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la lettre de l’Institut Danone TRIBUNE Régimes pour les enfants autistes : Condamner, cautionner ou accompagner ? Pr Jean-Pierre OLIVES DOSSIER Activité physique et développement de l’enfant Pr Georges CAZORLA N°79 - Avril 2006

Activité physique et développement de l’enfant · La masse musculaire repré-sente 25 % du poids total à la naissance et près de 40 % à l’âge adulte. La majorité de ce

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Page 1: Activité physique et développement de l’enfant · La masse musculaire repré-sente 25 % du poids total à la naissance et près de 40 % à l’âge adulte. La majorité de ce

la lettre de l’Institut Danone

TRIBUNE

Régimes pour les enfants autistes :Condamner, cautionner ou accompagner ?Pr Jean-Pierre OLIVES

DOSSIER

Activité physique et développementde l’enfantPr Georges CAZORLA

N°79 - Avril 2006

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Le régime sans gluten est un régime contrai-gnant, coûteux et difficile à réaliser. Combinéavec un régime sans caséine (sans produitslaitiers), il conduit à une alimentation extrê-mement restrictive qui peut, à long terme,entraîner des carences, en particulier en cal-cium. De plus, ces régimes favorisent peu ladiversité et le plaisir de manger alors quepour les enfants autistes, souvent très atta-

chés à la nourriture, les repas sont unesource de plaisir.

Même s’il est certain qu’aucuneétude n’a validé l’effet bénéfi-que de ces régimes, le méde-cin doit rester à l’écoute desfamilles, sans susciter, en

aucun cas, d’espoirs inconsidé-rés. Si la ferme décision de mettre

en place un régime a été prise par lesparents, il les accompagnera, en justifiant sesréserves. Le suivi médical et nutritionnel per-mettra d'appliquer le régime sans excès, afind’éviter toute carence nutritionnelle et toutretentissement sur la croissance.

Par ailleurs, il convient d'œuvrer, sans préju-gés et sans ostracisme, au développementd’études contrôlées sur la perméabilité intes-tinale, la peptidurie urinaire et l’effet de cesrégimes sur le comportement des enfantssouffrant de troubles envahissants du com-portement.

Aucune théorie ou étude scientifique n’ont réel-lement démontré de cause spécifique à l’au-tisme infantile et aux autres troubles enva-hissants du développement. Cette absenced’explication rationnelle laisse les parentscomplètement désemparés. D'où l’apparitiond’associations, de mouvances et de sitesInternet autour d’écrits et de publicationssouvent sans fondements scientifiques, leschercheurs et les médecins laissant lechamp libre à des initiatives spon-tanées ou à la prise en chargethérapeutique de ces enfantspar les parents eux-mêmes.

L’origine de l’engouementpour les régimes excluant legluten et la caséine vient d’unethéorie selon laquelle les enfantsautistes présentent une perméabilitéintestinale augmentée responsable d’uneabsorption anormale de peptides alimentai-res. Ces peptides insuffisamment dégradésseraient essentiellement représentés par despeptides opioïdes produisant des effets psy-chogènes délétères et retrouvés en excèsdans les urines.

Une méta-analyse de la littérature montrequ'une seule étude répond aux critèresrequis : malheureusement, l’effectif est tropfaible (20 enfants) pour conclure à un effetbénéfique du régime. Toutes les autres don-nées en faveur de ces pratiques ne sont quedes témoignages spontanés de parents ayantnoté une amélioration du comportement deleur enfant.

RÉGIMES POUR LES ENFANTS AUTISTES :CONDAMNER, CAUTIONNER

OU ACCOMPAGNER ?

Pr Jean-Pierre OLIVESHôpital des Enfants, Toulouse.

T R I B U N E

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DOSS I E R

Pr Georges CAZORLAUniversité Bordeaux 2.

Activité physique et développement de l’enfant

Chez l'enfant, jeux et activités physiques favorisent ledéveloppement harmonieux des systèmes neuromoteurs et desgrandes fonctions physiologiques et métaboliques. Ilspermettent les premières conquêtes psychomotrices, lesprémices du développement cérébral et cognitif, l'acquisitionde l'autonomie et de la socialisation. Doté d'un appétit naturelpour une nourriture cinétique la plus riche possible, l'enfantdoit trouver dans son environnement toutes les formesd'activités physiques nécessaires à son épanouissement.L'enseignant, bien sûr, mais aussi les parents, le pédiatre, lemédecin, peuvent l'y aider.

