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“Tôt ou tard, un homme découvre qu'il est le maître jardinier de son âme, le directeur de sa vie.” James Allen La bio, pourquoi pas moi ? Comme de nombreux collègues paysans bio, j’ai d’abord été agriculteur conventionnel puis un jour, au gré de rencontres, d’expériences de vie, j’ai commencé à me poser la question : La bio ? pourquoi pas moi… La réflexion a mûri en même temps que je voyais des producteurs bio améliorer leur système, leurs techniques et gagner en bien-être et en fierté dans leur travail au quotidien. Autour de moi, j’ai vu les mêmes interrogations naître dans des collectivités territoriales, dans des cantines scolaires, dans des restaurants, dans des magasins alimentaires, chez des consommateurs… Oui, la bio, pourquoi pas moi ? Depuis une dizaine d’années, l’agriculture bio- logique a pris une nouvelle dimension. D’un phénomène trop longtemps jugé marginal et réservé à quelques agriculteurs et consomma- teurs en quête de pureté environnementale, elle a gagné en légitimité. Elle a prouvé sa per- formance technique, ses apports agrono- miques, son impact positif sur l’environnement et la qualité de l’eau, ses dimensions sociale et territoriale. D’abord sur les fermes, en redon- nant à l’agriculteur une autonomie dans ses techniques de production et dans la valorisa- tion de ses produits. Dans les cantines, où elle a permis aux cuisiniers de renouer avec le goût, la qualité et la saisonnalité des aliments pour apporter une alimentation saine et nutritive aux enfants. Sur les communes, où les dynamiques d’installation ont aussi revitalisé des bourgs en recréant des magasins de proximité. Dans les assiettes des consommateurs qui découvrent encore chaque jour les bienfaits d’une alimen- tation exempte de produits chimiques de syn- thèse et d’OGM, le plus souvent produite loca- lement. Car se poser la question de la bio, pourquoi pas moi ? c’est découvrir que la bio est aujourd’hui accessible à tous et partout. Pourvu que l’on sache où regarder et vers qui se tourner. La bio est aujourd’hui accessible d’abord grâce à la vulgarisation, la diffusion large et la recherche continue sur les techniques en bio, toutes portées par les structures de développe- ment tel que le réseau GAB-FRAB en Bretagne et illustrées par la richesse des conférences et animations proposées lors de La Terre est notre métier. Elle l’est aussi grâce aux élus qui font le pari de développer les installations et les syner- gies entre leurs terres agricoles et le tissu social et économique de leur territoire. Elle l’est enfin, grâce aux citoyens, cuisiniers, entrepreneurs, consommateurs ou militants associatifs qui voient dans l’agriculture biologique, et la construction de ses filières, une opportunité de consolider un modèle social, écologique et soli- daire qui profite au plus grand nombre. Pour aujourd’hui et pour demain. Pour tout cela, merci à tous ceux qui font la bio aujourd’hui. N’hésitez pas à venir rencontrer ses plus audacieux représentants les 11, 12 et 13 octobre à “La Terre est notre métier” *. Et n’hésitez plus à vous demander : La bio, pourquoi pas moi ? Jean-Paul Gabillard, maraîcher à Saint-Grégoire, président de la FRAB Bretagne * www.salonbio.fr salon des professionnels du bio à Guichen (35). Evaluation des stades de compostage par la méthode des cristallisations sensibles Objectifs du compostage L’entretien de la fertilité des sols est la démarche première de tout agriculteur digne de ce nom. Dans les approches biologiques et bio-dynamiques, on part du principe qu’il faut entretenir ou augmenter le taux d’humus, et l’apport de compost est la voie royale pour y arriver. Humus et compost paraissent ainsi être deux mots “magiques” qui sont réputés résoudre tous les problèmes de fertilité. Malheureusement, sur le terrain, tout n’est pas aussi facile et force est de constater qu’il existe parfois des problèmes de fertilité et de rende- ment, même sur des parcelles en bio-dynamie. On ne peut donc se contenter de la magie et il faut creuser de façon rationnelle, objective et conforme à la nature, les processus à l’œuvre dans l’humus et dans le compost. La notion d’humus et de taux d’humus est uni- versellement admise en agronomie mais on en a trop souvent une vision statique et monoli- thique. Certains sols relativement pauvres en humus s’avèrent fertiles alors que d’autres, abondamment pourvus, se montrent peu pro- pices à la culture. Ce sont en fait la conjonction de bonnes conditions de milieu et de matières organiques facilement décomposables qui garantissent une bonne fertilité. On peut rappro- cher ce constat agronomique de la remarque que fait Rudolf Steiner dans la 4 ème conférence du Cours aux Agriculteurs pour introduire la notion de fumure : “Dans la terre, il faut qu’une quantité suffisante de déchets organiques soit amenée à une décomposition assez avancée pour que la terre en soit véritablement vivifiée comme il convient.” Ce n’est pas l’humus stable qui est important mais le processus de décomposition des matières organiques par l’activité microbienne du sol. L’humus stable apparaît alors comme le reliquat non attaquable par l’activité microbien- ne, ce qui explique que l’on peut avoir des sols riches en humus et peu fertiles. L’activité micro- bienne est l’acteur de la décomposition mais surtout le “profiteur” de cette décomposition, comme un troupeau de vaches qui mangent l’herbe d’une prairie. Ce ne sont pas les vaches qui améliorent la qualité de l’herbe ou la fertilité du sol mais bien les vaches qui profitent plus ou moins de la plus ou moins bonne qualité de l’herbe. Le compostage est-il alors d’une quelconque uti- lité dans le processus d’humification ? Son utili- té est avérée dans la mesure où le compost amorce et facilite le processus de décomposition qui doit avoir lieu dans le sol, pour que l’activité microbienne du sol en profite. Comme le dit Rudolf Steiner, “il faut acquérir une relation personnelle avec la fumure et notamment avec le travail de la fumure”. Le compostage en tas jusqu’au stade compost mûr, habituellement préconisé, a déjà réalisé la plus grande partie de la décomposition mais s’est ainsi substitué à ce qui aurait “profité” au sol. Le compost mûr a ainsi perdu son potentiel de fumure “vitalisante” et ne fait qu’apporter de édito Octobre 2013 183 B Arb o io Infos jean-luc petit chemin Pimayon 04100 Manosque 09 77 58 11 00 [email protected] www.arbobio.com ISSN : 2261-9658

