1
12 Le Devoir, mardi 1 8 décembre 1973 arts et spectacles théâtre par Albert Brie Euphorique "printemps de la Saint-Martin" La direction du Rideau Vert a ete doublement bien avisée d'offrir à son public, un public remarquable de fidélité, Le Printemps de la Saint-Martinde Noël Coward. D’abord, parce quil entre dans la tradi- tion de la maison doffrir à ses habitués un spectacle léger à loccasion des Fêtes; ensuite, parce que cest une façon de rendre hommage à Noël Co- ward, décédé en mars de cette année. Noël Coward, personnage bien britannique et dun rare éclectisme, est l’auteur de drames, de comédies, de far- ces, dopérettes, de comédies musicales, de revues, de films. Il a fait de la mise en scène, joué ses propres rôles de co- médie et dopérette. Il fut en quelque sorte le Sacha Guitry d Outre-Manche. Ne le 16 décembre 1899, à Teddington dans la banlieue de Londres, Noël Coward avait à peine 19 ans lorsquil écrivit sa première pièce. En 1920, il fait représenter "Ill Leave it to you, mais il nobtiendra son premier succès quen 1924, avec "The Vortex(Le Tour- billon). Il a exercé ses activi- tés dacteur et de metteur en scène tant en Angleterre quaux Etats-Unis, mais il est surtout connu en tant quauteur. Parmi ses oeuvres les plus connues, mentionnons "May Fever, "Private Lives, "Design for Living, Blithe Spirit; mais la plus célèbre de ses comé- dies est "Cavalcade, qui at- teignit un nombre record de représentations. Il interpréta et réalisa, en collaboration avec David Lean, In Which We Serve(1943) et produisit "Brief Encounter, réalisé par Lean en 1946, dont il tira le scénario de sa pièce en un acte "Still Life. Il sest expliqué dans ses oeuvres autobiogra- phiques "Present Indicative(1937) et "Future Indefinite(1954). On a pu le voir dans une excellente interprétation dun film de Joseph Losey, "Boom, en 1968. "Le Printemps de la Saint- Martinest une folle équipée romanesque dans la vie de deux femmes, Juliette et Francine. Elles sont amies inséparables comme leur mari Frédéric et Guillaume. Le départ de ces deux derniers pour un week- end de chasse coincide avec le passage à Paris dun certain Miguel de Melina, qui fut suc- cessivement Tamant des deux femmes, avant que celles-ci ne rencontrent cèux qui allaient devenir leur mari. Restées seu- les, Juliette et Francine at- tendent que lirrésistible Mi- guel viennent leur rendre visi- te. Elles vivent des heures de troublante anxiété, sexcitant au souvenir des heures exquises qu elles ont connues auprès de lui à Pise et à Venise. Viendra- t-il comme il a promis quil ferait? Et sil vient, que fe- ront-elles? D'abord, après avoir été as- saillies par la tentation de le recevoir, elles décident de quit- ter lappartement avant que le Don Juan ne sannonce. Cette détermination ne tient pas, Alors, pour calmer leur "an- goisseet apaiser leurs nerfs, elles se mettent à boire cocktail, champagne et cognac. Elles font tant et si bien quel- les deviennent ivres. Après sètres amusées comme de petites folles, elles en viennent à la minute de vérité, mon- trent leurs griffes, s’arrachent par anticipation leur ancien amant. Au paroxysme du duel, elles se lancent des injures, jusquà ce que Francine pren- ne congé de Juliette. Le lendemain, Guillaume, le mari de Francine, se précipi- te chez Juliette. Il apprend à celle-ci que sa femme nest pas à la maison. A cette nou- velle, Juliette soupçonne son amie dêtre allée rejoindre Mi- guel. Elle le dit à son mari qui se moque delle, parce quil croit à la fidélité incondition- nelle de Francine. Mais à for- ce dinsistance, Juliette réus- sit à faire naître la ja- lousie chez Guillaume. Celui- ci entraîne de force Juliette. Ensemble, ils iront