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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S109 vements étaient des faux négatifs. Pour les 74 cas de reprise aseptique, il y avait 8 faux positifs et 66 vrais négatifs. La sensi- bilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur pré- dictive négative de la recherche des polynucléaires sont respectivement de : 80 %, 90 %, 80 % et 90 %. CONCLUSION. Ces résultats suggèrent que la recherche des polynucléaires altérés, apporte une aide décisionnelle en com- plément des examens extemporanés, dans le diagnostic de sepsis pour les reprises de prothèses totales de hanche. Les autres élé- ments cliniques et para cliniques gardent une place importante dans la recherche d’une infection lors de la reprise d’une pro- thèse totale de hanche. 169 Étude prospective du traitement des infections de prothèses totales de hanche. À propos de 100 cas suivis avec un recul minimum de 2 ans Luc LHOTELLIER *, Valérie ZELLER, Shahnaz KLOUCHE, Philippe LEONARD, Wilfrid GRAFF, Philippe LECLERC, Nicole SARIALI, Nicole DESPLACES, Patrick MAMOUDY INTRODUCTION. L’infection sur prothèse totale de hanche (PTH) est une complication grave source de morbidité et parfois de mortalité. Son traitement est lourd et coûteux. Il reste mal codifié et peu évalué. Le taux de récurrence infectieuse varie entre 6 et 12 % dans la littérature. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’efficacité de nos stratégies thérapeutiques. MÉTHODE. Cette étude prospective menée de 2002 à 2005, a inclus 100 patients ayant présenté une infection documentée sur PTH, âgés en moyenne de 67 années ± 12. Une excision lavage était réalisée en cas d’évolution inférieure à 15 jours (en l’absence de descellement) alors qu’un changement de prothèse était entrepris dans le cas inverse. Le choix de reprise en 1 ou 2 temps dépendait de l’importance du défect osseux (classifica- tion SOFCOT). Une antibiothérapie postopératoire était instau- rée 6 semaines par voie intraveineuse, puis 6 semaines per-os. Le critère principal de jugement était le taux de guérison apparente de l’infection initiale à un recul minimum de 2 ans, définie par l’absence de signes cliniques biologiques et radiologiques d’infection et l’absence de décès imputable à l’infection ou au traitement. En cas de suspicion d’infection, la ponction de han- che ou les prélèvements peropératoires confirmaient la rechute (germe identique) ou la réinfection (germe différent). RÉSULTATS. Le traitement chirurgical a consisté en une excision lavage dans 10 cas, un changement en un temps dans 44 cas et en 2 temps dans 41 cas. Une résection tête-col a été réa- lisée chez 5 patients. La durée moyenne de l’antibiothérapie était de 99 jours ± 37 dont 45 jours ± 19 par voie intraveineuse. Le taux de guérison avec un recul moyen de 27 mois ± 10 était de 95 % et de 100 % en cas de un temps. Cinq échecs on été notés dont 2 décès et 3 rechutes infectieuses, dont 2 après excision- lavage et 1 après changement en 2 temps. Cependant, 3 patients ont eu une ré-infection avec un germe différent moins de 2 ans après un changement en 2 temps. Le taux de patients indemnes de toute infection au dernier recul était donc de 92 %. DISCUSSION. Trois réinfections sont survenues après un changement en 2 temps posant la question du mode de contami- nation. CONCLUSION. Les stratégies thérapeutiques utilisées ont été validées avec un taux de guérison de 95 % comparable à ceux rapportés dans la littérature. L’infection sur PTH est une compli- cation grave associée dans cette étude à une mortalité de 2 % et une rechute de 3 %. 170 Efficacité du lavage chirurgical dans les infections de prothèse totale de genou Line ZÜRCHER PFUND *, Laurence LEGOUT, Robin PETER INTRODUCTION. Les infections de prothèse totale de genou (PTG) sont difficiles à traiter. D’après les guidelines (Zimmerli et al., N EnglJ Med, 2004), le lavage chirurgical peut être pro- posé en cas d’infections postopératoires précoces (< 3 mois) ou d’infections tardives d’origine hématogène, dans la mesure où 4 conditions sont rassemblées : signes infectieux < 2 semaines, absence de fistule, germe sensible et implant stable. OBJECTIF. Évaluer rétrospectivement l’efficacité du lavage chirurgical dans les infections de PTG hospitalisées dans notre établissement entre 1989 et 2006. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Étaient inclus dans l’étude, les patients ayant été traités pour une infection prouvée de PTG, initialement par 1 lavage chirurgical, associé à une antibiothé- rapie adaptée (6-12s). L’échec de cette option était défini par l’obligation de compléter ce traitement par une ablation de la prothèse ou par un traitement médical palliatif. RÉSULTATS. 21 patients (11F, 10H), d’âge moyen 80.4 ans (58-90) ont été inclus. L’infection était précoce (n = 2), semi-tar- dive (n = 12), tardive (n = 7) [délai moyen 2,8 ans (9 jours- 12 ans)]. Les prélèvements intra-opératoires ont retrouvé une majorité de Staphylocoque (67 %). Dans notre étude, le lavage initial a suffit à éradiquer l’infection chez 5 patients (24 %, suivi > 3 ans). Le taux de succès du lavage itératif était de 33 % [7/ 21 patients, suivi moyen 7,5 ans (8 mois-17 ans)]. Chez les 16 patients restants, le traitement initial a du être renforcé, par d’autres lavages (n = 7) + /- suivit d’une ablation du matériel [changement d’implant en 2 temps (n = 1), arthrodèse (n = 4)], par une ablation de matériel [changement d’implant en 2 temps (n = 6) + /- suivit d’un traitement médical palliatif (n = 1), * David Belot, Département d’Orthopédie, CHU de Caen, avenue côte de Nacre, 14000 Caen. * Luc Lhotellier, 125, rue d’Avron, 75020 Paris.

