1
Vol. 30, Hors Série 2, 2007 113 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie COMMUNICATIONS AFFICHÉES INFECTIONS 2S313 568 Les abcès orbitaires : à propos de 6 cas. Orbital abscess: about 6 cases. MOUSSAIR A*, EL KETTANI M, LAMARI H, AMIR F, LAHBIL D, EL KETTANI A, RAIS L, AMRAOUI A, ZAGHLOUL K (Casablanca, Maroc) But : L’abcès orbitaire constitue une vraie urgence ophtalmologique grave, touchant essentiellement l’enfant et le sujet jeune, pouvant être secondaire à une cellulite orbi- taire ou à l’extension d’infiltrats inflammatoires ou infectieux, à partir d’un foyer ORL de voisinage. Le but de ce travail est d’évaluer la prise en charge thérapeutique et le risque de cette affection. Matériels et Méthodes : Nous rapportons 6 cas d’abcès orbitaires colligés dans le service d’ophtalmologie. Résultats : La moyenne d’âge est de 11 ans (5-18ans). Nos patients ont consulté pour exophtalmie unilatérale inflammatoire. La TDM orbitaire a montré une exophtal- mie en rapport avec une abcédation intra-orbitaire dans tous les cas, avec une ostéite frontale dans un cas. L’abcès orbitaire était associé à une pan sinusite dans 4 cas, à une ethmoïdite un cas, à une cellulite maxillaire dans un cas. Le traitement a consisté en une antibiothérapie avec corticothérapie générale ; le drainage chirur- gical a été nécessaire chez 5 patients. L’évolution était marquée par une névrite opti- que avec absence de perception lumineuse dans un cas. Elle fut favorable dans les autres cas. Discussion : L’abcès orbitaire est une cause rare mais grave d’inflammation de l’orbite. Il constitue une vraie urgence ophtalmologique, car non ou insuffisamment traité, il expose à des complications visuelles et vitales graves : syndrome de l’apex orbitaire, thrombose du sinus caverneux, abcès cérébral, méningite… Son traitement est basé sur une antibiothérapie parentérale agressive associée à un drainage chi- rurgical. L’évolution dépend du degré d’atteinte oculaire et nerveuse initiale. Conclusion : Les abcès orbitaires, quoique rares, constituent une affection grave très morbide et potentiellement mortelle, d’autant plus que c’est une pathologie de l’enfant et du sujet jeune. Un diagnostic précoce et un traitement adéquat sont les seuls garants d’une bonne évolution de cette pathologie. 569 Endophtalmie à Fusarium après plaie du globe et efficacité du traitement par voriconazole en intravitréen. Usefullness of voriconazole in the treatment of Fusarium endophthalmitis after penetrating injury. ERRERA MH*, BARALE PO, NOURRY H, ZAMFIR O, GUEZ A, ASSARAF M, CHAUMEIL C, WARNET JM, SAHEL JA (Paris) Introduction : Nous rapportons un cas d’endophtalmie à Fusarium chez un patient 10 mois après une plaie du globe. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’un patient âgé de 32 ans, qui a présenté une endophtalmie dans les suites d’un traumatisme avec plaie du globe par corps étran- ger de verre. La plaie avait été initialement suturée en urgence. Le patient avait été opéré de décollement de rétine 9 mois plus tard par chirurgie endo-oculaire avec un prélèvement réalisé pendant l’intervention, négatif bactériologiquement. Deux semaines après l’intervention le patient présentait une photophobie accompagnée de douleur oculaire, une cornée blanche et un aspect d’hypopion total faisant porter le diagnos- tic d’endophtalmie. Observation : Les cultures réalisées à partir du prélèvement vitréen retrouvaient un Fusarium. Avant le résultat du prélèvement, le patient avait reçu une injection intra- vitréenne de ceftazidime et de vancomycine, puis d’amphotéricine B devant la découverte de filaments mycéliens à l’examen direct. L’état clinique du patient s’améliora après l’injection intra-vitréenne de voriconazole. Le résultat de l’anti- fongigramme plusieurs jours après le prélèvement révèle une résistance de la souche de Fusarium en cause à tous les traitements anti-fongiques disponibles, y compris le voriconazole. Discussion : Les récents cas rapportés dans la littérature montrent l’efficacité du voriconazole dans les endophtalmies fongiques à Fusarium et Aspergillus après échec des traitements classiques habituellement recommandés dans cette indica- tion. Il n’existe pour combattre ce type d’infections que peu d’alternatives thérapeu- tiques disponibles par voie intra-vitréenne ou générale. Conclusion : Ce cas a permis d’observer l’efficacité certaine du voriconazole dans certains cas d’endophtalmies fongiques. Pour certaines espèces comme le Fusarium dont la concentration minimale inhibitrice est plus élevée que les concentrations intravitréennes atteintes par administration systémique, les injections intra-vitréennes de voriconazole sont efficaces. 