183 io Infos - arbobio.com les abi 2013/ABI-183-oct2013.pdf · p icsà lau tr . C onf j de bonnes ... La structure “nidatoire” signifie que le produit est encore immature mais

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“Tôt ou tard, un homme découvre qu'il est le maîtrejardinier de son âme, le directeur de sa vie.”James Allen

La bio,pourquoi pas moi ?

Comme de nombreux collègues paysans bio,j’ai d’abord été agriculteur conventionnel puisun jour, au gré de rencontres, d’expériences devie, j’ai commencé à me poser la question : Labio ? pourquoi pas moi… La réflexion a mûrien même temps que je voyais des producteursbio améliorer leur système, leurs techniques etgagner en bien-être et en fierté dans leur travailau quotidien.Autour de moi, j’ai vu les mêmes interrogationsnaître dans des collectivités territoriales, dansdes cantines scolaires, dans des restaurants,dans des magasins alimentaires, chez desconsommateurs… Oui, la bio, pourquoi pasmoi ?Depuis une dizaine d’années, l’agriculture bio-logique a pris une nouvelle dimension. D’unphénomène trop longtemps jugé marginal etréservé à quelques agriculteurs et consomma-teurs en quête de pureté environnementale,elle a gagné en légitimité. Elle a prouvé sa per-formance technique, ses apports agrono-miques, son impact positif sur l’environnementet la qualité de l’eau, ses dimensions sociale etterritoriale. D’abord sur les fermes, en redon-nant à l’agriculteur une autonomie dans sestechniques de production et dans la valorisa-tion de ses produits. Dans les cantines, où ellea permis aux cuisiniers de renouer avec le goût,la qualité et la saisonnalité des aliments pourapporter une alimentation saine et nutritive auxenfants. Sur les communes, où les dynamiquesd’installation ont aussi revitalisé des bourgs enrecréant des magasins de proximité. Dans lesassiettes des consommateurs qui découvrentencore chaque jour les bienfaits d’une alimen-tation exempte de produits chimiques de syn-thèse et d’OGM, le plus souvent produite loca-lement.Car se poser la question de la bio, pourquoi pasmoi ? c’est découvrir que la bio est aujourd’huiaccessible à tous et partout. Pourvu que l’onsache où regarder et vers qui se tourner.La bio est aujourd’hui accessible d’abord grâceà la vulgarisation, la diffusion large et larecherche continue sur les techniques en bio,

toutes portées par les structures de développe-ment tel que le réseau GAB-FRAB en Bretagneet illustrées par la richesse des conférences etanimations proposées lors de La Terre est notremétier. Elle l’est aussi grâce aux élus qui font lepari de développer les installations et les syner-gies entre leurs terres agricoles et le tissu socialet économique de leur territoire. Elle l’est enfin,grâce aux citoyens, cuisiniers, entrepreneurs,consommateurs ou militants associatifs quivoient dans l’agriculture biologique, et laconstruction de ses filières, une opportunité deconsolider un modèle social, écologique et soli-daire qui profite au plus grand nombre. Pouraujourd’hui et pour demain.Pour tout cela, merci à tous ceux qui font la bioaujourd’hui. N’hésitez pas à venir rencontrerses plus audacieux représentants les 11, 12 et13 octobre à “La Terre est notre métier” *.Et n’hésitez plus à vous demander : La bio,pourquoi pas moi ?