débusquer Francine et son ancien amant. Ils nont pas aussitôt quitté la maison que Marie-Louise, la bonne, reçoit une communica- tion téléphonique du fameux Miguel. Il laisse son numéro. Peu après, rapplique Frédéric. Francine est chez lui, mais sa femme n’y est pas. Alors lé- pouse de Guillaume, à son tour, est prise du même soupçon que son amie entretenait à son sujet: Juliette est allée rejoin- dre de Molina. La réaction de Frédéric devant lénervement Rappels de l'automne : 3) Johnny et Julien par Gisèle Tremblay Le dernier album de Johnny Halliday, Tnsolitude" (Phi- lips 6325 025), ne manque pas de rappeler, par son titre, ce- lui que Charlebois lançait cet été, à partir dun croise- ment de mots semblable, "So- lidaritude. Et ce qui frappe d'emblée, c’est ce que chacun accroche au mot "solitude. Ce n est pas un hasard. Les deux chanteurs nont, dans le style, rien de commun. Mais lun et lautre ont joué, dans la chanson pop de leurs cultures respectives, un rôle homologue. Et beaucoup de jeunes chanteurs français n'arrivent pas à se dégager de l'influence de leur aine: ils ont tous quelque chose du "sonHalliday. Or, si Char- lebois, comme beaucoup de grands créateurs, est une sor- te de pasticheur de génie, ca- pable de prendre son bien il le trouve et de la transformer en quelque chose dautre, Halli- day ne paraît, dici, quun imitateur de talent, habile à assimiler diverses leçons musicales et à sexprimer à travers elles, mais sans bien souvent dépasser ses sour- ces. Les chansons de son disque sont un bel exemple de la mu- sique rock française clas- siquetelle qu'il Ta inventée. On y trouve un hommage au "blues" avec "La musique que j'aime , une incursion western avec "Jai besoin dun ami, quelques vagues réminiscences "gospelavec "Le droit de vivreet un rockn'roll so- phistiqué avec "Le feu. Johnny Halliday est un très bon interprète et cest chaque fois agréable d’entendre ce quil fait avec cette voix dont il lie lenrouement à la fois à Triomphes 73 PARIS, (AFP) Les triom- phes 1973 du cinéma ont été décernés jeudi soir au Théâ- tre Marigny à Paris, à loc- casio de la "28ème nuit du cinéma. Claude Lelouch est le lau- réat français pour "La bon- ne année, Michel Piccoli et Pierre Richard pour linter- prétation masculine, Françoi- se Fabian pour Tinterpreta- tivn féminine. Marthe Keller recevra pour sa part le prix "Révélation. Pour les étrangers, les co- médiens anglais Peter Finch et Michael York se voiènt dé- cerner le prix Triomphe in- ternational. Enfin, dautres prix varié- tés, chansons ou télévision récompensent Tino Rossi, Ser- ge Lama, Michel Fugain, le Big-Bazar Dalida à Jean Ri- chard. l'émotion et à la sonorité rock, avec cette musique dont il a stylisé le paroxysme, avec ces textes propres qui nont pas trouvé leur expres- sion populaire. Cest un bon disque, bien fait et tout. Sil manque quel- que chose, c’est la nécessité: il ny a dans ces chansons aucun besoin qu'elles nassou- vissent aussitôt, il ny a pas de place pour la transcendan- ce. Et c'est ce quexpriment les deux titres du début: Charlebois est un homme de culture, sa solitude témoi- gne de toutes les autres (cel- les du Québécois en particu- lier) et par cela même se - passe (solidaritude); Johnny Halliday est un mondain, sa solitude se compare aux au- tres et s'y ajoute (insolitudes). Les chansons de Julien(Pathé SFAO 67,353), Julien Clerc les a presque toutes chantées lors de son passage au Québec cet automne. Mais il ne faut pas compter y trou- ver le même charme, ni la meme vie que sa présence en scène leur conférait. Elles sont aussi nettement moins musicales: Julien Clerc, de son propre aveu, se sert beau- coup plus de ses musiciens à la scène