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FAITS DIVERS DOSSIER DE PRESSE Éditions Déracontés Marianne Soltani Azad

2003-2004 Dossier de presse Faits divers

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DOSSIER DE PRESSE Marianne Soltani Azad Éditions Déracontés ATELIERS D’ÉCRITURE Sur le thème du fait divers d’ctobre 2003 à janvier 2004

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FAITS DIVERSDOSSIER DE PRESSE

Éditions Déracontés

Marianne Soltani Azad

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ATELIERS D’ÉCRITURESur le thème du fait divers

d’ctobre 2003 à janvier 2004

Maison du Livre de l’image et du Son de Villeurbanne (69)

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l’atelier d’écriture : déclic d’imaginaires(re-)trouver le plaisir d’écrire

se laisser emmener dans ses et ces histoiresse confronter aux autres

goûter un moment d’échange et de partage

il n’est vraiment plus possible de lire tranquille et encore moins les journaux

une totale liberté sous la contraintesi seulement ça pouvait continuer…

MSA, janvier 2004.

DIVERS FAITS

POURQUOI J’ÉCRIS ?

je range mes mots par plaisir et pour ne pas les perdre, pour pouvoir les retrouver quand je veux jouer avec

et pour les dire aux autres

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FEMME PIÉGÉE :

LES ROMAINS ONT EU

RAISON DE LA DÉESSE

Insolite

Une femme suisse, collectionneuse et

passionnée de voitures anciennes, avait

bichonné une Déesse-cabriolet, dans

l’intention de partir à l’aventure faire

un grand périple… La suite page 7.

FEMME PIÉGÉE : LES ROMAINS ONT EU RAISON DE LA DÉESSE

InsoliteUne femme suisse, collectionneuse et passionnée de voitures anciennes, avait bichonné une Déesse-cabriolet, dans l’intention de partir à l’aventure faire un grand périple. Jusqu’à aujourd’hui, la Déesse a parcouru de nombreuses routes et traversé de dangereux terri-toires sans qu’aucun souci mécanique majeur ne l’arrête. Cependant, c’est sur le chemin du retour que l’aventure a soudain tourné court.Hier à midi, sous la chaleur écrasante du désert de Tarcone, la Déesse prend la route romaine qui passe par le cé-lèbre Pont romain fortifié de Tarcone. (Voir plan). Les Romains n’aiment pas les Déesses du XX ème siècle au gaba-rit trop imposant. L’unique pont s’est en effet, révélé trop étroit pour laisser passer cette grande dame. Pas question de rebrousser chemin, le contenu du réservoir étant calculé au plus juste. Et impossible d’envisager un autre moyen pour poursuivre la route -la rivière de Tarcone n’étant miraculeusement pas à sec en cette saison-, le voyage s’est terminé face à ce cul-de sac. Après trois jours d’attente, enfin localisée par les secours, un véhicule la ravitaille en ga-soil. Se résignant à rebrousser chemin la Déesse a pu regagner son précédent point de départ.Le problème ne s’étant jamais posé avec les véhicules modernes, moins lar-ges, aucun panneau n’avait été apposé pour prévenir les rares usagers du pont, qu’une largeur maximum était autori-sée depuis l’époque romaine. Aucune municipalité limitrophe ne voulant prendre en charge l’achat des panneaux qui équiperaient cette route désertique, on peut supposer, qu’à l’avenir, les Romains réussiront encore à piéger d’autres Déesses ou dames du même gabarit que cette nouvelle Déesse de Tarcone.. Photo de notre envoyé spécial, sur place : Désert de Tarcone.

Rivière de Tarcone

Désert de Tarcone

Route

de Tar

cone

Vers le pont romain

Plan du Désert de Tarcone.

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Edition spéciale. Samedi 15 novembre 2003.

Selon quelques fuites, il s’agirait d’un groupuscule d’individus à la dérive, profitant des circuits du ly-cée de Caluire pour étendre leur réseau d’action.D’après nos sources, les recettes explosives sont récoltées sur internet et les matières premières à la construction de ces engins sont prélevées dans la ré-serve adjacente au labo B. de chimie.La source vive du conflit est en fait le manque de fluidité des rapports élèves/enseignants, dû d’un côté, aux flux d’étudiants chaque année plus nom-breux et de l’autre, à un budget à sec à cause des récentes contraintes budgétaires… Et voilà qu’un petit nombre de jeunes lancent ce message de détresse, cette bouteille à la mer, cet ap-pel à l’aide…

Comment ces individus sont-ils parvenus à faire rentrer trois demi-douzaines d’oeufs et d’écrous, deux boîtes de bicarbonate… dans cette bouteille (le reste du contenu n’est toujours pas identifié) et comment ont-ils ensuite réussi à s’introduire avec ce véritable cocktail au sein même de l’établisse-ment ?

