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8. L’amour de Dieu : le chemin vers la croix « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jean 10 :18-19 Une Vie Consacrée : Survol de l’Evangile de Jean La mort de Jésus nous révèle énormément sur l’amour désintéressé qu’il possédait. Seulement, cette mort n’aurait pas eu son effet désiré si Jésus n’avait pas vécu en partageant le même message que celui de son sacrifice. Jésus ne vint pas sur terre simplement pour mourir. Sa mission était de sauver le monde en permettant de rétablir la relation brisée entre Dieu et les hommes. Pour cela il devait faire deux choses : rendre accessible aux hommes la grâce de Dieu, et deuxièmement commencer son Église en encourageant une poignée d’hommes à avoir une foi ferme. En mourant sur la croix, il paya le sacrifice permettant à l’homme de pouvoir trouver grâce auprès du Père. En vivant, il enseigna et accomplit des œuvres qui donneraient la foi aux hommes. Jésus fut un homme efficace. En trois ans et demi de ministère il remplit sa mission. Et c’est ce que nous racontent les évangiles. Dans leurs livres, les apôtres nous décrivent comment la vie de Jésus était dirigée vers cette croix. PAGE 88 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR

A demain - 8 - L’amour de Dieu : le chemin vers la croix

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chapitre 8 de l'ouvrage "A demain : l'homme face à la goire de Dieu"

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8. L’amour de Dieu : le chemin vers la croix

« Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jean 10 :18-19

Une Vie Consacrée : Survol de l’Evangile de Jean

La mort de Jésus nous révèle énormément sur l’amour désintéressé qu’il

possédait. Seulement, cette mort n’aurait pas eu son effet désiré si Jésus

n’avait pas vécu en partageant le même message que celui de son

sacrifice. Jésus ne vint pas sur terre simplement pour mourir. Sa mission

était de sauver le monde en permettant de rétablir la relation brisée entre

Dieu et les hommes. Pour cela il devait faire deux choses   : rendre

accessible aux hommes la grâce de Dieu, et deuxièmement commencer

son Église en encourageant une poignée d’hommes à avoir une foi

ferme. En mourant sur la croix, il paya le sacrifice permettant à l’homme

de pouvoir trouver grâce auprès du Père. En vivant, il enseigna et

accomplit des œuvres qui donneraient la foi aux hommes. Jésus fut un

homme efficace. En trois ans et demi de ministère il remplit sa mission.

Et c’est ce que nous racontent les évangiles. Dans leurs livres, les apôtres

nous décrivent comment la vie de Jésus était dirigée vers cette croix.

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Jésus était venu pour donner sa vie pour payer la dette de l’homme.

Seulement, avant que cela puisse se produire, il fallait que ses disciples

croient en lui. Comme s’il était déjà condamné, Jésus portait sa croix.

Tout ce qu’il accomplissait faisait partie de ce chemin vers la croix.

Aucune action, aucun désir, aucune parole ne s’écartait de ce chemin.

Chaque moment et chaque rencontre, Jésus l’utilisait afin que ce sacrifice

à la croix soit le plus efficace possible.

A la fin de son évangile, Jean résume son message :

« Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles,

qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que

vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez

la vie éternelle en son nom. » (Jean 20 :30-31)

La mission de Jésus, en venant sur la terre, n’était pas simplement de

mourir, mais aussi de vivre, et de telle manière que les gens puissent

croire en lui et en son message. Et pour cela, Jésus fit de nombreux

miracles. En fait, Jean construit son évangile autour de sept miracles,

qu’il appelle en grec «   signes,   » accomplis par Jésus afin que ses

disciples puissent croire en lui.

Le premier « signe » fut celui qui se déroula à Cana, où il transforme

l’eau en vin. Jean rapporte : «  Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des

miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en

lui. » (Jean 2 :11).

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Puis les miracles continuent : Jésus guérit le fils malade d’un officier du

roi au chapitre 4, un paralytique au chapitre 5, puis au chapitre 6 dans la

même journée il multiplie les pains et les poissons puis marche sur l’eau.

