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ACOR N°11 Mardi 26 octobre 2010 Catherine Bailhache [email protected] 02 41 57 11 08 06 11 92 56 40 Soizig Le Dévéhat [email protected] 02 51 81 59 33 06 85 03 73 65 www.contactdelacor.blogspot.com Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-la- Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-cinq structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma. L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com- munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité. C O M M U N I Q U E s o m m a i r e 1 Du côté de l'ACOR et de ses adhérents : palmarès FIF 85, Café des Images 2 Soutien GNCR, recommandation GNCR 3 Recommandation GNCR, soutien AFCAE 4-5 Soutiens AFCAE actions promotion, répertoire et jeune public 6 Agence du court métrage : Courts d'aujourd'hui 5 et Premiers Pas avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l o u e s t p o u r l a r e c h e r c h e présidée par Yannick Reix — coordonnée par : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected] Du côté de l'ACOR et de ses adhérents... Palmarès du Festival International du Film de la Roche-sur-Yon Grand Prix du Jury décerné par Monte Hellman, Nathalie Richard, André S. Labarthe, Laurence Ferreira Barbosa, Pietro Marcello et Noëlle Pujol Putty Hill de Matt Porterfield Etats-Unis - 2009 - 1H27 En 2006, Matt Porterfield a réalisé un premier long métrage remarqué, Hamilton. Son deuxième film a confirmé ces espoirs : Putty Hill a été beaucoup montré – et beaucoup récompensé – dans les festivals internationaux, et Porterfield est désormais un nom majeur du cinéma indépendant américain. Comment décrire ce film (…) ? Son cadre importe : Baltimore est la ville de Porterfield comme elle est celle de la série The Wire (…) La méthode du cinéaste mêle singulièrement le documentaire et la fiction : la voix d'un caméraman interroge des adolescents, afin de redessiner à partir de leurs paroles le portrait d'un de leurs amis, récemment mort d'overdose. Ainsi avance le film : par fragments chuchotés d'expérience, allers et retours entre le groupe et l'individu, tableaux d'oisiveté (...). Avec une grande délicatesse d'approche, l'ensemble compose l'image d'une communauté américaine d'aujourd'hui. Prix Presse décerné par Eric Loret, Isabelle Regnier, Christophe Kantcheff et Yves Aumont Cefalópodo de Rubén Ímaz Castro Mexique - 2010 - 1H30 Suite au décès de sa petite amie, un jeune homme quitte le pays basque pour le Mexique où il est né. Le retour, on le devine, n'est pas facile. Sebastian est peintre. Obsédé par les céphalopodes, il entreprend de les peindre puis de partir à leur poursuite dans l'immense désert de Sonora que se partagent le Mexique et l'Arizona. Sebastian manquera d'y trouver la mort. Il y trouvera surtout une libération. Ce résumé succinct ne rend pas justice à la finesse de la chronique narrée par Rubén Ímaz Castro, dont c'est le deuxième long métrage après Familia Tortuga en 2006. Toute sa beauté loge dans l'articulation de ses deux parties, l'espèce de sommeil de la première à laquelle succède le réveil inespéré de la seconde, sous le soleil et dans le sable clair de Sonora. Entre les deux, la silhouette énorme des céphalopodes, leurs tentacules sont une image de deuil finalement renversée en possibilité de renaissance. Prix du Public Mention spéciale du Jury (pro) Le Braqueur / Der Räuber de Benjamin Heisenberg Autriche - 2010 - 1H30 - ASC Distribution - 10 novembre 2010 Un film d'action, comme le cinéma d'aujourd'hui, et plus encore le cinéma européen, en offre peu : sec, rapide, net. Johann Rettenberger est un marathonien hors-pair. C'est aussi un braqueur de banque. Les chaussures idoines, la respiration précisément mesurée, mais aussi le masque absurde, les hurlements à la caissière et le fusil à pompe, tout cela va ensemble : même recherche d'une efficacité pure. (…) Il faut regarder l'acteur Andreas Lust courir à travers les villes et les champs, passer d'un cadre à un autre comme à travers les différents plateaux d'un jeu vidéo. Il faut épouser l'ivresse et le désespoir de sa course. (…). Mais il faut aussi tendre l'oreille aux bulletins d'information à la radio, regarder l'univers alentour, l'Autriche si belle et si froide. (...) le braqueur qui fuit à larges foulées la loi de son pays a été façonné par elle, il est la créature d'un monde qui exalte puis punit la performance. Mardi 9 novembre 2010 : Journée professionnelle proposée par la Maison de l'Image de Basse Normandie Accompagner la création des films documentaires A l’occasion de son 5ème anniversaire et d u Mois du film documentaire, la Maison de l’Image Basse-Normandie propose une journée professionnelle destinée aux auteurs-réalisateurs, producteurs, techniciens du cinéma et de l’audiovisuel, professionnels ou en formation, aux étudiants, aux programmateurs de films documentaires (salles de cinéma, médiathèques). Pour tout renseignement, contactez la Maison de l’Image Basse-Normandie | tél : 02 31 06 23 23 - www.maisondelimage-bn.fr Rencontres thématiques de 9H30 à 17H | Maison de l’Etudiant - Université de Caen 9H30-11H Le développement d’un film documentaire : le rôle du producteur Etude de cas sur La septième vie d’Eugénia de Cathie Dambel, projet de film en développement produit par Xavier Carniaux. Projection et analyse de rushes du film. Avec Cathie Dambel, auteur-réalisatrice et monteuse, Xavier Carniaux, producteur - AMIP. 11H-12H30 Les aspects juridiques de la relation entre auteur-réalisateur et producteur Intervention sur le droit d’auteur et les contrats. Avec Leïla Benichou du service juridique de la Scam (Société civile des auteurs multimedia). 14H-17H L’accompagnement des documentaires : aides, formations, mise en réseau des auteurs-réalisateurs Présentation des principaux dispositifs et actions au niveau national et en Normandie. Avec Valentine Roulet, chef du service de la création du CNC, Leïla Benichou et Cathie Dambel pour la Scam, Fabienne Aguado, responsable du Centre des écritures cinématographiques-Moulin d’Andé, et les responsables de la Maison de l’Image Basse-Normandie et du Pôle Image Haute- Normandie. Projections et rencontres à 18H et 21H | Café des Images - Hérouville Saint-Clair 18H-19H45 Etude de cas (gratuit) Doux amer de Matthieu Chatellier (France, 2010) Projection et rencontre autour d’une étape de montage du film, présentée par Daniela de Felice, monteuse, et Cécile Lestrade, productrice - Alter-Ego Production. Doux amer a reçu les soutiens à l’écriture, au développement et à la production de documentaire de création de la Région Basse-Normandie, en partenariat avec le CNC. Il a été accompagné dans le cadre de l’atelier permanent d’écriture et de réalisation de films documentaires proposé par la Maison de l’Image Basse- Normandie aux auteurs-réalisateurs de la région. 21H00 Projections et discussions Projection de 2 films issus de la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam et rencontre avec les réalisateurs et Laurence Conan de Documentaire sur Grand Ecran. Discussion autour des films et du thème « Accompagner la diffusion des films documentaires ». Hors saison de Jean-Claude Cottet (France, 2009, 42’, Petit à Petit Production) Les Racines du brouillard de Dounia Bovet-Wolteche (Belgique, 2009, 53', Néon Rouge Production)

