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S A N T É C O M - C e n t r e de documenta t ion R R S S S de la Monté rég ie 1255, rue B e a u r e g a r d Longueui l (Québec) J 4 K 2 M 3

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Coordination de la production : Dr Pierre Corbeil Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation de la Montérégie (DSPPE) Régie régionale de la santé et des services sociaux (RRSSS) de la Montérégie

Dr Bernard Laporte Direction générale de la santé publique Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)

Mise en page et secrétariat : Suzanne Daigle Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation de la Montérégie

Lyse Jobin Direction de la promotion de la santé et du bien-être, MSSS

Dans ce document, le genre masculin est employé pour désigner le féminin et le masculin.

Ce document reproduit intégralement les textes des présentations du Ve colloque provincial de santé dentaire publique - La santé dentaire à l'aube du troisième millénaire, qui a eu lieu les 17 et 18 juin 1999, à Trois-Rivières; ces textes n'engagent qué~les auteurs.

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Remerciements V

Avant-propos IX

Discours d'ouverture 1

Conférence d'ouverture _.. 9

La relation éducative auprès des enfants, un facteur de risque ou de protection? 14

Carie de la Petite Enfance (CPE) _ _ „ „ 17 Perspectives d'avenir en santé dentaire publique - ^

Mini-conférences 25

Intervention active et efficace auprès des parents et des enfants à risque: le chaînon manquant - - -•-• «... 27 Une boîte à outils pour un projet « scellants » 29 Rôle des hygiénistes dentaires et des dentistes-conseils de santé publique dans la prévention de l'initiation au tabagisme en bas âge 31 Programme public régional de services dentaires préventifs en Chaudière-Appalaches : implantation et évaluation - - - - - 33 Présentation des résultats compilés et comparés suite à la cueillette des données régionales à l'été 1998 - État actuel de l'application du Programme

provincial - Trajectoire du programme pour le troisième millénaire 35 Sein ou biberon? Tétines et sucettes d'amusement : Comment choisir 37 Santé buccale 0-5 ans - Épisode 1 : La menace fantôme -- - - .ZZZZZZZZ'Z'. 38

Tables cliniques 41

Comment améliorer la santé buccodentaire des personnes en perte d'aunomie 43 Protection buccale et la sécurité dans les sports - 44 Pour partir du bon pied, la santé dentaire dès la naissance 45 Services dentaires préventifs : cours prénataux —- 46 La poussée des dents 46 Sens-O-Dents 47 Dentinette et bactérie 47 Programme d'intervention pour les enfants d'âge scoïàïrë 48 Bien grandir en fête _ _ 49 Concours régional « Vendez à belles dente » 50 Au fil du temps : vidéo éducatif Z Z Z I I Z Z I I Z Z Z Z Z I I I I I ! I Z I 51 Pas de carie dans la junglerie avec l'échelle d'hygiène la girafe 52 Programme d'intervention pour les parents : pochette d'information pour les parents 52 Le jeu questionnaire « Shaïk » et le jeu «"Des"collations » ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ . 5 3

Jeu de la grande bouche - Cartable santé maternelle et infantile - Histoire de « La journée de Mimi » - 54 Jeu « Le sourire d'une dent » - Jeu « Bien grandir avec mes dents » - Jeu « Brille-dents » ... _ 55 Les changements dus à des affections médicales courantes chez la population adulte âgée et leur impact sur la santé buccodentaire 56

Conférences de clôture - _ 57

Léonard Gilbert, direction de la prévention et de l'éducation sociosanitaire, M S S S 59 Le capital le plus précieux : l'humain par Raôul Duguay 62

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Nous tenons à remercier les donateurs, les commanditaires et les exposants suivants pour leur appui extraordinaire dans la réussite de ce colloque.

Commanditaires principaux

• John 0. Butler Company

• Le ministère de la Santé et des Services sociaux.du Québec

• Orthorum Safari dentaire Inc.

Commanditaires

• Block drug company

• Bureau laitier du Canada

• Comité provincial des hygiénistes dentaires en santé publique du Québec

• Compagnie Trident

• Fromagerie l'Ancêtre

• Groupe B.M. inc.

• Le Précédent

• Manoir du Spaghetti

• Nord-Ouest Café

• Restaurant Angéline

• Restaurant Dalton

• Restaurant Gaspard

• Restaurant le Porto Fino

• Restaurant Orégano

• Servident

• Smile Makers

• Syndicat des professionnels et des techniciens de la santé du Québec

• Wrigley Canada

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La santé dentaire publique n 'échappe pas aux changements et bouleversements qui secouent notre monde moderne en cette fin de siècle et de millénaire. Il faut sans cesse remettre en question nos interventions, les adapter aux nouvelles réalités, et même innover dans certains domaines pour réaliser l'objectif 15 de la Politique de la santé et du bien-être du ministère de la Santé et des Services sociaux qui est : « D'ici l'an 2002, réduire de 50 % le nombre moyen de dents cariées, absentes ou obturées chez les enfants de 6 à 12 ans et abaisser à moins de 5 % le taux d'absence de dents chez les adultes de 35 à 44 ans ».

Le thème de ce colloque met en lumière la santé dentaire dans une perspective d'avenir à l'aube du troisième millénaire. Ainsi le programme proposait des conférences axées sur des thèmes novateurs ou peu exploités en santé dentaire publique. Cette approche saura favoriser des réflexions et échanges susceptibles d'orienter nos futures interventions.

Le succès des quatre premiers colloques a toujours été le résultat de la qualité du travail des comités organisateurs et de la participation enthousiaste des intervenants du réseau de la santé dentaire publique. Cette fois encore, il faut souligner l'excellence du travail des organisateurs du Ve Colloque de santé dentaire publique.

Le Comité d'harmonisation en santé dentaire publique; en collaboration avec la Direction générale de la santé publique, est heureux de vous offrir les Actes du colloque 1999. Ils reprennent de façon succincte les présentations du programme scientifique et technique. Nous espérons que ce document saura plaire aux lecteurs et répondre à leurs attentes.

Pierre Corbeil,D.D.S.f M.Sc. Bernard Laporte, B.Sc., D.M.D. Président Direction générale de la santé publique Comité d 'harmonisat ion en M S S S

santé dentaire publ ique

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 XI

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, Discours d'ouverture

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Mots des coprésidents du comité organisateur

M. Guy Boisclair et Mme Claire Lalonde

Dr Bernard Laporte, B. Sc., D.M.D. Ministère de la Santé et des Services sociaux

Mesdames, Messieurs,

Nous en sommes déjà à notre colloque provincial de santé dentaire publique.

« La santé dentaire à l'aube du troisième millénaire »

Ce thème est un appel à la participation de chacun dans la réflexion sur nos perspectives d'avenir. Après tous les changements vécus et ceux à venir dans le réseau de la santé, comment mieux répondre aux besoins de la population ? La question est simple mais elle exige une réflexion collective, un échange entre tous les intervenants de toutes les régions.

Peut-on penser à un élargissement de la clientèle, à savoir les enfants de 0 à 5 ans et les personnes âgées, dans les orientations et l'application de notre programme public ? Et si oui, comment s'agenceront nos ressources, quels seront nos différents moyens d'intervention ? À nous de trouver les réponses ensemble.

Nous vous souhaitons un colloque riche en questionnement Nos conférences vous ouvriront la voie sur de nouvelles avenues, nos tables cliniques sur de nouveaux outils, mais il y aura aussi tous ces bons moments de discussions et de rencontres riches en ressourcement.

Nous vous souhaitons à tous, un bon colloque.

Les coprésidents du colloque 1999,

Guy Boisclair Claire Lalonde

Mesdames , Messieurs, Chères , chers col lègues,

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai accepté l'invitation d e s m e m b r e s du comité organisateur de participer, à titre de conférencier, au V e col loque provincial de santé dentaire publique. E n effet, je souhaite profiter de cette occas ion qui m'est offerte pour faire le point avec vous sur l'évolution de quelques dossiers ministériels et sur certains enjeux touchant tout particulièrement les activités du Programme public de services dentaires préventifs.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de féliciter de façon toute particulière les m e m b r e s du comité organisateur, soit le docteur Pierre Corbeil, le docteur Christian Fortin, la docteure Elisabeth Giraudo, m a d a m e Linda Jacques , m a d a m e France Lavoie, m a d a m e Lyne Trottier et le docteur Jacques Verronneau ainsi que les coprésidents de ce colloque, soit m a d a m e Claire La londe et le docteur G u y Boisclair pour leur travail acharné et la qualité de l'organisation de ce colloque. C e s personnes sont les véritables artisans de c e s assises ; elles méritent toutes nos félicitations et nos remerciements. Enfin, je souhaite aussi remercier les autorités de la Direction générale d e la santé publique d e la Mauricie et du Centre-du-Québec pour leur soutien lequel m'apparaît essentiel pour la réalisation d'une telle activité.

C e colloque est un moment unique pour faire le point sur l'évolution de notre programme public de santé dentaire, pour p r e n d r e d e s décisions ensemble, pour partager nos conna issances et nos préoccupations et enfin pour échanger sur les actions à privilégier pour améliorer la santé buccodentaire de la population en général. C 'est dans ce contexte que je vous invite, aujourd'hui et demain, à participer activement aux différentes activités au programme. N'hésitez pas à poser d e s questions, à faire connaître votre opinion et vos préoccupations. V o s questions et vos commentaires ne feront qu'indiquer la vitalité de notre réseau et représentent la source d e s transformations et d e s améliorations à venir.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 3

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Dans le but d'assurer une certaine continuité dans mes commentaires en fonction des échanges et des préoccupations soulevés lors des précédents colloques, je consultais, dernièrement, les feuillets d'invitation et les actes des différents colloques et ce, depuis le tout premier de 1991.

À la lecture de ces documents, je me suis remémoré quelques bonnes et moins bonnes nouvelles et certains enjeux traités lors de ces colloques. Par exemple, lors du discours de bienvenue du premier colloque de 1991 qui se tenait sous le thème de « Concertation - orientations », le docteur Charles Tessier soulignait l'importance de la concertation. Il mentionnait et je cite : « Nous souhaitons que chacun d'entre nous, ici présents, entreprenne ces journées non pas essentiellement comme dentiste, non pas essentiellement c o m m e hygiéniste, mais c o m m e membre d'un réseau provincial... ». En 1993, le IIe colloque prenait place à la suite de l'inclusion, en 1992, de l'objectif de santé dentaire dans la Politique de la santé et du bien-être. C'est dans ce contexte que le docteur Martin Payette mentionnait lors du discours de bienvenue et je cite : « Nous avons choisi le thème « Cible-Action 2000 » pour souligner la volonté des intervenants de santé dentaire publique de cibler et d'atteindre des objectifs de santé dentaire précis et concrets par la réalisation d'activités scientifiquement validées... ».

En 1995, le IIIe colloque de santé dentaire mettait l'accent sur le vécu quotidien des intervenants tout en portant une attention toute particulière sur les actions à privilégier. C'est dans ce contexte que monsieur Marcel Langlois et le docteur Pierre Gagnon mentionnaient lors de leur discours d'ouverture que le thème retenu «Agir.. . pour le présent » reflétait et je cite : « que le réseau de santé dentaire publique, ce n'est pas quelque chose en émergence ou en préparation, mais c'est plus de 350 personnes qui agissent sur le terrain

En 1997, à Sherbrooke, le IVe colloque s'inscrivait dans la continuité du processus de régionalisation et de réorganisation du réseau de la santé. Lors du discours d'ouverture, monsieur Denis Leblanc et le docteur André Lavallière soulignaient en ce qui concerne le thème retenu « Intervenir ensemble.. . selon nos couleurs régionales » l'importance de la concertation. Le docteur Lavallière mentionnait plus particulièrement et je cite : « C e thème sous-entend aussi, l'importance de travailler ensemble en concertation avec les différents acteurs de la communauté, à un but commun, soit l'amélioration de la santé buccodentaire de l'ensemble de la population ».

Ainsi, au cours des dernières années, les enjeux liés au réseau de la santé dentaire publique sont passés de la concertation à la mise en place d'actions

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

efficaces, efficientes et validées scientifiquement, à l'importance de soutenir et de valoriser les actions vécues quotidiennement par

les intervenants et ensuite à la concertation tout en affichant ses couleurs régionales.

À la lumière de ces enjeux et en fonction du thème retenu pour ce V e colloque, soit « La santé dentaire à l'aube du troisième millénaire », je souhaite réitérer l'importance de poursuivre nos efforts afin d'améliorer la communication et la concertation dans notre réseau et ce, aussi bien au niveau national, régional que local.

Pour ce faire, nous nous devons de reconnaître l'expertise et la formation de chacun des intervenants du réseau. Cette reconnaissance doit s'harmoniser en fonction du rôle et des responsabilités de chacun et dans le respect du niveau d'intervention et de la structure organisationnelle de la santé publique au Québec.

Dans un autre ordre d'idée, en ce qui concerne révolution de certains dossiers ministériels, mentionnons, dans un premier temps, les préoccupations soulevées par certaines personnes relatives aux conséquences possibles de l'application de l'article 37 K du Code des professions dans le cadre du programme public de services dentaires préventifs. En effet, compte tenu de la nature de cet article et du statut professionnel des hygiénistes dentaires, certaines personnes envisagent la possibilité de renoncer à l'application topique de fluorure ou encore à renoncer à leur titre de membre en règle de leur ordre professionnel afin de ne plus être assujetties à l'article 37 K du C o d e des professions.

Cette situation est particulièrement inquiétante, entre autres, parce qu'elle risque de compromettre l'atteinte des objectifs du programme et ainsi l'amélioration de la santé buccodentaire des enfants admissibles au programme.

C'est dans ce contexte que la Direction générale de la santé publique (DGSP) souhaite faciliter la mise en place d'une entente entre l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec et l'Ordre des dentistes du Québec afin d'éliminer toute ambiguïté concernant l'encadrement, le rôle et les responsabilités des hygiénistes dentaires face à l'application topique de fluorure dans le cadre du programme public. À ce jour, aucune entente n'est intervenue entre les deux ordres concernés et les discussions sont au point mort. Dans le but de relancer les discussions avec les ordres professionnels concernés, cette problématique a été présentée et discutée dans le cadre d'une activité de concertation du comité

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d'harmonisation. À la lumière des résultats de cette activité, des solutions concrètes seront prochainement soumises aux directions de santé publique afin de relancer les discussions et de convenir d'une entente avec les ordres concernés.

Tout dernièrement, la D G S P a aussi convenu avec les directeurs de santé publique d'un plan d'effectifs des dentistes-conseils œuvrant dans les directions de santé publique. C e plan d'effectifs vise à permettre une meilleure répartition interrégionale des postes actuels afin d'assurer un minimum d'effectifs dans chacune des régions. Ainsi, elles pourront dorénavant compter sur un minimum d'un dentiste-conseil à demi-temps pour assurer, entre autres, les tâches de soutien et de coordination nécessaires à l'application régionale du programme de santé dentaire publique. De plus, ce plan d'effectifs prévoit le transfert de quatre postes au niveau provincial pour soutenir, entre autres, la réalisation des mandats confiés à l'Institut national de santé publique et certains mandats nationaux.

En ce qui a trait aux agents de scellement des puits et fissures, plusieurs personnes s'interrogent sur la position de la D G S P et sur le rôle du secteur public dans ce dossier. À cet égard, bien que certaines régions ont introduit un programme de scellement des puits et fissures, rappelons que cette mesure de prévention ne fait pas partie intégrante du programme actuel de services dentaires préventifs. Par contre, tel que souligné lors du dernier colloque, il est toujours dans l'intention du M S S S d'introduire cette mesure de prévention de la carie dentaire dans la couverture des services assurés dans le secteur privé. Dans ce contexte, l'apport du réseau de santé publique serait plutôt complémentaire à celui du réseau privé et viserait particulièrement la promotion des agents de scellement et la référence des enfants vers les services appropriés.

En ce qui concerne le système d'information sur la clientèle et les services des C L S C , certaines modifications ont été proposées et acceptées par le comité responsable de la révision de l'ensemble du cadre normatif. Les modifications retenues visent essentiellement à assurer un meilleur suivi de l'application du programme de services dentaires préventifs au niveau provincial. Ainsi, différents codes ont été ajoutés afin de refléter, dans la mesure du possible, les activités présentement réalisées en santé dentaire publique. Les modifications retenues sont présentement analysées dans le cadre des mandats du comité d'harmonisation. Les résultats de cette analyse seront prochainement acheminés aux différentes directions de santé publique pour diffusion régionale.

Enfin, en ce qui touche le Comité d'harmonisation en santé dentaire publique, rappelons qu'à la suite de certaines difficultés liées au fonctionnement des groupes de travail, une rencontre des membres du comité avec le sous-ministre adjoint par intérim de l'époque et la directrice du Conseil des directeurs de santé publique a été planifiée.

Lors de cette rencontre, il a été décidé de maintenir les activités du Comité d'harmonisation ainsi que les mandats qui lui avaient été confiés. De plus, il a été convenu de confier un autre mandat au Comité en ce qui a trait à la concertation entre les intervenants des directions de santé publique et ceux du Ministère. De même, le Comité d'harmonisation a reçu un autre mandat l'enjoignant de définir les mécanismes de concertation et de fonctionnement à privilégier afin de réaliser les mandats qui lui sont confiés. Les résultats de cette rencontre ont donné lieu à certaines démissions, ce qui a obligé les autorités de santé publique à procéder à de nouvelles nominations.

À titre d'information, rappelons que le Comité d'harmonisation relève de la Table nationale de concertation de santé publique. Cette table est composée des autorités de la D G S P , des directeurs de santé publique et des autorités de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Cette situation est un avantage certain pour le réseau de santé dentaire dans son ensemble puisque peu de comités relèvent de la Table nationale de concertation. Cette structure permet au Comité d'harmonisation de recevoir directement des mandats des autorités de santé publique. De plus, cette structure permet aussi au Comité d'influencer les autorités concernées pour toute décision concernant le devenir de la santé dentaire au Québec.

En terminant, je tiens à vous remercier chaleureusement de votre attention. Enfin, veuillez noter qu'il me fera plaisir de recueillir vos commentaires et de répondre à vos questions lors de la période prévue à cet effet qui suivra la présentation du docteur Pierre Corbeil, président du Comité d'harmonisation en santé dentaire publique.

Merci et surtout bon colloque !

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 5

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Monsieur le maire Guy Leblanc, Membres du conseil, Hygiénistes dentaires, Dentistes-conseils,

Je n'ai jamais pensé pouvoir exprimer publiquement mon opinion sur la santé dentaire publique au Québec et surtout profiter de la prestigieuse tribune que représente celle de ma municipalité. Je vous remercie très sincèrement, monsieur le Maire. Mon très bref exposé sera certainement impressionnant, je crois, parce qu'il révélera des événements inédits. . Je veux vous faire voir d'où la profession dentaire est partie pour en arriver à une situation très bienfaisante pour la population de tous les âges.

Monsieur le Maire, la ville de Trois-Rivières a été désignée pour tenir, cette semaine, les assises du V e

Colloque provincial de santé dentaire publique et je suis doublement heureux parce que j'en fus nommé coprésident avec madame Claire Lalonde, hygiéniste dentaire du comité de Nicolet/Yamaska.

La santé dentaire publique est partie de loin et m ê m e très loin dans les priorités en matière de santé générale. S a n s vouloir blâmer personne, je me dois d'avancer quelques malencontreuses vérités.

L'an dernier, sortait de « Les Presses de l'Université de Montréal » un volume intitulé « La Santé publique au Québec ». C e volume a piqué ma curiosité et je l'ai parcouru en long et en large. Je fus très déçu et en m ê m e temps très heureux de lire ce qui y est relaté et non rapporté.

« E n 1922, le Conseil supérieur d'hygiène du Québec , qui avait été établi en 1887, faisait place à un service gouvernemental directement responsable envers le Secrétaire de la province : le Service provincial d'hygiène. Il y a à ce moment cinq divisions et ia santé dentaire n'y est pas inscrite.

« En 1926, les Unités sanitaires deviennent responsables de la santé générale de nos populations ».

Les priorités furent la tuberculose, les mortalités infantiles, la vaccination, etc. Je n'ai absolument rien à redire de ces prises de position si ce n'est que la question dentaire est encore, d'après ce volume, absente. C e n'est qu'en 1942 qu'apparaît dans une rubrique supplémentaire au rapport du ministère des

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

Affaires sociales du Québec un soupçon de question dentaire publique.

C e rapport (91) dit que l'hygiène dentaire ne touche que 18 unités sanitaires sur 51. Que faisaient les dentistes? Ils extrayaient les dents cariées des jeunes et quelquefois celles de certains adultes référés par le député.

Un peu plus tard (97), il est dit et je cite : « Les dentistes et les cliniciens en tuberculose verront leur nombre augmenter, mais le plus souvent en service discontinu ». Cela voulait dire une journée ou deux par semaine. C'était mieux que rien.

En ces années, je vous ferai remarquer que les autorités ministérielles étaient encore loin de voir naître la belle profession représentée par les hygiénistes dentaires qui œuvrent en 1999 à l'intérieur du réseau de la santé dentaire publique.

Non, il n'y avait pas d'hygiénistes dentaires sauf quelques dentistes c o m m e j'ai dit. En plus de ce service, on~ offrait aux territoires de l'Abitibi, Saguenay-Lac-St-Jean et la Gaspésie une clinique mobile « Croix Rouge » qui avait pour mandat opérationnel de parcourir ces fieux et procéder à des extractions chez les jeunes de moins de 12 ans et quelques adultes spéciaux en après-midi référés par le curé ou le député (anesthésie).

Mais avec l'avènement de l'Honorable Maurice Duplessis, les choses prirent une toute autre tournure. Nous bénéficions en 1999 des efforts déployés par les dentistes Ephrem Vinet, Albert Surprenant, Yves Dufresne de Trois-Rivières dans le but de remédier à ce qui se passait dans les régions éloignées et au sein des Unités sanitaires. On a mis sur pied une série de messages radiophoniques à C K A C payés par l'Ordre des dentistes du Québec. Pendant tout ce temps, le docteur Yves Dufresne continuait son travail auprès du Premier Ministre pour enfin aboutir à la création de la Ligue d'Hygiène dentaire du Québec.

Six dentistes dont votre humble serviteur furent inscrits à l'École d'hygiène dentaire de l'Université de Montréal et une fois diplômés en 1955 firent c o m m e les apôtres et répandirent la bonne nouvelle d'une bonne santé dentaire. Par après, le nombre prit de l'ampleur avec la venue de quatre autres confrères.

Dans le volume précité, il n'est aucunement question de cette ligue d'hygiène pas plus que le GRIS de l'Université de Montréal dont le docteur Jean-Marc Brodeur est responsable et pas plus des dentistes-conseils en santé communautaire.

Je reviens à la Ligue d'hygiène dentaire qui, de par ses intervenants, couvrit toute la province et je suis

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très fier encore une fois de vous dire que la ville de Trois-Rivières fut la deuxième municipalité au Québec en 1962 à promouvoir véritablement la fluoruration des.eaux.de consommation. La première fut Pointe-Claire en 1958.

Après cet élan, nous assistons à la création des écoles d'hygiène dentaire dans le but de former des hygiénistes dentaires. Nous; du réseau de la santé communautaire, s o m m e s très heureux de compter parmi notre groupe de santé dentaire plus de 300 gentilles dames.

Je suis administrateur à l'Ordre des dentistes depuis douze ans et j'ai toujours combattu les pancartes à « Requin, crocodile etVerville ». Heureusement, j'ai réussi cette année à faire comprendre aux 24 administrateurs que les hygiénistes étaient les principales responsables d'une saine propagande dentaire en vue de conserver une bonne santé dentaire ou l'améliorer selon les cas et que nous n'avions pas besoin de ces sortes d'affiches.

