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1707 – Les 5 questions Je viens juste d'arriver dans le château de Mestrevant, celui de mes ancêtres, crotté de la tête aux pieds, ayant chevauché les soixante lieues qui séparent Versailles de mon lieu de naissance. Descendant le haut perron, mon père s'avance vers moi : - François-Philippe, mon fils, je ne vous attendais pas de sitôt ! - Votre billet, Père, me demandait de revenir au plus vite. - Je pensais que vos obligations envers notre bon roi, Louis le Quatorzième, vous auraient retenu quelques jours de plus. - Sa Majesté comprend fort bien les obligations familiales… - Allez donc vous changer de vêtements et restaurez-vous. Je vous attends dans une heure dans le grand salon. - Bien, Père. Tandis que je m'éloigne, je me demande bien la raison de ma venue ici. La dernière fois, il y a trois mois de cela, c'était pour m'annoncer le décès de mon frère aîné, même pas une semaine après son mariage, ce qui fut un choc pour moi et encore plus pour sa jeune épouse. Pauvre fille, à peine mariée, déjà veuve ! Je chasse cette idée et je file d'abord dans les cuisines, mon ventre criant famine. Je saurais assez tôt de quoi il en retourne. A l'heure dite, j'entre dans le salon. Mon géniteur est accompagné de Monsieur de Taimbleaucourt, le père de ma belle- sœur veuve. Debout, j'attends la suite des événements. Mon père parle un peu de tout et de rien, j'ai la curieuse sensation qu'il noie le poisson, comme on dit dans le peuple. Néanmoins, chapeau en main, stoïque, j'attends. Je commence à trouver le temps long, et j'aime les choses directes : - Excusez-moi, Père, de vous interrompre, mais si nous en venions au fait ? Depuis tout à l'heure, vous faites mille circonvolutions. Je présume que vous ne m'avez pas fait revenir de Versailles uniquement pour me conter vos faits et gestes, si intéressants soient-ils, avec votre ami depuis toujours, Monsieur de Taimbleaucourt, ici présent ?

1707 - Les 5 questions

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Récit érotico-historique...

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1707 – Les 5 questions

Je viens juste d'arriver dans le château de Mestrevant, celui de mes ancêtres, crotté de la tête aux pieds, ayant chevauché les soixante lieues qui séparent Versailles de mon lieu de naissance. Descendant le haut perron, mon père s'avance vers moi :

- François-Philippe, mon fils, je ne vous attendais pas de sitôt !- Votre billet, Père, me demandait de revenir au plus vite.- Je pensais que vos obligations envers notre bon roi, Louis le Quatorzième, vous

auraient retenu quelques jours de plus.- Sa Majesté comprend fort bien les obligations familiales…- Allez donc vous changer de vêtements et restaurez-vous. Je vous attends dans une

heure dans le grand salon.- Bien, Père.

Tandis que je m'éloigne, je me demande bien la raison de ma venue ici. La dernière fois, il y a trois mois de cela, c'était pour m'annoncer le décès de mon frère aîné, même pas une semaine après son mariage, ce qui fut un choc pour moi et encore plus pour sa jeune épouse. Pauvre fille, à peine mariée, déjà veuve ! Je chasse cette idée et je file d'abord dans les cuisines, mon ventre criant famine. Je saurais assez tôt de quoi il en retourne.A l'heure dite, j'entre dans le salon. Mon géniteur est accompagné de Monsieur de Taimbleaucourt, le père de ma belle-sœur veuve. Debout, j'attends la suite des événements. Mon père parle un peu de tout et de rien, j'ai la curieuse sensation qu'il noie le poisson, comme on dit dans le peuple. Néanmoins, chapeau en main, stoïque, j'attends.Je commence à trouver le temps long, et j'aime les choses directes :

- Excusez-moi, Père, de vous interrompre, mais si nous en venions au fait ? Depuis tout à l'heure, vous faites mille circonvolutions. Je présume que vous ne m'avez pas fait revenir de Versailles uniquement pour me conter vos faits et gestes, si intéressants soient-ils, avec votre ami depuis toujours, Monsieur de Taimbleaucourt, ici présent ?

Mon père toussote légèrement, regarde son ami, puis laisse tomber, un brin gêné :

- Vous avez raison, mon fils… Votre belle-sœur, comme vous le savez, a très mal vécu le décès, disons, inopiné de son époux…

- Oui, je le sais, je m'en suis rendu compte lors de l'enterrement, elle semblait comme désemparée, complètement perdue. C'est même pour cela que je me suis permis de la soutenir dans un pareil moment.

Monsieur de Taimbleaucourt se mêle à la conversation :

- Je vous en remercie pour ma fille Angeline, vous lui avez été d'un grand réconfort… D'un très grand ! La pauvre enfant était en effet complètement perdue.

- Je n'ai fait que mon devoir. Je reconnais qu'il est fort triste pour une jeune mariée de voir disparaître son époux à peine une semaine après la cérémonie.

Mon père respire un grand coup et déclame :

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- François-Philippe, mon fils, votre belle-sœur a eu ses, ah-hem, cycles, il y a un peu plus d'une semaine.

- Pardon ? Je ne vous suis pas bien…- Elle n’avait plus de, euh, cycles, puis, il y a peu de temps de cela, ceux-ci sont revenus.

La nature a repris ses droits.- Excusez-moi, Père, mais en quoi cette information particulièrement intime doit m'être

connue ?

Son ami intervient :

- Nous pensions que la nuit de noces nous offrait, malgré cette tragédie, un heureux événement ; mais, comme l'a expliqué le médecin, l'absence de cycles était due au choc du décès prématuré de mon défunt gendre…

- Oui, nous pensions à un heureux événement, mais voilà, maintenant, celui-ci n'est plus d'actualité…

- Je comprends, vous espériez un héritier. Mais, je ne vois pas bien ce que ma présence avait de si urgente ? J'ai bien quelques connaissances en Botanique, mais je ne suis point médecin.

- Ma fille est, hélas, veuve bien jeune, et nos familles souhaitent ardemment que nos intérêts, qui étaient communs, restent communs.

Mon père continue, la voix chagrine :

- Henri, votre grand frère, même s'il est à présent l'aîné, n'a aucune qualité. Je me désespère même qu'il soit mon fils ! J'en viens même à songer qu'il eut mieux valu que ce soit lui qui mourut au service de notre pays ! Vous êtes le troisième, François-Philippe, et mon petit dernier, Charles-Henri est dans les ordres.

Je commence à avoir un étrange pressentiment, je demande calmement :

- A vos yeux, serais-je donc le plus apte à reprendre le flambeau, malgré mon amour des Lettres Classiques et de la Botanique, choses dont vous disiez, il y a peu, qu'elles ont nettement moins de valeur que celles militaires ?

- Oui, j'ai dit cela, il y a quelques temps. Le couronnement de la virilité, c'est l'armée, indubitablement. Mais, vous, mon fils, vous avez réussi à vous intégrer dans le cercle royal en un temps record, et notre nom, de Mestrevant, commence même à être connu et apprécié, grâce aussi à vos écrits. Votre prénom aussi, François-Philippe… Votre plume est en quelque sorte votre épée, même si ça me chagrine de le reconnaître… Moi, j'ai servi le Roi du mieux que j'ai pu durant vingt ans et plus, sans beaucoup de résultats probants, je dois l'avouer…

Je suis surpris que mon père en sache tant sur mes activités à Versailles, je croyais qu'il n'avait cure de mon devenir ! Monsieur de Taimbleaucourt pose une main compatissante sur l'épaule de mon père :

- Mon ami, vous étiez fait pour les armes, pas pour être courtisan.- Je sais, rien ne vaut l'odeur du champ de bataille ! Versailles, à sa façon, est un champ

de bataille, et vous, mon fils, vous semblez avoir réussi votre guerre, avec indubitablement pour épée votre plume, sans pourtant jamais vous abaisser.

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- Comment savez-vous ceci, Père ?- Je me tiens informé. Ce n'est pas parce que je désapprouvais vos études que je devais

oublier de suivre votre parcours. Vous êtes mon fils. J'avoue sans détour que votre entrée en scène à la Cour m'a fait peur. Puis très vite, j'ai été rassuré : vous portez fièrement notre nom. Vous êtes indubitablement un de Mestrevant !

- Merci, Père, j'en suis fort flatté. Mais tout ceci n'éclaire en rien ma prompte venue aujourd'hui !

Monsieur de Taimbleaucourt se lève, tendant sa main vers moi :

- Je vous offre la main de ma fille, Angeline.

Quoi ? Il m'offre quoi !? Je sais, à présent, ce que signifie l'expression « être figé comme une statue de sel ». Je cligne des yeux :

- P-pardon ? Vous… vous m'offrez quoi ?- La main de ma fille, celle de votre belle-sœur.- C'est une… galéjade ?- Non, mon fils, c'est la meilleure façon de ressouder nos familles.

Je déglutis, les mains crispées sur mon chapeau :

- Et… la principale… euh… concernée est au courant ?- Oui, ma fille est d'accord.- Parce qu'en plus, elle est d'accord ?- Oui, une fille se doit d'être toujours d'accord avec ses parents ; de plus, ma fille vous

aime bien.- Elle m'aime bien ? Mais nous ne nous connaissons pas !- Il semble qu'elle vous ait déjà remarqué auparavant, et votre aide, lors de

l'enterrement, lui a fait grande impression.- Excusez-moi de vous le dire ainsi, mais on ne bâtit pas une union sur une impression, si

grande soit-elle !- Mon fils, Angeline ne vous plairait peut-être pas ?

Je fais un geste brusque comme pour chasser cette importune question :

- Comme vous le savez, je suis grand amateur de Lettres. Et j'ai la faiblesse de croire qu'on devrait se marier par inclination. Comme chez Molière.

- Molière est amusant, je vous l'accorde, mais c'est du théâtre.- Pourquoi ne serait-ce point la vraie vie ?- Pour parler comme vos auteurs : ma fille semble ne point vous haïr, et vous-même,

vous ne semblez pas la détester. C'est une inclination mutuelle, ne pensez-vous pas ?- Je croyais que cette union était pour le bien respectif de nos familles ?- L'un n'empêche pas l'autre… Voyez comme tout s'arrange à la fin comme chez votre

cher Molière.

Je regarde les deux hommes qui me font face : mon père et mon peut-être futur beau-père. Je sais qu'ils n'en démordront pas, qu'ils ont mûrement cogité leur petite affaire. Cyniquement,

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mon rang social serait affirmé, sans parler de ma situation financière, ce qui ne serait pas un mal, je l'avoue. Ma réflexion est interrompue par Monsieur de Taimbleaucourt :

- Vous êtes bien célibataire, n'est-ce pas.- Oui, Monsieur, à ce que je sache. Et non, je n'ai pas imité les héros de Molière jusqu'à

souscrire un mariage secret.

Mon père intervient :

- Vous n'avez rien promis à une quelconque demoiselle ?- Maintenant que vous me le demandez, j'ai souvenir d'avoir engagé ma responsabilité

et mon honneur de gentilhomme déjà maintes fois…- Vous… vous avez fait ça ?

Jubilant intérieurement, je le laisse mijoter, c'est ma petite vengeance. Hélas, Monsieur de Taimbleaucourt répond à ma place :

- Que nenni, mon ami ! Votre fils s'amuse à vous faire bisquer !- Il y réussit fort bien !- Alors, Monsieur, que diriez-vous d'être mon gendre ?

Je n'aurais jamais dû accourir suite à ce billet ! Je me tourne vers la cheminée, regardant mon reflet sur le miroir qui la surplombe. Bon, il est vrai que d'un côté, j'assoie posément ma situation, et la demoiselle n'est pas un laideron. Elle est juste un peu trop vite sortie de son couvent et a été, hélas, jetée, innocente victime, en pâture à mon soldatesque de frère. Mais, c'est souvent le lot des filles au sang bleu… Néanmoins, même si le résultat final est avantageux, je n'aime pas trop le procédé… Je contemple la pendule ciselée, ses angelots en stuc doré. Angeline, un joli prénom. Qui est-elle réellement ?

Je me retourne soudainement :

- Je n'émets qu'une seule condition, mais je ne transigerais pas dessus !- Une condition ? Diable comme vous y allez, mon fils ! Dites toujours, nous verrons si

elle est réalisable.- Elle est réalisable : je désire rencontrer mon éventuelle future promise, seule à seul,

sans chaperon aucun. Et ce, au moins deux fois.- La rencontrer sans chaperon, mais pourquoi donc ? Et pourquoi deux fois ?- C'est très simple, je veux pouvoir avoir avec elle une discussion la plus sincère possible,

sans personne pour l'influencer, ni roder autour.- On ne rencontre pas une femme ainsi !- Il s'agit de ma belle-sœur, veuve éplorée de surcroits, ce qui n'est pas contre les

mœurs, il me semble. - Soit. Et pourquoi deux fois, je vous prie ?- Pour qu'elle puisse répondre à mes questions après y avoir réfléchi. Ses réponses à

elle, et non celles qui pourraient lui être dictées.

Ils se regardent, un peu surpris. Mon père reprend :

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- Et si nous refusons ?- Vous avez dit, Père, que je me débrouillais bien en Cour.- Oui, je l'ai dit… Mais je ne vois pas bien le rapport…- Donc, je pourrais fort aisément trouver une demoiselle de haut rang… Notre illustre

famille n'est pas des moindres, n'est-ce pas ? Un beau parti…- Est-ce un chantage, mon fils ?- Je ne demande pas la lune, Père. Je désire simplement connaître mieux celle avec qui

vous désirez voir ma vie être liée. Après notre second tête à tête, je rendrai(s) mon verdict. Je suis votre obéissant fils jusqu'à un certain point, il y va quand même de toute ma vie !

- Je n'ai pas discuté autant lorsqu'on m'a marié avec votre mère et je n'en suis point mort, à ce que je sache.

- Assurément, puisque je suis incontestablement votre fils physiquement, on m'a assez répété durant ma prime jeunesse que je suis votre portrait, sauf les yeux de Mère, Dieu ait son âme. Mais, voyez-vous, Père, c'était néanmoins une autre époque… Et puis, malgré ce que vous pouvez en dire, dans ce "combat" qui nous oppose, même si l'issue en est fort douce, je suis en position de force.

- Oui, assurément, vous n'êtes pas mon fils pour rien !- Merci, Père.

Les deux hommes se retirent dans un coin du salon. A peine le temps de réciter deux Paters qu'ils reviennent vers moi, puis mon père, avec un certain sourire, me dit :

- D'accord, mon fils, vous aurez votre premier entretien demain en fin de matinée.- Dois-je comprendre qu'Angeline est déjà ici ?

Enjoué, Monsieur de Raimbeaucourt me fait alors remarquer, tout en me donnant une claque dans le dos :

- Vous voyez, vous appelez déjà ma fille par son prénom !

Et sans attendre ma réponse, ils sortent tous les deux en riant.

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Ce matin, Angeline et moi, nous nous promenons dans le vaste parc. De temps à autre, je me retourne pour vérifier si quelqu'un nous suit. Personne à prime vue, mais je n'ai pas trop confiance.

Toute rouge, à petit pas, ma belle-sœur est à mes côtés. Elle répond à mes diverses questions par des timides "oui" ou "non", ce qui ne m'aide pas beaucoup. Soudain, je lui capture la main et je me lance dans une course échevelée. Elle pousse un petit cri de surprise, un mignon petit cri qui pourrait prêter à confusion dans d'autres circonstances. Néanmoins, elle courre derrière moi, sa main dans la mienne, tant bien que mal, entravée par sa robe. Je me jette hâtivement derrière un grand arbre, j'attire à moi Angeline, et d'un geste, je lui demande de ne plus parler. Là-bas au fond, je distingue deux silhouettes. Je lui fais signe de me suivre, de la tête, elle acquiesce. Après un certain périple à travers bois, je suis définitivement sûr que nous sommes à présent seuls.

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- Désolé pour cette course, Madame, mais je voulais m'assurer que personne ne soit à notre écoute.

- J'avais compris, Monsieur…- Je n'aime pas trop ce "Monsieur" dont vous m'affublez… - Je ne peux quand même pas vous appeler par vos prénoms !- Pourquoi pas, ne sommes-nous pas de la même famille ?

Elle rougit de plus belle, je constate alors que ma dernière phrase avait un double sens non négligeable. Je préfère couper court :

- Je ne vais pas tourner autour du pot : Que pensez-vous de ce mariage que veulent nos parents pour nous ?

