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113 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol. COMMUNICATIONS ORALES TUMEURS S248 333 ME-14.30 Carcinomes basocellulaires de paupière : aspects épidémiologiques et prise en charge thérapeutique. Eyelid basal cell carcinomas: epidemiological aspects and treatment. RIVIERE M*, FERRON A, SCHOLTES F, BRUGNIART C, NGUYEN TD, PLUOT M, DUCASSE A (Reims) Introduction : Les auteurs rapportent une étude rétrospective sur 5 ans concernant l’ensemble des carcinomes basocellulaires palpébraux traités dans un centre hospi- talier universitaire. Matériels et Méthodes : L’ensemble des patients, ayant été pris en charge chirur- gicalement pour un carcinome basocellulaire de paupière, a été répertorié pendant une période de 5 ans.154 patients ont bénéficié d’une chirurgie pour un carcinome basocellulaire palpébral ; il s’agissait de 79 hommes, soit 51,3 % et de 75 femmes. L’âge moyen était de 69 ans avec prédominance de patients compris entre 60 et 80 années. La localisation était par ordre de fréquence au niveau de la paupière infé- rieure puis du canthus médial puis de la paupière supérieure ; le canthus latéral étant rarement touché. La taille de la tumeur était de moins de 10 mm dans 60 % des cas et dans 98 % des cas elle était inférieure à la moitié de la longueur palpébrale. Ces patients ont bénéficié d’une chirurgie avec reconstruction en un seul temps et contrôle extemporané des berges de résection, dans 95 % des cas. Le type de chi- rurgie était soit une simple résection suture soit une résection associée à une greffe tarso-marginale unique, parfois une reconstruction plus complexe. Avec un recul supérieur à 6 mois, on note 11 récidives malgré un contrôle histologique extempo- rané des berges de résection. Les causes de ces récidives sont discutées. Discussion : Les carcinomes basocellulaires représentent la pathologie tumorale palpébrale maligne la plus fréquente. Malgré le contrôle extemporané des berges de résection et malgré l’absence de tumeur sur les limites d’exérèse de la pièce, il sur- vient dans moins de 10 % des cas une récidive qui conduit à une reprise chirurgi- cale. Conclusion : La prise en charge des carcinomes basocellulaires montre qu’il s’agit le plus souvent de tumeurs inférieures, à la moitié de la longueur palpébrale. Leur prise en charge se fait au moyen de techniques chirurgicales simples en particulier la greffe tarso-marginale décrite par Hubner ; le taux de récidive est inférieur à 10 %, et ce même malgré un contrôle histologique per-opératoire. 334 ME-14.40 Carcinome basocellulaire palpébral : expérience de l’Institut Curie. Eyelid basal cell carcinoma: Institut Curie experience. KHLIF H*, LEVY GABRIEL C, DENDALE R, LUMBROSO LE ROUIC L, SASTRE X, MORAX S, DESJARDINS L (Paris) Introduction : Le carcinome basocellulaire est une tumeur cutanée de malignité essentiellement locale. La localisation est palpébrale dans 9 % des cas. Nous pré- sentons ici nos résultats dans la prise en charge de cette pathologie. Matériels et Méthodes : Étude rétrospective des patients pris en charge à l’Institut Curie pour un carcinome basocellulaire palpébral entre janvier 1996 et décembre 2003. Tous les patients inclus ont bénéficié d’un examen histologique. L’analyse des dossiers a précisé l’âge du patient, le caractère primaire ou récidivant, la taille, la situation et le type histologique de la tumeur, la nature du traitement réalisé, la durée du suivi, la survenue d’une récidive et sa prise en charge. Résultats : La série comporte 220 patients. Le recul médian est de 55 mois. 12 % des patients sont perdus de vue. Le traitement a été chirurgical dans 85 % des cas, dont 10 % ont nécessité une irradiation complémentaire pour exérèse incomplète. 15 % des patients ont bénéficié d’une irradiation d’emblée pour tumeur non re- sécable ou contre-indication formelle à l’anesthésie. Un patient a nécessité une exentération pour envahissement orbitaire. Le taux de récidive global est de 9,3 %. 80 % de ces évènements étant survenus chez des patients initialement adressés pour prise en charge d’une récidive tumorale. Discussion : La prise en charge du carcinome basocellulaire palpébral est en pre- mier lieu chirurgicale, nécessitant une analyse anatomopathologique avec recoupes au niveau des berges. En cas d’exérèse incomplète, une reprise chirurgicale est indispensable, la radiothérapie externe restant cependant utile dans certains cas. Nos résultats sont conformes aux séries de patients publiées dans la littérature et traités par chirurgie simple (Conway Br J Ophthalmol, 2004). Ils mettent en relief l’importance d’une prise en charge primaire efficace. Conclusion : L’exérèse chirurgicale complète (confirmée histologiquement) du car- cinome basocellulaire palpébral permet dans la majorité des cas un bon contrôle tumoral. Une surveillance régulière à long terme reste cependant indispensable étant donné le risque de récidive parfois tardive. 