4
2 3 Edition. Numéro 883 dUNTQ CENi ± IMES Mercredi 4 Novembre 1891 L'EST REPUBLICAIN PARAISSANT TOUS LES JOURS ABONNEMENTS NANCY..... 20 fr. par an. ME0RTHF,-F.T-M0SELLE, MEUSE et VOSGES 22 Autres départements et Étranger 28 L'abonnement est payable d'avance et continue sauf avis contraire. Rédacteur en chef : LÉOK GOULETTE ADMINISTRATION el RÉDACTION : hie Saint-Dizier, 51, à NANCY INSERTIONS RÉCLAMES (3" page) 30 cent, la ligne. ANNONCES (4^ page) 20 Pour toute autre publicité, s'adresser à l'Administration. Adresse télégraphique : EST-RÉPUBLICAIN-NANCY. TÉLÉGRAMMES Services télégraphiques spéciaux Nouvelles diverses de l'extériaur y Paris, 3 novembre, 10 h. 8 matin. s Le Daily News dit qu'un avis de Washing 0 ton fait prévoir qu'après les ^lectionsqui vien- nent d'avoir lieu et le rappel de M. Egan, mi- nistre américain, les difficultés avec le Chili auront cessé. ^ t Le correspondant du Standard a New York apprend que le calme se fait insensiblement. Le ministre du Chili àWashington auraitremis au gouvernement des Etats-Unis une plainte contre M. Egan. ministre américain à Santia- t go, lequel aurait été mis en demeure de répon dre à cette accusation. 0 Sur une requête de la junte, une copie des { rapports officiels adressés au gouvernement américain sur les désordres qui se sont pro g duits à Valparaiso, a été remise au gouverne- ment chilien. 4 New-York. Mme Sarah Bernhardt est arrivée à New-York et donnera, pendant six c semaines, des représentations au Standard- : Théâtre. HAVAS. Paris. 3 novembre, 8 h. 19 soir. Dublin. M. Thimothy Héaly, député an- J tiparnelliste, a été cravache publiquement au- « jourd'hui dans l'enceinte du tribunal de jus- * tice par M Mac-Dermott, neveu de ML. Par- * nell. M. Mac-Dermott a pris M. Héaly par la gorge et l'a fouetté vigoureusement sur les épaules. Le corps de police a réussi enfin à dé- livrer M. Héaly. HAVAS. Paris,3 novembre, 11 h. 51 soir. Rome. Le prince Lucien Bonaparte, ex- sénateur, est mort à Fano. Zara. Une embarcation a chaviré pris d'Oltre. Il y a seize blanchisseuses noyées. HAVAS. Conseil des ministres Paris, 3 novembre, l h. 50 soir. M. Ducos, préfet du Jura, est nommé préfet de VArdèche en remplacement de M. Gilliot mis en disponibilité sur sa demande. M. Du- , n'eu, secrétaire général de l'Algérie, est nom- préfet du Jura. i M. Carnot signa aussi un projet relatif au < recensement des pigeons voyageurs. Ladécla- ] ration sera obligatoire par les propriétaires. ; HAVAS. I Le congrès de la paix Rome, 3 novembre, soir. , Dès une heure, vingt députés commencent à arriver l'un après l'autre. Pendant qu'ils , prennent place, la musique se fait entendre. ' Les délégués français sont peu nombreux. On remarque MM. Laguerre. Gaillard (Vau- J cluse), Frédéric Passy, de Douville-Mail- lefeu. Le public est relativement peu nombreux. On signale la présence de M. Ferrari, gar- de des sceaux, de plusieurs membres du corps diplomatique accompagnés de leurs femmes, et de nombreux journalistes. Il y a beaucoup de dames dans les tribunes. M. Bianchéri et le maire de Rome pronon cent des discours en italien ; M. Baumbach, vice-président du Reichstag, parle ensuite en allemand. Puis M. de Douville-Maillefeu a parlé en français. Paris, 3 r-.ovembre, 9 h. 35 soir. Rome. Après ia séance du congrès inter- national de la naix, M Baumbach, vice-pré- sident du Rek'nstag. est allé serrer la main à M. Douville-'Maillefeu. HAVAS. Paris, 3 novembre, 11 h. 40 soir. Rome. Quelques députés français sont allés, après la séance du congrès internatio nal de la paix, s'inscrire sur le registre du Panth'èon. HAVAS. Iloterie de Bessèges Nimes, 3 novembre, soir. Mercredi 11 courant, commenceront devant la cour d'assises du Gard les débats de l'af- faire de la loterie de Bessèges.Cinquante-trois témoins seront entendus. Nouvelles diverse* de l'intérieur Paris, 3 novembre, 10 h. 5 soir A Iger. L'état de santé du cardinal Lavi- gerie s'est amélioré. Le cardinal est toujours alité et souffre d'un rhumatisme avec compli- cations cardiaques. Les docteurs Lekie et Locher se sont réunis hier en consultation. Ils espèrent sauver leur malade. Tlemcen. Les nouvelles reçues du Maroc disent que la situation est toujours troublée. Un engagement vient d'avoir lieu entre les partis dépendant des Guelaya. Il y a 46 hom- mes tués. HAVAS. Paris, 3 novembre, 11 h. 40 soir. Brest. Une matinée dansante a été of- ferte à bord du Minine par les officiers russes: elle a été splendide. Six cents personnes y ont pris part. La musique a joué de nombreuses fois la Marseillaise et l'Hymne national russe] anx acclamations des assistants. On ne s'esi séparé que fort tard aux cris de : « Vive la France ! Vive la Russie ! » mille fois répétés. Au moment du départ, les officiers russes ont embrassé leurs camarades français. HAVAS. JLes grèves Paris, 3 novembre, 10 h. 5 soir. Saint-Elienne. M. Lepine, préfet de la Loire, a télégraphié dans la soirée au ministre du commerce pour lui demander, au nom des grévistes de Rive de-Gier, son intervention dans les grèves, Les grévistes seraient heureux de voir M. Jules Roche prendre l'initiative d'un grand congrès mixte de patrons et (l'on vriers afin d'arriver à une entente prochaine. La réponse du ministre est attendue avec impatience par les grévistes, dont une déléga- tion se rendra demain chez le préfet. Lens Suivant les résultats connus, il y a 70 pour cent des ouvriers des différents bas- sins houillers qui sont partisans de la grève générale. HAYAS. Télégramme commercial (Cercle du Louvre) Chiffres fournis la par maison Bollack-Sarrasin Paris, 3 novembre, 1 h. 35 soir. Avoine, 100kilog.:courant, 17 fr. ..; quatre premiers. 18 fr. ... Blé, par 100 kilog. : courant, 27 fr. 15; qua- tre premiers, 28 fr. 25. Farinesdouzemarques.par sac de 159 kilog.; courant, 60 fr. 65 ; quatre premiers, 62 Irancs 40. Huile de colza, par 100 kilog. : courant, 68 fr. 75; quatre premiers. 71 fr. 25. Alcool, courant, 39 fr. 50; quatre premiers, 40 fr. 50. Sucre, par 100 kilog. : courant, 36 fr. 25 ; quatre premiers, 37 fr. 12. Dernier cours de la liourse 3 0[0,95 0H 3T4. Russeconsoi., 9 lr2. Italien, 88 55 .\.. - Turc, 17 32 lr2.- Egyp- tien, 485 37 .T.. Extérieure, 6 Ij4 4 0i0 hongrois, 90 1rl6. Banque o.tomane, 530 ... Panama, 27 50. r NANCY, mardi 3 novembre 1891. r LE MU ISTÈ E j et les républica r>s de gouvernement o Le vote de samedi sur l'interpellation Er- nest Roche.Pourquoi certains républi- , cainsde gouvernement.se sont abstenus. n Conversation avec M. Papetier. n Dans son numéro du 3 novembre, le Pro- jrès de l'Est, appréciant l'attitude de M. Cle- menceau qui, dans l'interpellation Ernest Bo- rne, a rompu avec le gouvernement parce que :e dernier refuse la mise en liberté du soria- ï liste révolutionnaire Lafargue, intitule son J Article : « A ceux qui s'abstiennent » et le ter- mine en blâmant les députés républicains n'appartenant pas à l'extrême ga >che qui au moment du scrutin sur l'interpellation se sont abstenus. Le seul député de Meurthe-et-Moselle qui se soit abstenu est M. Papelier. Ce dernier étant a actuellement à Nancy, nous avons jugé inté- r ressant de lui demander s'il ne voulait pas éclairer son vote par quelques explications Un de nos collaborateurs s'est donc présenté chez le député de la 2" circonscription et lui a ' exprimé l'étonnement que son vote, dans une question l'existence du ministère était en jeu, a causé à un certain nombre de personnes. Ah, nous répond M. Papelier, en effet, quelques personnes ont pu s'étonner de mon attitude et je viens précisément de lire l'ar- ticle du Progrès. Permettez-moi de vous dire que je le trouve un peu sévère. Vous savez que je suis très partisan de la stabilité mini>téiielle, je suis vivement parti- san que la Chambre montre dans la session actuelle la même sagesse que dans les précé- dentes, mais il m'est impossible d'admettre que le titre de « partisan de la stabilité minis térielle » me force à approuver toujours les actes du cabinet, quels qu'ils soient. En agis- sant de la sorte, ce serait donner raison à ceux qui prétendent que la majorité est servilett qu'elle ferait tout aussi bien de rester chez el e que de séjourner au Palais-Bourbon pour dir» amen chaque fois que le gouvernement ouvrt la bouche. Dans certains cas, désireux de ne pas fa're le jeu des hommes qui veulent ouvrir une crise ministérielle, je ne vote pas contre le gouvernement, mais en m'abstenant, je mar que mon intention de désapprouver la ligne de conduite adoptée par celui-ci. Ainsi dernièrement, dans l'interpellation sur les accidents de chemins de fer, M. Du- may avait déposé l'ordre du jour ci-dessous (qui d'ailleurs n'a pas été mis aux voix) : « La Chambre invite le gouvernement : « A user de son autorité auprès des com- pagnit s pour obtenir la réintégration de tout ou partie du personnel révoqué en violation de la loi sur les syndicats professionnels pour cause simple de participation au syndicat spé- cial des chemins de fer ; t A déposer un projet de loi établissant des pénalités sévères contre les administra- tions des chemins de fer dont l'incurie ou la mauvaise volonté dans l'appli ation des lois) et règlements auront amené des accidents dans leur service. » Le gouvernement accepta l'ordre du jour pur et simple, tandis que plusieurs députés demandèrent mais en vain la mise aux voix, par paragraphes séparés, de l'ordre du jour Dumav. Or, en ma qualité de membre de la commission des chemins de fer, je sais que le ministre des travaux publics a envoyé une circulaire demandant aux compagnies de ne pas exagérer le labeur des mécaniciens, chauf- feurs et conducteurs de train, etc., dont cer- tains accomplissent plus de douze heures de travail. Cette circulaire est restée absolu- ment lettre morte et M le ministre, interrog' j à la commission sur le point de savoir si le ! agents du contrôle avaient relevé des infrac- tions à sa circulaire répondait qu'un seul pro ; cès-verbal avait été dressé à la Compagnie du j | Midi, alors qu'on aurait pu en dresser beau- i coup plus. i Dans ces conditions si j'avaii voté, à pro- pos de l'interpellation Dumay, !ordre du jour pur et simple j'aurais paru voiloir désarmer le ministre contre les grandes cempagnies qui ne tiennent pas compte de ses réservations. C'est pourquoi j'ai voté contre îet ordre du jour pur et simple. Revenons-en maintenant à moi abstention dans l'ordre du jour pur et simple, samedi, sur l'interpellation relative à M Paul Lafar gue. Je me trouve non moins i l'aise pour expliquer cette abstention en compagnie de ; M. Casimir-Périer. président de la commis- sion du budget ; Martial Baille, meien préfet de Meurthe-et-Moselle; Henri Rrisson ; Isam- bert, rédacteur du Temp* et de la République française, etc., et, j'ajouterai que M. Em- manuel Arène, un opportuniste de vieille ro- che, a même voté contre, c'est-à dire avec M. Clémenceau. Qu'y avait-il dans cette affaire ? Il y avait la fâcheu e remise sur le tapis des incidents le Fourmies, incidents à jamais déplorables et dont la responsabilité incombe pour une f orte part à l'administration préfectorale et a l'autorité militaire L'administration préfectorale aurait se trouver représentée sur les lieux par le sous- préfet d'Avesnes :1a place de ce sous-préfet était à côté des troupes et non pas dans une chambre : enfin l'autorité militaire aurait envoyer a Fourmie- de la cavalerie et non de l'infanterie Au lendemain de cette triste affaire, le 4 mai dernier, je suis de ceux qui votèrent contre l'enquête lorsqu'elle viut en débat devant la Chambre, sur la proposition de l'extrême gau- che, car il était utile de clore cette doulou- reuse explication. De plus, j'ai voté l'ordre du jour ue M. ' "aujean. ainsi conçu : « La Chambre, profondément émue par le malheur de Fourmies,unissant dans sapatrio- ique préoccupation et dans ses ardentes sym- pathies les travailleurs de France et l'armée nationale, et résolue à faire aboutir pacifique ment les réformes sociales passe à l'ordre du jour. » (Ordre du jour accepté par 356 voix ontre 33.) En votant de la sorte plusieurs députés publicains dont moi avaient eu l'intention l'amener le calme et la paix dans les es nrits, et, si nous ne voulions pas désarmer le ouvernement devant l'émeute, nous indi- gnons du moins que l'autorité n'avait pas empli son devoir. L'enquête judiciaire ulté- ieure l'a bien démontré. Pourquoi six mois après ces événements apr^s ce vote de paix, voyons-nous encore le même préfet à la tête du dèpartementdu Nord? c ne puis approuver ce maintien, du moment lue les inculpés sont sous les verrous. Je com- prends que le jury ait condamné M Lafargue. mais je ne comprends pas que le gouvernemenl t'ait pas puni son fonctionnaire. Un de mes ollègues, M. Martial Baille, qui a une autori- A particulière en la question, puisqu'il a été •réfet. partageait ma manièrede voir. Les au- res collègues précités, également. Voilà la aison de notre abstention. Nous regrettons , ;ue M. le préfet Vel-Durand n'ait pas été dé- >'acé, mais puisqu'i 1 ne l'a pas été, nous au- ons souhaité l'oubli pour tous. ' Tels sont donc les motifs qui ont inspiré iotre abstention. » Nous sommes certain d'avoir très fidèle- j oent rapporté la pensée de M. Papelier. Elle tait importante à connaître à plus d'un titre, ans doute, personne ne se dissimule que le« incidents parlementaires de samedi, s'ils ont assé inaperçus du puhlic provincial dans les ivoccupations de la Toussaint n'en peu- ent pas moins avoir des conséquences assez giaves. La brusque hostilité accusée par M. Clé- menceau et ses amis a, à bon droit, alarmé tous les partisans de la concentration répu- licaine mais on conviendra aussi que cette onceruai on ne peut exister que dans cer- aii limites. Si M. Clémenceau se met à la emorque du révolutionnaire Lafargue, c'en •st fait de l'union entre républicains et si iusieurs députés, dont M. Papelier, s'avi -aient à leur tour de suivre M. Clémenceau, La situation serait tendue, puisque leur ap- point ùterait des forces au parti gouverne- mental. Incontestablement, dans l'esprit de la majo . électeurs qui ont nommé M. Papelier, ce dernier doit vouloir la stabilité gouverne- mentale, ce qu'il ne nie pas, d'ailleurs. Mais, de son inlerviev: ni'me, il résulte ce double fait : Qu'au Parlement, les choses prennent un aspect autre que celui qu'elles revêtent pour le public éloigné des coulisses. Dans le vote de samedi, une crise ministérielle était en ; eu voilà le fait pour le public. Au contraire, pour les députés dont est M. Papelier, le mi-1 nistère n'était pas en péril ils savaient à peu près sûrement qu'il réunirait une majorité et alors ils n'ont pas ét» fâchés de lui donner à comprendre que. sans suspecter ses inten- tions, ils gardaient une impression péni- ble : Qu'on n'ait pas s* prévoir les inci- ents Fourmies : qu'on n'ait pas, après, déplacé le préî'et du Nord. Si nous avons bien saisi le fond de l'opinion de M. Pa- lier la candidature Lafargue ne se serait pu produite si le préfet avait été déplacé. Enfin, en thèse générale, M. Papelier et ses amiv estiment que, sans désarmer devant les révolutionnaires (et au lendemain de Crons- tadt cela est impossible, car l'entente franco- russe ne peut être basée que sur l'ordre à l'in- térieur), le gouvernement ferait bien de mon- trer la même sévérité pour tous... ou la mê- me indulgence pour tous. (Ne pas oublier ce- pendant que Lafargue a été condamné par le jury). Bref, nous rencontrons donc chez plusieurs députés progressistes cette inclination au so- cialisme d'Etat, qui, il faut le reconnaître,est la note dominante de l'époque. Que beaucoup de républicains s'en inqui tent, cela ne sau- rait surprendre M. Papelier que, de vieille date, nous savons préoccupé de concilier les exigences gouvernementales avec la sollicitu- de due à la masse populaire, laquelle estime qu'on n'a pas fait pour elle tout ce qu'elle était en droit d'espérer. Il nous a semblé utile de dégager ces nuan- ces de sentiment, entre hommes dont la bon- ne foi et le sincère républicanisme ne sont pas discutables A propos des derniers incidants parlemen taires, il faut signaler un article du Matin M. Emmanuel Arène propose la dissolution de la Chambre, afin de demander au pays s'il est pour la politique des radicaux ou pour celle des modérés, avec M. Clémenceau ou avec M. de Freycinet Cet article montre l'importance de la crise qui a failli éclater samedi; mais nous pouvons dire qu'une idée d'une dissolution de la Cham Ure ne serait pas accueillie parle pays avec satisfaction. Au reste, la presse parisienne ne paraît pas plus enthousiaste de l'idée développée par M. Emmanuel Arène. A la suite des incidents de la semaine der- nière, rtlatifs à la proposition de séparation des Eglises et de l'État et de l'interpellation de M. Ernest Roche, un certain nombre de radicaux vie: nent de prendre l'initiative de la reconstitution d'un groupe d'extrême gauche. Une réunion des promoteurs de cette entre- prise doit avoir lieu jeudi à une heure. Parmi les membres qui y assisteront, on cite MM. Clémenceau, Camille Pelletan, Peytral, Ma- thé (Allier), Mathé (Seine). Levdet, Lagnel, Bouge, Tony Révillon, etc Cette réunion doit arrêter les termes de la convocation à faire ultérieurement aux radicaux et dresser la liste de ceux auxquels elle sera adressée. D'autre part, M. Camille Dreyfus va convo- quer à une réunion spéciale les signataires de la proposition de séparation de l'Eglise et de l'Etat dont il a pris l'initiative, pour se concerter sur le moment la proposition de- vra être représentée a la Chambre. M. CLÉMENCfAU Voici de nouveau M. Clémenceau qui sort de sa boite comme un diable et déclare la «uerre au ministère. Le Gil Blas en profite pour portraicturer le leader de l'extrême gauche : c Une tète sournoise, hautaine de mandarin mogol qui aurait coupé sa queue et abandon- ses simarres brodées. Est cependant Nan- tais comme ce pauvre général dont il fut le •anceur. Radical entre les radicaux, mais n'en fréquente pas moins le foyer de la danse, l'ai lée des Poteaux et les bons endroits l'on -'amuse. Très hommedu monde, très accueilli, a les manières correctes, vaguement imperti nentes d'un gentleman anglais, marivaude vo- lontiers avec les jolies femmes, amuse par ses réparties caustiques, son esprit un peu cruel et toujours en éveil. Monte chaque ma- tin à cheval à la bonne franquette, comme un bon vétérinaire de campagne qui fait sa tour- née de malades. Volontiers charitable, méde- cin sans grand renom, ne pratique plus guère que pour les pauvres de son fief électoral. Un des leaders de la Chanvre depuis des années il est toujours du côté de l'opposition, ru- mine sans cesse quelque coup de boutoir, quelque amendement démolisseur, ne songe qu'à jeter bas les ministères le.^> uns après es autres Se tiendra jusqu'à la fin de sa vie dans la eoulisse et serait, capable de chercher soi-même a se renverser s'il arrivait au pou- voir ». M PAUL LAFARGUE Autre « insta.mré ». celni-ri dn Figaro : Cinquante ans environ Un visage resté jeu- ne sous une >hevelure de neige. Audacieux d'idées dès sa prime jeunesse, sympathisa avec l'hébertiste Tridon et combattit a see côtés dans les journaux. Etudiait la médeci- ne quand par ordre, lespoii- les 1 lui fureur fermées. Dut aller passe les examens du doctorat. Y rencontra Kurl, Marx, et sa vraie voie lui apparut Entré dans l'Internationale, devint membre du con>eil général de la puissante association, et, peu après, secrétaire poui l'Espagne. Après la Commune, dut gagner le Portugal. La néces sité fit de lui un photolithographe, métier qu'il exerçajusqu' l'amnistie. Depuis son retour en France, il n'a cessé de collaborer aux feuil- les révolutionnaires, tour à tour au Cri d peuple. <tii r toyet* à la Voix au peuple, a Socialiste, h. ÏEg jlité. sans parier des pério diques tels que la Nouvelle Revue, la Revue philosophique et le Journal des Economistes. A publier le Droit à la paresse, la Famille et la propriété, le Capital et !a Lutte des clas- ses. Gendre de Karl Marx, semble avoir, avec la fille du célèbre critique socialiste, épousé Marx lui-même. En a la sécheresse et l'entête- ment, sans en posséder l'envergure. Bien que médecin, n'exerce point la médecine, à la- quelle, d'ailleurs, il n'a jamais cru. LE CŒUR DE GÀMBETT1 L'inauguration du monument élevé à la mémoire de Gambetta, à Sèvres, est fixée, omme nous l'avons annoncé, au dimanche 8 novembre. La cérémonie officielle sera précédée d'une cérémonie tout intime. Dans un étroit caveau pratiqué sous la statue du grand patriote, le comité déposera son cœur, dont Mme veuve Paul Bert était restée dépositaire jusqu'ici. Placé, après l'autopsie de Gambetta. dans un récipient cylindrique en verre rempli d'al- cool, le cœur fut enfermé par Paul Bert, au moment de son départ pour l'Indo-Chine. dans un coffre-fort et laissé à la garde de M. Chail- let frère du gendre de M. Paul Bert Il n'en est sorti qu'avant hier. Mme Paul Bert l'a remi« entre les mains d'un des mem- bres du comité de l'œuvre. Avant d'être muré à toujours dans le monument des Jar- dies. le récipient de verre sera placé, par les soins de M. Bartholdi, dans un second récipient, sans aucun caractère artistique, en métal, et ce second récipient sera lui-même enfermé dans un coffret fort simple en bois d'Alsace. Le coffret contiendra, en même temps qu'un procès-verbal signé par les assistants, une at- testation sur parchemin constatant que « le « cœur de Gambetta, conservé par son ami « Paul Bert. a été gardé par Mme Paul Bert « jusqu'à ce que le monument érigé à la mé- t moire du grand patriote par les Alsaciens « et les Lorrains fût achevé. » LES MARINS RUSSES À BREST D'nuc lettre écrite par une personne habitant Brest à un Alsacien habitant Nancy, nous détachons le pasr.age suivant : Vous ne trouverez dans les journaux qu'un faible écho de l'enthousiasme avec lequel on a reçu nos frères du Nord. Les rues, les édifi- ces publics sont drapés de pavillons français et russes. Un officier du Dimitri passe sur le Champ de Bataille en tenue, drapé dans un grand manteau gris. Quatre enfants l'entou- rent et portent les coins de son mac-ferlane ! Il se laisse faire. Une délégation de VA nnexion passe dans cinquante voitures avec des sous-officiers con- viés au banquet. Acclamations, foule, hymne russe entonné par toute la population qui le connaît aussi bien que notre Marseillaise. C'est grandiose, et on voudiait aller du même pas, sans s'arrêter, jusqu'à Rerlin. On passe- rait tout de même et rien n'arrêterait cet élan que la mort Une voiture pleine d'officiers du 19 e de ligne portant des étendards russes et d'officiers rus- ses portant nos couleurs passe dans les rues : Français et Russes s'embrassaient et chan- taient. Le banquet de l'hôtel de ville et.le punch de la salle de Venise ont dépassé tout ce qu'on oeut rêver en fait d'enthousiasme et de délire. On ne laisse aucune note à payer à nos hô- tes ; on porte à bras d'homme tout ce qui est Russe : on détèle leurs voitures. L'amiral Gervais est parti avec son escadre; il ne pouvait plus contenir ses équipages. Btest a secoué sa torpeur; l'argent et i'en- thousiasme déboident. Dites à nos frères d'Al- sace que les Bretons sont avec eux, à l'autre bf.ut de la France ! CHRONIQUEJGRICOLE Etat de» récolle» < Adieux paniers, vendanges sont faites », fort heureusement du reste, car depuis quel- ques jours la température s'est sensiblement refroidie. Les retardataires se sont hâtés de rentrer fruits et légumes, et les quelques vi- gnerons qui attendaient pour la cueillette du raisin se sont dépêchés de le couper. On constate une grande différence dans la qualité des vins vendangés au commencement d'octobre et ceux qui l'ont été du 20 au 30. Ces derniers ont acquis dans quinze jours une qualité à laquelle on ne s'attendait certes pas. La. culture, elle aussi, subit l'influence du froid. Elle presse les rentrées de betteraves, pommes de terre, l'achèvement des silo?, l'emblavage des derniers sillons. Ce froid, auquel on ne s'attendait pas, va causer un arrêt dans la végétation luxuriante fies M unes pousses, mais la germination n'en oas moins, caria terre ne se re- ^ S pluies glaciales et les pre- mit tes neiges. On ne doit pas craindre de se- uiei jusqu u 10 novembre, à moins qu'il ne survienne de trop fortes gelées. . Les feuilles commencent à se détacher et voltigent au gré des vents ; les vignerons en profitent pour retirer les échalas et les placer en menions ou moyettes. Quelques-uns com- mencent les provignages d'automne. I Le bois achève de bien mûrir et les gelées d'hiver auront moins de prise sur le serment. On continue les plantations d'arbres à fruits et à DOvaUX sur le revers des collines, le drai-

