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1 2020 : LE CENTRE POMPIDOU-METZ FÊTE SES 10 ANS ! COMMUNIQUÉ DE PRESSE Mercredi 20 novembre 2019 CONTACTS PRESSE Centre Pompidou-Metz Marion Gales Chargée des relations presse téléphone : 00 33 (0)3 87 15 52 76 mél :[email protected] Claudine Colin Communication Francesca Sabatini téléphone : 00 33 (0)1 42 72 60 01 mél :[email protected] Crédits : Centre Pompidou-Metz © Centre Pompidou-Metz / Photo Jacqueline Trichard / 2019 Première opération de décentralisation d’un établissement public national culturel, le Centre Pompidou-Metz a accueilli près de 4 millions de visiteurs depuis son ouverture en mai 2010. L’institution est véritablement ce lieu « où il se passe toujours quelque chose » pour reprendre les mots de John Cage : expositions, ateliers, visites, performances, projections, concerts… Fidèle aux valeurs de son institution sœur le Centre Pompidou, le Centre Pompidou- Metz place la pluridisciplinarité au cœur des enjeux de sa programmation portée par une volonté d’ouverture au plus grand nombre et une exigence scientifique qui en fait le centre d’art dédié à l’art moderne et contemporain le plus fréquenté en dehors de Paris. Pour célébrer son dixième anniversaire, l’année 2020 s’inscrit pleinement dans cette dynamique en conviant les visiteurs à vivre de nouvelles expériences et à découvrir l’établissement autrement tout au long de l’année. Première exposition annonçant les 10 ans du Centre Pompidou-Metz, Des mondes construits. Un choix de sculptures du Centre Pompidou permet de comprendre comment les artistes modernes et contemporains ont transformé les gestes du sculpteur au XXe siècle et ouvert de nouvelles voies à cette discipline intemporelle. L’année 2020 débute avec deux installations monumentales in situ d’artistes contemporains dont les œuvres résonnent avec l’architecture iconique du Centre Pompidou-Metz. Giuseppe Penone investit le Forum avec Indistinti confini - Noce, gigantesque arbre de bronze et de marbre, et Susanna Fritscher crée Frémissements, une installation pénétrable à l’échelle de la Galerie 3, jouant sur le métabolisme du bâtiment (air, lumière, espace). Trois grandes expositions marquent les temps forts de l’année anniversaire. Folklore, exposition thématique conçue en partenariat avec le Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, retrace les relations parfois ambigües qu’entretiennent les artistes avec le folklore en Europe, des prémices de l’art moderne à l’art le plus actuel.

2020 : LE CENTRE POMPIDOU-METZ FÊTE SES 10 ANS...3 LES EXPOSITIONS EN 2020 : • Des Mondes construits.Un choix de sculptures du Centre Pompidou Du 22 novembre 2019 au 23 août 2021

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2020 : LE CENTRE POMPIDOU-METZ FÊTE SES 10 ANS !

COMMUNIQUÉ DE PRESSEMercredi 20 novembre 2019

CONTACTS PRESSE

Centre Pompidou-MetzMarion GalesChargée des relations pressetéléphone :00 33 (0)3 87 15 52 76mél :[email protected]

Claudine Colin CommunicationFrancesca Sabatinitéléphone :00 33 (0)1 42 72 60 01mél :[email protected]

Crédits : Centre Pompidou-Metz © Centre Pompidou-Metz / Photo Jacqueline Trichard / 2019

Première opération de décentralisation d’un établissement public national culturel, le Centre Pompidou-Metz a accueilli près de 4 millions de visiteurs depuis son ouverture en mai 2010. L’institution est véritablement ce lieu « où il se passe toujours quelque chose » pour reprendre les mots de John Cage : expositions, ateliers, visites, performances, projections, concerts… Fidèle aux valeurs de son institution sœur le Centre Pompidou, le Centre Pompidou-Metz place la pluridisciplinarité au cœur des enjeux de sa programmation portée par une volonté d’ouverture au plus grand nombre et une exigence scientifique qui en fait le centre d’art dédié à l’art moderne et contemporain le plus fréquenté en dehors de Paris.Pour célébrer son dixième anniversaire, l’année 2020 s’inscrit pleinement dans cette dynamique en conviant les visiteurs à vivre de nouvelles expériences et à découvrir l’établissement autrement tout au long de l’année. Première exposition annonçant les 10 ans du Centre Pompidou-Metz, Des mondes construits. Un choix de sculptures du Centre Pompidou permet de comprendre comment les artistes modernes et contemporains ont transformé les gestes du sculpteur au XXe siècle et ouvert de nouvelles voies à cette discipline intemporelle.

L’année 2020 débute avec deux installations monumentales in situ d’artistes contemporains dont les œuvres résonnent avec l’architecture iconique du Centre Pompidou-Metz. Giuseppe Penone investit le Forum avec Indistinti confini - Noce, gigantesque arbre de bronze et de marbre, et Susanna Fritscher crée Frémissements, une installation pénétrable à l’échelle de la Galerie 3, jouant sur le métabolisme du bâtiment (air, lumière, espace).

Trois grandes expositions marquent les temps forts de l’année anniversaire. Folklore, exposition thématique conçue en partenariat avec le Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, retrace les relations parfois ambigües qu’entretiennent les artistes avec le folklore en Europe, des prémices de l’art moderne à l’art le plus actuel.

