfection, la loge dite LUnion parfaite du mme orient o la copie es t dpose, afin quelle ait rendre le respect quelle doit aux Mres Loges et aux Grandes Mres Loges anglaises, cossaises et irlandaises tablis sur lorient de France et qui s e seront fait connatre la Grande Loge de France, selon quil est ordonn par les arti cles 59 et 60 des statuts gnraux de lOrdre.Masons) le plus ancien des quatre Matres de Loges : Anthony Sayer. Cet vnement, qui passa quasiment inaperu lpoque, marque cependant la naissance de la premire Obdience maonnique du monde. Lanne suivante, en 1718, Georges Paynes, secrtaire de ladministr ation des impts, fut lu Grand Matre et le nombre de Loges venues se joindre cette fdr ation augmenta. En 1719, La Grande Matrise chut Jean Thophile Dsaguliers, ami dIsaac Newton et lun des plus illustres confrenciers de son temps et en 1721 au duc de Mo ntagu, haut aristocrate et lun des hommes les plus riches dAngleterre. Celui -ci d emanda quon refonde toutes les anciennes rgles de la fraternit (les Anciens Devoirs ) selon une nouvelle et meilleure mthode , projet qui aboutira la publication des Constitutions dites dAnderson, en 1723. En trs peu dannes, la Grande Loge de Londres avait ainsi acquis un prestige considrable qui allait permettre la Franc Maonneri e de se rpandre en une vingtaine dannes dans toute lEurope et dans lensemble des colo nies europennes, ce qui incluait lpoque lAmrique, lAustralie et une bonne partie de l rique et de lAsie. Trs rapidement, de nouvelles Loges, vite rassembles en nouvelles Obdiences se constiturent un peu partout dans le monde. Tout aussi rapidement, le mouvement se diversifia lintrieur mme du pays o il tait n, puisquune autre Obdienc us le nom de Grand Lodge of Antients Masons, se forma en Angleterre et sopposa la premire, laquelle elle reprochait davoir dchristianis le rituel, tandis quun certain nombre de Loges londoniennes continuaient demeurer indpendantes. Les problmes de constitutions dObdiences et de reconnaissance entre elles se posaient dj, et sont do nc aussi anciens que la Franc-Maonnerie moderne elle-mme ; avec elles, se posaient aussi la question de la rgularit. Abordons brivement ce second point. Le mot rgular it est relativement rcent et doit tre compris dans le sens anglais de ce qui est no rmal (regular). Ce mot recouvre toutefois une notion beaucoup plus ancienne, et qui fait rfrence aux Anciens Devoirs , cest--dire aux anciennes rgles de mtier des c orations de Maons. Or de ces rgles, il convient de noter : 1 quelles ne sont pas tou jours directement transposables, sans une interprtation mtaphorique, la Franc-Maonn erie dite spculative ; 2 quelles ont toujours t en partie diffrentes selon les poq t les rgions ; 3 quelles furent refondues lpoque dAnderson, laquelle refonte fut cont ste ds lorigine (conflit des Antients et des Moderns). Il reste que la plupart des Obdiences se sont plus ou moins accordes au fil du temps sur un ensemble de rgles, formules de manire suffisamment souple, et dnommes critres de rgularit . Si, de nos s, de nombreuses Obdiences de par le monde saccordent gnralement sur la liste de cri tres promulgue par la Grande Loge Unie dAngleterre (version de 1929 ou de 1989), il convient de noter que dautres, tout en accordant une grande importance cette que stion de la rgularit, ajoutent ou retranchent certaines choses leurs propres liste s de critres de rgularit . 23 A noter quon trouve, parmi les signataires de lAvis du hapitre des Elus, faisant suite la requte, et prcdent lArrt rendu en consquence, les oms (par ailleurs maintes fois rencontrs dans lhistoire de lOrdre) de Caignet et Gr ainville. R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille10Nous regardons et jugeons comme illgitimes toutes les loges non reconnues et auto rises de la Mre Loge de France ou de quelque Mre Loge dAngleterre, dEcosse et dIrlande connue en outre de la Mre Loge de France ; jugeons leurs travaux nuls et leurs a ssembles clandestines, contraires la subordination de lOrdre. [] Donn au grand orien t de Bordeaux, dans le centre de la gloire du trs haut et trs puissant sige de nos grands souverains, o rgne la grande lumire du monde, 54 ; de la cration de nos Ordre s, 333 3 5 7 9 15 13 21 27 41 63 70 77 81 100 400 et de lre vulgaire le 28 octobre 1765. [Sign :] Dom Martinez Pasqually, cuyer, grand souverain des Ordres de la mao nnerie ; F. Bullet, souverain juge raux-croix ; Boussin, chevalier dOrient, secrtai re gnral (Repris par Robert Amadou, art. cit., p. 260)Cest, encore une fois, assez dire ici combien le cadre gnral de lOrdre Maonnique est bien celui qui convient (il lui est naturel) lOrdre des Elus Cohens (en tant, ds l ors, quOrdre ou Rite particulier, parmi dautres : Martines y rfre et signe es qualit) , et quil est lgitime que lon songe conserver et perptuer cette greffe-l24. Que, secondairement, Martines aura voulu quon distingut entr e vraie et fausse Mao nerie, qui le niera ? Mais il nest en rien original en cela ; et dautres systmes mao nniques le font dj son poque. Il nest, par exemple, qu considrer outre Brage que tions plus haut Delaulnaye qui, dans son Histoire gnrale et particulire des religio ns et du culte de tous les peuples du monde, tant anciens que modernes (titre co mplet : 12 vol. in-4, Paris, chez Fournier le jeune, 1791), note propos des initis francs-maons, dont lorigine remonte aux temps les plus reculs : Jappelle ainsi ceux qui, ayant pass par tous les grades connus de la maonnerie vulgaire, et qui surto ut tant jugs dignes de savoir, sont enfin, aprs des preuves pnibles et des dlais souve nt rpts, admis connatre le vrai sens des symboles maonniques, dont on ne leur a jusqu e-l prsent que des interprtations oiseuses et puriles (Histoire des religions, op. cit ., p. 90) Repris dans : Franois Henri Stanislas Delaulnaye, Thuileur des trente-t rois degrs de lEcossisme du Rit Ancien, dit Accept, dition critique du texte de 1821 , avec prsentation et documents indits, par Claude Rtat, Editions Dervy, Paris, 200 7, cf. Prsentation, p. 31. Cela tant, pour revenir sur la distinction secondaire e t ses motivations que Martines aura voulu tablir, il ne faut pas perdre de vue de ux faits importants ce sujet : 1 il y avait sans doute l des questions de querelle