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Cette synthèse de l’actualité ouest-africaine est publiée par le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE). Elle met en valeur l’actualité des organisations régionales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) ainsi que des autres Membres du Club. Les articles ne doivent pas être présentés comme exprimant les vues officielles de l’OCDE ou de ses pays Membres. Contact : [email protected] ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINE www.actualite-ouest-africaine.org www.actualite-ouest-africaine.org Club DU SAHEL ET DE L'AFRIQUE DE L'OUEST Secrétariat du N o 273, 1-15 janvier 2019 Burkina Faso, Mali : un début d’année sanglant L’UEMOA fête son 25 e anniversaire Le Niger et l’UE lancent les travaux sur la route Zinder-Tanout Guinée : Controverse autour de la nouvelle loi sur la polygamie À lire : Prêt à aider ? Améliorer la résilience des systèmes d’intégration pour les réfugiés... À lire : Focus sur l’agriculture et les politiques agricoles au Mali Opinion : Une révolution silencieuse : davantage de femmes demandent le divorce Opinion : Où va le Sahel ? Maps & Facts : La polygamie reste largement répandue et légale en Afrique de l’Ouest Who’s who : René N’Guettia Kouassi, Directeur des affaires économiques, Commission de l’Union africaine BURKINA FASO, MALI : UN DÉBUT D’ANNÉE SANGLANT Trente-sept personnes peul ont été tuées le 1 er janvier 2019 lors d’un raid armé lancé sur le village de Koulogon dans la région de Mopti, au centre du Mali. Selon une déclaration du gouvernement, les attaquants étaient « des hommes armés habillés du vêtement traditionnel des chasseurs dozos ». Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est rendu sur les tombes des victimes. Le gouvernement a fourni une aide alimentaire et un soutien financier pour aider les familles des victimes à reconstruire leur village et les encourager à rester. « Nous sommes venus vous voir et vous dire que l’État malien est à vos côtés, présenter les condoléances de la nation et vous assurer que ce crime ne restera pas impuni », a déclaré le président Keïta. Le gouvernement a ouvert une enquête et l’ONU devrait rédiger un rapport indépendant pour faire toute la lumière sur ce tragique événement. Un autre affrontement intercommunautaire a eu lieu le jour de l’an dans le village de Yirgou au centre-nord du Burkina Faso. Suite à l’attaque de terroristes, des villageois burkinabè ont attaqué le camp de pasteurs peul avoisinant, accusant ces derniers d’être complices des militants. Selon les données officielles du gouvernement, 49 personnes ont été tuées. Le président Roch Marc Christian Kaboré a présenté ses condoléances et assuré les villageois du soutien total du gouvernement pour garantir leur sécurité. Plusieurs milliers de Burkinabè se sont rassemblés le 12 janvier à Ouagadougou dans une marche silencieuse contre l’impunité et la stigmatisation des communautés. « Mossi, Bobo, Gourounsi, Peul, Senoufo, Gourmatché, etc. Nous sommes Burkinabè d’abord et nous devons préserver le Faso et le défendre », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants. Selon Hassane Barry, président du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CCISC) récemment créé, les tueries qui ont eu lieu à Yirgou ne sont pas un problème ethnique mais les actes criminels de quelques individus. « Le Burkina Faso n’a pas d’ethnie, le Burkina Faso a des Burkinabè », a-t-il déclaré. Le 31 décembre, le gouvernement du Burkina Faso a déclaré l’état d’urgence dans 14 des 45 provinces. Au cours des trois dernières années, les attaques terroristes ont causé la mort de 270 personnes dans le pays, la capitale, Ouagadougou, ayant été frappée trois fois. La situation générale au Sahel reste fortement instable malgré une importanteprésence militaire. © Le Faso.net

ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINE · Who’s who : rené n’guettia Kouassi, Directeur des aff aires économiques, commission de l’Union africaine BUrKinA FAsO, MALi : Un DÉBUt D’annÉe

