4

24 mars 2009 - Synthèse et points de vue

Embed Size (px)

DESCRIPTION

24 mars 2009 - Synthèse et points de vue

Citation preview

Page 1: 24 mars 2009 - Synthèse et points de vue
Page 2: 24 mars 2009 - Synthèse et points de vue

En introduction, Josianne Collerais, vice-présidente de la Région chargée de laCulture, se réjouit de ce « temps de restitu-tion et d’échange ». Elle rappelle que « laculture en Languedoc-Roussillon est unsecteur politique à part entière, et que plusde 36 M d’ sont consacrés par la Régionà la Culture. » Elle souligne aussi qu’ « unaccord-cadre a été conclu sur la formationentre treize partenaires, dont la Région, laDrac et l’Afdas, accord qui découle desjournées de 2007. » Aujourd’hui, il esttemps de « donner à nouveau la parole auxprofessionnels. L’objectif étant de continuerà travailler ensemble ». Josianne Colleraisannonce alors un événement : LaCommission Européenne a retenu leLanguedoc-Roussillon pour l’organisationdu Forum Européen pour la Culture, les 2 et3 juillet prochains.

Directeur régional des affaires culturelles,Didier Deschamps souligne à son tour« que la collaboration de l’Etat, de laRégion, et des Conseils généraux et lesprofessionnels du spectacle vivant et del’audiovisuel est indispensable pour avoirun mode de fonctionnement collectif. »Directeur d’Arteca - Centre de ressourcesde la culture en Lorraine, Didier Salzgeberest le modérateur de cette rencontre. Enpréambule, il fait un rappel sur la place de laculture dans les stratégies européennes -« où on parle peu de la culture, mais decompétitivité et d’innovation » - et s’inter-roge sur la place de celle-ci dans les politi-ques publiques européennes. Il constateaussi que l’on est à un moment de grandemutation des services de l’Etat et soulève la question du devenir des politiques cultu-relles des collectivités locales au regard decette mutation. D’après Didier Salzgeber,

le secteur culturel s’interrogesur les futures responsabilitésdes collectivités, la place del’Etat, les modes de coopéra-tion, les futures modalitésd’organisation au sein de lasphère publique, et entre lapuissance publique et lesstructures privées.

Les financements culturels publics enLanguedoc-Roussillon.Évolutions 1999-2007

Réalisée par l’ObsTer, l’étude sur les finan-cements publics de la culture est présentéepar son porte-parole, François Baraize.Celui-ci précise la méthodologie suivie :« l’examen des comptes administratifs,c’est-à-dire ce qui a été effectivement payépar une collectivité à la fin d’une année.Vingt-cinq grands comptes ont ainsi étéétudiés : ceux de la Région, de la Drac, descinq Conseil généraux, de neufCommunautés d’agglomération et de neufVilles. Soit un panel représentant 85% desdépenses culturelles publiques enLanguedoc-Roussillon ».

Premier fait notable, les dépenses culturel-les publiques ont augmenté entre 1999 et2007, passant de 220 M d’euros à 333 Md’euros en brut.

C’est une évolution importante. Si on enlèvel’inflation, qui est de 16, 8% pour la période,l’augmentation est de 29% en eurosconstants, soit 75,5 millions d’euros.Cette somme se répartit entre les dépensesde fonctionnement (38,6 M ) et celles del’investissement (36,9 M ).

A qui vont les dépenses publiques ?La croissance des dépenses de fonction-nement profite d’abord au spectaclevivant (+ 19,6 M ). François Baraize note,par ailleurs, que les possibilités d’investis-sement supplémentaires sont affectéesavant tout aux secteurs du patrimoine(27,7 M ) et du spectacle vivant(13,9 M ), puis aux structures à vocationrégionale et aux administrations culturelles(11,2 M ). Bibliothèques et musées sontdotés de 5 M supplémentaires chacun. Avec seulement 1,4 M de plus, l’audiovi-suel et le cinéma connaissent la plus fortecroissance (58,6% en huit ans).