s de Grandes Loges , voire dhommes (quon noublie point, par exemple laffaire Du Guers et ce quil advint ensuite des relations entre la Grande Loge de France de lpoque e t Martines de Pasqually) ; 2 surtout, cette rfrence une vraie Maonnerie est nous ns vu un trait commun nombreux systmes (de HautsGrades notamment), qui prtendaient ramener les Maons la vraie doctrine, aprs quils fussent toutefois passs par le crib le de la Maonnerie bleue (quon revoie ici par exemple le texte de Brage cit plus hau t). Quant la question des Loges ou de la Maonnerie apocryphes , comme au reste cel le des grades dits de vengeance , elle sera dveloppe ailleurs, pour ne pas alourdir inutilement cette notice. Les Statuts de 1767 voquent la premire en plusieurs de ses articles (ainsi au Chapitre premier, Article XXI, Des visiteurs) ; on y voit cependant que les jbusens quon prsente comme apocryphes ne sont pas rejets ou i its (au reste dautres queux, sont mis sur un mme plan ; pour dautres motifs, politiq ues notamment) ; simplement est-il ncessaire de les remettre au pralable dans la b onne direction, ce qui est (cela a t dit plus haut) un souci propre nombre de systm es de Hauts-Grades en Maonnerie ; on y voit surtout combien, pour Martines, la qu alit de Maon est indispensable lentre da ns les assembles de son Ordre : Il faut na ins pour tre admis dans nos assembles avoir des lettres et patentes de quelque soc it qui se dise maonne (Ibid. art. cit.). Et si larticle XVII du Chapitre premier (De la manire de se comporter hors de la loge) dfend expressment sous les peines les p lus rigoureuses de communiquer nos crmonies, signes, paroles et attouchements aux profanes et aux maons apocryphes, ni aux frres des grades infrieurs , on notera quen cela il ne dit pas autre chose que tout systme de Hauts-Grades, lorsquil fait prter serment ses titulaires de ne rien rvler, ni aux profanes, ni mme aux Maons des grad es infrieurs ; citons ici, titre dexemple, un extrait de lObligation pour le premie r grade dElu (Elu des Neuf), tel que figurant au corpus des rituels du Comte de L a Barre : 24R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 11Cette greffe (le terme a dj t utilis, et nous y insistons), parce quen effet, au-del d cette base ncessaire, qui est celle de la Maonnerie quon dira ordinaire (sans que ce vocable ait rien dinfmant ou pjoratif) et qui peut tre aisment commune tous (ds lo s : porte dentre sur les autres Ordres25 de la Maonnerie), il y a bien ncessit de con struire et agir sur dautres prmices, ds lors que lon accde aux grades dit s suprieurs ici comme ailleurs. La question du cadre Maonnique tant traite, donnons maintenant l a progression des grades en usage au sein de nos Loges (pour la premire section) et de nos Temples (pour la seconde section) ; ce faisant, nous prciserons lorigine des lments dordre strictement maonnique. Sil est vrai que la hirarchie des grades pra tiqus par Martines a connu une naissance lente et laborieuse26, sil est vrai que l e systme mme, maintes fois repris, ne semble pas avoir jamais t achev (tmoin notamment les correspondances entre Martines de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz27 dun e part, entre Louis-Claude de Saint-Martin et Jean-Baptiste Willermoz28 dautre pa rt), il ressort toutefois des documents disponibles une structure gnrale, pour ce qui regarde les grades dits cons , quon peut rsumer ainsi (quelques variantes minime s)29 :Je, NN, promets, [], de ne jamais rvler aucun profane, ni mme des Maons des grades i frieurs, les secrets du grade de Matre Elu qui vont mtre confis... ( Cahier Concernan t La reception tres e et Ceremonies du premier Grade des M Elus. 1 Grade de Mait re El, extrait de lObligation) Pour ce qui est des relations avec les autres Maons, il convient de se reporter aux articles suivants des Statuts de 1767 : Chapitre premier, Article XXI, Des visiteurs Chapitre premier, Article XXII, Des loges tr angres reconnues De son ct, larticle XIX du Chapitre troisime ( Des frres servants gn x et particuliers) montre lvidence que Martines recourait bel et bien aux grades d its apocryphes : Les frres servants [] ne seront reus que dans les grades apocryphe s et composites y est-il ainsi prcis. 25 Quon le note bien : avant que furent tablie s les grandes Obdiences et leur mainmise tablie sur la Maonnerie en son ensemble on trouvait pratiquement autant dOrdres quil y avait de grades (pour les Hauts-Grade s particulirement). 26 Sur ce point : cf. de Roger Dachez, Les premiers grades con s. I. A propos dun rituel dElu (4me grade) , in Renaissance Traditionnelle, n 71, jui ll. 1987, p. 161-192 et Les premiers grades cons. II. Documents complmentaires , ib id. n 73-74, janv.-avr. 1988, p.78-106. 27 Cf. note 17 pour les rfrences. 28 BML, M s. 5956. 29 Prcisons tout de suite que les articles suivants desdits Statuts perm ettent de confirmer la succession des grades de lOrdre : Chapitre premier, Articl e V, Des tenues des assembles Chapitre premier, Article IX, Des habillements et b ijoux Chapitre premier, Article XII, Des honneurs et prsances R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 12Apprenti, Compagnon et Matre (symboliques) (Grand) Elu Apprenti, Compagnon et Matr e Cons Grand Architecte (Grand-Matre Con) Chevalier dOrient (Grand Elu de Zorobabel) Commandeur dOrient (Apprenti Raux-Croix) Raux-Croix30 Premire question alors : la p lace de la Maonnerie ordinaire dans cet ensemble. Nous lavons voque plus haut, et no us rappelons quil semble pertinent (historiquement certes, mais aussi quant certa ine prparation ncessaire31) de faire prcder ces grades dits cons par ceux, plus clas iques, de la Maonnerie ordinaire. Arrtons-nous ici au vocable Raux (le x final semble devoir simposer) et la locution lie Raux-Croix . Le Trait de la Rintgration des Etres crs dans leur primitive prop tu et puissance spirituelle divine dans la version originale figurant au fonds K loss (version dite courte) prsente quatre occurrences dudit vocable (les , non numr ots dans le texte, correspondent aux alinas) : 30 (RA 1974, p. 193) : le vrai Adam, ou Raux, ou le Christ 43 (RA 1974, p. 213) : une crature mineure spirituelle quil n omma Raux (nous la nommons Adam) 102 (RA 1974, p. 329) : le vrai Adam, ou Raux 