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Cette synthèse de l’actualité ouest-africaine est publiée par le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE).Elle met en valeur l’actualité des organisations régionales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) ainsi que des autres Membres du Club.Les articles ne doivent pas être présentés comme exprimant les vues off icielles de l’OCDE ou de ses pays Membres. Contact : [email protected]

ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINEwww.actualite-ouest-africaine.org

www.actualite-ouest-africaine.org Club DU SAHEL ET DEL'AFRIQUE DE L'OUEST

Secrétariat du

no 273, 1-15 janvier 2019

▶ Burkina faso, Mali : un début d’année sanglant ▶ L’UeMoa fête son 25e anniversaire ▶ Le niger et l’Ue lancent les travaux sur la route Zinder-tanout ▶ guinée : controverse autour de la nouvelle loi sur la polygamie ▶ À lire : Prêt à aider ? améliorer la résilience des systèmes d’intégration pour les réfugiés... ▶ À lire : focus sur l’agriculture et les politiques agricoles au Mali ▶ opinion : Une révolution silencieuse : davantage de femmes demandent le divorce ▶ opinion : où va le sahel ? ▶ Maps & facts : La polygamie reste largement répandue et légale en afrique de l’ouest ▶ Who’s who : rené n’guettia Kouassi, Directeur des aff aires économiques, commission de l’Union africaine

BUrKinA FAsO, MALi : Un DÉBUt D’annÉe sangLant

Trente-sept personnes peul ont été tuées le 1er janvier 2019 lors d’un raid armé lancé sur le village de Koulogon dans la région de Mopti, au centre du Mali. Selon une déclaration du gouvernement, les attaquants étaient « des hommes armés habillés du vêtement traditionnel des chasseurs dozos ». Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est rendu sur les tombes des victimes. Le gouvernement a fourni une aide alimentaire et un soutien financier pour aider les familles des victimes à reconstruire leur village et les encourager à rester. « Nous sommes venus vous voir et vous dire que l’État malien est à vos côtés, présenter les condoléances de la nation et vous assurer que ce crime ne restera pas impuni », a déclaré le président Keïta. Le gouvernement a ouvert une enquête et l’ONU devrait rédiger un rapport indépendant pour faire toute la lumière sur ce tragique événement. Un autre aff rontement intercommunautaire a eu lieu le jour de l’an dans le village de Yirgou au centre-nord du Burkina Faso. Suite à l’attaque de terroristes, des villageois burkinabè ont attaqué le camp de pasteurs peul avoisinant, accusant ces derniers d’être complices des militants. Selon les données off icielles du gouvernement, 49 personnes ont été tuées. Le président Roch Marc Christian

Kaboré a présenté ses condoléances et assuré les villageois du soutien total du gouvernement pour garantir leur sécurité. Plusieurs milliers de Burkinabè se sont rassemblés le 12 janvier à Ouagadougou dans une marche silencieuse contre l’impunité et la stigmatisation des communautés. « Mossi, Bobo, Gourounsi, Peul, Senoufo, Gourmatché, etc. Nous sommes Burkinabè d’abord et nous devons préserver le Faso et le défendre », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants. Selon Hassane Barry, président du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CCISC) récemment créé, les tueries qui ont eu lieu à Yirgou ne sont pas un problème ethnique mais les actes criminels de quelques individus. « Le Burkina Faso n’a pas d’ethnie, le Burkina Faso a des Burkinabè », a-t-il déclaré. Le 31 décembre, le gouvernement du Burkina Faso a déclaré l’état d’urgence dans 14 des 45 provinces. Au cours des trois dernières années, les attaques terroristes ont causé la mort de 270 personnes dans le pays, la capitale, Ouagadougou, ayant été frappée trois fois. La situation générale au Sahel reste fortement instable malgré une importanteprésence militaire.