Le proviseur ne tarit pas d’éloges sur les stratégies que les experts préconisent pour arriver à canaliser tous ces flux. La technique du goutte à goutte est désormais adoptée : chaque entrée et chaque sortie du territoire scolaire est filtrée. Un “vestiaire à bou-teilles” est construit, et Coca-Cola, Vittel, Badoit, Sveltesse -les plus sujettes aux explosions intem-pestives -ne sont plus admises. (Notons que Perier, Heinneken… et autres bouteilles de verre ne sont pas dans cette liste noire.) Des fontaines à eau sont mises à la disposition des étudiants et du personnel. Cette dernière initiative serait, selon nos sources ca-chées, l’apport du récipient idéal pour de nouvelles expériences, «mais cette fois à la puissance dix». (cit.)

À trop vouloir jouer avec le feu en colmatant les brèches d’un système déjà sous perfusion, on laisse le navire à la dérive et le barrage craque. L’exemple de la bouteille du lycée André-Cuzin n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des problèmes de la soit-disant insumersible Éducation nationale.Mais méfions nous de l’eau qui dort.

MSA

BOUTEILLE PLASTIQUE SOUS CAGE D’ESCALIERL’incident de la bouteille a déclenché une cascade d’interpellations ; les enquêteurs, qui naviguent à vue, pédalent dans cette soupe sans arriver à resserrer les mailles de leur filet sur ce véritable réseau dormant.

Le Progrès, 14 octobre 2003.

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LA CHAUVE-SOURIS, LE BUISSON ET LE CANARD

Le Buisson, le Canard, et la Chauve-souris,Voyant tous trois qu’en leur pays

Ils faisoient petite fortune,Vont trafiquer au loin, et font bourse commune.

Ils avoient des comptoirs, des facteurs, des agentsNon moins soigneux qu’intelligents,

Des registres exacts de mise et de recette.Tout alloit bien ; quand leur emplette,

En passant par certains endroitsRemplis d’écueils et fort étroits,

Et de trajet très-difficile,Alla tout emballée au fond des magasins

Qui du Tartare sont voisins.Notre trio poussa maint regret inutile ;

Ou plutôt il n’en poussa point,Le plus petit marchand est savant sur ce point :Pour sauver son crédit, il faut cacher sa perte.

Celle que, par malheur, nos gens avoient soufferteNe put se réparer : le cas fut découvert.

Les voilà sans crédit, sans argent, sans ressource,Prêts à porter le bonnet vert.

Aucun ne leur ouvrit sa bourse.Et le sort principal, et les gros intérêts,

Et les sergents, et les procès,Et le créancier à la porte

Dès devant la pointe du jour,N’occupoient le trio qu’à chercher maint détour

Pour contenter cette cohorte.Le Buisson accrochoit les passants à tous coups.

«Messieurs, leur disoit-il, de grâce, apprenez-nousEn quel lieu sont les marchandises

Que certains gouffres nous ont prises.»Le Plongeon sous les eaux s’en alloit les chercher.

L’Oiseau Chauve-Souris n’osoit plus approcherPendant le jour nulle demeure :Suivi de sergents à toute heure.En des trous il s’alloit cacher.

Je connois maint detteur qui n’est ni souris-chauve,Ni buisson, ni canard, ni dans tel cas tombé,

Mais simple grand seigneur, qui tous les jours se sauvePar un escalier dérobé.

Fables VII, Livre XII, Jean De La Fontaine.

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LE CAS BUISSON, LE CHAUVE, CANARD

U n r é s e a u d e t r a f i q u a n t s e n f i n d é m a s q u é ?

Le procès en appel a finit par statuer sur le cas des trois associés : le chef (Monsieur Buisson) dit Buisson, l’exécutant imberbe dit Le chauve, l’intermédiaire dit Canard à cause d’un léger déhanchement qui le fait boiter.

