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ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION ANNEE ACADEMIQUE : 2019 – 2020 SYLLABUS DU COURS UP d’ECONOMIE Code : ………… Filières : TRONC COMMUN Cycle : SUPERIEUR/ MOYEN SUPERIEUR/MOYEN Module : Economie Générale Justification du module Tous les actes posés par l’homme ont des relents économiques. Les ménages, les entreprises et l’Etat sont des acteurs économiques qui sont dans un même environnement et qui entretiennent des relations économiques et sociales avec le reste du monde. Il est important de comprendre leurs interrelations. Les futurs diplômés de l’ENA doivent Description du module Ce cours s’adresse aux élèves du tronc commun de l’ENA qui doivent maitriser l’analyse théorique et appliquée à des problèmes économiques et sociaux. Il traite des fondamentaux de l’analyse économique, des questions de croissance et de développement, des relations économiques internationales et enfin du système économique ivoirien. Des travaux de recherche seront demandés aux étudiants pour approfondir certains concepts fondamentaux. En particulier, les élèves Objectif général L’objectif général du cours est de permettre aux auditeurs de se familiariser à l’analyse économique, de comprendre le fonctionnement global de l’économie et

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ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATIONANNEE ACADEMIQUE : 2019 – 2020

SYLLABUS DU COURS

UP d’ECONOMIE

Code : …………Filières : TRONC COMMUNCycle : SUPERIEUR/ MOYEN SUPERIEUR/MOYENModule : Economie Générale

Justification du module

Tous les actes posés par l’homme ont des relents économiques. Les ménages, les entreprises et l’Etat sont des acteurs économiques qui sont dans un même environnement et qui entretiennent des relations économiques et sociales avec le reste du monde. Il est important de comprendre leurs interrelations. Les futurs diplômés de l’ENA doivent comprendre les problèmes économiques et sociaux afin d’y apporter des réponses qu’il faut.

Description du module

Ce cours s’adresse aux élèves du tronc commun de l’ENA qui doivent maitriser l’analyse théorique et appliquée à des problèmes économiques et sociaux. Il traite des fondamentaux de l’analyse économique, des questions de croissance et de développement, des relations économiques internationales et enfin du système économique ivoirien.Des travaux de recherche seront demandés aux étudiants pour approfondir certains concepts fondamentaux. En particulier, les élèves devront à travers des exposés, faire des analyses économiques pertinentes, des questions traitant des relations économiques internationales ou en relation avec des questions économiques et sociales actuelles

Objectif général

L’objectif général du cours est de permettre aux auditeurs de se familiariser à l’analyse économique, de comprendre le fonctionnement global de l’économie et d’analyser les problèmes économiques et sociaux

Objectifs spécifiques

Spécifiquement, ce cours permettra à l’auditeur de 1) Maitriser les concepts économiques et sociaux et outils d’analyse ; 2) connaitre des outils leur permettant d’être capable de faire des analyses sur des faits économiques et sociaux ; 3) être capable de proposer des pistes de solutions aux problèmes qui s’en dégagent.

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C’est un cours magistral, mais, qui se veut interactif, et qui nécessite l’implication des auditeurs en vue d’échanger sur les concepts économiques, les problèmes économiques et sociaux.

Les connaissances économiques de base et/ ou les connaissances tirées de l’actualité économique et sociale au niveau national et international.

L’ensemble des thèmes, parties ou chapitres traités couvre un volume total de 30h de cours.

1ère partie : les fondamentaux de l’analyse économique et les fondements des relations économiques internationales.

Thème 1 : introduction à la connaissance de l’économie Thème 2 : les acteurs de la vie économique Thème 3 : le comportement des agents économiques Thème 4 : les ajustements

2ème partir : les résultats de l’activité économique et les relations économiques internationales Thème 1 : agrégat, croissance et développement Thème 2 : les relations économiques internationales Thème 3 : mesures et règlements des échanges Thème 4 : l’économie ivoirienne

Approche méthodologique

Les pré-requis

Volume horaire

Le contenu du cours

Plan de progression du module et contenu du programme de formation

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THEME I : INTRODUCTION A LA CONNAISSANCE ECONOMIQUE

La vie économique d’une collectivité humaine est composée d’activités multiples et variées dont l’enchevêtrement est très complexe. Pour l’étudier, il est donc nécessaire d’avoir recours à une science particulière appelée sciences économiques ou économie politique.

D’origine grecque, le terme économie ou « OIKONOMIA » qui signifie étymologiquement Administration (Nomos) de la maison (OIKOS) est utilisé pour la première fois par Xénophon, un disciple de Socrate. On attribue en effet à Adam Smith le premier véritable ouvrage de sciences économiques, paru en 1776.

CHAPITRE I : L’ACTIVITE ECONOMIQUE

I – DEFINITION ET OBJET DE LA SCIENCE ECONOMIQUE.

1) Définition (synthétique)

L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société. Elle s’intéresse d’une part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution, la consommation des biens et d’autre part aux institutions et activités ayant pour objet de faciliter ces opérations.

2) Objet

La science économique se propose d’étudier comment l’homme agit sur les richesses naturelles rares dont il dispose afin d’améliorer son bien-être matériel. Ceci implique des choix dans la production, la répartition, la consommation ; ces choix sont individuels pour une part, collectifs, autrement dits sociaux, pour le reste.

ECONOMIE GENERALE1 ère partie

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a) Les richesses naturelles existent en quantité limitée.

Si tout ce que l’homme peut désirer existait en quantité illimitée à l’état naturel, il n’aurait à faire aucun effort pour satisfaire ses besoins : ce serait « l’âge d’or » que chante la légende.

Malheureusement, les richesses qu’offre notre planète sont quantitativement limitées, donc la rareté est omniprésente.

La science économique ne s’intéresse pas aux ressources naturelles, comme l’air atmosphérique par exemple, qui existent en quantité suffisante pour permettre à tous les hommes de s’en rassasier sans dépense ni effort volontaire, car ce ne sont pas des richesses économiques.

b) La science économique étudie les choix

Puisque tous les biens économiques n’existent qu’en quantité limitée, alors que les besoins humains sont pratiquement illimités et ne peuvent être tous satisfaits, il devient indispensable de procéder à des choix (individuels ou collectifs).

Cette notion de choix est donc à la source de l’explication de la plupart des activités humaines, dans un contexte de rareté c’est pourquoi on définit souvent la science économique comme la science des choix.

Exemple 1   : Une personne dispose de 50 000 F et parmi un très grand nombre d’autres désirs moins intenses, éprouve surtout le besoin d’un costume et d’un récepteur radiophonique.La somme disponible ne lui permet d’acquérir que l’un de ces deux objets. Elle devra donc choisir celui qui donne le plus de satisfaction.

Exemple 2   : Après la révolution de 1917, le Gouvernement Soviétique a décidé de donner temporairement une priorité absolue à l’industrie lourde, au détriment de la production des biens de consommation.

3) Méthodes de la science économique.

Les faits dont s’occupe la science économique sont d’une particulière complexité, et sont sujets à des variations perpétuelles. Il faut collecter les données de base, vérifier leur validité et leur pertinence et les mettre sous une forme utilisable. Les méthodes statistiques sont largement utilisées et il faut tenir compte des modalités et difficultés de l’obtention des chiffres et faire preuve d’un esprit critique constructif permettant d’éviter diverses erreurs. Deux points de départ sont concevables pour construire les théories économiques : la microéconomie et la macroéconomie.

Le premier groupe, étant « petit » à l’échelle d’une économie nationale, consiste à partir du comportement d’un individu moyen, à décrire les lois régissant ce comportement, et à en déduire les règles de fonctionnement de la collectivité.

Le second groupe, étant « grand » à l’échelle de la société est à l’opposé du précédent. Ce sont les grandeurs globales de l’économie, on déduit les comportements individuels des données générales.Il ne faudrait cependant pas penser que ces théories soient contradictoires, il y a au contraire rencontre et complémentarité entre macroéconomie et microéconomie.

II.- DEFINITIONS

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1 – Besoins

Le besoin est le fondement même de l’activité économique. Aussi, sa définition est-elle souvent restée implicite chez les économistes.Selon Kotler : « Un besoin naît d’un sentiment de manque éprouvé à l’égard d’une satisfaction générale liée à la condition humaine ».

Exemple : Le besoin de se nourrir, de se loger, de se vêtir, de se sentir en sécurité.

Ainsi, les besoins sont liés à l’existence même de l’homme.

Leurs principales caractéristiques sont :- les besoins sont illimités- les besoins sont substituables- les besoins atteignent la satiété au fur et à mesure qu’ils sont satisfaits.

Il existe des besoins vitaux ou primaires et des besoins de civilisation ou secondaires.

2 – Biens ou produits :

Le bien est une entité susceptible de satisfaire un besoin ou un désir. Un bien est dit économique s’il a de la valeur et dont l’acquisition nécessite la dépense d’une partie du revenu de l’homme. C’est un bien rare. Un bien est dit non économique lorsqu’il existe en quantité illimitée à l’état naturel et si son acquisition ne nécessite aucune dépense du revenu.

On distingue trois grandes catégories de biens économiques :- Les biens de consommation finale qui satisfont directement les besoins

des consommateurs. Ils comprennent des biens durables et des biens non durables.

- Les biens de production qui permettent de produire d’autres biens.- Les biens de consommation intermédiaire qui concourent à la production

d’autres biens soient par transformation, par incorporation dans des produits plus élaborés, soit par destruction au cours du processus de production.

Exemple : Matières premières, énergie.

3- Les services

Ce sont les produits des activités du secteur tertiaire. Ce sont des biens non physiques, immatériels Ils sont les résultats des opérations de transport, de commerce, les prestations effectuées par les administrations et les membres des professions libérales.

III. LES DIFFERENTES FONCTIONS ECONOMIQUES

1 – La production

Le but fondamental de toute collectivité est de satisfaire les besoins des individus qui la composent. Pour cela, il est nécessaire de transformer les matières premières en biens utilisables.Par définition la production est l’ensemble des actes créateurs de biens et de services destinés à la satisfaction des besoins individuels ou collectifs. Tout acte de production est utile. Pour produire, il est nécessaire de réunir un certain nombre d’éléments : les ressources naturelles, le travail et le capital.

2 – La consommation

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En matière économique, le mot consommer a un sens plus large que dans le langage courant  : on l’emploie, en effet, qu’il ait ou non disparition immédiate du bien.Par définition, la consommation est l’ensemble des actes par lesquels un individu ou une collectivité utilise un bien ou un service en vue de satisfaire un besoin et d’améliorer son bien-être.

La plupart des biens et services sont consommés par des individus (consommation individuelle). Mais il existe un certain nombre de besoins qui ne peuvent être satisfaits que dans le cadre d’organisations collectives. Il est alors impossible de savoir quelle fraction de bien ou de service est consommée par un membre déterminé du groupe (consommation collective).

3 – L’investissement

Certains biens sont produits, non pas dans le but d’être consommés, mais dans celui de permettre de produire ultérieurement d’autres biens dans des conditions plus favorables.

L’investissement est un ensemble d’actes qui réduisent la consommation présente en vue d’accroître les capacités de production future.

4 – La répartition

La répartition est la doctrine économique qui préside au partage des biens de consommation entre les consommateurs.Dans toutes communautés humaines où presque, il est nécessaire que le partage soit effectué en fonction d’une doctrine aussi équitable que possible.

Il existe en général deux principes de répartition :

a) A chacun selon sa contribution à la production : le revenu de chaque individu est fonction de la qualité et de la quantité des actes productifs qu’il accomplit.

b) A chacun selon ses besoins :Plus la famille est nombreuse, plus ses besoins sont importants. C’est pourquoi la plupart des Etats ont institué des systèmes d’allocations familiales.

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Chap. : II LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE

Plusieurs courants de la pensée économique existent. Les économistes s’en servent pour mettre en place les politiques économiques prises par les gouvernements, les programmes des partis politiques. Les individus s’en servent aussi pour concevoir leurs opinions. Chaque courant de pensée est un mélange de théories et de doctrines économiques.Une théorie économique : elle est la représentation schématique et simplifiée de la vie économique. C’est en fait l’explication, la connaissance du réel.Une doctrine économique : elle est l’appréciation, le jugement de valeur du fait économique. Elle a un contenu affectif, éthique absent à la théorie.

I) LES COURANTS MERCANTILISTES

C’est au XVIe siècle que ce courant est apparu. Pour les mercantilistes, la richesse réside uniquement dans la possession des métaux précieux. L’idée de justice dans les rapports entre les individus n’est plus recherchée ; mais on recherche plutôt les moyens d’enrichir les Etats. On distingue trois courants mercantilistes :

I-1) Le mercantilisme espagnol ou le bullioniste.

Les espagnols ORTIZ et OLIVARES sont convaincus que l’abondance monétaire est un moyen pour accroître la production des richesses de l’Etat. Ils préconisaient des mesures susceptibles d’empêcher les sorties d’or de leur pays : interdiction d’exporter l’or.

I-2) Le mercantilisme anglais ou commercial.

Pour Thomas MUN, les exportations doivent excéder les importations. Il préconise l’encouragement des premières et la mise en place de tarifs destinés à freiner les secondes ; sauf les importations indispensables à l’industrie nationale.

I-3) Le mercantilisme français ou industriel.

Les tenants sont Jean BODIN et Antoine de MONTCHRETIEN.Selon Antoine de MONTCHRETIEN dans son traité d’économie politique « ce n’est pas l’abondance d’or et d’argent, la quantité de perles et de diamants qui fait les Etats riches et opulents. C’est l’accommodement des choses nécessaires à la vie ». Il faut donc des activités productives qui permettent de vendre à l’extérieur.

Le courant mercantiliste repose donc sur l’activité commerciale et de nos jours le commerce international est à la base du développement de certains pays. Ex le Japon.

II) LES PHYSIOCRATES.

Pour les physiocrates, la richesse a pour seule origine la nature. Les tenants de cette pensée sont le Dr François QUESNAY, le ministre TURGOT, le marquis de MIRABEAU, Dupont de NEMOURS. Pour le chef de file QUESNAY, l’agriculture est la seule activité susceptible de créer des richesses sans que s’altèrent leurs sources. En effet seule la classe agricole est créatrice d’un "produit net" égal à la différence entre les récoltes et les richesses dépensées pour les obtenir. Le produit net vivifie le corps social comme le sang dans le corps humain. Les autres activités sont dites "stériles". Enfin, QUESNAY et l’ensemble des physiocrates, croient en l’existence d’un ordre naturel auquel les hommes doivent se soumettre pour atteindre le plus grand bonheur possible. Les gouvernements doivent simplement faire respecter la propriété et la liberté.

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III) LES CLASSIQUES

Pour les classiques, l’homme est un être rationnel c’est à dire un être conscient de ses besoins, qui connaît ses ressources et son action est orientée vers la satisfaction optimale de ses besoins sous la contrainte de ses ressources limitées. Les classiques pensent que l’individu connaît mieux que quiconque ce qui est bon pour lui. L’Etat ne peut donc décider à la place d’un individu. Pour le chef de file Adam SMITH, la recherche de l’intérêt individuel permet de réaliser l’intérêt général, car il existe une main invisible qui guide les passions individuelles vers le bien de tous. Les classiques plaident donc pour le libéralisme économique, pour la non intervention de l’Etat dans la vie économique.

IV) LES NEOCLASSIQUES.

Les tenants sont Jevons, Walras, Pareto, Böhn Bawek, Von Vieser, Samuelson.Les néoclassiques suivent le schéma des classiques en approfondissant les thèmes abordés par les prédécesseurs que sont Adam SMITH, Robert MLTHUS, David RICARDO. Les économistes néoclassiques s’opposent toutefois à la valeur-travail d’Adam SMITH et mettent en avant le rôle de l’utilité marginale. Dans leur raisonnement, ils introduisent l’homo oeconomicus. Personnage fictif, absolument rationnel, dont toutes les actions sont guidées par le souci de maximiser sa satisfaction. Cette nouvelle école a établi l’équilibre général à partir de l’équilibre individuel compatible entre l’offre et la demande sur tous les marchés grâce aux mécanismes des prix. Dans leur raisonnement, les auteurs introduisent un indice d’utilité qui mesure la satisfaction du consommateur. Le prix d’un bien est déterminé respectivement par son utilité ou le coût de sa dernière unité produite. L’analyse néoclassique est la base de la microéconomie.

V) LES MARXISTES.

Disciple de Hegel, Karl MARX part des contradictions du capitalisme, système engendré par le libéralisme, pour le dépeindre comme un système de crise. MARX envisage le socialisme et le communisme comme la solution au capitalisme. Pour MARX, dans un premier temps, la propriété des moyens de production sera collective, une propriété de l’Etat (le socialisme), instrument du pouvoir du peuple (la dictature du prolétariat) et donc instrument de construction du nouvel ordre social sans classe : le communisme.Le socialisme se caractérise par un Etat puissant, qui contrôle la production et la distribution, par une planification rigide de toutes ses activités.

VI) LE KEYNESIANISME.

Le terme de keynésianisme inclut la plupart des économistes successeurs de Keynes et partisans à la fois :

- d’un certain maintien du capitalisme- d’une intervention accrue de l’Etat dans la vie économique

A l’homo oeconomicus des néoclassiques, Keynes oppose un agent économique myope dont le comportement obéit à des instincts grégaires, moutonniers et non à une rationalité fondée sur la connaissance.Keynes préconise l’intervention de l’Etat dans l’activité économique pour suppléer le secteur privé. Il prépose l’économie mixte. C’est à dire le type d’organisation où l’activité économique est régie simultanément par l’Etat et par le marché.

VII) LES NEOLIBERAUX OU LES NOUVEAUX ECONOMISTES.

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Les précurseurs sont Milton Friedman (monétariste), Friedrich Von Hayek (pensée libérale moderne) Michaël OAKESHOLT (maître à penser du Tchatchérisme).Ils souhaitent que l’intervention de l’Etat dans le domaine économique soit limitée. Cette intervention est en effet néfaste. Elle entraîne des gaspillages de ressource accompagnée d’un alourdissement des prélèvements obligatoires (fiscaux, sociaux). Elle constitue un frein à l’initiative personnelle. Elle fait obstacle au libre jeu du marché qui, seul permet la réalisation de l’ordre spontané. Cette pensée est à la base des vagues de privatisation en cours.

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THEME II LES ACTEURS DE LA VIE ECONOMIQUE

CHAPITRE I : LES AGENTS ECONOMIQUES ET LEURS RELATIONS

INTRODUCTION

Tout individu contribue à la vie économique de la collectivité mais souvent de façon diverse. Etant donné le très grand nombre d’individus et la variété des actes qu’ils accomplissent, il est nécessaire de classer les agents économiques en catégories selon leur activité.

La comptabilité nationale les classe en cinq catégories :- Les Ménages- Les Sociétés non financières (les Entreprises)- Les Administrations,- Les Institutions financières,- L’Extérieur.

I – LES AGENTS ECONOMIQUES

1.1 – Les ménages

1° - Définition

Dans toutes les sociétés contemporaines, la cellule de base est la famille et dans la vie économique, c’est la famille qui constitue l’unité première.Par définition : le ménage est constitué par un individu ou un ensemble d’individus qui :

- résident habituellement ensemble,- mettent leurs ressources en commun,- effectuent en commun une partie importante de leur consommation.

2° - Activité

a) Ils perçoivent leur revenu en échange de leur contribution à la production.b) Ils consomment des biens et des services dont ils se procurent grâce à ce revenu ou

directement par leur travail afin de satisfaire leur besoin.c) Ils épargnent une fraction de ce revenu en vue de l’utiliser ultérieurement.d) Ils investissent.e) Ils paient des impôts aux administrations.

Les ménages agissent en tant qu’unité de consommation.

1- 2 Les Sociétés non financières1° - Définition

Les sociétés non financières (SNF) regroupent l'ensemble des sociétés et quasi-sociétés ayant le statut juridique d'entreprise dont la fonction principale est de produire des biens et services marchands dont le prix de vente est constitué du coût de production et d'une marge bénéficiaire dans un but lucratif.

Les ressources des sociétés et quasi-sociétés non financières sont le résultat de la production et des éventuelles subventions versées par les administrations publiques (collectivités locales…).

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2°– Activitéa) Elles produisent des biens et services à partir des moyens de production dont elles

disposent, et les vendent.b) Elles distribuent des revenus en échange de l’usage de moyens de production (salaire du

travail, intérêt des capitaux).c) Elles investissent afin de rénover, d’accroître ou de moderniser leurs équipements.

1.3 – Les Administrations

1° - Définition

On appelle administration tous les organismes qui fournissent gratuitement ou presque des services aux autres agents économiques et couvrent leurs dépenses par des contributions telles qu’impôts ou cotisations, dont le montant est indépendant de la prestation reçue par l’usager exemple : l’Etat avec ses principaux ministères, est la plus importante des administrations.

2°- Activité

Elles perçoivent des ressources sous formes d’impôt, de cotisations.Elles consomment.Elles distribuent des revenus à leurs salariés.Elles investissent.

Les administrations sont des organismes dont l’objectif est de produire des services non marchands à la communauté.On distingue les administrations publiques et les administrations privées.

a. Les Institutions sans but lucratif au service des ménages (administrations privées).

Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) regroupent diverses structures dont certaines associations (ex : association de consommateurs, parti politique, syndicat, Église, organisme de charité, etc.). Leurs points communs sont que, d'une part, elles produisent des services pour les ménages, d'autre part, elles sont financées par des cotisations volontaires et parfois par la vente de biens et services.

b. Les Administrations publiques

Les administrations publiques sont regroupées sous le sigle APU. La fonction principale de ces unités institutionnelles est de produire des services non marchands et/ou d'effectuer des opérations de redistribution des revenus ou du patrimoine national. Elles tirent la majeure partie de leurs ressources de contributions obligatoires (impôts).

Les administrations publiques ( APU ) se regroupent en trois sous-secteurs:

1. Les APU centrales (APUC ): composées de l'État et des organismes divers, les universités.2. Les APU locales (APUL): régions, départements, communes ; chambre de commerce…) 3. Les ASSO (Administration de sécurité sociale) : unités qui distribuent des prestations

sociales à partir de cotisations sociales obligatoires.

1.4 – Les Sociétés financières

Les sociétés financières (ou SF) sont constituées par l'ensemble des sociétés et quasi-sociétés dont la principale fonction est d'offrir des services d’intermédiation financière et/ou d'exercer des activités financières auxiliaires. Leurs ressources sont des fonds provenant des engagements

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Ménages Entreprises (appareil productif)

EXTER

IEUR

financiers. Cinq sous-secteurs institutionnels constituent le secteur institutionnel des sociétés financières:

1. Les Banques centrale 2. Les autres institutions financières monétaires (la compatibilité nationale y exclut par

convention les sociétés d'assurance et les fonds de pension) 3. Les intermédiaires financiers 4. Les auxiliaires financiers 5. Les sociétés d’assurance et les fonds de pension

Ce sont des sociétés dont l’objectif est de centraliser l’épargne des autres agents économiques et de la redistribuer à ceux qui ont besoin de crédit ; elles ont pour but de tirer un bénéfice de ces opérations.

1 .5 – L’extérieur.

Ce n'est pas un secteur institutionnel et à ce titre on le qualifie parfois de faux secteur, dans la mesure où les opérations ne sont pas décomposées en distinguant des catégories d'agents: il n'y a pas de compte des ménages ou des SNF du reste du monde. Ce secteur regroupe ainsi les unités non résidentes qui effectuent des opérations avec l'économie nationale.

