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    facteurs multiples et ayant un caractre cumu-latif), en sappuyant sur les regards croiss des conomistes, des sociologues et des politistes. On notera que les ingalits de revenu aprs re-distribution entre pays dvelopps, qui peuvent tre expliques par la diversit des modles de protection sociale, sont abordes dans le chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer la justice sociale ? , conformment aux IC. Pour aborder ce chapitre, il est ncessaire et prfrable davoir vu les chapitres 1 3 et 8 11, ce qui permet de sappuyer sur les aspects multidimensionnels des ingalits dj vus (voir liens avec dautres chapitres). Louverture du chapitre prend lexemple de lhabitat pour illustrer les ingalits dans ses aspects conomiques et sociaux : ingalits entre pays dvelopps et en dveloppement, au sein dun mme pays. Lhabitat rvle des ingali-ts de niveau et de conditions de vie entre les groupes sociaux. Par son caractre de dpense contrainte, par sa localisation, le logement exerce des effets sur dautres ingalits conomiques et sociales (autres dpenses de consommation, rus-site scolaire des enfants, sant, etc.). Cette pre-mire approche permet de sensibiliser les lves aux deux notions ingalits conomiques et ingalits sociales . La premire partie reprend de manire expli-cite les indications complmentaires (IC) du programme ( on mettra en vidence le carac-tre multiforme des ingalits conomiques et sociales [] ). La premire sous-partie dfinit les ingalits conomiques et part dune analyse des donnes statistiques franaises portant sur diffrents types de revenus primaires (cest loc-casion de distinguer salaire mensuel/revenu sala-rial, revenus mixtes et revenus du patrimoine), en utilisant des indicateurs de dispersion (cart et rapports interquantiles) et de disparit (comparai-son en annes de SMIC), conformment aux IC.

    Erratum des spcimens envoys p. 276, doc. 2 : le revenu salarial annuel moyen (1re colonne) des personnes de 40 59 ans est de 22 300 (et non 17 870) et le salaire journalier moyen (2e colonne) des 25-39 ans est de 57 (et non 35) ; p. 277, doc. 3 : les donnes entoures en rouge sont D9/D1 (3a) et lanne 2008 (3b) ; p. 280, doc. 11 : dans lavant dernire colonne du tableau, 10 % des enfants douvriers sont devenus cadres (et non 23) ; p. 286, doc. 24 : la question 52 fait rfrence aux documents 23 et 24 (et non 20 et 21) ; p. 289, doc. 2 : la question 8 est supprime et la question 9 devient la question 8. Dans le gra-phique, le point Z se situe sur la droite rouge, lintersection des deux graduations 30 ; le point X correspond au point Z sur le spcimen ; lextr-mit de laxe des abscisses correspond au point C et lintersection des graduations 100 (en haut droite du graphique) au point A.

    But pdagogique et structure du chapitre Ce chapitre prsente le point 1.1 du premier thme des Regards croiss du programme, Justice sociale et ingalits : Comment ana-lyser et expliquer les ingalits ? . La formula-tion de cette question peut sembler redondante : analyser les ingalits, cest les dcrire, en voir les mcanismes et les expliquer. Lintitul de la question met donc laccent sur les explications. Cest pourquoi ce chapitre est compos de deux parties. La premire partie met en vidence le caractre multiforme des ingalits conomiques et sociales, les dfinit et les mesure. La seconde partie explique lvolution et le niveau des in-galits conomiques (sur le long terme et dans la priode rcente, en sappuyant sur des com-paraisons internationales) et sociales (lies des

    Comment analyser et expliquer les ingalits ?

    MANUEL, PAGES 274-295

    CHAPiTRE

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    mondiale (doc. 17 et 18), mais depuis les annes 1980, laccroissement des ingalits repose sur une dynamique inverse dans les pays dvelopps (doc. 17 et 18, Question de cours).La deuxime sous-partie montre que laugmen-tation des ingalits de revenu primaire dans les pays dvelopps et dans les pays mergents est lie une volution de la demande relative du travail non qualifi, moins favorable en raison du progrs technique, du dveloppement de la mondialisation financire (IDE) et de lvolution de la demande nationale et dans le monde (doc. 19). Mais cette explication nest pas suffisante. Expliquer la rmunration de chacun en fonction de la contribution la production, cest oublier que la mesure est dabord conventionnelle et que la libralisation financire (placements collec-tifs, fonds de pension amricains par exemple) a contribu aux changements des rgles de r-munration des dirigeants et des traders (doc. 20 et 22, Question de cours). On notera que la libralisation des changes commerciaux est en revanche associe une diminution des ingalits de revenus.La troisime sous-partie prsente le systme des ingalits (doc. 23) en mettant en vidence les interactions entre des ingalits de capital co-nomique, des ingalits de capital culturel et des ingalits sociales devant la mort, selon le genre ou lorigine, ce qui permet de comprendre les effets cumulatifs de ces ingalits et leur possible reproduction. Les ingalits peuvent tre inter-prtes comme des rapports sociaux de classes, de sexes, de gnrations, de proprit (doc. 24), dont le maintien repose sur des reprsentations sociales. La capacit des groupes sociaux sorganiser syndicalement et politiquement est variable et fonction des priodes considres, selon le contexte conomique et politique (doc. 24 et 26).

    liens avec dautres chapitresLe chapitre 3 aborde les effets de la mondiali-sation sur la protection sociale, les revenus et lemploi (doc. 19 p. 72, 34 p. 78 et 35 p. 79) en lien avec les explications vues ici dans le 2.B. Le chapitre 8 fournit de nombreuses illustrations des ingalits selon le milieu social et sappuie sur la nomenclature des PCS comme outil pour analyser les ingalits sociales (doc. 10 et 11

    Ces ingalits peuvent tre interprtes comme le rsultat du fonctionnement des marchs impar-faits du travail et du capital, mais aussi comme le rsultat de rapports sociaux de proprit.La deuxime sous-partie prsente dune part lin-trt de comparer des niveaux de vie (revenu dis-ponible par unit de consommation) pour mesu-rer les ingalits de revenu (doc. 5 et 6) en tenant compte de la taille des mnages et de la redistri-bution, laide de plusieurs outils statistiques (les ingalits peuvent augmenter ou se rduire selon lindicateur utilis) et, dautre part, les ingalits de patrimoine (distinction entre patrimoine brut et net) au cours des annes 2000, selon le revenu, pour expliquer ensuite la concentration du patri-moine observ en France (doc. 7, 8, 9).La troisime sous-partie dfinit cette notion et distingue trois grandes catgories : celles qui re-lvent de lavoir, du savoir et du pouvoir. Les as-pects multidimensionnels des ingalits sociales et leurs volutions sont prsents : ingalits selon la catgorie socioprofessionnelle face au poids des dpenses de logement, dans laccs certaines pratiques culturelles, de destine sociale et desprance de vie. Les ingalits de revenus selon la gnration rvlent des ingalits de qua-lifications et dinsertion sur le march du travail en fonction de la priode. Dans la deuxime partie, la premire sous-partie prsente les ingalits de niveau de vie et dIDH entre pays (doc. 14) et illustre la courbe de Kuznets (doc. 15) partir de comparaisons aux niveaux europen et international (conform-ment aux IC) un moment donn et au cours du temps. Pour cela, plusieurs indicateurs dinga-lits de revenu sont utiliss (rapport interdcile, coefficient de Gini, part du 1 % du revenu avant impts perue par les 1 % les plus riches : doc. 14, 16 et 17), en prsentant linterprtation faite par Kuznets de laccroissement, puis de la baisse des ingalits en fonction du dveloppement et ses limites. Cette dynamique de rduction des ingalits est infirme pour les pays dvelopps dans la priode rcente (remonte des ingali-ts) et na rien de naturelle. Elle sinscrit dans un contexte historique et conomique particulier : la destruction du capital physique lie aux guerres, linflation et la mise en place dun impt pro-gressif ont contribu rduire les ingalits de revenus de patrimoine depuis la Premire Guerre

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    La 2e photographie prsente une vue davion du littoral de la Cte dAzur : des maisons indivi-duelles avec piscines insres dans la pinde, avec vue sur la mer. Le niveau lev de dvelop-pement de la France est visible dans les quipe-ments collectifs (routes, pont). Ces deux photo-graphies, travers la qualit de lhabitat et de leur environnement, rvlent des ingalits de niveau de vie (revenu par habitant), dquipements col-lectifs entre pays (France et Bangladesh) et de richesse (proprit immobilire) entre groupes sociaux (les plus pauvres du Bangladesh dans les bidonvilles et les plus riches propritaires concentrs en France, sur Paris, sa banlieue ouest et certaines rgions comme la Cte dAzur). Il faut toutefois garder lesprit que dimportantes ingalits existent galement au sein des deux pays. Document 3

    Quelles autres ingalits lingalit dhabitat fait-elle apparatre ?Lingalit dhabitat traduit des ingalits de conditions de vie (suroccupation pour certaines familles), des chances scolaires (une chambre individuelle est favorable la lecture, au travail scolaire). Un habitat dgrad peut contribuer des problmes de sant (exemple du saturnisme). Les ingalits dhabitat peuvent prendre la forme dune sgrgation spatiale des populations qui renforcent les ingalits sociales, en concentrant les handicaps dun ct et le bien-tre de lautre. Les ingalits tendent alors se cumuler : la faiblesse des ressources des habitants limite le financement des quipements collectifs, contri-buant la fuite des moins dmunis et inverse-ment, le prix lev de certains habitats favorise lentre-soi des plus favoriss.

    1. Le constat : une ralit multiforme MANUEL, PAGES 276-281

    A. lES IngAlITS dE REvEnuS PRImAIRES

    Document 1

    1. Rdigez une phrase prsentant linforma-tion apporte par chacune des donnes entou-res en rouge.En 2008, en France, 50 % des salaris temps complet ont un salaire net mensuel net infrieur 1 666 (le salaire net mensuel mdian des sala-

    p. 190). On trouvera des documents sur les in-galits de capital social (doc. 17 et 18 p. 193), de reprsentation ingale des groupes sociaux parmi les dputs (doc. 19 p. 194), dquipements (doc. 25 p. 196), dcoute de la musique classique (doc. 28 p. 197), de pratiques culturelles, dquipement et abonnements (pp. 203 et 204).Le chapitre 9 aborde certains aspects des inga-lits sociales (reproduction, mobilit sociale et ingalits scolaires). On se rfrera aux inga-lits dobtention du baccalaurat, de poursuite dtude suprieure selon le milieu social dori-gine (doc. 13, 14 et 16 pp. 214-215 + p. 225), selon le diplme de la mre (doc. 23 p. 218) et aux indicateurs dhomogamie comme facteur de reproduction des ingalits (p. 219).Le chapitre 10 met en vidence les ingalits de pauvret selon le type de mnage (doc. 11 p. 235), les ingalits face lemploi et au ch-mage (doc. 12 p. 235 et doc. 1 p. 242).Le chapitre 11 aborde lanalyse marxiste des conflits de classes cite dans le prsent chapitre (doc. 4 p. 253 ).Dautre part, pour aborder le chapitre 13, il convient davoir vu au pralable le chapitre 12. Par ailleurs, pour expliquer les ingalits de reve-nus aprs distribution entre pays dvelopps, il est aussi ncessaire de voir les diffrents modles de protection sociale et ses effets.