D’où proviennent ces nouvelles ressources ?L’étude montre que les premiers contribu-teurs sont les pôles urbains : intercommu-nalités urbaines et grandes villes apportentainsi près de 36 M . Les Conseils géné-raux, quant à eux, apportent 22,5 M .(à noter que la Lozère est l’un desDépar tements français réalisant le plus grand effort culturel) et le Conseilrégional 12,9 M , dont 8,5 M consacrés

au fonctionnement. François Baraize souli-gne que l’effort culturel du Conseil régionalest au-dessus de la moyenne nationale.Enfin, le Ministère de la Culture apporte4 M , dont l’essentiel en investissement.Les crédits du Ministère de la Culture repré-sentent 20 par an et par habitant enrégion. Le budget de la Drac représente1,6% du budget du Ministère de la Culture(pour une population régionale représentant4% de la population nationale).

Où va cette croissance des crédits ?On observe une modification de la réparti-tion des dépenses sur le territoire régional.Dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales « laculture s’est réveillée », indique FrançoisBaraize. En revanche, les territoires du Gardet de la Lozère connaissent une stagnationdes dépenses culturelles publiques (avec+4% pour le Gard et -8% pour la Lozère).Enfin, les dépenses culturelles augmententde 50% dans l’Hérault. Les partenariatscroisés et financements conjoints sontnombreux avec un maillage dense, ce quicrée des effets de leviers. En outre, la crois-sance démographique contribue à celle desdépenses culturelles.Commentant l’étude instructive de l’ObsTer,Didier Salzgeber souligne que « vu les chif-fres, les entreprises culturelles devraientaller mieux et les emplois aussi ».

L’emploi dans le spectacle vivant et l’audiovisuel en Languedoc-Roussillon

Directrice de Légi Spectacle, Rose Giorgioprésente l’étude réalisée sur l’emploi. Il s’agit d’une étude à la fois panoramiquedans le temps et dans l’espace, et synthéti-que pour être utile à tous les acteurs cultu-rels, organisateurs occasionnels, élus etservices des collectivités publiques. La méthodologie suivie est spécifique, dansla mesure où l’interrogation systématique detoutes les caisses sociales ne permet pasd’avoir une vision juste. Ainsi, LégiSpectacle a parmi elles, sélectionné lessources les plus pertinentes. Par exemple,le Pôle emploi a été contacté pour les inter-mittents et les employeurs occasionnels,Audiens pour les salariés permanents, ainsique le Centre National Cinéma Spectacle.

L’information et l’observation culturelles :

un point d’appui du développement du spectacle vivant,du cinéma et de l ’audiovisuelen Languedoc-Roussi l lon ?

Acte II - 24 mars 2009Synthèse et points de vue

Marie Susplugas

Josianne Collerais

Mardi 24 mars a eu lieu, au Théâtre des Treize Vents, une journée consacrée à l’information et à l’observation culturelles. Deux études,lancées à l’initiative de la Drac Languedoc-Roussillon et de la Région Languedoc-Roussillon, ont été restituées aux professionnelsdu spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel. Programmateurs ou artistes, ils étaient près de 200 à assister à cet acte II,

curieux de connaître les évolutions observées depuis 2007. La journée était organisée par Réseau en scène Languedoc-Roussillon.

Page 3: 24 mars 2009 - Synthèse et points de vue

Les données régionales et départementalesdes deux dernières années exploitables,2006 et 2007, ont été mises en regard destatistiques antérieures, de 1996 à 2005, derésultats nationaux et d’études d’autresrégions. Le but était de repérer les évolu-tions, les tendances, les implications desdifférentes réformes, des politiques territo-riales et des pratiques.Rose Giorgio annonce tout d’abord qu’auniveau national et en Languedoc-Roussillonl’emploi dans le spectacle vivant et l’audio-visuel est globalement en baisse. D’aprèselle « le bilan est en demi-teinte pour larégion, mais on remarque une structurationdu secteur, une forme de régulation del’emploi ». On observe qu’« un noyau durd’entreprises du spectacle a augmenté. Unnoyau qui embauche beaucoup, mais nepaye pas forcément mieux ». Pour RoseGiogio, « à moyen et long terme, l’évolu-tion devrait être positive ».

