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«Mes compagnons, c'estmoi... On fait parfoisdes songes fousquand on chemine.Je me surprendsmoi-même àpenser, devant cestyle à part et cettegrande mine, paroù pourrions-nousbien ne pas pouvoirpasser. J'étais si sûrde vous!» Ces vers ducapitaine Borelli, hérosde Tuyen Quan pendantla campagne du Tonkin,résument à eux seulsl'esprit des hommes dela Légion étrangère etplus particulièrement dugénie, parmi lesquelsceux du 2e REG, cligneshéritiers des sapeursd'Indochine.

Texte et photos :Olivier MERLIN

Le plus jeune régiment de combat de laLégion, créé le 1er juillet 1999, assure auprofit des unités de la 27e BIM (27e brigaded'infanterie de montagne) des missions demobilité, de contre-mobilité et d'appui aucombat. « Passer coûte que coûte », tel est leserment de ses légionnaires à la polyvalenceaccrue...

Régiment de génie d'assaut, le 2e REGest rattaché à la 27e BIM, spécialisée dans lecombat en zone urbaine et seule unité à êtrecapable de combattre en haute montagne enété comme en hiver.

Outre ses missions de renseignement,le 2e REG appuie les actions de la 27e BIM.L'appui direct aux unités de mêlée se traduitle plus souvent par une participation aux com-bats de contact, tout en facilitant leur mobilitéface aux obstacles adverses. Plus rares sontles actions de contre-mobilité concrétiséespar la réalisation d'obstacles destinés àdétruire, freiner l'ennemi, ou à l'amener dansune zone choisie. L'aide au déploiementd'urgence ou au stationnement permet à labrigade de se déployer sur les théâtres.

L'appartenance à la 27e BIM exige deremplir l'ensemble de ces missions en terrain

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montagneux et de faire des conditions clima-tiques particulièrement difficiles un allié.

Les compagnies de combat du 2e REGsont également capables, sur ordre du géné-ral commandant la 27e BIM, de participer aucontrôle de zone et de soulager l'infanterie.

Six compagniesau savoir-faire multiple

Les légionnaires du 2e REG, servant à titreétranger, sont directement issus du 4e REde Castelnaudary, pour les plus jeunes, ou

d'autres régiments de Légion, pour les plusanciens.

Depuis 2004, le régiment a atteint son pleineffectif, soit 940 hommes, répartis en sixcompagnies: trois compagnies de combat,une compagnie d'appui, une compagniede commandement et de logistique, et unecompagnie d'administration et de soutien.Une septième compagnie, composée deréservistes, devrait voir le jour bientôt, et ellerecrute actuellement1.

La compagnie de commandement et delogistique (CCL), forte de 230 cadres et

légionnaires, assure le soutien techniqueet logistique des unités combattantes. Deplus, sa section instruction forme les jeuneslégionnaires qui rejoignent le 2e REG, dansle domaine du combat du génie. La CCL estchargée de la mise en place des structuresde commandement opérationnel en armantle PC régimentaire et les détachements lé-gers de reconnaissance du génie (DLRG).Sa section maintenance, la plus importante,assure en tout temps les réparations de pre-mier échelon de tous les matériels et préparel'intervention du 2e échelon. Dès la créationdu 2e REG a été mis en place le groupeEOD (élément opérationnel de dépollutionet de déminage), composé de spécialistesdes mines, pièges et explosifs ayant suivila formation NEDEX (neutralisation, enlè-

1. Pour tout renseignement, tél. : 04 90 74 83 96 ou 0680465387.

En haut, gauche.Deux hommes de la 2e compagnie de combat sesont positionnés à l'abri d'un mur lors de leurprogression dans la zone urbaine du village deBeauséjourau CENZUB.

Ci-dessus.Comme toutes les brigades interarmes de

l'armée de terre, la 27e BIM entraîne seshommes au CENZUB de Sissonne. Ainsi, la

première rotation du 2? REG y a eu lieu ennovembre 2007, sur quinze jours.

Ci-contre.Stage d'une semaine pour les futurs moniteursISTC du régiment qui auront ensuite la chargedes séances de formation des compagnies. Lelégionnaire du génie est aujourd'hui polyvalent,s'adaptant au milieu.

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JEm

vement et destruction des explosifs). Seséquipes effectuent régulièrement des séjoursopérationnels (Bosnie, Kosovo, Afghanistan,Côte d'Ivoire).