570 Analyse épidémiologique sur 155 cas d’infections oculaires à Belo Horizonte et le rôle des leucotoxines du staphylococcus aureus dans la genèse des ces pathologies. Epidemilogic study on 155 patients with ocular infections from Belo Horizonte and the role of staphylococcus aureus leucotoxins as a virulence factor in this pathology. SIQUEIRA JAM* (Belo Horizonte, Brésil), PREVOST G (Strasbourg), DO CARMO LS, CORDEIRO L, BOTEON JE (Belo Horizonte, Brésil) Introduction : Une investigation épidémiologique a été réalisée sur 155 cas d’infec- tions oculaires à Belo Horizonte avec le but d’évaluer les pathologies les plus fré- quentes, les micro-organismes associés et la sensibilité des antibiotiques à ces germes. Dans les cas où le staphylococcus aureus a été impliqué, la production de leucotoxines a été recherchée avec la corrélation entre les toxines produites et les pathologies diagnostiquées. Matériels et Méthodes : Étude prospective sur 155 cas d’infections oculaires. Les prélèvements ont été mis en culture et l’antibiogramme réalisé, avec corrélation entre la pathologie et le germe trouvé ainsi que la sensibilité de ces organismes aux anti- biotiques. Dans les cas où le staphylococcus aureus a été diagnostiqué, la produc- tion de leucotoxines a été recherchée, en précisant l’association entre la toxine produite et les pathologies présentées. Discussion : Les pathologies les plus fréquentes ont été les conjonctivites dans 29,6 % des cas, les blépharites dans 27,11 % des cas et les ulcères de la cornée avec 21,3 % des cas. Les germes prévalents ont été le staphylococcus epidermidis (48,4 %) et le staphylococcus aureus (38,3 %). Le staphylococcus aureus a été la cause de 46,5 % des blépharites et de 71,4 % des orgelets. La production de la toxine de Panton Valentine (PVL) a été détectée dans 50 % des cas des orgelets. La toxine à deux composés LuKE-LuKD du staphylococcus aureus a été présente dans 78,5 % des cas de blépharites et dans 50 % des cas des ulcères de la cornée. Les leucotoxines du staphylococcus aureus peuvent être considérées comme facteurs de virulence de ces germes dans ces infections oculaires. Conclusion : Les germes Gram positifs ont été les responsables de la majorité des infections oculaires bactériennes dans cette population étudiée à Belo Horizonte. Les conjonctivites, blépharites et les ulcères de la cornée ont été les pathologies les plus fréquentes. Le staphylococcus aureus en a été le responsable pour un nombre significatif de cas, avec une relation importante entre la production de leucotoxines et la genèse de ces pathologies 571 Kératite à Fusarium chez des porteuses de lentilles souples non thérapeutiques : à propos de 2 cas. Fungal keratitis in patients who use non-therapeutic soft contact lenses: two cases reports. ROUX CA*, DERAL-STEPHANT V, GAILLARD T, VIGNAL R, DAUBAS P (Toulon) Introduction : Les kératites fungiques sont des affections sévères et rares chez un porteur de lentilles. Nous rapportons 2 cas de porteuses de lentilles souples utilisant la même solution d’entretien pour lentilles et ayant présenté un abcès de cornée à Fusarium sur cornée saine. Matériels et Méthodes : Deux patientes porteuses de lentilles souples à renouvel- lement mensuel. Premier cas : une femme de 65 ans, diabétique, est adressée pour abcès cornéen gauche découvert le jour même sur un ulcère stable sous traitement antibiotique et cicatrisant local depuis 1 semaine. L’examen montre un abcès cornéen de grande taille, profond et un hypopion. Malgré l’instauration rapide d’un traitement local par collyres fortifiés antibiotiques et antifungiques et oral antifungique, la zone de cornée abcédée s’est nécrosée. Un patch cornéen a été mis en place en attente d’une kéra- toplastie à froid. L’examen microbiologique des prélèvements cornéens et des boîtiers de conservation des lentilles révèle la présence de Fusarium et d’entérobac- téries. Deuxième cas : une femme de 40 ans sans antécédent se présente pour dou- leur de l’œil gauche récente. On note deux abcès cornéens paracentraux de petite taille. L’examen microbiologique des boîtiers de conservation des lentilles révèle la présence de Fusarium. Un traitement par collyre fortifié antifungique a permis une restauration fonctionnelle et anatomique ad integrum. Discussion : Les cas rapportés de kératites fungiques sont rares. La notion de trau- matisme est souvent retrouvée. D’autres facteurs de risques plus occasionnels exis- tent, comme l’immunodépression et le port de lentilles. Plusieurs cas récents de kératites à Fusarium ont été rapportés aux États-Unis et en Europe chez des patients utilisant la solution d’entretien ReNu°MoistureLoc ® . L’apparition de nou- veaux cas peut être expliquée par l’insuffisance d’efficacité de certaines solutions