- Je… je ne suis pas contre…- Vous n'êtes pas contre parce que c'est votre père qui vous l'ordonne, ou bien, vous

n'êtes pas contre parce que l'idée vous plait ?- Je… je suis obligée de répondre ?- J'aimerais, Madame… euh, Angeline. Voyez-vous, je veux savoir ce que vous, vous en

pensez. Je veux savoir qui vous êtes. - Pourquoi ?- Je vous signale que vous et moi, auquel cas vous l'eussiez oublié, nos chers parents

désirent nous marier, ce qui n'est pas une mince affaire, mais celle de toute une vie. Alors, moi, au risque de paraître utopique, j'aimerais beaucoup connaître ma future, non, mon éventuelle future épouse avant de me retrouver avec elle devant l'autel.

- Une fille doit obéir à son père, ce sont les lois de Dieu…- J'ai ouvert très souvent les Evangiles et je n'ai pas lu ce passage…- Saint Paul a dit que la femme…- Saint Paul n'est pas le Christ. Mais passons. Une fille doit obéir à son père, donc peu

importe qui je suis, vous épouseriez le premier venu ?

Sa réponse fuse, spontanée :

- Ah non ! Vous êtes bien mieux que votre frère !- Ah bon ? Excellente nouvelle ! Merci.

La faculté qu'a son visage de passer de la blanche porcelaine au coquelicot cramoisi est impressionnante !

- Je… je sais que je ne devrais pas dire ça, mais la seconde fois que j'ai été invité dans la demeure de mon beau-père, je… Non, je ne devrais pas…

- Ou bien vous en avez trop dit, ou bien vous n'en avez pas assez dit…- Je ne devrai pas, non, je ne devrais pas ! Je suis la veuve de votre frère, mort pour

notre Roi et le royaume de France !- Je ne vous forcerai pas à me le dire. Mais, j'aimerais néanmoins en savoir un peu plus

sur vous. J'ai donc diverses questions à vous poser…- Merci de ne pas me forcer… J'aime beaucoup votre façon de vous comporter. Je… je

vous écoute.

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Pendant plus d'une heure, nous avons parlé un peu de tout et de rien, j'ai posé mille questions, elle a répondu à toutes ou presque. Petit à petit, elle se détend, je commence à entrevoir qui est vraiment cette femme qui marche à mes côtés.

Le temps passe, je sais que le délai des bonnes mœurs est largement dépassé. Je sors de ma poche un papier et un crayon à mine, je griffonne quelques mots supplémentaires dessus, puis je plie ensuite le billet que je lui donne. Elle me regarde étonnée. Je lui dis alors :

- Sur ce papier, il y a cinq questions un peu… indiscrètes. La prochaine fois que nous nous rencontrerons, c'est-à-dire, après-demain, j'aimerais que vous me donniez votre avis sur celles-ci.

- Ah bon ? - Oui. Si ces questions vous gênent, jetez simplement le papier au feu, mais dites-le-moi.- Ah bon ? C'est si… compromettant que cela ? - A mes yeux, non. Aux vôtres de jeune fille ayant grandi dans un couvent, je pense que

oui…- Je vous promets de lire tout votre papier, même s'il me… choque.- Merci.

Nous revenons vers le château de mes ancêtres, silencieusement. Arrivés dans l'allée centrale du grand jardin à la française qui s'étend au pied du monumental escalier, sans cesser de marcher, elle murmure :

- Vous vous souvenez de ce que je n'osais pas dire tout à l'heure ?- Oui. Je me souviens aussi vous avoir dit que je ne vous forçais en rien.

Elle avance un peu plus vite :

- Je… j'ai beaucoup apprécié votre aide lors des obsèques de mon défunt mari. Je… j'aurais aimé que… que ça ne s'arrête pas, que ça ne s'arrête jamais. Je… j'étais presque heureuse, j'avais honte d'être heureuse alors que nous…

Puis elle se met à courir vers l'escalier, me laissant derrière elle.

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L'après-midi et le jour suivant, elle me fuyait, c'était évident. Mon père me questionna de mille façons, il dut se contenter de réponses évasives. Angeline subit le même sort que moi, et sans plus de succès pour son père. Les deux hommes complotaient ensemble, me regardant souvent d'un œil étrange. Puis revint l'autre rendez-vous.

Nous nous promenons dans le vaste parc. Cette fois, personne ne semble nous suivre. Arrivés près du petit lac artificiel, aux abords de l'embarcadère qui mène vers l'île boisée, je pose la question qui me brule les lèvres :

- Alors, pour le billet que je vous ai remis la fois dernière ?- Je l'ai brûlé…

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- Ah ! (je ne pus m'empêcher d'être un peu dépité)- Mais après l'avoir lu en entier et… et appris par cœur ! Il valait mieux qu’il ne tombât

pas dans d’autres mains.

Je la regarde assez intrigué, je ne sais pas ce qu'il faut penser exactement de tout ça. Je ne veux pas me faire de fausses illusions, mais je pense que ma belle-sœur a une certaine inclination pour moi. Il est vrai que, de tous mes frères, c'est quand même moi qui suis au dessus du lot. Mon aîné était un militaire borné, le second est un sombre crétin, et le dernier est dévot au plus au point ! Bref, au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !

Et si son père l'a sortie du couvent pour la marier, sa connaissance de la gente masculine doit être réduite au strict minimum vital !

C'est elle qui rompt le silence :

- Je me doute bien de ce que vous pouvez penser…- Ah ? Je vous écoute…- Que je suis une oie blanche, n'est-ce pas ?- Je dirais plutôt que, du couvent à la vie de famille, votre expérience de la vie a été

plutôt courte…- Vous enveloppez bien les choses… J'ai néanmoins beaucoup lu au couvent, je connais

le latin et même le grec, et la bibliothèque était assez grande. La plupart des ouvrages étaient fort religieux, mais Aristote et Platon tenaient une place de choix. Idem pour divers auteurs latins dont Cicéron…

Ma petite belle-sœur m'étonne.

- Je suis heureux pour vous que vous ayez pu lire tout ceci, et vous faire votre opinion par vous-même.

- Les femmes, les jeunes filles surtout, ne sont pas habilitées à être savantes. J'ai surtout lu en cachette… Vous êtes la première personne à qui j'ose le dire.

- Vous pouvez compter sur mon entière discrétion.- Merci, je n'en attendais pas moins de vous, euh… François-Philippe. Je vais être

franche avec vous : le mariage n'est pas quelque chose qui m'attire. Vous passez simplement de la coupe d'un père à celle d'un mari. Votre frère étant militaire, il serait souvent absent, c'est ce que je me disais. Alors, je… euh…

- Alors vous pourriez continuer à lire en cachette.- Oui.

Je commence à comprendre certaines choses. Je demande alors :

- Dois-je comprendre qu'un mariage avec moi ferait vos affaires, car vous pensez que je ne vous empêcherai pas de vous cultiver plus encore. Et puis, ça conviendrait aussi à votre père et au mien qui rêvent d'unir les de Taimbleaucourt et les de Mestrevant…

Elle rougit :

- Oui, il y a de cela… mais pas que de cela…- C'est-à-dire, plus encore ?

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- Vous êtes gentil et attentionné, ça compte aussi beaucoup, vous savez…- Bref, je suis le moins pire…

Elle sourit :

- Vous vous dévalorisez, à moins que vous ne jouiez les cyniques. Ou que vous ne quêtiez un démenti auprès de votre public…

- Qui sait…- J'ai aussi pu lire des choses de votre plume…- Ah bon ?- J'ai aimé, pas tout, mais j'avoue que j'ai aimé certaines choses.- Merci.

Donc ma belle-sœur n'a pas vraiment d’inclination pour moi, elle pense que je suis un parti acceptable qui ne la contraindra pas trop et qui lui offrira un espace de liberté. Ma fierté de mâle en prend un petit coup, mais elle a l'honnêteté de m'avouer clairement les choses. Je ne sais pas si elle a vraiment lu ma prose, ou si elle tente de me flatter. Laissons venir la suite…

Elle s'adosse à un arbre :

- Mon entrée dans le monde n'a pas été joyeuse…Je ne parle pas du décès de mon mari mais de la façon dont elle s'est passée.

- Sortir du couvent pour être… pour être jetée en pâture à mon frère ?

Elle ne répond rien, mais son silence est assez éloquent. Puis elle me regarde :

- Je ne comprends pas comme ça peut être aussi vif et dégradant… pourtant, je pensais que ça pouvait être autrement. Votre billet, je ne sais pas comment je dois l'interpréter, il allie le beau et le sordide… je ne comprends pas. Un test de votre part ?

Elle m'interroge littéralement du regard. Je prends une grande respiration avant de répondre :

- Chère Angeline, toute médaille a son revers. A Dieu correspond le Diable, le jour et la nuit, plein de choses s'opposent. Pour apprécier la couleur blanche, il faut la confronter au noir.

- Le mal pour le bien ?- Oui, comment apprécier le bien s'il n'y avait pas le mal ?- Et Dieu autorisait le mal afin de magnifier le bien ?- Honnêtement, je ne sais pas.

Je me détourne d'elle afin de contempler le petit lac. J'ai besoin de mettre en place mes idées, ce que je vais lui dire ensuite.

- Angeline, j'aimerais vous exposer le fond de ma pensée, mais je ne sais pas si vous… vous êtes prête à…

- J'ai entièrement lu votre billet, je peux même vous le réciter…

Je me lance, les yeux toujours rivés sur l'onde :

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- L'amour, c'est quelque chose de très étrange, vaste, dévastateur. Je pense que si un homme et une femme se complètent parfaitement, alors ce qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, ce qu'ils font dans l'intimité, tout cela est au-delà du bien et du mal.

- C'est ce que vous croyez ?- J'ai déjà expérimenté plus ou moins la chose, mais j'ai senti que j'étais encore très loin

du sommet. Tout au plus, j'étais sur une petite colline, et face à moi, la montagne aux cimes noyées dans les nuées.

Je me retourne vers elle :

- Dans l'intimité d'une chambre, ni Dieu, ni le Diable n'existent. Il n'y a plus que deux personnes, parfois plus, qui fusionnent. Tout ce qu'ils font, comment ils le font n'est qu'une traduction de ce qu'ils éprouvent. Ils échappent à toute morale, à toute logique, à toute crainte. Je pense que c'est pour cela que les religions n'aiment pas trop le sexe.

- Oh ! (elle vire au rouge-pivoine)- Appelons un chat un chat, c'est plus simple, ne croyez-vous pas ?- Vous êtes en train de me dire que c'est à la fois beau, magnifique, dégoûtant, sordide,

mais qu'il n'y a guère de… déshonneur, de honte pour ces deux personnes ?- Je m'exprime mieux en écrit qu'en oral, mais c'est, assurément, l'idée générale de ce

que je désirai vous entretenir.

Elle ne répond rien, pensive.

- Et… vous avez une certaine connaissance de… de la "chose" ?- Vous me flattez ! Disons que je ne suis pas néophyte.- Et… vous cherchez à, euh, expérimenter plus encore ?- Si possible est…- Je vois.

Elle est toujours adossée à son arbre, elle regarde au lointain :

- Votre montagne avec ses cimes noyées dans les nuées, n'est-ce pas ?- Oui. C'est la meilleure image que je puis vous offrir…- C'est une bonne image…

Un bref silence troublant, le vent dans les arbres, elle murmure :

- Alors, si vous le voulez bien… expérimentons ensemble…- Pardon ?- Vous avez très bien compris : je veux être cette femme complémentaire. Moi aussi, je

veux connaître ce dépassement, ça… me plait beaucoup, je... je ne sais pas comment vous expliquer… Soyez mon professeur attentionné, je serais votre élève assidue.

Elle ne croyait pas si bien dire !

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Notre mariage fut moins grandiose que celui de mon défunt frère, mais il fut nettement plus convivial. Nos pères respectifs, étrangement émotifs, pleuraient à tout va, se jetant toutes les cinq minutes dans les bras l'un de l'autre. Je me suis même posé la question si ce n'était pas ces deux-là qui s'épousaient plutôt qu'Angeline et moi ! En parlant d'épousailles, je suis moi-même surpris de la facilité avec laquelle je me suis retrouvé marié à Angeline. Néanmoins, je sais qu'elle attend beaucoup de moi. Et de mon côté, je reconnais que j'ai de grandes espérances. Prions le ciel pour que nous ne soyons pas déçus l'un l'autre !

Pour ma part, je dois reconnaître que notre premier baiser fut timide mais prometteur ! Le second fut plus… intense. Le troisième et dernier, pour cause de double surveillance paternelle, fut rapide mais très voluptueux. A cette occasion, elle me glissa avant que nous nous séparions :

- Je commence à croire que vous aviez raison !- Quoi, vous vous êtes engagée sans me croire !?- Qui sait… comme vous dites !

Et elle était partie en riant.

Enfin, nous nous retirons dans nos appartements ! Comme je n'ai aucune confiance en mon illustre géniteur, je ferme la porte de notre chambre à double tour puis je pousse une commode devant pour bloquer mieux encore l'accès. Etonnée, Angeline me demande :

- Vous… vous faites quoi ?- Si vous désirez des spectateurs assidus, je peux retirer la commode et ouvrir grande la

porte ! Je peux même disposer des fauteuils autour de notre lit et préparer des biscuits…

- Euh… non, non !- Nous sommes d'accord !

Un peu embarrassée, elle s'assied sur le grand lit. Elle se mordille les lèvres, puis me regarde, la tête légèrement inclinée :

- Nous voici mari et femme…- Oui, Madame de Mestrevant…- Oui, Monsieur mon mari…

Mains dans le dos, je me plante devant elle, ma toute récente femme :

- Etes-vous toujours d'accord pour… gravir la montagne ?- Ce soir, maintenant ?- Nous avons toute une vie pour cela, et… de plus… la journée a été plutôt longue…- Pour vous aussi ? Dois-je comprendre que Monsieur mon mari est un peu fatigué ?- Je vous croyais timide, je commence à croire que je me suis trompé sur vous !- Je suis… un peu alarmée… De plus, ce n'est pas la première fois…- Ah oui, excusez-moi, j'oubliais !

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Spontanément, sa réponse fuse :

- Pas moi !

Puis, confuse, elle pose sa main sur ses lèvres. Je me contente de sourire :

- Excusez-moi d'avoir éveillé en vous ces souvenirs. J'espère vous aider à tourner rapidement la page.

- C'est à moi de m'excuser !- Non, c'est à moi, je n'aurais jamais dû…

Puis nous éclatons de rire. Une fois calmée, elle me sourit délicieusement :

- Je crois que j'oublierais vite… grâce à vous…- Je ferais de mon mieux.- Je vous crois. Alors, pour cette montagne, que faisons-nous ce soir ?

Eh bé, elle me couple le souffle ! J'essaye d'être le plus flegmatique, n'est-ce pas moi, l'homme de la lignée de Mestrevant, à présent ? En effet, Henri s'est retrouvé emprisonné à la Bastille, suite à un nouveau scandale, déchu de son droit d'aînesse. Sa Majesté n'a fait aucune difficulté, quand nous sommes, mon père et moi, venus La voir pour obtenir une lettre patente. Le Roi m'a même félicité en personne pour mon mariage :

- Ainsi donc, Monsieur de Mestrevant, vous nous avez quittés précipitamment pour perpétuer dignement le nom de vos ancêtres ?

- Oui, votre Majesté, et lier ainsi nos deux familles amies depuis longtemps, les de Taimbleaucourt et les de Mestrevant.

- Je comprends que vous serez, un certain temps, éloignés de Nous. Néanmoins, j'espère bien vous revoir tantôt. Je suis curieux de découvrir celle qui a réussi à vous capturer.

- Je me ferais un plaisir et un honneur d'accéder à votre demande.

Mon père en était resté bouche bée de tant de paroles échangées !

Je sors de mes souvenirs pour répondre à mon effrontée de femme. Je sens que, avec elle, la vie sera riche en surprises, ce qui n'est pas pour me déplaire !

- La montagne ? Pensez-vous, ma douce femme, qu'on gravisse impunément les hautes cimes, comme ça, comme on fait une petite balade dans la verte campagne ?

- Non, je ne pense pas. Il faut en effet une certaine préparation.- Assurément, et il sera de même pour nous. Nous irons à votre rythme, lentement,

délicatement mais sûrement.

Elle a un petit sourire étrange :

- N'est-ce pas vous qui craignez d'être un peu en retard ?

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Non, je ne vais pas m'embêter avec Angeline ! Je m'approche d'elle, elle a un petit geste de recul. Je m'incline vers elle, mes bras de part et d'autre de son petit corps, mains posées sur le lit, nos visages très proches :

- Ma mie, je me ferai un plaisir de vous aider à gravir au plus vite la pente raide et de vous jucher sur les cimes. Dès ce soir.

- Dès ce soir ? Je vous croyais fatigué !