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D O S S I E R

L’enfant, comme l’adolescent,a besoin de mouvements pourse construire. L’activité physi-que va lui permettre les pre-mières conquêtes psychomo-trices, intégrées à l’ensembledu développement cérébral etcognitif, avec pour buts l’ac-quisition de l’autonomie et dela socialisation du futur adultequ’il deviendra. Ce développe-ment progressif fait appel àun ensemble de phénomènesphysiques, psychiques, moteurset énergétiques. Pour ce faire, l’organisme del’enfant est capable de s’adap-ter à toutes les situations quelui offrent les activités physi-ques, voire sportives, nécessai-res à son développement.

MATURATION DU SYSTÈMENEUROMUSCULAIRE

La prolifération dendritique, lamultiplication des liaisonssynaptiques et la myélinisa-tion des axones caractérisentle développement du tissunerveux au cours de la crois-sance et de la maturation. Sila prolifération dendritiques'effectue lors du développe-ment embryologique, la myé-linisation, plus progressive,s’opère pendant la petite

enfance et l’enfance. Celle ducortex se fait pendant les pre-miers mois et premièresannées, alors que celle desaxones des motoneurones(qui commandent l’activitémusculaire à distance), sepoursuit jusqu’à la périodeprépubertaire. La multiplication des liaisonssynaptiques et l’établisse-ment de “circuits nerveux”confèrent au système de com-mande sa formidable “plasti-cité”. Ils dépendent fortementde la quantité et de la qualitédes sollicitations neuro-motrices rencontrées par l’en-fant, qui est donc très tôtéquipé pour développer saneuromotricité fine. La motri-cité exigeant les mouvementsles plus rapides, les plus préciset les plus spécialisés ne peut atteindre sa pleine effica-cité que lorsque la matura-tion synaptique, la myélinisa-tion des fibres nerveuses,les liaisons et les coordina-t ions neuromuscula i resauront atteint leur plein étatde maturité, vers l’âge de 6 ou 7 ans (encadré 1).Pour acquérir et maîtriser cesactions motrices de base, lesrôles de l’environnementparental, de la crèche et de

FOCUSHabituellement définie comme “tout mouvementcorporel produit par la contraction des musclessquelettiquesentraînant uneaugmentationsubstantielle de ladépense d’énergiepar rapport à ladépense de repos”,l’activité physique del'enfant ne doit pasêtre réduite à la seulesollicitation deseffecteurs dumouvement. Ce serait ignorer leurcommande et leurrégulation au coursde la croissance etdu développement, et les multiplesinterférences de l’activité physique avec le développementpsychomoteur et cognitif.

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Objectif Nutrition - Activité physique et développement de l’enfant

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doit progressivement laisserplace aux apprentissages mul-tiples. Si l’enfant ne réussit pas dansun apprentissage, il est proba-ble que ses structures nerveu-ses et/ou musculaires n’ontpas atteint le degré de matu-ration nécessaire. Dans ce cas,il est inutile de le faire com-mencer trop tôt. À l’opposé, lapériode favorable passée, il luisera de plus en plus difficiled’apprendre.Les apprentissages multipleset la pratique de nombreusesactivités physiques entre 6 et11 ans assurent à l’enfant undéveloppement harmonieuxet lui offrent le choix de sa

future activité. À ce niveau,l’adulte devrait pouvoir l’aiderà être le plus pertinent possi-ble (encadré 2). Il serait dom-mage d’enfermer cette grande“plasticité neuromotrice”dans une spécialisation pré-coce. Même en vue de prati-quer une seule activité physi-que ou sportive, il convientd’ouvrir, le plus largementpossible, l’éventail des appren-tissages. Car, comme l’ontmontré plusieurs études, unenfant motivé pour pratiquerune activité physique ou unsport aura probablement plusde chance d’éviter la sédenta-rité et toutes ses conséquen-ces délétères à l’âge adulte !

