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Revue de presse des journaux scolaires et lycéens 2005 Volume 2 > Lycées Ils en ont parlé Le tsunami Mangas Le titre > N° 1 - Janvier 2005 Lycée Franklin Roosevelt Reims (51) Osmose > N° 16 - Mai 2005 Lycée Jacques Cartier Saint-Malo (35) De l’actualité Nouveaux médias La Plume d’Hermès > N° 6 - Décembre 2004 Lycée Sainte Geneviève Rennes (35) Dis-leur ! > N°13 - Déc. 2004 - Lycée Blaise-Pascal Brie-Comte-Robert (77) La réforme Fillon

2005 Revue de presse des journaux scolaires et … · que le journal scolaire constitue un excellent outil pédagogique et un formidable moyen d'ouverture sur le monde extérieur,

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Revue de presse des journaux scolaires et lycéens 2005Volume 2 > Lycées

Ils

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Mangas

Le titre >N°1 - Janvier 2005

Lycée Franklin RooseveltReims (51)

Osmose >N°16 - Mai 2005

Lycée Jacques CartierSaint-Malo (35)

De l’actualitéNouveaux médias

La Plume d’Hermès >N°6 - Décembre 2004 Lycée Sainte GenevièveRennes (35)

Dis-leur! > N°13 - Déc. 2004 - Lycée Blaise-Pascal Brie-Comte-Robert (77)

La réforme Fillon

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Fondation Varenne pour la presse et la communicationUne exigence morale et éthique:Au nombre des actions de la Fondation,deux axes s'inscrivent parfaitement dansles préoccupations actuelles:● promouvoir la communication pourfavoriser l'émergence et l'échange desidées, des connaissances, des avancéesculturelles et intellectuelles.

● contribuer à la formation de la jeunesse aux métiers et aux disciplinesde la communication.Une vocation: Récompenser, Encourager et Aider.● Actions auprès des scolaires. Soucieux de stimuler le développement dela presse dans les établissements et parce que nous sommes persuadésque le journal scolaire constitue un excellent outil pédagogique et unformidable moyen d'ouverture sur le monde extérieur, nous avons choisid'aider la presse à l'école en organisant un concours de journaux delycées et collèges sur les académies de Strasbourg et Caen. Dans le butde sensibiliser les jeunes au rôle déterminant de l'information dans la viecitoyenne nous organisons également un concours de «UNE» dans lesacadémies de Clermont-Ferrand, de Limoges, de Strasbourg encollaboration avec les DNA, et le département de la Nièvre.

Fondation Varenne - Siège administratif :28 rue Morel-Ladeuil 63000 Clermont-Ferrandwww.famv.com - Tél : 04 73 18 30 Fax: 04 73 17 19 47

Quels regards les jeunes portent-ils sur l’actualité dans leurs journaux?

De l’actualité Revue de presse des journaux scolaires et lycéens 2005Volume 2 > LycéesCLEMI Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information - Ministère de l’Éducation natio-nale 391bis rue de Vaugirard 75015 ParisTel : 01 53 68 71 00 Fax : 01 42 50 16 82 e-mail : [email protected] http://www.clemi.orgDirecteur de publication: France RenucciRédaction et illustrations: Élèves rédacteurs des journauxConception et coordination générale : Pascal Famery Recension des journaux: Pascal Famery, Carole Hourt, Jessica Paulin Sélection des articles : Pascal Famery, Carole Hourt, Jessica Paulin avec Michel Huguier et Marie-Françoise PoulainRemerciements à Jean-Marie Dupont, Président du Conseil d’orientation et de perfectionnement(COP) du Clemi, Olivier Bourhis (Jets d’encre), Christine Faucqueur (DESCO), Frédéric Eleuche (SNALC),Eve Lê Qang (Ministère de l’Agriculture), France Ménard (UNSA), André Mathieu (ICEM) et FranceRenucci, Evelyne Bevort et Corinne Tual pour le Clemi qui ont bien voulu valider cette sélectionConception graphique et mise en page: Pascal FameryRemerciements : Danièle Bonnin, Anne Bocquet, Désiré Sylva, Michel Huguier et toute l’équipe du Clemi

Impression: Tony Lopez Impression St Maurice sur Fessard (45) ISBN 2-240 900 37-7 Imprimé en novembre 2005

Ce volume 2 consacré aux journaux lycéens souligne la vitalité de cette presse.Aucun des grands thèmes de l’année 2004/2005 n’est négligé. Darfour, Tsunami, élec-tions américaines, mort de Yasser Arafat, décès du Pape, mais aussi le référendum surla constitution europénne: autant de sujets où les prises de positions vigoureuses separtagent avec les analyses en finesse.Cette édition 2005 donne aussi accès aux arcanes de l’univers des grands adolescents:rapports familiaux, pratiques sportives, nouveaux médias. Elle offre une expertise enmatière de mangas et réhabilite un genre qu’ils percoivent comme injustement méprisé.Mais la grande affaire de l’année scolaire, c’est, à l’évidence, la réforme Fillon et lemouvement lycéen qu’elle a suscité. Rendant compte de cette effervescence de l’in-térieur, les journalistes lycéens jouent leur rôle et font vivre le débat au sein de l’opinionlycéenne. Décorticages minutieux et argumentés des propositions législatives et desmots d’ordre des manifestants, reportages sur les manifestations, témoignages sur lesoccupations de lycées et réflexions sans complaisance sur le concept de «grévistelycéen» ou sur les opérations coup de poing: les discussions font rage d’un titre à l’autreou au sein des mêmes colonnes. La vigueur, la pertinence et la diversité des points devue affichent une fois encore l’authenticité et l’utilité de cette pratique. Les journauxlycéens mettent en œuvre un apprentissage vivant et exigeant de la démocratie.De leurs interrogations sur les troubles du monde à leurs tourments personnels enpassant par le décryptage de leurs domaines de prédilection, les journalistes lycéenss’érigent en acteurs d’un dialogue intergénérationnel indispensable.

France RenucciDirectrice du CLEMI - Maître de conférences

fax ! est un journal junior international à distance réalisépar des jeunes en 24 heures, sur des thèmes d’actualité.Pour en savoir plus et pour participer :www.clemi.org et [email protected]

ÉLECTIONS USA > page 3 TSUNAMI > pages 4 et 5INTERNATIONAL > page 6 CONSTITUTION EUROPÉENNE > page 7 RÉFORME FILLON > pages 8 et 9MOUVEMENT LYCÉEN > pages 10 et 11LIBÉRATION DES CAMPS > page 12SPORT > pages 12 et 13NOUVAUX MÉDIAS > page 14 VIE PERSO > pages 15 MANGAS > page 16SO

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Des bonus Internet surwww.clemi.org :(Rubrique: médias scolaires et lycéens)L’édition électronique (fichier Word) avec :● le texte intégral des articles● un choix d’articles plus large● des rubriques supplémentaires

> Santé > Culture > Vie perso (Filles et garçons)

Édité avec le soutien de :Grâce à cette cinquième édition de la revue de pressedes journaux scolaires et lycéens, le Clemi souhaitevaloriser et faire partager la richesse du contenu deces journaux dont le dépôt pédagogique lui a étéconfié par le ministère de l’Éducation nationale.Cette revue de presse veut rendre compte des grandestendances de l’actualité 2005 abordée dans la pressescolaire et lycéenne.

Nouvelle formule. Cette année la revue de presse estpubliée en 2 volumes (volume 1: journaux scolaires,écoles et collèges - volume 2: journaux lycéens) etdans 2 éditions, l’une papier, l’autre électronique.

La sélection. Elle s’est effectuée à partir de 305 tit-res de journaux d’écoles (482 n°), 329 titres de jour-naux collégiens (535 n°) et de 202 titres de journauxlycéens (504 n°) réalisés entre septembre 2004 etseptembre 2005. Chaque numéro de chaque journal aété l’objet d’une lecture attentive.

Les thèmes. Les thèmes retenus dépendent de la fré-quence des articles consacrés à tels ou tels sujetsd’actualité. Le Clemi a pris soin de respecter la diver-sité des opinions exprimées lorsqu’un sujet faisaitdébat. Le thème de l’environnement et du développe-ment durable qui est fréquemment abordé dans lesjournaux n’a pas été retenu dans la mesure où il feral’objet d’une revue de presse thématique.

La méthode. Les extraits retenus vous sont restituésde la manière la plus proche possible de leur formegraphique d’origine. Certains articles, bien trop longs,ont fait l’objet de coupes signalées. Vous en trouverezla version intégrale dans l’édition électronique.

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Typo > n°66 Novembre 2004 Édition Saône et LoireLe Journal de Saône et LoireChalon sur Saône (71)

Elections USA De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2 3

Jean-François● n°4

Le Condor c’est ta muse● Dec. 2004

L’Obsédé textuel ● Oct.04

Sans ● n°1

ET LA RÉDACTION QU’EN PENSE-T-ELLE?Bush étant élu il reflète donc la pensée de lamajorité des Américains. ALICIALa réélection de Bush est la plus grande bêtise del’année ! Un homme qui mêle religion et politique(contraire aux principes démocratiques) ne devraitpas rester à la Maison blanche.Je ne pensais pas que les Américains s’abaisseraientà ce niveau… mais compte tenu du « Bourrage decrâne » qu’ils ont subit, on les excusera (encore unefois…). MARINE P.Avant on pouvait dire « le gouvernement américainest rempli de crétins profonds » mais maintenantavec l’élection par l’ensemble du peuple des STATES,de Bush, nous pouvons enfin dire « LES AMÉRICAINS,QUELLE BANDE DE CONS ». Sérieusement, où va lemonde, avec à sa tête un mec aussi dangereux. MAX

L’Obsédé textuel > Oct./nov. 2004 Lycée Delacroix - Maisons-Alfort (94)

Marre de l’anti-américanisme primaire!«Et on haïra, on méprisera l’empire américain», Manifeste, Indochine, Dancetaria.Si l’heure est à la crainte, ce n’est pas la craintedu terrorisme, mais bien la crainte que l’ontombe tous dans l’anti-américanisme primaire.Notre génération, qui vit la mondialisation enplein développement, a la fâcheuse tendance devouer aux États-Unis une haine grandissante.Combien de fois avons-nous entendu mêmepour rigoler : «De toute façon, les Américains cesont tous des cons». Propos xénophobes et racis-tes dans la bouche de jeunes qui se prétendenttolérants et ouverts. Si l’on peut remarquer queles Américains ont parfois un sentiment de supé-riorité nationale, nous ne devons pas nous y met-tre. (...). Si parfois, ils ont des conceptions quinous choquent, c’est bien parce qu’ils sont diffé-rents et qu’ils vivent une autre culture. Connaîtrel’histoire des États-Unis éclaire beaucoup lasituation actuelle, et permet de ne pas la juger enbloc. (...)Le danger consiste à faire des généralités. Soit onest anti-américains, c’est-à-dire contre la diffu-sion de la culture (de masse) américaine, contre lapolitique extérieure du gouvernement Bush, con-tre le capitalisme (incarné par les USA), contre laguerre sainte américaine, contre l’idéologie amé-ricaine «sauveur-du-monde», totalitaire et natio-naliste. Soit on est anti-américains primaires,c’est-à-dire qu’on ne réfléchit pas à ce qu’on dit,qu’on en vient à reprocher aux Américains d’êtrenés Américains, qu’on les juge responsables indi-viduellement de nos reproches à la société et augouvernement. (…)Toutefois, on peut se demander si «anti-améri-canisme» est l’expression appropriée. Car êtrecontre les États-Unis (anti-américanisme), n’estce pas déjà être primaire? En ce qui concerne lamondialisation, l’appellation est passée de «anti-mondialisation» à «alter-mondialisation». Peut-on faire la même chose pour «l’anti-américanis-me», ce qui voudrait dire vouloir les États-Unisautrement que comme ils sont maintenant. Maisn’est-ce pas témoigner d’une volonté d’ingéren-ce sur les États-Unis? Pierre Bosquet

Jean-François > N° 4 – Mars 2004 Lycée J-F. Millet – Cherbourg (50)

Ayons l’Ohio à l’Œilou voter aux Etats-Unis

(…) En 2002, le congrès américain adopte la Help AmericaVote Act, une loi qui doit aider les Américains à voter : aprèsle fiasco de l’élection dernière, il vaudrait mieux ne pas réité-rer ce genre de petit désagrément, très mauvais pour l’imagede marque d’une si grande puissance. Les vieilles machinesde vote seront donc remplacées par des instruments plusmodernes: des machines à voter électroniques. (...). Maisaprès les bonnes intentions, doivent suivre les moyens… etles crédits n’étant alloués que depuis juin, sachant que chaqueétat peut s’équiper jusqu’en 2006, le beau rêve d’une électionqui fonctionne semble s’évaporer. Certains états, le jour desélections, devront donc se contenter de leurs vieux systèmes.Prenons l’Ohio. En chiffres et en constatations brèves, celadonne: 72 % des électeurs inscrits soit 5 millions obligés dese servir de cartes perforées (même que dans plusieurs autresétats). Ne pas oublier que dans cet état, le sondage de l’uni-versité de Cincinnati donne à Bush 11 points d’avance surKerry (...). Michael Moore est cependant confiant, soit dit enpassant, il affiche un grand sourire optimiste quant à l’issuedu scrutin. Il est très drôle, ce Moore, très serein, il a l’air denous dire: «Keep cool guy, j’ai fait un film génial, toutel’Amérique me croit, donc on va gagner, (...)» Bref. Juste undétail à rajouter, chaque fois qu’un candidat républicaingagne l’état de l’Ohio, il est élu à la présidence.Pour conclure, il semblerait que les États-Unis qui n’ont pasmodernisé leurs bureaux de vote soient plutôt pro-républi-cains… ne surtout pas faire de déduction rapide, je n’avancerien, simplement il faudra aux Ohioois beaucoup de détermi-nation et de courage, ce 2 novembre prochain. (…) Naïké

Sans > N°1-Oct.2004-Lyc. Henri IV -Paris (75)

Les Américains voient grand, très grand, trop grand…Ils aiment nous épater, notamment avec leurs bud-gets impressionnants, consacrés à tout et n’importequoi : ciné, music, people… (…)Il s’agit donc d’un chiffre, dont nous voudrions vousfaire part, un chiffre qui ne cesse depuis un an etdemi de croître à des allures considérables… et quiest affiché – notre envoyé spécial nous l’a confirmé-en plein cœur de Manhattan, si je puis ainsi m’expri-mer. Le chiffre en question est, à l’heure où je vousparle (le 25 octobre), de 141 215 000 000. Je suppo-se que vous vous doutez de quoi il s’agit, mais commemoi, vous ne voulez y croire… Non, ce n’est pas le prixque va coûter la future opération médicale (...) afinde tenter de bannir le Sida en Afrique ou en Asie. (...)Non, il s’agit de l’argent qu’on a soigneusement, parci-monieusement, et scrupuleusement dépensé à desfins humanitaires : dépeupler et saccager l’Irak, ten-ter d’en faire une colonie, tout en faisant semblantde trouver des bombes – Oh pardon ! «Armes deDestruction massive». (...) Vous rendez-vous compte,141,215 milliards de dollars, soit 117 millions de dol-lars par jour, 122 820 par minute, 2047 $ par secon-de… (…) Mais ne vous alarmez pas, dormez bien, vousêtes en guerre…

Margot Sylvain & Matthieu RégnierNo comment > N°14 - Spécial USA - Nov. 2004Lycée Sacré cœur - Tourcoing (59)

BULLSHIT

The 2004 election was a disaster. Wewere duped. America used to be a freecountry, run by the citizens. Unfortu-nately, we have become a countryowned and run by major corporationsand conglomerates. America has beco-me a land run by the rich. All of our tele-vision stations, and there are quite a few,are run by only 6 different major corpo-rations. Each of those 6 major compa-nies will benefit greatly from Bush’s taxcuts, while the typical, middle-classAmerican will not. What was hopeful about the ’04 electionwas the huge amount of people in thelimelight of fame that fought to exposethe truth about Bush and bring it to thepeople. Michael Moore, a controversialand liberal film maker, directed themovie «Fahrenheit 911» a hard-hittingexpose on Bush’s blunders. Mr. Moorethen went on a tour of colleges and uni-versities across the country encouragingthe youth to get out and vote. Manymusicians and actors also got out andhelped spread the word about voting,and choosing the right candidate. (…)The majority of younger voters did votefor Kerry for several key reasons. One,they don’t want to go to fight in thismeaningless war in Iraq. Two, they getaccurate and truthful information on theelection candidates from the internet.Three, they don’t want to be saddledwith the massive debt Bush is piling up,and four, the youth look up to their favo-rite celebrities and their political views.Eventually, the «awful truth» will comeout about George Bush, and when it doesAmerica will know what the rest of theworld already does. I’m glad a majorityof Minnesotans voted for John Kerrygiving him all electoral votes for thestate, and I will always be glad I cast myvery first vote for John Kerry. NathanTauer is gay!!!! Punk rock forever!!!!

By Ben Plocher and Jeremy Froelke(nos correspondants aux Etats-Unis)

Le Condor c’est ta muse>Déc. 04 Lycée Condorcet - Paris (75) Plus d'articles > www.clemi.org ➤

Si les critiques à l’égard de l’administration Bush sont virulentes, les relents d’anti-américanisme provoquent la discussion.

