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Février 2016 www.paralosindigenas.org De l’eau potable pour 90 familles NOTICIAS flash En Suisse, l’eau potable est une évi- dence et nous l’utilisons en abondance au quotidien. Mais pour de nombreuses communautés indigènes, la réalité est très différente. Par notre assistance et nos compétences, nous contribuons de façon significative à améliorer la santé de ces personnes. Le soutien financier de nos donateurs et la collaboration active dans les communautés locales rendent cela possible. Au travers de l’article sui- vant, nous aimerions présenter ce tra- vail commun à nos lecteurs. Dans tous nos projets, nous veillons à impliquer les bénéficiaires de façon active, pour autant que cela soit possible sur le plan technique. Ce numéro de Noticiasflash présente un exemple particulièrement parlant de la coopération des familles qui bénéficie- ront à l’avenir d’un accès à l’eau potable. Bonne lecture! Walter Niederhauser, co-président

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De l’eau potable pour 90 familles En Suisse, l’eau potable est une évidence et nous l’utilisons en abondance au quotidien. Mais pour de nombreuses communautés indigènes, la réalité est très différente. Par notre assistance et nos compétences, nous contribuons de façon significative à améliorer la santé de ces personnes. Le soutien financier de nos donateurs et la collaboration active dans les communautés locales rendent cela possible. Au travers de l’article suivant, nous aimerions présenter ce travail commun à nos lecteurs. Dans tous nos projets, nous veillons à impliquer les bénéficiaires de façon active, pour autant que cela soit possible sur le plan technique. Ce numéro de Noticiasflash présente un exemple particulièrement parlant de la coopération des familles qui bénéficieront à l’avenir d’un accès à l’eau potable. Bonne lecture!

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Février 2016 www.paralosindigenas.org

De l’eau potable pour 90 familles

NOTICIASflash

En Suisse, l’eau potable est une évi-dence et nous l’utilisons en abondance au quotidien. Mais pour de nombreuses communautés indigènes, la réalité est très différente. Par notre assistance et nos compétences, nous contribuons de façon significative à améliorer la santé de ces personnes. Le soutien financier de nos donateurs et la collaboration active dans les communautés locales rendent cela possible. Au travers de l’article sui-vant, nous aimerions présenter ce tra-vail commun à nos lecteurs. Dans tous nos projets, nous veillons à impliquer les bénéficiaires de façon active, pour autant que cela soit possible sur le plan technique.

Ce numéro de Noticiasflash présente un exemple particulièrement parlant de la coopération des familles qui bénéficie-ront à l’avenir d’un accès à l’eau potable. Bonne lecture!

Walter Niederhauser, co-président

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Minga, une tradition qui remonte aux Incas

Doña Natividad à la Minga

Magdalena Rietschin qui a appris la langue en autodidacte et la parle avec la famille de ses filleuls en Equateur et pendant les voyages, a mené une partie de la discussion en kichwa. Voici quelques-unes des réponses en langue Inca.

«PUCARA GRANDE LLAKTAPI KAWSANI. NIUKAKA CHUSKO-CHUNKAPUSAK WATATA CHARINI. WASIPI, KOMUNAPI LIANKAKUNI, NEGOCIOPI WIWAKUNATA HATUNI. SAWARISHKAMI KANI, ISHKI KARI-WAWATA CHARINI.»

Natividad dit qu’elle habite à Pucara Grande, qu’elle a 48 ans, est femme au foyer et travaille pour la commu-ne. Elle fait le commerce de petits animaux, elle est mariée et a deux fils.

Le projet d’eau potable de San Carlos - PucaraLe but de ce projet est de rénover et d’agrandir le système d’eau potable de cette communauté, afin que toute la po-pulation puisse y avoir accès. Les coûts totaux s’élèvent à environ CHF 128’000. Cette somme comprend CHF 55’000 qui sont apportés par la com-m u n a u t é e l le -même sous forme de travail.

La communauté de Pucara Grande au travailEnviron 900 membres des différentes fa-milles ont creusé les tranchées et posé les conduites dans le cadre d’une «min-ga». Cette forme de travail communau-taire remonte à l’époque des Incas et

se révèle très utile à la réalisation commune de projets en faveur

des Indígenas.