    Rponses aux questionsouvERTuRE dE cHAPITRE

    MANUEL, PAGES 274-275

    Documents 1 et 2Dcrivez et comparez les photographies 1 et 2.La 1re photographie montre lhabitat dans un bidonville de Kallayanpur Dacca, capitale du Bangladesh, qui est un pays faible IDH, class par lONU parmi les pays les moins avancs. Lhabitat y est prcaire et de mauvaise qualit (parois trs fines et peu solides) : cest un assem-blage de plastiques, de tle ondule, de nattes de palmier et de bambou sur un seul niveau. Les habitations sont petites, sombres (absence de fe-ntre), rapproches. Les ruelles troites sont en terre battue et le seau tenu par lun des enfants montre quil ny a pas deau courante. Les en-fants sont pieds nus dans la ruelle.

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    etc.) conduisent des ingalits de productivit qui justifient les ingalits de revenus salariaux : les cadres sont en moyenne plus diplms que les ouvriers, les plus de 55 ans ont plus dan-ciennet et dexprience (formation spcifique dans lentreprise) et occupent plus souvent des emplois plus levs dans la hirarchie. De mme, en 2008, le salaire journalier des 25-39 ans est de 57 contre 35 pour les moins de 25 ans, moins diplms et moins expriments. Les femmes sont en moyenne moins qualifies que les hommes. Remarquons que les gnrations les plus jeunes sont plus diplmes, ce qui est encore plus vrai pour les femmes, mais ont moins dexprience.5. Comment expliquer les ingalits de reve-nus salariaux ?Les ingalits de revenus salariaux sexpliquent par des ingalits de salaire journalier, lies aux ingalits de capital humain (voir question 4) et des ingalits de dure de travail (temps par-tiel, temps complet, heures supplmentaires), et par des ingalits de dure de lemploi. Ainsi, les moins de 25 ans ont un nombre de jours rmu-nrs nettement plus faibles que les 25-39 ans en raison de lemploi prcaire et du chmage plus important qui touchent plus les jeunes, et particulirement les moins qualifis. Il en rsulte que les ingalits de revenus salariaux, mesu-res par le rapport interdcile, sont plus fortes parmi les femmes et les employs (emplois peu ou pas qualifis, plus souvent temps partiel, occups principalement par des femmes) et les ouvriers que parmi les cadres ou les professions intermdiaires. Document 3

    6. Rdigez une phrase prsentant linforma-tion apporte par les donnes entoures en rouge.En 1966, les 10 % de salaris temps complets les mieux rmunrs recevaient un salaire net de prlvement 4,2 fois plus important que celui des 10 % les moins bien rmunrs. En 2008, le 1 % de salaris les mieux rmunrs reevait 6,9 % de la masse salariale.7. Comment le rapport D9/D1 a-t-il volu depuis 1966 ? Que signifie cette volution ?Le rapport interdcile des salaires nets de prl-vements temps complet a diminu entre 1966

    ris temps complet est de 1 666 en 2008). En 2008, en France, 25 % des salaris ont eu un revenu salarial mensualis infrieur 664 . Les 10 % des salaris temps complet les mieux rmunrs reoivent un salaire net mensuel net 2,9 fois plus lev que celui des 10 % les moins bien rmunrs (le rapport interdcile des salaires mensuels net des personnes temps complet est gal 2,9).2. Comment expliquez-vous les plus fortes in-galits de revenus salariaux mensualiss ?Les ingalits des revenus salariaux (rapport in-terdcile gal 15,9) sont plus fortes que celles des salaires mensuels nets temps complet (rap-port interdcile gal 2,9) en raison de la prise en compte des priodes de chmage (absence de salaire sur certaines priodes de lanne) et des salaris temps partiel. Les temps partiels et le chmage touchent davantage les salaris peu qualifis, les moins bien rmunrs. Document 2

    3. Quelles sont les principales ingalits de salaires journaliers moyens ?Les principales ingalits de salaires journaliers moyens sont celles lies au sexe, la catgorie socioprofessionnelle en lien avec le niveau de qualification et la structure par sexe par catgo-rie socioprofessionnelle (surreprsentation des hommes parmi les ouvriers, surreprsentation des femmes parmi les employs) et lge, en lien avec lanciennet. Ainsi, les femmes ont un salaire journalier moyen qui reprsente 74,28 % ([52/70]x100) de celui des hommes, les cadres ont un salaire journalier moyen 2,72 (117/43) fois plus lev que celui des employs et le salaire journalier moyen des 55 ans et plus est 2,14 (75/35) fois plus lev que celui des moins de 25 ans.4. Comment les ingalits de capital humain peuvent-elles les expliquer ?Gary Becker dfinit le capital humain comme lensemble des capacits productives quun individu acquiert par accumulation de connais-sances gnrales ou spcifiques, de savoir-faire, etc. (Human Capital, A Theoretical and Empirical Analysis, 1964) et dont il peut tirer un revenu par le travail. Les ingalits de capital humain qui rsultent dinvestissement en capital humain (cots en formation, ducation, sant,

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    (= 20 737/9,41) fois plus levs que la moyenne de ceux des mdecins.10. Rdigez une phrase prsentant linforma-tion apporte par les donnes entoures en rouge. Que remarquez-vous ?Le PDG franais de LVMH a reu un revenu total en 2010 qui reprsente 242 annes de SMIC. Le propritaire de LVMH/Carrefour a reu, en tant quactionnaire, des dividendes qui slvent en 2010 14 898 annes de SMIC. Les professions juridiques indpendantes ont des revenus annuels moyens dactivits non salaries qui slvent 243 467 euros en 2007. On remarque que les revenus des patrons propritaires (dividendes) les plus levs sont plus importants que ceux des PDG franais de grandes socits (salaire fixe, variable et stock-options), qui ont eux des reve-nus en moyenne plus levs que ceux des ind-pendants (revenus mixtes).B. lES IngAlITS dE nIvEAux dE vIE

    ET dE PATRImoInES

    Document 511. Comment passe-t-on du revenu primaire au revenu disponible des mnages ?On passe du revenu primaire (revenus salariaux + revenus mixtes + revenus du patrimoine ou du capital + transferts privs) au revenu disponible des mnages en y ajoutant les transferts publics (prestations sociales, revenu de solidarit active) et en dduisant les impts directs et les cotisa-tions sociales.12. Quels sont les lments dont il faut tenir compte pour mesurer le niveau de vie des mnages ?Pour mesurer le niveau de vie des mnages, il faut tenir compte de lensemble des revenus primaires des diffrents membres du mnage, des presta-tions reues et des prlvements sur les revenus primaires (impts directs et cotisations sociales), des diffrences de taille entre les mnages (et de lge des enfants). Le niveau de vie dun mnage est calcul en divisant le revenu disponible du mnage par le nombre dunit de consommation (pour plus de prcisions, voir TD 2 p. 289).13. Expliquez la phrase souligne.Les ingalits de revenu disponible seront dautant plus fortes quil existe une forte homo-gamie (se marier dans le mme groupe social) de niveau de qualification, de niveau de salaire

    et 2007. Les 10 % de salaris les plus riches re-cevaient un salaire net de prlvements temps complet 4 fois plus lev que celui des 10 % les plus pauvres en 1966, contre 3 fois plus en 2007. Les ingalits de salaires nets de prlvements temps complet, mesures par le rapport inter-dcile, ont donc diminu. Le rapport D9/D5 des salaires nets de prlvements temps complet entre 1966 et 2007 est rest stable, alors que le rapport D5/D1 a diminu : le SMIC a donc jou un rle important dans la rduction des ingalits.8. Comment la part des 1 % les mieux rmun-rs dans la masse salariale brute a-t-elle volu depuis 1994 ? Quen concluez-vous ?La part des 1 % de salaris les mieux rmunrs dans la masse salariale brute est passe de 5,8 % en 1994 5,5 % en 1996-1998, puis a augment pour atteindre 6,8 % en 2008. On constate donc que les ingalits salariales se sont accrues en raison de laugmentation de la part de la masse salariale brute du 1 % de salaris les mieux rmu-nrs, ce que le rapport interdcile des salaires nets de prlvements temps complet ne faisait pas apparatre. Document 49. Exprimez les revenus annuels des activits non salaries trs hauts revenus dactivit en annes de SMIC 2010 et comparez-les ceux des PDG et patrons propritaires.

    Revenus annuels moyens dactivits non salaries trs hauts revenus dactivit en

    2007 exprims en annes de SMIC brut 2010

    Professions juridiques

    Conseillers gestion

    Architectes

    Mdecins

    243 467/(12x1 343,8) = 15,09 182 494/(12x1 343,8) = 11,31173 768/(12x1 343,8) = 10,77151 775/(12x1 343,8) = 9,41

    Les revenus annuels du PDG LVMH sont 25 (= 242/9,41) fois plus levs que la moyenne de ceux des mdecins, ceux du PDG de Dassault systmes, 56 (= 527/9,41) fois plus levs que la moyenne de ceux des mdecins, mais les reve-nus des patrons propritaires peuvent tre 2 203

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    Document 717. Rdigez une phrase prsentant linforma-tion apporte par chacune des donnes entou-res en rouge.En 2004, 1 % des mnages les plus riches en France dtient un patrimoine brut suprieur ou gal 1 270 000 . En 2004, les 10 % de m-nages les plus riches dtiennent 46 % de la masse totale du patrimoine des mnages. En 2010, les 10 % de mnages les plus riches dtiennent 48 % de la masse totale du patrimoine des mnages.18. Que nous apprend ce document sur les in-galits de niveau du patrimoine des mnages ?Tout dabord, les ingalits de patrimoine sont fortes. Le patrimoine est fortement concentr : les 50 % des mnages les plus pauvres en 2004 comme en 2010 dtiennent 7 % de la masse du patrimoine total brut, alors que les 50 % les plus riches en dtiennent 93 %. Ensuite, les ingali-ts de patrimoine brut se sont accrues en haut de la distribution entre 2004 et 2010 : le 1 % des mnages les plus riches a vu sa part dans la masse du patrimoine brut total des mnages augmen-ter entre 2004 et 2010, passant de 13 % 17 %, soit une augmentation bien plus forte que pour les 10 % des mnages les plus riches, dont la part dans la masse du patrimoine brut total des mnages est passer de 46 % 48 % sur la mme priode. Enfin, en valeur absolue, le patrimoine mdian est pass de 99 000 courants en 2004 150 200 000 courants en 2010, ce qui cor-respond une augmentation de 51 %. On peut en dduire que les carts entre les patrimoines des plus riches et des plus pauvres exprims en valeur absolue se sont donc accrus. Document 819. Rdigez une phrase prsentant linforma-tion apporte par chacune des donnes entou-res en rouge.En 2004, les 25 % de mnages ayant le revenu disponible le plus lev en France dtiennent un patrimoine brut moyen de 437 70 . En 2004, les 25 % de mnages ayant le revenu disponible le plus lev en France ont un patrimoine mdian de 261 600 , ce qui signifie que 50 % de ces 25 % de mnages ayant le revenu disponible le plus lev ont un patrimoine suprieur 261 600 . En 2004, 10 % des plus pauvres en patrimoine brut parmi les 25 % de mnages ayant le revenu disponible le plus faible en France ont un patri-