© le Faso.net

L’UEMOA fête son 25e anniversaire

La cérémonie officielle s’est déroulée le 10 janvier au Centre international de conférences de Ouaga 2000, en présence du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA. Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a également accueilli le Premier ministre de la Guinée-Bissau et plusieurs autres personnalités de haut niveau. Le thème de cet évènement était « Vingt-cinq ans de progrès vers

Le niger et L’Ue Lancent Les travaUx sUr La rOUtE ZindEr-tAnOUt

Le Niger franchit une étape pour réaliser le rêve d’une route transsaharienne reliant six pays du Sahel et du Maghreb (Algérie, Mali, Niger, Nigéria, Tchad et Tunisie). Le 13 janvier, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, en compagnie de Denisa-Elena Lonette, ambassadrice

de la délégation de l’UE, ont lancé le coup d’envoi de la réhabilitation des 138 km de la route Zinder-Tanout. « Ce projet est crucial pour le Niger, à la fois pour faciliter les échanges commerciaux locaux mais également pour contribuer à la finalisation du grand projet d’axe transsaharien entre Lagos et Alger, soit 9 600 km reliant six pays », a souligné la délégation de l’UE au Niger. Selon des sources gouvernementales, ce projet coûtera 30 milliards de francs CFA (46 millions d’euros). L’UE participe au financement de ce projet. Les infrastructures routières sont un secteur prioritaire de la coopération de l’UE avec le Niger. L’UE a soutenu le développement des infrastructures à hauteur de 210 milliards de francs CFA (325 millions d’euros) au cours des dix dernières années.

Guinée : Controverse autour de la LOi sUr LA pOLygAMiE

Les députés guinéens ont adopté un nouveau code civil le 29 décembre 2018 visant à moderniser la législation. Le nouveau texte qui légalise la polygamie a déclenché une controverse. Le président de la Guinée essaie à présent de bloquer ce nouveau code. « Comment la Guinée peut-elle adopter la monogamie en 1960 et vouloir légaliser la polygamie en 2018 ? », s’est exclamé le président Condé.

Il a refusé de promulguer le nouveau code et a demandé au Parlement dans une lettre du 4 janvier de réexaminer la loi. Les associations de femmes se sont également mobilisées et ont demandé le retrait des articles 281 et 282 du nouveau code qui s’opposent à la reconnaissance de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Les députés pourraient cependant entériner la législation s’ils réussissent à réunir la majorité absolue d’ici le 31 janvier. De nombreux députés soutiennent cette nouvelle loi car ils pratiquent eux-mêmes la polygamie. Jusqu’alors, la polygamie était interdite en ce qui concerne les mariages civils. Elle est cependant largement pratiquée à travers les mariages religieux sans que personne ne soit sanctionné. La polygamie est une pratique vieille de plusieurs siècles en Afrique et est généralement acceptée dans près de la moitié des pays africains.

l’intégration régionale, ensemble pour relever le défi de la libre circulation des personnes et des biens ». Un film réunissant des témoignages sur les 25 ans de l’UEMOA a été diffusé sur les chaînes de télévision des huit pays membres. Dans son discours, le président Ouattara a salué les grandes réalisations de l’Union, notamment sa poursuite de l’intégration régionale de l’espace UEMOA. De nombreux défis persistent cependant. Le président Ouattara a ainsi souligné le faible taux d’échanges intra-communautaires (qui est passé de 9.6 % en 1996 à 16.1 % en 2018), le grand nombre de contrôles frontaliers, les délais et les prélèvements illégaux imposés, la distorsion de la concurrence et les difficultés rencontrées par certaines entreprises pour accéder au marché à l’intérieur de l’Union. À la fin de la cérémonie, les deux présidents ont inauguré le nouveau complexe administratif de l’UEMOA, situé à Ouaga 2000.

