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Toxicomanie HV 745 .Q44 L387 1996 V. 1 tégral RÉGIE RÉGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DES LAURENTIDES Adaptatio mentale

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Toxicomanie

HV 745 .Q44 L387 1996 V. 1 tégral

RÉGIE RÉGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DES LAURENTIDES

Adaptatio

mentale

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LETTRE À NOS JEUNES DES LAURENTIDES ET À LEURS PARENTS

Saint-Jérôme, le 5 juin 1996

À Marie-Laurence encore dans le ventre de sa maman Francine, à Cédric, Natacha, Jean-François, et aux 112 520 autres enfants et jeunes des Laurentides, ainsi qu'à leurs mères et leurs pères.

Être bien dans sa peau, en dedans comme au dehors, sentir qu'on est aimé tel que l'on est, être valorisé et supporté par ses parents, savoir qu'on peut compter aussi sur les amis, l'entourage, pouvoir faire confiance aux professeurs, aux médecins, aux aidants, aux adultes du quartier ou du village... voilà une belle façon de vivre son enfance et sa jeunesse.

Les personnes qui ont préparé ce document, sont convaincues que réussir sa jeunesse, est une condition pour réussir par la suite sa vie d'adulte. La réussite de cette étape de la vie est tellement importante à leurs yeux qu'elles ont voulu aider d'autres adultes, en particulier ceux qui vivent près de vous et dans vos milieux de vie, à se considérer collectivement responsables de votre croissance et de votre développement.

Réussir sa jeunesse, ce sera possible si, nous les adultes, n'attendons pas que les problèmes arrivent pour agir; si, au lieu de s'attaquer uniquement aux problèmes, nous consacrons l'énergie à créer dans vos familles et dans vos milieux des conditions qui favorisent votre développement et votre équilibre, de la naissance à l'adolescence; si vos parents, et plus particulièrement les jeunes parents et les familles monoparentales, sont plus solidement soutenus dans leur rôle et si leurs compétences sont renforcées; si nous arrivons à convaincre les pères de l'importance de leur implication auprès de vous; si l'école devient un milieu de vie stimulant pour vous; si des projets vous sont proposés, vous permettant de vous sentir utiles dans vos communautés; si nous donnons une égalité des chances à tous les enfants des Laurentides, en mettant en place un accès équitable aux services d'une sous-région à l'autre; et enfin, si vous-même vous prenez résolument votre vie en main, car nous avons la conviction que vous avez le potentiel pour travailler à sa réussite, et pour vous préparer à évoluer dans le monde de demain avec ses nouvelles valeurs.

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Il faut aussi penser aux quelques milliers d'entre vous qui êtes déjà aux prises avec des difficultés graves, ceux qui subissent des abus, ceux qui sont rejetés, ceux qui vivent une grande détresse... À ceux-là, il nous faut offrir des services, des aides et des supports qui leur permettent de retrouver le plus rapidement possible la joie de vivre.

Pour réaliser tout cela, ça prend un plan, précis, articulé et réaliste. C'est à cette tâche qu'un Groupe de travail s'est attelé, il y a bientôt 3 ans. Ses membres n'ont pas ménagé les efforts pour que ce plan soit assez bien conçu pour nous conduire à une organisation des services à la jeunesse qui corresponde vraiment à vos besoins. Pas moins de 235 moyens sont prévus pour y arriver.

Évidemment, un plan d'une telle envergure, déployé sur 5 ans, coûte des sous : 8 millions $ pour être précis. Cette somme devra être trouvée dans la région, puis utilisée à bon escient. Le Groupe de travail est conscient qu'il s'agit là d'un investissement considérable dans le contexte économique difficile actuel, mais il y a une réalité à laquelle on ne peut échapper : notre région connaît une augmentation importante du nombre de jeunes, pendant qu'ailleurs au Québec, leur nombre diminue.

Les adultes qui ont votre bien-être à coeur devront donc faire des choix. Parce que l'importance de réussir sa jeunesse, ce n'est pas seulement en période d'abondance qu'il faut en être convaincu. C'est précisément quand les temps sont difficiles qu'il devient encore plus important de se donner des plans pour être sûr qu'on s'en va dans la bonne direction et qu'on prend les bons moyens.

Réussir sa jeunesse, c'est un défi emballant, pour vous comme pour nous, adultes, qui pouvons vous y aider. En tout cas, nous du Groupe de travail, on y croit !

Ginette Gingras (mère)

Paul Costopoulos (grand-père) (père)

Présidente du Groupe de travail en 1993-1994; chef de l'administration du programme Jeunesse, CLSC Thérèse-de-Blainville

Président du Groupe de travail en 1995-1996;

Coordonnateur des

retraité des Centres jeunesse des Laurentides et délégué du Comité de concertation régionale en santé mentale

programmes santé mentale et adaptation sociale, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

i i

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LISTE DES MEMBRES

Voici l'ensemble des membres du Groupe de travail pour les jeunes, lesquels pendant plus de deux ans ont cherché activement à concevoir la meilleure organisation possible des services qui puisse vraiment répondre aux besoins des enfants et des jeunes des Laurentides, de même qu'à leurs parents.

Donald Allard

Manon Bévillard

Alain Biaise

Pierre Charlebois

Paul Costopoulos

Michel Couture

Nicole Desjardins

Alain Desmarais

Jean Désy

Carole Doré

Jeanne-Louise Dufresne

Robert Dupont

Daniel Filion

Sylvie Fortin

Coordonnateur, Unité Domrémy Sainte-Thérèse

Coordonnatrice, Maison des jeunes d'Argenteuil

Directeur de la protection de la jeunesse, Les Centres jeunesse des Laurentides

Professeur-chercheur, Université de Montréal

Consultant pour les Centres jeunesse des Laurentides

Directeur, Association des directeurs d'école

Consultante, Direction de la Santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

Coordonnateur, Mesures Alternatives Saint-Jérôme

Coordonnateur des programmes santé mentale et adaptation sociale, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

Avocate

Coordonnatrice, Direction de la Santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

Coordonnateur, Les Centres jeunesse des Laurentides

Coordonnateur, Centre d'aide aux victimes d'actes criminels

Chef de l'administration du programme Jeunesse, Centre local de services communautaires Jean-Olivier Chénier

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LISTE DES MEMBRES (suite)

Daniel Gauthier

Ginette Gingras

Pierre Greffard

Jacques Labrecque

Monic Laflamme

Monique Laganière

Claude Lamothe

Serge Leblanc

Rachèle Miousse

Gilles Morin

Denis Paquin

Lise Plouffe

Marie-Claude Renaud

Marc Rompré

Denis Saulnier

Michèle Turpin

Coordonnateur, Direction de la Santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

Coordonnatrice Enfance-Jeunesse-Famille, Centre local de services communautaires Thérèse-de-Blainville

Parent, Regroupement Parent-Avant

Adjoint au Directeur des services professionnels, Centre hospitalier Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme

Directrice des services éducatifs complémentaires, Commission scolaire de Sainte-Thérèse

Agente de planification et de programmation, Coordination des programmes santé mentale et adaptation sociale, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

Directeur des services internes, Les Centres jeunesse des Laurentides

Rédacteur principal du PROS Jeunesse et conseiller à la direction générale, Les Centres jeunesse des Laurentides

Chef du département de psychologie, Centre hospitalier Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme

Directeur général, Centre local de services communautaires des Pays-d'en-Haut

Directeur général, Pavillon André Boudreau

Parent, Association des familles d'accueil

Directrice, Accueil communautaire Jeunesse

Responsable des services complémentaires, Ministère de l'Éducation, Direction régionale

Directeur, Aide juridique

Directrice, Naissance-Renaissance

IV

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Avis au lecteur

• Le PROS Jeunesse se veut en quelque sorte un «plan d'architecte» permettant aux décideurs, aux gestionnaires et aux aidants d'actualiser la transformation des services et des pratiques dans les cinq (5) prochaines années. Le plan d'une opération d'envergure comme celle-là comporte forcément beaucoup d'informations à livrer. C'est ce qui explique l'aspect volumineux de la version intégrale du PROS Jeunesse. Cette version est présentée en 3 volumes séparés:

• la version intégrale • les annexes de la version intégrale • les annexes complémentaires

Les annexes de la version intégrale fournissent une foule de renseignements additionnels qui appuient ou explicitent le contenu des différents chapitres. Les annexes complémentaires, disponibles sur demande à la Régie régionale, dégagent un ensemble de liens entre le PROS Jeunesse et certains documents ministériels ou régionaux; d'autres font ressortir les éléments spécifiques du PROS Jeunesse en santé mentale, en adaptation sociale et en toxicomanie, d'une part, et par cycle de vie, d'autre part.

• Un résumé du PROS (28 pages), un condensé (8 pages) en versions française et anglaise et des acétates sont disponibles sur demande en s'adressant au :

Centre de documentation Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

1000, rue Labelle, bureau 210 Saint-Jérôme (Québec)

J7Z 5N6

Tél.: (514) 436-8622

• Dans ce texte, sauf dans les cas où le genre est mentionné de façon explicite, le masculin est utilisé comme représentant les deux sexes, sans discrimination à l'égard de l'un ou l'autre.

• Sauf lorsque le contexte indique un sens plus restrictif, les termes «enfance», «enfants», «jeunesse» et «jeunes» réfèrent indistinctement à la période de 0-17 ans.

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Rompant avec la tradition qui consiste à insérer un LEXIQUE ainsi qu'une liste des ABRÉVIATIONS et des SIGLES, au début de ce type de document, aucun lexique n'est requis pour comprendre le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse. Par respect pour le lecteur, les auteurs ont voulu éviter tout hermétisme dans la rédaction. Les rares fois où des abréviations ou des sigles sont utilisés (exemple: D.P.J.), la signification est préalablement indiquée.

Le PROS étant conçu comme un instrument en constante évolution et interactif, la pagination, de même que la numérotation des tableaux et des notes en bas de page, recommencent à chaque nouveau chapitre. Il sera ainsi plus facile de modifier éventuellement certaines parties.

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Quelques suggestions pour mieux utiliser le PROS Jeunessse

Les idées maîtresses d'un chapitre ou d'une partie peuvent servir de canevas pour un exposé ou une présentation.

Les COUPS D'OEIL fournissent l'essentiel.

Ces passages en caractères gras

permettent de dégager des idées centrales et

des concepts clés.

t

Les graphiques et les tableaux peuvent être

très utiles pour synthétiser les données.

On peut facilement en tirer des acétates.

Coup d'oeil

Tableau 2-1

Les déterminants

Mère à 16 ans

U n chiffre à retenir

8,000,000.

Lors de présentations à des groupes, des exemptes concrets sont nécessaires pour donner un visage humain aux problèmes.

1 Le texte fait souvent des retours sur ce qui a été vu précédemment. Le lecteur perçoit plus facilement la logique du PROS.

La conclusion de certains chapitres attire l'attention sur des données à retenir. Des acétates peuvent en être tirés.

Vil

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TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

Introduction 1

Pour se rappeler les antécédents... un peu d'histoire 1-1

Les déterminants de la santé et du bien-être des enfants des jeunes et des familles; le portrait régional 2-1

2.1 Déterminants, facteurs de risque et facteurs de protection 2-3

2.2 Les indicateurs de la santé et du bien-être des enfants et des jeunes 2-9

2.3 Les indicateurs reliés aux besoins et utiles à la planification des services 2-12

2.4 Les indicateurs reliés aux déterminants de la santé et du bien-être 2-16

Les principaux problèmes vécus par les enfants et les jeunes des Laurentides 3-1

3.1 Les jeunes ayant des problèmes d'adaptation sociale 3-5 3.2 Les jeunes ayant des problèmes de santé mentale

(La détresse psychologique) 3-19 3.3 Les jeunes consommateurs abusifs d'alcool et de drogues . 3-24

Les services et les ressources disponibles dans les Laurentides au 31 mars 1995; les ressources financières investies; l'équité dans le financement 4-1

4.1 Les activités, services et ressources en santé mentale 4-4 4.2 Les activités, services et ressources en adaptation sociale . . 4-8 4.3 Les activités, services et ressources en toxicomanie 4-17 4.4 Les activités, services et ressources en santé publique . . . 4-21 4.5 Synthèse régionale des ressources financières investies . . . 4-23 4.6 L'équité interrégionale 4-26 4.7 L'évaluation des besoins d'ici l'an 2001 4-29 4.8 L'équité intrarégionale . 4-30

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CHAPITRES

CHAPITRE 6

L'analyse des besoins sur le plan des services et sur le plan des pratiques à partir de la gamme des services souhaités 5-1

5.1 La gamme des services souhaités 5-3 5.2 Des besoins sur le plan des services 5-17 5.3 Des besoins sur le plan des pratiques 5-31

La transformation et le développement des pratiques et

des services 6-1

Introduction 6-3

6.0 L'orientation de base: Agir en amont des problèmes et agir rapidement et efficacement 6-7

6.1 L'orientation stratégique A : La valorisation, le renforcement et le support des parents et du milieu naturel et communautaire 6-13

6.2 L'orientation stratégique B : L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population, en tenant compte des ressources disponibles et en visant l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité . . . . 6-23

6.3 L'orientation stratégique C : La convergence des orientations et des actions des partenaires, par le renforcement de la concertation et en réservant une place aux parents dans chaque instance de concertation . . 6-29

6.4 L'orientation stratégique D : L'établissement d'une stratégie de financement basée sur les besoins et l'équité 6-41

6.5 L'orientation stratégique E : La mise en place de conditions favorables et d'outils utiles à la planifica-tion, à l'actualisation et à l'évaluation des actions prévues dans le PROS Jeunesse 6-51

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CHAPITRE 7 Le cadre d'évaluation de l'implantation du PROS Jeunesse et de l'impact des orientations, des pratiques et des services 7-1

7.1 Volet 1 : L'évaluation du PROS Jeunesse 7-3 7.2 Volet 2 : L'évaluation de projets spécifiques 7-9

Conclusion

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LISTE DES TABLEAUX

Chapitre 2 2-1 Déterminants reliés à la santé et au bien-être des enfants, des jeunes et de leurs parents, et développement des principaux problèmes selon les groupes d'âges 2-7

2-2 Répartition en nombre et en pourcentage de la population 0-17 ans selon le groupe d'âges, région des Laurentides, 1995 2-13

2-3 Croissance démographique, population 0-17 ans, Laurentides et Québec, 1991 à 2001 2-14

2-4 Population 0-17 ans selon la langue parlée à la maison, région des Laurentides, 1991 2-15

2-5 Nombre de familles ayant au moins un enfant âgé de moins de 18 ans vivant à la maison, selon le genre de famille et la sous-région; région des Laurentides, 1995 2-17

2-6 Certains indicateurs de la dimension familiale 2-18

2-7 Nombre et pourcentage de familles ayant un revenu inférieur à 20 000$, région des Laurentides, 1991 2-21

2-8 Proportion de jeunes vivant dans un ménage à faible revenu, 1986 2-22

2-9 Répartition en nombre et en pourcentage de la population 15-24 ans et totale, selon l'indice de détresse psychologique, Laurentides et Québec 2-24

2-10 Répartition en nombre et en pourcentage de la population 15-24 ans et totale, selon l'indice de soutien social, Laurentides et Québec 2-25

2-11 Taux brut d'accouchement par 100 000 chez les adolescentes de moins de 18 ans, région des Laurentides, 1989-1993 2-26

2-12 Répartition en pourcentage de la population 15-24 ans et population totale à risque élevé de connaître des problèmes liés à l'alcool (CAGE), Laurentides et Québec 2-27

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2-13 Répartition en nombre et en pourcentage de la population 15-24 ans et totale, selon le type de consommateurs de drogues, Laurentides et Québec 2-28

Chapitre 3 3-1 Enfants dont le signalement à la Direction de la protection de la jeunesse a été retenu en 1995-1996 3-5

3-2 Enfants négligés pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse au 31 mars 1996 3-6

3-3 Enfants pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse pour abus physiques ou agressions sexuelles au 31 mars 1996 3-8

3-4 Enfants ayant des troubles de comportement pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse au 31 mars 1996 3-10

3-5 Jeunes ayant commis des infractions au code criminel et jeunes référés au Directeur de la protection de la jeunesse 3-12

3-6 Jeunes suivis en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants en 1995-96 3-13

3-7 Enfants et jeunes suivis par les Centres jeunesse des Laurentides selon leur milieu de vie, sous-régions et Laurentides, au 31 mars 1996 3-16

3-8 Évolution des placements en protection de la jeunesse, Laurentides (94-95) 3-17

3-9 Enfants et jeunes suivis (en évaluation et pris en charge) par les Centres jeunesse des Laurentides, selon la loi applicable et le milieu de vie, au 31 mars 1996 3-18

3-10 Évolution des placements de jeunes contrevenants, Laurentides (94-96) 3-18

3-11 Évolution des placements de jeunes en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (94-96) 3-18

3-12 Protection de la jeunesse, liste d'attente à l'évaluation de 1994 à 1996 et écart par rapport au niveau visé 3-19

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3-13 Protection de la jeunesse, liste d'attente à l'évaluation au 31 mars 1996 par sous-région 3-20

3-14 Protection de la jeunesse, liste d'attente à la prise en charge de 1994 à 1996 3-20

3-15 Services aux jeunes contrevenants, liste d'attente à l'évaluation de 1995 à 1996 3-21

3-16 Services aux jeunes contrevenants, liste d'attente à l'évaluation au 31 mars 1996 par sous-région 3-21

3-17 Évolution des hospitalisations pour troubles mentaux, Laurentides (91-95) 3-26

3-18 Liste d'attente à l'évaluation de 1994 à 1996, services externes de pédopsychiatrie, Centres hospitaliers Laurentien et Hôtel-Dieu . . 3-27

3-19 Services externes de pédopsychiatrie, liste d'attente à l'évaluation en mai 1996 par sous-région 3-28

3-20 Liste d'attente pour des traitements en services externes de pédopsychiatrie de 1994 à 1996, Centre hospitalier Hôtel-Dieu de St-Jérôme 3-28

3-21 Suivis de jeunes en toxicomanie, Centre de réadaptation André Boudreau, Laurentides, 1990-1996 3-31

Chapitre 4 4-1 Ressources financières en santé mentale 4-7

4-2 Ressources financières en adaptation sociale 4-16

4-3 Ressources financières en toxicomanie 4-20

4-4 Ressources financières en santé publique 4-23

4-5 Synthèse régionale des ressources financières investies par programme et par type d'établissement 4-24

4-6 Synthèse régionale des ressources financières investies par programme et par sous-région 4-24

xiv

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4-7 Comparaison entre les montants pondérés per capita, région des Laurentides, régions comparables et ensemble du Québec, 1992-1993, et manque à gagner pour les Laurentides 4-28

Chapitre 5 5-1 Éléments de la gamme de services souhaités selon les populations et les objectifs ciblés 5-14

Chapitre 6 6-1 Scénario d'allocations financières 6-44

LISTE DES FIGURES

Chapitre 5 5-1 Modèle conceptuel d'intervention auprès des enfants, des jeunes et

des parents 5-16

Chapitre 6 6-1 L'action vers l'amont 6-10

Chapitre 7 7-1 Étapes de développement d'un programme, service ou intervention et types d'évaluation associés 7-5

LISTE DES GRAPHIQUES

Chapitre 4 A Ressources financières par programme clientèle 4-25

B Ressources financières par dispensateur de services 4-25

C Ressources financières par sous-région 4-25

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LISTE DES ANNEXES

Chapitre 1

Annexe 1-1

Annexe 1-2

Annexe 1-3

Annexe 1-4

Chapitre 2

Annexe 2-1

Chapitre 3

Annexe 3-1

Annexe 3-2

Chapitre 4

Annexe 4-1

Annexe 4-2

Annexe 4-3

Chapitre 5

Aucun

Le cadre légal

Comparaison entre la Loi sur les services de santé et les services sociaux, la Loi sur la protection de la jeunesse et la Loi sur les jeunes contrevenants.

Fondements du système de santé et des services sociaux au Québec.

Survol des orientations concernant la santé et le bien-être, l'adaptation sociale, la toxicomanie et la santé mentale.

Déterminants de la santé et du bien-être des jeunes et des familles : profil régional.

Tableaux statistiques relatifs aux problèmes vécus par les enfants et les jeunes.

Description de diverses problématiques.

Places en milieu substitut; Les Centres jeunesse des Laurentides (centres de réadaptation, ressources intermédiaires et ressources de type familial).

Évaluation des ressources et des services par sous-région ; méthodologie utilisée et limites de l'exercice.

Montants per capita pondérés consacrés à la santé mentale, l'adaptation sociale, la toxicomanie et la santé publique, dans les régions du Québec, en 1992-93.

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Chapitre 6

Annexe 6-1

Annexe 6-2

Annexe 6-3

Annexe 6-4

Chapitre 7

Annexe 7-1

Annexe 7-2

Proposition de moyens d'action en regard des objectifs opérationnels.

Méthode d'évaluation des écarts entre les besoins et les ressources financières basée sur la consommation de services par les sous-régions des Laurentides.

Scénario d'allocation des ressources entre les sous-régions des Laurentides.

Scénario de réallocation transitoire pour 1996-1997.

Cadre d'évaluation du PROS Jeunesse

Échéancier pour l'évaluation du PROS Jeunesse

LISTE DES ANNEXES COMPLEMENTAIRES

Annexe A Une réponse adaptée à la Politique de la santé et du bien-être: le PROS Jeunesse.

Annexe B Une réponse adaptée au Plan d'action régional pour l'amélioration de la santé et du bien-être: le PROS Jeunesse.

Annexe C Une réponse adaptée au Plan d'action jeunesse et à son Guide d'actualisation et de soutien: le PROS Jeunesse.

Annexe D Une réponse adaptée au Rapport «Au nom...et au-delà de la loi»: le PROS Jeunesse.

Annexe E Le déploiement des moyens d'action par cycle de vie.

Annexe F Le PROS Jeunesse des Laurentides : un PROS en santé mentale, un PROS en adaptation sociale, un PROS en toxicomanie.

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INTRODUCTION

Fruit de travaux amorcés en février 1993, voici le PROS JEUNESSE. Qu'est-ce que c'est?

Il s'agit d'un Plan régional d'organisation des services à la jeunesse dans la région des Laurentides. On dit que c'est un PLAN parce qu'il est un outil de planification d'objectifs à atteindre concernant la santé et le bien-être. Ce plan est RÉGIONAL parce qu'il vise à répondre aux besoins de toutes les populations d'enfants, de jeunes et de leurs parents qui résident sur le territoire des Laurentides, qu'elles soient francophones, anglophones ou allophones.1 Par ailleurs, ce plan propose un modèle d'ORGANISATION DES SERVICES. Il vise en effet à définir et rendre cohérents les programmes et les services offerts aux enfants, aux jeunes et à leurs parents dans les domaines de la santé mentale, de l'adaptation sociale et de la toxicomanie. En intégrant le volet jeunesse de ces trois programmes dans un même PROS, plutôt que de faire le choix d'élaborer trois PROS distincts, cela met de l'avant une vision plus globale de l'enfance, de l'adolescence et de la parentalité.

Dans le PROS Jeunesse, ces trois programmes sont considérés comme d'égale importance, bien que les aspects relatifs à la santé mentale et à la toxicomanie soient beaucoup moins documentés qu'en matière d'adaptation sociale. Ce déséquilibre tient essentiellement à la pauvreté de l'information disponible et des ressources historiquement investies dans les deux premiers secteurs.

Dans la région des Laurentides, le PROS Jeunesse est issu d'un besoin exprimé explicitement par les établissements et les organismes communautaires: tous reconnaissent la nécessité de se donner une vision globale et à long terme des besoins des enfants et des jeunes et l'importance de développer une programmation afin de savoir où l'on s'en va, de même qu'une stratégie de financement des services. Cette volonté collective s'est notamment traduite dans la mise en commun de ressources financières pour réaliser le PROS Jeunesse de la part des établissements (centres hospitaliers, centres jeunesse, centres locaux de services communautaires, centres de réadaptation), des organismes communautaires et de la Régie régionale de la santé et des services sociaux.

Conformément à l'article 347 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse identifie d'abord les besoins auxquels il faut prioritairement répondre. Il indique aussi les services requis pour répondre à ces besoins et

i Le présent PROS Jeunesse ne traite pas des populations autochtones, compte tenu que ces dernières ont reçu des ressources financières pour élaborer leur propre PROS.

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2 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

précise la contribution attendue des établissements et des organismes communautaires2 de la région. La transformation des pratiques et des services dont il sera question s'adresse aux décideurs, gestionnaires et aidants impliqués dans les services à l'enfance et à la jeunesse, que ces derniers soient institutionnels ou communautaires, à l'intérieur du réseau de la santé et des services sociaux. Cette dernière précision correspond à un choix et c'est aussi une limite donnée au PROS. Cela conditionnera évidemment le choix des orientations, des objectifs et des moyens, sans pour autant empêcher qu'à plusieurs reprises, le PROS donne ouverture à des actions à réaliser avec d'autres secteurs : les services de garde à l'enfance, le réseau scolaire, le milieu municipal, la Sécurité publique, le milieu de la Justice...

Incidemment, des représentants de certains de ces secteurs ont été invités à participer à l'élaboration du PROS Jeunesse afin de profiter de leur éclairage. Dans les faits, non seulement leur contribution a-t-elle été marquante, mais des liens se sont établis entre les différents secteurs et il existe maintenant une volonté manifeste de réaliser des choses ensemble.

Parce qu'il ne couvre que les trois programmes Adaptation sociale3, Santé mentale et Toxicomanie, le PROS Jeunesse n'a pas la prétention de prévoir tout ce qui devrait être fait auprès de la jeunesse et des parents. D'autres actions ou d'autres transformations appartiennent par exemple au Plan d'action régional pour l'amélioration de la santé et du bien-être ou au PROS en santé publique, pour les aspects relatifs au milieu de vie, à certaines habitudes de vie, à certains comportements (tabac, nutrition, exercice physique, etc.) et aux conditions de vie tels la pauvreté, la scolarisation, l'emploi, etc.

Par ailleurs, l'implication plus spécifique des médecins de première ligne dans les activités de prévention primaire et de promotion de la santé auprès des jeunes et des parents fait l'objet de réflexions au sein d'un groupe de travail qui se penche sur la modification de l'ensemble des pratiques médicales; il ne sera donc pas question ici de façon explicite de l'implication des médecins bien que le Groupe de travail du PROS Jeunesse les considère comme des partenaires très importants et qu'il a la préoccupation de les intégrer davantage dans l'ensemble de l'organisation des services à la jeunesse.

Une concertation entre les responsables de ces différents plans d'action et groupes de travail permettra d'orienter les actions dans le même sens, d'autant plus qu'ils découlent tous du Livre blanc sur la réforme.

Les services à la jeunesse dispensés par les organismes communautaires sont couverts par le PROS Jeunesse. Précisons toutefois que ces organismes sont autonomes et ne sont pas des établissements publics du réseau de la santé et des services sociaux.

Le programme Adaptation sociale équivaut à ce que le ministère de la Santé et des Services sociaux nomme le programme Jeunesse enfance famille.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3

UNE DÉMARCHE CONSENSUELLE : VALEURS ET CONVICTIONS

Tout au long de la démarche d'élaboration du Plan régional d'organisation des services à la jeunesse, un Groupe de travail composé de personnes provenant d'horizons fort différents s'est impliqué activement pour faire de cet exercice de planification un réel succès. Ce groupe était composé d'une trentaine de personnes : des représentants des parents, des organismes communautaires, des divers établissements du réseau de la santé et des services sociaux; des représentants du milieu de l'éducation et de la justice; des personnes ressources de la Régie régionale et du milieu universitaire... Le processus de travail a également été caractérisé par une adhésion à des valeurs communes de la part des membres du Groupe de travail : le respect, l'ouverture, la transparence, la cohésion, la congruence, la solidarité et l'entraide. Ce fut là incontestablement une autre clé du succès de la démarche.

Outre des valeurs communes, le Groupe de travail a été animé par six convictions, lesquelles constituent une trame de fond à l'ensemble des cibles, des objectifs de résultat, des orientations stratégiques, des objectifs opérationnels et des moyens d'action proposés dans le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse dans notre région. Ces convictions sont :

1. Agir véritablement en amont des problèmes passe par une accentuation de la promotion d'un mode de vie qui répond aux besoins de base des enfants et des jeunes en matière de santé et de bien-être et par une accentuation de la prévention primaire afin de prévenir les difficultés des jeunes vulnérables. Toutes les études et tous les rapports des dernières années, de même que les membres du Groupe de travail du PROS Jeunesse, sont unanimes : il faut investir davantage dans la promotion et la prévention. En fait, c'est l'ensemble du PROS Jeunesse qui s'oriente vers l'action en amont des problèmes.

2. C'est en agissant sur les facteurs déterminants de la santé et du bien-être qu'on peut le mieux diminuer les facteurs de risque qui peuvent hypothéquer le développement des enfants et des adolescents; à cet égard, le potentiel de ces derniers est reconnu.

3. Les parents ont généralement le potentiel pour assurer l'éducation et le développement harmonieux de leur enfant s'ils sont soutenus dans leur rôle et si leurs compétences sont renforcées.

4. La santé et le bien-être de l'enfant sont une responsabilité collective qui concerne, outre les parents, les aidants naturels proches de la famille, les enseignants et les ressources d'entraide du milieu.

5. Il importe de rétablir le plus rapidement et le plus complètement possible la santé et le bien-être des jeunes en difficulté par des services accessibles, intensifs, continus et adéquats.

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4 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6. La concertation entre les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux et la coopération entre les différents secteurs assurent une convergence dans les actions et une complémentarité dans les services.

Ces six convictions ont motivé le choix des trois cibles principales du PROS Jeunesse:

• La santé et le bien-être des enfants, des jeunes et des parents.

• L'organisation des services destinés aux enfants, aux jeunes et aux parents.

• Les coûts des services et des activités offerts aux enfants, aux jeunes et aux parents.

Les convictions du Groupe de travail ont également inspiré le choix et la formulation de quatre objectifs de résultat:

• Augmenter la santé et le bien-être des enfants, des jeunes et des parents.

• Diminuer les problèmes vécus par les enfants.

• Augmenter l'accessibilité, la continuité et la complémentarité des services et des activités.

• Augmenter l'équité dans le financement des services et des activités.

Il importe de mentionner immédiatement les cibles et les objectifs de résultat du PROS Jeunesse, car c'est sur cette base que l'évaluation de ses effets et de ses impacts se fera.

La structure du document : une séquence logique et dynamique.

Histoire de connaître les antécédents, le lecteur est d'abord invité, au chapitre 1. à faire un survol des idées maîtresses qui se dégagent de l'ensemble des rapports, plans d'action, énoncés de politiques et cadres de référence produits au Québec et dans la région des Laurentides depuis les six dernières années concernant les services aux jeunes et aux familles. En annexe, nous y intégrons une vision globale du cadre légal qui régit nos interventions. Tout cela constitue un héritage fort substantiel, tant au plan national qu'au plan régional.

Puis, trois portraits sont successivement présentés; ils constituent, en fait, la raison d'être du Plan régional d'organisation des services à la jeunesse. Un premier portrait régional (chapitre 2) porte sur les déterminants de la santé et du bien-être des jeunes et des familles, compte tenu que le Groupe de travail a fait le choix de viser une action sur les déterminants spécifiques à chacune des étapes du développement de l'enfant. Ce chapitre jette un regard populationnel sur

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 5

les jeunes et les parents des Laurentides à travers des caractéristiques démographiques, socio-démographiques, socio-économiques et socio-sanitaires.

Le chapitre 3 présente le portrait des principaux problèmes vécus par les enfants et les jeunes des Laurentides. On procède à un examen systématique de certaines problématiques régionales reliées à l'adaptation sociale, à la santé mentale et à la toxicomanie. La comparaison avec l'ensemble du Québec révèle une situation générale guère reluisante pour les jeunes des Laurentides; en effet, pour plusieurs problèmes, notre région affiche des taux supérieurs aux taux québécois.

Le troisième portrait (chapitre 4) porte sur les services et les ressources disponibles dans les Laurentides et sur les ressources financières investies, tant par les organismes communautaires que par les établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Cette description se fait tour à tour en santé mentale, en adaptation sociale, en toxicomanie et en santé publique4. Au total, une somme de 46 099 732$ est investie en 1994-1995 dans les Laurentides pour le financement des activités et des services fournis à la jeunesse par les organismes communautaires et les établissements du réseau de la santé et des services sociaux, tant en matière de prévention que de services d'aide courants et spécialisés. Ce chapitre pose le problème des écarts actuels entre la région des Laurentides, les régions comparables et l'ensemble du Québec dans le financement des quatre programmes et évalue le manque à gagner pour notre région. Les besoins d'ici l'an 2001 sont également évalués, en considérant l'important accroissement de la population âgée de 0 à 17 ans que notre région connaîtra dans les prochaines années. Enfin, ce chapitre pose le problème des écarts dans le financement entre les différentes sous-régions5 des Laurentides.

Ces portraits tracés dans les chapitres 2, 3 et 4 fournissent le matériel nécessaire pour faire, au chapitre 5. une analyse globale des besoins, sur le plan des services comme sur le plan des pratiques. Concernant les services, la présentation d'une gamme de services souhaités permet d'identifier ensuite les besoins les plus importants, de même que les pistes d'action qui les combleraient dans les cinq prochaines aimées pour une somme d'environ 8 millions $. Concernant les pratiques, la réflexion du Groupe de travail le conduit à énoncer huit principes directeurs également présentés dans ce chapitre.

Nous incluons la Santé publique dans la description des services et des ressources, d 'une part, parce que plusieurs programmes de la Santé publique sont connexes aux programmes couverts par le PROS Jeunesse (par exemple: la nutrition prénatale, les bébés de faible poids, le sida, les maladies transmises sexuellement, etc.), d'autre part, parce que les programmes de Santé publique sont essentiels dans une perspective de promotion et de prévention. Notons qu 'un PROS en Santé publique est en voie d'élaboration.

Partout dans le document où il sera question de «sous-régions», l'appellation réfère aux territoires de CLSC. Lorsque le terme «régional» est utilisé, on désigne l'ensemble de la région des Laurentides. Enfin, le terme «local» fait référence aux territoires des municipalités ou des villages.

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6 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

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Les premiers chapitres fournissent donc un bon tour d'horizon de la réalité de l'enfance et de la jeunesse dans les Laurentides, ainsi qu'un ensemble de besoins quantifiés financièrement. Tout cela nous amène à envisager d'une façon différente l'organisation des services à la jeunesse : c'est l'objet du chapitre 6.

Ce chapitre met de l'avant une orientation de base (agir en amont des problèmes; agir rapidement et efficacement) servant de fil conducteur à l'ensemble du plan. Cinq orientations stratégiques s'appuient sur cette orientation de base et indiquent les voies prioritaires à emprunter pour améliorer le système de services à la jeunesse dans les Laurentides. Parce que les jeunes, les parents et les ressources communautaires sont au coeur des actions proposées par le PROS Jeunesse, c'est à dessein que la première orientation stratégique porte sur la valorisation, le renforcement et le support des parents et du milieu naturel et communautaire. Il nous apparaît, en effet, que l'action en amont des problèmes doit porter prioritairement sur les milieux les plus proches du jeune, en commençant par ses parents et sa famille. L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population fait l'objet d'une deuxième orientation stratégique, laquelle vise l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité des services. Mais il serait illusoire de réussir les transformations requises sans une convergence des actions de l'ensemble des «acteurs» concernés par les services à la jeunesse; la troisième orientation stratégique porte donc sur la concertation et la coopération multisectorielles. Par ailleurs, une stratégie de financement basée sur les besoins et l'équité doit être mise en place pour actualiser l'ensemble des transformations proposées, notamment, pour assurer un accès équitable aux services; c'est l'objet de la quatrième orientation stratégique. Enfin, une cinquième orientation stratégique précise les conditions et les outils utiles à la planification, à l'actualisation et à l'évaluation des actions prévues dans le PROS Jeunesse.

Voilà autant d'intentions exprimées par le PROS. Mais il ne suffit pas d'exprimer des volontés pour que les choses se réalisent. Aussi, les orientations stratégiques sont-elles traduites en quatorze objectifs opérationnels qui fixent plus concrètement ce qu'il faut mettre en oeuvre et réaliser d'ici l'année 2001, Pour y arriver, il faut se donner des moyens : 235 moyens d'action sont donc proposés, à titre indicatif.

Ce chapitre traitant des orientations, des objectifs opérationnels et des moyens d'action constitue évidemment le coeur du PROS Jeunesse et ce qui le rendra vraiment opérationnel.

Enfin, le chapitre 7 fournit un cadre d'évaluation de l'implantation du PROS Jeunesse et de l'impact des orientations, des pratiques et des services.

Avec ce document, le Groupe de travail souhaite vivement inspirer et mobiliser l'ensemble des décideurs, des gestionnaires et des intervenants de la région des Laurentides pour l'amélioration de la santé et du bien-être de nos enfants et de nos jeunes, dans le respect du rôle des parents.

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Chapitre

Pour se rappeler les antécédents... un peu d'histoire

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-1

COUP D'OEBL

Depuis la fin des années 80, une réflexion à l'échelle du Québec est menée sur la façon de concevoir et rendre avec plus d'efficacité les services de santé et les services sociaux aux enfants, aux jeunes et à leurs parents. Rapports, plans d'action, orientations ministérielles, Livre blanc, énoncés de politiques, cadres de référence et nouvelles législations ont jalonné les six dernières années. La région des Laurentides n'est pas restée étrangère à ce processus et divers documents ont également été produits.

Un survol sommaire des principales étapes franchies à ce jour, tant au niveau québécois que régional, permet de dégager un certain nombre d'idées maîtresses qui font l'unanimité, ou presque, et qui pavent la voie au plan régional d'organisation des services à la jeunesse dans la région des Laurentides. En ce sens, c'est un véritable héritage, fort substantiel par surcroît, héritage à la fois national et régional qui a été ainsi légué au Groupe de travail chargé d'élaborer le PROS Jeunesse de notre région.

En 1992, le ministère de la Santé et des Services sociaux faisait connaître sa Politique de la santé et du bien-être. Au cours des six dernières années, il a également énoncé ses orientations concernant les jeunes et leur famille,1 la toxicomanie2 et la santé mentale.3 Dans les mêmes années, le ministère initie la réforme des services de santé et des services sociaux; dans le cadre de cette réforme,4 des mesures concernant spécifiquement la jeunesse sont annoncées. Enfin,

Le cadre de référence sur l'orientation et l'organisation des centres de réadaptation pour jeunes en difficulté d'adaptation, 1990; Un Québec fou de ses enfants, 1991; La protection sur mesure : un projet collectif, 1991; La protection de la jeunesse, plus qu'une loi, 1992; Le Plan d'action jeunesse, 1992 et son Guide de soutien, 1995; Vers un continuum de services intégrés à la jeunesse : les solutions de rechange au placement des jeunes, 1994; L'adoption : un projet de vie, 1994; Au nom... et au-delà de la loi, 1995.

Les orientations ministérielles à l'égard de l'usage et de l 'abus des psychotropes, 1990; Le rapport du groupe de travail sur la lutte contre la drogue, 1990.

•l La Politique de santé mentale, 1989; Recommandations pour développer et enrichir la Politique de santé mentale, 1994.

4 Le Livre blanc «Une réforme axée sur le citoyen», 1990. L'annexe 1-3 présente schématiquement les changements initiés par la réforme de 1990.

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1-4 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

divers autres politiques ou programmes ministériels reliés à la jeunesse sont mis en œuvre.5

Voilà autant d'assises au Plan régional d'organisation des services à la jeunesse.

En outre, quatre pièces législatives majeures concernent les services à l'enfance et à la jeunesse. Il s'agit de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, la Loi sur la protection de la jeunesse, la Loi sur les jeunes contrevenants et les dispositions du Code civil du Québec, principalement les livres 1 et 2, lesquels contiennent notamment les dispositions législatives relatives à l'adoption.6 Ces lois constituent elles aussi des assises au Plan régional d'organisation des services à la jeunesse, car elles se fondent sur un consensus social et elles véhiculent des orientations et des valeurs.

Qu'est-ce qui se dégage de l'ensemble de ces orientations ministérielles québécoises?

Le Groupe de travail chargé d'élaborer le PROS Jeunesse retient dix orientations globales qui reviennent sans cesse, rapport après rapport, politique après politique. Les accentuations varient évidemment d'un document à l'autre. Si, pour l'un, la concertation entre les partenaires est au coeur des stratégies proposées, pour un autre, l'accent sera mis sur la lutte à la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie, alors que pour un troisième, l'insistance est placée sur l'amélioration de l'accessibilité et de la qualité des services. Les angles de prise varient donc, mais le Groupe de travail perçoit, dans l'ensemble des documents majeurs produits ces dernières années au Québec concernant la jeunesse, une vision globale consensuelle qu'on peut ramener à dix énoncés:

1. Agir en amont des problèmes (promotion de la santé et du bien-être et prévention primaire).

2. Favoriser l'autonomie des personnes, des réseaux naturels et des communautés dans la résolution de leurs difficultés et leur fournir les supports requis.

3. Réduire de façon significative les problèmes de santé et de bien-être.

4. Accroître l'accessibilité, l'efficacité et la qualité des services et des interventions; assurer un continuum de services.

5. Favoriser ia concertation et la complémentarité.

La Politique de périnatalité, 1993; Les plans d'action en matière de politique familiale; Le rapport du groupe de travail sur les agressions à caractère sexuel, 1995.

6 Ces lois sont présentées aux annexes 1-1 et 1-2.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 1-5

6. Assurer une réponse adaptée aux besoins de la personne et des différents groupes cibles.

7. Protéger l'enfant ou l'adolescent dont la sécurité ou le développement est menacé.

8. Accroître au maximum les chances de réinsertion sociale des jeunes en difficulté.

9. Répartir équitablement les ressources et diminuer les coûts.

10. Mener la lutte à la pauvreté afin d'améliorer les conditions de vie des populations cibles.

En fait, l'ensemble des pièces constitutives de la réforme entreprise au Québec depuis la fin des années '80 incite à une transformation fondamentale dans la manière de concevoir nos actions et dans notre façon de répondre aux besoins. C'est ce qu'illustre le tableau présenté en annexe 1-3, sur les fondements du système de santé et des services sociaux au Québec, avant et après la réforme annoncée en 1990. Celle-ci invite à passer d'une conception axée sur les problèmes à résoudre à une conception basée sur les déterminants de la santé; l'approche individuelle, curative, spécialisée et réactive doit évoluer vers une approche globale, holistique, biopsychosociale et proactive; la prise en charge partagée entre les individus, les milieux et l'État, remplace la prise en charge par l'État seulement; le système taxé de centralisateur et d'«hospitalocentrique» doit être converti en un système décentralisé, régionalisé et axé sur les services de première ligne.

