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72 décembre 2017 SOCIÉTÉ DES SCIENCES ARTS ET LETTRES MEMBRE DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DES ACADÉMIES ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS Lettre trimestrielle Les publicaons de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhône et de la Ville de Villefranche Le Perréon en automne Photo René Boncompain

ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS Lettre trimestrielle · 2017. 12. 1. · Page 2 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre

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Page 1: ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS Lettre trimestrielle · 2017. 12. 1. · Page 2 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre

n° 72 décembre 2017SOCIÉTÉ DES SCIENCES ARTS ET LETTRESMEMBRE DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DES ACADÉMIES

ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS

Lettre trimestrielle

Les publications de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhôneet de la Ville de Villefranche

Le Perréon en automne Photo René Boncompain

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Page 2 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre 2017

La vie de l’Académie

La bibliothèque : dans l’attente des dernières précisions concernant la numérisation des ouvrages, nous vous rappe-lons le fonctionnement des consultations et des prêts.La consultation des ouvrages : elle est ouverte à tous, adhé-rents ou non, le mercredi matin de 10h à 12h.Le prêt des ouvrages : il est réservé aux membres de l’Acadé-mie, titulaires, associés et autres.Il ne peut se faire qu’en présence d’un membre de la com-mission bibliothèque, le mercredi matin ou sur rendez-vous. Cette règle s’applique aussi aux membres du Comité qui ont la clé de l’Académie. Le prêt concerne les livres après 1914.La durée du prêt est de 3 semaines.Les photographies sont autorisées, mais pas les photocopies parce qu’elles endommagent les reliures.Les publications en ligne sur le site : outre les Bulletins an-nuels de 1900 à 2010, sont désormais disponibles :

- Les Lettres Trimestrielles de 2000 à 2016. - L’ouvrage collectif 150 ans de vie caladoise.

Le portail de la bibliothèque comporte aussi une rubrique actualités, à consulter régulièrement !Les « publications à donner » : dans notre local, dans une grande caisse verte sous l’imprimante, se trouvent des publi-cations que nos membres peuvent emporter. Le cas échéant, le reliquat sera donné à une association (type Notre-Dame des Sans-abris)Les communications internes reprennent : elles sont ouvertes à tous nos membres, titulaires, associés et autres. Nous vous encourageons à y participer, comme inter-venants ou auditeurs.Elles ont lieu dans notre local, à 17 heures, le mercredi sui-vant le samedi de la confé-rence publique. Deux com-munications d’environ 30 minutes se succèdent.- Mercredi 15 novembre : Les brûleurs de pieds par Pierre Chabat (Patrimoine en Haut Beaujolais) et Le télégramme allemand de la chute de Se-dan par Thierry Laget ( Patri-moine en Haut Beaujolais)

- Mercredi 13 décembre : Michel Vidal : La truffe en Beau-jolais et Renée Dupoizat : Fédérer les sociétés patrimoniales en Beaujolais sud.- Mercredi 17 janvier : Jean-Claude Martin : Les marches des Cailloux en Beaujolais et Daniel Chérasse : Les communautés agricoles du centre de la France.- Mercredi 14 février : M. Sokoloff : Réaliser des vitraux au-jourd’hui et Jean-Pierre Giraud : L’histoire des insignes mili-taires.- Mercredi 14 mars : Bernard Chirol : Les femmes spéléolo-gues et Ghislaine Spica : Le chemin de Le Corbusier.

La sortie du 13 septembre avec l’Académie de la Dombes

La journée d’échanges entre notre académie et celle de la Dombes, à Villefranche et dans le Beaujolais s’est déroulée dans une atmosphère conviviale.

- Au 77ème Salon du GAB à Ville-franche (21 octobre - 5 novembre) le prix de l’Académie a été dé-cerné à Colette Genesty pour sa peinture La petite porteuse d’eau. Peintre confirmée (et chan-

teuse) Colette Genesty avait reçu le prix du GAB pour son œuvre en 2008.