148 ( RA 1974, p. 397) : mineur spirituel, que nous nommons Raux, Roux, ou Adam Plus co mplet (version longue et remanie), le Trait sur la Rintgration des Etres, dans leur premire proprit, vertu, et puissance spirituelle divine prsent au fonds Z (manuscrit de Louis-Claude de Saint-Martin, 1771, dition typographie pour les pages indiques) en donne sept, dont une variante (les , non numrots dans le texte manuscrits, corr espondent ceux de la version typographie) : 27 (p. 98) : premier homme, Dieu man, qu e nous nommons Adam, ou premier pre temporel, ou homme roux, ou Raux, qui signifie homme-Dieu trs fort en sagesse, vertu et puissance 55 (p. 130) : son serviteur Ad am, ou Raux, 57 (p. 131) : le vrai Adam, ou Raux, ou le Christ 68 (p. 141) : Ce mine ur que nous nommons Adam, ou Raux 132 (p. 217) : le vrai Adam, ou Raux 173 (p. 267) : du mineur spirituel que nous nommons Raux, roux ou Adam 261 (p. 380) : depuis la premire poque de lhomme prvaricateur, et lors de sa rconciliation, le Crateur ayant c hang son premier nom Aba 4 en celui de Rau 6, surnomm Adam Quant au Trait de la Rintgr ation des Etres dans leurs premires proprits, vertus et puissances spirituelles et divines de ldition Philipon (Bibliothque Rosicrucienne Premire srie N5, Chacornac, Pa is, 1899), il prsente cinq occurrences de ce terme (les , non numrots dans le texte, correspondent aux alinas) : 35 (p. 32) : premier homme, Dieu man, que nous nommons Adam ou premier pre temporel, ou homme roux ou raux, qui signifie Homme-Dieu trs-f ort en sagesse, vertu et puissance 81 (p. 67) : son serviteur Adam, ou raux 102 ( p. 81) : ce mineur que nous nommons Adam et Raux 232 (p. 171) : par le vrai Adam ou Raux 299 (p. 223) : celle du mineur spirituel que nous nommons Raux, Roux ou Ad am Il faut ds lors noter que, nulle-part en son Trait Martines de Pasqually fait u sage de lexpression RauxCroix (le tiret comme les majuscules importent peu). 31 Quo n noublie point ici que, nonobstant certaine rorientation souhaite et ncessaire des apocryphes (pour reprendre ici le terme), il nen demeure pas moins que les grades proprement cons , 30 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 13Vient ensuite la question du grade dElu, dont on peut fort bien penser quil puisse en fait sen trouver deux qui soient complmentaires32. Prenons tmoin le passage sui vant extrait dune lettre de Martines de Pasqually Jean-Baptiste Willermoz : [] jai [] rcompens les travaux du frre Basset en lui confrant le grade de M [atre] El u cinquime rceptacle et trois autres frres de la mme loge celui de petit Elu un seul rceptacle pour leur donner la facilit de se prsenter au Tribunal souverain pour lu i demander des constitutions ayant laiss mon Tribunal souverain le pouvoir de don ner toute sorte de constitutions (Extrait dune lettre de Martines Willermoz de Bor deaux, le 19 juin 1767)Aussi le recours deux grades dElus complmentaires est -il pertinent, dautant plus q ue, outre le petit Elu indiqu expressment dans lextrait prcdent, on trouve aussi che Martines un grand Elu comme en tmoigne la progression des grades quil donne dans une autre lettre adresse Willermoz :et tout particulirement ds le Grand-Architecte ou Grand-Matre Cohen, continuent de rfrer, et au Temple de Jrusalem (avec son modle salomonien) et la sacrificature qui lui est lie (comme au reste plusieurs grades maonniques classiques). 32 Que lon con sidre ici deux manuscrits lyonnais, sans doute dus Jean -Baptiste Willermoz, les manuscrits BML 5908 et 5909, propos desquels Roger Dachez (cf. note 27 supra) no te : Demble son titre [pour le premier] nous retiendra : Formulaire Secret du Crmoni al De Rectiffication Du 4me Grade ou Me Elu Joint aux trois premiers . Outre quil s ouligne, sil en tait encore besoin, la place exacte quoccupe ce grade dans la hirarc hie Con, il met en relief un terme qui parait bien caractristique de son but gnral : Rectiffication . [] Il nous semble plus utile de noter ici que ce 4me grade tait rel lement un grade charnire [] que ce grade tait, selon toute apparence, le premier reu dans lOrdre con par les Matres Maons qui sy affiliaient. Venant de la Maonnerie apoc yphe [] le maon ainsi rgnr passait par ce grade prliminaire aux grades Cons pro its (Art. cit. supra, p. 166-167) Le manuscrit 5909 prsente une structure trs proch e du prcdent, quoique plus dveloppe ; des diffrences cependant. Si Roger Dachez pense y voir lindice des tats successifs dlaboration que le grade dElu dut certainement co nnatre (ibid., p. 169) , il est lgitime de se demander sil ne sagit pas plutt dun se d crmonial, distinct quoique complmentaire du premier : Grand Elu prcise ainsi le nuscrit 5909, mention que ne porte pas le manuscrit 5908. Roger Dachez souligne les analogies entre ces deux rituels et celui publi par Papus, sous le titre de M atre Elu Con , qui dit-il pourrait en former le complment naturel (ibid., p. 171) t pour ce qui est de la place exacte de ce grade (et son sens) chez Martines, lau teur de prciser : Le grade dElu, ainsi quil appert des multiples textes de lOrdre et de la correspondance des Emules, tait le quatrime de la hirarchie con. A plus dun ti tre, cependant, on peut considrer que ctait le premier grade marquant du systme. Cest ici le lieu de rappeler le peu de considration accorde par les Elus Coens aux tro is grades bleus [ceux dits symboliques ici]. Il semble bien tabli que leur usage t ait dailleurs de les confrer en une fois, au cours dune crmonie volontairement trs sim plifie. ( Ibid., p. 174) Dune manire gnrale, sagissant des grades dElus qui forment un tout, on pourra se reporter Franois Henri Stanislas Delaulnaye, Thuileur des tren te-trois degrs de lEcossisme du Rit Ancien, dit Accept , dition critique du texte de 1821, avec prsentation et documents indits, par Claude Rtat, Editions Dervy, Paris , 2007 ; cf. Les treize grades de lancienne Maonnerie adonhiramite, pp. 397 ss : E lu des Neuf (5) y est qualifi de Petit Elu (p. 400), auquel succdent lElu de Prignan (6), ou de lInconnu (p. 404) puis, achevant le triptyque, lElu des Quinze (7), dit G rand-Matre Elu (p. 407). R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 14[] vous aurez le pouvoir de donner jusquau grade de grand architecte [] en comptant depuis le grade