    (carrire des conjoints) et que les femmes sont dautant plus actives quelles sont qualifies. De fait, les ingalits de taux dactivit entre femmes saccroissent avec le nombre denfants selon le niveau de diplme des mres. Une forte parti-cipation des femmes au march du travail et temps plein, quelque soit le niveau de qualifica-tion, rduirait les ingalits de revenu disponible. En cas dabsence de participation des femmes au march du travail, les ingalits de revenu dispo-nible dpendraient des seuls revenus du conjoint et des revenus du capital. Document 614. Calculez le gain de niveau de vie en euros 2009 du 1er dcile et du 9e dcile entre 1996 et 2009.Gain de niveau de vie en euros 2009 du 1er dcile entre 1996 et 2009 = 10 410 - 8 540 = 1 870 Gain de niveau de vie en euros 2009 du 9e dcile entre 1996 et 2009 = 35 840 - 30 000 = 5 840 15. Quels indicateurs montrent quentre 1996 et 2009 les ingalits de niveaux de vie se sont rduites ? ont augment ?Les ingalits se sont rduites entre 1996 et 2009 si lon considre le rapport interdcile (D9/D1) des niveaux de vie, qui passe de 3,5 3,4, et le taux de pauvret 60 % du niveau de vie mdian, qui passe de 14,5 % 13,5 %. Les ingalits ont augment entre 1996 et 2009 si lon considre le rapport interquintile, puisquil augmente, pas-sant de 4,1 4,3, et lindice de Gini, qui passe de 0,279 0,290. Enfin, lcart interdcile ( D9 - D1) des niveaux de vie en euros 2009 (en 1996 : 21 460 ; en 2009 : 25 700 ) sest accru de 4 240 entre 1996 et 2009.16. En utilisant le premier paragraphe du do-cument 5, caractrisez lvolution constate dans le document 6.Lvolution des ingalits de niveau de vie en France apparat contraste en fonction de lindi-cateur choisi sur la priode 1996-2009 (voir ques-tion 15), mais la tendance de tous les indicateurs dingalit de niveau de vie sont convergents entre 2004 et 2009 : ces ingalits de niveau de vie (rapport interdcile, rapport interquintile, indice de Gini, taux de pauvret) augmentent entre 2004 et 2009.

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    sans, chefs dentreprises, professions librales) ont un patrimoine plus lev que les salaris en raison dun patrimoine professionnel accumul et/ou hrit.c. lES IngAlITS SocIAlES

    Document 1023. Pourquoi peut-on dire que les ingalits sont multidimensionnellles ?Les ingalits sont multidimensionnelles parce quelles peuvent relever de lavoir (ingalits de capital conomique au sens de Pierre Bourdieu ou dans la rpartition des ressources matrielles de la socit, et de la richesse sociale : revenu, patrimoine), du savoir (ou de capital culturel au sens de Bourdieu : formation, niveau de diplme, connaissances) et du pouvoir.24. quelles conditions une ingalit peut-elle tre qualifie de sociale ?Pour quune ingalit puisse tre qualifie de sociale , il faut quelle soit le produit de la so-cit et des structures de cette socit, et non de comportements individuels. Ainsi, pour les deux auteurs de ce document, les ingalits de patri-moine ne peuvent tre expliques comme le seul rsultat de comportement individuel dpargne dans une optique qui serait celle de lindividua-lisme mthodologique, mais comme le rsultat de la transmission des patrimoines (niveau et struc-ture) la gnration suivante, dans une optique qui serait celle du dterminisme sociologique. Document 1125. Rdigez une phrase prsentant linforma-tion apporte par chacune des donnes entou-res en rouge.En 2006, les ouvriers consacrent 7,6 % de leur budget (ensemble des dpenses de consomma-tion) aux dpenses de loisirs et de la culture o le coefficient budgtaire loisirs et culture des ouvriers est de 7,6 %. En 2003, 52 % des fils de cadres et professions intellectuelles suprieures, gs de 40 59 ans, sont devenus cadres et pro-fessions intellectuelles suprieures. En 2003, 43 % des fils douvriers, sont devenus eux-mmes ouvriers.26. Calculez le rapport des chances de devenir cadre pour un fils de cadre par rapport un fils douvrier.En 2003, un fils de cadres a 5,2 fois plus de chances de devenir CPIS quun fils douvrier :

    moine brut infrieur 600 . Les 10 % les plus riches en patrimoine brut parmi les 25 % de m-nages ayant le revenu disponible le plus lev ont un patrimoine brut suprieur ou gal 910 300 en 2004.20. Calculez le rapport D9/D1 du patrimoine au sein du 1er quartile de revenu disponible et du 3e quartile. Que remarquez-vous ?D9/D1 du patrimoine au sein du 1er quartile de revenu disponible = 235 600/600 = 392,66D9/D1 du patrimoine au sein du 3e quartile de revenu disponible = 443 100/7 000 = 63,3Quand on passe du 1er au 3e quartile de revenu disponible, les ingalits de patrimoine mesures par le rapport interdcile se rduisent.21. Dans quelle mesure le patrimoine est-il corrl au revenu disponible ?Le patrimoine apparat corrl au revenu dans la mesure o, plus le revenu augmente, plus le taux dpargne saccrot, ce qui permet aux mnages de constituer un patrimoine. Mais le patrimoine est aussi transmis par hritage, ce qui explique les plus fortes ingalits de patrimoine parmi les 25 % de mnages ayant le plus faible revenu disponible. Document 922. Comment expliquer que les ingalits de patrimoine soient plus leves que celles des revenus ?Les ingalits de patrimoine sont plus leves que celles des revenus pour plusieurs raisons. Tout dabord, la constitution du patrimoine dpend du taux dpargne, qui slve avec le revenu (quand le revenu augmente de 10 %, lpargne slve de 14 %, ce qui correspond une lasticit de 1,4). Laccumulation du patrimoine sera donc dautant plus importante que le revenu est lev, ce qui contribue la concentration du patrimoine. Ensuite, plus le patrimoine est important, plus sa structure se modifie au profit du patrimoine finan-cier en actions (et au dtriment de la part du patri-moine immobilier et des livrets dpargne), dont le rendement est plus lev. Les ingalits de ren-dement selon la taille du patrimoine contribuent accrotre les ingalits de patrimoine. Enfin, les ingalits de patrimoine sexpliquent aussi par les ingalits de patrimoine transmis (donation, succession) et de patrimoine professionnel : les indpendants (agriculteurs, commerants, arti-

  • 207 Nathan, 2012 SES Term., coll. C.-D. chaudemaison

    ts sont connects Internet contre 64,4 % pour lensemble des personnes interroges. Les desti-nes sociales des ouvriers et des cadres sont mar-ques par une forte reproduction sociale : 52 % des fils de cadres deviennent CPIS, 46 % des fils douvriers deviennent ouvriers.On remarquera que le coefficient budgtaire loi-sirs-culture sest rduit en 2001 et 2006 pour les professions intermdiaires, les employs et les ouvriers, et quon peut le relier pour les deux der-niers groupes socioprofessionnels laugmenta-tion du poids du logement dans le budget. Ces ingalits se sont donc accrues. Document 12

    28. Calculez le gain desprance de vie en annes sur lensemble de la priode, pour les hommes et les femmes, et pour chaque sexe en fonction de la catgorie sociale. Que pouvez-vous en conclure ?Gains desprance de vie 35 ans en annes entre les priodes 1976-1984 et 2000-2008 :

    52/10 = 5,2. En effet, seulement 10 % des fils douvriers deviennent CPIS, contre 52 % des fils de cadres.27. Quels types dingalit sont ici mis en vidence ?Les ingalits mises en vidence ici sont des ingalits conomiques (de ressources ou dac-cs aux ressources), sociales et culturelles. La part consacre lalimentation se rduit quand le revenu augmente (loi dEngel), comme le montre le poids de cette dpense dans le budget des ouvriers et dans celui des cadres. Mais elle dpend aussi des modes de vie (les agriculteurs consacrent une part plus leve de leur budget lalimentation que les ouvriers). La part des d-penses loisirs-culture est corrle au revenu et, revenu gal, au capital culturel. Le pourcentage de mnages connect Internet ou ayant vu une exposition de peinture est dautant plus faible que le capital culturel est faible. Pour la connexion Internet, il existe aussi une fracture numrique (culturelle) entre gnrations : 30,7 % des retrai-

    CPIS Professions intermdiaires

    Agriculteurs Artisans commerants,

    chefs dent.

    Employs Ouvriers Ensemble

    Hommes1976-19842000-2008

    41,747,2

    40,545,1

    40,344,6

    39,644,8

    37,242,3

    35,740,9

    37,842,8

    Gains en annes 5,5 4,6 4,3 5,2 5,1 5,2 5

    Femmes1976-19842000-2008

    47,551,7

    46,451,2

    45,749,6

    4650,3

    45,649,9

    44,448,7

    4549,4

    Gains en annes 4,2 4,8 3,9 4,3 4,3 4,3 4,4

    Lcart desprance de vie 35 ans entre hommes CPIS et ouvriers (maximal en 1974-1984) sest accru entre les deux priodes, passant de 6 6,3 ans : le gain desprance de vie a plus augment chez les CPIS (+ 5,5) que chez les ouvriers (+ 5,2). Lcart desprance de vie 35 ans entre femmes CPIS et ouvrires (maximal en 1974-1984) sest rduit entre les deux priodes, passant de 3,2 3 ans : le gain desprance de vie des femmes ouvrires (+ 4,3), employes, professions inter-mdiaires a plus augment que celui des femmes CPIS (+ 4,2). On constate que les ingalits so-

    ciales desprance de vie sont plus faibles chez les femmes que chez les hommes.Lcart desprance de vie 35 ans entre hommes et femmes sest rduit entre les deux priodes, passant de 7,2 6,6 ans : le gain desprance de vie 35 ans des hommes (+ 5) a plus augment que celui des femmes (+ 4,4).Les ingalits sociales desprance de vie ont continu daugmenter chez les hommes, se sont rduites chez les femmes. Les ingalits desp-rance de vie 35 ans entre hommes et femmes se sont rduites.