Ont fourni des contributions à la rédaction de ce numéro : G. Bacot (G.B.), J.P. Giraud, J.C. Martin, P. Prunet, S. Vogelgesang (S.V.), René Boncompain (R.B.).Rédaction : Simone Vogelgesang.Composition, illustrations : René Boncompain

Notre carnetNous avons appris avec tristesse le décès, survenu le 9 octobre, de notre consœur Régine Faure. Élue membre titulaire de l’Académie le 17 mars 2006, elle était membre honoraire depuis 2015. Nous nous associons au deuil de son époux, notre éminent confrère Pierre Faure, à qui nous renouvelons notre profonde sympathie.Une autre triste nouvelle nous est parvenue : la disparition, le 20 octobre, de notre confrère émérite Henri Hours qui était archiviste honoraire de la ville de Lyon. Nous expri-mons à ses proches nos vives condoléances.

G.B.

Colette Genesty

Les académiciens au cuvage du château de La Chaize

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Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre 2017 Page 3

Conférences et expos dans la régionLe samedi 14 octobre, une journée trop riche en événe-ments. Trop riche car nul d’entre nous n’a le don d’ubiquité.Le jour de notre conférence mensuelle ( le deuxième samedi du mois) se sont déroulées plusieurs manifestationsÀ Villefranche au Musée Municipal Dini : vernissage de l’exposition annoncée dans la Lettre précédente: Efferves-cence fin de siècle. Les artistes d’Auvergne-Rhône-Alpes à Pa-ris (1884- 1914). Cette exposi-tion dure du 15 octobre 2017 au 11 février 2018.À Villefranche à la Bourse du Travail : Colloque du 30ème anni-versaire de la Société Populaire : Les femmes dans les luttes sociales à Villefranche au 19ème siècle. Avec Michelle Zancarini-Fournel, historienne et en partenariat avec la Médiathèque de Villefranche et avec la Librairie des Marais. Ce colloque a été précédé par une communication le 12 octobre à la Médiathèque : Le combat des femmes pour la dignité et l’égalité.À Villefranche au collège de Mongré : Conférences dans le cadre de la Journée internationale des Fossiles, en partenariat avec l’Espace Pierres FollesÀ L’Arbresle : Journée annuelle de l’Union des Sociétés Histo-riques du Rhône et de Lyon Métropole, sous la présidence de Bruno Galland.À Saint-Julien au Musée Claude Bernard dans le cadre de la semaine de la Science : 3 ème Journée de la Science, avec quatre conférences sur le thème : Poison ou remède ?Quelques autres conférences et manifestations :- Aux Archives Départementales et Métropolitaines. Le pro-gramme 2017-2018 est en ligne sur le site de l’Académie.L’exposition : Mémoires d’un procès : Klaus Barbie 1987, un procès pour l’Histoire, dure du 15 septembre 2017 au 2 janvier 2018, avec conférences et projections.- Le jeudi 5 octobre a eu lieu la conférence d’ouverture : Enre-gistrer un procès. Le procès de Klaus Barbie à Lyon. C’est le premier procès qui ait été enregistré intégralement, en application d’une loi votée deux ans plus tôt par Robert Badinter, alors garde des sceaux, créant les « archives audio-visuelles ».- Le jeudi 19 octobre : Projection du film Montluc : 1943-1944, 24 paroles d’internés par la Gestapo.- Le jeudi 9 novembre : Projection en avant-première du film : Klaus Barbie, un procès pour mémoire, qui sera diffusé le 23 novembre à 22h50 sur France 3.- Le jeudi 16 novembre : L’affaire dite de Vénissieux : le sauve-tage de 470 des internés juifs internés du camp de Vénissieux dont une centaine d’enfants.En collaboration avec l’INA, les Archives organisent aussi des projections d’anciennes émissions de télévision.Pour tous renseignements complémentaires, contactez : archives@rhône.fr ou 04 72 35 35 00Ont eu lieu également :- En prélude à son 4ème Salon des Livres en Beaujolais à Arnas le dimanche 19 novembre, l’association Des Livres et des His-

toires a organisé 3 soirées - Le 19 septembre, la conférence de Bruno Galland, annon-cée dans la Lettre précédente- Le 26 octobre, la soirée Benjamin Flao- Le 31 octobre, la présentation de livres publiés aux Édi-tions du Poutan par notre collègue Jacques Branciard et dont trois sont écrits par des académiciens : René Boncompain, Vers la ville nouvelle, Villefranche-sur-Saône, Daniel Chérasse, La caverne de l’enfance ; Daniel Rosetta, Le Beaujolais traditionnel et insolite.

