1
11 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S118 382 Traitement et pronostic des infections pulmonaires à Mycobacterium xenopi C. Andréjak 1 , F.X. Lescure 2 , J.F. Bervar 3 , Y. Douadi 2 , J.L. Schmit 2 , V. Jounieaux 1 Le pronostic des infections pulmonaires à Mycobacterium xenopi (MXPI) est peu documenté. La prise en charge thérapeutique est mal standardisée et diffère selon les sociétés savantes. Méthodes : Pour évaluer le pronostic des MXPI et les facteurs le con- ditionnant, notamment l’impact des différents antibiotiques, nous avons réalisé une étude de survie rétrospective multicentrique sur 20 ans (1983-2003) dans 13 hôpitaux du Nord Est de la France incluant les patients ayant une MXPI selon les critères ATS. Résultats : Parmi les 136 patients, 56 n’avaient reçu aucun traite- ment. Les 80 autres patients ont reçu un traitement associant rifamycine (87,5 %), ethambutol (75 %), isoniazide (66 %), clarithromycine (30 %) et fluoroquinolones (21 %). Parmi les 122 patients suivis (médiane de survie 16 mois), 42 (31 %) étaient vivants à 36 mois. Après analyse de Kaplan Meyer, les facteurs liés au pronostic étaient le terrain, la forme radiologique, l’existence d’un traitement, le type de molécule utilisé. Les facteurs pronostiques indépendants (modèle de Cox) étaient le syndrome interstitiel radiologique (p = 0,001), l’existence d’antécé- dents d’immunodépression générale (p = 0,039), tous deux associés à un mauvais pronostic et le traitement contenant une rifamycine, seul fac- teur de bon pronostic (p = 0,006). La présence de clarithromycine au sein du traitement ne semblait pas modifier le pronostic. Conclusion : Le pronostic des MXPI est sombre. Pour l’améliorer, tous les patients doivent être traités avec une multithérapie contenant une rifamycine. 383 La tuberculose laryngée : à propos d’un cas et revue de la littérature M. Mouline, H. Lahlou, M. Mzouri, I. Menchafou, K. Marc, R. Zahraoui, M. Soualhi, J.E. Bourqadi, G.H. Iraqi Introduction : Les atteintes ORL de la tuberculose représentent moins de 1 % des cas de tuberculose extrapulmonaire. La localisation laryngée est fréquente. Elle est associée à une tuberculose pulmonaire active dans 20 % des cas. Observation : Les auteurs rapportent le cas d’un patient de 41 ans, tabagique à raison de 1 paquet par jour pendant 30 ans, qui a présenté une dysphagie, une dysphonie, une odynophagie, une toux ramenant des expectorations purulentes, dans un contexte de fièvre, de sueurs noctur- nes et d’amaigrissement chiffré à 10 kg. L’examen trouvait un patient fébrile, avec des râles ronflants à l’examen pleuropulmonaire. Une radio- graphie pulmonaire objectivait des opacités au niveau des deux sommets droit et gauche. L’IDR était à 12 mm. La recherche de BK était positive. Une radiographie du cou montrait une réduction du calibre de la lumière laryngée. La laryngoscopie a révélé un processus tumoral bour- geonnant qui occupe la face laryngée de l’épiglotte et au niveau du ves- tibule laryngé droit et gauche sans atteindre la commissure antérieure dont les biopsies sont revenues en faveur d’une laryngite tuberculeuse caséofolliculaire. Une quadrithérapie antituberculeuse a été instaurée. L’évolution était favorable avec régression des symptômes et négativa- tion des BK. Conclusion : À travers cette observation, les auteurs insistent sur cette localisation qui peut mimer une pathologie néoplasique, d’où l’intérêt de l’évoquer devant toute dysphagie. 384 Mucormycose pulmonaire : à propos d’un cas I. Ismail 1 , H. Aouina 1 , S. Azzabi 1 , S. Fenina 1 , M.A. Baccar 1 , R. Ben Mefteh 1 , S. Ben Amira 1 , A. Barhoumi 1 , A. Marghli 2 , L. El Gharbi 1 , H. Bouacha 1 La mucormycose pulmonaire est une infection fongique opportuniste rare en Tunisie rapidement extensive survenant habituellement chez des patients prédisposés en particulier chez les diabétiques non contrô- lés. Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 68 ans diabétique et cir- rhotique post-hépatite C qui a présenté une hémoptysie traînante avec à la radio thorax l’aspect d’un croissant gazeux apical droite et une con- densation alvéolaire basale gauche. Le diagnostic de kyste hydatique pulmonaire a été évoqué, la patiente a été proposée pour cure chirurgicale, l’examen histologique de la pièce opératoire a conclu à une mucormycose pulmonaire. Cette infection mycosique de diagnostic difficile doit être envisagée chez les diabétiques ayant une infection pulmonaire résistant au traite- ment antibiotique. Le traitement de la mucormycose pulmonaire doit être précoce associant un traitement antifongique systémique prolongé, une résection chirur- gicale du foyer pulmonaire et la correction des facteurs prédisposant sous-jacents. 385 Localisations thoraciques rares du kyste hydatique H. Bouazra, I. Gargouri, S. Mezghani, A. Hayouni, A. Abdelghani, N. Klebi, A. Garrouche, M. Benzarti, M. Jerray L’hydatidose thoracique inclut les kystes hydatiques du poumon, de la plèvre, du médiastin, du diaphragme, des côtes et du cœur. Nous rapportons trois observations de kyste hydatique à localisation thoracique inhabituelle. Il s’agit de trois patients (2 hommes et une femme), âgés respectivement de 58, 71 et 29 ans hospitalisés pour dou- leurs thoraciques et toux sèche, avec une dysphonie chez le premier et une fièvre chez la femme. Chez le premier patient, il s’agissait d’un kyste hydatique médiastinal calcifié et infecté ; pour le deuxième malade, d’un kyste hydatique costal gauche. Dans ces deux cas le dia- gnostic a été évoqué par l’imagerie thoracique et confirmé en peropéra- toire. Chez la femme, la présentation clinique était trompeuse sous forme d’un pyopneumothorax gauche qui n’a pas bien évolué sous anti- biotiques et drainage thoracique, avec un bilan de tuberculose négatif. L’imagerie thoracique a mis en évidence le kyste hydatique rompu dans la plèvre et les bronches. La sérologie hydatique était positive. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical avec des sui- tes opératoires simples. À travers ces cas nous proposons de souligner les difficultés diagnosti- ques de certaines localisations de l’hydatidose thoracique.

