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4S58 82 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. 63 Un nouveau système de fixateur interne « intelligent » pour les os longs Noureddine BAHRI *, Max FASCHINGBAUER, Nils WEINREICH, Christian JÜRGENS, Klaus SEIDE INTRODUCTION. Les examens radiologiques permettent généralement d’apprécier la consolidation et la rigidité osseuse après ostéosynthèse. Il est parfois difficile d’estimer le degré de consolidation sur les seuls critères radiologiques sans oublier le risque d’irradiation. Pour cette raison, des fixateurs internes avec capteurs de charge furent développés afin de mesurer par télémétrie des déformations du complexe os-implant. Étant donnée leur com- plexité, leur implantation fut limitée à quelques cas isolés. Il est possible de nos jours, vus les progrès de la microélectronique (RFID radio frequency identification) d’implanter des systèmes de télémétrie de taille réduite, permettant des mesures régulières des déformations et des charges appliquées à la plaque d’ostéo- synthèse. MATÉRIELS. Un système de micro-capteurs sous forme d’un module transpondeur télémétrique passif a été développé. Ces capteurs sont intégrés dans des plaques-fixateur internes à stabi- lité angulaire au milieu de la plaque. Ils réagissent et mesurent la déformation du matériel d’ostéosynthèse. MÉTHODES. La biocompatibilité et le fonctionnement de ces implants ont été initialement testés chez 6 moutons. Nous les avons implantés chez 6 patients ayant une pseudarthrose fémo- rale, mais jusqu’à présent, nous n’en avons évalué que deux. Pour le monitoring de la consolidation osseuse, on a mesure la rigidité croissante de l’os pour des charges mécaniques bien définies. Dans ce but, des tests biomécaniques sous tension mus- culaire pour des mouvements du membre inférieur et des exerci- ces de physiothérapie ont été réalisés. RÉSULTATS.La charge axiale externe de 100 N a été consi- dérée comme valeur de référence 100 %. Concernant les contrac- tions des muscles fémoraux, les charges appliquées à la plaque ont atteint 500 %, 240 % pour l’extension du fémur en décubitus dorsal et 320 % pour les exercices. Des pics atteignant 480 % ont été obtenus pour des mouvements brusques des patients. Toutes les pseudarthroses ont guéri. DISCUSSION. Les premiers résultats ont montré que les mesu- res télémétriques étaient en corrélation avec les charges externes appliquées à la plaque, surtout avec la contraction musculaire et les exercices thérapeutiques. On peut par conséquent, déterminer avec précision le moment idéal d’augmentation de la charge d’appui, éviter des exercices dangereux et en informer le patient. Les exa- mens scannographiques confirment les valeurs mesurées. CONCLUSION. Un fixateur interne « intelligent » a été ainsi développé et employé en clinique. Ce système peut signaler aux chirurgiens des problèmes de consolidation et être probablement un outil de routine indispensable dans le futur. Séance du 5 novembre après-midi RACHIS 64 Névralgies cervicobrachiales trai- tées par décompression – arthro- dèse antérieure avec cage intersomatique et agrafe cervicale compressive Vincent FIERE *, Mohamad AHMAD, Alexis FALINE, Pierre BERNARD, Olivier RICART INTRODUCTION. La décompression-arthrodèse cervicale antérieure est la technique la plus fréquemment utilisée pour trai- ter la névralgie cervicobrachiale suite à une hernie discale. L’arthrodèse est obtenue par un greffon tricortical ou par l’implantation d’une cage intersomatique généralement stabili- sée par une plaque cervicale. L’implantation d’une telle plaque cervicale augmente le temps opératoire et expose le patient à des risques additionnels de complications chirurgicales. L’agrafe cervicale compressive C-JAWS™ (Médicréa – France) est un nouveau dispositif développé pour sécuriser la greffe intersoma- tique (autogreffe ou cage) et favoriser la fusion en maintenant une compression dynamique. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une étude rétros- pective portant sur les 12 premiers patients opérés entre mars 2006 et octobre 2006, souffrant de névralgies cervicobrachiale suite à une hernie discale sur un seul niveau (entre C4 et Th1), sans aucun antécédent chirurgicaux au niveau du rachis cervical. Toutes les interventions ont été réalisées par le même opérateur. Toutes les interventions ont été réalisées par une incision cervi- cale transversale droite, discectomie et arthrodèse antérieure avec mise en place d’une cage intersomatique en PEEK pré-rem- plie de substitut osseux, et sécurisée par l’agrafe cervicale com- pressive. Les patients ont été évalués cliniquement et radiologiquement par deux observateurs indépendants. En outre, tous ont complété un autoquestionnaire comportant le Neck Disability Index (NDI), une évaluation de la douleur par échelle visuelle analogique (EVA), la consommation d’antalgique et la satisfaction à l’égard de l’intervention. RÉSULTATS.Le recul moyen est de 8 mois (entre 4 et 10 mois). La durée moyenne d’intervention est de 35 minutes (entre 30 et 40 minutes), et la durée moyenne d’hospitalisation est de 1,5 jours (entre 1 et 2 jours). Aucune complication n’a été rapportée en postopératoire immédiat et au cours du suivi. Tous * Noureddine Bahri, Bergedorfer Strasse 10, 21033 Hambourg.