II – LES INTERDEPENDANCES ENTRE LES AGENTS ECONOMIQUES :LE CIRCUIT ECONOMIQUE

L’analyse économique désigne par flux, les biens, la monnaie ou plus généralement toute grandeur économique faisant l’objet d’un déplacement, au cours d’une certaine période, d’un groupe économique à un autre.Les flux économiques sont liés à de nombreuses relations d’interdépendance. Et on effectue une représentation des différents flux et des relations qui s’établissent entre eux à l’aide d’un schéma appelé circuit économique.

II-1 Les interdépendances entre les agents économiques : exemples de circuits économiques.

1) Circuit économique simplifiéLes hypothèses sont les suivantes:

- les agents économiques sont réduits à deux groupes : ex : les ménages et les entreprises.

- Toute la production des entreprises est consommée par les ménages : il n’y a ni épargne ni investissement.

- L’économie est supposée être sans relation avec l’extérieur (économie fermée)

Ce circuit peut être réel (lorsqu’il:concerne les biens et services) ou monétaire (lorsqu’il concerne la valeur en monnaie de ces produits).

2) Circuit économique complet.

Nous intégrons dans le schéma les autres agents économiques nationaux, les flux d’investissement et d’épargne.

Travail Exportation

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Salaires Offre 2

D E 1 Revenus s s M e de la vente t n A r Revenus ô o s N f de la ventep i e D fm t l E OI a a t i s c e o Importations r s P Prêts

Dépôts

II 2– Interdépendances entre économies nationales

Les économies modernes sont des « économies ouvertes »dans lesquelles les différents pays établissent entre eux de très nombreux échanges économiques.Les principaux flux qui s’établissent entre un pays et l’extérieur encore appelé « Reste du monde » par les comptables nationaux sont mentionnés dans le schéma suivant :

II 3– Les flux entre l’économie nationale et l’extérieur.

-Les exportations comprennent tous les biens et services qui sortent d’un pays à destination des pays étrangers. Le flux monétaire correspondant exprime la rentrée de devises.

- Les importations comprennent tous les biens et les services qui entrent dans le pays occasionnant la sortie de devises.

- Les capitaux placés à long et à court terme (souscription de titres, octroi de prêts, etc.) entraînent une sortie de devises de part et d’autre et les remboursements donnent lieu à des mouvements de devises dans le sens contraire.

- Les revenus monétaires (intérêts versés aux prêteurs, revenus dus aux porteurs de titres, redevances pour brevets etc.) provoquent une sortie et une entrée de devises.

- Les transferts privés sont principalement les économies des travailleurs étrangers sur leurs salaires qu’ils transfèrent à leurs familles restées dans leur pays d’origine.

- Les transferts publics correspondent à l’aide économique accordée à certains pays étrangers. Exemple : L’assistance technique.

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CHAPITRE : II GROUPES SOCIAUX ET LES GROUPES DE PRESSION.

INTRODUCTION

L’intensification de l’activité économique et l’évolution rapide des sociétés modernes (surtout dans les pays développés) ont amené certains groupes sociaux à une prise de conscience car sentant leur intérêt économique menacé à plus ou moins long terme.Ainsi donc, les groupes sociaux vont s’organiser par affinité en groupes de pression dans le but d’influencer l’activité économique en leur faveur.Il s’agit essentiellement des ménages regroupés au sein d’association de travailleurs ou de consommateurs et des entreprises au sein d’organismes patronaux.

I) HETEROGENEITE DES GROUPES SOCIAUX

Trois conditions simultanées sont nécessaires pour parler de groupe social. Ce sont :Un ensemble de personnes que des différences séparent du reste de la société ;Des caractéristiques communes fondent une conscience collective ;Un antagonisme les oppose avec d’autres parties de la société.

De par ces conditions, il existe une hétérogénéité de groupes sociaux. On peut distinguer les groupes socio-professionnels suivants :

Les ouvriers : ils exécutent les tâches manuelles ;Les employés : ils exécutent les tâches non manuelles comme les emplois de bureau ;Les cadres : ils sont des agents de conception et de direction ;Les paysans : ils travaillent la terre.

II) CARACTERES PRINCIPAUX DES GROUPES DE PRESSION

Trois éléments permettent d’identifier les groupes de pression :Le regroupement de personnes animées par des préoccupations communes ;La défense d’un intérêt ;L’influence exercée par ce groupe.

II – 1 Domaine d’intervention

Les groupes de pression interviennent dans les domaines économiques, sociaux, culturels, moraux, idéologiques et professionnels pour les syndicats.

II – 2 Les moyens d’action

L’efficacité des groupes de pression réside surtout dans leur capacité organisationnelle ; ils ont également des organismes de représentations.Les moyens d’action sont divers et varient selon la nature du groupe. Très souvent, le patronat et la classe ouvrière pratiquent le dialogue et la persuasion.En effet ces groupes de pression exercent la persuasion sur l’opinion publique.Cependant, certains moyens ont une action plus directe visant à perturber la politique gouvernementale ou l’action de l’administration ou même empêcher le fonctionnement du service public. Il existe des moyens plus répréhensibles pour se faire entendre.Par exemple : le barrage des routes, le refus de payer des impôts, la mise à sac des établissements publics, grèves etc.Ces actions de revendications arrivent à faire fléchir les centres de décisions et les obligent à associer les groupes sociaux aux prises de décisions.

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III – QUELQUES GROUPES DE PRESSION

3–1 Groupes de consommateurs

Le groupement de défense des consommateurs est d’abord apparu aux USA sous l’impulsion d’associations privées de consommateurs (le consumérisme). Ce mouvement n’a connu un plein essor que dans les années 1960 où les pouvoirs publics préconisaient une charte selon laquelle le consommateur a droit à la qualité des biens et services, à l’information etc.Le phénomène a connu une forte expansion au Canada et dans les pays européens.Ayant un domaine d’intervention purement économique, ces associations ont pour rôle de réagir contre les augmentations abusives de prix surtout pour les produits de consommation courante. Elles veillent également sur la qualité des produits proposés aux consommateurs.Leurs actions sont très efficaces dans les pays développés car pouvant permettre des réductions significatives de prix ou la suppression de certains produits de mauvaise qualité.Ces dernières années, il y a une tentative de mise en place d’associations des consommateurs en Côte d’Ivoire.

3–2 Les syndicats ouvriers

Ces mouvements concernent également les ménages dans leur contribution à l’activité de production. Ils sont soutenus et protégés par le code du travail. Ces syndicats luttent contre les mauvaises conditions de travail et recherchent une amélioration de leur situation professionnelle. Ils réclament un meilleur traitement (un bon salaire) pour leurs adhérents et une réduction du nombre d’heures de travail.De nos jours, leurs actions tendent vers une couverture sociale des travailleurs par les employeurs.Exemple : infirmerie d’entreprise, cantine d’entreprise, formation continue…

3 - 3 Les organisations patronales

Face au regroupement des travailleurs, les chefs d’entreprises (les employeurs) s’organisent pour ne pas mettre en péril leur exploitation dont le but est la recherche de profits. En Côte d’Ivoire on peut citer les exemples suivants :UPACI (Union Patronale de Côte d’Ivoire).

La Chambre de Commerce et d’Industrie qui défend les intérêts des commerçants et industriels et des sociétés commerciales auprès des pouvoirs publics. Elle défend aussi les industries.

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THÈME III LE COMPORTEMENT DES AGENTS ÉCONOMIQUES

CHAPITRE : I LES MENAGES ET LA CONSOMMATION

INTRODUCTION

La consommation est un acte essentiel de la vie économique. Elle est tout aussi nécessaire que l’acte de production qui lui est antérieur. La consommation est en premier lieu un acte individuel qui consiste en l’usage d’un bien ou de l’utilisation d’un service en vue de la satisfaction d’un besoin ce qui aboutit à sa destruction. Le consommateur rationnel cherchera à rendre maximale la satisfaction qu’il retire de sa consommation. Il en découle ensuite une demande de consommation qui variera d’une part en fonction du revenu propre au consommateur et d’autre part en fonction du prix des produits. Le concept d’élasticité mesurera la sensibilité de la demande à une variation du prix ou du revenu.

1- DIVERS TYPES DE CONSOMMATION

1.1 DéfinitionLa consommation est l’utilisation d’un bien ou d’un service en vue de la satisfaction d’un besoin. Plusieurs types de consommation existent.

1 2 Consommations individuelles L’usage d’un bien par un individu exclut un autre individu du même usage en même temps.

La consommation représente l’emploi principal de la production. En effet, la consommation individuelle des ménages représente l’essentiel du revenu disponible des ménages c’est à dire du revenu dont peuvent disposer les ménages après avoir payé leurs impôts. Elle représente en moyenne 80% à 90% de leur revenu.

1.3 Consommations collectives

Le bien consommé collectivement (par plusieurs personnes en même temps) est le plus souvent un service (biens et services fournis par l’Etat) : on appelle ces biens et services des biens publics ou biens collectifs.

Un bien (ou service) public est un bien (ou un service) qui, lorsqu’il est mis à la disposition d’un individu, se trouve mis à la disposition de tous les individus de la communauté considérée. Les services rendus à titre gratuit par des administrations se divisent en plusieurs catégories :

Services publics consommés obligatoirement par tous les individus : justice, défense, éducation, ordre public ;

Les autres services publics : santé, route, informations.

1.4 Consommations intermédiairesElle est l’usage d’un bien dans un processus de production soit par incorporation ou par transformation soit par destruction.

La consommation intermédiaire est le fait des entreprises. Elle est composée des matières premières, des fournitures, de l’énergie, ou des services intégrés dans la fabrication d’un produit. Cette consommation intermédiaire se renouvelle à chaque cycle de production.

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2 LA FONCTION DE CONSOMMATION

2.1 Définition

A un moment donné le niveau de la consommation globale est déterminé par le niveau du revenu global, c’est-à-dire des revenus distribués dans l’économie.Cette relation s’exprime par la fonction de consommation suivante :

C =aR +bOù a = propension marginale à consommer ( C / Y) sa valeur est comprise entre 0 et 1

b= consommation incompressible (consommation indépendante du revenu)R = revenu

2.2 Les Propensions à consommer

La propension à consommer est la tendance à consacrer son revenu à la consommation.

Pour l’économiste anglais J.M.Keynes (il existe une dépendance entre le revenu et la consommation). La notion de propension ou tendance à consommer traduit cette dépendance. On distingue deux propensions à consommer.

Propension moyenne à consommer (P.M.C.)C’est la part moyenne du revenu consacré à la consommation soit : Consommation CP.M.C. = = Revenu R

C = Consommation (montant de la consommation dépendante du revenu)R = Revenu

Application : le revenu et la consommation mensuelle d’une famille s’élèvent respectivement à 800 000F et 700 000F. Calculez la propension moyenne à consommer et interprétez votre résultat.

Solution : 700 000 P.M.C. = = 0.875 = 9/10 800 000

Observation : on constate que près de 9/10 du revenu est consacré à la consommation.

La propension marginale à consommer (P.m.C)Elle se définit comme la part supplémentaire du revenu consacrée à la consommation quand le revenu varie.

Variation de la consommation C P.m.C = = Variation du revenu R

Application : Le revenu et la consommation d’une famille s’accroissent respectivement de 20 000F et de 10 000F. Calculez la propension marginale à consommer et interprétez votre résultat.

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Solution C 10 000 PmC = = = 0.5 =5/10=1/2 R 20 000

On observe que la moitié de l’augmentation du revenu est consacrée à la consommation, mais l’accroissement de la consommation est inférieur à celui du revenu.

2 3 La représentation de la fonction de consommation

Consommation

Fonction de consommation

C

b Rc revenu

La fonction de consommation : C= aR + b n’a de signification que pour une période de temps relativement courte ; l’existence d’une consommation autonome, indépendante du revenu et de la production et reposant sur une épargne ou des stocks antérieurement accumulés, n’a pas de sens en longue période. Dès lors, la fonction de consommation de longue période se réduit à l’expression : C= kR. Auquel cas la PMC et la PmC sont toutes deux égales à la constante k

3 LES DIMENSIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES DE LA CONSOMMATION

3.1 Besoins et aspirations

Besoin s  : l’homme a des besoins qui lui sont nécessaires de satisfaire pour assurer sa survie. Ces besoins dont la non satisfaction peut mettre en danger la vie de l’homme, sont appelés des besoins vitaux. A côté de ces besoins dits encore primaires, il y a des besoins secondaires dont la satisfaction est nécessaire pour trouver le bonheur.

Aspirations : l’infinité des besoins engendre des aspirations qui sont des besoins non encore satisfaits ou mal satisfaits.

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3 2 Niveau de vie et genre de vie

Niveau de vie : le niveau de vie est un concept quantitatif. C’est l’ensemble des besoins satisfaits par un ménage, c’est à dire l’ensemble des biens et services qu’il se procure à partir de son revenu.

Genre de vie : le genre de vie est un concept qualitatif exprimant les aspects de la vie d’un ménage. Il est non mesurable par la consommation ou le revenu. Il est fonction de la durée du travail, des loisirs et vacances, etc.

Le genre de vie représente en fait les choix que le ménage va effectuer. Il pourra privilégier les dépenses de loisir ou de transport ou encore l’alimentation. Ces ensembles ne sont pas nécessairement déterminés par des raisons économiques, mais relèvent plutôt de la sociologie ou de la psychologie.

3 3 Les facteurs économiques

Le consommateur doit choisir quelle part de ses revenus sera consommée et quelle part épargnée, en tenant compte de divers facteurs tels que les taux d’intérêt, une estimation de ses besoins et de ses ressources futures. Il se livrera à une estimation de ses besoins, et cherchera en fonction de cette estimation la satisfaction maximale compte tenu de son revenu et des données de l’offre du marché.C’est donc à une véritable activité rationnelle, à un calcul économique, que bien souvent sans être pleinement conscient, se livre le consommateur.

3 4 Les facteurs extra-économiques

De nombreux facteurs psychologiques et sociaux interviennent dans la détermination du volume et de la nature de la consommation des ménages.

La pression sociale, les modes, l’évolution de ce qu’une société considère comme une consommation normale, l’influence de modèles de consommations fournies par la presse, le cinéma, la publicité et autres médias déterminent les tendances sociales globales de la consommation. Ces tendances sont elles mêmes modulées selon les professions, les groupes d’âge, le sexe, le niveau d’étude, l’habitude et les autres variables sociologiques.

Les variables psychologiques Les variations psychologiques des individus les uns par rapport aux autres induisent à leur

tour une certaine dispersion des comportements réels relativement aux grandes tendances.

4 ÉTUDES DES ÉLASTICITÉS

Pour mesurer les variations de la consommation, les économistes utilisent les élasticités.

Les élasticités permettent d’analyser l’évolution de la consommation en fonction des revenus et des prix. On distingue les élasticités - revenu, prix direct, prix croisés.

a. Elasticité- revenu ou élasticité de la consommation par rapport au revenuElle mesure la sensibilité de la demande à une variation du revenu

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Variation de la consommation Consommation initiale er = =∆C/C ∆R/R Variation du revenu

Revenu initial

Si l’élasticité de la demande de produits alimentaire est de 0.5 cela signifie qu’à un certain niveau de revenu, si ce revenu augmente de 1%, la consommation de produits alimentaires augmente de 0.5%.

Supposons que le revenu de M. X augmente de 10%, trois cas peuvent se présenter :La demande augmente de 10%, l’élasticité de la demande est dite isoélastique : er= 1

La demande augmente d’un pourcentage inférieur à 10%, la demande est dite inélastique. er<1

La demande augmente d’un pourcentage supérieur à 10%, la demande est dite élastique. er >1En général, l’élasticité revenu est toujours de signe (+) : une augmentation de revenu permet une augmentation de la demande.

b) Elasticité - revenu et bien.La notion d’élasticité - revenu permet une classification des biens.

er<0 signifie que le bien est inférieur. Sa consommation diminue avec l’accroissement du revenu.

0< er<1 signifie que le bien est de grande consommation. Toute augmentation de revenu implique une hausse de la demande moins que proportionnelle.

er>1 signifie que le bien est de luxe ou de confort. Un accroissement du revenu induit une augmentation de la demande plus que proportionnelle.

c) L’élasticité prix direct ou élasticité de la demande par rapport au prixL’élasticité de la demande par rapport au prix mesure la sensibilité de la demande à une variation de prix.La demande est fonction du prix. Et, lorsque le consommateur dispose d’un certain revenu, ses intentions d’achats dépendent du niveau du prix du bien. Si le prix est bas, il sera décidé à acheter une plus grande quantité de ce bien que quand le prix est élevé.

Variation de la quantité / quantité initiale demandée Ep = =ΔQ/Q ΔP/P Variation du prix / prix initial

Ep indique comment les consommateurs réagissent à une variation des prix en ajustant leur consommation. L’élasticité prix est généralement négative. Trois situations peuvent se présenter :

La demande est élastique au prix quand une légère baisse des prix provoque une forte hausse de la demande. ep<-1.

La demande est inélastique au prix ou rigide quand une baisse des prix influe peu sur la demande. ep>-1.

La demande est isoélastique au prix quand la variation du prix agit sur la demande dans des proportions identiques. ep=-1.

d) L’élasticité prix croisée

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Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien par rapport à la variation du prix d’un autre bien substituable ou complémentaire. Variation de la demande du bien (a) / demande du bien (a)Epc= = Da / Da Pb / Pb Variation du prix du bien (b) / prix du bien (b)

5 EVOLUTION DE LA CONSOMMATION

5-1 Augmentation du volume

La tendance globale dans les pays développés est caractérisée par l’augmentation régulière et considérable du niveau de vie de l’ensemble de la population. Pour la France, on peut estimer qu’il a été multiplié par 15.Dans les pays sous-développés, cette tendance à l’augmentation existe mais est moins accentuée et plus inégalement repartie.

5-2 Les inégalités de la consommation

Il existe d’importantes inégalités dans la répartition des revenus, dans un même pays mais aussi bien qu’entre des pays différents. Leur mesure reste délicate et relativement imprécise.

5 3 La loi de l’utilité marginale décroissante

Elle stipule qu ‘ au fur et à mesure que la quantité consommée d’un bien augmente, l’utilité marginale de ce bien diminue ‘’.

5 4 La loi d’Engel

En même temps que la consommation augmente, sa composition se modifie. La part de l’alimentation tend à diminuer au profit d’autres biens ou services moins directement indispensables : santé, loisir, etc. cela ne veut pas dire que les quantités absolues d’aliments diminuent, au contraire, elles augmentent. Mais cette augmentation est moins rapide que celle des autres consommations. Cette évolution a été mise en évidence au XIXè siècle par le statisticien allemand Ernest Engel (1821-1896) ; on la désigne sous le nom de loi d’Engel. Ernest Engel a énoncé trois lois qui n’expriment que des tendances. Ces lois sont les suivantes :Au fur et à mesure que le revenu s’accroît, les dépenses consacrées à l’alimentation augmentent moins que proportionnellement à l’accroissement du revenu.

Par exemple, si les revenus augmentent de 1 %, les dépenses consacrées à l’alimentation croissent de moins 1 %.

Au fur et à mesure que le revenu s’accroît, la part des dépenses pour se vêtir, se loger représente un pourcentage sensiblement identique quelle que soit l’importance du revenu.

Par exemple, si les revenus augmentent de 1 %, ces dépenses croissent d’environ 1 %.

Au fur et à mesure que le revenu s’accroît les dépenses correspondant aux besoins d’éducation, de voyage, de vacance… augmentent plus que proportionnellement à l’accroissement du revenu.

Par exemple, si les revenus augmentent de 1 %, ces dépenses croissent plus de 1 %.Sur la longue durée, la Loi d’Engel se vérifie.

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CHAPITRE II L’ENTREPRISE ET LA PRODUCTION

1- DEFINITION

La production est une activité économique socialement organisée qui consiste à créer des biens et services destinés à la satisfaction directe ou indirecte des besoins par la transformation d’autres biens en combinant les facteurs de production (matières premières, capital, travail, énergie).La production s’analyse comme un processus de transformation :1°) soit on transforme directement des ressources naturelles en biens économiques ;2°) soit on transforme les biens existants en produits plus élaborés.

2- FACTEURS DE PRODUCTION

2.1 Définition

C’est l’ensemble des éléments dont la combinaison permet à l’entreprise de produire des biens et services.Ce sont les ressources naturelles, le travail et le capital.

a. Les ressources naturelles

Ces ressources existent en quantité insuffisante par rapport aux besoins ex. la terre, les minerais.Par contre, certaines sont en grande quantité. Ex. l’air.

b. Le travail

La production d’un pays est le résultat du travail de ses habitants.Par conséquent cette production de biens et services variera selon le volume et la quantité du travail effectué.

1) Volume du travail

Le volume du travail dépend de plusieurs paramètres :

- La pyramide des âgesLa pyramide des âges joue un rôle important pour déterminer le taux d’activité de la population c’est-à-dire le nombre de personnes en mesure de travailler par rapport au total de la population.

- Les phénomènes migratoires

L’immigration constitue un apport de force de travail supplémentaire alors que l’émigration constitue une diminution de la force de travail.

La durée du temps de travail de nos jours, suite aux revendications syndicales, est à une durée hebdomadaire de 40 h avec généralement 1 mois de congés payés.

2) Qualité du travail

La qualité du facteur travail dépend de la formation et de l’éducation des travailleurs.La formation (qu’elle soit initiale ou continue) doit tendre vers une qualification maximum des travailleurs dans des secteurs utiles au développement.

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L’éducation du travailleur, c’est-à-dire son adhésion à certaines valeurs éthiques, joue un rôle crucial dans le processus de production (ex. Au Japon, les travailleurs sont très dévoués).

c. Le capital.

C’est l’ensemble des biens créés par l’homme et qui vont lui servir d’auxiliaires dans son travail. Le capital en tant que facteur de production se présente sous 3 aspects :

1) Aspect physique du capital

Sous sa forme physique, le capital est représenté par les bâtiments, les installations techniques, les machines (capital technique ou biens de production) et accessoirement de stock.Le capital est donc un bien produit par l’homme vendu à une entreprise qui s’en servira pour produire d’autres biens.

2) Aspect financier du capital

Au niveau financier, le problème posé est que pour pouvoir former un capital il faut avoir les ressources nécessaires.Dans la pratique, c’est l’épargne des agents économiques qui va servir à financer la formation de ce capital. Ce financement s’effectue par l’intermédiaire d’une institution financière spécialisée.

3) Aspect économique du capital

Le capital étant soumis à l’usure (surtout le capital technique), les entreprises doivent prévoir la constitution de réserves en vue du renouvellement de leur capital, cette opération économique s’appelle amortissement.Elle se fait selon des modalités déterminées par la loi.

d.- Les facteurs liés

Ce sont des éléments essentiels qu’on retrouve autour du capital et du travail. Il s’agit du progrès technique, du savoir-faire, la formation…

3 LES COMBINAISONS DES FACTEURS DE PRODUCTION

La combinaison productive de travail et de capital dépend des caractéristiques de ces facteurs.

Dans certains cas, ils font preuve d’adaptabilité. C'est-à-dire qu’ils peuvent être associés en quantités variables les uns aux autres.

Les facteurs peuvent faire preuve de complémentarité. C'est-à-dire avoir la capacité de pouvoir être associés par deux ou plusieurs dans des proportions données pour obtenir un produit.

Les facteurs peuvent faire preuve de divisibilité. C'est-à-dire avoir la capacité d’être divisibles afin de pouvoir réaliser une combinaison idéale de façon à obtenir la quantité de produit désiré.

Les facteurs peuvent faire preuve de substituabilité. C'est-à-dire la capacité de pouvoir se remplacer au cours de la réalisation d’un même produit.

