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Université de Fribourg
Institut de Géographie
Faculté des Sciences
GESTION DE L’IRRIGATION : Simulation du besoin en eau de la vigne et de la
teneur en eau du sol du vignoble de Corin (Valais,
CH) à l’aide des modèles agronomiques Cropwat et
WaLIS
Travail de Bachelor présenté par
BONVIN Bruno
Route de Prozerbou 77, 1974 Arbaz
Remis le 1er juin
Encadrant : Dr. MILANO, Marianne
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
1
Résumé
Ce travail traite de l’utilisation de deux modèles agronomiques (Cropwat et WaLIS)
d’aide à la gestion de l’utilisation de l’eau sur une parcelle spécifique de vigne à Corin,
sur la commune de Crans-Montana, dans le canton du Valais. L’objectif est de
quantifier le besoin en eau de la vigne et la teneur en eau dans le sol du vignoble de
Corin à l’aide des modèles. Il sera ensuite possible d’évaluer la marge d’erreur
pouvant exister entre le besoin en eau simulé par Cropwat et les données mesurées
sur la zone d’étude par un capteur durant les années 2015 et 2016. Finalement, la
teneur en eau du sol simulée par les deux modèles sera comparée dans le but de
déterminer quel modèle fournit une simulation de la teneur en eau concordante avec
la situation climatologique.
Le travail comporte une première partie théorique et méthodologique concernant la
zone d’étude et les modèles agronomiques utilisées. Il s’en suit une seconde partie
comportant la présentation, l’interprétation et la discussion des résultats.
L’analyse des résultats indique que le modèle Cropwat surestime le besoin en eau de
la plante durant l’année 2015 et qu’en 2016 les simulations ne correspondent pas
vraiment aux données d’irrigation relevées sur le terrain. Ce modèle permet
d’approximer le besoin en eau de la vigne durant les mois d’été, donnant des
indications sur la période à laquelle il est nécessaire d’arroser.
Le modèle WaLIS indique à quelles périodes l’eau à disposition dans le sol diminue
notablement. Il permet ainsi de connaitre la recharge hivernale en eau du sol. Cela
indique que le cycle végétatif de la vigne débute sur un sol dont la capacité hydrique
est maximale. S’il n’est pas possible de calculer le besoin en eau de la plante avec le
modèle WaLIS, l’agriculteur aura toutefois la possibilité d’analyser quand la réserve
en eau du sol est minimale, afin de gérer l’irrigation de la parcelle de vigne de
manière optimale.
Mots-clés
Gestion de l’eau, vignes, modèles agronomiques, flux hydriques
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
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Tables des matières
Résumé 1
Introduction 3
Zone d’étude 6 1.1.1 Situation générale 6
1.2 Situation géologique 6
1.3 Hydrographie de l’ancienne commune de Montana 6
1.4 Situation climatologique 8
1.5 Secteurs d’encépagement 11
Méthodologie 12 2.2.1 Modèles CROPWAT et WaLIS 12
CROPWAT 12 2.1.1
WaLIS 16 2.1.2
Comparaison entre les modèles CROPWAT et WaLIS 20 2.1.3
2.2 Formules d’estimation de l’ETP 20 2.2.1 Estimation de l’ETP selon la formule de Thornthwaite 21 2.2.2 Estimation de l’ETP selon la formule d’Oudin 22 2.2.3 Estimation de l’ETP selon la formule de Penman-Monteith (FAO) 22
2.3 Récolte de données 23
Résultats 25 3.3.1 Estimation de l’ETP du vignoble de Corin 25
3.1.1 Estimation de l’ETP selon Thornthwaite 25 3.1.2 Estimation de l’ETP selon Oudin 25 3.1.3 Estimation de l’ETP selon Penman-Monteith 26 3.1.4 Comparaison de l’évapotranspiration calculée selon Thornthwaite, Oudin et
Penman-Monteith 27 3.2 Estimation du besoin en eau de la vigne et de la teneur en eau du sol du vignoble
de Corin 30 3.2.1 Estimation du besoin en eau du vignoble selon le programme CROPWAT 30 3.2.2 Comparaison entre les données simulées par CROPWAT et les données
d’irrigation réelles 30 3.2.3 Estimation de la teneur en eau du sol selon le programme WaLIS 33 3.2.4 Comparaison entre les données simulées par WaLIS et les données simulées par
CROPWAT 34
Discussion 35 4.4.1 Evaluation de CROPWAT par rapport aux données mesurées sur le terrain 35 4.2 Comparaison entre CROPWAT et WaLIS en fonction de la teneur en eau du sol 36 4.3 Origine des différences entre CROPWAT et WaLIS 37
Conclusion 38 5.
Bibliographie 39 6.
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
3
Introduction
Les changements climatiques ont une influence sur l’environnement, que l’homme ne
peut aujourd’hui plus ignorer, que ce soit à une échelle globale ou régionale. Dans ce
contexte, les ressources en eau se trouvent au centre de nombreux débats, que ce soit
en lien avec la disponibilité et la qualité de la ressource en eau ou l’évolution des
usages de l’eau. Il est par conséquent nécessaire de distinguer trois différents termes
liés à la ressource en eau et à son utilisation, comme mentionné par Martin Calianno
(2014) dans ses réflexions sur l’utilisation de l’eau :
1) L’usage de l’eau est l’action de la mise en application des fonctions de l’eau pour obtenir un
objectif recherché. L’usage correspond donc à une catégorie d’utilisation de l’eau, comme
par exemple : l’irrigation, l’usage domestique, la production de neige artificielle, l’eau
comme support pour la navigation, le paysage, la production industrielle ou énergétique.
2) Les besoins en eau sont les volumes d’eau que nécessitent les usages correspondant au
bien-être des activités humaines (besoins physiologiques, besoins essentiels, besoins
culturels, besoins liés aux activités commerciales, agricoles, industrielles, etc.), ainsi qu’au
fonctionnement de la nature (besoins nécessaires pour assurer les fonctions écologiques
des hydrosystèmes et le maintien de la biodiversité).
3) La demande est la requête d’une quantité d’eau exprimée par un usager. Celle-ci peut être
estimée ou modélisée pour un environnement et un contexte climatique et socio-
économique particulier. Selon les ressources disponibles, l’eau effectivement fournie et
utilisée par l’usager (l’apport, défini plus loin) peut être inférieure ou supérieure à la
demande, qui se retrouvera donc plus ou moins satisfaite.
La notion de besoin en eau sera au centre de cette étude au travers des pratiques
viticoles à une échelle locale, soit le vignoble de Corin, au-dessus de Sierre, dans le
canton du Valais. Le choix de la zone d’étude s’est portée sur ce vignoble afin de
pouvoir comparer les données simulées par les modèles et les mesures de la quantité
d’eau obtenues par Martin Calianno dans le cadre de sa thèse de doctorat. Le choix de
la vigne provient quant à lui de l’importance économique, culturelle et sociale de cette
culture pour le canton du Valais. Du fait d’usages multiples (alimentaire, récréatif,
irrigation, production d’énergie, neige artificielle), l’utilisation de l’eau dans le canton
du Valais peut potentiellement entraîner des tensions entre les différents acteurs
socio-économiques. Les changements climatiques en cours impliqueront une gestion
optimale de la ressource en eau disponible. Un exemple d’impact lié aux changements
climatiques qui pourrait toucher le canton du Valais est la hausse des températures.
En effet, comme le démontre le rapport CH2011, publié conjointement par l’Office
Fédéral de Météorologie et de Climatologie ainsi que d’autres institutions, telles que
l’ETH de Zürich, les températures pourraient potentiellement augmenter de 3.2°C à
4.6°C en région alpine durant la période estivale, (Fischer et al, 2015). Concrètement,
à l’échelle du canton du Valais, une hausse plus importante des températures pourrait
potentiellement accroitre davantage le rythme de la fonte des glaciers ainsi que de la
hausse de la limite des chutes de neige, ce qui forceraient les acteurs politiques,
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
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économiques et touristiques à développer une réflexion sur l’utilisation des
ressources en eau de la région. Si la fonte des glaciers occasionne une augmentation
massive de l’eau à disposition de nos jours, il est nécessaire de planifier une gestion
judicieuse des ressources en eau une fois que les glaciers auront totalement ou
partiellement disparu. Si les augmentations de températures se confirment, les
surfaces glaciaires disparaitront autour de la Plaine Morte, alimentant la région
d’étude choisie dans le présent travail. Un rapport de l’IPCC rédigé en 2013, indique
que l’Europe doit s’attendre à des conditions climatiques plus difficiles et à une baisse
de la disponibilité en eau dans les années à venir. Il n’est donc plus question de savoir
si l’agriculture de ces régions doit s’acclimater à ces nouvelles conditions, mais de
quelle manière elle doit le faire (Reynaud, 2009).
C’est dans ce contexte que les modèles agronomiques peuvent potentiellement
apporter des solutions pour une meilleure gestion des ressources. Il est nécessaire de
discerner deux types de modèles agronomiques : les modèles positifs et normatifs.
Selon Loubier (2003 :10) : « les modèles positifs ont pour principal objectif de décrire
et d’expliquer l’usage que font actuellement les agriculteurs des ressources dont ils
disposent. » Ils sont généralement composés de pas de temps courts et se basent sur
des paramètres agronomiques, chimiques, hydrologiques, hydrauliques et
hydrogéologiques (Loubier, 2003). Les modèles normatifs ont quant à eux pour but
« d’analyser les conditions d’adaptation des exploitations à des chocs exogènes. Ils
peuvent être utilisés soit de manière exploratoire, (…) à long terme, soit pour simuler
les impacts d’ajustements nécessaires à court ou moyen terme » (Loubier, 2003 :11).
Ces modèles nécessitent moins de données biophysiques, mais incluent l’impact des
politiques publiques, les échanges commerciaux et l’environnement.
L’analyse des besoins en eau d’une culture, ainsi que de la teneur en eau du sol, est
principalement fondée sur l’utilisation de modèles positifs. Le travail suivant, situé à
une échelle locale, s’inscrit dans la continuité du projet «Montanaqua», dont
« l’objectif était d’obtenir un état des lieux de la gestion de l’eau à l’heure actuelle,
puis de développer des scénarios de gestion pour le futur (vers 2050) en prenant en
compte les changements climatiques et socio-économiques. Pour cela, une double
modélisation de la gestion future a été réalisée, sous l’angle hydroclimatique et sous
l’angle socio-économique » (Reynard et al, 2014 : 50). Finalement, ce projet a mis en
lumière qu’en 2050, les ressources resteront suffisantes pour satisfaire les besoins en
eau à une échelle annuelle mais que des pénuries temporaires et spatiales seront
observées. De plus, les changements socio-économiques et les choix de
développement territorial auront un impact plus marqué sur les usages futurs de
l’eau que les changements climatiques (Reynard et al, 2014). La thèse de Martin
Calianno a été mise en place dans la continuité de ce projet pour estimer
rigoureusement les usages de l’eau dans la région.