dapprenti, compagnon, matre particulier, matre grand lu, apprenti, compagnon, matre cons et matre grand architecte (Extrait dune lettre de Martines Will ermoz de Bordeaux, le 16 fvrier 1770) On notera au passage quant cette progression : 1 quen son ouvrage Recherches sur l e Rite Ecossais Ancien Accept, sagissant dvoquer ce quavec les historiens dalors il no mme le Martinisme , Jean-Emile Daruty33 fait tat dun mme Grand Elu, en mme place ; 2 uon y fait bien tat de trois grades prliminaires (symboliques) ceux dits cohens . te tenu des lments prcdents, la hirarchie des grades en usage en nos Loges et Temples comporte deux sections ; celle prliminaire, relevant de la Franc-Maonnerie classi que ou ordinaire (le texte des Statuts de 1767 fera ainsi tat de simples Maons ), e t celle relevant de la Franc-Maonnerie des Elus Cohens (de fait Chevaliers Maons , conformment auxdits Statuts) avec ses propres grades symboliques. Rappelons ici u n point dimportance : conformment lusage prescrit par les Statuts de 1767, autant q ue par certaines pratiques lpoque, lOrdre est ouvert aux femmes aussi bien quaux hom mes ; aussi nos Loges et Temples sont-ils mixtes par principe34. Franc-Maonnerie adonhiramite 35 1. Loges bleues (Maonnerie ordinaire) : - Apprenti-Maon - Compagno n-Maon - Matre-Maon, ou Matre BleuJean-Emile Daruty de Grandpr, Souverain Grand Inspecteur Gnral, 33 et Vnrable de la R espectable Loge Ecossaise LAmiti N 245, Orient de Port-Louis, Ile Maurice. Cf. op. cit., Dmter, Paris,1988 (premire dition 1879), p. 227. 34 Sur la question de linitiat ion fminine : cf. supra. Pour autant, mme si la rgle de mixit se doit dtre au moins re specte lors des visites entre Loges ou Temples de notre ressort, il revient chaqu e Loge et Temple de choisir si, pour sa propre organisation, lon prfre la non-mixit, craignant que la coexistence de Frres et de Surs ne risque de nuire au bon quilibr e du groupe ; cest la sagesse du Matre de Loge (aprs consultation) quil revient alor s de sen remettre. 35 Il sagit des grades prsents dans le prsen t volume du Crmonial d Temple, et qui correspondent ici aux simples Maons des Statuts de 1767. Cest au s ein de la structure administrative dite Loge (de fait ici la Loge bleue et la Lo ge dElu, sous le mme vocable) que les travaux de cette section se droulent. Entendo ns-nous ici sur ladjectif adonhiramite . Il ne rfre pas en fait tel rite ou systme p rticulier, mais bien toute la Maonnerie quon qualifie usuellement de bleue , et qui se trouve base sur lhistoire dHiram ; ainsi, chez Vuillaume en son Tuileur : [] Dan s la tradition maonnique, larchitecte est dsign spcialement par le titre de Hiram abi , et dAdonhiram, que lon pourrait traduire ainsi : Hiram consacr au Seigneur, ou bi en : Le Seigneur, ou le divin Hiram, do est venu le titre de maonnerie adonhiramite (Op. cit., p. 60) De fait, hiramite ou hiramique , voire salomonienne , sont des a djectifs qui conviendraient tout autant ; nous conserverons toutefois ladjectif p rcdent, assez rpandu. 33 e R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 152. Grade transitoire : - Petit-Elu, ou Matre-Elu (sur la base de lElu des Neuf) Fr anc-Maonnerie des Elus Cohens 36 3. Loges symboliques (Porche) : - Apprenti Matre Symboliques (en une seule crmonie)37 4. Chapitres dElus (Porche)38 : - Grand-Elu, o u Elu Parfait (sur la base de lElu des Quinze) Il sagit des grades prsents dans le livret intitul Crmonial du Temple II. Maonnerie Elus Cohens, qui fait suite au prsent et sera communiqu en son temps chaque Frre e t Sur. Nous expliquerons en ce livret les dsignations propres aux classes strictem ent Cohens, depuis les Conclaves jusquau Tribunaux donc. Cest au sein de la struct ure administrative dite Chapitre , lequel (avec ses diverses instances rassembles sous un mme vocable distinctif) est souch sur la Loge que les travaux de cette sec tion se droulent. 37 De fait, les premiers grades de lOrdre des Elus Cohens propre ment dit, en tant quils en forment la base symbolique. Tmoin, entre autres, de cet te possibilit de confrer les grades dits symboliques de lOrdre en une seule fois, c et extrait dune lettre de Saint-Martin Willermoz : [] ce crmonial est suivi des troi s grades bleus que vous savez devoir tre donns dans une seule rception, plus des gr ades dElu et des trois Cons. No us y joignons un catchisme des trois grades bleus a vec une explication commence des diffrentes questions de ce catchisme (Extrait dune l ettre de Saint-Martin Willermoz date de Bordeaux, le 7 juillet 1771) Quant la nat ure du Grand Elu , cf. entre autres sources Gerard van Rijnberk, Martines de e Pa squally. Un Thaumaturge au XVIII sicle, Documents, IV. - Extraits du carnet de no tes autographes du Prince Chrtien de Hesse-Darmstadt, 2. La progression des grade s de lOrdre des lus Coens, in vo l. 1, p. 140 : lElu y est dit sous la grande bande noire . Nous renvoyons la note 33 supra, pour les deux Elus du fonds lyonnais. Q uant ce qui justifie, pour ce qui nous concerne, le recours aux grades dElus clas siques pour ce qui a trait au cadre strictement maonnique, nous dirons dabord quil y a l une indispensable continuit avec la Matrise, dont le catchisme voque dailleurs 9 puis 15 Elus ; ainsi, relatant les circonstances ayant suivis la mort dHiram, on lit au dtour dune rponse : R. [] Salomon tant rest plusieurs jours sans voir paratre iram ne doutt plus quil ne fut mort [] il dputa neuf Matres pour aller la recherche d e son corps. [] Les neuf Matres tant venus faire leur rapport Salomon, il en envoya quinze chacun muni dun tablier et de gants blancs pour exhumer le corps et le lu i rapporter... Ensuite, il faut remarquer : 1 quun renvoi 9 puis 15 Elus figure da ns le Trait de Martines (cf. Ren Le e Forestier, La Franc-Maonnerie occultiste au X VIII sicle & lOrdre des Elus Cons, La Table dEmeraude, Paris, 1987 : La Rintgration s force de donner une base mystique deux des plus anciens grades cossais, trs connus et pratiqus sous le nom dElu des Neuf et dElu des Quinze. Elle rapporte que, lorsq ue lun des dix Mineurs Spirituels lus par Enoch eut fait dfection et pouss la rvolte e partie de ses propres disciples, il ne resta que le nombre de neuf Justes sur l a terre auxquels il communiqua entirement son secret (106 107). Plus tard, quand M ose, sa descente du Sina, trouva les Juifs adorant le Veau dOr, il fit son invocatio n au Crateur pour obtenir de lui llection spirituelle du nombre des Elus Vengeurs d es outrages faits lEternel. Il lui fut ordonn de prendre quinze hommes de la tribu de Lvi , Livre III, chapitre premier, Le Rite maonnique : la Classe du Porche, p. 33 8-339) ; 2 que le matriel lyonnais semble tardif, en tout cas dmarqu par rapport aux donnes originelles de lOrdre (on sent l dj la marque dun Rgime Rectifi naissant) ; 3 ledit matriel lyonnais est au reste incomplet en son second manuscrit ; 4 enfin, que ce matriel (en dpit de lopinion de Roger Dachez) fait double -emploi avec le ma nuscrit Thory, au reste plus complet sur certains points, attendu la similitude de nombre de points ( les documents manuscrits de Thory comprennent galement un ri tuel de Rception de Compagnon de lOrdre des Elus -Cons. Ce texte [] 38 36 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 165. Conclaves (Temple)39 : - Apprenti-Cohen, ou Fort-Marqu (sur la base de lApprent i Ecossais) - Compagnon-Cohen, ou Double Fort-Marqu (sur la base du Compagnon Eco ssais) - Matre-Cohen, ou Triple Fort-Marqu (sur la base du Matre Ecossais) 6. Conse ils (Sanctuaire) : - Grand-Architecte, ou Grand-Matre Cohen (sur la base du Grand -Matre Architecte) 7. Tribunaux (Sanctuaire, Saint des Saints) : - Chevalier dOrie nt, ou Grand-Elu de Zorobabel (sur le Chevalier de lOrient ou de lEpe) - Commandeur dOrient, ou Apprenti Raux-Croix (sur le Grand-Commandeur de lOrient) - Raux-Croix40 apporte des lments tout fait nouveaux, dont aucun, en particulier, ne se retrouve dans la crmonie synthtique dcrite par Willermoz prcise dailleurs Roger Dachez en so icle, p. 105-106). 39 Quant la dsignation d Ecossais pour les trois grades de cette section, cf. entre autres e sources Gerard van Rijnberk, Martines de Pasqually. Un Thaumaturge au XVIII sicle, Documents, IV. - Extraits du carnet de notes auto graphes du Prince Chrtien de Hesse-Darmstadt, 2. La progression des grades de lOrd re des lus Coens, in vol. 1, p. 140. De mme la Requte en plainte du f. Bullet, date de lanne 1765, GODF, AR, cote H-2, 11 pp. 32x20,5 cm, ff 28-35 (pour une transcript ion intgrale du document : cf. RT, art. cit., p. 253-261) ; ci-aprs la formule acc ompagnant la signature (graphie modernise) : Dfre au trne du grand souverain de la pa rtie septentrionale, lan maonnique 333, de la renaissance des vertus 2448, de lre vu lgaire 26 octobre 1765. [Sign :] F. Bullet, M[atre] P[articulier/arfait ?] E[lu], a[pprenti] c[ompagnon] m[atre] cossais, grand architecte, commandeur dOrient, juge souverain raux -croix, dput, secrtaire, grand garde des sceaux et archives du Tribun al des grands souverains (Repris par Robert Amadou, art. cit., p. 257). Par aill eurs, on notera que le grade qui suit ce triptyque, celui de Grand Architecte ( et l encore dArchitecte), sinscrit pleinement et expressment dans une suite de grades qualifis dEcossais. Quon se reporte ici Franois Henri Stanislas Delaulnaye, Thuileur des trente-trois degrs de lEcossisme du Rit Ancien, dit Accept, dition critique du texte de 1821, avec prsentation et documents indits, par Claude Rtat, Editions Derv y, Paris, 2007 ; cf. Les treize grades de lancienne Maonnerie adonhiramite, pp. 39 7 ss : cf. Petit Architecte (8), ou Apprenti Ecossais (p. 410) que suit le Grand Architecte (9), ou Compagnon Ecossais (p. 414). 40 En fait, ce grade ultime forme un ordre part entire, tant constitu depuis lApprenti (grade prcdent) jusquau Grande Raux-Croix. Louis-Claude de Saint-Martin, dans la Suite dinstructions sur un aut re plan, crit dailleurs : [] dans notre ordre nous avons passer par quatre diffrents etats, savoir celui de novice, dapprentif, de compagnon, et de maitre ; lhomme est novice dans le sein de la mere, il est apprentif pendant sa vie corporelle, la mort de son corps il devient compagnon, mais il ne sera maitre qu la fin du monde. Cela nous est fidelement represent par le nombre des annes prescrites pour les tr avaux des R. + pour le noviciat ou pour prendre forme, trois ans ; pour lapprenti ssage ou le combat cinq ans ; pour le compagnonage ou la spiritualit sept ans ; q uant la maitrise si lon en est digne elle ne prend rang quapres ces trois premiere s classes (Instructions sur la Sagesse & Suite dinstructions sur un autre plan, pu blies par Robert Amadou, in Prsence de Louis-Claude de Saint-Martin. Textes Indits. Suivis des actes du Colloque sur L.-C. de Saint-Martin tenus lUniversit de Tours, LAutre Rive, Socit Ligrienne de Philosophie, Tours, 1986, p. 33-35) R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 17Nous avons assez longuement expliqu dans les pages prcdentes ce qui motive pour nou s la restitution dun cadre strictement maonnique toute lchelle de grades au sein de lOrdre Cohen ; nous avons loccasion fait appel ou renvoy diverses sources, historiq ues ou rcentes, maintes citations qui devaient, sinon la justifier, au moins donn er les bases factuelles de notre vision des choses ( quels faits historiques nous renvoyions alors) ; en un mot, notre philosophie. Nous ne reviendrons pas ici s ur la progression des grades ressortissant strictement lOrdre des Elus Cohens (qu i ne ncessitent pas en ces pages, dautres explications que celles dj donnes), mais no us voulons insister sur leur ncessaire ancrage dans le fonds commun de tout lOrdre maonnique en gnral . Aussi poserons-nous au final les repres suivants, qui ont t chaq ue fois notre guide : 1 La section prliminaire relevant de la Franc-Maonnerie dite ici adonhiramite est tout fait conforme lesprit et aux usages de la Maonnerie prat ique en France (et la plupart des pays) lpoque de Martines de Pasqually ; partant, cest la forme-mme laquelle il devait puiser ses propres usages. Elle nous sert don c de cadre privilgi pour la ncessaire prparation des candidats lOrdre des Elus Cohens 41, tant conclue (ce qui sert darticulation) par un premier grade dElu. Nous sommes l dans un ensemble homogne, et qui trouvera maints chos dans les grades suivants42 , tout en permettant les changes avec nos frres et surs dautres horizons maonniques. 