La section de renseignement et d'inter-vention offensive (SRIO) constitue l'une desunités les plus spécifiques du 2e REG. Elleest constituée du groupe de plongeurs decombat du génie (PCG), spécialisé en mon-tagne, et du GCM2 (ex-GRH2), rattaché auGCM (groupement commando montagne:ex-URH 27) de la 27e BIM. Créés à la nais-sance du régiment, ces deux groupes agis-saient séparément. Dès 2000, le 2e REG et la27e BIM réfléchissent à leur rapprochement.Spécialisés dans le renseignement, les deuxgroupes voient progressivement leurs mis-sions s'étendre à l'action commando.

«En fait, au cours de l'exercice Etoile vertede novembre 2005, un groupe de nos plon-geurs a effectué une infiltration aquatiquequi a permis de mettre fin aux actions d'ungroupe de terroristes... Les URH se sontalors aperçues de l'utilité de la dimensionaquatique en termes d'infiltration, et de leurmanque à ce niveau», explique le capitaineVillanova, chef de la SRIO. Outils polyva-lents et précieux pour le commandement,le GCM2 et les PCG allient la maîtrise de lahaute montagne et des milieux aquatiquesgrâce à une sélection précise, une forma-tion et un entraînement poussés. «Ainsi,la plongée est un vecteur de pénétration etd'exfiltration précédant ou succédant l'actionprécise et brutale», souligne le capitaine.

Les infiltrations et exfiltrations se fontpar toutes les voies possibles: terre, air eteau. Les moyens sont variés: hélicoptère,

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parapente, parachutage, plongée à l'air ou àl'oxygène en mer ou sous glace, canyoning,alpinisme...

Le défi à venir est la concrétisation de cetteintégration des plongeurs au sein des GCM,notamment par le biais des opérations exté-rieures (OPEX) : en 2008, un groupe devraitêtre projeté au Tchad ou en Afghanistan, pourassurer la formation des soldats afghansdans le cadre des Operationnal Mentoring

and Liaison Teams (OMIT). «Les Afghansont une lourde expérience du combat enmontagne, ce qui est très intéressant pourles hommes de la 72e BIM qui y effectuentcouramment des missions entre 2300 et2700 mètres d'altitude. Actuellement, nousavons dix hommes projetés en Afghanistansur les 22 de la section, lesquels se fontaccrocher toutes les semaines par les tali-bans», rappelle le capitaine Villanova. Entre

Ci-dessus.Légionnaires de la Ve compagnie de combat

à l'assaut du fort du Télégraphe, en pleinetempête de neige. Les MLF (moyens

légers de franchissement) sont dela partie, notamment des échelles

pliables permettant de pénétrerpar les fenêtres de la place.

Page de droite, en haut.Elèves caporaux souhaitant

devenir chefs d'équipe(trois hommes) en

combat d'infanterie, enstage CME durant unmois à Saint-Christol

d'Albion. Au programme:marches, orientation, tir,

bivouacs...

Ci-contre.Un légionnaire dugroupe EOD (élémentopérationnel dedépollution et de

déminage), composé despécialistes des mines,

pièges et explosifs ayantsuivi la formation NEDEX,

neutralise une caissepiégée».

2003 et 2005, les hommes de la SRIO onteffectué plusieurs missions de renseigne-ment en Afghanistan, permettant notammentl'arrestation du numéro un de la nébuleuseterroriste sur Kaboul...

Plus mobileset plus puissantes

Les trois compagnies de combat du régi-ment comptent un effectif de 126 cadres etlégionnaires, articulé en cinq sections : troissections de combat de trois groupes chacuneau lieu de deux (depuis 2004), une sectiond'appui et une section de commandement.Les sections de combat sont toutes com-posées de 28 légionnaires répartis en troisgroupes, qui à pied, en VAB, en hélicoptèresous le format de détachement héliporté dugénie (DHIG), ou à skis, participent àtous lesengagements du régiment. La mise en placed'un groupe supplémentaire étend la capacitétactique des compagnies : à la fois plus mobi-les et plus puissantes, elles évoluent sur uneplus grande profondeur et peuvent multiplierles obstacles sur neuf axes. Dans le cadrede l'aide au déploiement, les compagniesde combat augmentent leurs actions, parti-culièrement adaptées aux missions confiéesau génie en OPEX. Le concept PROTERREimplique que les compagnies participent aucontrôle de zone en réalisant des missionsproches de celles de l'infanterie.