Dans la région des Laurentides

Sur le plan régional, la réflexion a également été amorcée sur la transformation des pratiques et des services, d'abord dans le secteur de la santé mentale, avec la parution, en 1991, du Plan régional d'organisation de services en santé mentale, puis, en 1993, avec un Énoncé de politique de concertation avec les organismes communautaires et, en 1995, avec l'élaboration du Plan d'action régional pour l'amélioration de la santé et du bien-être, et enfin, en 1995, du Projet de transformation - L'approche programme et l'action locale dans lequel la Régie régionale expose sa vision des transformations que doit opérer le système.

Les orientations qui se dégagent globalement des démarches régionales s'inscrivent entièrement dans le virage amorcé par la réforme pour agir en amont des problèmes sur les facteurs déterminants de la santé et du bien-être. Les orientations régionales vont dans le sens de la promotion et de la prévention, favorisent l'implication des personnes, de la famille et des milieux, reconnaissent la valeur des interventions des groupes d'entraide et des organismes

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1-6 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

communautaires, rappellent l'importance de la concertation et du partenariat, et affirment la croyance que le maintien et l'amélioration de la santé et du bien-être sont des responsabilités partagées entre les individus, les familles, les milieux de vie et les services publics.

Pour les membres du Groupe de travail chargés d'élaborer le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse dans les Laurentides, les orientations énoncées dans les dernières années, tant au plan provincial que régional,7 deviennent des voies à suivre dans notre région, tout simplement parce qu'il leur apparaît que les solutions aux problèmes de l'heure dans la prestation des services à la jeunesse passent par elles.

Le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse dans la région des Laurentides s'inscrit donc dans cette continuité. Le Groupe de travail a vécu un processus d'appropriation de l'ensemble des orientations ministérielles, en se demandant constamment «comment appliquer cela de façon adaptée dans notre région?» En effet, pour les membres du Groupe de travail régional, s'inscrire dans la continuité resterait insuffisant sans un effort de rechercher des solutions originales aux principaux problèmes vécus par la jeunesse des Laurentides, des solutions adaptées au contexte d'ici. Continuité oui, tout en se fixant des objectifs et en proposant des moyens d'action propres à la région des Laurentides, dont certains sont déjà en processus d'implantation.

Ainsi, le Groupe de travail espère avoir fourni une contribution significative permettant qu'un nouveau pas soit franchi dans l'organisation des services à la jeunesse proches des milieux de vie, respectueux des personnes et de leurs forces et efficaces.

L'annexe 1-4 présente un survol de ces orientations.

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Chapitre

Les déterminants de la santé et du bien-être des enfants, des jeunes et des familles

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-3

COUP D'OEIL

Ce chapitre présente d'abord les déterminants, ces facteurs qui exercent une influence sur la santé et le bien-être des individus et des populations, influence tantôt agressante (ce sont les facteurs de risque), tantôt protectrice (ce sont les facteurs de protection). De préférence à d'autres approches, le Groupe de travail fait le choix de viser une action sur les déterminants spécifiques à chacune des étapes du développement de l'enfant. En outre, un nombre minimal d'indicateurs relatifs à la mesure des déterminants sont retenus, pour soutenir la planification régionale et sous-régionale, ainsi que l'organisation des services.

Pour ce faire, le chapitre jette un regard populationnel sur les jeunes et les parents des Laurentides. De fait, il s'agit d'un survol des caractéristiques relatives aux dimensions démographiques, socio-démographiques, socio-économiques et socio-sanitaires des familles et des jeunes de 0-17 ans.

2.1 DÉTERMINANTS, FACTEURS DE RISQUE ET FACTEURS DE PROTECTION

COUP D'OEIL

La réflexion du Groupe de travail sur les facteurs qui influencent la santé et le bien-être l'amène à dégager deux constats : d'une part, il existe de multiples interactions entre les facteurs; d'autre part, les facteurs de risque et de protection sont sensiblement les mêmes d'un problème à l'autre. Le PROS Jeunesse considère qu'en agissant d'abord sur les déterminants plutôt que sur la réponse aux problèmes, on peut davantage assurer un développement harmonieux des enfants et des jeunes.

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2-4 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

Les déterminants sont des facteurs qui influencent de diverses manières la santé et le bien-être1

des individus et des populations. On peut regrouper les déterminants en catégories :

A) Les facteurs biologiques et individuels, par exemple la capacité cognitive de l'enfant à apprendre.

B) Les habitudes de vie et les comportements, par exemple l'intégration des modèles sociaux offerts à l'enfant concernant la consommation de drogues et d'alcool, la sexualité ou les rapports entre les garçons et les filles.

C) Le milieu de vie et l'environnement social, par exemple le réseau social des parents.

D) L'environnement physique, par exemple l'accessibilité aux centres de sports, de loisirs et culturels pour les enfants et les jeunes.

E) Les conditions de vie, par exemple le revenu familial et l'emploi.

F) Le système de services, par exemple le dépistage précoce.

Les facteurs déterminants présentent une dualité : ils peuvent favoriser l'amélioration de la santé et du bien-être ou, au contraire, contribuer à sa détérioration.

Lorsque les déterminants ont un caractère agresseur sur la santé et le bien-être, pouvant ainsi favoriser l'apparition d'un problème physique, psychologique ou autre, on dit qu'ils sont des facteurs de risque. Ainsi, des facteurs tels que la faible scolarisation, le chômage, la pauvreté, la difficulté à satisfaire ses besoins de base, l'isolement social, la faiblesse des réseaux de soutien ou certains événements circonstanciels tels la victimisation de l'enfant ou du parent, un deuil ou une maladie peuvent influencer négativement la santé et le bien-être et contribuent à la vulnérabilité de l'enfant. Inversement, lorsque les déterminants contribuent à protéger la personne ou les populations de maladies, de traumatismes ou de problèmes psychosociaux, ils constituent des facteurs de protection, par exemple un programme de vaccination.

Il existe plusieurs types de facteurs de risque. Le rapport «Un Québec fou de ses enfants» identifie des facteurs de risque personnels, familiaux, institutionnels et sociétaux.

Selon la Politique de la santé et du bien-être et la Loi sur les services de santé et les services sociaux, la santé et le bien-être désignent «la capacité physique, psychique et sociale d'une personne d'agir dans son milieu et d'accomplir les rôles qu'elle entend assumer d'une manière acceptable pour elle-même et pour les groupes dont elle fait partie», La santé et le bien-être ont des liens très étroits : ils représentent les deux faces d 'une même réalité.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-5

La réflexion menée par le Groupe de travail chargé d'élaborer le PROS jeunesse l'amène à dégager deux constats en regard des facteurs de risque et de protection :

• Il existe de multiples interactions entre les facteurs

Une analyse produite par le Département de santé communautaire de St-Jérôme2 indique:

«Chacun de nous est exposé à des facteurs de risque. Le danger est d'y être surexposé sans avoir en contrepartie des facteurs de protection. Si l'on désire une bonne santé mentale et physique, il faut maximiser les facteurs de protection et réduire au minimum les facteurs de risque. Par ailleurs, certains facteurs de risque ne sont pas évitables. Par exemple : nous vieillissons tous, nous avons un bagage héréditaire avec ses faiblesses, nous vivons des instants d'insécurité, etc. (...) Notre état de santé et de bien-être serait quotidiennement le résultat d'une dynamique sans aucune statistique dans laquelle se vit une multitude d'interactions entre une multitude d'éléments plus ou moins agresseurs (facteurs de risque) et d'autres plus ou moins protecteurs (facteurs de protection). Tout ceci serait plus ou moins filtré par notre capacité à répondre au stress. »

Ainsi, les facteurs de risque et les facteurs de protection ne sont pas considérés comme complètement présents ou complètement absents, mais plutôt comme les pôles opposés d'un continuum avec une gradation d'intensité entre les extrêmes.

De plus, les effets sur la santé et le bien-être que peut avoir un déterminant sont liés à d'autres facteurs qui eux aussi agissent sur la santé et le bien-être. Cette question de l'interaction entre les facteurs est cruciale, car elle implique qu'un facteur de risque peut agir de façon variable selon que d'autres facteurs de risque ou de protection sont présents ou non.

À titre illustratif, le fait de vivre une situation de pauvreté exercera une influence très variable d'une personne à l'autre, selon que la pauvreté s'accompagnera ou non d'autres facteurs de risque, par exemple l'isolement social, une alimentation déficiente, etc., et selon qu'elle sera accompagnée de facteurs agissant en contrepartie de façon positive sur la santé et le bien-être de l'individu, par exemple une scolarité élevée ou un réseau social soutenant.

2 Daniel GAUTHIER, Une analyse pour une politique de santé et de bien-être. Région des Laurentides, Département de santé communautaire de l'Hôtel-Dieu de St-Jérôme, St-Jérôme, 1992.

Note : Le Département de santé communautaire est devenu, depuis lors, la Direction de la santé publique de la Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides.

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2-6 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

De plus, on sait qu'un même élément peut agir comme facteur de risque ou comme facteur de protection, selon les individus, les groupes ou les situations. Ainsi, le fait de vivre dans une famille reconstituée peut représenter un facteur de risque pour un enfant, par exemple s'il vit un déracinement, alors que pour un autre, cette situation sera bénéfique en raison des nouveaux liens qu'elle lui permettra de développer.

• Les facteurs de risque et de protection sont sensiblement les mêmes d'un problème à l'autre

C'est le deuxième constat : les facteurs de risque et de protection associés aux problèmes graves vécus par les enfants et les jeunes sont sensiblement les mêmes d'un problème à l'autre.

Cela met en lumière les liens existants entre les différents problèmes, de même que la continuité dans la trajectoire des problèmes vécus par les enfants et les jeunes au fil des années3. Par exemple, des retards de développement dès la petite enfance peuvent générer des troubles de comportement ou un retard scolaire durant l'enfance; puis, plus tard, à l'adolescence, ces mêmes difficultés non résolues peuvent entraîner à leur tour de la délinquance, des états dépressifs ou des problèmes de toxicomanie.

Cette évolution des problèmes qu'on retrouve aux différentes étapes du développement du jeune est illustrée dans la deuxième partie du tableau 2-1.

L'état actuel des connaissances ne nous permet pas d'établir des liens plus directs entre les problèmes et les déterminants de la santé et du bien-être des jeunes. Toutefois, des travaux sont actuellement en cours afin de pouvoir éventuellement apporter ces précisions.

À l'instar de la Politique de la santé et du bien-être, le PROS Jeunesse considère qu'en agissant d'abord sur les déterminants plutôt que sur la réponse aux problèmes, lesquels sont bien souvent les symptômes d'autres problèmes, on peut davantage assurer un développement harmonieux des enfante et des jeunes. Et comme chaque étape du développement de l'enfant comporte son lot de problèmes, certains provenant des étapes antérieures comme on l'a vu, il faut donc également situer l'action sur les déterminants en fonction des différents groupes d'âges. C'est ce que présente la première partie du tableau qui suit. Cela permettra de bien choisir les cibles d'intervention pour chaque étape du développement du jeune.

3 Concernant l'interaction entre les facteurs de risque et la trajectoire dans l'évolution des problèmes quand ils ne sont pas solutionnés très tôt, voir l'excellente vidéocassette produite en 1995 par le Comité de la santé mentale du Québec: Grandir aussi dans sa tête (deuxième partie : la stimulation précoce chez les enfants d 'âge préscolaire).

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-7

TABLEAU 2 - 1

DÉTERMINANTS4 RELIÉS À LA SANTÉ ET AU BIEN-ÊTRE DES ENFANTS, DES JEUNES ET DE LEURS PARENTS ET DÉVELOPPEMENT DES PRINCIPAUX PROBLÈMES SELON LES GROUPES D'ÂGES

1 $ - u a ï s | i i ! -•-TX'aBS11

DÉTERMINANTS:

Facteurs biologiques Capacités biologiques de l'enfant Compétences sociales de l'enfant Découverte et affirmation de et individuels (ou personnalité) l'identité sexuelle

Capacités cognitives de l'enfant Transformations du corps à la

Tempérament de l'enfant puberté et à l'adolescence

Habitudes de vie et Alimentation de la mère Modèles sociaux offerts à l'enfant Consommation de substances comportements en ce qui a trait à la illicites par les jeunes reliés à la santé et Alimentation de l'enfant consommation, à la sexualité et au bien-être aux rapports hommes-femmes Comportements sexuels des

Hygiène de vie jeunes

Consommation de substances par les parents (tabac, alcool, drogue)

Milieu de vie et Âge de la mère à la naissance du Niveau de maturité (psychologique Perspective d'avenir pour les environnement premier enfant et sexuelle) des adultes impliqués jeunes social auprès de l'enfant

Relations conjugales (violence) Niveau de contrôle sur les Qualité des services scolaires services

Réseau de soutien social des parents Qualité de la vie à l'école Présence/absence d'un milieu

Ressources de soutien social (valorisation, acceptation, etc.) criminel (isolement social)

Présence/absence de bandes Comportement social des parents anti-sociales (criminalité)

Relations adultes-jeunes Santé physique et mentale des parents Relations hommes-femmes

Appartenance ethnique des parents Décrochage ou non du jeune Décrochage des parents

Attachement parents-enfants Valorisation des jeunes et leur

Implication paternelle intégration à la société

Système de croyances des parents

Connaissance des soins à donner à l'enfant

Pratiques disciplinaires des parents

Stimulation offerte à l'enfant

4 Chaque déterminant est présenté une seule fois, soit au moment où il est le plus susceptible de commencer à exercer une influence sur la santé et le bien-être des enfants, des jeunes et de leurs parents.

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2-8 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

0 - S ans S - U iras

DÉTERMINANTS:

Milieu de rie et environnement social (suite)

Changements au sein des familles (mortalité, séparation, reconstitution)

Préparation à la scolarisation des enfants

Place faite aux patents et aux enfants dans les endroits publics

Environnement physique

Sécurité des espaces de jeux intérieurs et extérieurs

Accessibilité des centres de sports et de loisirs

Accessibilité des centres culturels et d'endroits de rencontre

Conditions de vie Scolarité des parents

Emploi des parents

Revenu des parents

Logement familial

Quartier de résidence

Scolarité du jeune

Emploi du jeune

Système de services Dépistage précoce (ex. : surdité, troubles de comportement)

Coordination des services offerts aux parents et à leuts enfants

Dépistage des troubles d'apprentissage

Programme de vaccination

| « - I X acs

PROBLÈMES:5

Négligence Troubles d'apprentissage Problème d'estime de soi Abus physique Mésadaptation sociale Problème de contrôle de soi Abus psychologique Difficulté de socialisation Abus sexuel Problème de sexualité précoce Troubles alimentaires Anorexie/boulimie Psychose Décrochage scolaire Dépression Anxiété Délinquance Retard de développement et déficit de Abus d'alcool et de drogues l'attention Suicide Problème de langage Troubles de comportement, agressivité

Les problèmes vécus par les enfants de 0 à 5 ans et qui se poursuivent entre 6 et 11 ans risquent de se traduire à l 'adolescence par d 'autres types de problèmes.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-9

2.2 LES INDICATEURS DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE DES ENFANTS ET DES JEUNES

COUP D'OEIL

Pour soutenir la planification régionale et sous-régionale, de même que l'organisation des services, un nombre minimal d'indicateurs sont retenus. Ceux-ci peuvent être reliés aux besoins des jeunes et des familles (ce sont les indicateurs démographiques) ou plus directement aux déterminants de leur santé et de leur bien-être (ce sont les indicateurs socio-démographiques, socio-économiques et socio-sanitaires).

Pourquoi des indicateurs?

Au même titre que l'investisseur a besoin d'une série d'indicateurs (produit national brut, taux de chômage, indice Dow Jones, etc.) pour mesurer l'état de santé économique d'un marché ou d'un pays et au même titre que le conducteur a besoin d'indicateurs (jauge à essence, indicateur de niveau d'huile, odomètrc, etc.) sur le tableau de bord de son véhicule afin de mieux contrôler et ajuster sa conduite, les déterminants de la santé et du bien-être des jeunes doivent être accompagnés d'indicateurs pour qu'il soit possible, d'une part, de mesurer l'état de santé et de bien-être de la population et, d'autre part, de mesurer les impacts des programmes de santé et de services sociaux sur cet état de santé et de bien-être.

Les indicateurs sont conçus pour saisir une réalité, faciliter les décisions, appuyer et alimenter la planification, la programmation, le suivi et le contrôle de gestion et l'évaluation.6

Comment choisir les indicateurs?

Il est important de faire un choix judicieux des indicateurs qui permettront de traduire la réalité que nous souhaitons connaître. Plusieurs critères peuvent être utilisés : la pertinence de l'indicateur en regard de ce qui est recherché, la valeur d'usage de l'indicateur pour soutenir la planification et l'organisation des services, la disponibilité des données, la possibilité de mesurer correctement le résultat obtenu, etc.7

6 Pour en savoir plus sur l'utilisation des indicateurs à des fins de prise de décision dans le secteur de la santé et des services sociaux, voir : Linda FORTIN, Quelques notions importantes pour le développement d'indicateurs. Service du développement d'indicateurs, Direction des études et indicateurs, Ministère de la Santé et des Services sociaux, avril 1993.

7 Pour en savoir plus sur les critères qui permettent de choisir les indicateurs, voir l 'étude suivante : EUen CORIN, Les dimensions sociales et psychiques de la santé ; outils méthodologiques et perspectives d'analyse. Commission d'Enquête sur les services de Santé et les Services sociaux, Gouvernement du Québec, 1987.

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2-10 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Les indicateurs retenus

Les indicateurs relatifs aux déterminants de la santé et du bien-être commencent à peine à se développer et ceux spécifiquement reliés aux 0-17 ans sont encore plus embryonnaires. D'ici à ce que des travaux ultérieurs aient été réalisés pour préciser clairement ce sur quoi on veut agir, le Groupe de travail retient pour le moment un nombre minimal d'indicateurs pour soutenir la planification régionale et sous-régionale, de même que l'organisation des services.

Deux catégories d'indicateurs associés aux déterminants sont retenues :

A- INDICATEURS RELIÉS AUX BESOINS ET UTILES À LA PLANIFICATION DES SERVICES

Cette première catégorie d'indicateurs fait ressortir des caractéristiques de la population utiles à la planification des services. Elle comprend des indicateurs reliés aux besoins des jeunes et des familles exerçant une pression sur les services et les activités nécessaires pour y répondre. Cette catégorie est constituée des indicateurs suivants :

- INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES :

• Répartition de la population selon l'âge • Taux d'accroissement de la population de jeunes • Proportion de jeunes ne parlant pas la langue française à la maison

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 2-11

B- INDICATEURS DES DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE DES ENFANTS ET DES JEUNES

Les indicateurs de cette deuxième catégorie réfèrent directement aux déterminants de la santé et du bien-être des jeunes et des familles. Les indicateurs suivants sont suggérés :

- INDICATEUR SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE : • Proportion de familles monoparentales avec enfants de moins de 18 ans

- INDICATEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES : • Proportion de familles avec enfants, bénéficiaires de l'aide sociale • Proportion des enfants de moins de 18 ans au sein de familles vivant sous le seuil de faible revenu • Jeunes vivant dans un ménage à faible revenu

- INDICATEURS SOCIO-SANITAIRES • Proportion des naissances vivantes de faible poids • Indice de détresse psychologique • Indice de soutien social (satisfaction quant à la vie sociale, satisfaction quant aux rapports

familiaux) • Taux de grossesse à l'adolescence • Indice de consommation abusive de drogue ou d'alcool

Seuls, ces indicateurs auraient peu de signification. Mais, si on les met en relation avec les indicateurs relatifs aux programmes ou services dispensés à la population, cela permettra de vérifier si les actions auront permis d'agir sur les déterminants de façon à améliorer son état de santé et de bien-être. Nous passerons ainsi de la fonction d'observation à la fonction d'évaluation.

Retenons enfin que l'approche par indicateurs n'est pas adaptée à la mesure de tous les phénomènes. Dans le domaine des problèmes sociaux, elle peut trouver une complémentarité intéressante dans des approches qualitatives qui fourniront des informations différentes, par exemple sur le développement du sentiment de compétence chez les parents. La pertinence de recourir à ce type d'approche devra être examinée, de même que la nécessité de développer d'autres indicateurs pour mieux cerner les déterminants sur lesquels nous voulons agir.

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2-12 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

2.3 LES INDICATEURS RELIÉS AUX BESOINS ET UTILES À LA PLANIFICATION DES SERVICES8

COUP D'OEIL

En 1996, la région des Laurentides compte un grand nombre de jeunes de moins de 18 ans : plus de 112 500, ce qui représente le quart de la population régionale totale. Ce groupe s'accroît de façon constante : de 1991 à 2001, la population des 0-17 ans dans les Laurentides s'accroît de 17,7%, passant de 101 311 à 119 290 enfants et jeunes, alors que durant la même période, l'ensemble des jeunes du Québec connaît une diminution de 1,9%. D'autre part, à peine 7% des jeunes des Laurentides ne parlent pas le français à la maison.

INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES :

• Enfants selon l'âge

En 1996, on dénombre 112 524 jeunes de moins de 18 ans dans la région des Laurentides (tableau 3 de l'annexe 2-1). À elles seules, les sous-régions Jean-Olivier Chénier, Thérèse-de-Blainville et Arthur-Buies regroupent plus de 76% des jeunes. Chaque groupe d'âges (0-5 ans, 6-11 ans, 12-17 ans) compte entre 32% et 35% de la population totale d'enfants (tableau 2-2).9

Certaines des données présentées dans ce chapitre sont reprises dans l'annexe 2-1, ventilées par sous-région ou par municipalité.

Le tableau 9 de l 'annexe 2-1 indique le nombre d'enfants pour chacune des municipalités des Laurentides.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 2-13

TABLEAU 2 - 2

Répartit ion e n n o m b r e e t e n pourcentage de Jâ populat ion 0 - 1 7 a n s ' - " ' se ïontegi t tHiped'âges^ Région desLaurent îdes , '•:• ''

Sans-régions 3-5 ans 6-11 ans 12-17 ans total 0-17 ans Sans-régions

a % n % fl % » %

4.-0. Chéttier 8 348 33 ,8% 8 080 32,7% 8 249 33,4% 24 677 100% (22,3%)

• î l t é f ^ e ^ . gîainvtfie .

12 608 35 ,3% 11 682 32 ,7% 11 386 31,9% 35 676 100% (32 ,2%)

Arthur-gttïes 8 677 36 ,0% 7 697 32 ,0% 7 708 32,0% 24 082 100% (21 ,7%)

Aïgttttesfl 2 199 34 ,2% 2 153 33,5% 2 083 32,4% 6 435 100% (5 ,9%)

Fays-d^n-Bant 1 716 37 ,6% 1 407 30,8% 1 438 31,5% 4 561 100% (4 ,1%)

• T wfe-TâliéèS ' 2 560 34 ,2% 2 476 33,1% 2 439 32,6% 7 475 100% (6 ,8%)

Hautes-• ; l^aeïieiitlâieS. -.

2 437 31 ,3% 2 576 33 ,1% 2 781 35,7% 7 794 100% (7 ,0%)

Région Laurentides

38 545 34 ,8% 36 071 32 ,6% 36 084 32,6% 110 700 100% (100%)

Note: Le pourcentage entre parenthèses de la dernière colonne indique le pourcentage de jeunes par sous-région par rapport à l'ensemble de la région des Laurentides.

Source : MSSS, Projections définitives de population par CLSC et années d'âge (Cls91al5), juin 1995.

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2-14 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Taux d'accroissement de la population de jeunes

Le groupe des 0-17 ans s'accroît de façon constante dans les Laurentides. De 1991 à 1996, il a connu une augmentation de 11,1%. Selon les projections de population du ministère de la Santé et des Services sociaux, de 1991 à 2001, soit sur une période de 10 ans, le nombre de jeunes 0-17 ans se sera accru de 17,7% dans notre région, passant de 101 311 à 119 290. Il s'agit là d'une augmentation très importante si on la compare à la situation du Québec, où le nombre d'individus de cette classe d'âge diminuera de 1,9% pour la même période. Si l'on fait porter les projections sur une période de 15 ans, soit de 1991 à 2006, cette tendance ne fait que s'accentuer.

TABLEAU 2-3 CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE

Population 0-17 ans I Région des Laurentides Population 0-17 ans / Ensemble du Québec

1710 000

1700000 \

1690 000

1630 000

1670 000

1 660 000

1 650 000

1 640 000

1 630 000

1 620000

wn i 1 i i i i r

I i i s i i

1991 1993 1995

Accroissement de 1991 à 2001: 17.7% Diminution de 1991 à 2001 : 1.9%

Des différences importantes apparaissent également entre les sous-régions des Laurentides. Les sous-régions Thérèse-de-Blainville et Arthur-Buies connaîtront l'accroissement le plus important chez les 0-17 ans. Ensuite, viennent les sous-régions J.-O. Chénier et Pays-d'en-Haut. Enfin, les sous-régions où la population de jeunes demeure stable ou en déclin sont Trois-Vallées, Argenteuil et Hautes-Laurentides. Cette dernière, avec une baisse de 12,5% en 15 ans, connaît une migration de sa population de jeunes vers d'autres sous-régions11.

Concernant les projections de la population des 0-17 ans, voir les tableaux 1 à 4 de l 'annexe 2-1.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 2-15

• Proportion de jeunes ne parlant pas la langue française à la maison

Le nombre d'enfants de 0-17 ans dont le français n'est pas une langue parlée à la maison (langue unique ou inclue parmi d'autres langues parlées à la maison) s'élève à 6 820, soit 6.9% de l'ensemble des jeunes des Laurentides. La majorité d'entre eux parle exclusivement l'anglais à la maison (5.8%) alors qu'une très faible proportion parle une langue non officielle avec ou sans une autre langue qui n'est pas le français (1.1%). Les langues les plus parlées par les enfants n'utilisant ni le français, ni l'anglais à la maison sont, dans l'ordre, le yiddish, surtout, et, à un degré beaucoup moindre, le portugais, l'arabe, l'espagnol et l'italien.

L'utilisation du français à la maison par les jeunes des Laurentides est supérieure au taux québécois. En effet, en 1991 au Québec. 14.8% des jeunes ne parlent pas la langue française. Une majorité d'entre eux (9.5%) parlent uniquement l'anglais à la maison alors que les autres (5.3%) s'expriment dans une langue non officielle avec ou sans une autre langue qui n'est pas le français.

Parmi les sous-régions des Laurentides. Argenteuil constitue le territoire où il existe la plus forte proportion de jeunes ne parlant pas le français à la maison (19.7 %). Vient ensuite la sous-région des Pays-d'en-Haut avec 13.1%. Par ailleurs, les sous-régions où ces proportions sont les plus faibles sont les Hautes-Laurentides (0.3%), Arthur-Buies (1.4%) et des Trois-Vallées (4.1%).

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2-16 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

TABLEAU 2-4

RÉGIONDES LAiatENXlDES, i991u

Soos-régwiis Population <M7ansH Anglais Français

Langue nfm officielle14

JeattOOvfer Chénfer 22 095 1 920 19 840 70

Thérese-de-Bfeisviïïe 30 375 1 500 27 635 895

Aithur-Bufes 20 900 240 20 365 55

Adrgenteuii 6 535 1 270 5 145 20

Pays-d'en-Haut 4 080 535 3 475 0

Trois-VaHées 7 135 265 6 660 30

Hautes-Laureatkies 8 100 20 7 975 0

Région des I^aurentides 99 220 5 750 91 095 1 070

Province de Québec 1 651 240 158 045 1 379 965 80 320

Ce tableau présente des catégories exclusives, c'est-à-dire qu'un répondant ne peut se trouver que dans une seule des catégories énumérées. Ainsi, la catégorie «Anglais» réfère aux jeunes qui ne parlent que l'anglais à la maison; la catégorie «Français» indique des jeunes qui parlent français à la maison avec ou sans une autre langue (anglais ou langue non officielle); ta catégorie «langue non officielle» réfère aux jeunes qui parlent une langue non officielle à la maison avec ou sans une autre langue qui n'est pas le français.

La population totale de jeunes réfère aux données de recensement 1991 non corrigées, ce qui explique l'écart avec le total indiqué au tableau 2-2.

Le nombre élevé pour la sous-région Thérèse-de-Blainville s'explique principalement par la présence d'une importante communauté juive parlant le yiddish à la maison.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-17

2.4 LES INDICATEURS RELIÉS AUX DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE1S

COUP D'OEIL

Bien que les sous-régions du sud des Laurentides, les plus urbaines et les plus populeuses, accusent les plus fortes proportions de jeunes, ce sont toutefois les sous-régions situées plus au nord et de type rural qui présentent les caractéristiques socio-démographiques et socio-économiques les moins favorables. Les taux de familles monoparentales, les pourcentages de bénéficiaires d'aide sociale, les pourcentages de familles ayant un revenu inférieur à 20 000$ et les pourcentages d'enfants vivant dans un ménage à faible revenu y sont plus élevés.

Au chapitre des indicateurs socio-sanitaires, on constate que notre région possède un taux de naissances de faible poids supérieur à celui du Canada. Les sous-régions des Hautes-Laurentides et Trois-Vallées paraissent particulièrement à risque à cet égard, tout comme à l'égard des taux d'accouchement chez les adolescentes.

On remarque chez les adolescents(es) la présence inquiétante de facteurs de risque. Le tiers des 15-24 ans16 des Laurentides vivent un niveau élevé de détresse psychologique. Ils sont près de 12 % à connaître des risques élevés de problèmes liés à l'alcool et plus de 27 % à consommer des drogues. Ces proportions sont cependant comparables à celles constatées chez les jeunes Québécois.

Fait rassurant toutefois, les jeunes des Laurentides semblent bénéficier d'un meilleur soutien social que la moyenne des jeunes au Québec.

2.4.1 Indicateurs socio-démographiques

• Familles avec enfant(s) selon le genre de famille

La région compte, en 1991, environ 56 000 familles avec au moins un enfant de moins de -18 ans (tableau 2-4). Pour la majorité d'entre elles, il s'agit d'un couple marié. Pour leur part, les familles monoparentales sont les moins nombreuses.

Les données sur les indicateurs de la santé et du bien-être, entre autres celles provenant de l'enquête Santé Québec, sont de type épidémiologique, alors que les données qu'on retrouvera au chapitre 3 sur les problèmes sont des données de services fournies par des établissements.

Certains indicateurs abordés dans cette partie réfèrent aux jeunes de 15-24 ans. Nous utilisons des données relatives à ce groupe d'âges lorsque nous ne disposons pas de données spécifiques aux jeunes de moins de 18 ans.

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2-18 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

TABLEAU 2 - 5

Nombre de familles a maison, selon le genr

yant au moins un enfa e de famille et la sous-

nt âgé c région;

te moins da 18 ans, vivant à ht région des Laurentides, tSBtS*7

Sous-régions :•'.,... genre famille "

i l l | l l | | | | | | | | | | p p | | | | couple en union monoparentale % mono- tolaï marié libre

H •

parentale

Jean-Olivier Chênier 8 810 1 905 400 1 390 14,3% 12 505

Thérèse-de-Biamville 11 905 2 715 455 2 015 14,5% 17 090

Arthur-Baies 7 630 2 280 370 1 880 18,5% 12 160

Aigeatetal 2 565 480 95 475 15,8% 3 615

Pays-d'en-Haut 1 575 465 80 320 16,4% 2 440

îtoîs-Valiees 2 460 910 150 575 17,7% 4 095

Hastes-Laumitîdes 2 730 1 000 185 540 16,3% 4 455

Région des Laurentides 37 675 66,9%

9 755 17,3%

1 735 3,0%

7 195 12,8%

8 930 15,8%

56 360 100%

Un roar bien triste peur Notoci i | l i p i | l i | i | | | l s

Elle s "en doutait Men m peu d epuis quelque temps. 1 te nouvelle vient ée M être annoncée par sa mère. Notante est bouleversée i (ktetques jours à pei ne après son septième m ttîwtsairt de nommce, son père et sa mère doivent se xéparer et peut-être mer te divorcer! Qui m s'oct wper à 'elle maintenant? Va-t~eUe devoir changer de ma Ism et d'école? Qaevi mt dire ses atom? Qui u prendre ces décisions? Est-ce qa*on va toi demander i on avis?

Le tableau 9 de l 'annexe 2-1 indique le nombre de familles monoparentales pour chacune des municipalités de la région.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-19

• Certaines caractéristiques des familles monoparentales

En 1991, les familles monoparentales forment 15,8% de l'ensemble des familles ayant au moins un enfant de moins de 18 ans (tableau 2-4). La sous-région Arthur-Buies affiche le taux de monoparentalité le plus élevé avec 18,5%. Cette sous-région est suivie d'assez près par la sous-région des Trois-Vallées (17,7%).

Par ailleurs, en 1991, sur les 8 900 familles monoparentales de la région, 80% de celles-ci ont une femme à leur tête (tableau 2-5). D'une sous-région à l'autre, ce rapport ne varie pas beaucoup. On se doit de signaler, toutefois, que c'est dans Arthur-Buies et Argenteuil que la proportion de femmes chefs de famille monoparentale est la plus élevée.

TABLEAU 2-6

. C W T A M S I N D I C A P ^ • ''V- !

Sous-régions

î £ :|i |ï S? ij x i £ï : w :|i S : j: |i] * ij: S

% (te faaiiSrs utoMfHHWitïtes sur

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ri jï :|i jiSï if K-:ïï i-lS i ij v :£:!]

3eaa»01ivier Chéaîer 14,3% 77,7% 8,3% 5,5%

Thé rèse-de-Bïafrivîile 14,5% 81,6% 6,4% 4,8%

Arthur-Buies 18,5% 83,6% 11,0% 5,7%

Argenteuil 15,5% 83,3% 18,7% 5,5%

Pays-d'en-Haat 16,4% 80,0% 13,0% 5,2%

Trofc-Vallées 17,7% 79,3% 15,2% 6,3%

Hautes-Laurentides 16,3% 74,5% 16,6% 6,6%

Région des Laurentides

15,8% 80,6% 10,1% 5,4%

Province de Québtc 17,9% 82,6% - -

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2-20 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

• Enfants dans les familles monoparentales18

En 1991, la région des Laurentides compte 13 425 enfants âgés de moins de 18 ans vivant dans une famille monoparentale. Plus de la moitié (56,3%) sont âgés de 6 à 14 ans.

Une sous-région en particulier se distingue de la région quant à la répartition des enfants par groupe d'âges. Il s'agit de la sous-région des Pays-d'en-Haut qui accuse une proportion sensiblement plus faible d'enfants de moins de 6 ans (18,3% comparativement à 24.2% au niveau régional), laquelle est compensée par une forte représentation des effectifs âgés de 6 à 14 ans (61,7%). Pour sa part, la province représente, à ce chapitre, un profil très semblable à celui de notre région.

Il est intéressant de connaître aussi la part que représente, sur l'ensemble des enfants, nos jeunes qui vivent dans une famille monoparentale. Dans les Laurentides, près de 14% des moins de 18 ans vivent dans une famille de ce type. C' obtient pour l'ensemble de la province (15,4%). C'est la sous-région Arthur-Buies qui affiche le risque le plus élevé pour les enfants de vivre dans une famille monoparentale (16,3%).

D'autre part, plus les enfants sont âgés, plus leurs chances de vivre dans une famille monoparentale sont élevées. Dans les Laurentides, le risque passe de 10% chez les moins de 6 ans à 15,2% chez les 6-14 ans, pour culminer à 17,9% du côté des 15-17 ans.

2.4.2 Indicateurs socio-économiques

• Sécurité du revenu : aide sociale19

Enfants bénéficiaires de l'aide sociale

En novembre 1992, dans les Laurentides. le nombre d'enfants vivant de l'aide sociale s'élevait à 11 210. Parmi ceux-ci, 4 627 étaient d'âge préscolaire.

est légèrement moins que ce que l'on

Le ûkovç tfntre deux insécurités

Samedi soir. Dekm il fait -2Û* Celsius. Au poste de police, Edith, 4 m cesse 4e pleurer. Cédric, 5 ans, semble perdu et garde un air renfrogné. Quant à Thierry, 13 «as, it et la rage a» coeur. Encore une fois, î 'ami 4e Mireille Va battue et a terrorisé les enfants*

Seule pour prendre soin ée ses troii enfants. MireitU avait accepté Uy# an an d'aller vivre avec cet homme, pour fair Ut pMvretét l'aide stMàah, Ut solitude. Mais tes choses se sont rapidement gâtées,

Ce soir, SttirûiUe ne voit que deux possibilités : elle retourne vivre dans un contexte de violence eu eUe retrouve la pauvreté et l'insécurité

Les tableaux 5 et 9 de l 'annexe 2-1 fournissent des données complémentaires sur les enfants vivant dans des familles monoparentales.

Les tableaux 6, 7 et 8 de l'annexe 2-1 fournissent des données complémentaires sur les familles bénéficiaires de l'aide sociale.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-21

Sur l'ensemble des enfants de moins de 18 ans, les bénéficiaires de l'aide sociale âgés de 0 à 17 ans représentent environ 10%. Les sous-régions, où le pourcentage de bénéficiaires parmi les jeunes est le plus élevé sont, dans l'ordre : Argenteuil (18,7%), Hautes-Laurentides (16,6%) et Trois-Vallées (15,2%). Par contre, on observe les taux les plus faibles dans Thérèse-de-Blainville (6,4%) et Jean-Olivier Chénier (8,3%).

Malgré que le taux d'assistés sociaux de la sous-région Arthur-Buies soit légèrement inférieur à la moyenne régionale, elle est celle des sous-régions populeuses (J.O. Chénier, Thérèse-de-Blainville et Arthur-Buies) à avoir la proportion la plus élevée. Ceci explique pourquoi près du quart (23,7%) des enfants bénéficiaires de l'aide sociale de la région se retrouvent dans cette sous-région.

Familles avec enfant(s) bénéficiaires de l'aide sociale selon le genre de famille

En novembre 1991, dans la région, on dénombrait environ 5 900 familles bénéficiaires de l'aide sociale. Les familles monoparentales constituaient la très grande majorité d'entre elles. De fait, dans les Laurentides, 71% des familles bénéficiaires, avec enfant(s), étaient monoparentales, soit le même taux que celui du Québec.

En termes de proportion sur l'ensemble des familles avec enfant(s), on remarque qu'un peu plus de 8% des familles de la région recevaient de l'aide sociale. Les sous-régions les plus affectées sont Hautes-Laurentides (12,6%), Argenteuil (12,4%) et Trois-Vallées (10,9%). D'autre part, en distinguant le genre de famille, on réalise qu'environ 31% des familles monoparentales de la région sont bénéficiaires de l'aide sociale. Cela est beaucoup plus élevé que les 3 % de familles recevant ce type de prestations et qui se composent d'un couple avec enfant(s). Chez ces dernières, toutefois, la proportion d'assistés sociaux atteint 1% dans Hautes-Laurentides, 5% dans Trois-Vallées et 5,7% dans Argenteuil.

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2-22 PROS Jeunesse des Laurenlides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit.'»

Version juin 1996

• Familles ayant un revenu inférieur à 20 000$

18 838 familles des Laurentides vivent avec un revenu inférieur à 20 000$. Il s'agit de 17,2% de l'ensemble des familles de notre région, nous situant environ dans la moyenne du Québec (18,1% des familles).

Les sous-régions des Laurentides sont inégalement touchées par la pauvreté. Ainsi, les sous-régions Hautes-Laurentides, Trois-Vallées et Argenteuil sont plus défavorisées que la moyenne des familles de la région. Parmi les familles de ces sous-régions, des proportions respectives de 25,8%, 24,4% et 22,6% ont moins de 20 000$ de revenu annuellement. Les sous-régions Arthur-Buies et Pays-d' en-Haut se situent dans la moyenne régionale à cet égard. Enfin, les familles des sous-régions J.-O. Chénier et Thérèse-de-Blainville sont moins affligées par de faibles revenus (respectivement 15,0% et 10,9% de familles avec moins de 20 000$ de revenu).

TABLEAU 2 - 7

\ Horabrt tt jpfcorc^aiagedfe fâfflitlêï ayant uarevé»» îafériearà 008$ :

Sous-régions nombre de familles*1 familles dattt le m e n a est foréricuF * 20; 806$ . i Sous-régions nombre de familles*1

i l l l l l l l l l l lMll l l l l l l l l l l i l l " • ; • ; . % :

Jean-Oiivter Chénier 22 631 3 402 15,0%

Thêrè^^Bïaittvilfe 29 950 3 260 10,9%

: Artfcar-IMii* 23 945 4 620 19,3%

Argenteuil 8 157 1 846 22,6%

fcapr^«awBÉWtt •; 6 610 1 180 17,9%

Trois-Vallées 9 115 2 225 24,4%

Hautes-Laurentides 8 925 2 305 25,8%

Région des Laurentides 109 333 18 838 17,2%

Provint Québec 1 883 140 341 185 18,1%

20 Le terme famille comprend ici toutes les catégories de ménages ayant ou non des enfants, incluant les personnes vivant seules, de tous les groupes d'âges.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-23

Après avoir abordé les familles ayant un revenu inférieur à 20 000$, nous explorons maintenant un indicateur encore plus précis, soit les jeunes vivant dans un ménage (famille) à faible revenu. Cet indicateur tient compte du nombre de personnes vivant dans la famille. Ainsi, plus il y a de personnes sous le même toit, plus le revenu doit être important pour répondre à leurs besoins.

• Jeunes vivant dans un ménage à faible revenu21

TABLEAU 2-8

Proper tfon de jeunes viv «Ht daas : J E » •:••:• un mer lage a faible rêver m .

Sous régions V ; •"'•• •• % : .::' •'- •

Jean-Olivier Chénier 20,85% Thérèse-de-Blainville 18,15% Arthur-Buies 27,16% Argenteuil 36,88% Pays-d'en-Haut 28,83% Trois-Vallées 36,36% Hautes-Laurentides 40,18% Région des Laurentides 26,02%

On retrouve donc les plus fortes proportions de jeunes vivant dans une famille à faible revenu dans les sous-régions Hautes-Laurentides, Argenteuil et Trois-Vallées. D'autre part, les deux sous-régions du sud (J.-O. Chénier et Thérèse-de-Blainville) affichent des proportions inférieures à la moyenne régionale, traduisant une position plus favorable sur le plan de la pauvreté. À noter que ces conclusions sont les mêmes que celles dégagées à partir de l'indicateur précédent.

Cet indicateur est celui qui est actuellement utilisé pour déterminer une répartition équitable des besoins servant de base aux allocations budgétaires pour les programmes Adaptation sociale, Santé mentale et Toxicomanie.