l’école maternelle apparaissentfondamentaux. Interviennentaussi le génotype et le niveaude maturation propre à cha-que enfant, qui peuvent expli-quer les différences interindi-viduelles habituellementconstatées. Six ans, l’âge d’entrée au courspréparatoire est aussi l’âgepréparatoire au développe-ment moteur futur : l’enfantdevient de plus en plus capa-ble de conceptualiser, demémoriser, d’anticiper et decontrôler rétroactivement sesmouvements . Dès qu 'estconstitué le “programmemoteur de base”, la formationuniquement psychomotrice

L’exercice de sa motricité au quotidien, les jeux et l’éducation physique doivent permettre à l’enfant d’acquérir un bagage d'habiletés motrices (“programmes moteurs de base”) :

- sauter en avant, en arrière, sur les côtés, à l’extérieur et à l’intérieur d’une surface- sauter à pieds joints et à cloche-pied en alternant pied droit et pied gauche- courir en franchissant des obstacles et en changeant brusquement de direction - lancer à “bras cassé” avec le membre inférieur placé de façon controlatérale- attraper un ballon en décollant les coudes de la poitrine- faire rebondir un ballon et commencer à dribbler avec les membres supérieurs- donner un coup de pied dans un ballon - ramper, se suspendre, esquiver, galoper, frapper, pousser, tirer, glisser, tourner, rouler sur le dos…

Ces programmes moteurs constituent les fondements indispensables à l’acquisition desautomatismes requis par les techniques sportives. Ces dernières devraient naturellementprolonger la phase de développement de la psychomotricité dans la recherche de la constructiond’une motricité épanouie.

ENCADRÉ 1. CE QUE DOIT MAÎTRISER, AU PLAN MOTEUR, UN ENFANT DE 6-7 ANS :

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D O S S I E R

CROISSANCE ET ACTIVITÉPHYSIQUE

À partir de 6 ans, la pratiqued’activités physiques contri-bue au bon développement etau renforcement du squelette,des muscles et des articula-tions. Par les tensions muscu-laires exercées sur l’os, l’exer-cice raisonnablement pratiquéaccroît l’épaisseur, la densitéet la résistance des os, sansaucun effet sur leur croissanceen longueur.Cependant, les charges excessi-ves sur un système osseux, car-tilagineux, ligamentaire et ten-dineux encore insuffisammentadapté aux tractions et pres-sions intenses, peuvent êtrepréjudiciables à la santé del’enfant. Les pratiques sportivesextrêmes et les entraîne-ments intenses et répétésqu’elles requièrent sont suscep-tibles de générer des stress psy-chologiques de compétitionset des microtraumatismesrécurrents, qui, au même titre

que des carences affectives etfamiliales, peuvent être à l’ori-gine d’un blocage transitoire dela croissance en poids et entaille, dû aux perturbations desrégulations neurohormo-nales induites au niveau hypo-thalamique et hypophysaire.

SYSTÈME MUSCULAIRE ETACTIVITÉ PHYSIQUE

L’essentiel de la différencia-tion et de la distribution desfibres musculaires se réaliseau cours de la gestation etjusqu’à deux ans après la nais-sance. Variant selon le typed’activité physique, les carac-téristiques biochimiques desfibres évoluent en majoritédans le sens d’une augmenta-tion de leur pouvoir oxydatif. La masse musculaire repré-sente 25 % du poids total à lanaissance et près de 40 % àl’âge adulte. La majorité de cegain survient à la puberté, etest favorisé par la pratiquephysique.

Au cours de la croissance, lenombre de myofibrilles, demyofilaments et de sarcomè-res augmente, ces derniersentraînant l'allongement desmuscles. Ces développementspeuvent être accélérés par lapratique régulière d’activitésphysiques.

