À quoi sert la philologie ou ce que peuvent encore les mots - Rees

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  • 7/30/2019 quoi sert la philologieou ce que peuvent encore les mots - Rees

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    FABULA, LA RECHERCHE EN LITTRATURE (ACTA)

    QUOISERTLAPHILOLOGIE ? OUCEQUEPEUVENTENCORELES

    MOTS

    Agns Rees

    Philologie et politique, sous la direction de Christian Del Vento et Jean-Louis Fournel, revueLaboratoire italien. Politique et socit, Lyon : ENS Editions, n7, 2007, 272 p., EAN9782847881240.

    Paru en 2007, ce numro de la revue bilingue Laboratoire italien.

    Politique et socit, publi dans le cadre dun programme de recherche

    autour de la pense de la guerre en Italie (1494-1648), place au cur de

    sa rflexion le statut et la place de la philologie dans les socitsitalienne et franaise, de la Renaissance nos jours.

    Dmarche salutaire, dans un contexte o le mot mme de philologie,surtout en France, est gnralement li lide dune discipline litiste

    et ferme sur elle-mme. Pass le caractre en apparence

    extravagant 1 de ce lien tabli entre deux disciplines, philologie et

    politique, deux faons si diffrentes de penser le rapport de lindividu

    au monde, ce recueil darticles prsente lintrt de remettre le problme

    de la langue au cur de la rflexion sur le pouvoir et denvisager la

    philologie comme un mode daction possible dans la socit.

    La prsentation de Christian Del Vento et de Jean-Louis Fournel posecomme pralable lexigence dune dfinition ouverte de la philologie. Il

    sagit de dpasser une conception purement disciplinaire de la

    philologie entendue comme science du livre (palographie ou tude des

    manuscrits) ou comme technique dtablissement des textes, pour

    revenir au sens premier du terme, qui voque lamour de la langue,

    lattention porte la vie des mots et leurs effets. En ce sens, toute

    philologie est politique et se doit de ltre 2, puisquelle envisage le

    discours comme un acte, comme une production vivante susceptible

    dinteragir avec un lecteur prsent ou venir, et par-l mme dagir sur

    la vie des individus et sur les socits.

    Les deux diteurs retracent ensuite grands traits une brve histoire de

    la philologie, de ldition alexandrine des textes dHomre au

    dveloppement de la philologie dauteur en Italie ou de la critique

    gntique en France3, pour finalement poser la question du devenir de

    la philologie lre du numrique. Ils soulignent limportance de la

    tradition philologique italienne, lie dune part au rapport troit quelle

    entretient avec la latinit, dautre part la spcificit dune histoire

    nationale o la question dune langue unitaire et lmergence dune

    littrature italienne ont occup, ds la Renaissance, une place de tout

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    premier plan. Si la philologie franaise bnficie du legs de la tradition

    italienne, son apport devient plus notable partir du XIXe sicle, avec

    les travaux de Gaston Paris et, surtout, du mdiviste Bdier, qui

    imposent une conception naturaliste et positiviste du texte rebours

    de la tradition illustre par lAllemand Lachmann. Au cours du XXe

    sicle et plus particulirement depuis une cinquantaine dannes, on

    assiste un mouvement de retour au texte qui invite repenser laquestion de la philologie et de ses enjeux.

    Cest donc dans une perspective doublement comparatiste que ce

    numro de Laboratoire italien propose daborder le domaine de la

    philologie : dune part, en envisageant celle-ci travers le prisme du

    politique et inversement pour en mesurer les enjeux non

    seulement rhtoriques, mais juridiques, philosophiques et sociaux ;

    dautre part, en confrontant le pass et le prsent, et la tradition italienne

    dautres cultures franaise notamment pour renforcer le

    dialogue entre les textes du pass et le temps prsent, et repenser laplace de la philologie dans une socit o la culture du texte est en

    pleine volution.

    quoi sert (encore) la philologie ? Cest cette question, pose par

    Frdric Duval, qui inaugure le recueil avec une contribution sur les

    relations actuelles entre philologie et politique en France. Science

    multiforme 4, la philologie na cess de perdre du terrain par rapport

    aux disciplines qui lui taient jusqualors associes : lhistoire, la

    linguistique et mme la critique, dont les orientations ont t

    radicalement redfinies par le structuralisme. Face au rejet actuel decette vieille discipline, lauteur rappelle les fonctions politiques

    traditionnelles de la philologie, et lusage quen ont longtemps fait les

    intellectuels impliqus, ds lAffaire Dreyfus, dans la vie de la cit.