Une entreprise apparemment bien rôdée : importation et transit de diverses marchan-dises, les trois compères donnent dans la conte-façon. C’est pendant leur plus grosse transaction (la dernière), que la brigade internationale de la répression des fraudes a intercepté la marchandise et a tendu un piège à cette fine équipe. Buisson s’est rendu compte, mais trop tard, qu’ils étaient tombés dans un coup fourré.

Voilà comment le cas fut découvert :Ayant tout misé sur ces trois chargements, Buisson, Le chauve et Canard se sont retrouvés à court de liquide, impossible de rembourser les fournisseurs. À vouloir se jouer de tout le monde, ils se sont fait rattraper par de gros bonnets mafieux et quelques prêteurs sur gage. Ceux-ci se sont fait un malin plaisir de les dénoncer et de détourner les trois containers pour récupérer la fameuse marchandise.Un procès est ouvert pour régler cette histoire.

Buisson cherche toujours mais sans succès, ses containers. Arrêté puis relâché, aux dernières nouvelles, il hante le grand parc. Peut-être ferait-il mieux de s’enterrer quelques temps à la campagne pour se faire oublier.Le chauve, toujours en fuite rase les murs de la capitale, la nuit.Canard s’est jeté à la mer. Il est aujourd’hui répertorié sous la mention suicidés par noyade.

Ainsi se termine l’histoire, en queue de poisson.Chacun connaît de nombreux débiteurs, plus qu’endettés, qui ne sont ni chef de bande, ni chauve ni boiteux et qui ne se mettent pas dans de telles embrouilles ou galères. Mais tous les jours, même les plus grands et jusqu’à n’importe qui, empruntent des chemins détournés et se sauvent par des escaliers dérobés.

SAM

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C O U R R I E R D E S L E C T E U R S :

SAM,J’ai savouré votre dernier article, sur Le cas Buisson, le chauve, Ca-nard. Je me permets enfin de vous écrire. Je suis totalement séduite par votre style. Puis-je aussi me permettre de vous avouer que je vais jusqu’à ap-prendre par cœur vos articles, qui sonnent à mes oreilles comme une petite musique. Que de fameuses histoires et quel talent vous avez pour les raconter !Par cette lettre, je vous témoigne toute ma gratitude, et vous remercie de poétiser ainsi la page des faits di-vers.J’aimerai connaître tout de même le fin mot de l’histoire, je suis sûre que vous n’avez pas tout dit.Avez-vous des nouvelles de ces per-sonnages : Buisson, Le chauve… Canard est-il vraiment mort ?

Dans l’attente de votre prochain ar-ticle, je vous prie d’accepter ce mo-deste sentiment de reconnaissance.

Une admiratrice invétérée !

Chère lectrice,

Si le fin mot n’est pas encore trouvé,Sur le cas Le chauve, Buisson, Canard,Cette histoire est maintenant épuisée.

Mais pour votre gouverne,Buisson bat toujours la campagne,Le chauve s’est fait pincer,Quant à l’avenir de Canard, ce n’est plus à nous d’en décider.Le reste, c’est maintenant à vous de l’inventer.

Amicalement.SAM

Très cher SAM,C’est le suicidé par noyade qui vous écrit. Oh oui, là ça fait un couack dans votre belle composition écrite. Mais c’est bien Canard, en chair et en os.Tout ça pour vous dire que j’ai pris le large et que je me la coule douce dans une petite crique tranquille sur la côte. Quand Canard fait le grand saut, il remonte toujours à la sur-face. Manque de bol pour l’article à sensations, j’ai comme qui dirait jeté un pavé dans la mare. C’est pas du tout-cuit, il va falloir que vous y retravailliez… J’attends que vous répariez vos co-quilles avec un petit démenti.

CANARD

Comme il existe de jolis corbeaux, il existe de vrais canards laqués en simili-croco.À bon entendeur, chacun ses histoires.Et vive les affabulateurs.

SAM

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LE PONT DU FOU

La femme.Le mari, un “commercial” toujours absent.

L’amant de la femme.L’ami secrètement amoureux de la femme.

Le fou qui garde le pont et empêche tout passage sous peine de mort.Le passeur de bac.