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Tsunami 4De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2

Dis-leur! ● n°13

L’Acid ● n°1

Le Cheveulu ●n°10

Le Biface ● n°13

Le P’tit Wittmeuh ●n°3

L’émotion et la prise en charge de la solidarité n’ont pas étouffé le recul critique, loin de là !

Solidarité

Editorial

Mais pourquoi la vie est-elle si dure? Le destinles a touchés! C’est injuste, ce désastre ! C’esthorrible ! Je ne sais comment décrire ce drame!Les images des médias nous ont attristés ! Quipeut réaliser ce qui s’est passé? Ces milliers demorts, ces enfants orphelins. Que vont-ils deve-nir, eux et leur pays? Les images des médiasnous ont fait découvrir le mal. Elles nous émeu-vent, et ce ne sont que quelques images!Pensons à ce qui a pu se passer ! Inimaginable!Les images nous renvoient à la tristesse, à lapeine des pays touchés, des familles des morts,blessés et disparus. Qui aurait cru qu’au lende-main de Noël un pareil drame serait survenu?Atroce! Pire encore! Des mots, ce ne sont quedes mots : peu de choses en comparaison de laréalité. Qui commande à cette nature? Natureindigne qui tue tous ces gens! Ceux des paystouchés, mais aussi les touristes français, an-glais, américains, australiens… Pensons à leursfamilles ! À tous ces innocents morts aujourd’-hui ! NON! Plus jamais ça? Maintenant, aidonsces pays à revivre! LA SOLIDARITÉ ET RIEN

D’AUTRE !!!Mandy

Le Biface > N°13 - Janv. 2005Lyc.Boucher-de-Perthes - Abbeville (80)

Action solidarité pour l’AsieDepuis que le tsunami a touché l’Asie du Sud-Est, pour venir en aide aux victimes, uneurne Croix-Rouge est à votre disposition aux BVS pour faire des dons. En 3 mois, nousavons récolté 15,59 € seulement. Merci à ceux qui ont pensé à ces victimes en donnantmême si ce n’est que quelques pièces. Mais nous sommes quand même assez déçus,puisque nous espérions que sur les 800 élèves des 2 sites, chacun donnerait 1€, nousaurions alors pu atteindre la somme de 800 €. Mais non, pour certains, 1 € sembletrop ! Peut-être préfèrent-ils les garder pour acheter des cigarettes ! Vous savez très bienque vous n’êtes pas à l’abri de vous retrouver un jour démuni de tout. L’action se pour-suit, si vous souhaitez donner, n’hésitez pas, et puis vous verrez que lorsque vous lais-serez tomber la pièce (ou le billet) dans l’urne, vous ressentirez une grande fierté ! Queles élèves du lycée Wittmer soient plus généreux !! L. I.

Le P’tit Wittmeuh > N°3 - Mai 2005 - Lycée Julien-Wittmer - Charolles (71)

Les textos pour l’Asie, une grosse arnaque ?Devons-nous continuer de faire de l’humanitaire par SMS ? Aulendemain de la catastrophe provoquée par le tsunami en Asie duSud, les morts sont innombrables. Mais certains se frottent lesmains : les dégâts matériels étant énormes, il va falloir recons-truire. Oui cela peut vous paraître ignoble mais c’est la vérité. C’estaussi l’occasion pour certains opérateurs de mobiles de redorerleur blason. Effectivement, ces derniers temps, ces entreprisesétaient de plus en plus mal vues par leurs clients auxquels ellesfont payer l’envoi d’un texto à des prix exorbitants. (...)Et derrière cette participation de ces entreprises, ne voyez-vouspas un immense coup de pub en Europe et en Asie ? Cette cata-strophe donne l’occasion à ces opérateurs d’étendre leur mar-ché dans ces pays en pleine voie de développement.De plus, allez faire un petit tour dans les sites de forum surInternet. Combien de fois ne verrez-vous pas des adolescentsde nos âges se vanter d’avoir envoyé un énième sms pour laCroix-Rouge ? Cela devient écœurant, c’est une course à labonne conscience ou à la bonté. L’humanitaire devient aussipopulaire que la Star Académie. Puis après, on se dira telle per-sonne est moins généreuse que celle-ci car elle n’a envoyé quetrois fois et lui huit et que, à partir de douze textos on est unsaint mais si tu n’en as pas envoyé plus de deux, tu es unradin… Les actualités se trouvent d’ailleurs dans la même prisede position on disait que cette récolte a permis de récolter 1,25million d’euros et qu’il y a 45 millions d’abonnés ? Elle rendainsi coupables les millions de personnes qui n’ont pas donnéet place l’humanitarisme par SMS comme seul moyen efficacede faire des dons.

L’Acid > N°1 - Janvier 2005 - Lycée Corneille La Celle-Saint-Cloud (78)

Le trafic d’enfants après le tsunami

Il faut voir la vérité en face, les catastrophes enAsie ont non seulement provoqué de très nom-breux morts,mais, comme si ce n’était pasassez, elles favorisent le trafic d’enfants !Heureusement, certains gouvernements,l’UNICEF et des ONG se mobilisent pour luttercontre ces atrocités ! Pour 1,5 million d’enfantstouchés par le tsunami, 35 000 se sont retrouvésisolés, et sont devenus les proies des trafi-quants, guettant tels des vautours les êtres lesplus fragiles dans la promiscuité des camps. Le sujet est très grave ; il s’agit de l’avenir de plu-sieurs milliers d’enfants qui ont déjà perdu leurfamille. Ils ne peuvent pas attendre…(...)

Nic

Le Cheveulu > N°10 - Février 2005 Lycée Blaise-Pascal - Orsay (91)

Gueule de bois au lendemain de Noël : 165 000 morts

«Dis-leur!» se mobiliseVous n’avez pas pu échapper à la tragédie quia eu lieu en Asie du Sud-Est, le monde semobilise pour venir en aide aux victimes, oupour faire la une des journaux dans une cour-se aux dons, ou à l’image… Bien que le com-portement de certains États donateurs soitcarrément gerbant, les ONG se démènentsur le terrain pour sauver ceux qui peuventencore l’être, reconstruire, mettre les enfantsà l’abri des trafiquants en tous genres, brefrendre un peu de qualité de vie et de dignité àces populations ravagées. (…) C’est pour çaque «Dis-leur !» a décidé, avec l’aide de l’ad-ministration pénitentiaire, d’organiser une col-lecte de fonds pour l’UNICEF. C’est pour celaque ce mois-ci, vous obtiendrez un superbeexemplaire de Dis-leur ! – dédicacé par moisi vous voulez, même… – en échange d’un donpour les victimes des tsunamis. Hé oui, chez«Dis-leur !» on est des branleurs au grandcœur. Je vous laisse sur cette superbe rime envous rappelant que pendant que vous vousgoinfriez de foie gras le 31, des gens étaient entrain de mourir. Zorg

Wague à l'âme(…) Pour en revenir à la situation en Asie, laposition des médias est plus que gerbante.

Une heure de journal sur le tsunami depuis lacatastrophe. Pourquoi? Pour les quelquesmilliers de touristes venus se soulager dansles bordels de Kau-Lak, se goinfrer à Phuketou pour faire des randos au Sri Lanka. Desparadis? Non: des paradis pour touristes,pas pour les habitants. On peut parier que sicela n’avait touché que des zones non touris-tiques, cela aurait fait 20 minutes du 20 heu-res, pendant deux jours. Pas un mot de lasituation en Birmanie, au Bangladesh et enSomalie. Pourquoi? Tout le monde s’en fout.Mais on a parlé de la mini vague qui a justesubmergé le port de Saint-Denis de laRéunion… Et le pire dans tout ça: à moins de 3000 kilomètres, d’énormes moyens logis-tiques, trois flottes de guerre et des milliersd’hélicos mènent leur croisade… alors que leSri Lanka ne possède que 6 hélicos pour ravi-tailler sa population sinistrée. (…)En ce début d’année 2005, une pensée pourtous ceux qui sont morts ou qui ont perdu unproche là-bas. On raconte qu’en Suède (2 915morts en Asie), il n’y a pas une personne quine connaisse l’un d’eux. En revanche, aucunepensée pour le touriste pédophile qui s’estpris dix tonnes de flotte sur la tronche pen-dant qu’il était avec un gamin de cinq ans.

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Dis-leur! > N°13 - Déc. 2004 - Lycée Blaise-Pascal Brie-Comte-Robert (77)

Typo > N°67 - janvier 2005 - Édition Saône et Loire Le journal de Saône et Loire - Chalon-sur-Saône (71)

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Tsunami De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2 5De quel état du monde témoigne la catastrophe du tsunami et sa prise en charge? Et parfois, l’esprit de polémique pousse à l’erreur...

Le journal de Sophie-Germain > N°2 - Mars 2005 Lycée Sophie-Germain - Paris (75)

Bouge ton bahut ● n°5

Nandeska? ● n°3

Le journal de SophieGermain ● n°2

Lettres au petit B ● n°3

Réflexions

ous avez été nombreux à réagir àl’article « le (no) comment du tsu-nami» paru dans le numéro de jan-

vier. Beaucoup d’entre vous ont été cho-qués, et ils ont eu raison.Au départ, l’article devait porter sur lescauses du tsunami. L’auteur de l’article afinalement décidé de parler d’une rumeur(le tsunami aurait été provoqué par unebombe nucléaire lancée par les Améri-cains). Il est évident que cette rumeur estfausse et infondée. Après hésitation, nousavons décidé de publier cet article, pourmontrer la façon dont on pouvait déformerune information, et la mettre au service decause extrémiste… Nous avons fait uneerreur. L’article n’était pas assez clair, etne montrait pas qu’il s’agissait d’une désin-formation. Nous nous excusons auprès detous nos lecteurs pour avoir diffusé cetteinformation fausse et dangereuse…Nous vous rappelons aussi que vous dispo-sez d’un droit de réponse pour réagir à nosarticles. ([email protected]).

Morgane et Nico

Antiscoop●n°2

Après une longue conversation avecun professeur de SVT j’ai conclu quetous les élèves un minimum cultivésconnaissaient les origines du tsunami.[…] C’est pourquoi après avoir entre-vu la rumeur d’une autre cause nonnaturelle du tsunami j’ai entrepriscertaines recherches sur internet.C’est tout simplement bouleversant.Regardez le bilan des victimes: 150000 musulmans tués et presqueautant de sans-abri. N’oubliez pas quece n’est pas en Afrique mais enIndonésie, où vit l’essentiel de lapopulation musulmane. Il se pourraitque cet accident ne soit pas si natu-rel qu’il en a l’air. Il est démontréqu’une simple bombe atomique straté-giquement placée peut créer un séis-me de cette envergure. Autre argu-

ment en faveur de cette théorie : l’o-céan Indien n’est pas le spécialistedes séismes: c’est le Pacifique (parailleurs tsunami vient du japonais etn’a aucune origine indienne), ne l’ou-blions pas. Qui serait l’instigateur dece massacre? Selon Jean-PierrePetit, il s’agirait du pays de l’oncleSam: les USA. Que s’est-il passéaprès les incidents du 11 septembre?Invasion de l’Irak et près de 150 000victimes en 2 ans. Qu’en est-il del’Asie? 150 000 victimes en 2 heures.Il en reste 150 000 victimes. Sansparler de l’intox médiatique à hautdébit qui rabâche sans cesse lesmêmes informations visant à faire del’audimat. Qu’en conclure? Catastro-phe naturelle ou stratégie militaire?

Alexis

Bouge ton bahut > N°5 - Février 2005

Le journal a reçu de trèsnombreuses critiquesd’élèves et d’enseignants

choqués de l’article «nocomment» de janvier. Cet articlerelayait une rumeur mettant encause les États-Unis dansl’origine du tsunami.J’aurais dû insister sur le faitque c’était de la propagandeanti-américaine basée suraucune preuve valable, quicirculait sur Internet. En effet,la majorité des sites évoquantcette hypothèse sont des sitesislamistes et extrêmistes. Il estdonc évident que cette rumeurest totalement fausse.J’adresse ici toutes mes excusesaux personnes qui ont étéchoquées ou blessées, etréaffirme que je ne soutiens pasdu tout cette rumeur infondée !

Bouge ton bahut > N°6 - Avril 2005 - Lycée Darius-MilhaudKremlin-Bicêtre (94)

BrèveLe VIH (sida) tue 300 000 personnes par moisdans le monde soit l’équivalent d’un tsunami. Oùsont les dons exceptionnels des industries phar-maceutiques? Où est passé notre formidable élande générosité ? Malgré les appels incessants desassociations internationales et l’implication despersonnalités, ce problème reste en suspens.

Nandeska > N°3 - Février 2005 Lycée Vauvenargues - Aix-en-Provence (13)

Solidaires, oui. Mais à quel prix?Condoleeza Rice, ministre des Affaires étrangères desÉtats-Unis, a déclaré que le tsunami a été «une formi-dable opportunité» pour son pays de s’affirmer en tantque première puissance mondiale, grâce à sa générosi-té. Parallèlement aux nombreux dons des entreprises etcitoyens du monde entier, cette citation cynique paraîtêtre la seule ombre dans un tableau de générosité pure.Pourtant, les dons des entreprises et des grands grou-pes commerciaux (tant alimentaires et médicaux quecosmétiques, puisqu’à Danone et Sanofi-Aventis segreffe L’Oréal), ne sont pas réellement désintéressés.En effet, ces entreprises, en offrant leur aide aux victi-mes du séisme, savent pertinemment qu’elles tirerontun bénéfice à court terme lorsqu’il y aura reconstructionde ponts, immeubles, routes et autres infrastructures.Sous ces profits avantageusement tirés d’une cata-strophe, le gouvernement français n’affiche aucunehonte, et invite, au contraire, les grands groupes fran-çais à faire des dons. Étrange, lorsque l’on constate queles pays sous-développés ou en voie de développe-ment, tels la Somalie n’ont jamais bénéficié d’une telleaide financière. Marina Zacharie

Lettres au petit B > N°3 - Avril 2005 Lycée Alain-Fournier - Mirande (32)

Entendons-nous sur la question. Leraz de marée du 26 décembre 2004est sans conteste LA catastrophe duXXIe siècle et l’on ne peut que selamenter devant le drame humainque causent ces injustes déboires dela nature. (...)Ce raz de marée ne s’impose doncpas seulement par sa gravité maisbien pour avoir répondu à descritères médiatiques qui peuventêtre résumés par ces trois piliers :choc des images, identification etapolitisme. Il est important d’insistersur ce dernier point ens’interrogeant sur les motivationséthiques des chaînes de télévision.« Il y a un énorme cinéma sur l’aided’urgence, mais les feux de la rampevont s’éteindre très vite.», comme ledisait justement J.-H. Bradol,président de Médecins SansFrontières.Ce vacarme de l’information a toutde même eu le mérite, derrièrel’enthousiasme des soirées spécialeset de la surenchère de dons, derévéler un problème trop oublié : ladette des pays du tiers monde quis’élève à près de trois mille milliardsde dollars.Dans le cas des onze pays touchéspar le désastre, quel sens peuventavoir tous ces dons (dix milliards dedollars promis) lorsque l’on sait qu’ilsremboursent à eux seuls quatre foisplus chaque année à leurscréanciers. Le simple moratoireproposé par le Club de Paris (groupede 19 pays créanciers) est le degrézéro de l’action politique, ils nepouvaient en effet décemmentréclamer des remboursementsattendus dès février. Certains paystouchés, comme la Thaïlande ontmême dû refuser ce gel temporairede leur dette pour ne pas perdre leur

réputation de «pays fiable» auprèsdes investisseurs étrangers et duFMI. En effet, c’est la stabilitépolitique et économique qui influesur les taux d’intérêts des prêtsaccordés.Ceci met en évidence la perversitéd’un système économique où les diri-geants des pays du Sud préfèrentrassurer les marchés financiers plutôtque de venir en aide à leurpopulation.Cette réflexion nous amène donc àreconsidérer les catastrophes dites«naturelles». Il est aisé de regarderce qui s’est passé en Asie commel’inéluctable Nature ou la maindivine. Cependant, une catastrophede même ampleur au Japon n’auraitcertainement pas eu le même impacthumain : systèmes d’alerteperfectionnés, habitations solides…De même, lorsque le cyclone Michel(de force 4 sur 5) s’abattit sur Cubaen 2001, l’évacuation d’une partie del’île, permise par des systèmes deprotection, et une organisationsophistiquée sauva des dizaines demilliers de vies. Bilan : 5 morts. Peude temps après, un autre cyclonetomba sur l’île voisine d’Haïti.Catalogué de force 3, il fit 2 400morts et d’immenses dégâtsmatériels.C’est toute la perversité de lalogique des plans d’ajustementstructurel du FMI qui impose desrestrictions budgétaires dontl’inefficacité économique et humainen’est plus à prouver. Ainsi donc, laquestion de l’endettement du tiersmonde ne doit plus rester absente dudébat politique. Seule la volontémanque, alors à quand l’annulationtotale ?

Manuel RUBIO& Emmanuel SNYDERS (TS2)

Tsunami de la dette ou hystérie compassionnelle

Raz de marée en Asie(...) Pour re-situer les choses dans leur contexte,il faut savoir que c’est «notre» faute (à nous, lesoccidentaux) si le phénomène a eu une si grandeampleur. En effet, avec «notre» manie de cons-truire des hôtels à touristes, «nous» avons mas-sacré les mangroves et barrières de corail quicontribuaient à atténuer les raz de marée. (...)Antiscoop > N°2 - Janvier 2005 Lycée Joseph-Loth - Vannes (56)

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International 6De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2

Le Poinca ● n°56

L’Etincelle ● n°2

Bouge ton mag ● n°2

Dans l’actualité internationale, la mort de Yasser Arafat et le décès du pape suscitent d’utiles débats. Le Darfour n’est pas oublié.