que sur disque. Tel quel, sur cet album, Julien Clerc apparaît claire- ment dans la lignée de la chanson française tradition- nelle, avec des arrangements plus modernes certes, et un côté excessif qui tient sur- tout des textes de Roda-Oil (sauf lun deux, "Cécile, qui est de Vallet). Roda-Oil sest fait connaî- tre par son don de l’image opaque, de l’association gra- tuite, de l'expression élégan- te qui égare limagination. Sur le nombre, il y a toujours un croisement ou ün heurt qui éblouit. Il faut aimer. Cela donne, par exemple: "un odieu vieux, sourd et débile/De ses dix mains malhabiles/Jongle pour des imbéciles(Heureux le ma- rin qui nage)! "Ce sont des moineaux sans ailes/Qui vien- nent piailler autour de moi/ Les traces de vos ongles, curlle/Dans leurs flancs sanglants, je les vois...(Ra- deau de pierre); ou "... la graisse de mitrailleuses/N’est par la brillantine des dieux(Poissons morts). Tout cela a la somptuosité maniériste de lart décadent. Mais Juüen Clerc y croit, y prête vie: avec une voix à la Jacques Douait, dont il laisse résonner le vibrato, il ressus- cite et folklorise des formes mortes. La musique pop française, dans le fond si Ton exclut Véronique Samson c’est Léo Ferré. de Francine, qui veut absolu- ment quil soit cocu, ne réussit dabord pas à le convaincre que sa Juliette le trompe. Mais Tamie de sa femme ac- cumule tant de preuves quà son tour, Frédéric est mordu par la jalousie. Francine doit le suivre. Ensemble, ils iront prendre Juliette et son ancien amant en flagrant délit dadul- tère. Ils ne vont pas loin pour puisquils rencontrent Juliette et Guillaume. Suit une explication en règle, par laquelle les deux femmes, plus mal que bien, confessent leur folle nuit. Pour couronner le tout, Miguel de Molina se présente enfin. Cest laffron- tement. Le tout sarrangera, mais dune façon que je ne dévoilerai pas, pour laisser la chance aux spectateurs, qui se promettent de voir cette comé- die, de trouver la clé du sus- pense. Dans cette comédie bouffe, Coward ne résiste pas à Tenvie de faire du marivauda- ge, les caractères sont à peine esquissés. Les maris sont de bons bougres un peu simples. Leurs épouses, plus fûtées, plus rosses, se conduisent comme des fillettes qui au- raient grandi. Noël Coward dont la célérité de production fut proverbiale (on dit quil écrivait une comédie en quel- ques jours), ne sarrête pas à compliquer ses créatures. Rien ne parait comparable à Téclat superficiel de son esprit; com- me dans tout ce qui éblouit, il y a aussi une part dillu- sion, mais qui scintille dune telle adresse scénique quon ne peut résister devant tant de charme et dingéniosité. Le succès de ce spectacle repose en premier lieu sur Juliette (Louise Marleau) et Francine (Louise Turcot). El- les sont le pivot de laction, menant le bal avec un entrain de tous les diables. Le long tableau elles attendent dans Tagitation et livresse la ve- nue de Miguel est enlevé avec une virtuosité dont la drôle- rie est du plus sûr effet. Les maris, François Cartier en Tréderic et Pascal Rollin en Guillaume, défendent avec assurance leurs rôles dépoux raisonnables et confiants. Quant à Andrée Saint-Laurent, elle est Marie-Louise, la bonne, qui a servi dans de grandes maisons et qui, de ce fait, ne rate jamais locca- sion de faire étalage de son éducation et de son érudition. Andrée Saint-Laurent confè- re à ce personnage une dignité une correction et un "sophis- tiquéavec une autorité re- marquable. Jacques Famery nous propose un Miguel de Mo- lina très espagnol dallure et délocution dans une très brève apparition. Je souhai- terais quil rende ce beau Brummel très "astiquéun peu plus caricatural. L'adaptation française de Claude-André Puget, un pro- fessionnel du boulevard, ne manque pas de brio et de fi- nesse. Il ny a pas dhiatus entre Tauteur des Jours heu- reux" et celui de This Hap- py Breed". Si vous êtes déjà dans les- prit des Fêtes, il ny a pas de spectacle mieux indi vous que Le Printemps Saint-Martinpour en main- tenir leuphorie. ique pour de la Orche/tre /ymphonique de fflontréal DIRECTEUR ARTISTIQUE FRANZ PAUL DECKER d*- j L**. i U: IM t)D lu 10Nk 0111 100 tu, 010 I 11 il 10 Wk ]umutsiouii U AN! IM Mm kevt« FAMILY LIFE SIM. 7, fl JO h. OIM. ?. 