Quels sont les principaux résultats ?Du côté des employeurs, les « non-profes-sionnels » du spectacle sont majoritaires à 88% en 2007, soit 7 522 particuliers,mairies, comités des fêtes, cafés, etc. Les « employeurs professionnels du spec-tacle » représentent donc 12% du total desemployeurs du secteur, soit 1 064 établis-sements en région, dont 80% sont sous

forme associative, 18% en société, 2,5%artisans et commerçants. Au niveau natio-nal, on note un secteur associatif moinsimportant, au profit de celui des sociétés.On constate qu’en Languedoc-Roussillon, le nombre d’employeurs est en baisse de6% (avec plus précisément une diminutiondes non-professionnels du spectacle (-9%)et une augmentation des professionnels de +2%) comme dans toutes les régions.Sur le plan national, le Languedoc-Roussillon se place en 5e position (hors Île-de-France) en termes d’employeurs duspectacle. On observe que depuis 2005, lesdemandes initiales de licence d’entrepre-neur de spectacles sont en baisse de 27%.Fin 2007, on compte environ 1 530 titulai-res de licences dans la région.Parallèlement, en terme de salariés, leLanguedoc-Roussillon se situe en troisièmeposition. Ceux-ci sont également en

baisse de 6% (voir encadré), une tendancegénérale en France. Si l’on compare depuis2002, on note une baisse de 13% du nom-bre d’artistes et de techniciens indemniséspar les Assedic. Le salaire journalier moyena diminué de 2�, alors que l’allocationAssedic moyenne par jour a augmenté de8�, passant de 47� à 55�. Ceci signifieque les artistes et les techniciens sont deplus en plus dépendants du régime d’indem-

nisation chômage désormaisperçu comme une partie inté-grante de leur rémunération.Dans le même temps, entre2006 et 2007, l’effectif dessalariés permanents a augmenté de 8%, mais leurrémunération progresse peu. En conclusion, d’après RoseGiorgio, l’étude panoramiquede l’emploi dans le secteur duspectacle et l’évolution desstatistiques démontrent que« les deux principaux prota-

gonistes, employeurs et salariés, s’adap-tent aux réformes, aux politiques sociales,économiques et culturelles » et pose alorsla question de savoir si c’est un atout ou unhandicap.

Président de Légi Spectacle, élu du Syndicatdes musiques actuelles, Stéphan Le Sagèrerappelle que la « multiactivité des artistesn’est pas prise en compte dans l’étude ». Il souligne aussi que les chiffres sont de2007 et qu’avec la crise économique, labaisse de fréquentation des salles et les dif-ficultés des intermittents à atteindre les 507heures, ces données pourraient changer àtrès court terme.

Didier Salzgeber donne alors la parole à lasalle, en demandant quelles seraient lesquestions urgentes à traiter en Languedoc-Roussillon.

Tour d’horizon :

Eva Loyer, déléguée régionale CGTSpectacle, précise qu’au regard des chif-fres « l’activité perdure sur le dos dessalariés », mais souligne une réelle volontéd’avancer dans la région.

Philippe Lafon, administrateur du Théâtre,Scène nationale de Narbonne, s’interrogesur la dimension nationale et internationaledes artistes de la région, ce qui pose laquestion des parcours, difficiles àconnaître.

François Rascalou, chorégraphe de lacompagnie Rascalou, constate qu’au-jourd’hui un artiste se doit d’être un vérita-ble chef d’entreprise. Cela commence parcréer une structure, prendre ensuite lalicence et de produire soit-même ses spec-tacles. La question suivante se pose alors :

jusqu’où le travail artistique est-il compati-ble avec celui de chef d’entreprise ?

Fabrice Manuel, directeur de la culture etdu patrimoine à la Région, souligne lavolonté d’avancer et soulève le problèmede la relation du secteur culturel avec lesecteur économique. Il affirme la nécessité– et la volonté régionale depuis 2004 – dereplacer le champ culturel dans des pers-pectives économiques et relève la difficultéde communiquer et l’obligation de modifierle discours et la présentation des projets.

Laurent Brun, comédien et metteur enscène à Béziers précise qu’à son égard, iln’y a « pas d’antinomie art / économie etartiste / chef d’entreprise ».