Pour toute réponse, je l'embrasse, elle ne refuse pas mes lèvres, au contraire. Alors, je pousse mon avantage, me collant à elle. Puis c'est, couchés sur le lit, que nous continuons nos baisers. Je quitte ensuite ses lèvres pour explorer son cou, ses épaules, elle soupire faiblement. Mes mains se baladent sur elle, agacées néanmoins par toutes ces couches de vêtement entre sa peau et mes doigts. Ne pas céder trop vite, nous avons un long parcours à faire, je dois me montrer un digne Maître de mon appliquée et prometteuse élève !

J'ose néanmoins glisser du bout des lèvres vers son décolleté. Puis arrivé à la naissance du sillon, je dépose un baiser très appuyé. J'entends distinctement son cœur battre à tout rompre. Puis, je me relève. Elle ouvre des yeux, étonnée. Je ne dis rien, je me contente de la regarder. Elle attend un peu puis ouvre sa mignonne bouche :

- Ce… c'est tout ?- Pour l'instant, oui.- Comment ça, c'est tout !?- Pour l'instant, oui. - Vous êtes un…

Je pose un doigt sur ses lèvres. Elle se tait. J'explique :

- L'attente est meilleure que la précipitation. Je crois que nous avons à présent un petit aperçu de la suite, qui s'annonce très prometteuse !

Elle se redresse, brusquement, manquant de peu de percuter mon nez, ses yeux brillent, ses poings sont serrés :

- Entre vous et votre frère, c'est vraiment le jour et la nuit !- Je ne voudrais pas aller plus vite que la musique, au risque navrant de décevoir vos

attentes.- Décevoir mes attentes !? Vous vous jouez de moi, là ? J'en attends nettement plus de

vous que ce… Enfin, vous voyez ce que je veux dire !!!- Non, je ne vois pas. Sachez mettre les bons mots, ou tout au moins, des mots sur ce

que vous ressentez, sur ce que vous désirez, chère Angeline.- Quoi, serions-nous en plein leçon ?- N'êtes-vous pas mon élève dévouée ?- Oh, vous !

Je la fais taire en l'embrassant furieusement, elle répond de même. Je comprends à présent ce que signifie l'expression du feu qui couve sous la glace. Nos langues se mêlent, nos baisers sont voraces, nos corps plaqués, nos bras nous enlaçant, nos mains se cherchant.

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Puis, nos bouches se séparent, un filet de salive les relie néanmoins, elle me regarde implacable, féroce :

- Et ne croyez pas, Monsieur de Mestrevant, que je vais vous laisser vous en tirer comme ça ! Vous m'avez enflammée, assumez !

- Que préférez-vous ? Un feu de paille ou un feu de cheminée qui dure toute la nuit ?- Je veux le feu qui flamboie toute la nuit !- Vous êtes exigeante !- Désolée pour vous, il ne fallait pas me promettre de gravir une montagne et de

m'épouser dans la foulée ! Voulez-vous que je vous récite vos cinq questions ? Alors, prenez vos responsabilités et faites de moi vraiment votre femme !

Je m'éclaircis la voix, ma bouche bien trop près de la sienne :

- N'est-ce pas plutôt à moi, votre époux devant Dieu, de donner les ordres ? - Vous en connaissez, vous, beaucoup de femmes qui exigent leur devoir conjugal ? Je

ne connais pas grand-chose de la chose, mais j'ai suffisamment lu affirmer cela. J'ignore ce que vous m'avez fait, mais j'entends bien vivre une vraie nuit de noces, je veux savoir, apprendre, là tout de suite. Je n'ai cure d'un quelconque apprentissage en douceur, je veux que vous… enfin, que vous me…

- Mettez des mots sur vos désirs…- Allez au diable !- Vaste programme, ma chère et tendre femme !

C'est elle qui se jette sur moi, ses lèvres sur les miennes, ses mains avides ne cherchent pas à comprendre, elles prennent. En un rien de temps, je me retrouve, chemise ouverte, voire déchirée, ses doigts sur ma toison, griffant mon buste, agaçant mes tétons. Je suis surpris de ses initiatives instinctives, un peu maladroites, mais j'en suis très flatté. Oui, ma femme a du potentiel, peut-être encore plus que je n'osais l'imaginer !

Je me détache d'elle, la repoussant délicatement ; elle réagit aussitôt :

- Vous n'allez recommencer !- Pas du tout ! Mais pour passer à la suite, il me faut mes deux mains libres.- Quelle suite ?

Pour toute réponse, je me relève et j'enlève prestement le peu d'habit qui me restent. Nu, devant elle, je reste immobile quelques instants, tandis qu'elle me détaille de haut en bas. Son regard s'attarde sur ma virilité bien dressée et décalottée. Taquin, je lui demande :

- Oui ? Vous regardez quoi précisément ?

Elle rougit, balbutie :

- Oh vous ! C'est la… la première fois que j'en vois vraiment un.- La première fois !?- Oui… non… enfin, c'est la première fois que ce… enfin, je le vois aussi bien.

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- Et ? - Et quoi ?- Qu'en pensez-vous ?- Vous savez, je n'ai pas non plus beaucoup de… moyens de comparaison !- Comme vous êtes à présent ma femme, je vous déconseille très fortement d'aller voir

ailleurs pour avoir justement les moyens de comparer !- Comme si !- L'appétit vient en mangeant, Madame ma femme !- Ah bon ? Euh… ça se mange, votre… bâton ?- En quelque sorte, oui…- Ah bon ? Comment ça ?- Je vous expliquerai, mais à condition que vous me disiez ce que vous pensez de cette

chose que vous voyez vraiment pour la première fois.

Elle me regarde mieux, pas vraiment moi mais plutôt ce que j'ai entre les jambes. Elle s'approche même, ouvrant grands les yeux. Agenouillée sur le lit, je vois qu'elle hésite :

- Vous pouvez toucher si vous le désirez.- Je… je peux ?- C'est même conseillé. Vivement conseillé !- Même pour l'Eglise ?

Avant que je réponde, ses doigts effleurent ma tige qui tressaille. Puis, elle s'enhardit, traçant du bout de son index des longs parcours comme pour mesurer mon vit, l'évaluer. Moi, je fais de mon mieux pour rester impassible, mais c'est difficile, elle s'en rend compte, ça l'amuse, mon sexe frémissant un peu trop à mon goût.

- C'est chaud, c'est étrange, c'est… attirant… C'est donc bien ceci qui s'introduit dans le vase naturel des femmes… Comme la première fois que je…

- Oui, c'est bien ceci qui s'introduit dans le vase naturel des femmes, comme vous en avez une expérience que je devine… euh… malheureuse. Mais cette tige ne s'introduit pas forcément là.

- Ah bon ? Et où ça donc, Monsieur le professeur ?- Cherchez par vous-même… Pour chaque mauvaise réponse, vous devrez faire preuve

d'initiative dirigée.- Vous abusez de votre pouvoir, Monsieur !

Elle continue à taquiner de son doigt mon vit. Je serre un peu les dents pour me faire une contenance puis je dis de mon air le plus docte :

- J'attends vos réponses.- Dites-moi au moins combien d'endroits sont concernés !- Il y en a trois principaux ; vous en connaissez déjà un.- Le vase naturel ?- On dit aussi "vagin", chère Angeline. Mais il y a cent mots, milles mots qui le désignent

aussi. Je vous les citerai plus tard, si cela vous convient.- Le… euh… nombril ?- Pas du tout ! Comme vous avez perdu, prenez mon bâton à plein main !- Ah… Euh, comme ceci ?

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Avec une certaine retenue, elle capture mon sexe de ses fins doigts. Elle n'ose pas serrer, comme si elle pensait que c'était très fragile. Je le détrompe :

- Vous pouvez serrer assez fort, mais n'en abusez pas. Vous pouvez même légèrement descendre et monter en un mouvement de va et vient.

- Comme ceci ?- Oui, comme ceci.

Elle s'applique à me branler doucement, s'amusant de voir la fine peau calotter et décalotter mon gland. Elle explique :

- C'est chaud et, comment dire, curieux… C'est gonflé, c'est gros. Je sens aussi quelque chose palpiter…

- C'est tout à fait normal, Angeline, c'est l'une des expressions du désir chez un homme.- Vous avez donc du désir pour moi ?- Oui, j'ai du désir pour vous.- Ravie de la savoir !

Et elle s'absorbe dans la contemplation de l'effet que je lui fais. Son nez à deux ou trois pouces de ma tige enflée, elle demande :

- Puisque vous parliez tout à l'heure de manger, je présume que le deuxième endroit est la bouche ?

- Exactement !- Mais ça ne se mange pas ! Je ne peux pas croquer dedans !- Il vaut mieux éviter ! Vous pourriez faire de grands dommages avec vos dents ! Mais

on peut néanmoins manger, ou plutôt boire, à sa source.- Boire ? Vous ne voulez quand même pas dire… l'urine !? - Non, ce n'est pas à ça que je faisais allusion, bien que(,) certaines personnes le font.- Mais c'est dégoûtant !!!- Vous savez, les goûts et les couleurs…

Un petit silence…

- Ca a quel goût, votre… bâton ?- La meilleure solution est de vous en assurer vous-même…- C'est permis ? - C'est même très conseillé dans beaucoup de cas. C'est l'une des meilleures façons

d'augmenter le plaisir et d'assouvir le plaisir d'un homme.- Quand un homme a assouvi, comme vous dites, son plaisir, il est… inopérant ensuite.

Plus rien. Le monde peut s'écrouler, il dort.- Tout le monde n'est pas pareil.- Pourtant vous êtes frères, donc vous devriez être comme lui, non ?- Ne me mettez pas dans le même panier, je vous prie ! Et puis, n'est-ce pas vous qui

affirmiez que nous étions, lui et moi, le jour et la nuit ?

Je vais finir par tout savoir sur mon défunt frère, et même si ça tourne à mon avantage, je n'aime pas trop ça. Elle revient à l'attaque :

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- Et puis, quand un homme assouvit son plaisir, ce n'est pas… joli-joli !- Tout dépend des circonstances !- Ca dépend toujours des circonstances avec vous !- Angeline, puisque vous aimez me comparer à mon frère, avez-vous ressenti avec lui la

même chose que tout à l'heure entre nous ?- Oh que non ! Pas du tout ! Le jour et la nuit !- Pourtant, je suis un homme, et même le frère de votre défunt mari. - Oui, mais vous, ce n'est pas du tout pareil !- Enchanté de vous l'entendre dire !

Elle se tait, un peu perplexe, tenant toujours en main mon sexe gonflé. C'est bien la première fois que je vis une telle nuit avec une femme. Je me suis avancé un peu trop à vouloir jouer les professeurs sur un pareil sujet. Je constate néanmoins au passage que ma femme ne me laisse absolument pas indifférent, et que j'ai justement un peu de mal à me contenir !

- François-Philippe… - Oui, Angeline ?- Si je goûte votre bâton… et que vous… hem… assouvissez votre… euh… désir… vous

resterez opérant pour moi ensuite ?

J'adore les termes par lesquels elle a annoncés la chose. Cette femme, ma femme, m'émerveille par son mélange de naïveté, de simplicité innée et de lubricité naturelle !

- Je vous le promets. Il faudra attendre néanmoins quelques instants pour que je redevienne opérationnel à nouveau. C'est comme vider un seau, il faut un peu de temps pour le remplir ensuite.

- Je comprends… Mais si vous… enfin… vous assouvissez votre désir avec ce… liquide…qui n'est pas de l'urine… Enfin, vous voyez…

- Vous voulez dire : si j'éjacule.- Oui, si vous jaculez, je fais… euh…- Si vous éjaculez ; c'est le verbe éjaculer, du premier groupe, avec un "é" au début. - Oui, oui, si vous éjaculez, comme vous dites, je fais quoi du liquide ?

Merveilleuse simplicité ! Je me dis que les couvents ont peut-être du bon ! Ceci dit, la plupart des jeunes filles, qui en sortent, sont plutôt à plaindre ! Je lève les yeux au ciel, me cherchant une contenance, puis je réponds :

- Le liquide s'appelle sperme, ou liquide séminal pour parler doctement, et foutre pour parler bas. Donc, que faites-vous de mon sperme ? Je peux éventuellement vous prévenir quand j'éjaculerai, vous pourrez ainsi le laisser fuser, ou l'accueillir dans votre bouche, voir même faire un peu des deux. je vous laisse juge…

- Et vous, vous préférez quoi ?- Il y a une grande satisfaction pour un homme de voir une femme le boire.- Une grande satisfaction ?- Une très grande satisfaction…- Ah !

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Alors que je me demande quelle sera à présent la suite, ses lèvres se posent sur mon gland, je sursaute. Inquiète, elle demande :

- Je vous ai fait mal ?- Non, que nenni, j'ai été surpris, et… la sensation est forte !- Ah, je vois. Et je fais quoi exactement avec votre bâton ?- Comme avec une sucette.

Et elle entame la plus belle fellation que j'ai pu recevoir ! Elle s'applique, élève studieuse et instinctive, sa langue épouse les moindres reliefs de ma tige turgescente, sa bouche chaude me capture, me captive, ses lèvres glissent délicatement sur mon gourdin de chair.

Quelques maladresses, il est vrai mais beaucoup de bonne volonté. Je me laisse faire, la guidant parfois, la conseillant. Je respire de plus en plus vite, j'ai du mal à me contenir, je sens que je vais bientôt céder sous sa langue agile ! Je préfère la prévenir :

- Angeline, je… je ne vais plus tenir bien longtemps… Je sens que je vais bientôt venir…

Pour toute réponse, la petite vicieuse s'active encore plus ! Je serre les dents, je commence à voir des étoiles danser… Je souffle :

- Arrêtez… sinon… je vais… je vais tout lâcher dans votre bouche…

Pas d'autre réponse qu'une hausse de son activité buccale autour de ma tige qui disparait plus qu'à moitié dans sa bouche si chaude et si humide ! Je regarde sa tête s'activer plus encore, ses cheveux fins qui accrochent la lumière des bougies, ses épaules dénudées et cette chute de reins très prometteuses ! Alors je me laisse aller, éjaculant avec délice dans cette bouche juvénile. Elle réprime un bref sursaut de surprise quand le premier jet explose entre ses lèvres, mais à ma grande surprise, elle continue à s'activer autour de mon pieu de chair qui se vide en elle, tandis qu'elle avale visiblement sans difficulté !

Alors le temps semble suspendu… Moi perdu dans les nuages de la jouissance et elle à mes pieds, sa tête toujours rivée sur mon sexe assouvi…

[center]--ooOoo--[/center]

Je suis allongé sur le lit, elle est juste à mes côtés, accoudée. Elle demande :

- Les hommes sont toujours épuisés après ?- Oui… on appelle ça la petite mort. Ca vaut aussi pour les femmes après diverses…

euh… turpitudes…

Elle s'approche un peu plus, les yeux luisants :

- Ah bon ? pour les femmes aussi, cette petite mort ? J'y aurais droit ?

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- Je l'espère bien ! Au fait, Angeline… pas de problème en ce qui concerne… la chose de tout à l'heure ?

- Vous voulez dire pour votre sperme, comme vous dites ? Ca se laisse… déguster… dirons-nous mais ce n'est pas ce que j'ai ingurgité de meilleur !

Tout en la regardant, je me contente de sourire ; j'hésite entre la satisfaction qu'elle ait tout avalé et un petit dépit concernant son appréciation du goût de ma semence. Mon côté pragmatique me conseille d'opter pour la première option : rares sont les femmes qui le font, surtout lors d'une première nuit !

- Mon cher époux, vous parliez tout à l'heure de trois entrées, il me semble : le vagin, la bouche et… ?

- Vous ne lâchez rien !

Avec un grand sourire carnassier, elle rétorque :

- J'ai trouvé un bon professeur, j'en profite !- Vous savez, je ne vais pas m'envoler !- Impossible, je vous aurais mis en cage avant ! Je plaisante, mon cher mari.- Huuum… quelque chose me dit que vous plaisantez à moitié !- Vous n'avez pas faux… Je me découvre possessive. Alors, cette troisième entrée ?- Vous n'en avez pas une petite idée ?- Comme je vous l'ai dit, je pensais au nombril. J'avais cru comprendre que c'était lié aux

choses de… du sexe.- Ce n'est pas faux, comme vous dites. C'est lié à la naissance des bébés, et pour avoir

des bébés, il faut du sexe neuf mois avant. Alors, quelle est votre proposition ?

Elle s'allonge, bras en l'air, ses seins adorables bien en évidence :

- Plus envie de chercher ! J'ai bien le droit à la réponse ! N'ai-je pas, selon vos propres dires, été une très bonne élève ?

- Si, je confirme ! Vous êtes douée !- Alors prouvez-le-moi en me donnant la réponse !- L'anus.- Quoi donc ? Vous voulez dire quoi par là ?- Entre les fesses, le cul.

