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CÔTES D'ARMOR 28 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE • 60 jours pour une fécond a Vêlage, reprise de cyclicité, démarrage en lactation, perte d’état, premières chaleurs, insémination…Les deux premiers mois de lactation sont éprouvants pour une vache ! Les points clés pour une fécondation entre 50 et 70 jours ! Intervenir ou pas sur un vêlage amène des réactions très différentes en fonction des éleveurs. Entre laxisme et hyper-inter- ventionnisme, il y a un juste équilibre. LE PARI DE LA PATIENCE AU VÊLAGE Dans tous les cas de figure, une inter- vention manuelle doit se faire dans des conditions d’hygiène irréprochable (gants, savon) pour éviter les contami- nations de l’appareil génital . Un bon critère consiste à assister un vêla- ge, si la progression du veau n’évolue plus 1 à 1h30 après l’expulsion de la 2 e poche des eaux. De même, on évitera de percer la première poche car elle sert, notam- ment, à former le passage du col pour faciliter le vêlage. De nouveaux outils existent (Velphone ® , Alert Vel ® ) et permettent d’être alerté par SMS de l’avancée du vêlage (mesure de température ou mouvement de la queue). Mais attention, cela ne dispense pas d’hy- giène lors de la pose de la sonde vagina- le le cas échéant! Enfin, les caméras sont des outils de plus en plus répandus (de 1 000 à 5 000 ). L’environnement de l’animal joue égale- ment un rôle majeur : ne pas changer de lieu juste avant vêlage, laisser un contact visuel et proche avec des congénères sont de nature à rassurer l’animal. La présence de vêlages difficiles et/ou lents doit alerter sur plusieurs choses : les choix génétiques, l’état d’engraissement en fin de lactation. Ce dernier, lorsqu’il est élevé (>4), est bien souvent catastro- phique : vêlage difficile, veau en sursis, non délivrance, métrite, fertilité dégradée sans compter les éventuels troubles métaboliques comme l’acétonémie. LES ANIMAUX ONT CHANGÉ ! La génétique mais aussi les techniques d’élevage ont modifié, en plus de trente ans, le fonctionnement de la sphère reproductive. Quelques chiffres pour expliquer ce que l’on voit et qui provien- nent d’études scientifiques : — la durée des chaleurs devient de plus en plus variable (de 9 à 23 heures) et a été réduite de près de 5h en moyenne depuis les années 1970, — les cycles quant à eux s’étalent entre 19 et 26 jours, — la moitié des vaches lorsqu’elles sont en chaleur n’exprime aucune acceptation de chevauchement. D’où l’importance de la fréquence des critères dits secon- daires (comportement, mouvement de tête, reniflage,…), — près de 15 % des animaux ovulent, donc sont en chaleur, sans aucun chan- gement de comportement, — seuls 59 % des animaux ont une repri- se de cyclicité normale après vêlage, — près de 25 % sont en phase lutéale pro- longée après vêlage (cycle bloqué). La façon d’observer les animaux et la rapidité d’intervention sont donc des conditions de réussite de la reproduction. Aller voir régulièrement les vaches en dehors des périodes perturbantes comme la distribution du maïs, repèrer également les critères secondaires, faciliter l’ex- pression avec des bétons sécurisants, des Des animaux de plus en plus discrets donc à marquer ! TERRA239_V_E22D_028-029 21/09/10 18:34 Page 2

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28 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE •

60 jours pour une fécond aVêlage, reprise

de cyclicité, démarrageen lactation, perte d’état,premières chaleurs,insémination…Les deuxpremiers mois de lactationsont éprouvants pourune vache ! Les points cléspour une fécondationentre 50 et 70 jours !

IIntervenir ou pas sur un vêlage amènedes réactions très différentes en fonctiondes éleveurs. Entre laxisme et hyper-inter-ventionnisme, il y a un juste équilibre.

LE PARI DE LA PATIENCEAU VÊLAGEDans tous les cas de f igure, une inter-vention manuelle doit se faire dans desconditions d’hygiène irréprochable(gants, savon) pour éviter les contami-nations de l’appareil génital .Un bon critère consiste à assister un vêla-ge, si la progression du veau n’évolue plus1 à 1h30 après l’expulsion de la 2e pochedes eaux. De même, on évitera de percerla première poche car elle sert, notam-ment, à former le passage du col pourfaciliter le vêlage.De nouveaux outils existent (Velphone® ,Alert’Vel®) et permettent d’être alerté parSMS de l’avancée du vêlage (mesure detempérature ou mouvement de la queue).Mais attention, cela ne dispense pas d’hy-giène lors de la pose de la sonde vagina-

le le cas échéant! Enfin, les caméras sontdes outils de plus en plus répandus (de 1000 à 5 000 €).L’environnement de l’animal joue égale-ment un rôle majeur : ne pas changer delieu juste avant vêlage, laisser un contactvisuel et proche avec des congénères sontde nature à rassurer l’animal.La présence de vêlages diff iciles et/oulents doit alerter sur plusieurs choses : leschoix génétiques, l’état d’engraissementen f in de lactation. Ce dernier, lorsqu’ilest élevé (>4), est bien souvent catastro-phique : vêlage diff icile, veau en sursis,non délivrance, métrite, fertilité dégradéesans compter les éventuels troublesmétaboliques comme l’acétonémie.