Sabine Puech, conteuse dans lesPyrénées-Orientales, signale « le manqued’informations du côté des employeursoccasionnels qui sont souvent amateurs etloin des réalités ».

Le modèle de fonctionnement un artiste –un projet – une compagnie – une aide sedoit d’évoluer.

En guise de conclusion, Didier Salzgebernous livre un « ticket d’humeur ».

D’après lui, « le secteur se régule seul.Les petits sont les plus fragilisés, d’autantque les chiffres datent d’avant 2009. Lapuissance publique doit inciter les compa-gnies à développer des projets compétitifsdans l’espace européen. Cela nécessite demieux comprendre les notions de parcoursartistiques, territoires et entreprises. En terme d’étude il serait nécessaire decompléter la logique comptable par uneobservation plus fine des trajectoires etparcours professionnels ».

ivant ,

Année 2006 2007 Evolution

Employeurs (professionnels et 9 174 8 586 -6%non professionnels)

Salariés (effectif) 18 956 17 912 -6%

Brut déclaré en M� 43, 67 43, 02 -2%

Contrats de travail 162 808 160 465 -1%

Effectif intermittents indemnisés 3610 3753 +4%

L’emploi dans le spectacle vivant et l’audiovisuelen Languedoc-Roussillon. 2006-2007

Didier Deschamp

Source : Légi Spectacle 2009

Reseau-4p.qxd 3/04/09 10:05 Page 3

Page 4: 24 mars 2009 - Synthèse et points de vue

Le point de vue de la RégionLanguedoc-Roussillon« Tous les partenaires ont des objectifscommuns, une logique politique ». Questions à Josianne Collerais, vice-prési-dente au Conseil régional en charge de laCulture

L’A-V. : La culture doit être considéréecomme un secteur économique à partentière. Comment faciliter le dialogue entreacteurs de la culture et acteurs du mondeéconomique ?J. C. : Il y a tout d’abord un problème de dis-cours face aux acteurs économiques, car unacteur culturel va avant tout présenter unprojet sous l’angle artistique. Il parle de créa-tivité et n’est généralement pas en mesurede défendre un «business plan». Ensuite, ilexiste un problème de finalité : car le sec-teur économique ne se contente pas ducourt terme. Or, dans la culture on se pro-jette souvent à six mois, maximum à un anet demi. On assiste donc à la confrontationde deux mondes.L’A-V. : Comment faire pour résoudre cetteincompréhension ?J. C. : Il faut réinventer un processus écono-mique, modifier le discours face à la puis-sance publique et modifier aussi le discoursde la compagnie artistique face à elle-même.L’A-V. : Qu’apportent de telles études surl’emploi et les financements publics de laculture ?J. C. : Elles permettent aux questions del’emploi et des finances d’être mises enperspective avec les politiques culturelles.En 2004, il n’y avait pas de structuration despolitiques culturelles, pas de présence de laRégion, pas de financements croisés ni departenariats. Quatre ans plus tard, onobserve une structuration de l’emploi per-manent et une professionnalisation desemployeurs. La Région occupe une vraieplace dans la politique culturelle et les finan-cements publics sont plus homogènes. Tousles partenaires ont des objectifs communset une vraie volonté politique. Pour être enphase, les politiques publiques doivent avoirdes outils d’analyse. Les premières étudesparues en 2007 ont été très utilisées etstructurantes dans le travail mené. L’Acte IIapporte des éléments qui nourrissent notreréflexion, pour l’orientation politique.

Le point de vue de l’État« Les crédits consacrés par l’Etat à laCulture en région sont en progressionconstante depuis 1982 ». Questions à Didier Deschamps, Directeurrégional des affaires culturelles – DracLanguedoc-Roussillon

L’A-V. : Quelles évolutions ont été menéesdepuis les premières études livrées en 2007sur la formation, l’emploi et les financementsculturels publics ?