A ce point, la foi des disciples commence à s’affermir. En fait, pour la

première fois ils comprennent vraiment qui il est. Matthieu décrit dans

son évangile: « Ceux qui étaient dans la barque vinrent adorer Jésus, et dirent :

tu es vraiment le Fils de Dieu » (Matthieu 14 :33).

Les disciples ont compris. Le ministère de Jésus prend alors une autre

tournure. Son ministère devient plus privé que public. Il prend alors du

temps pour enseigner ses disciples. Cependant, ayant une certaine

popularité, il est difficile de passer inaperçu. Ainsi, il se retire avec ses

disciples, premièrement en Phénicie, au nord-ouest, dans la région de

Tyr et Sidon, avant d’aller dans la Décapole à l’est du Jourdain, puis

finalement dans la région de Césarée de Philippe, au nord. Puis, à cet

endroit, il demande confirmation à ses disciples. Il leur pose cette

question   : «  Qui dites-vous que je suis  ?  » Et Pierre répond   : «  Tu es le

Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16 :16).

Encore une fois, le ministère de Jésus change drastiquement. Maintenant

que les disciples ont compris qui il est, il est près à mourir. Matthieu

écrit, 5 versets après la confession de Pierre : « Dès lors, Jésus commença à

faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre

beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes,

qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour. »

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Nous sommes alors seulement six mois avant la Pâques, avant cette fête

où Israël célèbre la délivrance, la rédemption de leur servitude d’Egypte,

cette nuit où le sang d’un agneau les délivrait du jugement de Dieu

contre les Egyptiens. Jésus sait que cette Pâque est sa dernière. L’agneau

de Dieu qui s’offre pour les péchés du monde, n’a plus que six mois à

vivre. Alors il se rend en Judée, le centre religieux où se trouve

Jérusalem, pendant trois mois. Et là il accomplit son sixième signe   : il

guérit un aveugle, le jour du Sabbat. Les pharisiens sont furieux, il

déshonore leur tradition, mais ce n’est pas encore assez. A la fin des trois

mois il se rend à Jérusalem pour la fête de la Dédicace, célébrée fin

décembre, puis il fait cette déclaration   : «  Moi et le Père, nous sommes

un. » (10 :30). Cette fois ils prennent des pierres pour le lapider. Mais son

temps n’est pas encore venu. Jésus a encore trois mois à vivre, trois mois

pour confirmer son ministère et pour se mettre les chefs sur le dos. Pour

l’instant ce ne sont que les Pharisiens qui sont contre lui. Alors il part

pour trois mois en Pérée, à l’est du Jourdain.

Là on lui apporte la nouvelle que son ami Lazare de Béthanie est

gravement malade. Et au lieu de se rendre directement chez lui, il attend

deux jours, puis s’y rend. Cependant voilà le problème   : Béthanie se

trouve à peine à 2 km de Jérusalem, le centre de la Judée. Les disciples

lui disent (Jean 11   :8) «  Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te

lapider, et tu retournes en Judée  ! »

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La réponse de Jésus à ce moment est stupéfiante. Il répond: «  Lazare,

notre ami, dort   : mais je vais le réveiller.   » On ne peut s’empêcher

d’imaginer un sourire serein sur le visage de Jésus lorsqu’il leur dit cela.

Depuis le début Jésus, comme un joueur d’échecs, positionne ses pièces.

Les gens autour de lui voient ses mouvements, mais il est bien le seul à

réellement tout comprendre. A ce moment, alors que Jésus n’a plus que

quelques mois à vivre, il regarde le jeu et en connaît déjà la fin. Il

anticipe ses futurs mouvements, et en devine les conséquences.

Le miracle qu’il s’apprête à faire, ressusciter Lazare, le dernier signe de

l’évangile de Jean, va tout enclencher.

Lorsqu’il arrive à Béthanie, Lazare est mort depuis quatre jours. Il aurait

pu partir plus tôt, pour le guérir, mais à la place il a voulu attendre deux

jours avant d’y aller. Et ce qui est intéressant, c’est que dans la culture

juive l’esprit d’un homme ne part de son corps qu’après trois jours.