- À la Médiathèque de Villefranche, le jeudi 19 octobre, confé-rence Le château de Varennes, par Perrine Guyot- À Alix, à l’église Saint-Denis, deux communications :

- Le 29 octobre Les chapitres nobles de dames du diocèse de Lyon au 18ème siècle par Pierre-Marie Perez - Le 30 octobre Les Muscadins par Jacques Branciard.

- À Arnas, du 2 au 5 novembre, troisième édition Arnas 2.0, rendez-vous de l’art et du numérique.- À la Médiathèque de Villefranche : le jeudi 7 décembre : Vil-lefranche industriel, 1945-1965, par Jean Large de la Société Populaire.- À Anse, au Castelcom, le samedi 18 novembre, l’association ACP a offert deux conférences à l’occasion de la publication aux Éditions du Poutan d’un ouvrage de Jean-Claude Béal : Anse gallo-romaine et sa région

- Conférence de Jean-Claude Béal, maître de confé-rences à l’Université Lyon 2- Conférence de Jacques Branciard, éditeur, sur la valorisa-tion et la connaissance du patrimoine

- Le vendredi 24 novembre à 18h30, à l’Espace Pierres Folles Architecture, mode de vie des fermes et maisons de vigneron dans le Beaujolais des Pierres Dorées, par Ann Matagrin et Pierre Forissier.- Les conférences continuent au musée Claude Bernard de Saint-Julien. À venir :- À Trévoux le samedi 2 décembre à 14h30, dans la salle du Parlement, l ’association ASTRID propose, en partenariat avec la médiathèque de Trévoux et la Justice de l’Ain : Le procès des frères Bonjour : une secte au 18ème siècle ? conférence par notre confrère Jean-Pierre Chantin.- À Belleville le 8 décembre : Son et lumière sur la façade de l’abbatiale : La parole des pierres.

- À Vaux-en-Beau-jolais, Allain Re-noux, membre associé de l’Aca-démie, a proposé une exposition portes ouvertes les 27,28,29 octobre. Peintures à l’huile, aquarelles, des-sins…

L’exposition se poursuit jusqu’à fin décembre sur rendez-vous.Contact : Allain Renoux 06 08 810 522.

Affiche de l’exposition

Expo Dini

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Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre 2017 Page 4

Quelques infos régionales- Le domaine de la Chaize à Odenas, a été racheté par le groupe lyonnais Maïa, qui va réaliser un ambitieux pro-gramme de réhabilitation (confié à l’architecte Didier Re-pellin) et prévoit de classer en bio la totalité du domaine.- Albert Laprade. À l’occasion des journées du Patrimoine

(14-15 octobre), le CAUE Rhône et Métropole a rendu hommage à l’architecte Albert Laprade ( 1 8 8 3 - 1 9 7 8 ) , qui a réalisé les barrages et cen-trales de Génis-siat et Seyssel et

qui fut à l’origine de la création des «secteurs sauvegar-dés».- La filière piscicole de la Dombes a perdu cette année plus de 50 % de sa production du fait de la sécheresse et de la canicule – une perte qui sera compensée par une aide exceptionnelle du département de l’Ain et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.- Jacques Truphémus est décédé à Lyon le 8 septembre ; plusieurs de ses toiles ont été exposées au Musée Paul-Dini.- C’est Amélie Casasole qui succédera le 1er janvier 2018 à Alain Moreau à la direction du théâtre de Villefranche. Elle a été pendant sept ans directrice du théâtre de l’Atrium à Tassin.

- La statue de S a i n t - E x u p é r y, œuvre du sculp-teur et plasticien Pascal Jacquet, a été installée en septembre sur l’esplanade de la gare TGV de l’aé-roport de Lyon.