384 Mucormycose pulmonaire : à propos d’un cas

  • Upload
    i

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 384 Mucormycose pulmonaire : à propos d’un cas

11e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S118

382Traitement et pronostic des infections pulmonaires à Mycobacterium xenopiC. Andréjak1, F.X. Lescure2, J.F. Bervar3, Y. Douadi2, J.L. Schmit2,V. Jounieaux1

Le pronostic des infections pulmonaires à Mycobacterium xenopi(MXPI) est peu documenté. La prise en charge thérapeutique est malstandardisée et diffère selon les sociétés savantes.Méthodes : Pour évaluer le pronostic des MXPI et les facteurs le con-ditionnant, notamment l’impact des différents antibiotiques, nousavons réalisé une étude de survie rétrospective multicentrique sur 20 ans(1983-2003) dans 13 hôpitaux du Nord Est de la France incluantles patients ayant une MXPI selon les critères ATS.Résultats : Parmi les 136 patients, 56 n’avaient reçu aucun traite-ment. Les 80 autres patients ont reçu un traitement associant rifamycine(87,5 %), ethambutol (75 %), isoniazide (66 %), clarithromycine(30 %) et fluoroquinolones (21 %). Parmi les 122 patients suivis(médiane de survie 16 mois), 42 (31 %) étaient vivants à 36 mois. Aprèsanalyse de Kaplan Meyer, les facteurs liés au pronostic étaient le terrain,la forme radiologique, l’existence d’un traitement, le type de moléculeutilisé. Les facteurs pronostiques indépendants (modèle de Cox) étaientle syndrome interstitiel radiologique (p = 0,001), l’existence d’antécé-dents d’immunodépression générale (p = 0,039), tous deux associés à unmauvais pronostic et le traitement contenant une rifamycine, seul fac-teur de bon pronostic (p = 0,006). La présence de clarithromycine ausein du traitement ne semblait pas modifier le pronostic.Conclusion : Le pronostic des MXPI est sombre. Pour l’améliorer,tous les patients doivent être traités avec une multithérapie contenantune rifamycine.