Elle se relève aussitôt, me regardant abasourdie :

- Par là où sort le… d'où sortent les selles ?- Oui, cet endroit-là.- Ce… ce n'est pas plutôt une sortie ?- Ca marche dans les deux sens. Il faut une certaine préparation avant. Je reconnais que

le passage est étroit, ce qui justifie une lubrification, un lustrage préalable. C'est aussi utilisé par les hommes entre eux.

- Les hommes entre eux !? - Oui, les invertis comme on dit. Le crime de sodomie, comme le dit si bien l'Eglise qui

les plaçait d'office sur un bûcher, dès qu'elle en dénichait, il n'y a pas si longtemps.- Des hommes qui font entre eux les mêmes choses qu'entre un homme et une femme ?

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- Oui, c'est bien ça.- Vous… vous plaisantez ?- Pourquoi le ferais-je ? - Ah ben ça alors !!!

Elle semble sidérée. Il est vrai qu'on cache pas mal de choses aux pures jeunes filles. Et je ne suis pas sûr que tout le monde sache certaines choses. Moi-même, j'ai découvert diverses pratiques, il y a peu de temps. Je ne sais pas à quoi elle peut bien penser, mais ça cogite visiblement dur ! Moi, je récupère petit à petit. Soudain, elle se tourne vers moi et demande à brûle pourpoint :

- Et pourquoi passer par là ?- Pour les hommes entre eux, c'est évident, ils n'ont pas de vase naturel.- Pour un homme et une femme, pourquoi l'homme passe par là avec une femme ? Le

vase naturel, le… euh… vagin, ne sert-il pas à ça justement ?- Une histoire de cycles, tout simplement.- Je ne comprends pas…- Le cycle d'une femme dure une lune, presque un mois. Quand elle a ses menstrues,

elle n'est pas féconde, elle évacue en quelque sorte. Elle est à son sommet fertile deux semaines après. Cette fertilité dure entre un quart et une demi-lune.

- Vous voulez dire que quand la femme est impure, elle ne peut… concevoir ?- Oui, c'est bien ça. Et donc, une semaine avant jusqu'à une semaine après, il n'y a pas

de danger, de fâcheux événements, neuf mois plus tard. Même Gallien l'a écrit. Quant à Aristote, je ne sais pas, on prête tellement de choses à Aristote, tout comme à St Paul d'ailleurs.

- Et donc quand la femme n'est plus impure, l'homme change de… d'entrée pour éviter d'être père ?

- Oui, c'est bien ça l'idée. Ceci dit, je n'aime pas trop l'idée d'impureté de la femme, c'est dévalorisant.

- Elle perd son sang, la Bible dit qu'elle est alors impure et que plein de choses sont souillées à son contact.

- Et vous croyez à ces… comment dire… sornettes ?

Elle s'offusque :

- C'est la Sainte Bible qui l'affirme ! La parole de Dieu !- Adam et Eve, le soleil suspendu dans sa course, les trompettes de Jéricho et tout le

reste ?- La Bible le dit, donc c'est vrai.

Raisonnement imparable ! Renfrognée, elle se referme sur elle-même, je dirais même qu'elle boude un peu. Je me dis que le pouvoir de l'Eglise est grand, malgré les récentes découvertes. Moi, j'ai été fasciné par les écrits de Descartes, un monde nouveau s'ouvrait à moi. Certains esprits forts et licencieux ont détourné son "je pense donc je suis" en "je bande donc je suis". Au début, j'étais offusqué, mais à la réflexion, ce n'est pas faux… Je suis tiré de mes rêveries par sa question :

- Et passer par là, ça ne fait pas trop mal ?- Euh… Ah-hm… Avec une bonne préparation, pas de problème.

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- J'ai du mal à y croire. Déjà moi, quand je dois… Euh, oubliez ce que je viens de dire !

Je me redresse aussitôt, l'œil égrillard, je sens qu'il y a matière à réjouissance, si j'ose m'exprimer ainsi ! Suavement, je demande :

- Vous vouliez dire quoi, délicieuse enfant ?- Je vous ai demandé d'oublier ce que je venais de dire !- Ca fait partie de votre éduction, ma chère femme, de dire expressément vos pensées.

Logiquement, tout début a une fin. Et quand on commence, on achève.- C'est vous qui allez m'achever !- Je ne lâcherai pas le morceau, si je puis le dire comme ça !- Oh ! Vous avez de ces mots !- Alors ? (voix suave)- Bon, et bien, quand je vais aux commodités, parfois, il m'arrive d'avoir à… à évacuer de

grosses et longues… euh… choses, et ça ne fait pas du bien ! Voilà, c'est dit, Monsieur mon mari est content ?

- Une fois, la grosse chose évacuée, ne vous sentez-vous pas mieux ?- Euh… vous voulez en venir où ?- La forme de la grooosse et looongue chose à évacuer ne vous rappelle rien ? Cherchez

bien, ma femme…- Vous voulez dire… votre… bâton ?- Exactement. - Attendez, vous voulez insinuer qu'on éprouve le même soulagement que quand… mais

ce n'est pas le même sens !

J'ai un peu honte de ce que je vais dire, et d'abuser d'une jeune fille sortie, il y a peu, d'un couvent, mais qui veut la fin prend les moyens.

- Justement, c'est inversé, donc la satisfaction de l'introduction en entrée est à la hauteur de celle que vous éprouvez lors de l'évacuation en sortie.

- Ah !?

Je viens d'inventer un splendide sophisme ! Je la vois dubitative. Je la comprends…

- Vous êtes sûr de vous ?- Doutez-vous de moi ? Depuis tout à l'heure, mon enseignement ne s'est-il pas révélé

exact et aussi profitable pour vous ?- Excusez-moi, mais ça me semble si…- Ce n'est pas bien de douter de moi ainsi !- Excusez-moi, François-Philippe…- Pour la peine, je vous impose une nouvelle chose, qui sera néanmoins utile à votre

éducation !

Le pire est que je n'ai même plus honte de profiter d'elle ainsi !

- Je vais vous faire une petite démonstration.- C’est-à-dire ?- Allongez-vous sur le ventre en mettant un oreiller sous votre ventre.- Vous voulez en venir où ?

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- Ne suis-je pas votre professeur ? N'êtes-vous pas mon élève ?- Si, excusez-moi…

L'instant d'après, le cul bien en buse, je baise ses fesses, elle aime. Puis ma langue s'égare de plus en plus dans sa fente, puis carrément à l'orée de son anus qui se détend petit à petit. Pendant quelques longues minutes, je m'applique autour de sa rondelle. Parfois, elle se trémousse. Puis, levant le nez, je lui demande :

- Qu'en pensez-vous ?- C'est… étonnant… curieux…- Vous aimez ?- Je ne saurais le dire fermement… disons que c'est agréable…- Passons donc à la suite, si vous le voulez bien.- Et si je ne le voulais pas ? Vous diriez quoi, Monsieur le professeur ?- Que vous êtes une élève dissipée !

Puis je mouille copieusement mon index en le mettant dans ma bouche. Ensuite, appliquant une dernière léchouille, j'écarte les fesses de ma chère épouse et j'applique le bout de mon doigt sur sa cuvette tout humide. Elle frémit. Sans trop d'effort, j'enfonce en elle la première phalange tout en massant son conduit. Elle pousse un petit cri. J'agite délicatement mon doigt en elle tout en lui demandant :

- Tout va bien ? Pas de problème ?- N-non… mais c'est surprenant !

Alors je commence à lui offrir quelques privautés du bout de mon doigt qui s'enfonce lentement en elle. Parfois, elle se contracte un peu, mais dans l'ensemble, elle accepte l'intrus. De mon autre main, je recherche l'orée de sa fente pour remonter ensuite vers son clitoris. Je constate avec satisfaction que ma petite cochonne de femme mouille déjà abondamment.

- Visiblement, ça vous plait ! Vous êtes toute trempée !- Je… enfin, c'est… chaud, c'est… je…- Vous y trouvez du plaisir, ceci expliquant cela. Laissez-vous aller, laisser la chaleur

s'installer en vous, laissez-la s'étendre, rayonner en vous…- Vous… vous êtes sûr que je peux ?- Oui, certain, c'est pour votre plus grand bien, ma chérie ! laissez la vague monter en

vous et vous submerger !- Une vague ?- Oui, une vague. Laissez-vous aller et ne songez qu'à vous-même, rien qu'à vous !- Rien qu'à moi ?- Oui, rien qu'à vous ! Promettez-le-moi !

Elle halète, elle vibre, elle tremble :

- Je… je vous le promets… c'est… c'est si bon et si étrange… je…- Laissez-vous tout simplement aller…

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Il ne lui fallut pas plus d'une minute pour qu'elle jouisse dans de multiples petits cris, tandis que son corps était complètement assailli de nombreux soubresauts.

Plus tard, c'est avec ardeur qu'elle accomplira son devoir conjugal au moins cinq fois, étant totalement offerte et réclamant pour elle encore plus de jouissances, affamée et assoiffée de désirs, jamais rassasiée !

Ce fut presque au petit matin que je pus conclure cette première nuit épique en remplaçant cette fois-ci mon index inquisiteur par mon pénis meurtri qui eut là son chant du cygne, tant il commençait à être épuisé, affaibli, anéanti, et moi de même.

Avant de m'écrouler définitivement auprès de ma jeune femme qui savourait béatement sa félicité, je songeais alors que j'avais ouvert la boîte de Pandore, et que j'avais toute une vie pour assumer mes faits et gestes !

[center]--ooOoo--[/center]

Nous venons de faire l'amour. Nous faisons très souvent des galipettes, ma femme a soif d'apprendre encore et encore, et moi, je n'ai pas le cœur de la décevoir. D'autant que ça m'arrange, mon endurance augmentant. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, et c'est en queutant qu'on devient queutard !

Allongée sur le ventre, ses mignonnes fesses nues bien en évidence que je caresse, Angeline mange du raisin.

- Monsieur mon mari… ne pensez-vous pas qu'il serait bon de gravir une étape supplémentaire dans la montagne ? J'ai la curieuse impression que votre enseignement stagne…

- Comme je vous l'ai souvent dit, vous voulez aller plus vite que la musique.- Belle excuse, je pense plutôt que vous n'avez plus grand-chose à m'enseigner, alors

vous faites comme quand on a peu de confiture, vous étalez.

Ma petite femme aime bien la provocation. Et elle sait bien s'y prendre. Souvent d'ailleurs, après pareils propos, je la violais et elle riait. Mais aujourd'hui sera un autre jour. Néanmoins, je lui donne une claque sur les fesses.

- Aïe ! Ce n'est pas une raison de me battre !- Vous n'avez jamais été battue, vous ne pouvez donc pas savoir qu'est-ce…- On vous bien que vous n'avez jamais été élevé chez les bonnes sœurs ! Le chat à neuf

queues n'est pas du tout uniquement une chose pour effrayer les enfants, ça existe pour de vrai !

- Et vous avez souvent tâté du chat à neuf queues ?- Le moins possible ! Le moins possible !

Je m'assieds sur le bord du lit, elle me regarde faire tout en croquant son dernier raisin. Je me tourne vers elle et lui dis :

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- Pouvez-vous venir devant moi, je vous prie ?

Elle s'exécute, intriguée. Je lui demande de se mettre sur le côté, le long du lit. Elle obéit. Elle a toujours été assez docile au final. Ses paroles ne le sont pas forcément, mais au final, elle a été dressée pour obéir. Je remercie le couvent de m'avoir facilité la tâche.

- Très bien, ma douce femme, la position est parfaite !- Parfaite pour quoi ?- Pour ceci !

Brusquement, je saisis sa main et je l'attire à moi ; elle pousse un petit cri tout en basculant sur mes genoux, fesses en l'air. Exactement, comme je l'espérais ! Un bras autour de la taille, je la bloque afin qu'elle ne puisse s'échapper, puis de ma main libre, je lui assène une petite claque sur son cul rebondi. Elle proteste :

- Mais, mais vous me faites quoi ? Je ne mérite pas ça, je n'ai rien fait ! Je vous ai toujours obéi !

- Si, ne m'avez-vous pas manqué de respect en doutant de mon enseignement ?- Vous deviez être habitué à mes propos !

Pour toute réponse, elle a droit à une autre claque sur ses fesses. Ma main sous son ventre glisse doucement vers son pubis tandis que je relève un peu plus les genoux pour faciliter l'obtention de ce que je désire.

- J'ai décidé, ma femme, de vous fesser à cul rouge. Et après, je me ferai(s) un plaisir d'aller proprement vous enculer !

- Mais ! Je…- Taisez-vous et subissez !

Implacable, ma main s'abat sur ses fesses qui vibrent sous le choc. Plus bas, mes doigts ont enfin déniché son petit bouton rosé qu'ils se font un malin plaisir de taquiner. Elle proteste une fois encore :

- Mais, vous me faites quoi ? Je ne comprends pas !!!- Taisez-vous et apprenez !

C'est alors un festival de fessées tandis que mon autre main agace terriblement son clitoris, elle se débat, mais je sens que c'est par pure formalité, elle semble aimer cette dualité : plaisir en bas et douleur en haut. Je modère néanmoins mes claques sur son mignon popotin à présent rouge, mais je ne laisse aucun répit à son clitoris en feu. Sa main agrippe ma jambe, comme pour mieux garder sa position soumise. Elle halète déjà, son plaisir commence à la prendre toute entière. Je sais comment ma petite femme réagit, et j'en abuse allègrement. Ses lèvres intimes dégoulinent, sa cyprine mouille mes doigts, ce qui active plus encore sa torture. Il ne faudra plus longtemps pour que les barrières cèdent et qu'elle crie son plaisir comme elle sait si bien le faire à présent ! Elle gémit :

- Oh, oui… encore !

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- Encore quoi ? Doigts ou fessées !- Oh oui, les deux, oui, les deux !

J'accentue un peu plus mes claques sur ses fesses écarlates qui vibrent sous les impacts, mes doigts s'acharnent autour de son clitoris en feu, elle se débat, elle se cabre, elle bave même, mouillant mon mollet. Soudain, elle explose, sa jouissance remplit mes oreilles, ses ongles s'enfoncent dans les chairs. Elle crie plusieurs fois, son corps se relâche. Alors sans égard, je la jette sur le lit, cul rouge en l'air, et sans plus de préliminaires qu'un peu de salive à l'endroit stratégique, je l'encule comme promis.

Déchaîné, j'entre en elle puis je la pistonne sans retenue, bestialement, brutalement. Mes coups sont si violents qu'elle s'agite comme une poupée désarticulée, poussant des petits cris à chaque coup de butoir, mettant son cul délibérément en buse pour que j'aille mieux au plus profond d'elle. J'entre et je sors toute la longueur de mon mandrin, goûtant à fond le plaisir de son petit trou, de me voir tout englouti par son fion. Des doigts, des ongles frottent mes couilles, elle se masturbe frénétiquement.

- Tu aimes ça ?- Oh oui, j'aime, j'aime, j'aime !- Alors, reprends donc encore !

Et féroce, je continue ma torture en elle, sur ses fesses écarlates, je me frotte, dans son sillon, je coulisse, dans son conduit étroit, je perfore sans relâche, comme pour la fendre en deux, l'agrandir. Hagard, je m'arrive plus à me contrôler, je me laisse complètement aller comme dans une chute vertigineuse.

Animal, je grogne ! J'éructe au milieu de ses cris stridents.J'explose !Je me volatilise littéralement dans un hurlement ultime et rauque qui me déchire la gorge !

Nous restons ainsi l'un sur l'autre, mon sexe flasque coincé entre ses fesses. Je reprends petit à petit conscience. Je suis un peu effrayé. Angeline ronronne sous moi. Je l'embrasse dans le cou, elle ronronne plus encore, la respiration un peu courte. Je réalise que je l'écrase de tout mon poids, je me dégage comme je peux, basculant sur le côté. Je constate alors que mon gland est légèrement souillé. Elle proteste faiblement :

- J'étais bien !- Je vous écrasais !- C'est pas grave…

Et elle se blottit contre moi. Tout contre moi telle une chatte.

- Huuum ! C'était… très, très… bon, Monsieur le professeur !- Je… je ne vous ai pas trop fait mal ?- Non… pas du tout… C'était une belle étape sur la montagne, n'est-ce pas ?

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- Oui, une belle étape…- Mais… pas encore finie…

Elle glisse lentement le long de mon corps, traçant de sa langue un long tracé humide de mes lèvres à mon nombril, s'étant attardée sur mes tétons. Je ferme les yeux, je me laisse dévorer à petit feu par la bouche ardente de ma femme…

Si le ciel a un enfer, peu me chaud puisque je suis déjà au paradis sur terre !

[center]--ooOoo--[/center]

Il fait beau, je suis au bord d'un petit étang, près du mini canal qui le relie au lac, au fin fond du parc, plume à la main, alignant ligne sur ligne de mon mémoire. Le soleil n'est pas trop fort, une petite brise souffle, bref, le temps idéal pour rédiger mon petit traité sur les champignons, celui que j'ai maintes fois repoussé. J'en ai déjà écrit le tiers, avec une grande facilité.