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En juillet, c’est une figure majeure de l’art d’après-guerre, Yves Klein, qui est mise à l’honneur avec Le ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains. L’exposition explore la fascination des avant-gardes européennes et d’artistes tels que Lucio Fontana, Otto Piene, Heinz Mack ou Günther Uecker, pour une relation inédite à l’espace, à l’immatérialité, au ciel, dans une nouvelle approche de l’art.

En fin d’année, l’exposition Chagall. Le passeur de lumière explore l’importance de la lumière et du vitrail dans l’œuvre de Marc Chagall, en résonance avec la célébration des 800 ans de la Cathédrale Saint-Etienne de Metz pour laquelle il réalisa des vitraux, mais aussi en mettant en avant ses travaux effectués dans l’Est et le Sud de la France, tout comme dans le reste du monde.

Début d’année 2021, l’exposition Aerodream. Architecture, design et structures gonflables 1950-2020 aborde l’histoire des gonflables dans l’architecture et le design, en parallèle à celle de l’aéronautique, depuis les premières exploitations industrielles et militaires, jusqu’aux expériences développées par des nombreux artistes et designers avec de nouveaux matériaux.

Toute l’année sera ponctuée de nombreux spectacles et évènements (concours, ateliers jeune public et visites en famille) pour célébrer l’anniversaire du Centre Pompidou-Metz avec en point d’orgue, l’artiste d’origine taïwanaise Lee Mingwei qui viendra offrir aux visiteurs une expérience musicale unique lors de la performance Sonic Blossom.

La programmation du Centre Pompidou-Metz bénéficie du soutien de Wendel, mécène fondateur.

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LES EXPOSITIONS EN 2020 :

• Des Mondes construits. Un choix de sculptures du Centre PompidouDu 22 novembre 2019 au 23 août 2021Galerie 1

• FolkloreDu 12 juin au 04 octobre 2020 Galerie 2

• Le ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains Du 18 juillet 2020 au 1er février 2021 Grande Nef

• Chagall. Le passeur de lumièreDu 17 octobre 2020 au 15 février 2021 Galerie 3

• Aerodream. Architecture, design et structures gonflables, 1950-2020Du 30 janvier 2021 au 26 juillet 2021Galerie 2

DES VISUELS DES EXPOSITIONS SONT DISPONIBLES SUR LA PHOTOTHÈQUE (centrepompidou-metz.fr/phototheque).

IDENTIFIANT : presse / MOT DE PASSE : Pomp1d57

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DES MONDES CONSTRUITSUN CHOIX DE SCULPTURES DU CENTRE POMPIDOUExposition - Galerie 1Du 22 novembre 2019 au 23 août 2020

Crédits :Francisco Infante-Arana, Maquette Espace-Mouve-ment-Infini, 1963 – 1965Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP© Francisco Infante-Arana

Des Mondes construits, dans la continuité de Phares, Musicircus et L’Aventure de la couleur, offre une traversée thématique, sur une longue durée, de la collection du Centre Pompidou - Musée national d’art moderne au Centre Pompidou-Metz. À travers une cinquantaine d’œuvres phares, de Constantin Brancusi et Alberto Giacometti à Bruce Nauman, Rasheed Araeen ou Rachel Whiteread, ce quatrième volet, accompagné d’une médiation par l’image, explore les recherches sculpturales menées par les artistes du début du XXe siècle à nos jours.

Sans suivre un ordre strictement chronologique, le parcours aborde certaines des problématiques fondamentales de la sculpture, en déjouant les présupposés classiques : place du geste, présence, absence ou intégration du socle, invention et réinvention de la sculpture au-delà de la statuaire, du volume, de la gravité ou de l’immobilité. La diversité des œuvres et des courants représentés dans cet accrochage navigue à travers les possibles « paramétrages » d’un médium parfois repoussé vers ses confins : la sculpture graphique, à la limite du dessin, avec les silhouettes soudées de Julio González (Femme à la corbeille, 1934) ; la sculpture « hors sol » et dynamique avec les mobiles d’Alexander Calder (Petit panneau bleu, vers 1936, Fish Bones, 1939) ; la sculpture à la limite de l’architecture avec les architectones de Kasimir Malevitch (Gota, 1923/1989), les empreintes monumentales de Rachel Whiteread (Untitled (Room 101), 2003) ; ou encore la sculpture au bord de la disparition avec les effondrements simulés de Monika Sosnowska (Rubble, 2008). Cessant d’être un objet, la sculpture bascule alors dans le « champ élargi » qu’a pu décrire l’historienne de l’art Rosalind Krauss, pour devenir une structure, une installation, un environnement, un site, une performance…

Dès le début du parcours, la grande gisante de bois taillée par Joseph Beuys dans un tronc d’arbre à peine équarri, et allongée au sol comme un sarcophage, incarne l’archaïsme anonyme des objets votifs (Nasse Wäsche Jungfrau II, 1985). De la même manière, les monolithes assemblés d’Ulrich Rückriem évoquent l’art des tailleurs de pierre, allant des alignements mégalithiques aux bâtisseurs de cathédrales (Dolomit, 1982). La taille directe dans des matières brutes s’offre comme un point

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de départ, un geste primordial faisant l’économie de transformations superflues, pour servir des finalités sacrées. Plus loin, des structures de Robert Smithson (Mirror vortex, 1964), Donald Judd (Untitled, 1978) ou Gerhard Richter (6 stehende Scheiben, 2002/2011) affichent au contraire une finition industrielle parfaitement usinée, des surfaces de verre, de métal ou de plexiglas sans défaut. Tout aussi anonymes, ces sculptures minimalistes semblent être des prototypes sortis d’usine, produits par des machines plutôt que par la main : des objets sans geste, annonciateur d’autres cultes (technologiques, mercantiles ?).