3 Edition. Numéro 883 dUNTQ CENi ± IMES Mercredi 4 ... · la cour d'assises du Gard gouvernementles débats de l'af- ... Brest. — Une matinée dansante a été of-ferte à bord

Embed Size (px)

Citation preview

23 Edition. — Numéro 883 dUNTQ CENi ± IMES Mercredi 4 Novembre 1891

L'EST REPUBLICAIN PARAISSANT TOUS LES JOURS

ABONNEMENTS NANCY..... 20 fr. par an. ME0RTHF,-F.T-M0SELLE, MEUSE et VOSGES 22 — Autres départements et Étranger 28 —

L'abonnement est payable d'avance et continue sauf avis contraire.

Rédacteur en chef : LÉOK GOULETTE

ADMINISTRATION el RÉDACTION : hie Saint-Dizier, 51, à NANCY

INSERTIONS RÉCLAMES (3" page) 30 cent, la ligne. ANNONCES (4^ page) 20

Pour toute autre publicité, s'adresser à l'Administration.

Adresse télégraphique : EST-RÉPUBLICAIN-NANCY.

TÉLÉGRAMMES Services télégraphiques spéciaux

Nouvelles diverses de l'extériaur y Paris, 3 novembre, 10 h. 8 matin. s

Le Daily News dit qu'un avis de Washing 0 ton fait prévoir qu'après les ^lectionsqui vien-nent d'avoir lieu et le rappel de M. Egan, mi-nistre américain, les difficultés avec le Chili auront cessé. ^t Le correspondant du Standard a New York apprend que le calme se fait insensiblement. Le ministre du Chili àWashington auraitremis au gouvernement des Etats-Unis une plainte contre M. Egan. ministre américain à Santia- t go, lequel aurait été mis en demeure de répon dre à cette accusation. 0 Sur une requête de la junte, une copie des { rapports officiels adressés au gouvernement américain sur les désordres qui se sont pro g duits à Valparaiso, a été remise au gouverne-ment chilien. 4

New-York. — Mme Sarah Bernhardt est arrivée à New-York et donnera, pendant six c semaines, des représentations au Standard- :

Théâtre. — HAVAS.

Paris. 3 novembre, 8 h. 19 soir. Dublin. — M. Thimothy Héaly, député an- J

tiparnelliste, a été cravache publiquement au- « jourd'hui dans l'enceinte du tribunal de jus- * tice par M Mac-Dermott, neveu de ML. Par- * nell. M. Mac-Dermott a pris M. Héaly par la gorge et l'a fouetté vigoureusement sur les épaules. Le corps de police a réussi enfin à dé-livrer M. Héaly. — HAVAS.

Paris,3 novembre, 11 h. 51 soir. Rome. — Le prince Lucien Bonaparte, ex-

sénateur, est mort à Fano. Zara. — Une embarcation a chaviré pris

d'Oltre. Il y a seize blanchisseuses noyées. — HAVAS.

Conseil des ministres Paris, 3 novembre, l h. 50 soir.

M. Ducos, préfet du Jura, est nommé préfet de VArdèche en remplacement de M. Gilliot mis en disponibilité sur sa demande. M. Du- , n'eu, secrétaire général de l'Algérie, est nom-mé préfet du Jura. i

M. Carnot signa aussi un projet relatif au < recensement des pigeons voyageurs. Ladécla- ] ration sera obligatoire par les propriétaires. ; — HAVAS. I

Le congrès de la paix Rome, 3 novembre, soir. ,

Dès une heure, vingt députés commencent à arriver l'un après l'autre. Pendant qu'ils , prennent place, la musique se fait entendre. '

Les délégués français sont peu nombreux. On remarque MM. Laguerre. Gaillard (Vau- J cluse), Frédéric Passy, de Douville-Mail-lefeu.

Le public est relativement peu nombreux. On signale la présence de M. Ferrari, gar-

de des sceaux, de plusieurs membres du corps diplomatique accompagnés de leurs femmes, et de nombreux journalistes. Il y a beaucoup de dames dans les tribunes.

M. Bianchéri et le maire de Rome pronon cent des discours en italien ; M. Baumbach, vice-président du Reichstag, parle ensuite en allemand. Puis M. de Douville-Maillefeu a parlé en français.

Paris, 3 r-.ovembre, 9 h. 35 soir. Rome. — Après ia séance du congrès inter-

national de la naix, M Baumbach, vice-pré-sident du Rek'nstag. est allé serrer la main à M. Douville-'Maillefeu. — HAVAS.

Paris, 3 novembre, 11 h. 40 soir. Rome. — Quelques députés français sont

allés, après la séance du congrès internatio nal de la paix, s'inscrire sur le registre du Panth'èon. — HAVAS.

I.» loterie de Bessèges

Nimes, 3 novembre, soir. Mercredi 11 courant, commenceront devant

la cour d'assises du Gard les débats de l'af-faire de la loterie de Bessèges.Cinquante-trois témoins seront entendus.

Nouvelles diverse* de l'intérieur Paris, 3 novembre, 10 h. 5 soir

A Iger. — L'état de santé du cardinal Lavi-gerie s'est amélioré. Le cardinal est toujours alité et souffre d'un rhumatisme avec compli-cations cardiaques.

Les docteurs Lekie et Locher se sont réunis hier en consultation. Ils espèrent sauver leur malade.

Tlemcen. — Les nouvelles reçues du Maroc disent que la situation est toujours troublée. Un engagement vient d'avoir lieu entre les partis dépendant des Guelaya. Il y a 46 hom-mes tués. — HAVAS.

Paris, 3 novembre, 11 h. 40 soir. Brest. — Une matinée dansante a été of-

ferte à bord du Minine par les officiers russes: elle a été splendide. Six cents personnes y ont pris part. La musique a joué de nombreuses fois la Marseillaise et l'Hymne national russe] anx acclamations des assistants. On ne s'esi séparé que fort tard aux cris de : « Vive la France ! Vive la Russie ! » mille fois répétés. Au moment du départ, les officiers russes ont embrassé leurs camarades français. — HAVAS.

JLes grèves Paris, 3 novembre, 10 h. 5 soir.

Saint-Elienne. — M. Lepine, préfet de la Loire, a télégraphié dans la soirée au ministre du commerce pour lui demander, au nom des grévistes de Rive de-Gier, son intervention dans les grèves, Les grévistes seraient heureux

de voir M. Jules Roche prendre l'initiative d'un grand congrès mixte de patrons et (l'on vriers afin d'arriver à une entente prochaine.

La réponse du ministre est attendue avec impatience par les grévistes, dont une déléga-tion se rendra demain chez le préfet.

Lens — Suivant les résultats connus, il y a 70 pour cent des ouvriers des différents bas-sins houillers qui sont partisans de la grève générale. — HAYAS.

Télégramme commercial

(Cercle du Louvre) Chiffres fournis la par maison Bollack-Sarrasin

Paris, 3 novembre, 1 h. 35 soir. Avoine, 100kilog.:courant, 17 fr. ..; quatre

premiers. 18 fr. ... Blé, par 100 kilog. : courant, 27 fr. 15; qua-

tre premiers, 28 fr. 25. Farinesdouzemarques.par sac de 159 kilog.;

courant, 60 fr. 65 ; quatre premiers, 62 Irancs 40.