430. 7, 9:30 h. Vieux Montréal Ut est, $t Paul 861 7863 Ce soir et demain soir à 20H.30 Au pupitre FRANZ-PAUL DECKER IDA HAENDEL, violoniste k Programme * PREVOST: Evanescence" BRAHMS : Concerto pour violon en ma jour BEETHOVEN : Symphonie no 6. Pastorale" * Première exécution à l'OSM $3 à $7 Avant chaque concert, à 19h, 100 billets de dernière heure à $2, si disponibles. À çfo SALLE WILFRID-PELLETIER PL AC E DES ARTS, M,ont tçal 129 (Québec) Tel: 842-2112 2e Semaine j ^5 Une fable bouffonne ou lhu- mour noir de Ferrer! fait une fois de plus merveille. ROBERT BENAYOUMtLE POINlj CLAUDIA CARDINALE MICHEL PICCOLI I ENZO JANACCI UG0 T0GNAZZI I un Hlm de MARCO FERRERI LAUDIENCE wé'se 35 MtlTOM ««42-6053 SALLE EISENSTUN r^j (' Allez voir ce film. FRANCE-SOIR Quelle réussite! LAURORE LA BONNE ANNEE Imn^e CLAUDE LELOUCHf 3e MOIS Dt SUCCÈS ! LA GRANDE BOUFFE "le meilleur pianiste soviétique depuis Sviatoslav Richter" San Francisco Chronicle "l'un des plus grands interprètes de Chopin" Stanford Daily News RÉCITAL CHOPIN Demain Soir 20h.30 Billets: $7 $6 $4.50 $3.50 EN VENTE: CCA 1 822 ouest Sherbrooke (sous-sol) et Place des Arts et Mtl Trust P.V.M. Demi-tarif sur billets $6: étudiants - Âge d'Or en vente à CCA seulement. Agences et CHARGEX 932-2234 QUÉBEC: Grand Théâtre - 1 6 déc. 14H30 c Aj THÉÂTRE MAISONNEUVE Adultes Lassez-pa&sor et cane» Age d O non valable FLEUR DE LYS MARCELLO 1 I PHILIPPE «ASTROIAMII I / Nom Spécial étudiant m.25 5e MOIS CRIS ET CHUCHOTEMENTS La:iSPz passar et cane» Age d Or non valables SEM 7 30. 9 30 DIM 130 3 30 5 30 7 30 9 30 FESTIVAL 1206 est Sle Catherine 525 8600 Cinémas ODEON Tous ressemblance avec des événements réels ou avec des personnes existantes. ou ayant existé, n'est ni fortuite ni accidentelle. 4emois Yves Montand ETAT DE SIEGE UN FILM DE COSTA-GAVRAS DAUPHIN Dern/ere semaine r LAN. AMERICAINE du 0 ou 22 décembre SPLOn , des m€TI€R/xmRT du QUéB€C UILLERAV ST DENIS, IMiT 388-55Î7 TINA 11 VMtl I dans MADAME ZENDBIA UN SURRÉALISME ÉROTIQUE A LA COCTEAU - PLAYBOY AUSSI: SUJKT COURT: "THE MILLER'S TALI"' Cartes "Âg* d'Or" non valablos. mxm m ClUTUU CtUMPUHH 861 4585 STANLEY le DAUPHIN ■BEAUBIEN PALS DIBEliVIUL TZI 6! Lun au van 7 30 9 40 I2.30-1.4S-3.40- 7.20-9.10 LUN. AU VEN.: 7:00.9.25 Æmm mm a a a a a a #a*a%*a*a%* aaaaaaaaa aaaaaaaaa aaaaaaaaaaa a a ajaaaaaa* aaaaaaaaaaa •••••••••• a •••••••••• llill P••••••••• a a a a a a •••••••• •ta a •••••••• a.••••••• a a •••••••• ••••••••• a a •••••••• >,•• ••••••••• a a a a a a a ••••••••• 1 •••••••• *> a •••••••• a.a •••••••••• » a ••••••••• ••••••••••• ,a a ••••••••• ••••••••••• •••••••••• «•••••••••••a ••••••••••• •••••••- - - ,-------- >onavcnturc entree libre: de midi o 22.30hres Commençant Vendredi le 28 Décembre DES IMAGES HMSOUTEISIABLES! France Soir IL FAUT RECEVOIR CE COUP DE POING UN FILM PUISSANT,QUI FAIT VIVRE DAIVIS L'ESTOMAC> Le Nouvel Observateur. AU SPECTATEUR TOUTE LA GAMME ON RESTE ÉCRASÉS MUETS DES ÉMOTIONS ' Newsweek. COEUR AU BORD DES LÈVRESle Monde ..-Wv •( r. .i. •' s- A. I ■: 4 , éê ! i & ' i#' 1 LES FILMS MUTUELS ptésenien. un film de YVES COURRIERE POUR TOUS BEAUBIEN PRES OIBERVtLLE 721-6060 l