    Jusquau dbut du XXe sicle, les tudes philologiques ont surtout servi

    le prestige national, en tablissant un canon littraire franais et en

    affirmant un primat de la langue franaise fond sur une tymologie

    parfois peu rigoureuse. Si de tels dbats nont plus cours aujourdhui, la

    philologie a encore un rle jouer dans la socit : outre son

    importance dans la conservation et dans la transmission du patrimoine

    crit, lauteur rappelle son rle essentiel dans la prservation dun dcalage salutaire entre le savoir des lites et une culture de plus en

    plus massifie5 ; il souligne sa capacit de rsistance aux impratifs

    utilitaristes du monde contemporain et, surtout, affirme le caractre

    ncessaire dune science fonde sur lhermneutique du discours dans

    lexprience de laltrit et lapprentissage du dissensus

    dmocratique6.

    Lutilit de la philologie ainsi pose, les contributions suivantes

    tudient dans une perspective chronologique la diversit des rapports

    quelle a entretenus ou entretient encore avec la politique. Sur un arc

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    temporel allant de la premire Renaissance lpoque contemporaine,

    deux priodes sont privilgies : le XVIe sicle et la priode

    contemporaine (XIXe- XXe sicle) en Italie. Cest, en effet, au cours de

    la Renaissance italienne que les rapports entre langue et politique se

    posent pour la premire fois avec acuit. Larticle de Mario Pozzi,

    consacr au lexique politique italien de la Renaissance, revient sur la

    difficile constitution dune langue unitaire dans un pays compos demultiples petits tats et confront une situation linguistique

    particulirement complexe, o cohabitent un latin encore trs vivace, de

    nombreux dialectes et une langue toscane dsigne par les Florentins

    impliqus dans la question de la langue (questione della lingua)

    comme langue nationale. Sous linfluence de lhumaniste Pietro Bembo

    simpose dans la socit cultive un italien hrit de la posie

    ptrarquiste, voulu comme universel et atemporel, dusage strictement

    littraire et peu adapt exprimer les ralits politiques nouvelles. Les

    penseurs politiques florentins du dbut du XVIe sicle, comme

    Machiavel et Guicciardini, ont ainsi t amens forger une languepropre exprimer la ralit concrte, faisant de Florence un

    laboratoire pour la langue de la politique7. Au mme moment, des

    villes comme Venise devenaient galement de grands centres de

    diffusion de textes diplomatiques qui ne ressentaient pas forcment la

    ncessit de renouveler la pense ni le lexique de la politique. La

    situation politique et linguistique de lItalie du XVIe sicle place ainsi le

    lecteur devant la ncessit de remettre les mots dans leur contexte pour

    pouvoir redonner tout son sens au langage de la politique.

    Telle est la difficult qui se pose au traducteur de textes politiques,

    rappelle Jean-Claude Zancarini propos de cette forme particulire de

    philologie politique quest la traduction. diteur et traducteur, avec

    Jean-Louis Fournel, de textes de rpublicains florentins crits pendant

    les guerres dItalie citons, parmi les plus importants, Le Prince de

    Machiavel et lHistoire dItalie de Guicciardini , lauteur souligne les

    profondes affinits qui unissent lactivit de lartisan-traducteur 8 et

    celle du philologue, tous deux confronts la ncessit dune lecture

    lente et minutieuse, qui seule permet de saisir le contexte propre la

    publication dun texte, de tenir compte de la conjoncture ou, pourreprendre une expression de Machiavel, de la qualit des temps

    (qualit detempi)9. Cette dmarche proprement philologique, qui

    permet dtablir des chos ou des carts dans et entre les textes et vite

    la tentation de linterprtation rtrospective, est aussi une dmarche

    politique, au sens o elle implique une rflexion critique sur le sens et

    les enjeux des mots. Lvolution du mot libert dans la Florence

    rpublicaine et de lusage quen fait Guicciardini est un bon exemple de

    cette interaction constante entre la conjoncture politique et la valeur des

    mots. La traduction entend ainsi montrer comment se construit une

    langue de la politique dans une poque donne.