2 Pour ce qui a trait la Franc-Maonnerie des Elus Cohens, objet de la seconde sect ion, tout le moins jusquau grade de Raux-Croix exclu (puisque l rside au sein de lOrd re une spcificit sans parallle direct avec les usages ordinaires), tout en veillant au maintien de la particularit de linitiation propre aux Elus Cohens (et demeuran t attentifs conserver les usages de lOrdre dont elle relve), il nous a sembl imprati f de maintenir des liens avec les pratiques ordinaires de la Maonnerie43, gage l e ncore dchanges fraternels Nous verrons ailleurs, au titre de lAgrgation de membres au sein de nos Loges ou T emples, le cas des Maons dautres horizons qui souhaiteraient intgrer lOrdre des Elus Cohens au travers de notre chane particulire. 42 De fait, par exemple, notons quen son tude portant sur l Ordre des Elus Cons, voquant un ncessaire retour en arrire , n Le Forestier notait propos du grade de Grand Elu de Zorobabel : Ce grade [] esqu isse un retour en arrire en reprenant un des thmes de cette mme Maonnerie que le gra de prcdent avait presque compltement abandonne [] Aprs avoir emprunt aux grades maonn es dElus et dArchitecte leurs titres et quelqu es-uns de leurs emblmes, Pasqually n e pouvait, sous peine de paratre incomplet, sembler ignorer un grade trs connu et si populaire que tous les Systmes de Hauts Grades le faisaient rgulirement figurer dans leur hirarchie. En second lieu le rle que Zorobabel, personnage principal du grade cossais, jouait dans les rcits bibliques cadrait si bien avec le caractre dElu Spirituel que la Rintgration attribuait au hros juif, la libration des Hbreux captif s Babylone, le retour Jrusalem, la reconstruction du Temple et la restauration du culte divin fournissaient un canevas riche pour les commentaires sotriques ( Op. c it., Livre III, chapitre II, Le Rite maonnique : les Hauts Grades Coens, p. 388) Cest cette fin que : 1 lensemble des membres fondateurs de la Respectable Loge Les Juges Ecossais (cofondatrice et intgre la Fdration des Loges Libres et Souveraines, sous le numro 2 lOrient de Lille, et sur laquelle est souch le Chapitre Josu dispens ateur des grades dElus Cohens), par ailleurs dj au moins Matres-Maons dObdiences diver es au moment de la constitution de ladite Loge, ont t tous reus Matres-Installs selon les formes traditionnelles requises, et ont reu au sein de la Maonnerie ordinaire les grades quivalents ceux en usage dans lOrdre Cohen (de fait, au moment de mett re en activit les travaux du e Chapitre, tous les membres fondateurs taient rgulirem ent titulaires des grades quivalents au moins au 18 du REAA) ; 2 sagissant de la se ction Cohen, nos crmonies et instructions ne manquent pas de faire cho (quitte prcis er certaine rorientation) au corpus traditionnel de lOrdre Maonnique ; 3 la transmis sion des grades de lOrdre des Elus Cohens, outre quelle reste conforme aux usages spcifiques de lOrdre, trouve 43 41 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 18qui ne peuvent qutre bnfiques tant tous les frres et surs do quils viennent qu n n particulier, limitant par ce faire tout risque denfermement, voire de coupure da vec lensemble de la pratique maonnique. Quant aux usages ordinaires de la Maonnerie , on pourra se reporter avec profit aux ouvrages suivants : - Franois Henri Stani slas Delaulnaye44, Thuileur des trente-trois degrs de lEcossisme du Rit Ancien, di t Accept, dition critique du texte de 1821, avec prsentation et documents indits, pa r Claude Rtat45, Editions Dervy, Paris, 2007 (inclut aussi Les sept grades de la Maonnerie, suivant le rgime du GrandOrient de France soit le Rite Franais ; Les tre ize grades de lancienne Maonnerie Adonhiramite). - Irne Mainguy46, La Symbolique mao nnique du troisime millnaire, 3e dition revue et augmente, Editions Dervy, Paris, 20 06. - Irne Mainguy, Symbolique des Grades de Perfection et des Ordres de Sagesse, aux Rites Ecossais Ancien et Accept et Franais, ou la Matrise approfondie , 3e diti on revue et corrige, Editions Dervy, Paris, 2003. - Irne Mainguy, De la Symbolique des Chapitres en Franc-Maonnerie, Rite Ecossais Ancien et Accept et Rite Franais. De la libert de passage lenvol du Phnix, 2e dition revue et corrige, Editions Dervy, Paris, 2005. - Andr Teissier47, Manuel gnral de la Franc-Maonnerie. Comprenant les 7 grades du rit franais, les 33 degrs du rit cossais et les 3 grades de la Maonnerie dadoption, Teissier, Editeur, Rue Jean-Jacques Rousseau, 37, Paris, 1883 (rdition E ditions Initiatis, par Geoffray dA., in Le Grand Manuel de FrancMaonnerie, 2007). - Claude-Andr Vuillaume48, Manuel maonnique, ou Tuileur des divers rites de Maonner ie pratiqus en France, deuxime dition, 1830 (rdition Editions du Rocher, 1990).galement appui sur les pratiques relevant de lOrdre Maonnique en gnral ; 4 notre Crmo l du Temple prvoit que lon puisse recourir, pour autant que de besoin, aux rituels dOuverture et Fermeture usuels de la Maonnerie ordinaire, pour chacun des Hauts-G rades que nous mettons en pratique (tant pour favoriser laccueil de visiteurs extr ieurs lOrdre Cohen en certaines occasions, que pour permettre nos membres de part iciper aux travaux de Loges, Chapitres, etc. extrieurs quils entreprendraient de v isiter). 44 1759-1830 : Profane ce quil semble (Ragon, qui la beaucoup pill, y insi ste), disci ple dissident de Dupuis (auteur en 1795 de lOrigine de tous les culte s, ou Religion universelle ), il avait commenc une Histoire des religions et du c ulte de tous les peuples du monde . Ses crits maonniques ambitionnent leur tour de tout e rassembler, de rcapituler tous les mythes (cf. Thuileur, op. cit., extrai t de la 4 de couverture). 45 Charge de recherche au CNRS, unit de recherche LIRE ( Littrature, Idologies, Reprsentations aux e e XVIII et XIX sicles). 46 Bibliothcairedocumentaliste, diplme dEtat, responsable de la Bibliothque maonnique du Grand Orient de France. 