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Œuvre à rapprocher de Dix-neuvième siècle, Impressionnisme, japonisme et post-impressionnisme Mots clefs, points d’ancrage pour l’étude de l’oeuvre Portrait et citations picturales La couleur Frontalité et décor La touche picturale (empâtements et aplats, trait et point) Les sujets du tableau : le père Tanguy et les estampes japonaises «…/... Si maintenant nous considérons, dans une sorte de résumé, l’œuvre de Vincent Van Gogh, nous sommes bien contraints d’avouer que jamais un apport à la peinture universelle ne fut plus surprenant. Si le mot ne dépassait pas notre pensée, nous dirions même que la peinture n’a jamais enfanté un pareil « phénomène ». Voici, au contraire, un peintre, Vincent Van Gogh, qui ne va jamais assez au devant du soleil, qui voudrait le « fixer » sur ses toiles en torches incendiaires. Et sa réussite se vérifie si pleinement que, confrontées à ses toiles, beaucoup d’œuvres des Impressionnistes sont grises et poussiéreuses. M. Vollard prête à Renoir ces paroles : « C’est qu’il ne suffit pas à un peintre d’être un habile ouvrier ; il faut qu’on voie qu’il aime « peloter » sa toile. Cela a manqué à Van Gogh. Quel peintre ! J’entends dire. Mais sa toile n’est pas caressée, amoureusement, du pinceau… Et puis il y a ce côté un peu exotique… » Eh bien ! Si ces propos ont été réelle- ment tenus par Renoir, quoi de plus naturel. Voila un magnifique peintre, Renoir, qui, durant toute sa longue vie, a peint sans imagination. Je crois bien que, lui a « peloté » sa toile. Avec un indéniable et puissant charme, il a peint presque tou- jours la même. Que Renoir --- ce dont il se glorifiait vers la fin de sa vie --- ait été vite accepté par tous les amateurs, la chose est entendue ; car, tous, ils purent, avec des mines d’extase, répéter langoureusement : « Renoir, cette grâce ! Il vient de Watteau et de Fragonard ; il continue, lui, la saine tradition française ! » Soit ! Mais Vincent fut, durant sa courte vie, en dehors des traditionnels peintres hollandais, une sorte de Hollandais sauvage, qui rechercha le grain de la toile rude, qui détesta l’huile, la matière lisse, --- toutes choses, au contraire, que, après tant d’autres peintres, Renoir adora. Or, ne peut-on « peloter » son motif, ne le caresser que du pinceau ? Vincent le « pelotait », lui, mentalement, lui qui le raison- nait d’avance dans toute sa variété, ne comptant que sur ce qu’il appelait l’intensité de la pensée plutôt que sur le calme de la touche ; et n’est-il en cela qu’un « habile ouvrier ? » Par contre, nous tenons pour fondé le reproche d’exotisme, puis- que Vincent orienta nettement son œuvre vers les Japonais. En quoi cela diminue-t-il ? Renoir, qui subit d’autres influences, défendait son œuvre ; mais l’œuvre de Vincent comporte une autre grandeur, tout aussi défendable. Renoir, pour re- prendre son mot vulgaire, fut assurément un merveilleux « peloteur » de seins, des ventres et de fesses ; mais Vincent fut avant tout --- devant Renoir qui ne l’était pas --- un cérébral ; et, ayant bien tout pensé, tout calculé, à chaque motif nou- veau, il se ruait sur sa toile, lui qui avait écrit : « N’est-ce pas plutôt l’intensité de la pensée que le calme de la touche que nous recherchons ; et dans la circonstance donnée du travail primesautier, sur place et sur nature, la touche calme et bien réglée est-elle toujours possible ? Ma foi, il me semble pas plus que l’escrime à l’assaut. » Cézanne, plus injuste que Renoir, avait dit à Van Gogh, raconte-t-on : « Sincèrement, vous faites de la peinture de fou. » Lui, aussi, il « pelotait » ses toiles, d’une troisième manière encore ; et il croyait bien qu’il détenait, de son côté, la bonne manière… Sans doute, aujourd’hui, les œuvres de Vincent Van Gogh ont baissé elles-mêmes en éclat et en fraîcheur. Mais celles de Delacroix également, et celles encore de tous les Impressionnistes. Seul, sur le haut sommet où notre fervente admiration l’a placé, Cézanne reste inattaquable. Mais il peignait, lui, en se cachant du soleil. Elles perdent, à la longue, de la vie, les prouesses ensoleillées de la peinture. Il restera toujours à Vincent, redisons-le, l’extraordinaire dessin de ses peintures. Ce Hollandais qui répétait : « Mais elle m’est si chère, la vérité, le chercher à faire vrai aussi », a peint Arles et ses habitants --- et toute la vie --- d’une manière péné- trante, puissamment caractéristique…/... » Extrait de: Vincent Van Gogh par Gustave Coquiot (Librairie Ollendorff) Préhistoire et Antiquité Moyen Âge Temps Modernes XIX ème siècle XX ème siècle et notre époque arts visuels // la peinture > fiche n°35.1 3 F.Jouin /H.Hemme/D.Pelletier— apm1— inspection académique de l’oise-2010 Vincent Van Gogh (1853-1890) Le père Tanguy 1887 Huile sur toile H: 92 cm ; L : 73 cm Paris, musée Rodin L’arrivée à Paris de Van Gogh en 1887 va bouleverser sa palette. La boutique de couleurs du père Tanguy va lui permettre de dé- couvrir un monde pictural jusque-là insoupçonné. Le père Tanguy alimente en matériel les peintres les plus audacieux de Paris et des environs. Souvent, il échange des fournitures contre une toile qu’il expose dans son magasin. Monet, Pissarro, Renoir et Cézanne sont ainsi accessibles aux curieux. C’est une révélation pour Van Gogh qui à trois reprises, rendra hommage au père Tanguy en réalisant son portrait. Deux des tableaux du père Tanguy sont peints sur un fond de gravures japonaises. Ils marquent la recherche d’une sim- plification de l’espace. Le relief est minimisé à l’extrême, donnant à la figure du père Tanguy l’allure d’un motif supplémentaire au mi- lieu de l’ensemble japonisant qui orne le mur à l’arrière-plan. La richesse de sa couleur, Van Gogh la trouve dans l’emploi de tons purs qu’il applique par touches serrées et nerveuses. « Quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude » Paul Cézanne