- À Salles, le Conseil municipal et la Fondation du Patrimoine lancent un appel aux dons pour restaurer la porte gothique qui donne accès au cloître.- À Beaujeu, le Conseil municipal a sol-licité auprès de la DRAC le classement de la totalité de l’église Saint-Nicolas.

Autres infos culturelles

- Le Louvre d’Abu-Dhabi (Emirats Arabes Unis), réalisé par Jean Nouvel, a ouvert ses portes le 11 no-vembre.- La réalisation du Vil-lage olympique 2024 et le projet de réhabilitation urbanistique du site après les Jeux ont été confiés à l’architecte Dominique Perrault, qui a déjà réalisé (entre autres) la Bibliothèque Natio-nale François Mitterrand, le vélodrome et la piscine olympiques de Berlin.- Raymond Depardon a réalisé un nouveau documen-taire 12 jours tourné en hôpital psychiatrique (le Vina-tier) où il montre le pathétique dialogue entre les « in-ternés sous contrainte » et le magistrat.- Édition : le groupe La Martinière (Le Seuil) et le groupe belge Média participation (Dargaud, Fleurus) étudient un « rapprochement » qui donnerait naissance au troi-sième groupe d’édition, derrière Hachette et devant Gal-limard. La société Encyclopaedia Universalis a beaucoup souffert de la concurrence de Wikipedia et es-père retrouver un équilibre financier grâce à des abonnements numériques destinés au monde de l’éducation : enseignants, lycéens, étudiants. - Le Musée des Beaux-Arts de Lyon présente une rétros-pective de l’œuvre du dess inateur Fred Deux (1924-2015) jusqu’au 8 janvier 2018.- À l’Institut du Monde arabe (IMA), l’expo Les Chrétiens d’Orient est ouverte jusqu’au 14 jan-vier 2018.

- La Biennale de Lyon se poursuit jusqu’au 7 janvier 2018.- Le Musée de Brou, à Bourg-en-Bresse, présente l’expo

Le paysage sublime consacrée à l’œuvre de Georges Michel, pré-curseur de l’école de Barbizon - jusqu’au 7 janvier 2018.- La Fondation Gianadda à Martigny (Suisse) propose une exposition « Toulouse-Lautrec à la Belle Epoque » - du 1er dé-cembre 2017 au 3 juin 2018

Gérard BACOT

Barrage de Génissiat

Louvre. Abu Dhabi

Paysage de Georges MichelStatue de Saint-Exupéry.

Salles, porte du cloîtreÉglise Saint-Nicolas à Beaujeu

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Page 5 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre 2017

Capricornus : cérémonie de commémoration des 5 et 6 août 2017 Le 24 mars 1937, mercredi-saint, un hydravion de la ligne Imperial Airways s’écrasa dans un lieu désert du Beaujolais sur les hauteurs enneigées de la com-mune d’Ouroux, vers Fût Froid. C’était son premier vol. À son bord, une passa-gère, Miss Betty Coakes, cinq hommes d’équipage, du fret et… des lingots d’or. Seul rescapé, le radio J.L. Cooper mourut en 1949 à Malte. À l’occasion du 80e anniversaire de cette catastrophe aérienne, des passion-nés ont organisé une remarquable exposition au cœur du village. Cathy et David Chevalier, Ouroutis, ainsi que Bernadette et Alain Limonet du Club Cartophile Mâconnais avec le concours de l’association Anim’Ouroux ont no-tamment présenté une impressionnante collection de photos, d’articles de presse et aussi des pièces de l’épave.

J.C. MartinLe roman de Philippe Forest Le Siècle des Nuages, paru en 2010 aux Éditions Gallimard, s’ouvre sur une évocation de ce crash de l’avion « le corps comiquement rompu comme celui d’un homme passé par la fenêtre, le cou cassé, et dont les membres prennent sur le sol une attitude impossible de pantin ».Cet événement devient pour lui une implacable métaphore de la vieillesse et de la mort : « Simple-ment : la certitude tardive que tout s’achève toujours dans la plus complète indécision, et que l’on termine égaré, comme dans un paysage de brume et de neige où le hasard d’un obstacle insignifiant vous fait chuter soudain n’importe où, à l’endroit indifférent qu’une panoplie de décombres viendra marquer un moment pour la curiosité des passants ».