Le seuil de faible revenu tient compte ici de la taille du ménage, mais ne considère pas la taille de l'agglomération du lieu de résidence et ce, afin que l'importance de la pauvreté ne soit pas sous-estimée dans les territoires ruraux.

Année 1986, recensement canadien. Des données plus récentes ne sont pas disponibles actuellement. Elles seront obtenues sous peu.

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2-24 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

2.4.3 Indicateurs socio-sanitaires

• Naissances vivantes de faible poids

La proportion de naissances de faible poids est reconnue pour être un excellent indicateur de l'avancement d'une population donnée vers un meilleur état de santé et de bien-être.24

Svu: une période de six ans, la région des Laurentides a enregistré en moyenne 5,4 naissances de faible poids pour 100 naissances vivantes (tableau 2-6). Au Canada, de 1986 à 1989, la moyenne était de 4,6%, ce qui est nettement moindre que pour la région25. Parmi les sous-régions. on peut en retenir deux qui nous paraissent plus à risque; il s'agit des Hautes-Laurentides (6,6%) et Trois-Vallées (6,3%).

• Indice de détresse psychologique

Le tiers des jeunes de 15-24 ans des Laurentides (1992) connaissent un niveau élevé de détresse psychologique. Cette proportion est de 5% supérieure à celle de la population totale (28.2%). Elle présente un accroissement important par rapport aux données de 1987.

Cet écart est moins grand que celui constaté pour le Québec où les jeunes affichent un taux de détresse psychologique élevé qui est de 9% supérieur à celui de la population totale.

On remarque également que l'ensemble des gens des Laurentides sont davantage touchés par la détresse psychologique que la population du Québec alors que chez les jeunes, on constate le rapport inverse.

Quand tout b(L

C'est arrivé à Btie a dorme m

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te choc qui fait tout basculer. t'angoisse, le stress. Pat ta suite. c'est ta rage la culpabilité, la tristesse, ta 4a pressiùn. Puisy c'est l'isolement., ai t moment où Lyne et ion enfant auraient le plus besoin de support et & "aMe.

_

Lorsque nous avons traité les données, nous avons volontairement exclu les naissances multiples de nos observations, car celles-ci génèrent une part significative des naissances de bébés de faible poids, sans que cela ne soit relié à des facteurs socio-économiques. De plus, nous avons regroupé, en une seule période, les naissances vivantes survenues de 1986 à 1991 inclusivement.

2 5 W.J. MILLAR, J. STRACHAN, S. WADHERA, Nouveaux-nés avant un poids faible à la naissance: tendances Canada. 1971 à 1989. Statistique Canada, Rapport sur la santé 1991, volume 3, no 4.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-25

TABLEAU 2 - 9

Répartition « s nombre «t en pourcentage de la { détresse psychologique1'.

Kjpuiaiîon 15-24 ans et tott Laurentides et Québec*8

selon ïiHdiee de

l i l l l l i l r t l l i l l l l l l l i bdîce nonaal de Mett-être psychologique

înâtee élevé de détresse psychologique

Laurentides • 15-24 ans 33 634 16 737 50 371

l l l i l l l l l l l l l i l l i l i l l i l (66.8%) (33.2%) (100%)

* population totale 223 036 87 574 310 236

i SSijiifti*::v ij; v i\ v v * : (71.8%) (28.2%) (100%)

Québec • 15*24 aas 603 826 328 004 931 830

l l l l l l l l l f l l p f l l l f l l l l ï (64.8%) (35.2%) (100%)

- population totale 4 063 353 1 450 016 5 513 369 (73.7%) (26.3%) (100%)

• Indice de soutien social

Les jeunes de 15 à 24 ans des Laurentides semblent bénéficier d'un meilleur soutien social que les jeunes Québécois du même âge. Par conséquent, ils ont un faible soutien social (13.3%) dans une proportion moins élevée que les Québécois du même âge (16.0%) et ce, contrairement à la population totale des Laurentides. Celle-ci présente plus souvent un faible soutien social (21.7%) que la population du Québec (20.2%).

La population totale comprend la population de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés.

L'indice de détresse psychologique permet de mesurer le risque que les répondants encourent de présenter des désordres mentaux. Il réfère à un ensemble de questions sur la présence et la sévérité de symptômes liés aux problèmes de santé mentale.

Source: Enquête Santé Québec, 1992 (données provisoires).

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2-26 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

TABLEAU 2 - 1 0

Répartit!»* en nombre et en pourcentage de la t MJpulation 15-24 ans et total s*, txtôn r m i é e i t e soutien sodaP, Laurentides et Québec11

Soutien modéré ou élevé

Laureutides 6 659 43 506 50 165

(13.3%) (86.7%) (100%)

^ population totale 66 964 197 555 257 800 (21.7%) (78.3%) (100%)

Québec -15-24 ans 148 576 780 023 928 599

• ïjîji i;:-:;:-: ; A jj ij: * ïAù jxji ; j X ; j ? i*:-. (16.0%) (84.0%) (100%)

•population totale 1 110 245 4 386 016 S 496 261 Mû liS ! i-i û (20.2%) (79.8%) (100%)

Un équilibre, A ret rouver

Pour Pierre et Maryse* un couple e ans ta trentaine avec ât axjeunes enfanta îa vie se déroulait sans trop de problèmes, jus-qu'à il y a deux ans. Pierre a alors pe rdu l'usage de Ta parole suite à l'ablation éa larynx. Ce fia m paiement Ut dég ringetade pour la peti te farnHte i problèmes m travail, problèmes financiers, proHè mes dans le cotq tie. Aujourd'hui, la fat mUe est sur ta voie de retrouver son équilibre grâce à î 'appui et m support trouve s chez des proches et da ttsVetOourage immédiat, phts particutièremànt chez un couple qt, 'î t'a aidée à reconstruire un réseau de relations.

La population totale comprend la population de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés.

L'indice de soutien social est constitué à partir des réponses obtenues à plusieurs questions touchant les aspects suivants : la participation ou l'intégration sociale, la satisfaction face aux rapports sociaux et la taille du réseau de soutien.

Source: Enquête Santé Québec, 1992 (données provisoires).

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-27

• Taux d'accouchement chez les adolescentes de moins de 18 ans32

En 5 ans, de 1989 à 1993, 45 adolescentes des Laurentides ont donné naissance à un enfant. Cela représente un taux brut de 44.4 accouchements par 100 000 de population.

On remarque des écarts importants entre les sous-régions relativement à cet indicateur. Quatre d'entre elles ont un taux supérieur à 60 par 100 000. Il s'agit des sous-régions des Trois-Vallées, d'Arthur-Buies, d'Argenteuil et des Hautes-Laurentides. Par ailleurs, les sous-régions Thérèse-de-Blainville et Jean-Olivier Chénier ont des taux inférieurs à la moyenne régionale.

TABLEAU 2 -11

. RÉGION DES LAÏÏRENTIDES, 1989-1993 _ .;• •

SOUS-RÉGIONS nombre annuel moyen d'actoudteitnents

popalation • • 'FAAXÏÏEHTY ' •; . •• ; . ; , j

imjim

Jean-Olivier Cbéaîer 7 23 004 30,43

Thérèse-de-Blaiaville 8 30 874 25,91

Arthar-Buïes 13 21 179 61,38

Àrgenteuil 4 6 538 61,18

2 4 168 47,98

5 7 310 68,40

5 8 238 60,69

Région <fes Latirentides 45 101 311 44,42

Mère & 16 ont

Cete « commencé peer am fugm Annie en tmât msez de la vie de fandUe et des règles imposées par ses parents. Un bon jour, elle a pris te bord de ht vffle. Settle, affamée* elle a rencontré un «boa samaritain» qui vint à sa nsmitœe. fftuinffiit un bon repas, pais le gîte, puis.,. Annie m enceinte de sept mois, et le sauveur est disparu depuis longtemps. Btle se retrouve à nouveau sea te, sans te sou. C'est dans m conditions tpt*elh aura à prendre soin de son bébé.

32 Cet indicateur mesure uniquement le nombre d'adolescentes ayant mené à terme une grossesse, les adolescentes qui ont vécu une fausse-couche ou une interruption volontaire de grossesse.

Il ne comprend pas

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2-28 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!»

Version juin 1996

• Indice de consommation abusive de drogue ou d'alcool

Indice de risque de problèmes liés à l'alcool

La proportion des jeunes de 15-24 ans des Laurentides à risque élevé de connaître des problèmes liés à l'alcool est de 11.7 %. Il s'agit d'une proportion similaire à celle des jeunes Québécois.

TABLEAU 2-12

Repartition en pourcentage de la population 15-24 ans et population totale" à risque «levé de connaître des problèmes liés

à l'alcool {CAGEh Laurentides n Québec3*

Risque élevé

tiwretttvtes • 15-24 ans

« population totale

11.7%

14.0%

Québec > 1

" « i$»2Mm

" population totale

12.25%

13.1%

La population totale comprend la population de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés.

Source: Enquête Santé Québec, 1992 (données provisoires).

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croiî!» Version juin 1996 2-29

Consommation de drogues

Chez la population âgée de 15 à 24 ans, la proportion régionale de consommateurs de drogues (27.7%) est équivalente à la proportion provinciale (27.0%). Ce problème pouvant générer une série de problèmes de santé, de problèmes sociaux, une dépendance physique ou psychologique à ces substances et la commission d'actes illégaux ou violents affecte donc tout autant les jeunes de notre région que ceux de la province.

TABLEAU 2-13

Répartition en nombre et conso

en pourcentag. iBBiatetffs de

g de la population 15-Laurentide

•24 ans et totale55, s» s e t Qaébec3*

l i l | l i l l l l i ! f ! l i l ; l l l Abstinent Ancien

consommateur'1 Consommateur . I N t à i i v . - ! - -

LaurentidÈS * 15*24 ans 23 768

(48.7%) 11 534

(23.6%) 13 498

(27.7%) 48 799 (100%)

•population total* 200 666 (66.7%)

65 954 (21.9%)

34 098 (11 .3%)

300 717 (100%)

Quebec * 15*24 ans 526 378

(57.4%) 143 057 (15.6%)

247 599 (27.0%)

917 034 (100%)

• population totale 3 675 796 (68.9%)

986 970 (18 .5%)

672 207 (12.6%)

5 334 973 (100%)

La population totale comprend la population de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés.

On désigne sous le terme «drogues» les substances psychoactives illégales tels la marijuana et des dérivés, les opiacés (héroïnes), les barbituriques, les sédatifs, la cocaïne et les autres stimulants.

Source: Enquête Santé Québec, 1992 (données provisoires).

«L'ancien consommateur» n 'a pas consommé de drogues depuis au moins un an.

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i !

i I I

Les principaux problèmes vécus par les enfants et les jeunes des Laurentides

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-3

Ce chapitre présente à grands traits les constats qui se dégagent des données épidémiologiques et des données de services relativement à des problèmes spécifiques rencontrés par les jeunes et identifiés comme préoccupants par les membres du Groupe de travail chargé d'élaborer le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse. Il s'agit de : la négligence, les abus physiques, les agressions sexuelles, les troubles de comportement, l'abandon scolaire au secondaire, la délinquance, l'alcoolisme et les toxicomanies, le suicide, les problèmes de santé mentale et l'hébergement en milieu substitut.

Tous s'entendent pour reconnaître que l'ampleur des problèmes sociaux vécus par les jeunes est difficile à évaluer à partir des systèmes d'information actuellement à notre disposition. «Nous manquons dramatiquement d'études épidémiologiques locales, régionales et nationales qui évalueraient systématiquement et périodiquement l'état de l'ensemble des problèmes des enfants et des jeunes»1. De plus, certains problèmes tels que l'agression sexuelle, les tendances suicidaires, la négligence affective des enfants demeurent difficiles à cerner en raison de leur caractère caché et subjectif, même avec des systèmes améliorés. Pour ces raisons, il faut donc se tourner vers les statistiques issues de la demande de services.

Provenant majoritairement de fichiers tenus par certains établissements, les données présentées ici doivent donc être interprétées avec prudence, d'une part, parce qu'il est possible qu'elles reflètent la réalité de façon parcellaire (on sait par exemple que des signalements non retenus par la Direction de la protection de la jeunesse peuvent quand même traduire des problèmes sérieux), d'autre part, parce qu'elles n'intègrent pas les données sur les demandes d'aide adressées par les jeunes et les familles à des ressources comme les CLSC, les maisons d'hébergement jeunesse, les maisons de jeunes et autres organismes communautaires.2

Soulignons enfin que les données disponibles ne traduisent pas fidèlement les besoins et les problèmes de la population anglophone, car les membres de cette communauté formulent traditionnellement moins de demande d'aide aux services publics du réseau de la santé et des services sociaux des Laurentides, étant plutôt portés à trouver des ressources dans leur communauté ou encore à faire appel aux ressources de Montréal.

1 Camil BOUCHARD, Rapport du groupe de travail pour les jeunes : Un Québec fou de ses enfants. Québec, 1991, p. 36.

2 * Des efforts sont faits pour remédier à cette lacune sur le plan informationnel, tant au niveau régional que québécois. C'est ainsi qu'une recherche, «Profil régional et sous-régional de l 'état de bien-être chez les adolescentes et adolescents des Laurentides», est actuellement menée. Elle vise à augmenter les connaissances sur l 'état de bien-être des jeunes de la région et plus précisément pour chaque M.R.C. du territoire. Les résultats devraient être connus à l 'été 1996.

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2-4 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

COUP D'OEIL

Un portrait global plutôt sombre pour les Laurentides

L'examen des problématiques régionales reliées à l'adaptation sociale, à la santé mentale et à la toxicomanie et la comparaison avec l'ensemble du Québec révèlent une situation générale guère reluisante pour les jeunes des Laurentides. Notre région affiche des taux supérieurs aux taux québécois pour les signalements reçus à la Direction de la protection de la jeunesse, pour les enfants négligés, pour les enfants agressés sexuellement, pour les jeunes ayant des troubles de comportement, pour les suicides chez les jeunes et pour le retrait des jeunes en difficulté de leur milieu familial avec hébergement en famille d'accueil. De plus, les Laurentides ont 6% plus de jeunes élèves qu'ailleurs au Québec qui n'obtiennent pas leur diplôme d'études secondaires.

Ajoutons que le taux d'hospitalisation de jeunes ayant des problèmes de santé mentale a doublé en 5 ans dans les Laurentides. De plus, le nombre de jeunes bénéficiant de services externes dans un centre de réadaptation pour personnes alcooliques et toxicomanes est en progression ces dernières années et ce taux a plus que doublé en 6 ans.

Quatre sous-régions des Laurentides ressortent comme étant celles où la situation est nettement plus défavorable. Il s'agit des sous-régions Argenteuil, Trois-Vallées, Arthur-Buies et Hautes-Laurentides.

Le portrait régional serait incomplet sans signaler le problème du manque de ressources d'hébergement appropriées et de «lits» pour les hospitalisations dans les domaines de la santé mentale et de la toxicomanie, en plus de la pénurie de ressources alternatives à l'hébergement en milieu substitut pour le secteur de l'adaptation sociale.

Enfin, il faut aussi mentionner les énormes problèmes rencontrés dans les dernières années en matière d'accessibilité aux services, tant en adaptation sociale qu'en santé mentale. En raison des moyens mis en oeuvre et des efforts déployés pour abaisser les différentes listes d'attente, la situation s'est grandement améliorée dans les services de protection de la jeunesse (évaluation et prise en charge) et dans les services des cliniques de pédopsychiatrie (évaluation et traitement). Par contre, on observe que le problème refait actuellement surface concernant l'attente pour des évaluations pédopsychiatriques et que l'attente à l'évaluation en protection de la jeunesse est de nouveau en progression. De plus, il existe maintenant une attente pour les suivis des ordonnances du Tribunal de la jeunesse touchant les jeunes contrevenants, chose qui n'existait pas il y a un an.

Voilà quelques situations préoccupantes qui témoignent de l'équilibre précaire entre la demande de services et la capacité d'y répondre dans des délais raisonnables. Par-dessus tout, une liste d'attente signifie que des enfants et des jeunes ne reçoivent pas les services auxquels ils ont droit. Avant d'être un problème de gestion, une liste d'attente est d'abord l'indice qu'un service ne se donne pas à un jeune dans le besoin.

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-5

3.1 LES JEUNES AYANT DES PROBLÈMES D'ADAPTATION SOCIALE

• LES ENFANTS SIGNALÉS AU DIRECTEUR DE LA PROTECTION DE LA JEUNESSE3

Depuis une dizaine d'années, tant dans les Laurentides qu'au Québec, le nombre de signalements d'enfants portés à l'attention du Directeur de la protection de la jeunesse, a doublé et il continue de progresser. En 1995-1996, dans notre région, le Directeur de la protection de la jeunesse a reçu 4 780 signalements, ce qui représente un taux de 43 par 1000 jeunes de population,4 alors que le taux québécois se situe à 30 par 1000 jeunes; cet écart est significatif.5

Près de la moitié des signalements reçus dans les Laurentides sont retenus, c'est-à-dire qu'ils permettent de croire que la sécurité ou le développement de l'enfant est compromis. La négligence d'enfants par leurs parents vient au premier rang des motifs pour retenir des signalements, suivie des abus physiques et sexuels, et f inalement des troubles de comportement.

Les sous-régions d'Argenteuil, de Trois-Vallées, d'Arthur-Buies et des Hautes-Laurentides (sous-régions du nord et du centre des Laurentides) sont celles qui présentent le profil le moins favorable au chapitre des signalements retenus, avec des taux bien supérieurs à la moyenne régionale. La situation inverse se retrouve dans les sous-régions Jean-Olivier Chénier, Thérèse-de-Blainville (sous-régions du sud) et Pays-d'en-Haut.

TABLEAU 3 - 1

Enfauts dont te signalement à la Direction de la protection de la jeunesse a été

rettm « 1995-19%

Sous-régiens n ïfeoS

Jean-Olivier Chénier 381 15.28

Thérèse-de-Blainville 574 15.66

Arthur-Buies 656 26.61

Argenteuil 201 31.43

Pays-d 'en-Haut 81 17.29

Trois-Vallées 204 27.17

Hautes- Laurentides 191 24.84

Hors région 48

Total pour la région des Laurentides

2 336 20.76

Total pour le Québec en 1993-1994

23 920 14.05

Les tableaux 1 et 2 de l'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires relativement aux signalements.

L'annexe 3-1 fournit une définition du taux et décrit la méthode de calcul utilisée pour l'ensemble des taux indiqués dans ce chapitre.

Une recherche réalisée dans les Laurentides par MM. Camil Bouchard, Yan Le Bossé et Marc Dumont («Les contextes écologiques des signalements retenus en protection de la jeunesse : une étude comparative des régions Laurentides - Lanaudière et Chaudière-Appalaches, 1995») s'est penchée sur ce phénomène. Les chercheurs ont analysé les variables de nature économique (ex.: chômage, faibles revenus, sous-scolarisation, etc.) et de nature sociale (ex.: fragmentation du tissu social, nomadisme familial, parentalité précoce, etc.) qui pourraient expliquer le nombre de mauvais traitements subis par des enfants dans notre région.

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3-6 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

L E S E N F A N T S N E G L I G E S "

La négligence peut être physique ou affective. Contrairement aux abus, elle touche, dans la grande majorité des cas, plus d'un enfant de la famille. Elle peut être associée à divers problèmes chez les parents tels que l'alcoolisme et la déficience intellectuelle,7 mais elle est aussi et surtout associée à la pauvreté, l'isolement social, la sous-employ abilité, etc. Elle concerne davantage les garçons et les très jeunes enfants (moins de 5 ans).

pris en cïtarge ©fcKtWHde

a u m a r s 1996

Soas-régions N Taux nm

Jean-Ol ivier Chénier 102 4 . 0 9

Thérèse-de-BlainvilIe 169 4 . 6 1

Arthur-Buies 144 5 . 8 4

Argenteui l 5 0 7 . 8 2

Pays -d ' en -Hau t 2 9 6 .19

Trois-Val lées 4 2 5 .59

Hautes-Laurent ides 60 7 . 8 0

H o r s région 8 —

Total pour la région des Laurentides

604 5 . 3 7

Total pour le Québec au 31 mars 1994

8 0 0 7 4 . 7 0

Caroline. S ans

Un voisin a siçatôé bt situatim de Caroline. S ans, à la Direction delà

son jeune âge, Caroline passe ses smrées seule à la maison. Sa mère danse dans un ciub de nuit et rentre rarement avaxA 4 heures du matin, Hen souvent avec un homme nouveau. Caroline a choisi de dormir m stà&n avec pour t&mpagnon h téléviseur. Blk set plaint de voir sa mère ivre, elle dit avoir peur te Soin Caroline a faim

Dans les Laurentides, comme au Québec, la négligence est la problématique la plus fréquemment vécue par les jeunes suivis par les services de protection de la jeunesse. En fait, au 31 mars 1996 dans les Laurentides, 52% de l'ensemble des enfants aidés par ces services sont négligés par leurs parents.

Au 31 mars 1994, le taux de jeunes négligés provenant des Laurentides, suivis par la Direction de la protection de la jeunesse, était légèrement supérieur au taux québécois, soit 5.2 par 1000 jeunes (4.7 pour le Québec.) On remarque que, sur une période de cinq ans (1992 à 1996), le taux régional est à la hausse concernant les jeunes négligés pris en charge par le D.P.J.

Les tableaux 2, 3 et 4 de l 'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires relativement à la négligence. De plus, l 'annexe 3-2 décrit cette problématique.

Patricia HANIGAN, La jeunesse en difficulté. Presse de l 'Université du Québec, Québec, 1990, pp. 150 à 155.

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-7

Dans notre région, la négligence des enfants est davantage présente dans les sous-régions Argenteuil, Hautes-Laurentides, Pays-d'en-Haut et Arthur-Buies. Cela est fort probablement lié aux taux plus élevés de pauvreté dans ces sous-régions. De nombreuses études concluent en effet que la négligence grave est plus souvent le sort d'enfants pauvres dont les familles sont pour la plupart bénéficiaires de l'aide sociale.8

• LES ENFANTS ABUSÉS9 ET AGRESSÉS

Alors que la négligence se présente davantage comme une situation chronique ou circonstancielle (après un divorce, une maladie, une dépression d'un parent, etc.), l'abus physique et l'agression sexuelle sont plus ponctuels dans la vie de l'enfant, tout en engendrant parfois un climat de tension omniprésent.

Les victimes d'abus physiques sont surtout des jeunes garçons ou des pré-adolescents; des filles sont le plus souvent (dans 80% des cas) les victimes des agressions sexuelles par leur père.10 Celles-ci ont en moyenne 9 à 12 ans et la situation existe depuis un an ou deux. Une fois sur cinq, elles sont aussi victimes de violence physique de la part de l'agresseur.

Les jeunes abusés physiquement et sexuellement représentent le deuxième groupe en importance parmi les enfants dont le signalement est retenu par les services de protection de la jeunesse. Dans les Laurentides, de tels abus ou agressions sont présents dans 30% des situations retenues. Toutefois, après que l'on ait évalué leur situation, il s'avère que, pour un bon nombre de ces enfants, la Direction de la protection de la jeunesse n'a pu conclure qu'ils étaient véritablement en danger sur les

8 G. MARTIN, C. MESSIER, L'enfance maltraitée... ça existe aussi au Québec. Comité de la protection de la jeunesse, Montréal, 1981. Voir aussi les travaux plus récents de MICHELINE MAYER-RENAUD.

9 Les tableaux 2, 3, 5 et 6 de l 'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires relativement aux abus physiques et aux agressions sexuelles. De plus, l 'annexe 3-2 décrit ces problématiques.

10 Les caractéristiques des enfants abusés et négligés abordées ici sont tirées de: Patricia HANIGAN, 1990, op. cit.

QàM.fâwuat?

Dimanche soir. Mat •tint .M.ans, Mètcamf 9 ans et Marc, 13 aasj mppot^àà awc potfçters i twszficc œ: jours- Pfus tard dans

leur mere aepias trois la soirée, urue femme

dam ta trentaine est û dmise à t'hopitatpour abus de drogues etdet est ta mère de& enfan

boissons. Cette femme & Vappartement où

vivent les enfants réfrigérateur est quasi

est insalubre, te vide. La Direction dû o

•M 1

ÎJ

il â! messe découvre par ta. ts sont fréquemment

laisses à eux-mêmes, j ions surveillance, sans nourriture et sans sùh is adéquats et constate que cette mère, àban est totalement dépassé

donnée par son mari, e par tes événements.

Le secret de Lac

Luc, 8 ans, porte un gros sees •et. Ce secret, c'est la volée quH tumge presqu'à chaque jour h rsgu'ti

ùjF/inf (Çti*r*~ U lt* lïlillSWJ 1*1* P^U. ijff . Ce secret, c'est la volée qu'il

Htufu, mange

a enaqut fins que son pere et Ce secret» c *est qu 'it n fa pas (

fifre, e droit

d'aller se baigner afin de eaa her tes marques des coups reçus. Ce c'est qm ses parents lui dise

secret, ntqité

la vie serait plus facile sans 'ui> Ce secret M fait tris mal part* ? qu'il

: sait... que ex n'est un secre t pour personne.

- . T r - :

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3-8 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

On observe hez Steve, un enfant de 4 ans, « n 13 circonstances différentes Si tr une période d'un an, une m pin sieurs ecchymoses sur différentes p artiei de son torpa.

plans de leur sécurité ou de leur développement. Ainsi, la proportion d'enfants pris en charge pour ces motifs diminue à 12% au 31 mars 1996 pour les Laurentides. Cela s'explique par la difficulté, particulièrement en matière d'agressions sexuelles, à établir avec précision la matérialité des faits qui permettent de conclure de façon certaine à l'existence d'une agression. Les intervenants chargés de procéder aux évaluations de ces

situations font souvent face à un véritable mur de silence, tant de la part des adultes qui n'osent admettre des faits dont les conséquences sont dramatiques, que de la part des jeunes victimes qui craignent parfois des représailles ou qui vivent un fort sentiment de culpabilité.

Globalement, le taux de jeunes abusés provenant des Laurentides et aidés par les services de protection de la jeunesse est comparable au taux québécois, soit autour de 1.2 à 1.5 par 1000 jeunes selon les années. Lorsqu'on distingue les types d'abus et d'agressions, on remarque que le taux d'abus physiques dans les Laurentides est légèrement inférieur au taux québécois, alors que celui des agressions sexuelles pour notre région est légèrement supérieur au taux du Québec.

J'm honte l l l | l | l l |

Jusqu'à l'âge de 13 ans ; mm père m*a agressée S exueilemef & Ma mère n'a rien dit, n en fait. Pourtant, elle Savait, Lorsqu ej*ai com mencéà en parier, on m*a étQi tffée* Les intervenant tes théi •apte* & tribunaux... o. am^aéton (fée. C'était pâ& grave. Alii tis voilà, a ujourd'hui, je me dégoûte je me sens sate, jrtd Honte, Je me ivuidens.

TABLEAU 3-3

protection de la jeulaesse uu agressions sexuelles,

M t» 1/iiçMiuii w « pour ' ; auJlmars 1996

Sous-régions N Taux : ; :

Jean-Olivier Chénier 20 0.80

Thérèse-de-BIainville 45 1.23

Arthur-Buies 37 1.50

Argenteuil 19 2.97

Pays-d'en-Haut 2 0.43

Trois-Vallées 16 2.13

Hautes-Laurentides 4 0.52

Total pour la région des Laurentides

143 1.27

Total pour le Québec au 31 mars 1994

2 148 1.26

On note également une hausse de 28%, de 1994 à 1995, dans le nombre d'enfants agressés sexuellement dans notre région et pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse, ce qui est relativement important, mais une légère baisse de 5 % est observée en 1996.

Au 31 mars 1996, la sous-région Argenteuil se distingue par un taux plus élevé que dans les autres sous-régions des Laurentides pour les abus physiques et se situe au deuxième rang pour les agressions sexuelles. Par ailleurs, la sous-région Trois-Vallées est davantage affligée par la problématique des agressions sexuelles et se situe au deuxième rang pour les abus physiques.

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-9

• LES JEUNES AYANT DES TROUBLES DE COMPORTEMENT11

Les troubles de comportement réfèrent à une vaste gamme de comportements inappropriés qui varient selon le sexe et selon l'âge.

Les comportements davantage observés chez les garçons réfèrent à de l'agressivité, aux fréquentations indésirables et à du comportement sexuel inapproprié, incluant les agressions, alors que ceux notés chez les filles concernent le non-respect des consignes, la fugue, les comportements sexuels inappropriés et la prostitution.

Chez les enfants.12 les troubles de comportement se manifestent généralement par de l'agressivité, des crises, des pleurs, des reftis d'écouter, des difficultés à comprendre et à se concentrer et par une recherche de l'attention d'autrui. Chez les adolescents ou les pré-adolescents, on retrouve des problèmes à l'école, un non-respect des consignes, des petits vols, des fugues, de la consommation abusive de drogues, d'alcool, de l'agressivité à la maison, des fréquentations indésirables, des problèmes d'ordre sexuel.13

Les jeunes signalés pour troubles de comportement auraient une moyenne de 4 à 5 types de comportements inconvenants. Ils seraient surtout de sexe masculin (60 à 70%) et adolescents.

Le groupe des jeunes ayant des troubles de comportement représente la troisième cohorte en importance au chapitre des signalements retenus dans les Laurentides (près de 24%), mais il se hisse au deuxième rang parmi les jeunes pris en charge par les services de protection de la jeunesse (35%), une fois que l'évaluation de leur situation a pu établir l'état de compromission dans lequel ils se trouvent.

11 Les tableaux 2, 3, 7 et 8 de l'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires relativement aux troubles de comportement et aux difficultés d'adaptation. De plus, l'annexe 3-2 décrit cette problématique.

12 Les constats présentés ici au sujet des enfants sont tirés de deux textes : * B. BIGELOW, «Le traitement des enfants présentant des troubles de comportement dans un contexte social» in

Santé mentale au Canada, décembre 1989; • G. GOUPIL et al., «Enquête sur les problèmes de comportement en garderie» in Santé mentale au Canada,

septembre 1986.

tek. 15 ms

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tables de faire ifon, sans suppôt

face à kt t et sans aide.

Dans les faits, Usant démissionné.

13 Camille MESSIER, Les troubles de comportement à l'adolescence.... Commission de protection des droits de la jeunesse, Ministère de la Justice, Gouvernement du Québec, 1989.

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3-10 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• ^ • ' TABLEAU 3-4 l l l l l l l l l l l l

Enfants ayant dtes troublesde comportement pris*» parla PrectïoB de !« protection

de la feubesse, m 31 ïnarslSStë

Sous-régions N Taux nm

Jean-Olivier Chénier 88 3 .53

Thérèse-de-Blainvi l le 123 3 .36

Ar thur-Buies 81 3 .29

Argenteui l 22 3.44

Pays -d ' en -Hau t 21 4.48

Trois-Val lées 35 4 . 6 6

Hautes-Laurent ides 29 3 . 7 7

H o r s région 6

Total pour la région des Laurentides

405 3 . 6 0

Total pour le Québec au 31 mars 1994

4 270 2 . 5 1

Le taux de jeunes dans les Laurentides ayant des troubles de comportement et bénéficiant de services de protection est supérieur au taux québécois, mais baisse légèrement depuis 1994. Il est plus élevé dans les sous-régions Trois-Vallées et Pays-d'en-Haut. On retrouve ces mêmes sous-régions dans les données du ministère de l'Éducation (au 31 mars 1993)14

sur les élèves ayant des difficultés d'adaptation.

Marc-André. 11 ans

Sans am f a Vécole. Marc-André se bat avec les autres qui disait M tui qtt'il est *<gr6s»* «sale» et surtout «mat keA mé». €>est met beaucoup de force, sans contrôle, que Store-

litMjb .df' /mrtntf ijttt r j w i ù t fXfWif Ç ffi tant les i •arçons que les filles. À la maison. te même stémrte se répète avec son frère et sa soeur. Même la maatUtti a été frappée. Dans sa chambre. on & trouvé une corde et une ïettr-r d'adieu.

• L ' A B A N D O N S C O L A I R E 1 5

Bon nombre d'enfants ont des problèmes d'adaptation scolaire (échecs, indiscipline, absence de motivation) qui mènent à l'abandon scolaire et, parmi ces décrocheurs, plusieurs se retrouvent par la suite dans une situation sociale et personnelle de précarité. Certains reproduiront un système de valeurs connu dans leur milieu d'origine et vivront la marginalité sociale, l'instabilité dans les relations, les délits et des conditions économiques défavorisées.16

14 Le taux élevé de la sous-région des Trois-Vallées, révélé par les données scolaires, peut s 'expliquer par la présence des centres de réadaptation Accueil Vert-Pré et Quatre-Vents, lesquels hébergent des jeunes fréquentant la Commission scolaire des Laurentides située dans cette sous-région.

15 Le tableau 9 de l 'annexe 3-1 fournit des données complémentaires relativement à l 'abandon scolaire.

1 6 Patricia HANIGAN, 1990, op. cit.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-11

14 ans. oOmBÎste

Mich aël demeure chez ses parents avec lesquels, de façon générale, il $*ertt ené bien. Michael n'a posée

I proïi, 'èmeç particuliers sauf qu 'S ne va p fws à Vécote et qu'il ne veut pkts y aÏÏerî U ne manifeste aucun trout 'te de comportement sérieux. U n'a jamais fugué du domicile fond, 'iaL Jt ne se drogue pas. Le soir, r m r n

il rentre à des heures /HWtf sema

unatftes, ueptus quelques U ne m plus à Vécote,

sans réaliser Us conséquences que l'aba ndon de ses études aura sur sa vie. B m devenu pompiste dans

\ une ttfoion-semee da voisinage... - : . . : . . ' . - ' :

Les Laurentides, pour des raisons qui ne semblent pas connues, ont, depuis une dizaine d'années, en moyenne 5 à 9% plus de jeunes élèves qu'ailleurs au Québec qui n'obtiennent pas leur diplôme d'études secondaires.

Ainsi, en 1993-1994, 39% des jeunes des Laurentides inscrits au secondaire n'ont pas obtenu leur diplôme terminal de secondaire V (réseaux public et privé) contre 33% de jeunes Québécois. On remarque également, autant pour le Québec que pour les Laurentides, que l'année 1986-1987 a connu un taux particulièrement élevé à cet égard (près de 48% pour les Laurentides). Depuis, la proportion de jeunes n'obtenant pas leur diplôme tend à diminuer.

• LES JEUNES DÉLINQUANTS17

La délinquance à l'adolescence «émerge et se développe dans la mesure d'une faiblesse du mécanisme de régulation de la conduite».18

Il existe une délinquance d'occasion qui touche 80% des jeunes. Elle est vue comme un débordement temporaire, un rite de passage qui permet à l'adolescent de bien vérifier les limites à ne pas franchir et de consolider en définitive son orientation sociale. Il y a aussi une délinquance distinctive, plus précoce et soutenue. Cette délinquance, plus structurée, peut être de transition (10% des adolescents) ou de condition si elle reflète un mode de fonctionnement intégré (moins de 1% des adolescents).19 La délinquance touche surtout les garçons (89%).

17 Les tableaux 10, 11 et 12 de l 'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires sur la délinquance des jeunes.

18 Marc LEBLANC, Marcel FRÉCHETTE, La prévention de la délinquance des mineurs : une approche intégrée différentielle. Annales de Vancresson, 1986.

1 9 Marcel FRÉCHETTE, Marc LEBLANC, Délinquances et délinquants. Gaétan Morin, éditeur, 1987.

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4-12 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

?ABX&t$ 5 - S •

Jeunes ayant commis des infractions au code crHsiaei et |éï>!iié£ référés au BkecteMT é t la

•••.' protection de ia jeunesse

I f l l l l l f l l t l l f

Jfetutes ayfcal COïltOTS tiCS jjtCrjfcetiOTW tt W 4

Ét^baôHraœ^Kieitter tûœ» ifejeusses . ' ' ' Ëotôrmnsntté:

enl£>3Hl$M I f l l l l l f l l t l l f

•N ... Tftt*K" m m

N Taux yiooo

Laurentides 1 721 48.35 1 057 29.70

Québec 27 422 46.08 13 985 22.90

En 1994, 1 721 jeunes de 12 à 17 ans étaient arrêtés dans les Laurentides pour des infractions au code criminel ou à des lois et règlements. Cela représente un taux de 48.35 par 1000 jeunes de 12-17 ans, légèrement supérieur au taux québécois. Il s'agit d'une baisse de 18% par rapport à l'année précédente, alors que le Québec connaissait une baisse de 24% pendant la même période. Cette baisse pour le Québec et la région survient après une hausse marquée de la criminalité juvénile en 1993.

Toujours en 1994, les principaux motifs d'arrestation ont trait à des crimes contre la propriété,20 mais les crimes avec violence21 sont en continuelle progression. Pour ces deux types de criminalité juvénile, les Laurentides affichent un taux légèrement supérieur au taux de la province.

2 0 Les crimes contre la propriété comprennent les vols de 1000$ ou moins, les introductions par effraction, le vandalisme, les méfaits, les vols de véhicules.

2 1 Les crimes avec violence comprennent les homicides, les tentatives de meurtre, les infractions d'ordre sexuel, les voies de fait, les vols qualifiés, les enlèvements.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-13

Pour une partie des jeunes arrêtés, le dossier est référé au Directeur de la protection de la jeunesse22 pour évaluation et orientation. C'est le cas d'environ 1000 jeunes par année, ce qui représente un taux se situant entre 22 et 32 (selon les années) par 1000 jeunes de 12 à 17 ans, supérieur à celui que l'on retrouve pour l'ensemble du Québec. Par ailleurs, on a vu précédemment que le taux de criminalité juvénile dans les Laurentides est comparable au taux québécois. On doit donc comprendre qu'avec un taux de criminalité comparable, le substitut du procureur général dans les Laurentides réfère au Directeur de la protection de la jeunesse proportionnellement plus de jeunes qu'ailleurs.

Jeunes survis en v«rtu tie la Loi sur les

Sous-régions ' • J&am ««litis, Sous-régions

N Taux/lOOft

Jean-Olivier Chénier 83 9.94

Thérèse-de-Blainville 99 8 .52

Arthur-Buies 114 14.51

Argenteuil 27 13.51

Pays-d 'en-Haut 29 19.45

Trois-Vallées 108 44 .30

Hautes-Laurentides 14 5.10

Hors région 22

Total pour la région des Laurentides

496 13.59

Total pour le Québec 1993-94

8 929 15.01

Ou primaire, Bifrîd affichait an eau ip&rtement délinquant. Crâne raséf tuqtie enfoncée, David menac e. Canif en poche, il monte Ta garde. À l'écote, U passe phts de jotirtti testes

es dans te corridor que dsns 'se. A^ourd'hui, à IS ans, U

en est déjà à son quatrième passage devant îe Tribunal de ta Jeunesse, Cette fois-ci, 8 s'agit d'an dm contre compi

m personne* p&rents Swt* 'element désemparés et

espère nt que te juge ordonnera m séjour en centre d'accueil pour donne r à leur fits une occasion de se rep rendre en main.

Cette pratique, combinée à l'augmentation de la criminalité juvénile, explique pourquoi le taux de jeunes suivis par les Centres jeunesse des Laurentides en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants augmente constamment depuis plusieurs années, pour atteindre, en 1995-1996, 13.59 par 1000 jeunes.

Signalons enfin que les sous-régions des Trois-Vallées et Pays-d'en-Haut présentent des taux de jeunes suivis en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants nettement plus élevés que le taux régional et ce, au moins depuis 1991-1992.

2 2 Au Québec, chaque Directeur de la protection de la jeunesse exerce la fonction de Directeur provincial prévue dans la Loi sur les jeunes contrevenants.

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3-14 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• LE RETRAIT DE L'ENFANT DE SON MILIEU FAMILIAL23

COUP D'OEIL

Alors que le retrait de l'enfant de son milieu familial ne devrait être envisagé que lorsqu'il est impossible et non pertinent d'intervenir à l'intérieur de la cellule familiale et lorsque les solutions alternatives à l'hébergement en milieu substitut ne peuvent être appliquées, on constate que 29% des jeunes suivis par les Centres jeunesse des Laurentides sont hébergés en milieu substitut, soit en famille d'accueil (20%), soit en centre de réadaptation (9%). 70% des hébergements s'effectuent dans les familles d'accueil.

Au 31 mars 1994, le taux de placement global des Laurentides était supérieur à celui du Québec (Laurentides : 7.50 par 1000; Québec : 6.88 par 1000).24

Au cours des cinq dernières années, des taux d'hébergement en famille d'accueil plus élevés que la moyenne régionale sont observés dans la sous-région d'Argenteuil, puis dans Trois-Vallées, Arthur-Buies et Hautes-Laurentides.

L'intervention auprès des jeunes vivant des problèmes d'adaptation et auprès des parents rencontrant des difficultés dans l'exercice de leur rôle auprès de leur enfant doit normalement se faire au sein de la cellule familiale. Car il est habituellement essentiel que les membres de la famille poursuivent leur vie commune, «sous le même toit», pendant qu'ils redéfinissent leurs rapports entre eux, transforment s'il y a lieu la dynamique familiale, identifient les aspects du fonctionnement personnel ou familial qui devraient être modifiés pour accroître le bien-être des membres et renforcent leurs compétences personnelles.

Mais, dans certains cas, le milieu familial est si nuisible à l'équilibre de l'enfant ou encore parents et enfant ont un tel besoin de recul et de répit, que l'on doit retirer ce dernier de sa famille. Dans d'autres situations, des jeunes contrevenants présentant un danger pour eux-mêmes ou pour la société doivent être hébergés dans un milieu capable de fournir un

2 3 Les tableaux 13, 14 et 15 de l 'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires sur les milieux de vie des jeunes suivis par les Centres jeunesse des Laurentides.

2 4 Ces données réfèrent à tous les placements d'enfants faits par les Centres jeunesse, qu'il s'agisse de placements de jeunes en protection, de jeunes contrevenants ou de jeunes placés en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.

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PROS Jeunesse des Laurenlîdes «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-15

encadrement intensif que des parents ne pourraient donner. Les Centres jeunesse des Laurentides hébergent alors ces enfants et ces jeunes dans des familles d'accueil, des ressources résidentielles de réadaptation ou en centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d'adaptation.

En soi, le retrait de l'enfant de son milieu familial n'est donc pas un problème, si cette mesure répond à des besoins précis qui ne pourraient être comblés autrement et si l'hébergement en milieu substitut est planifié pour une période la plus brève possible, en maintenant des contacts réguliers entre parents et enfant. De part et d'autre, chacun profite de ce moment pour prendre le recul nécessaire face à une situation problématique et profiter de ce répit pour se préparer à vivre de nouveau ensemble dans une dynamique renouvelée.