Jean-Paul Gabillard,maraîcher à Saint-Grégoire,

président de la FRAB Bretagne* www.salonbio.fr

salon des professionnels du bioà Guichen (35).

Evaluation des stadesde compostagepar la méthode descristallisationssensiblesObjectifs du compostageL’entretien de la fertilité des solsest la démarche première de toutagriculteur digne de ce nom.Dans les approches biologiqueset bio-dynamiques, on part du principequ’il faut entretenir ou augmenter letaux d’humus, et l’apport de compostest la voie royale pour y arriver.

Humus et compost paraissent ainsi être deuxmots “magiques” qui sont réputés résoudre tousles problèmes de fertilité.Malheureusement, sur le terrain, tout n’est pasaussi facile et force est de constater qu’il existe

parfois des problèmes de fertilité et de rende-ment, même sur des parcelles en bio-dynamie.On ne peut donc se contenter de la magie et ilfaut creuser de façon rationnelle, objective etconforme à la nature, les processus à l’œuvredans l’humus et dans le compost.La notion d’humus et de taux d’humus est uni-versellement admise en agronomie mais on ena trop souvent une vision statique et monoli-thique. Certains sols relativement pauvres enhumus s’avèrent fertiles alors que d’autres,abondamment pourvus, se montrent peu pro-pices à la culture. Ce sont en fait la conjonctionde bonnes conditions de milieu et de matièresorganiques facilement décomposables quigarantissent une bonne fertilité. On peut rappro-cher ce constat agronomique de la remarqueque fait Rudolf Steiner dans la 4ème conférence duCours aux Agriculteurs pour introduire la notionde fumure :“Dans la terre, il faut qu’une quantité suffisantede déchets organiques soit amenée à unedécomposition assez avancée pour que la terreen soit véritablement vivifiée comme il convient.”Ce n’est pas l’humus stable qui est importantmais le processus de décomposition desmatières organiques par l’activité microbiennedu sol. L’humus stable apparaît alors comme lereliquat non attaquable par l’activité microbien-ne, ce qui explique que l’on peut avoir des solsriches en humus et peu fertiles. L’activité micro-bienne est l’acteur de la décomposition maissurtout le “profiteur” de cette décomposition,comme un troupeau de vaches qui mangentl’herbe d’une prairie. Ce ne sont pas les vachesqui améliorent la qualité de l’herbe ou la fertilitédu sol mais bien les vaches qui profitent plus oumoins de la plus ou moins bonne qualité del’herbe.Le compostage est-il alors d’une quelconque uti-lité dans le processus d’humification ? Son utili-té est avérée dans la mesure où le compostamorce et facilite le processus de décompositionqui doit avoir lieu dans le sol, pour que l’activitémicrobienne du sol en profite.Comme le dit Rudolf Steiner, “il faut acquérirune relation personnelle avec la fumure etnotamment avec le travail de la fumure”. Lecompostage en tas jusqu’au stade compostmûr, habituellement préconisé, a déjà réalisé laplus grande partie de la décomposition maiss’est ainsi substitué à ce qui aurait “profité” ausol. Le compost mûr a ainsi perdu son potentielde fumure “vitalisante” et ne fait qu’apporter de

édito

Octobre 2013 • 183 BArbo

io Infos

j e a n - l u c p e t i tc h e m i n P i m a y o n0 4 1 0 0 M a n o s q u e0 9 7 7 5 8 1 1 0 [email protected] w w . a r b o b i o . c o m

I S S N : 2 2 6 1 - 9 6 5 8

l’humus déjà stable, incapable d’améliorer lafertilité du sol.Or, Rudolf Steiner poursuit en disant : “il s’agit decomprendre que la fumure et toutes les opéra-tions analogues consistent nécessairement àconférer au sol un certain degré de vitalité”. Dansquelle mesure le compost peut-il apporter un cer-tain degré de vitalité au sol ? En dehors des rai-sonnements agronomiques analytiques, il nous aparu intéressant d’utiliser la méthode des cristalli-sations sensibles, appelée également morphocris-tallisation, pour évaluer le potentiel de vitalité d’uncompost selon son stade d’évolution.

La cristallisation sensibleLa méthode de cristallisation sensible ou mor-phocristallisation consiste à étudier la cristalli-sation d’une solution de chlorure de cuivre,dans une enceinte en conditions contrôlées,en présence d’une dilution de la substanceque l’on veut étudier. La structure et l’organi-sation de la cristallisation donnent une idée dela vitalité du produit et de son stade dans leprocessus de vie.