SV et RB

Les années en 17 (suite et fin) Pas d’événements marquants pour les années 17 avant 1917. La guerre en Europe commencée depuis 1914 continue. Après la bataille de Verdun en 1916, ce sont les batailles de l’Aisne, célèbre bataille dite du Chemin des Dames, des Flandres et de l’Argonne. La guerre sous-marine à outrance lancée par les Allemands contre les marines marchandes en contradiction avec les règles maritimes fait entrer les États-Unis dans le conflit. Le président Wilson de-mande alors au Congrès américain de déclarer la guerre à l’Allemagne et prononce cette phrase célèbre : « l’Amérique doit donner son sang pour les principes qui l’ont fait naître ». Avec l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés des Alliés, celle-ci n’est plus seulement européenne mais mondiale. Cette année est aussi marquée par ce qu’on appellera les mutineries ; les soldats ne refusent pas la guerre, mais les assauts inutilement sanglants sans résultats tangibles sur le terrain. Ils demandent également de meil-leures conditions d’hygiène et plus de permissions. Philippe Pétain jouera un

rôle décisif ; comprenant que cette situation risque de se dégrader, il améliore les conditions de vie des soldats et accorde des permissions plus régulières. En outre, par décret, il graciera, en guise d’apaisement, la grande majorité des mu-tins condamnés à mort mettant ainsi un terme à l’indiscipline de l’armée.L’année 1917 est également marquée par la crise politique russe. La Russie en guerre ne peut faire face, les défaites s’accumulent contre un ennemi plus fort et mieux équipé. La lassitude et le désespoir gagnent les populations. Tout débute à Petrograd par des manifestations contre le chômage, la faim ; les ouvriers en grève paralysent l’industrie, bref le désordre s’installe. Le gouvernement débor-dé fait tirer sur la foule, les ministres démissionnent, le Tsar Nicolas II ne réagit pas. Les révolutionnaires s’organisent et créent un gouvernement provisoire. Les

faits vont s’enchaîner, et « l’insurrection qui fait tomber la capitale, Petrograd, aux mains des insurgés permet au lea-der bolchevique, Lénine, de revendiquer la paternité de la révolution d’Octobre » comme l’écrit l’historien Marc Ferro in 1917, la révolution russe.« L’Histoire est récit d’événements vrais. Par cette norme de vérité, comme discipline, elle s’apparente à la science ; elle est une activité de connaissance. L’une est connaissance d’événements, l’autre est connaissance des lois qui régissent les faits » nous dit Paul Veyne.

Pierre Prunet

Village de Soupir (Aisne) 1917

Famille de Nicolas II en 1914

Le Capricornus à Ouroux

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Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre 2017 Page 6