DÉVELOPPEMENT DESCAPACITÉS MOTRICES

Les capacités motrices sedéveloppent surtout pendantles dix-huit premières annéesde la vie, même si, chez les fil-les, elles tendent à se stabili-ser aux environs de la puberté. La force, la puissance, et lavitesse augmentent propor-tionnellement à la massemusculaire, elle-même sousla double dépendance desconcentrations hormonales(principalement de l’hormonede croissance chez les garçonset les filles et de la testosté-rone chez les garçons) et duniveau d’activité. Ces qualités

Idéalement, pendant cette période privilégiée des apprentissages, l’enfant devrait pratiquer,en alternance, une activité sportive de chacune de ces trois catégories complémentaires :

- celles développant une maîtrise des coordinations motrices, voire du comportement engénéral : judo, tennis, gymnastique, danse, patinage artistique…

- celles demandant une dépense énergétique importante : natation, course, cyclisme, ski- celles contribuant à une meilleure socialisation : sports d’équipe.

ENCADRÉ 2 : QUELLES ACTIVITÉS SPORTIVES POUR UN ENFANT DE 6-11 ANS ?

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Objectif Nutrition - Activité physique et développement de l’enfant

La vitesse gestuelleLa vitesse gestuelle corres-pond au nombre maximal demouvements cycliques ouacycliques susceptibles d'êtreréalisés en un temps donné.Dans certaines activités,comme la natation, le cyclismeet la course sur courtes dis-tances, la vitesse gestuelleentraîne une vitesse de dépla-cement. Elle se définit alorscomme le temps minimalmis pour parcourir une dis-tance donnée.La vitesse gestuelle dépendde la conjonction de trois facteurs : nerveux, sous lecontrôle du système nerveuxcentral (SNC) ; neuromuscu-laire, à la jonction du sys-tème de commande (le SNC)et du système effecteur (lemuscle) ; et de la qualité desmuscles sollicités. Avant l’âge de 10 ans, leniveau de vitesse gestuelle(moins élevé chez l’enfantque chez l’adulte) est très for-tement lié à la maturation dusystème nerveux (myélinisa-tion des axones), à la concen-tration plus faible de l’acétyl-choline au niveau de lajonction neuromusculaire,à une vitesse moindre de libé-ration et de repompage du

calcium dans le réticulumsarcoplasmique, et enfin à lacapacité de coordination desmuscles sollicités. Bien que limitée par les fac-teurs héréditaires, la vitessepeut être développée avant etpendant la puberté par desexercices et toutes formes dejeu. Il est donc parfaitementjustifié d’envisager très tôt(vers 6 ans) l'augmentationde la vitesse car elle dépendétroitement mais aussi ren-force la coordination ner-veuse et le développementdes programmes moteurs. Laplus forte amélioration de lafréquence et de la vitesse demouvement se manifeste dèsle p remier âge scolai re .Ensuite, l’augmentation desmasses musculaires, de lataille des leviers et de l’am-plitude biomécanique desmouvements, explique l’amé-lioration de la vitesse ges-tuelle.

La force musculaireLa force musculaire s'amplifieprogressivement au cours dela croissance en fonction del'augmentation de la massecorporelle. Avant la puberté, laforce maximale des garçons etdes filles reste assez proche.

se développent donc de façonaccélérée en période post-pubertaire. La souplesse est,en revanche, une qualité natu-relle de l’enfant prépubère.

La souplesseL’enfant possède, dès le plusjeune âge, un niveau élevé desouplesse résultant d’unemasse et d’un tonus muscu-laire peu élevés et d’une élasti-cité ligamentaire et muscu-laire importante. À l’exceptiondes enfants qui pratiquent lagymnastique, la danse et tou-tes autres activités motricesde haute expression corporelle,un entraînement “poussé” del’amplitude des articulationsne semble pas nécessaireavant 9-10 ans. Dans tous lescas, l’entraînement de la sou-plesse chez l’enfant doit êtredirigé par des éducateurs spor-tifs compétents, bien forméset informés des limites à nejamais dépasser. Il est, enrevanche, particulièrementrecommandé d’apprendre trèstôt à l’enfant les techniquesd’auto-étirement. Elles lui ser-viront toute sa vie car l’ampli-tude articulaire décroît trèsrapidement dès la puberté etdoit être entretenue très régu-lièrement.