1973-12-18-Le devoir, 1910- (Montréal), 18 décembre 1973 ...leo-ferre.eu/bio/annees70/1973/1973-12-18-Ledevoir_Page_12.pdf · coup plus de ses musiciens à la scène que sur disque

  • Upload
    others

  • View
    6

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 1973-12-18-Le devoir, 1910- (Montréal), 18 décembre 1973 ...leo-ferre.eu/bio/annees70/1973/1973-12-18-Ledevoir_Page_12.pdf · coup plus de ses musiciens à la scène que sur disque

12 • Le Devoir, mardi 1 8 décembre 1973 arts et spectaclesthéâtre

par Albert Brie

Euphorique "printemps de la Saint-Martin"La direction du Rideau Vert

a ete doublement bien avisée d'offrir à son public, un public remarquable de fidélité, “Le Printemps de la Saint-Martin” de Noël Coward. D’abord, parce qu’il entre dans la tradi-tion de la maison d’offrir à ses habitués un spectacle léger à l’occasion des Fêtes; ensuite, parce que c’est une façon de rendre hommage à Noël Co-ward, décédé en mars de cette année.

Noël Coward, personnage bien britannique et d’un rare éclectisme, est l’auteur de drames, de comédies, de far-ces, d’opérettes, de comédies musicales, de revues, de films. Il a fait de la mise en scène, joué ses propres rôles de co-médie et d’opérette. Il fut en quelque sorte le Sacha Guitry d Outre-Manche.

Ne le 16 décembre 1899, à Teddington dans la banlieue de Londres, Noël Coward avait à peine 19 ans lorsqu’il écrivit sa première pièce. En 1920, il fait représenter "I’ll Leave it to you”, mais il n’obtiendra son premier succès qu’en 1924, avec "The Vortex” (Le Tour-billon). Il a exercé ses activi-tés d’acteur et de metteur en scène tant en Angleterre qu’aux Etats-Unis, mais il est surtout connu en tant qu’auteur. Parmi ses oeuvres les plus connues, mentionnons "May Fever”, "Private Lives”, "Design for Living”, “Blithe Spirit”; mais la plus célèbre de ses comé-dies est "Cavalcade”, qui at-teignit un nombre record de

représentations. Il interpréta et réalisa, en collaboration avec David Lean, “In Which We Serve” (1943) et produisit "Brief Encounter”, réalisé par Lean en 1946, dont il tira le scénario de sa pièce en un acte "Still Life”. Il s’est expliqué dans ses oeuvres autobiogra-phiques "Present Indicative” (1937) et "Future Indefinite” (1954). On a pu le voir dans une excellente interprétation d’un film de Joseph Losey, "Boom”, en 1968.

"Le Printemps de la Saint- Martin” est une folle équipée romanesque dans la vie de deux femmes, Juliette et Francine. Elles sont amies inséparables comme leur mari Frédéric et Guillaume. Le départ de ces deux derniers pour un week-end de chasse coincide avec le passage à Paris d’un certain Miguel de Melina, qui fut suc-cessivement Tamant des deux femmes, avant que celles-ci ne rencontrent cèux qui allaient devenir leur mari. Restées seu-les, Juliette et Francine at-tendent que l’irrésistible Mi-guel viennent leur rendre visi-te. Elles vivent des heures de troublante anxiété, s’excitant au souvenir des heures exquises qu elles ont connues auprès de lui à Pise et à Venise. Viendra- t-il comme il a promis qu’il ferait? Et s’il vient, que fe-ront-elles?

D'abord, après avoir été as-saillies par la tentation de le recevoir, elles décident de quit-ter l’appartement avant que le Don Juan ne s’annonce. Cette

détermination ne tient pas, Alors, pour calmer leur "an-goisse” et apaiser leurs nerfs, elles se mettent à boire cocktail, champagne et cognac. Elles font tant et si bien qu’el-les deviennent ivres. Après s’ètres amusées comme de petites folles, elles en viennent à la minute de vérité, mon-trent leurs griffes, s’arrachent par anticipation leur ancien amant. Au paroxysme du duel, elles se lancent des injures, jusqu’à ce que Francine pren-ne congé de Juliette.

Le lendemain, Guillaume, le mari de Francine, se précipi-te chez Juliette. Il apprend à celle-ci que sa femme n’est pas à la maison. A cette nou-velle, Juliette soupçonne son amie d’être allée rejoindre Mi-guel. Elle le dit à son mari qui se moque d’elle, parce qu’il croit à la fidélité incondition-nelle de Francine. Mais à for-ce d’insistance, Juliette réus-sit à faire naître la ja-lousie chez Guillaume. Celui- ci entraîne de force Juliette. Ensemble, ils iront débusquer Francine et son ancien amant.

Ils n’ont pas aussitôt quitté la maison que Marie-Louise, la bonne, reçoit une communica-tion téléphonique du fameux Miguel. Il laisse son numéro. Peu après, rapplique Frédéric. Francine est chez lui, mais sa femme n’y est pas. Alors l’é-pouse de Guillaume, à son tour, est prise du même soupçon que son amie entretenait à son sujet: Juliette est allée rejoin-dre de Molina. La réaction de Frédéric devant l’énervement

Rappels de l'automne :

3) Johnny et Julienpar Gisèle Tremblay

Le dernier album de Johnny Halliday, Tnsolitude" (Phi-lips 6325 025), ne manque pas de rappeler, par son titre, ce-lui que Charlebois lançait cet été, à partir d’un croise-ment de mots semblable, "So- lidaritude”. Et ce qui frappe d'emblée, c’est ce que chacun accroche au mot "solitude”. Ce n est pas là un hasard.