  • 208 Nathan, 2012 SES Term., coll. C.-D. chaudemaison

    fessionnel des indpendants reprsente une part importante dans leur patrimoine.B. Ces ingalits de patrimoine sont sources dingalits de revenus. Celles-ci sont visibles quand on observe la dcomposition du revenu par dcile : les revenus du patrimoine et les revenus mixtes reprsentent 45,4 % du niveau de vie des 10 % des mnages les plus riches en 2008, contre de 6,2 7,6 % pour les deux premiers dciles. Les revenus des patrons propritaires des soci-ts de CAC 40 sont sans commune mesure avec ceux des patrons de PME ou des indpendants. Les ingalits de patrimoine contribuent donc au renforcement des ingalits de revenus.II. Les ingalits de patrimoine : un rle essentiel dans les ingalits socialesA. Les ingalits de patrimoine sont le rsultat de rapports sociaux, qui sappuient sur lingalit fondamentale entre dtenteurs de moyens de pro-duction dun ct et ceux qui nont que leur force de travail de lautre. Cette ingalit se reproduit dune gnration lautre avec lhritage de la proprit individuelle.B. Les ingalits de patrimoine sont en interac-tion avec dautres ingalits, rvlateur dun sys-tme dingalits : capital conomique (revenus), capital culturel et social. Les propritaires de leur logement, plus frquents chez les indpendants et CPIS, consacrent une part moindre ces d-penses au profit du poste loisirs et vacances. Les ingalits de patrimoine se sont renforces dans les annes 2000 et les ingalits pour ces postes de dpenses saccroissent au dtriment des loca-taires. Le logement, par sa qualit et sa localisa-tion, exerce des effets sur la russite des enfants : le niveau de russite des lves est corrl au prix de limmobilier. Les revenus du patrimoine sont associs des revenus levs et des modes de vie qui favorisent la constitution dun capital social, culturel et conomique.

    2. Les explications des ingalits MANUEL, PAGES 282-287

    A. lES voluTIonS dE long TERmE

    Question 14

    31. Comment pouvez-vous expliquer le fait que les ingalits au Royaume-Uni soient plus fortes que celles de la France ?

    Document 1329. Peut-on dire que les gnrations succes-sives connaissent une amlioration rgulire de leur revenu rel ?Lorsquon compare les revenus annuels des gnrations nes en 1911-1915 ceux des gn-rations suivantes jusqu celles des gnrations nes en 1941-1945, on constate une amlioration du pouvoir dachat moyen, quelque soit lge. Pour la gnration ne en 1951-1955, 25-29 ans il y a bien une amlioration du revenu rel moyen compar la gnration 1941-1945, mais cela nest pas vrifi quand elle a entre 40 et 49 ans. Pour la gnration ne en 1966-1970, les reve-nus rels moyens obtenus 25-29 ans sont plus faibles que ceux quobtiennent la gnration ne en 1951-1955 au mme ge, mais on observe une amlioration quand elle atteint 30-34 ans. Les gnrations nes aprs 1951 ne connaissent pas toujours une amlioration de leur revenu annuel moyen compar la gnration prcdente et au mme ge. Le ralentissement conomique et la monte du chmage cyclique contribuent expli-quer ce phnomne.30. La dotation plus leve en capital humain des jeunes correspond-elle une meilleure rmunration ?En gnral, lamlioration du capital humain des 25-29 ans se traduit par une amlioration de leur revenu rel annuel moyen depuis la gnration ne en 1941-1945, sauf pour la gnration ne en 1966-1970 : de 1991 1996, le chmage a t particulirement important, y compris pour les jeunes diplms. La rduction du chmage de 1997 2001 contribue une amlioration des revenus rels annuels moyens de la gnration ne en 1966-1970, quand ils ont 30-34 ans.

    Pour argumenterI. Les ingalits de patrimoine : un rle essentiel dans les ingalits conomiques.A. Elles sont le rsultat dingalits dpargne accumule, qui rsultent dingalits de revenus (le taux dpargne crot avec le niveau de revenu). Quand le montant du patrimoine des mnages slve, sa structure (livrets, immobilier, place-ments financiers) se dforme : les patrimoines les plus levs sont composs de placements finan-ciers, orients vers les actions. Le patrimoine pro-

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    aux plus pauvres, un systme de protection so-ciale plus libral.32. partir des donnes du tableau, construi-sez une courbe faisant apparatre, pour chaque pays cit, le revenu national par habi-tant (RNB/hab.) (abscisses) et le rapport inter-dcile (ordonnes).En abscisse, le revenu national/ habitant, en or-donne, le rapport D9/D1.

    Les ingalits du revenu par tte sont plus fortes au Royaume-Uni quen France, quelque soit lindicateur retenu : rapport interdcile, interquin-tile ou indice de Gini du RNB/hab. en 2008. Le RNB/hab. est plus lev au Royaume-Uni quen France, mais lIDH y est plus faible. Cela peut sexpliquer par un march du travail plus flexible, une redistribution des revenus moins favorable

    6, 1

    15, 9

    9, 1

    4, 5

    13, 8

    7, 86, 9

    11, 6

    51, 3

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000

    D 9/ D 1

    valident la courbe de Kuznets (monte des in-galits avec laccroissement du revenu par tte pour le premier pays, diminution des ingalits au-del dun niveau du niveau de revenu par tte pour le second), on remarquera que laugmenta-tion des ingalits dans les pays dvelopps nest pas explique par la courbe de Kuznets.

    Document 1735. Distinguez trois priodes dans lvolution de la part des revenus avant impts perue par les 1 % les plus riches.La part des revenus avant impts perue par les 1 % les plus riches est dau moins 18 % pour lensemble des pays considrs avant 1918. On observe une baisse de cette part jusquau milieu des annes 1970. partir de la fin des annes 1970, cette part saccrot particulirement aux tats-Unis, au Royaume-Uni, et dans une moindre mesure en Sude, en Allemagne, au Japon dans les annes 1990 et en France au cours des annes 2000.36. En vous aidant de la question de cours, expliquez comment les vnements mention-ns dans le graphique pourraient avoir contri-bu la baisse observe de la part des revenus avant impts perue par les 1 % les plus riches.

    Document 1533. En considrant la courbe construite la question prcdente, peut-on dire que la courbe de Kuznets est vrifie ? Justifiez votre rponse.On trouve bien une courbe en U invers entre 1 000 et 35 0000 $ PPA en 2008, mais au-del, pour un niveau de revenu par tte trs proche, les ingalits de revenu par tte peuvent varier fortement, comme le montre les exemples du Japon, de la France ou du Royaume. Ainsi, les pays anglo-saxons plus libraux ont un niveau dingalits de revenu par tte plus lev. Document 1634. Sur la priode 1981-2003, dans quels pays les ingalits ont-elles diminu ? Dans quels pays ont-elles augment ?Les pays o les ingalits de revenus ont dimi-nu (baisse de lindice de Gini) sont la France, le Brsil, lAfrique du Sud (donnes partielles), la Russie (donnes partielles), lInde. Les pays o les ingalits de revenus ont augment (baisse de lindice de Gini) sont les tats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, lAllemagne, lItalie et la Chine. Si les exemples de la Chine, du Brsil

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    B. lES TRAnSFoRmATIonS conomIquES

    RcEnTES

    Document 1939. Quels facteurs ont rduit la demande rela-tive de travail non qualifi par rapport au tra-vail qualifi dans les pays dvelopps ?La demande relative de travail non qualifi dans les pays dvelopps sest rduit pour trois raisons. Tout dabord, le progrs technique conomise du travail non qualifi et est associ plus souvent du travail qualifi. Ensuite, les changes inter-nationaux mettent en concurrence les salaris des pays dvelopps et ceux nettement moins bien pays des pays en dveloppement. Enfin, la demande de biens se dplace au dtriment de sec-teurs employant beaucoup de main-duvre non qualifie et au profit des biens et services nces-sitant plus de main-duvre qualifie (quand le revenu crot, la demande pour lducation et la sant augmente par exemple).40. Pourquoi la rduction de la demande rela-tive du travail non qualifi augmente-t-elle les ingalits de revenus ?La rduction de la demande relative du travail non qualifi compare celle du travail qualifi se traduit par de plus grandes difficults trouver un emploi non qualifi (offre de travail suprieure la demande de travail), un risque de chmage plus lev et/ou une pression la baisse des sa-laires. linverse, le risque de chmage est plus faible et/ou la pression la hausse des salaires plus frquente pour les travailleurs qualifis. Ces volutions diffrencies (chmage et salaires) contribuent aux ingalits de revenus. Document 2041. Rappelez ce quest une norme sociale. Quels lments du texte permettent de justi-fier le titre du document ?Une norme sociale est une rgle plus ou moins contraignante, gnralement non crite, qui fixe les conduites quune socit attend de ses membres conformment son systme de va-leurs. Les ingalits de rmunration en fonction du niveau de qualification (rgles) sont justifies par des contributions individuelles la produc-tion ingales, alors mme que cette contribution [individuelle] est gnralement inobservable, car le travail est collectif . Les carts de rmun-ration selon la qualification relve pour lauteur

    La mise en place de limpt sur le revenu en France, la suite des lois de 1914 et 1917, conduit un taux dimposition progressif avec le revenu, qui r-duit le taux dpargne du 1 % les plus riches et donc leur capacit daccumulation du patrimoine, source de revenus. Limpt sur le revenu limite donc lac-croissement des ingalits de revenus et du patri-moine. La crise de 1929 et les guerres mondiales ont entran une dprciation et une destruction du patrimoine, ce qui a contribu rduire les revenus avant impts du 1 % les plus riches, constitus par une part importantes de revenus du patrimoine. Les mesures de revalorisation des salaires sous le Front populaire ont pu affecter les profits du capital et donc les revenus de leurs propritaires. Document 1837. Quel rle le poids de lhritage joue-t-il dans les ingalits ?Plus le poids de lhritage mesur par le flux an-nuel dhritage dans le revenu national est lev, plus les ingalits de revenus et de patrimoines sont fortes. Lhritage par donation ou succes-sion entrane une ingalit cumulative : lhritage contribue laccumulation et la concentration du patrimoine au profit des plus riches travers la succession des gnrations, ce qui produit des effets de reproduction sociale (accumulation dun capital conomique, mais aussi culturel et social) et entretient lingalit des chances.38. Comment est explique la diminution du flux dhritage en pourcentage du revenu national entre 1920 et 1980, puis son augmen-tation au-del ?La diminution du flux dhritage entre 1920 et 1980 est explique tout dabord par la dpr-ciation du prix des actifs (financiers) la suite de la crise de 1929, mais aussi par la destruction du patrimoine (immobilier et productif) lie aux guerres. Lallgement des dettes, permis par lin-flation aprs la Seconde Guerre mondiale dans un contexte de croissance forte des revenus dacti-vit, a galement jou, ce qui contribue lac-croissement du patrimoine acquis en allgeant le remboursement des emprunts immobiliers par exemple. Laugmentation du flux dhritage au-del de 1980 sexplique par un ralentissement de la croissance des revenus, la dsinflation, une hausse des actifs et de leur rendement, ce qui rend plus difficile lacquisition dun logement pour les jeunes salaris.