Huile de colza, par 100 kilog. : courant, 68 fr. 75; quatre premiers. 71 fr. 25.

Alcool, courant, 39 fr. 50; quatre premiers, 40 fr. 50.

Sucre, par 100 kilog. : courant, 36 fr. 25 ; quatre premiers, 37 fr. 12.

Dernier cours de la liourse 3 0[0,95 0H 3T4. — Russeconsoi., 9 lr2. —

Italien, 88 55 .\.. - Turc, 17 32 lr2.- Egyp-tien, 485 37 .T.. — Extérieure, 6 Ij4 — 4 0i0 hongrois, 90 1rl6. — Banque o.tomane, 530 ... — Panama, 27 50.

r NANCY, mardi 3 novembre 1891. r

LE MU ISTÈ E j et les républica r>s de gouvernement

o Le vote de samedi sur l'interpellation Er-

nest Roche.— Pourquoi certains républi- , cainsde gouvernement.se sont abstenus. n — Conversation avec M. Papetier. n Dans son numéro du 3 novembre, le Pro- •

jrès de l'Est, appréciant l'attitude de M. Cle-menceau qui, dans l'interpellation Ernest Bo-rne, a rompu avec le gouvernement parce que :e dernier refuse la mise en liberté du soria- ï liste révolutionnaire Lafargue, intitule son J Article : « A ceux qui s'abstiennent » et le ter-mine en blâmant les députés républicains n'appartenant pas à l'extrême ga >che qui au moment du scrutin sur l'interpellation se sont abstenus.

Le seul député de Meurthe-et-Moselle qui se soit abstenu est M. Papelier. Ce dernier étant a

actuellement à Nancy, nous avons jugé inté- r

ressant de lui demander s'il ne voulait pas éclairer son vote par quelques explications

Un de nos collaborateurs s'est donc présenté chez le député de la 2" circonscription et lui a ' exprimé l'étonnement que son vote, dans une question où l'existence du ministère était en jeu, a causé à un certain nombre de personnes.

— Ah, nous répond M. Papelier, en effet, quelques personnes ont pu s'étonner de mon attitude et je viens précisément de lire l'ar-ticle du Progrès. Permettez-moi de vous dire que je le trouve un peu sévère.

Vous savez que je suis très partisan de la stabilité mini>téiielle, je suis vivement parti-san que la Chambre montre dans la session actuelle la même sagesse que dans les précé-dentes, mais il m'est impossible d'admettre que le titre de « partisan de la stabilité minis térielle » me force à approuver toujours les actes du cabinet, quels qu'ils soient. En agis-sant de la sorte, ce serait donner raison à ceux qui prétendent que la majorité est servilett qu'elle ferait tout aussi bien de rester chez el e que de séjourner au Palais-Bourbon pour dir» amen chaque fois que le gouvernement ouvrt la bouche.

Dans certains cas, désireux de ne pas fa're le jeu des hommes qui veulent ouvrir une crise ministérielle, je ne vote pas contre le gouvernement, mais en m'abstenant, je mar que mon intention de désapprouver la ligne de conduite adoptée par celui-ci.

Ainsi dernièrement, dans l'interpellation sur les accidents de chemins de fer, M. Du-may avait déposé l'ordre du jour ci-dessous (qui d'ailleurs n'a pas été mis aux voix) :

« La Chambre invite le gouvernement : « 1° A user de son autorité auprès des com-

pagnit s pour obtenir la réintégration de tout ou partie du personnel révoqué en violation de la loi sur les syndicats professionnels pour cause simple de participation au syndicat spé-cial des chemins de fer ;

t 2° A déposer un projet de loi établissant des pénalités sévères contre les administra-tions des chemins de fer dont l'incurie ou la mauvaise volonté dans l'appli ation des lois) et règlements auront amené des accidents dans leur service. »

Le gouvernement accepta l'ordre du jour pur et simple, tandis que plusieurs députés demandèrent — mais en vain — la mise aux voix, par paragraphes séparés, de l'ordre du jour Dumav. Or, en ma qualité de membre de la commission des chemins de fer, je sais que le ministre des travaux publics a envoyé une circulaire demandant aux compagnies de ne pas exagérer le labeur des mécaniciens, chauf-feurs et conducteurs de train, etc., dont cer-tains accomplissent plus de douze heures de travail. Cette circulaire est restée absolu-ment lettre morte et M le ministre, interrog' j à la commission sur le point de savoir si le ! agents du contrôle avaient relevé des infrac-tions à sa circulaire répondait qu'un seul pro ; cès-verbal avait été dressé à la Compagnie du j

| Midi, alors qu'on aurait pu en dresser beau-i coup plus. i Dans ces conditions si j'avaii voté, à pro-pos de l'interpellation Dumay, !ordre du jour pur et simple j'aurais paru voiloir désarmer le ministre contre les grandes cempagnies qui ne tiennent pas compte de ses réservations. C'est pourquoi j'ai voté contre îet ordre du jour pur et simple.

Revenons-en maintenant à moi abstention dans l'ordre du jour pur et simple, samedi, sur l'interpellation relative à M Paul Lafar gue. Je me trouve non moins i l'aise pour expliquer cette abstention en compagnie de

;M. Casimir-Périer. président de la commis-sion du budget ; Martial Baille, meien préfet de Meurthe-et-Moselle; Henri Rrisson ; Isam-bert, rédacteur du Temp* et de la République française, etc., et, j'ajouterai que M. Em-manuel Arène, un opportuniste de vieille ro-che, a même voté contre, c'est-à dire avec M. Clémenceau.

Qu'y avait-il dans cette affaire ? Il y avait la fâcheu e remise sur le tapis des incidents le Fourmies, incidents à jamais déplorables

et dont la responsabilité incombe pour une forte part à l'administration préfectorale et a l'autorité militaire

L'administration préfectorale aurait dû se trouver représentée sur les lieux par le sous-préfet d'Avesnes :1a place de ce sous-préfet était à côté des troupes et non pas dans une chambre : enfin l'autorité militaire aurait dû envoyer a Fourmie- de la cavalerie et non de l'infanterie

Au lendemain de cette triste affaire, le 4 mai dernier, je suis de ceux qui votèrent contre l'enquête lorsqu'elle viut en débat devant la Chambre, sur la proposition de l'extrême gau-che, car il était utile de clore cette doulou-reuse explication. De plus, j'ai voté l'ordre du jour ue M. ' "aujean. ainsi conçu :

« La Chambre, profondément émue par le malheur de Fourmies,unissant dans sapatrio-ique préoccupation et dans ses ardentes sym-

pathies les travailleurs de France et l'armée nationale, et résolue à faire aboutir pacifique ment les réformes sociales passe à l'ordre du jour. » (Ordre du jour accepté par 356 voix ontre 33.)

En votant de la sorte plusieurs députés ré publicains dont moi avaient eu l'intention l'amener le calme et la paix dans les es nrits, et, si nous ne voulions pas désarmer le ouvernement devant l'émeute, nous indi-gnons du moins que l'autorité n'avait pas empli son devoir. L'enquête judiciaire ulté-ieure l'a bien démontré.

Pourquoi six mois après ces événements apr^s ce vote de paix, voyons-nous encore le même préfet à la tête du dèpartementdu Nord?

c ne puis approuver ce maintien, du moment lue les inculpés sont sous les verrous. Je com-prends que le jury ait condamné M Lafargue. mais je ne comprends pas que le gouvernemenl t'ait pas puni son fonctionnaire. Un de mes ollègues, M. Martial Baille, qui a une autori-A particulière en la question, puisqu'il a été •réfet. partageait ma manièrede voir. Les au-res collègues précités, également. Voilà la aison de notre abstention. Nous regrettons

, ;ue M. le préfet Vel-Durand n'ait pas été dé->'acé, mais puisqu'i1 ne l'a pas été, nous au-ons souhaité l'oubli pour tous.

' Tels sont donc les motifs qui ont inspiré iotre abstention. »

Nous sommes certain d'avoir très fidèle- j oent rapporté la pensée de M. Papelier. Elle tait importante à connaître à plus d'un titre, ans doute, personne ne se dissimule que le«

incidents parlementaires de samedi, s'ils ont assé inaperçus du puhlic provincial dans les ivoccupations de la Toussaint — n'en peu-ent pas moins avoir des conséquences assez

giaves. La brusque hostilité accusée par M. Clé-

menceau et ses amis a, à bon droit, alarmé tous les partisans de la concentration répu-licaine mais on conviendra aussi que cette

• onceruai on ne peut exister que dans cer-aii limites. Si M. Clémenceau se met à la emorque du révolutionnaire Lafargue, c'en •st fait de l'union entre républicains — et si iusieurs députés, dont M. Papelier, s'avi

-aient à leur tour de suivre M. Clémenceau, La situation serait tendue, puisque leur ap-point ùterait des forces au parti gouverne-mental.

Incontestablement, dans l'esprit de la majo . té électeurs qui ont nommé M. Papelier, ce dernier doit vouloir la stabilité gouverne-mentale, ce qu'il ne nie pas, d'ailleurs.

Mais, de son inlerviev: ni'me, il résulte ce double fait :

Qu'au Parlement, les choses prennent un aspect autre que celui qu'elles revêtent pour le public éloigné des coulisses. Dans le vote de samedi, une crise ministérielle était en ;eu voilà le fait pour le public. Au contraire, pour les députés dont est M. Papelier, le mi-1 nistère n'était pas en péril ils savaient à peu près sûrement qu'il réunirait une majorité et alors ils n'ont pas ét» fâchés de lui donner à comprendre que. sans suspecter ses inten-tions, ils gardaient une impression péni-ble :

1° Qu'on n'ait pas s* prévoir les inci-ents dé Fourmies : 2° qu'on n'ait pas,

après, déplacé le préî'et du Nord. Si nous avons bien saisi le fond de l'opinion de M. Pa-

lier la candidature Lafargue ne se serait pu produite si le préfet avait été déplacé.

Enfin, en thèse générale, M. Papelier et ses amiv estiment que, sans désarmer devant les révolutionnaires (et au lendemain de Crons-tadt cela est impossible, car l'entente franco-russe ne peut être basée que sur l'ordre à l'in-térieur), le gouvernement ferait bien de mon-trer la même sévérité pour tous... ou la mê-me indulgence pour tous. (Ne pas oublier ce-pendant que Lafargue a été condamné par le jury).

Bref, nous rencontrons donc chez plusieurs députés progressistes cette inclination au so-cialisme d'Etat, qui, il faut le reconnaître,est la note dominante de l'époque. Que beaucoup de républicains s'en inqui tent, cela ne sau-rait surprendre M. Papelier que, de vieille date, nous savons préoccupé de concilier les exigences gouvernementales avec la sollicitu-de due à la masse populaire, laquelle estime qu'on n'a pas fait pour elle tout ce qu'elle était en droit d'espérer.

Il nous a semblé utile de dégager ces nuan-ces de sentiment, entre hommes dont la bon-ne foi et le sincère républicanisme ne sont pas discutables

A propos des derniers incidants parlemen taires, il faut signaler un article du Matin où M. Emmanuel Arène propose la dissolution de la Chambre, afin de demander au pays s'il est pour la politique des radicaux ou pour celle des modérés, avec M. Clémenceau ou avec M. de Freycinet

Cet article montre l'importance de la crise qui a failli éclater samedi; mais nous pouvons dire qu'une idée d'une dissolution de la Cham Ure ne serait pas accueillie parle pays avec satisfaction.

Au reste, la presse parisienne ne paraît pas plus enthousiaste de l'idée développée par M. Emmanuel Arène.

A la suite des incidents de la semaine der-nière, rtlatifs à la proposition de séparation des Eglises et de l'État et de l'interpellation de M. Ernest Roche, un certain nombre de radicaux vie: nent de prendre l'initiative de la reconstitution d'un groupe d'extrême gauche.

Une réunion des promoteurs de cette entre-prise doit avoir lieu jeudi à une heure. Parmi les membres qui y assisteront, on cite MM. Clémenceau, Camille Pelletan, Peytral, Ma-thé (Allier), Mathé (Seine). Levdet, Lagnel, Bouge, Tony Révillon, etc Cette réunion doit arrêter les termes de la convocation à faire ultérieurement aux radicaux et dresser la liste de ceux auxquels elle sera adressée.

D'autre part, M. Camille Dreyfus va convo-quer à une réunion spéciale les signataires de la proposition de séparation de l'Eglise et de l'Etat dont il a pris l'initiative, pour se concerter sur le moment où la proposition de-vra être représentée a la Chambre.

M. CLÉMENCfAU

Voici de nouveau M. Clémenceau qui sort de sa boite comme un diable et déclare la «uerre au ministère. Le Gil Blas en profite pour portraicturer le leader de l'extrême gauche :

c Une tète sournoise, hautaine de mandarin mogol qui aurait coupé sa queue et abandon-né ses simarres brodées. Est cependant Nan-tais comme ce pauvre général dont il fut le •anceur. Radical entre les radicaux, mais n'en fréquente pas moins le foyer de la danse, l'ai lée des Poteaux et les bons endroits où l'on -'amuse. Très hommedu monde, très accueilli, a les manières correctes, vaguement imperti nentes d'un gentleman anglais, marivaude vo-lontiers avec les jolies femmes, amuse par ses réparties caustiques, son esprit un peu cruel et toujours en éveil. Monte chaque ma-tin à cheval à la bonne franquette, comme un bon vétérinaire de campagne qui fait sa tour-née de malades. Volontiers charitable, méde-cin sans grand renom, ne pratique plus guère que pour les pauvres de son fief électoral. Un des leaders de la Chanvre depuis des années où il est toujours du côté de l'opposition, ru-mine sans cesse quelque coup de boutoir, quelque amendement démolisseur, ne songe qu'à jeter bas les ministères le.^> uns après es autres Se tiendra jusqu'à la fin de sa vie

dans la eoulisse et serait, capable de chercher soi-même a se renverser s'il arrivait au pou-voir ».

M PAUL LAFARGUE

Autre « insta.mré ». celni-ri dn Figaro : Cinquante ans environ Un visage resté jeu-

ne sous une >hevelure de neige. Audacieux d'idées dès sa prime jeunesse, sympathisa avec l'hébertiste Tridon et combattit a see côtés dans les journaux. Etudiait la médeci-ne quand par ordre, lespoii- les 1

lui fureur fermées. Dut aller passe les examens du doctorat. Y rencontra Kurl, Marx, et sa vraie voie lui apparut Entré dans l'Internationale, devint membre du con>eil général de la puissante association, et, peu après, secrétaire poui l'Espagne. Après la Commune, dut gagner le Portugal. La néces sité fit de lui un photolithographe, métier qu'il exerçajusqu' l'amnistie. Depuis son retour en France, il n'a cessé de collaborer aux feuil-les révolutionnaires, tour à tour au Cri d peuple. <tii r toyet* à la Voix au peuple, a Socialiste, h. ÏEg jlité. sans parier des pério diques tels que la Nouvelle Revue, la Revue

philosophique et le Journal des Economistes. A publier le Droit à la paresse, la Famille et la propriété, le Capital et !a Lutte des clas-ses. Gendre de Karl Marx, semble avoir, avec la fille du célèbre critique socialiste, épousé Marx lui-même. En a la sécheresse et l'entête-ment, sans en posséder l'envergure. Bien que médecin, n'exerce point la médecine, à la-quelle, d'ailleurs, il n'a jamais cru.

LE CŒUR DE GÀMBETT1 L'inauguration du monument élevé à la

mémoire de Gambetta, à Sèvres, est fixée, omme nous l'avons annoncé, au dimanche 8

novembre. La cérémonie officielle sera précédée d'une

cérémonie tout intime. Dans un étroit caveau pratiqué sous la statue du grand patriote, le comité déposera son cœur, dont Mme veuve Paul Bert était restée dépositaire jusqu'ici.

Placé, après l'autopsie de Gambetta. dans un récipient cylindrique en verre rempli d'al-cool, le cœur fut enfermé par Paul Bert, au moment de son départ pour l'Indo-Chine. dans un coffre-fort et laissé à la garde de M. Chail-let frère du gendre de M. Paul Bert

Il n'en est sorti qu'avant hier. Mme Paul Bert l'a remi« entre les mains d'un des mem-bres du comité de l'œuvre. Avant d'être muré à toujours dans le monument des Jar-dies. le récipient de verre sera placé, par les soins de M. Bartholdi, dans un second récipient, sans aucun caractère artistique, en métal, et ce second récipient sera lui-même enfermé dans un coffret fort simple en bois d'Alsace.