47 me Inspecteur Gnral, 33 degr, ancien Officier du Grand Orient de Fran ce. 48 me 1766-1833 : Souverain Grand Inspecteur Gnral, 33 degr, Grand Dignitaire du Suprme Conseil. Ledit Tuileur (pour en reprendre le titre abrg) regroupe en un mme volume les 33 grades du Rite Ecossais Ancien et Accept (Maonnerie cossaise), les 7 grades du Rite Franais (Maonnerie franaise), les 90 grades du Rite de Misram (Maonner ie gyptienne) ainsi que les 5 grades de la Maonnerie dadoption (Maonnerie fminine). R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 19Ouvrages dintrt certain, ils pourront en effet guider le Maon zl dans une approche gn e du fait maonnique . A tout le moins invitera-t-on et l nos Frres et Surs y puis s informations et lments dinstruction, qui ne manqueront pas de parfaire leur propr e construction dhommes et femmes de lArt. Ce sera l, parmi dautres outils possibles, de prcieux auxiliaires pour sinsrer plus compltement dans le vaste paysage de lInsti tution Maonnique, dont notre Rite nest quun aspect, ni plu s ni moins essentiel que les autres. Sagissant de la mise en uvre des rituels, il convient de noter une fois pour toutes les quelques points qui suivent. Dans toutes nos crmonies, chaque foi s quune consigne ou une prcision manquera, on prendra toujours le parti de faire c e qui semble le plus naturel et le plus ais, voire on se conformera lusage communme nt admis de nos jours (sous rserve quon rf re de bonnes habitudes). De fait, nous nav ons pas jug opportun de multiplier les indications ; encore moins dajouter l o il ny avait rien de prcis dans les rituels originaux. Toutefois, lorsquil nous a sembl ind ispensable de prciser, l o une indication faisait dfaut, nous nous sommes particulire ment appuys sur les ouvrages de rfrence prcdemment cits. Par ailleurs, il a pu, et l ncessaire dadapter ou modifier quelque peu les textes originaux ; soit quils manqu aient de prcision, soit quil sy pouvait trouver quelques incohrences, soit encore qui l convenait douvrir quelquefois certaine spcificit. Cela tant, dans tous les cas, no us nous sommes efforcs de conserver le matriel dorigine le plus fidlement possible ; le plus souvent possible dans la lettre ; toujours dans lesprit. Et quand il sest agi de modifier ou adapter, dsireux de ne pas nous couper de nos contemporains q uand il ny a pas lieu de le faire, cest aux pratiques actuelles (sous rserve de leu r pertinence) que nous nous sommes reports, au travers notamment des sources prcite s. Sagissant daborder maintenant la manire de travailler en Loge bleue, s ituons pour commencer la Loge maonnique par rapport au Temple de Salomon qui lui sert ici de rfrence ou modle. Le diagramme suivant permettra de comprendre lorientation de la p remire par rapport au second : R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 20Occident Debir du Temple (Saint des Saints) Midi Hkhal du Temple (Sanctuaire) Septentrion Oulam du Temple (Portique) Yakhin(Entre)Boaz Orient S : Saint des Saints T : Temple P : Portique C : Colonnes M : Mer dairain (quelqu efois au S-E) Gauche : Coupe latrale et plan Droite : Coupe frontale et vue de face R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 21Pour les Antients, cest sur le parvis, face au Temple et son portique que se tien t la Loge ; pour les Moderns, elle se situe dans le Temple, quoiqualors roriente : lOrient de celle-ci tant lOccident de ce dernier. De fait, si pour le Temple de Sal omon (comme pour sa prfiguration qutait le Tabernacle du dsert) le Debir ou Saint de s Saints (lieu de lArche) tait lOccident49, cest linverse pour la Loge qui place son point le plus lev lOrient, lieu do vient toute lumire et o le Vnrable prend ordina t place. Il nest certes pas que lorientation de la Loge elle-mme qui soulve des ques tions. Il faut en effet rappeler ici quen fonction des systmes pratiqus, la positio n des colonnes lentre des Loges maonniques se trouve inverse ; dune manire gnrale, lonne J tant du ct du Septentrion et main gauche en entrant et allant vers lOrient ( loppos pour B donc) pour ce qui relve du Systme Franais (tabli sur la base des Moderns ), cette Empruntons ici au Recueil prcieux de la Maonnerie Adonhiramite ; propos du Temple de Salomon, la rponse Par la porte de lOccident , qui fait suite la question Par q elle porte y tes-vous entr ? , la note (4) dit en effet : Cette rponse mrite un clairc issement. Il est certain quil ny eut jamais de porte lOccident au Temple de Salomon ; mais lorsque les Chrtiens rendirent la Maonnerie lemblme de leur Religion, ils co rrigrent autant quils purent tout ce qui ntoit pas conforme la vritable Eglise. Il es t ais de se persuader que le chur des Eglises Romaines, & notamment celui des Paro isses, doit tre situ lOrient ; cest--dire, que la porte doit tre lOccident. Les no x Initis peuvent juger, par cette vrit, combien la Maonnerie est respectable, & que, sils ignorent la signification de ses emblmes, ils doivent au moins les respecter , & pratiquer les vertus quelle leur prescri t. (Op. cit., A Philadelphie [sic], M. DCC. LXXXV [1785], p. 49) Pour ce qui concerne la Maonnerie considre comme vecte ur des Mystres chrtiens, on se reportera l Histoire de lorigine de la Maonnerie , qu uvre Les plus secrets mystres des hauts grades de la Maonnerie dvoils, ou Le vrai Ro se-Croix ; Traduit de langlois ; Suivi du Noachite ; Traduit de lallemand, A Jrusal em [sic], M. DCC. LXVI [1766], pages v xj (cf. infra). Tous les dtails relatifs l a construction du Temple se trouvent dans le premier Livre des Rois dans la Bibl e. Le roi David fut divinement averti que la charge de construire une maison pou r lEternel reviendrait sa descendance (cf. II Samuel, VII), cette promesse fut ac complie avec son fils Salomon qui entreprend cette construction suivant les inst ructions de lEternel (cf. I Rois, V). Cest Hiram, le roi de Tyr, qui a procur le bo is de cdre et de cyprs ncessaires Salomon, ainsi que de lor et de la main duvre pour onstruire le Temple, en change de nourriture. La structure du Temple de Salomon e t les matriaux prcieux utiliss sont dcrits notamment dans le premier Livre des Rois (cf. VI, 1-22). Le prototype de ce Temple est le dispositif portatif protgeant lAr che dalliance tel que dcrit dans le Pentateuque. Ce modle sera repris pour le Secon d Temple. Le Temple a une structure concentrique, avec des parties publiques et des parties toujours plus sacres et toujours plus rarement accessibles. Dans le s anctuaire du Temple, le Saint des Sa ints, est conserve lArche dalliance avec, lintri eur, les Tables de la Loi ; la verge dAaron qui aurait germ et un pot contenant de la manne du dsert. Le Temple comprend en outre des portiques, des autels, des ba ssins dablution. Jrusalem, avec son Premier Temple, est dtruite par Nabuchodonosor II en 586 av. J.