(...) Il y a un an et demi, en février 2003, le Darfour sesoulève contre le gouvernement de Khartoum. Un pre-mier groupe d’opposition naît, l’Armée de Libérationdu Soudan (SLA), bientôt rejoint par un deuxièmegroupe armé, le Mouvement Justice et Egalité (JEM).Le gouvernement est sourd aux revendications d’unerégion marginalisée, sous-développée et non protégée.Il faut prendre les armes, faire preuve de déterminationpour se faire entendre. Ces deux groupes armés, majo-ritairement composés de paysans, sont les porte-paro-le d’une population délaissée. Ils sont le cri d’unerumeur désespérée. Mais le gouvernement, menacé,choisit la répression: réduire au silence la voix de ladissidence.L’armée officielle est immédiatement envoyée surplace pour imposer l’ordre. Dans son ombre, le gou-vernement envoie la milice Janjawid. L’armée et lamilice sont les deux leviers d’une répression sanglan-te, barbare, inhumaine. Les «Jan-jawids» vont devillage en village pour les raser (570 villages ont étédétruits). Ils violent, torturent, exterminent… Maindans la main avec l’armée officielle. (...) Il ne se passerien au Soudan.Un an et demi… À peine le Nord, sur son trône, a-t-ildaigné baisser les yeux sur ses sujets économiques.Est-ce que ça rapporte d’aller au Soudan? Qu’est-cequ’on y gagne? Siècle de chiffres, chiffre d’affaires,chiffres funéraires… 200 000 personnes ont pris lechemin de l’exode, 1 450 000 personnes attendentdans des camps de réfugiés, menacés par leJanjawids… 1 800 000 personnes sont touchées par leconflit. Entre 6000 et 10000 personnes meurentchaque mois, de faim et de maladies.(...) Il y a bien eu crime contre l’humanité, ou plutôt,il y a crime contre l’humanité. Mais ces crimes visent-ils «un groupe national, ethnique, racial ou reli-gieux»? Ces crimes cherchent-ils à «détruire tout oupartie de ce groupe»? Ce sont les conditions poséespar le Tribunal Pénal International, et peut-être serait-ce de la «surenchère judiciaire» que de parler degénocide à propos de ce qui se passe au Darfour (...).(...) Agir contre ces crimes, c’est exercer notre devoirde mémoire. Cet article ne se fait que l’écho des voixde la dissidence. Les hurlements du Soudan sont l’é-cho de notre passé. Ce silence qui nous aveugle, n’estpas celui du deuil, mais celui de l’oubli. Commentpouvons-nous oublier ? J.A.

Mort de Yasser Arafat(...) Quelle image l’Histoire retiendra-t-elle de Yasser Arafat ?(...) Il fonde en 1959 le Fatah, mouvement d’opposition àIsraël, qui a survécu aux tournants de l’histoire et existeencore aujourd’hui. Il s’engage dans des combats terroris-tes de manière virulente. En 1974, il fait irruption dans l’a-rène de négociation militaire en étant reçu aux Nations-Unies à New York. Il déclame l’une de ses plus célèbresphrases, emblème de son action : « Je suis venu porteurd’un rameau d’olivier et d’un fusil de révolutionnaire. Nelaissez pas tomber le rameau de ma main » et résumeainsi sa participation, qui oscilla sans cesse entre paix etprise des armes. (...)Arafat sera à jamais considéré comme un homme d’Etat,mi-terroriste, mi-négociateur, l’incarnation de laPalestine, cette Nation qui peine à se construire en Etat àcause d’un contentieux avec Israël qui dure depuis undemi-siècle et se nourrit de rancoeurs et de déchaîne-ments extrémistes. L’ancien Secrétaire d’Etat (prédéces-seur de Colin Powell, donc Ministre des Affaires étrangè-res américaines) Henri Kissinger rappelle que « personnen’a pu manquer d’être ému par le long et tortueux par-cours d’Arafat, ancien terroriste », accepté en tant queporte-parole national. Yasser Arafat se sera battu pour l’é-mergence d’une entité politique palestinienne aux côtésde l’Etat hébreu. Mais cette tentative sera infructueuse etmarquée par l’insuccès. Arafat ne sera pas parvenu àaccepter des compromis, aura échoué à améliorer les rela-tions entre les deux camps, n’aura pas réussi à instaurer ceclimat de confiance nécessaire à tout arrangement. (...)

Thibault CHEVALARD

Sud mag’> N°1-Déc.2004 - Lyc. Sud Médoc (33)

En berne?J’arrive au lycée le lundi 4 avril, quel effarement deconstater que le drapeau tricolore est en berne! Je merenseigne autour de moi, on me dit que c’est pour ledeuil du pape… Je m’indigne : et la laïcité dans toutcela? On nous impose de la respecter alors que legouvernement la bafoue aux yeux de tous. La loi de1905 est-elle caduque dans ce cas? Je ne pense pasque l’on puisse y déroger pourtant. Il est scandaleuxque les établissements scolaires qui ne reconnaissentaucun culte et l’État qui garantit la liberté de religionosent de manière si ostentatoire manifester un signereligieux.Pour tenter de maquiller le lien étroit entre le pouvoiret le Vatican, on invoque le fait que le pape était unchef d’État, mais que je me rappelle bien, telle céré-monie n’a pas été faite lors de la mort de YasserArafat… D’autres invoquent l’argument de la tradi-tion qu’il faut faire perdurer. Mais cela ne me paraîtpas être une justification suffisante car la traditiondans certains pays musulmans n’est-elle pas de tuersa femme quand elle commet un adultère? Cet argu-ment, seul, me paraît donc assez léger et en réalité,une bien piètre explication…Comment les chefs d’établissement vont-ils pouvoirmaintenant réagir face à leurs élèves pour justifier lalaïcité alors que cette attitude est à ce point contra-dictoire et opposée à la loi de la séparation de l’Égli-se et de l’État. Les élèves ne sont pas idiots et com-prennent très bien que ce geste est un manquementévident à la laïcité et traduit la persistance d’un lienétroit entre l’Église et l’État.(...) Célia Carrette

Le Pape Jean-Paul II s’est éteint il y a quelques jours.(…) Comment alors ne pas se souvenir d’un pape aimé, humain et engagépolitiquement ? Il n’y avait qu’à voir l’émotion suscitée par son décès maissurtout les millions de fidèles massés autour de la Basilique Saint-Pierre deRome pour comprendre quel phénomène planétaire ce pape représente.Jean-Paul II était polonais, parlait 12 langues et avait effectué près de 200voyages dans le monde entier ; son dévouement aux plus fragiles était entier.Fervent respectueux de cette foi catholique, son engagement politique a étémarqué par de nombreuses prises de position sur des sujets délicats, tellesque sa dénonciation de la contraception et de l’avortement.Rome saturée, unmonde presque arrêté le jour de ses obsèques (tandis qu’un autre hommeimportant de ce siècle s’éteignait, le Prince Rainier de Monaco). 115 religieux vont donc se réunir pour décider dans un conclave quel sera lesuccesseur de Jean-Paul II. Successeur qui devra se montrer particulièrement« génial » pour compenser la perte de cet homme aimé de tous.

Mathilde 2e8Bouge ton mag > N°2 - Avril 2005 Lycée Jean Monnet - La-Queue-les-Yvelines (78)

Respectons l’Histoire !Un homme qui a incontestablement mar-qué l’Histoire est mort. Un homme qui,toute sa vie, a lutté, parfois avec mala-dresse, souvent avec intelligence maistoujours avec courage et déterminationpour les droits d’un peuple s’est éteint.Yasser Arafat n’était pas qu’un «chef deguerre». Certes, il s’est battu, mais pourquelle cause? Pour que le peuple palesti-nien ne soit plus un peuple ignoré, oublié,méprisé. Contre qui? Contre personne.Ou plutôt contre tous ceux qui ignoranttout de la politique internationale, ontvoulu s’immiscer dans le «conflit israélo-palestinien», sans rien y comprendre.Ceux-là même qui aujourd’hui l’assimilentà un terroriste. (…) Non, le Fatah n’estpas une organisation terroriste, même sielle contient une branche armée qui n’apas un passé irréprochable. En tout caspas plus que le Likoud. C’est simplementune organisation en guerre. Comment luireprocher alors d’avoir entrepris desactions militaires?Certes, des Palestiniens ont commis desattentats contre des civils israéliens,mais cela, Yasser Arafat l’a toujours con-damné et il a maintes fois demandé auxresponsables de ces actions d’arrêtertoute sorte de terrorisme, expliquantqu’ils ne servaient en aucune manière lacause palestinienne. (...) Arafat a œuvrépour le bien du peuple palestinien doncArafat a œuvré pour la paix, car cela nefait guère plus plaisir à un palestiniend’être pillé, humilié par l’armée israélien-ne et de voir ses proches mourir qu’à unIsraélien de vivre sous la menace d’unattentat suicide.Et pourtant, aucun chef d’état occidentaln’a fait le déplacement ni pour son enter-rement, ni pour la cérémonie religieuse.Est-ce normal ?(...) On ne peut pourautant pas dire qu’il est mort dans l’igno-rance mais on aurait pu espérer un peuplus de reconnaissance pour cet hommequi a marqué l’Histoire et qui, quelles quesoient nos opinions, devrait nous toucher.

Le lobotomiseurNoir sur blanc > n°2 - Mars 2005Lycée Condorcet - Paris (75)

Le Poinca > N°56 – Décembre 2004 Lycée Poincaré – Nancy (54) Plus d'articles > www.clemi.org ➤

CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ AU DARFOUR

Le P’tit Wittmeuh> N°3-Mai2005-Lyc. J. Wittmer -Charolles (71)

L’Étincelle > N°2Nov. 2004 - Lycée Montaigne - Paris (75)

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Constitution De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2 7

La Fenêtre ● n°1513

Noir sur blanc ● n°2

Hermès ● n°3

Si le OUI et le NON s’opposent aussi dans les colonnes de la presse lycéenne, le sentiment européen ne fait pas de doute.

européenne

EDITO(…) Que Fabius et d’autres demandent une constitu-tion plus «sociale», c’est une chose, mais il a oubliéun point à mon avis beaucoup plus important, ainsique la plupart de nos élus : nous n’avons aucun mot àdire sur la constitution en elle-même ; c’est l’accepterou la refuser, pas de demi-mesure. Je pense que cetextrémisme est périlleux, voire suicidaire, alors que cerèglement intérieur de l’Union Européenne concerneraplus de 370 millions de personnes. Il est compréhensi-ble qu’on ne puisse chacun donner notre avis sur despoints détaillés de la constitution, mais c’est nier mani-festement le pouvoir populaire que de le laisser dansune ignorance aussi manifeste : les élus ne peuventdonner le pouvoir à tous les citoyens individuellement,mais ils peuvent nous aider à prendre connaissancede ce qui fera notre future Union Européenne.

Marina Denogent

Typo > N°65 - Octobre 2004 - Le Journal deSaône et Loire - Chalon-sur-Saône (71)

DÉBAT: VIVE L’EUROPEOui… Non… Le moins que l’on puisse dire est quela Constitution européenne fait débat. Pour lapremière fois depuis longtemps, l’Europe est aucœur des discussions.Cette Europe à qui l’on a toujours reproché d’êt-re l’affaire de spécialistes, d’être lointaine ettrop complexe, arrive d’un seul coup sur la placepublique ! Alors que ce projet aurait pu passercomme en Espagne, «comme sur des roulettes»,les Français ont décidé de s’y intéresser ! Aïe… Lesujet passionne, les débats s’enflamment ! Etl’Europe est enfin à sa place !Cette Constitution a été l’élément déclencheurd’un nouvel attrait pour l’UE. Enfin, on s’y intéres-se, on se pose des questions. Enfin, on réalise quel-le importance ces institutions peuvent avoir. (…)Enfin on veut savoir quelle Europe nous aurons,enfin on se demande quelle Europe nous voulons.L’ampleur et la durée du débat prouvent qu’il nes’agit pas d’une instrumentalisation du vote, maisbien d’inquiétudes ou d’espoirs liés à l’Union.Le résultat et les conséquences de ce référen-dum sont difficiles à prévoir. Mais ce qui est sûr,c’est que l’Europe a cessé d’être une affaire inin-téressante et lointaine. Les Français ont décidéd’y prendre part, et ce réveil est une excellentechose. Oui ou non, c’est la démocratie qui s’exer-ce pleinement ! Eddy Thorial

La ConstitutionEuropéenne

(…) Cette Constitution possède de nombreuxinconvénients. Tout d’abord, elle est ultra-libé-rale, c’est-à-dire que les entreprises pourrontlicencier et délocaliser de plus en plus facile-ment, en considérant un «marché intérieur oùla concurrence est libre et non faussée»comme objectif fondamental, devant l’égalitéhomme femme, et alors même que l’éducationn’en fait pas partie!! De plus, cette Constitu-tion privilégie les «valeurs et les intérêts del’Union» dans les relations avec l’extérieur,sans se soucier des intérêts du monde commele développement durable et la lutte contre leréchauffement planétaire qui ne peut être orga-nisée que «tant que cela n’entrave pas la com-pétitivité des entreprises» (autant dire«jamais» car ces deux idées se contredisent).Cette Constitution est également très longue(environ 250 pages sans les amendements,comme la constitution de l’ex-URSS, soit 100fois plus que la constitution des Etats-Unis) trèstechnique, et peu compréhensible pour lecitoyen lambda (on peut prendre comme exem-ple l’article I-11 4: «Les institutions de l’Unionappliquent le principe de proportionnalitéconformément au protocole sur l’applicationdes principes de subsidiarité et de proportion-nalité.» Quelle belle phrase!!! Une Constitu-tion devrait être relativement courte, et claire,quitte à la compléter par des Traités plus com-pliqués, réservés au Parlement européen.(...)En France, le tapage médiatique donnait le«oui» gagnant, en faisant croire que les parti-sans du «non» sont anti-européens, CE QUIEST FAUX!!! (...)Cependant, malgré ses nombreuses imperfec-tions, cette proposition a déjà comme avantaged’exister (et d’être mieux que ce qui existepour le moment?) (…) Personne ne peutsavoir s’il vaut mieux tenter une Europe «plusutopiste» en votant «non», ou s’il est préféra-ble de voter «oui», malgré tout ce que celaimplique. (...) Cependant, que vous soyez pourou contre, une seule chose est vraiment impor-tante: IL FAUT ALLER VOTER LE 29MAI. Donnez votre avis et ne laissez pas lesautres choisir pour vous!!! Tom Kristensen

August’un > N°11 - Mai 2005 Lycée Augustin Thierry - Blois (41)

Hermès > N°3 - mai 2005 - Lycée BoisjolyPotier - Le Tampon - La Réunion (97)

Le Fruit des Fendus● n°31

August’un ● n°11

LF, au cœur de l’actualité !En présence de «la dame de LCI», bref, ditmieux, ça donne: en présence d’un journalistede LCI, 8 élèves du lycée ont opéré au dé-pouillement du vote factice pour le référendumdont tout le monde a eu connaissance.Attention, tenez-vous bien. Avec 39,32% d’ab-stention, les 304 votants ont quand même ex-primé leur voix: chez nous, le «oui» passeraitavec 75,95% des voix tandis que le «non» nerassemble que 24,05% des votes. On peut main-tenant se demander si ce vote est franchementreprésentatif de la France, compte tenu de no-tre jeune âge, qui ne représente pas un échan-tillonnage de la France. D’autre part, n’oublionspas que notre lycée est jumelé avec plusieurslycées européens, a deux sections européennes,bref, qu’il est tourné vers l’Europe.Ainsi, notre vote n’est pas forcément ce qu’ondoit attendre pour dimanche.Hélène Pichon, Hélène Signoret, Marion Simon

La Fenêtre > N°1513 - 26 mai 2005

Point de vueMettons les choses au clair. Cessons un instant de penserque nos pauvres cerveaux lycéens se doivent (de rester)imperméables à ce terme barbare de «politique». Jeparle bien de politique, pas d’écrire sur une table des slo-gans appris par cœur, ni d’y dessiner des symboles«fun» et «djeun’s», ni même d’arborer un tee-shirtestampillé «rebelle», dont le prix doit faire se retournerdans leurs tombes ceux qui se sont battus pour que leschoses changent.(…) Si je pouvais voter donc, je voterais non, et ce juste-ment parce que je suis européenne. Parce que maconception de l’Europe n’est pas financière. Je ne pré-tends pas abolir tous les liens économiques, je ne reven-dique pas une société où les seuls échanges commer-ciaux seraient effectués en carottes, en bonbons ou enbisous. Mais j’aime penser que l’Europe que notre géné-ration est en train de construire sera une Europe danslaquelle les idées circuleront, qui permettra aux hommesde se connaître mieux, et pas uniquement aux grandesentreprises d’étendre leur marché, et d’outrepasser ledroit du travail en allant voir ailleurs si l’on peut y sous-payer ses employés. Je provoque un peu, mais c’est bienpour réorienter le débat. Je m’explique. D’un débat poli-tique, on en a fait un débat politicien. la vraie question,celle qui doit se poser est : quelle Europe espère-t-onpour demain? (…) Ragondin

Noir sur Blanc > N°2 - Mars 2005 Lycée Condorcet - Paris (75)

VOTEZ À tous ceux qui ont la chance d’êtremajeurs : votez ! ! ! N’oubliez pas de vous pré-senter aux urnes le 29 mai. L’Europe nousconcerne tous, et elle devrait prendre uneimportance croissante dans notre avenir !Alors, n’oubliez pas, votez! …)

Le Fruit des Fendus > N°31 - Mai 2005 Lycée Michelet - Marseille (13)

Rendez-vous manqué pourl’Europe...