2010 | Communiqué n°11

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Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

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Page 1: 2010 | Communiqué n°11

ACORN°11Mardi 26

octobre 2010

CatherineBailhache

[email protected] 41 57 11 0806 11 92 56 40

SoizigLe Dévéhat

[email protected] 51 81 59 3306 85 03 73 65

www.contactdelacor.blogspot.com

Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-la-

Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-cinq structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma.L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com-munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité.

C O M M U N I Q U Es o m m a i r e

1 Du côté de l'ACOR et de ses adhérents : palmarès FIF 85, Café des Images

2 Soutien GNCR, recommandation GNCR

3 Recommandation GNCR, soutien AFCAE

4-5 Soutiens AFCAE actions promotion, répertoire et jeune public

6 Agence du court métrage : Courts d'aujourd'hui 5 et Premiers Pas

avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes

A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ’ o u e s t p o u r l a r e c h e r c h eprésidée par Yannick Reix — coordonnée par : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE – tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected]

Du côté de l'ACOR et de ses adhérents...Palmarès du Festival International du Film de la Roche-sur-Yon

Grand Prix du Jurydécerné par Monte Hellman, Nathalie Richard, André S. Labarthe,

Laurence Ferreira Barbosa, Pietro Marcello et Noëlle Pujol

Putty Hillde Matt Porterfield

Etats-Unis - 2009 - 1H27

En 2006, Matt Porterfield a réalisé un premier long métrage remarqué, Hamilton. Son deuxième film a confirmé ces espoirs : Putty Hill a été beaucoup montré – et beaucoup récompensé – dans les festivals internationaux, et Porterfield est désormais un nom majeur du cinéma indépendant américain. Comment décrire ce film (…) ? Son cadre importe : Baltimore est la ville de Porterfield comme elle est celle de la série The Wire (…) La méthode du cinéaste mêle singulièrement le documentaire et la fiction : la voix d'un caméraman interroge des adolescents, afin de redessiner à partir de leurs paroles le portrait d'un de leurs amis, récemment mort d'overdose. Ainsi avance le film : par fragments chuchotés d'expérience, allers et retours entre le groupe et l'individu, tableaux d'oisiveté (...). Avec une grande délicatesse d'approche, l'ensemble compose l'image d'une communauté américaine d'aujourd'hui.

Prix Pressedécerné par Eric Loret, Isabelle Regnier,

Christophe Kantcheff et Yves Aumont

Cefalópodode Rubén Ímaz CastroMexique - 2010 - 1H30

Suite au décès de sa petite amie, un jeune homme quitte le pays basque pour le Mexique où il est né. Le retour, on le devine, n'est pas facile. Sebastian est peintre. Obsédé par les céphalopodes, il entreprend de les peindre puis de partir à leur poursuite dans l'immense désert de Sonora que se partagent le Mexique et l'Arizona. Sebastian manquera d'y trouver la mort. Il y trouvera surtout une libération. Ce résumé succinct ne rend pas justice à la finesse de la chronique narrée par Rubén Ímaz Castro, dont c'est le deuxième long métrage après Familia Tortuga en 2006. Toute sa beauté loge dans l'articulation de ses deux parties, l'espèce de sommeil de la première à laquelle succède le réveil inespéré de la seconde, sous le soleil et dans le sable clair de Sonora. Entre les deux, la silhouette énorme des céphalopodes, leurs tentacules sont une image de deuil finalement renversée en possibilité de renaissance.

Prix du PublicMention spéciale du Jury (pro)

Le Braqueur / Der Räuberde Benjamin Heisenberg

Autriche - 2010 - 1H30 - ASC Distribution - 10 novembre 2010

Un film d'action, comme le cinéma d'aujourd'hui, et plus encore le cinéma européen, en offre peu : sec, rapide, net. Johann Rettenberger est un marathonien hors-pair. C'est aussi un braqueur de banque. Les chaussures idoines, la respiration précisément mesurée, mais aussi le masque absurde, les hurlements à la caissière et le fusil à pompe, tout cela va ensemble : même recherche d'une efficacité pure. (…) Il faut regarder l'acteur Andreas Lust courir à travers les villes et les champs, passer d'un cadre à un autre comme à travers les différents plateaux d'un jeu vidéo. Il faut épouser l'ivresse et le désespoir de sa course. (…). Mais il faut aussi tendre l'oreille aux bulletins d'information à la radio, regarder l'univers alentour, l'Autriche si belle et si froide. (...) le braqueur qui fuit à larges foulées la loi de son pays a été façonné par elle, il est la créature d'un monde qui exalte puis punit la performance.

Mardi 9 novembre 2010 : Journée professionnelle proposée par la Maison de l'Image de Basse Normandie

Accompagner la création des films documentairesA l’occasion de son 5ème anniversaire et d u Mois du film documentaire, la Maison de l’Image Basse-Normandie propose une journée professionnelle destinée aux auteurs-réalisateurs, producteurs, techniciens du cinéma et de l’audiovisuel, professionnels ou en formation, aux étudiants, aux programmateurs de films documentaires (salles de cinéma, médiathèques).

