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3 < Indian National Trust for Arts and Cultural Heritage I.N.T.A.C.H Pondichéry

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Indian National Trust for Arts and Cultural Heritage

I.N.T.A.C.H

Pondichéry

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Principalement

« Le patrimoine est tout l’ensemble des biens, qu’un individu, un groupe ou une collectivité a reçu en héritage.»

Sauvegarder une architecture, c’est révéler une histoire et permettre à celle-ci de perdurer. Mais il ne s’agit pas uniquement de conserver ou de restaurer un bâtiment et ainsi transformer la « Petite Pondichéry » en « ville musée ». L’enjeu est de faire connaître ce patrimoine, sauver le passé en le connectant au présent et en l’inscrivant dans les projets futures. Trouver un nouvel usage aux vieux espaces, permettre au patrimoine d’accueillir des fonctions actuelles, sauver une partie de l’histoire en en réécrivant une ; là est l’objectif d’une réhabilitation.

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Sommaire

L’organisation > Présentation > Mes projets

Galerie à Tranquebar

Musée de Pondichéry > Présentation > Repérage de l’existant> Avant projet

> Présentation > Plan avant travaux > Elévation avant et après projet > Coupe avant et après projet

Le Grand Canal > Présentation et analyse > Quatre niveaux d’action> Croquis d’ambiance - concept

Un Eco-Quartier > Situation > Présentation > Avant projet - concept

Petite conclusion > La réhabilitation à Pondichéry

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L’organisation

> Présentation

L’INTACH (Indian National Trust for Art and Cultural Heritage) est une organisation non gouvernementale indienne dont le siège social est à New Delhi et qui se consacre à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine de l’Inde. Elle comprend plus de 140 sections réparties dans le pays.

Leurs principales missions est la restauration et la réhabilitation du patrimoine architectural et artisanal de Pondichéry. Ils s’occupent également de sensibiliser la population à l’entretien et à la préservation de ces espaces anciens. Le but est de faire comprendre l’importance qu’il y a à garder une trace de l’histoire dans un pays ou l’on a pour habitude de démolir pour reconstruire.

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Ce qui m’intéresse beaucoup dans une réhabilitation c’est qu’il ne suffit pas de rénover les bâtiments, il faut aussi chercher à réinscrire ces édifices dans la vie quotidienne actuelle en leur trouvant de nouveaux usages. Car c’est uniquement ainsi que l’on réussira à sauver l’édifice sur le long terme : en le faisant entrer dans un certain cycle d’usage, d’économie et donc d’entretien tout en le faisant connaître à la population.

Cette pensée est encore très nouvelle ici, en Inde, et encore beaucoup de projet à l’INTACH se contente de restaurer pour sauvegarder, de rénover pour juste garder une trace de l’histoire. Or, pour moi, si l’on veut penser sur le long terme et réellement chercher à faire connaître et comprendre un bâtiment, et a lui faire traverser les années, il ne suffit pas d’en faire un « bâtiment musée », sans usage et sans vie. Il s’agit de se positionner dans l’idée que pour faire connaître un lieu, il faut le rendre attractif, pour le faire comprendre, le rendre accessible, pour le faire durée, le rendre utile.Au sein de l’INTACH, je m’occuperais donc de projets sur lesquels on envisage le bâtiment ou la ville sur le long terme, afin de pouvoir penser passé, présent et futur en un tout.

> Mes projets

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Tranquebar est un village situé à 150km au sud de Pondichéry sur la côte. Ancien comptoir Danois, le patrimoine de ce village est très riche. L’INTACH à donc également un bureau là bas qui travail en collaboration avec celui de Pondichéry.

Afin de fêter la fin de la réhabilitation d’une ancienne demeure danoise en galerie d’exposition et espace de conférence, une délégation européenne est venu à Tranquebar où une exposition et 2 jours de fêtes furent organisés le week-end du 12 et 13 Novembre.