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D O S S I E R

En moyenne, l’accroissementen force des filles culminependant les années de crois-sance maximale (11,5 à 12,5ans) et celui des garçons un anaprès le pic de croissance (14,5à 15,5 ans). Ensuite, la forcemaximale se stabilise vers 18 ans chez la fille et entre20 et 30 ans chez le garçon. L’amélioration de l’activationnerveuse et l’augmentation dela masse musculaire (hyper-trophie) expliquent principale-ment l’augmentation de laforce. Avant la période puber-taire, c’est essentiellementl’amélioration de l’activationnerveuse qui est obtenue.

D’autres mécanismes d’impor-tance moindre, comme l’amé-lioration de la restitution del’énergie élastique, l’intensifi-cation du couplage excitation-contraction et l’améliorationde la transmission de la forceaux différents leviers osseux,sont également impliqués.Ce gain de force influence lacapacité de performancemotrice dans les activitéssportives, et dans la préven-tion des blessures pendant cesactivités. Par conséquent, doit-on, ou non, envisager la mus-culation avant la puberté ?

À l’issue de programmes demusculation contrôlés expéri-mentalement, de nombreuxtravaux récents ont bien mon-tré que des gains de force sontobtenus de façon très signifi-cative et sans préjudice pour lasanté chez l’enfant prépubère.À condition de respecter cer-taines précautions, et dele soumettre à un examenmédical très attentif préala-ble, au cours d’un programmede musculation bien conduit,l’enfant prépubère est donccapable d’augmenter sa forcemusculaire dans les mêmesproportions que l’adulte.

Le certificat médical “d’aptitude” à la pratique sportive se justifie à partir de 7 ans, âge oùdébute la pratique sportive au sens propre. Il est délivré pour une saison sportive.

• Pour une pratique de loisir, le médecin délivrera selon les cas :- un certificat médical de non-contre-indication (obligatoire pour une inscription dans un club)

- un certificat d’aptitude partielle, s’il existe des réserves- un certificat d’inaptitude

• Pour une pratique sportive de haut niveau, le médecin classera l’enfant dans un des quatregroupes d’aptitudes définis par arrêté ministériel :

- groupe I : aptitude sans réserve, avec possibilité de bénéficier d’un surclassement- groupe II : aptitude dans sa catégorie d’âge, avec des restrictions quant à la pratique decertaines activités

- groupe III : adaptation et orientation nécessaires du fait de l’existence d’un handicap- groupe IV : inaptitude temporaire ou définitive

(d’après Dr M. Binder)

ENCADRÉ 3 : APTITUDE À LA PRATIQUE SPORTIVE ET CERTIFICAT MÉDICAL

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Objectif Nutrition - Activité physique et développement de l’enfant

CONCLUSION

Jeux et activités physiquesdoivent être encouragés dansle cadre scolaire et en dehors,car l’école ne peut, seule, assu-rer à l’enfant toutes les activi-tés nécessaires à son dévelop-pement.

Ensemble “l’augmentationsubstantielle de la dépensed’énergie” recommandée parles autorités de santé publi-que, et la multiplication desexpériences motrices néces-saires au développement psy-chomoteur, voire cognitif, del’enfant, militent pour préco- BIBLIOGRAPHIE

• Binder M. : Quel sport pour quelenfant ?, ÉditionsMarabout, Paris, 2005

• McArdle W.D., Katch F.,Katch V. : Physiologie de l’activitéphysique : énergie,nutrition et performance,Éditions Vigot (3e éd.),Paris, 1987 ; 510 -14

• Molnar D., LivingstoneB. : Physical activity andrelation to overweight andobesity in chidren andadolescents, Eur JPediatr, 2000 ; 159 [suppl 1] : S45-S55

• Physical Activity andHealth : A report from theSurgen General. Atlanta,GA : U.S. Department of Health and HumanServices, Center forDisease Control andPrevention, NationalCenter for ChronicDisease Prevention andHealth Promotion, 1996

Résultant d’une moins bonne économie gestuelle, le coût énergétiquepour réaliser une activité physique quelconque est, chez l’enfant de6 ans environ, 30% supérieur à celui de l’adulte. Il diminue, ensuite, defaçon exponentielle pour atteindre, vers 17 ans, le même coût que celuide l’adulte.