Le retrait de l'enfant de son milieu familial et son hébergement en milieu substitut deviennent des problèmes quand, d'une part, on fait appel à cette mesure faute de mesures alternatives, quand, d'autre part, le retrait génère des effets négatifs, par exemple quand une épisode de crise se transforme en situation chronique ou quand des problèmes émotifs chez l'enfant en résultent, ou encore quand le retrait finit par déboucher sur une rupture entre l'enfant et son réseau naturel de soutien.

«Ainsi, tout en les soustrayant à des situations d'abus ou de négligence, le placement en famille d'accueil aurait un impact négatif sur le développement émotif des enfants à la fois par la séparation des figures parentales et par l'absence de création de nouveaux liens. Faible estime de soi, sentiment de solitude et de rejet, conflit de loyauté sont souvent le lot des enfants placés. Ceci serait particulièrement vrai lorsque la situation, à l'origine temporaire, devient quasi permanente et entraîne de multiples déplacements.»25

En référant aux données disponibles, qu'en est-il du retrait de l'enfant de son milieu familial, dans notre région?

La région des Laurentides dispose, en 1996, de 130 places internes dans les centres de réadaptation pour jeunes en difficulté d'adaptation (Centres de réadaptation Vert-Pré d'Huberdeau, des Laurentides et Quatre-Vents). De plus, 80 places résidentielles de réadaptation (Centre de réadaptation des Laurentides) sont disponibles aux jeunes de la région ainsi qu'environ 450 places en ressources de type familial (familles d'accueil et autres ressources).

Au 31 mars 1996. pour la région des Laurentides. 29% de tous les jeunes suivis par les Centres jeunesse des Laurentides (évaluation et prise en charge) sont hébergés soit en famille d'accueil (20% : 524 sur 2 585 enfants suivis), soit en centre de réadaptation (8.9% : 229 sur 2 585

2 5 LOUISE GARANT, Les programmes de soutien familial : une alternative au placement des jeunes? Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Québec, 1992, p.9.

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3-16 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

enfants suivis). 70% des hébergements s'effectuent dans les familles d'accueil. Le nombre de jeunes placés ainsi que leur distribution selon le type de milieu de vie (famille d'accueil, centre de réadaptation) sont demeurés les mêmes de 1995 à 1996.

Parmi les sous-régions des Laurentides. les territoires Argenteuil, Arthur-Buies et Hautes-Laurentides se caractérisent par des taux d'hébergement en milieu substitut supérieurs à la moyenne régionale et ce, tant pour les hébergements en famille d'accueil que pour les hébergements en centre de réadaptation. La sous-région Trois-Vallées présente un taux supérieur à la moyenne régionale uniquement pour l'hébergement en famille d'accueil.

TABLEAU 3 -7 ENFANTS ET JEUNES SUIVIS PAR LES CENTRES JEUNESSE DES LAURENTIDES26

SELON LEUR MILIEU DE VIE, SOUS-RÉGIONS ET LAURENTIDES, AU 31 MARS 1996*

Sous-régions Jeunes hébergés en

famille d'accueil Jeunes; ï*âwirgé$ en

centre de réadaptation Jeœifcs en

{BMeunaturd . Sous-régions

n taux/HJGO n faux/lOOe n taux/100d

Jean-Olivier Cbénier 83 3.33 53 2.13 330 13.23

Thérèse-de-BiainvilIe 129 3.52 77 2.10 531 14.48

; Arthur-Buïes 134 5.44 44 1.78 405 16.43

Argenteuil 56 8.76 18 2.81 120 18.76

Fa&vd'sn-Haiit 14 2.99 12 2.56 75 16.01

38 5.06 10 1.33 150 19.98

Hautes-Lanretttkfes 60 7.80 11 1.43 194 25.23

fi&WHPégio» 10 4 27 —

Laurentides 524 4.66 229 2.04 1 832 16.28

* Données provisoires

Au 31 mars 1994 (la plus récente année de comparaison avec le Québec), le taux de jeunes provenant des Laurentides suivis par les Centres jeunesse et hébergés en milieu substitut est

2 6 Les jeunes suivis par les Centres jeunesse des Laurentides réfèrent aux jeunes suivis en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse, de la Loi sur les jeunes contrevenants et de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-17

supérieur au taux québécois (Laurentides : 7.50 par 1 000; Québec : 6.88 par 1000). Cet écart est attribuable à un taux régional d'hébergement en famille d'accueil plus élevé que la moyenne provinciale puisque, concernant les hébergements en centre de réadaptation, le taux des Laurentides est légèrement inférieur.

Concernant l'évolution des taux d'hébergement en milieu substitut, on remarque que les taux laurentidiens baissent sensiblement de 1994 à 1995, passant ainsi de 7.50 (1994), à 6.58 (1995). Cette baisse se constate tant pour les hébergements en famille d'accueil que pour ceux en centre de réadaptation. Mais une légère remontée est constatée en 1996 (6.69 par 1000).

Si on considère le taux de placement selon la loi qui s'applique, on fait les constats suivants :

• Pour l'hébergement en famille d'accueil

- les taux d'hébergement en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse et de la Loi sur les jeunes contrevenants ont baissé de 1994-1995, mais ont connu une hausse au 31 mars 1996;

- le taux d'hébergement en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux baisse constamment depuis 1994.

• Pour l'hébergement en centre de réadaptation

- le taux d'hébergement en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants augmente constamment depuis 1994;

- le taux d'hébergement en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse a baissé de 1994 à 1995 et on constate une légère hausse au 31 mars 1996;

- le taux d'hébergement en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux connaît une baisse constante depuis 1994.

Tableau 3-8 Évolution des placements

en protection de la jeunesse, Laurentides (94-96)

800

tn "§ 600

550

500

450 —1 1 1 1 1— mars 94 déc. 94 mars 95 déc. 95 mars 96

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3-18 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

En considérant uniquement les taux d'hébergement des jeunes pris en charge en protection de la jeunesse, on constate qu'au cours des cinq dernières années, les taux d'hébergement en famille d'accueil sont plus élevés que la moyenne régionale pour la sous-région d'Argenteuil et ensuite pour les sous-régions Trois-Vallées, Arthur-Buies et Hautes-Laurentides. Concernant les hébergements en centre de réadaptation, il n'y a pas d'écarts importants entre les taux des sous-régions et le taux régional.

TABLEAU 3 - 9 ENFANTS ET JEUNES SUIVIS (EN ÉVALUATION ET PRIS EN CHARGE) PAR

LES CENTRES JEUNESSE DES LAURENTIDES, SELON LA LOI APPLICABLE ET LE MILIEU DE VIE AU 31 MARS 1996*

Jeunes hébergés en famille d'accueil

Jeunes Mbergés «n centre de réadaptation

Jeunes suivis en milieu naturel

Total

Loi sur tes services de santé et les services sooaux

25 0 70 95

Loi sur la protection de la jeunesse

483 186 1055 1724

Loi les jeunes contrevenants

16 43 707 766

Total 524 229 1832 2585 * Données provisoires

En considérant ce qui a été écrit au début de cette partie sur le retrait de l'enfant de son milieu familial, en relation avec les données fournies sur l'hébergement en milieu substitut des jeunes ayant des problèmes d'adaptation, on peut conclure que cela questionne nos pratiques. On a une réflexion à faire là-dessus.

Tableau 3-10 Évolution des placements de jeunes contrevenants, Laurentides (94-96)

Tableau 3-11 Evolution des placements de jeunes en vertu de la

Loi sur les services de santé et les services sociaux

60 Laurentides (94-96)

60

70

60

en 50 <i) m 4 0 o •o 30 £

20

<i) m 4 0 o •o 30 £

20

0 ^ ^ ^

<i) m 4 0 o •o 30 £

20 ^ — •

<i) m 4 0 o •o 30 £

20

10 I i l ' u

mars 94 déc. 94 mars 95 déc. 95 mars 96

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-19

• L'ATTENTE DE SERVICES EN PROTECTION DE LA JEUNESSE ET DANS LES SERVICES AUX JEUNES CONTREVENANTS27

COUP D'OEIL

Une diminution importante de la liste d'attente à l'évaluation en protection de la jeunesse a été constatée au cours de l'année 1994-1995. Cependant, depuis lors, elle est en progression. D'autre part, la liste d'attente à la prise en charge ne pose aucun problème.

Concernant les services aux jeunes contrevenants, on constate à la fois l'existence d'une liste d'attente à l'évaluation et une liste d'attente pour le suivi des ordonnances du Tribunal de la jeunesse.

A) EN PROTECTION DE LA JEUNESSE

Au 31 mai 1994, 308 situations portées à l'attention du Directeur de la protection de la jeunesse étaient en attente d'évaluation. Quelques mois plus tard, au 31 décembre 1994, suite à des actions énergiques, cette liste d'attente était abaissée à 173 cas, puis à 77 cas au 31 mars 1995. Ainsi, en moins d'un an, la liste d'attente à l'évaluation avait diminué de 755. Cependant, depuis le printemps 1995, elle est en progression, se situant à 130 jeunes au 31 mars 1996.

TABLEAU 3-12

Protection de la jeunesse Liste d'attente à revaluation, de 1994 à 1996

et tel: par rapport ait niveau visé

1994 à 1996

31-05-94 31-12-94 31-03-95 30-06-95 30-09-95 31-12-95 31-03-96

Nombre 4e dossiers &ur la liste d'attente

308 173 77 144 106 139 130

Écart par rapport à l'objectif (» » 45)

263 128 32 99 61 94 85

27 Les tableaux 16, 17, 18 et 19 de l 'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires sur les listes d'attente en protection de la jeunesse et dans les services aux jeunes contrevenants.

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3-20 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Des efforts restent donc à faire pour atteindre le niveau jugé acceptable, soit 45 cas en attente, ce qui correspond à la moyenne hebdomadaire de signalements retenus. Par ailleurs, la sous-région Arthur-Buies présente une liste d'attente à l'évaluation proportionnellement plus élevée que les autres sous-régions.

TABLEAU 3-13

Protection de ta jeunesse Liste d'attente à l'évaluation au 31 mars 19%

par sous-région

Sous-régions Dossiers en attente

J.-O. Chénier 25

Thérèse-de-Blainville 22

Arthur-Buies 44

Argenteuil 19

Pays-d'en-Haut et Trois-Vallées

7

Hautes-Laurentides 11

Autres 2

Total Laurentides 130

D'autre part, la liste d'attente à la prise en charge ne pose maintenant aucun problème. En effet, la région a vu décroître cette liste de 48 jeunes à 3 jeunes entre mars 1994 et mars 1996. À toute fin pratique, l'attente à la prise en charge est inexistante.

TABLEAU 3 - 1 4

Protect Liste d'attente à la j

ion de la, wise en ch

eunesse arge> de j 994 à 199 l l l l l : ji$: S ï: £ ï:

1994 à 1996

31-03-94 31-12-94 31-03-95 30-06-95 30-09-95 31-12-95 31-03-96

Nombre de dossiers sur la teste d'attente

48 7 7 3 9 10 3

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-21

B) DANS LES SERVICES AUX JEUNES CONTREVENANTS

Au 31 mars 1996, 237 situations référées au Directeur de la protection de la jeunesse / Directeur provincial, par le Substitut du procureur général étaient en attente d'évaluation. La liste d'attente à l'évaluation fluctue énormément, comme on peut le constater dans le tableau 3-15.

TABLEAU 3-15

•' ;: . . . S e r v i r a i t : Liste d'attente à

jeunes a L'évaiuatk

ttstrevenaats m, de 1995 à 1$% ms à im Si! ï |

: : ' 31-03-95 30-06-95 30-09-95 31-12-95 31-03-96

Nombre ée dossiers la di'att^ftte

322 105 54 99 237

Cette fluctuation est attribuable à l'irrégularité dans la réception des références du Substitut du procureur général. Idéalement, la liste d'attente à l'évaluation se maintiendrait autour de 20-25 dossiers, soit la moyenne hebdomadaire des évaluations demandées par le Substitut du procureur général.

Les sous-régions des Hautes-Laurentides et de Thérèse-de-Blainville présentent un taux supérieur au taux régional concernant les jeunes contrevenants en attente d'une évaluation.

D'autre part, au 31 mars 1996, 46 jeunes contrevenants étaient en attente d'un suivi d'une ordonnance du Tribunal de la jeunesse. Dans la plupart des cas, il s'agit d'une ordonnance portant sur une probation. L'année dernière, à la même date, il n'y avait aucune attente. Cette situation est préoccupante, notamment pour les sous-régions Trois-Vallées (17 jeunes en attente) et Arthur-Buies (12 jeunes en attente).

Liste d'alterne à Evaluation au & taars par sons-région

Sons-régions Dosâtes est attente

J.-O. Chénier 24

Thérèse-de-Blainville 73

Arthnr-Buies 55

Argenteuil 12

Pays-d'en-Haut 5

Trois-Vallées 23

Hautes-Laurentides 41

Autres 4

Total Laurentides 237

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3-22 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

3.2 LES JEUNES AYANT DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE28 (LA DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE)29

COUP D'OEIL

Une enquête révèle qu'entre 15 et 20% des jeunes Québécois âgés de 6 à 14 ans auraient souffert d'un trouble mental au cours des 6 mois précédant l'enquête. Les troubles mentaux intériorisés sont plus fréquents que les troubles mentaux extériorisés. Dans les Laurentides, en 1994-1995, 111 jeunes, majoritairement des garçons, ont été hospitalisés pour troubles mentaux. Le taux d'hospitalisation a doublé en 5 ans mais s'est stabilisé depuis 2 ans. Pour les quatre dernières années, les taux d'hospitalisation pour troubles mentaux les plus élevés se retrouvent chez les jeunes des sous-régions Arthur-Buies et Hautes-Laurentides.

D'autre part, de 1990 à 1994, 28 jeunes de moins de 20 ans se sont suicidés dans les Laurentides, ce qui représente un taux légèrement plus élevé que le taux québécois de suicide pour les jeunes du même âge. Mais il y a aussi les tentatives de suicide : pour chaque suicide complété, il y aurait entre 50 et 200 tentatives. Enfin, ce sont les jeunes qui connaissent la plus forte prévalence d'idées suicidaires.

• LA SANTÉ MENTALE

Le Comité Santé mentale du Québec a récemment révisé la définition de la santé mentale que proposait la Politique de santé mentale en 1989. La définition révisée est la suivante:

«La santé mentale, définie comme état d'équilibre psychique d'une personne à un moment donné, s'apprécie entre autres à l'aide des éléments suivants :

28 Les tableaux 20, 21, 22 et 23 de l 'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires sur les problèmes de santé mentale, les troubles mentaux et le suicide chez les jeunes. En outre, l 'annexe 3-2 traite de la santé mentale. Nous disposons de beaucoup moins de données pour la santé mentale et la toxicomanie, objets des deux parties qui viennent. C'est ce qui explique que ces deux problématiques soient moins documentées que l'adaptation sociale. Mais, pour le PROS Jeunesse, les trois programmes sont d'égale importance, nonobstant les écarts dans l'information disponible.

29 . > La notion de «problèmes de santé mentale» est de plus en plus remplacée par celle de «détresse psychologique» privilégiée par l 'enquête de Santé Québec.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-23

- le niveau de bien-être subjectif; - l'exercice des capacités mentales; - et la qualité des relations avec le milieu.

Elle résulte d'interactions entre des facteurs biologiques, psychologiques et contextuels. Ces facteurs sont en évolution constante et s'intègrent de façon dynamique chez la personne.

La santé mentale est liée tant aux valeurs collectives d'un milieu donné qu'aux valeurs propres à chaque personne. Elle est influencée par des conditions multiples et interdépendantes telles les conditions économiques, sociales, culturelles, environnementales et politiques.

Dans cette perspective, la santé mentale peut également être considérée comme une ressource collective à laquelle contribuent tout autant les institutions sociales et la communauté entière que les personnes prises individuellement. »30

• LES TROUBLES MENTAUX CHEZ LES JEUNES

L'enquête québécoise sur la santé mentale des jeunes (1993), faite par Santé Québec, nous apprend qu'entre 15% et 20% des jeunes Québécois âgés entre 6 et 11 ans auraient souffert d'un trouble mental au cours des 6 mois précédant l'enquête. Le pourcentage s'établit à 17.5% chez les adolescents de 12 à 14 ans.

De façon spécifique, les troubles mentaux intériorisés (phobie simple, angoisse de séparation, dépression majeure) touchent en moyenne 10 à 17% des enfants et 14% des adolescents. Ils diminuent avec l'âge chez les garçons et s'accroissent chez les filles.

Quant aux troubles mentaux extériorisés (hyperactivité, troubles d'opposition, troubles de conduite), ils sont moins fréquents que les précédents. Environ 5% des adolescents et 7% des enfants connaissent ces problèmes. Ceux-ci s'atténuent avec l'âge. Les troubles mentaux extériorisés sont plus fréquents chez les garçons de tous les âges et une différence plus marquée entre garçons et filles est constatée chez les plus jeunes (6-11 ans).

Malheureusement, nous ne disposons pas de données régionales sur les différents troubles couverts par l'enquête québécoise.

27 Comité Santé mentale du Québec, Recommandations POUT développer et enrichir la Politique de santé mentale. Gouvernement du Québec, 1994.

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3-24 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Sur le plan des services, notons, à titre indicatif, qu'en 1994, 661 enfants de 0 à 17 ans ont reçu des services en clinique externe de pédopsychiatrie dispensés par les Centres hospitaliers Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme et Laurentien de Ste-Agathe. Nous n'avons pas de données pour la sous-région des Hautes-Laurentides jusqu'en 1994, seuls des services de psychologie étaient offerts aux enfants et aux jeunes de cette sous-région. D'autre part, 30 enfants ont bénéficié, en 1994, des services offerts par le Centre de jour du Centre hospitalier Hôtel-Dieu de St-Jérôme.

psycJioseciale de ta familte est emwMariteppè;

• LE SUICIDE

Lorsqu'un événement perturbateur survient, l'individu recourt à des stratégies et des mécanismes adaptatifs pouvant lui permettre de retrouver son équilibre. Lorsque des obstacles demeurent insurmontables, l'individu vit un état de crise. La crise de nature suicidaire se traduit par une crise où le «suicide est perçu comme la solution unique et ultime pour mettre fin à la souffrance vécue et la douleur ressentie».31

Si on considère la population en général, depuis environ 30 ans, le taux de suicide a triplé au Québec passant de 5/100 000 en 1960 à 18/100 000 en 1987 (1179 décès). Le taux de suicide dans les Laurentides est légèrement supérieur à l'ensemble du Québec. Fait important : en ce qui a trait à la mortalité par traumatisme, le suicide est passé dans notre région du deuxième au premier rang avec 85 décès en 1991 contre 75 causés par la route (données du Bureau du Coroner).

Concernant les jeunes, on constate qu'entre 1990 et 1994, soit sur une période de cinq ans, 28 jeunes de moins de 20 ans (0.59 par 1000 jeunes) se sont suicidés dans les Laurentides, ce qui représente un taux légèrement plus élevé que le taux québécois de suicide pour cette classe d'âge.

27 La description d 'un état de crise et du processus suicidaire vécu par l'individu est tiré du document : Marc TOURIGNY, Suicide : prévention et intervention. Conseil Québécois pour l 'enfance et la jeunesse. Montréal, 1987.

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-25

Les garçons, particulièrement ceux âgés entre 15 et 24 ans, sont vulnérables au suicide. On explique que la variation entre les taux de suicide selon les sexes peut dépendre du fait que les garçons choisissent habituellement pour mettre fin à leurs jours des procédés draconiens dont l'issue est fatale.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux indique que, selon une estimation conservatrice, il y aurait cinquante tentatives de suicide pour chaque suicide complété32. Des travaux portant sur les jeunes indiquent que ce rapport serait plutôt 200 pour 1, affectant ainsi 6,7% des jeunes33. Quant aux idéations suicidaires les jeunes connaissent la plus forte prévalence d'idées suicidaires, celles-ci affectant 15% d'entre eux comparativement aux 10% des Québécois de 15 ans et plus qui auraient pensé se suicider au cours de leur vie, selon l'enquête Santé Québec de 1987.34

Des recherches affirment que le plus grand problème des jeunes est qu'ils ne se sentent ni utiles, ni intégrés à la société. Ceci expliquerait les problèmes sociaux des jeunes tels que le suicide et les toxicomanies. La société, marquée par une désorganisation et une mobilité sociale, n'offre pas de statut aux jeunes. Ceux-ci peuvent donc difficilement agir sur leur environnement et l'influencer de façon positive.35

Ut&Jeune en mat de vivre

Karine se fuit ses parents, m

traiter âè «comte» par se imbécile qui dit des

sottises. EU t est soumise à des règles strictes & ne peut sortir te soir. Belle fil le, eUe aim «flirter» avec les gar qu'ils ne set

:ons à l'école, Men nbktu pas vraiment

apprécier. B ^attention de

Ue essaie d'attirer toutes tes faptms, se

donnant l'inu tge de cette qui sait tout pour mp ressîonaer ta galerie. Mais voilà qi i'elle n'impressionne personne; eSt tombe Sur tes nerfs des autres je méprisants et

unes qui deviennent méchant* envers elle.

La pression & ment de plus en plus • • i' j , f1 'i < H l' i' i Jji1-jvTttii eue s

détestée de toi e sent ntepnsee et ts. tin jour. Kariaea

décidé d*en souffrance de

finir avec cette tenue insupportable.

32 Gouvernement du Québec, La Politique de la santé et du bien-être. Ministère de la Santé et des Services sociaux, Québec, 1992.

3 3 M. TOUSIGNANT et al. (1984; 1988), cité dans Luc GRENIER, et Aline ST-ONGE, «Indications pour le dépistage des adolescents suicidaires» in Apprentissage et Socialisation. Vol. 14, no. 4, Décembre 1991.

3 4 A. ÉMOND, Et la santé, ça va?. Rapport de l'enquête Santé Québec, Québec : Les publications du Québec, 1988.

3 5 MORISSETTE (1984) cité dans L. GRENIER et A. ST-ONGE, «Indications pour le dépistage des adolescents suicidaires» dans Apprentissage et socialisation, vol. 14, no. 4, décembre 1991.

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3-26 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• LE RETRAIT DE LEUR MILIEU FAMILIAL DES JEUNES AYANT DES TROUBLES MENTAUX

Les considérations relatives au retrait de l'enfant de son milieu familial, déjà énoncées dans la partie précédente sur l'adaptation sociale, s'appliquent également au secteur de la santé mentale. Les troubles mentaux exigent parfois l'hospitalisation ou l'hébergement du jeune. Les centres hospitaliers constituent pratiquement le seul type de ressources disponibles pour répondre aux besoins de ces jeunes. Le séjour en milieu hospitalier est généralement de courte durée. Il permet de faire face aux états dépressifs ou aux tendances suicidaires de certains adolescents.

En 1994-1995, 111 jeunes des Laurentides ont été hospitalisés (dans la région et hors région) pour troubles mentaux. Cela représente 1.00 jeune par 1000 de population.36 Le taux d'hospitalisation a doublé sur une période de 5 ans. Toutefois, il s'est stabilisé ces deux dernières années.

Après l'année 1990-1991, durant laquelle seulement 25% des jeunes hospitalisés pour troubles mentaux l'ont été dans des établissements des Laurentides, les trois années suivantes ont vu ce taux passer à environ 50%. Mais en 1994-1995, seulement 40% de ces jeunes ont reçu des services dans la région. Les autres jeunes sont desservis à l'extérieur de la région, très majoritairement à Montréal. Les jeunes hospitalisés sont majoritairement des filles : plus de 60%.

Les jeunes hospitalisés ici séjournent beaucoup moins longtemps à l'hôpital. Ils y passent en moyenne 8 jours (sauf en 92-93) contre 22 à 34 jours dans des hôpitaux situés hors de notre région.

Parmi les sous-régions les plus concernées par le traitement en milieu hospitalier de jeunes ayant des troubles mentaux, on retrouve les sous-régions Arthur-Buies et Hautes-Laurentides et ce, pour les quatre dernières années (à l'exception de 1993-94 pour cette dernière).

Par ailleurs, certains jeunes hébergés en centre de réadaptation en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse ou de la Loi sur les jeunes contrevenants, présentent également des problèmes de santé mentale ou des troubles mentaux en plus des autres problèmes ayant

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Tableau 3-17 Évolution des hospitalisations

pour troubles mentaux, Laurentides (91-95)

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u 1991-92 1992-93 1993-94 1994-95

3 6 Nous ne pouvons comparer notre situation régionale avec la situation québécoise à ce moment-ci, en l'absence des données nécessaires.

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-27

amené leur hébergement dans ce type de ressources. Parce qu'il s'agit de jeunes vivant simultanément plus d'une problématique et parce que le motif premier de l'hébergement est relié généralement à une problématique autre que la maladie mentale, la réalité des jeunes hébergés en centre de réadaptation et ayant des problèmes de santé mentale ou des troubles mentaux n'est pas cernée suffisamment. En fait, nous ne disposons d'aucune donnée valable à cet égard.

• L'ATTENTE DE SERVICES DANS LES CLINIQUES DE PÉDOPSYCHIATRIE (CLINIQUES EXTERNES) DES CENTRES HOSPITALIERS DES LAURENTIDES

COUP D'OEIL

Des efforts remarquables ont permis en 1994-1995 d'abaisser considérablement la liste d'attente à l'évaluation, mais le problème refait actuellement surface.

D'autre part, concernant les jeunes en attente de traitement, la liste d'attente a progressivement diminué depuis décembre 1994 et les efforts doivent se poursuivre.

En septembre 1994, plus de 400 jeunes étaient en attente d'une évaluation par les cliniques de pédopsychiatrie des Laurentides (C.H. Laurentien : 100 jeunes; C.H. Hôtel-Dieu : 301 jeunes). Des efforts remarquables ont été déployés et, un an plus tard, la liste d'attente se chiffrait à 89 (C.H. Laurentien : 23 jeunes; C.H. Hôtel-Dieu : 66 jeunes). En mai 1996, le problème des listes d'attente à l'évaluation refait surface, particulièrement au Centre hospitalier Hôtel-Dieu (C.H. Laurentien : 41 jeunes; C.H. Hôtel-Dieu : 229 jeunes). Les cliniques des sous-régions Thérèse-de-Blainville et Arthur-Buies présentent des listes d'attente plus préoccupantes qu'ailleurs dans la région.

TABLEAU 3-18

Services externes Centres hospitaliers L Liste d'attente à rêva)

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30-09-94 31-03-95 30-09-95 31-12-95 31-03-96 mai 96

Nombre de dossiers en attente

401 184 89 124 220 270

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3-28 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

TABLEAU 3 - 1 9

Service» externes de pédojmchiMrie Liste d'attente à l'évaluation en mai 1996

par Sous-région*7

Sous* régions Dossiers en atteste

J . -O. Chénier 54

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Arthur-Buies 90

Argenteuil nd

Pays-d'en-Haut 5

Tiois-Vallées 31

Hautes-Laurentides nd

Autres 5

Total Laurentides 270

Concernant l'attente pour un traitement, signalons que, depuis 1994, les services externes en pédopsychiatrie du Centre hospitalier Hôtel-Dieu38 ont progressivement diminué leur liste de jeunes en attente de traitement. Même si le problème de cette liste d'attente n'est pas aussi crucial que celui de l'attente à l'évaluation, les efforts doivent se poursuivre pour la ramener de 50 à environ 20 jeunes.

TABLEAU 3 - 2 0

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lllll^fsliiisliii^îlll^sl W 4 à 1996

31-12-94 31-03-95 30-09-95 31-12-95 31-03-96 mai 96

Nombre de dossiers sur la liste d'attente

125 195 136 97 59 51

3 7 Le tableau 24 de l 'annexe 3-1 fournit des données complémentaires pour les années 1994 à 1996.

-JO Le Centre hospitalier Laurentien, en raison de la pratique professionnelle en vigueur au sein de sa clinique pédopsychiatrique, ne comptabilise pas de façon distincte les jeunes en attente de traitement et ceux en attente d'évaluation. Les jeunes en attente de traitement au C.H. Laurentien se retrouvent sur la liste d'attente à l'évaluation.

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PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 3-29

3.3 LES JEUNES CONSOMMATEURS ABUSIFS D'ALCOOL ET DE DROGUES39

COUP D'OEIL

Selon les données de l'enquête Santé Québec, il n'y aurait pas de différence significative entre le profil de consommation des 15 ans et plus, selon qu'ils habitent les Laurentides ou le Québec. Bien que nous n'ayons pas de données spécifiques à notre région, nous savons que, contrairement à leurs aînés, les jeunes, garçons et filles, ont des habitudes de consommation d'alcool comparables (fréquence, quantité...). Le groupe des personnes âgées de 15 à 24 ans, plus particulièrement celles issues de milieu défavorisé, constitue un groupe à risque de consommation élevée. Les adolescents commencent de plus en plus jeunes à consommer de l'alcool et ils sont plus nombreux à le faire. Au niveau collégial, la consommation est encore plus endémique. Un pourcentage élevé de jeunes (environ 20% pour les 15-19 ans) ont déjà fait usage de drogues, mais l'expérience demeure circonstancielle; 15% des jeunes ayant fait usage de drogues deviendraient des usagers habituels, soit environ 3% de l'ensemble des jeunes. Ces dernières années, les sous-régions Arthur-Buies et Argenteuil affichent les taux les plus élevés de jeunes ayant bénéficié de services dans les centres de réadaptation pour personnes alcooliques et toxicomanes, mais la sous-région Trois-Vallées s'ajoute en 1995-1996.40

Plusieurs études tracent un portrait relativement précis du profil de consommation de psychotropes des jeunes Québécois. Nous référons à certaines de ces données provinciales puisque l'analyse des données de l'enquête Santé Québec (1987) ne démontre pas de différence significative entre les habitudes de consommation des jeunes de 15 ans et plus des Laurentides par rapport à ceux du Québec. Quelques données régionales sont également évoquées.

Concernant l'alcool, les données de l'enquête Santé Québec41 indiquent que, contrairement aux adultes où les hommes boivent plus souvent, en plus grande quantité et consomment trois fois plus que les femmes, les jeunes, garçons et filles, ont des habitudes de consommation comparables. C'est à partir de 25 ans que l'écart entre les profils de consommation commence à se tracer et s'accentue avec l'âge.

3 9 De larges extraits de cette partie ont été tirés de travaux préliminaires au Plan d'organisation de services (PROS) en toxicomanie des Laurentides, réalisés par Monique Laganière de la Régie régionale et Daniel Cousineau de la Direction de la Santé publique.

4 0 Les tableaux 20 et 21 de l'annexe 3-1 fournissent des données complémentaires sur les jeunes consommateurs abusifs d'alcool et de drogues.

4 1 Santé Québec, Consommation d'alcool et de drogues parmi les jeunes Québécois âgés entre 15 et 29 ans. Gouvernement du Québec, 1991.

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3-30 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Le groupe des personnes âgées de 15 à 24 ans, plus particulièrement celles issues de milieu défavorisé, constitue un groupe à risque de consommation élevée. C'est d'ailleurs dans ce groupe que l'on retrouve le plus grand nombre de femmes à risque, celles-ci consommeraient presqu'autant que les hommes du même groupe.

Les adolescents semblent développer des habitudes de consommation assez importantes se traduisant par une consommation excessive : 70% à 80% des jeunes de 13 à 17 ans ont déjà consommé de l'alcool, ils commencent de plus en plus jeunes et sont plus nombreux à le faire. On évalue à 10% le nombre de ces jeunes consommateurs qui deviendront des usagers réguliers; entre 7% et 8% de l'ensemble des jeunes sont donc considérés à risque élevé42.

Une étude réalisée chez 3000 élèves de la région de Sainte-Thérèse43 précise qu'au niveau collégial (17-20 ans), cette consommation est encore plus endémique, significativement plus élevée qu'au niveau secondaire.

Concernant les drogues, le Rapport du groupe de travail sur la lutte contre la drogue44 estime que 15% des jeunes consommateurs (ou 3 % de l'ensemble des jeunes) deviendraient des usagers habituels, soit environ 13 000 jeunes au Québec. Enfin, 39% des adolescents de 12 à 18 ans vivant en centre d'accueil présenteraient un problème important de consommation de drogues.

Toujours selon cette étude, 6% des jeunes de 14-15 ans en 1967 et 21% en 1985 ont fait l'essai de drogues. L'initiation se fait généralement entre 12 et 17 ans et 20% des 15-19 ans en ont déjà fait usage. Cette proportion grimpe à 37% chez les 20-24 ans et à 40% chez les 25-29 ans. Cependant, chez la majorité des jeunes, l'expérience demeure circonstancielle et seulement une minorité développera une habitude de consommation.

Soulignons au passage l'impact de la surconsommation par de jeunes parents sur leurs enfants.

Une récente étude, menée conjointement par la Direction de la Santé publique des Laurentides et l'Unité Domrémy de Sainte-Thérèse révèle, quant à elle, que les décrocheurs consomment davantage de drogues que les étudiants et qu'ils mentionnent plus souvent des problèmes liés à l'usage de ces substances.43

4 2 Santé et Bien-être Canada, Enquête promotion santé Canada, Étude spéciale chez les jeunes. Ottawa, 1988.

4 3 La consommation d'alcool et de drogues parmi les étudiants du collégial. Une comparaison avec les étudiants du secondaire. Département de santé communautaire de FHôtel-Dieu de Saint-Jérôme, 1993.

4 4 Groupe de travail sur la lutte contre la drogue. Rapport du groupe de travail contre la drogue. Les Publications du Québec, Québec, 1990.

4 5 Daniel COUSINEAU; Florian SHIELDS; Donald ALLARD, La consommation d'alcool et de drogues parmi les décrocheurs. en comparaison avec les étudiants. Direction de la Santé publique des Laurentides et Unité Domrémy de Sainte-Thérèse, Juin 1995.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996

Aujourd*huù je n*tà pas pris de cocaine

Je me sens fittgite mais je veux m*m sortir. Mon cauchemar a commencé ii y a deux ans. À 15 ans, je Sniffœs de ta coke et je trippaisfort. À 16 ans, lors de mon accouchement, j*ai refuse toute forme d'aide. Quand mon bébé a en deux mais, j'ai demandé à voir ta travailleuse sociale rencontrée à l'hêpitat auparavant. J'étais gelée, écœurée de ta vie. J'ai accepté une Cure de désintoxication tnûis* après une semaine, je quittais Vendrait. <4 ma dernière rechute, je me suis réveillée au bout de sept jours etj*ai eu très peur pour mon enfant. Aujourd'hui, à if ans, avec Vmée de mu famille, de mon nouvel ami et de la travailleuse sociale qui sont prêts à me supporter, je ns 24 heures à la fois.

Concernant la nature des produits consommés, l'étude réalisée auprès des étudiants de la région de Sainte-Thérèse46 précise qu'environ le tiers de tous les élèves ont pris du cannabis durant l'année précédent l'étude, et le dixième des jeunes ont utilisé des hallucinogènes. Les élèves du collégial consomment davantage ces drogues, comparativement aux étudiants du secondaire. Les inhalants (colle, essence) représentent cependant une exception. En effet, alors que ces substances sont consommées par le dixième des élèves du secondaire, très peu d'étudiants du collégial les utilisent. Cette consommation dégressive avec l'âge pourrait s'expliquer par le fait que les élèves plus âgés sont mieux informés de l'effet très nocif de ces substances sur l'organisme, et éviteraient ainsi ce type de consommation. D'autre part, 5% des élèves des niveaux secondaire et collégial ont consommé de la cocaïne durant l'année précédant l'étude. Le potentiel destructeur de cette substance est tel que même une faible consommation demeure préoccupante. Enfin, des intervenants du secteur de la réadaptation nous signalent un accroissement de la consommation d'héroïne par les jeunes de notre région; cela est également fort inquiétant.

Finalement, le nombre de jeunes de moins de 18 ans de notre région bénéficiant de services externes dans un centre de réadaptation public pour personnes alcooliques et toxicomanes (Pavillon André Boudreau) dans les Laurentides est en progression ces dernières années. En six ans, ce taux a plus que doublé, passant de 2.06 par 1000 jeunes de 12 à 17 ans à 4.49 par 1000. Les taux les plus élevés de jeunes bénéficiant de tels services se retrouvent généralement dans les sous-régions Arthur-Buies et Argenteuil et dans Trois-Vallées en 1995-1996. On constate également que ces jeunes sont suivis principalement pour avoir consommé abusivement des drogues illégales.

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Tableau 3-21 Suivis de jeunes en toxicomanie

C.R. A. Boudreau, Laurentides (90-96)

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1991 -92 1993 -94 1995 -96

4 6 Département de santé communautaire de l 'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme, 1993, op. cit.

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3-32 PROS Jeunesse des Laurentides "Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• LE RETRAIT DE LEUR MILIEU FAMILIAL DES JEUNES CONSOMMATEURS ABUSIFS D'ALCOOL ET DE DROGUES

En 6 ans, un seul jeune de moins de 18 ans a bénéficié des services internes du Pavillon André Boudreau. L'hébergement de jeunes toxicomanes semble plutôt se faire dans des ressources privées offrant des services de thérapie. Nous ne connaissons malheureusement pas le nombre de jeunes des Laurentides qui ont recours à ce type d'hébergement. Cette réalité reste méconnue faute de données valables. Par ailleurs, certains jeunes hébergés en centre de réadaptation en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse ou de la Loi sur les jeunes contrevenants présentent également un problème de toxicomanie, en plus des autres problèmes ayant amené leur hébergement dans ce type de ressources.

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Chapitre

Les services et les ressources disponibles dans les Laurentides au 31 mars 1995

Les ressources financières investies

L'équité dans le financement

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-3

Ce chapitre dresse un portrait global des activités et des services1 disponibles dans les Laurentides, au 31 mars 1995. Il présente également une évaluation des ressources financières2

investies auprès des enfants, des jeunes et des parents par les réseaux des organismes communautaires et des établissements de la santé et des services sociaux.3 Cette évaluation ne comprend pas les budgets de développement octroyés en 1995-1996 en santé mentale et en adaptation sociale et qui totalisent 930 746$.

Ce portrait est présenté pour chacun des quatre programmes-clientèle suivants : Santé mentale, Adaptation sociale, Toxicomanie et Santé publique.4

COUP D'OEIL

Un grand nombre d'organismes communautaires (95) et d'établissements du réseau de la santé et des services sociaux offrent des services aux enfants, aux jeunes et aux parents des Laurentides, dans le cadre d'un ou plusieurs programmes. Ces services sont constitués d'activités préventives, de services d'aide courants et de services d'aide spécialisés. Au total, on estime qu'en 1994-1995, une somme de 46 099 732$ est investie auprès des enfants et des jeunes de 0 à 17 ans et auprès des parents de la région et ce, avant l'allocation du budget de développement 1995-1996.

Les informations relatives à la description des services proviennent de différentes sources: rapports annuels, documents de référence fournis par les organismes et les établissements, renseignements complémentaires par interview d'informateurs-clé, documents ministériels, etc.

L'annexe 4-2 indique la méthodologie utilisée, les limites de l'exercice et un portrait détaillé des ressources et services par sous-région pour 1994-1995.

II aurait été intéressant d'inclure dans cette évaluation les ressources financières investies auprès de la jeunesse et des parents par d'autres réseaux dont la Justice, l 'Éducation, les Services de garde, la Sécurité publique, les Clubs sociaux, les organismes religieux. De même, il faut mentionner l'implication des médecins de lè r c ligne dans les programmes Adaptation sociale, Santé mentale et Toxicomanie, soit en cabinet privé, soit en centre hospitalier. Mais il n ' a pas été possible de documenter l 'apport de ces différents groupes.

Voir la remarque 4 en page 5 de l'introduction concernant la Santé publique. Nous avons retenu dans la présente analyse le programme de Santé publique car il est essentiel en regard du bien-être des jeunes.

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4-4 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

4.1 LES ACTIVITÉS, SERVICES ET RESSOURCES EN SANTÉ MENTALE

COUP D'OEIL

Parmi les organismes communautaires qui offrent des services en santé mentale, deux d'entre eux se distinguent par leur intervention majeure en ce domaine. Les CLSC dispensent des services en santé mentale à l'intérieur de leurs programmes réguliers, principalement au niveau de la prévention et des services d'aide courants en milieu scolaire. De plus, quatre centres hospitaliers offrent des services d'aide spécialisés en santé mentale aux enfants et aux jeunes. Au total, les ressources financières investies annuellement en santé mentale dans la région des Laurentides sont estimées à 2 602 326$, soit 5.64% des investissements auprès de la jeunesse et des parents.

LES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES5

Les organismes communautaires n'ont généralement pas de programme spécifique en santé mentale. Cependant, en raison de l'approche multiproblématique qui caractérise leurs interventions, plusieurs d'entre eux6 offrent des services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire aux personnes dont la santé mentale est menacée ou qui présentent des problèmes de cette nature. Selon notre évaluation, deux organismes se distinguent en raison de leur intervention majeure en santé mentale.

• Services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire (enfance) : L'organisme Césame Deux-Montagnes est le seul centre de jour communautaire qui offre des services d'intervention précoce aux parents et aux enfants de 0 à 5 ans, dont la santé mentale est menacée par leur environnement familial, social, économique ou culturel.

• Services en matière de suicide : Le Centre d'intervention Le Faubourg qui dessert l'ensemble de la population des Laurentides offre des services d'interventions téléphoniques et des activités de soutien. Il offre aussi des programmes de prévention du suicide, des formations en intervention de crise et sur le deuil à la suite d'un suicide et des activités de sensibilisation.

Les organismes communautaires offrent des services dans le secteur de la santé et des services sociaux sans être des établissements du réseau.

Par exemple, les Maisons de jeunes de Grenville et de Lachute et le Carrefour des femmes du Grand Lachute, ont développé des activités spécifiques en santé mentale, dans le cadre d'un budget qui leur a été accordé à cette fin.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-5

LES CLSC

Les CLSC n'ont pas de programme spécifique en santé mentale. Cependant, plusieurs enfants ou jeunes dont la santé mentale est menacée ou qui présentent des problèmes peuvent recevoir certains services. Même si les CLSC n'offrent pas tous la même gamme de services, c'est généralement à l'intérieur des programmes réguliers que les services de santé mentale sont dispensés : soins et aide à domicile, périnatalité, santé maternelle et infantile, santé scolaire, services sociaux scolaires et services psychosociaux. Les CLSC interviennent principalement au niveau de la prévention et des services d'aide courants.