Après quatre jours le mort est vraiment mort.

Et puis Jésus se trouve devant la tombe. Probablement un des moments

les plus intenses de son ministère. Il vient juste de pleurer, et non pas

parce que Lazare est mort, il savait dès le début qu’il allait le ressusciter.

Bien sûr, le fait que les gens qu’il aime soient dans la peine ne le laisse

pas indifférent émotionnellement. Mais en réalité, il se passe quelque

chose de beaucoup plus grand. La gloire de Dieu qui s’apprête à être

révélée annonce déjà la venue de la croix et de la réaction des hommes

face à celle-ci. D’un côté Jésus se réjouit de la bénédiction réservée à ceux

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qui croiront, de l’autre il est brisé en son cœur par l’endurcissement des

incrédules.

« Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une

grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit : Otez la pierre. Marthe, la

sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là.

Jésus lui dit : Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? Ils

ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends

grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours ;

mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi

qui m'as envoyé. Ayant dit cela, il cria d'une voix forte : Lazare, sors ! Et le

mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un

linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller. Plusieurs des Juifs qui étaient

venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.  » (Jean

11:38-45)

Jésus est devant la tombe, et avant même de ressusciter Lazare, il

regarde au ciel et dit : « Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé.

Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours » Et puis les gens croient. Ce

dernier signe, merveilleux et spectaculaire, préparant les disciples pour

une future gloire, affermit encore une fois leur foi. Cependant, la

deuxième partie de l’histoire nous révèle un autre aspect de

circonstances :

« Mais quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce

que Jésus avait fait. Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens

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assemblèrent le sanhédrin, et dirent   : Que ferons-nous ? Car cet homme fait

beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les

Romains viendront détruire et notre ville et notre nation. » (Jean 11 : 46-48)

Jésus avait déjà les Pharisiens à dos, maintenant les principaux

sacrificateurs s’y ajoutent. Au verset 53 ils délibèrent : « Dès ce jour, ils

résolurent de le faire mourir.   » En vérité, à l’époque, les gens ne

s’attendaient pas à un messie qui viendrait pour leur enseigner les voies

de Dieu. Ils attendaient un libérateur qui les délivrerait des Romains, un

messie d’ordre politique ; non religieux. Ainsi, tout prétendu candidat

était un danger : si une révolte commençait, Israël pourrait être détruite

par Rome, et les leaders pourraient perdre leurs positions privilégiées et

confortables.

A partir de ce moment Jésus est un fugitif. Il n’a plus longtemps à vivre :

sa tête est mise à prix. Il se retire alors dans un village du nom

d’Ephraïm avant de se rendre à Jérusalem pour une dernière fois.

Mais il ne se rend pas à Jérusalem seul. Il revient d’abord en Galilée

avant de rejoindre un groupe de pèlerins voyageant pour participer à la

Pâque. Le groupe, probablement assez important, se rend à Jérusalem

pour un voyage de quelques jours. Pendant ce voyage il enseigne et

accomplit des miracles, le peuple l’aime et a hâte de voir ce qu’il fera à

Jérusalem où les habitants ont entendu parler du miracle de Lazare.

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Mais Jésus connaît sa mission. D’un côté il garde une notoriété avec le

peuple qui lui permet une certaine liberté, mais de l’autre il se prépare

comme l’agneau de Dieu donnant sa vie pour ses brebis.

Puis la dernière semaine de la vie de Jésus commence. Et alors que la

foule se rend à Jérusalem le vendredi, Jésus va visiter Lazare à Béthanie.

A cet endroit, Marie, la sœur de Lazare prend du parfum et lui oint les

pieds. Judas Iscariote se fâche, disant qu’il aurait mieux fallut donner

l’argent aux pauvres. «   Il disait cela, non qu’il se mettait en peine des

pauvres, mais parce que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. » (Jean

12 :6). Alors Jésus le reprend ouvertement, et certainement, Judas a du

mal à l’accepter.