Pour tout renseignement, contactez la Maison de l’Image Basse-Normandie | tél : 02 31 06 23 23 - www.maisondelimage-bn.fr

Rencontres thématiques de 9H30 à 17H | Maison de l’Etudiant - Université de Caen

• 9H30-11HLe développement d’un film documentaire : le rôle du producteur

Etude de cas sur La septième vie d’Eugénia de Cathie Dambel, projet de film en développement produit par Xavier Carniaux. Projection et analyse de rushes du film. Avec Cathie Dambel, auteur-réalisatrice et monteuse, Xavier Carniaux, producteur - AMIP.

• 11H-12H30Les aspects juridiques de la relation entre auteur-réalisateur et producteur

Intervention sur le droit d’auteur et les contrats. Avec Leïla Benichou du service juridique de la Scam (Société civile des auteurs multimedia).

• 14H-17HL’accompagnement des documentaires : aides, formations, mise en réseau des auteurs-réalisateurs

Présentation des principaux dispositifs et actions au niveau national et en Normandie.Avec Valentine Roulet, chef du service de la création du CNC, Leïla Benichou et Cathie Dambel pour la Scam, Fabienne Aguado, responsable du Centre des écritures cinématographiques-Moulin d’Andé, et les responsables de la Maison de l’Image Basse-Normandie et du Pôle Image Haute-Normandie.

Projections et rencontres à 18H et 21H | Café des Images - Hérouville Saint-Clair

• 18H-19H45 Etude de cas (gratuit)

Doux amer de Matthieu Chatellier (France, 2010)

Projection et rencontre autour d’une étape de montage du film, présentée par Daniela de Felice, monteuse, et Cécile Lestrade, productrice - Alter-Ego Production.

Doux amer a reçu les soutiens à l’écriture, au développement et à la production de documentaire de création de la Région Basse-Normandie, en partenariat avec le CNC. Il a été accompagné dans le cadre de l’atelier permanent d’écriture et de réalisation de films documentaires proposé par la Maison de l’Image Basse-Normandie aux auteurs-réalisateurs de la région.

• 21H00 Projections et discussionsProjection de 2 films issus de la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam et rencontre avec les réalisateurs et Laurence Conan de Documentaire sur Grand Ecran.

Discussion autour des films et du thème « Accompagner la diffusion des films documentaires ».

Hors saison de Jean-Claude Cottet (France, 2009, 42’, Petit à Petit Production)

Les Racines du brouillard de Dounia Bovet-Wolteche (Belgique, 2009, 53', Néon Rouge Production)

Page 2: 2010 | Communiqué n°11

Soutien GNCRle Soldat Dieude Koji Wakamatsu Japon – 2010 – 1H25 – avec Shinobu Terajima, Shima Ohnishi, Ken YoshizawaBlaq Out – 1er décembre 2010

Festival de Berlin 2010 : Ours d'Argent de la Meilleure Actrice pour Shinobu Terajima

Edition d’un document 4 pages GNCR ▼

Site du film, entretien avec le réalisateur : ici

Le lieutenant Kurokawa rentre de la guerre sino-japonaise de 1940, sourd et muet et amputé de ses membres. Réduit à l’état végétatif, il n’est plus capable que de manger et de dormir, et impose des rapports sexuels répétés à son épouse. Contrainte de prendre soin de « cette chose tyrannique » considérée comme un héros, Shigeko se venge en affichant aux yeux de tous la monstruosité de ce « Dieu de la guerre ».

Wakamatsu continue ici à raconter l’histoire de son pays, à travers ses moments obscurs et ses contradictions. En réduisant son héros à ses seules fonctions vitales, le cinéaste dénonce les ravages de la guerre sur la nature humaine et l’absurdité du fanatisme patriotique. Il recourt au huis clos pour confronter le spectateur à une situation morale insoutenable et analyse le rapport de domination entre maîtres et esclaves. Centième film de Koji Wakamatsu, Le Soldat Dieu est un récit brut, intelligent et dérangeant, porté par un duo d’acteurs époustouflant, Shima Ohnishi et Shinobu Terajima.

www.pariscinema.org

Il y a plus de quarante ans déjà, Koji Wakamatsu, avec Les Secrets derrière le mur, remettait en question l'image nippone de la femme au foyer modèle qui ici boit, baise et refuse son rôle programmé de mère. Le Japon des années 60 subit encore le traumatisme de la défaite, les hommes sont humiliés et, empêchés sexuellement, s'en prennent physiquement à leurs femmes. Quel que soit le niveau, qu'il s'agisse de l'empereur ou du mari, le pouvoir est une violence, le sexe, chez ce réalisateur pourtant venu du pinku eiga, est politique, et la femme doit trouver sa place dans cette société ultra-patriarcale, quitte à voir l'esclave enfin se révolter (Quand l'embryon part braconner). Le Soldat dieu ne parle pas encore de traumatisme, ou presque. Le Japon est en pleine guerre, et les femmes au foyer sont elles aussi au front, comme l'expliquent les messages officiels diffusés par la radio. La violence s'exprime autrement : c'est physiquement, cette fois, que l'homme est empêché, mutilé par la guerre, privé de bras et de jambes. Mais il est encore sexuellement valide, contraignant l'épouse dévouée à des rapports quasi forcés. Sacrifice officiel de l'un, sur le champs de bataille, et sacrifice secret de l'autre, sur le tatami, sous le portrait de l'empereur. Shinobu Terajima, impressionnante (et d'ailleurs récompensée par le prix d'interprétation à Berlin), compose un personnage ambigu, entre haine et dévotion, l'une de ces femmes fortes qui peuplent le cinéma de Wakamatsu, qui certes subissent mais portent en elles une révolte. Partagée, évidemment, par le cinéaste frondeur.Lors de la remise de prix visant à décorer le Soldat dieu (comme si le nom allait changer sa condition de tas de chair), un fou surgit, mettant en valeur la tartufferie de cette mise en scène. La guerre ne se justifiera ni par l'intérêt commun, ni par un code d'honneur féodal et dépassé, ni par ses médailles, et ne débouche que sur le pathétique, quotidien lorsque la chose est étendue au sol, geignant pour du riz ou du sexe, événementiel lorsque le monstre est trimballé comme un trophée sur une charrette. Entre images d'archives et reconstitution, Wakamatsu prend bien soin d'étroitement mêler histoire et fiction dont les images, crues, refusent de poser un voile pudique sur l'horreur. Le film, puissant et terrible, en quelque sorte complémentaire avec le Chinois City of Life and Death, ne peut s'achever que sur les images des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Mais on sait, en ayant vu les films de Koji Wakamatsu, que la guerre, même achevée, ne s'arrête pas là.