Les paradoxes qui émaillent cet accrochage offrent une relecture contrastée d’un pan de l’histoire de la sculpture des XXe et XXIe siècles, en partant de l’histoire des formes, révélant des filiations tout autant que des discordes fertiles. Dans une salle dédiée à un célèbre duel esthétique opposant verticalité et horizontalité, cohabitent ainsi de manière exceptionnelle la Colonne sans fin de Constantin Brancusi, et un maillage métallique en expansion au sol de Carl Andre (4 Segment Hexagon, 1974). Grand admirateur de Brancusi – « (avant lui) la verticalité était toujours bornée : le haut de la tête et la plante des pieds étaient les limites de la sculpture. La sculpture de Brancusi dépasse sa limite verticale et continue au-delà de sa limite terrestre » – Carl Andre décidera néanmoins de « mettre à terre » la Colonne sans fin, en adoptant une horizontalité manifeste. L’accrochage se joue dans ces tensions qui redéfinissent sans cesse la sculpture moderne et contemporaine.

En introduction et conclusion de ce parcours, l’artiste Falke Pisano (née à Amsterdam en 1979) a été invitée à concevoir une installation inédite, conçue comme une « petite histoire de la sculpture moderne ». Depuis le milieu des années 2000, Falke Pisano interroge les paradoxes de la sculpture moderne et contemporaine : une sculpture peut-elle être à la fois abstraite et concrète ? une sculpture peut-elle devenir une conversation ? Les textes et conférences de l’artiste développent les problématiques qui lui sont chères – le langage, le corps, la perception ou le contexte. Ces recherches sont ensuite spatialisées dans des dispositifs pouvant accueillir des œuvres, des diagrammes, des affiches ou des projections, aussi bien que des performances.

Commissaires : Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne, avec Jean-Marie Gallais, responsable du pôle programmation, Centre Pompidou-MetzChargée de recherche et d’exposition : Hélène Meisel

Wendel, mécène fondateur Avec la participation de

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FOLKLOREExposition - Galerie 2Du 12 juin au 04 octobre 2020

Crédit : Vassily Kandinsky, Die Raben (Les corbeaux), 1907Linogravure, 43,8 x 28,1 cmParis, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne© Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP

Sait-on que Vassilly Kandinsky a commencé sa carrière en tant qu’ethnographe en Russie ? Que l’arrière-grand-père de Constantin Brâncuşi était un bâtisseur d’églises en bois traditionnelles en Roumanie ? Que Natalia Gontcharova a développé une peinture abstraite en s’inspirant de costumes espagnols ? Que Joseph Beuys déclarait voir dans le folklore un outil de compréhension pour le futur, ou que Marcel Broodthaers comptait ajouter une « section folklorique » à son Musée d’art moderne, Département des Aigles ?

Assimilé à la tradition, et donc en apparence à l’opposé de la notion d’avant-garde, l’univers du folklore, sujet à de multiples controverses, infiltre de différentes manières des pans entiers de la modernité et de la création contemporaine. Loin des clichés d’un passéisme suranné et artificiel, les artistes ont pu y trouver une source d’inspiration, une puissance régénératrice, aussi bien qu’un objet d’analyse critique ou de contestation.

Des prémices de l’art moderne à l’art le plus actuel, cette exposition, conçue par le Centre Pompidou-Metz, en collaboration avec le Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), retrace ces relations, parfois ambigües, qu’entretiennent les artistes avec le folklore, de l’emprunt formel à l’imitation d’une méthode, de la fascination à l’ironie critique. Se concentrant essentiellement sur une définition et une histoire européennes du terme, l’exposition Folklore offre également une rencontre entre histoire de l’art et histoire des sciences humaines, car elle dévoile en parallèle l’invention et l’institutionnalisation progressive d’une discipline, notamment grâce aux fonds du Mucem, héritier du musée national des Arts et Traditions populaires.

La définition du folklore a suscité et suscite encore aujourd’hui d’importantes polémiques : le terme, créé en Angleterre au milieu du XIXe siècle, et signifiant littéralement « le savoir du peuple », attise de vives querelles au sein des milieux intellectuels et scientifiques, en raison de récupérations idéologiques ou de l’amateurisme de spécialistes souvent autoproclamés – à tel point que l’on a parfois considéré le folkloriste comme un artiste, et inversement.

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L’exposition s’ouvre sur le fantasme d’une quête des origines, l’attrait d’un « exotisme de l’intérieur », ou de supposées survivances archaïques qui guident Paul Gauguin, Paul Sérusier et les Nabis en Bretagne à la fin du XIXe siècle, Vassilly Kandinsky et Gabriele Münter lorsqu’ils s’installent en Bavière, ou encore Constantin Brâncuși, évoquant les traditions artisanales de son pays natal.Apparaissent rapidement les paradoxes d’un domaine fréquemment associé à des revendications nationalistes, ou instrumentalisé par un discours politique – tensions au cœur de démarches d’artistes tels que Jimmie Durham, Valentin Carron, Melanie Manchot ou Amy O’Neill.