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    Cette attention prte au sens et au temps des mots ne vaut pas

    pour les seuls textes politiques. Lexemple des Vies de Vasari, que

    dveloppe Enrico Mattioda, tmoigne dune extension de lusage des

    mots de la politique lesthtique et lhistoire de lart. Les biographies

    de Vasari empruntent lhistoriographie du temps et particulirement

    Machiavel des mots comme licenza, virt, fortuna et prudenza, ou

    encore lexpression qualit detempi. Appliques la peinture et larchitecture, ces notions permettent lauteur des Vies dexposer un

    idal artistique dfini comme un savant quilibre entre le respect des

    rgles et la libert (licenza)artistique ; rapportes la vie et aux murs

    de lartiste, elles nourrissent une analyse critique des rapports entre lart

    et le pouvoir. La figure de lartiste courtisan, suffisamment virtuoso et

    prudente pour maintenir une sage distance avec les milieux du pouvoir,

    incarne un possible quilibre entre art et politique.

    Les articles suivants se concentrent sur une histoire contemporaine

    (XIXe

    -XXe

    sicles) fortement lie, en Italie, lhritage duRisorgimento. Il convient de rappeler en deux mots que la priode du

    Risorgimento, entre les annes 1820 et lachvement de lUnit italienne

    (1870), fut le cadre dune rsurgence de la questione della lingua ,

    centre sur la possibilit dune langue nationale accessible tous et

    capable de transcender les dialectes. Larticle de Francesco Sberlati

    sintresse une figure majeure du nationalisme linguistique italien,

    lcrivain Alessandro Manzoni, auteur du clbre roman Les Fiancs.

    Disciple de Fauriel, Manzoni constate ds les annes 1820 la pauvretexpressive de la langue italienne et la ncessaire diffusion dun italien

    supra-dialectal, sur le modle linguistique franais. Considrant quelvolution des moyens dexpression est indissociable du progrs social,

    il entreprend des recherches historiques quil entend mettre au service

    des masses et de leur conscience nationale. Ses recherches sur la

    Lombardie mdivale, largement inspires de la mthode philologique

    dAugustin Thierry, tentent une rvaluation de cette priode de

    lhistoire qui claire, pour Manzoni, lidentit populaire italienne ; cette

    ide est ensuite dveloppe dans les tats successifs de son roman.

    Au-del du cas singulier mais emblmatique de Manzoni, Emanuele

    Cutinelli-Rndina montre, travers lexemple des ditions nationalesprpares entre le Risorgimento et la priode fasciste, la persistance

    dune forte influence de la politique sur la philologie au tournant des

    XIXe et XXe sicles. Le choix des auteurs dits, quil sagisse de

    Galile, Machiavel et Mazzini pendant leRisorgimento, ou plus tard de

    dAnnunzio, Foscolo, Manzoni et Alfieri, trahit en effet la volont de

    faire du texte le reflet du gnie national. La deuxime partie de

    larticle, centre sur les travaux de Benedetto Croce lpoque fasciste,

    montre linverse comment la philologie peut aussi influencer la

    politique. partir de trois exemples de textes anciens dits et

    comments par Croce, lauteur explique que le travail du philologuepeut, dans certains cas, devenir un instrument de combat contre le

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    rgime en place ou une incitation ne pas perdre lespoir dans des

    temps meilleurs.

    Parmi les intellectuels italiens du XXe sicle, Gramsci est sans doute

    lun de ceux qui a le plus pens le lien entre philologie et politique.

    Larticle de Paolo Carta dveloppe ce point en relisant les Cahiers de

    prison travers le regard dun professeur de philosophie sarde, AntonioPigliaru, qui sest particulirement intress la question de

    lenseignement universitaire et au rle de la philologie dans la pense

    gramscienne. La rigueur philologique reprsente pour Gramsci un

    modle de la pense politique : incitant lexercice constant de la

    critique, elle vite que la rflexion philosophique ne verse dans le

    statisme de lidologie. La philologie vivante thorise par Gramsci

    apparat ainsi comme un lment essentiel de la participation des

    individus la vie politique.