Un peu fatigué, je pose ma plume sur l'herbe, et je songe à ma femme, Angeline. Je suis un peu perplexe. Je ne devrais pas me plaindre, mais je trouve que je suis petit à petit un peu dépassé par les événements, mon élève est trop… efficace ! Il me reste encore quelques idées à appliquer, il est vrai, mais j'avoue que je n'aurais jamais cru pouvoir dépasser le quart de ce que nous avons déjà accompli ! C'est, rétrospectivement, assez impressionnant !

- C'est donc ici que vous étiez ?

Quand on parle du loup, on en voit la queue ! Habillée d'une belle robe bleue que je ne lui connais pas, Angeline est juste à côté de moi, je ne l'ai absolument pas entendue arriver, perdu dans mes pensées.

- Oui, c'est ici que je suis, à rédiger mon traité sur les champignons. depuis le temps que j'en parle, il fallait bien que je commence un jour !

- Et qu'est-ce qui vous en empêchait ?

Je la regarde intensément :

- Une belle plante… une très belle plante !- Oh…

Et elle rougit. Ma femme m'étonnera toujours. Nous en avons fait des vertes et des pas mûres, à faire damner des générations, et elle rougit malgré tout à un simple compliment un peu leste…

Elle s'adosse à un arbre, face à moi et déclare, boudeuse :

- Je… je m'ennuyais un peu…- Il y a pourtant mille choses à faire.

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- Oui, mais c'est toujours avec vous que je fais ces mille choses… Au fait, François-Philippe, une petite question : comment arrivez-vous à écrire un traité sur les champignons sans aucun champignon autour de vous ?

- J'ai lu, j'ai expérimenté, j'ai compilé, et tout a mûri dans ma tête, mot par mot. Je ne fais que coucher sur papier le livre qui existe déjà dans mon esprit.

- Ah, c'est ainsi que vous fonctionnez…

Je désigne un lot de plumes, ainsi que quelques pages vierges :

- Vous pouvez vous joindre à moi et écrire, vous aussi.- Ecrire quoi ?- Tout ce qui vous vient à l'esprit. Ne me dites pas qu'il y a que du vide dans votre jolie

tête ? Pas de souhait, de désir, d'imagination ?- Un roman par exemple, avec plein de sentiments !- Genre "La Princesse de Clèves" par Madame de La Fayette ?

Elle s'anime, ses bras moulinant l'air, comme pour mimer des passages de ce livre :

- Vous l'avez lu ? Le début était bien, la fin nettement moins… Oui, c'est ça, je vais écrire "La Princesse de Mestrevant-Taimbleaucourt", avec un mystérieux homme licencieux qui pose cinq questions !

- Ah-hem, c'est une œuvre de fiction ?- Fiction, réalité, où est la frontière ? La princesse sera une pure jeune fille innocente qui

n'aura pas d'autre choix que d'être dévoyée par un sinistre individu ! Un très sinistre sieur, cynique, libertin, et j'en passe !

- Une pure jeune fille innocente ?- N'étais-je pas pure et innocente avant de vous épouser ?- Je reconnais que si… enfin, vous étiez déjà mariée auparavant…- Peut-être que j'étais mariée auparavant comme vous dites, mais n'est-ce point vous

qui m'avez… dévoyée, corrompue même ?- En quelque sorte…

Elle prend alors son ton le plus docte et déclame comme un professeur d'université :

- Pour dévoyer une pure jeune fille innocente, ne faut-il pas être un sinistre sieur, tout au moins un peu ?

- Vous ne raisonnez que quand ça vous convient !- Mais vous en convenez, n'est-ce pas ?- Admettons ! Si je puis me permettre, avant d'écrire votre roman totalement

imaginaire, il serait bon d'en écrire les grandes lignes afin que mettre en place l'armature de votre récit. Vous avez tout ce qu'il faut ici, mais il faudra partager l'encrier.

- Je peux ?

Elle s'allonge, ventre dans l'herbe, à ma droite, visiblement pour bénéficier au mieux de l'encrier. Elle s'empare d'un de mes livres, d'une feuille vierge qu'elle pose dessus, puis d'une plume dont elle regarde la pointe avec précaution.

- Voulez-vous que je vous aide à biseauter votre plume ?

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- Vous savez, c'est vous-même qui l'avez dit, cette nuit encore : je sais très bien tailler des plumes !

Je soupire, néanmoins amusé. Je taille une autre plume que je lui tends ensuite.

- Voici, ma chère femme : écrivez donc votre immortel roman !- Merci, Monsieur mon mari !

Et elle commence à noircir la feuille.

[center]--ooOoo--[/center]

Noircir des feuilles, ça va faire trois jours qu'elle le fait, avec interdiction pour moi de lire sa prose avant qu'elle ne finisse. En ce me qui concerne, ça me va très bien, ça me permet en effet d'avancer sur mon traité. Ainsi, c'est côte à côte que nous écrivons, affairés chacun sur nos feuilles. Néanmoins, elle réclame comme de coutume quelques agaceries avant de s'endormir, ce qui entretient agréablement notre forme physique.

En ce bel après-midi, assis au pied d'un arbre, je pousse un gros soupir. Toujours vautrée sur le ventre pour écrire, elle lève le nez de sa feuille et m'interroge du regard. Je réponds avec un large sourire satisfait :

- J'ai fini !- Votre truc sur les champignons ?

Elle jette un coup d'œil à la liasse de feuilles noircies.

- Il y en a un bon paquet, et en plus, vous écrivez petit ! Félicitations !- Merci, j'écris en effet vite mais j'écris mal. A Versailles, c'est mon secrétaire qui

réécrivait au propre. - Votre secrétaire ? Vous avez un secrétaire ?- Un bien grand mot, un mien ami, courtisan dans l'âme qui parfois s'ennuie à la Cour.

Elle pense à voix haute :

- Versailles… ça me laisse songeuse… ca doit être magnifique !- Tout dépend du point de vue. Oui, il a de très belles choses à voir, le château, bien que

pas encore fini est splendide, tous ces ors, toutes ces peintures, toutes ces sculptures, un ravissement pour l'œil. Mais…

- Mais ?- On ne peut pas en dire la même chose pour ceux et celles qui y vivent…- En résumé : un beau coffret avec des vilaines choses dedans ?- Belle image, Angeline, belle image !- Alors pourquoi y vivre ?

Je soupire, tout en rangeant mes feuilles dont je vérifie la numérotation :

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- Pour le Roi, bien sûr, notre grand Roi-soleil : tout tourne autour de lui, c'est lui qui dispense faveurs et bannissements. De par le Roi, vous pouvez être tout ou rien.

- C'est triste.- Mais vital… Songez que c'est parce que je suis bien vu en Cour que mon propre père

me considère au mieux, à tel point que je suis à présent son héritier alors que je n'étais que le troisième sur la liste, et même pas un militaire !

- N'empêche que c'est triste… Et je suppose qu'il va bien falloir que vous y retourniez un beau jour.

- Oui, mais pas tout de suite, j'ai encore deux mois devant moi. Sa Majesté est trop occupée ailleurs. Bien sûr, vous viendrez avec moi !

- Vous n'avez pas peur ?- Vous préféreriez que je vous enferme à double tour dans une sombre cellule froide et

humide ?- Pas vraiment… ça ne me tente pas…- Je ne devrais peut-être pas, sans doute pas même, mais, voyez-vous, chère Angeline,

j'ai confiance en vous.- Merci, Monsieur mon mari, de placer votre inestimable confiance en moi.- Quoique… à présent, j'ai des doutes !

Elle rit et replonge dans ses écrits. Je vérifie ma prose, biffant, modifiant ci et là quelques mots. L'après-midi s'écoule ainsi.

Puis soudain la tranquillité du lieu est troublée par un cri de triomphe ! Je sursaute, manquant de maculer ma chemise blanche avec l'encre de ma plume.

- Fini ! Fini ! Fini !- Dois-je comprendre que votre roman est achevé ?- Bien sûr ! Je viens justement d'écrire le mot "fin" sur la dernière page.- Et donc, je peux enfin lire votre prose.- Je ne sais pas…- Comment ça ? N'est-ce point ce qui était convenu ?- J'ai pris plaisir à écrire, mais je ne sais pas si… vous prendrez plaisir à me lire…

Je souris, tendant la main vers ses feuillets :

- Laissez-moi seul juge de mes goûts.- Oui mais… promettez-moi une chose…- Laquelle ?- Promettez avant !- Il est dur de promettre quelque chose dont on ignore la teneur !

Elle mordille sa plume, puis se lance :

- Si… si vous n'aimez pas… alors faites comme si vous n'aviez rien lu… Et…- Et… ? Savez-vous que ça va faire deux choses ?- Arrêtez d'être un adorateur de votre Descartes ! - Je vous ouïs.- Ca sera comme si vous n'aviez RIEN lu et plus jamais vous n'évoquerez ce roman.

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Je la regarde, plutôt dubitatif :

- Je me demande bien ce que vous avez pu écrire pour que vous preniez toutes ces précautions avec moi. Vous savez pourtant que je suis plutôt large d'esprit.

- Oui, mais même…- Même en étant large d'esprit ?- Oui…- Houlà ! Vous m'intriguez ! Laissez-moi lire la chose !

Elle se redresse prestement :

- D'accord, mais permettez-moi d'aller faire un petit tour.- Vous ne restez pas avec moi ?- Non, lisez seul.- Ah.

Sans dire un mot de plus, elle me donne son roman puis s'enfonce en courant dans les bosquets. Je hoche la tête, perplexe :

- Eh bé, ça promet !

En effet, feuille après feuille, pour promettre, la lecture a promis, bien plus que ma faible imagination aurait pu inventer ! J'en ai même des sueurs froides et des bouffées de chaleur, bien des années plus tard !

[center]--ooOoo--[/center]

Mon traité et son roman dans ma besace, je pars à la recherche de ma femme. Le temps s'écoule, le soir tombe peu à peu. Je ne la trouve pas, je me demande bien où elle peut bien être. Je m'approche de l'étang qui marque la limite ouest du domaine, et je l'aperçois de l'autre côté en train de flâner. A grandes enjambées, je contourne la pièce d'eau, et alors que le soir se précise, j'arrive enfin à sa hauteur :

- Et bien, vous pouvez vous vanter de m'avoir baladé à travers le domaine !- J'avais besoin de marcher…

Nous marchons, l'un à côté de l'autre, silencieusement. Il s'écoule bien un quart d'heure ainsi. Soudain, elle s'arrête, pivote et me demande :

- Je veux savoir, mon roman… nous n'en parlons plus jamais ?- Nous pouvons en parler. J'attendais que vous m'en parliez.- Ca ne vous a pas… choqué ?- Je mentirai si à certains passages, je n'ai pas… été… interloqué. J'ai même eu

l'impression que c'était le but recherché.- Je… je me suis déversée dans ces feuilles.- J'ai cru comprendre.

Elle répond un peu agressivement :

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- Je me demande bien ce que vous ne croyez pas comprendre !- Vous préféreriez que je vous fasse interner pour folie ? Avec ces feuilles écrites de

votre main, il n'y aurait aucun problème !- Pourquoi ne le faites-vous pas alors ?- Vous êtes ma femme, c'est une première raison largement suffisante !- Une première raison ? Et les autres ?- Je reconnais que certaines de vos… idées m'ont effleurées. - Certaines de mes "idées" sont finalement les vôtres ?- Oui. Pas toutes, mais beaucoup. Je n'aurais pas forcément abondé dans le sens que

vous avez ensuite écrit pour certaines, mais dans l'ensemble… dans les grandes lignes, j'aurais pu écrire la même chose.

- Ah ?

Elle semble plongée dans une rêverie sans fin. Quelques pas de plus vers le château, je finis par rompre le silence :

- Choquée ?- Pas vraiment… Je ne sais pas ce qui m'a pris d'écrire ça, mais il fallait que ça sorte,

comme un torrent qui dévale de la montagne.- Je comprends, il m'arrive parfois la même chose. Sauf que… je ne les écris pas.- Qu'allez-vous faire de mon roman ?- Je n'ai pas envie de le détruire. Rassurez-vous, je ne l'utiliserai jamais contre vous, mais

j'ai envie de garder cette trace très… personnelle de vous. Bien sûr, nous cacherons ces feuilles. Sinon…

- Oui, je comprends… je n'aurais pas dû, n'est-ce pas ?

Je m'approche d'elle, puis je l'enlace :

- Si j'étais mon père, vous n'auriez pas dû, surtout pas. Mais je ne suis pas mon père. Et j'aime la confiance que vous avez placée en moi.

- Merci…

Et je l'embrasse. Tout tendrement, doucement ; cette femme, ma femme, me fait un effet fou. Comme la vie est étrange : je ne me voyais pas marié avec une inconnue ou presque. Comme quoi, que rien n'est comme on avait planifié.

On dit que l'appétit vient en mangeant, c'est sûrement vrai !

Oh, et puis point de ces considérations oiseuses, Angeline est ma femme, je ne vais pas me gêner de profiter d'elle, car telle est la loi de Dieu que la femme soit soumise à l'homme. N'est-ce pas St Paul qui l'a écrit maintes fois ? Moi aussi, je sais récupérer la religion à mon profit ! Même si St Paul n'est pas le Christ. Je me rappelle l'avoir relu, il y a quelques mois, suite au fait qu'Angeline le cite encore assez souvent. J'ai alors compris pourquoi bon nombre de maris ne jurent que par lui et s'empressent d'enseigner les divins préceptes de ce saint phallocrate à leurs tendres et jeunes épouses !

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Je glisse ma main sous la robe légère et mes doigts découvrent bien vite une chair fraiche et délicate que je m'empresse de caresser avidement :

- Je trouve admirable que vous n'ayez rien sous votre robe ! Pas même un jupon ! Sauf les attaches de vos bas…

- N'est-ce pas plus commode pour vous ?- Je ne dirais certainement pas le contraire !

Et je m'agenouille aux pieds de ma femme, révélant en plein jour son mignon fruit fendu que j'embrasse aussitôt. Elle se laisse faire, écartant les jambes afin que ma langue puisse ensuite mieux s'immiscer en elle. C'est alors que je commence à tournoyer autour de son clitoris qu'elle dit :

- Toujours est-il, Monsieur mon mari, que vous ne m'avez pas vraiment dit le fond de votre pensée concernant ma prose !

En soupirant, je relève la tête :

- Vous a-t-on jamais dit que vous êtes la onzième plaie d'Egypte, ma chère épouse ?- Ah bon ? J'ignorai ! C'est rare de vous voir invoquer la Sainte Bible !

Je dépose un baiser appuyé sur son pubis frémissant, puis je l'oblige à tourner sur elle-même afin qu'elle me présente ses fesses :

- Vous êtes une dangereuse personne, dont l'esprit virevolte de multiples idées incongrues et perverses, dont bon nombre de libertins confirmés n'oseraient pas même en penser le premier mot. Très dangereuse personne, mais j'aime vivre dangereusement.

- Vous me flattez, mon cher époux !

Je lui titille sa petite entrée sombre, elle aime beaucoup et je ne m'en prive pas :

- Je ne sais pas si c'est un compliment, ma délicieuse et vicieuse épouse… Toutes ces… idées, vous êtes résolument à vos heures perdues, une dépravée corrompue !

- Rien que ça ?- Dépravée, dévergondée, dissolue, dissipée, déréglée, débauchée !

J'accentue ma pression entre ses fesses. Elle se trémousse, tendant son mignon cul rebondi :

- Rien des mots qui commencent par la lettre "D"…- Pour l'instant, c'est plutôt la lettre "Q" qui m'intéresse !- Pff !

Je m'attarde autour de sa rondelle, la mouillant au maximum, elle se laisse faire, bien qu'elle se doute bien de ce qui va arriver ensuite. Tandis que je mets une dernière touche à la titillation de son petit trou déjà entr'ouvert, j'extirpe mon sexe bien raide, cette femme me faisant un effet monstre à chaque fois et en un rien de temps !

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J'abandonne son entrée sombre et je glisse le long de son dos, tandis que de ses mains, elle écarte ses fesses. Avec une facilité déconcertante, mon pieu se niche contre sa petite cuvette, épousant sa forme, sans forcer son avantage. J'adore être juste au bord, sentir sa chaleur chapeautant mon gland exacerbé. Elle tend les fesses, elle a hâte que je vienne en elle. Alors, je plaque une main sur son ventre et une autre sur sa gorge et je grogne à son oreille :

- Ma belle vicieuse, je devrais vous infliger le dixième de ce que vous avez osé écrire, afin que vous vous repentiez de toutes ces infamies abjectes !

- Oh oui, monsieur le bourreau !