Suivi de compost par cristallisationsensibleLe compost suivi a été élaboré à partir d’unfumier de bovin viande en stabulation libre,immédiatement mis en tas et passé à la com-posteuse pour émiettement et homogénéisa-tion. Le taux d’humidité était satisfaisant et le tasa été bâché dès le début pour éviter les pro-blèmes de saturation en eau ou de dessèche-ment.L’image obtenue par morphocristallisation dufumier lors de la mise en tas est la suivante :

La formation cristalline est davantage axée surla vitalité que sur l’organisation. La finesse del’arborescence montre que le fumier a déjàtravaillé en stabulation. Le produit ne présen-te pas de déséquilibre en termes de chaleurou d’humidité. La structure “nidatoire” signifieque le produit est encore immature mais pré-sente un bon potentiel d’évolution.Le tas de fumier a été ensemencé dès ledépart avec les préparations bio-dynamiquespour le compost (achillée-millefeuille, camo-mille, ortie, écorce de chêne, pissenlit et valé-riane) mais nous avons fait un tas témoin sansl’adjonction des préparations bio-dynamiques.Après 4 semaines de fermentation, le produita déjà beaucoup évolué et l’impact des pré-parations bio-dynamiques est nettementvisible.

Dans les deux cas, on observe une évolution dematurité très importante et on garde un bonéquilibre chaleur-fluide-gazeux, sans tendance àl’oxydation ou à la dégénérescence.Pour le compost sans les préparations biodyna-miques, les faisceaux sont rigides, tassés etdenses. Ils sont majoritairement sous l’influenceterrestre, présentent peu de rythmes. Le produitest capable de stimuler le sol où on l’apporteramais l’effet sera assez fugitif.Pour le compost avec les préparations biodyna-miques, le centre organisateur montre beaucoupplus nettement une signature de type fruit, uneouverture à la chaleur, à la fructification et auxforces cosmiques. Les faisceaux de cristallisationsont souples et rythmés. La construction n’estpas encore stabilisée et le produit est non seule-ment capable d’apporter autant de vitalité que lecompost sans les préparations mais apporte desinformations plus évoluées et orientés vers lafructification.

4 mois après la mise en tas, le produit poursuitson évolution et commence à ressembler à uncompost “mûr”.

L’image est certes très belle mais traduit un pro-cessus de maturité achevé. Le produit continuede bien gérer l’humidité et résiste à l’oxydation.Il est encore bien vivant mais ne se situe plus

dans la stimulation des forces de croissance. Ils’agit d’un produit très élaboré capable de régu-ler une vie végétale trop exubérante.

7mois après la mise en tas, le compost poursuitson évolution vers la stabilisation.

L’image correspond à des processus de vie avan-cés et matures. Le dédoublement du centre decristallisation correspond au processus “graine”,dernier stade avant la déstructuration. Il y a tou-jours une bonne gestion de l’humidité, sansexcès ni stress. Le produit présente encore desforces d’organisation, utilisables pour contrecar-rer un excès de vigueur.

Lire une cristallisation

L’impact des préparations pour le compost

10 mois après la mise en tas, le compost n’évo-lue plus beaucoup sur le plan de son apparenceextérieure mais le processus de stabilisation etsurtout de dévitalisation se poursuit.

La multiplication des centres de cristallisationsignifie que le compost n’a plus de cohérenceinterne et a dépassé sa “date d’utilisation opti-male”. Les faisceaux sont cassés, rétractés etusés. Les forces s’étiolent et ne peuvent perdu-rer. Le produit est proche de l’oxydation et onpeut guère lui trouver d’usage constructif.

ConclusionL’évolution des images de morphocristallisationconcorde avec le déroulement du compostage.La première phase de décomposition, s’accom-pagnant d’une évolution de température etaboutissant à la présence de formes de carboneet d’azote plus solubles, correspond au maxi-mum de forces vitales transmissibles : c’est lestade à privilégier pour les sols ou cultures quimanquent de vigueur. Le compost continueensuite de s’organiser, mais en se stabilisant eten consommant ses propres forces, pour arriverà un compost mûr au bout de 4 mois : ce stadeprésente une utilité pour les sols qui manquentd’humus ou les cultures trop vigoureuses. Au-delà de 6 mois, le compost ressemble de plus enplus à un terreau stable et l’appauvrissement enforces vitales est tel que le compost ne présenteplus d’indications agronomiques.

Margarethe Chapelle, www.oenocristal.comDominique Massenot, www.amisol.com

MarssoninaChute des feuilles causée parMarssonina : une nouvellemenace pour l’arboriculturefruitière biologique ?Le champignon, Diplocarpon mali, avec son ana-morphe Marssonina coronaria, a été décrit pour lapremière fois en 1907 au Japon. Les premières appa-ritions suivantes ont été signalées en Roumanie(1960), en Corée (1993), au Canada (1971), au Brésil(1986), en Italie (2001), en Chine et en Inde (2007).Cette maladie est apparue pour la première fois demanière importante en Suisse en 2010, surtout dansrégion du lac de Constance, dans un verger bio etdans plusieurs vergers extensifs. Les bonnes condi-tions météorologiques de l’été suivant ont empêchéle champignon de beaucoup s’étendre en Suisse en2011. En 2012 par contre, l’été humide a permis àMarssonina de s’établir dans différentes régions deSuisse allemande aussi bien dans des vergers bio que

dans des vergers haute-tige et des jardins privés.