La problématique de ce travail repose sur la détermination du besoin en eau du
vignoble de Corin et de la teneur en eau disponible dans le sol du vignoble à
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
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partir de deux modèles agronomiques (Cropwat et WaLIS). Il sera tout d’abord
possible d’évaluer la marge d’erreur existante entre le besoin en eau simulé par
Cropwat et le besoin en eau mesuré sur le vignoble. Par la suite, la teneur en eau du
sol du vignoble simulée par les deux modèles sera comparée, afin de déterminer
lequel des deux modèles présente des valeurs concordantes avec les conditions
climatologiques de la région. Finalement, il sera possible d’émettre une proposition
sur le modèle le plus adéquat pour le vignoble de Corin.
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Zone d’étude 1.
1.1 Situation générale
Le vignoble de Corin se situe en Valais central, sur l’ancienne Commune de Montana.
Les Communes de Chermignon, Montana, Randogne et Mollens ont fusionné le 1er
janvier 2017 afin de former l’unique Commune de Crans-Montana. Ce travail ayant
débuté avant la fusion des communes, l’ancienne découpe politique de la Commune
de Montana est utilisée. Cette dernière surplombe la ville de Sierre, sur la rive droite
du Rhône, et s’étend entre 580 et 1770 mètres d’altitude. La commune est
positionnée entre la vallée de la Lienne, à l’Ouest, et de la Raspille, à l’Est. Sa
superficie est de 486 ha. Le village de Corin constitue l’étage inférieur de la commune
de Montana. Il est principalement composé de vignobles. Le vignoble s’étend de la
limite inférieure de la commune, de 580 mètres à 800 mètres. A partir de cette
altitude, et jusqu’à 1500 mètres, s’étendent des prairies et des forêts, avant de laisser
place à des forêts d’épicéas et par la suite à des pâturages, dès 1700 mètres d’altitude.
La station de ski de Crans-Montana se trouve en partie sur la commune de Montana
(Commune Crans-Montana, 2017).
1.2 Situation géologique
L’ensemble du vignoble de Corin repose sur une seule unité lithologique, appelée
« domaine valaisan» ou domaine de Sion-Courmayeur, et appartenant à l’unité
géologique pennique (Huber, 2007 :7). De manière générale, la zone pennique s’étend
au sud du Rhône. Corin se trouve donc sur une brève intrusion de cette zone, entre
Sion et Sierre, sur la rive droite du Rhône, où se situe essentiellement la zone
helvétique. Les terrains qui s’y trouvent sont composés de flyschs, de calcschistes et
de calcaires gréseux ou conglomératiques. La topographie du vignoble est constituée
de ressauts pentus et de terrasses, formés de schistes calcaires. Ces ressauts pentus
ont obligé la construction de murs de parchets, afin de former des terrasses sur
lesquelles se trouvent les différentes parcelles du vignoble. La pierrosité de surface
est hétérogène, composée de plaques et de cailloux de toutes sortes, arrondis ou
émoussés. Leur couleur peut varier du gris au gris noir, avec des tons argentés. Une
partie du flysch valaisan du coteau est recouverte de formations superficielles, telles
que des plaquages de moraine de fond, ainsi que des blocs erratiques disséminés un
peu partout. Les creux et les plats se trouvent tapissés par une fine couche de loess.
Au fond des pentes, des cônes de déjection exigus se sont formés, là où les ruisseaux
atteignent la plaine (Huber, 2007 :7).
1.3 Hydrographie de l’ancienne commune de Montana
Le réseau hydrographique de la commune peut être partagé en deux sections : le
réseau d’eau potable et le réseau d’irrigation. Chaque réseau est principalement
composé de lacs ou de sources, de même que de répartiteurs d’eau, de réservoirs
d’eau, de stations de pompage et d’une station de traitements des eaux. Cette dernière
est uniquement utilisée par le réseau d’eau potable.
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L’eau potable de la commune provient du lac de Zeuzier, situé sur la commune
d’Ayent, ainsi que des sources de l’Er de Lens, de Vermala, de Corbyr, de Nantermoz
et de Pépinet. L’eau transite ensuite par différents réservoirs et un répartiteur d’eau
potable pour les quatre communes. L’eau passe ensuite par une station de traitement
des eaux, avant d’être distribuée dans les réservoirs de Montana, Montana-village,
Diogne et Corin (Rey, 2002).
L’eau utilisée pour l’irrigation des cultures, dont le vignoble de Corin, provient quant
à elle principalement du lac Huiton, du lac Grenon ainsi que du lac de la Moubra. L’eau
en provenance du lac Huiton et la rivière de l’Ertentse s’écoulent vers le répartiteur
d’eau d’irrigation avant d’être dirigé vers le lac Grenon. Ensuite, l’eau du lac Grenon
est dirigée vers le lac de la Moubra, avant d’être canalisée par une conduite en
direction du réservoir d’irrigation. L’eau du Grand Bisse de Lens, capté à la rivière de
la Lienne, sur la commune d’Ayent, remplit également ce même réservoir (Rey, 2002).
Figure 1: Hydrographie de la Commune de Montana (source : selon une illustration de Rey, 2002)
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1.4 Situation climatologique
Années 1984 à 2014
Le climatogramme 1 ci-dessous indique que la période climatologique de 1984 à
2014 comporte des précipitations mensuelles relativement homogènes, avec des
valeurs se situant entre 60mm et 80mm de mars à novembre. La période hivernale
est davantage arrosée avec des précipitations comprises entre 93mm et 105mm entre
décembre et février. La période estivale se trouve dans la norme annuelle, avec des
valeurs comprises entre 75mm et 85mm. Les précipitations minimales et maximales
sont de 58mm en septembre et de 105mm en décembre. La moyenne des
précipitations annuelles sur la période allant de 1984 à 2014 est de 928.7mm.
Les températures moyennes mensuelles se situent entre -1,8°C et 15°C entre 1984 et
2014. Les températures moyennes les plus basses sont de -1.8°C, -1.7°C et -0.8°C en
janvier, février et décembre. Durant l’été, les températures moyennes maximales sont
comprises entre 11°C et 15°C.
Climatogramme 1: précipitations et températures moyennes entre 1984 et 2014, Corin (source : MétéoSuisse)
Année 2015
En 2015, les précipitations les plus faibles sont de 5.5mm et 16.2mm en décembre et
en février. Les précipitations les plus fortes sont de 172.1mm et 89.3mm en mai et en
novembre. La somme des précipitations annuelles atteint en 2015 657.7mm. Les
températures mensuelles minimales sont de -1.2°C et -2.7°C en janvier et en février.
Les températures mensuelles maximales sont de 18.3°C et 15.8°C en juillet et en aout.
En comparaison aux observations faites entre 1984 et 2014, la somme des
précipitations annuelles s’élève à 657.7mm en 2015, contre 928.7mm en moyenne
entre 1984 et 2014. En été, les précipitations sont plus faibles que lors de la période
de référence. En effet, précipitations ne sont que de 53.4mm et 32.9mm en juin et en
juillet alors qu’elles sont de 80.31mm et 76.78mm en moyenne entre 1984 et 2014.
Le mois décembre est aussi spécialement sec, avec des précipitations mensuelles de
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Corin 1984 - 2014
Précipitation (mm) Température (°C)
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5.5mm, contre 105mm en moyenne de 1984 à 2014. Le mois de mai fut
particulièrement arrosé en 2015, avec une somme des précipitations atteignant
172.1mm. Les températures estivales vont de 14.3°C à 18.3°C en 2015 alors qu’elles
sont comprises entre 12.3°C et 14.6°C entre 1984 et 2014.
Climatogramme 2: précipitations et températures moyennes 2015, Corin (source : MétéoSuisse)
Année 2016
En 2016, les températures moyennes les plus basses sont aussi observées en janvier
et février, avec des valeurs négatives de -1.3°C et -0.4°C. Les températures moyennes
les plus hautes sont de 15.5°C et 15.4°C en juillet et en août. Les précipitations
moyennes les plus faibles sont de 0.1mm et 27.5mm en décembre et en mars. Quant
aux plus fortes, elles sont mesurées en mai et novembre et atteignent respectivement
107.8mm et 97.2mm.
La somme annuelle des précipitations se monte à 826.1mm en 2016, contre 928.7mm
sur la période allant de 1984 à 2014. Durant l’été, des précipitations inférieures à la
moyenne de 1984 à 2014 sont observées. Le mois décembre est très sec, sans
précipitations notables, contre 105mm en moyenne de 1984 à 2014. Le mois de
janvier est particulièrement pluvieux en 2016, avec des précipitations atteignant
161.7mm.
Les températures estivales de 2016 sont comparables aux températures mesurées
durant la période de référence. En juin 2016, la température est de 12.2°C, soit dans
la moyenne. En juillet et en août, la différence entre les températures mesurées en
2016 et les températures moyennes de 1984 à 2014 n’est que de 1°C. En juillet, la
température atteint 15.5°C contre 14.6°C durant la période de référence. En août, une
température moyenne de 15.4°C a été observée en 2016, contre 14.4°C en moyenne.
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Climatogramme 3: précipitations et températures moyennes 2016, Corin (source : MétéoSuisse)
Comparaison entre les différentes périodes climatologiques
Sur la base de ces observations, il est possible de constater que 2015 est une année
plus sèche et chaude que la moyenne des années 1984 à 2014, avec des précipitations
plus faibles et des températures plus élevées. L’année 2016 est moins humide que la
moyenne des années 1984 à 2014 et présente des températures similaires. Ces
observations indiquent que l’année 2016 a été globalement plus humide et plus
fraiche que 2015. Cependant, l’hiver 2015 a été plus froid que l’hiver 2016. L’été 2015
a quant à lui été plus chaud. L’année 2016 a été davantage arrosée avec des
précipitations annuelles atteignant 826mm contre 657.7mm en 2015. Les
précipitations estivales des deux années sont comparables, avec des valeurs de
205.8mm en 2015 et de 221.7mm en 2016. Les précipitations hivernales de l’année
2016 sont néanmoins largement supérieures à celles de 2015, avec des précipitations
atteignant 293mm, contre 128.3mm en 2015, malgré un mois de décembre très sec
en 2016.