Toutes ces caractéristiques sont très importantes pour le choix des combinaisons productives retenues. On peut en effet distinguer les combinaisons des facteurs indivisibles et inadaptables (travail et capital) et les combinaisons de facteurs adaptables et divisibles (travail et terre)

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La combinaison travail /capital. (Facteurs complémentaires et substituables)

Sur le court terme, l’entrepreneur ne peut faire varier que le facteur travail. Car le plus souvent le capital n’est ni divisible ni adaptable. Le problème sera de déterminer le nombre optimal de travailleurs pour une quantité de capital fixe donné. Il n’y a plus qu’à tâtonner pour trouver un rapport idéal entre capital et travail. Sur le long terme, l’entrepreneur peut faire varier l’ensemble des facteurs. L’objectif étant d’améliorer constamment la productivité.Le progrès technique et l’industrialisation ont amené l’entrepreneur à substituer le capital au travail, le capital s’avérant moins coûteux.

Il y a substitution du capital au travail si les industriels produisent autant avec plus de capitaux et moins de travail ou plus avec plus de capitaux et le même volume de travail.

La combinaison travail – terre (facteurs complémentaires et adaptables)Une superficie de terre donnée peut être exploitée par plus ou moins de travailleurs. Il est donc assez facile de comprendre qu’un nombre d’ouvriers est idéal, qu’en dessous de ce nombre le travail n’est pas productif et qu’au-dessus de ce nombre il y a pléthore de travailleurs et donc improductivité du travail excédentaire.L’idéal est donc de découvrir le rapport quantité de terres / nombre de travailleurs qui maximise le rendement des travailleurs.

4 LES RÉSULTATS DE LA COMBINAISON DES FACTEURS DE PRODUCTION

4- 1 La notion de rendementLe rendement est le rapport entre un résultat obtenu et les moyens mis en œuvre pour le produire. Il est donc la valeur de la production rapportée à la quantité de facteurs de production utilisée pendant un certain temps. En fonction du nombre de facteurs de production utilisés la valeur de la production peut varier. Cette variation est résumée à travers une loi dite loi des rendements

On distingue trois types de rendements. Les rendements croissants, les rendements constants et les rendements décroissants.

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Rendement par travailleurs

constant décroissant

Croissant

4– 2 La notion de productivitéLa productivité mesure l’efficience de la combinaison des facteurs de production. Elle permet donc de mesurer la performance de la combinaison au regard des coûts des facteurs de production et du budget de l’entreprise.La productivité est le rapport entre une production donnée et les facteurs mis en œuvre pour le réaliser. Ainsi on distingue la productivité du travail et celle du capital :

La productivité du travail est le rapport entre la valeur de la production et la quantité de travail utilisée.La productivité du capital est le rapport entre la valeur de la production et la quantité de capital utilisée.L’intensité capitalistique est le volume de capital mis à la disposition d’un salarié pour réaliser une production. Elle est égale au rapport capital sur travail.

4– 3 Les coûts de productionIls sont l’ensemble des dépenses réalisées pour produire un bien. On a plusieurs types de coûts :

Le coût total est la somme de toutes les dépenses faites pour obtenir les facteurs de production dont l’entreprise a besoin. Ce coût se décompose en coût variable et en coût fixe.

Les coûts variables sont déterminés en tenant compte du niveau de la production. Les coûts fixes quant à eux sont indépendants du niveau de la production.À partir du coût total, on peut calculer le coût total moyen, le coût marginal. Le coût total moyen est le coût unitaire de production (Ct / Q). Le coût marginal est l’accroissement du coût total supporté par l’entreprise lorsqu’elle

produit une unité supplémentaire de bien.

4-4 La notion d’économie d’échelle

La combinaison capital / travail Nombre de travailleurs

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Les économies d’échelle sont les diminutions de coût de production unitaire obtenues grâce à une augmentation de la taille de l’unité de production. En effet, plus l’on produit en grande quantité, plus le coût unitaire diminue.On mesure les économies d’échelle à l’aide du rapport : Variation de la production R = =∆Q / ∆Ct

Variation des coûts de production

Si R > 1 : économie d’échelle

Si R = 1 : pas de conséquences

Si R < 1 : déséconomie d’échelle (investissement non rentable)

L’économie d’échelle peut être considérée comme étant l’ensemble des avantages que peut procurer l’augmentation de taille d’une entreprise. Ex :

- baisse des coûts de production- baisse des coûts de transport- baisse des coûts d’approvisionnement- réduction des frais financiers.

5 LES POLITIQUES DE PRODUCTION

Toute entreprise se définit une politique de production, c’est-à-dire la capacité de production à installer en tenant compte des opportunités offertes par les autres entreprises, les activités susceptibles d’être confiées à d’autres entreprises ou la répartition de la production entre ses établissements.

Les politiques choisies sont :

La politique de sous-traitance où l’entreprise confie la réalisation d’une partie de sa production à une autre entreprise. Le recours à la sous-traitance permet de conserver le marché et de respecter les délais.

La politique d’impartition. L’entreprise délègue à une autre entreprise une activité qu’elle pourrait réaliser elle-même.

Alors que la sous-traitance comporte un rapport de domination entre le donneur d’ordres et le sous-traitant, l’impartition s’applique à toutes les formes de partage d’activités inter-entreprises correspondant à des relations de coopération.

CHAPITRE : III : L’ETAT ET SES INTERVENTIONS DANS L’ECONOMIE

Depuis la crise économique de 1929-1930, l’Etat est devenu l’agent économique le plus influent de par son poids, mais aussi de par ses interventions dans tous les domaines de la vie économique. On

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est ainsi passé d’un Etat gendarme à un Etat providence où l’Etat joue plusieurs rôles dans l’économie.

I - L’ETAT GENDARME ET SES INTERVENTIONS DANS L’ECONOMIE

Selon les libéraux classiques, l’Etat gendarme a pour rôle de veiller au libre exercice des libertés individuelles sur le marché (liberté d’entreprendre, liberté contractuelle, liberté de jouissance du droit de propriété).L’Etat n’a donc aucune légitimité à définir et à imposer l’intérêt général aux individus sur les plans économique et social.L’Etat gendarme exerce les pouvoirs régaliens suivants :La policeL’Etat assure la sécurité des biens et des personnes, des propriétaires et des contractants.La justiceL’Etat assure le respect des engagements (contrats) pris, l’égalité des citoyens face à la loi. La défense nationaleL’Etat assure le respect de l’intégrité territoriale nationale.L’émission de la monnaieL’Etat permet la facilitation des échanges par l’émission de l’unité d’échange (monnaie).

En somme l’Etat gendarme est donc le gardien du respect des libertés individuelles et économiques et son rôle dans l’économie est limité par l’ordre spontané du marché.

II - L’ETAT PROVIDENCE ET SON ROLE DANS L’ECONOMIE

Depuis la crise de 1929, et dans l’analyse keynésienne, l’Etat a changé de nature. Il cesse d’être cantonné dans des fonctions d’Etat gendarme pour devenir Etat providence. Un Etat qui aide, qui secourt par un miracle. Il intervient à la fois dans les domaines économique et social.Dans ses interventions dans le domaine économique l’Etat joue les rôles suivants :

II-1 - l’Etat producteur

II – 1 – 1 - L’Etat producteur de services non marchands

Par le biais des administrations publiques, l’Etat est un producteur important de services, dits non-marchands car non directement facturés aux consommateurs.

Exemple   : service de l’éducation, de police, de justice. L’Etat prend en charge la construction d’un certain nombre d’infrastructures et assure par son budget leur fonctionnement : routes, hôpitaux, universités… les collectivités locales jouent dans ce domaine un rôle non négligeable.

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II – 1 – 2 - L’Etat producteur de biens et de services marchands

L’Etat peut aussi par le biais des entreprises publiques produire des biens ou des services marchands. L’Etat a un secteur public marchand assez étendu.Les entreprisses nationales qui sont en situation de monopole ou de quasi monopole dans leur domaine d’activité, activités jugées généralement stratégiques, cas des sociétés de transport ferroviaire (SICF, SOTRA).

Les entreprises nationales propriétés de l’Etat qui sont en situation de concurrence avec des entreprises privées. En Côte d’Ivoire, c’est le cas :

- dans le secteur de l’hôtellerie (Hôtel Ivoire) ;- dans le secteur de la banque (BNDA à l’époque)

II – 2 - L’Etat redistributeur

L’Etat, à prendre ici au sens large (l’Etat + collectivités locales), joue un rôle de redistribution des revenus. Il prélève des impôts, des cotisations sociales (prélèvements obligatoires) ; puis fait bénéficier à un certain nombre d’agents économiques des revenus de transfert :Retraites, prestations sociales (maladie, chômage, allocations familiales), de subventions, de revenus provenant de ses dépenses (achats de l’Etat aux entreprises, traitement des fonctionnaires…).On distingue généralement deux types de redistribution :

- verticale : c’est à dire des hauts revenus vers les plus bas, essentiellement par le système de l’impôt sur le revenu qui est en France progressif, ce qui signifie que les revenus élevés sont plus « taxés » que les faibles revenus (qui peuvent même être totalement exonérés), mais aussi par les prestations sociales qui profitent aux plus défavorisés ;

- horizontale : entre diverses catégories :Exemple : Les allocations chômage assurent une redistribution entre actifs (entre employés et chômeurs).Les retraites sont financées par les cotisations actuelles des actifs et non comme on pourrait le croire par les cotisations passées des retraités,), ce qui établit une redistribution entre actifs et inactifs retraités ;Les allocations familiales entre familles sans enfant et familles avec 2 enfants et plus,Les remboursements maladies entre malades et bien-portants.

D’autre part l’Etat prélève des impôts sur les entreprises (taxes sur les bénéfices,…) et les fait bénéficier de certaines de ses dépenses : entreprises de travaux publics pour les routes, de bâtiments pour les constructions (prisons, facultés…) et les entreprises très diverses pour son équipement (informatique, matériel de bureau…) Certaines entreprises bénéficient même de subventions versées à une entreprise de transport collectif pour assurer le ramassage scolaire par une collectivité locale).Pour ce qui est des ménages, on constate la différence entre le revenu brut et le revenu disponible :Revenus bruts (du travail, de l’entreprise, de la propriété)

- cotisations sociales- impôts+ revenus de transferts (allocations familiales, chômage, retraite,…= revenus disponibles.

II – 3 - L’Etat régulateur

Dans les économies capitalistes, l’Etat conserve une marge de manœuvre non négligeable pour orienter l’économie (même s’il n’intervient pas directement comme producteur) au nom de l’intérêt

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général du pays. Cette orientation peut se faire sur le long terme (politique industrielle par exemple) ou à plus court terme pour stabiliser la conjoncture économique. Il utilise les différentes politiques suivantes.

L’Etat et ses interventions dans le domaine socialCe rôle d’Etat providence a fait naître au niveau de l’Etat des systèmes d’assurance et d’assistance sociales. Il s’agit d’octroyer aux citoyens une sécurité sociale face aux risques de l’existence (pauvreté, maladie, vieillesse, famille)

Toutefois, ce rôle d’Etat providence a montré ses limites depuis les années 70. Les interventions de l’Etat dans l’économie sont jugées sources de gaspillages et comme un frein à l’initiative privée. Pour cette raison l’Etat providence tend vers sa perte pour faire place à l’Etat gendarme. On assiste désormais à des vagues de privatisation des structures publiques.

III - Les moyens d’interventions de l’EtatL’Etat intervient dans l’économie à travers des politiques économiques que sont:

La politique budgétaire

Elle consiste à utiliser le budget de l’Etat pour atteindre certains objectifs. Elle peut agir sur les recettes ou sur les dépenses pour relancer ou stabiliser l’activité économique.

Grâce aux moyens de son budget, l’Etat pourra inciter les entreprisses à réaliser telle ou telle activité.

Recettes : encouragements fiscaux à certaines activités : possibilités de détaxation (ex. pas de TVA sur les marchandises exportées) ou de diminution d’impôt. Cela peut jouer à la fois pour la consommation des ménages et la production des entreprises : ex. la diminution du revenu imposable pour les ménages qui achètent leur logement encourage l’activité du bâtiment, diminution d’impôts sur les ménages employant une gardienne d’enfant (nourrice agréée) permet le développement de ce types d’activité.

Dépenses : les dépenses de l’Etat peuvent être des soutiens non négligeables à certaines entreprises (ex. dépenses militaires et industries d’armement). L’Etat peut aussi accorder des subventions à des entreprises jugées stratégiques ou en difficultés pour les sauver.Les marchés de l’Etat et des collectivités publiques sont très prisés par les entreprises car l’Etat est bon payeur même s’il paye à des délais relativement longs.

En proposant un budget en déficit (dépense > recettes), un gouvernement peut tenter de relancer l’activité économique par injection d’un surplus de demande. Cette pratique comporte des limites, le déficit étant financé par des emprunts qu’il faudra ensuite rembourser.

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La politique monétaire.

Elle vise à réguler la croissance de la masse monétaire de manière à ce que la quantité de monnaie en circulation ne soit pas trop importante pour éviter l’inflation, mais suffisante pour assurer le volume des transactions et ne pas freiner l’activité économique.

Ses moyens d’action sont les suivants :- Le taux d’intérêt (prix du crédit) ;- L’encadrement du crédit : restriction des quantités de crédits.- La Réserve obligatoire : monnaie que les banques doivent détenir auprès de la Banque Centrale ; si l’on augmente les réserves obligatoires, les banques pourront moins prêter et inversement ;

Politique de taux de change extérieur de la monnaie nationale :

Son objet est de limiter le risque de change auquel sont soumis les agents économiques, voire de renforcer la compétitivité-prix des entreprises nationales par rapport à leurs concurrents étrangers.Les choix peuvent être de dévaluer la monnaie (cela relance les exportations) ou au contraire d’avoir une monnaie forte. Le gouvernement a une marge de manœuvre parfois limitée car le taux de change dépend beaucoup de la situation des échanges extérieurs du pays (situation de la balance des paiements). Cette politique sera à relier avec la politique économique extérieure : Protectionnisme ou non.

La politique économique extérieure

Elle a pour objectif d’éviter la dégradation des comptes extérieurs : balance des paiements.

La balance de paiement : c’est un ensemble de comptes qui enregistrent les échanges de biens, de services et de capitaux au cours d’une période donnée avec l’extérieur.

Les instruments de la politique économiqueLa politique économique a pour objectifs de réduire les déséquilibres.On a deux types de politiques économiques.

- La politique de relance (ou politique de GO) Les objectifs sont d’injecter du pouvoir d’achat pour gonfler la demande : c’est une politique de type Keynesien. L’Etat est chargé de relancer l’économie en réactivant la production des entreprises, l’investissement et l’emploi.

Mais présente des limites telles que l’augmentation du taux d’inflation.- La politique de rigueur (ou politique de stop)

Les objectifs sont de ralentir l’activité économique pour réduire l’inflation. Les instruments de cette politique sont les mesures de restrictions budgétaire et / ou monétaire.

Conclusion

De façon générale la politique économique menée par le gouvernement d’un pays vise à se rapprocher du « carré magique », plein emploi, équilibre des comptes extérieurs (balances), croissance économique forte, pas ou peu d’inflation.

Hausse de la demande Augmentation de la production

Hausse des investissements des entreprises

Créations d’emplois

Augmentation des revenus distribués

Hausse de la consommation

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Le problème est que l'on ne peut pas intervenir sur l'économie en vue d'atteindre un de ces objectifs sans modifier les moyens d'arriver à la réalisation d'un ou plusieurs des autres objectifs, d'où la notion de carré magique, c'est à dire d'un ensemble de quatre objectifs que l'on ne peut jamais avoir totalement atteints.

L’objectif de croissance économique

On parle de croissance économique quand le volume de la production augmente en même temps que les conditions de vie s'améliorent.

En fait l'indicateur principal pour mesurer cette croissance économique sera le PIB par tête, c'est à dire le PIB total divisé par le nombre d'habitants. En effet l'indicateur PIB total est insuffisant, il suffit pour s'en rendre compte d'étudier le cas des pays en développement où le taux de croissance de la population est supérieur au taux de croissance du PIB total, ce qui amène à une baisse du PIB / tête.

L’objectif de plein emploi

En fait, le plein emploi total n'est pas possible, car il existera toujours un chômage "temporaire" ou "frictionnel" qui correspond au fait que même en cas de plein emploi il existe un petit décalage dans le temps entre la demande d'emploi et le moment où est trouvé cet emploi. Le rôle de l'État en ce qui concerne l'emploi est surtout de permettre que le marché de l'emploi fonctionne le mieux possible, soit en permettant à chacun d'acquérir une formation, qu'elle soit initiale ou permanente, soit en permettant qu'une certaine mobilité de l'emploi existe, tant entre secteurs de l'économie qu'entre régions.

L’objectif de stabilité des prix

La stabilité des prix se mesure à partir d'un indice qui est en fait une moyenne pondérée des prix d'un ensemble de biens et de services ("le panier de la ménagère").

L'État cherchera à assurer à la fois une relative stabilité des prix dans le temps et une certaine stabilité du rapport entre l'inflation du pays et celle des principaux pays clients et fournisseurs.

Taux de croissance

Solde extérieurTaux de chômage

Taux d’inflation

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L’objectif d'équilibre de la balance des paiements

Le problème est double, car la balance des paiements comptabilise à la fois les échanges de biens et de services (balance commerciale) et les échanges de capitaux (balance des capitaux).

Pour la balance commerciale, il s'agit de comparer les importations et les exportations, le problème qui peut se poser est que la croissance de la production nationale peut entraîner des importations induites de matières premières ou d'énergie par exemple.

Pour la balance des paiements, le problème principal qui se pose à un gouvernement est le contrôle des mouvements de capitaux privés, c'est à dire à la fois les investissements des entreprises françaises à l'étranger ou des entreprises étrangères en France, et les placements spéculatifs des entreprises ou des ménages qui cherchent une rentabilité importante et immédiate en plaçant leur épargne dans les pays à taux d'intérêt élevé.

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THEME IV- LES AJUSTEMENTS

CHAPITRE I : NOTIONS D’ENTREPRISE ET D’OFFRE

1- DEFINITION DE L’ENTREPRISE

Encore appelée entreprise non financière ou institution non financière, une entreprise est une unité économique dont l’objectif principal est la production de biens et de services dans le but de les vendre afin d’en retirer un profit.

L’entreprise se distingue des autres agents économiques par sa fonction économique principale qui est la production de biens et services marchands ou non marchands.Les entreprises ont également pour fonction la consommation intermédiaire qui consiste à faire disparaître un produit soit par incorporation dans un produit plus élaboré, soit par destruction dans le processus de production ou par transformation.Exemple : Consommation de matières premières. Consommation d’énergie (eau, électricité).

2- CLASSIFICATION DES ENTREPRISES

Il existe plusieurs critères de classification des entreprises. Mais nous en retiendrons que quatre essentiels

2.1 Selon la forme juridique

Selon ce critère, il existe 2 grandes catégories d’entreprises qui sont les entreprises privées et les entreprises publiques.

1) Entreprises privées

Ce sont des entreprises dont le capital appartient à des personnes physiques ou à des personnes morales du Droit privé.Ce sont les entreprises individuelles, les sociétés commerciales, les sociétés de coopératives, les sociétés industrielles.

2) Entreprises publiques

Ce sont les entreprises dont la propriété et la gestion relèvent en tout ou partie de l’Etat ou d’une collectivité publique.Ce sont : les EPN (établissements publics à caractère national). Ils sont constitués par les EPIC et EPA). Les sociétés d’économie mixte où la participation publique est majoritaire.

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2-2 Selon la branche d’activité

Dans ce critère, on regroupe les entreprises selon leur activité principale.

Exemple : les entreprises industrielles ; Les entreprises agro-industrielles ; Les entreprises de transport ; Les entreprises commerciales ;

2-3 Selon le secteur d’activité

Il existe 3 grands secteurs d’activité :1° le secteur primaire : Entreprises agricoles ;2° le secteur secondaire : Entreprises industrielles ;3° le secteur tertiaire : Entreprises de prestation de services.

3 – L’OFFRE

3-1 DéfinitionC’est la quantité de produits que les vendeurs sont disposés à céder à des acheteurs contre paiement de prix.

3-2 Facteurs d’influence de l’offre

1) Sources de l’offre.

L’offre provient essentiellement du stock des biens existants et de la production des biens et services nouveaux. La volonté de l’offreur dépend essentiellement des contraintes de coûts de production et de la concurrence entre divers offreurs.

2) prixC’est la valeur marchande d’un bien.L’offre est une fonction croissante du prix.En fonction du stock, quand le prix augmente l’offre augmente, quand le prix baisse, l’offre baisse. prix

← Courbe d’offre

Quantité Q1

P1Courbe de demande

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CHAPITRE II- MARCHE ET PRIXLe fonctionnement du système économique contemporain repose sur l’économie de marché. Le système se caractérise par une totale liberté d’activité rendant ainsi sans effet les actions menées par l’Etat.Le marché apparaît comme le lieu par excellence d’expression des différents agents économiques, le prix étant le facteur permettant de les départager.

I. Notion de marchéLa loi de l’offre et de la demande constitue l’un des mécanismes essentiels d’une économie de liberté. Cependant ce mécanisme n’est simple qu’en apparence. Plusieurs conditions doivent être remplies pour assurer un bon ajustement entre l’offre et la demande.

I.1. DéfinitionAu sens économique, le marché est le lieu où les offreurs (ou vendeurs) et les demandeurs (ou acheteurs) se rencontrent et confrontent leurs propositions. On parle ainsi du marché du café, du cacao, des actions, de l’automobile….Il existe autant de marché que de biens et services échangés.Le marché étant avant tout un lieu de confrontation puis d’échange, il se compose de :- La demande d’un bien ou d’un service, qui peut se définir comme la quantité de ce bien ou de ce service que l’agent économique demandeur (acheteur) est prêt à acheter pour un certain prix. La volonté du demandeur dépend de nombreux facteurs tels que : les facteurs économiques (le prix du bien, le revenu du demandeur, ses possibilités d’endettement, le prix des autres biens sur le marché…) et les facteurs non économiques (les goûts du consommateur, son âge, son sexe, la composition de son ménage, sa religion….).- L’offre d’un bien ou d’un service se définit comme la quantité de ce bien ou de ce service que l’agent économique offreur (vendeur) est disposé à proposer sur le marché pour un certain prix.

I.2. Types de marchéLe marché présente des situations diverses selon le nombre d’offreurs ou de demandeurs.

I.2.1. Le

marché de la concurrence pure et parfaite : approche des économies libérales

offreurdemandeur

un quelques

plusieurs

Un

Monopolebilatéral

Monopsonecontrarié

monopsone

Quelques Monopolecontrarié

Oligopolebilatéral

oligopsone

Plusieurs Monopole Oligopole

Concurrence pure etparfaite

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L’analyse de ce marché repose sur la conception d’un état idéal du marché, répondant à cinq (05) conditions :1. L’atomicité du marché : les offreurs et demandeurs sont très nombreux sur un marché et aucun d’entre eux ne dispose de la puissance nécessaire pour influencer les autres ;2. L’homogénéité du produit : pour un même besoin, les entreprises produisent des biens permettant d’y satisfaire de manière identique (homogène), les acheteurs n’ont alors aucune raison de préférer tel produit plutôt que tel autre ;3. La libre entrée sur le marché : quiconque souhaite se porter offreur ou demandeur sur un marché peut le faire sans restriction ni délai ;4. La parfaite transparence du marché : offreurs et demandeurs ont une connaissance parfaite de toutes les informations (prix, quantité, qualité…) nécessaire pour intervenir sur un marché donné.5. La parfaite mobilité des facteurs de production : les facteurs (travail et capital) peuvent sans restriction ni délai se porter d’une production à une autre, d’un marché à un autre.