Voilà, c’est fait: le Non vient de l’emporter avec55 % des voix. Assez grosse défaite pour le campdu Oui mais déjà l’éphémère alliance UMP-UDF-PS-Verts et autres se brise. Ah, ils sont beauxceux qui rejettent d’un coup toute la responsa-bilité de l’échec sur le gouvernement! Hollandeet les autres qui d’un coup nous jouent du «onvous l’avait bien dit, c’est la faute de Chirac».Il semblerait en effet que les Français aientsanctionné le gouvernement pour sa politique.Le rapport avec la Constitution? Je vous l’accor-de, il n’y en a pas. Eh oui, il semble que le peu-ple français se soit trompé de débat. (…)Souvenez-vous de votre vote, l’avenir nous diraqui avait tort ou raison. Malgré l’amertume quiemplit quelqu’un comme moi qui n’ai connu quel’Europe et qui me considère autant européenque français, je continue et continuerai à le dire: ce traité est un bon texte et notre pays lemériterait vraiment. Je l’admets, non sans tri-stesse, notre président devra porter le choix desFrançais vers nos 24 partenaires, compagnons etamis. Fabien Hardy

La Fenêtre > N°1515 - 30 mai 2005 LycéeNotre-Dame-La-Riche - Tours (37)

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Réforme Fillon 8De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2

Réforme Fillon: les journaux lycéens se sont emparés du sujet. Éclairant l’opinion lycéenne, les argumentaires s’affrontent.

Alternavi(e)s ● n°13

LSD ● n°2

L’Écho des couloirs● n°4

Peggy ● n°2

Le Cheveulu ●n°10

Opinions

Doit-on manger Mister Fillon?Nous n’approuvons pas ce projet de loi. Nous ne vousengageons pas pour autant à manifester. Nous nevous demandons qu’une chose : informez-vous !Prenez conscience de ce que contient cette réforme etquelles seront ses retombées. Faites-vous votre pro-pre opinion.

Le Cheveulu > n°10 – Février 2005 Lycée Blaise Pascal - Orsay (91)

No Rafaràn !Les lycéens agissent. Constatation des plus douteusespuisque je ne comprends pas pourquoi, alors qu’on est tousconcernés et même attaqués, beaucoup ne font rien.(...) Ehbien les raisons de manifester et d’aller foutre les boules àFillon sont les suivantes:

1. Le lycée devra répondre à la demande patronale. C’est-à-dire que le MEDEF dit: «Cette année, tant de cadres supérieurset tant de boulangers», et l’école devra fournir tant de cadressupérieurs et tant de boulangers. Vous pensez que j’exagère.Que nenni. Il suffit de lire le rapport Thélot qui a inspiré la loi etvous lirez cela clairement en langue de bois de la droite.

2. Le repérage des enfants potentiellement «élèves en dif-ficulté» dès 2 ou 3 ans. Hin hin. c’est rigolo ça. En gros t’espauvre ou turbulent, ton prof (qui du coup n’est plus un profmais un flic) doit «te signaler» comme ça on pourra te foutreen filière professionnelle plus vite histoire que t’emmerdesplus les gamins qui font pas d’histoires. Comme ça on revientà l’école du début du siècle où il y a une école pour les mou-tons et les élèves dits intelligents et une école des exclus oùrègne l’autorité et des méthodes d’apprentissage style puni-tions collectives. Tout le monde apprend la même chose enmême temps et si t’y t’arrives pas «Tu sors!».

3. Le Bac. C’est simple, on nous mijote un bac pour lesbourges de Camille et un autre pour les pauvres des quartierskabyles de Marseille (...). Comme ça ils auront plus aucunechance de réussir. (...) comme ça on renforce le système desdeux écoles dont j’ai parlé plus haut. Une pour les bons(riches) et une pour les nuls (pauvres). Et les effets sur 10 anssont assez énormes. Puisque deux écoles, deux mondes, deuxsociétés, donc haine envers ces deux mondes qui ne seconnaissent pas, peur, «insécurité» et autres conneries bienvoulues de nos dirigeants, donc Front National (et là autrechose que 17 %). C’est fou la vie.

Sinon, c’est vrai que quand on veut se bouger c’est pas évi-dent. Les syndicats lycéens ne s’entendent pas à cause deconneries politiques au sens péjoratif du terme (...). Et aussile mouvement n’est pas du tout organisé en syndicats et tout,mais il est surtout spontané et les groupes n’ont pas decontacts. Ici, au lycée, on se réunit de temps en temps à droi-te à gauche comme on le sent et on est en train de ramener dumonde pour le 8 mars (...). Alors soit on se met en grèvecontinue et on en profite pour mener pleins d’actions stylehappenings, sittings, et tous les trucs en «ings» et tout cequ’on a comme idées, soit on fait une journée énorme le 8mars et on «prend la Bastille». Moi je suis plutôt pour lagrève continue, c’est plus marrant.

Pierre Jean coécrit avec Steve Méron.

L’Echo des couloirs… et d’ailleurs > N°4 Mars 2005 - Lycée Camille-Guerin – Poitiers (86)

Projet de loi d’orientation pour l’avenir de l’école : le bac !!!

(…) Les opinions sont très diverses dans le monde deslycéens qui sont les premiers concernés. On assiste à denombreux débats très animés dans les cours de récréa-tions, les permanences. Et beaucoup d’arguments sontcontradictoires. Des «ouï-dire» font leur apparitionsans aucun moyen de les vérifier. J’en arrive à la conclu-sion (qui est à peu près la même que les lycéens qui ontrencontré M. Fillon) que l’information n’est pas le fortdu ministère. J’ai passé deux heures sur Internet pour aufinal ne trouver qu’un rapport vague, qui ne mentionnenulle part le contrôle continu à 20%. J’ai remarqué qu’ilétait très difficile de trouver la moindre information surle site de l’Éducation nationale, alors que c’est un sujetd’actualité et important. (…) . BilboLSD > N°2 - Mars 2005 Lycée S. Delaunay - Cesson (77)

Fillon pas touche à notre éducation ?

Voilà j’ai envie d’exprimer ce que je pense de la loi Fillon et de la levée de boucliers qu’elle génèredans l’éducation. J’avais envie de faire le point parce que j’en ai marre d’être embarqué dans lamasse des lycéens en colère qui en ont marre de la galère. Tout d’abord je tiens à préciser que jesuis en Terminale ES donc je pense savoir de quoi je parle au niveau du lycée (3 ans déjà et déjà 3 ans de trop). De plus je ne suis pas forcément orienté à droite politiquement et je n’adhère passpécialement à toutes les réformes du gouvernement actuel (loin de là). De toute façon il fautreconnaître que, dans l’Éducation nationale qu’un ministre soit de gauche ou de droite, cela nechange pas grand-chose. Nous sommes aujourd’hui face à une réalité, des profs et des élèves quine cessent de critiquer notre système d’éducation mais qui n’acceptent aucun changement. Eneffet, il semble qu’en France l’éducation soit un sujet épineux à voir le nombre de ministres de l’É-ducation qui se sont cassés les dents en essayant d’apporter du nouveau dans un monde sclérosé.Chacun campe sur ses positions et personne n’est prêt à faire ne serait-ce qu’une petite conces-sion. Lorsque je vois tous les élèves de mon lycée partir en « grève » ça me laisse perplexe et cepour plusieurs raisons :En quoi un lycéen a-t-il le droit de grève? Je trouve que dans les termes le mot grève ne corres-pond pas. Car bien entendu je trouve que nous avons le droit de nous exprimer et de dire que nousne sommes pas d’accord. Mais en attendant on nous paye des cours et nous tout ce qu’on trouve àfaire c’est les sécher. je trouve que déjà il y a un problème. De plus je suis en Terminale et rater uneaprès-midi de cours, aussi bête que cela puisse paraître à certains, ce n’est pas anodin. Ainsi ce queje propose si au moins quelqu’un pouvait m’entendre, ce serait de programmer les manifestationsle samedi ou le mercredi après-midi. (...) Je suis persuadé que le nombre de manifestants se rédui-rait sensiblement. Mais ce serait tellement logique et tellement plus pris au sérieux. (…)(...) Au beau milieu des banderoles, dont l’humour n’a parfois d’égal que la piètre connaissance dela loi tant décriée, on n’aperçoit aucune proposition alternative. Ceci se ressent quand on interrogeles lycéens, ils critiquent tout en bloc mais ne proposent rien. Les lycéens devraient donc mettreen place une réelle alternative à la loi Fillon avant de la rejeter. Un réel projet ou au moins devraies envies de la part des élèves serait à mes yeux beaucoup plus constructif. (suite page 9)

Olivier Terron

Alternavi(e)s > N°13 - Avril 2005 - Lycée Saint-Sernin – Toulouse (31) Peggy > N°2 - Mars 2005 Lycée Saint-Esprit – Landivisiau (29)

MAIS QUE DIT CETTE LOI D’ORIENTATION ?«Il paraît que», «on entend dire», «j’ai entendu quelqu’un parler de», «peut-être que», «il n’yaura plus d’options», «ni d’E.P.S.», «tout le bac en contrôle continu», et ça ne s’arrête plus: lesrumeurs ne cessent de s’amplifier et de se propager dans l’enceinte du lycée et même plus loin.Il s’agit maintenant de faire un point sur la situation et de savoir si ces idées reçues ont mal étéinterprétées ou sont directement issues des textes de loi. Que disent réellement les projets deréforme de l’Education Nationale? Nous nous sommes penchés sur la question pour vous. Uneunique solution se présentait à nous: passer au peigne fin les quarante pages de réforme concer-nant la nouvelle loi d’orientation pour l’éducation. Voici ce qu’il en est ressorti.

Le saviez-vous ? La loi propose aussi plus d’aides et de bourses pour les élèves compétents,la mise en place de «contrats individuels de réussite éducative» par les professeurs pour les élè-ves en difficulté, la formation d’un conseil pédagogique au sein des établissements pour veillerà la continuité de progression des élèves dans chaque discipline, des parcours plus ambitieuxpour les élèves quittant l’école à seize ans et la mise en place de «programmes familiauxlocaux» pour les familles désirant suivre leurs enfants. Il prévoit aussi une meilleure intégra-tion des élèves handicapés et plus de sécurité autour des établissements.Il favorise la motivation des enseignants et leur engagement dans un métier au service de lajeunesse ainsi que l’utilisation critique et raisonnée des moyens d’accès à l’information et àla communication. Il prône l’éducation à l’environnement. Il déclare même que les élèvespourront bénéficier d’un abonnement d’un mois à un quotidien d’information générale afinde s’ouvrir au monde. (…) Aurélie LEBON

Hermès > N°3 - Lycée Boisjoly-Potier- La Réunion (97)

Page 9: 2005 Revue de presse des journaux scolaires et … · que le journal scolaire constitue un excellent outil pédagogique et un formidable moyen d'ouverture sur le monde extérieur,

De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2 9Le débat n’épargne pas les slogans des manifestants. C’est l’occasion d’évaluer les fameux TPE et de discuter vraiment du bac.

Bouge ton bahut ● n°6

No Comment ● n°15

Nandeska? ● n°3

L’Aquarium ● n°13

Réforme Fillon Bac et TPE

Certains étaient sceptiques

(…) N: Pensez-vous avoir acquis uneméthode de travail efficace pour la suitede vos études?D: Les TPE ne m’ont pas permis d’acqué-rir une méthode de travail, mais plutôt deréfléchir en groupe. Je ne pense pas que larépartition du calendrier des TPE soit opti-male pour que nous gérions correctementnotre travail. En effet, pour ma part, etcomme pour la majorité d’entre nous, jepense, le gros du travail a été fait 2 semai-nes avant l’échéance. Le manque de repè-res temporels dans notre progression nousincite à vouloir toujours repousser le travail.D’après moi, il faudrait que certaines limitessoient fixées tout au long de l’année pourréellement nous permettre de fournir untravail régulier et efficace. (...)

N: Le fait que les TPE puissent compterpour le bac est-il une motivation supplé-mentaire pour s’investir dans ce travail?D: Je pense qu’il s’agit de notre uniquemotivation pour la réalisation et l’implicationprise dans les TPE. (...) Il s’agit quandmême de points facilement récupérablespour le bac. (...)

N: Qualificatifs pour décrire les TPE telsque vous les avez vécusD: Décontraction, découvertes, humain (…)

(suite de la page 8)(...) Le contrôle continu, c’est plutôt bien à mes yeux. J’entendaisl’autre jour à la télévision une élève dire : « Si on se rate un trimestre,après c’est foutu… » et j’avais envie de lui répondre avec le bac turates ta semaine et là pour le coup, t’en reprends pour un an. Donc jesuis plutôt pour. En effet je vois pas de quoi se plaignent les élèves,ils disent souvent que le bac est dur et que c’est parfois un coup depoker. Le contrôle continu va permettre aux élèves qui travaillentrégulièrement d’obtenir leur bac plus facilement. À l’inverse, ceux quine travaillent pas assez n’auront plus la chance de l’examen uniquetel qu’il se déroule actuellement. De plus, un système similaire estmis en place en faculté (partiels) et cela fonctionne plutôt bien.Pour ce qui est des différences de niveau que ce type de bac vaengendrer, il semble fatal qu’une différenciation ait lieu, toute pro-portion gardée bien entendu. Mais il ne faut une fois de plus pas sefaire d’illusion, c’est déjà le cas aujourd’hui : par exemple lors d’un

concours d’entrée enécole de commerce ouautres, le bachelierd’un lycée renomméaura plus de chanced’être pris qu’unbachelier sortant d’unétablissement classéZEP. (...)

Olivier Terron

Alternavi(e)s >N°13 - Avril 2005 Lyc. Saint-SerninToulouse (31)

Osmose ● n°16

TPE(...) Vous le savez, ces initiales signifient Travaux Personnels Encadrés. Et j’ai ten-dance à penser que la lettre E prédomine sur les autres, auxquelles elle fait ombra-ge. À la base, les TPE sont «proposés» dans le but de nous rendre plus autono-mes. Mais dites-moi, en quoi sommes-nous vraiment indépendants?…(…) Autant de contraintes superflues, auxquelles, je le sais, on peut apporter unejustification, mais dont l’accumulation nous donne pour le moins l’impression d’êt-re privés de notre liberté.En outre, n’oublions pas cette obligation de suivre les conseils à peine supputéspar nos professeurs, sans quoi nous risquerions éventuellement de les froisser, cequi revient à nous dire que nous nous éloignons de la consigne. Mon expériencepersonnelle m’a amené à constater que nous sommes littéralement forcés de sui-vre la piste que nos professeurs nous présentent, de choisir les thèmes qu’ils nousrecommandent, d’utiliser leurs exemples… Il ne s’agit plus simplement de nousaxer, de nous mettre sur la voie, mais de parcourir le chemin à notre place. Quiest donc censé les faire ces TPE? Encore une fois, où peut-on y trouver de l’au-tonomie?Alors félicitons M. Fillon d’envisager leur suppression en terminale, et encoura-geons-le à aller jusqu’au bout de sa démarche. VianneyNo Comment > N°15 - Fév. 2005 - Lycée Sacrée Cœur - Tourcoing (59) Osmose > N°16 - Mai 2005 - Lyc. J. Cartier - St Malo (35)

Nandeska? > N°3 - Fév. 2005 Lyc.Vauvenargues-Aix-en-Provence(13)

0/20: à la réforme Fillon. À la clé: un bac qui va devenirun truc sans valeur, des TPE supprimés alors qu’ils sontla base de l’apprentissage, de la recherche et du tra-vail de groupe, des épreuves continues, c’est-à-dire desmatières au bac qui seront évaluées tout au long de l’an-née par son propre prof… = INEGALITE. Hé, Fillon,c’est quoi le deuxième mot de notre devise déjà? La Rédac’ Dis-leur ! > N°14 - Février 2005 Lycée Blaise Pascal - Brie-Comte-Robert (77)

Après la proposition de réforme de François Fillon, beaucoupd’élèves ont manifesté à Paris, Lyon, Marseille, Dijon etc. con-tre la réforme et surtout contre le contrôle continu du bac.En effet, il est vrai que certains profs notent par rapportaux élèves. C’est une des raisons pour lesquelles ceux-ci ontmanifesté. De plus, le brevet des collèges a déjà été changéet est devenu un contrôle continu. Le bac est une prépara-tion aux expériences futures (futurs entretiens par exem-ple) et il permet de s’affirmer.Cette manifestation n’est donc pas un moyen pour les élèvesde rater les cours, mais bel et bien un moyen de montrerleur désaccord envers cette réforme. JadeL’Aquarium > N°13 - Mai 2005 Lycée Immaculée Conception - Villeurbanne (69)

Les TPE sont supprimés en terminale : le pour et le contre

Et d’autres plus convaincus

(…) N: Pensez-vous avoir acquis uneméthode de travail efficace pour la suitede vos études?S: Bien plus qu’une méthode de travail, lesTPE m’ont apporté une nouvelle façon d’a-border les démarches. En effet, la prise d’i-nitiative forge un caractère autonome pou-vant être bénéfique dans la poursuite denos études.Les erreurs de parcours ainsi que les cor-rections mutuelles au sein d’un mêmegroupe sont nécessaires pour se remettreen cause continuellement afin de perfec-tionner chaque situation rencontrée.