SymptômesLes premiers symptômes de Marssonina apparais-sent souvent après de longues périodes de pluie enjuillet et en août. À partir des premières petitestaches nécrotiques se développent des taches dif-fuses gris-noir qui se rejoignent avec le temps. Lamaladie peut cependant aussi se présenter sousforme de nombreuses mouchetures nécrotiques surles feuilles.Les petites apothécies (fructifications sexuées) noiresrondes à ovales, les acervuli, sont aussi typiques deMarssonina. Ces apothécies sont tout d’abordbrillantes et le restent tant qu’elles sont encore rem-plies d’une sorte de liquide huileux, puis elles se rata-tinent . Les fortes attaques peuvent aller jusqu’à unechute précoce et totale des feuilles avec des consé-quences négatives sur le rendement et la qualité desfruits, mais aussi sur la fructification de l’année sui-vante à cause de l’affaiblissement des arbres.Des symptômes sous forme de taches généralementvert-olive et légèrement renfoncées peuvent aussi seprésenter sur les fruits. Les fortes attaques provoquentle déclassement des fruits de table et une diminutionde leur aptitude à la conservation. La maladie a jus-qu’ici touché surtout les vergers bio, les variétés depommes résistantes à la tavelure et les vergers exten-sifs. Une apparition sous forme de foyers isolés peutêtre observée surtout au début du développementd’une épidémie, ce qui signifie que certains arbres ougroupes d’arbres sont déjà fortement attaqués et per-dent leurs feuilles alors que les arbres voisins sontpratiquement exempts de symptômes.

BiologieMarssonina hiverne sur les feuilles mortes. Les asco-spores sont expulsées aux alentours de la période dela floraison. Les spores se répandent par le vent lapluie. Les apothécies (fructifications sexuées) se for-ment à partir de juin ou juillet, et la pullulation survientavec un développement épidémique après un tempschaud et humide persistant. Les conditions d’infectionsont idéales quand les feuilles restent mouillées pen-dant trois jours par des températures de 20 à 25 °C.Les feuilles peuvent être assez endommagées pourcommencer à tomber (à partir de la mi-août) déjàdeux semaines après l’apparition des premiers symp-tômes. Les fructifications sexuées de la forme principa-le Diplocarpon mali se forment vers la fin de l’autom-ne. Les ascospores hivernent ensuite dans ces fructifi-cations sexuées qui se trouvent sur les feuilles mortes.En plus des aspects du cycle de Marssonina décrits ci-dessus, il y a encore des questions ouvertes commepar exemple le rôle des ascospores dans la dissémi-nation printanière du champignon, le développe-ment des symptômes ou la propagation après la pre-mière infection. Or ce sont des questions importantespour l’optimalisation des mesures de régulation decette maladie.

RégulationMesures indirectesAussi bien les ascospores que les conidies infectent etvivent tout leur cycle dans la feuille. Favoriser ladécomposition des feuilles mortes ou les enlever desvergers sont donc des mesures de régulation indirec-te importantes et efficaces. La décomposition desfeuilles mortes peut être fortement favorisée par unmulchage ou un épandage de compost mûr (photosci-dessous). Enlever les feuilles mortes peut se fairede manière très efficiente avec un aspirateur à feuillesou en ratissant à la main les feuilles hors des lignesd’arbres pour les mulcher ensuite. Vu que l’humiditéfavorise la propagation de la maladie, les vergers doi-

vent être plantés dans des endroits bien ventilés et ilest important que les arbres soient être taillés demanière à favoriser l’aération des couronnes.Mesures pour favoriser la décomposition des feuillesmortes et donc aussi du potentiel de multiplicationdes spores pour l’année suivante en …Les relevés effectués en Suisse et à l’étranger ontmontré de nettes différences de sensibilité entre lesvariétés. Malheureusement, les variétés résistantes àla tavelure comme Topaz, Ottawa et Rubinola sontplutôt sensibles à Marssonina. Les mesures de pro-tection phytosanitaires volontairement extensives pra-tiquées pour ces variétés à cause de leur résistance àla tavelure pourraient bien être au moins en partieresponsables de ces différences. Et selon des étudesréalisées en Chine, il y a aussi des différences de sen-sibilité entre les porte-greffes. Les types M 9 les plusutilisés chez nous ne montrent cependant aucun effetinfluençant le développement de la maladie.Mesures directesEfficacité des produits phytosanitaires biologiquesLes essais faits ces deux dernières années en Suisseet à l’étranger avec des produits biocompatibles ontmontré que les produits acides à base d’argilecomme Myco-Sin ou Myco-San, le cuivre et la bouilliesulfocalcique possèdent une bonne efficacité partiel-le contre Marssonina. Le bicarbonate de potassium(Armicarb) et le soufre semblent n’avoir pas ou trèspeu d’effet. Parmi les produits efficaces, la bouilliesulfocalcique n’est pas autorisée en Suisse pourl'agriculture biologique, et la petite quantité de cuivreautorisée est surtout utilisée pendant le débourre-ment pour lutter contre la tavelure. Les préparationsà base d’argile sont donc actuellement la seule pos-sibilité de circonscrire l’épidémie pendant l’été.

