2010 -2011 Collège Marc FERRANDI · 2015. 9. 25. · Collège Marc Ferrandi Classe de 3. ème. 4. Nouveaux collectionneurs / 2010 - 2011. Valère Costes Les agents oranges (4 éléments

2010 -2011

Collège Marc FERRANDI

Collège Marc FerrandiClasse de 3ème 4

CONSTRUCTION / DESTRUCTION

Les œuvres sélectionnées

Valère Costes, Les agents oranges : 2500 €Jean-Baptiste Ganne Black Block Beauty : 300 €Bruno Sedan, Babel zone : 1500 €Benjamin Marianne, Tour de Mamel : 500 €Benjamin Marianne, Tuberculose : 500 € Benjamin Marianne, Méchoui : 1950 €Pierre Boderiou , sans titre : 800 €Brigitte Palaggi, Gioberney : 600 €Brigitte Palaggi, D503, vers Rabou : 900 €Chris Dyer, Sans titre (série British Eccentricities) : 450 €

Montant des acquisitions proposées pour cette collection : 10000€

La collection que nous avons choisie de présenter s’appelle « Construction | Destruction ».

Ce thème nous a été inspiré par l’œuvre de Valère Costes «Les agents oranges» et les dessins de pistolets de Pierre Boderiou.

L’œuvre de Valère Coste nous a fait pensé à la catastrophe naturelle qui est survenue au Japon. La des-truction d’un village entier par un tsunami géant, des immeubles gigantesques bougeant sous la force des tremblements de terre et surtout l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. Face à cette catastrophe, il est aujourd’hui difficile de ne pas penser à la place de l’homme dans son environnement naturel et à sa responsabilité face à la destruction progressive de la planète.

Cette catastrophe nous rappelle qu’alors que nous ne cessons de construire, bâtir autour de nous et pour notre confort, la Nature, malgré elle, nous renvoie à la place que nous occupons en réalité, celle de «locataire» et non de «propriétaire». La planète ne nous appartient pas, elle nous est prêtée le temps d’un passage terrestre que nous ne faisons que réduire par notre inconscience et notre irrespect.

Les pièces que nous avons réunies dans cette collection forment un ensemble cohérent et engagé sur le thème du respect de l’environnement et une critique sur l’industrialisation et la mondialisation. L’homme construit souvent au détriment de la Nature, Nature dont il est issu, dont il fait partie et ses actes sont parfois irréparables. Ce qu’il puise dans la Nature il ne s’en sert que pour créer le chaos et la mort.

Nouveaux collectionneurs / 2010 - 2011



Valère CostesLes agents oranges (4 éléments de la série)2008photographie, herbier52 x 35 x 4 cm chaque élémentpièce unique2500 €

Cette œuvre nous a été présentée lors de notre visite à la galerieofmarseille. Elle a été réalisée par Valère Coste, un artiste français né en 1974 à Dijon qui vit et travaille à Dijon.L’œuvre que nous avons choisie s’intitule « Les agents oranges », elle est constituée de quatre cadres contenant 1 herbier et 4 photographies de paysages, elle fait partie d’une série de 12 photographies.C’est une œuvre engagée. Chaque cadre représente la destruction d’un territoire puis la recolonisation de cet espace par la nature. L’artiste représente des paysages touchés par des bombardements d’agents oranges utilisés par l’armée des États-Unis lors de la guerre du Vietnam.L’image est la preuve visuelle du paysage brûlé par les « agents oranges » et l’herbier de la nature qui y a repris ses droits après la catastrophe.Les agents oranges étaient en fait un puissant herbicide que l’armée des États-Unis larguait sur les forêts pour détruire les arbres qui permettaient aux vietnamiens de se cacher. Cela a tout détruit sur son passage, mais, au fil du temps, la végétation a repoussé en s’adaptant à l’herbicide. La nature, reprenant ainsi ses droits, a recolonisé cette zone. Cela montre que ces tentatives de destruction de l’homme ne sont pas toujours irréparables. Cette œuvre nous a touchée car avec peu d’éléments (quelques photographies et un herbier), elle est capable de soulever des thèmes très forts comme le manque de respect de l’environnement et l’inconscience de l’homme face à des actions destructrices qui, dans le meilleur des cas, mettent des décennies à être réparées



Jean-Baptiste GanneBlack Block Beauty2007photographie couleur30 x 44 cm exemplaire 1/ 5300 €