Et, que penser des 40 dentistes-conseils sous la responsabilité du docteur Bernard Laporte? Ils sont des chercheurs très conscients des résultats bienfaisants émanant de leurs dossiers de recherche.

Les choses ont bien changé et je suis certain qu'en l'an 2002, nous ne serons pas loin de l'objectif zéro suggéré par le Ministère. Mon exposé est loin d'être parfait, mais je crois vous en avoir assez dit pour, que vous compreniez ce par quoi est passée la profession dentaire.

Monsieur le maire, je vous remercie très sincèrement de permettre aux congressistes de signer le livre d'Or, Et vous, Mesdames et Messieurs, je vous souhaite un très bon colloque et profitez-en aussi pour vous rendre compte que la ville de l'Honorable Maurice Duplessis est une ville très agréable à visiter. Et c o m m e a dit notre bon maire : « Vous êtes chez-vous/chez-nous ! ».

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

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RENCONTRE AVEC LES MEMBRES DU COMITÉ D'HARMOSISATION EN SANTÉ DENTAIRË PUBLIQUE Dr Pierre Corbeil, D.D.S., M.Sc.

Présentation d'acétates

C O M P O S I T I O N D U C O M I T É P r é s i d e n t :

Dr Pierre Corbeil, dentiste-conseil, Direction de la santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie

M e m b r e s : Dr Daniel Kandelman, dentiste-conseil, Direction de la santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre M m e Claire Lalonde, hygiéniste dentaire, Complexe Santé et Services sociaux Nicolet-Yamaska Dr Bernard Laporte, dentiste-conseil, Direction générale de la santé publique, ministère de la Santé et des Services sociaux

Turbide, dentiste-conseil, Direction de la santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appaiaches M A N D A T S

Originalement, quatre mandats ont été octroyés par le C C S P au C H S D P : • les colloques provinciaux en santé dentaire publique au Québec ; • l'application du Programme public de services dentaires préventifs ; • les perspectives d'avenir du Programme public de services dentaires

préventifs ; • l'utilisation des fluorures au Québec.

M A N D A T S

Deux nouveaux mandats ont été octroyés à l'été 1 9 9 8 : • favoriser la concertation et l 'échange entre les intervenants des directions de santé publique des régies régionales de la

santé et des services sociaux ; • proposer des recommandations par rapport aux suites à donner au C H S D P .

P R O B L É M A T I Q U E

R É S U L T A T S A T T E N D U S : • production d'un document de travail pour le C H S D P sur divers

aspects reliés aux colloques provinciaux de santé dentaire publique ; • production d'un document de travail visant à faciliter le travail des

comités organisateurs des futurs colloques - Échéancier : été 1999

M A N D A T S P O R T A N T S U R L E S C O L L O Q U E S P R O V I N C I A U X E N S A N T É D E N T A I R E P U B L I Q U E

Composition du groupe de travail

C o o r d o n n â t e s :

Dr Christian Fortin, dentiste-conseil, D.S.P., Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appaiaches

Membre :

M. Marcel Langlois, hygiéniste dentaire, C L S C Orléans

Représentant du C H S D P : Dr Pierre Corbeil, dentiste-conseil, D.S.P. , Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie

M A N D A T P O R T A N T S U R L E S O U T I E N À L ' A P P L I C A T I O N D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

P R O B L É M A T I Q U E : C e mandat a été divisé en deux volets : • l'adaptation du Programme public de services dentaires préventifs ;

L ' A D A P T A T I O N D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

R É S U L T A T S A T T E N D U S : • production d'un document de travail pour le C H S D P traitant de l'adaptation du Programme public de services dentaires

préventifs par rapport aux ressources disponibles, à l'accessibilité dans les écoles et au manque de ressources humaines dans les régions éloignées - Échéancier : décembre 1 9 9 9

1) Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

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• les mécanismes de suivi du Programme public de services dentaires préventifs.

L E S M É C A N I S M E S D E S U I V I D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

R É S U L T A T S A T T E N D U S : production d'un document de travail pour le C H S D P traitant des données â collecter, des formulaires à utiliser en milieu scolaire, du support à l'informatisation ainsi qu'à la surveillance régionale et provinciale - Échéancier : automne 1 9 9 9

S O U T I E N À L ' A P P L I C A T I O N D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

C O M P O S I T I O N D U G R O U P E D E T R A V A I L

Coordonnateur :

Dr Alain Turbide, dentiste-conseil, D.S.P. , Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appaiaches

Membres : M. Denis Leblanc, hygiéniste dentaire, C L S C Gaston-Lessard Dr Luc Legris, dentiste-conseil, D.S.P. , Régie régionale de la santé et des services sociaux de Lanaudière Dr Daniel Picard, dentiste-conseil, D.S.P., Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre Représentante du C H S D P : Mme Claire Lalonde, hygiéniste dentaire, Complexe de Santé et Services sociaux Nicolet-Yamaska

M É C A N I S M E S D E S U I V I D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

Coordonnateur : Dr Alain Turbide, dentiste-conseil, D.S.P. , Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appaiaches

Membres : Dr Roger Bélanger, dentiste-conseil, Centre de santé publique de Québec M m e Lucie Cléroux, hygiéniste dentaire, C L S C Mercier-Est

Représentante du Comité d'harmonisation en santé dentaire publique

M m e Claire Lalonde, hygiéniste dentaire, Complexe de Santé et Service sociaux Nicolet-Yamaska

M A N D A T P O R T A N T S U R L E S P E R S P E C T I V E S D ' A V E N I R D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

C e mandat comporte deux volets : • les interventions à visée préventive auprès des enfants de 0 à 5 ans ;

• l'intégration du Programme public de services dentaires préventifs â la programmation en C L S C ou autres organismes.

Ce mandat sera réalisé en deux étapes.

l r e É T A P E L E S I N T E R V E N T I O N S À V I S É E P R É V E N T I V E A U P R È S D E S E N F A N T S D E 0 À 5 A N S

P R O B L É M A T I Q U E

R É S U L T A T S A T T E N D U S : production d'un document de travail pour le Comité d'harmonisation en santé dentaire publique portant sur les interventions à visée préventive pour les enfants de 0 à 5 ans (dont les enfants de maternelle) à intégrer

P E R S P E C T I V E S D ' A V E N I R D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

V O L E T : L E S I N T E R V E N T I O N S À V I S É E P R É V E N T I V E P O U R L E S E N F A N T S D E 0 À 5 A N S Coordonnateur : Dr Michel Lévy, dentiste-conseil, D.S.P. , Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre Membres : Dr André Lavallière, dentiste-conseil, D.S.P. , Régie régionale de la santé et des services sociaux de l'Estrie Mme France Lavoie, hygiéniste dentaire, Clinique de la Pointe-Saint-Charles Représentant du Comité d'harmonisation en santé dentaire publique : Dr Pierre Corbeil, dentiste-conseil, D.S.P., Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie

12 Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

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éventuellement au Programme public de services dentaires préventifs - Échéancier : automne 1999

P E R S P E C T I V E S D ' A V E N I R D U P R O G R A M M E P U B L I C D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S

V O L E T : I N T É G R A T I O N D U P R O G R A M M E PUBLIC D E S E R V I C E S D E N T A I R E S P R É V E N T I F S À LA P R O G R A M M A T I O N E N C L S C O U A U T R E S O R G A N I S M E S

Coordonnateur : Dr André Lavallière, dentiste-conseil, et des services sociaux de l'Estrie

D.S.P., Régie régionale de la santé

Membres : M m e France Lavoie, hygiéniste dentaire, Clinique de la Pointe-Saint-Charles Dr Michel Lévy, dentiste-conseil, D.S.P. , Regie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre

Représentant dû Comité d'harmonisation en santé dentaire publique : Dr Pierre Corbeil, dentiste-conseil, D.S.P. , Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie

M A N D A T P O R T A N T S U R L ' U T I L I S A T I O N D E S F L U O R U R E S A U Q U É B E C

P R O B L É M A T I Q U E

R É S U L T A T S A T T E N D U S : • production d'un document de travail pour le Comité d'harmonisation en santé dentaire publique sur les divers aspects

concernant l'utilisation des fluorures comme les doses et règles d'utilisation des suppléments fluorurés, concentration optimale des fluorures dans l'eau de consommation, etc. - Échéancier : août 1999

M A N D A T P O R T A N T S U R L ' U T I L I S A T I O N D E S F L U O R U R E S A U Q U É B E C

C O M P O S I T I O N D U G R O U P E D E T R A V A I L

Coordonnateur : Dr Daniel Kandelman, dentiste-conseil, D.S.P. Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre

Membres : Dr Pierre Gagnon, professeur, Faculté de médecine dentaire Université Laval

Représentant du Comité d'harmonisation en santé dentaire publique : Dr Bernard Laporte, dentiste-conseil, D.S.P. , Direction générale de la santé publique, ministère de la Santé et des Services sociaux

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 13

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La relation éducative auprès des enfants, un facteur de risque ou de protection ?

Dre Andrée-Claire Brochu, Ph.D. UQTR

Mme France Lavoie, H.D., B.A. • CLSC Joliette

Être e n relation éducat ive a u p r è s d'un enfant,

c 'est c o m m u n i q u e r d e s notions théoriques mais

é g a l e m e n t d e s va leurs rel iées à d e s

c o m p o r t e m e n t s . P a r exemple , l 'apprent issage

du b r o s s a g e d e s dents tous les jours est très

va lor isé d a n s les s é a n c e s individuelles rel iées

à l 'application du p r o g r a m m e provincial e n

s a n t é dentaire publ ique. Ainsi , on inf luence

l 'enfant d a n s s e s choix et d a n s s e s déc is ions .

C e t t e inf luence devient un facteur de r isque ou

d e protection. L e facteur d e r isque amplif ie le

p r o b l è m e tandis q u e le facteur de protection

l 'atténue, e n généra l . D a n s cette d y n a m i q u e

entre les deux facteurs o p p o s é s , on retrouve la

resilience, c e p h é n o m è n e qui montre la

rés i s tance d 'un individu d a n s un milieu hostile.

D o n c , on retrouve la resilience et n o s facteurs

de protection pour amél iorer la santé.

La s a n t é p o s s è d e é g a l e m e n t d e s facteurs qui

inf luencent l'individu. P a r m i de n o m b r e u x

m o d è l e s , n o u s re tenons celui de Bhalti et

Hami l ton (1996) où 2 5 déterminants sont

répartis e n 3 a x e s : qui (ex. : individu, famille,

société), quoi (ex. : habitudes d e vie, conditions

de travail, s e r v i c e s d e santé) et c o m m e n t (ex. :

c réer d e s mil ieux favorab les , renforcer l'action

communauta i re ) . O n y retrouve auss i l'individu

et l ' apprent i ssage qui constituent n o s ponts

entre les 2 m o d è l e s . Ainsi , l 'approche globale

d e Bhalti et d 'Hami l ton peut inclure d'autres

fac teurs plus spéc i f iques c o m m e c e u x d e

r isque ou d e protection.

D a n s les faits, c o m m e n t appl iquer c e s notions

théor iques aux différentes interventions

r é a l i s é e s quot id iennement d a n s les é c o l e s ou

d a n s les C L S C ? B ien sûr, il existe la

préparat ion d e s p r o g r a m m e s où la miss ion

prévent ive s e traduit p r o g r e s s i v e m e n t par d e s

objectifs, d e s activités, d e s outils d'évaluation à

app l iquer durant les s é a n c e s individuelles ou

col lect ives. S e l o n les b e s o i n s d a n s les milieux,

il est parfois n é c e s s a i r e d e débuter par le

réa justement d e s percept ions vis-à-vis la

situation actuel le en santé dentaire (ex. : mythe

où tous les parents conduisent leur enfant c h e z

le dentiste lorsqu'il a m a l aux dents). D a n s

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

d'autres cas , c e s e r a surtout le p r o b l è m e du m a n q u e d' information qui est prioritaire tandis que d'autres milieux éprouvent d e s p r o b l è m e s d'horaire, etc.

Devant c e constat où c h a q u e mil ieu p o s s è d e

s e s particularités, une d e s stratégies pour bien

c o m p r e n d r e la relation éducat ive est d e s e

situer au n iveau d e l'enfant c a r le m e s s a g e est

adapté à s o n déve loppement . Ainsi, l'utilisation

d e la m é t a p h o r e de M c L e a n s sur le c e r v e a u

triune permet de simplifier les not ions e n

utilisant trois n iveaux : reptilien, l imbique,

néocortex.

L e c e r v e a u reptilien c o r r e s p o n d à la « surv ie »

de l'individu, par exemple , manger , boire,

dormir. E n santé dentaire, la respiration bucca le

d 'un enfant qui doit recevoir le gel topique

permet d e concrét iser cette notion. C o m m e n t

intervenir pour favoriser le facteur de protection,

a u lieu d'être un facteur d e r isque ? L 'une d e s

é t a p e s est d e vérifier si la respiration b u c c a l e

c o r r e s p o n d à une habitude ou à un p r o b l è m e

physiologique. D a n s c e dernier cas , le

té léphone au parent permet de faciliter le suivi

a u p r è s du m é d e c i n pour effectuer les e x a m e n s

n é c e s s a i r e s . S i l'on constate q u e l'enfant peut

respirer normalement par le nez, on peut

modifier la technique pour appliquer le fluor. Par

exempte, on pourrait appl iquer le haut et le b a s

séparément , tenir le porte-fluor pour permettre

l ' immersion d e s mola i res d a n s la solution

fluorée, c o m p t e r le n o m b r e d e respirat ions

n a s a l e s réuss ies par c h a c u n e d e s narines, etc.

L e s stratégies à adopter vont varier se lon le

p r o b l è m e à résoudre . O n pourrait vérifier la

possibil ité d'avoir a c c è s aux collations à l 'école

si l'enfant n'a pas m a n g é depuis la veille, etc. Il

est important de c o m b l e r les b e s o i n s

fondamentaux d e l'enfant avant de présenter un

contenu a c a d é m i q u e à l'enfant. Il a p p r e n d

moins d a n s un contexte négatif. S'il est affamé,

fatigué, s a concentrat ion est moindre. Il est

m o i n s réceptif à c h a n g e r de c o m p o r t e m e n t e n

général , alors notre relation éducat ive e n est

amoindrie.

P o u r s a part, le c e r v e a u l imbique est a s s o c i é

aux émotions. C ' e s t tout un m o n d e à saisir,

comprendre , verbal iser. Adulte, o n é p r o u v e

parfois de la difficulté à dire c e qu'on ressent. Il

e n est de m ê m e pour l'enfant. Et q u a n d un

enfant nous dit qu'il a peur, c o m m e n t réagit-on

g é n é r a l e m e n t ? Peut-être d e le rassurer en

diminuant l'effet d e cette peur. S û r e m e n t de

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faire de l'écoute active pour reconnaître le sentiment de l'autre. Il se sent alors compris, digne d'intérêt. Dans certains cas, les affirmations de l'enfant paraissent exagérées, par exemple, la conviction d'avoir eu son nettoyage la veille en bureau privé tandis que la plaque est très abondante. On utilise alors les techniques de confrontation « je » pour approfondir la discussion.

Que faire si un enfant pleure en lui demandant d'ouvrir la bouche ? Il a peur car il ne veut pas que ce soit « pareil au dentiste ». Il pleure sa peur. Vous savez qu'il dit vrai car l'intensité de son regard et de sa voix est différente de la manipulation. Alors, en général, on commence par rassurer l'enfant. On reconnaît sa réalité et ses émotions et ensuite, on aborde le côté technique. Ainsi, on établit une relation de confiance, on utilise l'écoute active et l'affirmation positive pour faciliter l'intervention. Dans certains cas, il est nécessaire de faire des compromis sur la partie technique pour augmenter le temps d'échange. Si l'enfant se sent menacé, il résiste à la nouveauté alors le message est « bloqué » par les émotions. Comment transformer ce facteur de risque en facteur de protection ? L'élément central est la relation de confiance où la peur et ia menace sont réduites au minimum. En ressortant les qualités de l'enfant, en variant les façons de dire " très bien ", en étant calme, patient et ferme dans nos demandes micrograduées, on augmente les chances de réussite. Il faut parfois faire une démonstration sur un autre enfant collaborateur, faire des simulations avec un porte-fluor vide pour s'adapter à chaque enfant. Cependant, on a généralement la contrainte du temps à chaque rencontre, alors on se donne le droit d'ajuster le programme à ces cas d'exception.

La majorité des enfants collaborent bien, la relation éducative est déjà excellente alors on demande simplement à l'enfant comment ça

va, s'il est prêt à montrer son sourire et à avoir des trucs pour garder les dents toutes belles, etc. En quelques phrases, on a vérifié l'aspect émotif, on peut insister davantage sur le contenu relié au brossage.

En ce qui a trait au néocortex, il fait appel aux connaissances acquises, à la mémoire et aux fonctions sophistiquées d'associations, de sélection d'informations, etc. Selon Piaget, la

pensée logique débute vers 7 ans. Elle atteint une bonne efficacité vers 12 ans, mais ses fonctions se raffinent jusqu'à 20 ans, selon certains auteurs. Ainsi, il est essentiel de s'ajuster aux caractéristiques de l'enfant afin de maximiser le temps avec l'élève.

L'alimentation constitue un exemple où le message devient plus complexe selon l'âge de l'individu. En garderie, chez les enfants de trois ans, on insiste plutôt sur le fait que l'aliment est bon pour grandir ou bon pour les dents. Son vocabulaire est limité alors on améliore grandement l'acquisition des connaissances et la compréhension de l'enfant si on utilise des images et des aliments réels. Le principe SIC (Sens - Image - Concept) est très pertinent à utiliser chez les enfants. Vers 5 ans, on intègre le SIC aux catégories simples d'aliments : fruits - légumes, sucré - pas sucré, etc. Vers 8 ans, l'âge de la raison, on peut généralement aborder les notions d'aliments - détergents. À 12 ans, les notions de «calories vides», la lecture d'étiquettes où l'on voit plusieurs appellations aux sucres permettent de faire des liens plus élaborés. Ainsi, on aborde le thème de l'alimentation de façon adaptée à l'âge des enfants. Il en est de même pour le brossage qui devrait tenir compte de la compréhension de l'enfant, la dextérité manuelle, la représentation du temps (ex. : brossage deux minutes est interprété différemment à 5 ans et à 12 ans), l'apprentissage par le jeu, etc.

Il existe toutefois des grands principes en pédagogie qui sont pertinents à tous les âges. Voici les trois moments principaux de l'intervention pédagogique :

• Sensibilisation : introduction progressive du thème ou de l'objectif en suscitant l'intérêt, la motivation. Ex. : activer ou rappeler les connaissances antérieures de l'enfant sur le brossage « Hier, combien de fois as-tu brossé tes dents » ou « Essaie de deviner : tu me places sur la brosse à dents avant le brossage et je goûte bon, qui suis-je ? »

• Enseignement : échange de connaissances pour augmenter le « savoir » de l'enfant. Ex. : guider la pratique. « Quelle différence remarques-tu entre ces deux mouvements (tes faire sur le dentoforme) ? »

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• Généralisation, objectivation et transfert : liens entre le nouveau contenu et différents contextes. Ex. : pratiquer le brossage à la maison. «À quel endroit dans ta maison peux-tu placer ton calendrier pour brosser tes dents correctement tous les soirs (encourager l'échange entre le parent et l'enfant) ?».

Ces exemples montrent que les enfants et les professionnels sont régulièrement en relation éducative. Dans ces cas, les facteurs de protection sont favorisés par le message adapté à l'enfant, par l'implication active du jeune et par l'organisation pour réaliser les défis dentaires à la maison (ex. : soie dentaire deux fois par semaine).

Au fil des ans, on varie le matériel et les stratégies pour garder l'intérêt de l'enfant et même de l'intervenant. Le message est le même mais les moyens et stratégies sont différents. Voici quelques stratégies particulièrement utiles dans les cas d'indiscipline :

• obtenez l'attention dë l'enfant avec respect ; • rappelez les consignes ; • écoutez attentivement les sentiments de

l'enfant avant de mettre des limites ; • utilisez le message «je - confrontation »,

au besoin ; • offrez des choix appropriés ; • utilisez des conséquences naturelles et

logiques ; • donnez un « feed-back » réaliste et positif à

l'enfant.

En connaissant bien les différents factèurs inclus dans la dynamique d'éducation à la santé, chaque intervenant peut utiliser des facteurs de protection qui contribueront à la santé des enfants.

Bibliographie disponible sur demande

L'intervention éducative revêt plusieurs dimensions, elle varie selon les intervenants et les enfants. C'est un défi constant d'apprendre. L'enfant possède ses caractéristiques ; il est important de bien s'ajuster en tenant compte des principes généraux pour maximiser le temps d'intervention. Le professionnel change lui aussi en découvrant des stratégies qui lui conviennent particulièrement. Il choisit également du matériel qui favorise l'acquisition des connaissances et leur généralisation (ex. : maison). Alors, la relation éducative influence chacune des rencontres individuelles ou collectives.

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Carie de la Petite Enfance (CPE) Dre Annie Marteau, D.M.D.

La carie de la petite enfance affecte les tout jeunes enfants (les moins de 3 ans) à un stade de leur développement où ils sont le plus vulnérables. Cette maladie empêche les enfants de manger convenablement. Elle peut causer de la douleur au point de les réveiller. Les complications de cette maladie comprennent des infections plus ou moins graves qui peuvent même nécessiter une hospitalisation afin d'administrer des antibiotiques par voie intraveineuse. Certains disent même qu'elle influence l'évolution des enfants tant au niveau de l'estime de soi que du développement social. Finalement, beaucoup de ces enfants doivent être soumis à l'anesthésie générale pour 2, 3 ou 4 heures. Si une condition qui entraîne d'aussi graves problèmes que ceux que je viens de vous mentionner relevait du domaine médical, il y a longtemps qu'une Commission d'enquête aurait été mise sur pied pour analyser la situation.

Mais, comment espérer que les autres domaines de la santé et les instances gouvernementales prennent ce problème au sérieux et que les ressources appropriées y soient consacrées quand la profession dentaire en général ne reconnaît même pas l'ampleur du mal. On entend souvent dire que la carie est chose du passé. C'est oublier les nombreux enfants atteints de CPE. Vous êtes obligés de vous impliquer dans ce problème parce que vous œuvrez dans les CLSC et autres organismes communautaires qui vous placent en première ligne.

Terminologie

Il est difficile de dire quel pourcentage de la population est atteinte car celui-ci varie selon les régions et le type de communautés étudiées. Les chiffres font état de 1 % à 53 % (estimation générale 6 %) chez certaines populations nord-américaines. Si la carie chez les jeunes diminue, il en découle que la ECC contribue plus fortement au taux de caries de notre population pédiatrique en général. Il est donc logique que plus d'énergie soit consacrée à mieux comprendre ce phénomène. Ceci pour diminuer éventuellement les problèmes de

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

santé qu'il cause chez les tout petits, mais aussi pour réduire les coûts (élevés car traitements extensifs, GA etc.) nécessaires aux traitements de ces caries.

Ce type de caries a reçu de multiples appellations. Carie du biberon en français. Nursing caries, baby bottle caries, baby bottle tooth decay en langue anglaise. Le terme de carie de la petite enfance ou early childhood caries est aujourd'hui plus approprié car, moins spécifique, il ne désigne pas le biberon comme cause unique du problème.