© UEMOA

© EU-Niger

© APF

À LirEPrêt à AidEr ? AMéliOrEr lA résiliENcE dEs systèMEs d’iNtégrAtiON POUr lEs réFUgiés Et AUtrEs MigrANts vUlNérAblEs

UNE révOlUtiON silENciEUsE : dAvANtAgE dE FEMMEs dEMANdENt lE divOrcELe nombre de femmes demandant le divorce est globalement en augmentation en Afrique de l’Ouest. « Frustrées par l’incapacité de leurs maris à gagner leur vie et dans une société où les mentalités concernant le couple évoluent, les femmes affirment davantage leur volonté de contrôler leur mariage », explique Dionne Searcey, la chef du bureau pour l’Afrique de l’Ouest du New York Times. Son article relate différents témoignages de femmes ayant demandé le divorce. Si le divorce n’est pas toujours une issue positive, il est le signe que les femmes connaissent leurs droits et demandent à être respectées et à connaître le bonheur dans leur mariage. Les mariages des enfants et les mariages forcés sont également en déclin, notamment grâce au travail des associations de protection de l’enfance et de femmes qui contribue à l’évolution des comportements.

OpiniOn

Ce rapport de l’OCDE examine les possibilités d’améliorer la résilience des systèmes traitant les arrivées inattendues de flux importants de réfugiés et autres migrants vulnérables. La population mondiale des réfugiés a augmenté pour atteindre 19.9 millions de personnes mi-2018. Les pays européens ont reçu quatre millions de demande d’asile entre 2014 et 2017, trois fois plus que lors des quatre années précédentes. Cependant, pour l’ensemble des pays européens, l’impact du flux des réfugiés est estimé assez faible. Le rapport aborde les questions d’anticipation, de suivi et de réaction, examinant le rôle de chaque dispositif d’alerte précoce et le défi que constitue l’amélioration de l’information. Il recommande aux pays d’améliorer leur coopération et le partage des informations afin de pouvoir traiter plus efficacement et plus rapidement les arrivées des migrants humanitaires.

FOcUs sUr l’AgricUltUrE Et lEs POlitiqUEs AgricOlEs AU MAliCe résumé de huit pages publié par Inter-Réseaux attire l’attention sur le succès relatif des politiques et investissements agricoles au Mali. Le Mali est l’un des quelques pays africains à avoir consacré 10 % des ressources publiques au secteur agricole au cours des dix dernières années, conformément à l’engagement de Maputo. Il a mis en place des programmes de protection sociale depuis 2002. Cependant, à la suite de la crise sociopolitique de 2012, une grande partie des investissements a été dirigée vers le secteur sécuritaire. De nombreux programmes de protection sociale sont fortement financés par des sources extérieures et ne sont pas assez liés aux initiatives qui soutiennent l’agriculture familiale. Le Mali vise à développer une politique de protection sociale plus ambitieuse en améliorant la planification, la coordination et en augmentant les ressources financières intérieures qui lui sont allouées.

Où vA lE sAhEl ?Dans cet entretien donné à Défis humanitaires, Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur et envoyé spécial de la France au Sahel, fait le point sur la situation sécuritaire au Sahel et analyse les principaux défis. Cet entretien fournit une explication détaillée du concept 3D du gouvernement français, « diplomatie, défense et développement », auquel M. Châtaigner en ajoute un 4e le « droit », soutenant une approche basée sur les droits individuels. Il examine également les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Alliance Sahel qui compte désormais douze membres. Ils se sont engagés à dépenser 9 milliards d’euros à travers 600 projets conduits dans cinq pays sahéliens au cours des quatre prochaines années. « Je crois que nous sommes enfin en train de réaliser la jonction entre les approches humanitaires et de développement », affirme M. Châtaigner. La logique de projets a fait place à une analyse de besoins par zone ce qui devrait rendre les interventions plus efficaces. « Parmi les annonces de contributions faites à Nouakchott, certaines devront se traduire très rapidement en projets sur le terrain, en particulier les 277 millions d’euros de programmes de développement d’urgence, sinon nous aurons perdu une bataille décisive », conclut M. Châtaigner.