N: Le fait que les TPE puissent compterpour le bac est-il une motivation supplé-mentaire pour s’investir dans ce travail?S: Bien entendu, le baccalauréat fut uneforte motivation, en particulier quelquesjours avant la restitution de nos travaux.Mais pas seulement, puisque le sujet quenous avions choisi nous intéressait forte-ment. Il s’agissait donc là d’un attrait sup-plémentaire pour l’amélioration de notreproduction.N: Qualificatifs pour décrire les TPE telsque vous les avez vécusS: Partage, autonomie, convivialité, con-naissances. (...)

«Je suis pour et je ne changerais pas d’avis !» ver-sus «Non à la réforme, tout est naze, même ce quiest bien !». Voilà à quoi se réduit le débat sur laréforme Fillon. Finalement, personne ne sait vrai-ment ce que contient ce texte. Quels sont les chan-gements que la loi va apporter? Faut-il redouter laredouter? Bouge ton bahut vous dévoile tout...

a y est, après un débat express, la « loi d’o-rientation pour l’avenir de l’école» a été votéele 24 mars au Parlement ! Avec ce texte, l’a-

venir de l’école semble des plus réjouissants : 30 000profs et CPE embauchés par an, création de 6500postes d’assistants d’éducation, présence permanen-te d’une infirmière dans chaque établissement, mul-tiplication des bourses au mérite pour les bons élè-ves des milieux défavorisés, dédoublement descours de langue en terminale… Mais les 2 milliardsd’euros nécessaires pour la réalisation de ces mesu-res n’ont pas été inscrits dans le budget du ministè-re ! De plus, on estime à 60 000 le nombre de profsqui partent à la retraite chaque année.Ce projet prévoit aussi la création d’un socle communde connaissances indispensables à acquérir au collè-ge (comprenant le français, les maths, une languevivante, l’informatique et la «culture humaniste etscientifique»), une note de vie scolaire au brevet etla réduction des options au lycée… En effet, selonnotre ministre, nous travaillons trop, il faut doncréduire nos horaires de travail. Pour nous préparerau bac, des partiels seront organisés en première eten terminale. Avec cette loi, le redoublement d’unélève sera décidé par le chef d’établissement. (…)

Morgane et NicolasPour plus d’infos : www.ecole.gouv.frBouge ton bahut > N°6 - Avril 2005 Lyc. Darius Milhaud - Le Kremlin- Bicêtre (94)

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«Sécher» ou faire grève, ce vieux débat fait encore couler beaucoup d’encre. Manipulés ou responsables, les lycéens entrent en politique.

Mouvement lycéen 10De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2

L’Innommable ● n°28

L’Acid ● n°3

Le Fruit des Fendus● n°30

Quand on compare le nombre de lycéens de Michelet qui vamanifester contre les lois Fillon à la foule totale des manifes-tants, on ne peut s’empêcher de remarquer que notre mobilisa-tion est bien maigrichonne. Le lycée Michelet donne un peu l’im-pression de dormir entre ses grands murs blancs, ce qui ne faitpas vraiment honneur au militant engagé dont il porte le nom.Pourtant, si l’on regarde bien, une nouvelle forme de protesta-tion apparaît ; pour «soutenir» le mouvement lycéen, certainsélèves «font grève» en n’allant pas en cours. Oui, vraiment,elles tombent à pic ces réformes ! Juste vers la fin de l’hiver,quand on commence à se sentir un peu fatigué…Non, sérieusement: si vous voulez sécher les cours, alors sé-chez les cours. Mais ne vous abritez pas – par pure lâcheté –derrière un mouvement qui prétend au contraire défendrenotre droit à l’éducation. En tout cas, si vous êtes pour les loisFillon, alors je vous conseille fortement ce comportement:c’est le moyen le plus sûr de démolir le mouvement de contes-tation en lui enlevant toute crédibilité. Ou alors, on va mani-fester quand même, parce que c’est plus amusant que d’aller aulycée. Là, on ne peut pas nous accuser de miner le mouvementlycéen, puisqu’on va manifester ! Et pourtant, quand ça donneaux médias des témoignages du genre «Oui, ces réformes,elles sont pas bien, et en plus on avait pas envie d’aller encours», je pense que c’est tout aussi catastrophique.Est-ce à dire qu’une manif ne doit pas être amusante, maissérieuse et austère? Pas du tout ! Perdre sa voix dans unejoyeuse cohue débordant d’énergie et de chants agressifs etfestifs lancés de partout reste le meilleur moyen de manifes-ter. Le tout, c’est de garder de la cohérence dans ses idées.Ceci n’est ni un appel à la manifestation, ni un appel à ne pasmanifester, mais un appel à ce que chacun prenne ses respon-sabilités. VirguleLe Fruit des Fendus > N°30 Février 2005 - Lycée Michelet – Marseille (13)

L’histoire de la Coordination des Lycéens ToulousainsVous souvenez-vous comment tout a commencé ? Vous souvenez-vous de la toutepremière manif ? Environ 300 lycéens de Toulouse-Lautrec et Roland-Garros quiarrivent un mardi matin, vers 11 h, devant Saint-Sernin, voulant défoncer les grilles,nous appelant à les suivre au Rectorat, cela ne vous dit rien ? Certains les ont rejointsmais ayant lieu le matin et n’étant pas organisée, la manif est restée assez ridicule.Avec des amis, nous sommes allés les soutenir vers 13 h. Déception. Quelques pèle-rins fumaient leur joint devant le Rectorat en criant un unique slogan : « Fillon, t’esfoutu, la jeunesse est dans la rue. » Nous étions tellement déçus ! Déçus du manqued’informations, du manque d’organisation… Sans avoir lu le texte, nous savions seu-lement par la rumeur que la loi Fillon « nuit gravement à l’éducation ». Il fallait agir,reprendre les choses en main. Qu’est-ce que c’était que cette manif, sans tract, sansinfo, avec seulement 2 lycées… ?Alors à 6, nous sommes allés chez moi. On savait qu’il y avait un appel national lancépour le jeudi suivant. On a fait nos tracts (très modestes) signés des lycéens de Saint-Sernin. Puis nous sommes allés les distribuer nous-mêmes le lendemain devantchaque lycée. Aidés par des étudiants de l’UNEF, on a organisé notre première manif.On espérait atteindre les 2 000 personnes, on a été 12 000. Cette manif a eu lieujuste avant les vacances. Après la manif nous nous sommes réunis avec d’autreslycéens et avons décidé de nous revoir le dimanche, la veille de la rentrée. Ce fut lapremière réunion de la coordination des lycéens toulousains. Nous étions 20, pasencore trop au courant. Aujourd’hui nous sommes plus de 100, plus de 20 lycées deToulouse et de la région sont représentés. On arrive doucement à s’organiser…Les réunions CLT (ouvertes à tous) se déroulent toujours le dimanche à Mix Art Myrys(ancienne préfecture, squat d’artistes). Cette coordination spontanée n’est ni politisée,ni manipulée. Sa raison d’être est tout simplement le retrait de la Loi Fillon.

Alternavi(e)s > N°13 - Avril 2005 - Lycée Saint-Sernin – Toulouse (31)

« Loi Fillon, encore une année passée en force»Mercredi 2 mars : l’Assemblée nationale vote et accepte la loiFillon. Malgré les milliers de lycéens descendus dans la rue, legouvernement a une fois de plus fait passer une réforme sanstenir compte de l’avis général de la population. Jamais un gou-vernement n’a aussi peu tenu compte du mécontentement desFrançais.(…)Mais il apparaît que depuis plusieurs années se développe unenouvelle forme de démocratie où le gouvernement s’imaginequ’une fois élu, il obtient tous les pouvoirs et peut en usercomme il le désire. Les manifs continuent tout de même. Onespère peut-être qu’un jour le gouvernement daignera nousécouter, qui sait? Luna

L’Innommable > N°28 - Mars 2005 Lycée Camille Vernet - Valence (26)

La révolte lycéenne - «Grève générale !»Place de la Bastille, l’ambiance commence à chauffer. Pour la plu-part des lycéens présents, c’est leur première grande manifesta-tion, le spectacle est donc époustouflant. Entre ceux qui, perdus,se raccrochent à leur téléphone portable en criant «T’es où?J’te vois pas !», ceux qui prennent des photos de cette massehumaine, montés sur les feux de signalisation, les poubelles, lesarrêts de bus et autres perchoirs en tout genre, ceux qui jouentdes rythmes enflammés sur leurs instruments pour accompa-gner les refrains de leurs camarades qui crient à tue-tête, l’at-mosphère est à la solidarité. Ce sont en effet 100 000 lycéens quiont manifesté dans toute la France jeudi 10 février, un beau piedde nez à ceux qui pariaient sur un essoufflement du mouvemententamé fin janvier. L’ampleur du mouvement a aussi réussi pourla première fois à faire bouger un gouvernement qui a osé direque : «ce n’est pas la rue qui gouverne».

Emmanuel SNYDERS & Manuel RUBIOLe Journal de Sophie-Germain > N°2 - Mars 2005 Lycée Sophie Germain - Paris (75)

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(suite de la page 9) Et puis je suis resté interloqué face à l’immaturité de certains quiapparemment n’ont pas compris le sens d’une manifestation. Une manifestation cen’est pas « aller foutre le bordel en ville ». Et je suis désolé mais quand on voit leslycéens qui manifestent avec des bières à la main qu’ils finissent d’ailleurs par balancerpar terre c’est irresponsable. De même que lorsque la foule en délire déclare avec fines-se : « Fillon ! On t’enc… !! ». Nous sommes tous d’accord que ce n’est pas comme ça queles lycéens obtiendront gain de cause. (…) Olivier Terron

Alternavi(e)s > N°13 - Avril 2005 - Lycée Saint-Sernin – Toulouse (31)

La réforme Fillon, comme vous le savez, a beaucoup faitparler d’elle ces temps-ci et notamment à cause du soulève-ment massif des élèves contre cette même réforme qui leurpromettait peu de bonnes choses pour le futur…Malheureusement, les lycéens ont quelquefois l’impressiond’avoir été savamment «manipulés» par un certain nombrede personnes, professeurs, organisateurs, gouvernement etl’on peut se demander si chacun d’eux connaissait exacte-ment les clauses principales de la réforme Fillon et savaitcontre quoi il protestait dans les rues de sa ville!Heureux le lycéen épuisé au retour d’une énième «manif»à Bastille qui apprend que les organisateurs de sa supermanif anti-Fillon ne sont autres que la Ligue des JeunesCommunistes Révolutionnaires et qu’ils en ont un peu pro-fité pour toucher les jeunes par ce biais! Et si ce lycéen là necautionnait pas leurs idées, hein? Il a pourtant manifestésous les encouragements des camions de cette L.J.C.R. jus-tement! Et les profs qui, quand il rentrait en cours luidemandaient pratiquement ce qu’il faisait au lycée au lieud’aller manifester! Et le gouvernement de dire que cetteréforme est bonne pour nous, qu’elle ne nous brime pas etqu’elle n’est faite que pour une juste réforme du systèmescolaire, qui justement stagnait! (...)

L’Acid > N°3 - Mars 2005 Lycée Corneille - La Celle St Cloud (78)

L’acid > N°3 (voir article)

Manifestations

(…) Après les manifestations des lycéens, le ministre– en annonçant : «Je ne veux, pas plus que leslycéens qui manifestaient dans la rue, un Bac quidonnerait le sentiment d’être dévalorisé» - a procuréune fausse joie aux manifestants, qui pensaientenfin que M. Fillon avait compris. À tort, évidem-ment, puisqu’il a dit plus tard qu’il n’y renoncerait pasmais qu’il ne la mettrait pas en place avant qu’ellesoit comprise. Pardoxalement, à la plus grande joiede certains, François Fillon a adopté une toute autrestratégie, et a renoncé à cette disposition tropcontroversée deux jours avant l’ouverture de la dis-cussion parlementaire, le 15 février. Nic

Le Cheveulu > n°10 – Février 2005 Lycée Blaise Pascal - Orsay (91)

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Mouvement lycéenDe l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2 11

Les rédactions témoignent des violences contre les manifestants. Certaines essayent de comprendre. Et les occupations sont discutées.

Le Canard dans la cour● n°1

Le parloir ● n°14

L’Ennamateur ● n°2

Editorial - Cité-Lycée : fin de partie !En France, il y a différents quartiers.(...). Dans ces quartiers-là, (de résidence NDLR) il n’y a pasde problème en ce qui concerne la violence… Alors que dans les quartiers «chauds», c’est-à-dire ces quartiers à violence, la police intervient tous les jours. 97% des personnes qui y demeu-rent sont des étrangers (immigrés,…). Dans ces quartiers, les cités, on dit qu’il y a beaucoup deviolence et délits, poursuites, des trafics de stupéfiants, etc. Mais les gens qui critiquent ces quar-tiers ne savent pas qu’à ces jeunes-là, on ne leur donne pas les moyens de gagner leur vie, d’a-voir de l’argent et une situation sociale correcte. C’est pour cela que certains jeunes des cités nesont pas contents et, par conséquent, sont obligés de commettre des actions à ne pas faire (ven-dre de la drogue, vol…) pour sortir de cette situation critique.Les gens qui conseillent à ces jeunes-là d’aller à l’école ont raison. Mais bientôt l’école ne vau-dra plus rien avec la «réforme Fillon», réforme qui se traduira entre autres par un baccalauréatqui ne vaudra quelque chose que dans le lycée où tu l’as passé. Si cette réforme passe, ça ne ser-vira plus à rien d’aller à l’école et cela nous désespère.En conclusion: « trop de quartier tue le quartier» en ce qui concerne la vie dans les cités, et l’é-cole qui est notre avenir s’éloigne de plus en plus de nous. Mouloud Saïd Lhadj, 1BSM2.

L’Ennamateur > N°2 - 29 mars 2005 - Lycée Prof. ENNA - Saint-Denis (93)

Quand les lycéens dérapent…(...) À l’origine une réforme de l’éducation (navrante, certes)votée à l’Assemblée, à l’arrivée une minorité de lycéenssurvoltés (400 sur 72 000 à Paris selon le rectorat) quiparalyse nos cours.Même si ce mouvement a tendance à perdre ses appuistraditionnels, notamment celui des syndicats lycéens quiavaient pourtant donné l’impulsion, il fait de plus en plus debruit. Il se constitue désormais d’un petit noyau très radical,qui erre, de lycée en lycée, en quête du rapport de force leplus adrénalisant possible. Le tout pour donner ainsil’illusion de puissance. Leurs actions vont croissant surl’échelle de la violence et du discrédit : manifs spontanées,«barrages filtrants» où tels des videurs ils filtrent les élèvespostés aux entrées des bahuts, et blocages enfin. Les portessont cadenassées dans la nuit, de la glue est mise dans lesserrures et le lycée est condamné pour le reste de la journée.C’est ainsi que jeudi 7 avril, au lycée Fénelon, pleinQuartier latin, les manifestants se sont encore illustrés dansle dérapage incontrôlé. En prévision de troubles, laproviseur du lycée filtre les entrées et les sorties, secondéepar trois membres du personnel administratif et le renfortd’un policier en civil. Vers 13h30, une cinquantaine demanifestants surexcités débarquent devant le lycée et tententde forcer le passage. La porte s’entrouvre pour laisser passerun prof coincé parmi les manifestants. Elle se refermera quevingt minutes plus tard lorsque les forces de l’ordrearriveront enfin. Ils évacuent les manifestants qui distribuentquelques coups au passage. Deux des leaders sont arrêtés.Ils laissent derrière eux une proviseur piétinée avec descôtes cassées et trois autres membres du personnel plus quetraumatisés. Par Daphné Rousseau

Le parloir > N°14-LycéeFénelon-Paris (75)

Les occupations à Saint-SerninEt dans notre lycée que s’est-il passé exactement ?Pour ceux qui n’y étaient pas, vous nous avez sansdoute vu certains matins nous réveiller dans nosduvets, la tête dans le sac. Il faut dire qu’on ne dortpas très bien dans la cour de Saint-Sernin sur lebéton, dans le froid… et peut-être avez-vous remar-qué aussi quelques odeurs singulières dans la cour ?Notre cher proviseur nous a fermé et le foyer et lestoilettes ! Pour être exact, ce n’était que la 2e semai-ne. Le tout premier jour, nous avons réussi à nousapproprier le foyer de façon pas très honnête, c’estvrai. C’est-à-dire que l’administration nous l’avaitlaissé pour une heure pour nous réunir. Une heureplus tard nous y étions toujours et nous y sommesrestés toute la nuit, puis toute la semaine. Un « tourde garde » a été mis en place afin de ne pas « per-dre » le foyer. (...)Rien de bien grave au final et nous avons pu gardernotre foyer. Mais le vendredi soir, tout le monde estrentré chez soi. Retour au foyer le mardi 29 marsau soir. Le lundi était férié. Toutes les lumièreséteintes, chaque porte verrouillée, nous avons doncdû dormir dehors sans sanitaire. (...) Le soir sansdoute le plus mouvementé fut le jeudi 31 où desgardiens de la paix (!) sont intervenus car des élè-ves d’autres lycées étaient entrés pour occuper avecnous. Ils furent évacués avec politesse dans lecalme. Quant à nous qui avions réussi à investir lasalle C145, les policiers nous ont simplementdemandé de retourner dans la cour, ce qui fut faitaprès discussions sans aucun problème. Les poli-ciers qui apparemment nous soutenaient, ontmême réussi à nous obtenir l’ouverture des toilet-tes. (...) Un autre soir nous avons investi le self pourdormir au chaud dans la bonne ambiance, accom-pagnés de musique (guitare, violon, harpe, accor-déon selon les soirs). (...) Bref l’ambiance est bon enfant mais nous n’ou-blions pas pourquoi nous sommes là et chaque soira lieu une AG pour s’organiser et nous profitonsd’être tous ensemble pour lire la loi Fillon, l’analy-ser, faire des affiches etc.Nous avons été jusqu’à 130 le soir du passage de laloi au Sénat. Au minimum nous étions 30 maisnous sommes en moyenne 60 par soir. Aucunedécision n’a encore été prise quant aux suites àdonner au mouvement. En attendant une chose estsûre nous aurons des choses à raconter à nos petits-enfants ! Ce qu’on fait, c’est pour vous, nous, nosenfants etc.