569 Endophtalmie à Fusarium après plaie du globe et efficacité du traitement par voriconazole en intravitréen

  • Upload
    ja

  • View
    213

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 569 Endophtalmie à Fusarium après plaie du globe et efficacité du traitement par voriconazole en intravitréen

Vol. 30, Hors Série 2, 2007 113e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie

COMMUNICATIONS AFFICHÉESINFECTIONS

2S313

568Les abcès orbitaires : à propos de 6 cas.Orbital abscess: about 6 cases.MOUSSAIR A*, EL KETTANI M, LAMARI H, AMIR F, LAHBIL D, EL KETTANI A, RAIS L, AMRAOUI A, ZAGHLOUL K (Casablanca, Maroc)

But : L’abcès orbitaire constitue une vraie urgence ophtalmologique grave, touchantessentiellement l’enfant et le sujet jeune, pouvant être secondaire à une cellulite orbi-taire ou à l’extension d’infiltrats inflammatoires ou infectieux, à partir d’un foyer ORLde voisinage.Le but de ce travail est d’évaluer la prise en charge thérapeutique et le risque decette affection.Matériels et Méthodes : Nous rapportons 6 cas d’abcès orbitaires colligés dans leservice d’ophtalmologie.Résultats : La moyenne d’âge est de 11 ans (5-18ans). Nos patients ont consultépour exophtalmie unilatérale inflammatoire. La TDM orbitaire a montré une exophtal-mie en rapport avec une abcédation intra-orbitaire dans tous les cas, avec uneostéite frontale dans un cas. L’abcès orbitaire était associé à une pan sinusite dans4 cas, à une ethmoïdite un cas, à une cellulite maxillaire dans un cas. Le traitementa consisté en une antibiothérapie avec corticothérapie générale ; le drainage chirur-gical a été nécessaire chez 5 patients. L’évolution était marquée par une névrite opti-que avec absence de perception lumineuse dans un cas. Elle fut favorable dans lesautres cas.Discussion : L’abcès orbitaire est une cause rare mais grave d’inflammation del’orbite. Il constitue une vraie urgence ophtalmologique, car non ou insuffisammenttraité, il expose à des complications visuelles et vitales graves : syndrome de l’apexorbitaire, thrombose du sinus caverneux, abcès cérébral, méningite… Son traitementest basé sur une antibiothérapie parentérale agressive associée à un drainage chi-rurgical. L’évolution dépend du degré d’atteinte oculaire et nerveuse initiale.Conclusion : Les abcès orbitaires, quoique rares, constituent une affection gravetrès morbide et potentiellement mortelle, d’autant plus que c’est une pathologie del’enfant et du sujet jeune. Un diagnostic précoce et un traitement adéquat sont lesseuls garants d’une bonne évolution de cette pathologie.

