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2.5. Gains du commerce international
Yves Flückiger
DESS Globalisation et régulation socialeDESS Globalisation et régulation sociale
Passage de l’autarcie au libre-échange
Pour analyser les effets sur le bien-être d’une ouverture au commerce international, on examine les conséquences du passage d’une situation d’autarcie vers le libre-échange sur le marché d’un bien donné
Les effets de bien-être sont liés aux variations de rentes des producteurs et des consommateurs
Equilibre en autarcie
DD
OO
PP
EE
EX,IMEX,IM
PP
EDED
OOAA
Marché du bien XMarché du bien X
Pays « D »
BB
CC
A’A’ B’B’
C’C’
Effets sur le bien-être Consommateurs : + EFBC
Producteurs : - EFAC
Collectivité : + ACB
Gain net pour la collectivité. Ce résultat est basé sur l’idée que l’utilité marginale du revenu est identique pour tout le monde; cette hypothèse est discutable
Effets sur le bien-être La redistribution du revenu entre les
consommateurs et les producteurs sur le marché du bien examiné constitue une source potentielle de conflit
L’ouverture au commerce international suscite la disparition d’entreprises marginales et une diminution de l’emploi dans le secteur d’importation
Effets sur le bien-être L’analyse est statique et elle ne tient pas
compte des coûts d’ajustement
Elle ne permet pas non plus de prendre en considération le fait que la baisse de la production du secteur importateur peut provoquer une réduction de l’intensité d’innovation
Effets sur le bien-être Simultanément, sur d’autres marchés, le
pays examiné peut être en situation d’exportateur
Dans ce cas, le pays obtient un gain net de bien-être mais les consommateurs perdent au profit des producteurs qui exportent sur le marché mondial
Equilibre en autarcie
DD
OO
PP
EE
EX,IMEX,IM
PP
E0E0
DD
AA
Marché du bien YMarché du bien Y
Pays « D »
BBCC
A’A’
B’B’C’C’
Effets sur le bien-être Cette analyse permet de constater que les
conflits distributifs n’opposent pas seulement les consommateurs aux producteurs mais aussi les secteurs économiques exportateurs et importateurs
Cette analyse met également en évidence la restructuration économique suscitée par l’ouverture au commerce et les transferts d’emplois qui y sont liés
2.6. Les gains liés à la mobilité internationale du travail
Hypothèses de l’analyse
Les facteurs de production sont mobiles entre les secteurs mais pas entre les pays
Les deux pays considérés produisent chacun le même bien avec une technologie identique QX=f(K,L) et un
stock de capital donné qui peut différer d’un pays à l’autre
Hypothèses de l’analyse
La quantité disponible de travail dans les deux pays est fixe; cela signifie que l’offre de travail est totalement inélastique aux variations de taux de salaire
L’offre de travail est égale à la demande de travail et il n’y a donc pas de chômage
Hypothèses de l’analyse
Les différences de salaires observées en l’absence de mouvements migratoires traduisent notamment les disparités de dotations en travail
….mais elles reflètent également les différences de dotations en capital qui se répercutent sur la productivité marginale en valeur du travail
Modèle
00EE
WWDD
PmLen valeur
FF
00DD
WW**
PmLen valeur
LLDD
WWEE
W0E
W0D
GG
DD
CC
LL**
II
Equilibre sans migration
Au départ, l’offre de travail s’élève à ODLD
dans le pays « D » et à OELD dans le pays
« E » Compte tenu de cette dotation en travail, le
salaire des travailleurs dans le pays « domestique » est inférieur à celui observé dans le reste du monde E (WD
0<WE0)
Equilibre sans migration Dans le pays « D », le PIB s’élève au
départ à la surface ODLDCF qui se divise
entre la rémunération du capital (soit CWD
0F) et la rémunération du travail (soit
ODLDCWD0)
En « E », le PIB est égal à la surface OELDDG qui se subdivise aussi entre les
deux facteurs de production
Libre-circulation de la main-d’oeuvre
Etant donné le différentiel de salaire existant, un flux migratoire s’établit entre les deux pays qui va de D vers E
Ce mouvement entraîne une égalisation internationale du taux de salaire (W*)
Le PIB du pays « D » va diminuer car il perd une partie de ses forces de travail
La diminution s’élève à LDL*IC
Libre-circulation de la main-d’oeuvre
En revanche dans le pays « E », le PIB va s’accroître d’un montant équivalent à L*LDID grâce à l’immigration
Ce surplus de production dépasse la baisse enregistrée dans le pays « D » grâce à une allocation des ressources qui est plus efficace, la main-d’œuvre émigrant là où sa productivité marginale est la plus élevée
Modèle
00EE
WWDD
PmLen valeur
FF
00DD
WW**
PmLen valeur
LLDD
WWEE
W0E
W0D
GG
DD
CC
LL**
II
Gain net lié à Gain net lié à la migrationla migration
Modèle
00EE
WWDD
PmLen valeur
00DD
WW**
PmLen valeur
LLDD
WWEE
W0E
GG
LL**
II
Redistribution du capital Redistribution du capital vers le travailvers le travail
Remarques1) Ce modèle suppose qu’il n’y a pas de
coût lié à la mobilité du travail si bien que le moindre différentiel de salaires est suffisant à susciter un flux migratoire du pays « D » vers le pays « E »
2) Il est basé également sur l’hypothèse de plein-emploi si bien que les migrants établissent leur choix sur des différentiels de salaires qui sont certains
Remarques3) Les travailleurs qui restent dans le
pays « D » voient leur revenu salarial s’accroître au détriment des détenteurs de capitaux
4) L’inverse se produit dans le pays « E » ce qui suscite des conflits redistributifs entre capital et travail et entre migrants et travailleurs indigènes