Pour toute réponse, je donne un coup de rein, mon gland s'enfonce d'au moins deux doigts dans l'étroit conduit, tandis que je maintiens fermement ma femme plaquée contre moi. Elle gémit doucement, mélange de délicate douleur et de fin ravissement. J'utilise beaucoup ce chemin rétréci ces derniers jours, puisqu'elle est dans sa période dangereuse. Nous avons bien prévu d'avoir des enfants, mais d'un commun accord, nous avons décidé de repousser l'échéance pour l'instant.

Je glisse mes doigts vers sa fente, bien décidé à lui donner par devant le plaisir que je m'offre par derrière. C'est avec une réelle satisfaction que je constate qu'elle est déjà toute humide. Ma femme est devenue une petite chienne avide de désirs, une élève docile qui exige sa part de plaisirs, qui prend tout, et qui réclame encore et encore, telle une escalade vers des cimes toujours plus hautes et accaparantes. Et moi, je suis devenu son professeur dépravé, qui la pousse toujours plus loin, encore plus loin, sans répit, sans entrave, telle une chute vertigineuse de ces mêmes sommets. Me laissant aller, je grogne :

- Belle salope, tu aimes mon vit entre tes fesses de garce !- Oh oui, j'aime !- Belle catin, tu aimes mon braquemart qui se plante dans ton cul de chienne !- Oh oui, j'aime !

Je la pistonne, me laissant aller à des mots orduriers, et elle aime. Oui, elle aime ma queue plantée en elle, elle aime ces mots crus que je lui dis, que je lui susurre à l'oreille tandis que mes doigts exacerbent son clitoris détrempé, tandis que j'agrippe sa gorge, la courbant, la cabrant sous mon avidité.

- Encore, dites-m’en encore ! Encore !

Alors la pistonnant sans relâche, la déchirant, je dis, je cris tous les mots bas que je connais, pour elle, ma catin, ma salope, ma chienne, ma femme !

[center]--ooOoo--[/center]

Je flâne dans le salon, consultant divers ouvrages sur les rayonnages de la bibliothèque familiale. Amusé, je me demande combien de livres mon père a pu lire, quand celui-ci vient vers moi à grands pas et me questionne :

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- Alors, mon fils, je serai grand-père quand ?- Il faut savoir laisser le temps au temps. Ces choses-là sont du fait de la Divine

Providence !- A d'autres, mon fils ! Figurez-vous que je sais très bien comment on fait les enfants, je

l'ai su avant vous !- J'en sais le premier quelque chose, ne suis-je pas votre portrait vivant ?

Mon père met ses poings sur ses hanches :

- Je sais, je sais. Mais je vous soupçonne fortement de savoir comment on ne fait pas les enfants !

- Qui sait… - Votre attitude est un aveu ! Je veux un héritier de mon héritier !- Comme le disent les genevois, il n'y a pas le feu au lac.- Ne me parlez pas de ce ramassis d'huguenots !

Mon père est tout rouge, ses yeux étincellent. Pour lui, il n'y a qu'une seule religion possible, celle de sa Sainteté le Pape. Je pense même qu'à la St Barthélémy, il aurait occis, la joie au cœur, un maximum de mécréants, mais hélas pour lui, il n'était pas encore né.

- Mais voilà, Père, ces huguenots-là n'habitent pas en terre de France, idem pour ceux d'Allemagne !

- Il faudrait une bonne guerre pour apprendre à ces gueux quelle est la vraie religion ! Et croyez-moi, avec de bonnes épées, ça irait vite !

- Notre bon Roi a déjà toute l'Europe contre lui, ou presque. Je crains de temps à autre que ce soit eux qui viennent nous apprendre leur religion du bout de la pointe de l'épée. Parfois, voyez-vous, Père, comme le disait si bien Machiavel, il faut savoir composer…

- Mac Haviel, un écossais ? Un capitaine de gardes de sa Majesté ?- Non, cherchez beaucoup plus au sud, c'était un italien. Il a écrit un ouvrage dans lequel

comment un prince se doit de gouverner son peuple en alternant le bâton et la carotte.

- C'est ainsi que la populace se dirige, votre Machiavel n'a fait qu'écrire ce que tout le monde savait déjà.

- Permettez-moi, Père, de rectifier : il a écrit, il y a deux siècles environ, ce que, maintenant, les dirigeants savent. Enfin… pas tous d'entre eux, d'ailleurs.

- Ca nous éloigne du fait que je ne suis point encore grand-père !- N'ayez crainte, je pourvoirai à ma descendance, mais j'estime devoir profiter encore

un certain temps de ma délicieuse épouse.

Mon père me regarde, assez intrigué :

- Profiter de votre épouse ? Que dois-je comprendre, Monsieur mon fils ? Pour quelqu'un qui ne voulait pas se marier, je vous trouve étonnamment proche de votre femme !

- L'appétit vient en mangeant, Père…- Je vous rappelle que le but fondamental du mariage est la perpétuation du nom, et des

biens. Pas le sentimentalisme, laissez ça à vos maîtresses.

Je me dirige doucement vers la porte :

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- Père, on peut joindre l'utile à l'agréable : pourquoi ne pas considérer sa femme comme sa maîtresse ? Ca simplifie beaucoup de choses, savez-vous ?

- Il faut savoir faire la part des choses, mon fils, la bagatelle n'a pas à se mélanger avec la famille.

- Je dois reconnaître que vous avez toujours été discret quant à vos maîtresses : Mère, paix à son âme, n'a jamais été confrontée de votre part à un… mélange des genres.

- Que… que voulez-vous dire, mon fils ?- Que je pourrais vous lister divers prénoms féminins. Le dernier en date est notre

délicieuse voisine et veuve, un très bon choix. Vous devriez d'ailleurs l'épouser, ça agrandirait nos terres de façon contigüe, et donc celles de l'héritier de votre héritier. Une très agréable façon de joindre, comme vous le voyez, l'utile à l'agréable.

Juste avant de sortir, je fais une petite révérence, laissant mon père stupéfait.

[center]--ooOoo--[/center]

Le printemps touche à sa fin, l'été va bientôt commencer. Nous sommes confortablement installés dans un petit salon qui donne sur les jardins. Nous lisons l'un près de l'autre, je prends des notes pour un futur ouvrage, je suis simplement heureux que ma femme soit là, près de moi. Le temps s'écoule, paisiblement. Puis Angeline pose son livre sur ses genoux. Se tournant ver moi, elle demande alors :

- Quand on escalade une montagne, n'est-il pas mieux d'être à plusieurs en une même cordée ?

Je pose ma plume, les choses iraient-elles plus vite que je ne l'aurai cru ? Elle reprend :

- Nous avons, je crois, gravi diverses collines, et même des petites montagnes.- Oui, ma mie, c'est vrai…- Alors, Monsieur mon professeur ?

Oui, le moment était en effet arrivé.

Quelques jours plus tard, au milieu de notre chambre, ma délicieuse épouse est quasiment nue, un simple serre-taille autour de son délicat ventre et des bas gainant ses mignonnes jambes, les yeux bandés. Elle frissonne un peu, pas de froid, mais de cette juste appréhension de savoir que je ne suis pas seul avec elle dans cette pièce. J'ai convié un ami de confiance, un de mes compagnons d'étude, et à l'époque, nous partagions beaucoup de choses. Aujourd'hui, c'est ma femme que je partage avec lui…

Avant qu'il ne vienne, je me suis longuement entretenu avec lui, en lui expliquant la situation et ce que je désirais de lui. Je sais qu'Alexandre-Louis n'est pas un soudard et qu'il sait jouer avec les femmes comme on pince une harpe. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, je l'ai convié à se joindre à nous.

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Visiblement, il semble être sous le charme de ma femme qu'il vient juste de découvrir, il la contemple longuement, la dégustant des yeux. Il tourne lentement autour d'elle, sans la toucher, comme pour bien mémoriser toutes ces courbes qui s'offrent à lui. Manifestement troublée, Angeline reste immobile, et bien que ne voyant rien, elle semble apprécier ce silencieux hommage.

Puis il s'arrête et me questionne du regard. Je lui fais signe qu'il peut commencer.

Alors il s'approche d'Angeline et du bout des doigts, il commence à la caresser langoureusement, elle se cabre un peu, ayant bien compris que ce n'était pas moi. Il murmure quelques mots à son oreille, je ne sais pas lesquels, mais Angeline s'apaise. Jamais je ne saurais ce qu'il a pu lui dire ce jour-là. Ni Alexandre-Louis, ni Angeline ne daigneront me le dire, leur petit secret, diront-ils, à chaque fois que je tenterai d'en savoir plus. Alexandre-Louis deviendra d'ailleurs par la suite l'amant officiel de ma femme, notre double complice.

Angeline sourit, je connais trop bien ce sourire, il prélude à bien des choses ! Alexandre-Louis la caresse délicatement tandis que ses lèvres couvrent de multiples baisers la peau blanche de ma moitié. Etrange spectacle que de voir sa femme entreprise par un autre homme. Etrange mais excitant !

Je laisse mon ami s'occuper quelques instants d'Angeline, s'agenouiller, couvrir son petit ventre rond de mille baisers, oser s'aventurer sur son pubis avant de descendre sur ses cuisses frémissantes. Aller taquiner le creux de son dos, puis remonter le long de sa colonne vertébrale frissonnante en cent arrêts agaçants avant de mourir sur ses épaules, sous ses cheveux soyeux.

Angeline soupire d'aise. Cette garce adore visiblement les câlineries de mon ami. Pas même une faible protestation, non, elle aime, tout simplement. Je me dis alors que j'ai bien réussi son éducation en la matière. Un peu trop bien, d'ailleurs…

C'est alors que je décide de participer à mon tour. Cette femme, ma femme, me rend fou, je ne sais pas trop bien lui résister, je couvre son corps de mille baisers et parfois de morsures, tandis que mes mains s'occupent sans vergogne de son corps si chaud. Nous les hommes, nous nous enflammons au contact de cette femme si brûlante de désir ! Alexandre-Louis, lui aussi, a du mal à résister à pareil appel, aux petits soupirs d'aise de ma femme, à ses "oui", à ses "encore", à son corps qui épouse nos mains, qui se presse sur nos lèvres avides…

Alors qu'elle se fait caresser et embrasser de toutes parts, ses mains trouvent vite le chemin de nos braguettes et elle extirpe avec dextérité leur contenu à l'air libre afin d'en éprouver la tige de chair ; Alexandre-Louis en soupire d'aise, totalement aux anges !

Un large sourire aux lèvres, délicatement, elle se fait un plaisir de faire monter la tension dans les deux tiges de chair. Mon ami a visiblement de la peine à se contenir, tellement de la peine qu'il finit par s'écarter à regret. Angeline a un petit cri de déception, puis de surprise quand il la pousse délicatement vers le fauteuil tout proche.

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C'est ensuite de notre part un festival de cunnilingus pour ma femme ainsi que de caresses diverses et intimes. Elle jouit sans retenue plusieurs fois, récompensant ensuite l'homme, qui vient de lui donner du bien-être, par diverses sucettes bien administrées, tout en n'oubliant pas de la main de contenter le second.

Agenouillée entre nous-deux, Angeline se fait un plaisir de contenter de la bouche et des mains ses deux hommes rien qu'à elle. Alexandre-Louis la remercie par un infernal cunnilingus tandis qu'elle est agenouillée, ses seins encadrant ma verge, sa bouche gourmande me dévorant le ventre.

Alors qu'Angeline reprend ses esprits après une nouvelle jouissance, mon ami lui murmure quelque chose à l'oreille. C'est avec une petite voix qu'elle lui répondra "oui". Alors Eric se pose un fourreau pénien, tandis que ma femme, toujours à quatre pattes, se cale sur le canapé, bien positionnée.

- Etes-vous prête, Madame ?- Je vous ai déjà répondu, il me semble, cher Monsieur…

Il cherche dans mon regard une approbation. Je me contente d'incliner la tête.

C'est avec une certaine facilité qu'il entre en elle, et qu'elle l'accepte avec joie. Petit à petit, il augmente la cadence tandis qu'elle se manifeste par divers soupirs qui se transforment en petits cris. La cadence augmente fortement, elle crie beaucoup plus, elle agrippe les cuisses de son nouvel amant pour mieux le river en elle, la bouche ouverte, les yeux mi-clos, déjà perdue dans son plaisir. Puis elle jouit longuement, intensément, complètement.

Un peu plus tard, Angeline découvre les joies d'avoir deux hommes en elle. Elle en jouit comme jamais je n'ai pu l'entendre avant. Alors que je me laisse aller en elle, que je me vide dans un même cri que mon ami, je réalise que le sommet a été atteint, mais qu'un nouveau vient de surgir…

[center]--ooOoo--[/center]

Alors que nous nous reposons de toutes ces émotions dans le petit salon, Angeline sort quelques instants. C'est à ce moment qu'Alexandre-Louis se rapproche de moi et me confie :

- Quelle femme ! Elle est… comment dire… Foutre-Dieu, je n'arrive pas à trouver les mots ! Ta femme, elle est vraiment…

- Ne pas trouver les mots ? Une première !- C'est ça, gausse-toi ! N'empêche : comment as-tu déniché pareille merveille ?- Il me semble t'avoir déjà tout dit des circonstances de mon mariage avec Angeline, et

aussi de l'éducation de celle-ci ensuite…- Toi en professeur avisé ? Quand nous étions étudiants, tu étais l'un des premiers à

récuser l'ordre établi ! Pas frontalement, mais avec tes contorsions et ton air de ne pas y toucher ! Tu as bien réussi ton coup avec ta femme !

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- Merci !- Et maintenant, avoue-moi tout : Angeline, elle a une sœur ou une cousine ?- Désolé : exemplaire unique !- Foutre-Dieu ! Que la vie est mal faite !

Et il se renfonce dans le fauteuil, l'air boudeur ! C'est à ce moment que ma femme revient. Elle remarque aussitôt l'air renfrogné de notre invité.

- Qu'y a-t-il donc, Monsieur ? Quelque chose ne vous aurait pas plu ?

Aussitôt, Alexandre-Louis se précipite aux pieds d'Angeline :

- Oh non, Madame ! Je… vous étiez parfaite !- Merci, Monsieur, de vos compliments, vous êtes néanmoins un vil flatteur !- Alexandre, Madame, Alexandre…

Alexandre-Louis m'étonne : très peu de personnes sont autorisées à le nommer ainsi. Manifestement, ma femme lui a tapé sérieusement dans l'œil !

- Vous êtes sûr que je peux vous appeler ainsi ?- Rien ne me ferait plus plaisir !- Et bien, Alexandre, je n'ai rien du tout à vous reprocher moi aussi, vous fûtes parfait,

très délicat et aussi… et aussi très empressé…- Avec une merveilleuse femme comme vous, il est difficile de rester de marbre !- Vous êtes assurément un vil flatteur !- Non, je suis sincère !

Un léger silence gêné s'installe. Je regarde cette scène d'un air assez amusé. On dirait du mauvais théâtre, mais la différence est que mon ami est vraiment sincère. C'est Angeline qui brise le silence :

- François-Philippe, mon chéri, puis-je vous suggérer quelque chose ?- Dites, ma mie, je vous écoute.

Elle semble chercher ses mots, puis se lance :

- Votre ami, notre ami Alexandre m'a si bellement démontrée son… attachement que je m'en voudrais de rompre de si délicieux liens…

- Précisez votre pensée, ma mie…- Oh vous êtes agaçant, mon mari ! Il faut toujours être précis avec vous ! Sachez lire

entre les lignes !- Ma chère Angeline, lors des premiers pas de votre éducation, ne vous ai-je pas appris à

appeler un chat un chat afin que ce soit au final plus simple pour les deux parties ?- Certes, mais il y a trois parties concernées aujourd'hui !

Bien calé au fond de mon fauteuil, je souris :

- Belle pirouette, mon aimée !

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- Merci, mon cher François-Philippe. Bon, puisqu'il faut appeler un chat un chat, je vous demande donc la permission de… euh… prendre Alexandre…

Un bref silence… Elle se lance…

- De prendre Alexandre pour amant !

Toujours bien calé au fond de mon fauteuil, je décroche. Cette situation me semble irréelle. Je fixe ma femme, elle est sérieuse et sincère. Quant à mon ami, il est à la fois sidéré et ravi.

C'est avec un certain détachement que je m'entends répondre :

- Vous désirez prendre pour amant mon ami Alexandre ?- Oui, c'est ce que je désire…- Vous ne pouviez pas tomber entre de meilleures mains qu'un autre moi-même !

Angeline n'eut pas le temps de répondre qu'Alexandre se rue sur elle, la prenant fougueusement dans ses bras afin de l'embrasser éperdument et lui jurer fidélité sur toutes les têtes des saints et des saintes qui existent !