-C. Une partie de la population (un quart selon ce que les fouil les permettent destimer ) est exile Babylone. Mais la Babylonie seffondre sous latta que de Cyrus II, fondateur de lEmpire perse, qui libre les prisonniers en 538 av. J.-C. et autorise la reconstruction du Temple de Jrusalem. Le Grand Prtre Josu, au retour dexil, dirige la construction du Second Temple, qui sachve vers 516 av. J. C. Les sources indpendantes de la Bible confirment donc, pour lessentiel, le rcit b iblique. Pour ce qui concerne respectivement la construction et lagencement du Ta bernacle du dsert (sous Mose) ainsi que du Temple de Salomon : cf. tout particulire ment Exode, XXV, 8-40 et I Rois (Vulgate : III Rois), VI, 238 ; VII, 13-51 ; II Rois (IV Rois) XXV ; I Chr. (I Paralip.), XVII, XXII, XXVI-XXVII ; II Chr. (II P aralip.), II-V ; pour la reconstruction avec Zorobabel, sous Cyrus : Edras, I-VI ; pour la comparaison avec le Temple dEzchiel : Ezchiel, XL-XLIV ; XLVI. Sagissant des positions respectives des colonnes J (Jachin ou Jakin, pour Yakhin : Il affe rmit) et B (Booz, pour Boaz : Force en lui), il convient de se reporter lEcriture , en I Rois (Vulgate : III Rois), VII, 21, et II Chroniques (Vulgate : II Parali pomnes), III, 17.49 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 22mme colonne tant du ct du Midi et main droite en entrant (toujours vers lOrient) pour ce qui relve du Systme Ecossais (tabli sur la base des Antients). De fait, sagissan t des deux colonnes qui sont lentre du Temple de Salomon, la question de leur orie ntation se pose frquemment, do les divergences constates. En effet si la Bible les p lace droite prs du portique pour Jakin (ou Jachin), gauche pour Boaz (ou Booz), o n peut se demander sil faut considrer cette disposition tandis quon se trouve face au Temple (y entrant et observant ces colonnes depuis lextrieur) ou plutt tandis qu e lon serait lintrieur de ldifice, regardant lesdites colonnes ; dans le premier cas comme le second, Jakin sera toujours main droite de lobservateur, mais ct Septentri on (on fait alors face lOccident) pour le premier, ct Midi pour le second (on fait alors face lOrient). Aussi la question se pose, qui est de savoir quel point de v ue adopter : faut-il en effet orienter le Temple (et donc dsigner les colonnes) v u de lextrieur ou plutt, vu de lintrieur ? Ce point est dimportance, puisquil contribu fixer les attributions spatiales partant, symboliques de ce que lon peut regarde r comme des lments constitutifs dune garde ou veille, quil convient de passer outre pour accder au Temple. Or, divers indices dordre strictement scripturaire ou resso rtissant la Cabale50 permettent de prciser. Prcisons tout de suite ici, nous arrtant quelque peu ce vocable : Cabale . Cest quau del de tout sens particulier quon voudrait lui donner, renvoyant des doctrines dord re strictement magique ou occulte (non que de telles lectures soient errones ou i nvalides ; mais au risque alors dune ambigut et de certaine errance), il faut ici s urtout considrer le terme dans son sens purement historique et traditionnel, en t ant que rfrant la tradition reue corrlativement la Loi mosaque, partant au fonds bib ique (avec certes et il est vrai la possibilit de certaine lecture chrtienne). Au sujet des correspondances ou similitudes entre le systme dcrit par Martines de Pas qually, au travers de son Trait de la Rintgration des Etres notamment, et plusieurs aspects de la Cabale, notons au premier chef cette autre dsignation courante che z les Cabalistes de la Chekhina (la Prsence) : la Chose (cf. Charles Mopsik, Les Grands Textes de la Cabale. Les rites qui font Dieu, Verdier, coll. Les Dix Paro les, Lagrasse, 1993, p. 619) ; rappelons ici que ladite Prsence nest autre que cel le Sa Manifestation plus ou moins tangible de lEternel et Tout-Puissant. Or, le b ut ultime de la thurgie des Elus Cohens (comme de toute thurgie en gnral) est bien ( fut-ce, dfaut, par le biais de Ses Agents) dtablir ou restaurer un contact (une com munication) avec le Trs-Haut ; sinon contact direct et personnel (cela a-t-il un sens pour lHomme ici-bas ?), du moins cette sorte de communication rciproque qui p asse par le culte : en pense, en paroles et en actes... Et de culte, comme chez l es Elus Cohens (quon le veuille ou non, il en est un), il est aussi question qui est aussi celui des lus pour le Cabaliste (ibid., p. 92) ; de fait, homme de prire , dtude et dopration (nous prenons volontairement ce vocable ici, attendu ce quoi il peut renvoyer que lon considre, par exemple, la question des cercles opratoires re lativement la Cabale : ibid., p. 438). Cest que, comme dans le Trait, lHomme premie r avait une tche accomplir, que celui actuel ne peut plus accomplir lidentique, tr ibutaire quil est maintenant (depuis, l aussi, une seconde Chute) dun Monde cr tout e xprs pour tre son lieu dexpriences et daction (ibid., p. 501). Et, comme lHomme de la Cabale, lHomme de Dsir (le terme revient aussi chez Martines, plusieurs fois ; il est, rappelons-le, biblique : cf. Daniel, IX, 23) a divers moyens sa disposition pour tenter de rtablir le lien ; cela dautant plus (nous parlions dAgents plus hau t) quune interdpendance des tres rend justement possible laction thurgique de lHomme i ci -bas (ibid., p. 243 et note 9). Enfin, pour ce qui a trait aux rapports entre la Maonnerie ordinaire et certain fonds cabalistique (ce vocable dabord entendu a u sens rappel ci-dessus), il convient dvoquer ici (sans plus dvelopper) les rapports entre le(s) Nom(s) Divin(s) et les grades dits de Perfection, dont certains y rfr ent explicitement. 50 R.L. Les Juges Ecossais n2, F.L.L.S. - Chap. Josu, Or. de Lille 23Relativement lEcriture, plusieurs donnes font du Midi le ct droit du Temple. Sagissan t de Salomon difiant le Temple, on lit quil plaa la mer (de fonte ou dairain) au ct dr oit du Temple, qui est le Midi 51. Ds lors, Jakin, qui est dite place droite de lent re, se trouvera au Midi (la droite du Temple selon Ezchiel) et Booz au Septentrion (tant la gauche), et cest alors depuis lintrieur, regardant vers lOrient, quil convi n drait dorienter le Temple52. Quant aux donnes cabalistiq