CONNAISSEZ-VOUS LES ORCHESTRES DÉMOS ?Tout est parti d’un double constat : le public de la mu-sique classique est de plus en plus vieillissant et les jeunes des quartiers ou régions défavorisés ne vont jamais au musée ni au concert.Pour remédier à cette situation, les orchestres Démos constituent, depuis 2010, une offre culturelle innovante qui rencontre un réel succès. Il s’agit de faire jouer dans un orchestre symphonique des élèves de 7 à 14 ans habitant des quartiers identifiés comme prioritaires de la « politique de la Ville » ou des zones rurales isolées ou insuffisamment dotées en institutions culturelles. Démos a pour but de favoriser la transmission du patri-moine classique et de contribuer à une bonne insertion sociale. On peut donc s’étonner qu’une telle « action de démocratisation culturelle » soit si peu connue et si peu médiatisée.La pédagogie est pragmatique, centrée sur la pratique musicale en orchestre et ne nécessite aucune initiation musicale préalable. On ne recherche pas l’excellence et on joue avant de lire la musique : le solfège et la par-tition seront au programme plus tard. L’apprentissage se fait par le corporel (danse) et par le chant. La mé-thode consiste en une pratique collective par groupes de quinze regroupés en orchestre symphonique d’une centaine d’enfants, encadrés par des professionnels, une fois par mois.Autre particularité : l’instrument (violon, flûte, violoncelle) est remis gratui-tement à chaque enfant lors d’une véritable cérémo-nie, afin de lui faire comprendre son caractère précieux. En contre-partie, les familles s’engagent à suivre un cycle de trois ans. « C’est donc, disent les responsables, un système soigneuse-ment pensé, pragmatique, exigeant et respectueux ». Il s’agit donc d’un « enthousiasmant dispositif de démo-cratisation culturelle ». Mais c’est un dispositif ambi-tieux et onéreux qui ne peut se maintenir dans la durée qu’avec le soutien financier de l’état (ministère de la culture), du mécénat et des collectivités territoriales. C’est à Paris et en Ile-de-France que les orchestres Dé-mos sont les plus nombreux, pilotés par la Philharmonie de Paris-Cité de la musique. Mais il en existe dans d’autres villes, métropoles ou régions : Bordeaux (avec l’Opéra de Bordeaux), Mont-pellier, Lyon (L’Auditorium-Orchestre national de Lyon), Marseille (avec l’Opéra de Marseille), Metz (avec l’or-chestre national de Lorraine), La Réunion (avec la Cité des arts), Mulhouse (en partenariat avec l’Éducation nationale), et d’autres encore. Cette implantation dans les territoires est une preuve de succès. Il en est une autre. Dans une chronique publiée dans Le Monde du 24 juin 2017, Michel Guerrin nous apprend que « à 14 ans, quand il faut quitter Démos, un enfant sur deux s’inscrit dans un conservatoire » ! Et le chroniqueur émet un pronostic qui nous servira de conclusion : « Cette opération a pour but de sauver des enfants, mais on peut se demander si, à terme, ce ne sont pas ces enfants qui vont sauver la musique »

Gérard Bacot

Le saviez-vous ?

Pieds noirs, pieds rougesLe nom « pieds-noirs » désigne de manière familière les Français originaires d’Algérie et, par extension, les Français d’ascendance européenne installés en Afrique française

du Nord jusqu’à l’indépendance, c’est-à-dire jusqu’en mars 1956, pour les protectorats français de Tunisie et du Maroc et jusqu’en juillet 1962 pour l’Algérie française et ceux restés en Algérie après l’indépendance.

Le terme « pied-rouge » désigne de façon générale un Français, militant de gauche ou d’extrême gauche, qui s’est rendu en Algérie après son indépendance pour œuvrer à la reconstruction et au développement du pays en dehors du cadre de la coopération. Il est formé par analogie avec le terme « pied-noir » et par amalgame avec les idées communistes de certains des pieds-rouges. Néanmoins l’appellation désigne un ensemble assez hétéroclite de personnes, communistes, trotskistes, militants humanitaires, professionnels de santé, « porteurs de valise » du FLN, etc.

R.B. texte tiré de Wikipédia

Énigme ?Je suis absolument unique en France, mais deux autres dans le Rhône le sont également, l’un au masculin, l’autre au féminin. J’ai tout de même un cousin très loin-tain….Il est beaucoup plus jeune mais tout aussi petit que moi. Cependant, à nous deux, nous pourrions résu-mer les principales richesses du Beaujolais. Qui suis-je ?Solution :Il s’agit du vil-lage de Sainte-Paule, qui est en effet le seul à porter ce nom en France. Deux autres vil-lages du Rhône sont égale-ment uniques en France : St-Fons et Ste-Consorce. Mais un village du Ca-nada beaucoup plus récent (paroisse fondée en 1923, commune créée en 1968), porte également le nom de cette sainte, disciple de St-Jérôme, née à Rome en 347 et décédée à Bethléem en 406. Le Ste-Paule canadien est situé dans la province de Québec dans le Bas Saint-Laurent et a un peu moins d’habitants (233) que le Ste-Paule Beaujolais (309). Alors que le français est bien connu pour ses vignes et son vin, le canadien a pour principale activité….. l’industrie forestière, ressource également importante des villages du haut Beaujo-lais. Mais ce n’est cependant pas le Douglas qui fait la richesse du village canadien, ……mais l’érable.