Le coffret contiendra, en même temps qu'un procès-verbal signé par les assistants, une at-testation sur parchemin constatant que « le « cœur de Gambetta, conservé par son ami « Paul Bert. a été gardé par Mme Paul Bert « jusqu'à ce que le monument érigé à la mé-t moire du grand patriote par les Alsaciens « et les Lorrains fût achevé. »

LES MARINS RUSSES À BREST D'nuc lettre écrite par une personne habitant Brest à

un Alsacien habitant Nancy, nous détachons le pasr.age suivant :

Vous ne trouverez dans les journaux qu'un faible écho de l'enthousiasme avec lequel on a reçu nos frères du Nord. Les rues, les édifi-ces publics sont drapés de pavillons français et russes.

Un officier du Dimitri passe sur le Champ de Bataille en tenue, drapé dans un grand manteau gris. Quatre enfants l'entou-rent et portent les coins de son mac-ferlane ! Il se laisse faire.

Une délégation de VA nnexion passe dans cinquante voitures avec des sous-officiers con-viés au banquet. Acclamations, foule, hymne russe entonné par toute la population qui le connaît aussi bien que notre Marseillaise. C'est grandiose, et on voudiait aller du même pas, sans s'arrêter, jusqu'à Rerlin. On passe-rait tout de même et rien n'arrêterait cet élan que la mort

Une voiture pleine d'officiers du 19e de ligne portant des étendards russes et d'officiers rus-ses portant nos couleurs passe dans les rues : Français et Russes s'embrassaient et chan-taient.

Le banquet de l'hôtel de ville et.le punch de la salle de Venise ont dépassé tout ce qu'on oeut rêver en fait d'enthousiasme et de délire. — On ne laisse aucune note à payer à nos hô-tes ; on porte à bras d'homme tout ce qui est Russe : on détèle leurs voitures.

L'amiral Gervais est parti avec son escadre; il ne pouvait plus contenir ses équipages. Btest a secoué sa torpeur; l'argent et i'en-thousiasme déboident. Dites à nos frères d'Al-sace que les Bretons sont avec eux, à l'autre bf.ut de la France !

CHRONIQUEJGRICOLE Etat de» récolle»

< Adieux paniers, vendanges sont faites », fort heureusement du reste, car depuis quel-ques jours la température s'est sensiblement refroidie. Les retardataires se sont hâtés de rentrer fruits et légumes, et les quelques vi-gnerons qui attendaient pour la cueillette du raisin se sont dépêchés de le couper.

On constate une grande différence dans la qualité des vins vendangés au commencement d'octobre et ceux qui l'ont été du 20 au 30. Ces derniers ont acquis dans quinze jours une qualité à laquelle on ne s'attendait certes pas.

La. culture, elle aussi, subit l'influence du froid. Elle presse les rentrées de betteraves, pommes de terre, l'achèvement des silo?, l'emblavage des derniers sillons.

Ce froid, auquel on ne s'attendait pas, va causer un arrêt dans la végétation luxuriante fies M unes pousses, mais la germination n'en

oas moins, caria terre ne se re-^ S pluies glaciales et les pre-

mit tes neiges. On ne doit pas craindre de se-uiei jusqu u 10 novembre, à moins qu'il ne survienne de trop fortes gelées.

. Les feuilles commencent à se détacher et voltigent au gré des vents ; les vignerons en profitent pour retirer les échalas et les placer en menions ou moyettes. Quelques-uns com-mencent les provignages d'automne.

I Le bois achève de bien mûrir et les gelées d'hiver auront moins de prise sur le serment. On continue les plantations d'arbres à fruits et à DOvaUX sur le revers des collines, le drai-

Mercredi  Novembre 4891 L'EST RÉPUBLICAIN

Malgré l'abondance des pâtures, les cultiva-teurs feront bien de rentrer le bétail, car rien n'est aussi préjudiciable aux bêtes à l'en-grais, que les premiers froids : le poil se hé-risse, la mastication se fait difficilement et une bête perd facilement, en très peu dejours, l'embonpoint qu'elle avait gagné aupara-vant.

Les battages, un peu délaissés pendant les semailles, sont repris avec activité.

La petite culture voit l'approche de la Saint-Martin et prend ses mesures en consé quence.

L'abondance des offres en blé sur nos mar-chés ne contribuera pas à en relever le prix, car le commerce et la meunerie se tiennent sur la réserve.

Le grand tort de la culture a été de laisser le grand commerce faire ses achats au dehors, et aujourd'hui que le déficit de la récolte est comblé, il ne faut pas s'attendre à un grand relèvement sur le prix des. blés.

L'abondance de la récolte en avoine a fait "baisser les prix antér ieurs de 1 fr 50 à 2 fr. par quintal. Seuls, les fourrages continuent à se tenir à un taux élevé.

Cela tient un peu à l'agglomération du bé-tail dans les écuries ; aussi ne saurait-on trop recommander l'économie dans les rations pré-parées en hiver, ainsi que l'emploi des tour-teaux. On ne devra négliger aucun produit nécessaire à PalimenUUien.

On ne signale aucune épidémie sur le bé-tail.

(Le Bélier.)

Nominations et promettons militaire»

Infanterie. — Sont nommés au grade de lieutenant les sous-lieutenants dont les noms suivent :

MM. Olivier, du 34e régiment; Nicolas, du 26e ; Varnerot, du 162» ; Lerebourg, du 10e

bataillon de chasseurs à pied ; Uttenveiler, du 10e bataillon de chasseurs à pied ; Martinot, du 26e d'infanterie ; Allié, du 150e ; Grené, du 69e ; Lhomer, du 37s.

Cavalerie. — Sont promus au grade de lieutenant les sous-lieutenants dont les noms suivent :

MM. Beudant, du 11e rég. de cuirassiers ; Angelan, du 17» chasseurs ; de la Porte, du 17e chasseurs ; Marchai de Corny, du 5« hus-sards ; d'Aalot de Saint-Saud, du 18e chas-seurs ; Poivret, du 18e dragons; Massiaui, du 18e chasseurs.

CHRONIQUE^ DE L'EST MEURTHE-ET-MOSELLE

Une déclaration politique de révêque de Nancy

Le 3 novembre, à2 heures, recevantles mem-bres du clergé de la ville de Nancy, à l'occa-sion de sa fête, M. Turinaz, évêqrfe de Nancy, a prononcé une allocution qui, vu les circons-tances présentes et la situation du prélat dans l'épiscopat français ne manque pas d'impor-tance.

Après avoir rappelé diverses questions dio-césaines, l'évèque a abordé la politique géné-rale et a parlé des récents événements de Ro-me et de la conduite de l'épiscopat.

Le prélat s'est défendu de toute ambition personnelle et a manifesté son intention de rester longtemps encore en Lorraine Que son silence aujourd'hui à propos de la circulaire de M. Failières, ne soit donc pas interprété faussement. S'il n'a pas suivi quelques uns de ses collègues, comme certains esprits l'espé-raient, c'est qu'il ne croit pas que la voie de la protestation soit la meilleure pour arriver à une entente loyale avec la République.

Il ne blâme aucun de ses collègues, chacun étant libre de soutenir telle ou telle opinion d'envisager à son point de vue personnel telle ou telle solution, mais il croit, après y avoir mûrement (éfléchi. qu'il faut laisser de çUté les protestations A grand fracas qui ne peu-vent être que stériles et empêchent la conci-liation souhaitable.

M. Turinaz a terminé en disant à ses prê-tres que, moins que jamais, il était disposé à combattre la République, et que son minis-tère s'exercerait uniquement'sur les fidèles de son diocèse, estitirant que les luttes des partis doivent disp-it aitre devant le triomphe de la France en Europe et dans le monde en tier.

Un nouveau livre de M. Hézicrcw

Notre député, M. Mézières, de l'Académie française, publie, chez Hachette, une Vie de Mirabeau (1 vol. in-lG, broché. 3 fr. 50).

Nous devons a M. Charles de Loménie, non pas un panégyrique, mais une histoire de Mirabeau, véridique, impartiale et, com-plète.

C'est son œuvre qui a servi de base au tra-vail de M. Mézières.

Il n'a rien changé au fond des choses, tel qu'il a été établi par ses devanciers 11 a pen-sé seulement que, mêlé depuis bien des années déjà à la politique active, ayant quelque ex périence des Assemblées, il était peut-être en mesure de démêler quelques mobiles cachés des actions humaines, quelques ressorts des événements qui auraient pu échapper à la sa-gacité des historiens spéculatifs...

Il a surtout cherché à être vrai, à compren-dre, dans sa complexité pleine de surprises, le génie le plus extraordinaire que la Révolu-tion ait produit avant Bonaparte. (Bibliothè-que variée, première série.)

Criée de \anoy

A la date d'aujourd'hui. 3 novembre, M. le maire de Nancy a pris un arrêté nommant M. Chevry, marchand de légumes aux halles de Nancy, comme facteur à la criée.

Conseil municipal

Le conseil municipal de Nancy se réunira en session ordinaire, le samedi 7 novembre, à trois heures du soir.

Commission départementale

Dans sa dernière réunion, la commission départementale a donné acte à M. le préfet de l'état des ordonnances reçues et des mandats délivrés sur le budget départemental de 1891, dans le mois de septembre : elle a approuvé le nouveau bail de location des caves de l'hôtel delà Monnaie; elle approuve la soumission, présentée par M. Royer, de Moineville, pour la construction d'une citerne dans la caserne de gendarmeaie de Confîans ; les soumissions, pour les ventes d'arbres des routes départe-mentales ri«* 3, 4 et ta.

La commission approuve, suivant les pro-positions du service vicinal, la fixation des alignements de la traverse de Vilie-au-Val. chemin ue grande communication 09 28, de m traverse de Quevilloncourt, chemin d'intérêt

commun n° 58: les alignements complémen-taires de la traverse d'Homécourt, chemin d'intérêt commun n-74. v \h

Elle prononce au nombre des chernins vici- i oi naux déclassés une portion du chemin de ,d Bréhain-la Ville à Tiercelet ; elle donne avisjn favorable au classement comme chemins vici- j g naux ordinaires, d'avenues conduisant de Pa-|d gny-sur Moselle à la gare; elle prononce le' déclassement du chemin vicinal de Fey-en-HaveàNorroy. c,

La commission accorde, sur les demandes ■ de secours,sur le fonds commun des amendes correctionnelles : Mattexey, 700 fr. et Villers- d les-Moivrons. 400 fr.; elle approuve la soumis-sion présentée par M. Collot, pour l'acquisi- i> tion de 151 peupliers de la route départemen- ^ taie n» 35.

Elle résilie les entreprises de travaux d'en-tretien des lots nos 14 et 22 des routes dépar- * tementales n°s 6 et 12, adjugées à M. Mâu-court. de Flavigny, et approuve la soumission présentée par M. Coulle entrepreneur à Nan- r cy pour ces mêmes travaux. e

" Une somme de 500 fr. est imputée sur la ré- s serve pour subvention de trousseau, accordée t aux élèves Emile Bouchy et Marie Jaetel, des j écoles normales de Nancy.

La commission faisant droit à une demande c de M. Petit, de Ménil-la-Tour, accorde à son fils Adrien-Joseph, une demi bourse vacante à la maison des apprentis ; elle désigne pour y occuper le premier lit départemental vacant Mme Catherine Pierre, de Jolivet.

Elle accorde à ville Vaucard une demi-bour-se départementale au cours d'accouchement de Nancy ; une demi-bourse vacante au collé- a gé de Pont-à-Mousson au jeune Louis Deman- a ge de Jœuf ; un quart de bourse départemen- r taie vacant à l'école professionnelle de l'Est est attribué au jeune Dalstein. En cas de non S acceptation, le jeune Kruchtein est désigné i! pour en bénéficier. 1<

La commission fixe les alignements du che-min d'intérêt commun n° 35, dans la traverse d'Athienville. conformément aux propositions g, du service vicinal. c

La prochaine réunion de la commission au- ^ ra lieu le 27 novembre.

Union des sociétés de gymnastique de f France

Dans son numéro du 8 î octobre, le Gym-naste, moniteur officiel de l'Union des socié- * tés de gymnastique de France publie déj i le " programme des « mouvements d'ensemble 8

obligatoires > pour le concours de 1892, à c

Nancy. j On peut dire que jamais aucune fête fédérale c

n'avait été préparée aussi longtemps à l'avan- 1

ce que celle qui aura lieu dans notre cité en j mai prochain. *

Bon point national (

M. Bourgeois fera distribuer le lsr janvier, aux élèves les plus méritants, des médailles fl exécutées par Jacques France et portant au c recto une réduction de la figure de la Répu- g blique entourée de la devise : suffrage de s la majorité républicaine de la Chambre des députés et au verso le mot : Bon point na- c iional.

Passage de troupes c

Mardi sont passés à Nancy, deux bataillons , du 153'' régiment d'infanterie , venant de Toul, et se rendant au tort de Manonviller.

Cercle militaire .

Mardi, à huit heures et demie du soir, la c musique du 79e régiment de ligne a joué les i meilleurs morceaux de son répertoire devant i le Cercle militaire, à l'occasion d'une récep- 1 tion d'adieux faite par les officiers du régi- i ment à leur camarade M. le capitaine Verde- t reatt, admis à la retraite.

Dégradation militaire

Samedi, à midi, sur la place d'Armes de • Chàlons, en présence de détachements de toit- c

tes les troupes de la garnison, il a été procédé i , à la dégradation militaire du nommé Louis < , Verdun, soldat au2be de ligne, à Nancy, con- ]

damné par le conseil de guerre du fi" corps, i v -il octobre 1891, à la peine de cinq ans

. de réclusion et de cinq ans d'interdiction i !••• séjour pour vols au préjudice de ci fin mi h

. iiiaites des 26" et li9fl de ligne, et d'un habitant t i de Nancy. <

Cercle du travail <

Cours populaires. — La réouverture des ' cours publics et gratuits du Cercle du travail 5 aura lieu lundi prochain 9 courant, à huit ;

heures et demie du soir, dans son nouveau local de la porte de la Crafle (entrée à droite t sous la voûte). j

J Cinq cours seront laits du 9 novembre au < J] l°t avril.

1° Cours de comptabilité commerciale, le lundi ;

[ 2° Cours de législation commerciale, le mer-_ credi. Professeur de ces deux cours : M.

Emile Moret. professeur à l'Ecole profession- i nelle de l'Est, comptable diplômé par la So-ciété académique et l'Ecole supérieure de com-

■ merce de Paris ; 3° Cours de dessin, le mardi et le vendredi.

" Professeur: M. Post. dessinateur-mécani- ; s I ci en : A 4° Cours de modelage et de sculpture, le , jeudi et le samedi. Professeur : M. TrautSer, „ sculpteur-moueleur ; _ 5° Cours d'escrime, le jeudi et le samedi. •

Professeurs : MM. les prévôts des 26" et 09e de . j hgne.

Les personnes des deux sexes qui désire-* iraient suivre ces cours sont priées de se \ ' faire inscrire au Cercle, porte de la Crafle, "! mardi, jeudi, samedi et les jours d'ouverture

\ des cours, de huit heures et demie à dix heu-j res du soir.

s La commission administrative engage vive j I ment tous les jeunes gens qui désirent déve-s \ lopper leur instruction à suivre ces cours et à

se faire inscrire au plus tôt. Grâce au dévouement d»s professeurs, les

cours du soir de l'an deruier ont donué d'ex-t cellents résultats ; plus de cent élèves ont sui-

vi ces différents cours. Mariage

On vient de célébrer, au château de Preicher (sur la frontière du Luxembourg et de la Lor-

Jraine annexée), les fiançai les de Mlle Mar-*j guérite de Gar^an. fille du baron de Gargan,

ftin des propriétaires des importantes fbrgeë] Md'ilayaiige, avec le comte Léon de Bertier de, I Sauvignj, connu par ses vo vages scientifiques j

dans 1 Amérique du Sud r Arrestations

; La police de Nancy a arrêté les sieurs Vic-, tor Castello et Charles Clément, maçons, pour - ivresse et tapage rue Molitor ; Eugène Ferlin,

pour ivresse, tipageet violences légères* r iace ■ Mengin : Mme Marie Bouquet, femme Vin-1 i cent, pour avoir été trouvée ivre-morte sur la)

voie publique, ainsi que deux filles soumises, j , surprises rue Saint-Jean, a uiniuit, provo-j1

quant les passants au libertinage. j t

Br* de glaces jj Les sieurs Jule Donnet, âgé de 41 ans, et,i

Louis Weittmann âgé de 40 ans. débardeurs, ,i ont brisé, à coups le pierres, les glaces de la < devanture dé M. Bénin, épicier et entrepre- 1 neur de déména,<?<meiit faubourg Saint-Geor- 1

ges. Ces deux irlividus ont été mis en état < d'arrestation. S

Accident I Lundi, dans l'nrès midi, un ouvrier ma-

çon, d'origine ita enne, demeurant rue Bra-connot. était mot lé sur un échafaudage d'une maison en constr ction rue de Metz. Par suite d'un faux mouveueut il tomba sur le sol.