Définition et apparence clinique

ECC a habituellement une apparence caractéristique. On note d'abord une bande déminéralisée blanche le long de la gencive. Celle-ci progresse pour former des caries franches comme un collet noir ou brun le long de la gencive. Les canines et les molaires primaires peuvent être atteintes dès qu'elles font leur apparition en bouche. Généralement, les incisives de la mandibule ne sont pas affectées. Combien de surfaces doivent être atteintes pour parler de CPE ? Les opinions varient selon les auteurs, mais il semble clair que n'importe quel signe de carie dentaire sur n'importe quelle surface de dent durant les 3 premières années de la vie mérite notre attention (Ismaël 1998 Conf ECC Com Dent Oral Epidemio).

Étiologie

Facteurs classiques nécessaires à la décalcification de l'émail :

• micro-organismes pathogènes ; • hydrates de carbone que ces micro-

organismes métabolisent en acides organiques ;

• dents susceptibles.

Ces trois facteurs doivent être combinés sur une certaine période de temps pour qu'une carie se développe. Ce ne sont là que les facteurs classiques car la notion moderne de la carie est beaucoup plus complexe. Des données tant culturelles, sociales que scientifiques viennent modifier le portrait connu.

D'abord, les micro-organismes, en l'occurrence streptococcus mutans (SM). SM

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nécessite une surface dentaire (ou dure comme une prothèse) pour coloniser la bouche. L'enfant est donc à risque dès l'éruption de la première dent.

Les deux questions principales sont : Par quoi ou qui l'enfant est-il contaminé ? Quand l'enfant est-il contaminé ?

Les recherches ont montré que la source principale de contamination est la mère. Cela semble logique car c'est souvent la mère qui s'occupe principalement de l'enfant. Il semble que les enfants gardés plus souvent par une autre personne soient colonisés moins rapidement par le SM. Également, on croit que les SM maternels colonisent plus facilement la bouche du bébé que les SM venant d'autres personnes (gardienne) (père pas déterminé encore... à suivre). Peut-être que le système immunitaire du bébé reconnaît et accepte plus facilement les souches de SM venant de la maman ?

Autre fait important : Il apparaît que plus le taux de SM est élevé chez la maman, plus il y a de chances que le taux de SM du bébé soit élevé. Inversement, plus le taux de SM de la maman est bas, plus le taux de SM de son petit est faible.

Que pouvons-nous conclure ? Qu'il est important de faire la promotion de la santé et de l'hygiène dentaire chez les jeunes mères non seulement dans leur propre intérêt mais dans celui de leur enfant. On peut extrapoler cette recommandation aux autres membres de la famille comme le père, appelé de plus en plus à participer à l'éducation des enfants, pour ensuite étendre la même recommandation aux frères et soeurs, grands-mères et grands-pères.

Un autre point soulève des questions. Quand le SM colonise-t-il la dentition de l'enfant ?

Certaines recherches situent l'acquisition initiale de SM à l'âge moyen de 26 mois (Caufield et al. 1993) avec une fenêtre d'infection restreinte allant de 19 à 31 mois. D'autres études ont montré que des enfants de moins d'un an étaient infectés parSM (Berkowitz et al. 1980) (Brown 1985) et indiquent qu'entre 15 et 20 % des enfants de moins de 14 mois arboraient le SM (Caufield et al. 1993) (Mohan et al. 1998). La plupart des études comprennent un nombre limité d'enfants. La façon de recueillir les

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échantillons varie parfois à l'intérieur de la même étude (Caufield et al. 1993). L'âge où les enfants deviennent infectés par SM n'est donc pas clairement compris.

Une étude portant sur les patients traités sous anesthésie générale à l'Hôpital de Montréal pour enfants montre que les patients atteints de ECC se présentent pour une première consultation à l'âge moyen de 30 mois. Les lésions carieuses présentes en bouche se développaient depuis des mois. Les données tendent donc à confirmer que la fenêtre d'infection pour les patients souffrant de ECC est plus précoce.

On pourrait avancer que si l'enfant est en contact avec le SM, celui-ci peut commencer à coloniser les dents, si le milieu leur est favorable, dès que celles-ci apparaissent en bouche.

Cette donnée, apparemment banale, est au contraire très importante si nous voulons comprendre la progression de la maladie et intervenir au bon moment de façon préventive.

Hydrates de carbone. Ces composés sont utilisés par les micro-organismes pour fabriquer la plaque qui leur permet d'adhérer à la surface de la dent. Ils sont aussi utilisés comme métabolites dans la production des acides organiques qui déminéralisent les dents. On les retrouve dans l'alimentation.

Comment est nourri l'enfant atteint de ECC ? Qu'en est-il du lait, l'aliment principal de nos enfants jusqu'à l'âge d'un an ? C'est une issue complexe car le lait est un aliment complexe. Le lactose qu'il contient est cariogène, mais moins facilement métabolisant par les micro-organismes que le sucrose qu'on retrouve dans les jus. Par contre, la caséine (phosphoprotéine) présente dans les produits laitiers empêcherait la dissolution de l'émail. À cause du calcium et du phosphore qu'il contient, le lait pourrait même contribuer à une reminéralisation de l'émail. Comment, à la lumière de ces données, recommander aux parents de ne pas coucher leur enfant avec le biberon de lait ? Ou de ne pas allaiter leur enfant toute la nuit au lit ? Il y a plusieurs raisons.

Premièrement, il est intéressant de constater que le lait maternel et les formules pour bébé

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contiennent 2 fois plus de lactose que le lait de vache ordinaire. Ils ont donc un plus grand potentiel de déminéralisation (les formules à base de soya sont mêmes sucrées avec du sirop de maïs) (les formules à faible teneur en fer seraient plus cariogéniques).

Ensuite, il faut considérer la façon dont les hydrates de carbone quels qu'ils soient, sont absorbés (facteur temps). Plusieurs études ont démontré que les enfants sevrés plus tard ont plus de chance de développer la CPE (Febres et al. 1997). Ceci est compréhensible puisque les dents antérieures supérieures font éruption vers l'âge de 10 mois; elles sont donc 2 fois plus exposées à la bouteille pour l'enfant sevré à 18 mois que pour celui sevré à 14 mois. De plus, d'autres études montrent que les enfants avec CPE boivent au biberon en moyenne 4 fois plus d'heures par jour que les enfants non affectés (Derkson et al. 1982).

Il y a aussi la pratique de nourrir l'enfant la nuit quand le flot de salive est diminué et que le lait maternel ou la formule pour nourrisson stagne autour des dents. On imagine par exemple un enfant allaité qui dort avec sa mère et qui a le sein disponible sur demande...

Le biberon est donc un facteur de risque. Il est en revanche simpliste de dire aux parents que de mettre son enfant au lit avec un biberon cause des caries. La majorité des parents mettent leurs enfants au lit avec le biberon (91 % des enfants avec caries et 84 % des enfants sans caries d'après Serwint et al. 1993) et seulement un faible pourcentage développe la CPE. Autre exemple : en Chine, où le taux de caries sur les antérieures supérieures est estimé à 45 % chez les enfants de 4 ans, les biberons ne sont pas facilement disponibles.(Douglass J. et al. 1994). Une étude en Afrique du Sud n'a pas pu établir de lien entre la CPE et le biberon (Robert GJ 1994).

Autre fait intéressant : les bonbons et les sucreries ne seraient pas les seuls à blâmer. On a montré que ces aliments, proscrits par les intervenants du domaine dentaire depuis toujours, fournissent aux bactéries des taux de sucre très élevés mais pour une courte période de temps. Des aliments raffinés à haute teneur en féculent comme les chips ou des craquelins et même le pain fourniraient du sucre de façon plus lente mais pour des périodes beaucoup

plus longues (Moss 1999) et pourraient donc être en cause dans certains cas de caries rampantes.

Les dents

On sait que la quantité de SM chez les enfants augmente à mesure que les dents font éruption.

Rien n'indique clairement que les dents des enfants atteints de CPE soient de par leur nature plus susceptibles de développer des caries.

Cependant, une étude a montré (Peretz 1997) que les enfants nés après une grossesse présentant des complications ou ayant eu un accouchement difficile sont plus à risque de développer ECC. Des problèmes systémiques de la mère (diabète, maladies rénales, infections virales ou bactériennes) ou du foetus/nouveau-né (allergies, naissance avant terme, malnutrition, maladies infectieuses, gastroentérite) sont associés à l'hypoplasie de l'émail. Il est donc possible que des cas d'hypoplasie clinique ou sub-clinique soient liés à la CPE.

Certains avancent même que la qualité de la salive, qui varie d'un individu à l'autre, peut même varier à l'intérieur d'une même bouche d'un endroit à l'autre. Par exemple, les dents antérieures supérieures seraient alimentées seulement par la salive de glandes salivaires mineures. Cette salive contient moins de minéraux (moins de pouvoir de reminéralisation) et a moins d'effet tampon sur le pH de la bouche que la salive d'autres glandes comme les sublinguales ou la parotide (Moss 1999).

On commence aussi à mieux apprécier le rôle de la pâte dentifrice. Avec sa teneur en fluor, elle fait effet d'application topique chaque fois que l'enfant brosse ses dents ou se fait brosser les dents par ses parents (toujours appliquer une très petite quantité de pâte sur la brosse à dents). On oublie souvent d'offrir ce brossage aux tout-petits.

Il semble que le fait de brosser avec les dentifrices fluorés (fluorure de sodium libère ses ions fluor plus rapidement dans un environnement aqueux) fait que la fréquence du brossage va de pair avec la diminution des

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caries. Il est donc recommandé de brosser les dents plus d'une fois par jour (avec un dentifrice fluoré).

Des conseils relatifs au brossage des dents ont plus de chance d'être suivis par les patients que ceux qui ont trait à la diète. Les parents sont peut-être plus réceptifs à un message positif tenant de l'hygiène et de l'apparence en général. Il apparaît donc que de montrer aux parents à brosser les dents deux fois par jour avec une pâte à dents fluorée serait plus efficace que de recommander de discontinuer l'habitude du biberon ou de diminuer la quantité de sucre dans l'alimentation.

On constate donc que la bouche est un milieu complexe à l'équilibre précaire. La barrière entre une dent saine et un début de décalcification peut être facilement rompue. Notre bouche est peuplée de différentes souches de bactéries plus ou moins agressives que nous transmettons à nos enfants. Ces microbes sont devenus champions pour transformer les aliments que nous mangeons en acide. Notre système immunitaire, la qualité de notre salive jouent un rôle encore peu connu dans le phénomène de la carie. Ces domaines seront sûrement le sujet d'études dans le futur et la source d'une nouvelle diminution de caries dans le prochain siècle.

Toutes ces informations nous aident à mieux comprendre, diagnostiquer et à mieux traiter nos patients. Néanmoins, elles ne permettent pas d'identifier les groupes à risque. Les chercheurs n'ont pu trouver un profil familial qui prédispose à ECC. On ne peut donc que relever certaines tendances.

Il semble qu'un trait commun aux parents des enfants atteints de ECC serait une trop grande facilité à gâter ou à satisfaire les caprices de leur enfant. Les parènts qui ne peuvent se résoudre à priver leur enfant de sucreries sont les mêmes parents qui répugnent à brosser les dents de leur petit de deux ans lorsque ce dernier refuse de coopérer. Les parents auraient tendance à utiliser le sein ou la bouteille comme un moyen de consoler ou de contrôler le comportement de l'enfant. Autres tendances : nouveaux immigrants, familles monoparentales, niveaux d'éducation ou socio-économiques plus faibles, enfants avec une condition médicale chronique (Sclavos 1988) (exemple : certains médicaments pour le

traitement de l'asthme comme les corticostéroïdes et les antagonistes Beta contribuent à diminuer le pH de la bouche. Kargul 1998, Ryberg 1987).

Traitements

Les traitements curatifs comme tels sont souvent faits sous anesthésie générale.

Pourquoi doit-on la CPE de façon efficace et rapide ?

Le traitement se doit d'être agressif car il y a un haut taux de récidive carieuse dans la dentition primaire et permanente chez ces patients (Thakib et al. 1997) et peu de changements au niveau des habitudes de vie.

Le traitement doit être rapide car la CPE cause des dommages à la dentition présente et future (perte d'espace, hypoplasie) et peut-être des dommages à la santé générale et à la croissance des enfants.

On n'a qu'à constater le nombre de patients (600 cas en attente) de la liste d'attente se présentant à la clinique du MCH en urgence pour avoir une idée de la perte de qualité de vie évidente chez ces enfants. Les plaintes sont en général la douleur, la difficulté à se nourrir, à dormir ou des enflures causées par des infections atteignant des espaces anatomiques.

Une étude (Acs et al. 1992) portant sur les effets de ce type de caries sur le poids des enfants atteints comparés au poids d'enfants normaux montre que les enfants avec la CPE étaient plus à risque de peser moins que 80 % de leur poids idéal. On voit donc que traiter ces caries rapidement avant qu'elles ne progressent peut améliorer l'état de santé général en plus de prévenir la douleur et l'infection. Chaque enfant a droit à une certaine qualité de vie.

Prévention

L'outil thérapeutique principal dans la diminution de la carie depuis 20 ans est probablement le fluor. D'où provient le fluor aujourd'hui ? Des applications topiques de fluor à l'école ou en cabinet privé, de la pâte dentifrice, de certains rince-bouches, des suppléments que nous prescrivons, de l'eau que nous buvons et de notre alimentation.

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Les plus récentes publications traitant du fluor nous informent que le fluor aurait un effet après l'éruption des dents plutôt qu'avant. L'effet bénéfique de la fluoruration de l'eau serait topique au lieu de systémique comme on le croyait par le passé. Les données accumulées depuis les 20 dernières années suggèrent que l'effet bénéfique du fluor vient de l'incorporation de fluor dans les couches externes de l'émail une fois que la dent commence son éruption en bouche. Les effets topiques se feraient par :

1. Inhibition de la déminéralisation 2. Reminéralisation 3. En inhibant l'activité bactérienne dans la

plaque.

De plus, les suppléments de fluor sont considérés comme un facteur de risque dans le développement de la fluorose (bien que la plupart des cas de fluorose rapportés soient de faible intensité). En ce moment, à cause de l'usage répandu d'autres produits fluorés, il y a des doutes quant aux bénéfices des suppléments. Les dentifrices fluorés, par exemple, sont considérés comme responsables du faible taux de caries dans certaines régions non fluorées.

On retrouve aussi du fluor dans certains produits alimentaires comme les céréales pour bébés ou les jus s'ils sont fabriqués à partir d'eau fluorée. À cause d'un insecticide contenant du fluor utilisé dans la culture du fruit, certains jus de raisins contiendraient beaucoup de fluor (Stannard 1991). Les mêmes chercheurs rapportent que 42 % des jus et boissons testés avaient un taux de fluor excédant 1ppm. Certaines marques de formules pour bébés à base de soya amènent des niveaux presque optimum de fluor. Une étude portant sur des produits japonais et brésiliens conclut que le niveau de fluor venant des produits alimentaires pour nourrissons seulement se rapproche de la dose quotidienne recommandée (Nishijima et al. 1993). Plus près de nous, au Québec, d'après les compagnies interrogées au téléphone, le contenu en fluor serait...

• Enfalac (toutes formules) : 0,0mg • SMA (conc. liquide) : jusqu'à 0,13 ppm • SMA (poudre) : jusqu'à 0,07 ppm • SMA NURSOY(conc. liquide): jusqu'à 0,3

ppm

• SMA NURSOY (pdre) : jusqu'à 0,15 ppm

Si l'on se fie à ces nouvelles informations, nous devrions réserver les suppléments fluorés à des populations particulièrement à risque (enfants en centre d'accueil, milieux défavorisés). Les suppléments, si utilisés, devraient l'être sous forme de comprimés que l'on suce ou que l'on mastique, plutôt que d'être seulement avalés, afin de bénéficier de l'effet topique du fluor. J'utilise la grille suivante :

Fluor dans l'eau : < 0,3 0.3 - 0.6

0 - 6mois 6 mois - 3ans 3 - 6 ans > 6 ans

non 0,25mg/jr 0,50mg/jr 1,0mg/jr

non non non non

> 0,6

non non non non

Malheureusement, les personnes à risque sont habituellement celles qui prendront les suppléments avec le moins d'assiduité... Jusqu'à maintenant, la prévention de la CPE a été centrée sur des programmes d'éducation des parents afin de modifier les habitudes alimentaires. Plusieurs études montrent que le lien entre la connaissance et les comportements appropriés est souvent déficient. Les chiffres varient dépendant des auteurs... 40 % à 74 % des parents d'enfants atteints de CPE savaient que mettre l'enfant au lit avec une bouteille était dangereux pour les dents (Johnson et al. 1982, Benitez et al. 1994, Weinstein et al. 1992). On ne doit pas se surprendre de ces résultats. Combien de personnes fument tout en sachant très bien les risques que cela entraîne ? Une chose est certaine. La peur ne doit pas être notre moyen de motivation. On doit plutôt promouvoir la part que les parents prennent dans la bonne santé et la croissance de leur enfant. Les parents des enfants avec la CPE sont le plus souvent bien intentionnés et ne veulent pas que leur enfant souffre de caries. Les professionnels de la santé doivent donc user d'empathie. S'il existe un sujet hautement délicat, c'est bien celui de la façon d'éduquer les enfants ou pire celui d'une personne de l'extérieur qui nous dise comment s'occuper de notre enfant. Il est légitime qu'un parent qui travaille le lendemain veuille dormir la nuit. C'est le travail du dentiste et de l'hygiéniste d'offrir des alternatives et non pas des dogmes rigides. Un enfant, par exemple, peut boire du lait dilué avec de l'eau et ensuite de l'eau

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seulement dans son biberon avant d'être complètement sevré. On doit expliquer aux parents qu'il est possible d'aimer son enfant tout en imposant des limites. Bercer l'enfant, lui donner un toutou ou une doudou (couverture), une berceuse sont autant de manières de le consoler plutôt que d'offrir le biberon.

Quelle philosophie devons-nous adopter ?

Devons-nous remettre entre les mains des professionnels de la santé plutôt qu'aux familles toutes les interventions préventives puisque jusqu'à présent, nous n'avons pas réussi à changer les comportements des parents de façon efficace ? Il serait par exemple peut-être plus profitable qu'une hygiéniste applique un vernis fluoré, à toutes les 2, 4, 6 semaines, sur les dents de l'enfant qui commencent à se décalcifier plutôt que de passer 30 minutes à expliquer aux parents comment sevrer leur jeune enfant.

L'autre façon de procéder est de conserver le message traditionnel mais en renouvelant la manière de le transmettre aux parents. Je crois personnellement que la solution idéale se trouve entre les deux. La profession dentaire doit s'impliquer davantage de façon active et, en même temps, s'efforcer de changer les mentalités.

La profession dentaire doit trouver un vocabulaire et un format permettant de transmettre le message de façon efficace. Et ce n'est qu'en instaurant de nouveaux programmes avec études et chiffres à l'appui que la recette qui fonctionne sera validée.

L'approche qui semble évidente serait de commencer d'abord au niveau des cours prénatals ou autres regroupements de futurs parents. En plus d'intervenir au bon moment, c'est-à-dire avant le commencement de la maladie, on intervient à un moment où les parents sont hautement motivés à apprendre comment offrir le meilleur à leur futur bébé. Il est démontré que les parents ayant déjà instauré de mauvaises habitudes sont réticents à changer même lorsqu'ils sont informés des dangers et même lorsque l'enfant souffre de CPE. Si on attend que le poupon ait besoin du biberon pour dormir ou du chocolat pour boire son lait, bref que l'habitude soit installée, la bataille est presque perdue d'avance. De plus, c'est le moment d'intervenir au niveau des

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futures mamans puisque ce sont elles qui risquent de transmettre le SM à leur enfant. Dans un monde idéal, on imagine des programmes qui couvriraient certains soins dentaires pour les femmes enceintes de familles défavorisées.

Le deuxième temps d'intervention serait vers l'âge de 6 ou 12 mois, au même moment que le vaccin donné à ce moment. Ce serait un bon moment de fournir une trousse de prévention aux parents (brosse, instructions écrites sur l'hygiène « Knee to knee position », alimentation, habitudes, etc.)

Un des avantages de ces deux premières sources d'informations (prénatal et vaccin 6 mois) est qu'elles émanent d'un endroit autre que le conventionnel bureau du dentiste. Un cabinet de dentiste est encore malheureusement un endroit synonyme de stress pour beaucoup de gens.

Ensuite, la première visite chez le dentiste devrait avoir lieu 6 mois après l'éruption de la première dent ou vers l'âge d'un an. C'est le moment idéal pour revoir les différentes facettes de la prévention, examiner les dents pour déceler un début de CPE et donner les conseils appropriés si une habitude néfaste est en voie de s'implanter pour de bon. Aujourd'hui, seule la tradition fait que beaucoup de membres de la profession dentaire recommandent l'âge de 3 ans pour faire une première visite chez le dentiste. L'implantation de la notion de première visite à un an doit se faire de façon collective dans le système de santé. Ex : Livre Mieux vivre avec son enfant, pamphlet disponible dans les CLSC, lors de la visite au CLSC pour le vaccin.

Si tous les enfants sont examinés avant l'âge d'un an et évalués, un plan d'action approprié peut être mis en place. Les enfants ne présentant pas de signes de CPE et faisant partie d'un groupe peu à risque recevront des instructions d'hygiène (brossage et dentifrices fluorés) et une revue des habitudes alimentaires saines (biberon, sucre etc.). Les enfants présentant les premiers signes de ECC, ayant un niveau élevé de plaque sur les dents ou faisant partie de groupes à risque seront pris en charge de façon plus agressive (instructions d'hygiène, dentifrices fluorés, suppléments de fluor, vernis fluorés, revue de l'alimentation, scellants, suce libérant du xylitol - intéressant

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car on ne fait pas que priver la famille du biberon ... on leur offre une solution). Certaines interventions préventives pour ces patients jugés à risque auraient peut-être avantage à être prises en charge par les CLSC à l'intérieur de programmes spécifiques (en raison du coût plus élevé si effectuées en bureau privé ). Ainsi, les dentistes et les intervenants des CLSC en se partageant la tâche arriveraient peut-être à des résultats encourageants.

Cette suggestion de programme d'intervention est un exemple d'une technique bien connue des pédiatres : le « anticipatory guidance ». Cette méthode est centrée sur les besoins de l'enfant à chaque étape de son développement. Une information moderne et pratique est donnée aux parents avant que l'enfant n'ait atteint le stade du développement auquel les conseils se rapportent. Les parents anticipent les changements qui font partie de la croissance normale de leur enfant et en implantant les mesures appropriées peuvent maximiser le potentiel de leur enfant et identifier un problème ou un besoin spécifique.

Les recommandations du American Academy of Pediatric Dentistry, révisées en 1996 (publication 1998) :

• les enfants ne doivent pas être mis au lit avec un biberon. L'allaitement maternel à volonté la nuit ne devrait pas continuer après l'éruption de la première dent primaire ;

• les parents devraient être encouragés à faire boire leur enfant au verre à l'approche de son premier anniversaire. Les enfants devraient être sevrés vers 12-14 mois ;

• on devrait éviter de faire boire du jus au biberon. L'utilisation d'un verre est préférable ;

• des mesures d'hygiène buccale devraient être instaurées au moment de l'éruption de la première dent primaire ;

• une consultation en santé buccale est recommandée dans les 6 mois suivant l'éruption de la première dent primaire. Elle a pour but l'éducation des parents et de fournir « l'anticipatory guidance » afin de prévenir la carie dentaire.

À développer :

sur la CPE ; • stratégie pour convaincre les parents

d'amener leur enfant pour un examen à l'âge d'un an ;

• programme pour enseigner aux autres professionnels de la santé à reconnaître la CPE et à référer les enfants atteints.