La compagnie d'appui a pour missiond'appuyer au plus près l'action des unités decombat, grâce notamment aux moyens po-lyvalents du génie (MPG). Ponctuellement,ses missions peuvent aussi s'inscrire dans le

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Un régiment jeune, digne héritier des sapeurslégionnaires d'Indochine

« Place aux bâtisseurs ! » Telle fut la consigne donnée à l'ensem-ble du corps expéditionnaire d'Indochine par le général d'armée deLattre de Tassigny.

C'est sur cette terre française d'Asie qu'une pléiade de petitesunités légionnaires a constitué la base solide du bon fonctionne-ment des grandes et prestigieuses unités de la Légion, assurantleur succès contre le Viêt-minh. Disséminées sur l'ensemble duterritoire Indochinois, ces compagnies de transport, de réparationet de génie de la Légion étrangère assuraient, 24 heures sur 24,l'entretien du matériel, la réfection des voies de communication,l'implantation de terrains d'aviation essentiels sur le plan tactique,la neutralisation de pièges, ainsi que la logistique avec l'achemi-nement du ravitaillement vers les postes les plus isolés. Au plus

Des légionnaires du génie déminentet dépolluent les zones détruitespar les Viêtcongs en Indochine.(Photos 2e REG)

fort du conflit, dix-huit unités de génie Légion se sont distinguées,participant dès 1946 à toutes les opérations majeures du conflit...Créé le 1erjuillet 1999, le 2e régiment étranger de génie (REG) estune unité jeune, basée en Provence, sur la base aérienne de Saint-Christol d'Albion. Il a reçu en héritage le patrimoine historique fortde ces dix-huit unités du génie de la Légion étrangère auxquellesson chant rend aujourd'hui hommage: «de la boue des rizièresaux plateaux du Tonkin, honneur, fidélité pour unique refrain...Aujourd'hui la mémoire sonne le rappel. Nous, légionnaires du 2,répondons à l'appel... «Pour le génie, l'objectif est de permettre auxforces de passer coûte que coûte, en tout lieu et en tout temps...D'où la devise du 2e REG, dont les hommes ont à cœur de releverles défis et de ne jamais faire défaut: «Rien n'empêche!»

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Ci-contre, de haut en bas.Insigne de la compagnie d'appui, créé en 2001 par le commandant

Prenveille, actuel OSA du régiment.Insigne de la compagnie d'administration et de soutien, créé en

Juin 2007 et portant sa devise :« D'un bloc! »Insigne de la 3e compagnie de combat, au passant jaune, créé en

2000 par le capitaine Pujo.Insigne de la compagnie de commandement et de logistique, créé

en novembre 2000 par le capitaine Barris.Insigne de la 2" compagnie de combat, au passant rouge, créé en

2000 par le capitaine Gac.Insigne de la 1" compagnie de combat, au passant bleu, créé en

1998 à Castelnaudary par le capitaine Sarzaud.

...

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Ci-dessus, page de gauche et ci-dessous.Alliant plongées en mérou en rivière, àl'air ou à l'oxygène, et spécialité montagne,les plongeurs de la SRIO du 2? REG sontcapables d'évoluer dans des milieux trèshostiles et de progresser là où on les attendle moins: falaises, chutes d'eau, torrents...Rien ne les arrête! L'armement individuel estconstitué d'un PA Glock 17 et d'un HK MP 5avec visée laser.Le groupe des plongeurs de l'armée deterre, intégré au sein de la section de liaisonet de reconnaissance offensive est entraînéà évoluer dans tous les milieux hostiles,particulièrement aquatiques. La spécialitémontagne des plongeurs du 2* REG fait dela SRIO l'une des unités les plus spécifiquesde ce régiment.