3 arts visuels // la peinture > fiche n°35. 1preac.ia60.ac-amiens.fr/.../hida/arts_visuels/peinture/van_gogh.pdf · En 1886, Vincent Van Gogh écrit à son frère Théo : "J'ai construit

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Œuvre à rapprocher de

Dix-neuvième siècle, Impressionnisme, japonisme et post-impressionnisme

Mots clefs, points d’ancrage pour l’étude de l’oeuvre

Portrait et citations picturales La couleur Frontalité et décor La touche picturale (empâtements et aplats, trait et point) Les sujets du tableau : le père Tanguy et les estampes japonaises

«…/... Si maintenant nous considérons, dans une sorte de résumé, l’œuvre de Vincent Van Gogh, nous sommes bien contraints d’avouer que jamais un apport à la peinture universelle ne fut plus surprenant. Si le mot ne dépassait pas notre pensée, nous dirions même que la peinture n’a jamais enfanté un pareil « phénomène ». Voici, au contraire, un peintre, Vincent Van Gogh, qui ne va jamais assez au devant du soleil, qui voudrait le « fixer » sur ses toiles en torches incendiaires. Et sa réussite se vérifie si pleinement que, confrontées à ses toiles, beaucoup d’œuvres des Impressionnistes sont grises et poussiéreuses. M. Vollard prête à Renoir ces paroles : « C’est qu’il ne suffit pas à un peintre d’être un habile ouvrier ; il faut qu’on voie qu’il aime « peloter » sa toile. Cela a manqué à Van Gogh. Quel peintre ! J’entends dire. Mais sa toile n’est pas caressée, amoureusement, du pinceau… Et puis il y a ce côté un peu exotique… » Eh bien ! Si ces propos ont été réelle-ment tenus par Renoir, quoi de plus naturel. Voila un magnifique peintre, Renoir, qui, durant toute sa longue vie, a peint sans imagination. Je crois bien que, lui a « peloté » sa toile. Avec un indéniable et puissant charme, il a peint presque tou-jours la même. Que Renoir --- ce dont il se glorifiait vers la fin de sa vie --- ait été vite accepté par tous les amateurs, la chose est entendue ; car, tous, ils purent, avec des mines d’extase, répéter langoureusement : « Renoir, cette grâce ! Il vient de Watteau et de Fragonard ; il continue, lui, la saine tradition française ! » Soit ! Mais Vincent fut, durant sa courte vie, en dehors des traditionnels peintres hollandais, une sorte de Hollandais sauvage, qui rechercha le grain de la toile rude, qui détesta l’huile, la matière lisse, --- toutes choses, au contraire, que, après tant d’autres peintres, Renoir adora. Or, ne peut-on « peloter » son motif, ne le caresser que du pinceau ? Vincent le « pelotait », lui, mentalement, lui qui le raison-nait d’avance dans toute sa variété, ne comptant que sur ce qu’il appelait l’intensité de la pensée plutôt que sur le calme de la touche ; et n’est-il en cela qu’un « habile ouvrier ? » Par contre, nous tenons pour fondé le reproche d’exotisme, puis-que Vincent orienta nettement son œuvre vers les Japonais. En quoi cela diminue-t-il ? Renoir, qui subit d’autres influences, défendait son œuvre ; mais l’œuvre de Vincent comporte