Le lendemain, c’est le Samedi. Jésus respecte le Sabbat et ne voyage pas

jusqu’à Jérusalem. Le jour suivant, les foules l’attendent, et l’acclament

avec des palmiers. Les Pharisiens commencent à le craindre de plus en

plus. Ils se sentent menacés   ; la crainte les gagne petit à petit. Puis le

lundi, Jésus nettoie le temple de ses marchants   ; un temple sous le

contrôle des Sadducéens, l’autre groupe religieux se partageant la plus

grande partie du pouvoir et de l’influence avec les Pharisiens. Ces

derniers étaient surtout au contrôle des synagogues, alors que les

Sadducéens contrôlaient le temple. Jusque  là les Sadducéens n’avaient

pas grand-chose à voir avec Jésus, mais à ce moment, il les attaque

directement.

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Le jour suivant les Hérodiens, le Pharisiens, les Scribes et les Sadducéens

s’unissent pour le piéger. Ils lui demandent par quelle autorité il agit, si

l’on doit payer le tribut à César, des questions sur le mariage et la

résurrection, sur le plus grand commandement des Écritures. Et Jésus les

humilie publiquement un par un en les piégeant par leurs propres

questions.

A ce moment là Jésus s’est mit tous les chefs à dos   : Pharisiens,

Hérodiens, Sadducéens, Scribes, Grands Sacrificateurs, et même Judas.

Tout simplement parce qu’il leur avait montré ce qu’il y avait réellement

dans leur cœur. Et puis le soir de la Pâque, Judas le quitte pour aller

chercher les troupes des principaux sacrificateurs et des pharisiens. Jésus

n’a plus beaucoup de temps à passer avec ses disciples, Judas va revenir

d’un moment à l’autre. Alors il part de la chambre-haute pour se rendre

au jardin de Gethsémani, pour gagner du temps.

Et puis quelque chose d’historique se passe. La prière de Jean 17. Non

seulement un des plus beaux chapitres de la Bible, mais un événement

historique. Celui qui devant la tombe de Lazare affirmait que Dieu

l’exauçait toujours, Jésus, prie. Chaque parole, chaque mot, est entendu

du Père et déjà exaucé.

Dans ce chapitre, Jésus prie pour les croyants, et pour quatre choses, qui

seront chacune accomplies par la venue du Saint-Esprit. Premièrement il

prie que les croyants puissent être protégés du malin : scellés du Saint-

Esprit, les chrétiens appartiennent à Dieu et ne peuvent perdre leur salut

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(Ephésien 4:18). Deuxièmement, il prie pour l’unité des croyants, afin

qu’ils soient un comme lui et le Père sont un : c’est ce qu’accomplit le

Saint-Esprit en unissant les croyants à Christ dans un seul corps

(1Corinthiens 12:11-13). Troisièmement, il prie pour que les croyants

soient là où il est   : le corps du croyant devient une habitation de son

Saint-Esprit, rendant ainsi la présence de Dieu continuelle (1Corinthiens

3:16). Finalement il prie pour la sanctification des croyants, c'est-à-dire

pour leur croissance vers la perfection, pour quelle se fasse au travers de

la parole de Dieu : cette parole est « l’épée de l’Esprit » (Ephésiens 6:17).

Quelques instants plus tard les soldats arrivent. Jésus est emmené puis

crucifié. Sa mission est accomplie : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé

l’œuvre que tu m’as donnée à faire […] ils ont vraiment connu que je suis sorti

de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé » (Jean 17 : 4, 8). Il avait donné sa vie

pour les péchés du monde, accompli les œuvres permettant à ses

disciples de croire en lui, et donné ses instructions au Saint-Esprit afin

qu’il puisse guider et garder les croyants après son départ. Il avait vécu

une vie parfaite, conduite dans l’amour et le don de soi.

Quelques heures plus tard, sur une croix, Jésus demande à boire. L’un

des effets de la crucifixion, c’est la soif. On lui donne du vinaigre, et

alors, prenant toutes les forces qui lui restent, avant de mourir, il crie :

« tout est accompli » (Jean 19 :30).

Echec et mat.

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