L’exposition se poursuit avec le folklore qui constitue également pour les artistes un vivier de formes et un répertoire inépuisable de motifs et de techniques, ayant contribué au renouvellement du vocabulaire des arts plastiques, comme viennent l’illustrer les travaux d’ateliers du Bauhaus ou de Sophie Taeuber-Arp, ou les peintures de Natalia Gontcharova entre autres. Cependant, cette réappropriation formelle ne doit pas faire oublier que les motifs et les symboles renferment de temps en temps un langage sous-jacent : de la sorte, les œuvres de Július Koller ou d’Endri Dani revêtent eux aussi, à l’image de certaines expressions folkloriques, un aspect subversif.

Le terme « folklore » est fondamentalement lié à l’immatériel et à la tradition orale : dialectes, proverbes, musiques, danses, rites et croyances, superstitions, ou créatures fantastiques. C’est cette teneur plus conceptuelle que matérielle du folklore qui intéresse nombre d’artistes après-guerre, parmi lesquels Joseph Beuys ou Constant, ou plus récemment Michel Aubry ou Susan Hiller, et qui se retrouve également au cœur de l’exposition.

Alors qu’au cours les années 1970, la dimension anthropologique de l’art se voit mise au devant de la scène internationale, des artistes empruntent aux ethnologues leurs méthodes d’enquête et de collecte, puis de classement ou de reconstitution, et seront notamment fascinés par cette nouvelle muséographie du quotidien, ainsi qu’en témoignent Marcel Broodthaers, Raymond Hains ou Claudio Costa, de même que les générations les plus récentes, avec Jeremy Deller et Alan Kane, Pierre Fisher et Justin Meekel, amenant à dresser ici le portrait de « l’artiste en folkloriste ». Enfin, à l’ère de la mondialisation, qui s’accompagne d’une tendance à l’uniformisation, et dans laquelle sont perpétués des folklores créés de toutes pièces pour l’industrie touristique, l’exposition explore les paradoxales « nouvelles géographies du folklore » qui, à l’instar des populations, continue de se déplacer avec elles, et ne cesse d’être revisité, voire réinventé par les artistes : Bertille Bak, Corentin Grossmann, Pierre Huyghe, Johanna Kandl… Présentée à Metz puis à Marseille, entre 2020, année des 10 ans du Centre Pompidou-Metz, et 2021, l’exposition Folklore est ponctuée d’évènements associés (concerts, projections, spectacles), qui s’égrènent au fil des quatre saisons, en écho aux rythmes naturels célébrés dans de nombreux folklores.

Commissaires : Jean-Marie Gallais, responsable du pôle programmation, Centre Pompidou-Metz, et Marie-Charlotte Calafat, responsable du secteur histoire, Mucem Chargé de recherche et d’exposition : Arnaud Dejeammes, Centre Pompidou-Metz

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LE CIEL COMME ATELIER. YVES KLEIN ET SES CONTEMPORAINSDu 18 juillet au 1er février 2021Grande Nef

Crédits :Charles Paul Wilp, Yves Klein sur uneéchelle devant son relief-éponge auNeues Stadttheater de GelsenkirchenAllemagne, Berlin, BPK© VG Bild-Kunst© ADAGP, Paris 2019Photo © BPK, Berlin, Dist. RMN-GrandPalais / image BPK

Le Centre Pompidou-Metz présente à partir du 18 juillet 2020 une exposition consacrée à Yves Klein (1928-1962), figure majeure de la scène artistique française et européenne d’après-guerre. « Le ciel comme atelier » dévoile les affinités esthétiques qu’il développa, au-delà de la mouvance des Nouveaux Réalistes, avec une constellation d’artistes, de Gutai au Japon aux spatialistes en Italie, de ZERO en Allemagne au groupe Nul aux Pays-Bas. « Peintre de l’espace », Yves Klein projeta avec eux l’art dans une nouvelle odyssée. Le ciel, l’air, le vide et le cosmos figurent alors l’atelier immatériel propice à réinventer l’art et le rapport de l’homme au monde après la tabula rasa de la guerre. Dès 1946, Yves Klein signe de son nom l’envers du ciel s’appropriant cet espace infini comme l’une de ses toiles, tandis que les spatialistes autour de Lucio Fontana s’aventurent à faire « apparaître dans le ciel des formes artificielles, des arcs-en-ciel merveilleux ». Piero Manzoni s’engage dans la quête d’un espace sans limites au sein duquel « la matière devient une énergie pure » qui répond à la recherche de sensibilité picturale immatérielle de Klein et à celle d’Otto Piene qui envisage l’art comme le médium sensoriel et régénérateur permettant de reconnecter l’homme à l’univers.

Les nouvelles stratégies plastiques développées visent à dépasser la matérialité de l’œuvre d’art, vue comme un obstacle à la liberté, et s’aventurent dans l’expérience de la monochromie, du vide et de la lumière, en des gestes où l’œuvre est, à l’image des toiles lacérées ou trouées de Lucio Fontana, ouvertes à l’infini. Cette aspiration cosmogonique est partagée par ces artistes qui dans la lignée de Klein allient l’eau et le feu, la terre et l’air. Les œuvres de lumière de Günther Uecker, Otto Piene, Heinz Mack qui évoquent des galaxies en formation rendent latentes leurs angoisses face à la menace d’une guerre nucléaire. Le corps se fait le sismographe de cette conscience aiguë que l’homme doit trouver des échappatoires à la terre blessée, s’en échapper ou la re-fertiliser comme les danses reptiles dans la boue de Kazuo Shiraga, qui comme les Anthropométries de Klein, font du corps le médium même de la peinture.