> Présentation

Galerie à Tranquebar

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L’exposition expliquait le projet de la galerie de Tranquebar et montrait les travaux effectués. J’ai put suivre la toute fin du chantier, et rencontrer les artisans du second oeuvre : peintres, couvreurs, ébénistes...Après quoi, je me suis occupée d’élaborer les visuels de cette exposition, géométraux de l’avant et de l’après des lieux.

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> Plan avant travaux

RDC

Premier étage

Nord

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> Plan après travaux

RDC

Premier étage

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> Elévation avant et après projet

> Coupe avant et après projet

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Depuis quelque années, on voit donc apparaître des cultures de légumes biologiques, du coton et de la soie labélisé ‘’BIO’’, des bâtiments usant de matériaux locaux et des énergies renouvelables, des normes de pollutions plus stricts ect....

> Situation

Un Eco-Quartier

Le deuxième grand projet que l’on m’a confié à l’INTACH est un projet d’eco-quartier.

En effet, le gouvernement indien à voté en 2009 la mise en place de diverses actions visant à aider la protection de la couche d’ozone, l’économie de l’eau propre et la sauvegarde de l’environnement. A partir de là, chaque état indien c’est vu confier diverses missions et budgets allant en ce sens.

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Mais tout ces enjeux sont loin d’être connus et promulgués à la population local, et la plupart des habitants ne sont tout simplement pas au courant de l’état actuel des choses.Sachant que la plupart des gens ont assez de difficultés à faire vivre leur famille ou faire tourner leur commerce, on ne peut, dans un sens, pas leur mettre en plus de tout cela les restrictions liées aux problèmes écologiques.

De plus, le pays et particulièrement Pondichéry ,c’est développé tellement rapidement qu’il est vraiment compliqué pour la mentalité de changer tout aussi rapidement.Un exemple : les déchets.Pendant des siècles tout les emballages étaient ‘’biologique’’ à Pondichéry. On emballait les choses dans des feuilles, on mangeait sur les feuilles de bananier, les sac étaient en cordelette de banian ( un arbre )... Et tout cela était jeté ou enterré dans la foret après usage et se décomposait donc naturellement. Le plastique et le capitalisme sont arrivés rapidement et ce sont développé trop vite pour que les coutumes changent à la même allure. Les gens continuent de jeter dans les coins de nature les déchets, par habitudes, parce qu’ils ont toujours fait ainsi, parce qu’ils ne savent pas pourquoi faire autrement.

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Le projet d’un eco-quartier servira donc en plus de proposer un bâtiment écologique en soit avec matériaux locaux, faible consommation etc... à faire vivre la population dans une démarche écologique et ainsi commencer à sensibiliser les habitants.

> Présentation

Cet éco-quartier est destiné à la population défavorisée de Pondichéry, ce sont des appartements que le gouvernement donne aux familles les plus démunies. On se place donc dans du logement social au sein d’un éco-quartier.

Le projet se situe au Nord de Pondichéry dans le quartier de Vazhakullam. Des logements sociales y avaient été construits en 2005 mais trop petits, sans aucune convention sanitaire et de mauvaise qualité, ils sont rapidement devenus des bidonvilles. Le gouvernement à donc pour volonté de raser toute cette zone et de construire un eco-quartier.

PONDICHERYBoulevard extérieur

vers Auroville Le site

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Chinayapuram

road

Akkasam

y Madathu street

bâtiments existant

terrain vague

extension sommaires des habitations

accès

temples

terrain vague

bâtiments existant

habitations

espaces verts

bassin de récupération

commerces

limites du terrain

Le site fait le croisement de deux rues assez importantes -> attention au bruit, mais possède ainsi de nombreux accès.

Les bâtiments existant sont placés en bordure de rue laissant ainsi un espace libre au centre -> possibilité d’utiliser cet espace comme jardin, parc, espace commun....

Le quartier possède des usages diversifiés, commerces, habitations, parcs, temples...

Les points manquants sont un centre de santé ainsi qu’une salle polyvalente. Ces deux usages pourront être inscrit au programme de l’éco-quartier, celui-ci ne devant pas proposer uniquement du logement mais également des espaces de vie communs.