Chassée de chez son amant, suite à une altercation, la femme veut rentrer chez elle. Elle est obligée d’emprunter le pont du fou. Sans argent , elle tente de soudoyer le nautonier qui refuse de la laisser passer gratuitement. Elle va ensuite chez son ami qui -vexé, ayant appris le fin mot de l’histoire- refuse de lui donner l’argent nécessaire pour passer le fleuve.

La femme traverse le pont. Le fou la tue.

Qui est coupable ?

LE PASSEUR DE BAC EST COUPABLE

Voici les faits :Le mari, vendeur par correspondance de salons-canapés livrés à domicile, a démarché, vendu, puis livré un imposant exemplaire de canapé-lit et ses quatre fauteuils au nautonier du fleuve. Ne se prétendant pas au courant, le mari-vendeur envoie l’im-posante livraison près du fleuve, sur le lieu de travail du pas-seur. Absence de vigilance professionnelle ou acte délibéré de la part du mari ? (Celui-ci ne lui a en effet jamais pardonné le fait que quand ils étaient dans la même classe en primaire, le futur passeur lui a volé sa petite copine de l’époque.)Le passeur a donc dû se résoudre à faire passer le salon, en pièce détachées. Ayant préalablement désossé tout son canapé, il va jusqu’à louer une remorque flottante pour bac. Au milieu du fleuve, le chargement trop lourd fait chavirer l’embarcation. La remorque et le sommier sombrent dans les flots tumultueux. Passé par perte et profit, car non assuré contres les noyades matérielles, le passeur essuie ses dettes et doit rembourser à crédit la remorque louée. À ce jour il n’a plus que les cou-sins de son salon pour pleurer.

Vu le passif du passeur, c’est le résultat d’une vengeance, un acte peut-être même prémédité. Quand il a reconnu la femme de son malheur (elle ignorait tout), il n’a pas daigné faire l’abstraction de toute cette histoire et l’a envoyé bala-der et pourquoi pas sur le pont.Dans cette affaire le nautonier est accusé de non assistance à personne en danger. La suite de l’histoire pendant le procès.

L’hypothèse (à coup sûr) la plus probable. Signé : une partie de la rédaction.

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Rapport d’expertise par le Professeur Anne-Marie Say, Expert en biologie moléculaire vinicole, Docteur es identification somme-lière, Spécialiste du métabolisme du Caber-net sur coteaux exposés aux vents d’Ouest.

Rappel des faits :Vendanges sauvages et nocturnes de 1500 mètres de pieds de Cabernet Sauvignon, de Pian-Médoc en Gironde, dans la propriété du Conte De la Bellegrave du Poujeau.Authentification et demande d’expertise pour l’enquête 433, par Monsieur l’Inspec-teur Garcia Delavigne.

1. Observations sur la situation géogra-phique de la vendange.2. Analyse de la coupe.3. Analyse comparative des prélèvements ef-fectués le jour même, le 13 septembre 2003.

1. Observations sur la situation géogra-phique de la vendange.

Vendange d’une des parties les moins expo-sées au vent de tout le domaine de Pian-Mé-doc, située Sud/Sud-Est. Exposition intense au soleil durant toute l’année. Rapport hu-midité-glucides-degrés excellent.Parcelle scientifiquement la plus apte à fournir le meilleur Cabernet de la région (fait reconnu dans la pratique).Espacement des rangs de pieds de vignes idéal avec aération correcte des grains.Espacement des grains idéal avec aération correcte de la grappe et excellente ventila-tion, nécessaire à une maturation adéquate.Grâce à une déclivité de 5%, le terrain lé-gèrement argileux, draine correctement les eaux de pluies, de ruissellement et de condensation (rosée du matin/brume du soir).L’âge moyen de la parcelle prélevée est évalué, d’après datation carbone, à 97 an-nées.

2. Analyse de la coupe :

Coupe propre, biseautée située à l’extrémi-té du rameau pliant de la grappe, pouvant être qualifiée de très professionnelle, quasi chirurgicale. Aucun pieds n’est abîmé.Coupe franche effectuée -à priori- avec un instrument tranchant bien aiguisé procédant par coupe nette. Les outils utilisés peuvent s’apparenter à des sécateurs automatiques à ressort, dits à pompe. Mais il est possible qu’un autre ins-trument moins courant est été utilisé :

la serpette, encore très prisée pour vendan-ger des pieds classés. L’attaque de la ser-pette est plus incisive sans écrasement du rameau porteur, et ne laisse pas de traces ni de lésions visibles pour les futures ven-danges.