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    Les IDE entrants ou sortants contribuent ainsi accrotre les ingalits de revenus entre les tra-vailleurs les moins qualifis et les plus qualifis dun mme pays. Document 2245. Quelle a t, en %, laugmentation relle, entre 1996 et 2007, du salaire moyen brut des 100 cadres les mieux pays de la finance en France ? des salaris les mieux pays du cinma ?Laugmentation relle du salaire moyen brut des 100 cadres de la finance entre 1996 et 2007 en % en France a t de :

    4652 288 535 257535 257

    100 = + 769,16 %.

    Laugmentation relle du salaire moyen brut des 20 personnes les mieux pays du cinma en France entre 1996 et 2007 en % a t de :

    1 042 977 700 000700 000

    100 = + 769,16 %.

    Ce document est un graphique semi-logarith-mique (voir Flash mthode 21 p. 393) : sur lordonne, un mme intervalle correspond un mme coefficient multiplicateur (de 100 000 1 000 000 , le coefficient multiplicateur est de 10 ; de 1 000 000 10 000 000 , galement) et non un mme cart en valeur absolue, comme cest le cas dans un graphique arithmtique. La pente des courbes dans un schma semi-logarith-mique permet de connatre directement lvo-lution du rythme de croissance du phnomne tudi (ce qui nest pas le cas dans un graphique arithmtique). Dans un tel graphique, une varia-tion taux constant est reprsente par une droite. De fait, la pente de la courbe des hauts salaires des top 100 cadres de la finance est plus ver-ticale que celle des top 20 du cinma , ce qui indique que la croissance des hauts salaires des premiers est plus forte sur la priode 1996-2007. Les calculs effectus confirment que la crois-sance des hauts salaires de la finance a t plus rapide que celle du cinma sur la priode 1996-2007. Lutilisation dune chelle logarithmique permet de mettre en vidence les inflexions de tendance : entre 2004 et 2007, les hauts salaires de la finance augmentent de nouveau un rythme aussi soutenu que lors de la priode de croissance conomique 1998-2001.

    dune convention , dune norme sociale.42. Quels facteurs permettent dexpliquer laugmentation des revenus financiers ?Les facteurs qui permettent dexpliquer laug-mentation des revenus financiers sont lis la libralisation financire (drglementation) et la cration des placements collectifs (SICAV, fonds de pension). Les dtenteurs dactifs finan-ciers ont ainsi t en mesure dexercer trois types de pression dans les entreprises en exigeant : 1) la stabilit des prix, 2) une forte rmunration de lpargne financire lors des conseils dadminis-tration des socits anonymes cotes en bourse (la norme des 15 % : voir dessin de Pessin), 3) en modifiant les rgles de rmunrations des diri-geants de ces socits, dsormais intresss aux bnfices par la voie des stocks options. Document 21

    43. Comment la mondialisation commerciale peut-elle contribuer une diminution des in-galits de revenus ?La mondialisation commerciale, lie la lib-ralisation du commerce (rduction des barrires protectionnistes), se traduit par des importations de produits bon march en provenance des pays en dveloppement, ce qui augmente le pouvoir dachat des consommateurs des pays dvelop-ps. Les dtenteurs de revenus les plus faibles consacrent une part plus grande la consomma-tion, et sont donc proportionnellement davantage bnficiaires de cette augmentation de pouvoir dachat, ce qui contribue rduire les ingalits de consommation.44. Pourquoi la mondialisation financire est-elle facteur daugmentation des ingalits dans les pays dvelopps ? dans les pays en dveloppement ?La mondialisation financire est facteur din-galits dans les pays dvelopps en raison des dlocalisations dactivits (IDE sortants), qui contribuent la rduction de la demande relative de travail non qualifi compar au travail quali-fi, et donc accrot les ingalits de revenus. La mondialisation financire accrot les ingalits de revenus dans les pays en dveloppement par le biais des IDE entrants (localisation de Firmes multinationales) en offrant des salaires relati-vement plus levs aux salaris relativement plus qualifis du point de vue du pays daccueil.

  • 212 Nathan, 2012 SES Term., coll. C.-D. chaudemaison

    les hommes pour trouver un emploi (taux de chmage plus lev) et diplme gal et toutes choses gales par ailleurs (contrat, dure de tra-vail, etc.), ont un niveau de salaire plus faible de 9,7 % que celui des hommes et moins de chances de devenir CPIS que les hommes du mme milieu social.Ingalits de genre ingalits de travail do-mestique : les reprsentations des rles masculins et fminins conduisent une prise en charge du travail domestique assigne aux femmes (hors bricolage) dans nos socits : repassage, par exemple et aussi prise en charge prioritaire et quotidienne des enfants.Ingalits de travail domestique ingalits de loisirs : les ingalits de travail domestiques lies aux ingalits de genre se traduisent pour les femmes actives salaries par des fortes contraintes demploi du temps et donc par un temps de loisirs plus faible que celui des hommes actifs salaris.Ingalits de genre ingalits de sant : les hommes ont une esprance de vie plus faible que celle des femmes, ce qui sexplique par le rapport au corps diffrenci selon le sexe, les reprsen-tations sexues qui conduisent des pratiques professionnelles et de loisirs comportant plus de risques pour la sant et la vie des hommes : les hommes sont surreprsents dans le BTP, o les accidents du travail mortels sont plus levs. Les reprsentations sexues se traduisent par des pratiques dangereuses plus frquentes chez les hommes que chez les femmes (usage dun deux-roues motoris, sports et activits physiques, etc.). Ainsi, la socialisation diffrencie entre les sexes se traduit pour les moins de 5 ans par des accidents domestiques et pour les adolescents par des accidents de la route qui concernent plus sou-vent les garons que les filles.b. Les flches bleues :Ingalits de logement ingalits de consom-mations : une part leve des dpenses budg-taires consacres au logement contraint les autres dpenses de consommation. Les habitants dun logement en milieu rural consomment davantage dessence pour leurs dplacements, sont plus sou-vent loigns des biens dquipements culturels et publics. Un logement de mauvaise qualit et mal isol induit une plus grande consommation dnergie.

    46. Entre 1996 et 2007, le SMIC horaire brut rel a augment de 24,5 %. Comment ces vo-lutions de salaires entre 1996 et 2007 affectent-elles les ingalits salariales ?Le SMIC horaire brut rel a augment de 24,5 % sur la priode 1996-2007, moins que les hauts salaires du cinma et des cadres de la finance. Par consquent, on peut en dduire que les in-galits se sont accrues entre le 0,01 % des salaris les mieux pays et ceux pays au SMIC temps complet. On peut aller plus loin et demander aux lves de calculer le TCAM du salaire brut rel du SMIC, du top 100 cadres de la finances et du top 20 du cinma, partir du taux de croissance global sur la priode 1996-2007.

    c. dES cAuSES SocIAlES ET PolITIquES

    Document 2347. Quest-ce que le capital culturel et le capi-tal social selon Bourdieu ? Recherchez la dfi-nition du mot homogamie .Selon Pierre Bourdieu, le capital culturel est lensemble des ressources culturelles (langage, connaissances, biens culturels et diplmes poss-ds) dont disposent les individus selon les posi-tions quils occupent dans lespace social . Le ca-pital social est lensemble des ressources sociales (rseau de relations sociales) dont disposent les individus selon les positions quils occupent dans lespace social, pour optimiser sa position pro-fessionnelle, son patrimoine, son pouvoir .Lhomogamie est le fait de choisir son conjoint dans un milieu social identique ou proche.48. Donnez des exemples permettant dillus-trer les liens reprsents par a) les flches rouges, b) les flches bleues, c) les flches vertes.a. Les flches rouges :Ingalits de genre ingalits scolaires et de capital culturel : les reprsentations des rles masculins et fminins conduisent les lves sorienter de manire diffrencie : les filles sont surreprsentes en terminale L (la littrature est associe au fminin), les garons sont surrepr-sents en terminale S (les sciences et la tech-nique sont associes au masculin). Il en rsulte une sous-reprsentation des filles dans les CPGE scientifiques et parmi les ingnieurs.Ingalits de genre ingalits face lemploi : les femmes rencontrent plus de difficults que

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    un taux de russite au bac lev et poursuivent plus souvent des tudes suprieures, linverse de ceux dun couple douvrier et demploye non qualifis.Ingalits selon lorigine sociale ingalits de patrimoine : les ingalits de capital cono-mique de la famille dorigine se traduisent par des ingalits cumulatives de patrimoine la gnration suivante (ingalit des donations, des successions). Les ingalits de capitaux culturel et social, associes aux ingalits de capital co-nomique dorigine, renforcent les ingalits de patrimoine la gnration suivante : les ingalits de patrimoine sont donc importantes entre ceux qui hritent de lentreprise familiale, peuvent suivre leurs tudes dans une facult amricaine, et ceux qui devront aider leurs parents retraits et dpendants ne disposant pas de patrimoine.49. Montrez, laide dun exemple, que la relation (1) est double sens.La consommation culturelle (livres, cours de musique, concerts, visite au muse, cours parti-culiers, ordinateur, accs Internet, etc.) au sein de la famille contribue aux ingalits de capital culturel incorpor et objectiv des enfants et aux ingalits de russite scolaire. Les ingali-ts scolaires et de capital culturel expliquent les ingalits de consommation culturelle (exposi-tion de peinture, coefficient budgtaire de loisirs et culture, connexion Internet : voir doc. 11 p. 280) : le coefficient budgtaire des dpenses de loisirs et culture slve avec le niveau de revenu (corrl au niveau de diplme) et revenu gal, en fonction du capital culturel.50. Pour un lve issu dune famille dote dun capital culturel et conomique lev, montrez comment seffectue la reproduction de sa posi-tion sociale.Un lve issu dune famille dote dun capital culturel et conomique lev a plus de chance de russir scolairement (socialisation familiale favo-rable, chambre individuel dans un quartier favo-ris, conditions matrielles favorables une bonne sant physique et psychique, etc.) et dentrer dans une filire de lenseignement suprieur slective, donc dy rencontrer sa conjointe (homogamie), ce qui contribue la reproduction sociale tant co-nomique (hritage familial des deux conjoints, niveau de revenu des deux conjoints levs lis au capital culturel et ventuellement au patrimoine professionnel, maintien dans des quartiers favo-