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Précipitations (mm) Température (°C)
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1.5 Secteurs d’encépagement
Le vignoble de Corin est découpé en quatre secteurs (A-B-C-D), selon leur altitude et
les cépages qui les composent. Le tableau 1 ci-dessous condense les caractéristiques
de ces différents secteurs. La figure 2 indique leur situation géographique.
Altitude (m) Surface (ha) Exposition Pente (%) Composition du sol
(%)
Secteur A 550 - 650 22.36 Sud 25 Argile (17), silt (43),
sables (40)
Secteur B 650 - 722 6.239 Sud 75 Argile (22), silt (44),
sables (34)
Secteur C 645 - 770 14.747 Sud 70 Argile (22), silt (44),
sables (34)
Secteur D 705 - 815 6.285 Sud 75 Argile (22), silt (44),
sables (34)
Tableau 1: secteurs d'encépagement, vignoble de Corin (source : Huber, 2007)
Figure 2: zones d'encépagement, vignoble de Corin (source : www.vsgis.ch)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
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Méthodologie 2.
2.1 Modèles CROPWAT et WaLIS
Pour aborder en connaissance de cause la suite de ce travail, il est tout d’abord
nécessaire de brièvement décrire ce que représente la notion de modèle. De manière
générale, un modèle correspond à une représentation simplifiée de la réalité. Un
modèle peut être défini comme étant : « un ensemble de relations mathématiques ≫
composé de ≪ variables d’entrée, de paramètres relatifs aux différents processus et
de variables de sortie ≫ (Prost, 2008 :18). Plus spécifiquement en agronomie, le
modèle est défini comme étant ≪ the dynamic functioning of the soil-plant system as
it interacts with climate and farming practices ≫ (Prost, 2008 : 18).
CROPWAT 2.1.1
Description
Le modèle Cropwat est un support d’aide pour l’irrigation des cultures développé par
la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), basé sur le calcul
du bilan hydrique. Il est utilisable pour toutes les sortes de culture et dans différentes
régions climatiques. Sa fonction principale est de déterminer le besoin en eau des
cultures et de développer des schémas d’approvisionnement en eau. Pour cela, le
modèle calcule l’évapotranspiration de référence, basée sur l’équation de Penman-
Monteith et en fonction de données météorologiques. Celles-ci sont listées dans la
suite de ce chapitre. Le logiciel offre également la possibilité de développer un
calendrier d'irrigation des cultures, d'évaluer les effets du manque d'eau sur les
cultures, ainsi que l'efficience des différentes pratiques d'irrigation (Van Laere, 2003).
Le modèle peut utiliser des données d’entrée à un pas de temps journalier, décadaire
ou mensuel. Dans le cadre de ce travail, les données d’entrée du modèle sont utilisées
à un pas de temps journalier. Les résultats sont eux présentés à un pas de temps
mensuels.
Paramétrage du modèle
Les facteurs les plus
importants sont le flux hydrique,
constitué de
l’évapotranspiration et des
précipitations, ainsi que le
coefficient cultural de la plante
(Kc). La figure 3 ci-contre
représente les paramètres
principaux pris en compte par
Cropwat.
Figure 3: Flux hydriques et paramètres pris en compte par le programme CROPWAT (source : selon une illustration de l’UMR EEF)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
13
Le coefficient cultural, Kc, permet de calculer l’évapotranspiration réelle de la culture.
Il varie en fonction de la plante et de son état végétatif. Le coefficient cultural varie
selon quatre phases : la phase initiale, la phase de développement, la phase de mi
saison et la phase de fin de saison. Les valeurs théoriques de Kc ainsi que les
différentes phases sont indiquées dans la figure 4. La réserve utile représente quant à
elle l’eau accessible aux végétaux dans le volume de sol exploité par leurs racines
(Van Laere, 2003).
Données météorologiques, culturales et pédologiques
Les données météorologiques journalières servant à paramétrer le modèle sont les
suivantes :
- La température de l’air moyenne en degré Celsius
- Le pourcentage d’humidité de l’air
- La vitesse du vent, en mètre par seconde
- Les précipitations, en millimètre par jour
- L’évapotranspiration, en millimètre par jour
Afin de pouvoir simuler les besoins en eau d’une culture, des données sur la culture
en question, ainsi que sur le sol sur lequel la culture pousse, s’ajoutent aux données
météorologiques. L’ensemble des données utilisées par le programme est détaillé
dans le tableau 2 des inputs suivant :
Figure 4: Kc, phases de développement et besoin en eau de la plante (source : Brouwer et Heibloem, 2001, modifié
par Bonriposi en 2013)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
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Paramètre Définition Valeur Site collecte
ETo [mm] Evapotranspiration de référence, elle représente l’évaporation potentielle d’une culture bien irriguée.
- Logiciel CROPWAT à partir des données climatiques journalières (températures, humidité, insolation, vitesse du vent)
Précipitations [mm]
Précipitation journalière moyenne - Base de données IDAweb de MétéoSuisse
Précipitations effectives [%]
Précipitation journalière moyenne réellement utilisée par la culture. Précipitation calculée en déduisant l’écoulement de surface et la percolation.
80, pour des
précipitations inférieures à
100 [mm/mois]
Base de données IDAweb de MétéoSuisse
Culture : Nom Vignes, selon les différents cépages présents sur le vignoble de Corin.
-
Questionnaire viticulteur/ cadastre commune de Corin
Culture : date de plantation
-
-
Questionnaire viticulteur/ cadastre commune de Corin
Coefficient cultural (Kc)
Kc correspond au rapport entre l'évapotranspiration de la culture (ETc) et l'évapotranspiration potentielle (ET0). Kc est déterminé par les effets de 4 caractéristiques qui différencient la culture en question de la culture de référence. Ces caractéristiques sont : 1.hauteur de la culture, 2.albédo de la surface du sol de la culture, 3.résistance du canopée, 4.évaporation du sol Liste des Kc du raisin de table/ raisin de cuve se trouvent au chapitre 6 du « FAO irrigation and drainage paper 56 ».
Raisin de table : 0.30/0.85/0.45
Raisin de cuve : 0.30/0.70/0.45
Kcini/Kcmid/Kcend
CROPWAT: A Computer Program for Irrigation Planning and Management
Culture : longueur des étapes de croissance [cm]
Il existe 4 étapes de croissance à prendre en compte. Ce sont les étapes suivantes : Initial/Development/Mid/Late.
30/60/40/80
CROPWAT: A Computer Program for Irrigation Planning and Management
Culture : profondeur des racines [m]
Profondeur jusqu’à laquelle l’eau présente dans le sol peut être utilisée de manière effective par la plante.
Initial stage : 0.25-0.30
Développement maximal : 2.50
CROPWAT: A Computer Program for Irrigation Planning and Management
Culture : fraction critique d’épuisement (p)
Niveau d’humidité du sol critique où le stress hydrique dû à la sécheresse apparaît.
Variation entre 0.4 et 0.6, avec
des valeurs plus basses pour les cultures ayant
un système racinaire limité
et des conditions
d’évaporation élevées
CROPWAT: A Computer Program for Irrigation Planning and Management
Culture : réponse du rendement (Ky)
Facteur qui permet d’estimer la réduction de la culture suite à un stress hydrique causé par la sécheresse
0.85
CROPWAT: A Computer Program for Irrigation Planning and Management
Sol : Eau disponible totale [mm]
Quantité maximale d’eau utilisable dans le sol par la vigne seule. RU (réserve utile) moyenne du calcschiste du Flysch de Corin est égal à 83mm, ce qui correspond à une RU faible. Bonne correspondance avec les données de Swisstopo qui indiquent une rétention hydrique très faible à moyenne pour Corin ainsi qu’une profondeur de sol exploitable par les racines de très faible à moyenne.
83
Etude géopédologique des vignobles d’Ollon, Corin, Loc (Service Cantonal de l’Agriculture, 2007) Swisstopo
Sol : taux d’infiltration maximum de
Le taux d’infiltration maximum de l’eau de pluie se calcule en fonction de l’intensité de la pluie, du type de sol et de la pente.
10 CROPWAT: A Computer Program for Irrigation Planning and
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
15
l’eau de pluie [mm/jour]
Management
Sol : profondeur maximale d’enracinement [cm]
La profondeur maximale d’enracinement est déterminée par les caractéristiques de la plante ainsi que par les propriétés du sol. La vigne a une profondeur moyenne d’enracinement comprise entre 2 et 5 mètres. Par contre, les données Swisstopo indiquent une profondeur de sol exploitable par les racines très faible à moyenne.
250 Etude géopédologique des vignobles de Ollon, Corin, Loc (Service Cantonal de l’Agriculture, 2007) Swisstopo
Sol : épuisement de la teneur en eau initiale [%]
Indicateur de la sécheresse du sol au début de l’irrigation. Il est exprimé par le pourcentage d’épuisement vis-à-vis de la de la teneur en eau totale du sol.
5 CROPWAT: A Computer Program for Irrigation Planning and Management
Tableau 2: inputs CROPWAT (source : Allen, 1998)
Les paramètres de sortie du programme sont détaillés dans le tableau 3 ci-dessous :
Tableau 3: outputs CROPWAT (source : Allen, 1998)
Paramètre Définition
Besoin en eau de la culture [mm/décade]
Besoin en eau de la culture, calculé comme étant la différence entre l’évapotranspiration de la culture sous des conditions standards (ETc) et les précipitations effectives
Planification de l’irrigation
La planification de l’irrigation permet d’assurer la croissance optimale de la plante ainsi qu’une utilisation efficiente de l’eau. Elle a pour but de déterminer l’approvisionnement en eau optimal nécessaire à une culture
Evaluation des pratiques d’irrigation
Permet l’évaluation des pratiques d’irrigation existantes, en fonction d’une utilisation efficiente de l’eau, afin de développer une irrigation optimale de la culture
Déficit en eau du sol [mm]
Ce paramètre montre le statut du sol chaque jour et indique comment varie la teneur en eau du sol au fil de la saison Il permet donc d’évaluer les conséquences d’un approvisionnement en eau limité sur une culture et de développer une planification alternative de l’irrigation, en fonction de l’approvisionnement en eau limité.
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
16
Avantages
En comparaison à d’autres modèles agronomiques, Cropwat requiert moins de
données d’entrée. Le modèle est utilisable dans différentes régions agro-écologiques
et sous différentes conditions climatiques car il possède une base de données
climatiques (CLIMWAT 2.0) développées spécialement pour procurer des
observations climatiques mensuelles depuis 3200 stations météorologiques réparties
sur la surface du globe (Vote et al, 2015 : 11). Cette base de données n’a cependant
pas été utilisée dans ce travail, car elle comprend uniquement trois stations en Suisse,
à Genève, Zürich et Bâle. Par ailleurs, le modèle Cropwat est exploité mondialement
par les ingénieurs et les économistes, afin de planifier la gestion des cultures en cas
de limitation de l’approvisionnement en eau. Le modèle a la capacité de calculer lui-
même l’évapotranspiration de référence à partir des données climatiques (Vote et al,
2015 :11).