I.2.2. Les autres marchés : la variété des situations réellesLa réalité du marché ne vérifiant pas les hypothèses de la concurrence pure et parfaite, trois situations fréquentes en économie de marché sont envisagées :- Le monopole qui est un marché sur lequel un seul offreur fait face à de multiple demandeurs : la situation du monopoleur l’autorise à imposer son prix ;- L’oligopole est un marché composé de quelques offreurs et d’un grand nombre de demandeurs. Sur ce marché, les producteurs peuvent opter pour deux comportements :

1. Se concurrencer pleinement (guerre des prix) ;2. S’entendre pour limiter la concurrence.

- La concurrence monopolistique est la situation des marchés sur lesquels de nombreux offreurs tentent d’obtenir une situation de quasi-monopole en différenciant leurs produits (image de marque, le service après-vente…).

II. Notion de prix

II.1. DéfinitionLe prix est la valeur d’échange d’un bien ou d’un service sur un marché donné. C’est également l’expression monétaire d’échange d’une unité de bien ou de service.

II.2. Mécanisme de formation des prixDe manière générale, l’échange d’un bien ou d’un service considéré ne se réalisera que lorsque l’offreur et le demandeur seront d’accord sur les quantités à échanger et le prix à payer. On dit que le marché est soumis à la loi de l’offre et de la demande (mécanisme de marché selon lequel les mécanismes d’ajustement des offres et des demandes ont un rôle essentiel). En vertu de cette loi, le prix d’un bien ou d’un service :- S’élève quand l’offre correspondante diminue ;- Baisse lorsque l’offre s’accroît.L’équilibre du marché peut en second lieu être assuré par l’Etat. Les prix fixés de manière « unilatérale » répondent à deux (02) soucis majeurs :- Lutter contre les fluctuations intempestives de prix ;- Permettre à la grande majorité de la population de pouvoir consommer (les biens de grande consommation).Cette intervention de l’Etat peut être :- Directe, en fixant lui-même les prix des biens ou services ou ;

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30 000

30 000

- Indirecte, en jouant sur l’offre ou la demande d’un bien donné.

II.3. Indice de prix1- Définition

Un indice est un nombre sans unité représentatif d’une variable économique et permettant de rendre compte de son évolution dans le temps ou dans l’espace. De cette définition, nous pouvons dire que l’indice des prix est un indicateur chiffré permettant de mesurer l’évolution de l’ensemble des prix. Il est calculé chaque mois à partir de relevés des prix sur les marchés de produits représentatifs de la consommation des ménages.Il existe plusieurs catégories d’indice de prix.

2- Les indices des prix à la consommation- L’indice des prix de détail obtenu par enquête sur un échantillon de produits et de biens. Il est appelé dans le langage courant « coût de la vie ».- Prix implicite du P.I.B. ou déflateur du P.I.B. qui touche l’ensemble des produits obtenus à l’intérieur du territoire, les importations étant exclues.L’indice des prix de détail pose des problèmes relatifs à la nature des produits dans l’échantillon, aux choix des espaces d’enquête, aux pondérations des coefficients de pondération à la position à adopter face au changement de qualité accompagnée de hausse de prix.- les indices de prix de gros peuvent être détaillés par grande catégorie de produits (alimentaires, énergétiques, industriels…).

N.B.

On distingue couramment les indices élémentaires relatifs à une seule variable (ex. : indice de la production de café …), des indices synthétiques représentant un groupe de variables économiques (ex. : indice général des prix, indice des valeurs boursières, indice de la production industrielle…).

On attribue généralement la valeur 100 à l’indice de la période de référence (ou du lieu de référence), les variations par rapport aux autres périodes (ou autres lieux) étant alors mises en valeur de façon évidente.

Exemple : si on compare les salaires moyens dans le monde, en choisissant comme référence la Côte d’ivoire, la comparaison donne pour un salaire moyen mensuel de 30 000F un indice pour la Côte d’ivoire de :

Pour un autre pays si le salaire après application du taux de change est de 45 000 F, l’indice sera.

CHAPITRE III- MONNAIE ET FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

30 000* 100 = 100

45 000* 100 = 150

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A l’origine la monnaie n’a pas toujours existée. Dans l’ancien temps, le moyen d’échange était le troc. C’est à dire un échange de biens contre des biens

Mais cette forme d’échange posait plusieurs problèmes- la rencontre des co-échangistes- la double coïncidence des besoins- la valeur des biens échangés.- La divisibilité relative de certains biens (échanger un bœuf contre un

œuf)- Les coûts de transaction (transport, stockage…)

La monnaie est apparue pour se substituer au troc mais également pour résoudre les problèmes posés par le troc. Nous utilisons chaque jour de la monnaie, qui, assumant plusieurs fonctions à la fois (économique et sociale) a vu sa forme évoluer au cours du temps pour aboutir de nos jours à la monnaie électronique.

Aussi avons-nous été intrigués par les évènements de ces derniers temps ; à savoir la crise du dollar, la dévaluation du franc CFA, la création de l’euro.Ces préoccupations nous amènent à répondre à un certain nombre de questions, notamment :- A quoi sert la monnaie ?- Comment se présente-t-elle ?- Comment crée-t-on la monnaie ?

I. Notion de monnaie

I.1. DéfinitionLa monnaie est un signe, un moyen permettant d’acheter des biens ou services. La monnaie est donc un bien d’échange accepté par tous et en tous temps pour éteindre les dettes issues des transactions. C’est une créance que détiennent les agents économiques sur l’ensemble des agents offreurs de biens et de services dans un espace économique déterminé et qui est obligatoirement acceptée comme moyen de règlement. Cette définition conduit à reconnaître trois caractères à la monnaie :- La liquidité, c’est-à-dire utilisable immédiatement et sans transformation, pour se libérer d’une dette ou de toute autre obligation en échange d’un autre bien ou service.- La fongibilité, qui correspond à cette possibilité de s’acquitter d’une dette ou d’être échangée contre un bien ou un service.- L’universalité, c’est-à-dire la possibilité d’être acceptée pour toute opération d’échange dans un espace déterminé qui constitue la communauté de paiement.

I.2. Les fonctions de la monnaieOn reconnaît couramment trois fonctions à la monnaie :- Intermédiaire dans les échanges, elle facilite les échanges car permet d’éviter le troc ;- Unité de compte : la valeur des biens et services est exprimée en monnaie ;- Instrument de réserve de valeur : épargner de la monnaie c’est pouvoir envisager d’acheter plus tard des biens ou services. Cela est vrai si l’inflation n’est pas trop importante.

I.3. Les formes de monnaieLa nature de la monnaie, avant tout conventionnelle, a varié au cours de l’histoire.

I.3.1. Les formes anciennesCe sont la monnaie marchandise et la monnaie métallique.

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- La monnaie marchandise, constituée d’objets dont la valeur reposait essentiellement sur leur utilisation en tant que marchandise. Cette marchandise devait être connue de tous et facilement divisible (ex. : le sel, les cauris…).- La monnaie métallique, constituée de métaux précieux (or ou argent) qui présentent un triple avantage : leur production est limitée et stable dans le temps ; ils sont non périssables et leur utilisation en tant que marchandise est réservée à des usages restreints (bijouterie, quelques applications industrielles).

I.3.2. Les formes nouvellesLa rareté de l’or et de l’argent et le développement des échanges ont conduit à la dématérialisation (utilisation de certificats de dépôts d’or). Désormais la valeur de la monnaie ne réside qu’au crédit que lui accorde le public. D’où :

- La monnaie fiduciaire, dont l’usage réclame la confiance (fiducie) des détenteurs des instruments de paiement que sont les pièces (monnaies divisionnaires) et les papiers-monnaies (billets).- La monnaie scripturale, constituée par les provisions sur les comptes en banque (dépôts). Elle circule grâce aux chèques, aux virements bancaires, par les prélèvements automatiques et les titres interbancaires de paiement.

Pour soutenir cette confiance, l’instrument monétaire a un cours légal et un cours forcé.

Le cours légal : C’est l’obligation faite à tout créancier d’accepter la monnaie pour le règlement des dettes. L’établissement du cours légal confère à l’instrument monétaire un pouvoir libératoire illimité.

Le cours forcé : C’est l’impossibilité de pouvoir convertir l’instrument monétaire en métaux précieux (or). L’établissement du cours forcé confère à l’instrument monétaire une inconvertibilité totale en or.

Les pièces et les billets actuels sont des monnaies fiduciaires à cours légal et à cours forcé.

- La monnaie électronique.

Ce sont de nouveaux moyens de paiement qui sont apparus vers les années 70 et ont pris de l’ampleur vers la fin des années 80. Ils sont d’utilisation commode et pratique et assurent la sécurité et un gain de temps à leurs détenteurs. On peut distinguer :

Les cartes de crédit qui permettent d’effectuer directement les achats dans les magasins ou espaces, munis d’un terminal électronique.

Les cartes de retrait de billets de banque auprès des distributeurs automatiques de billets

-La monnaie du futur : la carte à mémoire. C’est la monnaie d’avenir qui va considérablement se développer dans les prochaines années.

II. Les agrégats de la masse monétaire

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Il est important pour un Etat et les autorités monétaires de connaître avec précision la quantité de monnaie en circulation dans l’économie, ou masse monétaire. On est donc amené à calculer des agrégats monétaires, qu’on peut définir comme « des grandeurs statistiques servant à mesurer la quantité de monnaie disponible dans un pays à un moment donné ». Ces instruments sont classés en fonction de leur degré de liquidité (ou la capacité des actifs à être transformé en moyens de paiement). Actuellement on dispose de quatre agrégats :

- M1 comprend les billets, monnaies divisionnaires et les dépôts à vue ;

- M2 est constitué de M1 et des placements à vue (comptes sur livret, comptes d’épargne logement) ;

- M3 prend en compte M2, les dépôts en devises étrangères, les dépôts à terme, les placements à terme et les titres du marché monétaire (certificats de dépôts, les bons émis par les sociétés financières bancaires) ;

- M4 comprend M3 , les bons du trésor (émis par le trésor public pour les emprunts publics dont la durée est inférieur à 5 ans) et billets de trésorerie (émis par les entreprises) pouvant être négociés.N.B.La contrepartie de la masse monétaire représente l’ensemble des créances figurant à l’actif du bilan des créateurs de monnaie. Les quatre principales catégories de contrepartie sont :- L’or et les devises ;- Les créances détenues sur un système bancaire, les entreprises et les ménages ;- Les crédits à l’économie ou créances sur l’économie ;- Les divers (encaissements nets, solde des opérations avec les institutions financières).

III. La création monétaireTrois agents économiques contribuent à la création de monnaie : La banque centrale Elle crée la monnaie de plusieurs manières :- Emission de billets de banque (et parfois de monnaie divisionnaire) ;- Emission de monnaie scripturale : crédits consentis aux banques par le réescompte d’effets de commerce escomptés par les banques commerciales à leurs clients ;- Emission de monnaie (fiduciaire ou scripturale) en contrepartie de devises étrangères reçues. Les banques commercialesCes banques créent de la monnaie scripturale à partir trois opérations :- Par une avance en compte courant sous forme d’autorisation de découvert ;- Par l’escompte d’effets de commerce ;- Par les prêts.

Le trésor publicCette institution qui est la personnification financière de l’Etat, crée les pièces de monnaie (monnaie divisionnaire) à partir de l’émission de bons de trésor.

IV. Les institutions financières et les opérations de crédit

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Par le crédit qu’elles accordent aux agents économiques ayant un besoin de financement, les institutions financières jouent un rôle particulièrement important dans l’économie.

IV.1. Les institutions financières Les institutions financières sont des agents dont la fonction principale est d’effectuer des opérations financières (emprunts et prêts).Elles comprennent : La banque centrale Elle occupe une place particulière et fondamentale avec :- Le monopole de l’émission de billets ;- La centralisation des opérations entre les banques (c’est la banque des banques) ;- Le refinancement des banques ;- La conservation des réserves d’or de la zone monétaire;- La surveillance de l’ensemble des banques de dépôts (politique monétaire).

Les banques ordinaires ou de dépôt ou commerciales Elles offrent des services diversifiés :- La gestion des comptes ;- La collecte des fonds à partir des dépôts à vue, des dépôts à terme (dépôts bloqués rapportant intérêt) ;- Les services bancaires : location de coffre, change, règlement automatique de certaines factures, opérations de bourse… ;- Les prêts aux agents économiques (crédits aux particuliers ou aux entreprises).

IV.2. Les opérations de créditLe crédit est une opération par laquelle un emprunteur (débiteur) obtient de la monnaie d’un prêteur (créancier) en échange d’une promesse de remboursement différé et majoré d’un intérêt (c’est le prix que l’emprunteur doit payer pour acheter ce service) .En fait, le problème du crédit est celui du financement de l’économie : mettre à la disposition des agents économiques les capitaux dont ils ont besoin. Les entreprises obtiennent des ressources en vendant des produits. Celles-ci sont en général insuffisantes pour satisfaire tous leurs besoins en monnaie. Par ailleurs, les ménages perçoivent divers revenus dont une partie est épargnée.Au total, une partie du financement se fait sur ressources propres, mais une autre partie s’effectue sur les ressources épargnées ou créées par d’autres agents.On a donc des flux de monnaie se déplaçant de certains agents vers d’autres. Ces flux empruntent deux circuits différents :- Par l’intermédiaire des banques (financement intermédiaire) ;- Directement entre agents sur des marchés appropriés (financement désintermédié), par la bourse.Au plan du type de crédits, les banques assurent les prestations suivantes :- Crédits de trésorerie aux entreprises : besoins momentanés de liquidités pour palier aux décalages entre encaissements et décaissements, ces crédits se font sous la forme d’autorisation de découvert, d’escompte des effets de commerce,…- Crédits pour le commerce extérieur (opérations d’importation ou d’exportation) : le crédit documentaire ;- Crédits pour l’investissement des entreprises : achat de matériel, constructions ou aménagement de locaux ;- Crédits à la consommation accordés aux particuliers pour le financement de dépenses liées en général à l’acquisition des biens durables (automobile, équipement du logement) ;- Crédits à l’habitat destinés à financer l’acquisition de logements par les ménages.

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Au niveau de la durée du crédit consenti par les banques, on distingue :- Le crédit à court terme (de trois mois à deux ans) ;- Le crédit à moyen terme (de deux à sept ans) ;- Le crédit à long terme (plus de sept ans).

V- LE SYSTEME BANCAIRE ET ROLE DES BANQUES DANS LE CREDIT

1 Définition de banque

Sont considérées comme banques, les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds qu’elles emploient pour leur compte ou pour le compte d’autrui en opération de crédit et de placement. Le système bancaire ivoirien s’intègre dans celui de l’UEMOA dont il respecte la réglementation.

2 Organisation du système bancaire en Côte d’Ivoire

Cette organisation est conforme dans l’ensemble des pays de l’U.E M O.A

a) L’UMOA-l’UEMOA

Par solidarité et pour harmoniser leur unité monétaire la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina-Faso, le Togo, le Niger et le Sénégal (puis le Mali) ont créé en 1962 (mai) l’UMOA qui est devenu l’UEMOA (1994).

i) Institution de l’UMOA

La hiérarchie des structures de l’UMOA comprend la conférence des Chefs d’Etat, le Conseil des Ministres de l’Union et l’Institut d’Emission Commun qui est la BCEAO représentée dans chaque pays par une agence nationale.

ii) Organisation bancaire dans les pays de l’UEMOA

Toutes les banques des pays coiffées par la BCEAO étaient reparties jusqu’en 1976 en banques commerciales, banques d’affaires et banques de développement. De nos jours ces 3 catégories ne font qu’une. Cependant, dans la pratique on distingue encore les banques d’affaires et les banques de développement.

Banques commerciales et de dépôts

Les banques commerciales qualifiées encore de banques primaires sont des établissements privés généralement constitués selon le droit ivoirien qui participent à la bonne marche des entreprises en faisant principalement face à leurs éventuels besoins en trésorerie et de financement.

Banques de développement

Ces banques ont pour but de faciliter et encourager le développement du pays. C’est pourquoi elles ont pour activité principale la répartition des crédits à moyen et long terme à l’ensemble de l’économie ivoirienne.Les entreprises du secteur primaire, secondaire leur font appel pour assurer le financement des investissements nécessaires à leur établissement et leur fonctionnement.

b) Rôle des banques : Organisation et contrôle du crédit

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i) Organisation

Les banques, en distribuant les crédits, accélèrent le développement des Etats dans lesquels elles sont implantées.Si les banques commerciales, d’affaires, de dépôts et de développement (banque de second rang) distribuent les crédits, la Banque Centrale se charge de l’organisation et du contrôle du crédit.

ii) La politique de crédit

Le recours abusif au crédit est tentant. C’est pourquoi le crédit s’oriente conformément aux possibilités offertes par notre environnement économique. Cette orientation s’effectue à deux niveaux :

Au niveau microéconomique par le filtre que forment les institutions de crédit face aux prétentions de leurs clients.Au niveau macroéconomique par les décisions imposées par les autorités publiques par l’intermédiaire de la Banque Centrale.

Le filtre des institutions de crédit

Les institutions de crédit s’efforcent souvent d’écarter les débiteurs en position ou déjà sur endettés. Elles s’efforcent en particulier de maintenir les charges de remboursement et d’intérêt des dettes en-dessous d’une certaine proposition des revenus de leurs clients généralement 30 %.

L’intervention des autorités publiques

* Règlement et intervention sur les marchés monétaires et financiers

Le marché monétaire est le marché où les institutions de crédit désireuses de se procurer des liquidités rencontrent les institutions de crédits disposant des liquidités excédentaires. C’est donc le marché où s’échangent des actifs monétaires, c’est à dire des titres de créance à court et moyen terme.Les institutions de crédit à capacité de financement cèdent leurs excédents de liquidités contre des effets. Sur ce marché la banque centrale intervient, périodiquement pour vendre des effets qu’elle détient, ainsi elle encaisse des liquidités nécessaires. Ces opérations sont des opérations d’Open Market.

Sur le marché financier, c’est –à-dire le marché des actions et obligations, les pouvoirs publics interviennent, dressent le calendrier des émissions d’obligations de façon à étaler la demande de crédit sur l’année entière.

* Contrôle direct du crédit

Il s’effectue par la fixation des réserves obligatoires c’est-à-dire de dépôts obligatoires et non rémunérés auprès de la banque centrale calculés pour chaque établissement en fonction des crédits qu’il distribue. Cette mesure permet de limiter les crédits car plus la banque centrale exige des réserves obligatoires, moins les établissements peuvent accorder des crédits.

La Banque Centrale, à certaines périodes, limite d’avance le volume de crédits que chaque banque pourra accorder. C’est le moyen le plus simple, le plus efficace et le plus rigide : c’est l’encadrement du crédit.En plus de ces deux politiques de contrôle direct, la Banque Centrale a mis sur pied une nouvelle technique : celle des concours globaux. Cette technique consiste à fixer d’avance la totalité des

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moyens que la Banque Centrale entend mettre à la disposition des établissements bancaires et financiers pendant une période annuelle.

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ECONOMIE GENERALE2 ème partie

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THÈME 1 : AGRÉGATS, CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT

Chap I - LES AGREGATS ECONOMIQUES

Les flux économiques sont décrits dans les tableaux de la comptabilité nationale. Il reste aux comptables nationaux à mesurer les résultats, les grandeurs caractéristiques d’une économie. Ces mesures sont appelées « Agrégats ». Elles portent sur la production, les revenus, les dépenses et l’épargne.

I - DÉFINITIONS :

1 - La comptabilité nationale

C'est un ensemble de techniques comptables utilisées pour mesurer les activités économiques d’un pays.

2 - Les agrégats économiques

Ce sont des grandeurs statistiques mesurant l’activité économique sur un territoire pendant une période donnée.

3 - La valeur ajoutée

Pour produire, une entreprise doit consommer des matières premières (ex : pétrole) mais aussi des produits élaborés qu’elle se procure auprès d’autres entreprises.

Ces consommations sont appelées intermédiaires car elles participent à l’élaboration du produit final.

La richesse créée par l’entreprise n’est pas égale au prix de vente de son produit mais à la différence entre ce prix et la valeur des consommations intermédiaires. Cette contribution à la création de richesse s’appelle la valeur ajoutée de l’entreprise.

V.A. = Valeurs des biens et services produits – Valeurs des biens et services utilisés dans le processus de fabrication.

V.A. = Valeurs des biens et services produits – Valeurs des consommations intermédiaires.

Cette valeur ajoutée est distribuée sous forme de :

Salaires aux employés ;Impôts à l’Etat ;Cotisations aux organismes de Sécurité Sociale ;Intérêts et dividendes aux propriétaires et autres capitaux ;Epargne, conservée au sein de l’entreprise.

II - L’ANALYSE DES AGRÉGATS ÉCONOMIQUES

L’analyse des agrégats s’effectue selon trois optiques : - optique de la dépense ;- optique du revenu ;- optique des produits.

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1 - Selon l’optique des produits

Dans cette optique on distingue les agrégats de la production que sont : le PIB, le PNB, le PIN, le PNN

1.1 – Le Produit intérieur brut (PIB)

Le PIB mesure la richesse créée par tous les agents économiques résidents sur le territoire national. Il peut être marchand ou non marchand.

-le PIB marchand est évalué au prix du marché.PIB marchand =∑VA +TVA ou TPS + droit de douane et assimilés

-Le PIB non marchand est évalué au coût des facteurs.PIB non marchand = ∑VA au coût des facteurs =∑ (VA au prix du marché- taxes et impôts)

De façon générale, le PIB se calcule selon deux approches :L’approche par les dépenses et l’approche par les revenus.

Selon l’approche par les dépenses, le PIB = Cons. Des ménages + Dépenses publiques + Investis. bruts+ XXn ou exportation nette = export – import

Selon l’approche par les revenus, le PIB = salaires + rentes + profits + intérêts + autres allocations.

1.2 – Le Produit national brut (PNB)

Il mesure la richesse créée par tous les agents nationaux résidents ou non résidents sur le territoire national.

PNB = PIB + ∑revenus des facteurs reçus du reste du monde - ∑revenus des facteurs versés au reste du monde.

Le PNB permet d’apprécier la richesse d’une nation.

NB : Les produits intérieur et national que nous avons envisagés sont qualifiés de bruts car ils ne tiennent pas compte de l’amortissement (perte de valeur des biens de production due à l’usure du temps). Ainsi, en déduisant du PIB le montant de l’amortissement, on obtient le produit intérieur net (PIN).

2 - Selon l’optique des Revenus

Dans l’optique des revenus nous avons le revenu national, le revenu personnel.

2.1 – Le revenu national

Le revenu national est égal à la somme des rémunérations des agents économiques.

RN = ∑revenus perçus par les agents économiques.RN = PNN – impôts indirects.RN = bénéfices des entreprises + intérêts + salaires + autres revenus.

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2.2 – Le revenu personnel

Ensemble des revenus que reçoivent les ménages, qu’ils découlent ou non d’une contribution à la production.

RP = transferts + dividendes + intérêts + salaires + autres revenus.

NB : le revenu disponible est le montant dont disposent les ménages pour consommer ou épargner.

3 - Selon l’optique des Dépenses

Dans cette optique nous avons les agrégats de la dépense.

3.1 – La Dépense nationale

Somme des dépenses effectuées par les agents économiques au cours d’une période. C'est la demande intérieure.DN = FBCF + consommation finale des agents économiques.

3.2 – La Demande globale

Elle est la somme de la demande intérieure et de la demande extérieure (exportations).