Conclusion

Beaucoup de personnes dans la population en général croient que la carie est une étape inévitable de la vie. « Mes parents ont des prothèses, moi j'ai des plombages et c'est normal que mon enfant aient des caries ». Nous devons travailler à démolir ces anciennes croyances. Un professionnel de la santé moderne doit faire plus que traiter la maladie et ensuite initier la prévention.

Le défi est de taille si nous voulons faire une prévention efficace de CPE. Ce n'est plus un petit enfant qui ne doit plus boire au biberon mais toute la famille qui doit changer ses habitudes de vie. En tant que professionnel de la santé, nous nous devons de développer une philosophie de supervision de la santé plutôt que de traitement de la maladie.

J'ai peur que la présentation d'aujourd'hui soulève plus de questions qu'elle n'apporte de solution. J'espère qu'elle vous aidera dans votre quotidien. En tant que professionnel travaillant en santé publique, vous avez accès à des ressources et à des populations différentes de celles que l'on retrouve en pratique privée ou en milieu hospitalier. Il y a là un bon potentiel pour faire avancer les choses. J'espère donc avoir suscité un intérêt pour un domaine où il reste beaucoup à faire.

Bibliographie disponible sur demande.

• matériel éducatif pour informer les parents

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Perspectives d'avenir en santé dentaire publique

Or Daniel Kandelman

Au cours de sa conférence, le Dr Kandelman a mis en évidence l'importance d'envisager de nouvelles approches en matière de diagnostics et de stratégies thérapeutiques.

Compte tenu du déclin important de la carie dans les pays industrialisés, mais également de l'émergence de populations à risque élevé de caries, il devient désormais très important d'identifier les facteurs prépondérants du risque avant de procéder à la mise en place des traitements. L'expérience clinique, les tests bactériens et salivaires, les mesures colorimétriques de la plaque dentaire et le conseil alimentaire constituent des outils indispensables pour atteindre cet objectif.

Les stratégies de traitement devront désormais tenir compte de cet élément « risque » et être adaptées en conséquence sur le plan de l'alimentation, de la thérapie fluorée et de l'utilisation des agents de scellement des puits et sillons.

Dans la deuxième partie de sa présentation, le Dr Kandelman a insisté sur l'importance de se pencher sur tous les aspects de la distribution de soins en dentisterie gériatrique. L'évolution démographique se traduit en effet par une augmentation de l'espérance de vie et donc par un vieillissement de la population.

Le conférencier fait remarquer que le réseau de la santé communautaire sans délaisser les actions préventives conduites en milieu scolaire, devra désormais être préparé pour faire face aux importants besoins préventifs et curatifs des aînés, notamment ceux qui sont dans les institutions hospitalières, les centres d'hébergement, ou tributaires des services de soins à domicile.

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Mini-conférences -v

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Intervention active et efficace auprès des parents et des enfants à risque : le

chaînon manquant Mme Danielle Archand, H.D.

CLSC La Source Préambule

Intervenir a v e c les parents, c 'est l ' A B C d'une

intervention réuss ie a v e c l'enfant. A u s s i

g rande q u e peut être l ' inf luence que l'on a

auprès d'un enfant, jamais on ne l'influencera comme ses parents vont l'influencer. Fa ire participer les parents tout

au long du p r o c e s s u s d e suivi a v e c l 'enfant

d a n s une perspect ive d e c h a n g e m e n t s

compor tementaux en hygiène dentaire

(meilleure alimentation, b r o s s a g e s quotidiens,

visite c h e z le dentiste. . .) est non seu lement

souhaitable mais devrait être une priorité dans

le P P S D P . Cet te a p p r o c h e v a au-delà de la

diminution de la carie par les f luorures mais

v ise d e s c h a n g e m e n t s d'attitudes et

d 'habitudes durables c h e z les familles c iblées

à risque.

Projet-terrain

J 'expér imente depu is cinq a n s une a p p r o c h e

parentale individuelle, personnalisée et systématique a v e c tous les parents d e s

enfants à r isque suivis au 1e r cycle. P a r le

p a s s é , j'ai fait b e a u c o u p d'interventions d e

parents e n groupe pour f inalement constater

qu'une grande partie de la clientèle vulnérable

n 'ass iste p a s à c e s rencontres ou bien si elle

y ass iste , n'est p a s réceptive aux m e s s a g e s

de prévention. La seule façon de rejoindre certains parents, c'est d'aller vers eux. Cec i

est particulièrement vrai en milieu défavorisé.

De plus, rencontrer les g e n s individuellement

et d e f a ç o n personna l i sée ouvre souvent la

porte de la communicat ion a v e c c e s

p e r s o n n e s q u e l'on a souvent qualif iées de

« non mot ivées , résistantes, etc.. . »

Principales composantes du projet

• Bâtir la relation d e conf iance est au c œ u r

d e la réussite d 'une intervention eff icace

a v e c les parents. C 'est offrir une qualité d e

p résence , une qualité d 'écoute. Tout le

reste : informations, contenus, tactiques,.. .

vient en 2°. Af in d e bâtir cette relation

fragile et p réc ieuse lorsqu'elle prend vie, il

importe de prendre s o n t e m p s « on v a ralentir pour a c c é l é r e r » , on v a jaser, b e a u c o u p écouter (sans juger), apprendre le langage unique du parent, s e s mots clés, s e s va leurs actuel les et faire conf iance q u e le parent « a tout ce qu'il faut pour amél iorer s a situation » et notre rôle est d e s implement l'aider à y croire et le reconnaître.

• P rovoquer le partenariat d a n s une

phi losophie d e coopérat ion, c e qui signifie

pour moi avoir le dés i r d e travailler

conjointement a v e c la famille, faire équ ipe

A V E C . . . Il n'y a plus d'experts . . .au service

de. . . qui p o s s è d e la vérité ma is d e s êtres

humains qui partagent leur vérité unique,

respectueusement .

• Provoquer l'action ! Dén icher la/les

solution(s) du parent. S a n s relâche, je

recherche les solut ions venant du parent.

À qui appartient le s inge ? (le problème).

V o u l o n s - n o u s plus q u e le parent ? Pour

travailler en é c o n o m i e d'énergie, je remets

la responsabilité du problème à qui de droit

et m o n rôle s e situe au n iveau d e

l ' a c c o m p a g n e m e n t : guider, distribuer à

profusion m o n e n t h o u s i a s m e et m e s

encouragements . . .

• Suivi assidu. L e s suivis sont nécessa i res et

visent l 'encadrement et la c o n s t a n c e d e s

actions, d e s tâches . C e l a permet

éga lement de réévaluer les act ions et

modifier le tir s'il le faut. Encourager ,

supporter, valoriser les s u c c è s . . .

O u t i l s : (section parents incluse au

formulaire d'autorisation,

questionnaire, entente écrite. . .)

Faire participer les parents, ç a c o m m e n c e dès

qu'ils reçoivent le formulaire d'information et

d'autorisation pour le suivi de leur enfant.

D'entrée de jeu, les parents sont av isés que je

les contacterai et doivent choisir la formule qui

leur convient le mieux : contact téléphonique,

rencontre à l 'école, au C L S C ou à domici le.

Lors d e s entrevues, j'utilise un quest ionnaire

(que je modifie d 'année en a n n é e au fil de

m e s découvertes) . M e s objectifs lors de

l'entrevue : écouter, recueillir d e s informations

« de qualité » sur les habitudes familiales, les

valeurs. . . informer les parents de la nature et

27

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d e s objectifs du P P S D P , renforcer l 'estime de

so i d e l 'enfant et la c o m p é t e n c e parentale,

p rovoquer l'action, trouver une tâche concrète

et faci le. Su i te à l 'entrevue, j 'envoie l 'entente

écrite ( sous pli) à la ma ison . L o r s q u e je

rencontre l 'enfant à l 'école lors du suivi, je

l'informe que je travaille a v e c s e s parents et je

lui parle du travail d 'équipe qu'on va faire ainsi

q u e d e la t â c h e d e m a n d é e .

Bilan

• L a majorité d e s parents rempl issent la

sect ion parent et c o c h e n t la formule qui

leur convient . L a majorité c o c h e contact

té léphon ique m a i s je note une

a u g m e n t a t i o n constante d e s autres

formules .

• T o u t e s les fo rmules sont va lab les .

• L o r s q u e je d e m a n d e aux parents :

c o n n a i s s e z - v o u s les raisons et la nature du

suivi offert à votre enfant d a n s le cadre du

P P S D P ? J e note q u e le d e g r é de

c o m p r é h e n s i o n est souvent superf ic iel

s inon inadéquat (pourtant, tous ont e u d e s

écrits informatifs). J e c o n s i d è r e primordial

d 'expl iquer la nature du suivi ainsi q u e les

objectifs poursuiv is le plus p r é c o c e m e n t

poss ib le à tous les parents.

• P lus l 'enfant est jeune, plus les parents

démontrent d e l'intérêt à participer. L e s

parents d 'enfants d e la maternel le sont

part icul ièrement récepti fs et participatifs.

• L e s quest ionna i res d 'entrevue m e

semblent d e s outils ef f icaces afin d e m e n e r

l 'entrevue de f a ç o n r igoureuse, soup le et

n o n m e n a ç a n t e . E n outre, ils m e

permettent de personnal iser , d 'apprendre

le l a n g a g e unique du parent, d e noter s e s

m o t s c lés , s e s va leurs , de travailler d e s

t â c h e s concrè tes , s imples , a d a p t é e s a u

parent, à court terme, d e renforcer l 'estime

d e soi d e l 'enfant et la c o m p é t e n c e

parentale .

• R e n f o r c e r l 'est ime de soi de l'enfant

(complimenter) et la c o m p é t e n c e parentale

sont d e pu issants stimulants et aide à bâtir

la relation d e conf iance .

• L ' a p p r o c h e individual isée m e permet d e

pénétrer les mil ieux défavor isés .

• E n généra l , c o m m u n i q u e r s e u l e m e n t par

écrit est p e u ef f icace . Entre autres, d a n s

les mil ieux défavor isés , les écrits

i m p e r s o n n e l s sont totalement inef f icaces :

a n a l p h a b é t i s m e d e s parents (degré),

sco lar isat ion faible, m é f i a n c e e n v e r s

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

l ' E X P E R T I S E . . .

• L a c o m m u n i c a t i o n orale, s imple, directe,

authent ique d o n n e d e s résultats tangib les

et ouvre la porte de la communicat ion a v e c

d e s g e n s ét iquetés « non coopérat i fs »,

« résistants », « d é f a v o r i s é s ».. .

• Vo ic i une attitude que j'ai bannie : e s s a y e r

d e convaincre , ç a ne m a r c h e a b s o l u m e n t

p a s !

• Il est important de ne p a s traiter tout le

m o n d e c o m m e d e s a c h e t e u r s (personne

qui reconnaît le p r o b l è m e et qui est

d é c i d é e à agir pour le régler). D a n s la

réalité du travail a u p r è s d e s c l ientèles

vulnérables , très p e u sont d e s a c h e t e u r s

(pour le moment) . R e c o n n a î t r e et a c c e p t e r

cette réalité, c 'est R A L E N T I R et ralentir

e n c o r e pour accé lérer . . . , c 'est croire e n la

phi losophie d e s petits pas .

• P lus la tâche est s imple, plus elle a d e s

c h a n c e s d e s u c c è s .

• La grande réussite d e c e projet r e p o s e sur

la réussite de toutes petites t â c h e s .

• L a réussite d e petites t â c h e s provoquent

c h e z enfant et parent l ' e n t h o u s i a s m e

n é c e s s a i r e à l 'action et souvent , l'effet

« boule de neige » fait s o n œ u v r e (les g e n s

augmentent d ' e u x - m ê m e s les tâches) .

• Sortir d e s sent iers battus et trouver d e s

t â c h e s originales, humor is t iques donnant

d e s résultats surprenants (ex. : b r o s s a g e

kangourou - b r o s s a g e du robot - t â c h e

d'un jour. . .)

• L e suivi a s s i d u est n o n s e u l e m e n t nécessa i re , c 'est une condit ion importante de réussite. . . (2,3... contacts a v e c les parents).

• Courr ier personna l i sé : lorsque le 1e r

contact est établi, j ' enc lenche le suivi

(courrier personna l i sé) : courts écr i ts .à la

main, s o u s pli, e n v o y é s régul ièrement à la

maison . L e s enfants et parents m e

témoignent qu'ils lisent c e courrier.

• J'ai beaucoup de plaisir à travailler a v e c les

parents, l ' enthous iasme est contagieux.

• Pistes d'actions novatrices

• Act ions e f f i caces en milieu défavor isé .

• Expér imentat ion d e l 'approche famil iale :

promotion / prévent ion :

/ Priorité aux famil les ayant de j e u n e s

enfants (0-5 ans) H y p o t h è s e : travail e n

a m o n t ciblé (futurs enfants

vu lnérables ?)

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J Intégration des autres enfants de la famille (mêmes habitudes), y Prévention adulte (parents)

Hypothèse : travail en aval ciblé (actuels adultes vulnérables ?)

• Recrutement de parents bénévoles dans des projets santé école.

• Dépistage de situations d'abus, violence, négligence, détresse et orientation.

• Infrastructure de travail appropriée = reconnaissance de cette approche par nos supérieurs, besoin de l'équipe multidisciplinaire, support, échanges, formation, temps de travail, etc.

Conclusion

« Je trouve important d'accepter de perdre du temps à rechercher l'implication des parents dans un premier temps, pour en économiser un énorme par la suite. »

Une boîte à outils pour un projet « scellants »

Mme Lucienne Bolduc, H.D. CLSC St-Hubert

Mme Suzanne Turmel, H.D. Cégep de St-Hyacinthe

Introduction

Le but de notre présentation est de vous exposer notre cheminement qui a permis d'élaborer des activités de scellement de puits et fissures en Montérégie. Il ne s'agit pas de parler de contenu théorique mais de vous faire découvrir une démarche qui pourrait vous aider à concrétiser un projet « scellants » dans votre région.

Ce projet pourrait être:

• une campagne de promotion à votre mesure;

• une collaboration avec le secteur privé; • une sensibilisation auprès de

l'administration de votre CLSC ou de votre territoire;

• une concertation avec les hygiénistes dentaires de votre région;

• une collaboration avec un CÉGEP; • un démarrage de l'activité « scellants »

dans votre établissement.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

Il se pourrait même que vous décidiez de ne pas embarquer dans une telle démarche.

Nous souhaitons vous faire partager notre aventure qui a permis de mener à bien différents projets « scellants » et qui peut-être vous guidera dans vos propres démarches.

Plusieurs études ont démontré l'efficacité et l'innocuité des agents de scellement pour prévenir la carie. Les États-Unis ont comme objectif national que d'ici l'an 2000, 50 % des enfants de 8 à 14 ans aient au moins une molaire permanente scellée.

La dernière enquête provinciale et une enquête réalisée en Montérégie en 1994-1995, ont démontré qu'environ 80% des caries en denture permanente se situent sur les faces occlusales des premières molaires. Chez les élèves vulnérables de 6e année, 75 % des caries se retrouvent sur les faces avec fosses et sillons. On a aussi remarqué

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qu 'en Montérég ie , respect ivement 2 7 % et

32 % d e s éco l iers d e 2 e et de 6 e a n n é e ont

d e s scel lants. P a r contre, d a n s l 'ensemble du

Q u é b e c , s e u l e m e n t 8 % et 10 % d e s écol iers

du m ê m e n iveau scola i re bénéficient de cette

m e s u r e , et c e c i malgré toute la promotion qui

est faite et les s e r v i c e s offerts par les C L S C ,

les bureaux privés, les m a i s o n s

d 'ense ignement . . . .

Il n o u s apparaissait d o n c essentiel d'inclure la

m e s u r e d e s a g e n t s d e sce l lement à notre

p r o g r a m m e afin d'atteindre l'objectif 15 de la Politique de santé et bien-être.

Suite à notre réflexion et à notre recherche de

littérature, il n o u s appara î t important d e

di f férencier le scel lant préventif qui peut être

appl iqué par une hygiéniste dentaire e n santé

publ ique et u n e reconstitution

u l traconservatr ice prat iquée e n cl inique

dentaire. L e scel lant préventif ne requiert

a u c u n f ra isage avant s o n application, tandis

q u e la reconstitution ultraconservatr ice

n é c e s s i t e u n e amélop las t ie mineure. Cer tes ,

la frontière est très m i n c e entre les deux

é c o l e s d e p e n s é e m a i s l 'une n'exclut

a u c u n e m e n t l'autre.

A v a n t d 'entreprendre d e s activités d e

s c e l l e m e n t d e puits et f issures, il a fallu

s 'assurer q u e toutes les conditions légales qui

régissent notre pratique professionnelle soient

r e s p e c t é e s , soit:

• respect d e l'article 3 7 K . La m e s u r e d e s

a g e n t s d e sce l l ement fut intégrée a u

p r o g r a m m e régional d e santé dentaire ;

• un protocole d 'entente entre le C L S C et la

Direction d e la santé publique fut établi. Un

dent iste de la Direction de la s a n t é

publ ique fait le d iagnost ic d e s f a c e s à

sce l le r avant d 'appl iquer la m e s u r e ;

• un protocole d 'appl icat ion d 'agents d e

sce l l ement fut établi par le responsab le du

p r o g r a m m e d e s a n t é dentaire de la R é g i e

régionale.

U n e autre é tape très importante avant

d 'amorcer un tel projet : la formation et la mise

à jour d e s intervenants.

U n comi té de la table d e concertat ion d e s

hygiénistes dentaires d e la Montérégie a v e c la

participation du C É G E P d e St-Hyac inthe a

travaillé à la mise sur pied d 'une formation sur

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

m e s u r e . Cet te formation comprena i t sept

heures d e théorie interactive d i s p e n s é e au

C É G E P et sept h e u r e s de formation pratique

e x é c u t é e d a n s différents C L S C a v e c les

é q u i p e m e n t s portatifs. L e dent iste-consei l d e

la Direction de la santé publ ique de l 'Estrie a

participé act ivement à tout c e p r o c e s s u s de

formation et n o u s a fait bénéf ic ier d e s a

grande expertise. D e plus, les dent istes de la

Direction de la s a n t é publ ique d e la

Montérég ie ont é g a l e m e n t participé aux

formations.

L e s t h è m e s su ivants ont été a b o r d é s :

• démonstrat ion de la techn ique se lon la

m é t h o d e récente d'appl icat ion d e s

sce l lants ;

• expér imentat ion a v e c différents matér iaux

!

• critères de sé lect ion d e s dents à sce l le r ;

• trucs pour a u g m e n t e r la rétention d e s

sce l lants ;

• conservat ion et e n t r e p o s a g e d e s

matér iaux ;

• entretien de l 'équipement ;

• sensibi l isat ion à la protection ocula ire ;

• etc.

L e s n o u v e a u x matér iaux de s c e l l e m e n t d e

puits et f issures sont prometteurs. E n effet, ils

cont iennent d e s f luorures et sont d e plus e n

plus f luides permettant ainsi une

reminéralisation et un effet de capillarité d a n s

l'orifice.

L e s m a i s o n s d ' e n s e i g n e m e n t p o s s è d e n t un

serv ice aux entreprises permettant de faciliter

la formation continue. U n e région peut p a s s e r

par un C É G E P pour former d e s intervenants.

L e s participants peuvent chois ir leurs propres

formateurs et bénéf ic ier d e s s e r v i c e s d e

formation continue du col lège (i.e. : attestation

r e c o n n u e par u n e m a i s o n d ' e n s e i g n e m e n t ,

rémunérat ion d e s formateurs , locaux, etc.).

E n Montérégie , suite à c e s travaux et à la

formation, p lus ieurs C L S C ont déjà d e s

projets « sce l lants » e n cours d e réalisation.

P o u r d 'autres C L S C , on prévoit d a n s un

avenir r a p p r o c h é ajouter c e s s e r v i c e s à la

programmat ion . E n Estrie, le s e c t e u r publ ic

offre a u s s i d e s sce l lants à leurs c l ientèles

depu is q u e l q u e s a n n é e s ; ils furent d'ai l leurs

les p ionniers a u Q u é b e c d a n s c e d o m a i n e .

. 30

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Suite à notre expérience, nous croyons que la qualité et le succès de tels projets dépendent de plusieurs facteurs :

• un projet à la mesure de nos moyens, c'est-à-dire : ressources humaines et matérielles ;

• une planification minutieuse de chacune des étapes d'implantation de cette mesure «

• un réseau de contact avec des personnes ressources ;

• des protocoles clairs et détaillés ; • une formation pertinente adaptée au

contexte ambulatoire.

Nous pensons que tout ça en vaut la peine pour améliorer la santé dentaire des jeunes Québécois.

Rôle des hygiénistes dentaires et des dentistes conseils de santé publique

dans la prévention de l'initiation au tabagisme en bas âge

Dr Raymond Milette, D.D.S. Dr Pierre Corbeil, D.D.S. DSPPÉ de la Montérégie

Problématique

Le tabagisme est un problème de santé si grave qu'il doit mobiliser en priorité tous les intervenants du domaine de la santé. En effet, il est à la source d'un large spectre de morbidités dont des manifestations buccales et dentaires ainsi que d'un taux élevé de la mortalité.

Des statistiques récentes révèlent que le tabagisme double le risque de décéder d'une maladie de l'appareil circulatoire ; ce risque est multiplié par 10 chez les fumeuses qui utilisent la « pilule ». Un pourcentage de plus de 30 % d'infarctus vient du tabagisme chez les hommes de plus de 35 ans.

En Montérégie, en 1992, près du tiers des décès (2 799/7 387) est attribuable aux problèmes cardiovasculaires ; de ce nombre, 30 % décéderont d'hémorragies cérébrales, d'hypertension et de maladies du cœur dues au tabagisme.

Il est aussi bien connu que le tabagisme affecte sérieusement le système respiratoire ; 85 % des cas d'emphysème et de bronchite chronique, entre autres, sont causés par la cigarette. Lors de l'enquête Santé Québec 1987, il fut démontré que la bronchite et l'emphysème étaient six fois plus présents chez les fumeurs et huit fois plus présents chez les fumeuses que chez les personnes n'ayant jamais fumé.

En 1992, en Montérégie, 512 personnes sont décédées de maladies de l'appareil respiratoire dont 89 par bronchite, asthme ou emphysème.

Des études ont identifié le rôle potentiel du tabagisme dans la genèse de certains problèmes . de santé : ulcères gastriques, ostéoporose, cataractes, troubles du sommeil, impuissance sexuelle, troubles de fécondité, problèmes de grossesse, avortements et

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 31

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morts subites.

La cavité buccale n'est pas en reste avec sa panoplie de problèmes reliés au tabagisme. Il y a d'abord des restrictions de certaines fonctions qui affecteront notamment la senteur et le goût, les gencives, la guérison des tissus, les extractions, les sinus, les membranes nasales, les infections et la langue. Il y a aussi les restrictions sociales observées par les taches aux doigts et aux dents, taches aux prothèses et aux obturations, sans compter l'halitose. Des problèmes buccaux importants mettent la vie en danger: la leucoplasie ainsi que les cancers buccaux, les cancers du larynx et de l'œsophage sont du nombre.

De plus, des études récentes nous révèlent que le tabagisme est mis en cause dans la récession gingivale et une régénération tissulaire diminuée lors de traitements péridentaires. D'autres études de même type révèlent que les poches péridentaires sont plus profondes chez les patients fumeurs et que les femmes qui en sont atteintes représentent un risque d'avoir des naissances prématurées et des bébés de petit poids. Malgré l'ampleur du problème et malgré les campagnes intensives menées principalement auprès des adolescents, de nouvelles données indiquent que les jeunes adolescents fument plus qu'avant (de 1992 à 1997 le pourcentage est passé de 19 % à 38 % et que ce sont principalement les jeunes adolescentes qui sont responsables de cette augmentation (les futures mères avaient un taux de 23 % en 1992 alors qu'il est en hausse à 43 % en 1997).