Recommandations pour la luttedirecteD’après ce qu’on sait actuellement, Marssonina peutproduire des infections depuis la floraison jusqu’enseptembre. Des études indiquent que les évolutionsépidémiques dépendent surtout des infections sur-venues à partir de la mi-juin. Pour qu’une infectionsoit forte, il faut que les feuilles restent mouilléespendant 2 à 3 jours par des températures de 20 à 25°C. Les épidémies de Marssonina peuvent être préve-nues avec quatre à cinq traitements effectués depuisla mi-juin jusqu’à trois semaines avant la récolte avecun produit à base d’argile. Les traitements sont parti-culièrement indiqués avant des précipitations impor-tantes survenant par temps chaud.Les produits à base d’argile peuvent être combinésavec du soufre pour qu’ils agissent en même tempscontre la tavelure, l’oïdium, les pseudomonases et lespourritures à Gloeosporium. Il ne faut par contre pasles mélanger avec du bicarbonate de potassium(Armicarb), du savon de coco (Cocana) ou des pré-parations de granulovirus pour la lutte contre le car-pocapse des pommes. Il faut donc alterner avec lestraitements avec Armicarb + soufre et év. Cocanapour que les pommes de table soient suffisammentprotégées contre la maladie de la suie. Le graphiqueci-dessous présente un plan de traitement possiblecontre Marssonina établi en fonction des conditionsmétéorologiques de 2012 à Frick.De nouvelles observations de l’évolution de la mala-die ainsi que des essais sur les possibilités de régula-tion seront effectués en 2013. Pour améliorer notrebase de connaissances sur cette maladie nous avonsaussi besoin des producteurs, et nous serons recon-naissants que les praticiens nous communiquentleurs remarques et leurs expériences.http://www.bioactualites.ch/fr/sol-sain-plantes-saines/arboriculture-bio/protection-des-plantes/marssonina.html

Xavier FLORINC’est avec beaucoup de peine que nous apprenons le décèsde Xavier FLORIN, un des fondateur du Mouvement deCulture Biodynamique en France. J’envoie mes belles pen-sées à toute sa famille et surtout à Jean-Michel, le fils quicontinue l’œuvre de son père.

Philippe PROTBravo à l’ami Philippe PROT, des Vergers de Cousancelles,en Lorraine qui a remporté le 2ème prix au 5ème palmarèsdes Trophées de l’agriculture durable , pour son inventivi-té agronomique de sa démarche et pour sa perservéranceà trouver des solutions respectueuses de l’environnementdans une cohérence globale des systèmes ainsi que pourses initiatives d’entrepreneur.

Encyclopédie des plantesbio-indicatricesLe tome 3 de Gerard Ducerf de l’Encyclopédie desplantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales est sor-tie. L’Encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimen-taires et médicinales existe depuis 2003. Deux tomes sontdéjà parus présentant les bases de la botanique permet-tant de comprendre le concept de diagnostic de solsgràce aux plantes qui poussent à un endroit donné et pré-sentant déjà plus de 500 espèces végétales. Le troisièmetome de l’Encyclopédie des plantes bio-indicatrices, ali-mentaires et médicinales présente plus de 260 espècesnouvelles pour faire le diagnostic des sols du bord de merà la montagne.Pour se procurer l’ouvrage : Commande en ligne sur le sitePromonature, 60 €.