383La tuberculose laryngée : à propos d’un cas et revue de la littératureM. Mouline, H. Lahlou, M. Mzouri, I. Menchafou, K. Marc, R. Zahraoui, M. Soualhi, J.E. Bourqadi, G.H. Iraqi

Introduction : Les atteintes ORL de la tuberculose représententmoins de 1 % des cas de tuberculose extrapulmonaire.La localisation laryngée est fréquente. Elle est associée à une tuberculosepulmonaire active dans 20 % des cas.Observation : Les auteurs rapportent le cas d’un patient de 41 ans,tabagique à raison de 1 paquet par jour pendant 30 ans, qui a présentéune dysphagie, une dysphonie, une odynophagie, une toux ramenant desexpectorations purulentes, dans un contexte de fièvre, de sueurs noctur-nes et d’amaigrissement chiffré à 10 kg. L’examen trouvait un patientfébrile, avec des râles ronflants à l’examen pleuropulmonaire. Une radio-graphie pulmonaire objectivait des opacités au niveau des deux sommetsdroit et gauche. L’IDR était à 12 mm. La recherche de BK était positive.Une radiographie du cou montrait une réduction du calibre de lalumière laryngée. La laryngoscopie a révélé un processus tumoral bour-geonnant qui occupe la face laryngée de l’épiglotte et au niveau du ves-tibule laryngé droit et gauche sans atteindre la commissure antérieuredont les biopsies sont revenues en faveur d’une laryngite tuberculeusecaséofolliculaire. Une quadrithérapie antituberculeuse a été instaurée.L’évolution était favorable avec régression des symptômes et négativa-tion des BK.Conclusion : À travers cette observation, les auteurs insistent surcette localisation qui peut mimer une pathologie néoplasique, d’oùl’intérêt de l’évoquer devant toute dysphagie.

384Mucormycose pulmonaire : à propos d’un casI. Ismail1, H. Aouina1, S. Azzabi1, S. Fenina1, M.A. Baccar1,R. Ben Mefteh1, S. Ben Amira1, A. Barhoumi1, A. Marghli2,L. El Gharbi1, H. Bouacha1

La mucormycose pulmonaire est une infection fongique opportunisterare en Tunisie rapidement extensive survenant habituellement chezdes patients prédisposés en particulier chez les diabétiques non contrô-lés.Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 68 ans diabétique et cir-rhotique post-hépatite C qui a présenté une hémoptysie traînante avec àla radio thorax l’aspect d’un croissant gazeux apical droite et une con-densation alvéolaire basale gauche.Le diagnostic de kyste hydatique pulmonaire a été évoqué, la patiente aété proposée pour cure chirurgicale, l’examen histologique de la pièceopératoire a conclu à une mucormycose pulmonaire.Cette infection mycosique de diagnostic difficile doit être envisagéechez les diabétiques ayant une infection pulmonaire résistant au traite-ment antibiotique.Le traitement de la mucormycose pulmonaire doit être précoce associantun traitement antifongique systémique prolongé, une résection chirur-gicale du foyer pulmonaire et la correction des facteurs prédisposantsous-jacents.

385Localisations thoraciques rares du kyste hydatiqueH. Bouazra, I. Gargouri, S. Mezghani, A. Hayouni, A. Abdelghani, N. Klebi, A. Garrouche, M. Benzarti, M. Jerray

L’hydatidose thoracique inclut les kystes hydatiques du poumon, de laplèvre, du médiastin, du diaphragme, des côtes et du cœur.Nous rapportons trois observations de kyste hydatique à localisationthoracique inhabituelle. Il s’agit de trois patients (2 hommes et unefemme), âgés respectivement de 58, 71 et 29 ans hospitalisés pour dou-leurs thoraciques et toux sèche, avec une dysphonie chez le premier etune fièvre chez la femme. Chez le premier patient, il s’agissait d’unkyste hydatique médiastinal calcifié et infecté ; pour le deuxièmemalade, d’un kyste hydatique costal gauche. Dans ces deux cas le dia-gnostic a été évoqué par l’imagerie thoracique et confirmé en peropéra-toire. Chez la femme, la présentation clinique était trompeuse sousforme d’un pyopneumothorax gauche qui n’a pas bien évolué sous anti-biotiques et drainage thoracique, avec un bilan de tuberculose négatif.L’imagerie thoracique a mis en évidence le kyste hydatique rompu dansla plèvre et les bronches. La sérologie hydatique était positive.Tous les patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical avec des sui-tes opératoires simples.À travers ces cas nous proposons de souligner les difficultés diagnosti-ques de certaines localisations de l’hydatidose thoracique.