Il se rendit ausitôt à l'hôpital civil, où j l'interne de servie çonstata qu'il avait le bras droit luxé.

Après avoir refi les premiers soins il re-gagna son domicïe.

Ferm* incendiée ensuite)

Les dégâts cjjsés par l'incendie de la fer-me de Clairlieu s'élèvent à environ 40 000 fr. et se décomposent ainsi : 25,000 fr. pour l'en-semble et 15,00 fr. pour M. Marchai, loca-taire de la ferne. Les pertes sont couvertes par plusieursassurances.

On suppose que le feu est dû à un vice de constructiond'une cheminée.

Une réunbn des musiciens de Jarville aura lieu dans lasalle de la mairie, le vendredi 6 novembre, i huit heures un quart du soir.

I,a»euveville-devant-.\ancy M. Guilliume Schamber âgé de vingt huit

ans, chatntier sur le bateau ï'Islois, tomba accidentellement dans le canal. On ne put le retirer vivint.

Ce malhîureux était originaire de Barr (Al-sace) et, daprès la déclaration du marinier, il ne jouissait pas de toutes ses facultés intel-lectuelles.

varangévtue M. Joseph Romae, âgé de trente-neuf ans,

travaillant à la saline Daguin, est tombé du haut de l'estacade servant à charger les ba-teaux, sur le chemin de halage du canal.

M. Romac a eu le crâne fracturé, la mort a iêt instantanée.

Lemainville Dimanche, vers neuf heures du matin, M.

Auguste Noël, metuisier, étonné de ne pas voir sortir le sieur Victor Perrin, âgé de 64 ans, garde champêtre, se rendit à son domi-cile dont il trouva les portes fermées. Il fit sauter la serrure et trouva M. Perrin blotti dans le coin de l'escalier qui conduit au pre-mier étage. Le malheureux avait la tète en bas et portait une assez grave blessure à la tempe.

La lampe était roulée d'un côté et le vase de nuit de l'autre datjs l'escalier.

M. le maire a fait les constatations légales. M. le docteur Cunih, de Harouè, appelé à constater le décès, a; déclaré que la victime avait été plus de quatre heures dans cette po-sition avant de mourir

Le malheureux avait été vu assez avant dans la soirée du samedi. Le lit était décou-vert, mais Perrin ne s'était pas couché de-dans.

L'inhumation aura lieu dans les délais légaux.

Blâmont

M. Simonin, garçon à l'hôpital, se rendait vers minuit aux cabinets, lorsqu'en passant devant la salle à manger il aperçut de la lu-mière. Il se dirigea aussitôt de ce côté et vit un ancien pensionnaire de l'hospice qui fouil-lait dans les tiroirs de l'armoire. Il alla son-ner pour appeler la supérieure mais à son re-tour le voleur avait disparu.

La gendarmerie a ouvert une enquête. Toul

M. Albert Denis, avocat à Toul, bien connu déjà par ses intéressantes publications lorrai-nes, vient de faire paraître une élégante pla-quette consacrée à un émouvant épisode de la Révolution à Toul : Un épisode de l'émigra tion touloise.

Cet opuscule n'est qu'un extrait d'un long travail que prépare le jeune et savant lotha-rij •-•tesur l'histoire de la dévolution Toul ouvrage qui formera trois gros volumes, et dont on a pu lire quelques passages curieux dans les Annales de l'Est et Y Echo toulois.

nriey

Caisse d'épargne. — Opérations du 25 au 31 octobre 1891 :

Reçu â Briev, par 22 versements. 9.275 fr. ; à Longwy. par 32 versements. 6.681 fr 71 ; à Longuyon. par 8 versements. 1.860 fr. ; chez les percepteurs, par 19 versements,

. 4,661 fr. Remboursements : â Briey. par 35 rem-

boursements, 11,540 fr. ^'9; à Lengwy, par 16 remboursements. 10,496 fr 13: H Longuyon par 6 remboursements, 3,875 Ir. 30; percep-teurs, par 24 remboursements, 11,330 fr. 67.

LE TEMPS QU'IL FAIT A NANCY Temps triste et fort sombr ■ dans lu journée. A

peine quelques rares rayons de soleil. Ciel nuageux, Vent assez fort et froid.

A 2 h., le thermomètre indique •+- 6.

4 novembre. — Solei' : lever, 6 h. 53 ; coucher, 4 h. 34. — Premier quartier le 9.

Hauteurs barométriques du 3 novembre fournies par la station agronomique de Nancy

A 9 heures du matin: 749m"'5o (en baisse); à 4 heures du soir : 748">»>35 (en baisse)

ETAT MIL QUOTIDIEN DE NANCY Du mardi 3 novembre.

NAISSANCES Edouard-Louis Thiaville, chemin de Mal-

zéville-aux-tirands-Moulins, closD. — Etien-ne Delcher, vue de Strasbourg, 44. — Fer nand-Marcel Vantil ard. chemin du Port-aux-Planches, 7. — Charles Hubert Furet, rue Saint-Nicolas, 93 et 95. — Marie-Louise de hody, rue de la Pépinière, 6. — Marcelle Cerf, rue de' Toul, 7 — Dina-Berthe-Fernande Len-glin, gare de Bonsecours, à bord du bateau « Laure >. — Georges-Albert Savy, rue de la Ravinelle, 10. — Marcel-Jean Watier. rue de l'Etang', ln. — Louis-R <yniond S-Mves. rue Jacquard"49. — Marre-Alice Gfeiieviêvp. FJën-

DÈCES

Marie-Jeanne Studer, 62 ans, journalière, épouse Grunewald, rue de Bonsecours. cité La"g. L. K. — Edouard Jolain, 48 ans, jour-nalier, époux de Rosalie Masson rue Clodion. 3,hôpital civil. — Marie Louise Croasse. 25 ans, sans profession, oéhhatai'e. rue du Fau-boat .•-Stanislas. 49. — Jean-Victor Bala, 78 ans. ancien entrepreneur de ferblanterie, rue lu xcmeiaue.^",.'— Louise Knopf, 1 an li nois, rue de Bonsecours, 3. — Anne-Barbe

.Zolver, 80 ans, sans profession, veuve Zolver, rue Montesquieu, 17. — Céline Desaime, 35 ans. jardinière, épouse Dupire. rue des Jar-diniers, S. — Louise Martin, 56 ans. journa-lière, veuve Maurice, domiciliée à Vandœu-vré, maison de secours. — Léon-Alfred Mar-chand. 1 an lp2,rue du Ruisseau, 55. — Jean Schrœder. 58 ans, employé retraité des che-mins de fer, rue de Villers, 4.

Au-dessous d'un an: 2.

EDEN-THEATRE. - La troupe Simon don-nera, le jeudi 5 novembre 1891, une seule

représentation de Ma Cousine, comédie en trois actes, de H. Meilhac, avec le concours de MMmes Théo, du théâtre des Bouffes-Pa-risiens, et Marie Kolb, de l'Odéon.

Monologues, par Marie Kolb, et plusieurs chansonnettes seront chantées par Mme Théo, dans le 2" acte de Ma Cousme.

On commencera par VAmpgraphe, comédie en un acte de H. Meilhac.

La même troupe donnera, le vendredi 6 no-vembre 1891, Mimi, vaudeville en 3 actes, de MM. H. Raymond et Maxime Boucheron.

L'Entr acte, saynète bouffe de M. Maxime Boucheron, musique de M. Martinet.

Monologues par Marie Kolb, et chansonnet-tes, par Mme Théo.

Le Baiser, comédie en un acte de Th. de Banville.

Les bureaux seront ouverts à 7 h. et demie, et le rideau levé à 8 heures pour les deux re-présentations.

Vosges Enseignement primaire

Instituteurs. — M. Mougin, ancien élève de l'école normale de Mirecourt, est nommé sta-giaire à Ramonchamp. en remplacement de M. Lallemand appelé sous les drapeaux; M. Grégis, inst. stag. en congé (service militaire), d est aommé àEpinal rue de la Bibliothèque, en remplacement de M. M rchal, appelé sous e les drapeaux ; M. Varroy, inst. stag , est nom- f mé à Bambervillers, en remplacement de M. r Patris, appelé sous les drapeaux. \

M. Humbert, inst stag. à La Neuveville-les-Raon, en remplacement de M. Pavoz, ap- \ pelé sous les drapeaux ; M. Pierrat, instit. j stag. à Thaon. en remplacement de M. Perrin, 1 appelé sous les drapeaux ; M. Moinot, inst., stag. à Ruaux. en remplacement de M. Re \ bout appelé sous les drapeaux. 1

M. Deschaseaux, id au Clerjus, en rempla- ( cernent de M Renard, id. ; M. Génin, id. à Saint-Maurice sur Moselle, en remplacement ] de M Richard, id ; M. Badonnel, id. à Epinal < (rue de la bibliothèque), en remplacement de M. Savourel, id.; M Moulin, id. à Liffol-le- ] Grand, en remplacement de M. Simon, id. ,

M. Ciavert, id . à Raon-l'Etape, en rempla- j cernent de M. Vaney, id. ; M. Cosserat, id., ] également à Raon-i'Etape. en remplacement de M. Villaume, id- ; M. Thévenot, id., à Re-miremont, en remplacement de M. Weber, id.; M. Colnel. id., à Rambervillers, en remplace-ment de M. Bertrand., id.

M. Frenot. id. à Monthureux-sur-Saône, en remplacement de M. Aubert, id. M. Ruaux, élève sortant de l'école normale de Mirecourt est nommé à Fraize, en remplacement de M. Vivin délégué à Chàtel. M. Leroy, stag. en congé, est nommé à Ventron ; M. Jacquot, à Ville-sur-Illon ; M. Parisot à Saint-Nabord et M. Auget à Remiremont en remplacement de MM. Quillé, Détret et Fréchet appelés sous les drapeaux.

Institutrices.— Mlle Gillon. élève sortant de l'école normale d'Epinal est nommée stagiaire à Senones, en remplacement de Mme Mer-met, en congé de disponibilité ; Mlle Par-mentier, aspirante institutrice â Remiremont, est nommée stagiaire d'école facultative aux Rouges-Eaux, en remplacement de MlleBlai-son, nommée titulaire à Archettes ; Mlle Toc-quard. élève sortant de l'école normale d'E-pinal. est nommée stagiaire à Bussang. en remplacement de Aille Baroudel,en congé d'un an, sur sa demande ; ville Huraux, idem, est nommée stagiaire d'école facultative à Baze-gney.

Mlle Adèle Petit, id., est nommée stagiaire â Granges, en remplacement de Mme Arnold, sœur Catherine, démissionnaire ; Mlle Marie Petit, id.. est également nommée à Granges, en remplacement de Mme Simonin, sœur Vin-cent, démissionnaire ; Mlle Malaisé, stagiaire, rue de Nancy, à Ei inal, est nommée à Raon-l'Etape : Mme Frey. née Janot, stagiaire, rue de la Loye-Blanche, à Epinal, passe à l'école de la rue de Nancy ; Mlle Lalfert, élève sor-tant de l'école d'Epinal, est nommée stagiai-re de classe enfantine à Deyvillers, en rem-placement de Mme Durupt, en congé de trois mois, sur sa demande.

Mlle Léonard, aspirante inst à Epinal, est nommée stagiaire à l'école facultative à Bou-xières-aux-Bois, en remplacement de Mlle Pierron, en congé d'un an. sur sa demande ; Mlle Pucelle, aspirante instit. à Longchamp-sous-Châtenois. est nommée stag. d'école fa-cult. à Bois-de-Champ ; "ville Midenet aspi-rante inst. à Damas-et-Bettegney, est nommée stag. d'éc. facui. à Racécourt ; Mlle Guèbe. asp inst. à Chalèze (Doubs), est nommée stag. d'éc. faeult. à Fiménil, en remplacement de Mlle Clément, en congé d'un an, sur sa de-mande ; Mlle Villemin, élève sortant de l'é-cole normale d'Epinal, est nommée stagiaire à Anould ; M Mlles Duguenot et Ferry, id., sont nommées à Fraize en remplacement des sœurs Jeanne et Glosinthe, démissionnaires.

Charmes

Les vendanges, quoique n'étant pas très belles, ont cependant donné, dans le canton de Charmes, un résultat encore assez satisfai-sant. 11 y avait de très belles vignes, par con-tre, il y en avait de bien pauvres.

La Moyciine cependant du rendement a été d'environ 17 à 18 litres par are de vigne, ren-dement encore au-dessus de ce que les vigne-•jns pensaient obtenir.

— Il y a deux ou trois jours, un chasseur adroit, de Charmes, cafetier si nous ne nous

: trompons, a eu le bonheur de tuer encore un beau lièvre dans le jardin d'un quincaillier de

Ce jardin est situé derrière la ville et il est à supposer que ce pauvre lièvre, ayant peur des derniers vendangeurs, est venu se réfu-gier dans ce jardin où il devait trouver la mort.

Voilà depuis quinze jours un deuxième chas-seur de Charmes bien veinard ma foi : c'est à vous engager à prendre tous un port

«Sarnicnt9 ' j Vendredi dans la soirée, la gendarmerie de j Remiremont a arrêté Célestin Demangel. âgé

de trente-sept ans, cultivateur à Jarmi -, pour menaces de mort, coups et ble^» ' portes à sa femme. «"assures

Pierrepont

Le 28 octobre. M. Jean Baradel, fécnit. , Pierrepont, était à la foire de Bruyères «f • a reçu L750fr. pour cinquante sacs de fcv les qu il avait livrés à un industriel de fv noux. M. Baradel s'étant attardé rentra rh lui vers une heure du matin. Il s'aperçutaln qu'il lui manquait un billet de 500fr. et dn,, de 50 fr. U0Uze

Charmois-rorgueilleux

Jeudi 29 octobre, vers six heures du marin un incendie s'est déclaré dans une maison a!t partenant à M. Nicolas Thiébaut, cantonnir à Nobémont, écart de Charmois. M. Thiébauf se rendait à son travail quand à cent mètj-J de son habitation, il aperçut une épaisse % mée qui sortait par les fenêtres du grenier t\ courut éveiller sa femme qui eut à peine 1 temp-i de se sauver, elle et ses trois enfants Vingt-deux poules sont restées dans le» flammes ainsi que les récoltes et le mobilier La cause de l'incendie est attribuée au mau vais état d'une cheminée. Les pertes totales" évaluées à 4,970 fr., sont assurées. '

Salnt-Dlé

Nous trouvons dans la petite correspon-dance du Gil Blas la curieuse supplique sui^ vante :

« Une jeune étrangère, très éprouvée par une injustice, supplie une personne, de lui venir en aide. Elle lui vouera une vraie re-connaissance. Mlle Mariany, p. r. Saint-Dié (Vosges) ».

Avis aux gentlemen protecteur du beau sexe.

Meuse Verdun

Un drame terrible s'est déroulé dans la nuit du 1er novembre, à Verdun.

Depuis quelque temps, un nommé Parent employé au chemin de fer, soupçonnait,sa femme d'entretenir des relations intimes am un de. ses collègues, nommé Cyr, âgé de vingt-huit ans.

Il usa du subterfuge ordinaire des maris trompés : il raconta à sa femme que son service l'appelait à passer la nuit au de-hors.

Le soir, profitant de l'absence de celle-ci, il rentra à son domicile, et, après avoir habi-lement dévissé la serrure de la chambre à cou-cher, se cacha dans le grenier.

A dix heures du soir, la femme de Parent rentra en compagnie de son amant et tous deux se mirent au lit.

Désormais, certain de son déshonneur, le mari trompé fit irruption dans la chambre, décrocha un sabre de garde national qui était fixé au mur et taillada Cyr de telle façon que l'état de celui-ci est désespéré.

L'ARMEE FRANÇAISE Jugée par un homme d'Etat anglais

La Forlniyhtly Review publie dans son numéro du t" novembre un article de sir Charles Dilke sur les Grandes Manœuvres de l'armée française dans l'Est au mois de septembre dernier. Sir Charles Dilke a suivi les manœuvres dans l'état-major du général de Gallif-fet. Cet article nous a déjà été signalé par une dépêche Havas ; nous croyons qu'on sera h 'ureux de lire quelques-unes des pages les plus intéressantes de cette étude.