Limitations
Une limitation de ce modèle provient du fait que le coefficient cultural Kc varie
grandement, temporellement et spatialement, selon les différents types de cultures,
les sols, les nutriments ainsi que les microclimats (Vote et al, 2015 :12). L’application
d’une valeur théorique de Kc sur une période de temps prédéfinie, comme il a été fait
dans ce travail, peut potentiellement limiter la précision des donnes de sortie du
modèle. Il est donc préférable d’utiliser Cropwat pour des projections générales et
une gestion des ressources en eau à une échelle régionale ou nationale (Vote et al,
2015 : 12).
WaLIS 2.1.2
Description
Le modèle WaLIS (Water baLance for Intercropped Systems) est un modèle de calcul
du bilan hydrique, spécialement conçu pour la vigne. Sa fonction principale est de
déterminer l’évolution de la teneur en eau du sol au pas de temps journalier
(Delpuech et al, 2010). Dans la cadre de ce travail, les données d’entrée du modèle
sont utilisées à un pas de temps journalier. Les résultats sont eux présentés à un pas
de temps mensuels. Il permet ainsi de donner des indications sur la recharge
hivernale en eau du sol, ainsi que sur la contrainte hydrique subie par la vigne au
cours d’un cycle entier. Cela permet au viticulteur d’avoir des informations sur les
besoins en eau de la vigne et de pouvoir réguler son irrigation en fonction du bilan
hydrique estimé par le modèle (Delpuech, 2013). WaLIS permet aussi de faciliter
l’aide au pilotage de la parcelle, ainsi que des améliorations dans le domaine de la
recherche, en permettant de caractériser le comportement de parcelles d’essais
(Delpuech et al, 2010).
Le modèle WaLIS a été développé spécifiquement pour les vignes sous l’influence de
conditions méditerranéennes. La validation du modèle WaLIS en région
méditerranéenne a été menée par Xavier Delpuech et Florian Celette (2010).
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
17
L’objectif premier de cette recherche a été d’évaluer la justesse du modèle de bilan
hydrique WaLIS dans une situation climatique méditerranéenne, à Puisserguier dans
le département de l’Hérault. Les résultats obtenus lors des simulations par ce modèle
sont les suivants : les simulations du ruissellement et de la FSTW ont été jugées
satisfaisantes. Le paramétrage des principaux indicateurs (TTSW, Kmax, CN) suffit à
une simulation satisfaisante du bilan hydrique de la vigne (Delpuech et al, 2010).
Cette simulation du modèle de bilan hydrique WaLIS satisfaisante en conditions
méditerranéennes est de bon augure pour une même simulation dans le canton du
Valais. En effet, les conditions climatiques entre le département de l’Hérault et le
canton du Valais présentent des similitudes au niveau des températures, des
précipitations et de l’ensoleillement.
Paramétrage du modèle
Cinq flux hydriques,
l’évaporation, la transpiration,
les précipitations, le drainage
et le ruissellement sont pris en
compte par WaLIS, ainsi que
deux coefficients : le coefficient
maximal d’interception du
rayonnement (Kmax) et le
coefficient de ruissellement
(CN). La figure 5 ci-dessous
indique les différents
paramètres pris en compte par
WaLIS.
Données météorologiques, culturales et pédologiques
Les données météorologiques journalières, utilisées au pas de temps journalier, sont
les suivantes :
- La température de l’air moyenne en degré Celsius
- Les précipitations, en millimètre par jour
- L’évapotranspiration, en millimètre par jour
L’ensemble des données utilisées par le programme est détaillé dans le tableau 4 des
inputs suivant :
Paramètre Définition Valeur Site de collecte
TTSWh [mm] Total Transpirable Soil Water, TTSW du compartiment d’herbe
0 Valeur par défaut (0) car l’enherbement est nul à Corin
TTSWv [mm] Total Transpirable Soil Water, quantité maximale d’eau utilisable dans le sol par la vigne seule. Peut être assimilée à la réserve utile (RU).
83 Etude géopédologique des vignobles d’Ollon, Corin, Loc (Service Cantonal de
Figure 5: Flux hydriques et paramètres pris en compte par le programme CROPWAT (source : selon une illustration de l’UMR EEF)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
18
RU moyenne du calcschiste du Flysch de Corin est égal à 83mm, ce qui correspond à une RU faible. Bonne correspondance avec les données de Swisstopo qui indique une rétention hydrique très faible à moyenne pour Corin ainsi qu’une profondeur de sol exploitable par les racines de très faible à moyenne.
l’Agriculture, 2007) Swisstopo
CN_Ruiss Paramètre ruissellement sous le rang (sous le pied de vigne)
A : sol avec forte capacité d’infiltration, sol sableux ou avec une forte teneur en cailloux et peu d’argile B : sol avec capacité d’infiltration bonne C : sol avec capacité d’infiltration modérée D : sol avec capacité d’infiltration faible, avec beaucoup d’argile
72 Delpuech, X. (2013). Utilisation de l’interface web du modèle de bilan hydrique WaLIS
CN_Ruiss2 Paramètre ruissellement dans l’inter-rang (entre les pieds de vigne). Inactif si P=0 et pir=0.
0 Delpuech, X. (2013). Utilisation de l’interface web du modèle de bilan hydrique WaLIS
P Proportion d’enherbement. Enherbement de l’inter-rang nul à Corin.
0 Mesures sur le terrain
Dbr Date de débourrement en jours contés à partir du 1er janvier. Etape du cycle végétatif de la vigne qui se produit au printemps en mars et avril, c’est le moment où les bourgeons commencent à se développer. Le débourrement début lorsque l’extrémité verte de la jeune pousse est visible. La date de débourrement varie selon les types de cépages
À déterminer
selon les cépages
http://www.agrometeo.ch
p_remplissage Le sol doit être considéré rempli à la date de début de simulation, soit la première date du fichier météo. Cela correspond à la proportion d’eau dans le sol en début de simulation
1 Valeur par défaut
Kmax Valeur maximale du coefficient d’interception du rayonnement par la vigne
0.5 Valeur par défaut
Latitude Coordonnée géographique 46
d_rang distance entre les rangs en [m] À déterminer
selon les parcelles
Valeur par défaut
Hfeuillage hauteur du feuillage en [m] À déterminer
selon les parcelles
Valeur par défaut
Lfeuillage largeur du feuillage en [m] À déterminer
selon les parcelles
Valeur par défaut
porosité du feuillage
Volume relatif des espaces dans le tissu de la feuille, où les échanges gazeux ont lieu
0.2 Valeur par défaut
orientation [0; 360], 0 : NS, 90 : E-W, 45 : NE-SW À déterminer
selon les parcelles
Mesures sur le terrain
Pir Paramètre de ruissellement différent pour le sol de l’inter-rang. Comme le sol de l’inter-rang est aussi un sol nu, il est possible de lui attribuer une valeur nulle, comme ça le programme utilise la valeur CN_Ruiss pour le ruissellement sur un sol nu.
0 Valeur par défaut
Reinit Remplissage automatique du sol au débourrement. Pas de remplissage automatique du sol au débourrement dans ce cas-là.
0 Valeur par défaut
Tableau 4: inputs WaLIS (source : Delpuech, 2013)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
19
Les paramètres de sortie du programme sont détaillés dans le tableau des outputs
suivant :
Une attention particulière sera portée sur l’ASWv dans la suite de cette étude.
Avantages
Le modèle WaLIS est simple d’utilisation et efficace pour simuler la teneur en eau du
sol des vignobles, même dans le cas où les parcelles possèdent un inter-rang herbeux.
(Celette et al, 2010 :9). En effet, WaLIS prend en compte la compétition hydrique qui
peut exister entre la vigne et l’enherbement sur la parcelle (Dufourcq et al, 2013 :3).
L’évaluation des paramètres principaux (TTSW, Kmax, CN) permet d’assurer de
manière satisfaisante le fonctionnement du modèle (Delpuech et al, 2010 :9). De par
la bonne simulation de la recharge hivernale, il est possible d’obtenir un indicateur
anticipé, afin de gérer au mieux la parcelle. WaLIS peut aussi fournir des indications
appropriées sur les millésimes ou le contexte régional (Delpuech et al, 2010 :9).
Limitations
Le modèle fournit une information dynamique et continue, mais qui peut cependant
contenir des erreurs si le ruissellement est mal évalué (Delpuech et Gary, 2009). En
effet, le paramétrage du ruissellement est invariable et ne considère pas d’éventuelles
modifications de l’état de la surface du sol. De plus, le modèle prend en compte
uniquement la pluie journalière ; l’intensité des précipitations n’est donc prise en
compte que de manière imprécise. (Delpuech et al, 2010 :9). Une autre limite du
modèle est liée à la difficulté d’estimation de la TTSW. Les valeurs obtenues lors des
simulations de la TTSW peuvent différer, selon les périodes, des valeurs obtenues à
travers les mesures du potentiel de base (ψb) sur le terrain. Finalement, Walis ne
tient pas compte des remontées de la nappe phréatique (Delpuech et al, 2010).
Paramètres Définition
FTSWtot Fraction of Transpirable Soil Water, fraction d’eau du sol utilisable par la plante. Elle indique le pourcentage d’eau disponible pour la vigne
FTSWtot_en_Potbase FTSW en équivalent potentiel de base
FTSWv FTSW du compartiment de vigne
FTSWh FTSW du compartiment en herbe
ASWtot [mm] Available Soil Water, eau disponible dans le sol
ASWv [mm] ASW du compartiment vigne
ASWh [mm] ASW du compartiment herbe
Tv [mm] Transpiration de la vigne
ETRh Evapotransipiration de l’herbe
ESn [mm] Evaporation du sol nu
Tableau 5: outputs WaLIS (source : Delpuech, 2013)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
20
Comparaison entre les modèles CROPWAT et WaLIS 2.1.3
Les deux modèles comportent cinq différences notables, selon les cultures pour
lesquelles ils sont utilisés, leurs objectifs principaux ainsi que les flux hydriques et les
données d’entrée nécessaires à leur fonctionnement. Ces différences sont les
suivantes :
- La première est basée sur le fait que le modèle Cropwat est utilisable pour
toutes les cultures, alors que le modèle WaLIS a été conçu spécialement pour
les vignes situées dans un climat méditerranéen.