335 ME-14.50 Incidence de la récidive après exérèse des tumeurs épithéliales palpébrales. Étude de 73 cas. Incidence of recurrence after epithelial palpebral tumors resection: about 73 patients. FAURE L* (Limoges), COUTURE S (Montréal, Canada), LABROUSSE F, ADENIS JP, ROBERT PY (Limoges) Introduction : Les tumeurs palpébrales, carcinome basocellulaire ou carcinome épidermoïde, sont les tumeurs malignes les plus fréquentes des paupières. Elles touchent des sujets âgés, et menacent principalement de s’étendre localement. Leur exérèse doit être carcinologiquement satisfaisante, dans des conditions acceptables pour les patients. Nous nous sommes intéressés aux conditions qui favorisent la récidive des tumeurs épithéliales excisées dans notre établis- sement. Matériels et Méthodes : Cette étude rétrospective a inclus 73 patients, opérés pour la première fois d’un carcinome basocellulaire ou d’un carcinome épidermoïde des paupières entre 1997 et 2005. L’évaluation clinique s’est faite par consultation dans 26 cas, par courrier dans 23 cas, et nous avons déploré 7 patients décédés (pour d’autres raisons) et 17 perdus de vue. Résultats : 7 patients ont présenté une récidive. La vérification histologique a pos- teriori des marges d’exérèse a montré une suspicion d’envahissement dans 5 cas. 4 patients avec marges saines ont récidivé, et 3 patients avec marges envahies n’ont pas récidivé. Hormis l’envahissement des marges (P < 0.005), aucun facteur parmi les suivants n’a influencé significativement l’incidence de la récidive : atteinte du canthus, pratique d’un examen extemporané, atteinte de la paupière inférieure, nature histologique de la lésion. Discussion : Le contrôle des marges d’exérèse est le seul facteur de risque signifi- catif augmentant le risque de récidive des tumeurs épithéliales dans notre série. Tou- tefois, des récidives peuvent survenir sans atteinte des marges, et à l’inverse, l’envahissement des marges n’entraîne pas nécessairement de récidive. Dans cette étude il y a eu autant de patients décédés que de récidives. Ces résultats sont à prendre en considération avant un geste délabrant chez certains patients en mauvais état général. Conclusion : Le risque de récidive des tumeurs palpébrales épithéliales est signifi- cativement lié à l’envahissement des marges d’exérèse. 336 ME-15.00 Étude anatomo-clinique de 149 tumeurs primitives de la surface oculaire. Clinical survey of 149 melanocytic and nonmelanocytic conjunctival tumors. MONTARD R*, KANTELIP B, DELBOSC B, MONTARD M (Besançon) But : Il s’agit d’une étude rétrospective clinique des tumeurs de la surface oculaire avec recherche de l’incidence de ces tumeurs dans le Doubs. Matériels et Méthodes : L’exploitation de la base de données des pathologistes, grâce à une codification et aux outils informatiques, nous a permis de rechercher l’ensemble des tumeurs de la surface oculaire dans le Service de Pathologie de 1986 à 2005. Sur cette population, comprenant 149 patients, l’analyse des critères dia- gnostiques et des facteurs pronostiques a été effectuée grâce à une étude statisti- que (loi de Pearson et test de Kruskal-Wallis). Résultats : Cette étude retrouve 101 tumeurs bénignes (68 %) et 48 tumeurs mali- gnes (32 %). Les lésions bénignes sont représentées par les nævi (70 %), les lipomes (11 %), les papillomes (9 %), les tératomes (8 %), un angiome et un adénome. Sur les 48 tumeurs malignes on retrouve 65 % de carcinomes malpighiens, 27 % de mélanomes et 8 % de lymphomes primitifs. La corrélation des diagnostics cliniques et histologiques est correcte dans 62 % des cas. L’incidence brute des carcinomes malpighiens et des mélanomes est respectivement de 1,21 et de 0,49 par million d’habitants et par an dans le Doubs. Discussion : La difficulté de prise en charge de ces tumeurs rares tient à la diversité lésionnelle et à la difficulté du diagnostic clinique. Aussi, la technique chirurgicale initiale doit être d’emblée carcinologique. Conclusion : L’amélioration de la prise en charge passe par une meilleure connais- sance clinique et une étroite collaboration entre le clinicien et le pathologiste.