une autre grandeur, tout aussi défendable. Renoir, pour re-prendre son mot vulgaire, fut assurément un merveilleux « peloteur » de seins, des ventres et de fesses ; mais Vincent fut avant tout --- devant Renoir qui ne l’était pas --- un cérébral ; et, ayant bien tout pensé, tout calculé, à chaque motif nou-veau, il se ruait sur sa toile, lui qui avait écrit : « N’est-ce pas plutôt l’intensité de la pensée que le calme de la touche que nous recherchons ; et dans la circonstance donnée du travail primesautier, sur place et sur nature, la touche calme et bien réglée est-elle toujours possible ? Ma foi, il me semble pas plus que l’escrime à l’assaut. » Cézanne, plus injuste que Renoir, avait dit à Van Gogh, raconte-t-on : « Sincèrement, vous faites de la peinture de fou. » Lui, aussi, il « pelotait » ses toiles, d’une troisième manière encore ; et il croyait bien qu’il détenait, de son côté, la bonne manière… Sans doute, aujourd’hui, les œuvres de Vincent Van Gogh ont baissé elles-mêmes en éclat et en fraîcheur. Mais celles de Delacroix également, et celles encore de tous les Impressionnistes. Seul, sur le haut sommet où notre fervente admiration l’a placé, Cézanne reste inattaquable. Mais il peignait, lui, en se cachant du soleil. Elles perdent, à la longue, de la vie, les prouesses ensoleillées de la peinture. Il restera toujours à Vincent, redisons-le, l’extraordinaire dessin de ses peintures. Ce Hollandais qui répétait : « Mais elle m’est si chère, la vérité, le chercher à faire vrai aussi », a peint Arles et ses habitants --- et toute la vie --- d’une manière péné-

trante, puissamment caractéristique…/... » Extrait de: Vincent Van Gogh par Gustave Coquiot (Librairie Ollendorff)

Préhistoire et Antiquité Moyen Âge Temps Modernes XIXème siècle XXème siècle et notre époque

arts visuels // la peinture > fiche n°35.1 3

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Vincent Van Gogh (1853-1890) Le père Tanguy 1887 Huile sur toile H: 92 cm ; L : 73 cm Paris, musée Rodin

L’arrivée à Paris de Van Gogh en 1887 va bouleverser sa palette. La boutique de couleurs du père Tanguy va lui permettre de dé-couvrir un monde pictural jusque-là insoupçonné. Le père Tanguy alimente en matériel les peintres les plus audacieux de Paris et des environs. Souvent, il échange des fournitures contre une toile qu’il expose dans son magasin. Monet, Pissarro, Renoir et Cézanne sont ainsi accessibles aux curieux. C’est une révélation pour Van Gogh qui à trois reprises, rendra hommage au père Tanguy en réalisant son portrait. Deux des tableaux du père Tanguy sont peints sur un fond de gravures japonaises. Ils marquent la recherche d’une sim-plification de l’espace. Le relief est minimisé à l’extrême, donnant à la figure du père Tanguy l’allure d’un motif supplémentaire au mi-lieu de l’ensemble japonisant qui orne le mur à l’arrière-plan. La richesse de sa couleur, Van Gogh la trouve dans l’emploi de tons purs qu’il applique par touches serrées et nerveuses.

« Quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude » Paul Cézanne

3 arts visuels // la peinture > fiche n°35.2

Préhistoire et Antiquité Moyen Âge Temps Modernes XIXème siècle XXème siècle et notre époque

Les détails de l’oeuvre

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En 1886, Vincent Van Gogh écrit à son frère Théo : "J'ai construit tout mon travail en quelque sorte sur les japonais, et si je n'en ai rien dit à Bing, c'est parce que je crois qu'après mon séjour dans le Midi je pourrai de nouveau m'occuper plus sérieusement de cette affaire... L'art japonais, en décadence dans sa patrie, reprend racine chez les impressionnistes français". L'observation de Van Gogh est très juste, car la seconde génération des impressionnistes français, les Nabis et les néo-impressionnistes, trouve dans le modèle du japon une source encore plus féconde qu'elle n'apparaissait aux peintres entourant Manet. Les moyens plastiques tels que motifs décoratifs, formats insolites, symbo-lisme, images coupées par le cadrage, combinaison de couleurs, arabesques, sont les conditions mêmes de nouvelles formes d'expression, qui exigent souvent une étude très poussée de l'art japonais et une véritable initiation à cet art. Lorsque Vincent déclare franchement qu'il a construit "tout son travail sur les japonais", par "travail" il entend aussi la maîtrise des techniques extrême-orientales du dessin. Des siècles durant, le peintre japonais avait suivi ses traités de peinture "au pinceau" qu'il avait appris à manier avec la plus grande souplesse comme avec la plus grande vigueur. En fait, le pinceau en noir permettait de tracer des lignes équivalent au trait de crayon européen. Toutefois, pour Vincent, ce contour n'était ni assez souple ni assez ferme. Il avait également besoin de l'instant de "retournement" du pinceau, qui, pratiqué traditionnellement au Japon pendant de longues périodes, possédait une force expressive toute particulière. C'est pourquoi, très consciemment et après de nombreux essais, Vincent choisit la plume de roseau taillé, afin de se rapprocher du tracé si spécial du trait-point japonais. En analysant la nature avec "un oeil plus japonais", comme il le dit lui-même, Van Gogh soumet, en 1887-1888, son style graphique à une réduction en forme de trame ou de grille, qui se compose d'un certain nombre croissant de structure traits-points. Ce faisant, il expéri-mente des techniques picturales japonaises et chinoises qu'il incorpore sous diverses formes à son travail. En outre, il assimile les expérien-ces déjà faites en ce qui concerne les "réceptions" de l'art extrême-oriental par les européens (composition du motif, cloisonnisme, aplats au coloris transparents). Ce qui est révélateur , c'est la bande inférieure, très fortement marquée, du trait ou point à la plume de roseau, car celle-ci s'impose sur le fond clair tout autrement que les hachures tonales des impressionnistes de la première génération. C'est d'une manière systématique que Vincent Van Gogh reproduit les mouvements et les courants dans l'espace naturel, mais aussi les attitudes et les gestes de toutes ses figures. Dans cet apprentissage progressif, il suit une voie sûre et dirigée vers un but ; il observe tout d'abord les techniques du dessin et de la gravure sur bois des japonais, et, indirectement, en même temps, celles de leurs maîtres, les chi-nois. Dès 1886, Vincent reconnaît que dans l'école Ukiyo-e japonaise, et particulièrement dans les quinze volumes de la Manga de Hoku-sai, se manifeste une technique qui ressemble au système de trame utilisé dans certains procédés artisanaux, et que l'on peut employer de façon codifiée. La mise en vente d'estampes japonaises avait atteint son point culminant à Paris vers 1885. Van Gogh rapporte qu'il achetait les estampes qui lui plaisaient , "pour trois sous pièce", dans les réserves considérables de Samuel Bing. Il écrit à Théo : "C'est pourquoi nous ne devons pas sous-estimer le petit bénéfice que l'on y trouve effectivement à pouvoir fouiller dans ces milliers [d'estampes japonaises] et y choisir ce que nous voulons". L'intérêt pour les créations artistiques japonaises ne cessait de croître, et Vincent écrit à son frère à ce sujet : "En effet, nous n'en savons pas assez sur les japonais... Mais, si je ne revenais que pour une journée à Paris, j'irais chez Bing, rien que pour voir les Ho-kusai et d'autres dessins de la meilleur période". Extrait d’une étude sur Van Gogh, pour en savoir plus : http://jeremy13.chez.com/Van_gogh/japon.htm