Mais, au préalable, nous désirons formuler quelques réserves. Sir Charles Dilke n'est pas un militaire de profession, sans doute, il a beaucoup voyagé, sa situa-tion politique lui a permis de voir de près plusieur» armées, toutefois son opinion doit être acceptée plu'1" comme celle d'un touriste perspicace que comme celle d'un écrivain militaire autorisé. D'ailleurs, il s'en rend liien compte lui-même, puisque, à tout instant, il voque le témoignage de lord Wolseley, chef d'état-major anglais.

On remarquera que le style de sir Charles Dilke pré-sente pour nous,Français, quelques obscurités, on pour-rait dire quelques invraisemblances. La faute en e'1* elle à la traduction ou bien à ce que la pensée anglais s'exprime Je façon moins neite que la pensée fran-çaise ?

On trouvera un éloge presque dithyrambique du gé-néral de Galliftet. Nous ne prétendons pis que cet éloge ne soit pas mérité, mais on nous permettra de croire que les relations amicales qui unissent le géné-ral à sir Charles Dilke n'ont pas été, en la circonstance, inutiles au premier.

A propos de contradictions, — au moins apparentes — nous signalerons le passage où il est dit que « I ar* mée française est peut-être la première du monde >• L'avis est très flatteur et nous ne demandons pas nneus que de le prendre pour bon. Seulement, viennent e"" su te certaines restrictions qui ne sont pas sans en enta-mer la valeur. Ainsi ce que dit sir Charles Dilke de I* difficulté, plus grande en France qu'en Allemagne, <\e rajeunir les cadres supérieurs et notamment ceux "e

la cav derie. , Quoi qu'il en soit, l'article de sir Charles Dilke wê'

rite d'être lu II prouve que les manœuvres de ont eu à l'étranger un énorme retentissement Cet ene^ moral n'est pas à dédaigner. — Voici donc les Pr!n^e paux passages de l'étude écrite par l'homme polit'Q" anglais :

Les correspondants de journaux aux tuv nœuvres de Hampshire ont remarqué qu^' même sans fourniment et sans équipement, les hommes ne pouvaient résister ett sran._ nombre à une concentration par un soleil brû-lant sur une distance de quinze milles, tir, non seulement les Français ont fait de beau-coup plus longues marches avec fournime'; et équipement par un soleil bien plus ''lia»"-mais fort neu ont cédé à la fatigue, fort pe ont été éclopés. Les régiments sont demenr en bon ordre et l'allure a été bien maintenue-parfois, en réalité, elle était tron rapide, J Sais trop lente, eu égard aux instruction

: contenues daus les théories et aux ordres-Poursuivant notre étude comparative. W*£

| remarquons que. d'après nos corresponaaiw ! en Angleterre, dans les dix derniers jours

Mercredi 4 Novembre 1891

manœuvres, tandis que, dans des circonstan-ces fatigantes, le chiffre des malades attei-gnait 8 OfO, en France, au contraire, dans des circonstances également fatigantes, le chiffre des malades, vers la tin des manœuvres, n'at-teignait qu'un cas par division, en ce qui con-cerne les quatre corps d'armée et les deux divisions indépendantes de cavalerie. Il y a eu environ sept malades par jour et par batail-lon, vers la fin de la période, dans l'infante-rie de marine. C'étaient, je crois, des cas de fièvre chez des hommes qui avaient servi au Tonkin et au Sénégal.

On suppose que l'objet des grandes manœu-vres de 1891 en France était d'éprouver la va leur pratique des arrangements pris en ce qui concerne le commandement en chef et les commandements d'armées, et la tâche dévolue à l'état-major et les instructions pour les mar-ches, — vraie longueur des colonnes et inter-valles réguliers dans toutes les conditions. Pour la première fois, nous avons été appelés à voir ce que seront les généraux français en cas de guerre. Le gouverneur militaire de Paris, général Saussier, détient entre ses mains une lettre de service l'appelant à la di-gnité de généralissime des armées françaises à partir de la déclaration de guerre. Il avait été appelé, cette fois, à commander. Le chef actuel de l'état-major au ministère de la guer-re en temps de paix, général de Miribel, est désigné pour être chef d'état-major du généra-lissime en temps de guerre et a fonctionné en cette qualité auprès du général Saussier. La personnalité du chef d'état-major a été, pro-bablement sur son désir, un peu rejetée à l'ar-rière-plan ; et de Moltke n'a pas été plus re-jeté dans l'ombre, à Sedan, par l'empereur Guillaume, que le général de Miribel par le général Saussier. Les généraux en chef, en France, sont le plus ordinairement âgés de soixante à soixante-trois ans. Le général Saus-sier a soixante-trois ans. A dire nettement les choses, ce qui en pareil cas est nécessaire, on a parfois supposé que le général Saussier était trop âgé pour un service actif, trop lourd pour monter à cheval et en somme une simple figu re décorative. Or, rien ne saurait être plus loin de la vérité. Ce bruit a pris naissance à l'occasion d'une maladie qu'il a eue ; mais, aux manœuvres, le général Saussier est de-meuré en selle plusieurs heures consécutives sans donner signe de fatigue physique ou mentale. Il est une force énorme pour l'armée française : tout le monde l'y considère comme un bon général et, en plus, on le regarde, non seulement comme un honnête homme et un patriote, mais comme capable.

Le général de Miribel est officier d'artillerie. On en a souvent parlé en France pour t major général », le titre porté par Bertliier, prince de Neufchâtel, chef d'état major de Napoléon, et par Soult pendant la campagne de Water-loo. D'après la loi, en temps de paix et en temps de guerre, ce poste peut être occupé par des personnes différentes; et, en 1889. pen-dant que le général de Miribel était chef d'état-major auprès du généralissime, un autre offi-cier était chef d'état-ma'or au ministère de la guerre. Le général de Miribel est, depuis Soult, le premier officier qui ait occupé de facto un poste analogue à celui de major général du premier empire. En temps de paix, la position qu'occupe le général de Miribel lui donne une situation plus importante que celle du général Saussier, car le général Saussier n'a pas alors de pouvoir en dehors du gouvernement de Paris, tandis que le général de Miribel, en qualité de chef de l'état-major général, exerce son influence sur toute l'armée. Il pourrait être un Moltke français s'il avait l'autorité incontestée de Moltke ; mais, en réalité, il en va différemment. Lord Wolseley nous a fait voir, dans un récent article sur de Moltke. combien particulière était la position qu'il oc-cupait: il commandait une immense armée en fait, mais non en nom Dans la prochaine guerre, les Français seront peut-être plus dis-posés à déifier le premier des généraux qui remportera la victoire qu'à se confier aux soins prévoyants du che? d'état-major général qui demeurera à l'arrière-plan à côté du géné ralissime. D'autre part, leurs ennemis peuvent ne pas trouver à leur disposition un nouveau Moltke. Le général de Miribel fut choisi par Gambetta pour être placé à la tète de l'état-major général en France. On raconte que Gam-betta, au moment de sa chute du pouvoir, de-manda comme une faveur personnelle au pré-sident, dans l'intérêt de la France, de mainte nir le général de Miribel dans la position où il l'avait appelé contre l'opinion publique qui le lui dénonçait comme réactionnaire. Après la chute de Gambetta, il fut cependant exilé dans les comités et commissions puis enfin nommé commandant du 6" corps d'armée, si-tuation qu'avait occupée auparavant legénéra lissime actuel. M. de Freycinet a été assez

énergique, ou la République suffisamment solide, pour que le général de Miribel reprit la place où Gambetta ne réussit pas à le main tenir ; quant à savoir s'il y restera toujours, c'est une autre affaire.

Durant la seconde période des manœuvres, que suivit le combat d'un corps d'armée cou-tre un corps d'armée, une armée de l'Est lutta contre une armée de l'Ouest, chacune compre-nant la moitié des troupes présentes aux ma-nœuvres. Ces deux armées (privées de quel-ques troupes des divisions de cavalerie n'ap-partenant pas à l'un des quatre corps d'armée engagés), sous leurs généraux respectifs, for-mèrent ensuite de grandes subdivisions de l'armée avec laquelle le général Saussier mar-cha vers le Nord et livra bataille au général de Boisdeffre. L'armée de l'Est était comman-dée par le général Davout, duc d'Auerstaedt. un homme de soixante-deux ans, un des géné-raux qui servirent avec grande distinction comme colonel dans l'armée de Metz. Depuis, il avait été gouverneur militaire de Lyon. Quelques personnes ont dit de lui qu'il n'est connu que comme le général Davout qui n'a pas gagné la bataille d'Auerstaedt ; mais ses officiers reconnaissent qu'il est un solide et excellent officier. Sous les ordres du général Davout, à la tête du 7» corps, l'un de ceux pla-cés près de la frontière, était le général de Négrier, un des plus jeunes généraux de l'armée française, un officier brave. Il est des-tiné à être dans l'avenir un commandant d'ar-mées, mais sa science de la guerre moderne est contestée par les théoriciens. Le 8e corps d'armée était commandé par un officier moins connu.

L'armée da l'Ouest était sous les ordres du général de Galliffet dont la personnalité est bien connue et qui est remarquable par ce fait que, officier de cavalerie courageux, il est re-connu par tous aussi bien comme stratégiste que comme maître en la manière de savoir se servir des trois armes. M. de Galliffet fait preuve d'une endurance merveilleuse, étant données les affreuses blessures qu'il a reçues ; en le préservant des excès de table et de bois-son, elles ont peut être surtout servi à lui con-server cet air de jeunesse étonnant pour un homme de son âge.

Depuis que le général de Galliffet est deve-nu membre du conseil supérieur de guerre et général commandant d'armée, il ne témoi-gne plus un intérêt aussi spécial pour la ca-valerie et peut-être (peut-on le dire ?) prend-il plus au sérieux l'infanterie et l'artillerie. Sous beaucoup de rapports, il rappelle le sol-dat français du siècle dernier à l'aspect mili-taire, mais il est assez t fort » pour être aussi bien capable d'être compétent d^ns la guerre moderne, et il jouit de l'enthousiaste confiance qu'on lui témoigne. Il n'est pas populaire dans la presse, mais il a appris à être froid à cet égard. Depuis l'empire, le service du gé-néral de Galliffet ne s'est pas fait toujours dans la cavalerie, car il a commandé succes-sivement une brigade et une division d'infan-terie.

Le général de Galliffet était accompagné d'un état-major très énergique. Ces états-ma-jors, aux grandes manœuvres, sont extrême-ment dignes d'attention, car ce sont des états-majors de guerre, sur pied d'une façon per-manente; existant de fait, quoiqu'ils ne soient indiqués ni dans les livres ni dans les lois, ni dans les ordres, les officiers qui les compo-sent ont d'autres occupations en « temps de paix ». Si une guerre éclatait demain, le gé-néral Saussier, comme généralissime, et les généraux Davout, de Galliffet et Billot, com-me commandants d'armée, seraient entourés d'officiers d'état-major qu'ils rencontrent heb domadairement à leur quartier général ou chez eux en temps de paix et qui ont accom-pagné les trois premiers cette fois-ci, et le quatrième aux manœuvres de l'an dernier. Grâce à la bienveillance du général de Gallif-fet et d'amis personnels à moi qui étaient au-près de lui, le jour de la bataille de Vendeu-vre et depuis, je vis mieux l'état-major du gé-néral de Galliffet que les autres ; aussi serais-je plus capable d'en décrire la composition. Le général d'artillerie de l'armée n'est pas à proprement parler un membre de l'état-major du commandant en chef, mais, pratiquement, il est une sorte de second chef d'état major, car il est toujours avec le général et nécessai-rement en continuelle délibération avec lui. Le général d'artillerie du général de Galliffet est le général Zurlinden qui commande l'artil-lerie de Paris en temps de paix ; c'est un homme d'une extraordinaire distinction jeune très connaisseur aussi bien de ce qui a trait aux autres armes que de la sienne propre, et destiné sûrement à devenir général comman-dant d'armée à son tour. Le général Zurlin-

den appartient, comme les généraux Saussier et de Négrier, à cette fraction d'officiers fran-çais distingués qui se sont échappés de capti-vité en Allemagne en 1870 et ont reçu des commandements de Gambetta.

Le chef d'état-major, en temps de guerre, du général de Galliffet, est le général Brault, chef du secrétariat au ministère de la guerre, | la main droite, après le général de Miribel de M. de Freycinet. Le général Brault répond exactement à l'idée que Ton se fait de lui d'a-près sa réputation, très laborieux etaccom-| plissant son travail avec la plus admirable ! aisance que l'on puisse imaginer 11 serait dif-ficile de trouver trois hommes plus capables, ! et je pourrais ajouter plus capables de trois façons différentes que les généraux de Gallif-fet. Zurlinden et Brault ; mais ils peuvent col-laborer et collaboreront, ce qui est le princi-pal. Le général Brault peut ne pas être uni-versellement populaire, mais il a prouvé à la tète Je ses turcos, à Wœrtù, qu'il est un brave et il n'est personne qui puisse lui dénier une intelligence parfaite de ses fonctions de chef d'état-major et tout ce qu'il a à faire est fait avec une exactitude mathématique. Le général Zurlinden est d'un type absolument différent des généraux de Galliffet et Brault ; un homme qui pourrait être colonel de la garde prus-sienne, un Alsacien formé à l'Ecole polytech-nique, capable de parler l'allemand sans ac cent ; il doit probablement à cette connais-sance son évasion eal870 du voisinage des frontières russes, ce qui lui permit de repren-dre du service et d'obtenir de l'avancement.

Ces membres de l'état-major du général de Galliffet, placés sous les ordres du général Brault, m'ont étonné, moi qui ai vu pendant la guerre les états-majors prussiens, par leur constante résistance à la fatigue et, pardessus tout, par l'intérêt qu'ils prennent à ce qu'ils font; et ce qui fait la plus profonde impres-sion, c'est la modestie militaire des officiers français les plus distingués d'à présent ; en cela la différence est grande avec les généraux français du temps passé. L'armée française de 1891 est, de l'avis général, peut-être, la première armée du monde. L'armée française de 1870 n'était sans doute pas la première ar-mée du monde, mais à entendre ses officiers, on aurait pensé qu'elle l'était.

Dans l'armée de l'Ouest, un des deux corps, le fameux b", était commandé par le général Jamont, candidat au premier poste de com-mandant d'armée, qui deviendra, à bref délai probablement, vacant. La lrs division d'in-fanterie du général Jamont est commandée par le général Hervé, un homme à peu près de même âge que le général Zurlinden, né en 1887, et appelé à faire partie de la prochaine génération de commandants d'armées. L'autre corps était commandé par un vieil officier plus vieux même que le commandant en ehel lui-même, et probablement, pour cela, ! vani abandonner bientôt le commandement de sou corps. Le général Jamont est de tous celui qui aie plus accaparélaïïaveurdu public pendant les grandes manoeuvîes. les autres généraux n'ayant que conservé» situation qu'ils occu-paient devant l'opinion en France. En dehors des généraux, on se demande si la République accorde quelque préférence aux hommes Ut naissance. Il est certain qu'il y a [dus de ceux ci dans les rangs supjfcieurs que duns les rangs inférieurs, et c'était vraiment curieux d'obser-ver qu'à Colombey-les Deux-Eglises et à Ven-deuvre, les armées de l'Est et de l'Ouest, qui luttaient l'une contre l'autre, étaient comman-dées, l'une par un duc et l'autre par un prince marquis, car le général de Galliffet, bien qu'il laisse de côté ce titre, est prince de Martigues aussi bien que marquis de Galliffet.

La première qualité d'un général, dans l'a-venir, sera sans doute, comme dans un passé récent, l'instinct de saisir le moment oppor-tun pour avancer quand le feu de ses troupes auia assuré leur supériorité. La France res-tera au-dessous de la moyenne, sous ce rap-port, vis-à-vis de l'Allemagne. Elle semble posséder des hommes qui auront à un plus haut degré la volonté de prendre l'initiative, côte à côte avec des hommes qui seront in-férieurs aux généraux allemands, même de moindre qualité. D'autre part, le soldat fran-çais a probablement plus d'initiative que l'ai lemand, et il pourra y avoir des cas où la li-gne française marchera en avant, et marchera à bon droit en avant,sans ordres. Il est Impos-sible de n'être pas continuellement frappé de la variété extraordinaire de qualités et de puissance de caractère qu'il y a parmi les of-ficiers supérieurs français ; quelques-uns étant d'une manière évidente au-dessous de la moyenne de ceux de leur rang, en Angleterre et eh Allemagne, et d'autres remarquables en tout ce qui touche les vertus militaires et ces

qualités spéciales qui icni de notre temps l'homme de guerre.