- La seconde est que le modèle Cropwat détermine principalement le besoin en
eau des cultures, ainsi que la quantité d’eau à disposition dans le sol. A
contrario, le modèle WaLIS ne détermine pas le besoin en eau de la plante
mais la recharge en eau du sol.
- Par ailleurs, Cropwat prend en compte deux flux hydriques,
l’évapotranspiration et les précipitations alors que WaLIS considère en plus de
cela le ruissellement et le drainage.
- Finalement, les données météos utilisées par Cropwat sont la température
moyenne de l’air, le pourcentage d’humidité de l’air, la vitesse du vent, les
précipitations et l’évapotranspiration. Le modèle WaLIS prend quant à lui
uniquement en compte la température de l’air moyenne, les précipitations et
l’évapotranspiration.
- Les inputs des modèles peuvent varier selon l’objectif premier des modèles.
C’est le cas de certaines données d’entrée spécifiques à la parcelle de vigne,
comme la proportion d’enherbement du sol, le coefficient de ruissellement
sous le rang de vigne et la date de débourrement, qui sont pris en compte par
le modèle WaLIS et ne le sont pas par Cropwat.
2.2 Formules d’estimation de l’ETP
L’évapotranspiration prend une place importante dans le cycle de l’eau. Elle
correspond à l’évaporation maximale possible d’eau par la plante, indépendamment
de l’eau à disposition de cette dernière. Elle fait donc office d’indicateur du
développement de la plante et permet d’évaluer les capacités climatiques d’une
région pour l’agriculture (Calanca et al, 2011). Cependant, il n’est pas aisé de
déterminer l’évapotranspiration potentielle, car différents paramètres sont à prendre
en compte, comme les conditions de l’atmosphère et du sol, ainsi que les
caractéristiques de la végétation. L’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO) a donc mis sur pied la notion de
d’évapotranspiration de références basée sur la formule d’estimation de
l’évapotranspiration de Penman-Monteith (Allen et al, 1998). Cela correspond à
l’évapotranspiration d’un peuplement végétal idéal, ayant une quantité illimitée d’eau
à disposition. Face à cette formule théorique se trouvent des formules empiriques de
calcul de l’évapotranspiration, comme les formules de Turc, de Thornthwaite ou
d’Oudin. Les deux dernières formules citées seront comparées à la formule de
Penman-Monteith dans la suite de ce rapport. L’objectif est d’analyser ces trois
différentes formules, d’en comparer les forces et les faiblesses et de saisir leurs
domaines d’application, en fonction des données à disposition ou du contexte
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
21
climatique qui les entoure. Finalement, il sera possible d’observer si
l’évapotranspiration calculée à l’aide de la formule de Penman-Monteith et utilisée
par le modèle Cropwat diffère beaucoup de l’évapotranspiration calculée par les
autres formules.
2.2.1 Estimation de l’ETP selon la formule de Thornthwaite
La formule de Thornthwaite est probablement la formule la plus utilisée
mondialement, afin de calculer l’évapotranspiration potentielle, car elle ne prend en
compte que la température et la durée d’éclairement. C’est une formule établie
empiriquement par Thornthwaite en 1948, compte tenu du peu de données
disponibles à l’époque (Calanca et al, 2011). Elle permet de calculer
l’évapotranspiration potentielle mensuelle (mm) à partir de la température moyenne
mensuelle (°C), d’un indice thermique annuel I, déterminé à partir de la somme des
indices thermiques mensuels i, ainsi que d’une formule approchée du facteur « a » et
d’un facteur de correction (F) dépendant la latitude de la zone d’étude et du mois. Ce
facteur se réfère à la durée d’éclairement et non d’insolation.
La formule de Thornthwaite s’applique globalement et ne nécessite aucun coefficient
régional ou cultural. Cependant, il se peut qu’elle ne soit pas toujours des plus
satisfaisantes, car elle ne prend en compte qu’un seul paramètre climatique, la
température. La comparaison avec des résultats de mesures lysimétriques met en
évidence 3 anomalies (Lecarpentier, 1975) :
- La formule n’est pas également valable selon les zones climatiques. Elle
convient bien aux zones humides ou sub-humides de la zone tempérée, mais
les résultats en zones arides et semi-arides sont sous-estimés. Cela s’explique
par le déficit de saturation en eau du sol, la durée d’insolation et l’intensité de
la radiation.
- Dans les climats isothermiques, mais soumis à des différences pluviométriques
marquées, l’évapotranspiration est sous-estimée en saison sèche et surestimée
en saison humide, pour les mêmes raisons qu’expliquées plus haut.
- En zone tempérée humide, la formule de Thornthwaite simule des valeurs trop
faibles pour le printemps et trop élevées pour l’automne. Cela s’explique par le
fait qu’à températures égales, les mois du printemps sont plus secs et plus
ensoleillés que les mois d’automne.
Équation 1: Formule de Thornthwaite (source: Milano, GG.0266 : Géographie de l’eau, 13.10. 2015)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
22
La formule de Thornthwaite est donc simple d’utilisation, car elle ne prend en compte
que les données thermiques et fournit des premières valeurs d’estimation de
l’évapotranspiration. Elle peut donc être utile dans un contexte où les données
climatiques sont difficiles d’accès ou dans des régions où il n’y a pas de stations
météorologiques proches de la zone de recherche, car elle ne requiert aucune
différenciation selon les régions d’études, si ce n’est le facteur de correction selon la
latitude (F).
2.2.2 Estimation de l’ETP selon la formule d’Oudin
De la même manière que la formule de Thornthwaite, la formule d’estimation de
l’évapotranspiration selon Oudin se base exclusivement sur un seul input, la
température. Il est possible d’appliquer la formule d’Oudin globalement et sans aucun
coefficient culturel. La formule d’Oudin est définie comme suit :
Équation 2: Formule d'Oudin (source: Kay and Davies, 2008)
Avec :
- PE : évapotranspiration potentielle (mm/jour)
- Re : radiation extraterrestre (MJ/m2/jour)
- λ : flux de chaleur latente (MJ/kg)
- ρ : densité de l’eau (kg/m3)
- Ta : température journalière moyenne de l’air (°C)
2.2.3 Estimation de l’ETP selon la formule de Penman-Monteith (FAO)
L’équation originale de Penman-Monteith a été modifiée par la FAO afin d’adapter le
concept d’évapotranspiration à un peuplement végétal idéal. La formule de Penman-
Monteith est une méthode de calcul physique de l’évapotranspiration, basée sur les
conditions fixées par le bilan énergétique pour la surface du sol, de même que sur les
processus d’échanges qui entrainent le flux de vapeur d’eau entre la végétation et
l’atmosphère (Calanca et al, 2011). La formule de base mise sur pied par Penman et
modifié ensuite par Monteith est la suivante :
Avec :
- λET : fraction d’évapotranspiration
- Rn : radiation net à la surface de la culture (MJ/m2/jour)
Équation 3: Formule de Penman-Monteith (source : Allen, 1998)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
23
- G : densité du flux de chaleur du sol (MJ/m2/ jour)
- ρa : densité de l’air sec (kg/m3)
- Cp : chaleur spécifique de l’air (J/kg/K)
- es : pression de vapeur saturante (kPa)
- ea : pression de vapeur actuelle (kPa)
- es-ea : déficit de pression de vapeur saturante (kPa)
- ra : résistance aérodynamique (m/s)
- rs : résistance de surface (m/s)
- Δ : Taux de changement de l’humidité spécifique en function de la température
(Pa/K)
- y : constante psychométrique
L’équation de Penman-Monteith détermine l’évapotranspiration d’une culture de
référence et fournit des valeurs standardisées de l’évapotranspiration à différentes
périodes de l’année et dans différentes régions (Allen, 1998). Elle permet donc de
déterminer les pertes en eau effectives des terres arables dues à
l’évapotranspiration. L’avantage de cette formule réside dans le fait qu’elle peut être
employée dans un contexte de changement climatique. En effet, quatre aspects sont à
prendre en compte dans ce contexte-là : a) l’augmentation de la température ; b) la
baisse de l’humidité de l’air ; c) une modification potentielle du régime de
rayonnement ; d) les effets de la hausse des concentrations de CO2 dans l’atmosphère,
qui permettent une utilisation plus efficace de l’eau par les plantes (Calanca et al,
2011).
Si l’utilisation de formules empiriques, telles celles de Thornthwaite ou d’Oudin, était
autrefois justifiée, il est aujourd’hui possible d’employer la formule de Penman-
Monteith de manière plus systématique, car les données nécessaires sont directement
disponibles, sur la plateforme IDAweb de Météosuisse par exemple.
2.3 Récolte de données
Données climatiques
Les données climatiques ont été récoltées au travers du portail pour l’enseignement
et la recherche, IDAweb. La base de données de l’IDAweb est constituée de mesures
déterminées par les stations au sol de Météosuisse (MétéoSuisse, 2017). L’accès aux
données a été fait par le biais du portail des stations, permettant de récolter les
mesures désirées pour la station de Montana. La station de Montana se situe à une
altitude de 1427 mètres, aux coordonnées 07° 27´ 39´´ (long)/ 46° 17´ 55´´ (lat).
Les données à disposition, pour chaque jour des années 2015 et 2016, sont les
suivantes :
- Température moyenne (°C)
- Précipitations (mm)
- Humidité de l’air (%)
- Vent (m/s)
- Insolation (heures)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
24
Le choix de la station météorologique de Sierre, située à 536 mètres d’altitude aurait
été plus judicieux du fait de sa proximité géographique avec le vignoble de Corin,
même si ce dernier se trouve sur la commune de Montana. Cependant, certaines
données comme la température moyenne de l’air à deux mètres au-dessus du sol,
l’humidité, le vent et l’insolation ne sont pas disponibles pour la station de Sierre.
Données physiques sur le vignoble
Les données récoltées sur le vignoble sont restreintes en raison de la période de
déroulement de l’étude, comprise entre novembre 2016 et avril 2017. En effet, il ne
fut pas possible de calculer la hauteur du feuillage, la largeur du feuillage ainsi que sa
porosité car les ceps de vigne étaient nus durant cette période. La distance entre les
rangs a été estimée à 1.20m en moyenne, après des mesures sur différentes parcelles
de vigne de la zone d’étude.
Données de distribution de l’eau mesurée sur le terrain
Les données de distribution d’eau ont été mesurées par Martin Calianno sur deux
périodes allant du 15 avril 2015 au 14 novembre 2015 et du 15 avril 2016 au 14
novembre 2016. Les données ont été mesurées en volume journalier (m3/jour) et ont
ensuite été transformées en hauteur d’eau journalière (mm/jour) pour 74,8ha, soit la
surface totale de l’encépagement concerné par le réseau d’irrigation de Montana.