Analyse du site et synthèse des principes d’un éco-quartier en Inde.

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Bâtiment existant

Nord

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Un éco-quartier concerne trois aspects :

- ECOLOGIQUE : tout les bâtiments d’un éco-quartier sont construits en matériaux naturels, utilisent les énergies renouvelables, ont une orientation au social permettant un éclairage et une ventilation naturelle, propose le trie sélectif, possibilité de cultiver ses propres légumes...

- ECONOMIQUE : pendant la construction, choisir des matériaux qui demandent peu d’énergie ; et pendant l’utilisation des lieux, gérer l’économie d’énergie, d’eau, de chaleur.

- SOCIAL : un eco-quartier propose des usages divers, il ne s’agit pas que de quartierrésidentiel, il doit pouvoir aménager des commerces, des lieux de promenade, des parcs, des espaces communs ou même des services. Un éco-quartier doit créer une interaction envers les habitants, la possibilité de se rencontrer, de faire des choses ensembles, peut-être d’entretenir les espaces communs ensemble. De plus, il fera en sorte de sensibiliser la population aux «actions» écologiques, et essaiera de les faire vivre en ce sens.

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En travaillant avec une collègue, on a donc cherché à répondre à toutes ces demandes. On nous a demandé de présenter un Avant Projet Sommaire, montrant les principes, le concept de l’éco-quartier et des débuts de projet .

Le choix c’est porter sur la création de 250 - 300 logements sociaux créés sur un modèle d’unité d’habitation, d’aménager les lieux en prévoyant un espace commun, des jardins et des espaces de jeux, le tout étant exclusivement piéton.

Les immeuble d’habitation sont placés en bordure de terrain, proposant ainsi un espace ouvert et libre au centre. Les immeubles font également frontière et séparent ainsi les espaces piétons de la ville, de son bruit et de son activité.

L’espace commun se situe entre les deux aires de bâtiments et propose un hall commun, un espace de santé et une salle d’étude.

Accès motorisé

Chemins piétons

Bâtiments

Routes

Espace vert

Terrain de jeux

Temple

Composte

Plan du site

> Avant Projet - concept

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Plan du rez - de - chaussée

Plan du premier au troisième étage

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L’idée formelle est d’avoir des petites barres de logements, 4 étages, 4 appartements en long, le tout construit en brique de terre compressées directement sur-place avec l’aide des habitants et la terre retirée des fondations.

Ces petites barres sont ensuite reliées entre elles par une structure fine et légère s’inspirant de l’architecture traditionnelle Tamoul. Cette structure, propose des escaliers, des coursives afin d’accéder aux appartements et des espaces de terrasses communes entre les différentes barres. Espace semi commun, extérieur mais à l’ombre et ventilé, les habitants peuvent ainsi avoir un lieu de rencontre et de discussion comme ce qu’ils font traditionnellement sous le haut vent des maisons particulières.

L’unité d’habitation propose une chambre, un salon, une cuisine, des sanitaires et salle de bain ainsi qu’un balcon. Les vents allant d’Est en Ouest, la majorité des appartements sont orientés en ce sens afin de permettre une ventilation naturelle. Les salle d’eau et de cuisine possèdent une ouverture sur l’extérieur pour cette même raison. Les espaces de vie possèdent tous une fenêtre sur l’extérieur afin de bénéficier de la lumière naturelle et ainsi d’utiliser un minimum d’énergie à l’éclairage des espaces.

Vue de l’extérieur

3D de principe : barre - passerelle - bâtiment commun

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Au dernier étage, on propose des panneaux photovoltaïques qu’une société d’énergie privée loue afin d’en récupérer l’électricité. Sous ces panneaux, des jardinières pour des jardins partagés pourront être installées. Les panneaux apportant un peu d’ombre et permettant ainsi aux plantes de ne pas brûler.