D. D. : on peut noter plusieurs avancées : unaccord-cadre sur la formation, une cellule deveille sur l’emploi, des journées d’informa-tion en direction des détenteurs de licence etbientôt une convention de partenariat pour lalutte contre le travail illégal. Tout ceci dansune concertation permanente entre les servi-ces de l’Etat et ceux de la Région.L’A-V. : On dit souvent qu’avec la décentrali-sation, l’Etat se désengage de plus en plusvis-à-vis du secteur culturel. L’Etat restera-t-il un partenaire des collectivi-tés territoriales pour le soutien au spectaclevivant et à l’audiovisuel ?D. D. : La théorie du «désengagement del’Etat» dans le domaine culturel relève d’unedésinformation politique pure et simple. Lescrédits consacrés par l’Etat à la Culture enrégion sont en progression constante depuis1982, sans doute pas à la hauteur de lademande, qui progresse de façon encoreplus spectaculaire (et c’est ce qui crée cesentiment d’insuffisance), mais ils n’en sontpas moins en progression constante.L’A-V. : En terme de financements de l’Etat,comment se place le Languedoc Roussillonpar rapport aux autres régions ?D. D. : Les chiffres établis par l’ObsTer pour2007 sont de 52 M� pour l’Etat, nousn’avons donc pas à nous cacher. Par ail-leurs, les mesures annoncées à Nîmes par lePrésident de la République le 13 janvier der-nier sanctuarisent les crédits consacrés à lacréation pour la durée du mandat. Dans lecontexte de la crise internationale actuelle,on ne pouvait guère rêver mieux sauf à vivredans une bulle en ignorant le monde quinous entoure. Les pourcentages donnés parl’étude de l’ObsTer, 1,6 % des crédits duMinistère de la Culture et de laCommunication pour 4% de la population, netiennent pas compte d’un élément essentiel :plus de 50% des crédits Culture vont surParis pour financer les grands établisse-ments nationaux. Le reste se répartit sur les26 régions, et 1,6 % est dans la bonnemoyenne.

Questions à Rose Giorgio & Stéphan LeSagère, directrice et président de LégiSpectacle.

L’A-V. : Vous avez réalisé l’étude sur l’emploidans le spectacle vivant et l’audiovisuel.Pouvez-vous rappeler les missions de LégiSpectacle ?S. L. S. : Légi Spectacle est une associationqui a été créée en 1993 par les représentantsdu spectacle, syndicats de salariés, d’employeurs et organisations profession-nelles. Nous sommes un centre d’aide à lagestion, qui accompagne tous les acteurs duspectacle.L’A-V. : Quelles sont les principales conclu-sions de votre enquête ? S. L. S. - R. G. : Tout d’abord le mouvementsocial né à partir des réformes de 2003 amontré à la puissance publique la nécessitéd’engager un dialogue constant avec les par-tenaires sociaux. Notre étude, menée sur

2006 et 2007 montre que le Languedoc-Roussillon se place en 5e position (hors Île-de-France) en nombre d’employeurs et 3e enterme de salariés, avec une baisse d’effectifde 6% qui suit la tendance généraleL’A-V. : Qu’en est-il des intermittents duspectacle ?R. G. : Le nombre d’intermittents a diminuéde 13% depuis 2002 mais est stable depuis2004. A contrario l’allocation journalière desAssedic augmente et fait désormais partieintégrante du revenu des intermittents. Etcette évolution est plutôt négative.

Questions à François Baraize, porte parolede l’ObsTer, structure implantée en régionqui réalise des missions d’intérêt généralsur le grand sud.« Il faut aider à la structuration du secteur »

L’A-V. : Comment sont perçues ces analy-ses sur les financements culturels publics ?F. B. : Nous sommes relativement satisfaitsde la perception de ces analyses par lemilieu artistique. Suivre l’évolution du sec-teur est important pour les financeurs et lesbénéficiaires. Les financeurs prennentcompte des réalités et voient que beaucoupde choses doivent encore être réfléchies,notamment la nécessité des partenariats etl’effet de levier sur les territoires. En région,les partenaires sociaux accompagnent cettedémarche, il faut suffisamment d’outils pourqu’il y ait un véritable dialogue social.L’A-V. : Qu’en est-il des partenariats entrel’Etat et les collectivités territoriales ?F. B. : Deux niveaux de politiques culturelless’articulent : la Région et la Drac. LesConseils généraux agissent, parfois encore,seuls s’ils le peuvent pour tirer le plus debénéfice de leur action en terme de commu-nication qui prime encore souvent sur l’im-pact économique et artistique.L’A-V. : Comment le secteur culturel peutévoluer ?F. B. : Les acteurs culturels ne s’inscriventpas encore dans les logiques économiques.Or, la culture représente 3% de l’emploirégional, plus que l’agriculture. Il faut que lesfinanceurs réfléchissent en termes de pro-fessionnalisation et responsabilisent les res-ponsables de compagnies. Il faut aider à lastructuration du secteur avec les outils éco-nomiques existants, par exemple en créantdes coopératives artistiques, domaine danslequel le Languedoc-Roussillon est en retard.