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
25
Résultats 3.
3.1 Estimation de l’ETP du vignoble de Corin
3.1.1 Estimation de l’ETP selon Thornthwaite
En 2015 et 2016, l’évapotranspiration est maximale lors du mois de juillet, avec des
valeurs de 125.19mm et 109.67mm. En été, les valeurs maximales
d’évapotranspiration sont comprises entre 88mm et 125.19mm. L’évapotranspiration
est minimale en hiver, avec des mesures nulles. Globalement, les valeurs minimales
d’évapotranspiration se trouvent en hiver et au mois de novembre, avec des valeurs
comprises entre 0.00 et 15.41mm. De manière générale, les valeurs de
l’évapotranspiration calculées selon la formule de Thornthwaite sont similaires pour
les années 2015 et 2016.
3.1.2 Estimation de l’ETP selon Oudin
Lors des années 2015 et 2016, la valeur de l’évapotranspiration est maximale lors de
la première décade de juillet (44.360mm et 35.657mm). Globalement, les valeurs
maximales sont comprises entre 30.620mm et 44.360mm durant l’été. Les valeurs
minimales de l’évapotranspiration sont observées durant la première décade de
février en 2015 et lors de la deuxième décade de janvier en 2016, avec des valeurs
respectives de 0.00mm et 0.434mm. De manière générale, l’évapotranspiration est
faible en hiver, avec des valeurs comprises entre 0.00 et 5.136mmGlobalement, les
valeurs de l’évapotranspiration calculées selon la formule d’Oudin sont similaires
pour les années 2015 et 2016. Cependant, l’ETP de l’année 2015 est légèrement plus
importante, en raison de températures plus élevées cette année-là.
L’évapotranspiration calculée selon la formule d’Oudin est détaillée ci-dessous dans
le graphique 2.
0,00
20,00
40,00
60,00
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Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
ET
P [
mm
]
ETP 2015 - 2016 calculée selon Thornthwaite
ETP mensuel 2015 ETP mensuel 2016
Graphe 1: estimation de l'ETP calculée selon la formule de Thornthwaite
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
26
3.1.3 Estimation de l’ETP selon Penman-Monteith
Durant les années 2015 et 2016, l’évapotranspiration est maximale lors de la
première décade de juillet (51.77mm et 41.62mm). Globalement, les valeurs
maximales d’évapotranspiration sont observées en été, avec des valeurs comprises
entre 30.47 et 51.77mm.
En 2015, l’évapotranspiration minimale est observée durant la troisième décade de
novembre, avec une valeur de 2.65mm alors qu’au cours de l’année 2016,
l’évapotranspiration minimale a lieu lors de la première décade de janvier (2.72mm).
Globalement, les valeurs minimales d’évapotranspiration se situent en hiver, avec des
valeurs comprises entre 2.72mm et 10.26mm.
De manière générale, les valeurs de l’évapotranspiration calculées avec le modèle
Cropwat sont similaires pour les années 2015 et 2016. Cependant, l’ETP simulée
durant l’année 2015 est légèrement plus importante, en raison de températures plus
élevées cette année-là. Un aperçu des valeurs d’évapotranspiration calculées pour les
années 2015 et 2016 est disponible dans le graphique 3.
L’équation de Penman-Monteith, et par conséquent le programme Cropwat,
nécessitent plus de paramètres météorologiques que l’équation de Thornthwaite et
devraient ainsi donc simuler l’évapotranspiration de manière plus précise.
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Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
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]
ETP 2015-2016 calculée selon Oudin
ETP 2015 ETP 2016
Graphe 2: estimation de l'ETP selon la formule d'Oudin
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
27
3.1.4 Comparaison de l’évapotranspiration calculée selon Thornthwaite,
Oudin et Penman-Monteith
Les simulations faites durant les années 2015 et 2016, selon les modèles de
Thornthwaite, Cropwat et Oudin, montrent des similitudes concernant les valeurs
maximales d’évapotranspiration. L’évapotranspiration est de fait maximale durant le
mois de juillet, lorsqu’elle est simulée avec la formule de Thornthwaite, et durant la
première décade de juillet lorsqu’elle est simulée avec les formules de Penman-
Monteith dans Cropwat et d’Oudin, cela pour les années 2015 et 2016.
Les simulations faites durant les années 2015 et 2016, selon les modèles de
Thornthwaite, Cropwat et Oudin, montrent des similitudes concernant les valeurs
minimales d’évapotranspiration. L’évapotranspiration est minimale durant les mois
de janvier et février, lorsqu’elle est simulée avec la formule de Thornthwaite. Elle l’est
encore durant la troisième décade de novembre en 2015 et durant la première
décade de janvier en 2016, lorsqu’elle est simulée avec les formules de Penman-
Monteith dans Cropwat. Lorsque l’ETP est simulée selon la formule d’Oudin, elle est
minimale durant la première décade de février en 2015 et durant la deuxième décade
de janvier en 2016. Une évapotranspiration minimale durant la troisième décade de
novembre en 2015, lorsqu’elle est calculée par le programme Cropwat, peut
s’expliquer par les faits suivants:
- Durant la troisième décade de novembre, des températures négatives,
comprises entre -6.8°C et -0.6°C, sont observées entre le 21 et le 29 novembre.
- De plus, durant cette même décade, l’insolation moyenne n’est que de 3.24
heures par jour.
- Finalement, le mois de novembre est le second mois le plus pluvieux de l’année
2015, avec des précipitations mesurées de 89.3mm.
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Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
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] ETP 2015 - 2016 calculée selon Penman-Monteith
ETP mensuel 2015 ETP mensuel 2016
Graphe 3: estimation de l'ETP selon la formule de Penman-Monteith
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
28
Les graphiques 4 et 5 ci-dessus représentent l’évapotranspiration mensuelle, simulée
par les méthodes d’Oudin, de Penman-Monteith et de Thornthwaite, pour les années
2015 et 2016. En 2015, l’ETP calculée par Penman-Monteith est supérieure à l’ETP
calculée par la formule d’Oudin et de Thornthwaite, excepté durant l’été, de juin à
septembre, avec un pourcentage de différences entre les formules inférieur à 10%.
Les valeurs calculées par la formule d’Oudin sont légèrement plus hautes que celles
calculées par la formule de Thornthwaite de janvier à avril 2015. Durant l’été, les
valeurs calculées par les deux formules sont identiques. En effet, le pourcentage de
différences entre les valeurs est inférieur à 10%, excepté pour le mois d’août qui
enregistre une différence de 11%. Durant l’automne et l’hiver, ce sont les valeurs
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Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
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Comparaison ETP 2015
Oudin 2015 Penman-Monteith 2015 Thornthwaite 2015
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Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
ET
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]
Comparaison ETP 2016
Oudin 2016 Penman-Monteith 2016 Thornthwaite 2016
Graphe 4: comparaison de l'ETP calculée en 2015 selon les formules de Thornthwaite, d'Oudin et de Penman-Monteith
Graphe 5: comparaison de l'ETP calculée en 2016 selon les formules de Thornthwaite, d'Oudin et de Penman-Monteith
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
29
calculées selon Thornthwaite, qui sont légèrement plus élevées que celles calculée
selon la formule d’Oudin.
En 2016, la courbe de l’évapotranspiration calculée selon la formule de Penman-
Monteith présente des caractéristiques similaires à 2015. En effet, l’ETP calculée par
Penman-Monteith est supérieure à l’ETP calculée par la formule d’Oudin et de
Thornthwaite de janvier à mai, avec un pourcentage de différences entre les valeurs
supérieur à 10%. Cependant, l’évapotranspiration calculée par la formule de Penman-
Monteith est égale à celle calculée par la formule de Thornthwaite de juin à octobre,
avec un pourcentage de différences entre les valeurs inférieur à 10%.
L’évapotranspiration calculée par les formules de Penman-Monteith et d’Oudin sont
identiques en juin, juillet et septembre, avec là aussi un pourcentage de différence
inférieur à 10%.
Comme en 2015, les valeurs calculées par la formule d’Oudin sont légèrement plus
hautes que celles calculées par la formule de Thornthwaite, sur la période de l’année
2015 allant de janvier à mai. De juin à décembre, ce sont les valeurs calculées selon
Thornthwaite qui sont légèrement plus élevées que celles calculée selon Oudin.
De manière générale, il est donc possible d’affirmer que l’évapotranspiration calculée
par Penman-Monteith est plus élevée que celle calculée par Oudin et Thornthwaite,
cela sur la quasi-totalité des années 2015 et 2016. L’évapotranspiration calculée par
Oudin et Thornthwaite présente des valeurs très proches l’une de l’autre, avec des
valeurs calculées par Oudin légèrement plus élevées durant la première partie de
l’année, entre janvier et juillet et des valeurs calculées par Thornthwaite légèrement
plus élevées durant la deuxième période de l’année, entre août et décembre, que ce
soit en 2015 et 2016.
La méthode de Penman-Monteith est considérée comme la plus satisfaisante par de
nombreux hydrologistes, car elle utilise plus de paramètres climatiques que d’autres
formules, telles que les formules d’Oudin ou de Thornthwaite (Oudin et al, 2005). La
formule d’Oudin propose une formule simple basée sur la température (Kay and
Davies, 2008). C’est aussi le cas de la formule de Thornthwaite qui n’utilise que la
température et un facteur de correction dépendant de la latitude et du mois. Dans le
cas de la station de Montana, les écarts mensuels entre les différentes formules sont
compris entre 0.25% et 13%, de juin à septembre, période faisant partie du cycle
végétatif de la vigne. Durant le cycle hivernal, les écarts sont plus imporants, avec des
valeurs comprises entre 15% et 30% et pouvant parfois atteindre 60%. Les trois
formules peuvent donc être jugées comme pertinentes et la prédominance de la
formule de Penman-Monteith vis-à-vis des autres formules n’est pas démontrée.
Néanmoins, cette formule intègre davantage de paramètres climatiques et est
indiquée par les agronomes utilisant Cropwat, ce qui fait qu’elle sera conservée pour
la suite de cette étude.