En mai 1998, la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie a finalisé un plan d'action triennal de lutte au tabagisme. Le plan consacre une part importante à la jeunesse montérégienne ; mais le passage important du document de 18 pages se trouve à la page 7... « qu'en 1998, une stratégie de prévention du tabagisme soit appliquée dans toutes les écoles primaires...».

Cet objectif, inspiré des Priorités nationales, pourrait se recouper avec la première cible d'action du déterminant « hygiène dentaire »

du programme régional de santé publique de la Montérégie : « mettre en œuvre un programme de services préventifs pour les enfants de 0 à 12 ans ». Les hygiénistes dentaires du secteur public auraient alors un rôle important dans un tel projet... Mais, comment cela se traduirait-il ?

Argumentaire

Des études révèlent qu'il est difficile de changer des habitudes et des comportements mais que, pour y arriver, on doit multiplier les interventions ; la sensibilisation doit donc venir de plusieurs sources (médecins, dentistes, pharmaciens, infirmières, hygiénistes dentaires, éducatrices, professeurs...).

Nous savons qu'il est toujours préférable de prévenir que de guérir. Ce dicton s'applique à merveille dans le champ de la promotion de la santé et notamment pour les fumeurs chez qui le taux de rechute est très élevé.

En principe, toutes les écoles primaires du Québec sont visitées par les hygiénistes dentaires du secteur public ; il serait donc possible de rejoindre tous les préadolescents et de les sensibiliser aux risques du tabagisme en les encourageant à ne pas commencer à fumer sachant que l'âge moyen où les fumeurs expérimentent le tabac pour la 1re fois est d'à peine 13 ans.

Notre direction de santé publique favorise maintenant une approche par clientèle. Pour la clientèle jeunesse (5-18 ans), on recommande de planifier une programmation globale et intégrée en concertation avec les divers organismes du réseau et de l'extérieur du réseau. Il serait souhaitable que l'équipe de santé dentaire publique se joigne à la pléiade d'intervenants qui possèdent de l'expertise sur le tabagisme, entre autres.

But

Le but de notre présentation est d'amener le réseau de la santé dentaire publique à une prise de conscience de l'importance de son rôle de sensibilisateur face à la problématique du tabagisme.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 32

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Objectifs généraux

• Contribuer à ta diminution du taux de jeunes qui commencent à fumer en collaboration avec les autres intervenants du réseau ;

• contribuer à la cessation du tabagisme chez les adultes-parents des enfants de maternelle, de 3e et de 6e année ;

Objectifs spécifiques

• Présenter des données sur l'ampleur de la problématique chez les jeunes ;

• Présenter les effets du tabagisme sur la santé en général et sur la santé buccale ;

• Décrire les actions passées et futures dans la lutte au tabagisme en Montérégie, notamment les actions auprès des dentistes et des hygiénistes du secteur privé ;

• Démontrer l'importance du rôle et de la position privilégiée des intervenants en santé dentaire publique ;

• Impliquer les acteurs de santé dentaire publique dans la lutte au tabagisme à l'intérieur de leurs actions dans le programme public de services dentaires préventifs (PPSDP).

Conclusion

La présentation que nous proposons porte sur une des problématiques les plus importantes de la santé publique. Nous croyons que les intervenants du réseau de santé dentaire publique peuvent agir dans cette problématique de façon tangible et efficace en collaboration avec les autres acteurs du réseau.

Programme public régional de services dentaires préventifs en Chaudière-

Appalaches : implantation et évaluation Dr Alain Turbide, D.M.D.

Dr Christian Fortin, D.M.D. DSP Chaudière-Appalaches

Introduction

En 1993, le ministère de la Santé et des Services sociaux démontrait et confirmait sa volonté de voir le Programme public de services dentaires préventifs implanté de façon la plus uniforme possible à l'ensemble du Québec, par la mise sur pied d'une importante formation provinciale des dentistes et hygiénistes dentaires œuvrant en santé publique.

Pour faire suite à cette volonté ministérielle, en 1994, la Direction de la santé publique de la planification et de l'évaluation de Chaudière-Appalaches, de concert avec la Table des directeurs généraux de CLSC, décidait d'implanter régionalement ce programme. Un comité de suivi à l'implantation était alors mis sur pied pour en coordonner la mise en œuvre uniforme ainsi que pour en évaluer les résultats d'implantation et d'application à court terme.

Description sommaire du programme

L'application du PPSDP comporte deux volets principaux. Le premier consiste à identifier les écoliers à risque élevé de caries dès la maternelle, par une activité de dépistage général ayant des critères de classification clinique bien précis et validés au niveau provincial. Le deuxième volet assure une prise en charge individualisée de ces enfants identifiés à haut risque de caries et ce, de façon minimale, de la maternelle à la troisième année scolaire. Les mesures préventives sont appliquées en milieu scolaire par les hygiénistes dentaires des CLSC.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 33

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Résultats d'implantation

• Dépistage

Depuis la première année d'implantation du programme en 1994, soulignons que les hygiénistes dentaires des CLSC réussissent, d'année en année, à dépister la quasi totalité de la population de maternelle (88 % - 99 %).

Parmi l'ensemble de ces écoliers, le test de dépistage provincial en identifie annuellement entre 20 % et 25 %, comme à risque élevé de caries. À titre d'exemple, le tableau 1 résume les résultats par CLSC du dépistage pour l'année scolaire 1997-1998. Il est intéressant de noter que le pourcentage respectif de clientèles à risque des CLSC varie de 13,9 % à 30,7 % pour une moyenne annuelle de 20,7 %.

• Suivi préventif

Toujours depuis l'implantation en 1994, il importe aussi de souligner qu'environ 90 % des enfants identifiés à risque élevé de caries de la région ont pu bénéficier du suivi préventif bisannuel de la maternelle à la troisième année (tableau 2). Notons que depuis les années 1996-1997 et 1997-1998, ce haut taux de suivi semble vouloir se stabiliser pour se maintenir de façon remarquable autour de 96 %.

Évaluation des résultats d'application

Une fois l'implantation du PPSDP complétée, il était alors possible de procéder à l'évaluation des résultats d'application de ce dernier. Dans un premier temps, if importait de confirmer la capacité du test de dépistage provincial à identifier correctement les enfants à risque élevé de caries (en situation réelle d'intervention en milieu scolaire par les hygiénistes dentaires). Deuxièmement, il importait aussi de mesurer l'efficacité relative des différentes mesures préventives dispensées aux écoliers à risque, pour réduire l'apparition de nouvelles caries dentaires.

Sommairement, les résultats confirment que le dépistage des enfants à risque donne les résultats attendus : en 1994, par exemple, le test identifie à risque élevé de caries, 23,1 % de l'ensemble des écoliers de maternelle, et

ceux-ci cumulent 88 % de l'ensemble de l'expérience carieuse de tout ce groupe d'âge. Ces écoliers que le dépistage fait classer dans le groupe à risque élevé, ont développé déjà en maternelle 25,8 % fois plus de faces carieuses que les autres écoliers identifiés à risque moindre (12,9/0,5). Après trois ans de suivi dans le cadre du PPSDP, les enfants identifiés à risque élevé de caries, ont vu leur taux d'incidence de nouvelles caries tomber pratiquement au même niveau que le taux d'incidence des enfants identifiés à risque moindre (6,43 c 6,01). Avec une incidence à peine supérieure de 7 %, on peut conclure à l'élimination de l'inégalité qui existait au départ entre les deux groupes (tableau 3).

Les résultats obtenus démontrent donc clairement une bonne capacité du programme à identifier les écoliers à risque élevé de caries ainsi qu'une très grande efficacité des mesures préventives retenues et appliquées par les hygiénistes dentaires de CLSC en milieu scolaire.

De plus, ces résultats servent actuellement de façon importante à la révision du PPSDP. En effet, il devient possible d'envisager un autre volet au programme et d'établir des critères de réussite ainsi que de nouveaux critères d'inclusion afin de récupérer, en troisième année par exemple, les enfants à risque élevé de caries que le test de dépistage n'avait malheureusement pas identifié au départ à la maternelle.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 34

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Présentation des résultats compilés et comparés suite à la cueillette des

données régionales à Tété 1998 - État actuel de l'application du Programme

provincial - Trajectoire du programme pour le troisième millénaire M. Marcel Langlois, H.D. Mme Hélène St-Cyr, H.D.

Comité provincial des hygiénistes dentaires en santé publique

Introduction

Nous désirons vous adresser quelques mots pour vous faire part de nos travaux. Vous n'êtes pas sans savoir qu'à l'automne 1994, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) formait les intervenants en santé dentaire publique sur les critères d'appréciation de la condition dentaire des élèves du primaire en relation avec le Programme public de services dentaires préventifs (PPSDP). Depuis, l'ensemble des intervenants en santé dentaire des centres locaux de services communautaires (CLSC) réalisent ce programme.

Afin de connaître l'envergure de la réalisation des activités préconisées par le programme, l'exécutif du Comité provincial des hygiénistes dentaires en santé publique du Québec (CPHDSPQ) a entrepris une étude afin de documenter une équipe de travail du Comité d'harmonisation en santé dentaire publique, qui avait comme mandat d'évaluer le PPSDP à ce jour. L'exécutif a décidé d'actualiser ces données pour connaître le niveau d'application du programme en juin 1998. Afin de nous permettre de comptabiliser et saisir ces résultats, nous avons fait appel à un consultant pour la création d'un logiciel.

Un questionnaire ainsi qu'une grille de compilation des données furent transmis aux hygiénistes dentaires des CLSC de l'ensemble de la province. Nous pourrons ainsi constater comment le programme a su rejoindre la clientèle visée.

Objectifs

Les objectifs de cette étude visent à connaître le niveau d'application du PPSDP sur le plan provincial depuis son implantation en

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

1994-1995 :

par l'analyse des effectifs en hygiène dentaire pour l'application du programme ; par l'identification des interventions réalisées dans le cadre du programme ; par la recherche du degré de satisfaction des intervenants qui œuvrent à son application quant au milieu de travail et à l'équipement mis à leur disposition.

Par cette étude, nous constatons que le PPSDP est bel et bien implanté dans la majorité des régions mais qu'il comporte des disparités qui seront mises en lumière dans le document final qui vous sera transmis ultérieurement.

Dans un premier temps, nous nous sommes attardés à dresser le portrait provincial que nous vous présentons à l'instant sous forme de graphiques.

1) Au niveau provincial en 1997-1998, 89 % des classes de maternelle ont bénéficié d'une activité promotionnelle et éducative à la santé buccodentaire.

2) % des élèves fréquentant la maternelle en 1997-1998, ont bénéficié d'un dépistage dentaire.

3) % des élèves qui ont bénéficié d'un dépistage dentaire présentaient un BET.

4) Nous constatons également par ce dépistage que 18 % des enfants ont été classés à risque élevé de carie (selon le critère provincial).

5) Le graphique 5 montre qu'une autorisation de procéder à un suivi préventif individuel a été demandé pour 100 % des enfants à risque et que" cette autorisation a été obtenue dans 89 % des cas.

6) Une approche éducative auprès des enfants dont le suivi est autorisé, a été effectuée à une reprise dans 47 % des cas et à deux reprises dans 58 % des cas.

7) Du nombre d'enfants à risque à la maternelle, 41 % ont eu une application topique de fluorure et 58 % ont bénéficié de deux applications.

8) Nous observons que 41% des enfants à risque ont reçu une approche éducative et que 52 % en ont bénéficié de deux.

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9) Pour la 1re année au niveau provincial, nous constatons pour l'année 1997-1998 que 24 % des classes ont bénéficié d'une activité promotionnelle et éducative à fa santé buccodentaire.

10) Nous constatons que 15 % des élèves de la première année sont classés à risque élevé de carie (selon le critère provincial).

11) Pour les enfants suivis individuellement dans 93 % des cas, un dépistage du BET à été effectué en 1re année.

12) De ce nombre 23 % des élèves suivis en 1re année indiquent un besoin évident de traitement (BET).

13) Une approche d'éducation à la santé dentaire individuelle en 1re année a été conduite dans 99 % des cas.

14) Du nombre d'enfants suivis en 1re année, 31 % ont eu une application topique et 81 % ont bénéficié de deux applications.

15) Nous constatons qu'au niveau provincial, pour l'année 1997-1998, niveau deuxième année que 22 % des classes ont bénéficié d'une activité promotionnelle et éducative à la santé buccodentaire.

16) % des élèves de la 2e qui sont classés à risque élevé de carie (selon le critère provincial).

17) Parmi les enfants suivis individuellement en 2e année, dans 91 % des cas, un BET a été effectué.

18) De ce nombre, 21 % indiquent un besoin évident de traitement (BET).

19) Une approche d'éducation à la santé dentaire individuelle a été conduite chez les élèves de 2e année dans 98 % des cas.

20) Du nombre d'enfants suivis en 2e année, 29 % ont eu une application topique de fluorure et 80 % ont bénéficié de deux applications.

21) Pour la 3e année au niveau provincial, nous constatons pour l'année 1997-1998 que 32 % des classes ont bénéficié d'une activité promotionnelle et éducative à la santé buccodentaire.

22) 42 % des élèves fréquentant la 3e année en 1997-1998 ont bénéficié d'un dépistage dentaire.

23) De ce nombre, 10 % indiquent un BET. 24) Nous constatons également que 10%

Colloque provincial de santé dentaire publique

des enfants sont classés à risque élevé de carie en 3e année (selon le critère provincial).

25) Une approche d'éducation à la santé dentaire individuelle a été conduite auprès des élèves de 3e année dans 97 % des cas.

26) Du nombre d'enfants suivis en 3e année, 32 % ont eu une application topique de fluorure et 87 % ont bénéficié de deux applications.

Pour conclure, nous pouvons dire que le PPSDP est réalisé dans toutes les régions. Il est certain qu'il y a quelques variantes mais, dans l'ensemble, le respect des grandes lignes du PPSDP est conforme. Lorsque nous sortirons les résultats par région, nous pourrons démontrer plus exactement ce qui est réalisé dans chacune d'elles. Il est difficile présentement de tirer de grandes lignes puisque nous n'avons pas eu le temps d'évaluer en profondeur toutes les données et de les analyser. Nous espérons pouvoir faire ce travail au courant de l'été qui vient afin de vous le transmettre le plus rapidement possible.

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Sein ou biberon ? Tétines et sucettes d'amusement :

Comment choisir Mme Michelle Phaneuf, H.D.

_ _ _ _ CLSC Le Norois

Introduction

Dans le but de bonifier l'information transmise à la clientèle lors des rencontres prénatales sur le choix des tétines et sucettes d'amusement, j'ai développé de nouveaux outils pédagogiques : deux présentoirs et une brochure.

Ce sont les infirmières de la Clinique de périnatalité de notre territoire qui agissent comme agents multiplicateurs.

Faits

• Beaucoup d'énergies sont mises pour favoriser l'allaitement maternel mais il y a encore (et je pense qu'il y aura toujours) une proportion de femmes qui optent pour le biberon ;

• on reconnaît que les bébés n'ont pas nécessairement besoin d'une sucette pour combler leur désir de succion ;

• on remarque que la majorité des parents offrent une sucette à leur bébé.

Ma vision

Il y a plusieurs écoles de pensées au sujet des suces et tétines. Certains disent qu'il n'y a aucun avantage à favoriser la sucette orthodontique à la conventionnelle. Les deux types de sucettes causent des malocclusions. Pour ma part, je crois qu'il y en a qui sont pires que d'autres. Je fais partie de celles qui recommandent les tétines orthodontiques. Malheureusement, toutes ne sont pas bonnes et il devient difficile pour notre clientèle de faire le bon choix. C'est notre rôle en tant qu'intervenants communautaires d'informer les parents pour qu'ils fassent un choix éclairé.

Les présentoirs

J'ai récupéré deux présentoirs que nous avions depuis plusieurs années et qui n'étaient pas utilisés. Les sucettes et les tétines sont attachées à des crochets par des rubans de différentes couleurs qui identifient rapidement les meilleurs choix (vert), les acceptables (jaune) et les non recommandées (rouge). Des étiquettes plastifiées, attachées aux sucettes et tétines complètent l'information. On y retrouve la marque de commerce, l'âge d'utilisation (taille) et la classification. Les modèles présentés sont ceux qui sont disponibles dans la majorité des pharmacies et magasins à grande surface de notre ville. Les clients peuvent voir, manipuler et comparer les modèles entre eux. Le tout est fixe mais peut être facilement « retravaillé » pour une future mise à jour.

La brochure

• S'adresse autant aux mères qui allaitent ou non.

• Utilise la même classification que les présentoirs, soit les meilleurs choix, acceptables et non recommandés.

• Les différents modèles de sucettes et tétines sont illustrés.

• C'est un complément au dépliant « La bonne tétine » produit par la région de l'Abitibi-Témiscamingue.

Conclusion

Après plusieurs mois d'utilisation, j'évalue que les présentoirs et la brochure sont très appréciés autant des infirmières qui ont à transmettre l'information que de la clientèle. Rien de mieux que le visuel pour passer un message.

Pour les présentoirs : l'idée est lancée, il ne vous reste qu'à magasiner, coller et attacher. Chacun y va de sa « couleur locale ». Pour la brochure : il est possible de la copier en entier, telle quelle, en y laissant la source.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 37

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Santé buccale 0 - 5 ans Épisode I : La menace fantôme

Dr Michel Lévy, D.M.D., M.Ph. DSP Montréal-Centre

Depuis le début de cette dernière décennie, nous avons observé un intérêt croissant envers les interventions dentaires précoces auprès des tout petits ainsi que des femmes enceintes. Bien que ces activités préventives en santé dentaire publique se soient multipliées dans les autres provinces du Canada ainsi qu'aux États-Unis, il semblerait que le Québec accuse un certain retard. Les objectifs de cette présentation sont :

• de fournir certaines généralités sur les problématiques de santé dentaire chez les 0-5 ans ;

• d'analyser les obstacles qui entravent l'adoption de stratégies d'interventions envers cette population ;

• de suggérer des pistes de solutions efficaces.

Au Québec comme ailleurs, la carie du biberon demeure la forme de carie la plus dévastatrice parmi les très jeunes enfants. Dans certaines régions défavorisées de Montréal, on compte au-dessus de 30 % d'enfants qui sont atteints de cette maladie insidieuse. D'autre part, de nombreuses études démontrent que les enfants souffrant de carie avant l'âge de trois ans seront beaucoup plus à risque de développer de la carie plus tard dans leur vie. Récemment, une nouvelle appellation a été adoptée pour décrire la carie chez le très jeune enfant, la carie de la petite enfance qu'il ne faut cependant pas confondre avec la carie du biberon, cette dernière étant spécifiquement liée à une utilisation inappropriée du biberon.

Les obstacles identifiés se regroupent en trois catégories : les obstacles administratifs, les obstacles environnementaux ainsi que les obstacles humains. Parmi les obstacles administratifs, on retrouve principalement l'application du programme provincial de santé dentaire publique qui actuellement n'accorde que peu d'intérêt aux interventions préscolaires. On pourrait aussi reprocher un manque de lignes directrices ainsi qu'un manque de sensibilisation des dirigeants. Parmi les obstacles environnementaux, on remarque la

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

difficulté de rejoindre cette population, celle-ci n'étant pas captive, comme c'est le cas pour le domaine scolaire. Finalement, on observe un certain nombre d'obstacles humains, dont un questionnement sur la sécurité d'emploi, une résistance au changement, ainsi q'un manque généralisé de connaissances parmi les intervenants dentaires et non dentaires. Par ailleurs, un manque de cohésion dans nos approches ainsi qu'une remise en question continue de certaines interventions qui pourraient être efficaces ne servent qu'à semer le doute et entraîner l'inaction parmi les intervenants.

En ce qui concerne le contexte scientifique, on observe une diffusion généralisée de croyances non fondées sur l'évidence scientifique pouvant même être nuisibles à la santé buccale de la population. De nombreux documents d'information circulant au Québec, à l'intention de parents ou même d'intervenants en santé publique et d'éducateurs, méritent d'être révisés en profondeur afin de rejoindre les consensus actuels d'associations dentaires nationales et internationales.

Pistes de solutions

Il est donc essentiel d'établir des normes de pratique en santé dentaire publique pour les enfants de 0-5 ans. Ces normes de pratique devraient être basées sur l'évidence scientifique actuelle plutôt que sur des croyances ou des préférences personnelles. De plus, elles devraient être conformes aux règles d'éthique en santé publique, c'est-à-dire que les valeurs et les intérêts, souvent divergents des intervenants de groupes et d'institutions de santé publique, ne doivent jamais nuire à l'application de mesures bénéfiques au bien-être de la population. Il serait aussi dans notre intérêt de prendre connaissance de toute la gamme de programmes qui existent à l'extérieur du Québec pour pouvoir adapter ou développer les meilleurs outils disponibles.

Par ailleurs, nous proposons le modèle suivant qui contiendrait les éléments minimaux d'un programme efficace de santé dentaire publique pour les 0-5 ans.

Éléments primaires

• Lobbying pour la fluoruration des eaux potables ;

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• intégration d e s autres pro fess ionne ls de la s a n t é et d e s éducat r i ces d e garderie ;

• p r o g r a m m e s éducat i fs a d a p t é s à l'auditoire

, (l inguistique, s o c i o - é c o n o m i q u e ; etc.) et

créat ion d'outils éducat i fs d e qualité ;

• e n s e i g n e m e n t aux intervenants et aux

parents c o m m e n t reconnaî t re les premiers

s i g n e s d e car ie c h e z l 'enfant à partir de 12

m o i s ;

• dépistage p récoce d e la carie par l'hygiéniste

dentaire et suivi d e la famil le ;

• appl icat ions d e vernis f luorurés aux enfants

à risque é levé.

Éléments secondaires

• Promot ion d e l 'allaitement maternel ;

• c e s s a t i o n du t a b a g i s m e pendant la

g r o s s e s s e ;

• détect ion d e la v io lence domest ique .

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

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Comment améliorer la santé buccodentaire des personnes en perte d'autonomie

Dre Sonia Moreau, D.M.D. Dre Louise Beaudry, D.D.S. Dr Robert Bélangerv D.M.D.

CPS de Québec Dr Pierre Corbeil, D.D.S.

Mme Pascaline Crelier DSPPÉ de la Montérégie

Introduction

L e projet « C l é s e n main » a été appl iqué d a n s

différentes régions, tant en C H S L D qu'en C L S C

et d e s e x p é r i e n c e s e n ressortent. Seront

p r é s e n t é s les outils d e promotion utilisés et

toujours d isponib les , ainsi que les principaux

résultats obtenus .

• « L e s so ins denta i res e n gériatrie » (vidéo

de 38 minutes).

• Liste décr ivant les pr incipaux distributeurs

d e s articles et produits d 'hygiène

buccodenta i re pour les p e r s o n n e s e n perte

d 'autonomie.

Et... du nouveau

• Portrait d e la situation b u c c o d e n t a i r e et

prothétique d a n s différents C H S L D ainsi

qu'à l'Institut de réadaptat ion e n déf ic ience

phys ique de Q u é b e c .

• D i s c u s s i o n sur les f o r m e s motr ices

positives et entraves lors d e l'application du

projet « C l é s e n main ».

• T r u c s pour favor iser l ' implantation d'un tel

projet.

Les outils du projet « Clés en main »

• Manue l décrivant l'essentiel de la démarche :

act ions à réal iser d a n s le c a d r e de

l 'application d u projet s a n t é buccodenta i re

dit « C l é s e n main », un d o c u m e n t pour

C H S L D et un pour C L S C .