Calendrier des Semis pour2014.Produire des fruits et légumes de qualité, riches enéléments nutritifs, en goût et en forces vitales, tel estl’objectif du jardinier biodynamiste. Pour atteindre cetobjectif, il convient de respecter les processus naturels et detravailler en accord avec les rythmes cosmiques, lesplantes étant plus assujetties que l’être humain à laTerre et au cosmos.C’est le but assigné à ce Calendrier qui est le fruit deplus de 50 années de recherche de l’Institut de MariaThun. Ses concepts sont aujourd’hui reconnus et uti-lisés pour tous les travaux d’agriculture, de jardinage,d’apiculture, de sylviculture et de viticulture. Au-delà desindications pour le travail au jour-le-jour, le Calendrier desSemis offre de nombreux articles permettant une réellecompréhension des rythmes cosmiques et de leur influen-ce sur le monde végétal, animal et sur la météorologie. Ilest complété par des tableaux astronomiques mensuelsdécrivant l'ensemble des évènements cosmiques majeursde l'année (conjonctions, oppositions, trigones...).A noter que pour l'année 2013, nous avons vu se réaliserl'essentiel des tendances météorologiques que nousavions indiquées !120 pages – 10 euros, en librairie et sur la boutique enligne : www.biodynamie.org

Les Verts allemands semobilisent pour la bioC'est sous le titre « Renforcer l'agriculture biologique » unplan d'action en faveur de l'AB, que les députés verts auBundestag Friedrich Ostendorff, Cornelia Behm, NicoleMaisch, Harald Ebner et Katja Dörner ont lancé un pro-gramme d'action post électoral. Dans l'hypothèse où lesVerts seraient appelés au gouvernement après les élec-tions législatives de septembre prochain et où ils seraienten charge de l'agriculture, une bonne partie de ce qui setrouve dans leur document pourrait devenir réalité à partirde novembre 2013. Pour la filière bio, en particulier lesproducteurs du pays et les préparateurs, mais aussi les dis-tributeurs ce serait synonyme de perspectives de croissan-ce intéressantes.

OGM de mouches de l'oliveLa société Oxitec a demandé des autorisations pour relâ-cher dans l'environnement des milliers de mâles adultesOGM de mouches de l'olive : des premiers essais pour-raient être menés en fin d'année 2013 en Espagne, puisen Italie, en Grèce ... Oxitec assure avoir mis en place unprotocole garantissant l'innocuité environnementale deses essais, en relarguant les mouches sous filets, et enassurant que les larves femelles issues de l'accouplemententre mâles OGM et femelles sauvages mourront, tandisque les larves mâles pourront se disséminer ... Les asso-ciations environnementalistes s'inquiètent de la mise enplace de telles expérimentations pour la première fois enEurope, qui ouvrent la porte aux organismes animauxgénétiquement modifiés dans nos campagnes, avec tousles risques sanitaires et environnementaux potentielsassociés...

Lavande et autres plantes ...La lavande et les autres plantes à parfum aromatiques etmédicinales ainsi que leurs extraits, sont d’un usage ances-tral et appartiennent à notre patrimoine commun. Leursbienfaits sont validés par des millénaires d’expérience.Or, elles sont aujourd’hui considérées dans les réglementa-tions européennes au même titre que les produits chi-miques conçus et fabriqués par l’homme et sont soumisesde ce fait à des contraintes qui rendent dans la pratique lapoursuite de leur utilisation impossible.Les seuls bénéficiaires de cette situation sont les industrieschimiques qui auront le champ libre pour substituer desproduits chimiques de synthèse à ces produits naturels, audétriment du consommateur, avec des conséquences surla santé et au prix de la destruction de territoires agricoleset ruraux.Ne laissons pas faire ce mauvais coup !Aidez-nous à défendre la cause des plantes et de leursusages. Votre action contribuera à préserver les produitsnaturels, leur territoire, et ceux qui les cultivent.Pour plus de détails et de renseignements, consulter lessites ci-dessous:ll’Association des Producteurs d’Huiles Essentielles deLavande : www.lavande-provence-aoc.coml’Union des Professionnels des Plantes à Parfum, Aromatiqueset Médicinales : www.ppamdefrance.com

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Rédaction : jean-luc PETIT • Réalisation : Xavier Picot

COSMOPHORE Un nouveau type de dynamiseur pour les préparations biodynamiques

Le développement de l’agriculture biodynamique, notamment celui de la viticulture, passe par la disponibilité d’outils simples et fiables permettant la réalisation de la dynamisation et de la pulvérisation des préparations biodynamiques. Partant d’une idée de Viktor Schauberger, Dominique Massenot a cherché à faire réaliser une forme ovoïde avec brassage depuis le fond. Après une phase de recherche sur les matériaux et les partenaires potentiels, le choix s’est arrêté sur la fibre de verre, avec le savoir-faire de la société CMFP dirigée par Antoine Costa. Le brassage se fait par une pale triple montée en direct sur un motoréducteur commandé par un système temporisé automatique. La fibre de verre est un très bon isolant et il n’y a pas de champ électrique à l’intérieur de la cuve. Le modèle permet de dynamiser indifféremment entre 120 à 350 litres d’eau. La vidange se fait très rapidement grâce à une vanne en diamètre 40 mm.