En fonction de son poids et de la durée pendant laquelle l’enfantpratique différentes activités physiques, les données de cet encadrépermettent de calculer ses dépenses énergétiques. Celle-ci doit êtreajoutée au métabolisme de base pour connaître la dépense totale.

* Références de l’adulte : D’après McArdle, Katch et Katch (1987)

ENCADRÉ 4 : Extrapolation du coût énergétique moyen dedifférentes activités physiques ou sportives pratiquées parles enfants âgés de 6 à 12 ans.

niser, au moins, une heured’activité physique quoti-dienne, réalisée à des intensi-tés les plus variées possible.

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R E V U E D E P R E S S E

Increased prevalence ofobesity in children withfunctional constipationevaluated in an academicmedical center. PASHAN-KAR D.A. and LOENING -BAUCKE V. Pediatrics2005; 116 : e 377- e 380

L’épidémie d’obésité chez lesenfants des pays développésamène à en rechercher les méca-nismes et les pathologies asso-ciées. Une étude récente ayantretrouvé une prévalence de laconstipation de 23 % chez lesenfants obèses, les auteurs ontvoulu savoir si, a contrario, l’obé-sité était ou non plus fréquentechez les enfants constipés.

Les dossiers de tous les enfantsde 4 à 17 ans ayant consultépour const ipat ion entre le01/7/2002 et le 30/6/2004 ont

donc été revus. Seuls ont étéretenus les enfants n’ayant pasde cause organique de constipa-tion. Le groupe-contrôle futconstitué par des enfants de 4 à17 ans ayant consulté dans lecadre d’une visite médicale deroutine.

L’Indice de Masse Corporelle(IMC), calculé systématique-ment lors de chaque consulta-t ion , permit de repérer lesenfants atteints d’obésité ( IMC >au 95 e p e r cent i le ) e t ceuxatteints d’obésité majeure (IMC

� à 5 kg/(m)2 au dessus du 95e

percentile).

Au total 719 enfants constipés et930 enfants témoins furent éva-lués. La prévalence de l’obésitéétait de 22,4 % chez les consti-pés et de 11,7 % chez les témoins(p < 0,001). Parmi les enfants

constipés, les garçons se révélè-rent plus souvent obèses que lesfilles. La prévalence de l’obésitémajeure s'élevait à 7,8 % chez lesconstipés contre 2,3 % chez lestémoins (p < 0,001). Enfin, l’obé-sité apparut plus importantechez les constipés et chez lesenfants âgés d’au moins 8 ans.

Les causes de cette associationentre constipation et obésitérestent imprécises : les enfantsconstipés consomment moinsde fibres, peut-être parce qu’ilsconsomment plus d’alimentsénergétiques. Un faible niveaud’activité physique est souventretrouvé chez les obèses maisn’est pas corrélé à la constipa-tion. Certaines hormones pour-raient également jouer un rôle,mais rien n’est actuellementprouvé.

L’obésité est plus fréquente chez l’enfant constipé

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R E V U E D E P R E S S E

Objectif Nutrition,La Lettre de

l’Institut Danone

Directeur de la publication :Pr Jean Navarro, AP/HP, Paris.

Rédacteur en chef :Dr Jean-Laurent Le Quintrec,Hôpital Ste-Périne, AP/HP,Paris.

Rédactrice en chef adjointe :Sandrine Piredda, DanoneFrance, Paris.

Secrétaire de rédaction : Amandine de Francqueville,Danone France, Paris.

Comité de rédaction :Dr Brigitte Boucher, Paris ;Pr Pierre Bourlioux,Faculté de Pharmacie, Paris ;Pr Frédéric Gottrand, CHU Lille ;M. Saadi Lahlou, Paris ;Pr Fernand Lamisse, Tours ;Dr Martine Pellae, HôpitalBichat, AP/HP, Paris ; Pr DanielRigaud, CHU Le Bocage, Dijon.

Conception-réalisation :PolyPrint Agence - Baton Rouge20/22 rue Labrouste75015 Paris.

Chef d’édition :Jean-Charles Fauque.

Photogravure/Impression :Diamant Graphic. Dépôt légal : 4e trimestre 2005.Nº ISSN : 1166357 X.