Questions à Didier Salzgeber, directeurd’Arteca – Centre de ressources de la cul-ture en Lorraine« Il faut sortir de la vision romantique del’artiste »

L’A-V. : Quel est pour vous le bilan de cetActe II ?D. S. : Les choses ont bien avancé depuis2007. Les acteurs culturels sont parfois unpeu perdus, on voit une panne des modèleshabituels. Il faudrait réintroduire la connais-sance des parcours

L’A-V. : Comment mieux aider les artistes ?D. S. : Aujourd’hui, l’aide à l’activité devraitêtre remplacée par une aide à la stratégie. Ilfaudrait travailler un accompagnement de lacompagnie en ce sens, afin qu’elle se posi-tionne. Parallèlement, on devrait interrogerles grands équipements sur leurs responsa-bilités professionnelles. Que les gros aidentles petits ! Il faut sortir de la vision romanti-que de l’artiste.L’A-V. : Quel type d’actions menez-vous enLorraine ?D. S. : Nous essayons d’accompagner lescompagnies implantées en région. Nousavons créé un Consortium regroupant à lafois une scène nationale (le CDN Thionville-Lorraine) et des théâtres de ville pourconstruire des réponses collectives aux diffi-cultés des compagnies. L’idée est de bâtir àplusieurs un accompagnement qu’un seul nepourrait apporter. L’un des projets portés parle Consortium a pour but d’aider à la conti-nuité du travail artistique : des « Labos »,des espaces, sont mis à la disposition desartistes qui montrent ensuite leur travaildevant le Consortium.

Réseau en scène Languedoc-Roussillon« Contribuer à une valorisation ouverte duterritoire culturel ».Questions à Yves Larbiou, président &Jean-Pierre Wollmer, directeur de Réseauen scène Languedoc-Roussillon

L’A-V. : Pouvez-vous rappeler les missionsde Réseau en scène Languedoc-Roussillon ?Y. L. - J-P. W. : Créée en 2006, l’associationa pour objectifs de favoriser la circulationdes œuvres du spectacle vivant créées enrégion. Il s’agit aussi de coordonner lesdynamiques de réseaux de chaque champartistique pour une meilleure structuration et une professionnalisation du secteur d’activité. L’A-V. : Quelles actions sont menéesconcrètement à l’initiative de Réseau enscène ?Y. L. - J-P. W. : Réseau en scène organise desconcertations avec les programmateurs, desrencontres thématiques sur des problémati-ques artistiques ou les politiques publiques.L’association active un réseau professionnel,joue un rôle de fédérateur. C’est assez rarepour être souligné : l’Etat, la Région et lescinq Départements ont ainsi une réflexioncommune au sein de l’association.L’A-V. : Qu’en est-il de l’aide à la diffusion ?Y. L. - J-P. W. : Réseau en scène soutient leparcours des œuvres. En région, elle apporteun soutien financier via les programmateurs,une garantie financière destinée à accompa-gner la prise de risque artistique. Au-delà,l’association met en lien des artistes et desprogrammateurs de la région et hors région.En outre, par les aides à la mobilité, Réseauen scène soutient le rayonnement artistiqueau niveau national et international et contribue ainsi à une valorisation ouverte duterritoire culturel.

Etudes téléchargeableswww.legi-spectacle.org

www.obster.fr

Points de vue

Reseau-4p.qxd 3/04/09 10:05 Page 4