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la peinture arts visuels // 3 > fiche n°35.3

Préhistoire et Antiquité Moyen Âge Temps Modernes XIXème siècle XXème siècle et notre époque

Œuvre à rapprocher de

Vincent Van Gogh (1853-1890)

Le père Tanguy 1887

Huile sur toile H: 65 cm ; L : 51 cm

Collection privée

Vincent Van Gogh (1853-1890) Le facteur Roulin 1889 Huile sur toile H: 65 cm ; L : 54 cm Otterlo, Rijksmuseum Kröller– Müller

Analyse comparative

Repères, s’interroger sur :

• Le sujet des œuvres : portrait et citations picturales, l’œuvre dans l’œuvre, (pour le portrait de Zola : l’Olympia de Manet, le Bacchus de Velázquez, l’estampe japonaise d'Utagawa Kunia-ki II représentant un lutteur, le paravent japonais, pour le portrait du père Tanguy : les estam-pes japonaises, pour la belle Angèle : la céramique anthropomorphe, d'inspiration péru-vienne)

• L’hommage en peinture (à travers ces trois œuvres, Manet, Van Gogh et Gauguin rendent hommage à des personnes qui les ont toutes les trois marquées )

• Les cartels (les dimensions des trois œuvres) • La composition, le cadre, la perspective, la mise en scène • La simplification des formes (Van Gogh et Gauguin) • L’aspect solennel des trois oeuvres • L’influence du Japon sur la nouvelle peinture occidentale (perspective et couleur)

Paul Gauguin (1848-1903)

La belle Angèle 1889

Huile sur toile H : 92 cm ; L : 73 cm

Paris, musée d'Orsay

Edouard Manet (1832-1883) Emile Zola 1868 Huile sur toile H: 146,5 cm ; L: 114 cm Paris, musée d’Orsay

Vincent Van Gogh (1853-1890)

Le père Tanguy 1887

Huile sur toile H: 92 cm ; L : 73 cm

À voir sur le net…

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/accueil.html http://www.tourisme.fr/office-de-tourisme/auvers-sur-oise.htm http://www.terresdecrivains.com/Le-14-rue-Clauzel-a-Paris-la http://www.musee-rodin.fr/ http://expositions.bnf.fr/japonaises/index.htm

À propos du père Tanguy…

L’écrivain Octave Mirbeau , nous a laissé le récit d’une visite qu’il fit au Père Tanguy peu de temps après que Van Gogh se fut tué à Auvers-sur-Oise : « Ah ! Le pauvre Vincent ! s’exclamait douloureu-sement Tanguy. Quel malheur, Monsieur Mirbeau ! Quel grand malheur ! Un pareil génie ! Et si bon garçon ! Tenez, je vais encore vous en montrer de ses chefs-d’œuvres ! » Le Père Tanguy alla chercher des Van Gogh dans son arrière-boutique. Il revint avec quatre ou cinq toiles sur les bras et deux dans chaque main, dit Mirbeau, puis il les disposa amoureusement contre le dossier des chaises. Tout en cherchant pour les toiles le jour favorable, il continuait à gémir : « Le pauvre Vincent ! C’en est-il des chefs-d’œuvre, oui ou non ? Et il en a ! Et c’est si beau, voyez-vous, que quand je les regarde, ça me donne un coup dans la poitrine… »

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arts visuels // la peinture > fiche n°35.4 3

A la même époque...