cadre d'actions civilo-militaires (ACM). Cettecompagnie est organisée en six sections auxmissions et engins spécifiques. Sa sectionorganisation du terrain et franchissement,dotée d'engins de travaux lourds, réalisedes chantiers d'infrastructure: ouvrages deprotection (embossements, merlons, tran-chées, emplacements d'armes lourdes...),routes, aires de déploiement... Ses moyensde franchissement légers (MLF) assurentaux unités de la 27e BIM le franchissement detous types de cours d'eau. Sa section d'aideau déploiement est articulée en quatre grou-pes : reconnaissance d'aide au déploiement(étude des ressources locales), productiond'eau potable, évaluation des besoins et pro-duction en énergie, puis un groupe chargédes infrastructures opérationnelles. Avec sesdisperseurs de mines « Minotaur», capablesde barrer rapidement les axes de progressionde l'ennemi, et ses moyens de forage rapideet de destruction (M FRD) de routes, de pontsou de pistes d'atterrissage avec des chargesexplosives, la section obstacles est spéciali-sée dans les missions de contre-mobilité.

La section équipement montagne (SEM),à l'instar du GCM2, est unique dans l'ar-mée de terre. Une trentaine de cadres etde légionnaires la composent, équipés devéhicules articulés chenilles (VAC), d'en-gins de déneigement, de motoneiges et dequads. Leur mission est de s'engager dansles zones les plus difficiles d'accès et dansles conditions climatiques les plus sévères.Ses légionnaires sont capables d'équiperdes itinéraires en été comme en hiver et demener des missions de contre-mobilité pardes actions de destruction et de déclen-

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, Un groupe de légionnaires de la1" compagnie, en entraînement à Djibouti,se prépare à embarquer dans un Pumapour un DHIG (détachement héliporté . .„ *

? d'intervention génie). L'opération consisteà poser rapidement des mines, grâce àl'hélicoptère, afin de freiner la progression

- d'un ennemi (contre-mobilité).•:'" 'Ci-dessous.Le 31 mai 2002, en Afghanistan, ce

>légionnaire participe à un exercice UXO(unexploded object) et s'apprête à faireexploser plusieurs obus de mortier avec unecharge de plastic. La dépollution est l'unedes activités les plus courantes effectuées ••par les hommes du génie en Afghanistan.

.. (Photos2>REG)

chement d'avalanches, comme toutes lessections de combat.

Des théâtreset des missions variés

Le 2e REG est présent depuis sa créationsur tous les théâtres d'opérations, projetantchaque année un fort contingent de légion-naires: à Djibouti, au sein de la 13e DBLE,en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Guyaneau sein du 3e REI, dans les Balkans, enMartinique, puis en métropole lors d'opéra-tions intérieures (Vigipirate). Pour le colonelBenoît Chavanat, chef de corps du 2e REG,«il n'y a pas matière aujourd'hui à engagerun bataillon complet du génie en appui mo-bilité et contre-mobilité... Néanmoins, ce quimarque l'année 2007 du 2e REG, c'est unepériode de projection sur des théâtres et desmissions variés, de janvier à mai, pour un fortcontingent de ses hommes ».

Ainsi, depuis la fin du mois d'octobre2007,70 légionnaires de la 3e compagnie du2e REG sont projetés sur le théâtre afghan,pour des missions variées, sous l'égide del'OTAN. Projeté en septembre, un détache-ment de 47 légionnaires du régiment estactuellement intégré au bataillon français deKaboul (BATFRA Pamir), fort de 540 militai-res. Armé principalement par des unités dela27e BIM, il prend laforme d'un groupementtactique interarmes (GTIA). La mission dubataillon français est axée sur le contrôlede zone. Elle comporte plusieurs volets:sécurisation des implantations de la force etde la partie nord de la zone de responsabilitéde la Force internationale d'assistance à lasécurité (FIAS), notamment autour de l'axestratégique Kaboul-Bagram; aide apportéeaux forces de sécurité afghanes pour lasécurisation au nord-ouest de la ville. Leslégionnaires participent tout particulièrementà la dépollution des abords de Kaboul, par

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le ramassage et la destruction de munitionsnon explosées2, obus ou mines, qui consti-tuent un réel danger pour la population.Ils accompagnent aussi chasseurs alpinset cavaliers dans leurs missions pour leurouvrir la route. Par ailleurs, dans le cadre del'effort signif icatif de la France pour la montéeen puissance de l'armée nationale afghane(ANA), une vingtaine de légionnaires du ré-giment sont intégrés pour six mois dans desunités afghanes du 201e corps. Cette actions'inscrit dans le programme OMIT labellisépar l'OTAN. Le régiment participe ainsi àl'encadrement de deux bataillons d'infanterieafghans: un depuis septembre 2007, et unautre depuis octobre 2007. Pas une semainene passe sans accrochage: embuscades,mines, tirs de roquettes nocturnes...