170 Efficacité du lavage chirurgical dans les infections de prothèse totale de genou

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Page 1: 170 Efficacité du lavage chirurgical dans les infections de prothèse totale de genou

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S109

vements étaient des faux négatifs. Pour les 74 cas de repriseaseptique, il y avait 8 faux positifs et 66 vrais négatifs. La sensi-bilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur pré-dictive négative de la recherche des polynucléaires sontrespectivement de : 80 %, 90 %, 80 % et 90 %.

CONCLUSION. Ces résultats suggèrent que la recherche despolynucléaires altérés, apporte une aide décisionnelle en com-plément des examens extemporanés, dans le diagnostic de sepsispour les reprises de prothèses totales de hanche. Les autres élé-ments cliniques et para cliniques gardent une place importantedans la recherche d’une infection lors de la reprise d’une pro-thèse totale de hanche.

169 Étude prospective du traitementdes infections de prothèses totalesde hanche. À propos de 100 cassuivis avec un recul minimum de2 ans

Luc LHOTELLIER *, Valérie ZELLER,Shahnaz KLOUCHE, Philippe LEONARD,Wilfrid GRAFF, Philippe LECLERC,Nicole SARIALI, Nicole DESPLACES,Patrick MAMOUDY

INTRODUCTION. L’infection sur prothèse totale de hanche(PTH) est une complication grave source de morbidité et parfoisde mortalité. Son traitement est lourd et coûteux. Il reste malcodifié et peu évalué. Le taux de récurrence infectieuse varieentre 6 et 12 % dans la littérature. L’objectif principal de l’étudeétait d’évaluer l’efficacité de nos stratégies thérapeutiques.

MÉTHODE. Cette étude prospective menée de 2002 à 2005, ainclus 100 patients ayant présenté une infection documentéesur PTH, âgés en moyenne de 67 années ± 12. Une excisionlavage était réalisée en cas d’évolution inférieure à 15 jours (enl’absence de descellement) alors qu’un changement de prothèseétait entrepris dans le cas inverse. Le choix de reprise en 1 ou2 temps dépendait de l’importance du défect osseux (classifica-tion SOFCOT). Une antibiothérapie postopératoire était instau-rée 6 semaines par voie intraveineuse, puis 6 semaines per-os. Lecritère principal de jugement était le taux de guérison apparentede l’infection initiale à un recul minimum de 2 ans, définie parl’absence de signes cliniques biologiques et radiologiquesd’infection et l’absence de décès imputable à l’infection ou autraitement. En cas de suspicion d’infection, la ponction de han-che ou les prélèvements peropératoires confirmaient la rechute(germe identique) ou la réinfection (germe différent).

RÉSULTATS. Le traitement chirurgical a consisté en uneexcision lavage dans 10 cas, un changement en un temps dans44 cas et en 2 temps dans 41 cas. Une résection tête-col a été réa-lisée chez 5 patients. La durée moyenne de l’antibiothérapie étaitde 99 jours ± 37 dont 45 jours ± 19 par voie intraveineuse. Le

taux de guérison avec un recul moyen de 27 mois ± 10 était de95 % et de 100 % en cas de un temps. Cinq échecs on été notésdont 2 décès et 3 rechutes infectieuses, dont 2 après excision-lavage et 1 après changement en 2 temps. Cependant, 3 patientsont eu une ré-infection avec un germe différent moins de 2 ansaprès un changement en 2 temps. Le taux de patients indemnesde toute infection au dernier recul était donc de 92 %.