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Dans le contexte de la conquête spatiale, la dimension poétique du cosmos se trouve mise à l’épreuve et Klein affirme : « Ce ne sera pas avec des rockets, des spoutniks ou des fusées, que l’homme réalisera la conquête de l’espace car, ainsi, il resterait toujours un touriste de cet espace ; mais c’est en l’habitant en sensibilité. » Il explore avec Claude Parent l’utopie d’une architecture de l’air qui fait de l’énergie et de l’air les principaux matériaux de construction en dialogue avec d’autres projets expérimentaux tels que la New Babylon de Constant, la Ville hydro-spatiale de Gyula Kosice, le théâtre pneumatique de Manzoni destiné à accueillir les « ballets de lumière » de Piene, qui font de l’œuvre d’art l’espace illimité où le corps peut se projeter. Dans le sillage de Klein qui envisage combien « l’homme libre l’est à tel point qu’il peut même léviter! », cette génération d’artistes partage un nouvel idéalisme libertaire. Ils font du ciel le bouclier immatériel et spirituel face à la course à l’armement nucléaire et à la prolifération de ses soleils artificiels.

Artistes présents ou exposés : Bernard Aubertin, Claude Bellegarde, Alberto Burri, Enrico Castellani, Constant, Dadamaino, Lucio Fontana, Hans Haacke, Hiroshi Hamaya, Oskar Holweck, Eikoh Hosoe, Fumio Kamei, Akira Kanayama, Kikuji Kawada, Yves Klein, Gyula Kosice, Yayoi Kusama, Liliane Ljin, Heinz Mack, Piero Manzoni, Sadamasa Motonaga, Saburo Murakami, Henk Peeters, Otto Piene, Giuseppe Pinot-Gallizio, Roberto Rossellini, Rotraut, Shozo Shimamoto, Fujiko Shiraga, Kazuo Shiraga, Takis, Jean Tinguely, Günther Uecker, Jef Verheyen, Lothar Wolleh, Gil J. Wolman.

Commissaire : Emma Lavigne, Présidente du Palais de Tokyo, en collaboration avec Daniel Moquay, directeur des Archives Yves KleinChargées de recherche et d’exposition : Colette Angeli et Chloé Chambelland

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CHAGALL. LE PASSEUR DE LUMIÈRE Du 21 novembre 2020 au 15 mars 2021

Crédit : © Christian Legay

« Pour moi, un vitrail représente la cloison transparente entre mon cœur et le cœur du monde. Le vitrail est exaltant, il lui faut de la gravité, de la passion. Il doit vivre à travers la lumière perçue. » Marc Chagall

De novembre 2020 à mars 2021, le Centre Pompidou-Metz présentera une exposition inédite, Chagall. Le passeur de lumière qui explorera l’importance de la lumière et du vitrail dans l’œuvre de l’artiste.

Les maquettes des vitraux réalisés pour de nombreux édifices, dans la région Grand Est (Metz, Reims, Sarrebourg), l’Allemagne voisine (Mayence) et à l’international (Israël, États-Unis, Angleterre, Suisse) seront rassemblées pour la première fois et seront mises en correspondance avec un important ensemble de peintures, sculptures, céramiques et dessins issus des collections du Centre Pompidou, du Musée national Marc Chagall de Nice, de musées internationaux et de collections particulières. Ces réalisations permettront de redécouvrir une œuvre passant librement d’une technique à une autre, du profane au sacré, du judaïsme au christianisme, de l’histoire collective à l’intimité de l’artiste, entre tradition et subversion et au-delà de tout dogme. Elle éclairera le contexte historique et politique de chaque commande et explicitera la façon dont Chagall a utilisé et transformé les signes et les symboles, dans un idéal humaniste de liberté et de paix.

Dans la France de l’après Seconde Guerre mondiale et dans le contexte d’un renouveau de l’art sacré, Chagall tente de revivifier « l’humanité fatiguée, en cette époque où fanaient les vieux idéaux religieux ou autres » et aspire à « apercevoir un trait de lumière qui éclairerait un nouveau sens de la vie ». Convaincu de la nécessité d’une puissance surnaturelle pour la survie de toute société ou individu, l’œuvre de Chagall ravive la nature polysémique des signes religieux, leur porosité et la possibilité d’un récit non-conformiste, librement émaillé d’emprunts et de souvenirs personnels.

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Le vitrail constitue pour Chagall l’espace par excellence de l’apparition de cette force invisible. Au-delà d’une technique, il l’envisage comme un phénomène, « une chose mystique qui passe par la fenêtre ». L’artiste sublime la matière du verre qui fusionne avec la peinture, s’allie aux rayons célestes et à l’architecture pour ouvrir l’œuvre, qui devient interface, à de nouvelles dimensions. Cette alchimie résulte de l’association du talent du peintre au savoir-faire unique des maîtres-verriers Charles Marq et Brigitte Simon. L’exposition donnera à voir les différentes étapes de gestation d’un vitrail, des premiers dessins à son inscription dans l’architecture.

Cette exposition s’inscrira dans le cadre des célébrations des huit cents ans de la cathédrale de Metz, dont plusieurs vitraux ont été réalisés par Marc Chagall. Elle marquera également un temps fort de l’anniversaire du Centre Pompidou-Metz, qui fêtera cette même année ses dix ans. Commissaire : Le commissariat de l’exposition est assuré par Elia Biezunski, chargée de mission auprès du/de la directeur/trice du Centre Pompidou-Metz avec le concours d’Anne Dopffer et Jean-Baptiste Delorme, commissaires de l’exposition au Musée national Marc Chagall.