Fin février 2007, c'est en Côte d'Ivoire quela 3e compagnie de combat a été déployée,pour une mission de quatre mois, chaquesection appuyant un GTIA différent. La1re section a pris immédiatement position àla frontière du Libéria pour rétablir cinq pontstrès endommagés ou disparus, sur une pistede 40 kilomètres, à 130 kilomètres du premierposte français. Cet itinéraire permet à la forcede contourner l'axe qui relie Danana à ZouanZouinen. En outre, pour de nombreux villa-ges, c'est le retour des camions et donc deséchanges commerciaux. Les légionnaires dela 2e section ont assuré la réfection du sys-tème d'écoulement des eaux, puis ont alternéponts de brousse et entraînement avec leshommes du 27e bataillon de chasseurs alpinsdans la perspective d'un déclenchement duplan Mousquetaire... Leur mission consistaità consolider les positions de la force Licorneet à rétablir pour elle les itinéraires difficiles.Les pistes de latérite vont être, jusqu'enjuin, le terrain de prédilection des sapeurs

légionnaires de la «3». La 3e section a prisses quartiers dans l'enceinte du 43e BIMa.Objectif: maîtriser le système Zébulon, quiconsiste à déployer des obstacles mobilespermettant d'interdire un pont ou une routeen quelques minutes.

L'année 2006 a aussi été marquée parde nombreuses projections: Nouvelle-Calédonie, Kosovo, Martinique, Djibouti etLiban. Autant de théâtres qui ont permisaux légionnaires d'exercer la plénitude detous leurs savoir-faire de sapeurs d'assautmontagnards.

Une mission a pour le moins été mar-quante. En juin 2006, les Israéliens bom-bardent tous les ponts stratégiques du Libanafin d'éviter que le Hezbollah en tire profit...Le président Chirac réaffirme alors l'amitiéfranco-libanaise, et la 1re compagnie de

Ci-dessus.En avril 2006, ces légionnaires de la compagnied'appui du 2e REG participent à la réhabilitation

d'une zone urbaine au Kosovo en détruisantdes bâtiments en ruines au moyen de charges

explosives.

Ci-dessus, au centre.L'une des activités majeures pour leslégionnaires du 2* REG en Côte d'Ivoire est lareconstruction de ponts afin de rouvrir les voiesde communication endommagées.

Ci-dessous.En décembre 2005 à Djibouti, ces légionnairesde la Ve compagnie de combat s'entraînentà dégager un axe bloqué par des barbelés,en plaçant une charge.(Photos 2e REG)

2. UXOs : unexploded objects.

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Il s'agit de la continuité de l'action de « brèchage » décrite en bas de lapage 37: les charges allongées explosent et dégagent l'axe. Dans la régiondésertique de Djibouti, l'effet du souffle est spectaculaire, qui provoque un

véritable nuage de poussière.(Photo 2e REG)

Ci-contre.La mission de la section franchissement de la compagnie d'appui estd'appuyer au plus près l'action des unités de combat, grâce notammentà l'aide des moyens polyvalents du génie (MPC). Ici, entraînement dedégagement d'un axe au moyen d'une pelleteuse, technique lancée par lesIsraéliens.(Photo? REG)

En bas, à gauche.Parmi les engins en dotation au 2> REG, les VAC (véhicules articulés chenilles)de la section équipement montagne (SEM), de fabrication norvégienne,passent véritablement partout.

Mo matérielsLe 2e REG dispose de 210 véhicules à roues, de tous

types (P4, GBC180, etc.). Accueilli fin mai 2007, à Valloire,pour des essais de freinage en zone montagneuse, le PVP(petit véhicule protégé) a donné entière satisfaction etdevrait voir ses premiers exemplaires livrés au régimenttrès prochainement (la livraison de 930 unités a été arrêtéepour l'armée de terre).

Il compte 55 VAB, dont 44 VAB «génie», huit VAB PC ettrois VAB SAN, auxquels il faut ajouter 124engins du géniede tous types, dont 27 MPG, une niveleuse, quatre WIFRD,quatre MATS, quatre EMAD, quatre disperseurs de mines« Minotaur » pour la réalisation de champs de mines anti-chars à durée contrôlée, une grue Liebherr, six motoneigeset deux VAC (véhicule articulé chenille).