Jean-Pierre Giraud

Sainte-Paule

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Page 7 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 72 – Déctembre 2017

Conférences publiques du premier trimestre 2018

Modification de la dernière conférence de l’année 2017 : Samedi 9 décembre À la recherche de Saint-Exupéry, par Geneviève Le Hir Il y a plus d’un demi-siècle que le petit prince est reparti vers sa planète, mais jamais son image n’a été aussi présente. Cette exploitation commerciale peut agacer, mais en même temps, elle nous inter-roge : quels charmes détient donc ce conte de Saint-Exupéry pour être si universellement connu (plus d’une centaine de traductions) ?Geneviève Le Hir nous invite à lire, ou plutôt à relire avec elle ce récit à la lumière des faits biogra-phiques, du contexte historique, mais aussi des apports des sciences humaines et des questionne-ments mystiques voire ésotériques.

Samedi 13 janvier Saïd Effendi ambassadeur de la Porte ottomane de passage à Villefranche en 1741, par Patrick Martin

Fin novembre 1741, un curieux défilé a lieu le long de la Grande Rue de Villefranche. Les Caladois assistent médusés à la réception d’une importante délégation de l’Empire ottoman. Précédés de 170 turcs, l’ambassadeur et son fils sont reçus par les échevins. Benoît Jacquet, récemment promu colonel de la milice bourgeoise, assure la sécurité de cet hôte de marque.Au travers de nombreuses gravures et portraits, l’histoire de cette visite sera reconstituée jusqu’à l’audience à Versailles en mars 1742. Sa précédente visite en 1721 sera également mentionnée. Nous suivrons l’ascension sociale de Benoît Jacquet, fils et petit-fils de marchands, jusqu’à sa promotion à l’importante charge de lieutenant-général du Beaujolais.

Samedi 10 févrierIntroduction à l’art moderne, par Marc ChauveauFrère Marc Chauveau est dominicain au couvent de La Tourette à Éveux. Historien de l’art, il donne des conférences et organise des expositions d’art contemporain..Le 13 février 2016, sa conférence à l’Académie avait pour thème : L’œuvre religieuse de Le Corbusier, architecte du couvent où il réside.Il nous aidera à mieux comprendre et apprécier l’art moderne.

Samedi 10 mars1940-45, La guerre en val de Saône, par Jacques Gautier

Le Val de Saône a eu une place particulière durant la seconde guerre mondiale. Plusieurs raisons ex-pliquent ce rôle.La présence de la voie ferrée Nord-Sud, les trains exerçant une fascination sur les Allemands, l’exis-tence de grandes propriétés réquisitionnées par la Wehrmacht et surtout les Résistants dont Jean Moulin, venu plusieurs fois à Collonges-au-Mont-d’Or. Et comme ailleurs, des habitants qui luttent contre le froid, la faim et la guerre.Toute une galerie de personnages présentés lors de la conférence.

À l’occasion de ces conférences sont officiellement présentés nos nouveaux Académiciens titulairesSauf indication contraire, séance le samedi à 16h à l’Auditorium de Villefranche

À découvrir

À l’ombre du Cloître de Salles

Ce livre a été écrit en 2016 par Damien Corban, enfant de Salles, qui n’en est pas à son premier roman.Ce n’est pas si souvent que l’on peut lire un roman qui associe spiritualité, philosophie et histoire de notre région, puisque dans son intrigue, l’auteur nous promène du XIIIème siècle sur l’île du prieuré de Grelonges, jusqu’à nos jours à Salles-Arbuissonnas et dans le quartier de la confluence à Lyon.