Jean-Baptiste Ganne est un artiste français né en 1972 à Gardanne, il vit et travaille à Nice.Cette photographie représente un tag d’un mouvement contestataire anarchiste «Black Bloc».Les organisations «Black bloc» manifestent de manière improvisée et anonyme contre les capitalistes depuis le début des années 1980 surtout en Allemagne et aux États-Unis.Les membres de ces organisations déploient leur rage lors de manifestations en cassant tout sur leur passage et ciblant les symboles du système capitaliste, des banques par exemple. Ils se manifestent généralement lors d’événements significatifs tels que la guerre du Golf en Irak en 1991 ou simplement la défense de squats.Ils veulent transmettre leur colère et se manifestent toujours de manière violente, portant des cagoules noires, se démarquant des manifestants plus pacifiques. Cette œuvre parle d’un système économique basé sur le rendement et le profit, un système qui finalement est assez à l’image de la nature de l’homme, exploitant et individualiste. Et en même temps critique un peu ses détracteurs qui, au lieu de se faire en-tendre pacifiquement, de se différencier d’un système qu’ils méprisent, répondent de manière destructrice et violente. Mais, c’est aussi un éloge à la beauté de la révolte et à la nécessité de s’indigner.



Bruno SedanBabel zone2010encre et gouache sur papier100 x 70 cm1500 €

Bruno Sedan est un jeune artiste français né en 1985 à Aix-en-Provence, il vit et travaille à Marseille.

Cette œuvre s’intitule « Babel zone ». L’artiste Bruno Sedan, fait directement référence au mythe biblique de la tour de Babel, une légende sur une tour que souhaitaient construire les hommes pour atteindre le ciel.

C’est un pays rêvé, où l’homme aurait voulu loger toute l’humanité, un lieu de paix et de connaissance sans frontières, ni guerre et où tout le monde parlait la même langue. Une construction humaine qui est un symbole de bien-être et non une cause de destruction de l’environnement comme c’est très souvent le cas.

Toujours selon la légende, cette tour aurait été détruite par Dieu afin de décourager les hommes dans leurs ambitions de grandeur causant ainsi la dispersion et donc la création de tous les peuples qui existent aujourd’hui avec leurs coutumes et leur langue propres.



Benjamin MarianneTour de Mamel2009encre sur papier30 x 40 cm500 €

Ce dessin de Benjamin Marianne est une représentation très personnelle du mythe de la tour de Babel.

Alors que Bruno Sedan, que nous avons vu aussi dans la galerie Bonneau-Samames, utilise ce symbole d’union des peuples en le transformant en circuit automobile, Benjamin Marianne le détourne de manière plus charnelle renvoyant l’homme à ses origines.

Les «Mamels» représentent la féminité et donc la naissance et la Nature. Ce symbole de féminité érigé en tour parle du plaisir, des instincts primitifs qui s’opposent à une symbolique plus spirituelle qu’est la tour de Babel, tour de connaissance et de civilisation.

Cette « Tour de Mamel »nous ramène à notre condition d’animal et nous rappelle à notre mortalité et d’où nous venons, nous venons de la terre mais ne cessons de rêver du ciel.



Benjamin MarinanneTuberculose2009encre sur papier30 x 40 cm500 €

Ce dessin de Benjamin Marianne, à l’encre noir sur fond blanc, représente un arbre qui est déformé par des objets comme des murs.Cette œuvre rentre parfaitement dans notre collection qui a pour thème «Construction/Destruction» car l’arbre a été détruit ou semble détruire des objets créés par l’homme.Le titre de cette œuvre est «Tuberculose». L’arbre représente les poumons de la terre, il nous permet de respirer. Or, ici, l’arbre est attaqué par une maladie qui ne touche que les hommes en attaquant leurs organes vitaux tels que les poumons. Cette œuvre est donc une critique du non respect de l’environnement et de la nature. Il montre que l’homme est la maladie qui ronge la Nature.



Benjamin MarianneMéchoui2010polyester extrudé, métal110 x 30 x 90 cm1950 €

Un méchoui est un mouton ou un agneau entier rôti à la broche, le terme vient du mot arabe sawa qui signifie « griller, rôtir ». Ce plat est traditionnellement destiné à des festins. Seulement ici, il y a une gêne entre l’ambiance festive, de partage qu’annonce ce délicieux repas et la violence que représente cet ani-mal embroché à l’allure quasi-humaine.

Cette œuvre montre que l’humain peut être « barbare » et qu’il peut détruire la vie à son profit pour satis-faire un besoin primaire. La manière d’exposer l’animal peut laisser croire qu’on le montre ici comme un trophée.