Les officiers en possession de hauts com-mandements sont, naturellement, encore ceux qui ont été formés sous l'ancien système, et il fallait s'attendre à ce que quelques uns d'en-tre eux s'approprieraient avec énergie les idées nouvelles, tandis que d'autres y de-meureraient complètement fermés. De bons coionels peuvent ne faire que de stupi les gé-néraux de brigade ; d'excellents généraux de brigade peuvent être sans usage comme géné raux de division ; des généraux de division de valeur moyenne peuvent n'être que de détestables commandants de corps d'armée ; et la République ne parait pas plus apte que nous, et moins que la monarchie prussienne, à obtenir arbitrairement la retraite, par ce que l'on appelle, je crois, en France, le « bil-let bleu », de ceux dont l'incapacité est irré-médiable. Nominalement les généraux pour les commandements de corps d'aimée sont! choisis à cause de leur mérite, mais enpra-' tique, le principe du mérite est tempéré par celui de l'ancienneté, et quelques UQS des commandants de corps d'armée peuvent n'a-voir jamais été, à aucune époque de leur vie, aptes pour la situation qu'ils occupent. On ai dû s'en apercevoir si on a procédé à une en j quête sérieuse. En ce qui touche le comman-1 dément des armées, l'ancienneté ne doit pas venir en compte ; le mérite seul, ou le méri-;

te combiné avec la popularité généralement reconnue doit être pris en considération. Cei mal, en ce qui concerne les corps d'armée, | les divisions et les brigades, est connu, mais le seul remède, que l'on trouve en général I en réponse aux critiques contre l'incapaeité dans les postes élevés, est une loi plus sé-vère que celle actuellement en vigueur sur la mise en retrait d'emploi pour raison d'âge, ce qui serait assurément une vraie bénédic-tion dans la cavalerie française, tout au moins on devrait être en droit d'abaisser beau-coup les diverses limites d'âge.

Les généraux de brigade decavaletie, aux dernières manœuvres, étaient âgés de cin-quante-quatre à soixante et un ans. Les géné-raux de division variaient entre cinquante-sept et soixante trois ans, et le général placé à la tète de toute la cavalerie, quand les deux divisions marchaient ensemble, n'avait pas moins de soixante-trois ans. Lord Wolseley a dit qu'un officier de cavalerie devait être jeu-ne. — « Un homme âgé, en général, n'est pas! à sa place dans les rangs, qu'il soit officier ou j simple soldat, il a besoin de la hardiesse et du feu de la jeunesse ; avec l'âge vient la pru-dence et. avec elle, l'hésitation... Dans la ca-valerie, les minutes sont presque aussi im-portantes que des heures dans l'infanterie. » C'est vrai : le* officiers de cavalerie en Fran-ce sont trop âgés, et si on débarrassait la ca-valerie française de tous les officiers au-des-sus du grade de colonel, le service y gagne-rait plus qu'il ne pet drait. D'autre part, en ce qui touene l'armée eu général, la retraite obligatoire pour cause d'âge a déjà atteint le général Février, et dans trois ans atteindra le général de Galliffet et cependant personne ne pourra dire qu'ils ne seraient pas encore en Hat de rendre service. Si une guerre venait à éclater, le général février serait rappelé au service et on lui doaneraitun commandement mais dans la retraite il pourrait s'être rouillé, et on ne pourrait probablement lui offrir qu'une situation inférieure à celle qu'il avait précédemment occupée ; or, il n'était proba-blement pas moins propre au Service, lorsque la limite d'âge l'a atteint que lorsqu'il avait été appelé au poste qu'il occupait au moment où il a été mis en retraite.

HtIVK DR FEHHFJ L'une est la uwin amie qui me guide ici-bus : L'autre, trésor d'amour, est à ma bîeu-âimée. Le savon Mikado, sut la blancheur nacrée, A versé son parfum qui ne s'efface pas.

Dépositaire : A. GÉNIN, négociant à Lon-gmyon. En vente partout ; fabricant : Félix EYDOUX, Marseille. Hfd. ;il9.

Irrécunable témoignage ! Il est malheureusement bien démontré que

jamais, autant qu'à l'heure actuelle, le rachi-tisme, l'anémie, la phtisie, les maladies ner-veuses, n'ont exercé leurs terribles ravages dans toutes les classes de la société...

« Que j'en ai vu mourir, hélas, des jeunes filles, a dit le poète » ; que l'on en rencontre, des riches et des pauvres, des jeunes et des vieux, qui traînent péniblement une existence malheureuse, parce qu'ils ont hérité d'un vice du sang qui les mine lentement.

Fort heureusement, la vogue croissante et l'inépuisable réputation du Rob Lechaux, aux jus d'herbes, bien mieux encore que les félici tations adressées à l'inventeur, doivent rendre la confiance à tous ces malheureux, et leur

donner l'assurance que c'est là le remède sau-veur, le dépuratif incomparable, capable d'en-rayer ce travail de dépérissement et d'en fai-re disparaitre les terribles effets.

Mais il importe d'avoir le véritable Rob Le-chaux. Pour le reconnaître, il suffit de lire la brochure intéressante (54e édition), sur la ré-génération du sang, que M. Lechaux, phar-macien à Bordeaux, envoie gracieusement à tous ceux qui la demandent. Il expédie aussi 3 flacons franco pour 13 fr. ou 6 flacons contre 22 fr., mandat.

AVIS MORTUAIRE

Les personnes qui par erreur ou omis-sion n'auraient pas reçu de lettre de faire part du décès de

Me Maric-Lonise-Françoise CROUSSE sont priées de vouloir bien excuser la famille et de considérer le présent avis comme une invitation à assister au convoi funèbre et à l'enterrement qui auront lieu le mercredi 4 novembre 1891, à 'tix heures du matin, à l'église Saint-Lé->n et de là au cimetièrede Priville où se fera l'inhumation.

Maison mortuaire : Rue du Faubourg-Stanislas, 49.

Iiéon £iB PAYENT CHIRURGIEN-DENTISTE

47, RUE GAMBETTA, 47 Consultations de 9 heures à 5 heures.

NOUVELLES DIVERSES L'inauguration du buste de Lazare Carnot, fon-

dateur de la Société pour l'instruction élémentaire en 1815, aura lieu mercredi, à deux heures, 14, rue du Fouarre. M. le président de la République, qui a offert ce buste, se fera représenter à la cérémo-nie, qui sera présidée par M. Léon Bourgeois, mi-nistre de l'instruction publique.

L'exécution du monument que la ville de Dole se propose d'élever à la mémoire de Jules Grévy a été confiée à MM. Georges Récipion, statuaire, et Jules Deis, architecte.

L'ancien président de la République sera repré-sente assis, une main appuyée sur le livre de la loi. Aux deux côtés du piédestal s'élèveront les figures allégoriques de la force et de la justice.

Voici le programme des séances du congrès de la Paix qui va se tenir à Rome :

3 novembre: Inauguration au Capitole. Soirée de gala au théâtre.

4 novembre : Réception à la Chambre des dépu-tés.

5 novembre : Soirée chez le prince Odescalchi. 6 novembre : Soirée chez le maire. 7 novembre : Réception à la Chambre des dépu-

tés. 8 novembre : Séance de clôture ; réception au

Capitole. Chaque jour, la conférence tiendra une séance.

Il y aura, en outre, des illuminations du Forum, du 'Cotisée, des excursions a Naples et à Pompéï.

Les jours où celles ci auront* lieu ne sont pas encore fixés.

L'émancipation de la femme : la cour royale de l'île de Guernesey a adopté, à l'unanimité, dans sa séance piénière de samedi, un projet de loi confé-rant les droits électoraux aux femmes non mariées ou veuves séparées de biens.

En Allemagne, les mesures de précaution les plus grandes ont été prises pour le voyage de re-tour du tsar.

Toutes les gares étaient fermées aux voyageurs et gardées par des détachements militaires com-mandes par des officiers supérieurs.

Les soldats avaient reçu une provision de cartou-ches à balles et le train impérial ne marchait qu'à la vitesse d'un train de marchandises.

On commente vivement à Sofia la mort du pro-cureur d'Etat Mitrof, dont le cadavre a été trouvé dans un lieu solitaire des monts Rhodope. Tout le monde croit à un assassinat.

Quelques journaux russes, sur des renseigne-ments venus de Sofia, ont ouvertement, accusé M. Androf, président de la Sobranié, d'être l'auteur de cet assassinat ; l'officieuse Svoboda dément ce bruit, disant qu'il s'agit d'un suicide. Mais l'o-pinion publique ne prête pas foi à cette version et accuse le gouvernement d'avoir voulu étouffer l'af-faire.

Le froid est intense dans presque toute l'Italie. Plusieurs villes ont eu à souffrir de tempêtes de neige. Dans la province de Messine, fait exception-nel, les montagnes sont couvertes de neige.

MM. Werner, Wildberger et les autres dissidents

Feuilleton de l'Est républicain N» 20

POUR UN BAISER Par Ernest CAPE.YDU

(Suite)

— Je ne le suppose pas non plus. — Si notre voyage sur les côtes d'Espagne

est infructueux, nous suivrons celles de France et nous irons en Angleterre. Lorsque nous aurons constaté que le duc ne s'est pas embarqué, nous serons certains qu'il est de meuré en Europe, et alors la recherche se simplifiera. Dans le cas où il se croiserait svec nous pour retourner au Brésil, nous se-rions avertis par nos émissaires. C'est une simple question de temps et d'argent.

— Ce qui n'est rien, Tony. — Mylord approuve donc ? — Entièrement. — Alors je vais partir sur l'heure. J'arrive-

rai à Gênes avant mylord, et je ferai préparer le yacht.

Le jour même, Tony courait,sur la route d'Italie et je le suivais au plus près. Je des-cendis de ma chaise de poste pour monter sur le pont de mon navire et je présidai moi-mê-me au départ.

Sept jours après nous touchions à Barcelone par un temps exécrable. Le duc ni la duchesse n'y avaient pas passé. J'y laissai un valet mu-ni des renseignements nécessaires et je remis à la voile.

A la hauteur du cap Palos, nous fûmes as-

faillis par un coup de vent d'Est qui nous en-traîna vers le détroit de Gibraltar. C'était vers ce port que je me dirigeais ; les éléments m'é-taient donc favorables.

Plus nous nous rapprochions des côtes d'Afrique, plus lèvent augmentait d'intensité. Le yacht nageait entre deux eaux.

Aucune avarie sérieuse cependant n'arrêtait notre navigation. Au coucher du soleil, nous eûmes en vue la montagne des Singes. A no- ' tre gauche, nous avions donc la pointe de Gi- ! braltar à doubler pour gagner le port.

Je commandais moi-même la manœuvre, j J'aime à accomplir ces fonctions de chef quand | il s'agit de lutter contre le danger. Le vent souflait avec une force extrême. A la nuit, un brouillard opaque nous entoura tout à coup. A peine apercevions-nous le phare. Mes ma-gots luttant contre la fatigue et la tempête j redoublaient d'énergie. Ce fut en vain. Le vent et les courants nous emportèrent comme j une flèche et nous doublâmes la baie sans pou- j voir pénétrer dans ses eaux.

J'espérais entrer à Tanger, mais pour cela ! faire, il fallait attendre le jour, car l'accès de j ce port ou plutôt de cette rade est impossible pendant la nuit. Aucun feu n'indique la côte, i

Il fallait donc essayer de courir des bordées 1

dans ce détroit maudit par un vent d'Est qui! nous poussait vers l'Océan. L'opératiou ét rit dangereuse. Confiant cependant dans la bonté de mon navire et dans l'adresse de mes ma-telots, je résolu de la tenter. ftJe TOUS répète, Robert, que l'on ne distin-guait rien à deux brasses devant soi.

J* donnai les ordres en conséquence. Au moment où l'on orientait les voiles, un cri de détresse retentit à l'avant du yacht.

— Un navire à tribord ! Effectivement une masse noire avec des

points lumineux se détacha dans la brume et ;e reconnus bientôt les feux d'un bateau à va-

peur qui luttait contre le vent. Nous courions dessus avec une vitesse incroyable.

Le timonier donna un coup de barre espé- ! rant éviter le danger, mais il était trop tard, j Les deux navires s'abordaient.

Mon yacht reçut tout le poids du choc. Un craquement eflrayant retentit de l'avant à [ l'arrière, de la cale au pont. Un mat ébran-lé s'abattit lourdement. Le yacht coula sousj nos pieds.

Une vague monstrueuse acheva c« que le bateau à vapeur n'avait accompli qu'aux trois quarts. Je m'élançai.

En ce moment je ressentis une commotion violente à la tète, je fis quelques pas en avant, puis je roulai emporté par une vague.

XIX

— Votre yacht avait sombré ? demanda Ro-bert.

— Il s'était perdu corps et biens, répondi' sir Williams. Trois minutes avaient suffi pour voir s'accomplr le désastre.

— Et vous ? — Lot sque je revins à moi. j'étais couché

mais je ne pouvais faire aucun mouvement J'étais brisé par la douleur.

Sir Williams s'arrêta. — Mon cher ami. reprit-il. à partir de c

moment mon récit va être plus clair qu'il n l'a été, car je ne vais plus raconter, je rai lire.

— Lire? dit le chef d'escadron d'état-majo Vous avez donc écrit cette histoire ?

— Oui. c'est-à-dire qu'entr'autres manier j'ai eu celle, assez récente même, d'écrire m -mémoires. Les mémoires sont le joujou de c lui qui les écrit : on s'amuse avec son souve

nir en le faisant courir de tous les côtés, com-me un chat qui pelote une boule de papier.

— Cependant, dit Robert, les mémoires sont une bonne chose ?

— Quand ils ne sont pas vrais, oui. — Ah ! Williams. — Mon cher, il faut l'avouer, il n'y a pas eu,

il n'y a pas et il n'y aura jamais une existence humaine qui soit amusante et agréable d'un bout a l'autre ; l'ennui, le chagrin, les inquié-tudes pénibles, occupent les sept huitièmes de la vie depuis la naissance jusqu'à la mort.

— Comment ? — Qu'est-ce que la vie ? 1 — Dites-le moi. — C'est la combinaison de l'inquiétude et de

l'incertitude mélangée d'une bonne dose de mensonge.

— De mensonge? — Oui, mensonge ou espérance, comnv"

vous voudrez, c'est la même chose. Or. qu'est-ce que vous voyez de gai dans cet assembla-ge ? Quand on est enfant, on a les tracas di la vie future : quand on est homme, on a les tourments de la vie présente ; quand on e«t vieux, on a les regrets de la vie passée. Du baut en bas et du bas en haut de la société tout est ainsi. Je vous demande, mon cher, s un homme qui jetracerait fidèlement ses mé-moires écrirait un livre amusant.

— Mais il y a des hommes dont l'existence est pleine d'intérêt.

— Vous voulez dire, mon cher Robert, qu'il y a des existences qui traversent des faits oleins d'intérêts, mais ce n'est pas l'existenc-* par elle-même qui est intéressante, ce sont les iaits qui sont intéressants.

— Mon cher Williams vous faites là une distinction bien subtile.

— C'est ce qui fait sa force. — Mais votre existence, à vous.

— N'est intéressante que par les faits qui s'y rattachent, mon ami, c'est pourquoi j'aî retracé ces faits sur le papier afin de m'amtt-ser aies relire quand jo serai vieux. Je me donnerai la lanterne de mes années passées.

Williams avait ouvert un petit meuble en bois de citronnier, et il avait tiré d'un tiroir ;me liasse de papiers.

Il secoua ces papiers légèrement, pour faire séparer les feuilles, puis les plaçant sur sa table :

— Voilà les vues — dit-il — regardez la toi-le blauche.

Il avait repris place dans le fauteuil, et le corps mollement renversé sur le dossier, il étendit la main pour prendre les premières feuilles du manuscrit.

— Donc — dit-il — j'en étais à cette phrase : « J'étais brisé par la douleur. » Regardes, mon chpr. elle est écrite tout au long.

Ët Williams se pencha pour faire lire le manuscrit à Robert.

— Je continue — reprit-il. « Je demeurai queiques minutes immobile,

les veux ouverts, sans pouvoir me rendre compte de ce que j'étais devenu et de l'endroit dans lequel je me trouvai. Il faisait nuit . Une petite lampe marine suspendue au plafond, jetait autour de moi une lueur blafarde. Je fis un effort pour regarder.

Au premier coup d'oeil, je reconnus la ca-bine d'un navire, et, aux mouvements de tan-gage que je ressentais, je devinai que j'étais à bord d'un vaisseau qui luttait contre le vent. Je me laissai retomber sur mon cadre.

Vous savez que c'est ainsi que l'on nomme les lits suspendus qui ne sont pas des hamacs et qui servent aux officiers ?

Ce mouvement m'arracha un cri de douleur. A ce cri, un matelot ouvrit une porte et se picscntii.