Toute les constructions ont été pensé pour fonctionner un maximum avec la lumière et la ventilation naturelle, les coursives et les appartements sont en matériaux locaux que l’on trouve sur place ou à moins de 30km, l’électricité proviendra des panneaux photovoltaïques et des espaces uniquement piéton seront protégés des véhicules. Mais la pensée écologique se trouve aussi au niveau des usages et des habitants.

3D d’une unité d’habitation

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Afin que ceux-ci se sentent concernés par leurs espaces de vie, qu’il les entretiennent et les protègent, nous avons inclus l’habitant dans les différentes phases du projet. Une études c’est faite dans les familles, nous les avons rencontrés et leur avons parlés du projet, des ateliers avec les enfants en attendant le début des travaux vont être mis en place ( atelier sur l’environnement, les bonnes habitudes d’hygiène, le trie sélectif... ).

Les briques en terre compressées vont également être en partie faite par les habitants et dans l’esthétique même du bâtiment nous avons essayé de trouver un moyen pour que les familles s’identifies au lieu et ainsi le respecte et l’entretienne. Dans ce grand ensemble, l’idée serait donc de proposer une gamme colorée pour chaque escalier et coursive afin de découper l’ensemble et de retrouver une échelle plus humaine. Ainsi l’identification aux espace est plus facile, et à l’inverse de se perdre dans de ‘’ grandes barres de logement identique ‘’ les familles pourront dire : ‘’ j’habite l’escalier bleu, deuxième étage numéro 3’’ par exemple. Par ce principe, l’idée est de faire en sorte que les familles ne se sentent pas perdu dans la masse mais au contraire qu’elles trouvent leur place, s’identifie au lieu et ainsi se sentent plus concernées à la bonne tenue et au bon fonctionnement de cet espace.

croquis de principe - utilisation de la couleur

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Croquis extérieur donnant sur les coursives et terrasses entre les barres

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> La réhabilitation à Pondichéry

Petite

Conclusion

Si la question de la réhabilitation est compliquée à Pondichéry, c’est d’une part dû à cette notion de karma. Premièrement, les Pondichériens ne comprennent pas l’utilité de préserver l’histoire, le passé. Car dans le cycle du karma, la vie antérieure est moins bien que la vie actuelle et celle-ci est moins bien que ma vie future. Le passé appartient à une vie antérieure, plus dure, plus pauvre que l’actuelle donc pourquoi vouloir en garder une trace ?Deuxièmement, les Pondichéryiens ne fréquentent pas les lieux publics. L’espace public à un statut particulier ici en Inde, les locaux ne les fréquentent pas, ils n’existent finalement que pour les expatriés et les touristes. Les cafés sont sur le trottoir, les restaurants sont des cantines où les locaux s’assoient, mangent en 15min et repartent. S’asseoir dans un bel endroit et lire, surfer sur le net ou juste prendre une pause et apprécier les lieux n’est pas dans la culture indienne, il est donc difficile de trouver un usage à tous ces vieux bâtiments que nous voulons restaurer.Les seuls lieux de vie utilisés par les locaux sont les espaces sacrés : les lieux de cultes, les mémoriaux et les espaces de transmission de savoir. En ce lieu, la population viendra se promener, discuter pendant des heures, faire leurs siestes...Les enfants joueront... Dans la logique Tamoul, il faut qu’un espace soit sacré pour être vécu, mais si l’on sacralise un lieu, on le fige dans le temps et on l’empêche d’évoluer...on retombe alors dans la problématique du bâtiment musée que l’on osera plus modifier car il est sacré. Comment donc créer des endroits qui seront vécus par toute la population, sans en faire un espace sacré ? Comment préserver ces bâtiments tout en restant dans une logique Tamoul ? On ne peut se permettre de prendre le modèle de réhabilitation occidentaux et le reproduire ici, car pour cela il faudrait complètement changer les coutume et les habitudes du pays. Et si pour préserver une maison ou un bâtiment nous devons changer les pensées culturelles, n’est-ce pas modifier ou abolir une identité culturelle pour n’ en garder que le décor ?