Malgré son caractère insolite, cette situation m'amuse, surtout venant d'un athée comme Alexandre ! Ma femme aurait-elle des vertus cachées de prédicatrice ? Fou de joie, il couvre Angeline de baisers tout en descendant petit à petit. C'est à présent le décolleté de ma femme qui est la proie de mille baisers enfiévrés. Tandis que l'amant nouvellement déclaré est à présent aux pieds de ma femme, sa tête contre son ventre, ses bras enlaçant sa taille et parfois plus bas, je m'approche d'Angeline qui est à la fois surprise et enchantée de la tournure des événements. Je soulève son menton de l'index pour lui dire :

- Vous avez une fois de plus gravi quelques degrés supplémentaires vers les cimes. Mais je vous plains…

- En quoi faut-il me plaindre ?- Mon amour, vous ne savez pas à quel point votre nouvel amant peut être collant !

Et je l'embrasse.

Bien des années plus tard, elle me confirmera que j'avais raison, et que j'étais même largement en dessous de la stricte vérité !

[center]--ooOoo--[/center]

Il y a un monde fou autour de nous, ma délicieuse femme est anxieuse, elle se mordille les lèvres, les yeux luisants et un peu affolés ; elle est ravissante ainsi, et je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué, ça va faire une vingtaine de fois que je la présente à diverses personnes.

Comme toujours, Versailles est une grande ruche, et comme convenu, j'y suis revenu avec Angeline. Au départ, elle était ravie, enchantée d'aller voir là-bas comment ça se passe,

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contempler ces jardins magnifiques et ce vaste palais ruisselant d'or, de glaces et de tentures. Elle a été vite surprise par la cohue, le brouhaha et surtout l'odeur. Sans parler de l'impolitesse notoire de tous ceux et de toutes celles qui nous ont bousculés, comme si nous étions invisibles.

Elle s'accroche à mon bras :

- C'est une folie ici ! S'il vous plait, rentrons chez nous !- Vous ne voulez pas découvrir le centre du monde ? Vous en rêviez si fort ?- Oui, mais… même si vous m'aviez prévenue, je ne m'attendais pas à ce que vous ayez

si fortement raison. J'ai cru que vous étiez… euh, jaloux et que… vous ne vouliez pas m'y mener.

- Ma chère Angeline, vous avez à moitié raison : je suis jaloux.- Vous, jaloux ? Je croyais que… Aie ! Mais faites attention !

Encore heureux qu'elle était accrochée à mon bras sinon c'est du sol que j'aurais dû la relever, un groupe de courtisans l'ayant bousculée sans pitié, les yeux rivés vers la porte convoitée.

- Mais c'est infernal ici ! Oh, s'il vous plait, François-Philippe, partons d'ici !- Trop tard, ma mie…

Une immense rumeur sourde couvre nos voix, la porte s'ouvre, Sa Majesté parait. Je saisis Angeline dans mes bras et à reculons, je viens me plaquer contre une colonne, laissant le flux des courtisans passer de part et d'autres de nous.

Angeline, blottie contre moi, lève ses grands yeux vers moi :

- Merci…- Pas de quoi, je protège mon… investissement !- Votre investissement ? Comme cela ?- Vous êtes ma femme chérie, mon élève assidue, ma maîtresse adorée… et aussi la

promesse du futur de nos deux familles…- Oh, François-Philippe, en voila donc une déclaration ! Je devrais me faire bousculer

plus souvent !- C'est ça, moquez-vous ! Oui, je suis aussi jaloux, je m'en aperçois ici parmi tous ces

autres hommes ! Je suis jaloux et vous êtes à moi !- Oh, François-Philippe !

Je n'y résiste plus, je me penche vers elle pour cueillir ses lèvres, elle s'abandonne, je deviens plus possessif, plus exigent, plus…

Plus rien n'existe autour de nous, il n'y a plus que nous deux, elle et moi, elle ma femme, ma maîtresse, elle mon élève, elle tout ça ! Non, il n'y a plus de foule, plus de cohue, plus ces courtisans avides, plus de bruit !

Plus de bruit ?

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Oui, tiens, c'est vrai ça, il n'y a plus du tout de bruit ? Comment se fait-ce ?

- Monsieur de Mestrevant, je constate avec plaisir que vous êtes là, même si, manifestement, vous êtes toujours en voyage de noces.

Cette voix fluette ? Vaguement inquiet, je tourne la tête, quittant à regret les lèvres sucrées de ma femme, puis je me tourne d'où vient cette voix qui ne m'est pas inconnue :

- Ah ! Euh… Mes… mes salutations, votre Majesté !

Toujours dans mes bras, Angeline sursaute :

- Votre Majesté ???

Un brin moqueuse, la voix reprend :

- Monsieur de Mestrevant, je comprends mieux pourquoi vous étiez reparti si vite pour affaire de famille et pourquoi vous n’êtes revenus qu'aujourd'hui ! A votre place, j'aurais certainement fait la même chose.

- Vo-votre Majesté est trop bonne !

Plantée comme un "i" face au souverain le plus puissant du monde assis confortablement dans son fauteuil roulant, Angeline bafouille, rouge écarlate :

- Ma-Ma-Majesté !!!

Puis à quelques pouces à peine du pied royal perclus de goutte, tant bien que mal, elle essaye de faire une révérence, mais ce n'est pas une franche réussite. Je n'ose même pas penser au fait qu'elle aurait pu tomber sur le gros orteil enflé ! Je sens nettement des regards moqueurs sur nous, mais rouge de confusion comme elle est, Angeline ne doit pas en avoir conscience. Du moins, je l'espère pour elle, ici, le moindre faux pas peut être dévastateur dans les yeux des autres. Cette pensée me redonne confiance en moi :

- J'ai l'honneur et le plaisir de présenter à votre Majesté, Angeline de Taimbleaucourt, devenue Madame de Mestrevant, ma chère femme.

- Quelque chose me dit, Monsieur et Madame de Mestrevant, que vous vous êtes mariés par inclination…

- Votre Majesté ne se trompe guère.- Madame, je reconnais que vous avez une jolie coiffure, mais puis-je découvrir le visage

de celle qui a réussi à arracher mon botaniste en herbe des grands jardins de Versailles ?

Quelques rires polis, d'autres de pure convention, fusent. Angeline se relève de sa révérence, puis timidement regarde le Roi, une main accrochée mon bras.

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- Je ne vais pas vous dévorer, Madame ! Je ne suis point le loup décrit par cet auteur moderne, Monsieur Perrault. Ah cet écrivain initiateur de cette futile querelle qui mit en émoi le petit monde des Lettres…

- Euh… oui, votre Majesté, vous n'êtes pas un loup, mais vous… euh…

Puis changeant soudain de ton :

- Même si j'ai lu les Anciens et que je les respecte, Monsieur Perrault pense et proclame que le mérite des auteurs de votre Siècle est tout aussi grand que celui des Anciens, et qu'il faut parfois s'adapter à l'air du temps.

La main agrippée sur sa canne, le roi la regarde d'un air un peu surpris, un certain flottement plane autour de lui. Je sens qu'il faut que je réagisse vite:

- Ma femme est une assidue des livres, donnez-lui-en un, elle le dévore aussitôt à l'ombre des bibliothèques. Ce qui explique son teint de rose. Mais aussi sa confusion quand d'illustres personnages l'entourent.

- Ceci explique peut-être cela. Vous êtes aussi un grand dévoreur de livres, vous aussi. Et qui se ressemble s'assemble, ce qui est très bien illustré par votre couple. Mais j'ai aussi la nette impression que vous ne vous contentez pas que de livres. A bientôt, Monsieur et Madame de Mestrevant.

- Bonne journée, votre Majesté…

En un rien de temps, l'endroit est désert, il n'y a plus que nous deux, l'un à côté de l'autre. Angeline reprend ses esprits :

- J'ai rêvé ou quoi ? C'est quoi ce… cirque ?- Ce cirque, c'est la vie quotidienne de Versailles.- Quoi, vous voulez dire que c'est toujours comme ça tous les jours de tous les mois de

toutes les années.- En un mot : oui.

Je regarde autour de nous, puis j'ajoute :

- Disons que c'est durant la messe que c'est un peu plus calme… Sa Majesté y va tous les jours un peu avant midi et ça dure facilement une heure, une heure de quiétude… Avant, quand le Roi était nettement moins diminué, c'était pire encore ! Il est très dur pour lui-même et il exige la même chose pour son entourage. Je reconnais néanmoins que le palais est devenu plutôt morne suite à l'influence des dévots.

- Et vous arrivez à tenir dans cette… je ne trouve pas mes mots !- Je pensais à mes champignons et autres plantes…- Vous pensiez ? Parce que maintenant, vous ne pensez plus ?- Si parfois, ça m'arrive encore, mais maintenant, c'est surtout à vous que je pense !

Et je l'embrasse aussitôt à nouveau. C'est torride, vorace. Entre deux baisers brulants, elle me demande en murmurant :

- Vous êtes sûr que le Roi ne va pas survenir ?- Non, ma mie !

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Un gros baiser après, elle me demande à nouveau :

- Vous êtes sûr que Mme de Maintenon ne va pas survenir ?- Non, ma mie !

Et je m'empare de ses lèvres. Son corps est contre le mien, mes mains caressent ses courbes, elle faiblit petit à petit dans mes bras. Puis un moment plus tard :

- Vous êtes sûr qu'un Ministre ne va pas non plus survenir ?- Non, ma mie ! Non et re-non !- Sûr de sûr ?- Taisez-vous, ma mie et laissez-moi vous baiser !- Baiserai-je ? - Vous êtes lassante, laissez Monsieur Molière dans ses livres !

Et je clos définitivement ses ravissantes lèvres par un baiser terriblement avide. Définitivement, disons, juste pour un certain temps…

[center]--ooOoo--[/center]

Notre rapide mais remarqué passage à Versailles fut, au final, positif. Angeline avait particulièrement tapé dans l'œil de diverses personnes bien placées ou intéressantes, et en sachant utiliser les sous-entendus, nous avons rapidement mis sur pied une sorte de petit club libertin et secret. Car l'austérité de l'époque ne nous incite pas à vivre nos "loisirs" au grand jour.

De plus, notre château est assez loin tout en étant pas trop éloigné de la Cour. Soixante lieux est une bonne distance, finalement. L'endroit est assez isolé, et notre parc est plutôt propice aux diverses fêtes particulières, surtout sur l'île qui trône au milieu du lac. En peu de temps, j'ai fait aménager l'île en question et restauré le cabanon qui s'y trouvait. Cabanon, maintenant, c'est vite dit ! Comme l'avait si bien fait remarquer l'un de nos invités :

- Quelque part, c'est notre Trianon à nous !- Certes, mais je ne sais pas s'il s'y passe les mêmes choses !

Les femmes, pour certaines rougirent, d'autres eurent les yeux brillants, quant aux hommes, ils s'esclaffèrent.

Nos soirées sont une préfiguration de ce qui adviendra souvent plus tard chez les nobles, une fois le grand Roi décédé. Nous étions alors des précurseurs, mais nous ne le savions pas. Mais à cette époque, nous éprouvions le délicieux frisson de l'interdit et la subtile angoisse d'être démasqué !

Aujourd'hui, Alexandre-Louis n'est pas là, alors que d'habitude, il ne manque pas une seule occasion d'être proche d'Angeline. Souvent, je lui confie ma femme, je sais qu'elle est en

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sécurité avec lui. Parfois, je me surprends à être jaloux de mon ami, mais j'ai néanmoins la certitude qu'Angeline est à moi, définitivement à moi. Du moins son âme, car son corps est souvent la proie d'autres désirs !

Aujourd'hui, bandeau sur les yeux, Angeline est attachée, nue, au milieu de la grande pièce, les bras entravés à la grande poutre, jambes bien écartées afin que tous les convives puissent profiter de ses charmes. Un feu de bois danse dans la cheminée et projette mille ombres étranges sur les murs, sur les corps souvent déjà dénudés.

Agenouillée entre ses jambes, une autre femme très peu vêtue s'amuse du bout de la langue à faire frémir ma femme qui se laisse aller sur cette caresse insidieuse. Elle frissonne, elle se tend, les cordes l'empêchent de fuir.

Puis un homme s'agenouille à son tour dans son dos et entreprend de lui caresser les fesses avant d'aller s'aventurer autour de sa sombre rosette. Fesses bien écartées, ma femme vibre à présent sous les deux langues qui la titillent éhontément, sous des mains caressantes qui n'oublient aucune partie de sa peau.

Puis la plupart des convives s'agglutinent autour d'Angeline, la caressant, la pinçant, leurs lèvres sur sa peau, leurs mains épousant ses formes, leurs doigts inquisiteurs et agiles. Ma femme adore être ainsi désirée, convoitée, à la fois avilie par notre débauche et magnifiée par celle-ci.

Après bien des soupirs d'aise, je décide reprendre les choses en main. Je m'approche de l'un des convives, celui qui est habillé de blanc, quelqu'un de haut placé, et je lui tends le martinet que j'avais en main. L'homme a un petit mouvement de recul, et semble hésiter, mais la femme qui est à ses côtés n'a pas les mêmes scrupules ! Posément, elle s'empare du martinet, se positionne derrière ma femme et lance à son compagnon :

- Mon cher, c'est comme ça qu'il faut faire !

Et elle cingle le fessier d'Angeline par de rapides et brefs coups, démontrant au passage que ce n'est pas la première fois qu'elle fesse quelqu'un ou quelqu'une !

- Que sur le rebondi des fesses. Jamais au creux du dos, ni sur les flancs !

Et elle en fait la démonstration, avec application. Angeline respire bruyamment, supportant les coups stoïquement. Je n'ai jamais bien compris comment ma femme pouvait aimer qu'on lui rougisse le cul ainsi. Est-ce lié à cette première fessée que je lui ai infligée au début de notre mariage ? Mais je ne vais pas m'en plaindre !

- Avez-vous compris ? C'est à vous, mon cher !- Ah !? J'y vais…- Que sur le rebondi des fesses, visez bien !- Je m'appliquerai…

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Et l'homme en blanc prend le martinet en main. Il évalue la distance puis donne un premier coup plutôt faible. La fesse visée oscille légèrement. Il recommence, avec un peu plus de force, l'autre fesse ballotte à son tour. L'homme semble apprécier, puis il se lance dans une série de coups de martinet d'une étonnante précision pour un débutant. Angeline frémit, se cabre, ses fesses de plus en plus brûlantes !

- En effet, la vue de ce cul qui rougit et qui dandine sous les lanières est un beau spectacle !

- Que ne vous l'avais-je dit…

L'homme s'approche de ma femme et lui caresse les fesses :

- C'est tout chaud et c'est très agréable !

Puis il se tourne vers moi :

- Votre femme est très docile, et de surcroit délicieuse !- Vous m'en voyez flatté, Monsieur.- Oui, vraiment très délicieuse…

Puis il rejoint sa compagne et la soirée continue tandis qu'Angeline récupère un peu. Les esprits s'échauffent peu à peu, les habits tombent, les corps se révèlent. Déjà dans divers coins, le mélange des corps s'opère petit à petit, presque timidement. Je regarde en dilettante. Puis un homme masqué qu'un simple loup s'approche de moi et me demande :

- Si votre femme reste ainsi, je présume que ce n'est pas que pour le plaisir des yeux…- En effet, elle est là à disposition de tous…- C'est bien ce que je pensais ! Je vous remercie de la confirmation !

Alors il s'approche de la captive puis se déboutonne, extirpant un membre bien raide, puis se plaque sur le cul rougi d'Angeline qui glousse. Enhardi, le convive écarte alors les fesses de la prisonnière, puis sans plus de préparatifs, dirige son gland vers la sombre entrée convoitée. Angeline se raidit, prête à l'assaut. Juste quelques ajustements, puis le convive s'introduit de force dans l'étroit conduit, Angeline gémit, l'engin qui la défonce est rude, malgré la feuille de rose d'il y a quelques minutes !

L'invité comprend qu'il faut s'y prendre autrement, alors il se positionne un peu plus bas et sur le côté, puis d'un coup bref et puissant, il s'introduit jusqu'à mi-garde. Angeline crie, le pieu en elle réveille une douleur perçante. Elle proteste, mais l'autre fiché en elle n'en a cure et commence un pistonnage assez rude. Elle pousse un long gémissement. C'est alors le signal qui met en transe les autres participants qui se ruent l'un sur l'autre, tandis qu'un autre homme se plaque devant Angeline, avec la ferme intention de s'introduire à son tour en elle.

L'instant d'après, ma femme est doublement embrochée, livrée sans défense, bras suspendus à deux hommes qui s’agitent en elle, la pistonnant en cadence, une bouche absorbant un sein, une autre dans son cou, quatre mains sur son corps, s'en emparant en vainqueurs.