3. Analyse comparative des prélèvements effectués le jour même, le 13 septembre 2003.

Prélèvement 1 effectué par l’inspecteur Garcia Delavigne.Prélèvements 2 effectués par mes soins sur grain au sol (2 a) et grain sur pied (2 b).L’analyse comparative des échantillons montre un même stade de développement du fruit, un grain mature à la limite de l’état de fermentation. Le taux de glucide est très élevé dû aux conditions météorologiques exceptionnelles (chaleur, soleil).- 25 °C sur extrait sec.- 17 °C sur échantillon humide.Même peau souple et épaisse pour les deux prélèvements.Nous pouvons dorénavant affirmer que les deux prélèvements sont d’une qualité ex-ceptionnelle.

Dans le prélèvement 1, les graines au nombre de huit par grain ont pour dimen-sion 0,2 sur 1 mm. Celles du prélèvement 2 (2 a et 2 b) sont moins nombreuses et beau-coup plus petites.Tant que ne sera pas effectuée une deuxième analyse, il n’est pas possible de conclure à la similitude des grains, des prélèvements et donc du raisin. Il n’est même pas pos-sible de rendre compte de la traçabilité du vin. Nous demandons la possibilité d’effec-tuer de nouveaux prélèvements et d’établir une nouvelle expertise.

Nous nous permettons de livrer en sus de ces quelques analyses commandées par les services de police, des résultats qui peuvent se révéler déterminants. Les prélèvements 1 et 2 donnent tous les deux un vin excellent : robe écarlate brillante, belle portée en bouche, impres-sionnante et tenace. Ils possède la qualité des crus classés et réputés. Selon un jugement personnel, l’analyse moléculaire du prélèvement 1 convient par-faitement en accompagnement de gibiers et autres viandes rouges en sauce, celle du prélèvement 2 se marie à merveille avec une ronde de fromages au goût léger.

AMS

Nous publions ici de manière intégrale tous les éléments de l’affaire. Voici le rapport tel qu’il a été rendu par l’expert le 13 septembre 2003.

La rédaction.

VENDANGE VOLÉE… la suite

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AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

Domaine de Pian-Médoc, Gironde, septembre 2003.Maison du Livre de l’Image et du Son, Villeurbanne, janvier 2004.

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VENDANGES VOLÉES de 1500 pieds de Cabernet Sauvignon,

dans la propriété du conte Bellegrave du Poujeau, Pian-Médoc, Gironde.

PROTAGONISTES

AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

- Le Conte Bellegrave du Poujeau, propriétaire du domaine.

- Antoine Péchut, garde-chasse au service du Conte.

- Catherine de Jeanssac, voisine et amie du Conte.

- L’équipe de vendangeurs.

- L’inspecteur Garcia Delavigne, chargé de l’enquête.

- L’expert Anne-Marie Say.

- Le journaliste local Raoul Beauprés.

- Le juge d’instruction.

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VENDANGES VOLÉES de 1500 pieds de Cabernet Sauvignon,

dans la propriété du conte Bellegrave du Poujeau, Pian-Médoc, Gironde.

INDICES trouvés dans la chaufferie de la MLIS de Villeurbanne, relatifs à l’enquête 433 :

- Deux bouteilles portant les étiquettes de la propriété du château Bellegrave du Poujeau, et la mention Vin cuvée spéciale, 2003.

- Deux Livres de Poche, Série noire : Le tueur du dimanche et La mort du poisson rouge de José Giovanni.

-Deux piles R 16.

- Un briquet.

- Une paire de ciseaux à bouts ronds.

- Un bouton de veston.

- Un mouchoir en tissus, imprégné d’un liquide rouge dont l’ori-gine reste à établir.

- Une lettre anonyme expédiée le 5 janvier 2003 de Lyon et envoyée à Monsieur Roland Bougain dont l’occupation serait -entre autres- d’animer un atelier d’écriture autour du fait divers. (À vérifier.)

Texte intégral de cette lettre, écrit en lettres de scrabble :

«LE COUPABLE C’EST LA MLIS A VILLEURBANNE»

AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

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AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

La chaufferie de la MLIS, Villeurbanne.Photographies infra-rouge.