L’œuvre est hyperréaliste et nous avons choisi cette œuvre en volume car c’est une destruction d’une vie (animale) au profit d’un plaisir alimentaire, festif, cela peut ramener à l’humain qui est lui-même fait d’os et de chair et un animal carnivore. La manière de l’exposer ramène à l’idée que l’homme doit détruire / tuer pour survivre.



Pierre BoderiouSans titre2010mine de plomb sur papier Velun d’Arches40 x 50 cm800 €

Pierre Boderiou est un artiste français né en 1967, il vit et travaille à Veigne.

Ce dessin hyperréaliste que nous avons pu voir à la galerie Saffir, galerie nomade, nous a d’abord séduit par la maîtrise de sa réalisation.

L’artiste réussit à rendre compte des moindres détails, jusqu’à la copie conforme, du Browning du héros de bande dessinée, Tintin. Ce qui nous a frappé c’est que l’artiste a dû travailler longtemps et de manière très minutieuse sur la représentation d’un objet capable de détruire une vie en un millième de seconde. C’est une œuvre qui rend esthétique et beau un objet qui ne l’est pas dans sa symbolique. Il s’agit donc d’un oxymore entre la beauté d’un objet et l’horreur de la mort. En effet, un revolver est un produit manu-facturé dont la seule et unique fonction est de tuer. Le fait qu’un objet aussi séduisant puisse avoir comme conséquence la mort, des corps déchiquetés, nous laisse réfléchir sur notre rapport à la création, à la vie mais aussi à la mort. Créer peut signifier donner la vie mais aussi donner la mort. Construire et détruire sont ici extrêmement liés.



Brigitte PalaggiGioberney2006photographie30 x 40 cmexemplaire 2/ 5600 €

Brigitte Palaggi est une artiste française née à Aubenas en 1957, elle pratique la photographie depuis 1973.Les 2 photographies que nous avons choisies font parties d’une série de 74 images intitulée «La montagne des marseillais» et exposée à la galerie Château de Servières, accompagnées de textes d’Olivier Domerg. Toutes les photographies ont été prises dans la région des Hautes-Alpes, réputées pour ses paysages montagneux d’une grande beauté mais aussi de haute altitude attirant chaque année un grand nombre de Marseillais, d’où l’intitulé de la série.Grâce à sa pratique du hors champ, à savoir montrer l’inattendu ou l’ordinaire, ces paysages de nature apparemment sauvage sont parasités par des éléments produits par la main de l’homme, comme des restes d’un tourisme acharné. Ces deux photographies en particulier nous montrent l’immensité et l’immuabilité de monts, comme celui de Gioberney atteignant 3352m d’altitude, confrontés au caractère polluant de bidons, barrières au autres constructions abandonnées par l’homme. Les bidons polluent la photographie jusque dans les couleurs : agressives, vives et artificiels. Les constructions de l’homme sont ici représentées par des éléments parasitaires et polluant à la fois la Nature mais également les paysages et donc le plaisir de l’homme. Cette œuvre nous a plu car elle n’essaie pas de nous séduire en nous montrant des cartes postales aguichantes, au contraire, elles nous montrent ce que nous ne voulons pas voir, ce que l’on nous cache.



Brigitte PalaggiD503, vers Rabou (Devoluy)2006photographie40 x 50 cmexemplaire 2/ 5900 €



Chris DyerSans titre, série British Eccentricities2000photographie50 x 50 cmexemplaire 1/ 20450 €

Chris Dyer est un photographe anglais.

Dans cette photographie, nous pouvons voir un emballage Mac do abandonné par terre par un consom-mateur. L’emballage semble avoir été jeté il y a quelque temps car il est envahi d’herbe l’ayant transpercé. Ce geste de jeter des emballages sans se soucier des conséquences est plutôt courant de nos jours et montre le non respect de la nature par une grande partie de la population.

La photographie, non seulement dénonce cette pratique, mais rend d’autant plus évidente la société de consommation de masse dans laquelle nous vivons à travers un des symboles de la mondialisation, la grande chaîne de restauration rapide américaine. En effet, ce « M » est reconnaissable par tous et nous rappelle que notre besoin de vite consommer s’oppose au caractère non biodégradable de ces embal-lages, alors que la Nature, elle, en prenant son temps, reprend ses droits et arrive à s’étendre malgré la pollution de ces produits manufacturés.

La construction est ici représentée par la nature qui se « re-construit » malgré la tentative de destruction de l’homme.

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