Exposition conçue en partenariat avec le Musée national Marc Chagall.

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AERODREAM. ARCHITECTURE, DESIGN ET STRUCTURESGONFLABLES 1950-2020Exposition – Galerie 2Du 30 janvier au 26 juillet 2021

Crédit : Yutaka Murata, Pavillon du groupeFuji, Osaka, 1970 / © Yutaka Murata /© OsakaPrefectural Expo 1970 CommemorativePark Office

Si le rêve du vol accompagne l’homme depuis Icare, c’est bien avec l’idée d’une enveloppe gonflable, se substituant au déploiement des ailes, qu’il devient effectif à partir du 18e siècle. L’histoire des gonflables, parallèle à celle de l’aéronautique, est celle du développement d’un rapport plus organique à l’aérien. L’enveloppe est une métaphore de la peau, une protection pour un corps, permettant une proximité immédiate avec l’air. Le gonflable porte en lui l’idée du pneuma, du souffle ; un rapport immédiat au vivant, à l’évènement, à la vie. L’exposition révèle cette dimension humaine du « pneumatique », des premières exploitations industrielles et militaires (dirigeables, ballon-sonde, ensembles flottants et leurres gonflables…) aux expériences développées par des nombreux artistes, designers et architectes. Au milieu du XXe siècle, l’apparition de nouveaux matériaux (caoutchouc et dérivés, plastiques, résilles tissées…) a démultiplié les usages et applications possibles des structures gonflables. Dans la lignée des « utopies réalisées » de Richard Buckminster Fuller, de nombreux architectes donnent au gonflable une crédibilité architectonique, comme Victor Lundy, Walter Bird, Frei Otto, Gernot Minke, Cedric Price ou Arthur Quarmby. En mai 1967, un colloque sur le sujet fait événement à Stuttgart et constituera la référence pour des collectifs en quête d’une nouvelle architecture mobile et modulable comme Archigram, Ant Farm, Eventstructure Research Group, ainsi que pour des artistes du monde entier tels Graham Stevens ou Panamarenko, des architectes (Jean Aubert, Jean-Paul Jungmann, Antoine Stinco, Hans Walter Muller, Johanne et Gernot Nalbach ou Günther Domenig et Eilfried Huth). Mais c’est au travers de quelques expositions mythiques que le gonflable trouvera un écho international et une image publique, notamment l’exposition « Structures gonflables » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1968, les pavillons de l’Exposition universelle d’Osaka en 1970 (dont ceux de Yutaka Murata) et enfin la Documenta V de 1972 à Kassel où des artistes et architectes comme Christo, Hans Hollein, Haus-Rucker-Co, Coop Himmelb(l)au investissent l’espace public avec leurs œuvres.

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Dès lors, le gonflable s’incarne en autant de mobiliers, d’habitations, de structures. Les polymères plastiques qui se généralisent vont ouvrir à une extraordinaire efflorescence de créations, des formes et des couleurs. Le mobilier de Bernard Quentin, A.J.S. Aérolande, Quasar, De Pas, d’Urbino et Lomazzi, accompagneront l’imagerie du pop art et celle d’une « ludicité » des décors et des usages.

Le débat écologique s’empare bientôt du sujet, car si à cette époque on ne se méfie pas encore du plastique et d’autres dérivés du pétrole, l’architecture gonflable apparaît au contraire comme une « architecture de l’air », se soustrayant à l’inscription définitive et irréversible dans le temps et l’espace, échappant à la fondation et aux matériaux lourds. En Angleterre par exemple, l’artiste Graham Stevens s’emploie à donner une dimension écologique à l’utilisation des structures pneumatiques.

Il acquiert aussi une fonction critique et politique. L’impermanence du gonflable lui donne en effet une dimension intemporelle, celle de l’évènement, de l’action, de la participation. Il est l’instrument d’une intervention, ce qui n’échappera pas aux artistes, comme ceux du Gruppo N, ou Piero Manzoni, Yves Klein, Hans Haacke, Otto Piene, Marinus Boezem, Lars Englund, Andy Warhol… et aux architectes qui en feront l’instrument d’une alternative critique comme UFO, Utopie ou les créateurs de la scène radicale viennoise. Porteurs de la contestation qui gronde chez la jeune génération, les gonflables servent de prisme de lecture pour voir autrement le monde qui nous entoure (à l’instar des Urboeffimeri d’UFO) et pour vivre ensemble autrement (Instant City, Ibiza, 1971). Le gonflable est ainsi utilisé par le groupe A.J.S. Aérolande, formé de Jean Aubert, Jean-Paul Jungmann et Antoine Stinco, pour remettre en cause le concours du prix de Rome à la veille de mai 68 et proposer une nouvelle manière de bâtir, modulable, festive, sans cesse transformable. Après la crise pétrolière de la fin des années 1970 qui sonnera le glas d’une idéologie de l’usage des plastiques, le gonflable s’efface progressivement, le courant post-moderne mettant à mal l’image de ce produit industriel. Mais depuis une dizaine d’années, avec l’apparition de nouvelles technologies plus écologiques, le gonflable retrouve ses lettres de noblesse et incarne une alternative pour nombres d’architectes (Diller Scofidio + Renfro, Nicholas Grimshaw, Arata Isozaki, Herzog & de Meuron, Snøhetta…). Le gonflable permet de réinventer les possibilités spatiales, introduit des expériences perceptives et cognitives différentes. L’apparition récente de textiles organiques laisse présager le développement de recherches où le gonflable pourra offrir de nouvelles options à l’architecture, au design, et introduire à de nouveaux principes constructifs, ce que démontrent les expériences d’Achim Menges, amid.cero9, Kengo Kuma, Mad Architects Zero, Selgascano… Commissaires : Frédéric Migayrou, directeur adjoint au Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, Centre Pompidou et Valentina Moimas, conservatrice au service Architecture au Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, Centre Pompidou.