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AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

La chaufferie de la MLIS, Villeurbanne.Photographies infra-rouge.

La lettre anonyme.

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AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

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AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

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1.

PRÉLÈVEMENTS DU 13 SEPTEMBRE 2003.

2 a.

2 b.

Échantillon standard.

AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

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RAISIN DÉROBÉ : PORTRAIT ROBOT

AFFAIRE BELLEGRAVE DU POUJEAU

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À l’intention de l’inspecteur Garcia Delavigne,

Rapport d’expertise du 10 janvier 2004 : Interrogée par les services de police,au sujet de l’analyse comparative des particules résiduelles des bouteilles de vin Cuvée Spéciale, du liquide rouge imprei-gnant le mouchoir en tissus (dont l’origine restait à établir), et de la tache rou-geâtre de la lettre anonyme effectuée, voici mon expertise.

Je soussignée, Anne Marie Say, Expert en biologie moléculaire vinicole, Doc-teur es identification sommelière, Spécialiste du métabolisme du Cabernet sur coteaux exposés aux vents d’Ouest, -qu’après examen minutieux- les liquides ci-cités sont identiques à ce qu’auraient pu donner les prélèvements raisineux du 13 septembre 2003 s’ils avaient été transformés en vin.Pour conclure, je certifie donc retrouver les mêmes qualités captieuses que dans les prélèvements antérieurs 1 et 2 a / 2 b.

APPENDICES :

Voici en outre, quelques résultats que j’ai obtenus après diverses expérimen-tations scientifiques : L’haleine du garde chasse est identique aux particules résiduelles des bouteilles de vin Cuvée Spéciale. L’analyse confirme qu’il a bu de ce liquide depuis moins de trois jours.L’haleine de Catherine de Jeanssac est identique aux particules résiduelles des bouteilles de vin Cuvée Spéciale. L’analyse confirme qu’elle a bu de ce liquide depuis moins de trois mois.L’analyse de l’haleine du Conte est identique aux particules résiduelles des bou-teilles de vin cuvée spéciale. Nous n’avons cependant pas les éléments nécessaires pour déterminer de façon définitive et donner une datation fiable de la dernière absorption de ce breuvage par le propriétaire. Conclusion préliminaire : En matière d’haleine il n’y a aucune différence entre ces trois individus : tous trois ont développé la même acidité buccale causée par le vin Cuvée Spéciale.L’analyse du liquide rouge dont le mouchoir est imprégné est identique, de même la tache sur la lettre anonyme est une tache de cuvée spéciale.

Puis-je me permettre d’outrepasser mes qualité d’expert vinicole… pour appor-ter une conclusion plus personnelle :Étant donné que le garde chasse a depuis le moins longtemps absorbé de la Cuvée Spé-ciale, il ne peut qu’être complice de sont patron qui a dû le payer en nature, c’est à dire en bouteilles. Le propriétaire a manigancé toute l’histoire pour récupérer l’argent de l’assurance qu’il a sûrement souscrite. Toute la région est au courant des magouilles politiques du Conte. C’était déjà le cas lors de ma thèse, il y a de ça quelques années.La lettre anonyme a été composée par ce même garde chasse (personnage ambigu), le plus susceptible à être de manière permanente en contact avec le vin et donc à ta-cher le papier d’une façon aussi voyante. Par distraction ou dans un état d’ébriété avancée, il oublie dans la chaufferie de la MLIS* les bouteilles, qu’il a reçues du Conte, en échange de son silence.Ce qui explique aussi la coupe professionnelle des pieds de vigne : le garde chasse manie la serpette et le sécateur avec une dextérité remarquable et il est bon péda-gogue dans l’explication du maniement de ces outils.

Retrouver autant de fois le même vin en si peu d’espace est à considérer comme quelque chose d’exceptionnellement louche à ne pas prendre à la légère. Tous ces éléments permettent de rendre compte de la traçabilté du vin et de suivre à la trace les consommateurs de la Cuvée Spéciale.Pour un complément d’enquête, veuillez me préciser quand, a lieu le prochain ver-nissage à la MLIS*, je me ferai un plaisir d’analyser ce qu’on y sert comme vin, au cas où le garde-chasse ait pu y passer frauduleusement quelques bouteilles du vin Cuvée Spéciale.

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FIN…