III - LES LIMITES DES AGRÉGATS

Les agrégats économiques sont des mesures relativement précises et fort utiles pour évaluer les performances de l’économie nationale. Cependant ces mesures connaissent des limites. Ces limites sont :

Les agrégats comme le PIB et le PNB ne tiennent pas compte de certaines activités économiques. Ils ne mesurent que le volume des activités des marchés officiels. De façon générale le secteur informel et l’économie souterraine sont ignorés dans l’évaluation des agrégats.

Le PIB et le PNB ne mesurent que la valeur de la production aux prix du marché. Ils ne tiennent pas compte des transactions productives effectuées hors du marché (travail domestique non rémunéré telles que les services rendus par les femmes au foyer ou les travaux effectués pendant les heures de loisir, toutes activités bénévoles).

Le PIB et le PNB ne peuvent pas évaluer les changements de la qualité des produits offerts. Ils sont incapables de rendre compte des variations qualitatives de la production : par conséquent ils sous estiment notre bien – être matériel.

Le PIB et le PNB, dans leur évaluation ne tiennent pas compte des effets néfastes sur l’environnement (la pollution sous toutes ses formes) et des coûts économiques pour l’économie (dégradation des forêts, effets nocifs sur la santé, problème d’eau portable…).

Ironiquement, quand le PIB augmente, la pollution augmente, et par conséquent, la sur – estimation du PIB s’accroît. Le PIB et le PNB donnent une vision erronée de l’évolution du niveau de vie d’une

population. En dépit du fait que l’évaluation du PIB par tête soit une mesure très significative du bien être économique.

Chap II - LA CROISSANCE ECONOMIQUE

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La croissance économique est un phénomène économique quantitatif et structurel (durable) qui modifie les structures (secteurs d’activités). Son accélération permet l’amélioration des conditions matérielles de la société qui en bénéficie. La croissance économique est donc recherchée par toutes les nations. Il est donc utile d’en avoir une approche exacte.

I – MESURE ET SIGNIFICATION

I -1 – Notion de croissance économique

Au sens strict, le croissance est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes d’un indicateur de dimension : Pour une nation on a le PIB ou le PNB.

I - 2 – La mesure de la croissance

La mesure de la croissance pose deux séries de problèmes :Le problème de choix d’un indicateur de croissance qui puisse rendre compte de l’augmentation des biens et services disponibles. Pour les économistes, le PIB ou le PNB suffit.Mais une fois le choix effectué, il est encore nécessaire de s’assurer contre les biais statistiques qui faussent la réalité économique de l’agrégat (fraude, économie informelle).La fiabilité de l’instrument de mesure. Il ne doit pas s’altérer au cours du temps. Or, les agrégats sont tous évalués en monnaie dont la valeur est souvent influencée par l’inflation.

I – 2.1 - Le taux de croissance

La croissance se mesure par le pourcentage d’augmentation du P.I.B.ou d’une autre grandeur au cours d’une période. Ce pourcentage d’augmentation du PIB est appelé le taux de croissance.

Taux de croissance = X 100

La croissance se mesure par deux approches : - la croissance nominale- la croissance réelle

La croissance en valeur ou croissance nominaleLa croissance en valeur mesure l’augmentation du P.I.B. évalué au prix du marché.

La croissance en volume ou croissance réelleLa croissance en volume mesure l’augmentation effective du P.I.B. Cette augmentation exclue le niveau de l’inflation.

Taux de croissance réelle = taux de croissance nominale - taux d’inflation.

II. – LES INDICATEURS DE CROISSANCE

La croissance se mesure par l’augmentation d’un agrégat. Dans l’optique de la production les indicateurs suivants permettent d’apprécier l’amélioration des conditions matérielles des citoyens.P.I.B. nominal mesure les biens et les services aux prix en vigueur de la période où ils sont produits. Il permet de calculer la croissance nominale.P.I.B. réel mesure la quantité de biens et services produite par l’économie.Il permet de mesurer la croissance réelle.P.I.B. réel par tête mesure le bien-être économique, l’enrichissement individuel moyen.Il permet de calculer la croissance réelle du PIB par tête.

PIBn – PIBn-1

PIBn-1

Taux de croissance réelle du PIB

Taux de croissance de la population

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Taux de croissance du PIB / tête = -

III - LA SIGNIFICATION LIMITÉE DES INDICATEURS DE CROISSANCE

Les agrégats par tête ne fournissent que des moyennes souvent peu significatives. Car ils n’intègrent pas les inégalités liées à la répartition des revenus.Aussi, les indicateurs ne fournissent que des présomptions de progrès économique et une mesure de celui-ci.Pour y remédier, on procède à la détermination des indicateurs sociaux qui répond à un double objectif d’amélioration de la qualité de la vie et de la réduction des inégalités. Exemple : l’IDH (indicateur de développement humain) il tient compte de trois séries de facteurs :

- Le niveau sanitaire de la population (espérance de vie) ;- Le niveau d’éducation (taux d’alphabétisation, nombre moyen d’année d’études) ;- Le revenu moyen (PIB par habitant).

D'autres indicateurs sont utilisés pour mesurer la croissance :

Niveau de vie : Quantité de biens et de services que l'on peut acquérir avec son revenu. Son évolution dépend de la variation des revenus et de celle des prix. C’est un critère quantitatif.

Mode de vie : Ensemble des manières de vivre partagées par un groupe social plus ou moins étendu (famille, entreprise, nation). Caractérisé par la structure de la consommation, les conditions de travail, les moyens de transport, l'habitat. L'élévation du niveau de vie diversifie les modes de vie. C’est un critère qualitatif.

IV – LES FACTEURS DE CROISSANCE ECONOMIQUE

La fonction de production repose sur l'utilisation des facteurs de production travail et capital. La croissance dépend donc des quantités de facteurs de production disponibles et de la manière dont ils sont utilisés.

Le facteur travail : la croissance est possible grâce à une augmentation de la quantité de travail disponible ou par une amélioration de la qualité du facteur travail utilisé (accroissement de la qualification moyenne des salariés).

Le facteur capital : la croissance se traduit par des investissements qui viennent accroître ou améliorer le stock de capital technique disponible ce qui permet une augmentation des quantités de biens et services produites.

Le progrès technique : Le progrès technique est tout phénomène permettant l’obtention d’un niveau de production plus élevé sans que le volume des facteurs utilisés ait été modifié. Il accroît la productivité des facteurs de production utilisés. Il concerne à la fois le progrès technologique mais aussi le progrès en matière d’organisation. Il est lié au progrès scientifique.

Le progrès technique peut être neutre ou non neutre.Le progrès technique neutre

Il ne modifie pas l’équilibre entre les facteurs de production. L’hypothèse de neutralité du progrès technique amène à admettre que le progrès technique n’est en aucune manière lié à l’amélioration de la qualité des facteurs.Trois théories expliquent la neutralité du progrès technique.

-

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La neutralité au sens de HicksLe progrès technique est neutre au sens de Hicks, lorsqu’il élève la productivité marginale des facteurs de production (L, K) dans les mêmes proportions sans entraîner de modifications de la combinaison productive et de changement dans la répartition du revenu.

La neutralité au sens de HarrodLe progrès technique est neutre au sens de Harrod lorsqu’il élève la seule productivité du facteur travail.

La neutralité au sens de SolowLe progrès technique est neutre au sens de Solow lorsqu’il élève la seule productivité du facteur capital.

Le progrès technique non neutreLe progrès technique n’est pas toujours neutre. Il peut modifier l’équilibre entre les facteurs. Ex : les machines réduisent le besoin de travail et accroissent la demande de capital, tout en augmentant les profits par rapport aux salaires. D’autres inventions exigent moins de capital et plus de travail (le travail par équipe). Elles augmentent les salaires par rapport aux profits.Des théories tentent d’expliquer l’incorporation du progrès technique dans les facteurs de production.

Le progrès technique non neutre au sens de SolowC’est le progrès technique qui se manifeste lors du remplacement des biens capitaux. Il rend plus efficiente la capacité de production de la dernière génération de capitaux par rapport à la génération antérieure.

Le progrès technique non neutre au sens de HarrodIl se traduit par l’accroissement de la qualité du travail, du fait de la diffusion générale des connaissances, qui a des conséquences sur la productivité. Cette efficacité supérieure du travail est fonction :

du niveau de l’éducation ; des changements dans la composition par âge de la population ; de la réduction des horaires de travail ; de l’amélioration du cadre de la production ; de l’environnement psychologique du travailleur qui influe sur l’intégration des travailleurs

dans l’entreprise.

Le progrès technique non neutre au sens de Hicks

Il est celui qui se manifeste à la fois dans le travail et dans le capital. L’approche induite du progrès technique explique le progrès des économies avancées et la stagnation des économies du tiers monde.

La croissance économique se fonde aussi sur des facteurs économiques et non économiques.

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1 - Les facteurs économiques de la croissance économique

Les éléments économiques sont susceptibles d’entraîner la croissance :

- L’industrieElle est considérée comme le moteur d’une croissance continue. De ce fait, les pays du tiers monde sans véritable tissu industriel restent soumis aux rythmes aléatoires de la production agricole pour amorcer leurs croissances.

- Les échanges extérieursLes exportations élargissent le marché des produits nationaux. Elles peuvent déclencher et entretenir la croissance économique.Les importations des technologies sont sources d’efficacité nationale et donc sources de croissance.En somme les échanges internationaux jouent un rôle déterminant dans la croissance économique d’un pays. En effet, les mouvements de marchandises, des facteurs de production (travail, capital) incitent à rechercher des gains de productivité à cause de la concurrence étrangère qu’ils engendrent.

- La demande nationaleLe niveau de la demande intérieure est un stimulant de l’activité économique. En effet, la pression de la demande contribue à la hausse des prix sur les marchés et stimule la hausse de la production.

- Le niveau de l’emploiLe niveau élevé de l’emploi autorise une forte demande et stimule à la hausse le niveau d’activités qui entraîne donc la croissance.

- L’épargne et l’investissementLe niveau élevé de l’épargne nationale est un atout pour financer les investissements qui sont nécessaires à la croissance.

2 - Les facteurs non économiques de la croissance

La croissance reflète au-delà de son contenu, la capacité qu’a une société de susciter et de supporter le changement. Elle est donc un phénomène culturel, politique, juridique et social.

- les facteurs culturelsLes systèmes de valeurs culturelles (les coutumes, la spiritualité, les attitudes vis-à-vis du travail…) sont essentiels pour amorcer la croissance. Car ils témoignent de la place de l’homme dans la société et permettent à l’homme de maîtriser son environnement et d’améliorer son sort matériel.

- les facteurs juridiquesL’existence d’une législation claire sur la propriété et d’une justice impartiale encourage les investissements et le développement des activités qui sont des sources de la croissance.

- les facteurs politiquesLa présence des institutions démocratiques et une politique d’intégration nationale sont sources de croissance. En effet, elle entraîne une stabilité politique dans le pays capable d’attirer les investisseurs étrangers.

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- les facteurs sociauxLa lutte contre l’exclusion, contre la désintégration des normes assurant l’ordre social entraîne la croissance.Le développement des ressources humaines, le niveau de la population active, la qualité du travail, la durée du travail stimulent la croissance.La politique de santé, d’éducation, de formation technique et professionnelle favorisent la croissance en élevant la productivité.

V – LES MODALITES DE LA CROISSANCEECONOMIQUE

Si la croissance économique dépend de l'augmentation des quantités de facteurs de production utilisés dans le processus productif, elle est aussi fonction de l'amélioration des techniques de production permettant de produire plus de biens et services avec les mêmes quantités de facteurs de production. On peut alors distinguer La croissance extensiveCroissance obtenue par l’augmentation des facteurs de production mis en œuvre.

La croissance intensive :Croissance obtenue à volume de facteurs de production identiques (grâce à des gains de productivité).

Une croissance extensive se traduira par des créations d’emplois ce qui n’est pas le cas si la croissance économique est intensive.

La croissance potentielleCroissance obtenue par l’utilisation optimale de tous les facteurs de production dont dispose le pays.

La croissance équilibréeCroissance obtenue dans les équilibres macroéconomiques classiques (équilibre du budget de l’Etat, sans inflation, avec le plein emploi des facteurs de production). Une croissance qui n’entraîne pas de disparités régionales.

La croissance zéroCroissance qui respecte l’équilibre écologique, qui ne détruit pas les ressources naturelles déjà limitées.

VI – LES EFFETS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

-La croissance économique améliore les indicateurs sociaux qui indiquent le niveau du bien être de la population. -Elle suscite le progrès technique qui l’amplifie. -Une croissance dont les retombées sont équitablement reparties entraîne un développement équilibré des secteurs et régions du pays. -La croissance réduit la pauvreté et augmente le niveau de la consommation et de l’emploi. -En somme, la croissance entraîne le développement.

VII –-LE PROCESSUS DE CROISSANCE

Selon l'économiste ROSTOW, la croissance économique (développement économique) d’un pays se réalise en 5 étapes :

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1 - La société traditionnelle

C’est le stade antérieur à tout phénomène de développement. C’est une société dont l'activité est basée sur l'agriculture et l'artisanat et où le progrès technique est totalement inexistant.

2 - Les conditions préalables au démarrage

C’est la phase d’évolution des mentalités se traduisant par une volonté de développement.- Développement des moyens de communication et télécommunications (action de l’Etat)- Accroissement de la productivité agricole ;- Industrialisation progressive ;- Apparition d’une épargne disponible pour les premiers investissements industriels.

3 - Le démarrage ( The take off )

C’est la phase de décollage. Cette période se caractérise par :- Apparition de techniques nouvelles ;- Révolution politique et économique ;- Amélioration de la productivité agricole ;- Existence de secteurs de croissance élevée ayant un effet d’entraînement sur les autres ;- Forte augmentation des investissements ;- Apparition des industries de transformation ;- Les pouvoirs publics orientent leurs actions vers le développement économique.

4 - La marche vers la maturité

Phase d’application des techniques modernes à l'économie. Elle se caractérise par la création de nouveaux secteurs avec transfert de la population active agricole vers l'industrie et les services.

5 - L'ère de la consommation de masse :

Il y a une grande importance des produits de consommation et des biens d’équipement durables.Il y a également prédominance du secteur tertiaire.

VIII – LES FLUCTUATIONS ECONOMIQUES

La fluctuation économique est la variation de l’activité économique. Ses amplitudes, ses durées sont diverses. Elle est observée à l’aide des indicateurs macroéconomiques. Elle se caractérise par une succession de phases : expansion - Crise – récession - reprise.

L’expansion : Elle est un phénomène quantitatif se traduisant par une augmentation temporaire et réversible d’une grandeur économique.

Le trend ou tendance longue : Le trend indique toute tendance animant le mouvement de l’activité économique dans le long terme.

La crise : Elle est la rupture brusque d’un mouvement ascendant de l’activité économique. Le moment de retournement d’un cycle économique. C’est un phénomène soudain, violent, perturbateur, qui se traduit par une chute brutale des prix et des valeurs, par des faillites d’entreprises, des licenciements massifs de main-d’œuvre.

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La dépression : Elle est une chute continue et progressive de la production, de l’emploi, du volume des revenus, des échanges intérieurs et extérieurs et des prix.

La récession : La période durant laquelle le PIB est à la baisse. Où les activités économiques sont à la baisse.

La reprise : La période au cours de laquelle le PIB est à la hausse. Où les activités redémarrent.

Un cycle économique est la répétition de l’activité économique à intervalles réguliers de temps.

La typologie des cycles économiquesOn distingue plusieurs sortes de cycles, selon la durée moyenne de leurs phases d’expansion (phase A) et de récession (phase B). Chaque cycle porte le nom de l’économiste qui l’a découvert.

CYCLESFacteurs caractéristiques Durée moyenne

Indicateurs particuliers

PhasesTotalA B

Kitchin - cycle court- cycle mineur- cycles des stocks

1 an et demi

1 an et demi

3 ans(3 à 5 ans)

Variation des stocks, des prix

Juglar- cycle majeur- cycle des affaires- cycles de

l’investissement

4 ans et demi

4 ans et demi

9 ans(7 à 11 ans)

PIB, investissements ; l’emploi

Kuznets Cycle de la construction10 ans 10 ans 20 ans

(15 à 25 ans)

Activité bâtiments ; travaux publics

Kondratief- cycle long- cycle de

l’innovation

28 ans 28 ans 56 ans Taux de croissance ; fréquence des innovations

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CHAP III : LE PROBLEME DU SOUS – DEVELOPPEMENT

Le développement est sûrement la question économique, humaine et sociale la plus importante de notre temps.Quel que soit le sens que l’on donne au mot développement, la notion est clairement comprise par tout le monde. Mais, des pays accèdent actuellement à un certain niveau de développement, parfois partiel ou qui ne concerne que certains secteurs de leur économie, alors que d’autres régressent et s’enfoncent de plus en plus dans une situation de précarité et de dépendance.Cette inégalité relève du sous-développement de ces nations. Mais quel que soit le niveau de sous-développement, la notion de pays en voie de développement, plus diplomatique, est caractérisée par un certain nombre de critères qui s’examinent par comparaison avec la situation des pays riches.

I – DISTINCTIONS ENTRE DEVELOPPEMENT ET SOUS-DEVELOPPEMENT

1 - Le Développement économique

1.1 – Définition

Le développement économique est une évolution qualitative dans le sens d’une transformation profonde et favorable des structures socio-économiques. Mais, selon F. Perroux le développement économique est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global » En somme, le développement économique se présente comme un ensemble de mutations et d’accumulations qui s’intègrent au fil des années. Il est donc un processus de long terme.

1.2 – Les formes de Développement

Le développement durable : mode de développement qui assure la satisfaction des besoins présents des populations sans compromettre ceux des générations futures par un équilibre entre l'action économique, la protection de l'environnement, le développement social et le respect de l'expression culturelle et politique ;

Le développement intégré : stratégie de développement des Institutions de Bretton-Woods mettant l’accent sur la réduction de la pauvreté par l’allègement de la dette des Pays pauvres et une plus grande participation de la société civile à la définition des objectifs et à la mise en œuvre du processus de développement.

Le développement local : développement impliquant tous les acteurs sociaux et économiques (producteurs, parents d’élèves, comités de gestion villageois, entreprises, communes, élus, ONG, chefs traditionnels) d’une zone ainsi que les dimensions économiques, sociales, environnementales en parfaite synergie.

Le développement humain : développement qui prend essentiellement en compte les aspects relatifs au genre humain afin d’assurer le bien-être de tous. Il suppose implicitement que le développement ne peut être limité à la croissance du PIB. Il se mesure grâce à l’Indicateur de Développement Humain (l'IDH) élaboré par le PNUD (en 1990) pour situer les pays dans une échelle de développement humain. Cet indicateur prend en compte le PIB / habitant, l'espérance de vie, le niveau d'éducation.

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1.3 – Mesure du développement

Le terme développement, dans le cas présent, est souvent pris comme un raccourci pour le développement économique, mais concerne aussi le développement humain, c'est-à-dire d'autres paramètres pouvant être considérés positifs pour la société (éducation, santé, espérance de vie...)On mesure le développement d'un pays à partir d'indices statistiques tels le revenu par habitant, le taux d'analphabétisme, l'accès à l'eau...

2 – Le sous- Développement

Le sous-développement, définit selon les nations unies comme « la non-exploitation optimale de toutes les ressources économiques et humaines disponibles sur un territoire ou à une accumulation insuffisante de capital ».

II – NATURE ET CRITERE DU SOUS-DEVELOPPEMENT

1 – Nature du sous développement

Le sous-développement est un phénomène global, une situation éminemment complexe : dans chaque territoire du monde, il se manifeste par une imbrication des symptômes économiques, démographiques et sociaux.

2 – Les critères du sous-développement.

Le sous-développement peut s’analyser selon deux approches différentes :- une approche empirique, essentiellement humaine et sociale- une approche plus scientifique qui concerne l’économie du pays.

2.1 – Les critères humains et sociaux

2.2.1 – Les critères humains

Ils s’articulent autour de l’alimentation. En effet, les carences quantitatives et qualitatives alimentaires, sont en corrélation fortement positives avec un grand nombre de phénomènes constitutifs du sous-développement. Tels que le taux élevé de mortalité infantile, la brièveté de l’espérance de vie, la faiblesse de la productivité… De nombreux peuples vivent dans la faim et la malnutrition. La faim et la malnutrition provoquent des réactions en chaîne dont le résultat est d’annihiler les possibilités d’action de l’homme. Des qualités humaines comme la vivacité, la vitalité, l’aptitude intellectuelle, la volonté de réussir en sont ainsi réduites. Aussi, la famine chronique interdit aux hommes qui en souffrent de parvenir à un plein épanouissement de leur possibilité physique et mentale : elle les condamne à une vieillesse précoce et à une mort prématurée.La malnutrition est un facteur favorisant l’extension de nombreuses maladies : paludisme, bilharziose, rachitisme, goitre endémique…Le tiers monde ressemble ainsi à une gigantesque salle d’hôpital.

2.2.2 – Les critères sociaux

Certaines caractéristiques communes peuvent être relevées.

La situation sanitaire : les pays en développement sont minés par les grandes endémies (tuberculose, lèpres, paludisme,SIDA) , carence de l’aide sociale.

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Le niveau de l’emploi : le chômage est très fort. Dans le milieu paysan la productivité est faible avec le facteur travail.

L’éducation : L’analphabétisme est très élevé en particulier chez les adultes. Le taux de déperdition scolaire est très élevé. La population féminine est en retard de scolarisation.

La démographie : les taux de natalité, de fécondité, de mortalité infantile sont élevés. Espérance de vie Faible.

Les structures politico-sociales : les pays en développement sont des anciennes colonies. Il y existe une situation de subordination économique et diplomatique. Il y persiste une absence d’unité nationale. Car il y’a trop de morcellements ethniques, linguistiques et culturels. Une absence de démocratie est encore perceptible malgré les efforts faits dans certains pays.

2.2 – Les critères économiques

Si l’observation des nations du tiers monde permet de constater des inégalités humaines et sociales, l’analyse de leurs résultats économiques laisse apparaître de forts déséquilibres qui contrastent d’autant plus avec les pays développés. Les éléments d’analyse sont :

Une économie désarticulée et peu productive

Les économies du tiers monde sont dites désarticulées en ce sens qu’elles voient coexister deux secteurs aux caractéristiques opposées :

- un secteur traditionnel qui est un secteur peu dynamique où l’économie est basée sur l’agriculture et l’artisanat et où les motivations pour la production sont faibles.

- Un secteur moderne qui est prospère et spéculatif où l’économie est basée sur l’industrie et l’agro alimentaire. L’économie se résume en une enclave contrôlée par l’étranger.

On constate dans ces économies désarticulées et déséquilibrées, l’apparition d’activités intermédiaires, principalement en milieu urbain formant le secteur informel. Il assure des fonctions économiques et sociales essentielles pour la population.

Une dépendance financière invalidante.Les pays du tiers monde font face à une crise globale de financement dont une des manifestations les plus évidentes est la montée de l’endettement dont les causes peuvent être :

- le désir d’une montée en puissance économique ;- le déséquilibre structurel de la balance commerciale ;- l’intégration recherchée au sein des marchés financiers internationaux (compétition et

facilité d’octroi des prêts) ;- le rôle des politiques économiques et financières menées par les pays industrialisés (hausse

du taux d’intérêt).Les conséquences de l’endettement sont suffisamment graves pour qu’elles nécessitent la mise en place de politique de gestion de la dette au niveau international. Car les conséquences frappent à la fois les créanciers et les débiteurs.

Les indicateurs relatifs à la production :

Le secteur primaire est prédominant. Le niveau d’industrialisation est très faible. Il est inférieur à 10 % du PIB.

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L’indicateur de niveau de vie.

On constate que dans les pays en développement le revenu par tête est faible. Il y a une persistance de la sous-nutrition et la malnutrition.