Alternavi(e)s > N°13 - Avril 2005 Lycée Saint-Sernin Toulouse (31)

Violences & occupations

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Sous les pavés, la rage !Mardi 8 mars. Manifestation pacifique sur Paris. Fillon toujours sourd aux appels des lycéens. Les cris et les larmes ont remplacé les slogans.

Branle-bas de combat!!! De notre correspondant sur placeNon au blocus! C’est le branle-bas de combat dans le lycée ! Par deux tiers contre un,les lycéens ont décidé de poursuivre leur action de blocus dans le lycée. L’internat fermépour «raisons de sécurité» lundi soir, à 16h20, n’est qu’une des mesures prises à l’heureoù nous imprimons. Les cours sont assurés demain (mardi) a assuré le proviseur auxenseignants désireux de reporter leurs devoirs. Après des rondes toute la nuit, la décisionde soulager les portes de leurs poignées ce matin n’a fait que provoquer un blocus quiétait censé être évité. Le proviseur a ainsi décidé de fermer le lycée.Référendum. Surprise, le OUI l’a emporté lors du référendum sur la poursuite des mou-vements lycéens. C’est sous une énorme surveillance, des deux parties, qu’a été réaliséle vote. Les résultats sont de 66 % pour et de 32 % contre avec un faible taux d’absten-tion et un vote massif pour le NON de la part des terminales qui ont, faut-il le rappeler,un Bac à la fin de l’année, soit dans deux mois. Ce scrutin exceptionnel a donc eu pourissue que la majorité des élèves, souhaite ou soutient la suite du mouvement.(…) T.C.

Le Canard dans la cour > N°1 - 14 avril 2005 Lycée Félix Le Dantec - Lannion (22)

(...) Ce jour-là, dans les rues de Paris, ce sont deshordes d’animaux sans âme qui s’abattent surnous. (...) Ces bestiaux ont totalement perdu l’u-sage de la parole, ne s’expriment qu’à base de«Ouaich» ou de «T ’as un problème?» et pardes gestes violents. Ils ne font que donner des voixsupplémentaires au Front national en sabordantune lutte contre le racisme qui a du mal à éviterles amalgames.Ce qui est à la base une manifestation pacifique,tourne vite à l’anarchie générale. Ce rassemble-ment suinte la peur. Chaque lycéen autour de moicraint d’être agressé. L’un deux, étalé au sol, se fait tabasser par unevingtaine de fous furieux. Certains sautent afin dedonner plus de force aux coups de pied qu’ils luiportent au visage.Je n’ai pas seulement la haine face à ces enfoirés,mais aussi face à tous ceux qui observent la scènesans même penser à lui venir en aide. Le serviced’ordre est inefficace tant il est tétanisé. Avec unami, nous tirons ce jeune homme de cette fosse,nous sommes obligés de le traîner au sol avant de

le relever plus loin. J’ai peur que ce soit un cada-vre. Il parle. Je me rends compte qu’il est vivant.«Ça fait deux fois ». (...). Quelqu’un le prend sousle bras, ils disparaissent dans la foule. Questions:Pourquoi lui? À cause d’un regard jugé de tra-vers? Parce qu’il avait refusé de donner son por-table? Parce qu’il était différent? Commentpeut-on s’efforcer, avec tant de hargne, derepousser les limites de la connerie humaine?La terreur est telle que pour la première fois jevois des lycéens demander de l’aide aux CRS, deslycéens parfois en pleurs qui n’en peuvent plus decette violence gratuite et extrême. En face d’eux,des hommes impuissants qui ne peuvent interve-nir sans ordre, certains narquois, d’autres lalarme à l’œil, mais tous immobiles.C’est ici que j’ai assisté à la fuite d’une jeunessepacifique, manifestant pour se faire entendre,face à des vagues de sauvages capuchonnésadepte du «20 contre 1», totalement dépourvusde courage. Nous affirmons vivre dans un payscivilisé, protégés par des lois… Ce jour-là, il n’yavait qu’une loi : celle de la jungle. a|z{à@TÇzxl

Dis-Leur > N°15 - Lycée Blaise-Pascal - Brie-Comte-Robert (77)

Page 12: 2005 Revue de presse des journaux scolaires et … · que le journal scolaire constitue un excellent outil pédagogique et un formidable moyen d'ouverture sur le monde extérieur,

L’anniversaire de la libération des camps n’a pas laissé les rédactions indifférentes. Relayer visites et rencontres devient un devoir.

Libération 12De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2

des camps de concentration

Témoins du passé… porteurs d’avenir

(…) Que reste-t-il dans nos mémoires à nous, jeuneslycéens, apolitiques et inconscients de notre passé selonles journaux ? Bonne question.Chaque journal télévisé de la semaine dernière présentaitson lot de visite d’écoles ou de lycées, et à chaque foismême constatation affligeante: les adolecents ne saventpas ce que fut Auschwitz… Déclenchement immédiat de lapolémique sur l’inculture de nos chers lycéens, battagemédiatique sur la présence de la Shoah au programmed’histoire de terminale (après vérification, la Shoah n’estpas au programme de terminale). Pourquoi sommes-nous toujours considérés comme desattardés refusant tout contact avec le passé, le fuyant avecnos nouveautés «High Tech», pourquoi le lycéen est-il stig-matisé par des cheveux sur les yeux, le pantalon traînantpar terre, l’ipod vissé sur les oreilles et j’en oublie. Serions-nous la génération maudite reniant pour toujours sespères? (…)Peut-être n’en savons-nous rien car personne ne nous ena jamais véritablement parlé, «ça va le choquer; il est troppetit» ou, plus tard, «mais non ça ne l’intéressera pas, tului en parleras quand il sera plus grand» et voilà comment,ceux à qui leurs parents avaient expliqué la guerre (peut-être trop tôt) tentent de préserver nos jeunes oreilles deshorreurs de notre devoir humain de mémoire. (…)On nous parle sans arrêt des efforts de transmission dusouvenir par des voyages à Auschwitz ou des rencontresavec d’anciens déportés, mais à Rodin, nous n’en avonsjamais vu la couleur et en tant que lycéen autant qu’en tantque citoyen, je demande à avoir un témoignage proche,autrement plus proche que les vagues cours d’éducationcivique que nous eûmes durant notre scolarité.

Mister Snob

Témoignages des 2MVCQuel est l’endroit qui vous a le plus marqué?(…)- «La route d’Auschwitz fut construite par la haine,mais pavée d’indifférence»: moi, je ne suis pas indiffé-rent après ce que j’ai vu, j’ai de la haine envers ceux quiont fait ça. Sacrifier tant de vies pour rien, juste parcequ’ils étaient Juifs c’est inimaginable. Les chambres àgaz m’ont vraiment marqué car il y avait des marques surles murs. C’était le désespoir, la peur de mourir…Ichaoui Madjid(…)- Les toilettes m’ont vraiment marqué. Quand jepense que des enfants se sont cachés dans des fosses pourne pas se faire gazer, je n’arrive même pas à imaginer lesconditions insupportables qu’ils devaient vivre. El Hassouni AdilLe Diable rouge > Mars 2005 - Lycée de l’automo-bile et de la logistique Camille Jenatzy -Paris (75)

Le Tir-o-flan ●n°8

Le Diable rouge ●

Mars 2005

Dis-leur! ● n°14

Jojo’s news ● n°7

(…) Aujourd’hui, il reste davantage de photo-graphies jaunies par le temps que de témoinsen mesure de nous parler des plus sombresannées de l’humanité durant lesquelles desmillions d’individus furent persécutés, exter-minés sans aucun état d’âme sous prétexteque leurs lignes de vie n’étaient pas conformesà des convictions absurdes. Leurs personnali-tés n’existaient plus, les nazis les avaientréduits à l’état de corps sans esprit.Rescapée du camp de Birkenau, CharlotteDelbo en rend compte en ces termes : «Vousdirez qu’on peut tout enlever à un être humainsauf sa faculté de penser et d’imaginer. Vousne savez pas. On peut faire d’un être humainun squelette où gargouille la diarrhée, lui ôter letemps de penser, la force de penser.L’imaginaire est le premier luxe du corps quireçoit assez de nourriture, jouit d’une frangede temps libre, dispose de rudiments pourfaçonner ses rêves. À Auschwitz, on ne rêvaitpas, on délirait.» (…)

Des regards tournés vers l’avenir(...) Le courage de décrire leurs souffrances,d’enseigner aux jeunes ignorants que noussommes la vérité du passé aussi difficile qu’el-le puisse être affrontée, de reconstruire leursvies entachées à jamais du sceau de l’abomi-nation, sans oublier le plus admirable, dedédier leurs vies aux autres ! Simone Weil,Jorge Semprun et Elie Wiesel sont de cespersonnes qui, malgré ce passé douloureux,ont choisi de défendre leurs idées pour chan-ger la vie des hommes. (…)

En quête de libertéPar exemple, en 1975, Simone Veil a permisaux femmes de disposer de leurs corps enouvrant le débat sur une loi autorisant l’IVG eten libéralisant l’accès à la pilule contraceptive!(…) Sortir d’Auschwitz à 17 ans en ayant perdusa famille est atroce mais Simone Veil ne s’estjamais avancée seulement comme une victime

et a préféré tracer un destin exceptionnel enétant exceptionnelle! (…)En 1938, la dictature tyrannique de Francos’installe, muselant toutes les libertés!Cependant beaucoup d’opposants à ce régi-me luttèrent et parmi eux Jorge Semprun,écrivain. Résistant durant la seconde guerremondiale, déporté à Buchenwald, il deviendrapourtant l’un des piliers du combat contreFranco (...). Il lui aura fallu 40 ans pour voir sonpays affranchi (...).Enfin si l’Europe est aujourd’hui en paix, il nefaut pas oublier qu’il n’en est pas de mêmedes autres continents où des génocides sonttoujours perpétrés ! (…) La famille d’ElieWiesel a péri dans l ‘enfer des camps et lui-même, rescapé, n’oubliera jamais la conditionqui fut la sienne. Dès lors, il a choisi de lutterpour la paix, la reconnaissance de la souffran-ce des autres et surtout la transmission del’histoire à laquelle il a tristement pris part.L’attribution du prix Nobel de la Paix en 1981vint couronner l’engagement de celui qui fut lepremier à dénoncer le génocide au Rwanda.

Penser l’avenir en honorant le passé(…) Cependant, le plus important ici n’est pasleur expérience des camps mais la force qu’el-les ont pu en tirer pour aider notre monde àévoluer, la solidarité qui s’est dégagée de leurscombats menés pour nous qui représentonsles générations futures, pour que nous n’ayonsjamais à subir les persécutions dont elles ontété victimes. Ces illustres exemples doiventnous pousser à assumer nos idées car nousavons la chance de pouvoir le faire et surtoutnous devons choisir de ne pas être immobiles,de ne pas rester impassibles devant ce quinous révulse. Comme Charlotte Delbo l’a écrit;«Ce serait bête que tant soient morts et quevous viviez sans rien faire de votre vie.»

Mona Lisa

Dis-leur > N°14-Février 2005-Lycée Blaise Pascal -Brie-Comte-Robert (77) Dis-leur > N°14 - Février 2005

Auschwitz, 60 ans après, que reste-t-il?

Le Tir-o-flan > N°8Janvier 200 - Lycée Rodin - Paris (75)

J’avais 13 ans quand maman est rentrée de déportation

L’un de nos camarades a dans sa famille, un fils d’unedéportée qui a accepté d’être interviewé. Pendant laseconde guerre mondiale, Mme Grazelie, fut déportée àRavensbrück, un camp de concentration.

«J’avais 13 ans quand maman est rentrée de déporta-tion. Depuis environ un an (ma grand-mère, ma sœur desept ans et demi et moi) nous n’avions plus de nouvel-les. (…) Un jeudi matin (nous n’avions pas d’école lejeudi, à cette époque), une femme du village se présentaà la maison, voulant parler à ma grand-mère. (…)«Madame Roger, dit-elle à ma grand-mère, si vous medonniez une photo de votre fille (ma mère) et unemèche de ses cheveux, je pourrai, sans doute, vous don-ner de ses nouvelles!» La femme s’isola dans une piècede la maison. (…) Au bout d’un quart d’heure environ,sa voix forte s’éleva: «Madame Roger, je la vois… elleest vivante… elle est habillée en homme, en soldat…elle est très fatiguée et malade…» Encore un momentde silence, et puis… «Elle sera là dans trois jours !...».(…) Le dimanche après-midi nous étions aux vêpres,dans la tribune de l’église quand un grand remue-ména-ge se fit entendre dans le bas de l’église: c’était le vété-rinaire qui nous cherchait. Maman arrivait par le train àla gare de Tiercé, la plus proche de notre village…(…).Trois personnes descendirent du train. Des person-nes affreusement maigres, habillées en militaire : unpantalon et une capote en grosse toile kaki. Commentai-je reconnu notre mère? Il n’y a pas eu d’hésitationtant le sang parle fort à certains moments de la vie!…28 kilos: elle avait déjà repris 2 kilos depuis la sortie ducamp, malgré la dysenterie. (...)»

Jojo’s News > N°7 - Mai 2005 Lycée Saint-Joseph - Loudéac (22)

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Une seule solution : la taxidermie ! Roland-Garros s’achevant, les joueurs vont quitter notre beaupays et s’en aller vaquer à d’autres occupations. Alors que lerouleau-compresseur Nadal a tout démoli sur son passage, jetiens à attirer votre attention sur celui qui représente à monsens l’esprit de ce tournoi, le roi du micro, le caméléon mul-tilingue… Nelson Monfort! Je me demande souvent où lesjoueurs vont puiser assez de force pour résister à l’envie delui mettre leur poing dans la figure… Nelson est une glu, ilattend tel le prédateur aux aguets la fin du match pour sejeter sur les tennismen, vainqueurs ou pas. Arrive la questionhabituelle pour le perdant: «Alors pas trop déçu, Machin-chose?» suivie de «Un mot sur la sportivité de votre adver-saire?»… Qui n’aurait pas envie de le baffer, ce gland avecses bouclettes façon fausse blonde, son sourire niais, ses re-marques plus que pertinentes, son passage quasi-instantanéde l’anglais à l’espagnol, de l’espagnol au français, à tel pointqu’on finit par ne plus rien y comprendre!!! Pitié, délivrez-nous de lui!Sa présence étant indispensable, on ne peut décemment pasle liquider à tout jamais mais il faut l’empêcher de parler…faisons illusion et commandons les services d’un taxidermis-te. En effet, l’entretien du Nelson empaillé se révèle simple:une fois l’an, un coup de balayette et le tour est joué, sonsourire «émail diamant» resplendira face aux caméras, etnous n’aurons plus à subir ses interventions intempestives.

Hélène PichonLa Fenêtre > N°1521 - 7 juin 2005 Institut Notre-Dame-La-Riche - Tours (37)

pSport De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2 13

Le Plum’art ● n°4

L’Oeil Du Dragon● n°24

Le Fenêtre ● n°1521

No Comment ● n°14

C’est le mercredi 29 septembreque s’est déroulée la rencontrefootbalistique annuelle du lycée.Au menu les profs contre les élè-ves. Dès les premières minutes,les carottes étaient cuites. Lesprofs tels des cochons dans lemaïs (sans sous-entendu aucun :ce ne sont pas des porcs) se sontpris la pâtée préparée avec amourpar l’équipe scolaire qui n’a paslésiné sur l’assaisonnement de lasauce? Ils ont suivi à la lettre larecette élaborée par leurs prédé-cesseurs qui consistait à réunir 11ingrédients avec leurs qualités et

leurs arômes propres (la sueur enfait bien sûr partie). Cuire ensuiteà la vapeur pendant 1/4 d’heurepour qu’ils soient bien chauds.Faire revenir à feu doux dans levieux poêle en fonte de grand-mère. Mélanger petit à petit etmettre au four à 120 thermostatpendant 90 minutes. Cela donneraune délicieuse victoire par 3 butsà 0 et une équipe pédagogiqueencore et toujours vaincue par lesprogénitures qu’ils sont chargésd’enseigner… je ne dirai que deuxmots : Merci Maïté !