La fibre de verre bien maîtrisée est un matériau parfaitement neutre et inerte, comme le montre le résultat d’une cristallisation sensible obtenue à partir d’une dynamisation mécanique temporisée de bouse de corne (500) dans un récipient en fibre de verre, réalisée par le laboratoire Oenocristal. Pour tout renseignement commercial matériel : CMFP Antoine COSTA tel 04 74 69 14 84 mel [email protected] Pour tout renseignement technique biodynamique : AMISOL Dominique Massenot tel 04 77 54 27 37 mel [email protected]

La  cristallisation  sensible      

La   cristallisation  du   chlorure  de   cuivre  a  été  mise  au  point  pour   la  première   fois  au  début   du   siècle   dernier,   comme  méthode   d’étude   par   des   scientifiques   allemands  ;  Magda  ENGQUIST   et   Ehrenfreid   PFFEIFER   sous   l’impulsion   de   Rudolph   STEINER   père   de   la  biodynamie.  Destinée  à  mettre  en  évidence   la  qualité  des  énergies  des  substances  vivantes  (plus   une   substance   vivante   à   d’énergie   plus   elle   est   à   même   d’élaborer   des   formes  complexes   et   par   opposition   son     vieillissement   ou   son   altération   entraîne   une   perte   du  pouvoir  de  mise  en  forme).  Plus  de  quatre  cents  sels  purs  existant  dans  la  nature  furent  testés  pour  aboutir  à  la  sélection  du  sel  cuprique  comme  révélateur  des  énergies  vitales.  Utilisée  à  l’époque   sur   les   semences,   et   par   la   suite   pour   des   diagnostics   différentiels   sur   le   sang  humain,  la  méthode  est  adaptée  en  1991,    aux  vins,  au  sein  du  laboratoire  THIOLLET,  dans  le  Lot.    

 Margarethe  CHAPELLE  travaille  sur  cette  méthode,  et  établit  le  parallèle  possible  entre  les  données  physico-­‐chimiques  des  vins  et  ce  que  montre  la  cristallisation  sensible.  Après  avoir  constaté  durant  10  ans  que  ce  lien  était  possible,  et  confirmé  les  hypothèses  de  travail,  un  catalogue  d’images  de  références  répertoriant  les  manifestations  cristallines,  en  rapport  avec  l’état  de  santé  des  vins,  a  pu  être  établi.  Cette  méthode  d’étude,  consistant  à  placer  un  produit  vivant  en  contact  avec  un  sel  de  cuivre  pur  en  phase  liquide,  dans  une  étuve  dont  les  paramètres  techniques  ont  été  établis,  permet  de  mettre  en  évidence  les  excès  ou  déficits  de  la  substance  vivante  étudiée.  Les  formes  observées  rendent  compte  des  énergies  primordiales  présentes  dans  les  liquides  étudiés.  L’étude  des  cristaux  permet  également  de  détecter  le  déclenchement  de  nouvelles  étapes  (croissance,  dégénérescences,  vieillissement),  par  exemple,  une  énergie  perturbée,  en  déficit  ou  en  excès,  est  visualisable  par  des  facteurs  morphogènes.    Par  exemple  la  morphologie  cristalline  du  botrytis  se  signalera  toujours  par  une  formation  en  «  croix  de  malte  »    inhibant  les  faisceaux  majeurs.  Il  n’est  pas  adapté  de  parler  d’analyse  en  thermes  quantitatifs  en  ce  qui  concerne  cette  méthode,  mais  d’évaluation  qualitative.  Cependant  chaque  lecture  d’image  doit  rester  fiable  et  reproductible  et  non  pas  laissée  au  ressenti  de  l’interprète  ;  traitée  de  façon  scientifique  pour  que  l’hypothèse  de  travail  vérifiée  devienne  connaissance.    Dans  notre  ère  scientifique,  la  démarche  analytique  apporte  des  résultats,  dont  les  applications  techniques  ne  peuvent  être  mises  en  doute.  Mais  dans  un  organisme  vivant,  l’impulsion  qui  guide  et  oriente  toutes  ces  substances,  reste  encore  une  énigme.  La  cristallisation  sensible  crée  ce  lien  avec  le  vivant.  Il  est  aujourd’hui  possible  d’établir  le  profil  d’un  vin  par  cette  méthode,  à  savoir  :  ses  qualités  organoleptiques  dans  le  temps,  ses  aptitudes  au  vieillissement,  les  pathologies  éventuellement  inscrites  dans  la  vie  du  vin  (présentes  ou  à  venir),  ses  besoins  réels  (oxygène,  souffre),  mais  aussi  l’état  sanitaire  de  son  végétal  d’origine  et  du  sol  porteur.  Depuis  10  ans,  la  cristallisation  sensible  sert  également  à  diagnostiquer  et  corriger  des  problèmes  sur  la  vigne  et  le  sous-­‐sol,  permettant  ainsi  d’orienter  le  travail  complet  du  vigneron.  

   Margarethe  Chapelle  -­‐  www.oenocristal.com