Nicolas Bardot - www.filmdeculte.com

Recommandation GNCR

Mardi, après noëlde Radu Muntean

Roumanie – 2009 – 1H39avec Mimi Brănescu, Mirela Oprisor, Maria Popistasu, Sasa Paul-Szel, Dragos Bucur

Shellac – 8 décembre 2010

Festival de Cannes 2010 - Un Certain regard

Paul est marié avec Adriana depuis dix ans. Ils ont une fille, une voiture, un appartement et semblent encore s'aimer. Paul entretient également une histoire avec Raluca, une dentiste de vingt-sept ans qu'il a rencontrée six mois plus tôt. Paul aime les deux femmes, mais lorsqu'elles se rencontrent par hasard, il doit prendre une décision.

Avec Mardi, après Noël, Radu Muntean reste bien loin de ce cinéma roumain imprégné par le traumatisme post-Ceaucescu. Dans son précédent film, Boogie, le jeune réalisateur avait déjà pris ses distances avec les réminiscences douloureuses de la dictature pour poser un regard plus contemporain et confidentiel sur les atermoiements d'un jeune homme désarçonné par la nécessité de passer à l'âge adulte. Cette fois-ci encore, Radu Muntean a choisi de creuser la veine narrative du rite de passage d'une existence à une autre. Dans une Roumanie définitivement passée à autre chose, une Roumanie qui consomme iPhone, Barbie et autres étagères suédoises, Mardi, après Noël est une immersion au coeur de l'intimité d'un homme confronté à ses incertitudes, à ces instants charnières où l'on doit abandonner une part de sa vie pour en entamer une autre. Porté par une réalisation simple, épurée de tout artifice esthétique, le film donne la part belle à un jeu d'acteurs exceptionnels. La qualité du film tient d'ailleurs en très grande partie à l'intelligence de l'interprétation et à la justesse du propos. Muntean cherche à susciter le voyeurisme sans jamais y céder. Sa caméra est quasi immobile, discrète. Ses cadres "coupent" les acteurs, quitte à les laisser carrément hors champ. Aucun mouvement superflu ne vient interrompre cette succession de scènes de la vie conjugale et extraconjugale auxquelles le trio Mimi Branescu, Mirela Oprisor et Maria Popistasu a su insuffler un équilibre remarquable, entre puissance et vulnérabilité.

Mathieu Menossi - www.evene.fr

Voir aussi la critique sur www.filmdeculte.com ici

Page 3: 2010 | Communiqué n°11

Recommandation GNCR

Sous toi, la villede Christophe Hochhäusler

Allemagne – 2010 – 1H50avec Nicolette Krebitz, Robert Hunger-Bühler, Mark Waschke, Corinna Kirchhoff

Bodega Films – 15 décembre 2010

Festival de Cannes 2010 – Un Certain Regard

Fiche film sur le site du distributeur ici | Site du film ici

Roland, un banquier influent installé au sommet d’une tour d’un quartier d’affaires, rencontre par hasard Svenja lors d’une exposition d’art contemporain. Cet homme de pouvoir est violemment attiré par la jeune femme, dont l’époux travaille pour lui, à un étage inférieur...

[…] Cette même impression de fermeté du discours, tant esthétique que politique, se dégage de la vision du film, tourné en août-septembre 2009, qui nous emmène dans la City de Francfort et le monde de la haute finance. Du sommet de leur tour de verre qui surplombe la ville, les décideurs vivent dans un univers abstrait […] Tels les joueurs d’une partie d’échecs sur-dimensionnée, ils sont obnubilés par leurs stratégies, leurs luttes d’influence, et n’ont plus qu’une conscience vague des répercussions concrètes (sociales, politiques, humaines) de leurs mouvements de pions sur l’échiquier de l’économie globalisée.Mais la ville du bas est bien là et exerce l’irrésistible attirance du réel. Roland, l’homme de pouvoir, est mû par le désir de sortir de son rêve, de se réveiller. On le voit se faire emmener par son chauffeur dans un squat pour observer un junkie en train de se piquer. Il s’invente une autre vie, fils d’un ouvrier de BASF, et glisse une photo de lui enfant dans l’embrasure d’une porte de l’appartement de prolétaires qu’il visite à Mannheim. Mais c’est surtout son attirance pour Svenja qui va faire basculer son existence. Leur amour, basé sur l’histoire de David et Betsabée, est filmé comme un jeu du chat et de la souris, un conflit de pouvoir, chacun cherchant à déstabiliser l’autre, son miroir, pour le perdre et se perdre avec lui. Incarnant magnifiquement ces deux guerriers nihilistes, Robert Hunger-Bühler et Nicolette Krebitz sont étonnants d’opacité butée et de violence rentrée.Car Hochhäulser, admirateur d’Hitchock dont le Marnie est explicitement cité, refuse de percer la surface lisse des apparences. Mais ce détachement permet au spectateur de se reconnaître dans les pantins tragiques de Unter dir die Stadt qui acquièrent une dimension humaine tragique sans passer par la psychologie. Chaque scène de ce conte moderne, évoquant de loin Metropolis, a un enjeu dramatique véritable et possède une charge visuelle très forte. Le spectateur ne devrait pas en sortir tout à fait indemne, d’autant qu’il s’achève sur une menace de révolution qui est aussi un espoir. Après Milchwald - Le bois lacté et Falscher Bekenner - L’imposteur, ce nouvel opus vénéneux confirme la stature de Hochhäusler, un des représentants majeurs de la Nouvelle Vague Allemande qui ne cesse, au fil des ans, de nous surprendre avec des propositions cinématographiques radicales et passionnantes.