    Ingalits de logement ingalits de loisirs : le loisir peut tre envisag comme une dpense de temps et dargent. Les agriculteurs sont double-ment contraints par leur activit professionnelle (temps de travail lev) et leur localisation dans leurs loisirs (moins dquipements culturels et sportifs en milieu rural).Ingalits de logement ingalits de sant : une part leve du budget consacre au loge-ment peut conduire limiter dautres dpenses comme laccs aux soins dont la prise en charge collective est limite (soins dentaires). Un loge-ment de mauvaise qualit (peintures au plomb) peut entraner des maladies spcifiques, comme le saturnisme. Un sous quipement hospitalier ou son loignement gographique peuvent affecter la sant des habitants.Ingalits de logement ingalits scolaires et de capital culturel : la concentration dans un mme quartier dlves dfavoriss (ou au contraire favo-riss) se traduit par des effets de groupe ngatifs (ou positifs) qui affectent le niveau de russite, lambiance et les exigences de travail des lves, dun tablissement scolaire ou dune classe.Ingalits de logement ingalits face lem-ploi : les opportunits demplois varient selon le lieu. Laccs des transports, un logement bien situ sont des facteurs dingalits pour trouver un emploi. Certains quartiers dfavoriss peuvent tre stigmatiss et conduisent des discrimina-tions lembauche.c. Les flches vertes :Ingalits selon lorigine sociale homogamie, entre-soi : selon le milieu social dorigine et les ressources en capital conomique, social et culturel, les futurs conjoints dveloppent des gots et des pratiques dans des lieux o ils sont susceptibles de se rencontrer et de se reconnatre, par exemple les rallyes pour la haute bourgeoisie.Homogamie, entre-soi ingalits de patri-moine : le fait de choisir son conjoint dans un mme milieu social contribue au renforcement des ingalits de patrimoine : cest surtout lentre-soi des classes suprieures qui contribue lac-croissement de la concentration du patrimoine et laccroissement du prix de limmobilier dans certaines villes ou quartiers.Homogamie, entre-soi ingalits scolaires et de capital culturel : les enfants dun couple de professeurs (niveau de capital culturel lev) ont

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    par lopration de jugement social qui consiste, par le filtre des reprsentations sociales, asso-cier le masculin la technicit et au travail qua-lifi socialement valoris, et donc exclure les infirmires de cette technicit en les renvoyant des qualits inhrentes une nature fminine , fondes sur le relationnel, le soin port autrui.55. Quel tait lenjeu du mouvement social des infirmires ? travers leur slogan ni bonnes, ni nonnes, ni connes , les infirmires cherchent se faire re-connatre comme des professionnelles ayant des qualifications acquises par lenseignement et la pratique (technicit et relationnel) quil convient de rmunrer leur valeur. Elles refusent dtre identifies des bonnes (servantes corvables merci dans les familles bourgeoises qui assu-raient les soins ; notamment aux enfants) ou des nonnes (religieuses qui assuraient les soins dans les hospices sur la base dun dvouement autrui sans limites et non dans le cadre dune relation salarie), deux figures illustrant la prtendue inf-riorit professionnelle des femmes. Document 2656. De 1950 aux annes 1970, comment vo-luent les ingalits ? Pourquoi ?Les ingalits se rduisent de 1950 aux annes 1970 parce quune forte identit de classe fait de la classe ouvrire une classe en soi et pour soi , qui soppose par des grves au patronat, contraint de maintenir le compromis galitaire issu de la lutte des classes sociales (rapport de force favorable aux salaris).57. Dans les annes 2000, quel lien peut-on ta-blir entre affaiblissement de la conscience de classe et ingalits ?Laffaiblissement de la lutte des classes dans les annes 2000 (syndicalisation en baisse et diminu-tion du nombre de JINT par rapport aux annes 1970) contribuerait larrt de la rduction des ingalits, voire leur augmentation (rapport de force dfavorable aux salaris). Pour argumenterI. Les facteurs conomiquesA. volution de la demande relative du travail non qualifi en lien avec le progrs technique et la mondialisation financire (IDE sortants, dlo-calisation) et une croissance plus faible.B. Libralisation financire (et politiques de ges-

    riss) que culturel (la russite scolaire de leurs enfants est corrle au niveau de diplme de la mre et dpend aussi du lieu dhabitation). Document 2451. Sur quelle ingalit fondamentale les rapports sociaux de production capitaliste reposent-ils selon Marx ?Les rapports sociaux de production capitalistes reposent une ingalit fondamentale qui oppose les capitalistes, propritaires des moyens de pro-duction, et les salaris, qui ne possdent que leur force de travail (marchandise), quils vendent contre un salaire. Cest donc la fois une inga-lit lie la proprit des moyens de production et la division du travail qui en rsulte.52. partir des documents 23 et 24, indiquez sur quelle ingalit fondamentale reposent les rapports sociaux de sexes.Les rapports sociaux de sexes reposent sur la division sexue du travail et des fonctions entre les hommes et les femmes (assignation prioritaire des femmes au travail domestique et aux soins des enfants).53. Comment les auteurs du texte expliquent-ils la rduction, puis laugmentation des in-galits sociales depuis 1945 ?Les auteurs du texte expliquent la rduction des ingalits sociales entre 1945 et 1970 par un rap-port de forces favorable aux salaris, tant dun point de vue conomique (croissance conomique forte des trente glorieuses), social (les salaris les plus modestes se sont organiss syndicalement) que politique (reprsentation politique des ouvriers et employs, la rivalit est-ouest). Laugmentation des ingalits sociales depuis les annes 1970 sexplique par une dynamique conomique et so-ciale dfavorable : la monte du chmage et de la prcarit du travail ont affaibli les capacits dor-ganisation et de lutte des salaris, sous la pression de politiques nolibrales favorables aux milieux industriels et financiers (modification du partage de la valeur ajoute au profit des actionnaires). Document 2554. Comment, selon le texte, est explique la moindre valeur reconnue au capital humain des infirmires ?La moindre valeur reconnue au capital humain des infirmires (formation de 3 ans assimile au niveau bac + 2 dans les classifications) sexplique

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    2. Rdigez une phrase permettant de com-prendre la signification du rapport interdcile (D9/D1) des revenus des mnages.Le rapport interdcile (D9/D1) des revenus des mnages est un coefficient multiplicateur qui indique combien reprsente le revenu minimum des 10 % de mnages les plus riches, compar au revenu maximum des 10 % de mnages les plus pauvres.3. En utilisant la dfinition donne dans le document 1, et partir des donnes du docu-ment 2, calculez la disparit absolue et relative des salaires des cadres compars ceux des ouvriers en 2008.Disparit absolue des salaires des cadres com-pare celle des ouvriers en 2008 : 38 880 - 13 630 = 25 260 Le salaire moyen dun cadre est plus lev de 25 260 que celui dun ouvrier en 2008 en France.Disparit relative des salaires des cadres compa-re celle des ouvriers en 2008 :

    38 88013 630

    = 2,85

    Le salaire moyen dun cadre est 2,85 fois plus lev que celui dun ouvrier en 2008 en France. Document 34. Donnez la dfinition du salaire mensuel net.Le salaire mensuel net est le salaire brut mensuel moins les cotisations sociales salariales.5. Rdigez une phrase permettant de com-prendre les deux donnes en rouge.En 2008, 50 % des hommes salaris recevaient un salaire net mensuel infrieur 1 734 en France selon lInsee. En 2008, 50 % des femmes sala-ries recevaient un salaire net mensuel infrieur 1 517 en France selon lInsee.6. Calculez, pour les hommes et pour les femmes, les rapports interdciles suivants : D9/D1, D5/D1, D9/D5.

    tion des rmunrations des dirigeants des grandes socits et des traders).II. Les facteurs sociauxA. Rduction des ingalits permise par la dyna-mique de croissance, une forte inflation est asso-cie une reprsentation syndicale et politique de la classe ouvrire : les ingalits de patri-moine et les flux dhritage taient plus faibles quaujourdhui. Avec la monte du chmage et la dsindustrialisation, leur capacit dorganisa-tion, leur identit de classe et la lutte des classes saffaiblissent.B. On assiste un changement de norme sociale : les carts de rmunration levs sont justifis au nom du mrite et de lefficacit. Les politiques li-brales, sous la pression des milieux industriels et financiers, rduisent limpt progressif, limpt sur les socits (politiques moins redistributives), ce qui contribue laugmentation des ingalits de patrimoine, de revenus et aux ingalits so-ciales devant lducation, le logement.

    Travaux dirigs : mesurer et reprsenter les ingalits de revenus

    MANUEL, PAGES 288-289

    Td 1 : lA mESuRE dES IngAlITS dE REvEnuS

    Documents 1 et 21. En quoi le revenu, le salaire ou le patri-moine sont-ils des variables continues ?Le revenu, le salaire et le patrimoine sont des va-riables continues, dans la mesure o ils peuvent prendre un nombre infini de valeurs en monnaie. Si habituellement on ne retient que deux dci-males, on groupe les donnes dans des inter-valles de classe ou tranche de revenus, de salaires ou de patrimoines (de 1 000 2 000 , par exemple) permettant de les classer par ordre laide dune mme unit montaire.

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    Cette srie ne permet pas de mesurer toutes les ingalits de salaires entre les hommes et les femmes parce quelle ne prend en compte que les temps complets, ce qui carte par exemple les temps partiels, plus frquents chez les femmes que chez les hommes. Le revenu salarial par comparaison prend en compte le temps partiel et le nombre de journes rmunres, qui varie en fonction des priodes de chmage. Le risque de chmage est plus lev chez les femmes que chez les hommes.9. Calculez la disparit de salaires moyens et mdians des hommes par rapport aux femmes. Quelle analyse pouvez-vous faire de vos rsultats ?

    7. Quelle analyse pouvez-vous en faire ?On constate que les ingalits de salaires sont plus fortes au sein de la population des hommes (D9/D1 = 3,04) quau sein de la population des femmes (D9/D1 = 2,58). Les ingalits sont plus fortes parmi les 50 % de salaris les mieux rmu-nrs que parmi les 50 % de salaris les moins bien rmunrs (D9/D5>D5/D1), plus pour les hommes (2,05>1,48) que pour les femmes (1,81>1,42). 8. Cette srie permet-elle de mesurer toutes les ingalits de salaires entre les hommes et les femmes ?