2.2 – Le commerce extérieur

Il y a une forte dépendance des pays en développement vis-à-vis de l’extérieur. Mais la part dans le commerce extérieur reste faible. Une faible différenciation des exportations prédomine et pourrait expliquer cette marginalisation. Celles-ci sont basées sur les quatre principaux produits (café, cacao, minerais, banane). La conséquence est que les exportations sont faibles et les besoins croissants. De ce fait, les pays en développement doivent emprunter aux pays riches pour faire face à leurs besoins de développement. Ils se retrouvent ainsi face à un formidable endettement qui constitue l’un des problèmes majeurs de l’économie mondiale.

III – LES ANALYSES DU SOUS-DEVELOPPEMENT

Notion relative, le sous-développement doit nécessairement se référer à un terme de comparaison. Ce terme peut être un état idéal où une situation concrète considérée comme meilleure.S’il s’agit d’un état idéal, on peut dire que toutes les économies sont sous-développées par rapport à leur possibilité.S’il s’agit d’une situation concrète meilleure, la comparaison se fait alors par rapport à une situation réelle qui est celle de pays dits industrialisés. Par rapport à ceux-ci, on dira que tous les autres pays sont sous-développés.De ce fait, la notion de sous-développement peut être comprise comme une étape vers le développement. Cela, en vertu du principe que les nations aujourd’hui développées ont été sous-développées avant de parvenir à la révolution industrielle. Le tiers-monde est donc appelé à se développer à condition toutefois que rien n’entrave son évolution. A juste titre, de nombreux auteurs cherchent à expliquer le sous-développement. On distingue l’explication des libéraux et des marxistes.

1 – L’explication néo-libérale.

Le sous-développement est perçu comme un simple retard qui peut être rattrapé. Les conditions du rattrapage sont : la liberté des échanges et la vérité des prix, la bonne gouvernance, la formation et la qualification des citoyens. Mais aussi, la lutte contre le déficit budgétaire et du déficit extérieur qui maintiennent l’économie dans un déséquilibre permanent. L’élimination de l’intervention importante de l’Etat dans l’économie. Il faut en somme libéraliser l’économie.

2 – L’explication néo-marxiste.

Le sous-développement est perçu comme un fruit du développement. Pour les théoriciens tiers-mondistes (Samir Amin, Arghiri Emmanuel), le commerce international est organisé sous forme de pôles (Nord et Sud).Et l’échange international est maîtrisé par les pays du Nord. Cette maîtrise renforce les inégalités entre les pays et la dépendance des pays du Sud. Cet échange est qualifié d’inégal par Arghiri Emmanuel, car les partenaires n’ont pas la même capacité de s’imposer sur le marché et de fixer les prix. Les pays du sud n’exportent que les produits primaires à faible prix et importent des produits manufacturés très chers (détérioration des termes de l’échange). Ainsi seuls les pays du nord peuvent accumuler du capital et se développer.

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La solution préconisée est donc de couper le « cordon ombilical » et d’amorcer un développement auto-entretenu, endogène à travers une politique de développement adaptée aux ressources disponibles.

IV – LES STRATEGIES DU DEVELOPPEMENT

Plusieurs stratégies s’offrent aux pays du tiers monde pour amorcer leur développement. Elles portent sur l’agriculture, l’industrialisation, l’intégration et la réduction de la pauvreté.

1 – La stratégie de développement basée sur l’agriculture

L’agriculture participe au développement économique par le biais de ses produits, son marché, ses facteurs de production (main d’œuvre) et son accumulation (formation de capital).La stratégie de développement agricole porte sur les éléments suivants:

- La valorisation du potentiel agricole (développement extensif, travaux d’irrigation, développement intensif, usage de l’engrais chimique) ;- La reforme agraire qui est une modification apportée par la puissance publique aux structures agraires ;- La révolution verte qui consiste à modifier la technologie agraire (semence, eau, engrais, pesticides…) et à développer la productivité afin de nourrir une population sans cesse croissante. En raison des progrès continuels de la recherche agronomique, la révolution verte apparaît comme une stratégie en perpétuel renouvellement.

2 –La stratégie d’industrialisation

L’industrialisation et le progrès technique vont de pair. Ainsi donner la priorité à l’industrie équivaudrait à emprunter la voie royale du développement. Quatre stratégies sont envisageables : la stratégie du développement des industries industrialisantes, la stratégie d’industrialisation par substitution aux importations, la stratégie d’industrialisation par valorisation des exportations, la stratégie de développement endogène.

2.1 – La stratégie du développement des industries industrialisantes

La logique de cette stratégie consiste à rechercher les pôles d’industrialisation dont les effets sur le reste de l’économie sont importants. Pour les tenants de la thèse (de Bernis) seules certaines industries sont susceptibles d’assurer la propagation du processus d’industrialisation à l’ensemble de l’économie. La stratégie soulève trois questions : quelle production encourager (industrie lourde, chimie, énergie) ? quel marché satisfaire ? quelles sont les acteurs du processus ? Dans la pratique cette stratégie se heurte à de nombreuses difficultés : rareté de la main – d’œuvre qualifiée, l’endettement financier, le niveau élevé des coûts, sacrifice d’autres activités pouvant conduire à un blocage du développement.

2.2 – La stratégie d’industrialisation par substitution aux importations

Elle devrait permettre l’essor d’une industrie nationale tournée vers un marché intérieur protégé. Elle permet de combler la demande pour les biens à faible intensité capitalistique.Toutefois elle présente beaucoup de limites (risque de saturation de la demande, absorption insuffisante de la main – d’œuvre, dépendance financière…)

2.3 – La stratégie d’industrialisation par valorisation des exportations

La valorisation des exportations qualifie la mise en place de la promotion des exportations et la substitution entre les exportations (produit à forte valeur ajoutée contre produit à faible valeur

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ajoutée.). La stratégie permet une plus grande utilisation des capacités nationales de production, étend le marché potentiel au – delà des frontières nationales, entraîne une élévation du niveau technologique de la nation. L’efficacité reste dépendante de la conjoncture mondiale.

2.4 – La stratégie de développement endogène.

Selon les théories, l'on explique le sous-développement, ou le mal développement, d'un pays à partir :

D'attitudes et aptitudes intrinsèques o aptitudes et comportements de ses élites et de ses dirigeants ; o ses structures juridiques et institutions.

D'éléments extrinsèques, réels ou utilisés comme justification :o intérêt géopolitique ou commercial qu'il crée auprès d'autres pays ; o place du pays au sein d'un système historique et politique relevant tant de son

inscription géographique que culturelle ; o certaines réformes inadaptées imposées en contrepartie de financements de dernier

recours par des organisations multilatérales (comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale) pour sortir des situations de déficit et d'endettement dans lequel le pays s'est mis.

o manque d'intérêt et de compréhension des entreprises multinationales pour les dynamiques spécifiques au pays.

o évolution défavorable des termes de l'échange, soit une perte de revenu en raison de la baisse des prix des exportations (le plus souvent des matières premières) par rapport aux importations (le plus souvent des produits manufacturés ou haute valeur technologique)

Alors, pour les théoriciens tiers-mondistes (Samir Amin, Arghiri Emmanuel…).le sous-développement est perçu comme un fruit du développement Les pays du tiers monde devaient donc de couper « le cordon ombilical » avec les pays du Nord anciens colonisateurs et d’amorcer un développement auto-entretenu, autocentré, endogène, autonome à travers une politique de développement adaptée basée sur les ressources propres disponibles.

3 – Les stratégies fondées sur la Coopération

3.1 – Le NEPAD

Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NOPADA) ou NEPAD en anglais est une fusion du Millenium African Plan (MAP) des Présidents Thabo MBEKI d'Afrique du Sud, Olusegun OBASANJO du Nigeria et Abdel Aziz BOUTEFLIKA d'Algérie et du Plan OMEGA du Président Abdoulaye WADE du Sénégal. Le NEPAD a pour ultime objectif de combler le retard qui sépare l'Afrique des pays développés.

Le NEPAD se résume en dix priorités suivantes : La bonne gouvernance publique ; la bonne gouvernance de l’économie privée; Les infrastructures ; L’éducation ; La santé ; Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ; L’agriculture ; L’environnement ; L’énergie ; L’accès aux marchés des pays développés.

3.2 – L'AGOA

L’AGOA (l'Africa Growth and Opportunity Act) est une initiative du président américain Bill Clinton mis en œuvre sous forme de loi dite AGOA, votée par le Congrès des Etats-Unis le 18 mai 2000. Cette loi permet de faire entrer sur le territoire des Etats-Unis, sans droits de douane, des

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produits manufacturés (textiles essentiellement) en provenance de quarante huit pays d'Afrique subsaharienne. L’AGOA permet à l’Afrique d’augmenter son volume d’exportation et d’échanges avec l’extérieur. L’AGOA est une opportunité de marché pour les pays africains. L’éligibilité de la Côte d’Ivoire à l’AGOA avait été négociée par l’APEX-CI (Association pour la Promotion des Exportations de Côte d’Ivoire), organisme chargé de nouer des contacts avec les gouvernants d’autres pays et des organismes du commerce international en vue d’accompagner les entreprises ivoiriennes dans la conquête de nouveaux marchés extérieurs.

3.3 – La Coopération Sud/Sud

La Coopération Sud/Sud est l’ensemble des cadres de collaboration entre les pays du Sud (Sous-développés) pour la promotion du développement.Les pays du Tiers-monde peuvent tirer profit de l'expertise des plus avancés du groupe.C'est le cas des nouveaux pays industrialisés (NPI), la Chine et l’Inde et les Pays exportateurs de pétrole. L’Inde et la Chine jouent un rôle important dans le transfert de technologie et la création de zone franche.

Le transfert de technologie : ensemble d’actions et de mesures visant à rendre accessible la technologie aux pays sous-développés.

La zone franche : espace géographique bénéficiant d’avantages fiscaux, tarifaires et réglementaires pour susciter, augmenter des investissements dans un domaine précis.

3.4 – Le Partenariat Public/Privé

C'est la coopération entre l’Etat, les collectivités publiques d’une part et le secteur privé d’autre part. Il s’agit de libéraliser l’économie. La libéralisation de l’économie est le désengagement de l’Etat de la production visant à la promotion du secteur privé (moteur de la croissance économique), à assurer la liberté de la concurrence par la réglementation et la régulation, à supprimer les monopoles, à susciter les investissements. La privatisation et la Déréglementation traduisent la volonté de libéralisation de l'économie.

La Privatisation : cession ou transfert à titre définitif d’entreprises du secteur public au secteur privé sous forme d’une cession de titres ou d’actifs ou d’une cession de contrôle.

La Déréglementation ou Dérégulation : politique de limitation de l'intervention de l'État donnant un rôle dominant au marché par une suppression totale ou partielle, par voie réglementaire ou jurisprudentielle, du monopole de droit accordé à un opérateur public ou privé exploitant des services publics.

3.5 – Autres formes de Coopération. Elles visent :

La promotion de la bonne gouvernance : capacité à mettre en œuvre une gestion efficace, efficiente et ouverte des affaires publiques (administration et entreprises publiques) pour soutenir le développement durable.

La réduction de la pauvreté : c'est l’état de personnes ne disposant pas de revenus minimums (moins de 1$ /j /pers) et ne pouvant ainsi subvenir à leurs besoins les plus élémentaires et vitaux et n’ayant pas accès à un minimum de services publics. Ces personnes vivent en dessous d’un seuil appelé seuil de pauvreté. Les mesures de lutte contre la pauvreté sont : la généralisation de l’Education ; accentuation de politique de genre et développement basée sur la discrimination positive (faveurs faites à la scolarisation de la jeune fille en milieu où la femme occupe une place défavorable) ; politique de

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décentralisation; politique de santé publique généralisée à faible coût; accès des populations à un minimum de services publics (l’eau potable; la téléphonie).

Susciter les investissements notamment les IDE (Investissements Directs Etrangers) en direction de l’Afrique ; Un Investissement Direct Etranger est un investissement sous forme de capitaux qu’une entreprise étrangère effectue dans l’économie d’un pays par achat d’entreprises, constructions d’usines ou prise de participation (à hauteur d’au moins 10% du capital social).

Développer l’intégration économique c’est à dire les espaces économiques régionaux en Afrique pour renforcer les capacités d’échanges et de développement durable des pays africains.

Favoriser la coopération entre les pays africains et la coopération sud/sud

Développer des Zones de libre-échange (ZLE) : Espace géographique représentant des pays qui se regroupent par des accords et prévoient dans ce cadre l’élimination des barrières douanières et de toute entrave à la circulation des marchandises.

3.6 – L’Aide internationale au développement :

3.6.1 – L'Aide publique au développement (APD)

C’est l’ensemble des apports en ressources fournis aux pays moins développés par des organismes officiels transitant souvent par des Institutions multilatérales dans le but de favoriser le développement économique et l’amélioration du niveau de vie.L’APD peut prendre également les formes suivantes : assistance technique, enseignants, bourses à des étudiants dans le pays donateur. L'APD peut être bilatérale ou multilatérale :

3.6.2 – L'Aide privée

Beaucoup d’associations et organismes privés se consacrent à l’aide aux populations dans le tiers-monde : médecins sans frontière, Care International, Save the children, Action international contre la faim. Ils viennent compléter l’aide publique en cas de famine, de guerre, de calamités naturelles.

3.6.3 – Les objectifs du Développement du Millénaire (ODM)

Les Objectifs du Millénaire pour le développement sont une initiative du PNUD (2000). Les pays doivent intensifier leurs efforts et unir leurs forces. Ces objectifs sont au nombre de huit :_Eliminer l’extrême pauvreté et la faim ;_ Garantir à tous une éducation primaire universelle ;_ Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;_ Réduire la mortalité des enfants ;_ Améliorer la santé maternelle ;_ Combattre le sida, le paludisme et d’autres maladies ;_ Réaliser un développement durable et Assurer la durabilité des ressources environnementales ; _ Etablissement d'un partenariat mondial pour le développement.

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V – L'ENDETTEMENT DES PAYS DU TIERS-MONDE

1 – Généralités

1.1 – Notion d'endettement

C'est le recours au crédit par un Etat pour financer ses programmes de développement.

1.2 – Historique

L’endettement international s’est développé rapidement dans les années 1970 à partir du premier choc pétrolier. Pour payer leur facture pétrolière et pour financer leur développement (livraison d’usines, achat de biens d’équipement), beaucoup de pays du tiers-monde se sont endettés à des taux d’intérêt élevés auprès des banques commerciales des pays développés. Ces dernières voulaient « recycler » les capitaux pétroliers déposés chez elles par les pays pétroliers qui se sont enrichis de la hausse des cours du pétrole.

1.3 - Conséquences

Ce recours aux prêts de façon permanente a augmenté le poids de la dette des pays pauvres. Ces pays sont dans l’incapacité aujourd'hui de faire face à leurs obligations malgré les solutions pour aider à rembourser leur dette.L’endettement a tout de même permis le décollage des économies de certains pays en voie de développement en favorisant l’installation d’infrastructures socio-économiques et sanitaires.

1.4 – Termes utilisés

Différents termes sont utilisés dans le monde de la dette. Ce sont : Service de la dette : Remboursement des intérêts + amortissement du capital emprunté. Rééchelonnement : report de l'échéance de remboursement d’un prêt. Moratoire de la dette : l’interruption temporaire du paiement de la dette.Arriérés : dette due et non payée à une date donnée. Encours : Principal (échéances futures) + Arriérés du Principal et des intérêts

2 – Composition de la dette d’un pays

La dette due par un pays peut être divisée en différentes catégories : la dette publique comprenant la dette extérieure (dette multilatéral et la dette bilatérale) et de la dette intérieure. Et la dette privée.

2.1 –Dette extérieure et dette intérieure

La dette extérieure est due par le secteur public et le secteur privé d'un pays à l'égard des non-résidents. La dette intérieure est due par le secteur public aux résidents (Entreprises privées).

2.2 - Dette publique et dette privée

Dette publique est l’ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics. L'endettement extérieur concerne essentiellement la dette publique..La Dette privée : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur

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2.3 – Dette publique bilatérale

C’est la dette d’un Etat due à des créanciers publics (Etats ou leurs institutions compétentes) étrangers. Les créanciers du Club de Paris détiennent la majorité des créances officielles bilatérales.

Le Club de Paris regroupe les principaux Etats créanciers. C’est une enceinte informelle de réunions dont la présidence et le secrétariat sont assurés par le Trésor français. La restructuration de la dette par le Club de Paris est supposée permettre un retour à la solvabilité du pays débiteur.

2.4 – La Dette privée multilatérales : le Club de Londres

Dette due par un Etat à des banques créancières privées d'un autre Etat.

Le Club de Londres est l’enceinte dans laquelle se déroule la négociation entre les gouvernements débiteurs et les banques créancières privées d'autres Etats.

2.5. – La dette multilatérale (les créanciers multilatéraux)

Dette d’un Etat due aux Institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale ou les banques régionales de développement) et considérées comme prioritaires par rapport aux créances bilatérales.

3 – Les perspectives de gestion de la dette

Plusieurs perspectives sont envisagées pour lutter contre l’endettement :

L’interruption des paiements (répudiation ou dénonciation). Si elle est temporaire on parle de moratoire de la dette. Mais cette situation fait courir le risque de perte de confiance des milieux financiers internationaux ;Le paiement de la dette coûte que coûte au prix d’un ajustement rigoureux. Solution très peu envisageable ;L’annulation partielle ou totale : elle fait l’objet de négociations entre pays riches et pays pauvres.Le rééchelonnement de la dette : solution généralisée permettant de reporter l’échéance de remboursement de façon négociée entre les partenaires concernés. N’exclut pas une politique d’ajustement.

4 – Les institutions de Bretton-Woods

4.1 – Présentation

Les institutions financières internationales (la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International) ont été créées en juillet 1944 lors de la conférence monétaire et financière des Nations Unies à Bretton-Woods (New Hampshire - Etats-Unis).

4.2 – Missions

Le FMI et la Banque Mondiale conseillent les pays en difficulté en utilisant différents instruments appuyés par des mesures d’accompagnement. L’on peut citer :

Les Programmes d’Ajustements Structurels représentent un ensemble de mesures et d’actions mises en place par les Gouvernants avec l’appui et le conseil des Institutions de Brettons Wood en

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vue de modifier les structures économiques et sociales. Il s’agit de faire face à des déséquilibres tels que, le PIB, le budget, la balance des paiements, l’inflation, l’emploi, le taux de change. L’adoption et l’application de PAS sont généralement suivies de mesures d’accompagnement et d’appuis financiers.

Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) : c’est un dispositif global de réduction de la dette des pays pauvres très endettés qui appliquent des programmes d’ajustement et de réforme appuyés par le FMI et la banque mondiale. L’objectif est de rétablir la solvabilité des pays bénéficiaires en annulant, par des mesures exceptionnelles leur dette (celle-ci dépasse un niveau considéré comme " soutenable " au vu de leurs perspectives de croissance économique).

La facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) : c’est le guichet par lequel le FMI accorde aux pays pauvres des prêts assortis de faibles taux d’intérêts. Les programmes appuyés par la FRPC reposent sur des stratégies globales de réduction de la pauvreté qui sont pilotées par les pays eux-mêmes.

4.3 – Le FMI

Au début, son rôle était de défendre le nouveau système des changes mis en place par les accords de Bretton Woods qui a pris fin n 1971. Ses nouvelles tâches sont d’aider à restructurer les économies en difficultés à travers les "Plans d’Ajustements Structurels".

4.2 – La Banque mondiale

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (la BIRD), communément appelée la "Banque mondiale" est le second pilier des institutions financières internationales créé en juillet 1944 lors de la conférence monétaire et financière des Nations Unies à Bretton Woods (New Hampshire - Etats-Unis).

4.2.1 – Rôles

Son rôle initial de financer des projets sectoriels, privés comme publics, à destination des pays du tiers-monde ou de l’ex-bloc de l’Est.Aujourd'hui elle conseille les pays en matière de réduction des déficits budgétaires, de mobilisation de l’épargne interne, d’incitation des investisseurs étrangers, de libéralisation des changes et des prix. Cette politique est complétée par des prêts d’ajustement (sensés atténuer la crise de la dette en favorisant une approche néo-libérale), des prêts - projets pour financer les gros équipements.

4.2.2 – Filiales

Le groupe de la Banque mondiale comprend les "filiales" suivantes :La BIRD (banque internationale pour la reconstruction et le développement) octroie des prêts pour les grands secteurs d’activités (agriculture...) L’AID, (Association Internationale pour le Développement) Créée en 1960, met à disposition des prêts à long terme (15-20 ans) à taux d’intérêts nuls ou très faibles pour les pays les moins avancés La SFI, (société financière internationale) Créée en 1956, elle a en charge le financement d’entreprises ou d’institutions privées dans le tiers-monde.Le CIRDI (centre international de règlement des différends relatifs aux investissements) Créée en 1966, il gère les conflits d’intérêts entre pays-membres. L’AMGI (agence multilatérale de garantie des investissements), créée en 1988 favorise l’investissement dans les pays en voie de développement (PED).

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Pays d’originePays d’accueil

THEME II : LES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES

Chap. I DIVERSITE DES RELATIONS INTERNATIONALESLes relations économiques internationales sont très hétérogènes quant à leur nature et quant à leurs acteurs.

I) LA NATURE DES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES

Elles sont constituées d’échanges commerciaux de biens et de services mais aussi d’échanges intellectuels, culturels, techniques. Elles concernent aussi les mouvements de personnes et de capitaux. Ces types d’échanges sont en interaction les uns par rapport aux autres.

I – 1 Le déplacement des personnes : réfugiés (politiques et économiques), peuples migrateurs, touristes…

Les causes de ces déplacements sont innombrables : guerre, famine, recherche d’un meilleur niveau de vie, d’un asile etc. Pour les pays d’accueil, c’est l’apport d’une main d’œuvre étrangère généralement bon marché mais une source de tensions sociales, dégradation du cadre de vie. Pour les pays d’origine, c’est une source de diminution du chômage mais aussi une fuite de la population active (fuite des cerveaux)

I – 2. L’échange de biens et services

Ces échanges sont variés et portent sur des produits primaires, des produits manufacturés, le tourisme, les finances, etc. Ces échanges posent le problème de la division internationale du travail.Les pays en développement se spécialisent et exportent les produits primaires ou des produits manufacturés incorporant beaucoup de travail peu qualifié. Alors que les pays développés se spécialisent et exportent des produits manufacturés à haute valeur ajoutée incorporant beaucoup de capitaux ou de travail fortement qualifié. Cette situation entraine la détérioration des termes de l’échange.

I – 3. Les échanges intellectuels, techniques et culturels

Ces échanges portent sur l’assistance technique dans tous les domaines, et sur un ensemble de techniques disponibles pour la production de biens et services. Les échanges de techniques donnent naissance au transfert de technologie afin de permettre aux pays en développement de rattraper leur retard technologique. Les transferts technologiques peuvent s’opérer de plusieurs façons :

Flux migratoires

Importations de marchandises

Transferts de revenus

Habitudes de consommation, Créations de besoins

Retour d’une main d’œuvre formée

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- Achat de produits de haute technologie (ordinateurs, robots, composants électroniques, instruments de précision…) qui permettent aux entreprises de réaliser leur production dans les mêmes conditions que les entreprises étrangères.

- La concession de brevets qui permet à des entreprises tierces d’exploiter, à des fins de production, une invention.

- La fabrication sous licence qui permet à une entreprise de réaliser un produit sur la base des procédés, des savoirs - faire, de l’expérience d’une autre entreprise.

- Le contrat d’ingénierie qui permet à une entreprise d’acquérir une usine « clef en main ».