Claude Rieffel - www.avoir-alire.com

[…] Unter Dir Die Stadt, un film d’une acuité et d’une intelligence soufflante, qui vous frappe comme une claque en pleine face. C’est à peu près le monde d’aujourd’hui, mais avec un vague parfum d’anticipation. Un monde où les villes se ressemblent toutes, où les bureaux des multinationales ont la même architecture d’une capitale à l’autre, les mêmes reproductions d’oeuvres d’art au mur, un monde où les banquiers occidentaux se promènent dans les rues de Djakarta avec des gardes du corps, où certains d’entre eux se sont fait assassiner et découper en morceau, les deux mains envoyées au siège de leur entreprise. Elu banquier de l’année par le magazine allemand Capital, le personnage principal organise une OPA (…), prend son pied en payant pour voir des junkies s’injecter de l’héroïne, flashe sur la femme d’un de ses jeunes subordonnés qu’il fait muter en Indonésie pour la mettre dans son lit. [...] L’élégance des plans, de la lumière, des reflets dans les vitres, pour décrire ce monde glaçant qui court à sa ruine, se conjugue ici avec un montage elliptique, mystérieux même, au point qu’il fait disparaître des personnages du récit sans s’embarrasser du moindre commentaire. Premier grand film sur la crise actuelle du capitalisme financier ? Isabelle Régnier - http://cannes.blog.lemonde.fr

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le Dernier voyage de Tanyad'Aleksei FedorchenkoRussie – 2010 – 1H15 – avec Igor Sergeyev, Yuri Tsurilo, Yuliya AugMemento films – 3 novembre 2010

Festival de Venise 2010 : Prix de la meilleure photographie, Prix de la critique internationale Festival de Toronto 2010

Edition d’un document 4 pages AFCAE ▼

A la mort de son épouse Tanya, Miron aspire à un dernier voyage avec sa bien-aimée respectant le rituel des Mériens, une ancienne tribu russe dont les traditions perdurent. Accompagné de son meilleur ami Aist, ils sillonnent la Russie. Comme le veut la coutume, Miron partage avec son ami les souvenirs les plus intimes de sa vie conjugale. Mais au bord du lac sacré sur les berges duquel ils font leurs adieux à Tanya, Miron se rend compte qu’il n’était pas le seul à l’aimer...

Le titre original de mon film, « Ovsyanki », signifie en russe « bruant », une espèce d’oiseau proche du moineau. Ces petits volatiles jaunes et verts sont tellement répandus en Russie que plus personne n’y prête attention. (…) Le film s’articule autour de trois personnages […] Ce sont tous des gens ordinaires mais au-delà des apparences, de leur façade silencieuse, il y a la force de leurs traditions et des passions qui les animent intérieurement. Ils ont quelque chose de ces bruants : à première vue anodins mais d’une grande richesse intérieure pour qui les observe avec acuité.Si l’action du film et les personnages sont contemporains, l’histoire puise sa source dans la culture d’un peuple mystérieux, celui des Méria. Ils ont aujourd’hui disparu, leur culture a été depuis longtemps assimilée par les Russes, mais le film part de l’idée que leur présence est toujours palpable. Ils n’ont pas vécu d’une manière singulière : ils s’habillaient, parlaient et se nourrissaient comme nous. Néanmoins, leurs racines sont davantage finno-ougriennes que slaves. Ils se reconnaissent entre eux à des signes subtils qui échappent à notre perception. Lorsqu’ils ont à surmonter des épreuves, ils se tournent vers leurs rituels ancestraux. (...)A partir d’éléments historiques avérés, j’ai imaginé la mythologie de ces Méria, ancrée dans la région de la Volga. C’était ma façon de montrer une autre Russie, celle où les traditions païennes et la conception des rapports humains, antérieures à la domination orthodoxe, s’affranchiraient de la trivialité moderne. J’ai voulu réinventer un monde délicat guidé par la pureté, la sincérité des gens ; un monde qui est à la portée de chacun d’entre nous, même s’il n’existe pas concrètement. Dans ce monde-là, la vie, l’amour et la mort sont des concepts séduisants. Le Dernier voyage de Tanya est un voyage aux confins des secrets de l’âme, une ode à l’amour, une célébration de la féminité, un périple humain où tendresse et mélancolie ne font qu’un.

Aleksei Fedorchenko (extrait du dossier de presse)

Page 4: 2010 | Communiqué n°11

Soutiens AFCAE actions promotion

L'Empire du milieu du Sudde Jacques Perrin et Eric DerooFrance – 2008 – 1H25les Acacias – 24 novembre 2010

Fiche film sur le site du distributeur ici

Edition d’un document 4 pages AFCAE ▼

Sur des images d'archives inédites du monde entier qu'accompagnent des textes de la littérature vietnamienne, française et américaine, Jacques Perrin et Eric Deroo retracent l'histoire fascinante et douloureuse du Viêt-nam, de la colonisation française à la chute de Saïgon.

Note d’intention d’Eric DerooLe projet L’Empire du Milieu du Sud répond à un double défi : l’un technique, l’autre artistique.Sur le plan technique, ce projet est l’aboutissement d’une recherche, d’une véritable quête de tous documents filmés sur le Vietnam dans le monde entier. S’étant fixée pour ambition de raconter le vingtième siècle de la péninsule indochinoise en images -un des plus mouvementés de la planète- afin d’en offrir une fresque, une épopée, Galatée Films a collecté pendant plus de dix ans films d’archives, documentaires et de fiction, professionnels et amateurs. […] Des séquences entières ont été reconstituées à partir des diverses sources dans lesquelles elles avaient été dispersées, des documents amateurs, jamais visionnés depuis le retour de leurs auteurs de la guerre, restaurés. L’ensemble numérisé... Exemple unique, cette démarche cinématographique, scientifique, historique et mémorielle, a ainsi permis de constituer un véritable corpus des images animées du Vietnam et, bien au-delà, de toute la péninsule. […] Après des mois de visionnage, près de cent heures de « rushes » ont été retenues et organisées en suivant une chronologie mais surtout des thématiques géographiques, historiques et poétiques propres au Vietnam.