    Rapports entre dciles de salaires D9/D1 D5/D1 D9/D5

    Hommes3 5631 170

    = 3,04 1 7341 170

    = 3,48 3 5631 734

    = 2,05

    Femmes2 7541 064

    = 2,58 1 5171 064

    = 1,42 2 7541 517

    = 1,81

    Salaires moyens Salaires mdians

    cart des salaires hommes-femmes en euros 2219 - 1795 = 424 1734 - 1517 = 217

    Rapport des salaires hommes-femmes2 2191795

    = 1,23 1 7341 517

    = 1,14

    On constate que les carts de salaires moyens hommes-femmes sont plus levs que ceux de salaires mdians hommes-femmes, ce qui est le cas galement quand on calcule le rapport des salaires moyens hommes-femmes et celui des salaires mdians hommes-femmes. Les dispa-rits de salaires hommes-femmes, mesures par les salaires mdians, sont plus faibles que celles mesures par les salaires moyens : les salaires moyens des hommes sont plus tirs par le haut mme sils sont plus nombreux que ceux des femmes. Lcart entre salaire moyen et mdian chez les femmes est de 278 , contre 485 chez les hommes. On trouve ici la confirmation des ingalits salariales plus fortes entre hommes et femmes en haut de la hirarchie salariale : pla-fond de verre dune part, qui empche les femmes daccder aux postes de direction/dencadrement,

    et dautre part cart de niveau de rmunration salariale, plus lev entre hommes et femmes quand on slve dans la hirarchie.10. Les volutions salariales de 2007 2008 sont-elles en mesure de rduire les ingalits de salaires au sein de chaque population ? entre les deux sexes ?Au sein de la population des hommes salaris, laugmentation relle en % entre 2007 et 2008 est plus leve au seuil des 10 % de salaris les moins bien rmunrs (+1,1 %) quau seuil des 10 % de salaris les mieux rmunrs. Le rapport interdcile D9/D1 en 2008 est donc plus faible quen 2007 : les ingalits mesures par cet indi-cateur se seront donc rduites.Au sein de la population des femmes salaries, le rythme de croissance relle des salaires est le mme aux deux extrmits de la hirarchie (D1

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    4. Calculez le niveau de vie dun mnage ayant un revenu mensuel de 4 000 pour chacun des trois cas de la question prcdente.Niveau de vie mensuel dune personne seule = 4 000/1 = 4 000 euros de revenu disponible par UC. Niveau de vie mensuel dun couple = 4 000/1,5 = 2 666,66 euros de revenu disponible par UC. Un couple avec deux enfants de 10 et 16 ans = 4 000/2,3 = 1 739,13 euros de revenu disponible par UC. Document 25. Donnez la dfinition du patrimoine.Le patrimoine brut des mnages est lensemble des actifs financiers (compte courant et dpargne, obligations, actions, etc.) et des actifs non finan-ciers (rsidence principale, placements immobi-liers, etc.) des mnages. Le patrimoine net des mnages est gal au patrimoine brut moins le passif des mnages (dettes, emprunts, etc.).6. Rdigez une phrase prsentant la significa-tion des deux points Z et X.Le point Z est sur la droite dquirpartition : si le niveau de vie des mnages tait gal, 30 % des mnages recevraient 30 % de la masse du niveau de vie (RDB/UC) total.Le point X est sur la courbe de rpartition du niveau de vie (RDB/UC) : 50 % des mnages les plus pauvres se partagent 30 % de la masse de niveau de vie total., ce qui signifie que 50 % de mnages les plus riches se partagent les 70 % de la masse du niveau de vie total en 2008.7. Quelle part du patrimoine et du niveau de vie total est dtenue par les 10 % les plus riches ?W = D9 du niveau de vie. On remarque quen 2008, 90 % des mnages les plus pauvres se par-tagent environ 75 % de la masse du niveau de vie total : on en dduit que les 10 % de mnages les plus riches se partagent donc 25 % de la masse du niveau de vie total.Y = D9 du patrimoine total (brut). On remarque que 90 % des mnages les plus pauvres se par-tagent environ 54 % de la masse du patrimoine brut total en 2004 : on en dduit que les 10 % de mnages les plus riches se partagent 46 % du patrimoine brut total.8. Comparez les ingalits de niveaux de vie et de patrimoine en utilisant le graphique et en calculant lindice de Gini laide des car-

    et D9) : 0,6 %. Les ingalits mesures par lindi-cateur D9/D1 seront donc inchanges.Entre les deux sexes, les ingalits de salaires nets temps complets devraient crotre en 2008 par rapport 2007, puisque les salaires rels nets masculins temps complet ont augment plus vite en moyenne que les salaires rels nets fmi-nins temps complet sur un an : 0,9 % pour les hommes contre 0,5 % pour les femmes.Td 2 : unE REPRSEnTATIon gRAPHIquE dES

    IngAlITS

    Document 11. Dfinissez les termes souligns.Lensemble des mnages regroupe les mnages ordinaires et les mnages collectifs (population vivant dans des institutions : maison de retraite, prisons, etc.). Un mnage ordinaire runit len-semble des occupants dun mme logement for-mant une unit de consommation. Il peut tre constitu dune famille nuclaire, monoparentale, dun couple sans enfants, dune personne seule, de cohabitants, dune famille complexe (parents, grands-parents, petits enfants, etc.).Revenu disponible total = revenu primaire (= sa-laires + revenus mixtes + revenus du patrimoine) + prestations sociales [impts directs et cotisa-tions sociales].2. Donnez des exemples dconomies dchelle lies la vie en couple ou en groupe.conomies dchelle lie la vie en groupe : le fait de partager une mme cuisine (four, rfri-grateur, WC) dans le mme appartement repr-sente un bien collectif au mnage. Quand la taille du groupe augmente, jusqu un certain seuil, il nest pas ncessaire den avoir un deuxime. Ainsi, vivre en couple et en groupe cote moins cher parce quune partie de la consommation peut tre collective : cest le cas galement quand le couple partage la mme chambre. Les conomies dchelle peuvent provenir du fait que la quantit achete plus leve peut permettre dobtenir un prix plus faible : cest le cas pour le format fami-lial des yaourts, lessive, etc.3. Indiquez combien dunits de consommation reprsentent : a. une personne seule, b. un couple, c. un couple ayant deux enfants de 10 et 16 ans.Une personne seule = 1UC. Un couple = 1+ 0,5 = 1,5 UC. Un couple avec deux enfants de 10 et 16 ans = 1+ 0,5 + 0,3 + 0,5 = 2,3 UC.

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    ingale des ressources matrielles, sociales, culturelles et politiques au sein de la socit et le produit de cette socit. Or, nos socits dve-loppes dmocratiques reposent sur des valeurs dgalit et ne peuvent durablement, sans dom-mage pour leur cohsion, laisser les ingalits crotre ou se maintenir. Pour Kuznets, les inga-lits devaient se rduire avec laccroissement du niveau de vie dans les pays dvelopps. Comment expliquer dans ces conditions que les ingalits se soient maintenues dans les pays dvelopps ?I. Les raisons conomiquesA. Les transformations conomiques rcentes favorisent la monte des ingalits de revenus et de patrimoine dans les pays dveloppsLe progrs technique est biais au dtriment des salaris les moins qualifis : la moindre demande relative de travail peu qualifi se traduit par un taux de chmage plus lev et des volutions de salaires moins favorables pour ces salaris.La mondialisation financire et la libralisation des marchs financiers (placements collectifs) favorisent une rmunration du capital leve et contribuent la mise en place de politiques de r-munration salariale individuelle en fonction des rsultats. Ainsi, le 1 % des mnages les plus riches aux tats-Unis a captur 52 % de croissance co-nomique sur la priode 1993-2008. On retrouve galement en France un partage ingal de la crois-sance sur la priode 1998-2006 (doc. 2 et 3).B. que les politiques redistributives attnuent de manire ingale et insuffisanteLa contribution des autres facteurs (dmocratie, sant, ducation) ne compense pas la monte des ingalits de revenus primaires. Selon les modles dtat-providence, les ingalits aprs redistribu-tion sont plus ou moins fortes (doc. 1, 2 et 3).Les politiques plus librales, en particulier aux tats-Unis partir des annes 1980, se sont tra-duites par des ingalits plus fortes avant mais aussi aprs redistribution : la progressivit de limpt sur le revenu a t rduite dans de nom-breux pays. Ce qui a contribu la reconstitution de fortes ingalits de patrimoine : 10 % des m-nages amricains les plus riches dtiennent 71 % du patrimoine net (doc. 1).II. Les raisons sociales et politiquesA. Les ingalits sociales se cumulent et se reproduisent

    reaux (rappel : lindice de Gini est gal au rap-port entre la surface comprise entre la diago-nale [OA] et la courbe de Lorenz, et celle du triangle OAC). Comment pouvez-vous expli-quer ces diffrences ?On remarque que la courbe de Lorenz du niveau de vie est plus proche de la droite dquirpar-tition que celle du patrimoine : les ingalits de patrimoine sont donc plus fortes que les ingali-ts de niveau de vie, ce qui est confirm par le calcul du coefficient de Gini (= nombre de car-reaux compris entre la droite dquirpartition et la courbe de Lorenz divis par le nombre de carreaux sur le triangle OAC) :coefficient de Gini du niveau de vie = 8 carreaux environ/50 carreaux = 0,16 ;Coefficient de Gini du patrimoine brut = 30 car-reaux environ/50 carreaux = 0,6.Plus le coefficient de Gini est proche de 0, plus les ingalits sont faibles ; plus le coefficient de Gini est proche de 1, plus les ingalits sont fortes. On vrifie que : 0 < indice de Gini du ni-veau de vie < indice de Gini du patrimoine brut < 1 (voir Flash mthode p 384).On peut expliquer les ingalits plus fortes de patrimoine que celles des revenus par le rle du taux dpargne, qui crot avec le revenu pour constituer un patrimoine, par le rle de lhritage, qui contribue la concentration du patrimoine, et par la modification de la structure du patrimoine, quand celui-ci crot au profit des revenus finan-ciers (plus rmunrateurs et moins imposs que les autres revenus).

    Sujets Bac MANUEL, PAGES 293-295

    dISSERTATIon

    Depuis la crise financire, nombre de gouverne-ments ont affich la volont de rduire les revenus des dirigeants de grandes socits publiques, ou dpendants des commandes publiques, au nom des valeurs de justice sociale : les ingalits co-nomiques parce quelles traduisent des carts de situation entre individus au regard du revenu, de la dotation en capital physique, financier, humain ou de laccs certaines prestations alloues par le march ou ltat ; mais aussi sociales, parce quelles sont la consquence dune distribution

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    a contribu les renforcer. Faut-il penser comme Louis Chauvel que la remonte des ingalits pourrait favoriser la reconstitution dune forte identit de classe, qui permettrait dans le cadre de luttes sociales de rduire les ingalits ?