335 Incidence de la récidive après exérèse des tumeurs épithéliales palpébrales. Étude de 73 cas

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Page 1: 335 Incidence de la récidive après exérèse des tumeurs épithéliales palpébrales. Étude de 73 cas

113e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol.

COMMUNICATIONS ORALESTUMEURS

S248

333 ME-14.30Carcinomes basocellulaires de paupière : aspects épidémiologiques et prise en charge thérapeutique.Eyelid basal cell carcinomas: epidemiological aspects and treatment.RIVIERE M*, FERRON A, SCHOLTES F, BRUGNIART C, NGUYEN TD, PLUOT M, DUCASSE A (Reims)

Introduction : Les auteurs rapportent une étude rétrospective sur 5 ans concernantl’ensemble des carcinomes basocellulaires palpébraux traités dans un centre hospi-talier universitaire.Matériels et Méthodes : L’ensemble des patients, ayant été pris en charge chirur-gicalement pour un carcinome basocellulaire de paupière, a été répertorié pendantune période de 5 ans.154 patients ont bénéficié d’une chirurgie pour un carcinomebasocellulaire palpébral ; il s’agissait de 79 hommes, soit 51,3 % et de 75 femmes.L’âge moyen était de 69 ans avec prédominance de patients compris entre 60 et 80années. La localisation était par ordre de fréquence au niveau de la paupière infé-rieure puis du canthus médial puis de la paupière supérieure ; le canthus latéral étantrarement touché. La taille de la tumeur était de moins de 10 mm dans 60 % des caset dans 98 % des cas elle était inférieure à la moitié de la longueur palpébrale. Cespatients ont bénéficié d’une chirurgie avec reconstruction en un seul temps etcontrôle extemporané des berges de résection, dans 95 % des cas. Le type de chi-rurgie était soit une simple résection suture soit une résection associée à une greffetarso-marginale unique, parfois une reconstruction plus complexe. Avec un reculsupérieur à 6 mois, on note 11 récidives malgré un contrôle histologique extempo-rané des berges de résection. Les causes de ces récidives sont discutées.Discussion : Les carcinomes basocellulaires représentent la pathologie tumoralepalpébrale maligne la plus fréquente. Malgré le contrôle extemporané des berges derésection et malgré l’absence de tumeur sur les limites d’exérèse de la pièce, il sur-vient dans moins de 10 % des cas une récidive qui conduit à une reprise chirurgi-cale.Conclusion : La prise en charge des carcinomes basocellulaires montre qu’il s’agitle plus souvent de tumeurs inférieures, à la moitié de la longueur palpébrale. Leurprise en charge se fait au moyen de techniques chirurgicales simples en particulierla greffe tarso-marginale décrite par Hubner ; le taux de récidive est inférieur à 10 %,et ce même malgré un contrôle histologique per-opératoire.

334 ME-14.40Carcinome basocellulaire palpébral : expérience de l’Institut Curie.Eyelid basal cell carcinoma: Institut Curie experience.KHLIF H*, LEVY GABRIEL C, DENDALE R, LUMBROSO LE ROUIC L, SASTRE X, MORAX S, DESJARDINS L (Paris)

Introduction : Le carcinome basocellulaire est une tumeur cutanée de malignitéessentiellement locale. La localisation est palpébrale dans 9 % des cas. Nous pré-sentons ici nos résultats dans la prise en charge de cette pathologie.Matériels et Méthodes : Étude rétrospective des patients pris en charge à l’InstitutCurie pour un carcinome basocellulaire palpébral entre janvier 1996 et décembre2003. Tous les patients inclus ont bénéficié d’un examen histologique. L’analyse desdossiers a précisé l’âge du patient, le caractère primaire ou récidivant, la taille, lasituation et le type histologique de la tumeur, la nature du traitement réalisé, la duréedu suivi, la survenue d’une récidive et sa prise en charge.Résultats : La série comporte 220 patients. Le recul médian est de 55 mois. 12 %des patients sont perdus de vue. Le traitement a été chirurgical dans 85 % des cas,dont 10 % ont nécessité une irradiation complémentaire pour exérèse incomplète.15 % des patients ont bénéficié d’une irradiation d’emblée pour tumeur non re-sécable ou contre-indication formelle à l’anesthésie. Un patient a nécessité uneexentération pour envahissement orbitaire. Le taux de récidive global est de 9,3 %.80 % de ces évènements étant survenus chez des patients initialement adresséspour prise en charge d’une récidive tumorale.Discussion : La prise en charge du carcinome basocellulaire palpébral est en pre-mier lieu chirurgicale, nécessitant une analyse anatomopathologique avec recoupesau niveau des berges. En cas d’exérèse incomplète, une reprise chirurgicale estindispensable, la radiothérapie externe restant cependant utile dans certains cas.Nos résultats sont conformes aux séries de patients publiées dans la littérature ettraités par chirurgie simple (Conway Br J Ophthalmol, 2004). Ils mettent en reliefl’importance d’une prise en charge primaire efficace.Conclusion : L’exérèse chirurgicale complète (confirmée histologiquement) du car-cinome basocellulaire palpébral permet dans la majorité des cas un bon contrôletumoral. Une surveillance régulière à long terme reste cependant indispensable étantdonné le risque de récidive parfois tardive.