Sur le plan artistique, celui de l’écriture cinématographique, après des mois de visionnage, il nous est apparu qu’une telle masse de documents dégageait bien plus que la matière d’un documentaire, d’une simple fresque historique. La plupart des images recelaient, captées presque ou souvent malgré elles, les éléments qui constituent la nature profonde de l’âme du Vietnam. Une âme qui transparaît dans toute la littérature, la poésie, la musique, les arts vietnamiens, plus tard le cinéma...Héritiers de la tradition confucéenne chinoise mais l’ayant totalement faite leur, les Vietnamiens occupent un univers symbolique entre le ciel et la terre, entre les monts et les eaux. Venu du Sud de la Chine il y a des millénaires, depuis sans cesse en lutte avec ces envahissants voisins qui ne les toléraient qu’en sujets d’un Empire du Milieu du Sud, le peuple viet s’est acharné à affirmer sa légitimité sur le delta du Nord d’abord puis sur toute la longue péninsule ensuite, tout en chassant les envahisseurs occidentaux successifs. Un mouvement qualifié de Nam Tien, « la Marche vers le Sud », qui finalement trouvera son aboutissement en 1975 avec la prise de Saïgon par les troupes du Nord...Un mouvement irréversible comme la longue lutte des eaux et des monts, du ciel et de la terre, du fer, du bois et du feu, une empoignade entre géants dans laquelle les hommes n’occupent qu’une place infime, au destin déjà scellé. Une nature qui transcende l’histoire, même si elle fut particulièrement violente en Indochine, et rend les ambitions, les velléités humaines d’autant plus poignantes, pathétiques, désespérées, cruelles, parfois admirables...Nous avons ainsi imaginé construire le film autour de ces éléments emblématiques et récurrents dans toutes nos images -l’eau, la terre, le ciel, le fer, le feu... -, avec la Marche vers le Sud comme contexte géographique et historique. (…)Comme dialogues pour illustrer un tel mouvement : des extraits tirés de la poésie, de la littérature, de la propagande, des commentaires des bandes d’actualité d’époque, des déclarations, des lettres produites par chacun des nombreux protagonistes de l’odyssée indochinoise. Dites par la voix de Jacques Perrin, ces courtes citations donnent certes des données essentielles à la compréhension historique mais surtout offrent un autre écho aux images, les soutiennent ou les abandonnent, les confortent ou les contredisent, créant cette émotion fugace, proche du manque qui, mieux que toute lourde démonstration, désigne la beauté fragile du monde des hommes.

Soutiens AFCAE Répertoire / patrimoine

Cabeza de Vacade Nicolas Echevarria

Mexique – 1991 – 1H52ED Distribution – décembre 2010 – 7/8 copies

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La véritable et extraordinaire aventure de l’explorateur espagnol Alvar Núñez Cabeza de Vaca, qui, après avoir fait naufrage au large des côtes de la Floride en 1528, a marché pendant huit ans à travers l'Amérique jusqu’à la côte Pacifique du Mexique. Il fut le premier européen à découvrir ces terres. Au cours de sa quête pour assurer sa survie, il vécut avec des tribus indiennes aujourd'hui disparues, fit l’apprentissage des secrets de leur vie mystique et accomplit des guérisons miraculeuses. Lorsque finalement il fut rejoint par les espagnols, sa vision de la conquête fut tout autre.

[...] En compétition au Festival de Berlin en 1991, Cabeza De Vaca fait partie de ces pépites exhumées par L'étrange Festival. Presque 20 ans après... Il était temps ! A dire vrai, il appartient à ces miracles, vertigineux et rares, qui procurent cette sensation apaisante de danser avec les anges. Une expérience complètement autiste, imposant au spectateur de pénétrer une bulle de ressassement. Délices de la contemplation, beauté suspendue dans le ciel, dépaysement hypnotique entre Jodorowsky et Herzog... Selon les dires d'Aristote, la contemplation est capable de nous faire rentrer, par le regard de l'esprit, en communication avec l'être. Une définition parfaite de cette sublime succession d'images qui flattent les rétines et aiguisent les sens, sans jamais tutoyer la pose.(…) www.excessif.com

Véritable trip aux images hallucinantes, ce long-métrage mexicain méconnu est un petit bijou à placer aux côtés d’ Aguirre de Werner Herzog.Inspiré par l’histoire vraie du conquistador Alvar Nunez Cabeza de Vaca (1507-1559), ce long-métrage du début des années 90 n’a pas eu les honneurs d’une sortie en salle sur notre territoire et ceci malgré son excellente réputation glanée dans les festivals où il a été diffusé (...) cette rareté nous a complètement conquis par le brio de sa réalisation, la beauté de ses images et la force d’évocation de son histoire.Il évoque ainsi la période de conquête du continent américain sans aucune idéalisation : les conquistadors sont des êtres avides de terres et d’or, tandis que les indigènes sont organisés en sociétés primitives très hiérarchisées. Ainsi, lorsque Cabeza de Vaca est mis en présence des Indiens, il est aussitôt réduit en esclavage par un sorcier qui lui apprendra finalement toutes ses connaissances en matière de guérison miraculeuse. Après avoir fait preuve d’un réalisme à toute épreuve très proche de la description des conquistadors donnée par Werner Herzog dans Aguirre ou la colère de Dieu, Echevarria fait glisser son métrage dans une folie douce aux accents mystiques. Dès lors, la présence de figures grotesques (un nain manchot) et la multiplication de scènes hallucinatoires rapproche plutôt le film du cinéma de Jodorowsky (on pense fortement à La montagne sacrée). C’est dans ses élans mystiques que Cabeza de Vaca s’élève au niveau des plus belles oeuvres poétiques de l’histoire du cinéma. Peu importe de croire ou non au pouvoir de résurrection du personnage principal puisque l’auteur nous emporte dans une spirale sensorielle qui balaie toutes les réticences.Souvent muet, le film redonne également toute sa place à l’expression corporelle et au symbolisme des gestes (signalons au passage la superbe interprétation de Juan Diego, hallucinant de charisme). Porteur de sens et de divin, chaque mouvement s’accomplit ici tel un rituel divinatoire à la haute portée symbolique. Et le final signifiant la destruction prochaine de la civilisation indigène et son incorporation forcée au christiannisme (on se souvient alors de la fin pessimiste du Apocalypto de Mel Gibson) fait légitimement froid dans le dos. Ce trip hors norme d’une rare puissance s’impose donc naturellement comme un chef d’oeuvre du cinéma mexicain des années 90. Un très grand moment.