Préhistoire et Antiquité Moyen Âge Temps Modernes XIXème siècle XXème siècle et notre époque

Filiations et repères historiques

1893, Edvard Munch peint “Le Cri”

1887, Vincent Van Gogh peint “Le portrait du père Tanguy”

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1887 : Invention du disque en cire par Emile Berliner, qui permet une reproduction fidèle des ondes sonores. En 1889, il inventera le gramophone 1887 : Création à Milan de Othello, opéra de Giuseppe Verdi 8 janvier 1887 : Début de la construction de la Tour Eiffel à Paris.

20 avril 1887 : Première course automobile de l’Histoire entre Neuilly-sur-Seine et Versailles. 26 juillet 1887 : L'ophtalmologiste polonais Ludwik Lejzer Zamenhof publie son projet baptisé Langue Internationale sous le pseudonyme de Dr Esperanto ; ce geste marque la naissance de l'espéranto, langue à vocation internationale.

1831, Hokusai peint “La grande vague de Kanawaga”

Exposition universelle de 1878 à Paris

Exposition universelle de 1900, à Paris

Petite collection d’œuvres de Vincent Van Gogh

Vincent Van Gogh Autoportrait

1887 Huile sur carton

H : 42 cm ; H : 33,7 cm The Art Institute, Chicago

Vincent Van Gogh L'Arlésienne

(Portrait de Mme Ginoux) 1888

Huile sur toile H : 90 cm ; L: 72 cm

Metropolitan Museum of Art, New York

Vincent Van Gogh Le Pont de Langlois

1888 Encre sur papier

H : 23,5 cm ; L : 31 cm Los Angeles County Museum

Vincent Van Gogh La Berceuse (Augustine Roulin)

1889 Huile sur toile

H : 92,7cm ; L : 72,8 cm Musée des Beaux-Arts de Boston

Vincent Van Gogh Branches et fleurs d'amandier 1890 Huile sur toile H : 73,5 cm ; L : 92 cm Rijksmuseum Vincent Van Gogh, Amsterdam

1952, Jackson Pollock peint “Convergence : Number 10”

Exposition universelle de 1855 à Paris

Exposition universelle de 1937, à Paris

Exposition universelle de 1889, à Paris

arts visuels // la peinture >fiche n°35.5

Préhistoire et Antiquité Moyen Âge Temps Modernes XIXème siècle XXème siècle et notre époque

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Le portrait La collection, le musée personnel Les univers intimes La mise en scène de soi

Vers la pratique plastique

Portrait et mise en scène

Quelques pistes pour la classe

Bibliographie sélective, DVD

Autour de la mise en scène de soi : Travail photographique

• Poser avec son objet préféré (objet affectif), penser la mise en scène en variant les postures et les expressions de visage.

• Pour les classes munies d’un vidéo projecteur s’inspirer des travaux photographiques ci-dessus en jouant sur la surimpression, le brouillage, les changements d’échelles, la confusion des plans, etc.

• A la manière du portrait du père Tanguy, poser devant sa collection d’images, d’objets ou d’œuvres préférées, réaliser le cartel de l’œuvre en s’inspirant de ceux des grands musées nationaux ou internationaux.

Autour de la collection d’images et du musée de classe : • Entamer une banque d’images autour des objets ou des oeuvres préférés de la classe, établir la notice de chaque

élément constituant cette banque (voir sur le Web les notices du musée d’Orsay). • Demander à chaque élève de réaliser son carnet de collectionneur dans lequel il pourra accumuler : images, ob-

jets, monuments, personnes, animaux, métiers, rêves, etc. • En s’inspirant des pages d’accueil des musées, inventer une « vraie-fausse » page d’accueil pour le musée de

classe. • Engager une collection de reproductions d’œuvres de Vincent Van Gogh en l’organisant par périodes.

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Travaux photographiques des classes de cycle III de l’école élémentaire de Jouy

sous Thelle et de l’école Louis Aragon de Beauvais.

Van Gogh Edmond Baudoin,

Héliane Bernard Editeur : Mango

Revue Dada

L’ABCdaire de Van Gogh

Collectif Editeur : Flammarion

Van Gogh, le soleil en face

Pascal Bonafoux Editeur : Gallimard

Collection : Découvertes Gallimard

La chambre d’Arles DVD de la série Palettes

Alain Jaubert Editions Montparnasse

Van Gogh Film de Maurice Pialat

Avec Jacques Dutronc Studio : G.C.T.H.V