Les deux chanteurs n’ont, dans le style, rien de commun. Mais l’un et l’autre ont joué, dans la chanson pop de leurs cultures respectives, un rôle homologue. Et beaucoup de jeunes chanteurs français n'arrivent pas à se dégager de l'influence de leur aine: ils ont tous quelque chose du "son” Halliday. Or, si Char-lebois, comme beaucoup de grands créateurs, est une sor-te de pasticheur de génie, ca-pable de prendre son bien où il le trouve et de la transformer en quelque chose d’autre, Halli-day ne paraît, d’ici, qu’un imitateur de talent, habile à assimiler diverses leçons musicales et à s’exprimer à travers elles, mais sans bien souvent dépasser ses sour-ces.

Les chansons de son disque sont un bel exemple de la mu-sique rock française “clas-sique” telle qu'il Ta inventée. On y trouve un hommage au "blues" avec "La musique que j'aime ”, une incursion western avec "J’ai besoin d’un ami”, quelques vagues réminiscences "gospel” avec "Le droit de vivre” et un rockn'roll so-phistiqué avec "Le feu”.

Johnny Halliday est un très bon interprète et c’est chaque fois agréable d’entendre ce qu’il fait avec cette voix dont il lie l’enrouement à la fois à

Triomphes 73PARIS, (AFP) — Les triom-

phes 1973 du cinéma ont été décernés jeudi soir au Théâ-tre Marigny à Paris, à l’oc- casio de la "28ème nuit du cinéma”.

Claude Lelouch est le lau-réat français pour "La bon-ne année”, Michel Piccoli et Pierre Richard pour l’inter-prétation masculine, Françoi-se Fabian pour Tinterpreta- tivn féminine. Marthe Keller recevra pour sa part le prix "Révélation”.

Pour les étrangers, les co-médiens anglais Peter Finch et Michael York se voiènt dé-cerner le prix “Triomphe in-ternational.

Enfin, d’autres prix varié-tés, chansons ou télévision récompensent Tino Rossi, Ser-ge Lama, Michel Fugain, le Big-Bazar Dalida à Jean Ri-chard.

l'émotion et à la sonorité “rock”, avec cette musique dont il a stylisé le paroxysme, avec ces textes propres qui n’ont pas trouvé leur expres-sion populaire.

C’est un bon disque, bien fait et tout. S’il manque quel-que chose, c’est la nécessité: il n’y a dans ces chansons aucun besoin qu'elles n’assou-vissent aussitôt, il n’y a pas de place pour la transcendan-ce. Et c'est ce qu’expriment les deux titres du début: Charlebois est un homme de culture, sa solitude témoi-gne de toutes les autres (cel-les du Québécois en particu-lier) et par cela même se dé-passe (solidaritude); Johnny Halliday est un mondain, sa solitude se compare aux au-tres et s'y ajoute (insolitudes).

•Les chansons de “Julien”

(Pathé SFAO 67,353), Julien Clerc les a presque toutes chantées lors de son passage au Québec cet automne. Mais il ne faut pas compter y trou-ver le même charme, ni la meme vie que sa présence en scène leur conférait. Elles sont aussi nettement moins musicales: Julien Clerc, de son propre aveu, se sert beau-coup plus de ses musiciens à la scène que sur disque.

Tel quel, sur cet album, Julien Clerc apparaît claire-ment dans la lignée de la

chanson française tradition-nelle, avec des arrangements plus modernes certes, et un côté excessif qui tient sur-tout des textes de Roda-Oil (sauf l’un d’eux, "Cécile”, qui est de Vallet).

Roda-Oil s’est fait connaî-tre par son don de l’image opaque, de l’association gra-tuite, de l'expression élégan-te qui égare l’imagination. Sur le nombre, il y a toujours un croisement ou ün heurt qui éblouit.

Il faut aimer. Cela donne, par exemple: "un odieu vieux, sourd et débile/De ses dix mains malhabiles/Jongle pour des imbéciles” (Heureux le ma-rin qui nage)! "Ce sont des moineaux sans ailes/Qui vien-nent piailler autour de moi/ Les traces de vos ongles, curlle/Dans leurs flancs sanglants, je les vois...” (Ra-deau de pierre); ou "... la graisse de mitrailleuses/N’est par la brillantine des dieux” (Poissons morts).