Jean-Pierre Giraud

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Pierre Louvet (1617-1684) médecin, archiviste, premier historien de Villefranche et du Beaujolais, historiographe de la Grande Mademoiselle

Il est né il y a 400 ans, en 1617. À Villefranche son portrait figure sur le Mur des Caladois, en haut, entre Humbert III et le couple Roland. Et on a donné son nom…à une impasse.Que savons-nous de celui qui, pour la plupart des Caladois, est un illustre in-connu ?Léon Galle et Georges Guigue ont publié en 1903 la remarquable édition critique qui reste la base de nos connaissances sur la vie et l’oeuvre de Pierre Louvet.

Il est né à Beauvais dans une famille modeste et passe ses premières années dans l’Hôtel commun de la Trinité ou Hospice des Pauvres. Nicolas Tristan, lieu-tenant civil du comté, le remarque, ce qui lui permet d’étudier et de « courir le païs ». Qu’on en juge ! Après Beauvais, Paris pour des études de philosophie. Un bref passage à Lyon, puis Aix et Montpellier, avec un doctorat en médecine, sans doute obtenu à Aix. Il exerce son art à Sisteron, où il revient souvent, point de stabilité dans sa vie errante. Selon son aveu, il abandonne vite la pratique de la médecine à cause du « peu d’emploi que les Malades nous donnent à Sisteron ».

Poussé par la nécessité de gagner sa vie et par sa curiosité d’esprit, le médecin se convertit en recteur de collège et en archiviste. Nous le retrouvons entre autres à Digne, Toulouse, Béziers, Carcassonne, Sisteron, au cours d’une carrière itinérante jalonnée de nombreuses publications

En 1668, il est à Villefranche, régent du Collège et archiviste de la ville. Nous lisons sous sa plume : « État et inventaire des papiers et archives qui sont à

l’Hôtel de ville de Villefranche, capitale du Beaujolais, fait et inventorié par Me Pierre Louvet, docteur en médecine et recteur du collège de ladite ville » L’in-ventaire est achevé le 13 février 1669. Il appartient aux érudits d’analyser en détail cette œuvre. Il est certain qu’elle nous offre un tableau exhaustif de l’état des connaissances sur Villefranche et le Beaujolais en 1669. En archiviste scru-puleux, Louvet confronte ses sources. Il se réfère aux documents et aux informations à sa disposition sans y accorder toujours une foi aveugle. Ainsi, il parle du couvent des Cordeliers « qu’on dit être le premier de cet ordre de ça les monts ». Et il évoque l’incendie de la flèche de Notre-Dame des Marais « sans qu’on sût si c’était par cas

fortuit ou par la malice de l’ouvrier, huguenot… » Un archiviste moins lucide aurait pu se laisser emporter par sa haine de Luther, en qui il voyait par ailleurs « l’impie apostat qui semait la zizanie dans la maison de Jésus-Christ… » Son Histoire de Villefranche paraît à Lyon en 1671. Elle déplaît aux échevins, qui la font réécrire et publier à Villefranche sous le titre Mémoires contenant ce qu’il y a de plus remarquable dans Villefranche, capitale du Beaujolais. La rupture consommée avec la ville, Louvet quitte et le collège et les archives.

À Paris, il trouve alors un nouveau protecteur en la personne de la Grande Mademoiselle, Anne-Marie Louise d’Orléans, souveraine de Dombes et baronne du Beaujolais. Son Histoire du Beaujolais, habilement enrichie par l’Histoire de la Dombes, la séduit. Le voici promu historiographe de Son Altesse Royale souveraine de Dombes.

Désormais revenu à Sisteron, toujours à la recherche de protecteurs, il écrit encore : l’Abrégé de l’histoire de Provence et enfin les Additions et illustrations sur les deux tomes de l’histoire des troubles de Provence, ornées d’une épître à Monsei-gneur le duc de Vendôme, gouverneur et lieutenant général pour Sa Majesté en ses pays de Provence. En 1684, il perçoit encore son traitement de second recteur du collège de Sisteron. Il disparaît la même année, sans qu’on en sache la date précise, sans qu’on connaisse le lieu de sa sépulture… Prélude à l’oubli dans lequel il tombera…

S.V.

Louise de Montpensier, Grande Mademoiselle

Pierre Louvet, Histoire du Beaujolais

Plaque du «Collège de Échevins» au 362 rue Nationale

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