• Activités préventives : Plusieurs activités sont offertes aux enfants et aux jeunes sur la gestion du stress, le renforcement des facteurs de robustesse pour faire face à des situations difficiles comme les deuils, la séparation des parents, le décès par suicide d'un proche ou toute autre situation pouvant engendrer des problèmes de santé mentale. D'autres activités préventives sont offertes aux parents au niveau du soutien parental de la période pré-natale à cinq ans, aux parents des jeunes pour gérer le stress lié aux difficultés de l'adolescence, etc.

• Services d'aide courants : C'est principalement au niveau des services psychosociaux et des services sociaux scolaires que des services d'aide en santé mentale sont dispensés. On y retrouve des activités de dépistage, d'évaluation, de traitement (thérapie brève, relation d'aide, etc.) pour certaines personnes qui requièrent une intervention légère et de référence aux services d'aide spécialisés dans les autres cas. On intervient, par exemple, au niveau des dépressions situationnelles et de la détresse psychologique, du soutien aux endeuillés, des difficultés d'ordre psychologique liées à l'isolement, à la violence, aux abus physiques ou sexuels, des interventions de crise et dans toutes les autres situations qui ne nécessitent pas des services d'aide spécialisés.

En outre, des CLSC offrent des services d'organisation communautaire en support à des organismes oeuvrant en santé mentale.

LES CENTRES HOSPITALIERS

Quatre centres hospitaliers offrent des services d'aide spécialisés en santé mentale aux enfants et aux jeunes: le Centre hospitalier Hôtel-Dieu de St-Jérôme, le Centre hospitalier Laurentien, le Centre hospitalier et centre de réadaptation Antoine-Labelle et depuis peu l'Hôpital d'Argenteuil. Même si les services diffèrent d'un établissement à un autre, nous pouvons les regrouper en deux catégories spécifiques : les services dispensés en clinique externe et les services de centre de jour. Cette description ne tient pas compte des services dispensés à l'urgence des hôpitaux et des situations qui nécessitent une hospitalisation.

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4-6 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Services en clinique externe : Des services en clinique externe infantile sous la responsabilité du Centre hospitalier Hôtel-Dieu de St-Jérôme sont disponibles à St-Eustache, Ste-Thérèse et St-Jérôme. Le Centre hospitalier Laurentien offre des services en clinique externe à Ste-Agathe.7 Le Centre hospitalier et centre de réadaptation Antoine-Labelle et l'Hôpital d'Argenteuil n'offraient pas de services en 1994-1995 mais dispensent depuis peu des services en clinique externe. Ces services regroupent l'ensemble des interventions thérapeutiques individuelles, familiales et de groupe requis par les enfants, les jeunes et leurs parents. Les soins nécessitent l'intervention d'un professionnel ou d'une équipe multidisciplinaire spécialisée qui évalue l'état de santé mentale du jeune, élabore un plan d'intervention, dispense le traitement requis et assure le suivi. Dans la majorité des cas, les parents des jeunes sont directement impliqués dans la démarche thérapeutique. Ces services spécialisés sont aussi dispensés aux parents et aux familles du jeune qui ont besoin d'aide et de support.

• Services de centre de jour : Le Centre hospitalier Hôtel-Dieu de St-Jérôme dispense de tels services aux enfants des cinq sous-régions qu'il dessert (parties sud et centre de la région). Ces services visent à offrir un milieu de réadaptation psychosociale par une intervention spécialisée et intensive en santé mentale. L'équipe de professionnels dispense aux enfants, à travers une relation thérapeutique, des activités de stimulation, d'apprentissage et de réhabilitation touchant le développement spécifique de chaque enfant. Tout au long du processus, les parents demeurent des partenaires essentiels au bon déroulement du plan de traitement.

LES RESSOURCES SUPRA-RÉGIONALES

• Services d'aide ultra-spécialisés : Les centres hospitaliers Sainte-Justine, Albert-Prévost, Montreal Children et le centre Boscoville offrent des services spécialisés à des enfants et des jeunes qui présentent des troubles mentaux. Ces services ne sont pas comptabilisés à l'intérieur de cette analyse régionale.

LA COOPÉRATION MULTISECTORIELLE

• Le milieu scolaire : En santé mentale, certains liens de coopération existent entre les différents réseaux de services : prévention du suicide, référence des enfants et des jeunes aux services d'aide spécialisés, support entre les différents intervenants. Cette coopération existe sur une base officielle par les ententes MSSS-MEQ mais, dans les faits, il faudrait resserrer ces liens de coopération et ce, dans chaque sous-région.

7 Les services ne sont accessibles à la population anglophone qu 'à Ste-Agathe seulement.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-7

LES RESSOURCES FINANCIÈRES INVESTIES

Les ressources financières investies annuellement en santé mentale dans la région des Laurentides sont estimées à 2 602 326$. Ce montant comprend les budgets qui étaient alloués aux organismes communautaires, aux CLSC et aux centres hospitaliers en 1994-1995. Précisons que les données provenant des centres hospitaliers ne comprennent pas les coûts reliés aux interventions à l'urgence et à l'hospitalisation des enfants et des jeunes de même que les services dispensés à l'extérieur de la région. Le tableau 4-1 présente l'ensemble des ressources financières par sous-région.

TABLEAU 4-1 RESSOURCES FINANCIÈRES EN SANTÉ MENTALE

Sous-régions c o ^ S Z S e s

CLSC Centres hospitaliers

TOTAL 1994-1995

J.-O. Chéuier 130 679 $ 0 $ 414 406 $ 545 085

Thérèse-de-BJahmlle 2 223 $ 46 079 $ 512 612 $ 560 914

Arthur-Butés 8 170$ 164 007 $ 629 422 $ 801 599

Argenteui) •••'" ; 48 224 $ 211 450$ 52 924 $ 312 598

11 362$ 1 548 $ 33 484 $ 46 394

: Trois-VâBées: : 46 274 $ 59 217 $ 70 584 $ 176 075

Hatrtes-Laureiitiries 465 $ 51 216$ 107 980 $ 159 661

TOTAL 247 397$ 533 517 $ 1 821 412 $ 2 602 326

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4-8 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

4.2 LES ACTIVITÉS, SERVICES ET RESSOURCES EN ADAPTATION SOCIALE

COUP D'OEIL

Pas moins de 84 organismes communautaires oeuvrent dans le secteur de l'adaptation sociale, offrant des activités de prévention et des services d'aide, de soutien et de réadaptation, d'intervention ou d'hébergement à des clientèles diverses: la famille, les femmes, les victimes d'abus sexuels, les jeunes, etc. Pour leur part, les CLSC offrent une gamme importante de services en adaptation sociale, principalement les services sociaux scolaires et les services psychosociaux courants, et couvrent plusieurs problématiques. Enfin, les services d'aide spécialisés (services de protection, services aux jeunes contrevenants, services de réadaptation, services d'hébergement, services d'adoption, etc.) sont dispensés par les Centres jeunesse des Laurentides aux enfants et aux jeunes en difficulté sévère et à leurs parents. Globalement, les ressources financières investies annuellement en adaptation sociale dans la région des Laurentides s'élèvent à 36 925 452$, soit 80.1% de tous les investissements auprès de la jeunesse et des parents.

LES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES8

Sur la base de leurs missions principales, 84 organismes communautaires offrant des services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire en adaptation sociale dans la région des Laurentides ont été recensés. Nous ne pouvons, compte tenu de ce grand nombre, les décrire tous spécifiquement. Leurs activités et leurs services sont regroupés dans neuf catégories spécifiques.9

8 * * En général, la population anglophone a peu accès ou a peu recours aux organismes communautaires. 17

Les descriptions de services sont inspirées des définitions produites par le ministère dans le cadre du programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-9

• Services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire à la famille : 27 organismes d'aide et de soutien regroupent des personnes engagées dans une action favorisant la prise en charge des familles par elles-mêmes. Ils offrent des lieux d'échange et de ressourcement, suscitent l'aide, l'entraide et le parrainage. Ils offrent appui et soutien aux relations familiales et du support dans des circonstances exceptionnelles de la, vie notamment la naissance, la rupture d'union et la violence familiale. Ils sensibilisent la population au vécu des familles, à leurs difficultés et à la famille comme valeur collective. Plusieurs de ces organismes participent au programme de soutien à la compétence parentale «Y a personne de parfait» (YAPP).

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* Services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire aux femmes : Neuf organismes d'aide et de soutien, dont 6 d'entre eux sont considérés comme des Centres de femmes, offrent une gamme variée de services aux femmes de la région et, plus particulièrement, à celles qui sont aux prises avec des problèmes de violence, de pauvreté et d'isolement. On y retrouve principalement des activités d'écoute, de relation d'aide, d'accompagnement et de référence, des activités visant la solidarité et l'entraide, comme des cuisines collectives, des dîners communautaires, le dépannage alimentaire et vestimentaire, des activités visant le développement de compétences parentales, comme la stimulation précoce mère-enfant, une halte-garderie et tout autre activité culturelle éducative et de détente liée au bien-être des femmes.

• Services d'intervention en matière d'agressions sexuelles : Trois organismes du réseau offrent des services spécifiques en matière d'agressions sexuelles. Parents-Unis offre des services aux enfants victimes d'agressions sexuelles et qui sont reconnus en besoin de protection par la Direction de la protection de la jeunesse. Cet organisme offre également des

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4-10 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

services au parent non abuseur de ses enfants ainsi qu'au parent abuseur. D'autre part, le Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) offre des services aux adolescentes (12 à 17 ans) et à leur entourage afin de les aider et les supporter. Pour ces deux ressources, on y retrouve des activités de suivis individuels, de groupe, d'entraide et de sensibilisation de la population en regard de cette problématique et des mesures préventives à développer. Enfin, l'organisme RESSAC des Laurentides, qui était en implantation en 1994-1995 pour la mise en place de services régionaux d'intervention en matière d'agressions sexuelles aux enfants de 0 à 5 ans, ne recevra plus de financement dans le cadre du programme PACE. Par ailleurs, le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels des Laurentides (CAVAC) offre également des services en matière d'agressions sexuelles; ces services seront présentés en p. 4-16 portant sur la coopération multisectorielle.

• Services d'hébergement pour femmes victimes de violence : Cinq maisons d'hébergement pour femmes et enfants victimes de violence dispensent des services pour répondre aux besoins d'intervention de première ligne: accueil, écoute, intervention de crise, hébergement et protection; aux besoins de support : information et accompagnement; et aux besoins de consolidation: suivi post-hébergement, individuel et de groupe. Ces maisons supportent aussi les enfants et les femmes victimes de violence mais qui ne nécessitent pas d'hébergement. Enfin, elles font la promotion des mesures préventives visant à réduire l'incidence de ce phénomène dans la population en général et auprès de groupes à risque.

• Services aux jeunes violents : L'organisme Accroc offre dans la partie sud et centre du territoire des services d'aide aux adolescents qui présentent un comportement violent. Ces jeunes sont invités à participer à des activités permettant la prise de conscience de leur comportement et la recherche de solutions non violentes à des situations de conflits.

Mesures Alternatives de St- Jérôme, organisme orienteur de St-Jérôme, offre aux jeunes de 14-17 ans un groupe d'échange et de discussion sur le phénomène de la violence, pour des jeunes qui sont référés, soit dans le cadre du programme de mesures de rechange, soit suite à une ordonnance, en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants. L'organisme orienteur des Basses-Laurentides a également un groupe sur la violence.

• Services de maisons de jeunes : Les 25 maisons de jeunes de la région sont des lieux de rencontre, d'entraide et d'animation à l'intention des jeunes qui, en compagnie d'adultes significatifs, font l'apprentissage de la vie communautaire et cheminent vers leur vie de citoyen critique, actif et responsable. Outre les activités récréatives et de loisirs, ces ressources offrent des séances d'information sur des sujets telles que la sexualité, la toxicomanie, la santé mentale, la vie scolaire et familiale, etc. D'autres activités de consultation, de relation d'aide, d'accompagnement et de parrainage sont aussi offertes aux

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-11

jeunes en difficulté. Certaines maisons ont aussi un service de travail de rue pour venir en aide aux jeunes sans ressources et souvent aux prises avec un problème de toxicomanie.

• Services de mesures de rechange : L'Organisme Orienteur des Basses-Laurentides et Mesures Alternatives de St- Jérôme offrent un programme visant à développer la notion de responsabilité dans la communauté et chez les jeunes contrevenants, par la mise en place d'une variété de mesures de rechange efficaces pour réparer le tort causé par l'infraction et éviter ainsi la judiciarisation. Sur réception des références du Directeur provincial, ces organismes appliquent une des mesures de réparation suivantes : lettre d'excuses à la victime, versement d'une somme d'argent à une personne ou un organisme, conciliation avec la victime, amélioration des aptitudes sociales, travaux communautaires. Ces organismes offrent aussi tous les services de support à ces jeunes et à leurs parents qui ont besoin d'aide en misant de plus en plus sur le réseau d'aide naturel.

En outre, Mesures Alternatives de St-Jérôme offre un programme de prévention en milieu scolaire, visant les jeunes de 6e année et de Secondaire I, sur la victimi-sation et la responsabilité des jeunes face à la Loi sur les jeunes contrevenants.

• Services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire à la jeunesse : Six organismes offrent des services d'accueil, d'entraide et d'accompagnement, sous des formules diversifiées, à des jeunes isolés ayant peu ou pas de contact avec la famille ou un réseau d'amis. Leurs besoins concernant l'hébergement, le travail, l'abandon scolaire, la toxicomanie, la sexualité sont de plus en plus grands, et ils sont confrontés à une perspective restreinte de solutions. Les services d'aide et de soutien offerts à ces jeunes visent à les accompagner dans leur cheminement vers l'autonomie.

Rémirer les torts causés

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Seule à 17 ans

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4-12 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Services d'hébergement jeunesse : Les organismes Accueil communautaire des Basses-Laurentides, Le Petit Patro, L'Archer et le Phoenix offrent un hébergement temporaire en tout temps à des jeunes en difficulté, fournissent un encadrement favorisant la prise en charge personnelle de l'individu, assurent le support et l'accompagnement dans les démarches d'insertion sociale, offrent une relation d'aide et ce, de façon complémentaire au réseau de la santé et des services sociaux. Les jeunes qui y sont hébergés n'ont souvent aucun autre toit, et présentent des difficultés de santé mentale ou de toxicomanie. Deux autres organismes sont actuellement en implantation soit : les Maisons d'hébergement Le Périscope et Rivière-du-Nord.

LES CLSC

En plus d'offrir généralement des services supports aux groupes communautaires et aux groupes d'entraide pour les jeunes (par exemple, par de l'organisation communautaire), les CLSC offrent une gamme importante de services en adaptation sociale auprès des enfants, des jeunes et des parents, et couvrent plusieurs problématiques tels la pauvreté, la violence, l'itinérance, les abus physiques et sexuels, les relations conjugales et familiales, etc. Ils s'inscrivent principalement en prévention et en services d'aide courants lorsque la situation ne requiert pas l'intervention des Centres jeunesse. Les principaux services offerts sont les services sociaux scolaires et les services psychosociaux.

• Services sociaux scolaires : Les CLSC réalisent en milieu scolaire des activités reliées aux difficultés d'adaptation sociale vécues par les enfants et les jeunes. Ces activités de nature préventive et éducative comprennent de l'information et de l'éducation sur des thèmes telles: l'estime de soi, la croissance personnelle, la résolution de conflit, les relations amoureuses, les relations familiales, la réussite scolaire, etc. Ces activités comprennent aussi le dépistage des problèmes sociaux, des interventions individuelles et de groupe, et la référence vers d'autres services offerts par le CLSC ou par d'autres ressources du milieu.

• Services psychosociaux : Ces services d'aide courants visent à amener les enfants, les jeunes et leurs parents à trouver des solutions concrètes aux problèmes qu'ils vivent au niveau de la pauvreté, de la violence, des abus physiques ou sexuels, des troubles de comportement et toutes les autres difficultés reliées à l'adaptation sociale. Ces services regroupent des

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-13

activités tels: l'accueil, l'évaluation, l'aide, le soutien et l'entraide, l'intervention individuelle et familiale et la référence vers d'autres services ou ressources qui interviennent à ce niveau.

LES CENTRES JEUNESSE DES LAURENTIDES

Les Centres jeunesse des Laurentides est un établissement issu de la fusion du Centre de protection de l'enfance et de la jeunesse des Laurentides, du Centre d'accueil des Laurentides et de L'Accueil Vert-Pré d'Huberdeau. Sa mission vise essentiellement à «assurer des services d'aide spécialisés à l'enfant ou à l'adolescent et ses parents, ces services étant requis par une situation de danger, soit pour l'enfant ou pour l'adolescent, soit pour autrui». Voici les principaux services offerts.

• Services d'aide en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse : Des services sont offerts pour venir en aide aux enfants et aux jeunes qui vivent des situations très difficiles où leur sécurité ou leur développement peut être compromis, soit l'abandon, la négligence, les troubles graves de comportement, les abus physiques et les abus sexuels. Cet établissement aide aussi les parents à traverser ces moments difficiles afin d'éviter que ces situations ne se reproduisent. On y retrouve principalement des services d'accueil et d'urgence sociale, d'évaluation, d'orientation, de révision et d'application de mesures de protection requis selon la situation.

• Services d'aide en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants : Des services sont dispensés aux adolescents âgés entre 12 et 17 ans qui sont impliqués dans une infraction au code criminel, à une loi fédérale ou provinciale ou à un règlement municipal. Ces jeunes qui présentent des troubles de comportement ou de délinquance doivent assumer la responsabilité de leur geste. Selon la gravité de l'infraction commise, certains adolescents sont référés au Tribunal, alors que d'autres bénéficient du programme de mesures de rechange. Les services aux jeunes contrevenants comprennent des services d'accueil, d'évaluation, d'orientation, d'application de mesures de probation ou de réparation requis selon la situation. Ces services visent essentiellement à aider le jeune et ses parents à résoudre les difficultés rencontrées.

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4-14 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Services de réadaptation : Les Centres jeunesse offrent aux enfants et aux adolescents en difficulté d'adaptation, en raison de problèmes d'ordre comportemental, psychosocial ou familial, des services d'adaptation, de réadaptation et de réintégration sociale. En plus du programme thérapeutique et de traitement, on y retrouve un service d'enseignement scolaire réalisé en collaboration avec les commissions scolaires de la région, des services d'orientation, d'apprentissage aux habitudes de travail et de recherche d'emploi, de loisirs et toute autre activité favorisant l'autonomie du jeune et sa réinsertion dans son milieu. Ces services sont dispensés dans le milieu de vie naturel du jeune ou en milieu substitut.

• Services d'hébergement et de garde d'enfants : L'enfant ou le jeune qui ne peut demeurer dans son milieu de vie naturel peut résider en milieu substitut, soit dans une famille d'accueil, soit dans une ressource résidentielle de réadaptation ou encore dans un centre de réadaptation, lorsque la gravité de la situation l'exige (besoin d'une garde fermée, d'une détention provisoire ou d'un encadrement intensif par exemple). Les Centres Jeunesse des Laurentides recrutent et évaluent les familles d'accueil et les ressources résidentielles de réadaptation, recommandent à la Régie régionale la reconnaissance de ces ressources, procèdent au jumelage de l'enfant et du milieu substitut en fonction des besoins de l'enfant et de l'expertise de la famille ou de la ressource et assurent le suivi de la ressource. Des allocations établies selon le degré de soutien et d'assistance requis sont versées à ces milieux substituts sous forme de «per diem», conformément à la réglementation en vigueur. Pour répondre aux besoins d'hébergement et de garde d'enfants, les Centres jeunesse des Laurentides disposent de 130 places internes en centre de réadaptation et d'environ 530 places en ressource de type familial ou en ressource résidentielle de réadaptation (voir les détails en annexe 4-1).

• Services complémentaires en santé mentale pour les jeunes hébergés : Les Centres jeunesse des Laurentides offrent des services complémentaires en santé mentale à des jeunes hébergés en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse ou de la Loi sur les jeunes contrevenants, et qui présentent une double problématique d'adaptation sociale et de santé mentale,

• Services d'aide spécialisés en toxicomanie pour les jeunes hébergés : En collaboration avec le Pavillon André Boudreau, les Centres jeunesse des Laurentides offrent des services d'aide spécialisés en toxicomanie à des jeunes hébergés en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse ou de la Loi sur les jeunes contrevenants, et qui présentent une double problématique d'adaptation sociale et de toxicomanie.

• Services aux parents et à la famille : Lorsqu'un enfant ou un jeune vit en milieu substitut, les Centres jeunesse offrent non seulement des services aux jeunes mais aussi aux parents et à la famille de ces jeunes. On y donne des services d'accompagnement, de support, de renforcement de la compétence des parents, afin de préparer le retour du jeune dans son milieu de vie naturel. L'intervention exige le renforcement de la collaboration et de la communication entre le jeune, les parents, le milieu substitut et les intervenants.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-15

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• Services d'adoption, de recherche d'antécédents biologiques et de retrouvailles : Les Centres jeunesse des Laurentides offrent un service d'évaluation et d'accompagnement des parents jusqu'à la déclaration judiciaire d'adoptabilité ou jusqu'à l'adoption en vertu du Code civil du Québec. Au 31 mars 1996, 60 enfants et jeunes résidaient en ressource de type familial en vue d'une future adoption. L'établissement facilite les démarches des parents en vue d'une adoption internationale en établissant des liens avec tous les organismes susceptibles de les aider. Il offre aussi des services aux enfants et aux parents pour la recherche d'antécédents biologiques et de retrouvailles.

• Services d'expertise psychosociale: Les Centres jeunesse des Laurentides peuvent faire appel à une expertise psychosociale très spécialisée pour évaluer certaines situations complexes à la demande de la Cour supérieure, comme dans les cas de garde d'un enfant ou des droits de visite et de sortie.

LES RESSOURCES SUPRA RÉGION AT F,S

• Services d'aide spécialisés : Le Centre Notre-Dame de Laval offre des services spécialisés aux adolescentes en difficulté, le Centre Rosalie Jetté aux jeunes mères en difficulté, la Maison Elizabeth aux jeunes mères anglophones en difficulté et le Centre de la famille Batshaw aux jeunes anglophones de notre région. De plus, l'hôpital Ste-Justine offre des services d'expertise médico-légale dans les cas d'agressions sexuelles sur de jeunes enfants. Ces services ne sont pas comptabilisés à l'intérieur de cette analyse régionale.

LA COOPÉRATION MULTISECTORIELLE

• Le milieu scolaire : En adaptation sociale, des liens de coopération existent entre les différents réseaux de services : programmes de prévention sur les différentes problématiques d'adaptation sociale, services d'aide dispensés par les intervenants des organismes communautaires, des CLSC et des Centres jeunesse des Laurentides. En milieu scolaire, cette coopération existe sur une base officielle par les ententes MSSS-MEQ, mais, dans la réalité, il faudrait resserrer ces liens de coopération et développer des stratégies efficaces et ce, dans chaque sous-région.

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4-16 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Le milieu de la justice : C'est dans le cadre de l'application des différentes lois que les liens sont établis entre le milieu de la justice, le réseau communautaire et celui de la santé et des services sociaux. II faudrait développer davantage une relation de coopération et d'intervention pro-active afin de faciliter les démarches auprès des enfants, des jeunes et de leurs parents et éviter, dans la mesure du possible, la judiciarisation.

• Le milieu de la sécurité publique : Des liens existent entre la sécurité publique, le réseau communautaire et le réseau de la santé et des services sociaux. Ces liens sont importants, particulièrement au niveau des problématiques de violence, de négligence, d'abus sexuels, de délinquance, etc. Il faudrait renforcer ces liens de coopération au niveau de la prévention, des interventions de crise et de suivi.

• Les services aux victimes d'agressions sexuelles : Le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels des Laurentides (CAVAC), subventionné par le Fonds d'aide aux victimes d'actes criminels, offre des services aux jeunes (0-17 ans) et à leur entourage suite à une agression sexuelle. Ce Centre offre des services d'information, de débriefmg, de recadrage, de thérapie brève, de support éducatif et d'assistance à l'enfant victime d'agression et à son ou ses parents. Les mêmes services sont offerts aux femmes et aux enfants victimes de violence familiale.

LES RESSOURCES FINANCIÈRES INVESTIES

Les ressources financières investies annuellement en adaptation sociale dans la région des Laurentides sont estimées à 36 925 452$. Ce montant comprend les budgets qui étaient alloués aux organismes communautaires, aux CLSC et aux Centres jeunesse des Laurentides en 1994-1995, Le tableau 4-2 présente l'ensemble des ressources financières par sous-région.

TABLEAU 4-2 RESSOURCES FINANCIÈRES EN ADAPTATION SOCIALE

Sous-régions Organismes communautaires

CLSC Centres jeunesse

TOTAL 1994-1995

J.-0. Chénier 465 385 $ 713 800 $ 5 097 196 $ 6 276 381 S

Itrérâe-de-BiainviUe 782 272 $ 1 057 932 $ 7 928 070 $ 9 768 274 $

Arthur-Buies 673 738 $ 816 799 $ 7 800 106 $ 9 290 643 $

Argenteuil 446 437 $ 234 723 $ 2 450 890 $ 3 132 050 $

Pays-dTen-Haut 258 107 S 163 356 $ 1 354 316 $ 1 775 779 $

' X!rpîs-Vatié«s; 334 410 $ 718 912 $ 2 785 796 $ 3 839 118 $ Hautes-X^ureatwles 422 287 $ 651 877 $ 1 769 043 $ 2 843 207 $

TOtAL 3 382 « 3 6 $ 4357 $ 29 m 417 $ •36 9355 452$ .

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-17

4.3 LES ACTIVITÉS, SERVICES ET RESSOURCES EN TOXICOMANIE

COUP D'OEIL

En plus des organismes communautaires offrant à la fois des services en adaptation sociale et en toxicomanie, huit organismes communautaires ont une mission clairement orientée vers la toxicomanie et leurs services s'inscrivent, soit en prévention, soit en aide, soutien et réadaptation communautaire, soit en travail de rue. De plus, les CLSC interviennent aussi en toxicomanie, d'une part à l'intérieur de leurs programmes de services sociaux et de santé en milieu scolaire, d'autre part en faisant du dépistage précoce et en référant des personnes vers les services d'aide appropriés. Pour sa part, le Pavillon André Boudreau offre des services de réadaptation aux jeunes toxicomanes sur une base externe. Les ressources financières consacrées chaque année à la toxicomanie chez les mineurs sont estimées à 549 091$, soit à peine 1.19% du total des investissements auprès de la jeunesse et des parents.

LES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES

Plusieurs organismes communautaires, déjà répertoriés dans le programme Adaptation sociale, offrent également des services en toxicomanie. C'est le cas, par exemple, du projet d'entraide entre pairs Nord-Sud offert par le Carrefour des jeunes de Mont-Laurier et la Maison des jeunes de la Vallée de la Rouge. De façon plus spécifique, huit organismes ont une mission clairement définie en toxicomanie. Leurs services s'inscrivent soit en prévention, en aide, soutien et réadaptation communautaire ou en travail de rue.

• Services de prévention : Même si tous ces organismes oeuvrent en prévention, trois d'entre eux consacrent spécifiquement leurs interventions au niveau préventif: Le Regroupement en toxicomanie Prisme, Optique et Tangage des Laurentides. Ils dispensent un programme de prévention en milieu scolaire axé sur l'information, la formation des enfants, des jeunes et des parents, et le développement des facteurs de robustesse.

• Services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire : L'Unité Domrémy Ste-Thérèse, le Groupe JAD, l'Unité Toxi St-Jovite et Toxico-Alerte offrent des services d'aide, de soutien et de réadaptation communautaire sur une base externe. Ils accordent du support aux jeunes qui ont des difficultés à résoudre des problèmes résultant d'une surconsommation d'alcool, de drogues et de médicaments. Ils interviennent au plan de la motivation des jeunes à suivre un traitement adéquat et les supportent à s'intégrer socialement. Ils collaborent étroitement avec les organismes et les ressources du milieu dans l'organisation d'activités préventives, au niveau du dépistage, de la référence, du suivi et du support continu dans le milieu de vie.

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4-18 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Service de travail de rue : Même si plusieurs maisons de jeunes ont des travailleurs de rue, seule l'Écluse des Laurentides consacre l'ensemble de ses activités au travail de rue. Cet organisme intervient dans les parcs, les bars et tout autre lieu où se regroupent les jeunes en difficulté qui ne font pas appel aux ressources d'aide «officielles». L'Écluse offre présence, écoute, information, références personnalisées et accompagnement dans les démarches des jeunes, selon leurs besoins. La clientèle se caractérise par l'isolement, la pauvreté, la marginalisation, le décrochage, la toxicomanie, les idées suicidaires, les abus subis et des problèmes de santé physique ou mentale. Notons que le budget de l'Écluse provient à 50% des activités de prévention en adaptation sociale, et à 50% des activités de prévention en toxicomanie.

LES CLSC

Les CLSC n'ont pas de programme spécifique en toxicomanie. Cependant, plusieurs jeunes à risque ou qui présentent des problèmes de toxicomanie peuvent recevoir certains services. Il arrive aussi que les CLSC doivent supporter des parents et des écoles aux prises avec des jeunes ayant de graves problèmes de toxicomanie et non motivés à arrêter leur consommation.

C'est principalement à l'intérieur des services sociaux et de santé en milieu scolaire, ainsi que des services psychosociaux, que les CLSC interviennent en ce domaine. Tous les autres services sont mis à contribution dans le dépistage précoce et la référence vers les services d'aide appropriés. En outre, des services d'organisation communautaire sont offerts en support à des organismes communautaires oeuvrant en toxicomanie.

• Activités de prévention : Des activités sont offertes aux jeunes afin de les aider à faire face à des situations qui pourraient engendrer une consommation abusive de psychotropes. D'autres activités d'information, de formation et de soutien sont dispensées aux parents visant le renforcement de leur compétence afin qu'ils puissent intervenir adéquatement auprès de leurs jeunes.

• Services d'aide courants : Certains services d'aide en toxicomanie sont dispensés en milieu scolaire et par les services psychosociaux. On y retrouve des activités de dépistage, d'évaluation, de traitement (relation d'aide, etc.) pour certains jeunes qui requièrent une intervention légère, et des activités de référence aux services d'aide spécialisés dans les autres cas.

LE PAVILLON ANDRÉ BOUDREAU

Le Pavillon André Boudreau est un établissement régional qui offre des services de réadaptation aux jeunes toxicomanes sur une base externe. Il collabore étroitement avec des organismes et des établissements pour la réalisation d'activités de prévention et de formation au niveau de l'intervention de première ligne. Mais la majeure partie de ses activités est consacrée à la réadaptation.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-19

• Services de réadaptation : Cet établissement offre des services externes à St-Eustache, Lachute, St-Jérôme et Mont-Laurier. Il intervient auprès des jeunes toxicomanes afin que ceux-ci développent un comportement responsable face à la consommation de produits psychotropes. On y retrouve des activités d'évaluation, d'entrevues et de thérapies individuelles et de groupe, des activités visant le renforcement des facteurs de robustesse en utilisant notamment le «plein-air» comme moyen thérapeutique, du support aux parents axé sur leur compétence, des activités de suivi et de référence vers des ressources supra-régionales dans les cas qui nécessitent un retrait temporaire du jeune de son milieu naturel. Il collabore avec les Centres jeunesse pour l'évaluation des jeunes demandée par la Chambre de la jeunesse et pour le support aux intervenants qui oeuvrent en centre de réadaptation.

LES RESSOURCES SUPRARËGIONALES

• Services d'aide spécialisés : Les centres Le Portage, la Maison Jean-Lapointe et le Havre du Fiord offrent des services spécialisés aux jeunes toxicomanes qui ont besoin d'hébergement. Ces services ne sont pas comptabilisés à l'intérieur de cette analyse régionale.

LA COOPÉRATION MULTISECTORIELLE

• Le milieu scolaire : En toxicomanie, certains liens de coopération existent entre le milieu scolaire, le Pavillon André Boudreau et certains CLSC : programme de prévention, formation des intervenants en milieu scolaire, référence des jeunes en difficulté. Cette coopération existe sur une base officielle par les ententes MSSS-MEQ mais, dans les faits, il faudrait resserrer ces liens de coopération et ce, dans chaque sous-région.

• Le milieu de la justice : Certains liens existent entre le milieu de la justice et le Pavillon André Boudreau au niveau de l'évaluation et du traitement des jeunes toxicomanes. Cependant, il faudrait développer davantage une relation de coopération et d'intervention afin que les jeunes puissent obtenir les services d'aide spécialisée requis.

• Le milieu de la sécurité publique : En toxicomanie, les liens entre le milieu de la sécurité publique, le réseau communautaire et le réseau de la santé et des services sociaux demeurent fort complexes, particulièrement au niveau des drogues illicites. Les interventions de nature préventive (lutte à la demande) et répressive (lutte à l'offre) sont souvent exercées en même temps auprès des jeunes en milieu scolaire ou dans d'autres lieux où ceux-ci se retrouvent. Les liens entre ces réseaux demeurent peu développés, particulièrement au niveau de la prévention, des interventions de crise et du suivi.

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4-20 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

LES RESSOURCES FINANCIÈRES INVESTIES

Les ressources financières investies annuellement en toxicomanie dans la région des Laurentides sont estimées à 549 091$. Ce montant comprend les budgets qui étaient alloués aux organismes communautaires, aux CLSC et au Pavillon André Boudreau en 1994-1995. Le tableau 4-3 présente l'ensemble des ressources par sous-région.

TABLEAU 4-3 RESSOURCES FINANCIÈRES EN TOXICOMANIE

Sous-régions Organismes communautaires

CLSC Pavillon A. Boudreaa

TOTAL 1994-1*95

J.-0. Chétiier 13 000 $ 35 290 $ 72 666 $ 120 956 $

TMrèse-de-BMnville 31 884 $ 2 972 $ 58 537 $ 93 393 $

Arthur-Biries 23 515 $ 49 676 $ 139 277 $ 212 468 $

Argent èuO 0 $ 10 790 $ 20 184 $ 30 974 $

PâyS-dVn-Haut 9 215 $ 3 949 $ 6 057 $ 19 221 $

Trois-Vallées 25 804 $ 22 857 $ 10 093 $ 58 754 $

Haotes-Laureotides 0 $ 1 314 $ 12 011 $ 13 325 $

TOTAL ÏÔ3 41S $ 126 848$ 549 091$

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-21

4.4 LES ACTIVITÉS, SERVICES ET RESSOURCES EN SANTÉ PUBLIQUE10

COUP D'OEIL

Outre les organismes communautaires offrant à la fois des services en adaptation sociale et en santé publique, un seul organisme communautaire est considéré comme oeuvrant plus spécifiquement en santé publique, plus précisément dans la prévention du sida. Par ailleurs, les CLSC offrent plusieurs services de santé publique, notamment des services de planification des naissances, des cliniques MTS-Sida, des services de périnatalité, des services de santé maternelle et infantile, et des services de santé en milieu scolaire. Les ressources financières investies en santé publique sont estimées à 5 738 459$" par année, soit 12.45% du total des investissements auprès des enfants, des jeunes et des parents des Laurentides.12

LES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES

Plusieurs organismes communautaires déjà répertoriés en adaptation sociale offrent des services en santé publique, notamment ceux qui s'adressent aux enfants âgés de 0 à 5 ans. Seul le Centre Sida Amitié est considéré comme oeuvrant plus spécifiquement en santé publique.

• Services de prévention du sida : Le Centre Sida Amitié offre des activités préventives d'information et d'éducation auprès des écoles et groupes de jeunes. Il intervient par le travail de rue dans tous les milieux à haut risque, tels les bars gais, les réseaux de prostitution, les clubs de danseuses, etc. Il offre aussi des services d'aide, de support et d'accompagnement aux jeunes infectés par le VIH et ceux qui sont atteints du sida, ainsi qu'auprès des proches de ces personnes.

10 Voir la note 4 en page 5 de l'introduction concernant la Santé publique.

1 1 Le montant comprend les coûts du programme de santé physique offert en CLSC.

17 Mentionnons l'apport du milieu scolaire en Santé publique, notamment dans le cadre du programme de formation personnelle et sociale.

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4-22 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

LES CLSC

Les CLSC offrent plusieurs services qui s'inscrivent à l'intérieur du programme-clientèle de santé publique. Nous décrivons ici ceux qui ont une incidence majeure en regard du bien-être des enfants, des jeunes et de leurs parents. Chacun de ces services a un volet préventif et un volet d'aide courante. De plus, des services d'organisation communautaire sont offerts en support à des organismes communautaires oeuvrant en santé publique, par exemple les Maisons de la famille.

• Services de planification des naissances et clinique MTS-Sida : Les CLSC offrent des services aux jeunes afin de prévenir les naissances non-planifiées et à risque et de réduire la propagation des maladies transmises sexuellement. En plus des services cliniques de soins de santé, les CLSC réalisent des activités d'information préventive en matière de sexualité : animation, éducation, rencontres individuelles et de groupe, suivis des jeunes à risque.

• Services de périnatalité : Les CLSC dispensent des services qui visent à favoriser le développement d'une grossesse normale et la réduction des accidents périnatals. On y retrouve des activités de dépistage et de nutrition des femmes enceintes à risque comme par exemple le programme OLO, de support et de suivi de ces femmes par des relances téléphoniques, des visites à domicile, des rencontres individuelles et de groupe, des cours pré-natals et du support à l'accouchement pour des femmes qui en ont besoin. Ces activités sont souvent réalisées en collaboration étroite avec les groupes d'aidants naturels, les organismes communautaires et les autres partenaires comme les commissions scolaires.

• Services de santé maternelle et infantile : Ces services visent le développement optimal des enfants de 0 à 5 ans. On y retrouve des activités de support et de renforcement des compétences parentales pour les soins aux nouveaux-nés telles que visites post-natales, rencontres individuelles et de groupe, consultations téléphoniques, support à l'allaitement, etc. Les cliniques d'immunisation contre les maladies infectieuses et contagieuses constituent un excellent moyen pour dépister les enfants de 0 à 5 ans et leurs parents qui ont besoin d'aide et de support en santé mentale, en adaptation sociale et en toxicomanie. Dans ces cas, on réfère les personnes aux autres services d'aide courants ou spécialisés selon les besoins.

• Services de santé scolaire : Les CLSC réalisent en milieu scolaire des activités reliées aux services de santé auprès des enfants et des jeunes de niveau primaire, secondaire et collégial. Ces activités de nature préventive et éducative comprennent de l'information et de la formation sur des thèmes tels: santé mentale, alimentation, hygiène, hygiène dentaire, tabagisme, autres toxicomanies, sexualité, etc. Elles comprennent aussi le dépistage des problèmes sociaux et de santé, des interventions individuelles et de groupe et des références vers d'autres services offerts par le CLSC ou par d'autres ressources du milieu, de même que des services de santé courants (par exemple des consultations sur les maladies transmises sexuellement ou sur le sida). Cependant, depuis quelques années, plusieurs de ces activités sont passablement «en veilleuse» en raison de l'énergie considérable consacrée aux programmes de vaccination.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-23

LES RESSOURCES FINANCIÈRES INVESTIES

Les ressources financières investies en santé publique et en santé physique dans la région des Laurentides sont estimées à 5 738 459$ par année.13 Le tableau 4-4 présente l'ensemble des ressources par sous-région.

TABLEAU 4-4 RESSOURCES FINANCIÈRES EN SANTÉ PUBLIQUE

Souv-régioas Organiaaes CMmnHaaataires

CLSC" TOTAL

J-O. Chëofer 2 027 $ 976 996 $ 979 023$

Thérèse-de-BtainviBe 2 027 $ 1 066 383 $ 1 068 410 $

2 533 S 1 245 134 $ 1 247 667 $

ArgenteuB 1 014 $ 502 878 $ 503 892 $

1 014 S 249 613 $ 250 627 $

Trois-Vallées 1 014 $ 711 085 $ 712 099 $

Hautes-Laurentides 507 $ 976 234 $ 976 741 $

TOTAL wi3é$ • s m ' 3 2 3 $ : £73&45»$

4.5 SYNTHÈSE RÉGIONALE DES RESSOURCES FINANCIÈRES INVESTIES

Les quatre tableaux présentés antérieurement dans ce chapitre totalisent des dépenses de 45 815 328$. À ce montant s'ajoute un budget de 284 404$ pour le soutien régional des activités de promotion-prévention, l'évaluation de programmes et la coordination des services et programmes, réalisés dans le secteur de la jeunesse à la Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides.

13 Comme les activités de santé publique et de santé physique sont intimement reliées en CLSC, les coûts ont été comptabilisés ensemble.

14 La majeure partie du budget de Santé publique dont il est question ici est consacrée principalement à l'immunisation mais comprend aussi toutes les activités décrites dans ce chapitre.

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4-24 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Ainsi, selon le tableau 4-5, un budget total de 46 099 732$ est investi en 1994-1995 (excluant le budget de développement 1995-1996) pour la dispensation des services aux enfants, aux jeunes et aux parents dans les programmes de santé mentale (5.64% du budget), d'adaptation sociale (80.1%), de toxicomanie (1.19%) et de santé publique (12.45%). La coordination et les autres activités réalisées par la Régie régionale représentent 0.62% du budget global, soit 284 404$. Le tableau 4-6 présente les mêmes données financières réparties par sous-région.

TABLEAU 4 -5 SYNTHÈSE RÉGIONALE DES RESSOURCES FINANCIÈRES INVESTIES

PAR PROGRAMME ET PAR TYPE D'ÉTABLISSEMENTS

Samé tnen&te

AâftpteHo» sociale

Tûxieoawflie Smi poMugoe

Swtie» iWtteuatroa

Évaluation

Total %

Or^uHsmes : cetottisuiytiilees

247 397$ 3 382 636$ 103 4185 10 136$ 3 743-5875 8.12%

: 533 517$ 4 357 399$ 126 S 48$ 5 728 323$ 19 746 887$ 23.31%

Centres fctospftatiws

1 821 412$ ÎS2 t412$ 3.95%

C ^ m i e u a e s * 29 185 417$ ismsm 63,31%

ftmtiau André 318 825S 0.69%

Sftêgie régwmalç 284 404$ mm$ 0.62%

TOTAL 2402 3« SCS 452$ 5 1 3 S 4 9 * m 4m 46 « 9 9 * * » mjm>

% du budget 5.64% 80.1% 1.19% 12.45% 0.62%

TABLEAU 4-6 SYNTHÈSE RÉGIONALE DES RESSOURCES FINANCIÈRES INVESTIES

PAR PROGRAMME ET PAR SOUS-RÉGION

Santé mentale

^dajrtatîoR sociale

Toxk^maok Santé pubtlcpiÊ

Soutira CooKfaaation

ÉYalmtwû

Total , ' •% \

Jeaa-OlMreChétttw 545 085$ 6 276 381$ 120 956$ 979 023$ 52 591$ 17.30

.t&Msfctt^MSÏsis*®*. 560 914$ 9 768 274$ 93 393$ 1 068 410$ 67 664$ 25.07

ArtfcuEPt&tôes 801 599$ 9 290 643$ 212 468$ 1 247 667$ 67 578$ u w v m 25.21

312 598$ 3 132 050$ 30 974$ 503 892$ 23 951$ 4 M34<8$ 8.6S

Paw^'en-HatU: 46 394$ 1 775 779$ 19 221$ 250 627$ 13 712$ 1 H>5 733$ 4.57

Trois-Vali£« 176 075$ 3 839 118$ 58 754$ 712 099$ 27 705$ 4 813751$ 10.44

tfcnttes-LKirenii&S 159 661$ 2 843 207$ 13 325$ 976 741$ 31 203$ 4 82*137$ 8.73

TOTAL î 326$ 3frS35 452$ 5490»!$ 5738 459$ 284404$ 460M732S

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-25

Le graphique A illustre la répartition des ressources financières investies selon les différents programmes.