• « G u i d e ré férence pour l 'amélioration de la

santé b u c c o d e n t a i r e et prothétique d e s

p e r s o n n e s e n perte d 'autonomie »

(121 pages) .

• D e u x quest ionna i res

S Q u e s t i o n n a i r e s à l'intention du

directeur e n C H S L D et du

c o o r d o n n a t e u r d u maintien à domici le.

s Formula i re d 'entrevue a u p r è s d e s

p e r s o n n e s e n perte d 'autonomie.

• Matériel pour la formation

s « L e s s o i n s d e la b o u c h e pour une

p e r s o n n e e n perte d 'autonomie . . . ç a

c o m p t e » (vidéo d e 27 minutes).

s T r o u s s e d e trois outils à remettre aux

partic ipants à la formation :

- brochure s y n t h è s e (15 pages);

- certificat d e participation;

- feuille d 'évaluat ion de la formation.

• « L e s pr inc ipa les lés ions b u c c a l e s des

p e r s o n n e s â g é e s » (59 pages) .

43 Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

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Protection buccale et la sécurité dans les sports

Mme Rachel Beaudry, H.D. CLSC La Presqu'île

L e projet qui suit a pour but d e réduire et de

prévenir les b l e s s u r e s et les t r a u m a t i s m e s

denta i res s o u v e n t reliés à d e s activités

sport ives o r g a n i s é e s ou libres sur un territoire

défini.

1er volet : Fédérations sportives locales

Objectifs généraux

• Sens ib i l i se r les différents intervenants

impl iqués e n matière de sécur i té

buccodenta i re .

• F a v o r i s e r le d é v e l o p p e m e n t de

c o m p o r t e m e n t s sécur i ta ires d a n s les

di f férentes é q u i p e s d'activités sport ives

o r g a n i s é e s .

• C o n c e r t e r les différents intervenants sur un

plan d 'act ion à m o y e n terme concernant les

attitudes favor isant les c o m p o r t e m e n t s

sécur i ta ires.

Objectifs spécifiques

• Établir d e s rencontres d ' é c h a n g e s et

d ' informations a v e c les r e s p o n s a b l e s d e s

fédérat ions sport ives locales .

• Informer les parents, les joueurs , les

ent ra îneurs et les arbitres sur les

é q u i p e m e n t s de protection et les attitudes et

c o m p o r t e m e n t s sécur i ta ires à adopter lors

d e c e s activités.

Moyens

• Dif fuser de l ' information par le biais de

dépl iants et c o m m u n i q u é s sur le sujet.

• F a v o r i s e r la nominat ion d'un r e s p o n s a b l e à

la sécur i té d a n s les fédérat ions sport ives.

• O r g a n i s e r d e s rencontres d e m i s e s à jour

c o n c e r n a n t les statistiques d e s acc idents ou

t r a u m a t i s m e s dentaires .

• É v a l u e r les impacts du projet par l'envoi d'un

quest ionna i re aux intervenants.

2e volet : Niveau des municipalités

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

Objectifs généraux

• Sens ib i l i ser les directeurs d e s loisirs en

matière de sécur i té buccodenta i re .

• A u g m e n t e r la sécur i té sur les a ires

d'activités extér ieures telles que patinoires,

terrains de balle, d e s o c c e r , etc.

• P r o m o u v o i r le port d ' é q u i p e m e n t s d e

protection lors d'activités sport ives libres

d a n s les parcs .

• Mettre sur p ied un s y s t è m e de prêt

d 'équ ipements de protection d isponib les sur

p lace.

• Informer les parents sur les é q u i p e m e n t s de

protection d isponib les .

• Informer d e s premiers so ins requis d a n s les

c a s de t r a u m a t i s m e s dentaires.

Objectifs spécifiques

• Établir d e s rencontres d ' é c h a n g e s et

d' informations a v e c les directeurs d e s loisirs

munic ipaux sur un territoire défini.

• F o r m e r les survei l lants à d i s p e n s e r les

premiers s o i n s lors de t r a u m a t i s m e s

dentaires.

• C o n v a i n c r e les c o n s e i l s de ville d ' instaurer

une réglementat ion plus f e r m e s u r

l'utilisation obligatoire d ' é q u i p e m e n t s d e

protection lors d'activités telles q u e le hockey

sur g lace, etc.

Moyens

• É laborer a v e c les directeurs d e s loisirs d e s

affiches et des recommandat ions d'utilisation

d e s é q u i p e m e n t s de protection.

• A ider à la formation d e s premiers so ins pour

les surveil lants d e parcs .

• Limiter le n o m b r e de joueurs sur les

patinoires extérieures.

• Diffuser d e s c o m m u n i q u é s et d e s dépl iants

pour les parents sur la protection b u c c a l e

d a n s les sports.

Matériel-support au projet

• Dépl iants : « L e sourire, ç a s e protège! » -

« Protect. . . your smi le ! »

• Articles de journaux

• M o n t a g e de photos sur protection intra et

extra-buccale

• C o m m u n i q u é s aux parents et aux

intervenants

• Protecteurs b u c c a u x de différents m o d è l e s

• Af f i ches-types pour patinoires extér ieures

• Informations sur les premiers s o i n s

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• É t u d e

• Bibl iographie

• D o c u m e n t s d e s différentes réglementat ions

Pour partir du bon pied, la santé dentaire dès la naissance

Mme Noëlla Bourdeau, H.D. CLSC Huntingdon

Mme Manon Lazure, H.D. Mme Gabriella St-Onge, T.H.D.

CLSC Seigneurie de Beauhamois

But

C e t e n s e m b l e d' informations a été c o n ç u d a n s

un souc i d'intervenir le plus tôt poss ib le afin de

prévenir d e s c o m p o r t e m e n t s qui peuvent

s 'avérer prob lémat iques pour la santé dentaire

d e n o s j e u n e s enfants.

Clientèle et matériel

Spéc i f iquement c o n ç u c o m m e outil de

renforcement auprès d e s agents multiplicateurs

qui œuvrent a v e c la cl ientèle 0 - 5 a n s

(infirmières, auxiliaires, etc.), cet e n s e m b l e *

comporte:

• un d o c u m e n t regroupant d e s informations

c o n d e n s é e s pour c h a q u e t h è m e ;

• une aff iche plastif iée cou leur 1 1 x 1 7 recto-

verso (français-anglais) p r é s e n t é e s o u s

forme d'un tab leau décr ivant les

c o m p o r t e m e n t s préventifs s o u h a i t é s se lon

l 'âge d e s enfants ;

• une brochure, inspirée du tableau, pouvant

être distr ibuée c o m m e a i d e - m é m o i r e aux

parents.

* Disponible en anglais.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 45

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Services dentaires préventifs : cours prénataux

Mme Caroline Dionne, H.D. CSSS de la Baie-James

La poussée des dents Mme Micheline Fortin

Mme Marie-Claude Simard Cégep de St-Hyacinthe

Présentation d'acétates lors de cours prénatals

• Sujets de la présentation s L e nourr isson

s L a nouvel le m a m a n

• Thèmes abordés s L e b r o s s a g e (2)

s L 'éruption d e s dents

s C o m m e n t c a l m e r b é b é lors d e s

p o u s s é e s denta i res

s Attent ion : les a l iments à éviter

s L a car ie du b iberon (3)

s R e c o m m a n d a t i o n s quant a u biberon

S S a v i e z - v o u s q u e :

s L 'al la itement

s U n e b o n n e tétine

s U n e b o n n e sucet te

s L a s u c c i o n du p o u c e

s L e f luorure

S Attention !

s R e c o m m a n d a t i o n s

S L e s col lat ions

S L a gingivite de g r o s s e s s e

s L a v i tamine D et le ca l c ium

s L a visite c h e z le dentiste

s M y t h e s et réalité

S L e t a b a g i s m e

s R e c o m m a n d a t i o n s

s B o n n e g r o s s e s s e

Matériel *

D e u x incisives, une primaire dont la rac ine est

en trois sec t ions détachab les , et u n e

p e r m a n e n t e ont été fabr iquées e n bois et

peintes a v e c de l 'époxy. P o u r expl iquer le

r e m p l a c e m e n t d e s dents pr imaires par les

permanentes , c e s m o d è l e s d e bois sont utilisés

d a n s un « cadre 3 D » qui représente la gencive!

* C e matériel n'est p a s à vendre .

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 46

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Sens-O-Dents Mme Marie-Pier Chabot

Mme Julie Brodeur Mme Josée Raymond

Cégep de St-Hyacinthe

Dentinette et bactérie Mme Marie Josée Paquet

Mme Caroline Poulin Cégep de Chicoutimi

Description

J e u d 'assoc iat ions , ques t ions et r é p o n s e s . S i

les r é p o n s e s sont b o n n e s , on d é c o u v r e un

d e s s i n complet e n retournant la plaquette d e

jeu. Il y a un cah ier plastifié a v e c les quest ions

et choix d e r é p o n s e s ainsi qu 'une plaquette

fabr iquée e n bois peint. T r è s faci le à

transporter.

Clientèle

Activité éducat ive dest inée aux é l è v e s d e 1 re

a n n é e de l 'élémentaire.

C o n ç u e par deux étudiantes de C o l l è g e 3 du

C é g e p de Chicout imi d a n s le c a d r e d e leur

laboratoire de santé c o m m u n a u t a i r e .

Description et matériel

Ce matériel n'est pas à vendre pour le moment.

Il s'agit d 'une activité s imple a p p u y é e d e

matériel éducati f original :

• théâtre d e mar ionnettes s o u s fo rme

d 'a rcade dentaire a v e c d e s p e r s o n n a g e s «

fabr iqués m a i s o n » qui ont s u capter

l'attention d e s jeunes;

• jeu de collations d e m a n d a n t la participation

d e s apprenants ;

• explication d e l 'équation de la car ie à l 'aide

d 'une aff iche a m u s a n t e ;

• dépliant a c c o m p a g n a t e u r dest iné aux

parents leur rappelant l ' importance d e la

prévention e n santé dentaire;

• post-test adapté pour éva luer l'atteinte

d e s objectifs d 'apprent i ssage .

D 'une durée d 'environ quarante-c inq (45)

minutes, cette activité s 'est a v é r é e un réel

s u c c è s g r â c e a u d y n a m i s m e et à la qualité d e

l 'animation d e s deux stagiaires.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 4 7

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Programme d'intervention pour les enfants d'âge scolaire

Mme Chantai Jodoin Mme Isabelle Paradis

Mme Mélissa Gauthier Cégep Edouard-Montpetit

Introduction

La planification par objectif aide à identifier les priorités en fonction des besoins sociosanitaires de la population. Elle est le guide qui nous indique quoi faire, comment le faire et comment évaluer ce qui sera fait avant de le faire.

Notre planification par objectif en milieu de garderie, chez les enfants de 3 à 5 ans, constitue une analyse de ceux-ci comprenant les priorités, un but, des objectifs généraux et des objectifs spécifiques.

Elle nous a permis d'élaborer un plan nécessaire pour atteindre notre but soit d'augmenter les connaissances ainsi que les habiletés sur l'hygiène buccale des enfants, l'alimentation et de les sensibiliser au milieu du cabinet dentaire.

But

Promouvoir la santé dentaire chez les enfants de 3 à 5 ans en garderie.

Objectifs généraux

• Accroître la connaissance des enfants de 3 à 5 ans en garderie en fonction de leur santé dentaire, par des interventions éducatives.

• Augmenter la dextérité manuelle des enfants de 3 à 5 ans en milieu de garde pour une meilleure hygiène buccale, par le biais d'activités pratiques.

• Sensibiliser les parents des enfants en garderie à la condition dentaire de leur enfant, par des communiqués informatifs.

Objectifs spécifiques et moyens utilisés pour les atteindre

• 100 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie auront des informations sur la carie dentaire par le biais du jeu des cubes.

• 100 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie connaîtront la méthode de brossage ainsi que la fréquence par le biais d'une chanson et d'un calendrier.

• 75 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie seront familiarisés avec les outils qui aident à une bonne hygiène dentaire par le moyen d'un jeu de mémoire.

• 100 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie recevront des informations sur l'alimentation non cariogénique et cariogénique par l'intermédiaire du jeu des cubes.

• 70 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie maîtriseront le concept d'aliments non cariogéniques et cariogéniques par un bricolage et des dessins.

• 90 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie associeront l'importance du brossage pour un beau sourire par le jeu de la queue de l'âne modifié.

• 75 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie seront familiarisés avec le cabinet dentaire et assimileront l'importance des visites régulières, par l'interprétation d'une chanson par une histoire et une activité de déguisement.

• 65 % des enfants de 3 à 5 ans de la garderie auront acquis la bonne méthode de brossage par la pratique individuelle supervisée.

• 100 % des parents des enfants de 3 à 5 ans de la garderie seront sensibilisés à l'importance du brossage, de la soie dentaire, du fluor et de l'application de scellant sur les premières molaires d'adultes par le biais d'un communiqué et d'une lettre demandant l'autorisation du dépistage.

• 100 % des enfants seront soumis à une évaluation de leur cavité buccale par un dépistage.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 48

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• 100 % d e s parents recevront un c o m p t e

rendu d e la s a n t é dentaire de leur enfant.

• 100 % d e s parents obtiendront un dépliant

sur l 'al imentation par un c o m m u n i q u é .

• 100 % d e s enfants seront e n c o u r a g é s à

cont inuer leur b o n n e hygiène par la remise

d'un certificat méritoire.

Bien grandir en fête Mme Louise Morissette, H.D.

Mme Louise Gosselîn) inf. Carrefour santé et services

sociaux de la St-Maurice

Clientèle visée

L e projet s ' a d r e s s e aux enfants de 3 - 4 ans ,

deux a n s avant l 'entrée à la maternel le .

Objectif général

Dépister ou prévenir les p r o b l è m e s de santé et

de d é v e l o p p e m e n t c h e z les enfants et les

orienter a u b e s o i n vers les r e s s o u r c e s

adéquates .

Objectifs spécifiques

• Vérif ier le langage, la motricité, les

c o n n a i s s a n c e s , l 'autonomie, le g r a p h i s m e ,

le poids et la taille, la vision, l 'alimentation,

la santé dentaire.

• Informer et outiller le parent sur le

d é v e l o p p e m e n t affectif de s o n enfant.

Résumé du projet

U n e carte d'invitation est e n v o y é e à c h a q u e

enfant éligible. L' inscription s e fait par

té léphone soit par le parent lu i -même ou par

l ' intermédiaire d 'un o r g a n i s m e . Celu i-c i ayant

été invité à former un ou d e s groupes parmi leur

clientèle. Le m a x i m u m souha i tab le par g r o u p e

est de huit enfants.

L'activité d e m a n d e la participation d e s enfants

et d e s parents. L e s petits traversent un sent ier

a v e c d e s é p r e u v e s a d a p t é e s à leur âge . N o u s

utilisons la grille d e H a r v e y pour vérifier si le

d é v e l o p p e m e n t p s y c h o m o t e u r est adéquat .

L 'hygiéniste montre aux enfants le b r o s s a g e

d e s dents et fait un e x a m e n à c h a q u e enfant.

L a vue, le poids et la taille sont vérifiés.

Pendant c e temps , la nutritionniste, l 'hygiéniste

et le p s y c h o l o g u e rencontrent les parents pour

les informer et les outiller.

À la fin, un carnet est c o m p l é t é pour c h a q u e

49 Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

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enfant et remis aux parents. Ceci permet une continuité à la maison. Nous informons les parents qu'une rencontre animée par le psychologue aura lieu pour faire suite à cette activité.

Une collation santé est offerte aux enfants et aux parents donnant l'occasion de discuter en groupe.

Concours régional « Vendez à belles dents »

Mme Élaine Gouin, H.D. Mme Nicole Perreault, H.D.

Dr Luc Legris, D.M.D. DSP de Lanaudière

Contenu

• Concours régional « Vendez à belles dents »

s Sa pertinence s Ses objectifs s Les partenaires s La clientèle cible S Les prix accordés

• Plan de communication

• Contribution des partenaires

• Outils développés

s Recueil des campagnes s Communiqués s Formulaire d'inscription s Grille d'évaluation des campagnes s Affiche, présentoir s Évaluation du concours

• Déroulement

s Définition des rôles S Financement des partenaires s Recherche de commandite s Établissement du calendrier

s Préparation du matériel s Diffusion

S Sélection des gagnants

s Remise de prix s Diffusion des résultats

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peut s'avérer un outil éducatif et de promotion important pour tous les CLSC, les écoles et les cabinets dentaires.

On peut se la procurer auprès du CLSC La Presqu'île, Service Jeunesse, 490, boul. Harwood, Vaudreuil-Dorion (Qc) J7V 7H4.

L'idée de réaliser ce projet est venue suite aux Téléphone (450) 455-6171, poste 142. changements apportés au Programme de santé dentaire publique du Québec. Les suivis individuels auprès des élèves prennent de plus en plus de temps, laissant ainsi moins de place aux" interventions préventives de groupes. Jugeant le volet d'éducation des plus importants, les hygiénistes dentaires du CLSC La Presqu'île décident de produire un outil permettant aux jeunes de profiter des informations et des conseils nécessaires au maintien d'une bonne santé dentaire.

Clientèle

La clientèle visée est principalement les jeunes de la 6e année du primaire mais le film peut très bien se prêter à la clientèle plus variée d'un cabinet dentaire (salle d'accueil).

Description

Le scénario de la bande vidéo « Au fil du temps » met l'accent d'une façon amusante sur la prévention et la promotion de saines habitudes d'hygiène dentaire et, plus particulièrement, sur l'usage quotidien de la soie dentaire. D'une durée de treize minutes, cet outil a l'avantage de pouvoir être utilisé par d'autres intervenants que l'hygiéniste dentaire (professeurs, infirmières, etc.). Le visionnement de cette vidéocassette est nécessairement suivi de matériel de support tels la technique de soie dentaire illustrée, de la soie dentaire et d'un dépliant sur la gingivite. Ces outils permettent une meilleure compréhension et l'intégration de la soie dentaire dans les soins d'hygiène quotidiens. La vidéocassette « Au fil du temps »

<c Au fil du temps : vidéo éducatif » Mme) Élaine Gouin, H.D.

CLSC La Presqu'île

But

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 51

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« Pas de carie dans la junglerie avec l'échelle d'hygiène la girafe » Mme Renée Leclerc, H.D.

CLSC-CHSLD Les Blés d'or Mme Sophie Leclerc, H.D.

CLSC La Source

Programme d'intervention pour les parents : pochette d'information

pour les parents Mme Chantai Lavertu

Mme Mélanie Morissette Cégep de Trois-Rivières

But

Ce projet fut conçu dans le but d'améliorer la santé dentaire des enfants en sensibilisant les parents au renforcement positif à la maison.

Description et matériel

Cette pochette a été conçue dans le but de fournir de l'information aux parents d'enfants âgés de cinq ans. Elle contient un calendrier de brossage d'une durée de sept jours pour aider les enfants à adopter de bonnes habitudes quant à leur hygiène buccale. Les enfants colorent une dent à chaque fois qu'ils se brossent les dents soit après le déjeuner, le dîner, le souper et la collation. Le calendrier est original, les dessins sont assez gros pour que les enfants réussissent bien à les colorier. En plus du calendrier de brossage, une lettre d'information est annexée expliquant le but du calendrier et les consignes s'y rattachant. La pochette contient aussi un dépliant destiné aux parents qui résume bien les règles à appliquer pour sensibiliser les enfants à une bonne hygiène buccale. De plus, de l'information supplémentaire est transmise sur les scellants de fosses et sillons, les bons choix de collations ainsi qu'un rappel des traitements payés par la Régie de l'assurance maladie du Québec. Finalement, le choix de couleur et le dessin sur la pochette était attrayant et suscitait l'intérêt des enfants. Le fait de regrouper l'information dans une pochette permet de minimiser les risques de bris ou de pertes.

But et clientèle visée

Ce matériel éducatif a pour but d'évaluer de façon amusante et originale l'indice de plaque des enfants âgés de 3 à 12 ans.

Description

L'histoire de la junglerie repose sur l'indice d'hygiène buccale simplifié (IHBS) préconisé par le programme public de services dentaires préventifs. Les illustrations et les personnages amusent l'enfant, tout en le faisant participer à l'évaluation de son hygiène buccale.

Facile d'utilisation et fort stimulant, cet outil capte spontanément l'attention des enfants. Plusieurs thèmes peuvent être exploités avec cette histoire. Voici les personnages de l'histoire : Dan la banane, Marie-Kiwi, le roi carie, le serpent à sucette et les amis d'Hygiène la girafe qui forment une joyeuse bande de complices.

Matériel

Au coût de 38, 80 $, le matériel comprend :

• affiche QVi x 14 en couleur plastifiée de l'échelle d'Hygiène la girafe;

• affiche 81/£ x 11 en couleur plastifiée du guide de référence et les instructions de l'IHBS;

• tablette de 100 feuilles en couleur recto-verso (message aux parents).

Illustrateur : Jacques Hébert

Pour informations ou pour obtenir un bon de commande, communiquez avec les Productions Émail à ce numéro de téléphone : (819) 292-2457.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 52

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Introduction

Dans le cadre du cours santé communautaire, nous avons réalisé un programme d'éducation en santé dentaire publique pour des enfants de 9 et 10 ans. Au cours de l'élaboration du programme, nous avons fait deux activités qui ont contribué au succès de celui-ci.

Clientèle visée

Élèves de 4e année de l'école Val-Marie au Cap-de-la-Madeleine.

Le jeu « Shlak »

Objectif

Ce jeu avait comme objectif de faire une révision de tout ce que les élèves avaient appris lors des exposés oraux explicatifs de la première intervention. Il permettait aussi d'évaluer le niveau de compréhension des enfants.

Description

Le jeu est composé d'une planche de jeu géante qui est installée sur le plancher. La planche de jeu comporte 32 cases qui sont divisées en cinq couleurs (bleu, rouge, jaune, vert et noir). Chaque couleur représente une catégorie de questions (vrai/faux, choix de réponses, etc.). À l'aide d'un gros dé multicolore, les enfants jouent à tour de rôle et doivent répondre à la question posée. Le fait que ce soit les élèves qui font les pions rend le jeu plus interactif. Ce jeu entraîne l'esprit de compétition entre les équipes et chaque enfant veut se dépasser.

Le jeu questionnaire « Shlak » et le jeu « Des collations »

Mme France Lepage Mme Andrée L'Heureux

Cégep de Trois-Rivières

Le jeu « Des collations »

Objectif

Ce jeu avait pour but de faire connaître aux enfants les moyens pour reconnaître les bonnes collations et les collations à éviter. Avec les quelques trucs, ils pouvaient savoir comment lire une étiquette, à quel moment manger les collations et à quelle fréquence manger les collations sucrées.

Description

En s'inspirant des feux de circulation, nous avons fait trois cartons, 1 vert, 1 rouge et 1 jaune. Nous avons utilisé les vrais emballages de nourriture pour que les enfants puissent les reconnaître. Chaque enfant avait un produit et devait le coller sur le bon carton. Vert : en tout temps, sans danger, pas de sucre dans les 5 premiers ingrédients. Jaune : attention au moment où on le mange, soit le produit est nutritif et nuisible pour les dents ou vice-versa. Rouge jamais comme collation à l'école, comme gâterie à la maison et il faut brosser les dents après, ici la fréquence des sucres est importante. Les élèves se posaient toutes les questions avant d'arrêter leur choix sur une couleur. Comme c'était de vrais emballages, les enfants reconnaissaient leur collation.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 53

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Jeu de fa grande bouche - Cartable santé maternelle et infantile - Histoire de « La

journée de Mimi » Mme Michelle Masson, H.D.