Entretien avec la cabilda Daniel Rietschin, notre coor-dinateur de projet, a pu con-stater sur place de l’avance-

ment du projet. Son épouse Magdalena, qui l’accompag-

nait, a eu l’occasion de s’entre-tenir avec Doña Natividad.

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Entretien avec la cabilda

La voix de la dame de Pucara Grande «Le silence se fait dans la commune rassemblée quand Maria Natividad Cai-za Tasna, la cabilda (maire) de Pucara Grande prend la parole.» Voilà ce que l’on peut lire dans un article du journal d’Ambato. Lorsque les citoyens et ci-toyennes s’adressent à Natividad, ils lui donnent le titre respectueux «APUK NATI» (APUK=autorité, NATI= diminutif de Natividad).

Doña Natividad, vous êtes la cabilda de dix communautés indigènes de Pucara Grande qui compte 900 famil-les, soit 4’500 habitants. N’est-ce pas plutôt rare qu’une femme occupe un poste aussi important?En effet, depuis les 56 ans d’indépen-dance de Pucara Grande des grands propriétaires terriens, je suis la première femme à exercer la fonction de cabilda. Chez nous, le machisme est encore très répandu. Une femme indigène doit donc d’abord apprendre à se présenter en pu-blic et à parler devant la foule. D’ailleurs, au début, j’étais timide. Mais aujourd’hui, je m’y suis habituée.

Depuis quand êtes-vous en fonction et pour combien de temps avez-vous été élue?Je suis en fonction depuis le 14 décem-bre 2014. Le mandat est toujours d’une année. Mais je crois qu’ils veulent me garder, répond Natividad en souriant.

Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est une «minga»?Minga est un mot kichwa, l’ancienne lan-gue des Incas, qui est encore parlée ici. Le royaume des Incas, dont nous faisi-ons partie, avait un aphorisme pour cela: TUKUY SHUKPAK, SHUK TUKUYPAK (tous pour un, un pour tous). Mais durant l’époque coloniale, cette devise prit une connotation amère, car nous étions forcés d’effectuer des corvées pour les dominateurs étrangers. C’est pourquoi aujourd’hui, nous autres indigènes, di-sons plutôt TANTANAKUY, ce qui signi-fie: s’unir.

Les visiteurs de Suisse ont vu 900 personnes travailler ensemble, ce qui les a beaucoup impressionnés. Ils se demandent s’il y a toujours autant de participants à une minga?Oui, lorsque nous fixons les mingas, un

membre de chaque famille doit y partici-per. Nous sommes la plupart du temps au complet, c’est-à-dire 900 personnes. Si quelqu’un ne vient pas, il doit s’acquit-ter d’une amende de 20 dollars, ce qui correspond à un jour de salaire. Cha-que année, six mingas officielles sont agendées. Il s’agit par exemple de net-toyer les canalisations qui servent à l’ir-rigation de nos champs, de récolter les déchets dans nos villages et de les élimi-ner de manière conforme, d’entretenir les clôtures frontalières du territoire de Puca-ra Grande pour le protéger, etc. Lors de la minga du 21 mai, les dix communes villageoises ont creusé la tranchée de trois kilomètres de long, posé les condui-tes puis refermé la tranchée.

Qui fixe les dates annuelles des min-gas et comment le travail est-il répar-ti? C’est le cabilde ou, dans mon cas, la ca-bilda qui fixe les mingas. À Pucara Gran-de, je détermine les différentes mingas en début d’année. Pour le système d’eau potable de San Carlos, j’ai dû répartir les trois kilomètres de conduites entre les dix communes, en fonction de la taille de chaque communauté villageoise.

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Dans le cas de San Carlos – Pucara, nous avons pu fournir l’accès à l’eau po-table à 90 familles de plus et, en même temps, optimiser la conduite principale pour les autres villages. Un projet similai-re est en planification chez nous. Il s’agit du système d’eau potable pour Angahua-na Alto, à 3’100 mètres d’altitude, où il s’agira de donner accès à l’eau potable à 316 familles. Pour cela, il nous faut CHF 48’000 (soit CHF 152 par famille). Votre don nous aidera à réaliser ce projet.

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