Le graphique B illustre pour sa part la répartition des ressources financières selon les catégories d'établissements et d'organismes qui dispensent des services à la jeunesse et aux parents

G R A P H I Q U E A Ressources f inancières p a r p r o g r a m m e clientèle

G R A P H I Q U E B Ressources f inancières p a r d i spensa teur de services

Santé mentale (5.64%) Régie régionale (0,62%

Santé publique (12.45%

Toxicomanie (1.19%)

Adaptation sociale (80.1%)

Organismes communautaires (8.12%: l$S®Sç*Favillon A. Boudreau (0.69%)

CLSC (23.31%)

Régie régionale (0.62%) Centres hospitaliers (3.95%)

Centres jeunesse (63.31%)

Le graphique C illustre la répartition des ressources financières investies dans les sous-régions.

G R A P H I Q U E C

Ressources f inancières p a r sous-région

Hautes-Lauren tides

25,21% 25,07%

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4-26 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

UN CHIFFRE À RETENIR

La région des Laurentides consacrait en 1994-1995, 46 099 732$ aux services aux enfants, aux jeunes et aux parents.

4.6 L'ÉQUITÉ INTERRÉGIONALE

COUP D'OEIL

Après avoir décrit les services et les ressources disponibles auprès de la jeunesse et des parents des Laurentides, en 1995, et après avoir évalué que ces services et ressources représentent un investissement annuel de 46 099 732$, il nous apparaît important d'apprécier notre richesse par rapport aux régions du Québec. En comparant les investissements annuels consacrés aux programmes Santé mentale, Adaptation sociale, Toxicomanie et Santé publique dans la région des Laurentides avec les investissements consentis en moyenne dans l'ensemble du Québec, nous évaluons à 36 029 805$15 le manque à gagner des Laurentides. Par ailleurs, si on se compare plutôt avec le groupe des neuf régions périphériques du Québec, en excluant les régions éloignées et les régions centrales, le manque à gagner des Laurentides s'établit à 8 082 994$.1S

Nous venons de constater que, selon notre méthodologie, les dépenses de notre région pour la réalisation des activités et des services à la jeunesse sont évaluées en 1995, à 46 099 732$. Comment se situe cet investissement par rapport aux investissements consentis dam les autres régions du Québec ? La somme consacrée en moyenne à chaque jeune qui habite les Laurentides est-elle supérieure, égale ou inférieure à la somme consacrée en moyenne au jeune qui habite le Québec, ou encore au jeune qui réside dans l'Estrie ou dans Chaudière-Appalaches, par exemple ?

15 Sur la base des dépenses en 1992-1993, auxquelles sont ajoutés les budgets de développement accordés en 1993-1994.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-27

Une analyse comparative réalisée par la Régie régionale des Laurentides à partir des données fournies par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre du Plan de transformation16 présente un portrait relativement exact des différences entre les régions pour les programmes Santé mentale, Adaptation sociale, Toxicomanie et Santé publique.

L'annexe 4-3 présente, pour chaque programme, les dépenses réalisées en 1992-1993 et le montant per capita calculé en fonction de la population pondérée.17 Ainsi, par exemple, la Gaspésie/Iles de la Madeleine a dépensé pour son programme de santé mentale (0 à 99 ans) un montant de 7 769 458 $, ce qui représente 85 $ par personne; la région de Laval a consacré à son programme d'adaptation sociale 48 050 896 $, soit 696 $ par personne.

La Régie régionale des Laurentides a comparé ses dépenses dans les mêmes programmes avec l'ensemble du Québec, d'une part, et avec des régions comparables, d'autre part. Trois regroupements ont été effectués, selon que les régions sont considérées comme éloignées, périphériques ou centrales.

Le tableau qui suit retient de l'annexe 4-3 les données les plus significatives, soit les montants per capita pour chacun des programmes Santé mentale, Adaptation sociale, Toxicomanie et Santé publique dans la région des Laurentides, dans l'ensemble du Québec et dans le groupe des régions comparables (périphériques). Sur la base des écarts entre ces montants per capita, le tableau présente ensuite les manques à gagner qui en découlent pour la région des Laurentides, selon que la comparaison se fait avec la moyenne des investissements consentis dans l'ensemble du Québec, et avec la moyenne des investissements dans les régions comparables à la nôtre.

16 Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Répartition interrégionale des compressions 1995-1996, synthèse des paramètres utilisés et principaux résultats; Québec, 15 février 1995.

Cette analyse ne repose pas sur les mêmes bases et n'utilise pas la même méthodologie que celles ayant servi à notre propre analyse pour évaluer les ressources investies dans les Laurentides. Par exemple, l'analyse provinciale est basée sur l 'année financière 1992-1993, en incluant les budgets de développement pour 1993-1994, et vise tous les groupes d'âges, alors que l'analyse régionale est basée sur l'année 1994-1995 et vise uniquement la population des 0 à 17 ans. Malgré ces limites, les conclusions de l'étude provinciale restent fort pertinentes.

17 La population a été pondérée selon un indice régional de besoins. Appliqué à la population de 1991, cet indice place la région des Laurentides à 1.15, c'est-à-dire que par rapport à l'ensemble du Québec, la situation de référence étant 1, la population de jeunes des Laurentides présente des besoins de santé et de bien-être de 15 % plus élevés.

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4-28 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

TABLEAU 4 - 7

C O M P A R A I S O N ENTRE LES MONTANTS PONDÉRÉS PER CAPITA,

RÉGION DES LAURENTIDES, RÉGIONS COMPARABLES

ET ENSEMBLE DU Q U É B E C , 1 9 9 2 - 1 9 9 3 ,

E T MANQUE À GAGNER POUR LES LAURENTIDES

Programmes Per capita pondéré Manque à gagner pour les Laurentides

Programmes Laurentides : Moyenne pour

l'ensemble du Québec

Moyenne pour les régions

comparables

En comparaison avec l'ensemble

du Québec

En comparaison avec les régions

comparables

Santé mentale" 69$ 109$ 77$ 14 103 759$ 2 728 229$

Adaptationsociale 269$ 405$ 301$ 17 653 681$ 4 215 183$

Toxicomanie1* 4$ 6$ 4$ 804 644$ 110 317$

Santé publique: 11$ 18$ 13$ 3 467 721$ 1 029 265$

Total - - - 36 029 805$ î»

8 082 994$ 20

Ainsi, en comparant notre région avec l'ensemble du Québec pour les quatre programmes, nous évaluons à 36 029 805 $ le manque à gagner des Laurentides. Par rapport aux régions comparables, nous évaluons à 8 082 994 $ le manque à gagner des Laurentides. Compte tenu que la comparaison avec l'ensemble du Québec inclut les régions dites centrales (Québec et Montréal), et que ces dernières obtiennent un montant per capita très élevé, notre analyse nous amène à conclure que l'évaluation est plus pertinente si elle se fait au niveau des régions comparables.

UN CHIFFRE À RETENIR :

Au chapitre de l'équité interrégionale, la région des Laurentides est affectée par un manque à gagner annuel de 8 082 994 $ par rapport aux régions comparables.

18 Les données concernant la santé mentale et la toxicomanie sont évaluées à partir des dépenses pour la jeunesse et pour les adultes.

19 '

Ecart entre le montant per capita des Laurentides et celui obtenu en moyenne pour l 'ensemble du Québec, multiplié par le nombre de jeunes de 0-17 ans de la région des Laurentides.

20 ' Ecart entre le montant per capita des Laurentides et celui obtenu en moyenne pour les régions comparables, multiplié par le nombre de jeunes de 0-17 ans de la région des Laurentides.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-29

4.7 L'ÉVALUATION DES BESOINS D'ICI L'AN 2001

COUP D'OEIL

Comme le PROS Jeunesse est conçu pour répondre aux besoins des cinq prochaines années, il nous faut évaluer quels seront les besoins des Laurentides d'ici l'an 2001. Entre 1991 et 2001, la population de jeunes des Laurentides connaîtra un accroissement de 17,7% alors que le Québec verra sa population de jeunes décroître de 1,9% durant la même période. Pour tenir compte de cette évolution démographique particulière à notre région, celle-ci devrait pouvoir compter sur des ressources additionnelles d'environ 9 000 000 $ (s'ajoutant au manque à gagner de 8 082 994$ mentionné précédemment) pour maintenir le niveau actuel dans la dispensation des services.

L'analyse sur l'équité interrégionale a été établie à partir des données de population de 1991. Or, notre région connaît actuellement et connaîtra encore un accroissement important, comme on l'a vu à l'annexe 2-1. Entre 1991 et 2001, la population des 0-17 ans passera de 101 311 à 119 290 jeunes, ce qui représente une augmentation de 17,7% en 10 ans. Pendant cette même période, le Québec verra sa population de jeunes décroître de 1,9%.

Toute stratégie de financement qui viserait à rétablir une équité interrégionale doit obligatoirement tenir compte de cette évolution démographique. Sinon, le manque à gagner qu'affiche actuellement la région des Laurentides s'alourdira sans cesse, et l'écart qui nous sépare de la moyenne versée pour chaque jeune vivant dans des régions comparables se creusera encore davantage.

En fait, pour combler l'actuel manque à gagner et permettre à la région des Laurentides de faire face à l'accroissement de sa population de jeunes dans les prochaines années, c'est d'une somme annuelle totale de 63 910 924 $21 dont la région devrait disposer en l'an 2001 pour le financement des programmes Adaptation sociale, Santé mentale, Toxicomanie et Santé publique et ce, par une redistribution des crédits déjà alloués par le M.S.S.S., dans le cadre d'un processus de rétablissement de l'équité interrégionale et en ne se basant que sur des régions comparables, excluant Québec, Montréal et les régions éloignées.

21 Montant obtenu de la façon suivante: * Budget actuel: 46 099 732 $

Manque à gagner actuel (équité interrégionale): 8 082 994 $ Augmentation à prévoir (17,7%) pour faire face à l'accroissement de la population 0-17 ans de 1991 à 2001: 9 728 198 S

63 910 924 $

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4-30 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

UN CHIFFRE À RETENIR :

La région des Laurentides aurait besoin, d'ici l'an 2001, de ressources additionnelles d'environ 9 000 000 $ pour maintenir le niveau actuel dans la dispensation des services, en tenant compte de l'accroissement de sa population de jeunes.

4.8 L'ÉQUITÉ INTRARÉGIONALE

COUP D'OEIL

H n'y a pas que l'équité interrégionale qui fait défaut. À l'intérieur même de la région des Laurentides, la distribution des ressources entre les différentes sous-régions manque d'équité et ne répond pas toujours à un niveau comparable aux besoins de santé et de bien-être des jeunes et des familles qui y habitent.

Si on étudie comment se répartissent les besoins entre les sous-régions des Laurentides, et comment sont réparties les ressources financières entre elles, on fait le constat qu'il existe un problème d'équité intrarégionale.

L'annexe 6-2 présente la méthodologie et les résultats des écarts au 31 mars 1995. Les écarts entre les ressources et les besoins révèlent que les sous-régions Hautes-Laurentides, Pays-d'en-Haut et Jean-Olivier Chénier sont les moins bien pourvues en 1995 : les besoins de santé et de bien-être y sont supérieurs aux ressources dont elles disposent, par rapport aux autres sous-régions des Laurentides.

Ce constat n'est pas surprenant car il faut bien admettre que dans le passé, on ne s'est jamais appuyé sur des indicateurs de besoins pour allouer les ressources.

La méthode qui sert à tirer ces conclusions sera exposée au chapitre 6. C'est cette même méthode qui servira d'ailleurs à proposer des réallocations permettant d'atteindre éventuellement l'équité intrarégionale.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-31

Par ailleurs, au même titre qu'il existe un déséquilibre dans l'information disponible sur les indicateurs des déterminants et sur les problèmes entre les programmes de santé mentale, d'adaptation sociale et de toxicomanie, certains pourraient prétendre qu'il existe aussi un déséquilibre entre les programmes sur le plan des ressources financières qui y sont investies, en plus du problème d'équité entre les sous-régions. Le Groupe de travail ne retient pas cet angle de prise car ce serait faire preuve d'une vision réductionniste que de ramener la discussion au niveau des trois programmes couverts par le PROS Jeunesse.

C O N C L U S I O N

Nous avons vu précédemment que les ressources financières déjà investies dans les Laurentides en 1995 sont évaluées à 46 099 732 $. Cette somme représente 14.4% des 320 000 000$" investis dans les Laurentides dans le réseau de la santé et des services sociaux, incluant l'ensemble des programmes, soit la santé mentale, l'adaptation sociale, la toxicomanie, la déficience intellectuelle, la déficience physique, la santé physique et les personnes âgées.

Le Forum des directeurs généraux de la région ayant priorisé les clientèles des personnes âgées et des jeunes, un investissement additionnel de 10 000 000 $ a déjà été consenti pour les services aux personnes âgées. On pourrait donc maintenant s'attendre à une contrepartie pour les services aux jeunes, en s'appuyant sur le fait qu'un montant de 8 082 994 $ serait nécessaire pour réaliser l'équité avec les régions comparables du Québec et qu'un autre montant d'environ 9 000 000 $ serait requis pour tenir compte de l'accroissement de notre population jeunesse.

Par ailleurs, nous avons soulevé le problème des écarts entre les différentes sous-régions des Laurentides.

Pour le moment, nous nous limitons à faire ces constats. Les différents manques à gagner feront l'objet de propositions précises au chapitre 6.

2 2 En 1992-1993.

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A

ChaÉitre

L'analyse des besoins sur le plan des services et sur le plan des pratiques, à partir de la gamme des services souhaités

«Il y a ceux qui voient les choses telles qu'elles sont et se demandent pourquoi ? et il y a ceux qui imaginent les choses

telles qu'elles pourraient être et se disent ; q ^

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-3

COUP D'OEIL

Les chapitres précédents nous ont présenté trois portraits : un premier portrait en relation avec les déterminants de la santé et du bien-être, un deuxième sur les principaux problèmes vécus par les enfants et les jeunes, un troisième portrait sur les services disponibles et les ressources financières investies.

Globalement, que nous révèlent ces trois portraits en termes de besoins auxquels le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse doit absolument répondre dans les prochaines années. À quoi nous invitent-ils prioritairement à nous attaquer? D'ici l'an 2001, sur quoi notre action devra-t-elle porter pour qu'au terme d'un plan quinquennal, on puisse affirmer que les «bonnes choses ont été faites»?

Pour répondre à ces questions, il importe d'abord de se donner un schème de référence : ce sera la gamme des services souhaités, présentée dans la première partie de ce chapitre. En s'y référant, on pourra ensuite évaluer les lacunes notre organisation des services à la jeunesse. La deuxième partie du chapitre décrit donc les besoins sur le plan des services. Il existe également des besoins sur le plan des pratiques, sujet de la troisième partie.

5.1 LA GAMME DES SERVICES SOUHAITÉS

COUP D'OEIL

Afin de répondre adéquatement aux différents types de besoins des enfants, des jeunes et de leurs parents, dans les domaines de l'adaptation sociale, de la santé mentale et de la toxicomanie, une diversité importante de services doit être offerte par les différents dispensateurs du réseau de la santé et des services sociaux.

La gamme des services souhaités comporte des activités de promotion, des activités de prévention, des services d'aide courants et des services d'aide spécialisés et ce, de façon adaptée à chacun des cycles de vie de l'enfant.

Au-delà de leur diversité, les services souhaités se doivent d'abord d'être efficaces : c'est l'objet du préambule.

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4-4 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

PRÉAMBULE

Qu'il s'agisse d'activités de promotion ou de prévention, de services d'aide courants ou spécialisés, les services souhaités doivent être caractérisés par leur efficacité. Avant même de décrire la gamme de services souhaités, et de parler de la diversité dans les réponses aux besoins, il n'est pas inutile de rappeler les principales caractéristiques des services et des programmes efficaces1.

Certaines caractéristiques sont liées à l'intervention : elle est pertinente; elle s'appuie sur un fondement scientifique; les cibles et les objectifs sont précis; une évaluation valable est réalisée. D'autre part, les stratégies et les méthodes d'intervention sont multiples et complémentaires; l'intervention est précoce, continue, intense, souple, et ne génère pas d'effets négatifs.

D'autres caractéristiques sont liées au milieu d'intervention : les personnes desservies sont invitées à participer; l'intervention s'intègre à la vie quotidienne; les transitions sont mises à profit; les réseaux de soutien sont consolidés; les ressources existantes sont utilisées de façon optimale; et l'intervention s'appuie sur un soutien administratif.

Des caractéristiques sont liées aux intervenants eux-mêmes : ils sont compétents, ouverts aux aspects contextuels et environnementaux, sensibles à la diversité sociale et culturelle; de plus, ils témoignent d'un engagement communautaire; en outre, ils ont la capacité de travailler en équipe multidisciplinaire.

Enfin, des caractéristiques des services efficaces sont liées aux interactions entre les intervenants et les populations cibles : les interactions sont marquées par une confiance réciproque, le respect des valeurs et des attitudes, le partenariat et le désir d'engager des actions.

5.1.1 Les activités de promotion

Les activités de promotion visent l'accroissement du bien-être personnel et collectif en renforçant les compétences et les capacités personnelles à s'adapter au milieu, et en développant les conditions favorables à la santé et au bien-être.

Elles portent sur les déterminants de la santé et du bien-être plutôt que sur les facteurs de risque, et ciblent la population en général ou des sous-groupes particuliers, par exemple un groupe d'enfants qui débutent à l'école, un groupe de parents d'adolescents ou un groupe de pères.

D'après L. Blanchet, M.-C. Laurendeau, D. Paul, J.-F. Saucier, La prévention et la promotion en santé mentale : Préparer l 'avenir, 1993.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-5

Trois stratégies de promotion sont à mettre en place :

• Favoriser le renforcement du potentiel des personnes

Les activités de promotion doivent d'abord rejoindre les futurs parents, particulièrement les pères, en les préparant aux différentes étapes de la grossesse, de l'accouchement, à l'arrivée du nouveau-né et à leur rôle, par des rencontres individuelles et de groupe et la diffusion de matériel éducatif approprié. Cela fait partie d'un programme intégré en périnatalité qui inclut, entre autres, des activités de dépistage et de suivi à domicile, de référence aux groupes d'entraide, si nécessaire.

Pour développer de façon optimale les capacités des enfants de 0-5 ans, il faut mettre en place des activités de stimulation précoce, en collaboration avec le milieu scolaire et avec les milieux de garde, mettre en place des activités permettant aux parents de partager des activités de loisirs avec leurs enfants dans des environnements stimulants. Les municipalités peuvent être mises à contribution dans ce volet par le développement de programmes comme Famille au Jeu, Heure de conte des bibliothèques municipales et autres. Une attention doit aussi être apportée à la préparation des enfants et des parents à l'entrée à l'école.

Avec les enfants de 5-12 ans, on travaillera l'ensemble des comportements pro-sociaux ainsi que l'estime de soi et la capacité de communication. Les parents quant à eux devront être supportés dans l'exercice de leur rôle et outillés pour qu'ils puissent appuyer leur enfant dans son apprentissage. Une confiance mutuelle entre l'école et les parents doit être développée pour susciter la meilleure collaboration possible.

Les jeunes de 12 à 17 ans vivent une étape importante qui influencera énormément leur vie d'adulte. Développer les compétences socio-affectives, les outiller dans les relations hommes-femmes, poursuivre le travail sur l'estime de soi et la résolution de problèmes sont au coeur des activités à mettre en place auprès de ces futurs adultes. Les parents ne doivent pas être oubliés et doivent être supportés dans la nouvelle relation qui se développe avec leur enfant.

• Soutenir les milieux de vie et développer des environnements sains et sécuritaires

La famille comme premier milieu de vie doit bénéficier des conditions adéquates de logement et de transport, et des services sociaux, de santé, de loisir et de garde appropriés et accessibles. Le réseau d'entraide doit être développé et connu.

L'école doit permettre à l'enfant un développement harmonieux et doit s'assurer de la complémentarité de ses actions avec la communauté. Par ailleurs, un effort particulier doit être fait pour développer des services complémentaires (par exemple : halte-garderie, aide aux devoirs et des activités pour occuper les jeunes durant les journées pédagogiques afin de s'adapter à la réalité actuelle des parents qui travaillent).

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4-6 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

La municipalité doit veiller à offrir des activités de loisir et de culture pour les jeunes de tous les âges. Un effort particulier doit être fait pour rejoindre les adolescents, en partenariat avec les organismes voués à la jeunesse. Le développement de camps de jour permettant aux jeunes de passer en toute sécurité la période estivale est aussi une activité importante à promouvoir dans le monde municipal.

Le milieu du travail devra être de plus en plus sensible aux besoins des parents, tant les mères que les pères, et les supporter par des actions concrètes dans la réalisation de leur rôle parental (service de garde en milieu de travail, flexibilité des horaires de travail, etc.).

• Améliorer les conditions de vie

L'impact des conditions de vie défavorables sur la santé et le bien-être n'est plus à démontrer. Dans le cas des enfants et des jeunes, la faim, l'insécurité financière des parents, le logement inadéquat et l'habillement insuffisant viennent souvent contrer l'effet des programmes mis de l'avant pour développer leur plein potentiel. C'est pourquoi toute la stratégie de promotion de la santé des enfants et des jeunes doit s'appuyer sur des actions visant l'amélioration des conditions de vie. Le recours aux cuisines collectives, aux achats de groupe, la présence de logements coopératifs ou à prix modique, la présence de groupes d'entraide visant à briser l'isolement des familles et à favoriser une meilleure qualité de vie, doivent être résolument favorisés et soutenus par l'ensemble des intervenants préoccupés par les jeunes et leur famille.

Par ailleurs, les stratégies visant le plein emploi et la scolarisation doivent aussi être mises de l'avant par les milieux concernés.

Bien que les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux aient peu de pouvoir sur les conditions de vie, ils peuvent néanmoins sensibiliser les instances concernées à l'impact des conditions de vie sur la santé et le bien-être.

En résumé :

Élément de fa g a m m e & &rvfc& soohaités

Population ciblée Objectif Ciblé

Les activités de promot ion Population générale d 'enfants , de jeunes et de parents ou des sous-groupes particuliers (ex.: groupe d 'enfants qui commencent l 'école, groupe de parents d'adolescents).

Viser l 'accroissement du bien-être personnel et collectif en renforçant les compétences et les c a p a c i t é s p e r s o n n e l l e s à s 'adapter au milieu, et en développant les condi t ions favorables à la santé et au bien-être.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-7

5.1.2 Les activités de prévention primaire2

La prévention vise la réduction de l'incidence des problèmes en s'attaquant aux facteurs de risque et aux conditions défavorables à 1a santé et au bien-être. Elle s'adresse aux individus et aux groupes particuliers exposés à de tels facteurs ou conditions.

Les activités de prévention sont souvent le pendant des activités de promotion et doivent, dans un programme intégré, viser la complémentarité des actions, en ciblant des groupes à risque ou des milieux plus vulnérables. En ce sens, les activités présentées ici peuvent à certains moments recouper des actions citées précédemment. Par ailleurs, certaines actions sont au carrefour des deux définitions pouvant être à la fois perçues comme préventives par certains et promotionnelles par d'autres, dépendamment de la finalité poursuivie. Les activités suivantes devraient apparaître dans la gamme de services :

• Développer un programme intégré de périnatalité sur le territoire des Laurentides

Plusieurs interventions sont actuellement effectuées auprès des nouveaux parents par plusieurs professionnels de la santé. Par ailleurs, le suivi systématique des parents les plus vulnérables nécessite la mise en place de liens serrés entre les professionnels et le développement d'activités complémentaires actuellement peu disponibles (ex.: Mères visiteuses). Un programme bien coordonné dans toutes les phases de la grossesse et des premières années de vie de l'enfant a démontré son efficacité et les résultats sont très intéressants.

• Consolider les programmes sur les compétences parentales

Le programme YAPP (Y'a personne de parfait) déjà en place sur le territoire des Laurentides permet aux mères particulièrement vulnérables de recevoir une information adaptée à leur vécu dans un climat propice à briser l'isolement.

• Structurer le dépistage des enfants à risque

Il faut s'assurer que les enfants les plus vulnérables aient accès à des activités de stimulation précoce adaptées à leur milieu. Au niveau des 5-12 ans, le dépistage des enfants ayant des comportements pro-sociaux inadéquats ou des difficultés d'adaptation doit être structuré pour permettre une intervention rapide auprès des enfants concernés. L'implication et l'éducation des parents, tant les mères que les pères, pour assurer le développement optimal de l'enfant, sont essentielles à la réalisation de cet objectif.

La vidéocassette Grandir aussi dans sa tête, produite par le Comité de la santé mentale du Québec (1995), présente trois projets de prévention : un réseau d'entraide entre pairs pour prévenir le suicide chez les jeunes(à Ste-Rose), un programme de stimulation précoce(à Rimouski) et un programme sur l'adaptation des enfants lors du divorce des parents(à Pierrefonds).

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4-8 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Promouvoir le développement et l'accessibilité de ressources de garde et halte-garderie dans les milieux défavorisés

La garde en milieu familial, les haltes-garderies, le gardiennage à domicile doivent bénéficier d'un support accru, car il s'agit ni plus ni moins d'un service essentiel pour les parents dans le monde actuel. Par ailleurs, des activités permettant aux enfants de 5-12 ans d'être dans des milieux sécuritaires après l'école, en attendant le retour des parents, doivent être mises en place.

• Développer des réseaux d'entraide et des cliniques pour jeunes

Auprès des 12-17 ans, le suicide, le décrochage scolaire et les grossesses à l'adolescence commandent le développement de réseaux d'entraide par les pairs, la consolidation de cliniques pour jeunes permettant à ces derniers de trouver une réponse adéquate à leurs problèmes, et la mise en place de programmes visant à contrer l'usage de la drogue ou de l'alcool.

En résumé :

Élément de la gamme de s t m m Souhaités

Population c&lée Objectif ciblé

Les activités de prévention Individus et groupe d'enfants, de jeunes et de parents à risque.

Viser la réduction de l ' incidence des problèmes en s 'attaquant aux facteurs de risque et aux conditions défavorables à la santé et au bien-être.

5.1.3 Les services d'aide

Les services d'aide comprennent les services courants et les services spécialisés. Ces services sont offerts dans une perspective de continuité selon la gravité du problème et l'intensité de l'intervention requise.

Les services d'aide visent à réduire et, si possible éliminer les problèmes de santé et de bien-être. Ils sont orientés en fonction de problèmes spécifiques concernant des individus en particulier.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-9

Ils offrent un accueil, une évaluation de la demande, une intervention appropriée et, le cas échéant, une orientation, un accompagnement et une référence à un autre service d'aide si nécessaire.

• Les services courants (lère ligne) se particularisent par leur accessibilité pour la population en général. Ils ont notamment pour fonction de répondre aux besoins exprimés par les enfants, les jeunes, les parents, la communauté et le réseau naturel.

Les services courants souhaités sont :

• un service d'information et de consultation téléphonique offert de façon continue et accessible en tout temps, en lien avec les autres lignes téléphoniques de la région, dont l'urgence sociale de la Direction de la protection de la jeunesse;

• des services de consultation individuelle, familiale ou de groupe, offerts sur une base minimale de 60 heures/semaine, avec ou sans rendez-vous, à la demande du ou des parents, du personnel enseignant ou d'un jeune;

• l'intensification des services courants lorsque la situation d'un enfant, d'un adolescent ou de la famille risque de se détériorer sévèrement, et l'adaptation des services à la problématique vécue par l'enfant, l'adolescent ou les parents :

- l'intervention peut se faire sur une base individuelle avec l'enfant seulement, avec l'adolescent seulement, avec la mère ou le père, ou toute autre personne significative pour l'enfant, ou sur une base familiale;

- l'intervention auprès d'un groupe de personnes, lesquelles peuvent parallèlement être suivies en consultation individuelle, et dont chacun des membres vit une problématique similaire, est également rendue accessible; ce type d'intervention peut conduire à la création de groupes d'entraide;

• la réponse à toute demande d'information ad hoc ou ponctuelle faite par un parent, un organisme ou un établissement du territoire;

• des services d'aide à domicile tels que la visite postnatale auprès des parents d'un nouveau-né, des services d'aide familiale ou d'auxiliaire éducatrice, lorsque la situation le requiert;

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5-10 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse ; Nous on y croit!»

Version juin 1996

• le dépistage des enfants qui vivent des situations susceptibles de compromettre leur sécurité ou leur développement, et la dispensation de services précoces à ces enfants, notamment les enfants victimes, de même qu'à leurs parents;

• des mesures de répit et de gardiennage telles que :

- des ressources de jour (de type centre de jour) accueillant les enfants et les parents autour de diverses activités les supportant et leur assurant du répit;

- des services de garde en milieu scolaire ou autres réseaux de gardiennage mis en place par la communauté;

- des ressources d'hébergement temporaire, familles d'accueil de jour; - des mesures de support à l'organisation matérielle telles que les comptoirs alimentaires,

les cuisines collectives, les comptoirs de vêtements, les caisses de dépannage, les comptoirs d'échange de jouets, etc.;

• des services de santé bio-psychosociaux courants adaptés aux besoins des adolescents, et selon un horaire permettant à ceux-ci d'y avoir accès en toute confidentialité (à compter de 14 ans). Ces services peuvent être offerts à l'école ou dans un établissement tel le CLSC, sous la forme de cliniques jeunesse où se font :

- l'accueil du jeune, l'évaluation de son besoin et l'orientation vers la ressource la plus appropriée à son besoin;

- des services-conseils en matière de contraception, incluant le test de grossesse, la pilule du lendemain et un service d'interruption volontaire de grossesse avec suivi et accompagnement sur le plan psychosocial et un service de dépistage des MTS et du VIH avec traitement sur place ou sur référence et avec suivi, notamment auprès des partenaires impliqués;

- du dépistage des jeunes vivant de la détresse psychologique à la suite d'une peine amoureuse, d'un échec scolaire ou de conflits avec les parents, et le suivi auprès de ceux qui vivent une détresse psychologique importante ou qui expriment des idées suicidaires;

- des services-conseils sur les manières de bien vivre et d'assumer sa santé, sa sexualité, son bien-être, en travaillant sur l'estime qu'ont les jeunes d'eux-mêmes, sur l'importance d'avoir des amis avec qui parler et se confier et l'importance de poursuivre des études;

- de l'information sur les ressources communautaires existantes spécialement conçues pour les jeunes et où ils peuvent aller se ressourcer;

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 5-11

• l'élaboration d'un plan d'intervention comportant des objectifs (incluant la durée) de traitement et de collaboration multidisciplinaire, en accord avec la personne qui en fait la demande;

• le support aux personnes oeuvrant en milieu scolaire ou à toute ressource participant à l'intégration des enfants dans des milieux favorisant leur développement.

• Les services spécialisés (2e ligne et 3e ligne) s'adressent à une population plus spécifique qui se distingue par l'intensité, la complexité ou la persistance d'un problème ou d'un ensemble de problèmes. Ils ont, de plus, comme fonction particulière de soutenir les services courants, par exemple par le biais de consultations, de formations ou d'interventions complémentaires. Ces services se donnent avec ou sans hébergement (ressources de type familial, ressources intermédiaires, ressources institutionnelles ouvertes ou fermées), avec ou sans hospitalisation.

Les services spécialisés souhaités sont :

• des services d'évaluation, de diagnostic et d'aide psychosociale en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, de la Loi sur la protection de la jeunesse et de la Loi sur les jeunes contrevenants; selon le contexte d'intervention auprès des personnes, ces services comportent :

- l'élaboration et l'application d'un plan d'intervention; - l'élaboration et l'actualisation d'un plan de services individualisé; - la réception et le traitement des signalements dans le contexte spécifique de la Loi sur

ta protection de la jeunesse; - la référence aux autres établissements, par le directeur de la protection de la jeunesse,

des enfants dont le signalement n'est pas retenu mais qui ont besoin de services; - l'application du protocole sur les cas connus des établissements, dans le contexte des

signalements à la direction de la protection de la jeunesse; - des activités au tribunal; - l'élaboration de rapports prédécisionnels dans le contexte spécifique de la Loi sur les

jeunes contreventants; - le suivi individuel, conjugal ou familial; - la révision des situations; - l'application de mesures de rechange et de mesures probatoires dans le contexte

spécifique de la Loi sur les jeunes contrevenants;

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5-12 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• des services d'adoption incluant notamment :

- l'évaluation des requérants d'adoption; - le pairage; - les activités au tribunal; - le suivi dans la famille d'accueil ou le centre de réadaptation, si l'enfant y est hébergé; - le support et l'accompagnement; - la recherche d'antécédents biologiques et les retrouvailles;

• des services éducatifs spécialisés de réadaptation, tant à l'interne qu'à l'externe;

• la conception d'approches thérapeutiques spécifiques à des problématiques particulières, telles que l'agression sexuelle ou le suivi des adolescents suicidaires;

• la conception et le développement de solutions de rechange au placement, telles que :

- des services intensifs en milieu familial; - un programme d'aide à domicile adapté à la situation des familles en difficulté

(exemple : les auxiliaires éducatrices); - des services de réadaptation offerts à l'externe; - tout autre modèle puisé dans le répertoire provincial des solutions de rechange au

placement, publié par le ministère de la Santé et des Services sociaux;

• l'hébergement en milieu substitut, soit en ressources familiales, intermédiaires, alternatives, résidentielles ou en milieu institutionnel, et le suivi de l'enfant dans l'un ou l'autre de ces milieux de vie;

• un programme de médiation familiale pour les familles traversant des difficultés reliées à la séparation;

• des groupes pour conjoints violents;

• des maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence et leurs enfants;

• des services de psychiatrie infantile;

• des ressources de réadaptation de type «drop-in clinics» favorisant l'intégration sociale des personnes ayant des problèmes graves de santé mentale;

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-13

• des ressources de type itinérant visant à rejoindre les jeunes décrocheurs, fugueurs ou délinquants.

• des services spécialisés internes et externes spécifiques aux jeunes toxicomanes.

Les services d'aide peuvent être offerts - 1) en situation d'urgence et - 2) à court, moyen et long terme.

Les services en situation d'urgence visent à accueillir les enfants, les jeunes et les parents dont l'intensité du problème demande à un moment précis une intervention immédiate. Ces services sont offerts en fonction d'une situation ou d'un problème spécifique (exemples: crise familiale, tentative de suicide, décompensation, «overdose»). Ils impliquent une prise en charge immédiate de la situation, parfois sur les lieux mêmes des événements qui génèrent la détresse psychologique. De plus, les services doivent, si nécessaire, orienter et accompagner l'enfant, le jeune et les parents vers des services aptes à offrir une intervention à court, moyen ou long terme.

Les services à court, moyen et long terme visent à répondre aux besoins des enfants, des jeunes et des parents qui présentent des problèmes requérant plus qu'une aide ponctuelle. Ils impliquent un suivi qui visent l'atteinte des objectifs fixés au moment de l'évaluation. Ces services sont respectivement offerts en regard du diagnostic et du pronostic établis et des objectifs d'intervention fixés.

En résumé :

Élément de la gamme de services sowhaltés

Popolatiofl <ibiét Objectif ciblé

Les services d 'a ide :

• services courants

• services spécialisés

Population générale d 'enfants , de jeunes et de parents qui présente un problème.

Population spécifique d 'enfants , de jeunes et de parents qui présente un problème.

Réduire et, si possible, éliminer les problèmes qui représentent un danger pour la santé et le bien-être.

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5-14 PROS Jeunesse des Laurenîides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

En synthèse, regroupons les trois éléments de la gamme de services souhaités, en relation avec les populations et les objectifs ciblés pour chacun :

TABLEAU 5 - 1 ÉLÉMENTS DE LA GAMME DE SERVICES SOUHAITÉS SELON LES POPULATIONS ET LES OBJECTIFS CIBLÉS

Éléments de la gamme théorique de services

Populations ciblées Objectifs ciblés

Les activités de promotion Population générale d 'enfants , de jeunes et de parents, ou des sous-groupes particuliers (ex.: groupe d 'enfants qui commencent l 'école, groupe de parents d'adolescents).

Viser l 'accroissement du bien-être personnel et collectif en renforçant les compétences et les capacités personnelles à s 'adapter au milieu, et en développant les conditions favorables à la santé et au bien-être.

Les activités de prévention Individus et groupe d 'enfants , de jeunes et de parents à risque.

Viser la réduction de l ' incidence des problèmes en s 'attaquant aux facteurs de risque et aux conditions défavorables à la santé et au bien-être.

Les services d 'a ide :

• services courants

• services spécialisés

Population générale d 'enfants , de jeunes et de parents qui présente un problème.

Population spécifique d 'enfants , de jeunes et de parents qui présente un problème.

Réduire et, si possible, éliminer les problèmes qui représentent un danger pour la santé et le bien-être.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on 3? croit!» Version juin 1996 6-15

Activités de promotion, activités de prévention, services d'aide courants, services d'aide spécialisés : voilà la gamme des services souhaités, r.ammc idéale qu'on ne retrouvera jamais dans la réalité? Peut-être que oui, si :

• une transformation des pratiques s'effectue, plus particulièrement sur le plan de la concertation et de la coopération multisectorielles;

• on se donne le temps de franchir les étapes une par une; pour sa part, le PROS Jeunesse se donne un horizon de cinq ans pour combler les écarts les plus importants qui nous séparent de la gamme des services souhaités;

• la région des Laurentides peut bénéficier de l'équité interrégionale dans le financement des services à la jeunesse, en totalité ou du moins en partie.

Concluons cette partie par une représentation schématisée où l'on retrouve, d'une part, les personnes auxquelles les services sont destinés : l'enfant ou le jeune aux différents stades de son développement (0-2 ans, 3-5 ans, 6-11 ans, 12-17 ans) et ses parents; d'autre part, les personnes qui constituent leur réseau naturel d'entraide et de support : la famille élargie, les voisins, les aidants naturels, etc.; et enfin, les différents types de dispensateurs de services impliqués, soit dans des activités de promotion, des activités de prévention, ou des services d'aide.

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I

5-16 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

FIGURE 5-1 MODÈLE CONCEPTUEL D'INTERVENTION

AUPRÈS DES ENFANTS, DES JEUNES ET DES PARENTS

ENVIRONNEMENTS culturel, physique, social, politique

économique, technologique, spirituel

et spécialisés •^"••••l-IVi-iVi-MiV"''

I

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 S-17

5.2 DES BESOINS SUR LE PLAN DES SERVICES

COUP D'OEIL

Dans la foulée des trois portraits tracés aux chapitres précédents, et en se référant à la gamme des services souhaités présentée dans la première partie du présent chapitre, le Groupe de travail du PROS Jeunesse a constaté des lacunes dans la gamme des services actuellement dispensés aux enfants, aux jeunes et aux parents des Laurentides. Sur le plan des services, des besoins sont identifiés à six niveaux :

• des besoins au niveau communautaire pour que les jeunes, les parents et les milieux naturels soient vraiment supportés;

• des besoins au niveau de la promotion-prévention; • des besoins au niveau des services d'aide; • des besoins au niveau de la communauté anglophone; • des besoins au niveau des conditions et des outils requis par une intervention de

qualité et une organisation efficace des services, particulièrement au niveau de la concertation et de la coopération multisectorielles;

• des besoins au niveau du financement.

La région des Laurentides doit consolider les activités et services offerts par les organismes communautaires, consolider et renforcer les activités de promotion-prévention, les services d'aide courants en santé mentale, en toxicomanie et en adaptation sociale, consolider les services d'aide spécialisés en toxicomanie, réajuster certains services d'aide spécialisés en santé mentale et en adaptation sociale, consolider les services d'aide spécialisés supra-régionaux, assurer l'accessibilité aux services à la jeunesse issue de la communauté anglophone, assurer une concertation optimale tant au plan régional que dans toutes les sous-régions et, finalement, consolider les fonctions de coordination et de soutien à la concertation et à la promotion-prévention, à l'information, à la formation et à l'évaluation réalisées par la Régie régionale.

5.2.1 Des besoins au niveau communautaire pour que les jeunes, les parents et les milieux naturels soient vraiment supportés

On a vu au chapitre 2 que plusieurs déterminants qui influencent la santé et le bien-être sont reliés, d'une part, aux enfants et aux jeunes eux-mêmes (par exemple : les compétences sociales, les comportements sexuels, le tempérament), d'autre part, à leurs parents (par exemple : la santé physique et mentale des parents, les relations conjugales, le comportement

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4-18 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

social des parents, les modèles sociaux offerts à l'enfant), d'autre part, aux milieux naturels (par exemple : les conditions de vie, le réseau de soutien social des parents, les relations adultes-jeunes), et enfin au milieu communautaire (par exemple : la qualité des services scolaires, la place faite aux parents et aux enfants, l'accessibilité des centres récréatifs et culturels, et d'endroits de rencontre).

À cet égard, des données fort précieuses ont été fournies au chapitre 2 : les genres de famille, certaines caractéristiques des familles monoparentales, les conditions socio-économiques des familles, les grossesses chez les adolescentes, etc.

Par ailleurs, les parents et les communautés sont concernés par les problèmes vécus par les enfants, problèmes exposés au chapitre 3. Mais certaines problématiques interpellent encore plus directement les parents, par exemple la négligence d'enfants, les abus physiques et les agressions sexuelles dont sont victimes des enfants de la part de leurs propres parents... Or, on sait que la négligence et les abus totalisent, en 1995-1996, 64% de toute la clientèle suivie par les services de protection de la jeunesse. Lorsqu'on constate l'impact dévastateur de la négligence et des abus sur l'ensemble des autres problèmes (troubles de comportement, délinquance, détresse psychologique, problèmes de santé mentale, problèmes de toxicomanie... ), on en vient vite à conclure à l'importance d'agir sur l'environnement immédiat des parents pour que ceux-ci soient encouragés et aidés à développer leurs compétences parentales, et à l'importance d'intervenir précocement dès que la situation d'abus est connue.