DISCUSSION. Trois réinfections sont survenues après unchangement en 2 temps posant la question du mode de contami-nation.

CONCLUSION. Les stratégies thérapeutiques utilisées ontété validées avec un taux de guérison de 95 % comparable à ceuxrapportés dans la littérature. L’infection sur PTH est une compli-cation grave associée dans cette étude à une mortalité de 2 % etune rechute de 3 %.

170 Efficacité du lavage chirurgicaldans les infections de prothèsetotale de genou

Line ZÜRCHER PFUND *, Laurence LEGOUT,Robin PETER

INTRODUCTION. Les infections de prothèse totale de genou(PTG) sont difficiles à traiter. D’après les guidelines (Zimmerliet al., N EnglJ Med, 2004), le lavage chirurgical peut être pro-posé en cas d’infections postopératoires précoces (< 3 mois) oud’infections tardives d’origine hématogène, dans la mesure où4 conditions sont rassemblées : signes infectieux < 2 semaines,absence de fistule, germe sensible et implant stable.

OBJECTIF. Évaluer rétrospectivement l’efficacité du lavagechirurgical dans les infections de PTG hospitalisées dans notreétablissement entre 1989 et 2006.

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Étaient inclus dans l’étude,les patients ayant été traités pour une infection prouvée de PTG,initialement par ≥ 1 lavage chirurgical, associé à une antibiothé-rapie adaptée (6-12s). L’échec de cette option était défini parl’obligation de compléter ce traitement par une ablation de laprothèse ou par un traitement médical palliatif.

RÉSULTATS. 21 patients (11F, 10H), d’âge moyen 80.4 ans(58-90) ont été inclus. L’infection était précoce (n = 2), semi-tar-dive (n = 12), tardive (n = 7) [délai moyen 2,8 ans (9 jours-12 ans)]. Les prélèvements intra-opératoires ont retrouvé unemajorité de Staphylocoque (67 %). Dans notre étude, le lavageinitial a suffit à éradiquer l’infection chez 5 patients (24 %, suivi> 3 ans). Le taux de succès du lavage itératif était de 33 % [7/21 patients, suivi moyen 7,5 ans (8 mois-17 ans)]. Chez les16 patients restants, le traitement initial a du être renforcé, pard’autres lavages (n = 7) + /- suivit d’une ablation du matériel[changement d’implant en 2 temps (n = 1), arthrodèse (n = 4)],par une ablation de matériel [changement d’implant en 2 temps(n = 6) + /- suivit d’un traitement médical palliatif (n = 1),

* David Belot, Département d’Orthopédie,CHU de Caen, avenue côte de Nacre, 14000 Caen.

* Luc Lhotellier, 125, rue d’Avron, 75020 Paris.

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4S110 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

arthrodèse (n = 1)], par un traitement médical palliatif (n = 1).1 patient a été perdu de vue après la récidive de l’infection. Il n’ya pas de différence significative entre le taux de guérison parlavages arthroscopique vs par arthrotomie. 2 patients sont décé-dés de causes non septiques.

DISCUSSION ET CONCLUSION. Le lavage est une bonneoption thérapeutique en cas d’infections précoces. Nous pensonsqu’une infection semi-tardive ou tardive de PTG devrait de pré-férence bénéficier d’un changement d’implant en 2 temps afin degarantir un meilleur taux de succès. L’option de conservation del’implant avec lavage reste une solution d’attente si l’étatdu patient ne permet pas un traitement optimal d’emblée.

171 Quand les patients parlent de leurgenou : entre croyances et explica-tions

Christine FAVRE *, Olivier DERIAZ,Pierre-André FAUCHÈRE, Brigitte JOLLES,François LUTHI

INTRODUCTION. Les traumatismes du genou sont fréquentsdans la population active. Ils peuvent être à l’origine de gonal-gies chroniques. Les facteurs psychologiques qui influencentl’évolution sont peu étudiés dans la gonalgie. Les buts de cetterecherche exploratoire sont de comprendre la façon dont lespatients s’expliquent ce qui se passe dans leur genou en identi-fiant leurs croyances et leurs scénarios catastrophes, et en éva-luant la nature de leurs explications.