Tout cela a la somptuosité maniériste de l’art décadent. Mais Juüen Clerc y croit, y prête vie: avec une voix à la Jacques Douait, dont il laisse résonner le vibrato, il ressus-cite et folklorise des formes mortes.

La musique pop française, dans le fond — si Ton exclut Véronique Samson — c’est Léo Ferré.

de Francine, qui veut absolu-ment qu’il soit cocu, ne réussit d’abord pas à le convaincre que sa Juliette le trompe. Mais Tamie de sa femme ac-cumule tant de preuves qu’à son tour, Frédéric est mordu par la jalousie. Francine doit le suivre. Ensemble, ils iront prendre Juliette et son ancien amant en flagrant délit d’adul-tère. Ils ne vont pas loin pour puisqu’ils rencontrent Juliette et Guillaume.

Suit une explication en règle, par laquelle les deux femmes, plus mal que bien, confessent leur folle nuit. Pour couronner le tout, Miguel de Molina se présente enfin. C’est l’affron-tement. Le tout s’arrangera, mais d’une façon que je ne dévoilerai pas, pour laisser la chance aux spectateurs, qui se promettent de voir cette comé-die, de trouver la clé du sus-pense.

Dans cette comédie bouffe, où Coward ne résiste pas à Tenvie de faire du marivauda-ge, les caractères sont à peine esquissés. Les maris sont de bons bougres un peu simples. Leurs épouses, plus fûtées, plus rosses, se conduisent comme des fillettes qui au-raient grandi. Noël Coward dont la célérité de production fut proverbiale (on dit qu’il écrivait une comédie en quel-ques jours), ne s’arrête pas à compliquer ses créatures. Rien ne parait comparable à Téclat superficiel de son esprit; com-me dans tout ce qui éblouit, il y a là aussi une part d’illu-sion, mais qui scintille d’une telle adresse scénique qu’on ne peut résister devant tant de charme et d’ingéniosité.

Le succès de ce spectacle repose en premier lieu sur Juliette (Louise Marleau) et Francine (Louise Turcot). El-les sont le pivot de l’action, menant le bal avec un entrain de tous les diables. Le long tableau où elles attendent dans Tagitation et l’ivresse la ve-nue de Miguel est enlevé avec une virtuosité dont la drôle-rie est du plus sûr effet. Les maris, François Cartier en Tréderic et Pascal Rollin en Guillaume, défendent avec assurance leurs rôles d’époux raisonnables et confiants. Quant à Andrée Saint-Laurent, elle est Marie-Louise, la bonne, qui a servi dans de grandes maisons et qui, de ce fait, ne rate jamais l’occa-sion de faire étalage de son éducation et de son érudition. Andrée Saint-Laurent confè-re à ce personnage une dignité une correction et un "sophis-tiqué” avec une autorité re-marquable. Jacques Famery nous propose un Miguel de Mo-lina très espagnol d’allure et d’élocution dans une très brève apparition. Je souhai-terais qu’il rende ce beau Brummel très "astiqué” un peu plus caricatural. L'adaptation française de

Claude-André Puget, un pro-fessionnel du boulevard, ne manque pas de brio et de fi-nesse. Il n’y a pas d’hiatus entre Tauteur des “Jours heu-reux" et celui de “This Hap-py Breed".

Si vous êtes déjà dans l’es-prit des Fêtes, il n’y a pas de spectacle mieux indi vous que “Le Printemps Saint-Martin” pour en main-tenir l’euphorie.

ique pour de la

Orche/tre /ymphonique de fflontréal

DIRECTEUR ARTISTIQUE • FRANZ PAUL DECKER

■d*-j L**.

iU:

IM t)D lu 10Nk0111 100 tu, 010 I 11 il 10 Wk

]umutsiouii U AN!IM Mm kevt«

FAMILY LIFESIM. 7, fl JO h. OIM. ?. 430. 7, 9:30 h.

Vieux MontréalUt est, $t Paul 861 7863

Ce soir et demain soir à 20H.30

Au pupitre

FRANZ-PAUL DECKER

IDA HAENDEL, violoniste

k

Programme

* PREVOST: “Evanescence"BRAHMS : Concerto pour violon en ré ma jourBEETHOVEN : Symphonie no 6. “Pastorale"

* Première exécution à l'OSM

$3 à $7Avant chaque concert, à 19h, 100 billets de dernière heure à $2,

si disponibles. Àçfo SALLE WILFRID-PELLETIER

PL AC E DES ARTS, M,ont tçal 129 (Québec) Tel: 842-2112

2e Semaine j ^5 ■Une fable bouffonne ou l’hu-mour noir de Ferrer! fait une fois de plus merveille.