Dans le milieu immédiat des parents, ce sont les organismes communautaires qui sont les plus facilement accessibles pour fournir l'aide et le soutien dont certains parents ont besoin.

Nous pouvons tirer du portrait régional sur les services et les ressources (chapitre 4) un premier constat : il existe un écart entre le financement des établissements et celui des organismes communautaires. Alors que les budgets des établissements et de la Régie régionale totalisaient, en 1994-1995, 42 356 145$, soit 91.88% du budget régional, ceux des organismes communautaires représentaient 3 743 587$ ou 8,12% du budget régional. Des 95 organismes communautaires répertoriés, 46 ne recevaient aucun financement.

L'examen des données sur les ressources et les services par sous-région présentées en annexe 4-2 révèle plus spécifiquement les besoins en terme de consolidation et montre les écarts importants entre les différentes catégories d'organismes qui ont des besoins spécifiques en regard de la clientèle à desservir ou de problématiques particulières :

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-19

• Pour les parents :

Nous avons vu que 27 organismes offrent des services d'aide et de soutien aux familles et que 9 organismes offrent des services plus spécifiquement aux femmes. Mais le financement de ces ressources est inégal entre les sous-régions. Ainsi, le centre et le sud de la région consacrent environ 500 000$ à ces types de ressources alors que la partie nord de la région y consacre 145 000$. Notre analyse indique le besoin de développer des services aux parents qui soient accessibles dans toutes les sous-régions, en consolidant prioritairement les organismes communautaires des trois sous-régions du nord de la région.

• Pour les enfants de 0 à 5 ans :

Un seul organisme, situé dans la sous-région Jean-Olivier Chénier, offre des services de centre de jour communautaire en santé mentale et des services d'adaptation sociale développés dans le cadre du Programme d'action communautaire pour les enfants (PACE). Dans les autres sous-régions, six organismes d'aide et de soutien à la famille financés dans le cadre de PACE offrent des services d'adaptation sociale à cette clientèle. Notre analyse révèle le besoin de consolider ces services afin que la clientèle des enfants de 0-5 ans soit desservie en santé mentale, adaptation sociale et toxicomanie, ainsi que leurs parents.

• Pour les enfants de 6 à 11 ans :

Plusieurs organismes interviennent en prévention auprès des enfants de niveau primaire, mais un seul organisme dessert spécifiquement ce groupe d'âges. Compte tenu des besoins de ces enfants, il faudrait consolider les services offerts par les CLSC en association étroite avec l'ensemble des organismes communautaires existants.

• Pour les jeunes de 12 à 17 ans :

Les 25 maisons de jeunes de la région et les 6 organismes d'aide et de soutien à la jeunesse reçoivent environ 650 000$ annuellement. Ce budget n'est pas réparti équitablement en fonction des besoins de la jeunesse de chaque sous-région, et de nombreuses municipalités ne sont pas desservies. Plusieurs de ces ressources sont en attente de financement depuis plusieurs années. Notre analyse indique la nécessité de développer une politique globale de financement de ces maisons et ressources, basée sur l'équité intrarégionale et sur un examen de leur mission et de leur rôle en regard des services de santé et des services sociaux. Cette politique, visant à consolider ces ressources, devrait être élaborée en complémentarité avec les différentes municipalités et les commissions scolaires.

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4-20 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

• Pour les services en matière de suicide :

Nous avons vu qu'une ressource régionale consacrait environ 14 500$ aux services à la jeunesse. Cette ressource ayant reçu une nouvelle allocation en 1995-1996, il s'agit maintenant d'assurer la consolidation de ces services.

• Pour les services en matière d'agression sexuelle :

Les budgets des trois ressources régionales qui interviennent à ce niveau totalisaient, en 1994-1995, environ 140 000$ pour desservir toutes les sous-régions, les enfants et les jeunes victimes d'agression sexuelle ainsi que leurs parents. Actuellement, les enfants de 0 à 11 ans qui ne sont pas reconnus en besoin de protection par la DPJ, et leurs parents, ne reçoivent aucun service par les organismes de notre réseau. De plus, la partie nord de la région n'est que partiellement desservie. Il faudrait consolider ces services et viser un arrimage avec les services d'aide fournis par les Centres jeunesse des Laurentides.

• Pour les services en matière de violence :

Les cinq maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence desservent l'ensemble des Laurentides, et leurs budgets totalisent environ 1 250 000$. Notre analyse révèle la pertinence d'examiner les arrimages entre ces maisons et les ressources qui offrent des services à la jeunesse dans leur milieu respectif.

D'autre part, les organismes qui veulent intervenir auprès des jeunes violents, dans la partie sud et centre du territoire, ne reçoivent aucun financement. Il faudrait développer ces services aux jeunes violents dans l'ensemble de la région.

• Pour les services de mesures de rechange :

Les deux organismes offrant des mesures de rechange aux jeunes contrevenants reçoivent un financement de 355 000$ mais doivent desservir adéquatement l'ensemble de la région. L'étendue du territoire entraîne des coûts; par exemple, l'Organisme orienteur de St-Jérôme doit assumer les coûts d'un point de service situé à Mont-Laurier. Il faudrait assurer un financement adéquat pour ces deux ressources, afin qu'elles puissent initier un virage vers la prévention, évitant ainsi que les situations se dégradent, et afin qu'elles soient en mesure de faire appliquer des mesures réparatrices dans la communauté, avant que l'appareil judiciaire soit sollicité.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-21

• Pour les services d'hébergement jeunesse :

Des quatre organismes qui offrent des services d'hébergement jeunesse, trois reçoivent un financement totalisant près de 280 000$ pour desservir principalement les deux sous-régions du sud. Les autres sous-régions ne reçoivent aucun financement à ce niveau. Il faut revoir l'ensemble des besoins en matière d'hébergement jeunesse en santé mentale, en toxicomanie et en adaptation sociale, en incluant dans cet examen les services offerts par les Centres jeunesse des Laurentides. Il faudrait développer un réseau d'hébergement alternatif, accessible à tous les jeunes de la région.

• Pour les services en matière de toxicomanie :

Les budgets des huit ressources en toxicomanie totalisent environ 103 000$. Ces ressources qui interviennent à plusieurs niveaux de la gamme de services ne desservent pas l'ensemble du territoire. Notre analyse révèle le besoin de consolider tout le volet d'aide, de support et de réadaptation communautaire incluant le travail de rue et ce, en lien étroit avec les Maisons de jeunes et le Pavillon André Boudreau.

• Pour les services en matière de prévention du Sida :

Sida Amitié consacrait, en 1994-1995, environ 10 000$ à la prévention du Sida chez les jeunes. La consolidation de ces services, en lien étroit avec les organismes qui oeuvrent en toxicomanie et les Maisons de jeunes, est un besoin.

Dans le cadre de la consultation sur le PROS Jeunesse, certains établissements ont exprimé le souhait que des organismes communautaires oeuvrant dans un même champ d'activités se regroupent. De tels regroupements sont-ils nécessaires pour assurer une plus grande convergence des actions entre les organismes communautaires? Serait-ce plus simple pour la population de s'y retrouver? Quels sont les inconvénients? Nous soumettons la préoccupation à l'ensemble des organismes communautaires. De plus, il est également ressorti de la consultation que les clientèles à risque et en besoin d'aide devraient davantage avoir accès aux services et aux activités offerts par les organismes communautaires impliqués dans la prévention. Du support devra être prévu à cet égard à ces organismes, et des concertations devront être réalisées en ce sens.

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4-22 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

5.2.2 Des besoins au niveau de la promotion-prévention

Le chapitre 2 sur les déterminants de la santé et du bien-être nous indique que le Groupe de travail a fait le choix de viser une action sur les déterminants communs à plusieurs problèmes et spécifiques à chacune des étapes du développement de l'enfant, notamment les déterminants reliés au milieu de vie et à l'environnement social, aux comportements, aux habitudes de vie et aux facteurs de risque. Agir en amont des problèmes, c'est-à-dire de façon précoce, dès la petite enfance, afin de prévenir leur apparition, est la voie à privilégier.

D'autre part, la description des problèmes au chapitre 3 et le constat que notre région présente, hélas, des taux supérieurs aux taux québécois pour plusieurs d'entre eux (négligence, agressions sexuelles, troubles de comportement, suicides, abandon scolaire, etc.) nous permettent de faire l'hypothèse que ces difficultés sont reliées à la trop faible place accordée dans le passé à la promotion et la prévention.

Du portrait régional sur les services et les ressources, au chapitre 4, nous pouvons tirer un second constat : il existe un écart important entre les budgets alloués aux services d'aide et ceux alloués aux activités de promotion-prévention. En effet, on peut constater qu'en 1995-1996 :

• 68% des ressources investies (31 325 654$) se retrouvait dans des établissements qui ont, comme mission première, de dispenser des services d'aide spécialisés aux enfants, aux jeunes et aux parents qui présentent des problèmes importants de santé mentale, d'adaptation sociale ou de toxicomanie soit : les centres hospitaliers (4%), les Centres jeunesse (63,3%) et le Pavillon André Boudreau (0,7 %).

• 31,4% des ressources financières (14 489 674$) était investi dans les CLSC (23,3%) et les organismes communautaires (8,1%) qui, règle générale, interviennent en promotion-prévention auprès de groupes à risque et en services d'aide courants auprès de personnes qui présentent des problèmes légers et ponctuels (et parfois très sévères) et ce, pour tous les programmes incluant celui de la santé publique.

Selon notre évaluation, 25 % des interventions réalisées par les organismes communautaires et les CLSC sont des activités de promotion-prévention, ce qui représente environ 3 622 418$, soit 25% de leur budget ou 7,8% du budget total régional.

Conformément à la Politique de la santé et du bien-être, il est essentiel d'accentuer le virage promotion-prévention. Pour ce faire, il faut consolider et développer des programmes de promotion-prévention orientés sur les déterminants communs aux problématiques de santé mentale, d'adaptation sociale et de toxicomanie pour les enfants, les jeunes et leurs parents de tous les groupes d'âge. De plus, l'ensemble des établissements offrant des services spécialisés sont invités à s'investir dans l'action EN AMONT, c'est-à-dire en promotion-prévention. Soulignons enfin l'importance d'une formation en promotion-prévention pour les intervenants.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-23

• Pour les enfants 0 - 5 ans :

11 existe un besoin de concevoir et mettre en place un programme de promotion-prévention pour les parents d'enfants de 0 à 5 ans en collaboration avec les organismes communautaires, les CLSC, les services de garde et les municipalités afin d'assurer un milieu de vie, un environnement social et physique propice au développement de la compétence parentale et d'offrir aux enfants un milieu de vie favorable à leur développement. Ce programme comprendrait aussi des interventions de support et d'entraide aux mères enceintes et à leur conjoint.

• Pour les enfants de 6 à 11 ans :

Un besoin est également identifié pour un programme de promotion-prévention visant les enfants de 6 à 11 ans en collaboration avec les organismes communautaires, les CLSC, les écoles primaires, les commissions scolaires et le milieu municipal afin d'assurer aux enfants un milieu de vie, un environnement social et physique propice au développement de leur potentiel. Ce programme comprendrait aussi des interventions en dehors des horaires d'école par le renforcement et le développement d'activités réalisées par les services de garde en milieu scolaire et par les services de loisirs municipaux ou communautaires. Ce programme comprendrait finalement des interventions pour le renforcement et le maintien des compétences parentales, le support et l'entraide aux parents de ces enfants.

• Pour les jeunes de 12 à 17 ans :

Un troisième programme de promotion-prévention est requis, cette fois pour les jeunes de 12 à 17 ans en collaboration avec les organismes communautaires, les CLSC, les écoles secondaires et les municipalités afin d'assurer aux jeunes un milieu de vie, un environnement social et physique propice au développement de leur potentiel. Ce programme comprendrait aussi des interventions plus spécifiques auprès de groupes de jeunes en difficulté ou à risque de l'être (prévention secondaire) et auprès de leurs parents, afin de développer leurs compétences, car c'est très souvent à l'adolescence que les problèmes émergent.

5.2.3 Des besoins au niveau des services d'aide

On a vu au chapitre 2 que certains déterminants de la santé et du bien-être sont reliés au système de services : par exemple la coordination ou l'absence de coordination des services offerts aux parents et à leurs enfants.

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4-24 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

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Par ailleurs, au chapitre 3, la description des problèmes révèle des lacunes sur le plan de l'organisation des services d'aide : le manque de ressources d'hébergement appropriées et des lacunes au niveau des services psychosociaux courants dans les domaines de la santé mentale et de la toxicomanie, la pénurie de ressources alternatives au placement en milieu substitut dans le secteur de l'adaptation sociale. On doit également constater les problèmes en matière d'accessibilité aux services. On retrouve en effet, et ce depuis plusieurs années, des engorgements et des listes d'attente dans une foule de secteurs : en santé mentale, en protection de la jeunesse, dans les services aux jeunes contrevenants, dans l'hébergement en ressource de type familial et en centre de réadaptation. Une certaine amélioration sur le plan de l'accessibilité est constatée ces derniers temps en raison des efforts consentis, mais il reste encore beaucoup à faire.

Concernant la répartition des budgets par programme, abordée au chapitre 4, les besoins de la jeunesse des Laurentides exigent une consolidation des secteurs de la santé mentale et de la toxicomanie, lesquels représentent 6.8% du total des ressources investies dans la région. Il faut rendre accessibles, dans chaque sous-région, des services de santé mentale et de toxicomanie.

En outre, il nous faut consolider les services d'aide courants en adaptation sociale, et envisager des transformations importantes dans les pratiques et dans l'organisation des services d'aide spécialisés en adaptation sociale.

• Les services d'aide courants en santé mentale et en toxicomanie :

La description des services et l'analyse des données financières présentées au chapitre 4 montrent que les services d'aide courants offerts par les CLSC sont très peu développés en santé mentale (533 517$) et en toxicomanie (126 848$) pour l'ensemble de la région; ce qui entraîne trop souvent une utilisation des services d'aide spécialisés par des enfants, des jeunes et leurs parents pour qui une intervention plus légère et plus près de leur milieu serait davantage appropriée. De plus, ces services d'aide courants permettraient une intervention précoce avant que la situation ne se détériore et que des services spécialisés ne soient requis.

La consolidation des services d'aide courants pour les programmes de santé mentale et de toxicomanie est donc un besoin et permettra de consolider les équipes actuelles qui oeuvrent en adaptation sociale en milieu scolaire.

• Les services d'aide spécialisés en toxicomanie :

Nous avons vu que les services d'aide spécialisés en toxicomanie sont peu développés dans l'ensemble de la région. Le Pavillon André Boudreau a un budget de 318 825$ pour dispenser ces services. Même si nous développons les services d'aide courants en

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toxicomanie, nous croyons qu'il est nécessaire d'assurer la présence minimale d'un intervenant spécialisé en toxicomanie dans chaque sous-région. Le Pavillon André Boudreau estime à 1.5 le nombre d'intervenants actuellement disponibles pour cette fonction.

En matière de toxicomanie, notre analyse indique que la demande de services est en croissance constante. On a vu, au chapitre 3, que le taux de jeunes bénéficiant de services externes du Pavillon André Boudreau a plus que doublé en six ans et ce, malgré le fait que le nombre d'intervenants auprès de la jeunesse dans cet établissement soit passé de 5.5 à 4.5. Actuellement, le Pavillon André Boudreau enregistre une demande importante de la part des organismes et établissements de la région. Les Centres jeunesse des Laurentides, les écoles secondaires et les organismes oeuvrant en prévention sollicitent l'intervention directe du Pavillon André Boudreau auprès d'un bassin de population qui représente plus du double de la population actuellement desservie par cet établissement.

La consolidation des services d'aide spécialisés en toxicomanie, accessibles dans chaque sous-région, est donc un autre besoin auquel il faudra répondre.

D'autre part, selon des besoins plus spécifiques identifiés, les services spécialisés pour les jeunes qui présentent une double problématique en santé mentale et en toxicomanie et les services d'évaluation et de soutien au processus judiciaire devraient être consolidés.

• Les services d'aide spécialisés en santé mentale :

Nous avons vu que l'accès aux services d'aide spécialisés en santé mentale est relativement équitable dans l'ensemble de la région. Concernant la liste d'attente en santé mentale, nous constatons une nette amélioration dans les derniers mois : les cas urgents sont vus. Mais il reste des efforts à fournir dans l'organisation des services. Il faut donc assurer une accessibilité plus équitable des services entre les sous-régions actuellement desservies par le centre hospitalier Hôtel-Dieu de St-Jérôme.

• Les services d'aide spécialisés en adaptation sociale :

Des transformations importantes sont à envisager dans ce secteur en raison des besoins et dans la foulée des rapports ministériels produits ces dernières années et des récents amendements législatifs apportés à la Loi sur la protection de la jeunesse. À titre d'exemples de ces transformations, citons le renouvellement de la pratique sociale en matière d'hébergement des jeunes en milieu substitut, la révision systématique des situations, l'élaboration de plans d'intervention précis et articulés, le rapprochement avec le milieu communautaire, etc.

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• Les services d'aide spécialisés suprarégionaux :

Lorsque la masse critique est insuffisante pour offrir des services dans la région, certains services plus spécialisés ou qui nécessitent un hébergement ou une hospitalisation doivent être disponibles et accessibles sur une base suprarégionale et ce, pour les trois programmes en santé mentale, en adaptation sociale et en toxicomanie.

Actuellement, plusieurs services sont offerts par des établissements et des centres spécialisés mais ces services demeurent peu connus et sous-utilisés. Les conditions d'admission sont souvent à négocier dans du «cas par cas» et contribuent à retarder l'accessibilité à ces services.

Nous identifions les besoins suivants :

• De façon générale, il faut améliorer l'accessibilité aux services d'aide spécialisés suprarégionaux en établissant des liens plus fonctionnels et plus systématiques avec les ressources concernées et, possiblement, envisager le rapatriement de certains services dans les Laurentides pour desservir la population anglophone.

• En santé mentale, assurer l'accès aux services d'aide spécialisés par des ententes de services avec les établissements suprarégionaux suivants : les centres hospitaliers Sainte-Justine, Montreal Children (jeunes anglophones), Général Juif Sir Mortimer B. Davis, Sacré-Coeur et le centre Boscoville.

• En adaptation sociale, assurer l'accès aux services d'aide spécialisés par des ententes de services avec les établissements et les centres suprarégionaux suivants : Notre-Dame de Laval (filles de 12 à 18 ans), Rosalie-Jetté et Maison Élizabeth (jeunes mères en difficulté) et Centre de la famille Batshaw (jeunes anglophones).

• En toxicomanie, assurer l'accès aux services d'aide spécialisés avec hébergement par des ententes de services avec les centres suprarégionaux suivants : Le Portage, Maison Jean-Lapointe, le Havre du Fiord et le Pavillon Foster (jeunes anglophones).

• Les services dispensés par les médecins :

Il faudrait se pencher sur l'implication des médecins dans les programmes de santé mentale, d'adaptation sociale et de toxicomanie, et documenter leur apport dans ces programmes. En outre, il serait important de trouver des façons de relier davantage les médecins au réseau des autres intervenants, de telle façon que les services en cabinet privé, les services

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en centre hospitalier et les services sociaux (institutionnels et communautaires) soient harmonisés. Enfin, des modalités devraient être identifiées pour associer les médecins à ces réflexions, d'abord en se donnant des canaux de communication efficaces.

5.2.4 Des besoins au niveau de la communauté anglophone

L'accès aux services pour nos jeunes anglophones pose des problèmes particuliers car les coûts et les difficultés associés à l'adaptation culturelle de nos programmes sont rarement pris en considération au moment du financement.

L'accès aux services en santé mentale, en adaptation sociale et en toxicomanie nécessite des intervenants qu'ils possèdent une connaissance très avancée de la langue et de la culture anglophone et, idéalement, ils devraient être issus de cette communauté. Le nombre d'intervenants psychosociaux ayant les compétences linguistiques requises, employés par notre secteur dans les Laurentides, est minime. De plus, très peu d'organismes communautaires, associés au secteur de la santé, rendent leurs services accessibles à la communauté anglophone, et le nombre d'organismes issus de cette communauté et associés au secteur de la santé est presque nul.

Nos politiques ne favorisent pas la création de réseaux parallèles et ceci n'est pas souhaitable, mais l'intégration est parfois difficile. Un bon exemple : les maisons de jeunes car, pour des raisons d'identité culturelle particulièrement importante à l'adolescence, les jeunes anglophones ne fréquentent pas, en général, les maisons de jeunes francophones. Un autre exemple : les programmes de prévention-promotion, car les coûts afférents à l'adaptation culturelle des programmes sont très rarement pris en considération au moment de la préparation des budgets et, après coup, il y a rarement de l'argent disponible pour les rendre accessibles.

En ce qui a trait aux services suprarégionaux, les ententes sont plus ou moins fonctionnelles et la perspective gouvernementale vise à rapatrier ces services en région.

Une politique de financement visant à trouver des solutions créatives et communautaires et qui tienne compte des réalités culturelles de cette communauté s'avère nécessaire si nous voulons répondre équitablement aux besoins de nos minorités culturelles, particulièrement en santé mentale et en toxicomanie.

Par ailleurs, il faut commencer à s'intéresser au problème de l'accessibilité aux services par la population allophone, de plus en plus nombreuse dans la partie sud de la région.

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5.2.5 Des besoins au niveau des conditions et des outils requis pour une intervention de qualité et une organisation efficace des services, particulièrement au niveau de la concertation et de la coopération multisectorielles

L'articulation fonctionnelle et efficace des services destinés aux enfants, aux jeunes et aux parents exige une concertation entre les établissements et organismes du secteur de la santé et des services sociaux, de même qu'avec les partenaires des autres secteurs concernés par la jeunesse (secteur municipal, milieu de l'Éducation, secteur de la Justice, organismes de loisirs, secteur de la Sécurité publique).

Mais la concertation et la coopération ne s'établissent pas de façon magique. Elles passent par des mécanismes de liaison. Actuellement, il existe dans les Laurentides trois mécanismes régionaux de concertation en matière de services à la jeunesse : le Comité d'étude jeunesse, le Comité de concertation régionale en santé mentale et le Comité d'étude en toxicomanie. Sur le plan sous-régional, on a également les tables locales en santé mentale et différents comités. En plus d'être nombreuses, ces diverses structures ne sont pas nécessairement conçues pour prendre des décisions de façon efficace, rapide, cohérente et complémentaire. Tout cela est donc à réviser.

En plus des mécanismes de liaison, la concertation et la coopération multisectorielles impliquent des protocoles, des ententes de services. Cela exige qu'on y consacre des ressources, la principale étant, bien sûr, le temps investi. Malheureusement, pour notre région, il n'existe aucun état de situation, ni sur le degré actuel de concertation entre les partenaires impliqués dans les services à la jeunesse et aux parents, ni sur ce qui serait requis pour en arriver à resserrer les liens entre les uns et les autres. On peut néanmoins constater, comme on l'a vu au chapitre 4, que des liens sont à resserrer entre le réseau de la santé et des services sociaux, les services de garde, le milieu scolaire, le réseau de la Justice et le secteur de la Sécurité publique.

D'autre part, le chapitre sur les déterminants a fait ressortir l'importance de posséder des données sur l'interaction entre les facteurs de risque et les facteurs de protection, ainsi que sur les liens existants entre les différents problèmes. On a également perçu l'importance de développer des indicateurs valables relativement aux déterminants, afin de cerner adéquatement la réalité vécue par les jeunes et les parents, et préciser avec justesse ce sur quoi on veut agir.

On a aussi constaté au chapitre 3 que l'ampleur des problèmes vécus par les enfants et les jeunes est difficile à évaluer à partir des systèmes d'information actuellement à notre disposition, d'autant plus que certains problèmes tels que l'agression sexuelle, les tendances suicidaires et la négligence affective des enfants demeurent difficiles à cerner en raison de leur caractère caché et subjectif.

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En fait, le chapitre 3 révèle à quel point nous manquons de données régionales sur certains problèmes, notamment les problèmes de santé mentale chez les enfants et les jeunes, le suicide et les tentatives de suicide chez les jeunes, l'hébergement en milieu substitut pour des jeunes éprouvant des problèmes de toxicomanie, etc. Ce chapitre nous a également informés qu'il existe peu de données disponibles sur les demandes d'aide acheminées par les jeunes et les familles aux CLSC, aux maisons d'hébergement jeunesse, aux maisons de jeunes et aux autres organismes communautaires.

Par ailleurs, pour le chapitre 4 sur les services et ressources investies, il a été impossible d'obtenir des informations financières spécifiques en fonction de la gamme de services (promotion-prévention, services d'aide courants et spécialisés) par cycle de vie, et sur les données relatives aux actes médicaux.

Enfin, nous avons vu que la Régie régionale assure plusieurs fonctions au sein de l'organisation des services à la jeunesse, avec un budget représentant 0,6% du budget régional, soit 284 404$.

En regard des conditions et des outils relatifs aux services à la jeunesse, et plus particulièrement en matière de concertation et de coopération multisectorielles, nous identifions les besoins suivants :

• Il faut développer les conditions et les outils relatifs aux services à la jeunesse, et permettre à la Régie régionale d'assumer adéquatement ses fonctions de coordination et de soutien à la concertation sous-régionale, au système d'information, à la formation et à l'évaluation.

• Il faut améliorer les arrimages entre les différents services, tant entre les services dispensés dans la région qu'avec les services suprarégionaux, tant ceux destinés à la population francophone que ceux destinés à la population anglophone.

5.2.6 Des besoins au niveau du financement

Le profil socio-économique de la population jeunesse et des familles qu'on retrouve au chapitre 2 fournit des données fort précieuses pour élaborer une stratégie de financement basée sur l'équité. Il indique, en effet, par exemple, quelles sont les sous-régions où l'on trouve les plus fortes proportions de jeunes, les concentrations de familles monoparentales, les endroits où l'on observe les plus hauts taux de naissance de bébés de petit poids, les territoires où les conditions socio-économiques sont les moins favorables, etc.

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Pour sa part, le portrait régional des problèmes indique dans quelles sous-régions se rencontrent davantage les différentes problématiques vécues par les enfants et les jeunes. En établissant systématiquement des comparaisons avec la situation québécoise, on peut aussi déterminer les problèmes dont la prévalence est plus élevée dans les Laurentides par rapport à l'ensemble du Québec.

Le portrait des services nous indique lui aussi que des écarts existent également entre les sous-régions des Laurentides, entre les programmes et entre les éléments de la gamme de services, cette fois sur le plan des services disponibles et des ressources investies. Des écarts sont aussi observés dans l'accès aux services pour les populations anglophone et allophone, dans certaines sous-régions.

Mais, en dépit de l'existence historique de tels écarts, des stratégies globales de financement des services à la jeunesse font toujours défaut.

Des stratégies de financement sont donc requises, tant en matière d'équité interrégionale que d'équité intrarégionale, et des moyens d'action devront être mis en oeuvre pour réussir à les réaliser. On a notamment besoin d'une méthode fiable, d'une part, pour mesurer avec précision les écarts entre les sous-régions dans la distribution des ressources et, d'autre part, pour procéder aux réallocations nécessaires visant à rétablir l'équité intrarégionale dans les prochaines années.

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5.3 DES BESOINS SUR LE PLAN DES PRATIQUES

Le Groupe de travail a également procédé à une analyse des pratiques. Sans être exhaustive, cette réflexion l'a amené à énoncer huit principes directeurs. Déjà, à la phase I des travaux, le Groupe de travail avait retenu des principes directeurs pour le PROS Jeunesse, sur la base des besoins perçus par les membres et les besoins vécus au quotidien.

Maintenant que les besoins sont appuyés et documentés par des études sur les déterminants, sur les problèmes, sur les services et les ressources, les principes directeurs énoncés a priori apparaissent plus que jamais fondés et capables d'influencer le choix des stratégies d'action et le changement des pratiques.

COUP D'OEIL

Huit principes directeurs sont retenus. Les cinq premiers concernent l'intervention :

1. La reconnaissance des besoins de l'enfant et du jeune, ainsi que de son potentiel.

2. La reconnaissance du potentiel des parents; la primauté de la responsabilité et de l'autorité parentale.

3. La responsabilité collective. 4. L'entraide naturelle. 5. L'intervention, l'accompagnement et l'aide.

Les trois autres principes directeurs réfèrent à l'organisation des services :

6. La concertation intersectorielle. 7. L'efficacité et l'efficience. 8. L'équité dans le financement.

En regard de ces principes directeurs, des objectifs opérationnels et des moyens d'action sont proposés au chapitre 6. Soulignons que les principes retenus rejoignent tout-à-fait les grandes tendances et les concepts qui se dégagent des rapports sur les jeunes, des politiques et des plans d'action ministériels et régionaux, produits au cours des dernières années, comme nous l'avons vu dans le rappel historique du chapitre 1.

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5.3.1 La reconnaissance des besoins de l'enfant et du jeune, ainsi que de son potentiel

L'ensemble des besoins fondamentaux de l'enfant doit être respecté et constituer la base de toute action à son égard. À ce titre, l'enfant doit être considéré comme une force du présent, et son potentiel doit être reconnu. De plus, il doit occuper une place centrale dans les décisions susceptibles d'avoir un impact sur sa santé et son bien-être.

5.3.2 La reconnaissance du potentiel des parents; la primauté de la responsabilité et de l'autorité parentales

La famille étant le principal lieu d'apprentissage et de socialisation de l'enfant, elle doit être respectée. Les parents doivent être reconnus dans leurs compétences, valorisés et soutenus dans l'exercice de leurs responsabilités, et être considérés comme les premiers responsables du développement de leur enfant. Ce principe directeur débouche sur l'orientation stratégique A dont il sera question dans le chapitre qui suit.

5.3.3 La responsabilité collective

Les parents sont loin d'être les seules personnes impliquées dans le développement de leur enfant. De nombreuses autres personnes viennent s'associer à eux tout au long du parcours, et elles doivent être unanimement préoccupées du bien-être de l'enfant. De plus, il doit y avoir des liens entre les parents, l'école, les services de garde, les amis de l'enfant, la famille élargie, les services sociaux et les services de santé, les organismes de loisirs, les municipalités, etc., car ces liens favorisent la continuité et contribuent à façonner un environnement cohérent dans lequel les enfants peuvent se reconnaître. Ce principe directeur amène les orientations stratégiques A et C qui seront présentées au chapitre suivant.

5.3.4 L'entraide naturelle

L'entraide, qu'elle soit fournie sur une base informelle par les intimes de la famille et les autres personnes de l'environnement, ou sur une base formelle par des organismes communautaires et des groupes d'entraide, encourage l'affirmation des parents dans leur capacité de se doter d'un milieu de soutien à la vie familiale, facilite la création de liens informels entre les parents vivant dans un même milieu, brise l'isolement et prévient les situations à risque. Par son caractère non-officiel, l'entraide permet de rejoindre les familles vulnérables peu enclines à s'adresser à

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 4-33

des professionnels qu'elles perçoivent souvent comme menaçants ou inaccessibles. Ce principe directeur donne lieu à l'orientation stratégique A décrite dans le chapitre suivant.

5.3.5 L'intervention, l'accompagnement et l'aide

Dans une perspective de responsabilité collective où est mise en évidence l'importance du tissage de liens entre les différentes personnes du réseau de l'enfant, l'intervention, l'accompagnement et l'aide réfèrent au suivi effectué auprès d'un usager et de son réseau par une personne associée au réseau d'établissements de santé et de services sociaux ou des organismes communautaires. L'intervenant-accompagnateur joue un rôle de soutien, d'aidant et d'agent de liaison entre la personne en difficulté et les différentes ressources d'aide (établissements, organismes, intervenants, proches, voisins, personnes-soutien et aidants naturels). Ce principe directeur connaît un prolongement dans l'orientation stratégique B au chapitre suivant.

5.3.6 La concertation intersectorielle

La concertation intersectorielle s'actualise en créant des liens fonctionnels entre des partenaires de différents secteurs. En plus de favoriser l'accès aux services, elle permet d'ajuster les ressources, d'apporter les modifications nécessaires en fonction des besoins et d'éviter que les enfants, les jeunes et leurs parents soient privés de ressources dont ils ont besoin en raison du manque de cohérence et de complémentarité entre les partenaires. Elle permet également l'amélioration des milieux de vie, tels l'habitation, les loisirs, la sécurité du quartier, etc. Ce principe directeur s'actualise dans l'orientation stratégique C au chapitre suivant.

5.3.7 L'efficacité et l'efficience

Afin d'orienter le système de santé et de services sociaux vers les solutions les plus efficaces et les moins coûteuses, il apparaît important, d'une part, d'organiser et gérer les interventions en fonction des besoins des clientèles à rejoindre et des problèmes à résoudre, d'autre part d'accroître et consolider l'accessibilité aux services courants et, enfin, d'assurer le suivi des activités et l'évaluation des interventions. Ce principe directeur débouche sur les orientations stratégiques B et E décrites dans le chapitre suivant.

5.3.8 L'équité dans le financement

Le partage des ressources, d'une part, entre les différentes régions du Québec et, d'autre part, entre les différentes sous-régions des Laurentides, doit permettre de répondre équitablement aux besoins des populations desservies. Ce principe directeur débouche sur l'orientation stratégique D dans le chapitre qui suit.

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4-34 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

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La conclusion

La description du profil de la jeunesse et des familles des Laurentides, des problèmes, des services disponibles et des ressources investies, de même que l'analyse des besoins en référence à la gamme des services souhaités, ont permis de dégager plusieurs lacunes, dont certaines sont importantes, dans les services aux enfants, aux jeunes et à leurs parents. Cela ne signifie pas que les Laurentides disposent actuellement d'un mauvais système de services. Au contraire, tous les jours, des enfants et des parents reçoivent des services adéquats de la part d'intervenants compétents et profondément engagés dans leur travail, certains même sur une base bénévole. Mais, sans minimiser d'aucune façon tout ce qui va bien, l'élaboration du PROS Jeunesse est une formidable occasion de pointer ce qui devrait être amélioré et transformé, tant sur le plan des services que des pratiques, de telle sorte que, dans cinq ans, un «tour de roue» supplémentaire aura été fait dans notre organisation de services pour le plus grand profit de ceux à qui ils sont destinés : les enfants, les jeunes et leurs parents.

L'analyse du présent chapitre n'a pas qu'identifié des besoins, elle soumet également des avenues d'action dans lesquelles la région des Laurentides devra s'engager dans les prochaines années. Sur le plan financier, ces pistes d'action requièrent un investissement supplémentaire minimal d'environ 8 000 000$.

Ce montant est quasi identique au manque à gagner financier que subit la région des Laurentides par rapport à la moyenne per capita versée dans d'autres régions comparables, comme on l'a vu au chapitre 4. Bien qu'importante, cette somme de 8 000 000 $ est pourtant ce qu'il faut investir pour combler les principales lacunes sur le plan des services à la jeunesse.

Concernant les autres services qui seraient souhaités et ceux requis pour faire face à l'augmentation de la population jeunesse, cela exigerait une somme de 9 000 000 $ supplémentaire d'ici l'an 2001. Des actions très importantes devront être prises pour réussir à faire face à cette pression sur les services, en s'inspirant des principes d'intervention énoncés dans ce chapitre, principes qui visent une transformation majeure des pratiques. C'est la voie à emprunter si nous ne voulons pas nous retrouver en 2001 avec une situation plus détériorée et un réseau engorgé et débordé.

UN CHIFFRE À RETENIR :

L'analyse des besoins en référence à la gamme des services souhaités commande un investissement supplémentaire minimal d'environ 8 000 000 $.

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Chapitre

La transformation et le développement des pratiques et des services

Trois tailleurs de pierre sont en train de tailler un bloc de granit. Interrogés sur ce qu'ils font, le premier répond ; «Vous ne voyez pas ? Je taille à angle droit dans un bloc de granit Le deuxième répond : «Moi, j'érige un mur.» Et le troisième, enthousiaste, répond : «Moi, je participe à la construction d'une cathédrale.»

(D'après lan Carlzon)

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-3

INTRODUCTION

Pour améliorer les services aux enfants, aux adolescents et à leurs parents, le Plan régional d'organisation des services vise essentiellement une modification de la dynamique du système de services, modification qui passe, d'une part, par un changement profond des mentalités et, d'autre part, par une contribution significative et concertée de l'ensemble des «acteurs» des réseaux socio-sanitaire, juridique, communautaire, de l'éducation et de garde à l'enfance qui rejoignent l'enfant et ses parents.

Aussi, le PROS Jeunesse des Laurentides met-il de l'avant UNE ORIENTATION DE BASE assez globale pour servir de fil conducteur à l'ensemble du plan, assez évocatrice pour fournir une toile de fond qui impire les décisions et l'action des différents réseaux qui oeuvrent auprès de la jeunesse et des familles, et capable de susciter une remise en question de l'organisation actuelle des services.

L'ORIENTATION DE BASE RETENUE EST :

AGIR EN AMONT DES PROBLÈMES :

• en intervenant sur les déterminants de la santé et du bien-être,

• en supportant les parents et la communauté.

ET

AGIR RAPIDEMENT ET EFFICACEMENT : • pour éviter l'aggravation des problèmes et protéger les enfants et

les jeunes, pour supporter et impliquer ces derniers de même que leurs parents,

• en rendant accessible une gamme de services en fonction des besoins et de nos ressources.

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5-4 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse ; Nous on y croit!»

Version juin 1996

L'orientation de base est traduite en CINQ ORIENTATIONS STRATÉGIQUES qui indiquent les voies prioritaires à emprunter.

CES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES SONT :

A. La valorisation, le renforcement et le support des parents et du milieu naturel et communautaire.

B. L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population, en tenant compte des ressources disponibles, et en visant l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité.

C. La convergence des orientations et des actions des partenaires, par le renforcement de la concertation, et en réservant une place aux parents dans chaque instance de concertation.

D. L'établissement d'une stratégie de financement basée sur les besoins et l'équité.

E. La mise en place de conditions favorables et d'outils utiles à la planification, l'actualisation et l'évaluation des actions prévues dans le PROS Jeunesse.

Il y a une logique dans l'ordonnancement des orientations stratégiques. Parce que les jeunes, les parents et les ressources communautaires sont au coeur des actions proposées par le PROS Jeunesse, c'est à dessein que la première orientation stratégique porte sur la valorisation, le renforcement et le support des parents et du milieu naturel et communautaire. Il nous apparaît, en effet, que l'action en amont des problèmes doit porter prioritairement sur les milieux les plus proches du jeune, en commençant par ses parents et sa famille. L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population fait l'objet d'une deuxième orientation stratégique, laquelle vise l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité des services. Mais il serait illusoire de réussir les transformations requises sans une convergence des actions de l'ensemble des «acteurs» concernés par les services à la jeunesse; la troisième orientation stratégique porte donc sur la concertation et la coopération multisectorielles. Par ailleurs, une stratégie de financement basée sur les besoins et l'équité doit être mise en place pour actualiser l'ensemble des transformations proposées, notamment pour assurer un accès équitable aux services; c'est l'objet de la quatrième orientation stratégique. Enfin, une cinquième orientation stratégique précise les conditions et les outils utiles à la planification, à l'actualisation et à l'évaluation des actions prévues dans le PROS Jeunesse.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-5

Derrière ces cinq orientations stratégiques, on perçoit une volonté de s'attaquer aux sources qui génèrent les problèmes, en recherchant l'équité dans le financement, en travaillant de «concert» avec l'ensemble des partenaires concernés, en recherchant l'implication des personnes, des familles et des collectivités proches de l'enfant, en offrant des services de qualité adaptés aux besoins, et en se donnant les conditions et les outils requis.

Mais il ne suffit pas d'exprimer une volonté pour que les choses se réalisent. Aussi, les orientations stratégiques sont traduites en 14 OBJECTIFS OPÉRATIONNELS qui fixent plus concrètement les caps à atteindre d'ici l'année 2001.

Pour y arriver, il faut se donner des moyens. Une gamme de 235 MOYENS D'ACTION est donc proposée en annexe 6-1 en regard des objectifs. Pour chaque moyen présenté, il sera indiqué s'il s'applique au plan régional ou sous-régional, et une échéance est fixée. C'est à titre indicatif que ces moyens apparaissent ici, car ils ne conviendront certainement pas tous à la réalité de chaque milieu, tout comme certains moyens d'action qui répondraient à des besoins locaux ou sous-régionaux ne sont pas mentionnés dans la liste proposée. C'est pourquoi, en annexe, à la fin de chaque partie qui présente des moyens d'action, une question sera posée au lecteur : ET VOUS, quels moyens d'action proposez-vous pour actualiser cet objectif?

En fait, il appartient aux partenaires de chaque sous-région, dans le cadre du consortium, de faire le choix définitif des moyens d'action, soit les mêmes que ceux proposés, soit des moyens équivalents, pour actualiser les objectifs opérationnels fixés par le Plan régional d'organisation des services à la jeunesse. Mais, même si des moyens équivalents peuvent être retenus, il est néanmoins impératif de respecter les échéances fixées par le PROS Jeunesse.

D'autre part, il sera précisé pour chaque moyen s'il implique une transformation ou un développement des pratiques, des activités, des ressources et des services et, enfin, qui en est le maître d'oeuvre.

Les budgets disponibles seront distribués, non pas à partir d'une vision centralisée et statique des besoins (c'est «l'ancienne façon de faire»), mais plutôt selon une méthode d'allocation intrarégionale basée sur les besoins et l'équité, méthode qui sera décrite dans la partie 6.4 du présent chapitre (page 6-38).

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6-6 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

EN RÉSUMÉ

1 ORIENTATION DE BASE

5 ORIENTATIONS STRATÉGIQUES

14 OBJECTIFS OPÉRATIONNELS

235 MOYENS D'ACTION

pour servir de Hl conducteur et indiquer des convictions qui inspirent globalement les décisions et l'action.

pour exprimer des volontés non équivoques, et indiquer les voies prioritaires à emprunter.

qui fixent ce qui doit être implanté d'ici l'année 2001.

qui indiquent ce qu'il faut concrètement mettre en oeuvre pour y arriver.

En retenant ces orientations, ces objectifs et ces moyens d'action, le Groupe de travail du PROS Jeunesse vise essentiellement quatre objectifs de résultat sur les plans des services, des activités et des pratiques;

• Augmenter la santé et le bien-être des enfants, des jeunes et des parents. • Diminuer les problèmes vécus par les enfants et les jeunes. • Augmenter l'accessibilité, la continuité et la complémentarité des services et des

activités. • Augmenter l'équité entre les sous-régions dans le financement des services et des

activités.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-7

6.0 L'ORIENTATION DE BASE

AGIR EN AMONT DES PROBLÈMES :

• en intervenant sur les déterminants de la santé et du bien-être,

• en supportant les parents et la communauté.

