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HÉLÈNE BUZZETTICORRESPONDANTE PARLEMENTAIREÀ OTTAWALE DEVOIR
Pris dans une tempête politique sans précédent, menaçant l’existence mê-me de leur bébé, les deux frères fon-dateurs d’UNIS soutiennent que leur organisme n’aurait pas tiré un sou de bénéfice du contrat de 912 millions de dollars avec Ottawa, aujourd’hui annu-lé. Les Kielburger ont nié qu’ils étaient en situation financière difficile et que ce contrat visait à les tirer d’affaire. Ils ont surtout nié être trop près des libé-raux, soutenant qu’ils avaient obtenu davantage de contrats fédéraux… pen-dant le règne de Stephen Harper.
« UNIS se serait seulement fait rem-bourser les frais engagés pour mettre
comparution a été à l’occasion acrimo-nieuse, les députés de l’opposition, en particulier le conservateur Pierre Poi-lievre et le néodémocrate Charlie An-gus, interrompant sans arrêt les té-moins et se privant parfois d’éléments d’information.
D’ailleurs, quand Craig Kielburger a plaidé le fait qu’UNIS ne tirerait aucun bénéfice, M. Poilievre l’a interrompu pour soutenir que cela ne prouvait rien puisque « quand ils se payent des dé-penses à eux-mêmes, cela sera rem-boursé en vertu de ce contrat ». Le té-moin a tenté à plusieurs reprises de ré-futer cette affirmation, mais chaque fois, M. Poilievre l’en a empêché. La tension a tellement monté que le pré-sident du comité a dû littéralement
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III FACULTÉ SAINT-JEAN
Un pilier de la francophonie albertaineest menacé
III AFFAIRE UNIS
Les frères Kielburger défendent leur intégrité
Quand le balcon faisaitle pont entre les citadinsMichel Tremblay s’inquiète de voir s’installer une gêne durable
Balconville se vit un peu dans la forme cet été, mais pas vraiment dans l’esprit, estiment deux monuments du patrimoine culturel québécois ayant popularisé ce terme dans les années 1970, Michel Tremblay et David Fennario. Quatrième et dernier texte de notre série.
FABIEN DEGLISELE DEVOIR
La scène se multiplie timidement un peu par-tout dans la ville depuis le début de l’été. Clic. Dans Ahuntsic, une femme dans la trentaine est assise sur une chaise de bistrot en bois, sur le minuscule balcon d’un troisiè-me étage, un cellulaire dans une main, un verre de vin rouge dans l’autre.
Clic. Sur le boulevard Rosemont, un cou-ple sur un balcon surchargé de fleurs déjeu-ne sous les rayons du soleil matinal. Clic. Avenue Querbes, à Outremont, deux fem-mes discutent sur la galerie de leur maison,
un œil posé sur deux garçons faisant de la trottinette sur le trottoir. Clic. Quartier Saint-Michel, une petite fille regarde des enfants jouer dans un parc en face de chez elle à tra-vers les barreaux du balcon de l’appartement familial. Au-dessus d’elle, du linge dans une grande diversité de couleurs est en train de sécher. Re-clic. Dans Pointe-aux-Trembles, une femme et deux personnes âgées regar-dent depuis la galerie arrière du premier éta-ge d’un triplex un enfant se baigner dans une piscine. À côté, un voisin fait la même chose. En silence.
À défaut de pouvoir ou de vouloir aller plus loin, c’est depuis les balcons de la ville que l’été se vit cette année pour plusieurs es-tivants en quête d’harmonie avec les règles de distanciation imposées par les autorités sanitaires. « C’est un peu comme le retour de Balconville », laisse tomber le romancier et dramaturge Michel Tremblay, rencontré
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L’ÉTÉ À BALCONVILLE
ADIL BOUKIND LE DEVOIR
JEAN-FRANÇOIS NADEAULE DEVOIR
Le seul centre d’éducation supérieure en français dans l’Ouest canadien, la Faculté Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, risque d’être décapitée, après 112 ans d’existence, se retrou-vant d’un coup privée d’une part im-portante de ses ressources et de son lieu d’ancrage historique.
L’Université de l’Alberta se voit for-cée, à la suite de compressions exigées par le gouvernement conservateur de Jason Kenney, d’économiser 120 mil-lions de dollars sur son budget de fonctionnement.
Ce sont tous les francophones de l’Alberta qui risquent d’en faire les frais, dénonce Jean Johnson, directeur général de ce quartier francophone d’Edmonton et par ailleurs président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada. Jean Johnson parle volontiers de « la décision la plus absurde à ce jour » de la part de ce gouvernement.
Déjà, pour la rentrée universitaire de l’automne, ce sont près de 80 cours en français qui ont été annulés. « Mais l’Université trouve que ce n’est pas as-sez », explique Valérie Lapointe-Gagnon, professeure d’histoire à la Faculté Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, qui a déjà dénoncé publiquement la situation dès ce printemps. Ce seront 180 cours en français qui vont disparaître des pro-grammes de cette Faculté qui assure la formation des professeurs du réseau français de l’Alberta. Une « vraie catas-trophe » pour toute la communauté fran-cophone, affirme Jean Johnson au Devoir.
Le tout nouveau doyen de l’Univer-sité d’Alberta, Bill Flanagan, laisse en-tendre que cette faculté universitaire française pourrait déménager prochai-nement, comme toutes les autres, pour
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Les com-pressions imposées à l’Université de l’Alberta risquentde compro-mettre sérieuse-ment l’offre de coursen françaisau niveau supérieur
en place et administrer le programme, a soutenu Craig Kielburger. L’organis-me de bienfaisance n’avait aucun béné-fice financier [à tirer]. » UNIS, a-t-il ajouté, n’a « pas été choisie par les fonctionnaires à cause de notre relation avec les politiciens », mais à cause « de nos 25 ans d’expérience » en program-mation destinée aux étudiants.
Craig et Marc Kielburger comparais-saient en comité parlementaire mardi et ils ont répondu pendant quatre heu-res aux questions des députés. Leur
Les relations queles fondateurs d’UNIS entretiennent avecles Trudeau ne les ont aucunement favorisés, assurent les deux hommes
VOL CXI NO 169 / LE MERCREDI 29 JUILLET 2020 / 1,52 $ + TAXES = 1,75 $WWW.LEDEVOIR.COM
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