- Les investissements directs à l’étrangerInvestissement des entreprises directement dans les pays d’accueil.

Ces transferts sont généralement effectués par les pays développés entre eux (3 /4). C’est une partie qui bénéficie aux P. V. D.Tous ces échanges ne s’effectuent pas isolément. Il existe une interaction des différentes formes de relations. Exemple : les transferts de technologie entraînent des mouvements de personnes, de capitaux et de biens. Notons que la technologie est un ensemble de techniques disponibles et utilisables pour la production des biens et services.

I – 4. Les mouvements internationaux de capitauxLes mouvements de capitaux occupent une place de plus en plus importante dans l’économie mondiale. Ces mouvements comprennent des capitaux à long terme et à court terme.

- Les mouvements de capitaux à long terme (investissements directs, les opérations de portefeuille, les crédits à moyen et long terme) ;

- Les mouvements de capitaux à court terme (crédits commerciaux à court terme, placements ou emprunts à court terme).

II – LES ACTEURS

Les principaux acteurs des relations économiques internationales sont :

Les Etats, les entreprises multinationales, les Organisations internationales de développement.

II – 1 Les Etats

Les Etats ont une influence certaine sur les relations économiques internationales à travers leurs règlements, leur dotation en facteurs de production, leurs puissances militaires, économiques et financières, leurs doctrines etc..

Les niveaux de développement différents des pays, leur inégale dotation en facteurs de production les poussent à effectuer des échanges.Les relations économiques internationales sont des relations entre économies de différentes puissances. Il existe des économies dominées (PVD) et des économies dominantes (PD).

II – 2 Les multinationales 

Les firmes multinationales sont des entreprises nationales de grandes tailles qui possèdent ou contrôlent plusieurs firmes dans plusieurs pays. Elles jouent un rôle important dans les relations économiques internationales. Plus de 30 % des exportations mondiales sont effectuées par des firmes multinationales (voir bilan de croissance économie d’entreprise).

II – 3 - Les organisations internationales : OPEP, FMI, etc.

L’OPEP

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L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en anglais Organisation of Petroleum Exporting Countries (OPEC) est une organisation intergouvernementale de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de pétrole, son prix et les futurs droits de concessions.

La création de l'OPEP résulte du fait que jusque dans les années 1970-1980, les compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole et imposaient leurs prix aux pays producteurs. C'est ainsi que les principaux pays producteurs décidèrent de se regrouper de manière à pouvoir influer sur le cours du pétrole. La prise de contrôle de la production de pétrole se fît par une politique de nationalisation.Étant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette manière influencer le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs revenus.L'OPEP cherche à réguler la production et le prix par un effort coordonné de ses pays membres, notamment en instaurant un système de quotas de production. Les membres constituent donc un cartel de producteurs. Ils se mettent d'accord sur la quantité de pétrole exporté, ce qui influence le prix du marché. Ils possèdent 75% des réserves estimées de pétrole et fournissent aujourd'hui 40% de la production mondiale.

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Chap. II LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Deux raisons expliquent le commerce international :- l’inégale répartition des facteurs de production ;- les théories des avantages absolus et comparatifs.

I - LES FACTEURS DE PRODUCTION

L’inégale dotation en facteur de production des pays crée des différences de coût de production et rend nécessaire l’échange. Ainsi, chaque pays a un avantage pour les biens qui contiennent une proportion élevée du facteur dont il est abondamment doté.

II - LES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL

Les fondements du commerce international ont été analysés par des auteurs appartenant à différents courants de pensée. Les économistes classiques raisonnent dans le cadre :

- d'une économie de concurrence pure et parfaite,

- où les facteurs de production sont mobiles à l'intérieur d'un pays et immobiles entre les pays ;

- et les rendements constants.

II – 1 La théorie de l’avantage absolu (Adam Smith)

Selon la théorie de l’avantage absolu, un pays a intérêt à se spécialiser dans la production où il possède un avantage absolu (où il réalise une meilleure productivité).

Pays volume en travail par unité de :

Avantages absolus

Drap Vin Drap VinAngleterre 100 120Portugal 90 80 Oui Oui

Un pays importe donc quand ses coûts absolus sont supérieurs à ceux des autres pays, exporte quand ils sont inférieurs.

Avantages de la théorie: se procurer à moindre prix certains produits, développer la production donc les revenus,

Inconvénients de la théorie: risque de suppression d'emplois, déficits extérieurs.

Toutefois, la spécialisation et l’échange peuvent être également intéressants pour les pays ne disposant pas d’avantages absolus.

II – 2 La théorie de l’avantage comparatif (David Ricardo)

La théorie de Ricardo n'est valable que sous certaines hypothèses :

Les capitaux et le travail sont mobiles dans le pays (ils doivent pouvoir changer de secteur de production) mais pas entre les pays (sinon les capitaux abandonneraient les Pays trop chers).

Un pays a un avantage relatif dans un produit si le rapport entre le coût de ce produit fabriqué dans le pays par rapport au coût du même produit à l’étranger est inférieur au rapport des coûts pour un

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autre produit. Où ses coûts sont proportionnellement les plus faibles ou proportionnellement les moins élevés.

Pays volume en travail par unité de :

Avantages relatifs

Drap(pd)

Vin(pv)

Drap Vin

Angleterre 100 120 OuiPortugal 90 80 Oui

Même si un pays est mauvais partout, il a intérêt à échanger si l'avantage diffère selon les produits. Il se spécialisera dans le produit où il est le moins mauvais. Le pays qui est efficace partout se spécialisera dans le produit où son avance est la plus forte.

Donc, chaque pays se spécialise dans le produit où sa productivité relative est la plus forte ( = productivité du pays pour un produit / productivité de l’autre pays dans ce produit)

L'intérêt de l'analyse de Ricardo est de montrer qu'il suffit d'un avantage relatif pour que l'échange international soit intéressant.

L'avantage relatif ou comparatif existe quand les coûts ne varient pas proportionnellement dans les deux pays.

Le risque de dégradation des termes de l’échange est une limite de la spécialisation sur la base de l’avantage comparatif.

II –3 La théorie Hecksher Ohlin et Samuelson du commerce internationaleCette théorie est basée sur l’inégale dotation des facteurs de production.

De ce constat deux auteurs suédois Hecksher et Ohlin et un américain Samuelson vont élaborer un théorème du commerce international qui stipule que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production intensive en facteur abondant sur son territoire. En d’autres termes Le commerce international conduira chaque pays à se spécialiser dans la production de biens incorporant les facteurs de production abondants sur son territoire.

II – 4 Le rôle de la demande (S. BURERSTAM LINDER) 

Steffan Burestam Linder va élargir les théories de l’échange à la demande. Selon Burestam Linder, une entreprise produit pour répondre à une demande.En conséquence un pays doit produire le bien sur lequel il y a une forte demande sur le territoire nationale et ou à l’extérieur.

II –- 5- Les théories mercantilistes :

Alors que la théorie de l’échange international met l’accent sur les conditions et les avantages de la spécialisation internationale, les théories mercantilistes reprises par les Keynesiens, s’intéressent essentiellement au rôle que peuvent jouer les exportations en tant qu’instrument de la politique économique, en particulier pour assurer le plein-emploi.

En effet, Keynes nous a appris qu’en période de récession, il faut relancer l’économie par la demande. Dans une économie ouverte, le risque est de voir l’accroissement de la demande se traduire par un accroissement des importations et non de la production nationale, donc l’emploi. L’exportation apparaît alors comme un moyen plus sûr de redynamiser la production, donc l’emploi. C’est un moyen d’exporter aussi son chômage. Le raisonnement précédent repose sur deux hypothèses fondamentales :

- l’immobilité des facteurs de production ;

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- le plein-emploi des facteurs.La remise en cause de ces deux hypothèses va conduire à un approfondissement de la théorie de l’échange.

III Le paradoxe de LeontiefEn 1954 Leontief analysa le contenu en travail et en capital des exportations des Etats – unis. Il obtint les résultats suivants :

Exportations Productions concernées par les importations

Capital K 2550780 3091339Travail L 182313 170004Rapport K/L 14 18

Ainsi, Leontief constata que les exportations des Etats – unis sont à forte intensité de main – d’œuvre. Cette observation statistique semble paradoxale lorsqu’on la confronte à la théorie HOS étant donné que les Etats-Unis sont abondants en capital.Toutefois, en tenant compte de la qualification de la main – d’œuvre, on obtient une image plus correcte de la nature des exportations américaines.

Explication du paradoxe :L'explication des économistes suédois était insuffisante car ceux-ci ne prenaient en compte que trois facteurs de production (Travail, Capital, Ressources naturelles) sans les nuancer. Pour redonner une portée explicative aux théories suédoises, il faut admettre qu'en fait il n'existe pas 3 mais 5 facteurs de production :

- Le travail non qualifié ;- Le travail qualifié.- Le capital (usines et équipements)- La terre cultivable.- Les gisements miniers et pétrolifères.

Le paradoxe de Leontief devient alors explicable : -- c'est le travail qualifié qui est abondant aux USA par rapport au reste du monde. En fait, le capital n'a jamais été relativement abondant aux USA bien qu'en valeur absolue il ait été supérieur au reste du monde. Ceci explique donc le fait que les USA importaient des biens à forte intensité de capital (bois, chaussures, confection, cuir, automobiles, mobilier, jouets.) mais incorporant beaucoup de main-d'oeuvre peu qualifiée. Ceci réconcilie un peu Leontief et les théoriciens suédois en redonnant une certaine portée à leurs théories.Le paradoxe de Leontief a pour mérite de mettre en évidence le rôle essentiel de la qualification professionnelle dans l'explication de la configuration des échanges. En fait, les échanges de produits primaires sont largement déterminés par la localisation des ressources naturelles et l'importance de la main-d'oeuvre non qualifiée dans certains pays. Au contraire, les pays industriels avancés sont riches en main-d'oeuvre qualifiée par rapport au reste du monde -- leurs exportations incorporent donc une forte proportion de travail qualifié tandis que leurs importations incorporent une forte proportion de travail non qualifié.

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Chap. III - LES POLITIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL

Deux doctrines principales conditionnent les rapports entre les Etats dans les échanges internationaux. Il s’agit du libre – échange et du protectionnisme.

I - LE PROTECTIONNISME

Avec le développement du commerce international, des mesures protectionnistes vont apparaître. Ainsi, selon la théorie du protectionnisme éducateur (Fréderic List), si un pays moins avancé ne protège pas ses industries naissantes de la concurrence des pays développés, il ne parviendra pas à s’industrialiser.Inversement, la concurrence des pays à bas salaires constitue une menace pour les emplois non qualifiés des pays développés même si cet effet est compensé en partie par des créations d’emplois qualifiés.Le protectionnisme est donc l’ensemble des mesures ayant pour objectif de limiter ou de supprimer les importations de biens et de services de façon à protéger l’activité intérieure du pays contre la concurrence étrangère.

Les principales mesures protectionnistesCes mesures sont soient des barrières tarifaires, soient des barrières non tarifaires.

Les barrières tarifaires : Elles représentent l’ensemble des droits de douane (taxes perçues par les services des douanes sur les produits importés ; le tarif douanier est soit un pourcentage du prix, soit une taxe forfaitaire).

Les barrières non tarifaires : Elles sont diverses et complexes. On distingue les éléments suivants :

- Les contingentements : fixation d’une quantité maximale d’importation de certains produits pour une période donnée ;

- Les normes : réglementation spécifiant les caractéristiques du produit (hygiène, sécurité, procédé de fabrication…) ;

- La protection des marchés publics : les commandes de l’Etat peuvent être réservées, en droit ou en fait, aux entreprises nationales ;

- Le contrôle des changes : en limitant la quantité de devises qu’un agent résident peut sortir du territoire, on peut limiter les dépenses à l’étranger.

Mesures exceptionnelles : - -La clause de sauvegarde : un pays dont une branche est gravement menacée, peut

relever brutalement ses barrières douanières ;- Les mesures de rétorsion : face à une mesure protectionniste prise par un partenaire, le

pays peut réagir par des mesures identiques.- La mesure anti – dumping : le dumping est la vente au dessous des coûts de

production. Dans ce cas les exportations sont indûment favorisées (subvention) et le pays importateur peut décider des mesures de rétorsion.

II - LE LIBRE - ÉCHANGE

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Il est une doctrine favorable à la suppression de toute entrave aux échanges de produits et de capitaux entre les différentes nations.A l’origine du libre-échangisme (" free trade ") il y a la liberté (" free ") du commerce (" trade ") au sein d’un pays et entre les pays. Cette notion s’oppose au commerce privilégié, aux monopoles. Au 17ième et 18ième siècle, les revendications en faveur du " commerce libre " sont d’abord des revendications en faveur de la concurrence.Les degrés du libre – échange vont des accords partiels à l’union économique et monétaire (intégration économique)..Les accords partiels

- Accords bilatéraux, multilatéraux : réduction des obstacles protectionnistes entre deux ou plusieurs pays.

- Clause de la nation la plus favorisée : c’est un principe de non discrimination selon lequel tout avantage accordé à un pays membre du GATT doit, sauf dérogation être étendu à tous les autres.

- Préférence non réciproque : on peut accorder à un pays la clause de la nation la plus favorisée, sans que celui – ci soit tenu d’en faire autant à notre égard.

- Accord d’autolimitation : un pays exportateur peut accepter de limiter la croissance de ses exportations, par crainte d’encourir des restrictions plus sévères.

- Zone franche : partie du territoire national dépourvue de toute barrière aux importations, et accordant souvent un régime fiscal favorable aux investissements directs.

Ecole Pratique de la Chambre de Commerce et d’Industrie74

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Chap. IV- L'ORGANISATION DES ECHANGES INTERNATIONAUX

Le commerce international connaît depuis le 20ème siècle un développement prodigieux. De nouvelles relations entre les Etats voient le jour.

I – LA NOUVELLE ÉCONOMIE

1 – Définition

Economie où les marchés de capitaux jouent un rôle prépondérant dans le financement des agents économiques spécialement des entreprises grâce aux NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication).

2 – Les avantages de la nouvelle économie

_ Développer les Investissement Direct Etranger (IDE) ;_ De favoriser l’accès, le développement et le dynamisme des marchés et marchés financiers ;_ D’accroître la flexibilité des entreprises, et la recherche de la qualité ;_ favoriser les délocalisations : la délocalisation est le transfert de capacités de production d’un site national vers un site étranger afin d’importer, pour satisfaire la consommation nationale, des biens et des services jusqu’alors produits localement;_ De développer la compétitivité et la croissance de l’économie mondiale;_ D’accélérer la mondialisation et de développer les alliances et partenariats de toutes natures ;_ D’accélérer l’innovation et le transfert de technologies, de renforcer les compétences et les connaissances dans plusieurs domaines (pluridisciplinarité).

3 – Les inconvénients de la nouvelle économie

_ Dépendance des pays du Tiers-monde à l’égard des multinationales et des capitaux étrangers ;_ Blanchiment d’argent, l'inflation due à une surliquidité de l'économie.

II – LA MONDIALISATION

1 – Définition

C'est l’intégration et l’interdépendance accrue des économies des pays du monde. Il s'agit d'établir le libre échange total et la régulation des économies fermées.

Remarque : la globalisation = Mondialisation. La globalisation à l'origine mettait un accent sur l'intégration des marchés de capitaux.

2 – Causes de la mondialisation

_ L'établissement du libre échange ;_ L'augmentation de la demande liée à la hausse des niveaux de vie et de l'accroissement de la population ;_ révolution des transports et des moyens de communication qui accélèrent la circulation des marchandises, des capitaux, des informations, des technologies et les échanges culturels;

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_ L’essor des firmes transnationales (les multinationales) et des places financières internationales.

2 – Avantages de la mondialisation

_ Le développement de la compétitivité croissante des marchés nationaux et internationaux;_ Le développement du commerce mondial des biens et services;_ de susciter les transferts de capitaux et des investissements qui stimulent la transformation des ressources, la création d’emplois, la distribution de revenus, l’accroissement de la consommation qui stimule la production ;_ le développement des échanges culturels.

3 – Inconvénients de la mondialisation

_ Les zones économiques non compétitives sont marginalisées ;_ Les multinationales implantées dans les pays du tiers-monde ont des politiques générales qui ne sont pas toujours conformes aux politiques nationales des Pays;_ Les pays pauvres subissant la détérioration des termes de l’échange sont obligés d’importer toujours davantage.

4 – Le commerce équitable

Echanges internationaux permettant d’assurer une juste rémunération des producteurs et travailleurs marginalisés des pays du Sud en offrant de meilleures conditions commerciales afin de contribuer au développement durable.Le commerce équitable permet : un développement économique et social, la protection de l'environnement, le respect des droits sociaux fondamentaux, d'assurer une juste rémunération des producteurs des pays du Sud, d'instaurer des relations durables entre partenaires économiques, de proposer aux consommateurs des produits de qualité.

III – LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DU COMMERCE

L’OMC et la CNUCED sont deux organisations intervenant dans le commerce mondial.

1 – L'OMC (L’organisation mondiale du commerce)

1.1 –Présentation

L’OMC a été Créée en avril 1994 en remplacement du GATT (Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce signé le 30 octobre 1947) à la suite de différents cycles de négociation. Elle a été fonctionnelle en janvier 1995.

L’OMC est chargée de réglementer les relations commerciales entre les Etats membres, au moyen d’accords multilatéraux et de résoudre les différends commerciaux.

Les domaines sont : les Droits de douane, les mesures non tarifaires, les règles, les services, la propriété intellectuelle, le règlement des différends, les textiles, l'agriculture.

1.2 –Principes fondamentauxEcole Pratique de la Chambre de Commerce et d’Industrie76

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L'Abaissement progressif des barrières douanières : améliorer l’accès des marchés de chaque pays pour des produits présentant un intérêt particulier pour ses partenaires en réduisant ses tarifs douaniers.

La Clause de la nation la plus favorisée (NPF) : si un Etat membre concède à un autre Etat des avantages commerciaux spéciaux, il doit également les concéder à tous les autres Etats membres. Exception : avantages consentis dans le cadre d’une intégration économique.

Le Principe du traitement national (ou principe de non-discrimination) : les biens importés et les produits de fabrication locale doivent être traités de manière égale. Egalement pour les services, les marques de commerce, les droits d'auteur et les brevets étrangers et nationaux.

Le Principe de la bonne foi (interdiction des restrictions quantitatives) : suppression des mesures protectionnistes (restrictions à l’importation et à l’exportation) ;

Le Principe de la réciprocité : les échanges s’effectuent sur la base d’avantages mutuels et réciproques.

1.3 –Mesures en faveur des Pays en développement

L'Augmentation de l’aide publique au développement (APD) de 0,5% jusqu’à 1% du PNB. Mobilisation du secteur privé pour encourager les investissements.L'Aide pour la stabilisation des recettes émanant des matières premières. L'Application d’un traitement commercial privilégié pour les exportations agricoles des pays d'Afrique,

2 – La CNUCED

2.1 –Présentation

La CNUCED (Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement) est la principale institution du système des Nations Unies pour le traitement intégré du commerce et du développement. Elle traite les questions relatives au financement, à la technologie, à l'investissement et au développement durable.

2.2 –Mesures en faveur des pays en voie de développement

La CNUCED aide les pays en développement à choisir les politiques commerciales les plus aptes à favoriser le développement à l’heure de la mondialisation de l’économie;

Elle aide les pays en développement à attirer des capitaux et à mieux comprendre les enjeux des accords internationaux en matière d’investissements, de Technologie et de développement des entreprises;

La CNUCED contribue au développement des PME et soutient les efforts entrepris pour répondre aux mutations technologiques et scientifiques ;

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La CNUCED a mis en place le Système Généralisé de Préférence (SGP) qui permet un abaissement unilatéral et sans contrepartie des barrières douanières des pays développés participant au système pour certains produits exportés par les PVD.

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IV – LES ORGANISATIONS REGIONALES

Les interdépendances croissantes entre le Nord et le sud d'une part et entre les Pays du Sud d'autre part sont le fondement majeur de la politique globale de coopération dans le Monde.

1 – La coopération (UE-ACP)

La politique de coopération comprend un ensemble de mesures visant à assurer aux pays en voie de développement un accroissement des revenus qu'ils tirent de leurs propres ressources.

La convention de Lomé sert de cadre juridique à la coopération.

La coopération vise à garantir les recettes d'exportation des pays du sud contre des fluctuations trop brutales par : _ Le maintien de leur pouvoir d'achat ;_ La transformation sur place d'une part croissante de produits de base afin d'en augmenter la valeur à l'exportation; Il s’agit de lutter contre la détérioration des termes de l’échange ;_ L’accès le plus libre possible aux marchés des pays industrialisés et à moindre coût à la technologie, au savoir-faire industriel, et à l'investissement par création d'industries.Le développement du commerce mondial est favorisé par d'autres formes de Coopération.

2 - La zone de libre échange (ZLE)

Espace économique et géographique formé par le regroupement de pays qui prévoient dans ce cadre l’élimination des barrières douanières et de toute entrave à la circulation des marchandises sans Tarif extérieur commun.Exemple : L’ALENA (USA, Canada, Mexique).

3 – La zone franche

Zone géographique limitée bénéficiant d'incitations à investir, dont l'exonération des droits de douanes, et d'un traitement fiscal et social préférentiel.

Les buts recherchés sont de : Créer des emplois, Contribuer à une plus grande intégration interindustrielle (pays développés - pays en développement), Elever la compétence des travailleurs et impulser le développement et le transfert de technologies, de Maintenir la main d'œuvre sur place en freinant l'immigration, de Développer les infrastructures (routes, installations portuaires) et les services publics (téléphone, eau, électricité).

4 – L'intégration économique

4.1 –Définition

Processus par lequel plusieurs Pays s’engagent à éliminer toute forme de discrimination (abolition des barrières douanières) entre leurs opérations économiques de manière à créer un espace économique homogène, unifié. Ces pays forment une union économique et monétaire et conviennent d’appliquer aux autres pays un tarif extérieur commun (TEC).Le Tarif Extérieur Commun (TEC) est l’ensemble des droits appliqués aux importations sur le territoire de la Communauté de produits en provenance de pays tiers.

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Exemples: CEDEAO (Communauté économique des Etats de L'Afrique de l'Ouest), la CEEAC (Communauté Economique des Etats de L'Afrique de Centrale), la COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et australe), UMA (Union monétaire arabe), SADC (Communauté de Développement de l'Afrique australe).

4.2 –Avantages

_ Faciliter le développement des économies des pays concernés ;_ réduire les coûts de production grâce à la suppression des obstacles tarifaires;_ réaliser des économies d’échelles liées à l’expérience, à la production d’une unité, le passage d’une petite entreprise à une grande entreprise (atteinte de la taille optimale).

4.3 –Inconvénients

_ Coexistence de plusieurs zones au sein d’un ensemble économique (UEMOA et CEDEAO) ;_ Les pays ont des tailles, des populations, des mentalités, des systèmes différents. Existence de conflit de leadership entre les Pays : un frein à la volonté de s’intégrer.

4.4 –Les étapes de l’intégration économique

Les pays passent par différentes étapes avant de réaliser l'intégration économique.

Etapes

Conditions

Zone de libre échange

Union douanière

Marché commun

Union économique

Union économiqueet monétaire

Suppression des barrières douanières à l’intérieur de la zone

Oui Oui Oui Oui Oui

Libre circulation des marchandises

Oui Oui Oui Oui Oui

Tarifs extérieurs communs vis – à – vis des pays tiers

Oui Oui Oui Oui

Libre circulation des personnes et des capitaux

Oui Oui Oui

Harmonisation des politiques structurelles (agricole, industrielle, fiscale…)

Oui Oui

Monnaie commune, unification des politiques

Oui

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monétaires et budgétaires

5 – La Zone Monétaire

Ensemble de pays regroupés autour d’une monnaie commune et respectant les règles monétaires suivantes :

- La convertibilité de toutes les monnaies entre elles sur la base de parités fixes ;- La cohésion vis à vis de l’extérieur ;- L'application d’une réglementation des changes commune ;- L'existence d’un marché de changes unique ;- La centralisation des réserves en devises.