WHO’s WHO: rENé N’gUEttiA KOUAssi, dirEctEUr dEs AFFAirEs écONOMiqUEs, cOMMissiON dE l’UNiON AFricAiNE

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de René N’Guettia Kouassi en ce début janvier 2019. M. Kouassi, professeur d’économie originaire de Côte d’Ivoire, était le directeur des aff aires économiques de la Commission de l’Union africaine depuis 2003. Il était un ardent défenseur de l’intégration régionale africaine. En 2018, il avait initié la série d’études des Dynamiques du développement en Afrique, la nouvelle publication phare de la Commission de l’Union africaine et du Centre de développement de l’OCDE. Pendant plus de dix ans, il fut chargé de superviser le travail des quatre départements

de l’UA (Recherche et politique économique, développement du secteur privé, statistiques et coopération et intégration régionale). Il avait antérieurement occupé les postes de directeur adjoint de cabinet du Secrétaire général de l’OUA et directeur de cabinet du président par intérim de la Commission de l’UA. M. Kouassi commença sa carrière universitaire à l’Université d’Abidjan en 1985 où il travailla comme chargé de cours et chercheur pendant plus de dix ans. Il obtint un diplôme de troisième cycle en économie de l’Université d’Auvergne en France (1985) et un doctorat en économie du développement de l’Université de Versailles (1995).

MAps & FACtslA POlygAMiE rEstE lArgEMENt réPANdUE Et légAlE

La polygamie a diminué au cours des dix dernières années mais reste courante en Afrique de l’Ouest. Par exemple, 33 % des femmes au Nigéria ont déclaré que leur mari avait plus d’une femme (enquête démographique et de santé, 2013). Cette pratique fort ancienne est essentiellement reconnue en vertu de droit coutumière et/ou pratiques religieuses Dans la majorité des pays ouest-africains, la polygamie est également reconnue et encadrée par la loi civile qui autorise un homme à épouser jusqu’à quatre femmes sous certaines conditions, notamment la capacité financière de subvenir aux besoins de plusieurs épouses et familles. En pratique, une union polygame se limite dans la plupart des cas à deux femmes par couple. Six pays ouest-africains ont des codes civils prohibant off iciellement la polygamie (Bénin, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée et Nigéria) mais les restrictions légales ne sont pas véritablement appliquées. D’autres pays comme le

Burkina Faso ou le Togo permettent au couple ou à l’homme (Mali, Sénégal, Tchad) de choisir selon le droit civil moderne d’être monogame ou polygame. Plusieurs pays, comme la Mauritanie, exigent le consentement des épouses existantes avant d’autoriser un homme à se marier à une nouvelle femme. Au Nigéria, plusieurs régimes matrimoniaux sont en vigueur parallèlement. La législation civile interdit la polygamie mais les douze États du nord qui sont gouvernés selon la charia reconnaissent les mariages polygames. Si le vote du nouveau code civil est confirmé, la Guinée deviendra le dernier pays africain à légaliser la polygamie (après le Kenya en 2014). Le statut juridique de la femme mariée peut contribuer à la protéger et lui permettre d’accéder à certains droits. Cependant, les mariages polygames sapent l’égalité des droits entre les deux sexes. Traditionnellement plus répandue en milieu rural, la polygamie s’est également adaptée aux environnements urbains et éduqués.

Mali

Nigéria

Bénin

TogoGhana

Burkina Faso

SénégalGambie

Cabo Verde

Côte d’Ivoire

Guinée*

Libéria

Sierra Leone

Guinée-Bissau

Tchad

Mauritanie

Mariages polygames interdits par la loi civile mais répandus en pratique

Statut légal de la polygamie

Mariages polygames reconnus par la loi civile ; choix entre options monogamie ou polygamie dans certains cas

Mariages polygames reconnus par le droit coutumière et/ou pratiques religieuses

*Le nouveau code civil de la Guinée légalise la polygamie (en attente d’approbation définitive).

Niger

Sources : Codes civiles des pays sahéliens et ouest-africains, droit coutumier et pratiques religieuses