CLSC Montréal-Nord

Jeu de la grande bouche

Clientèle concernée

4-5-6 a n s .

Objectifs

• C o n n a î t r e les part ies d e la b o u c h e .

• Exp l iquer la m é t h o d e d e b r o s s a g e et

l 'action d e s bactér ies .

• C h o i s i r les b o n n e s col lat ions pour l 'école.

Résultats attendus

• Permettre à l'enfant de visual iser les parties

d e s a b o u c h e .

• C o m p r e n d r e l ' importance d 'une b o n n e

m é t h o d e d e brossage , déloger les bactéries

et les a l iments .

• Permettre à l 'enfant d e chois ir les b o n n e s

col lat ions pour l 'école.

C e jeu permet d e faire plusieurs activités se lon

les beso ins , e x e m p l e : d a n s un sac , mettre

p lus ieurs a l iments ( b o n n e s col lations et

a l iments camelotes) . L 'enfant pige un al iment

d a n s le s a c et doit déterminer si l 'aliment ira

d a n s la g r a n d e b o u c h e o u la poubel le. L e s

autres enfants peuvent l 'aider à faire le bon

choix.

Matériel

T a p i s feutre 1m. x 1m. + bactér ies feutre.

Cartable santé maternelle et infantile Col laborat ion d e s C L S C A h u n t s i c et Montréal-

Nord)

Clientèle concernée

• C o u r s prénatal, postnatal . Rencont re de

parents, c l inique d e vaccinat ion, mat inée

enfant ine (bambinerie) .

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

Objectifs visés

• Outil ler les intervenants afin de répondre

aux quest ions d e s parents.

• Produire un d o c u m e n t plus v isuel pour

une cl ientèle multi-ethnique.

Description

D o c u m e n t référence pour les intervenants

(infirmières, auxiliaires famil iales et hygiénistes

dentaires).

Contenu

• 8 sect ions

s s u c e s et tétines

S s u c c i o n du p o u c e

s éruption d e s dents

s f luorure

s car ie dentaire

s p r o b l è m e s denta i res

s so ins dentaires

• Art ic les pertinents

Intention de vente : non

« La journée de Mimi »

Clientèle concernée

• Pré-maternel le ou garder ie(4-5 ans)

Objectifs visés

• Sens ib i l i ser les enfants à l ' importance d u

b r o s s a g e a p r è s les repas .

• Sens ib i l i ser les enfants aux b o n n e s

collations pr ises à l 'école.

• Faire participer les enfants à l'histoire.

• Expl iquer la visite c h e z le dentiste.

Résultats attendus

• B r o s s a g e a p r è s les repas et avant d e

dormir.

• Chois i r de b o n s a l iments aux r e p a s et aux

collations.

• S a v o i r la quantité d e dentifrice à utiliser à

cet âge..

• S u p e r v i s i o n du b r o s s a g e du soir par les

parents.

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Matériel

• Feuilles plastifiées 1 1 x 1 7 - 1 5 pages couleurs

Jeu « Le sourire d'une dent » Jeu « Bien grandir avec mes dents »

Jeu « Brille-dents » Mme Christine Nogue

Mme Linda Ross Mme Sonia Daigle Mme Katy Forgues

Collège Françoix-Xavier Gameau

Jeu « Le sourire d'une dent »

Clientèle visée

C'est un jeu spécialement conçu pour les enfants à risque élevé de carie et âgés entre 9 et 12 ans.

But du jeu

Comprendre l'importance d'avoir de belles dents en santé. De plus, l'enfant repartira avec un petit «jeu de doigt » qui reprend les thèmes abordés lors de la rencontre.

Description

Voici les quatre volets du jeu qui permettent aux jeunes d'acquérir des connaissances :

• l'alimentation et l'importance de bien manger ;

• l'hygiène buccale ; • les conséquences d'une mauvaise hygiène ; • une partie « Méli-mélo » où plusieurs autres

notions sont élaborées.

Ce projet a été présenté aux parents pour les enfants de 0 à 18 mois. (En clinique de vaccination ou lors de cours prénatals)

Jeu « Bien grandir avec mes dents »

Description

Dépliant contenant des informations sur la santé dentaire des enfants. Les thèmes suivants sont développés; l'éruption des dents, l'allaitement au sein ou au biberon, la carie dentaire et le fluorure.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 55

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Matériel

• C e dépliant de 3 p a g e s (de 8 V4 x 14), peut

être color ié et plastifié pour ensuite être

aff iché et ainsi permettre aux parents de

suivre l'évolution de leur enfant par l 'échelle

d e c r o i s s a n c e .

• L e projet c o m p r e n d auss i un accroche-porte

et d e s m a q u e t t e s de différentes s u c e s et

tét ines pour a ider les parents à faire de

b o n s choix.

Le jeu « brille-dents »

Description

J e u d e col laboration où d e s enfants du 2 e cyc le

(4, 5 et 6 e a n n é e ) peuvent s ' a m u s e r tout en

apprenant d e nouve l les informations sur leur

santé dentaire. L e s t h è m e s a b o r d é s lors du jeu

sont : la p laque dentaire, le tartre, le b rossage ,

la s o i e dentaire, la car ie et la gingivite.

Les changements dus à des affections médicales courantes chez la

population adulte âgée et leur impact sur la santé buccodentaire Dr Marcel Tenenbaum, D.M.D.

Dr Pierre Pizem, D.M.D. DSP de Montréal Centre

Description

U n e intervention appropr iée visant à amél iorer

la santé buccodenta i re a u c o u r s d e s dern ières

a n n é e s de la vie est n o n poss ib le , m a i s

probable et elle ne peut m a n q u e r d'être

bénéf ique.

U n e b o n n e c o m p r é h e n s i o n d e s é l é m e n t s

essent ie l s qui ont d e s r é p e r c u s s i o n s sur la

façon dont les ma lad ies chron iques affectent le

fonct ionnement de la b o u c h e peut e m p ê c h e r la

perte évitable d e s dents ainsi q u e d 'autres

complicat ions/affect ions.

U n grand n o m b r e d e m a l a d i e s c h r o n i q u e s ont

d e s répercuss ions d a n s la b o u c h e parce que la

p e r s o n n e â g é e m a l a d e devient m o i n s c a p a b l e

d 'en prendre soin ou prend d e s m é d i c a m e n t s

qui ont d e s effets s e c o n d a i r e s d a n s la b o u c h e .

L a présentat ion traitera d e s affect ions

m é d i c a l e s courantes et leur effet sur la santé

buccodenta i re d e s p e r s o n n e s â g é e s , par ordre

d e s c e n d a n t de p r é v a l e n c e d e c e s affect ions :

les malad ies card iaques , l 'hypertension,

l'arthrite, les troubles psych iques , les m a l a d i e s

gastro-intestinales, le d iabète sucré , les

infections de l 'appareil génito-urinaire, les

p r o b l è m e s circulatoires.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999 56

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M. Léonard Gilbert Directeur de la prévention et de

l'éducation sociosanitaire DGSP, MSSS

Madame la coprésidente et Monsieur le coprésident du Colloque, Monsieur le président du Comité d'harmonisation, Madame la présidente de l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec, Monsieur le président du Comité provincial des hygiénistes dentaires, Mesdames, Messieurs,

Bonjour,

Je voudrais en tout premier lieu excuser monsieur Massé qui a dû, pour des raisons incontrôlables, revoir son engagement d'être avec vous aujourd'hui. Il m'a demandé de vous transmettre ses salutations les plus amicales et ses regrets de ne pouvoir être présent à ce dîner de clôture. Pour ma part, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai accepté de me joindre à vous à pied levé.

En préparant ce discours, je prenais connaissance du programme de votre Ve colloque de santé dentaire publique. À la lecture de ce document, j'ai été à même de constater la pertinence et l'importance des sujets traités en lien avec le thème retenu, soit « La santé dentaire à l'aube du troisième millénaire ».

Ce thème revêt pour moi une signification toute particulière. En effet, depuis quelques années, j'ai la chance et la responsabilité, à titre de directeur œuvrant à la Direction générale de la santé publique, de contribuer, de guider et de soutenir, à l'aube du troisième millénaire, l'évolution du réseau de la santé publique. Cette évolution s'appuie sur la mise en œuvre de certains principes qui constituent la trame de fond de l'action en santé publique. Ces principes au nombre de quatre sont : comprendre et agir en conséquence, s'engager auprès des communautés, lutter contre les inégalités de santé et,enfin, intervenir de façon concertée et coordonnée.

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

Le réseau de santé dentaire publique n'échappe pas à ces principes fondamentaux. Leur mise en œuvre repose sur certaines actions visant à structurer et à consolider les interventions en santé publique. La création de l'Institut national de santé publique, l'élaboration d'un programme national de santé publique et d'une Loi sur la santé publique sont des chantiers importants à cette fin. C'est autour de ces démarches que je souhaite aujourd'hui préciser comment le réseau de santé dentaire publique peut contribuer à l'amélioration de la santé et du bien-être de la population.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, permettez-moi maintenant de féliciter tout particulièrement le comité organisateur de ce colloque et le Comité d'harmonisation pour leur initiative à tenir ces assises et pour leur sens de l'organisation. J'ai eu l'occasion l'année dernière d'apprécier la chaleur de votre accueil ainsi que le dynamisme et la détermination qui vous animent. Aujourd'hui, il m'est agréable de constater que cette chaleur, ce dynamisme et cette détermination sont toujours bien présents chez vous. Je tiens non seulement à vous le souligner mais aussi à vous en féliciter.

L'état de santé buccodentaire des enfants du Québec s'est grandement amélioré au cours des 20 dernières années. En effet, l'indice CAOD qui mesure le nombre de dents permanentes ayant expérimenté la carie est passé chez les enfants de 13-14 ans de 9,1977 à 6 en 1983-1984, à 4,5 en 1989-1990 et à 3 en 1996-1997. Cela représente une réduction de plus de 60 % en 20 ans ce dont nous pouvons être fiers et vous, en particulier. Ce même phénomène est aussi observé chez les enfants de 11-12 ans. En effet, entre 1983 et 1997 l'indice CAOD en dentition permanente est passé de 3,80 à 1,85, soit une réduction de plus de 50 %. En 1996-1997, plus de 40 % des enfants de 11-12 ans étaient exempts de carie.

Par contre, malgré ces améliorations significatives de la santé buccodentaire des enfants québécois, nous observons encore des liens entre certaines inégalités sociales et cette maladie sur laquelle nous devons porter une attention toute particulière. En effet, la carie dentaire demeure concentrée chez les enfants à risque provenant le plus souvent de milieux défavorisés socio-économiquement. Ainsi, il importe d'améliorer l'accessibilité aux services sociosanitaires pour les personnes vulnérables en révisant les pratiques et les stratégies ayant

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pour but d e rejoindre c e s populat ions a u sein

d e leurs c o m m u n a u t é s . Il y a lieu d e s e

d e m a n d e r si n o u s d e v o n s a c c e n t u e r n o s

act ions a u p r è s d e s parents de c e s enfants

vu lnérab les à la car ie dentaire ou e n c o r e

a u p r è s de l 'ensemble d e s enfants de 0 à 4 ans,

et d ' e x a m i n e r c o m m e n t n o u s devr ions le faire

pour mieux atteindre n o s objectifs de réduction

de la car ie dentaire.

Af in d e soutenir l 'adaptation d e s s e r v i c e s d e

santé dentaire publ ique e n s 'appuyant sur une

observat ion d o c u m e n t é e d e s c h a n g e m e n t s de

l'état d e s a n t é d e la populat ion et d e s e s

déterminants , le Ministère subvent ionne d e s

é t u d e s visant à suivre l 'évolution de l'état d e la

s a n t é b u c c o d e n t a i r e d e la population. À cet

égard, soul ignons l'étude portant sur les adultes

q u é b é c o i s d e 35 à 4 4 a n s dont les résultats ont

été r e n d u s publ ics l'été dernier et la diffusion

p r o c h a i n e d e d e u x é t u d e s portant sur la santé

buccodenta i re d e s enfants d e la maternelle, d e

la 2 e et de la 6 e a n n é e du primaire ainsi que d e s

é l è v e s d e la 2 e a n n é e du seconda i re . J e v o u s

e n c o u r a g e à parcourir c e s publ icat ions et à en

tirer les e n s e i g n e m e n t s permettant d 'amél iorer

v o s interventions.

V o u s a v e z pu le constater au cours d e s

dernières années , la santé publique organise de

mieux e n mieux l 'expertise n é c e s s a i r e à la

réal isation d 'études qui permettent de m e s u r e r

n o s résultats sur la santé de la populat ion et

orienter n o s act ions. L a créat ion de l'Institut

national d e santé publ ique v a d a n s c e s e n s . L a

m i s e sur p ied d e cet o r g a n i s m e v ise à

conso l ider et à d é v e l o p p e r l 'expertise e n santé

publ ique. S e l o n les responsabi l i tés qui lui sont

attribuées, cet o r g a n i s m e public réalisera, entre

autres, d e s activités d e r e c h e r c h e ou de

d é v e l o p p e m e n t d e s c o n n a i s s a n c e s , de

formation, d' information et d ' a s s i s t a n c e

s p é c i a l i s é e s . L'objectif ultime de l ' I N S P Q

c o n s i s t e à rendre l 'expertise e n santé publ ique

d ispon ib le et a c c e s s i b l e a u Ministère, aux

direct ions d e la santé publ ique et, par leur

intermédiaire, aux différents partenaires

rég ionaux dont les C L S C .

Ainsi , e n c e qui c o n c e r n e plus particul ièrement

la s a n t é dentaire publ ique, il est prévu de

t ransférer l 'équivalent de trois p o s t e s d e

dent i s tes-conse i l s à l'Institut et d e rendre

d isponib le un autre poste pour la réalisation d e

certa ins m a n d a t s nat ionaux liés, entre autres,

aux activités du C o m i t é d 'harmonisat ion. Cet te

f a ç o n d e faire v i s e à conso l ider la capac i té , a u

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

niveau national, d'outiller les intervenants et

d'aider les territoires rég ionaux à éva luer leurs

interventions vers les meil leures c ibles d'action.

E n c e qui c o n c e r n e le C o m i t é d 'harmonisat ion,

il a v é c u l 'année dernière certa ines difficultés

lors de la m i s e e n œ u v r e d e s m a n d a t s conf iés

par la Direction généra le de la santé publ ique

e n col laboration a v e c les directeurs d e s a n t é

publique. C e s difficultés reposa ient

essentiel lement sur la composit ion du comité et

d e s e s g r o u p e s d e travail. À cet égard, il

m'apparaît important d'éviter le p iège d e s luttes

interprofessionnel les. E n effet, il est s û r e m e n t

préférable d e miser plutôt sur la collaboration et

la concertat ion entre hygiéniste et dentiste tout

e n respectant le rôle et les responsabi l i tés d e

c h a c u n . L a complémentar i té d e s contributions

nat ionales et rég iona les est une autre

d imens ion importante d a n s la m i s e e n œ u v r e

d e s serv ices . R a p p e l o n s q u e le M S S S joue

toujours et cont inuera à jouer un rôle de

premier p lan afin d e définir non s e u l e m e n t les

politiques et les résultats v isés , m a i s a u s s i les

orientations nat ionales à privilégier afin

d 'amél iorer la santé et le bien-être d e la

population en général. D a n s c e contexte, le rôle

de la D G S P v ise à soutenir la miss ion du

Ministère e n assumant , entre autres, un rôle d e

vigie e n matière d e c o n n a i s s a n c e et d e

survei l lance d e s prat iques et d e l'état d e santé

et d e bien-être d e la population, d'orienteur e n

matière d e concept ion et d e d é v e l o p p e m e n t

d e s politiques et d e s p lans d'action, de

facilitateur e n matière d e planification et d e

coordination et enfin d'évaluateur en matière de

d é v e l o p p e m e n t d ' indicateurs d e p r o c e s s u s et

d ' impact ou e n c o r e d e reddition d e c o m p t e s .

P o u r leur part, les régions, tant a u n iveau local

q u e régional, ont la responsabi l i té d e mettre d e

l 'avant d e s activités c o h é r e n t e s a v e c les

objectifs du Ministère lesque l les doivent être

a d a p t é e s aux b e s o i n s de la populat ion d e leur

région respect ive et tenir c o m p t e d e s

r e s s o u r c e s f inancières d isponib les .

L e s travaux du C o m i t é d 'harmonisat ion doivent

s e poursuivre et s 'accé lérer . L e s travaux d e c e

comité sont importants. Ils visent, entre autres,

à soutenir l'application du p r o g r a m m e public d e

serv i ces denta i res préventifs et à définir les

perspect ives d 'avenir de c e p r o g r a m m e . À cét

effet, les attentes sont importantes pour

l ' avancement de la s a n t é dentaire et les

autorités de santé publ ique souhaitent d e s

résultats concrets p rocha inement . L e C o m i t é

d 'harmonisat ion a auss i le m a n d a t d e définir le

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mode de concertation à privilégier en santé dentaire publique. Ce mode de concertation doit s'inscrire et prendre en compte le processus de révision des différents comités de concertation présentement en cours. Ce processus porte sur les mécanismes d'échanges et de concertation

. que la santé publique devrait se doter à l'échelle nationale et interrégionale pour améliorer et soutenir la nécessaire cohérence des interventions de santé publique. Compte tenu de l'importance de ces travaux, je vous invite donc à continuer à vous impliquer et à contribuer activement aux travaux du Comité d'harmonisation.

Lors des dernières journées annuelles de santé publique qui avaient lieu les 17, 18 et 19 novembre 1998, notre sous-ministre adjoint monsieur Massé informait les participants de son intention de mettre de l'avant des travaux portant sur l'élaboration d'un programme de santé publique et de revoir la Loi sur la protection de la santé publique pour en faire une loi sur la santé publique.

En ce qui concerne le programme de santé publique, soulignons que ce dernier vise à préciser les orientations, les moyens et les stratégies pour prévenir, promouvoir, protéger et surveiller l'état de santé de la population. Ainsi, le programme de santé publique intégrera, entre autres, les actions communes des régions nécessaires à l'amélioration de la santé buccodentaire de la population. Cette démarche est une opportunité unique afin de positionner la santé dentaire au niveau national et pour favoriser la révision ou la mise à jour du programme actuel de santé dentaire. À cet égard, les intervenants des directions de santé publique seront consultés et invités à contribuer à ces travaux selon des modalités qui seront précisées d'ici la fin de l'automne 1999.

En ce qui a trait à l'élaboration de la loi sur la santé publique, soulignons que l'échéancier ministériel est fixé à l'automne de l'an 2000. Cette nouvelle loi permettra, entre autres, de définir les responsabilités et les moyens mis à la disposition des autorités et des intervenants de santé publique pour prévenir les problèmes de santé ainsi que pour promouvoir, surveiller et protéger la santé. Ici encore, ces travaux représentent un moment unique pour inscrire, dans un cadre législatif, les fonctions centrales liées aux actions à privilégier en santé dentaire. Les directions de santé publique seront consultées et invitées à contribuer à ces

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

travaux. Le docteur Isabelle Laporte qui coordonne cette démarche prévoit solliciter les régions pour enrichir la réflexion de son comité au cours du présent été.

Dans un autre ordre de préoccupation, je vous l'avais d'ailleurs annoncé lors de votre dernier colloque, j'aimerais rappeler qu'il est toujours dans l'intention du MSSS d'introduire la couverture des agents de scellement des puits et des fissures dans le cadre du programme de services dentaires administré par la RAMQ. Les négociations avec les autorités de l'Association des chirurgiens-dentistes du Québec sont beaucoup plus complexes et ardues que prévu. Bien que les négociations aient été suspendues pendant plusieurs mois, j'ai accueilli dernièrement, avec beaucoup de satisfaction, l'annonce de leurs reprises; ce qui nous permet d'espérer des résultats positifs prochainement. Nous tiendrons les directeurs de santé publique informés de l'évolution de ce dossier et des orientations privilégiées par la DGSP.

En terminant, bien que je n'ais malheureusement pu assister aux différentes activités de votre colloque, on m'a dit que c'est un succès encore cette année. Félicitations à vous tous, qui êtes les artisans de ce succès. La Direction générale de la santé publique est particulièrement fière d'y avoir été associée cette année encore.

Enfin, je vous réitère l'importance de continuer à travailler ensemble. À l'aube de l'an 2000, ce n'est qu'en jumelant nos efforts en fonction de nos responsabilités respectives que nous arriverons à assurer la stabilité des équipes et des programmes nécessaires à l'amélioration de la santé buccodentaire de la population en général.

Merci de votre attention et au plaisir.

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Le capital le plus précieux : l'humain M. Raoul Duguay

À l 'heure d e la mondial isat ion, a u n o m du

capital, produits, s e r v i c e s et individus sont d e

plus e n plus n u m é r i s é s , un i formisés et

d é p e r s o n n a l i s é s . P o u r contrer cette

d é s h u m a n i s a t i o n qui infecte le t issu soc ia l

(encore plus que les v a p e u r s toxiques émanant

d e s a m a l g a m e s denta i res a u mercure), ne

doit-on p a s p a s s e r d 'une soc ié té d 'urgence où

d o m i n e la s t ressante rentabilité de l'utile

immédiat à une soc ié té d e prévention où d e s

relations h u m a i n e s agréab les , r e s p e c t u e u s e s ,

redonnent s e n s à l'utile ?

C e n'est q u e lorsqu'on lui d o n n e le sent iment

qu'il est le capital le p lus préc ieux qu'on peut

vra iment mobi l i ser l 'énergie posit ive de l'être

humain .

D e s arts martiaux: ils sont d e s inspirateurs, d e s

conse i l le rs qui sout iennent et canal isent les

énerg ies . Ils stimulent e n d e v e n a n t d e s fo rces

d o u c e s et contrôlées, c a r ils savent que trop de

force nuit et que trop p e u caut ionne l'inertie. Ils

savent q u e l 'efficacité rés ide d a n s l'équilibre

entre c e qui est produit et la capac i té à

produire, entre la t â c h e et la personne .

D'autre part, c o m m e le soul igne Henry

Mintzberg, illustre p r o f e s s e u r de gest ion à

McGi l l , qui d é n o n c e la gest ion à court terme,

certa ins patrons cons idèrent leurs e m p l o y é s

c o m m e de p r é c i e u s e s r e s s o u r c e s h u m a i n e s ou

pis e n c o r e , c o m m e un capital humain. Q u e

fait-on d 'une r e s s o u r c e ? O n l'exploite!

Pourtant, c o m m e n o u s le verrons plus loin, si le

capital le p lus préc ieux c 'est l 'humain, c e n'est

p a s essent ie l lement sur le plan é c o n o m i q u e ,

m a i s plutôt sur le p lan d e l'évolution soc ia le .

L a productivité, s o u m i s e à la loi de l 'urgence

qu'est la rentabilité, fait d e s travailleurs d e s

c i trons p r e s s é s , ex ige de l'individu une

p e r f o r m a n c e et une c o m p é t e n c e de plus e n

plus grandies , s a n s quoi, a u n o m de

l ' assa in i ssement d e s f inances , on p r o c è d e aux

c o u p u r e s et m i s e s à pied. Et cette situation a

t e n d a n c e à s e généra l i ser d a n s tous les

s e c t e u r s d e l'activité humaine , faisant gr imper

l ' indice d u s t ress négatif d a n s toutes les

c o u c h e s d e la soc iété . B e a u c o u p d'entre v o u s

e n s a v e z q u e l q u e c h o s e . P o s t e s flottants,

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

réaffectations, s u r c h a r g e s de travail, réduct ion

d e s heures d e travail, coupures et m i s e s à pied,

e n voilà a s s e z pour fragiliser la motivation et s e

p o s e r de s é r i e u s e s quest ions s u r s o n avenir .