Exemples: L'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale), la CMA (Zone Monétaire Commune : Afrique du Sud, Lesotho, Namibie et Swaziland). La CEMAC et l'UEMOA appartiennent à la Zone franc CFA.

V – LES ORGANISATIONS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST : EXEMPLE DE L’UEMOA

1 –Présentation

L’UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine) a été créée le 12 mai 1962 en remplacement de l’Institut d’émission de l’A.O.F et du TOGO. L'UMOA s'est basé sur un Institut d'émission commun, la BCEAO (siège à DAKAR) et sur une unité monétaire commune, le Franc CFA (Franc de la Communauté Financière Africaine).

Le MALI est rentré dans l’UMOA en 1984, la BCEAO remplaçant la Banque Centrale du Mali.Le 14 Novembre 1973 les pays membres ont renouvelé leurs engagements (du 12 mai 1962) par de nouveaux textes en lieu et place du Traité de 1962.Le 10 Janvier 1994, un nouveau Traité est signé instituant l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) en remplacement de l'UMOA.

NB : La BCEAO (Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest), la BOAD (Banque Ouest Africaine de Développement) et la BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières)° sont des Institutions spécialisées autonomes de l'Union. La BOAD étant une filiale de la BCEAO.Le 14 janvier 1994, le franc CFA a connu sa première dévaluation annoncée à Dakar.

2.2 –La coopération avec la FRANCE

Le 4 décembre 1973, la République française et les pays membres de l’UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine) ont signé des « conventions de coopération monétaire ».

Les pays africains ont ainsi réaffirmé leur volonté de continuer à œuvrer avec la France dans le cadre de la zone franc après avoir renouvelé le 14 novembre 1973, leurs engagements de solidarité régional précédemment conclu le 12 mai 1962.

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2.3 –Objectifs

Renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres;- Assurer la convergence des performances et des politiques économiques;- Créer un marché commun entre les Etats (Etablissement d'une fiscalité commune, d'un TEC, de règles communes de concurrence, liberté de circulation des personnes et des biens) ;- Coordonner les politiques sectorielles (portant sur le Développement des Ressources Humaines, l'Aménagement du territoire, le transport et les télécommunications, l'environnement, l'Agriculture, l'Energie, l'Industrie, les Mines);- Harmoniser les législations (Traité de l'OHADA et le SYSCOA).

THEME III : MESURE ET REGLEMENT DES ÉCHANGES

Chap. 1: LA BALANCE DES PAIEMENTS

I - DEFINITIONS

1 – 1 Le commerce extérieur est valorisé en valeur FOB comprenant le prix de la marchandise ou en valeur CAF incluant le coût d’assurance et du frêt. Pour éviter un déficit de balance commerciale et de paiements, il appartient aux PVD de s’implanter dans le secteur des assurances et celui des transports.

1 – 1 Le taux de couverture des importations par les exportations :

Valeur des Exportations ´ 100

Valeur des Importations

Si le taux est > à 100, la balance commerciale sera excédentaire ;Si le taux est < à 100, la balance commerciale sera déficitaire ;Si le taux est = à 100, la balance commerciale est équilibrée.

1 – 2 Le degré d’ouverture : c’est le rapport de la moyenne des exportations et importations et du PIB

½ (export + import) X 100

PIB1 – 3 Le taux de pénétration : il traduit la concurrence étrangère dans le pays

Importation X 100

Marché intérieur = PIB + import- export

1 – 4 Les termes de l’échange : c’est la relation existant entre les valeurs d’exportation et d’importation.

Les termes de l’échange déterminent les taux d’échange c’est-à-dire le rapport de :

Indice de prix d’exportation ´ 100

Indice des prix d’importation

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Il y a détérioration des termes de l’échange quand le taux d’échange est < à 100 ou quand l’indice des prix des produits exportés est < à celui des prix de produits importés.

On dit aussi qu’il y détérioration des termes de l’échange quand l’augmentation des prix d’importation est > à celle des prix des produits d’exportation.

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DépenseRecette Augmentation Diminution

II – L’ELABORATION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

La balance de paiements d’un pays est un système de comptes qui permet d’enregistrer toutes les transactions réelles et financières d’une économie avec le reste du monde pendant une période.

I) Le principe d’enregistrement des différentes structures de la balance de paiement

La balance de paiements est établie en s’appuyant sur les principes de la comptabilité en partie double (chaque opération donnant lieu à deux inscriptions, l’une au débit et l’autre de même montant au crédit.) Les modalités d’enregistrement impliquent donc une égalité du total des débits et du total des crédits, ce qui justifie l’expression de balance.

- Si la transaction provoque une augmentation des avoirs (ressources) pour le pays, elle est enregistrée au crédit de la balance. Ex : les exportations de biens- si la transaction annule des avoirs ou augmente les engagements (emplois) du pays, elle est enregistrée au débit de la balance. Ex : les importations de biens

Schéma du principe d’enregistrement des opérations dans la balance des paiements

Chaque transaction s’analyse en :

Une opération

et

Entraîne

pour chaque résident et pour la trésorerie

en devises du pays

S’inscrit dans la balance et

de paiement en Écriture en partie double Ecriture en partie double Un modèle de construction de la balance des paiements

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AUTONOME INDUITE

CREDIT DEBIT DEBIT CREDIT

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III - LES APPROCHES THEORIQUES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

a) L’approche traditionnelle

D'origine keynésienne, elle est essentiellement réelle et consiste à regarder l'ensemble des biens disponibles et l'ensemble de l'utilisation de ces biens.

Les biens disponibles dans une économie, sont : PNB (Y) et les importations (J) ; les utilisations sont : l'absorption (A) et les exportations (X). [L'absorption inclut : la consommation (C), l'investissement (I) ainsi que les dépenses gouvernementales (G), si on veut les distinguer des deux autres].

Y + J = A + X ou J - X (déficit commercial) = A - Y

Si on a un déficit de la balance courante, c'est que l'on consomme plus que l'on ne dispose de revenus.

b- L'approche financière

Elle consiste à regarder l'équilibre des affectations des ressources et des utilisations des ressources.

L'affectation du revenu s'écrit : Y = C + S (l'épargne) + T (taxes)

L'utilisation du revenu s'écrit : Y = C + I + G+ (X-J).

En réorganisant, il devient: S-I + (T-G) = X-J.

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Intitulés Débit CréditBalance commerciale (BC)

Balance des invisibles (BI)

Balance des transactions courantesBTC= BC + BIBalance des capitaux à court terme (BKct)

Balance des capitaux à long terme (BKlt)

Balance des capitauxBK= BKct + BKltErreurs et omissions EO

Balance des opérations non monétaires = BTC + BK + E0

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Si on a un déficit de la balance courante, c'est que l'on investit plus que l'on épargne (épargne privée et épargne publique (T-G)).

C'est l'approche qui est devenue principale. C'est-à-dire que l'on s'intéresse de plus en plus aux déterminants que sont l'épargne et l'investissement. Puis, on en déduit l'évolution de la balance commerciale (au lieu de s'intéresser principalement à des déterminations par le revenu).

IV - LES COMPOSANTS DE LA BALANCE DES PAIEMENTSLa balance des paiements est constituée de trois grandes parties :

- la balance des transactions courantes portant sur les biens et services ;- la balance des capitaux portant sur les opérations financières ;- les erreurs et omissions qui sont une partie représentant les ajustements nécessaires

pour équilibrer la balance.

La balance des paiements fait souvent l’objet de décomposition en balances partielles plus significatives au plan économique.

A- LA BALANCE COMMERCIALE

Comparant les seules importations et exportations de marchandises et de matière première, la balance commerciale permet d’apprécier le degré de compétitivité de l’industrie et de l’agriculture d’un pays. Un solde commercial positif témoigne ainsi soit de la performance de l’industrie soit de l’efficacité du réseau commercial. La balance commerciale permet également de calculer le « taux de couverture » du commerce extérieur, c’est à dire le rapport des exportations aux importations.

B- LA BALANCE DES INVISIBLES

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Importations de marchandises

Exportation de marchandises

Importations de services

Exportations de services

Transferts unilatéraux

Nègos international

Autres biens et services(poste d’ajustement)

Mouvements de capitaux à long terme

Mouvement de capitaux à court terme

Balance commerciale

Balance des invisibles

Balance des transactions courantes

Balance des capitaux

Erreurs et omissions

solde

Variation de la position monétaire

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Cette balance présente les échanges qui ne donnent pas lieu à des mouvements de marchandises : les services (frais de transport, assurances, tourisme), les dividendes sans contrepartie (appelés les transferts unilatéraux – ce poste concerne principalement le rapatriement des revenus des travailleurs immigrés).

L’analyse de cette balance est délicate, car elle regroupe beaucoup de postes disparates. Il est donc nécessaire d’analyser chaque ligne de la balance. Cependant, une balance invisible importante et excédentaire caractérise souvent les pays fortement développés, entrés dans l’ère postindustrielle. 

C- LA BALANCE DES TRANSACTIONS COURANTES

Appelée aussi balance des opérations courantes, la balance des paiements courants ou balance courante recense toutes les opérations définitives d’un pays, c’est à dire les opérations qui ne donneront pas lieu ultérieurement à des flux de sens inverse. Le solde des transactions courantes revêt une grande importance puisqu’il permet de savoir si une économie vit ou non au-dessus de ses moyens. La balance des paiements étant toujours équilibrée, un déficit de la balance des transactions courantes signifie que le pays devra avoir un excédent de la balance des capitaux, donc soit s’endetter, soit accepter des investissements étrangers, soit réaliser ses créances sur l’étranger.

D- LA BALANCE DES CAPITAUX

Cette balance regroupe les mouvements de capitaux à long terme et à court terme du secteur privé non bancaire. Son interprétation doit être menée avec prudence. En effet, une amélioration de la balance des capitaux signifie que les entrées de capitaux dans le pays sont supérieures aux sorties, soit, en d’autres termes, que le pays emprunte beaucoup à l’étranger ou rapatrie des capitaux placés à ‘extérieur. Au contraire, une détérioration de la balance des capitaux (solde négatif) peut indiquer que le pays investit beaucoup à l’étranger. Cette exportation de capitaux est porteuse de revenus futurs.

E- BALANCES PARTICULIERES

Une balance de paiements est un compte retraçant les emplois et les ressources se rapportant à une certaine opération économique. La balance des paiements est constituée de deux grandes parties : la balance des transactions courantes et la balance des capitaux. La balance des transactions courantes est elle-même la résultante de deux balances  : la balance commerciale, qui regroupe toutes les opérations marchandises et la balance des invisibles qui regroupe les échanges ne portant pas sur des biens réels (services et transferts unilatéraux). La balance des capitaux comporte deux balances : la balance des capitaux à long terme concerne les opérations dont les échéances sont supérieures à un an. La balance des capitaux à court terme retrace les flux de créances et d’engagements à moins d’un an.On distingue, à ce niveau, les opérations du secteur privé non bancaire et les opérations monétaires des secteurs bancaire et public. Ces dernières, du fait du rôle particulier qu’elles jouent dans l’équilibre de la balance des paiements, sont inscrites dans le poste : variation de position monétaire.Dans la pratique, l’établissement de la balance des paiements se heurte à des écarts statistiques liés à l’imperfection des sources de renseignements. Deux postes permettent d’ajuster les chiffres afin d’obtenir un compte équilibré.

Le poste « autres biens et services » dans la balance des transactions courantes : Le poste « erreurs et omission » qui assure l’ajustement final de la balance des paiements en tenant

compte de l’écart entre le total des débits et le total des crédits enregistrés.

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V – L’EQUILIBRE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

La balance des paiements devant être présentée en équilibre, le solde global traduit la position monétaire extérieur du pays. Il est donc inscrit avec un signe opposé (+, - ), dans le poste  : variation de la position monétaire.

SOLDE DE LA

– /+ = BALANCE DES =0

PAIEMENTS

Les soldes que l’on étudie sont choisis pour des raisons pratiques tenant aux instruments de la politique économique à mettre en place :

Pour surveiller le niveau de la trésorerie externe du pays on retient comme indicateur le solde des opérations non monétaires. La situation est saine si l’équilibre est atteint sans variation de la position monétaire extérieure.

Pour apprécier la compétitivité économique et l’équilibre à long terme on retient comme indicateur le solde des transactions courantes. Un excédent courant signifie que le pays produit plus qu’il ne consomme.

Comment régler un déficit de la balance de paiements ?On peut annuler un déficit par les modalités suivantes :

- l’ajustement par la monnaie ; - l’ajustement par les prix ; - l’ajustement par l’endettement ; - le recours aux réserves en or et devises.

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Importation Exportation

BALANCE COMMERCIALE

Achat de services et transfert

Vente des services et transferts

BALANCE DES INVISIBLES

Sortie de capitaux à long terme

Entrée de capitaux à long terme

Sortie de capitaux à court terme

Entrée de capitaux à court

BALANCE DES CAPITAUX A L T

BALANCE DES

CAPITAUX A C T

BALANCE DES TRANSACTIONS COURANTES

BALANCE DES MOUVEMENTS DE CAPITAUX

BALANCE DES OPERATIONS NON

MONETAIRES

VARIATION DE LA POSITION MONETAIRE

EXTERIEURE

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Chap. 2 : LE CHANGE ET LE MARCHÉ DE CHANGE

L’internationalisation des échanges se traduit par des besoins de conversion des monnaies des différents pays. Cette opération d’échange d’une monnaie contre une autre se nomme le change et se réalise sur le marché des changes.Le change est une opération d’échange d’une monnaie contre une autre. Il se réalise sur le marché des changes.

I – LES TYPES DE CHANGEIl existe deux manière de réaliser le change : le change manuel et le change scriptural.

a) le change manuelC’est l’acte de conversion directe des monnaies au guichet d’une banque ou des services d’un opérateur économique spécialisé.Ex : les conversions des voyageurs effectuant des séjours limités à l’extérieur ne nécessitant pas d’ouverture d’un compte bancaire.

b) le change scripturalC’est le passage d’une monnaie à une autre par le jeu d’écriture. C’est la forme la plus importante des opérations de change. Les instruments les plus utilisés sont :

- le chèque bancaire ;- les mandats ;- les virements.

Il fonctionne à l’aide des comptes à l’étranger appelés Nostro ou vostro.Un compte ouvert à l’étranger est un compte vostro pour le pays accueillant et nostro pour le propriétaire du compte. Par ces comptes, le change se réalise sans mouvement de capitaux d’un pays à un autre.

II – LES MOTIFS DU CHANGEDiverses raisons expliquent la nécessité d’échanger une monnaie étrangère, appelée devise, contre la monnaie nationale ou, à l’inverse, la monnaie nationale contre la devise.

a) Le règlement des échanges de biens et servicesLes transactions sur biens et services entre résidents et non – résidents nécessitent des opérations de change.Ex : Une entreprise ivoirienne qui achète des marchandises au Japon devra se procurer des yens, de la même manière qu’un touriste japonais désirant se rendre à Abidjan devra se procurer du CFA.

b) Les échanges de capitauxLes entreprises réalisent des opérations financières à l’étranger. Les investissements à l’étranger, la recherche de la meilleure rémunération de leurs capitaux les place dans les pays où le taux d’intérêt est le plus avantageux ou empruntent là où cela leur coûte le moins cher.

Les acteurs économiques font de la spéculation (parier sur l’avenir), en effet les agents économiques peuvent acheter une devise s’ils anticipent une augmentation de son cours. Si le cours varie selon leur anticipation, ils peuvent la revendre et ils réaliseront alors un gain de change à court terme.Ex : L’euro est à 655.957 Cfa, des anticipations vont dans le sens d’une hausse. Si l’on achète 100 000 €, on paiera aujourd’hui 655.957 x 100 000, soit 65595700 Cfa. L’euro passe à 700

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Cfa. La vente des 100 000 € rapportera 700 x 100 000, soit 70 000 000 Cfa. Spéculer donc sur l’euro aura rapporté 70 000 000– 65595700 = 4404300 Cfa.

III – LE MARCHÉ DES CHANGESLe marché des changes est un marché où l’on achète et vend des monnaies. Sur ce marché se déterminent les taux de change.Il y a deux formes de marché de change :

- le marché de change institutionnel et officiel se tient dans les locaux des bourses de valeurs ou à la banque centrale ;

- le marché de change interbancaire et libre non localisé, il est mondial et fonctionne à l’aide de réseaux d’information.

Dans la pratique, les deux marchés se complètent.Les opérations de change se réalisent sur le marché des changes, sur lequel se détermine le taux de change.

III – 1 Présentation du marché des changesSur le marché des changes, les opérations peuvent se réaliser au comptant ou à terme.

a) Le marché au comptantSur ce marché les opérations d’achat et de vente des devises s’effectuent au cours du jour de la transaction, et le règlement intervient dans les quarante – huit heures.

b) Le marché à termeSur ce marché, les conditions de la transaction (quantité échangée, cours) sont déterminées immédiatement, mais la livraison et le règlement n’interviendront que plus tard, à l’échéance convenue.

Il se forme de la manière suivante : court à terme = cours au comptant + / - report ( déport). Les taux de report et de déport dépendent de la différence des taux d’intérêt sur les deux devises.

Sur ce marché, les intervenants peuvent couvrir leur risque de change.Ex : Un importateur Ivoirien qui achète ses marchandises aux USA à 100 000 $ et qui prévoit une hausse du dollar à 700cfa peut acheter aujourd’hui des dollars à trois mois au prix de 600.09, il paiera dans trois mois quelque soit la variation du dollar (60 009 000 $ au lieu de 70 000 000 $)

III – 2 Le taux de changeC’est le prix auquel une devise s’échange contre une monnaie nationale. Ce taux est fixé par la confrontation de l’offre et de demande des différentes monnaies.

offre de devises ( demande de cfa)

Tauxd’équilibre demande de devises (offre de cfa) quantité de devise

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Taux de

change

Quantité échangée

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A partir de ce prix d’équilibre, seront déterminés les deux côtés du cours de la monnaie.

III- 3 Les déterminants du taux de changeLe niveau du cours de change dépend de plusieurs déterminants :

- le solde de la balance des transactions courantes ;- l’inflation ;- le taux d’intérêt ;- la théorie du portefeuille des titres ;- la spéculation.

le solde de la balance des transactions courantesBTC < 0 entraîne offre de monnaie nationale supérieure à demande de monnaie nationale. Cela conduit à une baisse du taux de change.

- la parité du pouvoir d’achat

L’écart d’inflation doit s’établir de manière que le prix national et les prix étrangers des biens échangés soient identiques. Un pays qui connaît une inflation plus forte que celle des partenaires voit sa monnaie se déprécier.Ex : un bien se vend à 15000 cfa à Abidjan, 199203,1872 cedis à Acra. Selon la théorie des parités des pouvoirs d’achat, le taux de change d’équilibre doit être de 15000 / 199203,1872 = 0,0753, soit un cedi est égal à 0.0753 cfa. Si le taux d’inflation est de 5% à Abidjan et de 2% à Acra, le nouveau taux d’équilibre sera de (15000 x 1.05) / (199203.1872 x 1.02) = 15750 / 203187,2509 = 0,0775 Soit 1 cedi est égal à 0,0775 cfa (une dépréciation du cfa).

- le rôle du taux d’intérêtUn pays qui désir augmenter le taux de change de sa monnaie, peut le faire en relevant le taux d’intérêt pour attirer plus de capitaux sur son territoire.

- la théorie du portefeuille des titresLes acteurs économiques peuvent détenir dans leur portefeuille des titres nationaux, étrangers et des devises. Chacun cherche à optimiser son portefeuille en fonction du rendement et du risque attaché à chaque actif.Ex : si le taux d’intérêt américain augmente, les acteurs vont se porter davantage sur les titres américains, entraînant ainsi une appréciation du dollar.

- la théorie de la « bulle spéculative » : la spéculationIl s’agit ici de montrer comment les anticipations et le comportement des acteurs économiques agissent sur les taux de change.

Ainsi, en cas d’anticipation à la hausse du dollar, les acteurs vont tous acheter cette monnaie, induisant alors une hausse effective de son cours ne reposant que sur la spéculation. Il suffit d’une rumeur annonçant une baisse du dollar pour que tous le revendent, crevant ainsi la bulle spéculative qui s’était formée.

III – 4 La spécification du cours d’une monnaieLe taux de change comporte deux séries d’éléments :

- les composantes du cours de la monnaie ;- le mode de cotation.

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a) Les composants du cours de la monnaieLe cours complet d’une monnaie comprend la cote, la base et les deux côtés.La cote est toujours dans la monnaie qui est cotée.La base est la quantité fixe d’unités de référence dans la cotation qui se fait sur la base 1 – 100 – 1000

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Eur \ usd : x \ y

Base la coteLa cote comprend toujours une partie entière et une partie décimale de 4 chiffres.

b) Les modes de cotationL’écriture du taux ou cours de change peut s’effectuer selon deux procédés :

a) La cotation à l’incertain :On évalue la quantité d’unités de monnaie nationale nécessaire pour acquérir une deviseEx : A Paris l’Euro est coté par rapport au dollar, soit 1$ = x €

b) La cotation au certain :On évalue la quantité de devise que permet d’acquérir une unité monétaire nationaleEx : A Paris, le dollar sera évalué en Euro, soit 1€ = 1/x $

III – 5 Le fonctionnement

Le développement des échanges internationaux, le progrès de la communication et de l’informatique ont modifié l’étendu du marché des changes.- il est un marché planétaire : aucune localisation géographique, les cambistes peuvent

s’adresser aux différentes places financières grâce aux instruments de transmission, des réseaux spécialisés et des systèmes informatiques permettant d’enregistrer et effectuer rapidement les opérations.

- Un marché interbancaire : les banques y interviennent pour leur clientèle et pour leur propre compte.

- Un marché qui fonctionne en continu :A cause des différents fuseaux horaires, le marché fonctionne vingt – quatre heures sur vingt – quatre.

IV – LES OPÉRATIONS D’ARBITRAGELe cours d’une même devise n’est jamais exactement identique sur les différentes places financières. L’opération d’arbitrage permet de rapprocher le cours d’une devise par rapport à une autre sur les différentes places financières. L’arbitrage peut être bilatéral (deux devises) ou multilatéral (plusieurs devises)

V – LES SYSTÈMES DE CHANGELa nature d’un système de change est une caractéristique fondamentale d’un système monétaire.On distingue deux systèmes de change :

- le change fixe ou rigide ;- le change flottant ou flexible.

a) Le système de change fixe

La monnaie ne peut varier qu'à l'intérieur d'une marge de fluctuation autorisée (autour des parités). Exemple : les accords de Bretton Woods de 1944 à 1973. (Marge de fluctuation à +/- 1 % puis de + / - 2,5 % lors des accords de Washington en 1976)

b) Le système de change flottant

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X : côté gauche cours à l’achatY : côté droit ou cours à la vente

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Le taux de change varie en fonction de l'offre et de la demande, au jour le jour. Aucune marge n'est imposée. Il n'y a pas de prix officiel de la monnaie (plus de parités). Depuis 1973 et 1976 (accords de Kingston), on distingue le flottement pur et le flottement impur :

le flottement pur est un modèle théorique : il n'y aurait aucune intervention de la banque centrale.

le flottement impur existe en pratique : il y a intervention de la banque centrale sur le marché des changes.

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