PA Glock 17 9 mm, PM HK MP5 SD3 9 mm, FAMAS F15,56mm, Browning M212,7mm,BenelIiM4calibre12,PMG12,7 mm Hécate (TE) et AT4 CS calibre 84 mm, constituentl'armement individuel et collectif des légionnaires du2e REG.

Notons aussi des lots de franchissement: perches etéchellestélescopiques, échelles spéléo,échelles pliables,cordes... Une échellefîxe classique pouvant servira la foisà effectuer un franchissement vertical et horizontal.

Comme moyens d'effraction, le 2e REG utilise soit desbéliers ou des pieds-de-biche (effraction en souplesse),soit des explosifs (en force).

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combat du 2e REG, d'alerte Guépard, forte de141 légionnaires, quinze VAS, huit GBC 180,sept P4 et deux grues Liebherr, se rend sur:place appuyée par une unité du train et desferries civils affrétés pour l'occasion. Mission :construire une dizaine de ponts provisoiresBailey, permettant de rétablir les axes lesplus importants sur la côte, du 27 août au,9 octobre 2006, dans le cadre de l'opérationBatiste.

«Après une période de mise en condition $opérationnelle, nous sommes arrivés ensimultané, avec les ponts, pour nous ras-sembler au sud de Beyrouth, entre le 27 et le30 août. Sous les ordres de l'amiral Magne,hors FINUL, nous étions directement en lienavec l'ambassade de France et les autori-tés libanaises. Aucun d'entre nous n'avaitconstruit de ponts Bailey auparavant, maisen quelques mois le travail était accomplitII paraissait tellement évident aux Libanaisque seule la France pouvait venir les aider,que l'accueil fut excellent, et la missionmotivante pour tout le monde», raconte lecapitaine Antoine de La Bardonnie, de la1re compagnie de combat. «C'était la pre-mière fois que de tels ponts étaient montésen mission extérieure depuis la guerre d'In-dochine, et l'excellence du système s'estencore révélée. »

Le pont de Damour, baptisé pontSergent-Bourgignon, a été le premierconstruit, du 31 août au 6 septembre, du faitde la proximité de la zone logistique et desfacilités d'implantation offertes par le milieu.Le pont d'Aarqua a été le deuxième, du 9 au15 septembre. Quant au pont de Naamé,construit durant la même période, il serale premier pont à structure renforcée. Leslégionnaires travailleront ensuite à Saoufaret Ouadi Ez Zeni, entre le 19 et le 27 septem-bre. Enfin, le pont de Ghobeiry, construit du26 septembre au 1er octobre 2006, sera unchantier difficile de par sa situation, au cœurde la banlieue sud de Beyrouth à forte ma-jorité chiite: extrême densité de population,circulation difficile et forte pollution... DépartGuépard, quasi ouverture de théâtre, missioninédite en compagnie constituée avec l'en-semble de ses matériels majeurs : pour le ca-pitaine de La Bardonnie, «cette expérienceunique et profitable à de nombreux titres apermis au 2e REG d'apporter sa contributionà la reconstruction du pays; l'expérienceacquise mérite d'être maintenue».

Au niveau de la zone logistique et surchacun des chantiers, rythmés par l'alter-nance et les déménagements successifs,la compagnie a assuré sa propre garde parrotation des sections. «La polyvalence deslégionnaires du génie a été parfaitement illus-

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BBk

trée lors de cette mission, explique le colonelBenoît Chavanat, chef de corps du 2e REG,on s'aperçoit, en effet, que le savoir-faire deconstruction de ponts, qui n'est pas notredomaine permanent, peut s'appliquer souscontraintes de temps, de climat, de popula-tion et en armes. »

Les défis de l'avenir...« Le 2e REG doit rester dans son domaine

de l'appui au combat et être capable de ré-pondre à toutes les éventualités en partant

d'un environnement et de conditions d'enga-gement rudes, avec difficulté d'identificationde l'ennemi et hostilité du milieu, urbain ouautre. Le régiment continue d'être un appuide l'engagement de la mêlée, tout en étantcapable d'accomplir des missions légèrestoutes armes, comme du contrôle de zone oude la sécurisation de sites», résume le colo-nel Benoît Chavanat. Fournir un appui génieau combat d'une brigade d'infanterie légèredans tous les milieux demeure le défi perma-nent du régiment. Il doit pour cela préserverses fondamentaux, savoir-faire technique et

rusticité, obtenus par l'aguerrissement, touten avançant vers plus de polyvalence.