D a n s un tel cl imat d e travail, c o m m e n t ne p a s

perdre s a vie à la g a g n e r ?

L e mot « travail » vient d u latin « tripaliare » qui

signifie « t o r t u r e r » ! A l 'époque romaine, le

travail, c'était « les t â c h e s viles et d é g r a d a n t e s

conf iées aux e s c l a v e s par leurs maî t res ».

D a n s le mot «t r ipa l ia re» , il y a la rac ine

« t r i p » . E n principe, travailler devrait être

« trippant »ou « tripatif » c o m m e dirait J a c q u e s

Languirand. P u i s q u e n o u s d e v o n s tous

travailler à produire q u e l q u e c h o s e d'utile pour

la société, pourquoi n e p a s joindre l 'agréable à

l'utile ? M a i s aujourd'hui, la torture, c'est: ou

bien d'être obl igé de faire 2 ou 3 j o b s pour

boucler s o n budget, ou bien de ne plus savoir si

d e m a i n on s e r a congéd ié , ou bien d e n e plus

savoi r si on trouvera du travail. B ien sûr, o n n e

vit p a s pour travailler m a i s il faut travailler pour

vivre. La distinction est cons idérab le e n c e

m o n d e où la s e u l e c h o s e qui ne c h a n g e pas ,

c 'est le changement . O n n o u s dit qu'il faut avoir

le c o u r a g e de changer , c a r c h a n g e r c 'est

évoluer.

« Exister, c'est changer; changer, c'est acquérir de la maturité; acquérir de la maturité, c'est se créer sans fin. » Henri Bergson.

L e s u c c è s d e s organisat ions est dû a u fait

qu'el les savent quand, c o m m e n t et pourquoi

changer . E l les sont flexibles. La flexibilité est la

faculté qui permet d e s 'adapter a u c h a n g e m e n t

et, c o m m e le r o s e a u devant le c h ê n e rigide,

plier s a n s casser . Être flexible, c 'est d 'abord et

avant tout avoir c o n f i a n c e e n soi et d a n s le

m o n d e . La flexibilité est le f o n d e m e n t de toute

forme de vie, des structures intelligentes et d e s

s y s t è m e s ouverts. D a n s la nature, les e s p è c e s

qui savent s 'adapter aux modif icat ions d e

l 'environnement dev iennent les p lus fortes et

sont souvent les seu les à pouvoir survivre. P lus

une entreprise connaî t d e s c h a n g e m e n t s

stimulants et gratifiants, p lus elle a d e c h a n c e s

d'être productive. L 'une d e s condit ions

principales pour q u e toute stratégie de

c h a n g e m e n t fonct ionne c o n s i s t e à c r é e r un

climat d e travail a g r é a b l e o ù les g e n s

s 'écoutent et s e parlent. M a l g r é les p a s s a g e s

nuageux, le climat de toute organisat ion devrait

être généra lement ensoleil lé. L e s organisat ions

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qui s e relèvent le plus rap idement d 'une

chirurgie a u s s i radicale que la fusion ou la mise

à p ied m a s s i v e de leurs effectifs sont cel les qui

informent leur p e r s o n n e l d e s c h a n g e m e n t s à

venir. P lus le personnel est informé, mais pas à

la dernière minute, m o i n s il est s t r e s s é et plus

s e s attentes sont réal istes. « Il vaut mieux

p e n s e r le c h a n g e m e n t q u e c h a n g e r le

p a n s e m e n t . »

J'ai lu cette citation que lque part et elle m e fait

p e n s e r q u e la gest ion du c h a n g e m e n t

c o m m e n c e par la gest ion de soi. L e s lois du

c h a n g e m e n t agissent généra lement de manière

positive. C a r le c h a n g e m e n t est un m é c a n i s m e

naturel, normal et sain, dont la fonction est de

maintenir l'équilibre entre c e qui était et c e qui

sera. L e c h o c entre l 'ancien et le n o u v e a u

libérant une énergie créatrice démontre qu'il est

p lus faci le d e faire du neuf q u e d e réparer du

vieux et qu 'une fois la déc i s ion prise de

changer , il est de plus e n plus facile d e réussir.

La résistance a u changement est auss i un

p h é n o m è n e normal et sain. Pour relever le défi

du c h a n g e m e n t , il faut d iminuer les restrictions

et a u g m e n t e r la valorisation, garante d 'une

créativité rentable. L e s s o u r c e s d e rés is tance

a u c h a n g e m e n t sont rel iées à la personnal i té

(habitudes, peur d e l ' inconnu, pré férence pour

la stabilité), a u s y s t è m e soc ia l (perturbation du

personnel , intérêts et droits acquis , rejet de

l ' inconnu) et a u m o d e d'implantation

(perturbation du personnel , t e m p s et m o y e n s ,

crédibilité d e l 'agent d e changement) . Et pour

opérer la transition qu'est le c h a n g e m e n t , on

p a s s e g é n é r a l e m e n t par quatre Phases: le

refus (ou la négation), la rés is tance (recherche

du coupab le , lamentat ions, refoulement d e s

émotions); puis vient l'exploration ( acceptat ion

positive, recherche de solutions de rechange) et

f inalement l ' engagement (l'action créatr ice et

l'adaptation). C o m m e le c h a n g e m e n t est radical

à 15 % et gradue l à 70 %, il est relativement

prévisible. L'autre 15 %, c'est la transformation

personnel le , le d é v e l o p p e m e n t d e s a force

intérieure, la meil leure garantie d e s u c c è s face

à n' importe que l c h a n g e m e n t .

P o u r b ien c o m p r e n d r e la nature du

c h a n g e m e n t , il faut s e référer à une loi de la

biologie, l 'homéostas ie . L e mot n o u s vient du

g r e c « h o m é o s » (le m ê m e ) et « s tas ie » veut

dire « rester ». E n fait, cette loi biologique

g o u v e r n e le b o n fonct ionnement du

m é t a b o l i s m e h u m a i n et permet d e vérifier l'état

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

de santé d'un individu.

Demeurer le même tout en changeant. Conserver tout en transformant

Il est clair q u e le défi majeur q u e doit affronter

toute organisat ion d a n s une soc iété

caractér i sée par la v i tesse, l 'accélération et la

synthèse, cons iste à s 'adapter à la rapidité d e s

c h a n g e m e n t s . L e défi du c h a n g e m e n t

organisat ionnel et individuel s u p p o s e q u e l'on

conserve les é léments positifs durement acquis

d a n s le p a s s é m a i s qu 'on les t ransforme pour

mieux les adapter a u milieu contempora in .

C e p e n d a n t , c o m m e certains acqu is , cer ta ines

m a n i è r e s d e faire sont maintenant p é r i m é e s et

il faut avoir le c o u r a g e d e les la isser t o m b e r et

d e les r e m p l a c e r par du neuf.

M a i s c e qui importe le plus d a n s le c h a n g e m e n t

organisationnel , c 'est q u e l'on r e d o n n e à la

p e r s o n n e h u m a i n e la première p lace .

C o m m e le pouvoir tend à s 'appropr ier la

communication et q u e le d é v e l o p p e m e n t d'un

individu et d 'une organisation sont parallèles, la

plupart d e s p e r s o n n e s et d e s organisat ions qui

é c h o u e n t ont d e s p r o b l è m e s relationnels. Car ,

pour bien c o m p r e n d r e le fonct ionnement d 'une

p e r s o n n e ou d 'une organisat ion, il faut le

concevo i r c o m m e un s y s t è m e ouvert const itué

de parties in terdépendantes .

L e principe d ' i n t e r d é p e n d a n c e é m a n e du

fonct ionnement m ê m e de la Nature, où c h a q u e

système, de n' importe quel n iveau, est en

interaction a v e c s o n e n v i r o n n e m e n t q u e sont

les n iveaux supér ieurs dont la structure est

condit ionnée par les niveaux inférieurs. Ainsi, la

structure de l 'univers, c o m m e les p o u p é e s

russes , est const i tuée d'un e m b o î t e m e n t de

s y s t è m e s les uns d a n s les autres. P o u r être

e n c o r e plus précis, d isons- le carrément: il

n'existe pas d'organisat ions, il n'existe que d e s

êtres h u m a i n s qui créent d e s organisat ions qui

d é p e n d e n t d e s h u m a i n s et dont les h u m a i n s

dépendent , s e l o n leur volonté. Arthur Koest ler

a bien formulé c e principe e n déf in issant le

« holon »:

« L e holon est à la fois un tout et une partie.

C 'es t l'unité de b a s e d a n s les s y s t è m e s

organiques . T o u t e unité fait partie d 'une unité

qui l'englobe. Toute unité s 'ouvre sur d e s unités

qu'elle eng lobe . C h a q u e ho lon est

autorégulateur et a u t o n o m e c o m m e un tout.

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Chaque holon est dépendant comme une partie. »

Changez le mot « holon » par « personne humaine » et vous obtiendrez le principe de réciprocité qui définit le contrat social. C'est la transparence dans la réciprocité, entre les échelons de la hiérarchie dans la Nature qui est la condition sine qua non de l'évolution de chacun des niveaux : l'unité dans la diversité des fonctions. C'est pourquoi on ne devrait jamais dire que l'on travaille « pour » un patron ou « pour » une organisation mais plutôt qu'on travaille « avec » un patron, « avec » un personnel ou « avec » une organisation. Si l'on ne travaille pas « avec », on travaille « contre ». Et seul un véritable travail « sur » soi permet de travailler concrètement « avec » une personne ou une organisation. Travailler sur soi, c'est s'autogérer, c'est être responsable. La responsabilité est la capacité d'une personne à exercer le pouvoir sur elle-même : « vouloir savoir être au pouvoir de soi est l'ultime avoir ».

La gestion de soi est un véritable défi, le plus grand des défis, car c'est celui qui motive l'être humain à se réaliser par la recherche constante de l'excellence. C'est l'autonomie qui permet de passer d'une adaptation par la soumission à une adaptation par l'action. Responsable de faire arriver les choses, il prend l'initiative. Il sait pourquoi il travaille, il donne un sens à ce qu'il fait. Dans notre société d'aujourd'hui, la question est de plus en plus de savoir s'il est possible de faire des sous en même temps que du sens.

« Le problème essentiel de l'homme est d'ordre moral en ce sens qu'être responsable est la condition nécessaire à la santé mentale. Trouver un sens à ce que l'on fait est le défi qui se trouve au coeur de la nouvelle éthique au travail. » DrW. Glasser.

C'est parce que vous connaissez la raison d'être de vos actions, parce que vous respectez votre intégrité et votre système de valeurs que vous savez comment exploiter votre potentiel, votre capital le plus précieux: votre énergie.

En physique, on entend par « énergie », la capacité de travail. L'évolution d'une organisation comme celle des individus qui la composent dépend de la libération, de la transmission et de la conversion d'énergies nouvelles dans le milieu de travail. C'est le changement qui libère cette énergie et le

Colloque provincial de santé dentaire publique 1999

changement s'opère beaucoup plus dans les attitudes que dans les structures. L'énergie étant une force déterminée par sa direction (les objectifs, la mission) et par son intensité (la motivation). Plus les principes et objectifs sont acceptés, plus la quantité d'énergie est importante. La personnalité est la source de cette énergie qui représente la force motrice de l'individu. Cette dernière correspond au sens que l'on donne à sa vie en général et à son travail en particulier. Comme l'orientation primaire de l'énergie d'un individu tend vers le plaisir, gérer le changement dans une organisation, c'est activer le potentiel énergétique de son personnel et le seul moyen d'y arriver, c'est de rendre l'utile (le travail) agréable. Plus une personne est reconnue non plus comme un objet ou une marchandise, mais comme une personne humaine, respectée, gratifiée, plus elle se sent en sécurité, plus elle devient flexible, motivable et plus elle peut changer et changer les choses.

Mais tout changement peut être perçu, soit comme un danger démotivant qui se traduit par un stress négatif, soit comme une opportunité qui active un stress positif. Dans un contexte économique de coupures, de postes flottants et de mises à pied, l'indice de démotivation grimpe chez les personnes qui ont de la difficulté à gérer les émotions causées par un tel stress. Or, on sait que l'émotion agit directement sur le fonctionnement de la raison. En psychologie, on sait qu'une expérience qui ne suscite aucune émotion est démotivante. Émotion et motivation ont les mêmes racines latines. Le mot « movere » veut dire « qui pousse à agir ». La motivation est donc un mouvement vers un objectif à atteindre. Et l'émotion, c'est l'énergie qui déclenche ce mouvement, cette action. Le rôle de la raison est d'orienter cette énergie vers la cible. Mais si la motivation est gérée par le cerveau, c'est quand elle vient du cœur qu'elle donne son intensité. Dans une organisation, quand on veut convertir ce qui est simplement acceptable en quelque chose d'exaltant, on concentre ses énergies en articulant une mission, un ensemble de valeurs, un rêve partageable par tout le personnel, y compris les dirigeants. Lorsqu'une organisation veut affronter les changements avec succès, elle s'occupe réellement du développement individuel de son personnel en lui offrant des occasions de parfaire sa formation, de renouveler ses connaissances et de varier ses expériences. Pour motiver le personnel, il faut

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t ransformer l 'organisation e n un o r g a n i s m e

vivant, a s s u r e r une interaction ouverte,

reconnaître , appréc ie r et valor iser les qual ités

de s o n personne l . U n p e u d 'humour et

b e a u c o u p d ' a m o u r sont d e s ingrédients

essent ie l s pour unifier les g e n s . C r é e r de

l 'harmonie, d u respect et de la joie est le

meil leur g a g e d e motivation et de rentabilité.

L e s p e r s o n n e s mot ivées conna issent et évitent

les s y m p t ô m e s de la démotivation : émotions et

crit iques négat ives chron iques , sent iment

d ' isolement, m é f i a n c e généra l i sée , gest ion

autocrate, env i ronnement rebutant, routine, pas

d e vision d'avenir, m a n q u e de reconna issance ,

cyn isme, a b s e n t é i s m e , conflits interpersonnels,

confrontat ion d e s e m p l o y é s a v e c leurs

supér ieurs , p o s t e s flottants, précarité d e

l 'emploi, etc. F o r m u l é e d a n s une équat ion :

« L a motivation est é g a l e a u rapport entre la

s o m m e d e s ga ins q u e n o u s p o u v o n s faire au

m o y e n d 'une act ion et le prix que nous aurons

à payer pour la faire. »

S e l o n F . Hersberg, un individu est motivé par le

plaisir d e faire c e qu'il fait, par s o n sent iment

d ' a p p a r t e n a n c e à un g r o u p e qui maintient s o n

intérêt et par le sent iment d'être utile à c e

groupe, tout e n réal isant s e s ambit ions. M a i s il

re fuse d 'appe ler ofmotivé un e m p l o y é qui

travaille dur u n i q u e m e n t pour a u g m e n t e r s o n

salaire ou obtenir une promotion. C a r cet

e m p l o y é n'est m û o u contrôlé q u e par

l'extérieur. L 'employé vraiment motivé est celui

qui est m û de l'intérieur e n t h o u s i a s m é par s o n

travail, par s e s relations h u m a i n e s et par s a

c r o i s s a n c e personnel le . L'antidote à la

démotivat ion, c 'est d o n c la force intérieure ou

l'art d e faire la gest ion d e soi. B ien sûr, il faut

du c o u r a g e pour s 'entreprendre et de la volonté

pour orienter s o n énergie vers un objectif précis

qui permet d e réal iser s e s rêves , é tape par

étape.

Nul autre q u e l'individu lu i -même ne peut s e

motiver vraiment.

Mais , attaqué par le s t ress dû à la p e r m a n e n c e

d e s c h a n g e m e n t s , le s y s t è m e d e motivation

d e s t ravai l leuses et travail leurs est souvent à

bout de souff le et d é c l e n c h e les f o r m e s de

c o m p o r t e m e n t s compuls i f s . L e s d e m a n d e s qui

rev iennent le p lus souvent d a n s les

organisat ions , s e l o n l 'analyse transact ionnel le

sont généra lement formulées de cinq manières:

« so is parfait, s o i s fort, dépêche-to i , fais-moi

plaisir et fais un effort ». Conf ronté à c e s

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situations, tout travailleur a u t o n o m e d é v e l o p p e du stress .

Le stress, c 'est la vie, la b a s e d e la motivation

et du désir de changement , un s y s t è m e d'alerte

et d e mobil isat ion d e n o s m o y e n s d e d é f e n s e

ou de lutte » H a n s Sey le .

R e s p o n s a b l e d e 90 % d e toutes les malad ies ,

se lon p s y c h o l o g u e s et m é d e c i n s , le s t ress

chronique est le véritable mal d u siècle. C 'est le

mal-être généra l i sé caractér ist ique d 'une

civilisation f o n d é e sur l 'urgence et la surcharge

de travail, la c o m p r e s s i o n et les fus ions, d e

m ê m e que sur la compétit ion et la per formance

à outrance. Q u a n d o n p e n s e q u e les

m é d i c a m e n t s les p lus v e n d u s sont les

tranquillisants, les somni fères , les médicat ions

pour u lcères et pour l 'hypertension, on

c o m p r e n d pourquoi d e u x visites sur trois c h e z

le m é d e c i n sont rel iées a u st ress .

Qu 'es t -ce q u e le s t ress ? L e mot « stress » fut

inventé par un ingénieur ang la is pour m e s u r e r

la rés is tance (force, tens ion et distorsion) d e

certains matér iaux tels le métal, le bois et le

béton. M a i s sur le p lan médica l , c 'est H a n s

S e y l e qui, e n l 'appelant « s y n d r o m e généra l

d 'adaptation a u c h a n g e m e n t » e n d o n n a la

définition « le s t ress est la r é p o n s e n o n

spécif ique que d o n n e le corps à toute d e m a n d e

qui lui est faite. Cette r é p o n s e s e mani feste par

d e s c h a n g e m e n t s b io logiques m e s u r a b l e s et

d e s effets p s y c h o l o g i q u e s ».

O n d é s i g n e habituel lement s o u s le v o c a b l e

« stress », l 'agression (le froid) et la réaction (le

frisson, le rhume) d e l 'organisme à cette

agress ion . Q u a n d on dit par e x e m p l e : Q u e l

stress, c e travai l ! , la p h r a s e est incorrecte. C e

n'est p a s le travail qui est le stress , m a i s la

réaction d e l'individu f a c e a u travail. N o u s

réag i ssons aux é v é n e m e n t s , aux p e n s é e s , aux

paroles, aux g e s t e s d e s autres ou de

l 'organisation. C o m m e tout c h a n g e m e n t

e n g e n d r e du stress , d a n s les c i r c o n s t a n c e s

normales , c e stress, positif, permet de

s 'adapter à notre env i ronnement e n réagissant

correctement à l'action d'un excitant ou

stresseur . D a n s le m o n d e du travail, le

stresseur ou l 'agresseur psychologique, c'est la

précarité d e l'emploi, les c o u p u r e s et la m i s e à

pied. D'autre part, b e a u c o u p d e g e n s pensent

que tout s t ress est négatif. E n fait, le s t ress

concerne auss i bien d e s c h a n g e m e n t s heureux

que malheureux. T o m b e r e n amour , c 'est un

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stress énorme... mais c'est un stress heureux. A l'inverse, certains stress se terminent en détresse (di-stress en anglais). La détresse survient dans une situation sans issue.

Effets du stress négatif sur le plan • psychosocial : perte de la joie de vivre, perte du naturel et de la spontanéité. Le stress empoisonne le mental, dégage un sentiment d'impuissance, d'ennui, de dépression, d'incapacité et de désespoir. Dans toute organisation, le stress est une calamité. Parce qu'il attaque le système de motivation en provoquant le je-m'en-foutisme, l'incompétence et une faible productivité; il attaque le système émotionnel en déclenchant la peur, des sautes d'humeur, de l'irritabilité et il attaque le système comportemental en créant de la méfiance, des conflits, du mépris, de l'instabilité. Pas de stress paralyse l'individu. Trop de stress peut le tuer. Le stress est-il en train de tuer notre société ? En 1992, La Presse raconte que « plus de 63 % des Québécoises et Québécois se sentent stressés, angoissés, déprimés. » Le stress coûte 12 milliards de dollars aux entreprises. À cause d'absentéisme et de retards, 16 millions d'heures perdues. En 1995, le magazine Affaire Plus annonce que « 80 % des travailleurs avouent que le stress nuit à leur assiduité et à leur productivité. »

Dans ce contexte, quelle est la perspective d'avenir ? Le stress a mis en place une structure économique et sociale et une conception du temps fondées sur la notion d'urgence qui font en sorte que la société est soumise à des stress dont l'amplitude et le nombre dépassent tout ce qu'elle a connu au cours de son histoire. De plus, les modèles de comportement qu'elle valorise contribuent à hausser le niveau de stress en mettant de l'avant des qualités tels l'ambition pour le profit, le succès financier et l'ardeur au travail. On entend dire parfois qu'il faut donner son 110 %.

Que faut-il changer dans la société pour que tout le monde soit heureux en même temps ? Si l'harmonie ne règne pas dans le milieu de travail, le stress sera vécu comme une discordance entre la capacité d'une personne et les exigences de sa tâche d'une part, et une discordance entre les besoins de la personne et ceux pouvant être satisfaits par l'entreprise, d'autre part. Le meilleur moyen de gérer le stress, selon Ray et Myers, c'est d'identifier et d'analyser les événements causant ce stress en

différenciant les événements évitables ou contrôlables fl'ai du retard dans ma correspondance), les événements qui demandent des explications (mes collègues ne me parient plus) et les événements inévitables (mon meilleur ami est mort).

Le stress négatif comporte trois phases: l'alarme, la résistance et l'épuisement. Exemple: vous risquez de perdre votre emploi. Vous développez les symptômes du stress: nervosité, anxiété, colère. Mais vous ne laissez pas voir votre déception; vous vous isolez en niant vos émotions: vous résistez. Mais comme cette situation perdure, vous perdez confiance en vous et dans les autres, vous manquez de sommeil, vous êtes frustré, développez un sentiment d'incapacité, manquez de concentration, perdez le goût de lutter: vous vous épuisez. Alors les effets du stress finissent par vous rendre réellement malade. Ça vous coûte cher. Ça coûte cher à l'organisation. Ça coûte cher à la société.

Pour bien gérer les agents stressants externes, il faut éliminer ou diminuer ce qui perturbe son bien-être, mieux organiser son environnement, gérer son temps et son espace, rechercher des activités significatives et valorisantes, rééquilibrer travail famille et activités-repos, éviter trop de changements en même temps ou mieux, se retirer de la situation stressante. Et pour contrôler les facteurs internes de résistance au stress, il faut améliorer sa conduite physique et son alimentation, éliminer toute forme de drogue ou médication, mieux dormir, rechercher le support social et familial, relaxer, jouer, rire souvent pratiquer un art, prendre de bonnes marches dans la Nature et faire souvent le silence, méditer. Bref, choisir d'être de plus en plus heureux chez soi et dans son milieu de travail.

C'est cela, te capital le plus précieux : l'amour de la vie. Le jour où toutes les organisations auront compris que l'économie est au service de l'être humain et non le contraire, alors la créativité, l'activité et la rentabilité seront au rendez-vous.

Archimède disait: « Donnez-moi un point d'appui et je soulèverai le monde ». Ce point d'appui, c'est l'amour et le respect des gens pour les gens. Ce point d'appui c'est notre marche à toutes et tous pour dépasser nos différences et aller à la rencontre de nos

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ressemblances. Ce point d'appui, c'est le partage et la convergence de toutes les énergies humaines vers une société meilleure, c'est le capital le plus précieux.

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