À MORT LE FOOTBALLC’est dans une vieille cave désaffectée que je commence cet article,sachant à quels risques je m’expose, à savoir les très nombreux fansqui sont plusieurs millions, sans parler des hordes de hooligans…J’écris donc cet article dans le secret, en espérant que nul n’apprendramon méfait, voire mon blasphème, avant la parution. Mais je suis sûrque quelque part sur cette terre existent des hommes et des femmesqui n’aiment pas le football et c’est pour eux que je m’élève aujour-d’hui, quitte à prendre le risque de voir les locaux de l’ODD saccagésaprès la parution de celui-ci (je m’en fous, du moment qu’ils ne don-nent pas mon adresse…). Alors moi, simple lycéen, simple homme,j’accuse (comment ça «déjà vu»?).Comment est-ce qu’on peut aimer un tel sport, avec des règles aussiabsurdes et sans aucun intérêt, qui vont jusqu’à détruire le jeu?!Qu’est-ce que c’est que ce sport où l’on ne peut pas faire de passe àl’avant sous peine d’un hors-jeu?! Résultat, les trois quarts du temps,on regarde un match qui va finir par un 0-0: citer un sport d’équipe oùaucun point n’est marqué pendant le match… alors…? Vous ne trou-vez pas? C’est normal, il n’y en a pas (enfin je crois…). Le match serésume donc à courir pendant une heure trente après une balle, sansqu’il y ait, la moitié du temps de but marqué. J’entends les supportersd’ici «ah ouais et les tirs au but alors? Hein c’est quoi? Hein? Ah jet’ai cassé ton article là, tu fermes ta gueule!» Oui, mais voilà, le tirau but consiste en fait à sauter au hasard à droite ou à gauche pour legardien, qui, si par une intervention Divine (je ne vois que ça) parvientà arrêter le ballon, en sera le premier étonné (d’où ses cris après l’ar-rêt qui marque son incompréhension). Au contraire, pour le tireur ilsera le premier étonné de voir son tir arrêté et se fera aussitôt huer parle public (à juste titre d’ailleurs). Bien évidemment (des fois qu’il y aitde la logique au football), le tir au but est parfois la façon de détermi-ner l’issue d’un match qui fera une fois sur deux gagner l’équipe quiétait pourtant dominée tout le long du match!! Alors voilà, on auraitpu décider de tirer à pile ou à face, ç’aurait été un peu équivalent et onaurait gagné du temps, mais bon, on a dû trouver que c’était un bonmoyen de raviver la foi divine de temps en temps et que c’était un peuplus sportif… (…)Je passerai sur les clichés comme quoi les footballeurs sont trop payésou que le football est un sport commercial (même si c’est bien vrai).Cependant force est de confesser que moi aussi je vibre lors de grandsmatchs de football et que sa magie fait œuvre. Mais bon, pas au pointd’aller trépigner dans le froid pendant une heure trente (soit une heuretrente de trop), le visage barbouillé de peinture avec une écharpe quigratte aux couleurs de l’équipe et de faire des bras d’honneur à l’arbit-re lorsqu’il se trompe ou encore d’aller dans un stade où cinquantemille abrutis… pardon, où cinquante mille amoureux de la comédie duballon rond, sautent en beuglant des chants suffisamment courts pourqu’ils en retiennent les paroles et en comprennent le sens (s’il y a enun), avec une cannette de bière à la main (rien de tel qu’un bon vieuxcliché pour finir!). TáztÜw

L’Oeil Du Dragon > N°24 - Avril 2005 Lycée Edouard Herriot - Lyon (69)

ou la différence entre le foot vu par Vianney* et le vrai football…

Sport machiste, il faut bien l’avouer (Marinette on est avec toi…) sur-médiatisé, on ne peut que le reconnaître… Mais de là à le vouer aux gémo-nies et faire passer en prime le badminton (sport que j’adore parailleurs ! !) pour un sport de petit snob prétentieux qui ne veut pas setremper le dimanche matin, ça, désolée, mais je n’accepte pas.Et oui, je vous fais mes plates excuses mais moi d’une part je suis unefille et d’autre part j’aime le foot ! ! ! J’aime le foot en tant que sport, entant que motivation en tant que performance (bon il faut l’avouer, j’aimeaussi les 22 mecs qui courent sur le terrain) et j’aime le foot en tant quejeu tout simplement.Les joueurs sont évidemment médiatisés plus qu’il ne faudrait mais iln’empêche que s’ils continuent à jouer c’est pour le plaisir… MêmeBeckham qui a déjà gagné suffisamment pour faire vivre confortable-ment les 3 prochaines générations qu’il engendrera…Pour les émeutes et bagarres en tout genre j’avoue ne pas avoir beau-coup d’excuses face à ces comportements animaux, mais comme chaqueélément de notre magnifique société, le sport s’est bien déformé aucours du temps… et pourtant le foot reste un sport simple, qui, en effet,ne nécessite pas d’avoir 130 de QI ou un portefeuille bien rempli, il resteun sport collectif, populaire, voire même plutôt drôle.Pour certains le foot est un but comme un autre, parfois le seul moyende se raccrocher aux autres. Demande à un gamin de Saõ Paulo ce qui luireste si tu lui enlèves son ballon de foot, ce qui lui restera c’est la dro-gue… Et oui, ça ne sert à rien de réduire notre vision des choses, chacun

a sa manière d’aborder le foot. Exemples : pourune fille s’intéresser au foot lui permettra departager du temps avec son copain, pour unefemme mariée ça lui laissera du temps pourelle pendant que son mari regarde le footentre potes, pour un petit garçon c’est l’occa-sion de se faire des copains… En aimant le footcomme 50% de la population c’est d’abord sereconnaître dans un groupe, pour s’affirmer etensuite pouvoir s’individualiser, savoir qui l’onest… je pars dans des dérives philosophiquesmais ce n’est pas hors sujet. Tout ceci pourdire que toute chose a ses défauts mais quandon aime on aime tout. Même ses défauts.PS : La prochaine fois que je joue au foot je teprendrai dans mon équipe pour te montrer ceque c’est un bon match de foot entre amis.* Réponse à l’article de Vianney dans le mêmenuméro (NDLR)

No Comment > N°14 - Novembre 2004 Lycée privé Sacré-Cœur - Tourcoing (59)

Du foot

LE COUP DE GUEULE DE LAURA

Le plum’art > N°4 - Lycée Rémi Belleau Nogent le Rotrou (28)

Ainsi va la vie...

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Au sein d’une rédaction ou d’un titre à l’autre, le foot inspire de savoureuses polémiques. Parfois, il prend l’allure d’un «contre pouvoir»...

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Nouveaux médias 14De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2

Musset Planet ● n°13

Bienvenue sur la planète blog! Les journaux initient leurs lecteurs aux secrets de cette contagion fulgurante. Quant au piratage: prudence!

Babylone Cosmo ● n°1

Campus JF ● n°2

L’Apostrophe ● n°7

(...) Le développement actuel du numé-rique et de l’Internet amène à un niveauoù tout le monde peut facilement créersur Internet un lieu de rencontre, de dis-cussions, d’expression ou tout simple-ment un journal personnel. On peutprendre l’exemple du blog qui devientun outil de plus en plus présent pour jus-tement permettre la libre expression.Beaucoup des sites web ont intégré leblog pour permettre aux bloggeurs d’é-crire sur n’importe quel sujet, laissantlibres les commentaires des lecteurs…Ouverture d’expression, oui ! Le principedu blog consiste en ce qu’une personnecrée un petit site web sur lequel ellepourra tenir un journal. Cela peut être leblog d’une expérience, d’un récit journa-lier, d’un voyage. Ce blog est mis enlibre accès sur la toile pour diffuser uneexpérience et laisser aux lecteurs laliberté de réagir.Tout cela est bien beau. Cette liberté etcette prise de communication. Mais celadoit se faire dans la règle primordiale durespect d’autrui. Un élève du lycée a étécontraint de fermer le blog de sa classecar il était devenu rapidement un lieu depolémique où tout le monde s’insultait.L’ampleur était telle qu’il devenaitimpossible de contrôler tous les messa-ges. Il y a quelques années, il y eut unemanifestation hors norme. Une person-ne avait posté un message sur un forumattaquant moralement une autre qui, parla suite avait porté plainte. Dans cettehistoire, ce n’est pas la personne qui aposté le message qui est fautive, mais lepropriétaire du forum. C’est pour cetteraison qu’une majorité des forums s’é-tait mise en berne pour manifester sonsoutien aux côtés du propriétaire. C’estpour cela que si vous souhaitez ouvrirun espace de communication entre élè-ves, nous vous recommandons d’envi-sager les dérives et les déboires. LeCJF prône en tout premier lieu cetteprise de communication, mais cela nepeut se faire sans le respect d’autrui.

L’équipe de rédaction

Campus JF > N°2 - Mars 2005 Lycée Jules-Ferry - Cannes (06)

Il y a une chose, sur ce qu’on appelle la «toile», quiest une véritable torture, que ce soit pour les yeuxou les neurones… j’ai nommé: le skyblog ! (...)Bon. Pour ceux qui n’auraient pas accès au web – etdonc la chance de ne pas voir ces… horreurs –sachez que les skyblogs sont des sortes d’albumsphoto virtuels, la plupart du temps créés par desadolescent(e)s. Et c’est là qu’est le problème: cesjeunes (qui sont, je ne vous le cacherai pas, enmajorité des filles) ont la fâcheuse manie d’écrireen SMS – ou « langage texto». (...) Tous les troismots, on a droit à un « lol» (Laughing Out Lout :Mort De Rire) ou justement à ce «mdr». Ce quidonne, dans la colonne de présentation du blog :«sit llol alor voila vs et sur mon blog mdr !!!». Letout le plus souvent accompagné d’une photo quimet bien en avant la créatrice dudit skyblog.Ensuite, les photos. Elles sont classées en troiscatégories : les copines, les co-pains, et les stars.Commençons par les copines. La créatrice du blogest très attachée à ses copines. Mais puisqu’ellen’est pas concernée, elle n’hésite pas, parfois, àafficher des photos sur lesquelles ses amies (quine le seront plus après ça, hi hi hi) se ridiculisent.Bref. À côté de ces photos, on a droit à un com-mentaire. Horreur. Enfer et damnation. Sacre-bleu.*** de ***. Du SMS, encore, partout, et tou-jours ces « lol» et «mdr». Mais là, c’est pire: onpeut lire des «jvs ador mé choupinet ! ! ! ! lol ! ! ! !» oudes «jvs M lé fi vs ét tt pr moâ ! ! ! ! mdr ! ! ! !!». (...)Ensuite, les photos de copains : pareil que pour lesfilles, sauf que les garçons ont plus tendance àdevenir dingues et frimer en voyant un appareilphoto. Mais les commentaires sont quasi iden-tiques…Puis les stars. (...) Pour les photos de groupes, riende spécial, cela permet juste à la créatrice deparler une nouvelle fois d’elle, en affirmant sesgoûts (ah, l’adolescence…). Les photos d’acteurs,sont, quant à elles, de superbes représentationsd’amours platoniques : on a droit à des commen-taires tels que : « il é tro bô ce gar c le + bo dumond c mon futur mari ! ! mdr ! ! lol ! ! mdr ! ! !» ouencore «ce ga la yé trop supR lé mec vs avé D pro-gré a fR ! ! ! mdr ! ! !».(...) Voilà ce qu’est un skyblog. Et si vous ne mecroyez pas, demandez l’adresse du sien à l’une devos amies (l’une d’entre elles en a forcément un)et vous risquez fort d’être surpris… Paul, inc.«No Comment» > N°16 - Mai 2005 Lycée privé Sacré-Cœur - Tourcoing (59)

Comment détecter les fraudeurs?Les sociétés plaignantes utilisent trois manières pour identifier ces télécharge-ments illégaux. Par exemple, elles surveillent les réseaux de téléchargementcomme KAZAA et note les adresses IP. Elles regroupent aussi des informationsd’autres fichiers trouvés sur le web ou sur des forums de discussion. Enfin, ellesdemandent au fournisseur d’accès de dévoiler l’identité de son subordonné eninfraction.

MussetPlanet> N°13-Janv. 05-Lyc.Prof.A.deMusset -Villeurbanne (69)Plus d'articles > www.clemi.org ➤

Bloggeurs, bloggeuses Les skyblogs : contre Boîte à MusiqueLe téléchargement sur Internet

ou peer-to-peerChaque jour plusieurs millions de Français téléchargentillégalement, via Internet, morceaux de musiques etfilms. Cette pratique de plus en plus courante s’appellele peer-to-peer. Alors que l’industrie du disque voit sesventes chuter : -13,6% de ventes pour le premier tri-mestre 2004 (source du Snep : Syndicat national de l’é-dition phonographique) et que les menaces de poursuitesaugmentent : les internautes continuent encore et tou-jours plus de télécharger.Parce qu’à vrai dire, pourquoi télécharger légalement surun site payant alors qu’on peut le faire illégalement surun site non-payant? (Dans la même logique pourquoiacheter un Cd alors qu’on peut s’enfuir en courant avec!?!)Lycéenne 1e pour-contre: Pour : car il faut être réaliste,on est fauché et je pense qu’on peut se permettre detélécharger des groupes américains (non je n’ai riencontre les Américains) car c’est pas les groupes qui per-dent du pognon mais la boîte de prod !Contre: dans le cas où l’on télécharge des petits grou-pes français bien sympathoches qui s’autoproduisent etqui vendent leurs Cd pour 12 euros et qu’on peut allervoir en concert au prix d’une consommation dans un bar.Et je pense même que sur un niveau esthétique, c’estplus chouette d’avoir un Cd original.Chloé 1e pour: Je suis pour s’il y a une réglementation:payer que la musique et pas des intermédiaires, des fraisdes Cd et des revendeurs.Miguel 1e pour : Je pense que le téléchargement c’estbien, mais je comprends que certains artistes ne soientpas contents de ce qui se font voler sur Internet. Maisen même temps on ne sait pas s’ils font ça pour l’argentou pour que les gens écoutent leur musique. En clair, moije pense que c’est bien car ça diffuse la musique mais queles artistes qui s’y opposent ne pensent qu’au fric !

Miss Lilli d’AuxignyBabylone Cosmo > N°1 - Déc. 2004 Lycée Alain-Fournier - Bourges (18)

Blogs : intox ou info ?(...) Les blogs de loisir ont pour but de faire partager desphotos, des souvenirs. Ils permettent de communiquer,d’archiver des instants de vie. On rencontre le plus sou-vent des blogs «journaux intimes» qui étalent la vie deleurs créateurs, c’est le blog fashion pour les non-initiés.Si l’on cherche bien, on peut aussi trouver des blogs d’ar-tistes, dessinateurs de BD comme celui de Frantico : unhumour décalé et sans concession, qui ne laissera per-sonne de marbre. La prise de recul de l’artiste par rapportà sa «misérable» vie et ses dessins simplifiés et rigolosfont de ce bloc un de mes préférés. On peut aussi visiterdes blogs humoristiques comme Agapi. On y trouve desblagues qui feraient concurrence à celles de Carambar©et nous livre ses dérapages journaliers.Passons maintenant aux blogs d’information. Pour com-mencer, parlons de la tendance qui a fait trembler la poli-tique française : le vrai blog d’«al1juP» Alain = alun = al1 ;Juppé: juP) et celui de François Hollande. Mais en cher-chant bien, vous pourriez aussi trouver le vrai/faux blog (laquestion reste entière) de notre Chirac international.Pour rester plus ou moins dans le domaine de la poli-tique, nous vous présentons LE blog nécessaire à nos trèschères réincarnations du Che (Dieu seul sait comme j’enapprécie certaines… mais revenons à nos mout…-blogs)voici le seul, l’unique, le vrai : le blog qui vous tient au cou-rant des prochaines manifs à faire et un compte-rendudes manifs précédentes. Il existe aussi des blogs d’infor-mation générale sur les nouveaux médias, des blogo-thèques qui recensent les nouveaux programmes, les sor-ties des jeux vidéos et qui servent parfois de bande dedonnées sonores.

Bourdil Mathieu, Manacorna Meklissa et Plochut Agathe, de 1eL1

L’Apostrophe/Version Coudon > N°7 Mai 2005 - Lycée Le Coudon - La Garde (83)

Dis-leur! > N°12 - Déc. 2004 Lycée Blaise-Pascal Brie-Comte-Robert (77)

Page 15: 2005 Revue de presse des journaux scolaires et … · que le journal scolaire constitue un excellent outil pédagogique et un formidable moyen d'ouverture sur le monde extérieur,

pVie perso De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2 15Inceste, abandon paternel, famille d’accueil, grossesse précoce: le journal devient le réceptacle de non-dits. Et le début d’un partage.