    Point daboutissement de ces rflexions, le dernier article du recueil(E. Mattioda) sinterroge sur le devenir de la philologie lre du

    numrique. Les techniques de numrisation ont en effet ouvert de

    nouvelles voies en facilitant la visualisation et la comparaison des

    diffrents tats dun texte. Elles ont ainsi acclr la remise en cause,

    engage ds les annes 1960, de la recherche dun meilleur tat du

    texte, prsum plus conforme aux dernires volonts de lauteur ; la

    tendance actuelle est repenser le rle respectif des diverses figures qui

    ont contribu lachvement du texte et au passage du manuscrit au

    livre. Lauteur met en garde contre une transcription trop

    conservatrice des textes, qui nuit leur accessibilit et en loigne legrand public. La philologie la plus actuelle est donc encore affaire de

    politique : il sagit de repenser le statut de lcrit dans une socit qui

    tend de plus en plus faire de la littrature un simple vestige du pass.

    noter enfin, en marge de ces contributions, deux rubriques qui

    pourraient encore alimenter un dbat loin dtre puis sur les rapports

    entre philologie et politique. Dans la section Dbats , C. Del Vento et

    J.-L. Fournel reconstituent un entretien crois avec Mauro Bertani,

    Alessandro Fontana et Michel Senellart, qui ont entrepris dditer en

    France et en Italie les cours donns par Michel Foucault au Collge de

    France entre 1970 et 1982. Sy pose de manire trs pratique un vraiproblme de philologie politique : pourquoi diter ces cours ? Comment

    retranscrire sans le trahir un enseignement oral ? Enfin, dans quelle

    mesure doit-on respecter les dispositions de lauteur aprs sa mort, et

    comment servir la prsence de lauteur dans le dbat public sans heurter

    le droit des hritiers ?

    La rubrique Documents et interprtation propose quant elle la

    reproduction des pages centrales dun discours dAtto

    Vannucci, historien du XIXe sicle et acteur du Risorgimento en

    Toscane, prsent par Laura Fournier-Finocchiaro. Une illustration par

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    lexemple des rapports entre philologie et politique : prononc

    loccasion du quatrime centenaire de la naissance de Machiavel

    (1869), le discours dAtto Vannucci analyse les crits dun Machiavel

    anticlrical , devenu pour loccasion le porte-parole des Italiens

    hostiles au pouvoir papal et lemprise de lglise catholique sur

    lItalie runifie.

    Sans doute lun des intrts majeurs de ce numro de Laboratoire

    italien est-il davoir mis en vidence les relations profondes entre

    philologie et politique des poques aussi loignes que la Renaissance

    et lpoque contemporaine, sans pour autant gommer les apports

    spcifiques de chacune des priodes tudies. La prsence aussi prcoce

    que durable dune question de la langue en Italie rend lexemple

    transalpin particulirement apte nourrir le dbat sur lutilit de la

    philologie , entendue au sens large comme relation critique aux

    textes et aux mots. Plusieurs articles on mentionnera notamment,pour mmoire, ceux dE. Cutinelli-Rndina et dE. Mattioda, ainsi que

    la prsentation de C. Del Vento et de J.-L. Fournel se terminent sur

    une incertitude : la philologie est-elle encore capable de gagner lintrt

    dun public largi ? Plus gnralement, le texte crit peut-il encore

    susciter la rflexion critique et inciter ses lecteurs agir dans le monde

    contemporain ? Lengouement rcent du public pour des textes quoncroyait dfinitivement relgus au statut de classiques pour lycens

    on se contentera de citerLa Princesse de Clves redonne ces

    questions toute leur actualit.

    par Agns Rees (mailto:[email protected])Publi sur Acta le 15 juillet 2009

    Notes :

    1 Filologia e politica nella cultura italiana tra Otto e Novecento.Osservazioni e appunti , Article dE. Cutinelli-Rndina, p. 123.2 Prsentation , p. 8.3 Prsentation , p. 11-12.4 quoi sert (encore) la philologie ? Politique et philologieaujourdhui , article de Frdric Duval, p. 20.5Ibid., p. 33. F. Duval rappelle que lide remonte Tocqueville (De laDmocratie en Amrique).6Ibid., p. 45. La notion de dissensus est emprunte JacquesRancire qui lemploie propos de la littrature.7 Pour un lexique politique de la Renaissance : la situationlinguistique italienne au dbut du XVIe sicle , article de Mario Pozzi,p. 55.8 Une philologie politique. Le temps et les enjeux des mots , articlede J.-C. Zancarini, p. 62.9 Une philologie politique , article de J.-C. Zancarini, p. 63.

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