(A suivra

Mercredi A Novembre 1891. &'EST RËPUBLICÂftf

exclus du pani socialiste allemand au contrés d'Er-furt, ont convoqué pour le 8 novembre ui.e réu-nion de leurs partisans, afin de fonder un nou veau parti socialiste indépendant, ayant son organe propre.

Le manifeste invite tous ceux qui sont fat'gués de la dictature du comité directeur à adhérer au parti des jeunes.

Cent soixante-huit fabricants de chaussures de Londres ont décidé de fermer leurs ateliers si la grève qui a éclaté chez deux de leurs confrères n'a pas cessé mercredi.

Les deux fabriques de chaussures dans lesquelles la grève a éclaté sont situées à Hateney.

Elles «mployaient de 10,000 à 12,000 ouvriers, sans compter les femmes.

FAITS J3IVERS UN JOLI MÉNAGE.— Victor Samouret, âgé de

trente et un an, ouvrier charpentier, demeu rant rue de Ménilmontant, à Paris, se mariait dernièrement avec la fille d'un ébéniste du boulevard de Belleville.

Samouret, très bon ouvrier, avait le grand défaut de s'enivrer fréquemment et d'infli-ger à sa femme des corrections non méritées.

Lasse de subir de tels mauvais traitemeuts Mme Samouret déserta le domicile conjugal pour aller vivre avec un jeune homme de vingt-six ans, Emile Foucault, ouvrier typo-graphe, qu'elle avait connu avant son maria-ge et qui, depuis longtemps déjà, la suppliait de devenir sa maîtresse.

Samouret fut bientôt au courant de leurs relations, et il jura de se venger de son rival.

Il le rencontra lundi soir, à onze heures, dans un bal-musette de quartier, en compa-gnie de sa femme et se répandit contre eux en violentes invectives ; il menaça même Fou cault d'un coup-de-poing américain.

Le patron de l'établissement, craignant un vandale, les fit sortir tous trois L'ouvrier j typographe et sa maîtresse s'enfuirent aus-1 sitôt, poursuivis par Samouret. Celui-ci put j les rejoindre au coin de la rue Ménilmon- \ tant.

Foucault tirant un couteau de sa poche, en porta un coup terrible à son adversaire, qui, i se baissant à temps,ne fut que peu grièvement atteint à la gorge.

Le meurtrier allait se jeter de nouveau sur lui, quand la femme, qui assistait à cette scè-ne, saisit le bras de son amant. Furieux, ce dernier tournant sa colère contre elle, la frap-pa au bras droit.

Arrêté par des agents,Foucault a été envoyé au dépôt par le commissaire de police du quartier.

A la pharmacie où on les conduisit pour les panseï. le mari et la femme se réconciliè-rent et regagnèrent ensemble leur domicile commun.

Mais à peine étaient-ils rentrés, que Samou-ret faisait à sa femme une nouvelle scène de jalousie : la femme s'est alors enfuie de nou-veau, se promettant, cette fois, de ne plus revenir.

LA FOLIE MYSTIQUE D'UN JEUNE SÉMINA-RISTE — Le gardien du poste de secours du Pont-Notre-Dame, à Paris, retirait, sain et sauf, dimanche soir, de la Seine, un jeune homme de dix-neuf ans qui venait de s'y pré-cipite!'.

Ce désespéré se nomme Jean-Louis Travers. Depuis quinze jours, il a quitté le séminaire d'Issoudun.

A l'incohérence de ses propos, on s'aperçut que le malheureux était sous le coup d'un ac-cès de folie mystique.

— Laissez-moi, disait-il, je suis indigne d'approfondir les choses sacrées La Vierge m'appelle, mais le diable est là avec ses gran-

des cornes. Il me poursuit, il m'obsède. Lais-sez-moi !

Profitant d'un moment de calme, on le reconduisit à son domicile, mais il retom-ba dans sa démence et, lundi matin, il fal-lut le ramener au commissariat du quai de Gesvres.

En entrant dans le bureau du commissaire, l'ex-séminariste bénit les personnes présentes, s'agenouilla sur le sol et se mit à réciter des Pater et des Ave.

Puis, s'adressant au secrétaire: — Mon père, lui dit-il, coniessez-moi. Le secrétaire se prêta Je bonne grâce à cette

fantaisie du pauvre fou. Il écouta patiemment le récit de ses fautes, récit entremêlé de latin et de prières.

— Absolvez-moi, mon père, je vous en sup-plie.

L'absolution fut accordée. — Embrassez-moi, mon père ! Il devenait exigeant. Le baiser fut re-

fusé. Cette scène, profondément triste, ne prit

fin qu'au départ de l'insensé, qui partit à l'in-firmerie du Dépôt avec la ferme conviction d'être conduit à M. Richard, archevêque de Paris.

— Je prierai Dieu et la Vierge pour vous, dit-il aux employés, en s'en allant.

TRIBUNAUX LE DIVORCE DE MME MELBA ET LE DUC D'OR-

LÉANS. — On mande de Londres à l'agence Dalziel qu'un procès qui ne manquera pas de causer une grande sensation et qui excitera au plus haut point la curiosité des Londoniens va commencer prochainement.

Les pièces nécessaires à l'ouverture du pro-cès en question ont été déposées hier par M. Charles-Nesbitt-Frederick Armstrong, qui

a occupé jadis à Brisbane (Australie) une si-tuation des plus importantes parmi les nom-breux et riches éleveurs et marchands de moutons du pays, et qui vit aujourd'hui à East Grinstead Park, East Grinstead (Angle-terre).

M Armstrong introduit une action en di-vorce contre sa femme Helen Porter Arms-trong, si connue au théâtre sous le nom de Mine Melba.

La demande de divorce est basée sur des faits d'adultère qui ont été commis a Ashley Gardens et à l'hôtel Métropole à Londres, plus tard à Vienne

Le complice désigné de l'adultère cité par M. Armstrong est Louis-Philippe, duc d'Or-léans.

M. Armstron?, en outre du divorce, récla-me au duc d'Orléans la somme de 500,0u0 fr. à titre de dommages-intérêts.

ETAT CIVIL DE LUNÉ VILLE NAISSANCES

Nicolas Wurtz. — Julien Charles Gauche-not.- Caroline Fridel. — Camille-Marie-Amé-lie Voinot.— Annand-Jules-Louis Toussaint. — Adolphe-Louis Marchai.— Jeanne-Margue-rite Heitz.-• René-Eloi Pierrat.

PUBLICATIONS DE MARIAGES Jean Richard, et Constance-Marguerite

Humbert. tous deux sans profession. — Geor-ges Uselmann, frappeur, et Catherine Rettel, journalière. — Pierre Scheid, gardien de la paix, et Joséphine Senger. corsetière, tous deux à Paris.— Jean-Nicolas Napoléon Liotté, salinier et Marie-Christine-Joséphine Poirel, sans profession, tous deux à Einville.

MARIAGES Victor-Louis Cros, adjudant au 2* bataillon

de chasseurs à pied et Charlotte-Judette Mar-guerite Peitz, sans profession. — Charles Ga-briel Remond, jardinier, et Marie-Léonie Thi-riet, cuisinit re. — Jean Zentner, tailleur d'ha-

bits, et Marguerite Flies, mécanicienne Jean Renversade, soldat au 6» escadron d7, train des équipages militaires, et Jeanne 4 vie Pujo, femme de chambre. - AlnW. Clery, chef vendeur du journal le Petit Pa^ sien a Dombasle, et Catherine Paulus «t„ profession à Lunéville. - Jean Jaudouin r, 1

tivateur, et Barbe Bec, journalière. "' DÉCÈS

Marie Hennard, 73 ans. sans profession Marie-Berthe Poignant, 5 ans l\2. — Paulin» André, 53 ans, épouse Janel. — Pierre Aucmt tin Nicolas, 59 ans, propriétaire. — Jofenh Andrieux, 22 ans. soldat au 12e cuirassiers -2 Nicolas Houard. 62 ans, boueur.

ETAT CIVIL DE TOUL NAISSANCES

Blanche Marmillot. — Maria-Jeanne-Au gustine Travet. — Pierre-Marie-Auguste Vos." gien. — Louise-Jeanne Husson. — Emile Prosper Thomas. — Camille-Louis Passeron" — Maria-Eugénie-Sidonie Fordoxel.

PUBLICATION DE MARIAGE Eugène-Victor Jacquin, sous-officier au 6«

bataillon d'artillerie de forteresse, à Toul et Marie-Léonie Polmard, sans profession à Fer-drupt (Vosges).

MARIAGE Joseph-Emile Basselin, charpentier à Toul

et Marie-Christine Haschard, journalière à Ecrouves.

DÉCÈS Louis Missenaire, 72 ans, journalier.— Fré-

déric-Joseph Traesser. 23 ans, journalier céli bataire. Justine Bellon, 43 ans, épouse de Noël Eugène.

LÉON GOULETTE, gérant.

Nancy. — Imprimerie coopérative de l'Est rue Saint-Dizier, 51

tffc^/IS I3VI3POJR.T A.3STT. — L'AGENCE HAVAb, 34, rue Notre-Dame-des-Victoire» et place de la Bourse, 8, est seule chargée, à PARIS, de recevoir imm annonce» £ - - - '1 v - ÛQÛÇ: r^-ia- - : -:.:3ar;<- >- de -. ■ ■ •■ :"sus;. _-_ le Luxembourg et la Belgique, s'adresser au Bureau du journal.

AVIS Les Fabricants d'eaux gazeuses,

de toute la région de Nancy, plient les personnes qui par oubli auraient des syphons depuis un certain temps dans leur cave ou grenier, de bien vouloir les remettre chez les débitants ou épi-ciers les plus près de chez elles.

ADJUDICATION DE FI MILES Le colonel, président du cctaseil d'ad-

ministration'du 12* dragons, informe le public qu'il set a procédé, le LUNDL 16 novembre proch -in, à neul heures du matin, au quaitier de cavalerie, à; Nancy, à l'adjunication, soit par lots, d'escadron, ou de quartier, soit en un seul pour le régiment, des fumiers à provenir des chevaux du 12e dragons, ainsi que la dépouille des chevaux morts ou à abattre, à part'r du 1er jan vier 1892.

Le cahier des charges est déposé chez M. l'officier payeur du 12° dragons, 4, rue de Belfort, à Nancy.

Les candidats à l'adjudication df-vront faire connaître leurs noms au moins quatre jours à l'avance.

Nancy, le 26 octobre 1891 Le Colonel, président le Conseil

d'administration, Signé : HÉNIN.

Scories de déphosp&oratioa ENGRAIS RATIONNELS COMPLETS

pour vignes et pour toutes cultures

E. CIB1SSE Pont-à Mousson.1

ON DEMANDE "TW' MENUISIERS et ÉBÉNISTES, chez iVM. H.nri VILLARUet WEILL, à Luné-viUV ;

UN JEUNE HOMME de 29 ans, actif et très intelligent, ayant déjà enseigné l'histoire et la littérature, demande un emploi quelconque, à Nancy ou à la campagne Donnerait volontiers des leçons de grec, latin et français. Prix très modérés.

S'adresser au bureau du |0uri al.

SOCIÉTÉ DU GAZ DE NANCY 6, Rue de l'Ile-de-Corse, 6

DES COKES

Pris à l'Usine COKE gros (l'hectolitre).... 1*60

— cassé — 1 70 — zéro — .... 1 90

GRESILLON — .... 1 30

Conduit à domicile COKE gros (l'hectolitre).... Tï f80

— cassé — .... 1 90 — zéro — 5« 10

GRÉSILLON - .... 1 50

Pour les quantités de 25 hectolitres et au-dessus il y a une diminution I de 10 cent, par hectolitre

Les oommandes peuvent être remises au magasin de Ville

Rue Saint-Jean, 3

ANCIENNE M&ISON GORLACHER FONDÉE EN 1845

Alexandre RïïrRECHT, senl sacessear 37, rut? Saint-Dizier, NANCY

PELLETERIES ET FOURRURES TRANSFORMATION DE VÊTEMENTS DE FOURRURES

MAISON DE GROS A PARIS

4, rue Vide-Gou.-.set, 4 {place des Victoires)

CONSERVATION DU LINGE

Gâtant <ans chlorure de chaoi ni sonde caustique Le seul qui ncmette de faire, par simple addition d'eau, de l'Eau de .lave

EXTRA I T" v-C 0 TELLE PURE, NEUTRE et INOFFENSIVE

L'EXTRAIT C0TELLE se vend partout en touries, 1|2 et 1x4 de touries, en flacons de 3 litres fit en litres gradués.

Pour Mer les contrefaçons, exiger sur les Plomos des touries et sur les cachets des flacons la SIC-KATDRE de rtranteiir : A GOTELLE, de PONTHlERfiï (Seiae-et-Marne).

FAISONS RECOMMANDÉES A cïûffi'efve*™ S^TÎSS H0TEL AMÉRICAIN "fabrique de Gants

=

Couleurs et Uruis ^ CUGNIN Tenu par V. Hoffmann KAIFFER & RINCK Ch. DUON 18, rac H.'Mé (prÈS l'ArC-ûe-TrlOmpîlB) PlaçeS^ean(à2m.delagare) ftii" *

15 rue Rnigraff Prix très bon marché Installation des plus confortables 24, rue des Dominicains

Ferblanterie-Plomberie Serrurerie, Réparations HIGrH~LIFE Étoffes, Tapis, Literie

J.JACQUES Emile ZIHIERIANH *r»*J«u« RICHARD, tapissier 68, rue de la Ha. lie \t rue de la Pépinière Cliapeaus à » fr. OO 17, rue Saint-Jean

Porcelaines,c*»™, Maison J. MATERN Cabinet d'affaires Eug. FERRY Margonet jeune rue Padl heymann

M, Place du Marché, il 69> r 10 Samt-Dizier o-, rue Héré Nancv ■ ' ciianssiifes conïeetionnÉes et sur mesure SEUL DÉPÔT --» rue nere> ^ancy

Confiserie, Dessert sec des Gants REGNIER Ancienne Maison GORLACHER

Maison VAYEUR DE GRENOBLE

A, "^ïSSSnm

135, rue Saint-Dizier . . . „ , AI. AU r IVEiLli 1 Pain d'fjplœ (le la Maison Augcr, lie Dijon llflpriflierie tOOperailVC Chapellerie et Fourrures

MAISON spâ^autë 00 produits alimentants K1 DE L'E®T „.

_ . . Félin. l»orift bt ~ rue bamt-Dizier — 51 \axelaire, ripot et lie

nTT -RT^JVTT> spéciaux dAuchM ,._ 0 . , „. L>-L t. !> -CJ i\ r À Impressions commerciales 87, rue Smt-D.z.er 26, rue Sainl-Goorgcs en Ions genres

\elements imperméables Machines à coudre Vélocipèdes Tapis, caoutchouc, carton-bilume Dépôt de Levure

Capotes molleton et caoutch RASTIEN ' STEVENEL'BEAU M Ë O N Manufacture de pèlerines auicien , , , M , 15, rue des Quatre-Égliscs, lb

lorraines rue de la Hache, 48 4> lUliec au MarcllL'> 4 Bureau de plac. p. garç. boulang.

Scierie du Boulevard Lobau

FORT, entrepreneur Menuiserie et Charpente

Ïka> %T'*rrjr Lunette ie, Instruments d'optique Engrais pour vignes et cultures Sfi^ \« DESCHÏENS

E. CABASSE

Rue Héré, 21 Opticien Ingénieur à PONT-A-MOUSSON Tailleur h fiçnn 4->. nie ne- Po-mmiçams, 41

DEMOISELLE sérieuse, très au cou rant du communie aide làn-omptabilit , demande place de cais ière ou veu deuse

S'adresser au bureau du journaJ. EMPLOYÉ, 27 ans, marié, connaissant la vente, articles de bazar, spécialement la quincaillerie, demande emploi ana-logue ou garçon de bureau, de magasin, etc. etc. 331

Ex-S'Jl'S-OFHUKK d'infanUlie, mè-da lié amjiuté rôcemmeot d'une jam-litï à U Mate de tdeasures reçues en 1870, bon comptable, ancien expédi-ioonaite BU rui^i-tè.e ries financef,

sollicite ei«ploi de commis aux écii Mires drus iniustri-, commerce on idministtation.

\'ous recommanîlon»* chaîeurcu-Nemcnt ce poNlulant qui est digne du plu» grand intérêt.

JEUNE FILLE de 18 ans. munie de sou brevet simple, demande emploi de ciissière.

S'adresser au bureau du journal. 229 Un CUISINIER (hôtel-rrsoumit), mu-ni de hormesréf-renees.iiésLiese placer.

S'adresser au bureau du journal. On DEMANDE à faire des* ménage» a l'heure ou à la journée.

S'adresser au Bureau du journal