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Je m'approche alors d'elle, plongeant ma main dans ses longs cheveux pour ensuite l'obliger à relever la tête vers moi :

- Vous voici bien garce, ma femme !- Oui, Monsieur le Professeur !- Et vous aimez ça, n'est-ce pas, ma garce ?- Oh oui, Monsieur le Professeur !- Vous êtes définitivement une belle garce !

Et je l'embrasse, elle répond à mon baiser, nos langues se cherchent, nos salives s'échangent, tandis que les deux autres convives finissent par éjaculer en elle, la remplissant de sperme intrus, la souillant et la rendant encore plus désirable !

Puis je la laisse livrée à ses tourmenteurs, un bien grand mot car elle apprécie beaucoup ce qu'ils lui font subir ! Je reste là, contemplatif. Soudain, sans me demander quoique ce fut, une femme masquée s'agenouille devant moi, me déboutonne prestement et s'empare de mon sexe dressé. Avant de le mettre en bouche, elle dit :

- Voyons si je saurais vous faire oublier, ne fut-ce que pour quelques minutes votre Angeline !

- Essayez, Madame, essayez…- C'est bien mon intention, Monsieur…

Je dois reconnaître que mon inconnue sait très bien s'y prendre ! Angeline n'aurait sans doute pas fait mieux ! Comme je suis déjà trop tendu comme un arc depuis que ma femme se fait prendre copieusement, il ne faut pas longtemps à ma suceuse aguerrie pour que je cède. Un flot de sperme envahit sa bouche, ce qui ne l'empêche pas de continuer jusqu'à ce que je sois nettoyé et tout propre !

- Je suis bien heureuse de vous avoir rendu ce petit service et constaté que je n'ai pas perdu la main !

- Vous n'avez surtout pas perdu la bouche et la langue, chère inconnue ! Je vous suis infiniment gré de votre bonté envers moi !

- Tout le plaisir était pour moi, Monsieur, votre foutre a bon goût ! Je recommencerais plus souvent, rien que pour le plaisir de la dégustation !

Et avant que je ne lui réponde, elle s'enfuit rejoindre d'autres partenaires de jeu. Cette fellation m'a apaisé, je me sens plus détendu, comme prêt pour un nouveau départ.

Tandis que je contemple le spectacle de mon Angeline toujours entreprise par maints hommes et femmes, et que j'admire l'expression béate de son sourire, l'homme en blanc, celui qui avait fessé tout à l'heure le cul de mon épouse, vient à mes côté. Durant quelques instants, il regarde la scène puis annonce, penché vers moi :

- Je maintiens : votre femme est délicieuse et docile !- Vous m'en voyez ravi, Monsei… Monsieur !

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- Pas de titre ici, je vous prie. Comme je le disais, votre femme est délicieuse. Vous ne verrez aucun inconvénient à venir fin du mois pour un petit souper entre intimes, souper durant lequel j'aimerais fortement présenter votre femme…

- J'en serais très honoré, ma femme aussi.

Il se redresse, regarde à nouveau Angeline, et sourit :

- Soyez sans crainte, votre femme sera très largement honorée !

Puis il retourne lutiner les deux femmes du sofa rouge. Je reste songeur. Angeline sera sûrement ravie de cette invitation qui nous permet de nous rapprocher encore plus des cimes. Mais je suis aussi en train de me demander si je ne suis pas petit à petit dépassé par la soif d'apprendre et de découvrir de ma femme… Car, il faut bien me l'avouer, notre soirée d'aujourd'hui, c'est bien elle qui l'a organisée…

Je secoue la tête, me disant qu'il faut profiter de l'instant présent. Carpe diem, comme le disaient les Anciens, qui n'avaient pas tout à fait tort !

C'est avec une grande satisfaction que je vois d'autres hommes jouir de ma femme, jouir dans ma femme, mon jouet, mon aimée. C'est avec un grand contentement que je l'oblige ensuite à évacuer tout le foutre qui est en elle, ce foutre qui macule son sexe, qui souille ses fesses, qui salit ses cuisses, jusqu'à ses pieds. Et c'est avec furie que je lui fais ensuite l'amour, étant à moi seul tous ces hommes qui l'ont prisent impudiquement et c'est avec passion qu'elle se donne complètement à moi, elle, ma si belle garce…

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Il y eu bien d'autres soirées, bien d'autres fêtes, notre escalade vers les cimes nous emmenait de plus en plus haut, de plus en plus loin. C'est alors que j'ai réalisé une chose : plus on s'approche du but, plus il recule, un peu comme l'arc-en-ciel.

Alors j'ai gardé cette conclusion pour moi, Angeline était trop heureuse de cette vie de découverte, et moi, j'étais heureux qu'elle soit heureuse. J'ai eu alors un bref moment de mélancolie, puis je me suis dit que je n'étais pas à plaindre, surtout avec une femme comme la mienne. De ce fait, j'ai décidé d'assumer mon rôle jusqu'au bout.

Angeline se montra alors un peu surprise de mon nouveau comportement, mais très vite, après diverses turpitudes et autres découvertes osées, elle me félicita et me remercia à sa façon d'une très belle façon !

Cela restera notre petit jardin secret. Mais assurément, cette fois-là fut néanmoins une révélation, une grande révélation. Pourtant, nous en avions déjà tant fait, l'un et l'autre, et nous nous connaissions de la pointe des cheveux au petit orteil de pied !

Alexandre-Louis vient souvent nous rendre visite, il a même à présent sa chambre personnelle et quand il est là, il n'offre pas une seconde de répit à ma femme, tant il est subjugué par elle.

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Tel un petit toutou, il la suit partout, même aux commodités ! Voire même parfois dans notre chambre conjugale où nous endormons souvent à trois dans le même lit, repus par un trio agité !

Malgré les années qui passent, il reste épris sans espoir d'Angeline. Sans espoir, c'est quand même vite dit, car elle le rejoint souvent dans son lit où ils font tous les deux des choses assez effrénées ! J'en sais quelque chose puisque parfois, j'assiste en spectateur. Sans parler de nos trios déjà évoqués !

Parfois je me demande si mon ami ne nourrirait pas envers moi des desseins peu avouables comme m'occire afin d'épouser ma veuve. Car Angeline a été ferme avec lui : je suis son mari devant Dieu et les hommes.

Puis un beau jour, Alexandre-Louis vint au château accompagné d'un tendron visiblement issu du couvent, sa fiancée, ainsi que deux chaperons. La première chose que nous avons constaté, ma femme et moi, fut la ressemblance non négligeable entre cette fiancée et Angeline. Tandis que les femmes devisaient entre elles, surveillées de près par les chaperons, j'ai entrainé mon ami dehors :

- Dis-moi… ne serais-tu pas en train d'essayer de faire avec ta future femme ce que j'ai fait avec la mienne ?

- Tu as tout compris !- C'est bien ce que je pensais…- Excuse-moi de te le dire ainsi mais… ça devenait de plus en plus pénible pour moi de…

enfin… Tu vois, Angeline, je la voulais pour moi seul, et même si tu la partages, et je t'en remercie, je n'en avais jamais assez d'elle. Alors, j'ai préféré avoir mon Angeline à moi !

Voici ce qui à l'avantage d'être clair et net !

- Et tu penses y arriver ?- Oui, assurément, peut-être pas au même point que toi, mais ma femme sera sans

doute très… délurée au lit, pas autant que la tienne, hélas ! Mais c'est prometteur !- Et bien, nous vous inviterons tous les deux à nos soirées !- Merci mon ami, mais pas tout de suite… Voire peut-être jamais…- Ah bon ? Comment cela se fait-il ?- Je crois que je suis tout simplement jaloux… Oui, je sais, je n'y croyais pas moi-même,

mais avec Angeline, c'est un sentiment que j'ai découvert…

En effet, même si nous les reverrons souvent par la suite, jamais, ils ne viendront se mêler à nos soirées libertines… Même si parfois, Alexandre-Louis se laisse aller à batifoler avec ma femme, voire la trousser, en souvenir du bon vieux temps !

Les orgies n'avaient plus de secret pour Angeline, elle se mélangeait à la mer des corps, caressait, embrassait, mordait, fouettait et se laissait pénétrer par divers hommes avec une joie quasi-infantile. Bientôt, elle expérimenta d'avoir deux queues en même temps dans le vagin, puis décida de faire la même chose dans son anus. Un beau jour, un soir plutôt, ce

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furent quatre hommes qui la pénétrèrent, dans une surenchère effrénée des sens, une débauche assumée. Elle se déchaîna comme une petite folle, une vraie catin des bas-fonds, suçant à la chaîne les queues qu'on lui présentait tandis que ses deux orifices étaient doublement comblés. Elle mit sur les genoux ses quatre partenaires et aussi ceux qui se proposèrent de les remplacer. Rien ne semblait l'arrêter, je me sentais à la fois dépassé et fier.

L'escalade se poursuivit quand Angeline eu deux fois seize ans, elle fut l'initiatrice de bien des jeunes femmes et bien des jeunes hommes qu'elle convertit très facilement aux joies des turpitudes de la chair.

Vers deux fois vingt ans, elle maniait le fouet, la cire, les pinces et divers instruments de torture avec une dextérité sans égale. Nombreux furent celles et ceux qui se livrèrent corps et âme entre ses mains expertes. Moi, durant ce temps, j'étais le grand Maître dans l'ombre. Fasciné, je regardais ma femme jouir des indignités qu'elle infligeait à ces corps consentants, puis jouir à nouveau empalée sur les membres virils de ses victimes, ou sous leurs bouches et langues en adoration.

Oui, Angeline concrétisait petit à petit sous mes yeux tout ce qu'elle avait pu écrire, il y a bien des années. Et elle progressait quelquefois bien plus loin encore…

Parfois, je fus effrayé de constater jusqu'où Angeline pouvait justement aller, je fus aussi envoûté par ce qu'un corps peut subir, ce qu'il peut accepter, supporter, endurer pour l'adoration d'une Maîtresse impitoyable mais maternelle…

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Les années sont passées, l'une après l'autre. Ce fut hélas court, trop court. Plus de quarante ans avec Angeline, presque un demi-siècle à explorer ensemble, à gravir d'abord cette montagne, pour découvrir à chaque fois, d'autres pics derrière. Les gravir encore, recommencer tel Sisyphe, mais dans la joie et le plaisir, si étrange fut-il !

Je suis alité, je sais trop bien au fond de moi-même que je suis au bout du chemin. Je regrette simplement de ne pas pouvoir recommencer. Souvent, je revois des images vivantes du début. J'ouvre les yeux, ma femme est à mes côtés.

- Je suis désolé, Angeline, je crains de ne plus pouvoir veiller sur vous…- Taisez-vous, François-Philippe, ne dites pas de bêtise ! C'est une simple petite maladie

comme vous en aviez déjà eu plus d'une !- Je crains que non ! J'aurais préféré. Mais quand le vin est tiré, il faut le boire.

Elle se mord les lèvres. Malgré son âge, ma femme reste très désirable. Moi, j'ai fait du mieux que j'ai pu pour ne pas être trop décati auprès d'elle. Pourquoi les hommes sont plus âgés que leur femme ? Et pourquoi ces mêmes femmes vivent plus longtemps ? Un grand mystère de Dieu, ce dieu que je vais rencontrer d'ici peu de temps. Enfin, peut-être…

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Carpe diem, oui, il faut que je profite encore de ces derniers instants, alors je demande à ma femme :

- Veuillez relever vos jupes et jupons que je puisse admirer votre mignon cas…- Maintenant ? Mais… - Je veux pouvoir admirer une dernière fois votre con et votre cul.

Obéissante, un par un, elle relève ses jupons puis me dévoile ce que je veux voir. Son con, je le connais fort bien, combien de fois l'ai-je visité et honoré ! Son cul, je le connais par cœur, je l'ai exploré sous toutes ses formes, extérieures et intérieures ! Mais, jamais lassé, j'adore les contempler.

- Voila, mon ami…- Merci ma chérie !

Et je regarde ce qu'elle dévoile, d'abord son devant puis son derrière. Le plus dur va être de nous séparer, de ne plus voir ma femme auprès de moi… Péniblement, je me relève puis je dépose un doux baiser sur sa fente, près du clitoris. Ce simple effort m'épuise mais je suis heureux.

Soudain, je sens quelque chose en moi, comme une glissade, une chute irrésistible, je serre les dents, j'agrippe le bras de ma femme :

- Angeline… je… je veux que tu saches que j'ai été infiniment heureux avec toi… je regrette simplement que…

La chute s'accélère, une sorte de lumière au fond de moi sourd peu à peu, impérieuse. Je rassemble mes derniers efforts.

- Je sais, mon mari, mon ami, mon amour… je…- Je regrette de… Non, je ne regrette rien, tu étais là…

La chute…

- Tu as toujours été là…

Puis la grande lumière m'engloutit, je me fonds en elle, comme une simple goutte d'eau dans un vaste océan.

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Beaucoup d'années plus tard, une fin d'après-midi d'hiver, une vieille dame s'entretient avec un jeune homme habillé à la dernière mode.

- Non, mon petit Donatien, je ne verrais sans doute pas le nouvel été. Ce sera bien beau que je connaisse à nouveau le printemps.

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- Vous… vous êtes pessimiste, Madame !- Non, mon petit, je suis réaliste.

Elle tousse, affreusement.

- Mon petit, dans le secrétaire, le petit tiroir, en bas, à droite, des feuillets.- Ceux-ci ? - Oui, ceux-ci. C'est un récit imaginaire que j'ai écrit, il y a bien longtemps. Puis au fil des

années, j'ai complété, j'ai amélioré. Lisez-les maintenant, puis brulez-les devant moi. Vous y trouverez de quoi compléter votre éducation que je ne puis continuer… Je sais que vous en ferez bon usage, vous pouvez même vous accaparer de cette histoire. En retour, je ne vous demanderais qu'une seule chose, mon petit…

- Votre souhait est un ordre, Madame.- Ne faites jamais référence à moi et ma famille, surtout ma famille, je préfère éviter un

scandale.- J'y veillerais, soyez sans crainte.

Puis le jeune homme lit les feuillets, il passe par diverses couleurs. Une fois la dernière page lue, il pose l'ouvrage sur ses genoux, l'air songeur. Puis il relit divers passages comme pour mieux les mémoriser. Les minutes s'écoulent, parfois, il pose des questions à la vieille dame qui éclaire sa lanterne. Le temps passe ainsi, le soir arrive, puis, soudain, sans mot dire, il se lève et jette un à un les feuillets dans la cheminée. Le feu consume tout, effaçant toute trace.

- Merci, mon petit !- Je perpétuerai votre enseignement, d'une façon ou d'une autre. Je trouve pour ma

part que vous devriez pourtant…- Non, aucune trace. C'était entre mon défunt mari et moi. Normalement, je n'aurais pas

dû vous faire lire ces… histoires. Mais je sais que vous, vous pouvez comprendre.- Je… je comprends.

Il hésite un peu puis reprend :

- Les cinq questions de votre défunt mari, celles qu'il vous avait écrites lors de vos fiançailles et qui ont déterminées votre vie, elles furent la base de ce que je viens de lire ?

- Oui, je le reconnais. Dans ces feuillets, j'ai laissé aller mon imagination en espérant secrètement que... Ces cinq questions m'ont convaincue que mon futur époux serait le bon. Il m'offrait ce que j'avais déjà entrevu sans oser le dire à quiconque. Et honnêtement, même sans ces questions, je pense que j'aurais été heureuse avec lui, car il était gentil et sincère. Mais il a su m'offrir plus…

- Et… et ce que vous avez écrit, ce que vous aviez espéré secrètement, vous l'avez… concrétisé ? Tout ?

- Ignorez-vous, mon jeune ami, que les femmes gardent jalousement leur jardin secret ? - Je comprends…

Elle tousse à nouveau, elle reprend son souffle :

- Très bien. Faites ce que vous voulez de ce que vous avez lu. Vous avez l'avenir devant vous, profitez-en !

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- Merci, Madame. Mais je me permets, Madame, de vous annoncer que si je retranscris à ma façon votre récit, je me permettrais de faire référence à vous. Vous le méritez amplement, mais sous une telle forme que personne ne puisse remonter jusqu'à vous. Mais ce sera néanmoins vous, vous telle que je vous vois, telle que je vous comprends. Et j'espère même concrétiser au mieux ce que j'ai pu lire.

- Alors faites attention à vous, mon petit. Votre propre père, le comte de Sade n'aime déjà pas trop vos loisirs, même si lui-même, il eut une vie fort… agitée à la Cour et ailleurs. De plus, il est puissant et célèbre.

Le jeune homme se redresse, fier :

- N'ayez crainte, Madame, je serai un beau jour plus célèbre que mon père !

Vous ne croyez pas si bien dire, petit Marquis…

[i]Ps : Un grand merci à Favasso pour ses relectures et corrections ainsi que ses conseils avisés ![/i]