LES ANIMAUX ONT CHANGÉ !La génétique mais aussi les techniquesd’élevage ont modif ié, en plus de trenteans, le fonctionnement de la sphèrereproductive. Quelques chiffres pourexpliquer ce que l’on voit et qui provien-nent d’études scientif iques :— la durée des chaleurs devient de plus enplus variable (de 9 à 23 heures) et a étéréduite de près de 5h en moyenne depuisles années 1970,— les cycles quant à eux s’étalent entre 19et 26 jours,— la moitié des vaches lorsqu’elles sonten chaleur n’exprime aucune acceptationde chevauchement. D’où l’importance dela fréquence des critères dits secon-daires (comportement, mouvement detête, renif lage,…),— près de 15 % des animaux ovulent,donc sont en chaleur, sans aucun chan-gement de comportement,— seuls 59 % des animaux ont une repri-se de cyclicité normale après vêlage,— près de 25 % sont en phase lutéale pro-longée après vêlage (cycle bloqué).La façon d’observer les animaux et larapidité d’intervention sont donc desconditions de réussite de la reproduction.Aller voir régulièrement les vaches endehors des périodes perturbantes commela distribution du maïs, repèrer égalementles critères secondaires, faciliter l’ex-pression avec des bétons sécurisants, desDes animaux de plus en plus discrets donc à marquer !

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d ation !

bâtiments clairs, l’utilisation de mar-queurs de chevauchement… Ces pra-tiques doivent s’accompagner d’unenotation des événements "repro" pours’y retrouver, planifier et intervenir vite surun animal sans aucun signe depuis 50-60jours après vêlage.Les cycles étant par ailleurs variables dansleurs durées, la notation est d’autant plusimportante. Il n’est pas rare d’avoir desanimaux qui présentent des chaleursintermédiaires (léger pic d’oestradiolentre 2 chaleurs vraies). Dans ce cas, sion ne note pas, on aura tendance à appe-ler l’inséminateur, alors qu’il s’agit d’unefausse alerte !Cependant, il ne faut pas sombrer dansle fatalisme. Une partie des changementsdans l’expression des chaleurs et dans laréussite aux inséminations provient de laconduite et de l’alimentation. Le voletsanitaire est également un volet impor-tant à étudier.

REPRISE DE CYCLICITÉ :VÊLAGE ET ALIMENTATIONDeux éléments sont primordiaux dans lareprise de cyclicité des animaux aprèsvêlage (mis à part les anomalies anato-miques) : le déroulement du vêlage et le

déficit énergétique.Le déroulement du vêlage peut engendrerdes non délivrances ou métrites qui ren-dent évidemment hostiles l’appareil géni-tal pour la semence artif icielle, mais ilpeut être responsable de perturbationsdans la cyclicité (tels que les phaseslutéales prolongées vues précedem-ment,…). Intervenir au bon moment etarrêter la délivrance manuelle est capital.Le déf icit énergétique est physiologiquechez la vache laitière qui n’ingère pas suf-f isamment d’énergie en début de lacta-tion (augmentation lente de la capacitéd’ingestion) par rapport à ses besoinspour produire le lait. Du coup, elle pui-se dans ses réserves ! Cependant, celui-cidoit être limité, car il joue considérable-ment sur le fonctionnement hormonal etsur l’apparition de cycles irréguliers(vache à cycle bloqué ou à cycles irrégu-liers, qu’on voit une fois en chaleur puisplus rien,…).Eviter que la vache maigrisse de trop passepar :— préparer une augmentation d’ingestionrapide en début de lactation (transitiontarissement/vêlage, f ibres, qualité dehachage et de coupe du maïs, conserva-tion et teneur en MS,…),

— proposer une ration équilibrée en éner-gie/azote pour ménager la populationbactérienne du rumen, éviter les troublesmétaboliques et en particulier l’acidose(fractionnement des repas si betteraves etcéréales, granulométrie de la ration,…).Contrairement à une idée largementreçue, les pertes d’état les plus préjudi-ciables sont celles de début de lactation(3 premières semaines notamment) quiimpactent sur la qualité des gamètes. Sil’animal reste maigre 3 mois après le vêla-ge mais exprime ses chaleurs, cela ne sertà rien d’attendre pour inséminer, le"mal" est fait. Des études montrent unplateau de fertilité après 50-70 jours,notamment pour les fortes productrices.

SE POSER POUR FAIRE LE BILANEn cas de problème de reproduction, ilconvient de reprendre à tête reposée lebilan de fertilité et les écarts de tempsentre inséminations pour aff iner le pro-blèmes. Dès lors quelques grandes ques-tions se posent.— Des non venues en chaleurs ? Pistes àexplorer : détection, déf icit énergétique,métrites, problèmes métaboliques, para-sitisme…— Une réussite en 2e IA meilleure qu’en IAP ?Pistes à explorer : délai d’IA, déficit éner-gétique, conditions d’IA.— Beaucoup de vaches à plus de 3 IA ?Pistes à explorer : métrites, moment d’IA,parasitisme, génétique.— Retours en chaleurs décalés (nonmultiples de cycles) ? Pistes à explorer :excès azotés, problème sanitaire, nym-phomanie.Dans tous les cas, n'hésitez pas à nouscontacter ou nous demanderl’outil"auto-diagnostic Repro". Unemauvaise reproduction, en plus de géné-rer coûts et pertes, reste un casse-têtepour les éleveurs !

Les animaux, qui perdent le plus d’état après vêlage, ont des problèmes de cyclicité.Source : UNCEIA- 2005

VViinncceenntt JJééggoouu

[email protected]

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