MATÉRIEL. 40 patients présentant des gonalgies post-trau-matiques (36 hommes, 4 femmes ; âge moyen : 37 ans, scoremoyen IKDC 37 (15-69)). Quarante pourcent des patients ontsubi une lésion du LCA ou du LCP ; 20 % une fracture dugenou ; 22 % des lésions méniscales et 10 % des lésions diver-ses. Quarante pourcent des patients présentaient une arthrose et10 % une algodystrophie. Les patients avec une comorbiditépsychiatrique étaient exclus de la recherche.

MÉTHODES. Les patients ont participé à un entretien semi-structuré portant sur les symptômes dysfonctionnels du genou etsur les croyances à leurs sujets. L’analyse qualitative des répon-ses, selon leur degré de vraisemblance par rapport au diagnostic,est effectuée par deux juges (médecin et psychologue).

RÉSULTATS. Les patients mentionnent en moyenne6,6 symptômes physiques. Tous cherchent à s’expliquer cequ’ils ressentent : 134 théories personnelles (TP) ont été identi-fiées (3,3/patient en moyenne). La moitié des patients recourentà des métaphores pour rendre leurs idées, 80 % décrivent desscénarios catastrophes et 35 % rapportent avoir des imagesmentales lorsqu’ils ont mal au genou. L’analyse qualitative apermis de classer les TP en 4 catégories: descriptions (7 %),croyances (36 %), croyances explicatives (40 %) et explications(17 %).

DISCUSSION. Les explications médicales et les consignesthérapeutiques sont rarement comprises telles quelles par lespatients. Les TP traduisent la façon dont ils les intègrent à leur sys-tème de croyances et de connaissances et reflètent les dimensionsaffectives et émotionnelles.

CONCLUSION. L’identification des théories personnellesdes patients peut se révéler intéressante pour la prise en soins despatients, particulièrement lors de douleurs chroniques. Elle sug-gère des pistes pour rassurer les patients en ajustant les explica-tions médicales à leurs croyances ou encore pour adapter laréadaptation en intégrant les comportements de peur et les capa-cités de gestion de la douleur.

172 L’anisométrie favorable : une tech-nique originale pour la reconstruc-tion du ligament patellofemoralmédial

Mathieu THAUNAT *, Pieter ERASMUS

INTRODUCTION. Différentes techniques sont apparuesrécemment dans le but de reconstruire le ligament patellofemoralmédial (LPFM) pour le traitement des luxations récidivantes de larotule. Cependant il n’existe pas de consensus quant à la manièrede régler le positionnement fémoral et la tension du greffon.

MÉTHODES. 23 genoux (20 patients) opérés d’une recons-truction du LPFM selon une technique originale entre 2002 et2005 ont été revus cliniquement à un recul moyen de 27 mois(+ /- 17). La technique chirurgicale comprenait une reconstruc-tion isolée du LPFM par une autogreffe (double tendon gracilis)fixé au fémur par une ancre et au niveau de la rotule par des tun-nels osseux. Le positionnement fémoral était volontairement dis-tal par rapport a l’insertion anatomique du LPFM de façon aobtenir une greffe tendu dans les 30 premiers degrés de flexiondu genou et qui de détend au dela. La tension de la greffe étaitréalisée le genou en extension après mise en tension du tendonrotulien à l’aide d’un crochet à os.

RÉSULTATS. L’âge moyen des patients était de 22 ans (+ /- 5).Le score de Kujala moyen au dernier recul était de 93 (+ /- 6).Aucun patient ne présentait d’appréhension. Aucun patient n’aprésenté de récidive de luxation. Le déficit d’extension actifmoyen était de 4° (+ /- 5) à 6 semaines. au dernier recul seule unepatiente présentait un déficit d`extension actif de 10°. Le score deKujala moyen était plus faible dans le groupe rotule haute (Indicede Bernageau > 6 mm), dans le groupe trochlée dysplasique(Saillie de la trochlée > 4 mm) et dans le groupe lésion fémoropatellaire constatée lors de l’arthroscopie réalisée avant lachirurgie. Cependant aucune différence n’était statistiquementsignificative.

DISCUSSION. Cette technique originale de reconstruction duLPFM donne des résultats comparables aux autres techniquesdécrites en terme de résultat fonctionnel. Le positionnement dis-

* Line Zürcher Pfund, Service de Chirurgie orthopédiqueet de traumatologie de l’appareil moteur,

HUG, 24, rue Micheli-du-Crest, 1211 Genève.

* Christine Favre, Clinique romande de réadaptation,cp 352 1951 Sion.