569Endophtalmie à Fusarium après plaie du globe et efficacité du traitement par voriconazole en intravitréen.Usefullness of voriconazole in the treatment of Fusarium endophthalmitis after penetrating injury.ERRERA MH*, BARALE PO, NOURRY H, ZAMFIR O, GUEZ A, ASSARAF M, CHAUMEIL C, WARNET JM, SAHEL JA (Paris)

Introduction : Nous rapportons un cas d’endophtalmie à Fusarium chez un patient10 mois après une plaie du globe.Matériels et Méthodes : Il s’agit d’un patient âgé de 32 ans, qui a présenté uneendophtalmie dans les suites d’un traumatisme avec plaie du globe par corps étran-ger de verre. La plaie avait été initialement suturée en urgence. Le patient avait étéopéré de décollement de rétine 9 mois plus tard par chirurgie endo-oculaire avec unprélèvement réalisé pendant l’intervention, négatif bactériologiquement. Deux semainesaprès l’intervention le patient présentait une photophobie accompagnée de douleuroculaire, une cornée blanche et un aspect d’hypopion total faisant porter le diagnos-tic d’endophtalmie.Observation : Les cultures réalisées à partir du prélèvement vitréen retrouvaient unFusarium. Avant le résultat du prélèvement, le patient avait reçu une injection intra-vitréenne de ceftazidime et de vancomycine, puis d’amphotéricine B devant ladécouverte de filaments mycéliens à l’examen direct. L’état clinique du patients’améliora après l’injection intra-vitréenne de voriconazole. Le résultat de l’anti-fongigramme plusieurs jours après le prélèvement révèle une résistance de la souchede Fusarium en cause à tous les traitements anti-fongiques disponibles, y comprisle voriconazole.Discussion : Les récents cas rapportés dans la littérature montrent l’efficacité duvoriconazole dans les endophtalmies fongiques à Fusarium et Aspergillus aprèséchec des traitements classiques habituellement recommandés dans cette indica-tion. Il n’existe pour combattre ce type d’infections que peu d’alternatives thérapeu-tiques disponibles par voie intra-vitréenne ou générale.Conclusion : Ce cas a permis d’observer l’efficacité certaine du voriconazole danscertains cas d’endophtalmies fongiques. Pour certaines espèces comme le Fusariumdont la concentration minimale inhibitrice est plus élevée que les concentrationsintravitréennes atteintes par administration systémique, les injections intra-vitréennesde voriconazole sont efficaces.

570Analyse épidémiologique sur 155 cas d’infections oculaires à Belo Horizonte et le rôle des leucotoxines du staphylococcus aureus dans la genèse des ces pathologies.Epidemilogic study on 155 patients with ocular infections from Belo Horizonte and the role of staphylococcus aureus leucotoxins as a virulence factor in this pathology.SIQUEIRA JAM* (Belo Horizonte, Brésil), PREVOST G (Strasbourg), DO CARMO LS, CORDEIRO L, BOTEON JE (Belo Horizonte, Brésil)