    PREuvE comPoSE

    Partie 1 : mobilisation de connaissances

    question 1

    Les ingalits de salaires sont lies des fac-teurs conomiques et sociaux. Les disparits de salaires nets mensuels selon lge, la catgorie sociale, le sexe, peuvent sexpliquer par des in-galits de capital humain (capacits physiques et intellectuelles du travailleur qui sont fonction du niveau de diplme, de lexprience, de la forma-tion) : dans une conomie de march, une produc-tivit du travail plus leve justifie une meilleure rmunration salariale horaire. Elles sont lies aussi la dure du travail (temps complet, partiel, heures supplmentaires). Les ingalits salariales entre les branches sont lies lvolution des emplois offerts et demands, la dynamique de la production et de la productivi-t. Les ingalits de revenus salariaux dpendent aussi des priodes de chmage du salari.Les ingalits de salaires dpendent galement de la capacit ingale (selon la branche, la taille de lentreprise, la priode, le groupe professionnel) faire entendre par des luttes ou lors des ngocia-tions, des revendications salariales portes par les syndicats de salaris et les partis politiques. Les ingalits de qualification sont aussi construites socialement par des reprsentations et des normes sociales : les reprsentations sexues des quali-ts professionnelles, des emplois et des salaires expliquent que les qualifications des femmes soient moins bien reconnues, que leur salaire en soit affect et quelles aient des volutions de carrires moins favorables que les hommes, diplme gal et toutes choses gales par ail-leurs. Ainsi, les ingalits de salaires peuvent aussi tre le rsultat de discriminations. Suivant les priodes, en fonction du rle que les citoyens entendent faire jouer ltat pour rduire ou non les ingalits de salaires (norme de justice) avant impt (rglementation, revalorisation du salaire minimum, cart de salaire maximum dans les en-treprises publiques) et aprs impt, les ingalits de salaires seront plus ou moins fortes.

    Les ingalits conomiques sont aussi des in-galits sociales, qui entretiennent des relations entre elles et se cumulent : un capital culturel (Bourdieu) faible se traduit par une rmunra-tion faible, un emploi douvrier ou demploy, un risque plus lev face au chmage, laccs un logement dans un quartier dfavoris, une esp-rance de vie moins longue (doc. 4).Ces ingalits sociales se reproduisent : un enfant de cadre a 9,16 fois plus de chances dtre inscrit dans une cole dingnieurs quun fils douvrier. La transmission familiale du capital culturel et conomique dune gnration lautre contribue au maintien des ingalits. Plus le patrimoine est concentr, plus lhritage transmis joue un rle important. Lhomogamie renforce aussi les in-galits lies lorigine sociale (doc. 4).B. Leur volution dpend du rapport des forces sociales et politiquesLes luttes sociales et politiques ont contribu la rduction des ingalits sociales par la mise en place de politiques redistributives. Ainsi la Sude, dont le modle dtat-providence repose sur lgalit des citoyens et laccs des services gratuits pour tous, reste un des pays dvelopps o les ingalits aprs redistribution sont parmi les plus faibles. Le taux de syndicalisation y est plus lev et les femmes y sont mieux reprsen-tes parmi les reprsentants lus quen France (doc. 1 et 4).La crise conomique et lchec des luttes sociales ont contribu au dclin de la syndicalisation et de la conscience de classe ouvrire. De fait, la probabilit pour un ouvrier dtre reprsent par ses pairs est aujourdhui quasiment nulle : les ingalits de reprsentation lAssemble natio-nale selon le milieu social sont trs fortes. Pour Chauvel, cest un facteur qui contribue au main-tien ou laccroissement des ingalits sociales et conomiques : un discours et des politiques librales ont contribu ainsi la mise en place dune norme dingalits plus leve (doc. 4).Le maintien des ingalits sexplique la fois par la dynamique du march et des politiques publiques de redistribution. Ces dernires ne par-viennent pas contrer les ingalits sociales qui se cumulent et se reproduisent par la transmis-sion familiale des capitaux conomique, cultu-rel, social. La crise conomique, en affectant les luttes sociales et politiques contre les ingalits,

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    lensemble des mnages : le salaire (chmage inclus) reprsente les deux tiers du niveau de vie moyen et les impts directs slvent moins 15,1 %.La structure du revenu disponible selon le niveau de vie permet de rendre compte des ingalits de revenus. Les 10 % de mnages les plus riches (suprieur au dcile 9) ont un niveau de vie envi-ron 7 fois plus lev que celui des 10 % les plus pauvres (infrieur au dcile 1). On observe que la structure de leur revenu est nettement diff-rente. Les 10 % de mnages ayant le niveau de vie le plus faible ont une part des revenus pri-maires faible dans leur revenu disponible par UC. Dune part, le chmage, le travail temps partiel peuvent lexpliquer : les salaires (chmage inclus) nen reprsentent que 38,8 %, contre 36,3 % pour les prestations sociales hors retraites et chmage en % de leur niveau de vie. On remarque que la part des salaires (chmage compris) dans le niveau de vie crot avec le niveau de vie jusquau dcile 8 et la diminution de la part des presta-tions sociales. Chez les 10 % de mnages les plus riches, les revenus du patrimoine et les revenus mixtes des indpendants reprsentent une part nettement plus leve (respectivement 29,1 % et 15,7 %) compare lensemble des mnages (respectivement 12,5 % et 6,5 %). Le patrimoine professionnel des indpendants et le patrimoine financier jouent un rle important dans les hauts revenus, mais diminue ensuite pour cette raison. La structure des revenus rend compte des inga-lits de revenus : part rduite des revenus du tra-vail (faible activit et chmage) et part leve des prestations sociales sous conditions de ressources pour les plus pauvres sopposent la part leve des revenus du patrimoine et des revenus mixtes chez les plus riches, qui ont aussi des salaires plus levs. Partie 3 : Raisonnement sappuyant sur un dossier documentaire

    Les ingalits hommes-femmes se manifestent dans les sphres, professionnelle, domestique et du pouvoir. Comment les expliquer ?I. Les ingalits de rmunrations salariales hommes-femmes peuvent sexpliquer par la divi-sion sexue du travail (domestique et profession-nelle) : les femmes actives consacrent un temps professionnel plus faible au profit du travail domestique (cest linverse pour les hommes).

    question 2

    Les ingalits de patrimoine (financier ou non) sont centrales pour expliquer les ingalits co-nomiques et sociales. La concentration du patri-moine est le rsultat dingalits cumules des revenus aprs redistribution : laccumulation du patrimoine slve avec le revenu, en raison dun taux dpargne croissant avec le revenu (lasti-cit de lpargne par rapport au revenu estime 1,4 en France). Ces ingalits de patrimoine produisent des ingalits de revenus : plus le patrimoine est important plus les revenus sont levs (dautant que le taux de rendement slve avec le stock de capital dtenu) et plus la part des revenus financiers slve dans le total des reve-nus. Les ingalits de patrimoine (professionnel, des patrons propritaires de grandes socits) tendent se reproduire en raison de lhritage et de lhomogamie sociale. Un patrimoine im-mobilier contribue galement la reproduction des ingalits sociales : la taille du logement, sa qualit, sa localisation dans un quartier favoris socialement et o le niveau de russite scolaire est lev jouent un rle dans la russite scolaire des enfants. Le capital conomique peut tre converti en capital culturel (cours particuliers, tudes ltranger) et permet aussi dentretenir un capital social qui permettra de valoriser le capital conomique. Partie 2 : tude dun document partir de lenqute revenus fiscaux et so-ciaux , complte par des donnes sur les pres-tations sociales (Cnaf, cnav), lInsee prsente les composantes du niveau de vie (revenu disponible par unit de consommation) non nul par intervalle de 10 % des mnages (non tudiants), classs par ordre croissant de niveau de vie, et leur montant annuel moyen en euros. Le revenu disponible est gal aux revenus primaires (salaires, revenus mixtes des indpendants, revenus du patrimoine), auxquels sajoutent les prestations sociales (ch-mage, retraites, prestations sociales, prime pour lemploi) et auxquels on retire les impts directs et les cotisations sociales. Le document prsente les revenus primaires nets des cotisations sociales et ajoute les prestations chmage au salaire, ce qui peut contribuer rduire le poids des pres-tations sociales reues dans le niveau de vie des 10 % de mnages les plus pauvres. La dernire colonne indique la dcomposition moyenne de

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    thmatiques et ensuite le choix des filires, puis les mtiers dits fminins et masculins.III. Ces prjugs contribuent maintenir des rapports de domination (le fminin est associ une valeur moindre que le masculin, les femmes effectuent une double journe de travail), diffi-ciles remettre en cause, qui trouvent une traduc-tion au sein de la famille, du travail, mais aussi dans la sphre des pouvoirs conomique (diri-geants), politique et syndical. Ainsi il reste un cart de 9,7 % entre les salaires horaires hommes et femmes ne pouvant pas tre expliqu par des diffrences de structure (diplme, exprience professionnelle, etc.) ou de dure de travail. La lutte effective contre les discriminations sexues, les violences sexuelles supposent des lois contrai-gnantes et une volont politique pour les faire appliquer. Or, les femmes sont sous-reprsentes parmi les dputs. De fait, la loi sur la parit de 1999 repose sur la volont des partis politiques pour le mode de scrutin uninominal et la limita-tion du cumul des mandats. De mme, les lois sur lgalit professionnelle entre les hommes et les femmes sont peu contraignantes et les services la petite enfance ne relvent pas dune prise en charge publique et sont renvoys ainsi la sphre domestique par les femmes.

    Les femmes consacrent davantage de temps lducation et aux soins des enfants (doc. 2). Leffet du temps partiel, des heures supplmen-taires et des primes expliqueraient la moiti de lcart moyen de salaires entre les hommes et les femmes (doc. 1).II. Cette division du travail, facteur dingali-ts de rmunration, de travail domestique et de loisirs entre les hommes et les femmes, apparat comme le fruit dune socialisation diffrencie. Ds la naissance, puis lcole, les filles ne sont pas duques comme les garons : obissance, sociabilit, disponibilit et attention aux autres pour les filles, autonomie, comptition, force physique pour les garons. Les parents, les ensei-gnants ne se comportent pas de la mme manire et nont pas les mmes attentes leur gard. Cette intriorisation des diffrences seffectue travers les interactions (parents-enfants, groupe des pairs, enseignants-lves, etc.) qui transmettent et reproduisent les strotypes sexus associant les filles au rose, des couleurs ples et des espaces privs, et les garons des espaces publics : jouets, manuels scolaires, etc. (doc. 3). Ces strotypes imprgnent les comportements et expliquent le choix des matires, les rsultats scolaires ingaux selon le genre en lecture et ma-