L’Innommable ● n°31

Ve’a LP ●n°11

Dis-leur! ● n°10

La Méche ● n°1

Un pèreCertains d’entre vous, peut-être comme moi, nesavent plus ce que le mot père peut représenter dansla vie d’un adolescent. Sûrement pour différentesraisons, vous n’avez plus de contact avec votre père,soit parce qu’il est parti, soit parce que vous êtesfâchés. C’est sur ces différentes situations que jevais m’axer.Certaines personnes n’ont aucune idée de la chancequ’elles ont d’avoir une famille soudée, où chaquemembre est encore présent. Car un jour, lorsqu’unpetit garçon rentre chez lui, et qu’il trouve un mot surla table au lieu de retrouver, comme il le pensait, sonpère dans une pièce de la maison, c’est destructeurpour ce jeune adolescent. Je pense surtout aux gar-çons car ils ont besoin de trouver chez un homme unmodèle masculin.(…) Que pensez-vous que ce pré-adolescent se feracomme idée après l’événement terrible qu’il vientde subir? (je dis subir, car ce n’est en aucun cas desa faute). Comment pensez-vous qu’il réagira aprèsavoir entendu de la bouche de son père que c’est àcause de lui et du reste de la famille, qu’il a échouédans sa vie de famille?Cet enfant se sentira coupable de la douleur de lafamille car il ne comprendra pas les paroles de sonpère (et n’essaiera pas de les comprendre). Il pense-ra que l’amour éternel n’existe pas puisque celui deses parents fut un échec. (…) Voilà comment celaest perçu par l’œil d’un pré-adolescent ou mêmed’un adolescent. Moi je suis adolescente, et je penseque ce père, qui est le mien, fait souffrir ce petit gar-çon qui est mon petit frère.Moi, j’essaie de lui expliquer que ce modèle n’estpas le bon, et c’est ce que je vous encourage à faire.Si j’ai écrit cet article, c’est pour aider certaine per-sonne à faire face à cette épreuve, et vous conseillerd’aider bien sûr la personne adulte qui est restée,mais surtout les jeunes adolescents ou enfants de lafamille, car dans 70% des cas, si on ne nous contre-dit pas, ou si on ne nous explique pas ce qui est bienou non, on reproduit ce que nous voyons se passerdans notre famille ou dans notre entourage. Le changement est certes difficile, mais il n’est pasinsurmontable. Il faut savoir surmonter nos craintes,nos chagrins , nos douleurs, en bref les coups dursobligatoires de la vie. Ricola !!

La Mèche > N°1 – Janvier 2005 Lycée Uruguay-France – Avon (77)

My life«Lachez-moi, foutez-moi la paix, laissez-moi vivre ma vieet arrêtez de me dicter ce que je dois faire, j’ai plus quat-re ans, j’aimerais bien être autonome et prendre ma vieen main. Et puis arrêtez de me considérer comme uneconne, c’est énervant et ça alimente ma rancœur enversvotre système que vous définissez «pour le bien de l’en-fant». Ne me faites pas croire qu’en baladant un enfantde famille en famille, un mois dans l’une, un mois dansl’autre, vous contribuez au bien-être de l’enfant. Je peuxvous assurer que NON!! Et en plus de ça, vous voulez mefaire croire que vous me comprenez… Quoi de plusrévoltant pour moi que d’entendre «on te comprend, tusais»! Si vous me comprenez si bien, pourquoi me fai-tes-vous tant de mal? Est-il normal d’arracher un enfantd’une famille dans la quelle il est resté cinq ans, pourquelque raison que ce soit et de façon brutale? En deuxjours, je devais accepter de ne plus voir mes amis, dequitter les personnes avec qui j’avais partagé cinqannées de mon adolescence, période où tout devient difficile à comprendre. J’ai souffert, je l’avoue, mais c’estmon côté «cœur» qui ressort de tout ça.(…) Mais bon, à force de subir on s’habitue. Je ne saispas qui a dit ça: «on s’habitue à tout», mais il a bien rai-son, on se fait même à ce qui nous fait profondément chi..C’est pour dire, on est vraiment tous des brèles. Le piredans tout ça, c’est que vous me reprochez de ne pas meprendre en charge, de compter trop sur vous. Maiscomment puis-je faire autrement? Vous n’avez fait queme contenir dans un cocon pendant 17 ans et vous medemandez de le quitter du jour au lendemain. (…)Voilà ce que je dirais si j’avais en face de moi l’un de cesnombreux éducateurs qui me font la morale alors qu’ilsne sont même pas en accord avec ce qu’ils disent. Bienplus que la colère à présent, c’est de la pitié que j’éprou-ve à leur égard.Pour tous ceux qui se foutent de ce que je peux raconterou éprouver, allez voir à la page suivante, il y aura peut-être votre bonheur. Pour les autres, je vous remercie devotre ouverture d’esprit. YorubaDis leur ! > N°10 – Février 2005 – Lycée BlaisePascal Brie Compte Robert (77)

Sara

Sara avait huit ans,Elle n’était qu’une enfant.Et son regard d’enfance,Si rempli d’innocence,Regardait le monde,Cette terre féconde,La nature merveilleuse,Tout la rendait heureuse !Et tant de joies futures,S’offraient à son âme pure…Mais pourquoi chaque nuitElle fait des rêves gris,Et durant son sommeil,Espérant le réveil,Elle ne fait que gémir,Elle ne pense qu’à mourir.Qu’est-ce qui la trouble tant,Cette merveilleuse enfant ?Quand elle entend son père,De tout cœur elle espère,Qu’il ne la verra pas.Elle espère qu’un jourS’arrêtera cet amour,Et elle souhaite sa mort,Elle l’espère si fort.Elle se sent si coupable,Même parfois incapable.Elle se dit que c’est vrai,Tout ce qu’on lui disait,On choisit ses amis,On peut choisir sa vie,Mais jamais sa famille.Elle envie toutes les filles,Celles aimées par leur mère,Pas violées par leur père.Sara elle a vingt ansElle n’est plus une enfant.Elle a pu s’en sortir,Elle a réussi à rire.Mais il reste une peur,Bien ancrée dans son cœurQui ne mourra jamais,Qui l’a traumatisée.

Estelle.L’Innommable > N°31 Juin 2005 – Lyc. C. VernetValence (26)

UN BÉBÉ : LE SYMBOLE DE L’AMOURA L’OCCASION DE LA SAINT�VALENTIN� NOUS AVONS CHOISIDE PARLER DES BÉBÉS� CAR BEAUCOUP DE JEUNES FILLES DULP SONT DEVENUES MÈRES� ET POUR CES MAMANS� LEUR

BÉBÉ EST LE SYMBOLE DE L’AMOUR�NOUS LEUR AVONS DISTRIBUÉ UN QUESTIONNAIRE�

MAIS SELON LA VOLONTÉ DES PERSONNES INTERROGÉES� NOUS NE DIVULGUERONS AUCUN NOM�

A la question: «Ta grossesse était-elle désirée?»- Certaines nous disent que c’était une grossesse désirée etd’autres que ça ne l’était pas.Etais-tu prêt(e) à être mère ou père?- Au début, lorsque j’ai su que j’étais enceinte, j’étais trèsembarrassée, mais après j’ai accepté. On peut dire que je n’é-tais pas prête.- Au début, je n’étais pas prêt à être père, mais aujourd’hui, jel’assume et je suis prêt.- Mon copain et moi étions prêts à devenir parents.- J’étais prête à assumer et à être mère de famille.- Moi, je n’étais pas prête à être mère, par contre mon mari l’étais déjà. (…)T’en sors-tu avec l’éducation de ton enfant et ta scolarité ?- Le papa manque de sommeil, mais il tient le coup. C’est lamaman qui gère tout et elle ne va plus à l’école depuis un cer-tain temps. Elle est très courageuse.- Au début, j’étais très fatiguée, mais par la suite, je me suisrattrapée dans tous mes cours et je me félicite. (…)- Je m’en sors un peu avec l’éducation de mon enfant, car ellen’a que 3 semaines, mais pour ma scolarité c’est très difficile ;car je suis perdue dans mes cours, mais je m’efforce de réus-sir. Je le fais pour mon bébé, son père et aussi pour moi. (…)Y a-t-il un soutien de ta famille ou/et belle-famille? (…)- Durant ma grossesse, je n’ai eu aucun soutien de ma belle-famille ; mais heureusement que ma maman me soutenait tou-jours pas téléphone. J’aimerais remercier l’infirmière et l’as-sistante sociale du LP de m’avoir aidée pendant ma grossesse. - Oui. Heureusement que ma famille et mon mari me soutien-nent beaucoup. Mais la personne que j’apprécie énormémentc’est ma mère. Car elle m’a toujours aidée dans ma grossesse.

CONSEILS(...) Sinon prenez des précautions. Ne prenez pas ça à la légè-re. Ce n’est pas facile de gérer deux choses à la fois. Faites unbon choix et réflechissez bien sous peine de le regretter.Pensez-y et soyez vigilant(e)s.Aux futurs pères : ne laissez jamais votre femme s’occupertoute seule des enfants, vous en êtes autant responsablesqu’elle.

Ve’a LP > N°11 – Février 2005 Lycée professionnel d’Uturoa, Polynésie Française Plus d'articles > www.clemi.org ➤

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Experts talentueux, les journalistes lycéens réhabilitent un genre revendiqué par leur génération mais décriépar les adultes: les mangas.

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Je m’appelle Anaïs Le Calvé, j’ai 19 ans et je suis en classe de TSE.Ma passion pour l’art, le dessin, est née il y a environ 5 ans. Je sou-haitais pouvoir réaliser sur support papier ce que je voyais autour demoi et ce que j’imaginais, dans les styles que j’aimais.J’ai appris seule, en m’appuyant sur des ouvrages tels que :L’Apprenti mangaka d’Akira, Toriyama (Editions Glénat), les diction-naires de la BD, diverses BD américaines. Pour acquérir les principa-les bases. Je me suis également inspirée desséries TV et des dessins animés japonais demon enfance. Je dessine plus particulièrementdes mangas, de la bande dessinée, et des per-sonnages de jeux vidéos. Me basant sur desartistes connus dans ces domaines, j’adapte cer-tains de leurs dessins à ma façon, ou jem’inspire d’eux et je produis mes propres créa-tions. La règle d’or que je m’impose : ne jamaisdécalquer !!! Plus tard, l’idée m’est venue d’en-voyer mes croquis à des magazines et des édi-teurs spécialisés, et ils ont publié certaines demes œuvres dans leurs séries de livres, et sitesInternet après sélection.

MoulinàParoles > N°7-Juin 2004Lycée prof. JeanMoulin -St Brieuc (22)

Mangas 16De l’actualité ● Revue de presse des journaux lycéens ● Volume 2

On n’est pas sérieuxquand on a 17 ans● Nov. 2004

Le Canard Bachelier● n°2

Moulin à paroles● n°7

Le Biface ●n°14

Manga, zéro préjugéSi je vous dis «manga», vous me répondrez ?Dragon Ball Z, Pokémon? Bon, vous avez toutfaux ! (...)Non, les mangas, ce n’est pas que de la violen-ce ou de la pornographie, loin de là. Maiscomme dans notre propre bande dessinée, il y aplusieurs genres ; tous les goûts y sont, et il y ena pour tous les âges. On peut y trouver tous lessujets abordables possibles et imaginables,allant de l’histoire d’amour à l’eau de rose, authriller le plus noir, en passant par le fantastiqueet l’heroic fantasy.(...) Ne m’arguez pas en guise de réponse que«les dessins sont moches»(dixit un proche). Làaussi, on trouve de tout. Que diriez-vous si l’en-semble des asiatiques pensait que les graphis-mes et les scénarios de la B.D. franco-belge serésumaient à Boule et Bill ?Attention tout de même, soyez vigilants ; nousnous devons de vous avertir que la lecture inten-sive peut s’avérer très dangereuse: une fois quevous y avez mordu, il est très dur de faire mar-che arrière, vous êtes condamné à vous bidon-ner, seul dans le bus, avec votre Kyo dans lesmains.(...) Les expressions des personnages dansbeaucoup de mangas comiques sont totalementimpossibles à reproduire en dessins réalistes, etc’est dommage parce que certaines sont carré-ment tordantes.Parlons-en, tiens; quelques-uns d’entre vousme répliquent que le réalisme dans les graphis-mes d’une B.D. c’est très important…(...). Dansce cas, autant prendre des photos, on a desappareils pour ça. Ce qui peut être nettementplus intéressant, c’est la recherche de l’expres-sivité et l’interprétation que font les mangakas(dessinateurs) de cette réalité. Certains d’entreeux ont des graphismes d’un esthétisme assezépoustouflant, quitte à ne pas avoir des propor-tions faciales et corporelles conformes aux nor-mes occidentales.Dernière chose ; dans tous les bons mangas secache une morale, une sagesse, un messagesur laquelle l’histoire est basée. Qui n’a pas étéenvoûté par l’atmosphère magique de PrincesseMononoké ou n’a pas été inspiré dans le mondefou de Ghost in the Shell? Allons, ne résistezplus, cédez à l’appel du voyage nippon…

Laurène

Les mangas (Parenthèse protestataire)Halte à la moquerie !!! Halte au mépris et Sus à l’incompréhen-sion !!! Adultes, médiriez-vous du Tintin de votre jeunesse?Porteriez-vous atteinte à l’Astérix de votre enfance? Non !!!Alors stoppez tous ces a priori stupides et puérils !!Certes pour vous le manga se résume à un dessin animé désuet,mal fait et vraiment pourri… C’est vrai que les animés sortis enFrance durant les années 80 et 90 étaient réellement pitoyableset nazes, mais ! Le manga a considérablement évolué et dépasseen de nombreux points la BD franco-belge. (...) Graphismesd’une diversité ahurissante, scénarios originaux, personnagesattachants, tous ces points primordiaux d’une bonne bande des-sinée sont présents dans le manga.(...) Alors, adultes, mettezvos préjugés malsains de côté et plongez-vous dans un mondeoù vous trouverez forcément le manga qui vous convient, aven-ture, histoire, amour, philosophie, tout tout tout vous saureztout sur le manga! Il vous fera peut-être découvrir égalementce merveilleux pays qu’est le Japon! Allez arigato gosaïmashitaet sayonara!Kyubi, Hikotiri BattosaïPS: Jeunes de tous âges!Unissez-vous! Pour que les mangas soient de retour au CDI!

La Mèche > N°1 Janvier 2005 - Lycée Uruguay-France - Avon (77)

(…) Le manga naît au Japon après la SecondeGuerre mondiale, lorsque le pays est en recons-truction. Les Japonais prenant la tâche à cœur,n’avaient pas le temps et surtout l’argent pourquelques distractions. Le manga fut alors la solu-tion au manque de divertissement des Japonais.Son faible prix, dû à un faible coût de fabricationgrâce à l’utilisation de papier recyclé, le renditencore plus attractif. Et il ne fallut donc pas long-temps pour que ce type de livre fasse fureur auPays du Soleil Levant. De nos jours, là-bas ilreste un objet culte ou encore un phénomène desociété.

On n’est pas sérieux quand on a 17 ans >Nov. 2004 - Lycée Montesquieu Bordeaux (33)

Attention!!! Depuis l’écriturede cet article une partie desmangas est de nouveau disponi-ble au C.D.I. D’autre part, il y aune exposition sur les mangas toujours au C.D.I. à côté desB.D. Précipitez-vous!

Mangas

Les thèmes abordés sont très vastes, depuis l’his-toire du Japon traditionnel et ses batailles desamouraïs par exemple, jusqu’aux péripéties d’unJapon futuriste grouillant de Mékas (sorte derobots anthropomorphes). (...)De plus il existe différents styles de mangas pourdifférentes catégories de personnes, j’entends parlà que tout le monde peut en lire. Le Shônen estun manga pour jeunes garçons ; la trame princi-pale dépeint le parcours initiatique d’un jeunehéros bravant tous les dangers à l’aide de pou-voirs hors normes (comme par exemple DragonBall Z un des plus connus chez nous). Le Shôjoest un manga pour jeune fille (je vous passe lesdétails). Le Seinen est un manga pour public plusadulte, en ce sens que l’histoire n’est pas axée surles événements enfantins mais sur des considéra-tions plus psychologiques et plus sérieuses. (...)

KimH

Le Biface > N°14 - Mai 2005- LycéeBoucher-de-Perthe - Abbeville (80)

Comprendre et admettre l’ampleur desmangas nécessite une ouverture à lasociété japonaise, afin de dépasser lesstéréotypes et rejets qu’ils suscitent.Chaque culture a ses spécificités.Spécificités nourries d’une histoire,d’une tradition et de tous les fantas-mes qui en découlent. Et c’est ainsi quele passé, les peurs et d’autres fantô-mes viennent hanter les imageriespopulaires de chacune de ces sociétés.Les mangas ont permis au Japon d’ex-primer ses spécificités. Il faut com-prendre à quel point le Japon s’estservi des mangas comme exutoire d’uneviolence cachée. La violence de cer-tains «Mangas» n’a pas pour rôle d’ex-citer le spectateur, elle est l’expres-sion d’une violence intériorisée par lesJaponais. En effet, la pression socialeest énorme : l’individu est nié au tra-vers de la collectivité, ce qui explique letaux de suicide astronomique du Japon.Le manga constitue au Japon, un garde-fou qui prohibe le passage à l’acte.Garde-fou qui fonctionne très bien vule taux de criminalité du Japon, le plusfaible au monde (1,4 meurtres pour 10000 habitants contre 10,8 aux USA)parmi les pays développés.Le terme «Mangas» signifie littérale-ment image dérisoire. Le sens concretde cette image est d’aller droit au butafin d’être comprise par tout le monde.Le terme est venu englober, au fil dutemps, la BD, les caricatures de presseet les dessins animés. Les jeux vidéos,le cinéma, la radio et les CD assurent lalongévité des mangas imprimés.(...) Deplus les mangas représentent un tiersdu marché imprimé et qu’il soit en livre,en film, il a autant d’importance que leroman ou le cinéma.J’en profite pour annoncer qu’il y aurabientôt des mangas au C.D.I., donc sivous êtes intéressés, libre à vous. (…)

La Soterel alias Jiraya Breizh, un fan de manga

Le Canard Bachelier > N°2Décembre 2004 - Lycée Jeanne-d’Arc - Vitré (35) Plus d'articles > www.clemi.org ➤