ROBERT BENAYOUMtLE POINljCLAUDIA CARDINALE • MICHEL PICCOLI I

ENZO JANACCI • UG0 T0GNAZZI I

un Hlm de MARCO FERRERI

L’AUDIENCE

wé'se35 MtlTOM ««42-6053SALLE EISENSTUN r^j('

Allez voir ce film.FRANCE-SOIR

Quelle réussite!L’AURORE

LABONNE ANNEE

Imn^e CLAUDE LELOUCHf

3e MOIS Dt SUCCÈS !

LA GRANDE BOUFFE

"le meilleur pianiste soviétique depuis Sviatoslav Richter"San Francisco Chronicle

"l'un des plus grands interprètes de Chopin"Stanford Daily News

RÉCITAL CHOPIN Demain Soir 20h.30Billets: $7 $6 $4.50 $3.50

EN VENTE: CCA 1 822 ouest Sherbrooke (sous-sol) et Place des Arts et Mtl Trust P.V.M. Demi-tarif sur billets $6: étudiants - Âge d'Or en vente à CCA seulement.

Agences et CHARGEX 932-2234 QUÉBEC: Grand Théâtre - 1 6 déc. 14H30

c Aj THÉÂTRE MAISONNEUVE

Adultes

Lassez-pa&sor et cane» Age d O

non valable

FLEUR DE LYSMARCELLO 1 I PHILIPPE

«ASTROIAMII I / Nom

Spécial étudiant m.25 5e MOIS

CRIS ETCHUCHOTEMENTS

La:iSPz passar et cane» Age d Or non valables

SEM 7 30. 9 30 DIM 130 3 30 5 30 7 30 9 30

FESTIVAL 1206 est Sle Catherine 525 8600

Cinémas ODEONTou’s ressemblance avec des événements réels ou avecdes personnes existantes.ou ayant existé,n'est ni fortuite ni accidentelle.

4emoisYves Montand

ETAT DE SIEGEUN FILM DE COSTA-GAVRAS

lé DAUPHIN

Dern/ere semainer LAN—.

AMERICAINE

du 0 ou 22 décembre

SPLOn, des

m€TI€R/xmRTdu QUéB€C

UILLERAVST DENIS, IMiT 388-55Î7

TINA 11 VMtl I dans

MADAME ZENDBIAUN SURRÉALISME ÉROTIQUE A LA COCTEAU

- PLAYBOYAUSSI: SUJKT COURT: "THE MILLER'S TALI"'

Cartes "Âg* d'Or" non valablos.

mxmm ClUTUU CtUMPUHH 861 4585

STANLEY

le DAUPHIN■BEAUBIEN PALS DIBEliVIUL TZI 6!

Lun au van 7 30 9 40

I2.30-1.4S-3.40- 7.20-9.10

LUN. AU VEN.: 7:00.9.25

Æmm

mma a a a a a • •#a*a%*a*a%*

aaaaaaaaa ’ • • aaaaaaaaa• aaaaaaaaaaa a a ajaaaaaa*• aaaaaaaaaaa • ••••••••••• a ••••••••••

llill

—P—— ••••••••• a a a a a• • • • a ••••••••• •ta a ••••••••a.• •••••••• • • a a ••••••••• • • • •••••••••• • • a a ••••••••> ,•• • •••••••••• • • • • • a a a a a a a• • • • •••••••••1 • • • • ••••••••*> • • a ••••••••a.a ••••••••••» • a •••••••••• •••••••••••

,a • a •••••••••• •••••••••••••••••••••«•••••••••••a• •••••••••••• •••••••- - -

,-------- >onavcnturcentree libre: de midi o 22.30hres

Commençant Vendredi le 28 DécembreDES IMAGES HMSOUTEISIABLES! France Soir IL FAUT RECEVOIR CE COUP DE POING UN FILM PUISSANT,QUI FAIT VIVRE DAIVIS L'ESTOMAC> Le Nouvel Observateur.

AU SPECTATEUR TOUTE LA GAMME ON RESTE ÉCRASÉS MUETSDES ÉMOTIONS ' Newsweek. LÉ COEUR AU BORD DES LÈVRES’le Monde

..-Wv •( r. .i. •'

s- • A. I■: ’4 , éê ! i & ■ '

■ i#' 1

LES FILMS MUTUELS ptésenien. un film de

YVES COURRIERE POURTOUS

BEAUBIEN PRES O’IBERVtLLE 721-6060

l