A Meta - analysis of the effectof high weight on asthma.FLAHERMAN V., RUTHERFORDG.W. Arch. Dis. child.2006;91: 334-339

L’association obésité / asthme,deux pathologies dont la préva-lence explose chez les enfantsdepuis environ vingt ans, a étéconstatée tant chez l’adulte quechez l’enfant. Cependant, lesétudes récentes de suivi d’en-fants obèses n’ont pas permis dedégager une relation claireentre l’obésité dans l’enfance etle risque ultérieur d’asthme. Lesauteurs ont donc entrepris uneméta-analyse de toutes les étu-des longitudinales ayant calculéle risque d’asthme chez lesenfants obèses.

Parmi les 402 publicationsretrouvées, seules 12 avaientévalué le risque d’asthme ulté-rieur en fonction de l’existenceou non d’une obésité, et 4 seule-ment le risque d’asthme enfonction d’une obésité à l’âge

scolaire. Les résultats poolés deces quatre études, regroupantplus de 15 000 enfants, ont per-mis d’estimer le risque relatifd ’asthme chez les enfants obèses, par comparaison auxenfants non-obèses, à 1,5 (inter-valle de confiance 1,2 - 1,8).L’analyse en fonction du poidsde naissance (9 études regrou-pant plus de 110 000 enfants)montrait une relation moinsforte mais toujours significa-tive, avec un risque relatifd’asthme de 1,2 (intervalle deconfiance 1,1 - 1,3) chez lesenfants à poids de naissanceélevé (� 3,8 kg).

Les mécanismes favorisantl’asthme chez les enfants obèsesrestent hypothétiques, mais plu-sieurs pistes ont été ouvertes :rôle de l’alimentation (acidesgras polyinsaturés), du refluxgastro-œsophagien, de l’atopie,des mécanismes hormonaux.L’obésité, en elle-même, pourraitaussi influer mécaniquement surla fonction respiratoire.

Obésité et asthme chez l’enfant : une association… de malfaiteurs ?

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Créé en 1991, l’Institut Danone rassemble des scientifiques, des médecinset des personnalités du monde de la nutrition.

Il a pour mission :- d’encourager la recherche dans le domaine de la Nutrition ;- d’informer et de former les professionnels de santé sur tous les sujets

liés à l’alimentation ;- de participer, par des actions d’éducation et d’information, à l’amélioration

de l’alimentation de l’ensemble de la population.

L’Institut Danone est une association régie par la loi de juillet 1901.Ses publications ne contiennent aucune information à caractère commercial.

LES NOUVELLES DE L’INSTITUT DANONE

150-152, boulevard Victor-Hugo - 93589 Saint-Ouen Cedex - [email protected]

www.institutdanone.org

XIVes Rencontres Scientifiques de Nutrition “L'activité physique, l’alimentation et le développement de l’enfant”

L’Institut Danone organise, chaque année, les Rencontres Scientifiques de Nutrition, journées deconférences-débats sur l’alimentation.La XIVe édition s’est tenue le 24 novembre dernier à l’Institut Océanographique de Paris ; elle avaitpour thème “l’activité physique, l’alimentation et le développement de l’enfant”.Le compte rendu des interventions de cette journée est désormais disponible sur le site Internetwww.institutdanone.org.

Activité physique, sédentarité : quels impacts métaboliques ?- Calcium, vitamine D, exercice physique et statut minéral osseux des enfants et adolescents

sportifs (Pr JF. Duhamel, CHU Caen) - Activité physique, syndrome métabolique et état pro-inflammatoire chez l'adolescent

(C. Platat de l’équipe du Dr C. Simon, Faculté de médecine, Strasbourg)- Effet de l’activité physique et apports nutritionnels chez l’enfant obèse prépubère (E. Rocher de

l’équipe du Dr C. Benhamou, CHR Orléans)

L'enfant et l'activité physique : quelle réalité ?- Évolution de la condition physique chez l'enfant et l'adolescent (Pr. G. Cazorla, Université

Bordeaux 2) - Les styles de vie de la jeunesse et l'éducation par le sport dans l'Europe d'aujourd'hui (G. Klein,

Université Toulouse) - Y a-t-il des limites à la pratique d'une activité sportive ? (Dr M. Binder, Paris).