63 Un nouveau système de fixateur interne « intelligent » pour les os longs

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Page 1: 63 Un nouveau système de fixateur interne « intelligent » pour les os longs

4S58 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

63 Un nouveau système de fixateurinterne « intelligent » pour les oslongs

Noureddine BAHRI *, Max FASCHINGBAUER,Nils WEINREICH, Christian JÜRGENS,Klaus SEIDE

INTRODUCTION. Les examens radiologiques permettentgénéralement d’apprécier la consolidation et la rigidité osseuseaprès ostéosynthèse. Il est parfois difficile d’estimer le degré deconsolidation sur les seuls critères radiologiques sans oublier lerisque d’irradiation.

Pour cette raison, des fixateurs internes avec capteurs decharge furent développés afin de mesurer par télémétrie desdéformations du complexe os-implant. Étant donnée leur com-plexité, leur implantation fut limitée à quelques cas isolés. Il estpossible de nos jours, vus les progrès de la microélectronique(RFID radio frequency identification) d’implanter des systèmesde télémétrie de taille réduite, permettant des mesures régulièresdes déformations et des charges appliquées à la plaque d’ostéo-synthèse.

MATÉRIELS. Un système de micro-capteurs sous forme d’unmodule transpondeur télémétrique passif a été développé. Cescapteurs sont intégrés dans des plaques-fixateur internes à stabi-lité angulaire au milieu de la plaque. Ils réagissent et mesurent ladéformation du matériel d’ostéosynthèse.

MÉTHODES. La biocompatibilité et le fonctionnement deces implants ont été initialement testés chez 6 moutons. Nous lesavons implantés chez 6 patients ayant une pseudarthrose fémo-rale, mais jusqu’à présent, nous n’en avons évalué que deux.Pour le monitoring de la consolidation osseuse, on a mesure larigidité croissante de l’os pour des charges mécaniques biendéfinies. Dans ce but, des tests biomécaniques sous tension mus-culaire pour des mouvements du membre inférieur et des exerci-ces de physiothérapie ont été réalisés.

RÉSULTATS. La charge axiale externe de 100 N a été consi-dérée comme valeur de référence 100 %. Concernant les contrac-tions des muscles fémoraux, les charges appliquées à la plaqueont atteint 500 %, 240 % pour l’extension du fémur en décubitusdorsal et 320 % pour les exercices. Des pics atteignant 480 % ontété obtenus pour des mouvements brusques des patients. Toutesles pseudarthroses ont guéri.

DISCUSSION. Les premiers résultats ont montré que les mesu-res télémétriques étaient en corrélation avec les charges externesappliquées à la plaque, surtout avec la contraction musculaire et lesexercices thérapeutiques. On peut par conséquent, déterminer avecprécision le moment idéal d’augmentation de la charge d’appui,éviter des exercices dangereux et en informer le patient. Les exa-mens scannographiques confirment les valeurs mesurées.

CONCLUSION. Un fixateur interne « intelligent » a été ainsidéveloppé et employé en clinique. Ce système peut signaler auxchirurgiens des problèmes de consolidation et être probablementun outil de routine indispensable dans le futur.

Séance du 5 novembre après-midi

RACHIS

64 Névralgies cervicobrachiales trai-tées par décompression – arthro-dèse antérieure avec cageintersomatique et agrafe cervicalecompressive

Vincent FIERE *, Mohamad AHMAD,Alexis FALINE, Pierre BERNARD,Olivier RICART

INTRODUCTION. La décompression-arthrodèse cervicaleantérieure est la technique la plus fréquemment utilisée pour trai-ter la névralgie cervicobrachiale suite à une hernie discale.L’arthrodèse est obtenue par un greffon tricortical ou parl’implantation d’une cage intersomatique généralement stabili-sée par une plaque cervicale. L’implantation d’une telle plaquecervicale augmente le temps opératoire et expose le patient à desrisques additionnels de complications chirurgicales. L’agrafecervicale compressive C-JAWS™ (Médicréa – France) est unnouveau dispositif développé pour sécuriser la greffe intersoma-

tique (autogreffe ou cage) et favoriser la fusion en maintenantune compression dynamique.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une étude rétros-pective portant sur les 12 premiers patients opérés entre mars2006 et octobre 2006, souffrant de névralgies cervicobrachialesuite à une hernie discale sur un seul niveau (entre C4 et Th1),sans aucun antécédent chirurgicaux au niveau du rachis cervical.Toutes les interventions ont été réalisées par le même opérateur.Toutes les interventions ont été réalisées par une incision cervi-cale transversale droite, discectomie et arthrodèse antérieureavec mise en place d’une cage intersomatique en PEEK pré-rem-plie de substitut osseux, et sécurisée par l’agrafe cervicale com-pressive. Les patients ont été évalués cliniquement etradiologiquement par deux observateurs indépendants. En outre,tous ont complété un autoquestionnaire comportant le NeckDisability Index (NDI), une évaluation de la douleur par échellevisuelle analogique (EVA), la consommation d’antalgique et lasatisfaction à l’égard de l’intervention.

RÉSULTATS. Le recul moyen est de 8 mois (entre 4 et10 mois). La durée moyenne d’intervention est de 35 minutes(entre 30 et 40 minutes), et la durée moyenne d’hospitalisationest de 1,5 jours (entre 1 et 2 jours). Aucune complication n’a étérapportée en postopératoire immédiat et au cours du suivi. Tous

* Noureddine Bahri, Bergedorfer Strasse 10, 21033 Hambourg.