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
30
3.2 Estimation du besoin en eau de la vigne et de la teneur en eau du sol du
vignoble de Corin
3.2.1 Estimation du besoin en eau du vignoble selon le programme
CROPWAT
Le besoin en eau des cultures est estimé pour les années 2015 et 2016 à partir du
modèle agronomique Cropwat, dont l’évapotranspiration est calculée par la formule
de Penman-Monteith. Les résultats sont présentés dans le graphique 6. Globalement,
le besoin en eau mensuel des vignes à Corin est plus important en 2015 qu’en 2016,
avec un pourcentage de différence variant de 14% à 100%, excepté lors des mois de
mars, août et octobre, où le besoin en eau est plus élevé en 2016, avec un pourcentage
de différence variant entre 23% et 100%. Le besoin d’irrigation peut être considéré
comme stable tout au long de l’année, que ce soit en 2015 et en 2016, avec des valeurs
variant entre 3.6mm et 7.2mm. Des valeurs plus élevées sont observées avant et
après l’été, en mai, septembre et octobre, avec des valeurs comprises entre 9.1mm et
11.9mm. Le graphique 6 expose un aperçu des simulations faites entre mars et
octobre.
De manière générale, le besoin d’irrigation des cultures est nul lorsque les pluies
effectives sont plus élevées que l’ETc simulée. En 2015, le besoin d’irrigation total de
la culture est plus important qu’en 2016, avec un total de 67.7mm en 2015 contre
49.3mm en 2016. Ceci peut s’expliquer du fait que l’ETc est plus élevée (260.1mm en
2015 contre 238.4mm en 2016) et les précipitations effectives plus faibles (507.0mm
en 2015 contre 672.4mm en 2016) durant l’année 2015.
3.2.2 Comparaison entre les données simulées par CROPWAT et les
données d’irrigation réelles
Durant l’année 2015, de mars à octobre, le besoin en eau total des cultures est estimé
par le modèle Cropwat à une hauteur d’eau de 78.6mm pour une surface du vignoble
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mars avril mai juin juillet août septembre octobre
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Comparaison besoin en eau d'irrigation simulé 2015-2016
Besoin d'irrigation mensuel (mm) 2015 Besoin d'irrigation mensuel (mm) 2016
Graphe 6: comparaison entre les besoins en eau des années 2015 et 2016, calculés selon CROPWAT
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
31
atteignant 74.8ha. En réalité, le besoin d’irrigation équivaut à 47.19mm. Le besoin en
eau simulée est donc 1.6 fois plus élevé que le besoin en eau réel. L’analyse mensuelle
des besoins montre néanmoins que le modèle surestime largement, surestime
moyennement ou sous-estime faiblement les besoins en eau, selon la saison. Le
besoin en eau est largement surestimé par Cropwat lors du printemps alors qu’il est
surestimé et sous-estimé de manière moins importante durant l’été, en juillet et en
aout. Durant les mois d’octobre et novembre, le besoin d’irrigation réel est quasi nul
et les simulations du modèle correspondent à cela. Au printemps, en avril et en mai, le
besoin en eau réel correspond respectivement à 1.7mm et 1.09mm alors que les
besoins d’irrigation évalués par le modèle correspondent respectivement à 4.7mm et
9.7mm, ce qui équivaut à un pourcentage de différence de 64% et 88%.
En juin, le besoin d’irrigation réel est équivalent à 5.33mm et le besoin d’irrigation
simulé à 13.4mm. Les simulations obtenues par Cropwat sont surévaluées de 60%
durant cette période. En juillet et août, la quantité d’eau utilisée correspond
respectivement à 28.77mm et 9.64mm, alors que le besoin en eau simulé par Cropwat
est de 38.4mm et 7.9mm. Lors du mois de juillet, les valeurs simulées sont
supérieures aux valeurs réelles de manière moins importante que les mois
précédents, avec un pourcentage de différence de 25%. Au cours du mois d’aout, les
valeurs simulées sont inférieures aux valeurs mesurées sur le terrain de 18%. Le
besoin en eau réel durant ces deux mois est surestimé ou sous-estimé de manière
moins importante que durant le printemps et le mois de juin.
Durant les mois de septembre et octobre, la hauteur d’eau mesurée est de,
respectivement, 0.37mm et 0.3mm, tandis que le besoin d’irrigation simulé est
équivalent à 4mm et 0mm. En septembre, le besoin en eau simulé est largement
surestimé, avec un pourcentage de différence de 91%. Lors du mois de novembre, les
besoins en eau réel et en eau simulé sont tous les deux nuls. Le graphique 7 compare
le besoin en eau réel et le besoin en eau simulé, d’avril à novembre 2015.
Graphe 7: comparaison entre le besoin en eau réel et le besoin en eau simulé en 2015, calculés selon CROPWAT
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avril mai juin juillet août septembre octobre novembre
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Comparaison entre le besoin en eau réel et le besoin en eau simulé en 2015
Besoin d'irrigaiton réel (mm) Besoin d'irrigation simulé (mm)
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
32
Lors de l’année 2016, de mars à octobre, le besoin en eau total des cultures est estimé
par le modèle Cropwat à 32.4mm pour une surface du vignoble atteignant 74.8ha. En
réalité, le besoin d’irrigation total pour l’année 2016 équivaut à 6.5mm. Le besoin en
eau simulé ne correspond pas aux mesures obtenues sur le terrain. En effet, il est cinq
fois supérieur à la hauteur d’eau utilisée sur le vignoble de Corin durant cette année-
là.
Contrairement à l’année 2015, l’analyse mensuelle des besoins indique que le modèle
surestime seulement les besoins en eau au cours de l’année 2016. A l’exception des
mois d’avril, de juin et de novembre, où les besoins en eau simulés sont nuls et où les
besoins réels sont très proches de zéro.
Durant le mois d’avril, le besoin en eau réel est similaire au besoin en eau estimé par
Cropwat. En effet, l’eau utilisée correspond à 0.1mm et la quantité d’eau nécessaire à
l’irrigation évaluée par le programme équivaut à 0mm. En mai cependant, la hauteur
d’eau réellement utilisée est de 0.1mm, alors que le besoin d’irrigation évalué
correspond à 8.7mm. Durant ce mois-ci, le besoin en eau évalué par le programme est
largement plus élevé, avec un pourcentage de différence de 98%. En juin, le besoin
d’irrigation réel est équivalent à 0.4mm et le besoin d’irrigation simulé à 0mm. En
juillet, la quantité d’eau utilisée correspond à 5.6mm et le besoin en eau simulé par
Cropwat est de15.6mm. Durant le mois d’août, le besoin réel en eau est de 0.1mm et
le besoin simulé et de 3.7mm. Le besoin en eau simulée par Cropwat est donc
largement supérieur aux mesures réalisées sur le terrain, en juillet et en août, avec un
pourcentage de différence entre ces valeurs de 97%.
Durant les mois de septembre, octobre et novembre, la hauteur d’eau utilisée est
équivalente à 0mm tandis que le besoin d’irrigation simulé est équivalent à 1.8mm,
2.1mm et 0mm. Lors de ces trois mois, le besoin en eau simulé par le programme
CROPWAT ne correspond pas à la réalité, car l’irrigation du vignoble de Corin est
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avril mai juin juillet août septembre octobre novembre
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Comparaison entre le besoin en eau réel et le besoin en eau simulé en 2016
Besoin d'irrigaiton réel (mm) Besoin d'irrigation simulé (mm)
Graphe 8: comparaison entre le besoin en eau réel et le besoin en eau simulé en 2016
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
33
nulle à cette époque de l’année. Le graphique 8 compare le besoin en eau réel et le
besoin en eau simulé, d’avril à novembre 2016.
3.2.3 Estimation de la teneur en eau du sol selon le programme WaLIS
Les valeurs de l’ASW indiquent l’eau disponible dans le sol du vignoble de Corin, en
fonction de la réserve utile du sol (RU). La réserve utile équivaut à 83mm sur la zone
du vignoble. Les valeurs moyennes mensuelles de l’ASW, en 2015 et 2016, présentent
des valeurs maximales comprises entre 72.29mm et 81.95mm de décembre à juillet.
De juin à octobre, l’eau disponible dans le sol diminue pour atteindre une valeur
minimale 28.83mm en 2016. Une bonne recharge hivernale du sol est observable en
2015 et 2016 avec des données comprises entre 72.29mm et 81.95mm. La quantité
d’eau disponible dans le sol pour les années 2015 et 2016 est semblable, hormis
durant la période estivale et le mois de novembre, avec des valeurs plus faibles en
2015. Cela s’explique par le fait que 2015 est une année plus sèche avec des
précipitations moins élevées et des températures plus hautes (cf. chapitre 1.5). Le
graphique 9 ci-dessous indique de manière détaillée la variation de l’eau dans le sol
sur le vignoble de Corin.
Il est possible d’observer que la recharge en eau du sol est bonne de décembre à
mars, avec des valeurs très proches de la réserve utile. Durant cette période, les
températures sont basses, entre -3°C et 4°C. Des précipitations élevées sont
enregistrées entre novembre et février, avec des valeurs comprises entre
approximativement 60mm et 160mm. Durant la période où la quantité d’eau
disponible et les températures sont plus élevées, entre 6.5°C et 18.5°C, les
précipitations sont plus faibles, avec des valeurs comprises entre 30mm et 60mm. Les
courbes de l’ASW concordent donc bien avec les données météorologiques récoltées
pour le vignoble de Corin (cf. chapitre 1.5).
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mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. jan. fév.
ASW
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Comparaison ASW 2015-2016
ASW 2015 (mm) ASW 2016 (mm)
Graphique 9: comparaison ASW 2015-2016, selon WaLIS
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
34
3.2.4 Comparaison entre les données simulées par WaLIS et les données
simulées par CROPWAT
L’eau disponible dans le sol calculée avec le modèle Cropwat n’indiquent pas les
mêmes tendances que lorsqu’elle est calculée avec WaLIS. Comme le révèle les
graphiques 10 et 11, lorsque qu’elle est calculée avec le programme WaLIS, l’eau
disponible décroît de juin à octobre, jusqu’à atteindre une valeur minimale d’environ
30mm et croît par la suite d’octobre à décembre jusqu’à atteindre des valeurs
comprises entre 70 et 82mm durant l’hiver. Par contre, une fois calculées avec le
logiciel Cropwat, les quantités d’eau à disposition restent stables durant toute l’année.
En effet, l’eau disponible dans le sol se situe entre 79mm et 82mm de janvier à
décembre, excepté durant le mois de juillet 2015 et le mois de décembre 2016, avec
des minima de 75mm et de 77mm. La quantité d’eau disponible dans le sol est
légèrement plus faible en 2015, hormis durant les périodes septembre/octobre et
décembre/janvier. Cela s’explique par le fait que 2015 est une année plus sèche, avec
des précipitations moins élevées et des températures plus hautes (cf. chapitre 1.5).
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mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. jan. fév.