Virgile Dumez - www.avoir-alire.com

Page 5: 2010 | Communiqué n°11

Soutiens partenariat AFCAE Répertoire / patrimoine

The Swimmerde Frank PerryUSA – 1968 – 1H35 – 3 copiesavec Burt Lancaster, Janet Landgard, Janice Rule, Tony Bickley Splendor films – 24 novembre 2010

Dossier de presse, photos, affiches à télécharger ici

Documents à commander auprès de Splendor films au 01 42 87 32 67 ▼

En rendant visite à ses voisins, Ned Merrill décide de rentrer chez lui à la nage : de piscine en piscine. De là, il rencontre son voisinage et se découvre un peu plus à chaque passage.

Réalisé pendant la guerre du Viêt-nam par Frank Perry et achevé par le jeune Sydney Pollack, The Swimmer est un classique du film contestataire de l’Amérique des sixties. Avec en toile de fond une description caustique de la bourgeoisie et de la famille américaines, sclérosées par les conventions et prisonnières des apparences, le film met en scène un Burt Lancaster inattendu, fragile et dépressif, s’attaquant ainsi directement à l’archétype du héros hollywoodien. Toujours aussi troublant, moderne et subversif, The Swimmer est un chef-d’oeuvre baroque et injustement méconnu.

www.pariscinema.org

Soutiens AFCAE Jeune public

Les Contes de la fermede Hermina Tyrlova programme de 5 courts métrages d'animation – République Tchèque – 38' – Dès 2 ansKMBO – 10 novembre 2010 sur 20 copies

Vidéos sur le site du distributeurs ici | Dossier de presse à télécharger ici | Dossier pédagogique à télécharger ici

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La poule, le chien, la vache, le canard et tous leurs amis nous entraînent à la découverte du fabuleux petit monde de la ferme à travers cinq histoires.

L'Ane aux grandes oreillesUn petit âne bien malchanceux se retrouve toujours dans les pires situations. Heureusement, il peut compter sur ses amis de la ferme.

Drôle de CanardUne cane et ses petits vivent leur petite vie tranquille à la ferme, jusqu'à ce que l'un de caneton soit attaqué par un serpent, heureusement, un hérisson vient à son secours.

Le chien rêveurTout triste le chien de la ferme rêve de liberté... et d'amour !

La ferme en fêteLa vache et son petit veulent s'amuser, et tous les animaux de la ferme seront de la fête.

Un Noël à la fermeL'ambiance est joyeuse à la ferme à l'approche de Noël. Tous les animaux vont faire de cette fête un moment magique.

Perdu, retrouvé !Programme de trois courts métrages - 41' - animation - Dès 4/5 ans

les Films du préau – 1er décembre 2010 sur 40/50 copies

Fiche films sur le site du distributeur ici | dossier de presse à télécharger ici

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Perdu, retrouvé !de Philip Hunt - Grande Bretagne - 2008 - 24 ' - Ordinateur 3D - version française - Adapté du livre d'Oliver Jeffers

Par un beau matin d'automne dans une petite ville du bord de mer, la sonnette retentit chez un jeune garçon : derrière la porte se trouve un pingouin ! Après de multiples tentatives pour se débarrasser de ce visiteur inattendu, le garçon va finalement décider de le ramener chez lui… au Pôle Sud !

En avant-programme

Panik Nanuqde Jeanine Reutemann - Suisse - 2009 - 6'- dessins animés, fixilation, animation 2D par ordinateurÀ cause de la fonte des glaces, un ourson blanc migre vers le continent européen qui a désormais pris des allures tropicales.

le Silence sous l'écorcede Joanna Lurie - France - 2010 - 11' - animation 3D par ordinateur et aquarelleDans une forêt couverte d'un grand manteau blanc, deux jeunes créatures découvrent la neige.

Une vie de chatde Jean-Loup Feliciolo et Alain Gagnol

France – 2010 – 1H10 – A partir de 5/6 ans – Gébéka films – 15 décembre 2010 – 150 copiesavec les voix de Dominique Blanc, Jean Benguigui, Bruno Salomone, Bernadette Lafont.

Fiche film sur le site Folimage ici

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Un chat mène une double vie secrète : il passe ses journées avec Zoé, la fille d'un commissaire, mais la nuit il accompagne un voleur sur les toits de Paris. Alors que la mère de Zoé enquête sur les cambriolages nocturnes, un autre truand kidnappe la fillette.En avant-programme : la Queue de la souris de Benjamin Renner - France – 2007 – 4'09

Dans une forêt un lion capture une souris et menace de la dévorer. Celle-ci lui propose un marché.

cf page suivante rubrique « Premiers pas » : autres courts métrages des réalisateurs

Page 6: 2010 | Communiqué n°11

Agence du court métrageCourts d'aujourd'hui #5

Un programme de cinq courts métrages lauréats du Prix de qualité 2010présenté par les Cahiers du cinéma et l’Agence du court métrage

Durée du programme : 1H23. Disponible en copie 35 mm ou Beta SP sous-titrée anglais

Contact : Fabrice Marquat - [email protected]| T. 01 44 69 26 60 Thermidor

Courts d’aujourd’hui #5 est une proposition cinématographique alternative qui offre une ouverture sur la singularité et la richesse du format court, de la force qui se dégage de la découverte des liens, jusqu’alors invisibles, de cinq œuvres pensées et conçues séparément.

Thermidor de Virgil Vernier – Documentaire de fiction – 2009 – 35 mm – 16’ – présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2009Comme chaque année, Vicky se rend à la messe à la mémoire de Louis XVI. Révolutionnaire, rocker, prophète de l’apocalypse de l’Occident, il revendique le retour aux valeurs de la chevalerie.