Introduction : Une investigation épidémiologique a été réalisée sur 155 cas d’infec-tions oculaires à Belo Horizonte avec le but d’évaluer les pathologies les plus fré-quentes, les micro-organismes associés et la sensibilité des antibiotiques à cesgermes. Dans les cas où le staphylococcus aureus a été impliqué, la production deleucotoxines a été recherchée avec la corrélation entre les toxines produites et lespathologies diagnostiquées.Matériels et Méthodes : Étude prospective sur 155 cas d’infections oculaires. Lesprélèvements ont été mis en culture et l’antibiogramme réalisé, avec corrélation entrela pathologie et le germe trouvé ainsi que la sensibilité de ces organismes aux anti-biotiques. Dans les cas où le staphylococcus aureus a été diagnostiqué, la produc-tion de leucotoxines a été recherchée, en précisant l’association entre la toxineproduite et les pathologies présentées.Discussion : Les pathologies les plus fréquentes ont été les conjonctivites dans29,6 % des cas, les blépharites dans 27,11 % des cas et les ulcères de la cornéeavec 21,3 % des cas. Les germes prévalents ont été le staphylococcus epidermidis(48,4 %) et le staphylococcus aureus (38,3 %). Le staphylococcus aureus a été lacause de 46,5 % des blépharites et de 71,4 % des orgelets. La production de latoxine de Panton Valentine (PVL) a été détectée dans 50 % des cas des orgelets. Latoxine à deux composés LuKE-LuKD du staphylococcus aureus a été présente dans78,5 % des cas de blépharites et dans 50 % des cas des ulcères de la cornée. Lesleucotoxines du staphylococcus aureus peuvent être considérées comme facteursde virulence de ces germes dans ces infections oculaires.Conclusion : Les germes Gram positifs ont été les responsables de la majorité desinfections oculaires bactériennes dans cette population étudiée à Belo Horizonte.Les conjonctivites, blépharites et les ulcères de la cornée ont été les pathologies lesplus fréquentes. Le staphylococcus aureus en a été le responsable pour un nombresignificatif de cas, avec une relation importante entre la production de leucotoxineset la genèse de ces pathologies

571Kératite à Fusarium chez des porteuses de lentilles souples non thérapeutiques : à propos de 2 cas.Fungal keratitis in patients who use non-therapeutic soft contact lenses: two cases reports.ROUX CA*, DERAL-STEPHANT V, GAILLARD T, VIGNAL R, DAUBAS P (Toulon)

Introduction : Les kératites fungiques sont des affections sévères et rares chez unporteur de lentilles. Nous rapportons 2 cas de porteuses de lentilles souples utilisantla même solution d’entretien pour lentilles et ayant présenté un abcès de cornée àFusarium sur cornée saine.Matériels et Méthodes : Deux patientes porteuses de lentilles souples à renouvel-lement mensuel.Premier cas : une femme de 65 ans, diabétique, est adressée pour abcès cornéengauche découvert le jour même sur un ulcère stable sous traitement antibiotique etcicatrisant local depuis 1 semaine. L’examen montre un abcès cornéen de grandetaille, profond et un hypopion. Malgré l’instauration rapide d’un traitement local parcollyres fortifiés antibiotiques et antifungiques et oral antifungique, la zone de cornéeabcédée s’est nécrosée. Un patch cornéen a été mis en place en attente d’une kéra-toplastie à froid. L’examen microbiologique des prélèvements cornéens et desboîtiers de conservation des lentilles révèle la présence de Fusarium et d’entérobac-téries. Deuxième cas : une femme de 40 ans sans antécédent se présente pour dou-leur de l’œil gauche récente. On note deux abcès cornéens paracentraux de petitetaille. L’examen microbiologique des boîtiers de conservation des lentilles révèle laprésence de Fusarium. Un traitement par collyre fortifié antifungique a permis unerestauration fonctionnelle et anatomique ad integrum.Discussion : Les cas rapportés de kératites fungiques sont rares. La notion de trau-matisme est souvent retrouvée. D’autres facteurs de risques plus occasionnels exis-tent, comme l’immunodépression et le port de lentilles. Plusieurs cas récents dekératites à Fusarium ont été rapportés aux États-Unis et en Europe chez despatients utilisant la solution d’entretien ReNu°MoistureLoc®. L’apparition de nou-veaux cas peut être expliquée par l’insuffisance d’efficacité de certaines solutions