Ten
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au d
ans
le s
ol (
mm
)
Teneur en eau dans le sol selon CROPWAT et WaLIS en 2015
Eau disponible dans le sol, CROPWAT (mm) Eau disponible dans le sol, WaLIS (mm)
Graphe 10: comparaison entre les quantités d'eau disponible dans le sol en 2015, calculées selon CROPWAT et WaLIS
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
35
Discussion 4.
4.1 Evaluation de CROPWAT par rapport aux données mesurées sur le
terrain
La comparaison entre le besoin en eau simulé par le modèle Cropwat et le besoin en
eau réel de la vigne entraîne des résultats différents selon l’année 2015 ou l’année
2016. En 2015, sur la totalité de l’année, le besoin en eau simulé par le programme est
surestimé de 1.6 fois, avec des variations observables selon les saisons (graphique 7).
Il est néanmoins important de noter que la surestimation annuelle provient en partie
du besoin en eau largement surestimé durant les mois d’avril, de mai, de juin et de
septembre avec des pourcentages de différence de 64%, 88%, 60% et 91%. En juillet
et en août, le besoin simulé est plus proche de la réalité avec des pourcentages de
différence compris entre 25% et 18%.
En 2016, il n’existe pas véritablement de correspondance entre le besoin en eau
simulé et le besoin en eau réel. En effet, le besoin simulé est 5 fois supérieur au besoin
réel, cela quelque que soit la saison (graphique 8). Cela peut s’expliquer par le besoin
en eau réel, très faible cette année-là, avec un total de 6.5mm, contre 47.19mm en
2015. Comme l’explique Martin Caliano, les années 2015 et 2016 sont deux années
qui peuvent être considérées comme extrêmes. En effet, 2015 était une année
caniculaire, alors que 2016 a été davantage humide et fraiche (climatogrammes 2 et
3). La différence d’irrigation entre ces deux années est lié au fait que les périodes
d’irrigation de 2015 et de 2016 ont été marquées par des quantités de précipitations
et des variations de températures différentes. En effet, en 2015, la canicule a eu lieu
0
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mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. jan. fév.
Eau
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le d
ans
le s
ol (
mm
) Teneur en eau du sol selon CROPWAT et WaLIS en 2016
Eau disponible dans le sol, CROPWAT (mm) Eau disponible dans le sol, WaLIS (mm)
Graphe 11: comparaison entre les quantités d'eau disponible dans le sol en 2016, calculées selon CROPWAT et WaLIS
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
36
durant la période juin-juillet, au moment où les vignerons irriguent d’habitude, alors
qu’en 2016 il a beaucoup plu de mai à juin et jusqu’à mi-juillet, cela accompagné de
températures basses. Les vignerons n’ont donc pas du tout arrosé, ou presque, cette
année-là. Et lorsqu’il a commencé à faire chaud, en août, la vigne n’est pas arrosée,
afin d’éviter que de la pourriture n’apparaisse avant les vendanges.
Les résultats rejoignent l’affirmation de Camilla Vote (2015 :12) :
Cropwat is best used for general design, planning and operation of irrigation systems
and to provide a rapid assessment of crop performance under water-limiting
conditions; or to identify water allocation priorities at a regional or national level as
environmental conditions are homogenised over space and time.
Il est donc préférable d’utiliser Cropwat, afin de faire des estimations générales du
besoin en eau du vignoble. Même si les simulations différent (parfois largement) de la
réalité, elles peuvent malgré tout indiquer des tendances générales sur les périodes
qui nécessitent une attention particulière à la pratique de l’irrigation. Par ailleurs, les
données mesurées sur le terrain sont aussi dépendantes des pratiques d’irrigation qui
peuvent varier selon les viticulteurs. En outre, l’eau est retenue différemment dans le
sol selon les parcelles car celles-ci sont sur des zones différentes. L’écoulement des
eaux de ruissellement et l’infiltration dans le sol varient selon le pourcentage de
pente et de la présence de terrasses. Les terrasses empêchent aussi que les terres ne
soient emportées lors d’apports d’eau importants. Elles entravent le ruissellement et
cassent la pente pour stopper la course de l’eau (SEREC, 2001).
4.2 Comparaison entre CROPWAT et WaLIS en fonction de la teneur en eau
du sol
Comme analysé au point 3.4.1 et relevé dans les graphiques 10 et 11, le modèle
CROPWAT indique une quantité d’eau disponible dans le sol, qui reste stable durant
toute l’année, que ce soit en 2015 ou 2016. A contrario, la teneur en eau du sol
simulée par le modèle WaLIS indique une diminution de la disponibilité en eau de
juin à octobre, soit lorsque les températures sont les plus élevées, que les
précipitations sont les plus faibles et que l’évapotranspiration est donc maximale. Par
la suite, une augmentation d’octobre à décembre est observée. De décembre à juin, la
quantité d’eau disponible dans le sol est stable et proche de la quantité de la réserve
utile. Ces résultats rejoignent ceux observés dans une autre étude faite dans le sud de
la France (Celette et al, 2010: 6) :
The soil water reserve was totally recharged by the time of the 2004 grapevine
budbreak. ASWtot then decreased in all treatments until reaching a minimum at the
end of the summer and then increased during the autumn and winter.
Les résultats sont donc similaires, excepté que la réserve utile du vignoble de Corin
est déjà presque totalement rechargée durant l’hiver et donc avant la période de
débourrement en mars-avril (graphique 9).
Bruno Bonvin Travail de Bachelor juin 2017
37
Une importante différence est observable entre les tendances simulées par Cropwat
et WaLIS. Les courbes représentant la teneur en eau calculée selon WaLIS (graphique
9) concordent avec les conditions météorologiques sur les différentes périodes de
l’année. Ce n’est pas le cas lorsqu’elles sont calculées avec le modèle Cropwat
(graphiques 10 et 11). En effet, ces courbes sont stables sur l’ensemble de l’année et
n’indiquent aucune variation majeure en fonction des saisons, ce qui ne fait pas
réellement sens.
Le modèle WaLIS indique une teneur en eau disponible dans le sol du vignoble de
Corin qui parait semblable à la réalité. En effet, la disponibilité en eau concorde avec
les variations des températures et des précipitations. Il permet d’observer à partir de
quel moment dans l’année la réserve en eau du sol diminue, jusqu’à quand elle
diminue et de quelle quantité elle diminue. Il est aussi possible de connaître la
recharge hivernale, ce qui peut être utile en prévision de la gestion de l’irrigation du
vignoble dès le début du cycle végétatif de la vigne. Il est important de noter que dans
cette étude, la distinction entre les cépages qui constituent le vignoble n’a pas été
faite et que les mêmes paramètres ont été appliqués à tout le vignoble. Pour plus de
précisions, il est probablement conseillé d’appliquer le paramétrage selon les
caractéristiques de chaque parcelle, si celles-ci diffèrent de manière notable. Dans ce
travail, certains paramètres comme le kmax et la porosité du feuillage de la vigne ont
été appliqués par défaut pour l’ensemble du vignoble. Avec les outils appropriés,
comme par exemple le logiciel Rytvigne pour calculer le kmax à partir des gabarits de
végétation de la vigne, il serait possible de déterminer ces paramètres précisément
pour chaque parcelle du vignoble (Delpuech et al, 2010).
4.3 Origine des différences entre CROPWAT et WaLIS
Les différences liées à la teneur en eau du sol peuvent potentiellement s’expliquer du
fait des objectifs principaux différents selon les deux modèles. Le besoin en eau de la
culture ou le déficit en eau du sol sont simulés par Cropwat et la teneur en eau du sol
est simulée par WaLIS. Cela peut potentiellement entrainer des différences au niveau
des outputs calculés par les modèles car les inputs des modèles varient selon l’objectif
premier des modèles. Par exemple, certaines données d’entrée spécifiques à la
parcelle de vigne, comme la proportion d’enherbement du sol, le coefficient de
ruissellement sous le rang de vigne et la date de débourrement, sont pris en compte
par le modèle WaLIS et ne le sont pas par Cropwat.
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Conclusion 5.
L’ambition principale de cette étude a été de déterminer le besoin en eau de la vigne
et la teneur en eau disponible dans le sol du vignoble de Corin à partir des modèles
agronomiques Cropwat et WaLIS. Ce rapport est découpé en deux parties : i) une
partie théorique et méthodologique concernant la zone d’étude, les modèles ainsi que
les formules d’estimation de l’évapotranspiration ii) une partie se rapportant aux
résultats et à leur discussion. Sur cette base, la marge d’erreur entre les valeurs
observées sur le terrain et les valeurs simulées par Cropwat a pu être évaluée. La
simulation du besoin en eau de la plante par le modèle Cropwat a tendance à
surestimer les besoins en eau de la vigne, parfois de manière considérable, comme
durant l’année 2016 par exemple. La teneur en eau du sol du vignoble de Corin
simulée par les deux modèles indique que les résultats obtenus par le modèle WaLIS
concordent mieux avec la situation climatologique de la région. Ces résultats
permettent donc d’affirmer que le modèle WaLIS est plus adéquat à l’emploi dans le
vignoble de Corin. Un emploi qui devrait néanmoins varier selon les pratiques
d’irrigation des vignerons, ainsi que selon les divers enjeux agronomiques,
économiques et géographiques, tels que le type de cépages, le choix de la qualité ou
de la quantité de la récolte et les caractéristiques physiques de la parcelle. Dans la
continuité de ce travail, et afin de pouvoir réellement certifier que le modèle WaLIS
convient à une utilisation sur le vignoble de Corin, il serait nécessaire de pratiquer
des mesures de la teneur en eau du sol sur les parcelles du vignoble, afin de pouvoir
comparer les données de l’ASW simulées par le modèle avec les valeurs mesurées sur
le terrain.
De manière générale, l’utilisation de modèles agronomiques peut entrainer une
meilleure gestion de l’irrigation des vignobles, ce qui s’ancrerait dans une logique
d’exploitation contrôlée de l’eau pour le canton du Valais. Utilisés à l’échelle de la
parcelle, les modèles permettent potentiellement de gérer l’irrigation de façon
optimale, afin de préserver les ressources en eau et de cultiver de la meilleure
manière possible la parcelle de vigne. Les modèles sont donc des outils importants et
pratiques pour l’aide à la décision des agriculteurs, permettant de prédire les
observations et de simuler les impacts de certaines pratiques à moindre coût.
Toutefois, les modèles agronomiques comportent des incertitudes liées à leur
paramétrage alors que les décisions prises au moyen de ces modèles dépendent
justement des valeurs de ces paramètres. Il est donc primordial de porter une
attention particulière à l’estimation des paramètres permettant le fonctionnement de
ces modèles (Matieyendou, 2009 : 154).
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