Dans le passé, comme tout régiment dugénie, le 2e REG se concentrait sur sesmissions classiques, toujours majoritairesaujourd'hui, en mobilité (ouverture d'itinérai-res minés...) et en contre-mobilité, puis enaide au déploiement. «L'esprit est le suivant:c'est l'environnement, auquel nous devonsnous adapter qui caractérise notre mission,qui nous distingue, avec ses hostilités diver-ses. Le légionnaire du génie est aujourd'huiréellement polyvalent, capable de lancer

Jan.-juin 08

Juin-sept. 08

Juin-sept. 08

Juin-sept. 08

Juin-sept. 08

Oct.-jan. 09

Détachement OMLT

Prévisions OPEX 2OOSAFGHANISTAN Conseil et aide au commandement et au

combat de l'armée afghane

Compagnie de combatet une équipe NEDEX

Compagnie de combatet un module de soutien

Section travaux

KOSOVO

DJIBOUTI

POLYNESIE

Section d'aide au déploiement TCHAD

LIBANEquipe NEDEX

Nov.-fév. 09 Groupe équipement montagne KOSOVO

Appui au combat, chantiers et neutralisationd'engins explosifs

Appui au combat et chantiers au profit de lapopulation

Démontage d'installations militaires

Aide au déploiement de la force

Appui à la mobilité et neutralisation d'enginsexplosifs improvisés

Ouverture d'itinéraires enneigés

Les véhicules sont sur le territoire

11 VAB, 6 VAC, 37 VHL

Les véhicules sont sur le territoire

Les véhicules sont sur le territoire

2MPG, 12VHL

Les véhicules sont sur le territoire

1 VAB, 2 VAC,4 motoneiges

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un chantier sous contraintes, comme laconstruction d'un grand mécano, tels lesponts Bailey au Liban, tout en assurant saprotection par la mise en place d'une sectionde combat», poursuit le colonel.

Si l'année 2008 devrait aussi être carac-térisée par de nombreuses projections tousazimuts, nul ne sait aujourd'hui avec certitudedansquel contexte d'engagement se présen-teront les prochaines missions... Le 2e REG

se tient donc prêt pour les engagementsles plus probables, en recherchant à la foisl'endurcissement, grâce à un entraînementexigeant dans les conditions d'hostilité et derusticité qu'offre le combat en montagne, etle réalisme des configurations d'engage-ment, auquel prédisposent l'entraînement aucombat en zone urbaine et l'intégration inter-armes jusqu'aux plus petits échelons. Ainsi,la première rotation du régiment au CENZUB

a eu lieu en novembre 2007 sur quinze jours.Une section de la 2e compagnie de combatappuyait une compagnie du 27e BCA, auxcôtés d'un peloton de Sagaie du «4e chas-seurs » et d'un EO du 93e régiment d'artilleriede montagne (93e RAM).

Continuer à s'entraîner et à être projeté afinde rester opérationnel en adéquation avecles théâtres d'aujourd'hui et de demain, pourque « rien n'empêche »... O

En haut, à gauche.Légionnaire du 2" REG à l'entraînement pourdu déminage à Barcelonnette, en septembre2005, avant la projection de la 1re compagnieà Djibouti. Il porte un bouclier pare-éclatset utilise une sonde afin de sentir les minessignalées par la «poêle à frire » sur l'axedélimité par les bandes jaunes.(Photo 2e REG)

Ci-dessus.Avril 2002, en Norvège. Libération d'un axe pourfaciliter la progression, au moyen de chargesexplosives placées sur les troncs des arbresgênants. Les compagnies de combat effectuentrégulièrement des entraînements en Norvège,afin de s'acclimater aux conditions de grand froid.(Photo 2e REG)

Ci-contre.A l'instar du GRH2, la SEM du 2e REG est une

unité unique dans l'armée de terre. Equipée devéhicules articulés chenilles (VAC), d'engins de

déneigement, de motoneiges et de quads, ellea pour mission de s'engager dans les zones les

plus difficiles d'accès et dans les conditionsclimatiques les plus sévères.