335 ME-14.50Incidence de la récidive après exérèse des tumeurs épithéliales palpébrales. Étude de 73 cas.Incidence of recurrence after epithelial palpebral tumors resection: about 73 patients.FAURE L* (Limoges), COUTURE S (Montréal, Canada), LABROUSSE F, ADENIS JP, ROBERT PY (Limoges)

Introduction : Les tumeurs palpébrales, carcinome basocellulaire ou carcinomeépidermoïde, sont les tumeurs malignes les plus fréquentes des paupières. Ellestouchent des sujets âgés, et menacent principalement de s’étendre localement.Leur exérèse doit être carcinologiquement satisfaisante, dans des conditionsacceptables pour les patients. Nous nous sommes intéressés aux conditionsqui favorisent la récidive des tumeurs épithéliales excisées dans notre établis-sement.Matériels et Méthodes : Cette étude rétrospective a inclus 73 patients, opéréspour la première fois d’un carcinome basocellulaire ou d’un carcinome épidermoïdedes paupières entre 1997 et 2005. L’évaluation clinique s’est faite par consultationdans 26 cas, par courrier dans 23 cas, et nous avons déploré 7 patients décédés(pour d’autres raisons) et 17 perdus de vue.Résultats : 7 patients ont présenté une récidive. La vérification histologique a pos-teriori des marges d’exérèse a montré une suspicion d’envahissement dans 5 cas.4 patients avec marges saines ont récidivé, et 3 patients avec marges envahies n’ontpas récidivé. Hormis l’envahissement des marges (P < 0.005), aucun facteur parmiles suivants n’a influencé significativement l’incidence de la récidive : atteinte ducanthus, pratique d’un examen extemporané, atteinte de la paupière inférieure,nature histologique de la lésion.Discussion : Le contrôle des marges d’exérèse est le seul facteur de risque signifi-catif augmentant le risque de récidive des tumeurs épithéliales dans notre série. Tou-tefois, des récidives peuvent survenir sans atteinte des marges, et à l’inverse,l’envahissement des marges n’entraîne pas nécessairement de récidive. Dans cetteétude il y a eu autant de patients décédés que de récidives. Ces résultats sont àprendre en considération avant un geste délabrant chez certains patients en mauvaisétat général.Conclusion : Le risque de récidive des tumeurs palpébrales épithéliales est signifi-cativement lié à l’envahissement des marges d’exérèse.

336 ME-15.00Étude anatomo-clinique de 149 tumeurs primitives de la surface oculaire.Clinical survey of 149 melanocytic and nonmelanocytic conjunctival tumors.MONTARD R*, KANTELIP B, DELBOSC B, MONTARD M (Besançon)

But : Il s’agit d’une étude rétrospective clinique des tumeurs de la surface oculaireavec recherche de l’incidence de ces tumeurs dans le Doubs.Matériels et Méthodes : L’exploitation de la base de données des pathologistes,grâce à une codification et aux outils informatiques, nous a permis de rechercherl’ensemble des tumeurs de la surface oculaire dans le Service de Pathologie de 1986à 2005. Sur cette population, comprenant 149 patients, l’analyse des critères dia-gnostiques et des facteurs pronostiques a été effectuée grâce à une étude statisti-que (loi de Pearson et test de Kruskal-Wallis).Résultats : Cette étude retrouve 101 tumeurs bénignes (68 %) et 48 tumeurs mali-gnes (32 %). Les lésions bénignes sont représentées par les nævi (70 %), les lipomes(11 %), les papillomes (9 %), les tératomes (8 %), un angiome et un adénome. Surles 48 tumeurs malignes on retrouve 65 % de carcinomes malpighiens, 27 % demélanomes et 8 % de lymphomes primitifs. La corrélation des diagnostics cliniqueset histologiques est correcte dans 62 % des cas. L’incidence brute des carcinomesmalpighiens et des mélanomes est respectivement de 1,21 et de 0,49 par milliond’habitants et par an dans le Doubs.Discussion : La difficulté de prise en charge de ces tumeurs rares tient à la diversitélésionnelle et à la difficulté du diagnostic clinique. Aussi, la technique chirurgicaleinitiale doit être d’emblée carcinologique.Conclusion : L’amélioration de la prise en charge passe par une meilleure connais-sance clinique et une étroite collaboration entre le clinicien et le pathologiste.