Fard de David Alapont & Luis Briceno – Animation – 2009 – 35 mm – 13’ – Couleur / Noir & Blanc – Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2010 : Prix du meilleur film d’animation francophone Dans un futur proche, le monde semble fonctionner de façon efficace et contrôlée...

Peau neuve de Clara Elalouf – Documentaire – 2009 – 35 mm – 13’ – Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2009 : mention spéciale du juryAujourd’hui beaucoup d’hommes et de femmes poussent la porte des bains douches municipaux. Certains par nécessité, ceux-là n’ont pas de douche chez eux. Et puis d’autres, qui ont une douche, préfèrent venir se laver dans cet endroit public.

la Baie du renard de Grégoire Colin – Fiction – 2008 – 35 mm – 12’ – présenté à la Semaine de la Critique 2009Un gamin livré à lui-même, aux abords de Marseille, passe ses jour- nées entre errance et chasse sous-marine. A la nuit tombée, il va se mettre à rêver de piraterie, d’aventure et d’érotisme.

C’est plutôt genre Johnny Walker d’Olivier Babinet – Fiction – 2008 – 35 mm – 29’ – présenté à la Sélection cannoise 2009 de l'ACIDFatiguée par les incessantes élucubrations d’Etienne, Solveigh, sa compagne, l’envoie passer la nuit dehors. Arrivé chez son ami Bip, Etienne ressasse ses problèmes et ses angoisses. Mais bientôt, sous l’influence d’une gélule énigmatique, il se retrouve prisonnier d’une boucle infernale.

Premiers pas | Novembre et décembre 2010N°37 à télécharger ici

• Autour de Les filles en noir de Jean-Paul Civeyrac (3 novembre – les Films du losange)

Filmographie courts métrages : La vie selon Luc (1991, 35 mm, 15’) | Tristesse beau visage (2003, 35 mm, 17’) | Mon prince charmant (2006, 35 mm, 11’) | Ma belle rebelle (2006, 35 mm, 11’) | Malika s’est envolée (2008, 35 mm, 35’)

La formule “premiers pas” sied moins à Jean-Paul Civeyrac qu’à tout autre pour évoquer la poignée de courts métrages réalisés depuis son film de fin d’études de la Fémis, La vie selon Luc, remarqué et primé dans quelques festivals et qui lui valut un compagnonnage fidèle avec Philippe Martin, des Films Pelléas, son producteur attitré dès son premier long métrage.Les quelques courts réalisés plus tard s’inscrivent dans des commandes alors que la mise en scène de Civeyrac avait déjà atteint une indéniable maturité. La plénitude de Tristesse beau visage et de Malika s’est envolée , deux histoires d’amour et de destins contrariés, en porte la trace. Ces courts, en esquissant le portrait de jeunes gens qui peinent à trouver leur place en ce monde et se mettent en danger, dialoguent aussi avec ses autres films et tout particulièrement avec Des filles en noir, dans lequel Civeyrac a trouvé le parfait équilibre entre la singularité de sa mise en scène et l’universalité des émotions qu’il distille.

Tristesse beau visage

• Autour de Memory Lane de Mikhaël Hers (24 novembre – Ad Vitam)

Filmographie courts métrages : Charell (2006, 35 mm, 45’) | Primrose Hill (2007, 35 mm, 57’) | Montparnasse (2009, 35 mm, 58’)

Mikhaël Hers est de ces rares personnalités dont la filmographie s’est d’emblée, dès ses tout premiers films, imposée en œuvre précieuse. Trois moyens métrages (...) et une manière d’appréhender le quotidien avec une infinie douceur, une précision exemplaire. Du cinéma générationnel sans doute mais sans artifices, sans poses. Juste, tout simplement.On a pu écrire qu’il ne se passait rien dans les films de Mikhaël Hers. Rien, sinon la vie qui s’écoule, faite de micro-événements, de secousses intimes aux déflagrations pourtant puissantes sur l’échelle de nos émotions cinématographiques. Memory Lane partage avec Primrose Hill (son jumeau) ou Montparnasse un même cadre, une même manière, des personnages voisins, mais il prolonge avec élégance le tracé des moyens métrages, leur apporte la fluidité d’une narration portée, comme dans Charell déjà (adapté de Modiano), par les mouvements de la mémoire. Courts, moyens ou long, peu importe, les quatre films de Mikhaël Hers forment aujourd’hui à nos yeux un tout indissociable.

• Autour de Une vie de chat de Jean-Louis Felicioli et Alain Gagnol (Gébéka – 15 décembre 2010)

Filmographie courts métrages : L’égoïste (1996, 35 mm, 4’) | Les tragédies minuscules (1999, vidéo, 10 épisodes de 3’30) | Un couteau dans les fourchettes (2000, 35 mm,

3’20) | Le nez à la fenêtre (2001, 35 mm, 5’) | Le couloir (2005, 35 mm, 15’) | Mauvais temps (2006, 35 mm, 5’20)

Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol ont signé à quatre mains plusieurs courts métrages. Pinceaux et crayons pour Jean-Loup, machine à écrire pour Alain. L’égoïste, leur première collaboration, monologue d’un personnage en perte de repères, développe un style graphique inspiré par Picasso période Guernica. Le duo enchaîne ensuite une série de dix films pour Arte et Canal + sur les petits riens de la vie : Les tragédies minuscules. Au scénario, Gagnol invente d’improbables situations pourtant très ordinaires comme dans Un couteau dans les fourchettes. Le trait évoque Matisse et les formes généreuses, Botero.Une inattendue noirceur s’impose ensuite : personnage qui se laisse mourir (Le nez à la fenêtre), couple à la dérive, chômeur (Le couloir) ou conducteur malchanceux (Mauvais temps). Ces derniers films révèlent l’esthétique graphique très typée des silhouettes de Felicioli (visages tranchés par un long nez, lèvres marquées, corps élastiques) ainsi que le goût de Gagnol pour le polar tintinophile. Tous ces charmes renaissent aujourd’hui dans un beau conte pour enfants, Une vie de chat.

C'est plutôt genre Johnny Walker

Les tragédies minuscules

Primrose Hill

La Baie du renard

Fard

Peau neuve