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LES INSTALLATIONS EN 2020 :

• Giuseppe Penone Indistinti confini - NoceDu 21 mars au 5 septembre 2020

• Susanna Fritscher, Frémissements Du 21 mars au 17 août 2020 Galerie 3

• Lee Mingwei, Sonic BlossomMai 2020Grande Nef

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INDISTINTI CONFINI – NOCE, GIUSEPPE PENONEDu 12 juin au 11 janvier 2021

Crédit : © Giuseppe Penone, Indistinti confini, 2015photo © Archivio Penone

Tout au long de l’année 2020, plusieurs œuvres de l’artiste Giuseppe Penone essaimeront sur le territoire de la Grande Région, nouant entre Metz et Sarrebrück des liens transfrontaliers chers au Centre Pompidou-Metz depuis sa collaboration avec le Saarlandmuseum en 2016, à l’occasion de l’exposition Entre deux horizons.

Né en 1947 dans le Piémont italien, Giuseppe Penone explore des matières, des formes et des processus inspirés par la nature. Dès la fin des années 1960, le sculpteur partage les réflexions d’artistes principalement actifs entre Turin et Rome, et rassemblés sous la bannière de l’Arte Povera par le critique d’art Germano Celant. Tous travaillent à partir de matériaux bruts, d’énergies pures, d’expériences du quotidien ou d’actes de langage. Face à l’effondrement du miracle économique italien, comme à l’essor d’une société de consommation et d’industries culturelles, l’ « art pauvre » qu’ils élaborent aspire à un dépouillement radical, à une réduction des moyens à l’essentiel, à un nomadisme hors des institutions. Une simplicité revendiquée, qui préfigure des pratiques actuelles, soucieuses de sobriété.

La forêt, la montagne, la rivière et le corps sont à l’origine de l’œuvre de Giuseppe Penone. Ses gestes favoris sont élémentaires : embrasser ou empoigner un tronc d’arbre pour en éprouver le lent processus de croissance, concentrique et ascensionnel ; retrouver les branchages enfouis dans une poutre manufacturée, en creusant un à un les anneaux de croissance du bois… Modèle vivant d’une sculpture parfaite, l’arbre s’adapte à son milieu de manière exemplaire. L’artiste le compare à un patineur et un funambule, en équilibre sur des sols instables, déjouant la gravité pour capter la lumière. « Pompe » et « poumon », l’arbre est aussi un organisme vivant qui draine des fluides et respire l’atmosphère.

Du Château de Versailles au parc d’Inhotim au Brésil, les arbres sculptés par Giuseppe Penone ont investi les jardins les plus classiques comme les forêts les plus sauvages. Conjointement invité par le Saarlandmuseum de Sarrebrück et le Centre Pompidou-Metz, l’artiste interviendra au printemps 2020 dans l’espace

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public de ces deux villes, pour y implanter deux sculptures jumelles : les moulages en bronze d’arbres, supportant dans leurs branchages une pierre de rivière, dont la forme de crâne suggère l’émergence d’une pensée (Idee di Pietra, « Idées de pierres »). À Sarrebrück, l’arbre implanté à proximité du Saarlandmuseum sera environné de pierres de Jaumont, reconnaissables à leur teinte dorée typique de Metz. À Metz, l’arbre sera accompagné de grès rose des Vosges, propre à la région de la Sarre. Un dialogue géologique s’instaurera ainsi entre les deux villes.

Enfin, pour célébrer ses 10 ans, le Centre Pompidou-Metz invite Giuseppe Penone à investir son Forum pour une durée prolongée. L’artiste implantera dans cet espace en accès libre, largement ouvert sur l’extérieur et remarquablement haut, une installation inédite : le moulage en bronze d’un noyer haut d’une quinzaine de mètres, dont certains tronçons et ramifications seront de marbre blanc. La ramure de l’arbre et la charpente évasée du Centre Pompidou-Metz, dessinée par Shigeru Ban, entreront en résonnance, partageant une structure proche, en ombrelle maillée. Croissance du végétal, fusion de l’alliage et concrétion de la pierre : les éléments convoqués dans Indistinti confini – Noce (« Frontières indistinctes – Noyer ») forment un bois hybride tout à la fois minéral et métallique, immaculé et patiné. L’artiste voit pourtant dans ces différents matériaux le continuum d’une matière unique, prise à différents moments de fluidité et d’écoulement.

Les interventions de Giuseppe Penone bénéficient des subventions Interreg V A- Grande Région : projet « NOE-NOAH ».

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FRÉMISSEMENTS, SUSANNA FRITSCHER Installation – Galerie 3Du 12 juin au 14 septembre 2020

Crédits : Susanna Fritscher, Frémissements, 2020Centre Pompidou-Metz, Galerie 3© Susanna FritscherPhoto : © Susanna Fritscher et Laurent Tessier

Au cœur de l’architecture blanche du Centre Pompidou-Metz, Susanna Fritscher, transforme en paysage imaginaire une des galeries suspendues entre terre et air.L’artiste autrichienne installée en France qui a récemment fait basculer les espaces des Mondes Flottants de la Biennale de Lyon, du Musée d’arts de Nantes et du Louvre Abu Dhabi dans l’immatérialité, réinvente notre relation au réel, à ce qui nous entoure, à l’environnement qu’elle soulève, trouble, confondant l’atmosphère avec l’architecture qui devient liquide, aérienne, vibratile. « Les matériaux que j’utilise, plastiques, films, voiles ou fils, sont si volatiles qu’ils semblent se confondre avec le volume d’air qu’ils occupent. Dans le jeu qu’ils instaurent dans et avec l’espace, la matérialité bascule et s’inverse : l’air a désormais une texture, une brillance, une qualité ; nous percevons son flux, son mouvement. Il acquiert une réalité palpable, modulable – une réalité presque visible – ou audible, dans mes œuvres les plus récentes qui peuvent se décrire en termes de vibration, d’oscillation, d’onde, de fréquence… » précise l’artiste.

Elle explore le système d’aération du Centre Pompidou-Metz comme un organisme dont elle capte le pouls. Les pulsations de l’air qui émanent de son métabolisme deviennent la matière première d’une chorégraphie de lignes formées par les longs fils de silicone qui captent et reflètent la lumière. Les vagues ondulatoires sans cesse réinventées se propagent et mettent en branle cette forêt impalpable que les visiteurs sont invités à traverser. La nef du centre d’art résonne et amplifie les flux d’air qui y circulent et qui la métamorphosent en un immense corps sonore, instrument à vent qui laisse sourdre les souffles libérés du bâtiment. Ce belvédère sensible et propice à la contemplation capte les mouvements et frissonnements de la nature. Comme par capillarité, les rythmes générés par ces lignes

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infinies de silicone, que Susanna Fritscher dompte et orchestre, vibrent et s’harmonisent à l’unisson avec ceux des corps des visiteurs-promeneurs, invités à se détacher de la pesanteur, de la gravité. Cet environnant rend également perceptible l’instabilité du temps présent et ses frémissements figurent alors un prélude ou une invitation à de possibles soulèvements.

Frémissements est présentée avec le soutien de la Chancellerie Fédérale d’Autriche et du Forum Culturel Autrichien et produite en collaboration avec Phileas.

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SONIC BLOSSOM, LEE MINGWEIDu 12 juin au 14 septembre 2020

Crédits : Susanna Fritscher, Frémissements, 2020Centre Pompidou-Metz, Galerie 3© Susanna FritscherPhoto : © Susanna Fritscher et Laurent Tessier

À l’occasion de son dixième anniversaire, le Centre Pompidou-Metz invite l’artiste Lee Mingwei pour offrir un moment d’intimité musicale partagée entre un chanteur et un visiteur au coeur des espaces d’exposition.

Artiste d’origine taïwanaise, Lee Mingwei met en oeuvre des collaborations avec des habitants, des lieux et des institutions du monde entier pour créer des installations fondées sur l’échange d’expériences intimes. De ces interactions permanentes faites d’histoires personnelles, de mémoire et de hasard, Lee Mingwei réalise des oeuvres qui interrogent les notions de générosité et de partage. Influencé par la lecture du livre The Gift: Imagination and the Erotic Life of Property de Lewis Hyde, Lee Mingwei s’intéresse à la question de la réception à travers le monde, et se considère comme un « créateur d’offrandes ».

À partir de gestes d’une grande simplicité, l’artiste crée des expériences collectives emplies de bienveillance et de possibilités. Que l’on invite une personne à offrir une fleur à un inconnu, que l’on fasse don d’une histoire à écouter sur un oreiller ou d’un air de Schubert à écouter, le spectateur reçoit un moment d’ouverture sur le monde où l’occasion lui est donnée d’embrasser pleinement l’inconnu et de se laisser conduire par le hasard.Puisant dans son histoire personnelle, et principalement dans ses souvenirs d’enfance, Lee Mingwei offre un moment d’intimité et de confiance, où donner et recevoir deviennent des gestes fondamentaux, voire politiques. Ainsi, les actions imaginées par l’artiste permettent de créer du lien, de solidariser, d’entrer en connexion avec l’Autre et de faire naître une énergie sincère et des sensations profondes chez les participants.

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HORAIRES D’OUVERTURETous les jours, sauf le mardi et le 1er mai

01.11 > 31.03LUN. | MER. | JEU. | VEN. | SAM. | DIM. | : 10:00 – 18:00

01.04 > 31.10LUN. | MER. | JEU. : 10:00 – 18:00 VEN. | SAM. | DIM. | : 10:00 – 19:00

TARIFS EXPOSITIONSTarifs individuels : 7€ /10€ /12€ selon le nombre d’espaces d’exposition ouvertsTarif groupes (à partir de 20 personnes) : 5,50€, 8€, 10€ selon

le nombre d’espaces d’exposition ouverts

INFORMATIONS PRATIQUES :

CENTRE POMPIDOU-METZ1, parvis des Droits-de-l’Homme57000 Metz

+33 (0)3 87 15 39 39 [email protected] www.centrepompidou-metz.fr

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