ET

AGIR RAPIDEMENT ET EFFICACEMENT : • pour éviter l'aggravation des problèmes et protéger les enfants et les jeunes,

pour supporter et impliquer ces derniers de même que leurs parents, • en rendant accessible une gamme de services en fonction des besoins et de nos

ressources.

L'orientation de base comporte l'ensemble des dimensions d'une action vraiment adéquate auprès de la jeunesse.

Premier volet

Au premier chef, les interventions et les investissements doivent prioritairement porter sur les déterminants qui permettent aux personnes de développer des compétences et de prévenir l'apparition des problèmes, plutôt que sur leurs symptômes ou leurs effets. Il nous faut agir systématiquement sur les facteurs qui génèrent les problèmes, faire la promotion de tout ce qui peut favoriser le bien-être des enfants et des jeunes; agir sur l'environnement familial, scolaire et social des enfants, intervenir activement avant que les situations ne se détériorent, voilà comment on agit en amont des problèmes. À l'instar du Plan d'action régional pour l'amélioration de la santé et du bien-être, le PROS Jeunesse invite à s'engager dans des orientations et des objectifs qui visent à s'attaquer aux sources des problèmes, le plus précocement possible, en faisant porter les efforts sur les déterminants communs à plusieurs problèmes et ce, en matière de santé mentale, de toxicomanie et d'adaptation sociale (programmes Enfance - Jeunesse - Famille). Le PROS Jeunesse des Laurentides est en fait constitué de trois PROS, comme nous l'indiquions dans l'introduction, ce qui représente une première au Québec.

Ce premier volet de l'orientation de base implique une accentuation importante des activités de promotion et de prévention.

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6-8 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Toutes les études et tous les rapports des dernières années, de même que les membres du Groupe de travail du PROS Jeunesse, sont unanimes: il faut investir davantage d'énergies et de ressources dans la promotion et la prévention, c'est-à-dire dans l'action qui devance les problèmes (prévention, du latin « pre venire » : devancer).

De toute façon, nous n'avons pas le choix, car, comme le rappelle le Rapport «Un Québec fou de ses enfants», «(.....) notre incurie en matière de prévention (et nous ajoutons que cela concerne aussi bien la promotion) coûte cher financièrement, socialement et individuellement. On se confronte désormais à des situations à ce point détériorées qu'il en coûte annuellement des centaines de millions de dollars pour tenter de consoler, de protéger, de rééduquer.» Cela ne signifie pas qu'il faille pour autant négliger les situations «où rien ne va plus», car on ne peut sacrifier la partie de notre jeunesse déjà aux prises avec de graves difficultés. Soulignons qu'on peut faire de la prévention même avec des jeunes en difficulté, car alors il faut éviter la détérioration des situations et tout mettre en oeuvre pour que les enfants de ces futurs parents ne vivent pas les mêmes problèmes. En ce sens, nous disons que tous les établissements et tous les organismes peuvent agir en amont des problèmes, chacun à sa façon.

Par ailleurs, toute action auprès des enfants et des jeunes restera vaine sans une implication des parents et des collectivités. Ï1 faut donc supporter les parents et les personnes de l'entourage de l'enfant, de telle sorte que le milieu immédiat puisse jouer son rôle d'agent du développement de l'enfant. L'orientation stratégique A porte sur la valorisation, le renforcement et le support des parents, et du milieu naturel et communautaire.

Deuxième volet

D'autre part, lorsqu'il s'agit d'éviter l'aggravation des problèmes, de protéger, de responsabiliser des jeunes et d'impliquer des parents, il importe d'agir avec efficacité, c'est-à-dire de façon accessible, diligente, intense, continue et cohérente. L'orientation stratégique B traite des nécessaires ajustements qu'il nous faut apporter aux services d'aide déjà existants et du développement de nouveaux services d'aide qui répondent aux besoins des enfants, des jeunes et des parents.

L'efficacité de l'intervention suppose la mise en place de conditions et d'outils appropriés, de même que l'utilisation de certaines découvertes liées à la recherche. C'est ce que vise l'orientation stratégique E.

Autres dimensions de l'orientation de base

Pour réussir à appliquer l'orientation de base, les divers intervenants doivent apprendre à mieux coordonner leurs actions entre eux sur l'ensemble du continuum d'aide : en promotion, en

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-9

prévention et dans l'intervention de protection, de responsabilisation et de réadaptation. L'orientation stratégique C vise précisément cette convergence des efforts, grâce à la concertation et à la coopération.

Il faut également assurer une répartition équitable de la richesse collective que notre région peut consacrer aux besoins des enfants, des jeunes et des parents. C'est précisément ce que vise l'orientation stratégique D.

Tout cela constitue un changement majeur, lequel consiste essentiellement à passer d'un modèle d'organisation des services axés principalement sur le traitement spécialisé des problèmes, la protection et la judiciarisation, à un modèle préventif, un modèle requérant des services à caractère plus global, impliquant des professionnels de diverses disciplines et de différents réseaux (santé et services sociaux, éducation, services de garde, justice, sécurité publique, etc.), un modèle capable de soutenir efficacement les parents et de contribuer de façon significative au développement harmonieux des enfants aux différentes étapes de leur vie.

Soulignons finalement que l'orientation de base du PROS Jeunesse s'applique également à la communauté anglophone, d'autant plus que le secteur de la santé mentale, de l'adaptation sociale et de la toxicomanie est considéré comme prioritaire dans le Programme d'accès aux services en langue anglaise, actuellement en voie d'élaboration. L'actualisation de l'orientation de base dans la communauté anglophone devra toutefois se faire avec flexibilité, et les interventions devront être adaptées aux caractéristiques culturelles de cette communauté.

En agissant ainsi, on peut faire le pari que le nombre de situations portées à l'attention des services spécialisés en santé mentale et toxicomanie, des services de protection, des services aux jeunes contrevenants et des services de réadaptation diminuera graduellement.

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6-10 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Le schéma qui suit illustre l'action vers l'amont.

Figure 6-1

Arrêt d'agir Évaluation „

Supporter les activités de promotion

et de prévintic

Analyse de la demande d'aide

dans son contexte

Présentation du schéma

Tout doit être mis en oeuvre pour que les activités de promotion et de prévention rejoignent les enfants, les jeunes, les parents et leurs réseaux de support. Les intervenants sont accessibles pour agir sans délai auprès des enfants, des jeunes et des parents en difficulté.

Lorsque la situation le demande, les services d'aide (courants ou spécialisés) sont mis à contribution, en complémentarité avec les partenaires déjà impliqués. De plus, ces services sont accessibles et disponibles pour supporter les activités de promotion / prévention.

L'analyse de la demande d'aide se fait dans le contexte de l'individu concerné. Il y a complicité, collaboration et concertation des différents secteurs pour évaluer, intervenir et, au besoin, préparer le retour dans la communauté et ce, afm de supporter les réseaux autour des enfants, des jeunes et des parents.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-11

COUP D'OEIL

LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES ET LES OBJECTIFS OPÉRATIONNELS

Orfenîattons stratégiques " .-• - .-: Objectifs op&atwBrcels

A. La valorisation, le renforcement et le suDDort des Barents et du milieu naturel et communautaire.

B. L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population, en tenant compte des ressources disponibles et en visant l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité.

A-l Consolider, développer et rendre accessibles des services et des programmes de soutien oour les parents, les familles et les aidants naturels, en privilégiant ceux qui s'adressent à la petite enfance, aux jeunes familles et aux familles monoparentales.

A-2 Développer des programmes de soutien pour les enseignants et les éducatrices des services de garde, leur permettant d'accentuer le volet éducadf de leur action, et d'être davantage en mesure d'intervenir auprès des enfants et des adolescents en difficulté pour favoriser leur réussite.

A-3 Consolider, développer et supporter dans chacune des sous-régions un réseau complet et solide d'organismes communautaires, offrant une gamme de services qui répondent aux besoins des parents, des jeunes et des enfants.

B-l Assurer l'accessibilité à l'ensemble des services

A. La valorisation, le renforcement et le suDDort des Barents et du milieu naturel et communautaire.

B. L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population, en tenant compte des ressources disponibles et en visant l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité.

d'aide courants, par une transformation des pratiques, et par la consolidation, le décloisonnement et le développement de ces services dans chacune des sous-régions.

B-2 Assurer l'accessibilité à l'ensemble des services

A. La valorisation, le renforcement et le suDDort des Barents et du milieu naturel et communautaire.

B. L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population, en tenant compte des ressources disponibles et en visant l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité.

d'aide spécialisés. car une transformation des pratiques, par la consolidation et le développement des services en toxicomanie, et par la transformation de l'organisation des services en santé mentale et en adaptation sociale.

B-3 Améliorer l'accessibilité aux services d'aide

A. La valorisation, le renforcement et le suDDort des Barents et du milieu naturel et communautaire.

B. L'ajustement de l'organisation des services d'aide aux besoins de la population, en tenant compte des ressources disponibles et en visant l'accessibilité, l'efficience et l'efficacité.

destinés aux personnes d'expression anglaise.

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6-12 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

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La convergence des orientations et des actions des partenaires, par le renforcement de la concertation, et en réservant une place aux parents dans chaque instance de concertation.

Objectifs opérattonoels

D. L'établissement d'une stratégie de financement basée sur les besoins et l'équité.

E. La mise en place de conditions favorables et d'outils utiles à la planification, à l'actualisation et l'évaluation des actions prévues dans le PROS Jeunesse.

C-l Former dans chaque sous-région un consortium d'établissements et d'organismes des différents secteurs concernés par les services aux enfants, aux jeunes et à leurs parents, couvrant les programmes de santé mentale, d'adaptation sociale et de toxicomanie.

C-2 Mettre en place une Commission régionale Jeunesse, chargée d'établir une cohérence au plan régional dans la dispensation des services à l'enfance, à la jeunesse et à la famille, et d'assurer une intégration des programmes de santé mentale, d'adaptation sociale et de toxicomanie.

C-3 Mettre en place et coordonner des mécanismes d'arrimage fonctionnels et efficaces, d'une part, entre les différents services institutionnels, communautaires et multisectoriels et, d'autre part, entre les services régionaux et les services sous-régionaux, de façon à ce que les services soient physiquement accessibles, disponibles, adéquats et cohérents, tant en matière de promotion, de prévention et d'aide.

C-4 Mettre à contribution l'ensemble des partenaires des secteurs autres que celui de la santé et des services sociaux concernés par la situation des enfants, des jeunes, et de leurs parents.

D-l Demander pour les Laurentides le respect du principe de l'équité interrégionale de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux, développer les outils permettant d'appuyer les démonstrations nécessaires et convenir en région des budgets pour la jeunesse.

D-2 Réaliser 1'éouité intrarégionale dans l'allocation des ressources et l'organisation des services dans les Laurentides et développer les outils nécessaires pour l'améliorer.

E-l Mettre en place les outils utiles à la planification, à l'actualisation et à l'évaluation des actions prévues dans le PROS Jeunesse, soit un système

E-2

d'information, des systèmes pour l'évaluation des services et des programmes destinés aux enfants, aux jeunes et aux parents, et des projets de recherche.

Développer et rendre accessibles des plans de formation pour les parents, les aidants naturels, et les intervenants des établissements et des organismes communautaires, pour améliorer les services de promotion, de prévention et d'aide.

Pour chaque objectif opérationnel, une gamme de moyens d'action est proposée en annexe 6-1, sur le plan des pratiques et des services.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on 3? croit!» Version juin 1996 6-13

6.1 L'ORIENTATION STRATÉGIQUE A

LA VALORISATION, LE RENFORCEMENT ET LE SUPPORT DES PARENTS ET DU MILIEU NATUREL ET COMMUNAUTAIRE

Un formidable trio: la famille, l'école et la communauté immédiate

On l'a souvent dit: le milieu est un agent essentiel du développement de l'enfant. En fait, il existe plusieurs milieux de vie auxquels un enfant peut appartenir simultanément: une famille, un voisinage, une école, un quartier, un village... Ces milieux sont importants, car c'est grâce à eux que les personnes, jeunes ou adultes, peuvent développer un sentiment d'appartenance. D'où l'importance de renforcer ces milieux pour qu'ils puissent apporter sécurité aux enfants et soutien aux parents.

Le milieu d'un enfant, c'est d'abord des personnes: ses parents, ses proches, les voisins, ses amis et ceux de la famille, ses professeurs ou le personnel de la garderie, les personnes qui oeuvrent dans les organismes dont la communauté s'est dotée, les policiers du quartier ou du village... Parlant de ces personnes, le rapport «UN QUÉBEC FOU DE SES ENFANTS» affirme que «Ces partenaires font tous partie d'un même réseau: celui du développement de l'enfant.»

En se donnant comme orientation de renforcer et supporter le milieu naturel et communautaire, c'est reconnaître que les personnes, les familles et les collectivités ont des acquis, des forces et du potentiel. C'est reconnaître qu'en renforçant leurs capacités d'agir dans leur milieu, elles pourront assumer des responsabilités pour prévenir l'apparition ou l'aggravation des problèmes, et apprendre à composer avec les difficultés et les problèmes qui peuvent survenir. C'est leur permettre de réduire leur dépendance vis-à-vis des services sociaux, tout en favorisant le développement de leur propre réseau de soutien et régler leurs propres difficultés. Cela est essentiel parce que le soutien social que peuvent fournir les proches, les personnes du milieu où l'on vit, et les organismes de la communauté occupe une place importante parmi les déterminants de la santé et du bien-être.

Il faut donc faire porter les efforts sur l'implication et le support des personnes, des familles et des collectivités qui entourent l'enfant, sur le support réel à fournir d'abord aux personnes les plus proches de lui, soit ses parents, sa famille et les aidants naturels de l'entourage (OBJECTIF A-U. sur le support aux enseignants et au personnel des services de garde, ces personnes avec lesquelles l'enfant passe plusieurs heures par jour (OBJECTIF A-2). et sur le support aux organismes de la communauté qui peuvent soutenir ou venir en aide à ses parents (OBJECTIF A-3).

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6-14 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

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Concernant la communauté anglophone, mentionnons que la priorité du programme d'accès aux services, pour les trois prochaines années, consiste à intervenir auprès des jeunes enfants en travaillant beaucoup plus avec les parents, et d'aider à bâtir les réseaux communautaires et professionnels manquants à partir des forces existantes dans la communauté. Le modèle privilégié est le TEAM, équipe d'intervention psychosociale basée dans les écoles, lequel utilise une approche proactive et multidisciplinaire, cherchant à harmoniser les interventions de toutes les personnes agissant dans le milieu.

L'ASSOCIATION PARENTS-ÉCOLE-COMMUNAUTÉ : UN TRIO ESSENTIEL POUR LE BIEN-ÊTRE DES ENFANTS ET DES JEUNES !

6.1.1 OBJECTIF OPÉRATIONNEL A-l

«Une région folle de ses enfants»: c'est dans les familles et les milieux immédiats que ça doit d'abord se vivre.

Les parents sont les éducateurs naturels de leur enfant, et la plupart désirent assumer pleinement leur rôle, bien qu'il leur soit souvent difficile de concilier les exigences de ce rôle et les contraintes de la vie. En fait, rares sont les parents qui parviennent à satisfaire tous les besoins de leur enfant sans aucun support. Ce support doit rejoindre les deux parents : la présence du père est un facteur de protection alors que son absence est un facteur de risque.

D'autre part, la famille est le premier milieu de vie et c'est d'abord à elle que l'enfant s'identifie. Même quand la famille vit des difficultés graves, le chômage, l'insuffisance des revenus, des tensions dans le couple, la maladie, etc., elle reste le refuge et le point de référence de ses membres. La famille, seule institution à avoir traversé l'Histoire, doit cependant être supportée, car on attend beaucoup d'elle: pas de bien-être de la société sans bien-être des familles et de ses membres!

Par ailleurs, les aidants naturels connus de la famille exercent un rôle bénéfique, tant pour l'enfant en lui permettant de rencontrer d'autres enfants et d'autres adultes, que pour les parents, lesquels pourront partager avec d'autres parents des idées, des inquiétudes, des espoirs... L'aide naturelle facilite la création de liens informels entre les parents vivant dans un même milieu, brise l'isolement et prévient les situations à risque.

Le soutien des parents, des familles et des aidants naturels passe par des interventions promotionnelles visant notamment le renforcement des compétences parentales et l'amélioration des conditions dans lesquelles se vit la relation parent-enfant, l'implication du père dans la vie

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-15

familiale et le développement de l'enfant aux plans physique, affectif, social et cognitif. Ajoutons la promotion du loisir en tant qu'agent de développement social ayant une incidence positive sur l'équilibre de la personne et la socialisation des communautés. Il faudra donc développer et soutenir des activités de promotion qui favorisent le bien-être des enfants, des jeunes et des parents.

Le soutien des personnes qui entourent l'enfant passe également par des interventions préventives afin d'éviter l'apparition des problèmes et agir de façon précoce lorsque des problèmes sont dépistés. C'est tout un virage parce que, historiquement, les énergies ont été surtout consacrées à la guérison, au traitement, à la protection, à la réadaptation. On sait maintenant que cela entraîne des coûts exorbitants et récurrents, par surcroît, parce que les sources des problèmes sont toujours présentes. On sait également, grâce à des recherches, que les interventions tardives ne réussissent que très difficilement à modifier les situations devenues problématiques.

Par ailleurs, les établissements, organismes et intervenants appelés à soutenir les parents, les familles et les aidants naturels doivent agir de façon proactive, avant même que les situations soient détériorées et que des demandes d'aide soient adressées. On ne peut donc plus attendre que des personnes en difficulté cognent à nos portes avec des situations très détériorées. Il faut désormais intervenir systématiquement sur les facteurs à l'origine des problèmes, et agir précocement pour les dépister, même quand les interventions n'ont pas été sollicitées, en s'organisant pour rejoindre les groupes à risque, là ou ils sont.

Ainsi, si l'on veut vraiment agir en amont des problèmes, il faut accompagner, soutenir, aider les parents, les familles et les aidants naturels, renforcer leurs compétences, en rejoignant les clientèles à risque, et en leur rendant disponibles des ressources de soutien. Et l'investissement sera rentable, car, comme l'affirme la Politique de la santé et du bien-être:

«Le renforcement du réseau social des personnes présente un potentiel inestimable pour la prévention des problèmes de santé et des problèmes sociaux et, notamment, la violence, la négligence, le suicide et les problèmes de santé mentale.»

Le support aux parents, aux familles et aux aidants naturels implique un renouvellement de la philosophie de l'intervention, en mettant de l'avant la reconnaissance des forces du potentiel des personnes aidées et du milieu. Pour y arriver, il faudra travailler sur les mentalités des intervenants pour que les parents et les jeunes soient considérés comme ayant des forces et des valeurs. Dans certains secteurs, il faudra même «déprofessionnaliser» la pratique, en recourant le plus possible à l'aide naturelle et en aidant les communautés à se prendre en mains face aux difficultés de certains de leurs jeunes, au lieu d'héberger ces derniers en milieu substitut. Parfois, le soutien des parents et des familles pourra même consister à exercer des pressions pour que certaines politiques nationales soient modifiées en raison de leur impact négatif sur le bien-être des individus.

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6-16 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL A-l

CONSOLIDER, DÉVELOPPER ET RENDRE ACCESSIBLES DES SERVICES ET DES PROGRAMMES DE SOUTIEN POUR LES PARENTS, LES FAMILLES ET LES AIDANTS NATURELS, EN PRIVILÉGIANT CEUX QUI S'ADRESSENT À LA PETITE ENFANCE, AUX JEUNES FAMILLES ET AUX FAMILLES MONOPARENTALES.

LES MOYENS D'ACTION:

C'est autour de ces idées maîtresses qu'est articulée la première série de moyens d'action proposés en annexe 6-1, relativement à la transformation des pratiques : implication des parents dans l'intervention, information aux parents, participation d'aidants naturels, développement d'instrumentation pour les parents, les aidants naturels et les enseignants, promotion des valeurs, développement du sentiment d'appartenance chez les jeunes...Par ailleurs, sur le plan des services, la deuxième série de moyens proposés visent la mise en place de toute une gamme de ressources de soutien pour les parents et les aidants naturels : consolidation et développement de groupes d'entraide aux parents, regroupements de parents, répit-dépannage, programmes d'information, ligne téléphonique à caractère éducatif, magazine éducatif, maison d'hébergement, maison de la famille, aides familiales à domicile...

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-17

L'Approche Alternative...

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6-18 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.1.2 OBJECTIF OPÉRATIONNEL A-2

Parents et enseignants: deux solitudes?

Après la famille, la garderie et l'école sont les milieux de développement les plus importants pour l'enfant. Les parents demandent que ces milieux les assistent dans leur rôle de premiers éducateurs de leur enfant, et d'être sensibles aux réalités familiales d'aujourd'hui: de nombreuses familles frappées par la pauvreté, les familles monoparentales ou recomposées... D'autre part, les enseignants, le milieu scolaire et les services de garde doivent être en mesure d'accompagner efficacement les jeunes dans leur développement, au-delà des apprentissages académiques.

Parce que la tâche des enseignants n'est pas nécessairement conçue pour qu'ils répondent à toutes ces attentes, et parce qu'au fil des ans les parents et les enseignants sont progressivement devenus deux «solitudes» en matière d'éducation des jeunes (selon le Conseil de la famille et le Groupe de travail du PROS Jeunesse), il devient impératif de supporter et appuyer le milieu scolaire à rétablir les communications et les collaborations entre ces deux partenaires prioritaires que sont les parents et les enseignants.

Il faut supporter les éducatrices des services de garde et les enseignants pour qu'ils soient en mesure de prévenir les situations problématiques et d'aider les enfants et les jeunes qui vivent des situations difficiles, et leur fournir l'information sur les ressources du milieu.

Le Rapport «La protection sur mesure, un projet collectif» recommande que le milieu scolaire soit plus fréquemment interpellé lors de l'application des mesures de protection de la jeunesse, afin de mener une action complémentaire et concertée. Pour sa part, le réseau de services de garde peut devenir un support (par exemple en offrant du répit) aux parents.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL A-2

DÉVELOPPER DES PROGRAMMES DE SOUTIEN POUR LES ENSEIGNANTS ET LES ÉDUCATRICES DES SERVICES DE GARDE LEUR PERMETTANT D'ACCENTUER LE VOLET ÉDUCATIF DE LEUR ACTION, ET D'ÊTRE DAVANTAGE EN MESURE D'INTERVENIR AUPRÈS DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS EN DIFFICULTÉ POUR FAVORISER LEUR RÉUSSITE.

LES MOYENS D'ACTION:

Les moyens d'action proposés en annexe 6-1 visent notamment à rapprocher parents et enseignants et à soutenir, habiliter et outiller les enseignants et les éducatrices des services de garde dans l'intervention auprès des enfants et des parents.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-19

6.1.3 OBJECTIF OPÉRATIONNEL A-3

Les organismes communautaires: des acteurs privilégiés pour intervenir dans un milieu.

Le soutien intensif requis par les parents suppose l'existence d'une gamme de ressources dans la communauté, chargées de les accompagner et les supporter dans leur action éducative, dans la découverte et l'actualisation de leurs compétences, et dans l'apprentissage des compétences additionnelles nécessaires pom: aider leur enfant à se développer.

La Loi sur les services de santé et les services sociaux et les partenaires des Laurentides reconnaissent l'apport essentiel des organismes communautaires dans l'organisation et la prestation des services. Non seulement offrent-ils eux-mêmes des services, mais ils contribuent, en plus, au renouvellement et à la diversification des approches et des moyens d'action. Des organismes communautaires ont développé des compétences dans divers champs d'activité, ce qui en fait des acteurs privilégiés pour intervenir dans un milieu, tant en milieu francophone qu'anglophone.

Le Rapport «La protection sur mesure, un projet collectif», de même que le Groupe de travail du PROS Jeunesse des Laurentides, souhaitent même une plus grande implication des organismes communautaires dans l'application des mesures de protection. Encore faut-il qu'ils soient supportés pour éviter que la plus grande partie de leur énergie soit consacrée à leur survie financière.

Dans son «Énoncé de politique de concertation avec les organismes communautaires de la région», la Régie régionale s'est engagée à consolider les organismes communautaires existants et, au besoin, favoriser l'émergence d'organismes communautaires voués à l'amélioration de la santé et du bien-être.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL A-3

CONSOLIDER, DÉVELOPPER ET SUPPORTER DANS CHACUNE DES SOUS-RÉGIONS UN RÉSEAU COMPLET ET SOLIDE D'ORGANISMES COMMUNAUTAIRES. OFFRANT UNE GAMME DE SERVICES QUI RÉPONDENT AUX BESOINS DES PARENTS, DES JEUNES ET DES ENFANTS.

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6-20 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

LES MOYENS D'ACTION:

Les moyens d'action proposés en annexe 6-1 visent à consolider, développer et supporter les organismes communautaires. Au premier chef, il est proposé d'assurer un financement de base à ces organismes, et d'inviter les municipalités à accroître leur soutien auprès d'eux. D'autres moyens sont plus spécifiques et concernent, par exemple, les services en matière de suicide, d'agression sexuelle, de mesures de rechange, de toxicomanie, de sida, les services aux femmes victimes de violence et aux jeunes violents, l'hébergement alternatif et communautaire, etc. D'autres moyens portent, par exemple, sur la promotion de l'action bénévole et sur le partage d'expertise avec les services régionaux spécialisés. Enfin, les organismes communautaires sont invités à examiner les avantages et les inconvénients de procéder à des regroupements de certains d'entre eux. Les organismes impliqués dans les activités de promotion-prévention sont également invités à rendre leurs services davantage accessibles aux clientèles à risque et en besoin d'aide.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse Version juin 1996

: Nous on y croit!» 6-21

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-23

6.2 L'ORIENTATION STRATÉGIQUE B

L'AJUSTEMENT DE L'ORGANISATION DES SERVICES D'AIDE AUX BESOINS DE LA POPULATION, EN TENANT COMPTE DES RESSOURCES DISPONIBLES ET EN VISANT L'ACCESSIBILITÉ, L'EFFICIENCE ET L'EFFICACITÉ.

Quand la prévention ne suffit plus: les services d'aide

Pour répondre adéquatement aux besoins de la population, quelle serait l'organisation idéale des ressources et des services d'aide? Elle aurait les caractéristiques suivantes:

• Les services d'aide requis, tant les services courants que les services spécialisés, sont disponibles et les personnes qui requièrent ces services y ont accès: c'est l'accessibilité.

• Les services fournis sont de qualité et les interventions sont graduées et pertinentes: c'est l'adéquacité.

• Les différentes interventions auprès d'une même personne ou une même famille sont coordonnées et concertées, évitant ainsi les duplications et les incohérences: c'est la convergence des actions.

• Les résultats escomptés sont atteints: c'est l'efficacité.

• Les solutions les moins coûteuses ont été utilisées: c'est l'efficience.

On en conviendra facilement : notre organisation des services d'aide à la jeunesse, dans les Laurentides comme ailleurs, a besoin d'un certain nombre d'ajustements pour se rapprocher du modèle présenté, au moins de façon optimale. Le PROS Jeunesse retient trois séries d'ajustements à faire relativement aux services d'aide : d'une part dans les services d'aide courants (OBJECTIF B-l), d'autre part dans les services d'aide spécialisés (OBJECTIF B-2) et, enfin, dans les services d'aide destinés aux personnes d'expression anglaise (OBJECTIF B-3).

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6-24 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.2.1 OBJECTIF OPÉRATIONNEL B-l

Des ajustements aux services d'aide courants

Assurer un accès immédiat aux services d'aide courants que requièrent des enfants, des jeunes et des parents : voilà un ajustement majeur à apporter à l'organisation actuelle des ressources et services d'aide. L'objectif est de taille. Selon la Politique de la santé et du bien-être et le Groupe de travail, «la plus grande accessibilité possible aux services doit demeurer une préoccupation de première importance. Elle doit, par ailleurs, être balisée par deux éléments: l'implication étroite des personnes, des groupes et des communautés dans les interventions qui leur sont destinées ainsi que le recours aux solutions les plus simples et les plus efficaces.»

L'atteinte de cet objectif nécessite que des pratiques soient transformées, que certains services soient consolidés, que d'autres soient développés, le tout avec une vision souple des missions et des mandats des établissements et des organismes, en plaçant l'enfant et ses parents au centre des ajustements.

En corollaire, l'accessibilité implique que la population soit informée sur les ressources et les services courants destinés aux enfants, aux jeunes et à leurs parents.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL B-l

ASSURER L'ACCESSIBILITÉ À L'ENSEMBLE DES SERVICES D'AIDE COURANTS. PAR UNE TRANSFORMATION DES PRATIQUES, ET PAR LA CONSOLIDATION, LE DÉCLOISONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DE CES SERVICES DANS CHACUNE DES SOUS-RÉGIONS1.

LES MOYENS D'ACTION

Les moyens d'action proposés concernent d'abord les pratiques : on y traite de l'orientation des demandes de services, de diverses mesures favorisant l'efficacité et l'efficience des interventions dans les services d'aide (exemples : limiter le nombre d'intervenants auprès d'un même jeune

i En autant que le volume des demandes et l'expertise le permettent.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-25

et de sa famille, privilégier la thérapie brève, déréglementer, etc.). De plus, il y est question de l'information à diffuser sur les services et les ressources.

Sur le plan des services, les moyens d'action proposés accordent une place prépondérante aux besoins des parents ayant de jeunes enfants, et s'inspirent largement de la politique de périnatalité : ateliers de pré-conception pour les adolescentes, programme de rencontres pré et postnatales, programme de suivi nutritionnel pour les clientèles à risque de donner naissance à des bébés de faible poids, programme de promotion du rôle paternel, services d'aide à domicile, réseau de halte-garderies, stimulation précoce, etc. Il faut aussi développer les services d'aide courants en santé mentale et en toxicomanie, consolider les services courants en adaptation sociale et intensifier les services offerts en milieu scolaire. Afin de favoriser l'accessibilité aux services, il faut, d'une part, faire la promotion du concept de guichet unique et, d'autre part, faciliter le transport des individus à l'intérieur de notre région.

6.2.2 OBJECTIF OPÉRATIONNEL B-2

Des ajustements aux services d'aide spécialisés

Assurer un accès aux services d'aide spécialisés que requièrent des enfants, des jeunes et des parents constitue un autre ajustement majeur à apporter à l'organisation actuelle des ressources et des services. Une première façon d'accroître l'accessibilité réside dans la transformation des pratiques, par exemple en partageant des expertises avec les intervenants oeuvrant dans les milieux de vie. Plus spécifiquement en matière de toxicomanie, une meilleure accessibilité passe par la consolidation et le développement des services. À cet égard, des moyens d'action sont proposés en annexe 6-1. Par ailleurs, en santé mentale et plus particulièrement en adaptation sociale, il faut plutôt regarder du côté de la transformation des pratiques et de l'organisation des services.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL B-2

ASSURER L'ACCESSIBILITÉ À L'ENSEMBLE DES SERVICES D'AIDE SPÉCIALISÉS. PAR UNE TRANSFORMATION DES PRATIQUES, PAR LA CONSOLIDATION ET LE DÉVELOPPEMENT DES SERVICES EN TOXICOMANIE, ET PAR LA TRANSFORMATION DE L'ORGANISATION DES SERVICES EN SANTÉ MENTALE ET EN ADAPTATION SOCIALE.

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6-26 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

LES MOYENS D'ACTION:

La transformation des pratiques des intervenants oeuvrant en protection de la jeunesse, auprès des jeunes contrevenants et en matière d'adoption porte sur une quinzaine d'objets : la pertinence des évaluations psychologiques, l'intensité dans l'intervention auprès des familles négligentes, la priorisation des services à la petite enfance, le maintien de l'enfant en bas âge dans son milieu familial, la révision des situations, la prise en charge de jeunes contrevenants par des adultes de la communauté, la révision des pratiques en matière d'hébergement en milieu substitut, la révision des pratiques en matière d'adoption québécoise, etc.

Sur le plan des services, les moyens d'action proposés concernent notamment l'évaluation médico-légale en matière d'agression sexuelle, l'évaluation psycholégale, les délais d'intervention auprès des jeunes contrevenants, l'engorgement des centres de réadaptation, les services d'aide spécialisés en santé mentale et en toxicomanie, l'hébergement spécialisé, les services de neuropsychologie, les problèmes de langage chez les enfants, etc.

6.2.3 OBJECTIF OPÉRATIONNEL B-3

L'accessibilité sans frontières linguistiques et culturelles.

Le principe de l'accessibilité aux services reconnus par la Loi sur les services de santé et les services sociaux s'applique également aux communautés anglophones de la région. Divers moyens doivent donc être prévus pour rendre les services accessibles aux personnes d'expression anglaise, en tenant compte des caractéristiques culturelles de cette population. Alors qu'en milieu francophone, la «porte d'entrée» aux services d'aide sera bien souvent le C.L.S.C., les anglophones iront plutôt demander de l'aide à l'école de leurs enfants ou à l'église, s'il s'agit de personnes âgées. Les projets des communautés anglophones sont donc centrés autour de ces institutions. C'est là une réalité fort importante lorsqu'on parle d'accessibilité. Il faudra aussi se préoccuper d'une autre réalité qui devient de plus en plus présente dans la partie sud de notre région, celle des communautés allophones.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL B-3

AMÉLIORER L'ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES D'AIDE DESTINÉS AUX PERSONNES D'EXPRESSION ANGLAISE.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-27

Les moyens d'action proposés en annexe 6-1 accordent une place, d'une part, aux stratégies d'information pour mieux rejoindre et informer la population anglophone et, d'autre part, aux stratégies visant une plus grande accessibilité aux services, notamment la consolidation de services externes de santé mentale et de toxicomanie, et le rapatriement dans la région de certains services, notamment les services internes de réadaptation.

LES MOYENS D'ACTION:

Les moyens d'action accordent une place aux stratégies d'information pour mieux rejoindre et informer la population anglophone (exemples : embauche de personnel parlant l'anglais, bottin sur les ressources et les services, inventaire des établissements et organismes offrant des services bilingues, etc.). Des stratégies sont également prévues pour assurer une plus grande accessibilité aux services, notamment la consolidation des services externes en santé mentale et en toxicomanie, le rapatriement dans la région de certains services, le financement des organismes communautaires afin qu'ils puissent desservir la population anglophone ou la mise sur pied d'organismes communautaires dédiés à la population anglophone, le développement de l'approche «Team», etc.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-29

6.3 L'ORIENTATION STRATÉGIQUE C

LA CONVERGENCE DES ORIENTATIONS ET DES ACTIONS DES PARTENAIRES PAR LE RENFORCEMENT DE LA CONCERTATION. ET EN RÉSERVANT UNE PLACE AUX PARENTS DANS CHAQUE INSTANCE DE CONCERTATION.

Passer ensemble à l'action parce qu'on réalise que seul, on est moins efficace, voire impuissant.

L'implication des personnes, des familles et des collectivités, le virage vers la promotion et la prévention, et les ajustements à l'organisation des services d'aide posent des défis tellement considérables qu'il faut absolument pouvoir compter sur l'engagement de tous les partenaires oeuvrant auprès des jeunes et de leur famille, tant ceux du secteur de la santé et des services sociaux que ceux d'autres secteurs, comme le milieu scolaire, le réseau judiciaire, les organismes communautaires, les municipalités, etc. Ces partenaires ne peuvent plus mener des actions isolées: c'est aussi inefficace que d'envoyer au front un soldat à la fois! L'action des partenaires doit être concertée, c'est-à-dire travailler DE CONCERT, tous tirer dans le même sens.

Pour des interventions efficaces, rien ne vaut l'action concertée. Rien ne peut remplacer la concertation qui permet la convergence des actions des différents organismes et établissements rejoignant l'enfant et ses parents. C'est une nécessité, au nom même de l'efficacité et de l'efficience des interventions. Le Rapport «Un Québec fou de ses enfants» va aussi loin que d'affirmer que «La concertation entre toutes les ressources s'impose comme une condition indispensable à la diminution des problèmes graves vécus par les enfants et les jeunes.»

Mais avouons-le : la concertation n'est pas facile! Se concerter, c'est briser des chasses-gardées. C'est pratiquer l'art du compromis. C'est se remettre en question dans ses approches, ses modes d'intervention, ses choix de moyens. C'est parfois même accepter que des investissements soient partagés autrement.

C'est tellement plus simple de travailler seul... Plus simple, peut-être, mais sûrement moins efficace quand le manque de concertation et des arrimages déficients mènent à la duplication de services et au cloisonnement des intervenants, sans oublier les interventions qui se neutralisent réciproquement parce que non coordonnées ou non cohérentes. La concertation, ça s'apprend. Elle n'est pas un idéal inaccessible mais plutôt un objet d'apprentissage. En outre, cela nécessite des conditions favorables, et les partenaires doivent prendre tout le temps requis pour s'apprivoiser mutuellement.

Plusieurs avenues sont prévues dans le PROS Jeunesse pour favoriser la concertation et le partenariat : la mise en place d'un consortium dans chaque sous-région (OBJECTIF C-l) et d'une commission régionale Jeunesse (OBJECTIF C-2). la réalisation d'arrimages fonctionnels entre les services (OBJECTIF C-3). et la mise à contribution de l'ensemble des partenaires (OBJECTIF C-41.

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6-30 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.3.1 OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-l

D'abord concerter les efforts et les actions aux paliers local et sous-régional.

La concertation ne peut exister sans la présence de mécanismes qui mettent les uns et les autres en relation, qui assurent la circulation de l'information et qui permettent que tous s'entendent sur les actions à poser. Une structure de concertation est donc requise, d'abord aux paliers local et sous-régional. C'est là que se vivent les situations problématiques. C'est là que s'élaborent les plans d'intervention et les plans de services individualisés. C'est aussi là que le choix des moyens doit se faire. Enfin, ce sont les intervenants de la sous-région qui sont les mieux placés pour identifier les besoins.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-l

FORMER DANS CHAQUE SOUS-RÉGION UN CONSORTIUM D'ÉTABLIS-SEMENTS ET D'ORGANISMES DES DIFFÉRENTS SECTEURS CONCERNÉS PAR LES SERVICES AUX ENFANTS, AUX JEUNES ET À LEURS PARENTS, COUVRANT LES PROGRAMMES DE SANTÉ MENTALE, D'ADAPTATION SOCIALE ET DE TOXICOMANIE.

Le premier mécanisme de concertation décrit dans cette partie vise précisément à regrouper les forces d'un milieu pour qu'elles puissent harmoniser leur action. C'est le consortium Jeunesse2. Essentiellement, il est un outil d'action concertée, un regroupement des forces d'un milieu. C'est à lui qu'incombe la responsabilité d'élaborer un plan d'action sous-régional dans la foulée du PROS Jeunesse, en s'inspirant des moyens d'action qui y sont proposés et en les adaptant à la réalité sous-régionale.

Dans la mise en place d'un consortium, un certain nombre de conditions sont de nature à faciliter son fonctionnement:

• assurer une large représentativité au consortium;

2 Un Comité de la Régie régionale mène, en 1996, des travaux sur la révision des mécanismes de concertation et de participation. Les structures prévues dans le PROS Jeunesse ne pourront donc pas être mises en place tel quel dans l'échéancier prévu. En attendant les décisions découlant des travaux du Comité, des aménagements transitoires devront être convenus à l 'automne 96. Il nous apparaît cependant primordial, les travaux ayant été menés de façon parallèle, de refléter les objectifs et moyens ciblés par le Groupe de travail.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-31

• se donner dès le départ un projet commun ; l'action commune permet de se connaître et dynamise;

• se donner des comités de travail qui prennent le relais une fois un projet approuvé; • obtenir le support de la Régie régionale sur le plan de la formation, de la création

d'outils et du financement.

D'autre part, des pièges sont cependant à éviter :

• le piège de convertir une démocratie régionale imparfaite en une dictature éclairée sous-régionale;

• le piège de se priver de l'expertise régionale (par exemple, en toxicomanie, en matière d'agression sexuelle, d'urgence sociale, de suicide);

• le piège d'entretenir l'illusion que les délégués perdront toute tendance corporative dès le moment où ils siègent au consortium;

• et le piège de croire que les enjeux corporatistes sont nécessairement et toujours en contradiction avec des services adéquats.

Soulignons enfin que le consortium, pour réussir son pari, aura besoin de support :

• support dans la démarche d'implantation, notamment sur le plan de la formation et de l'animation;

• support dans la création d'outils; • support technique (secrétariat...); • support dans la gestion budgétaire.

Le PROS Jeunesse ne prévoit pas un budget spécifique destiné au consortium, mais, à l'intérieur du budget global octroyé à la sous-région, un consortium peut décider de consacrer une certaine partie au support, s'il rencontre des besoins à ce niveau.

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6-32 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

LE CONSORTIUM

ESSENTIELLEMENT UN OUTIL D'ACTION CONCERTÉE, UN REGROUPEMENT DES FORCES DU MILIEU

SON MANDAT :

• jouer le rôle d ' instance décisionnelle sous-régionale pour tout ce qui peut être géré de façon décentralisée et qui n ' implique pas de transferts budgétaires entre établissements et organismes;

• recueillir les besoins auxquels les intervenants ne peuvent répondre, procéder à l 'analyse de ces besoins et identifier des pistes de solution;

• établir les priorités de service dans la sous-région en conformité avec les principes directeurs et les orientations du PROS Jeunesse, et les acheminer à la Commission régionale Jeunesse;

• faciliter l 'arr image entre les secteurs de la santé mentale, de l 'adaptation sociale et de la toxicomanie, au niveau sous-régional et dans les localités, notamment en établissant les protocoles d ' intervention requis ou en mettant en place des équipes d ' intervention couvrant les trois programmes;

• faciliter l 'a r r image entre les différents plans régionaux d'organisation des services et les différentes tables locales de concertation;

• fournir des avis à la demande de la Commission régionale Jeunesse, notamment sur la distribution des services et des ressources;

• assurer u n accès équitable aux services pour les minorités de la sous-région;

• favoriser l 'actualisation dans la sous-région des orientations décidées par les instances régionales;

• allouer les budgets nouveaux consentis aux sous-régions, en fonction des orientations régionales et des besoins identifiés;

• assurer systématiquement la circulation de l ' information, concernant les services existants et les activités offertes, entre les établissements et les organismes, et favoriser un partage d'expertise;

• faire connaître le PROS Jeunesse à la population de la sous-région.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-33

SA COMPOSITION ;

• un délégué du CLSC;

• un délégué des Centres jeunesse;

• un délégué des établissements oeuvrant en santé mentale;

• un délégué de l 'établissement oeuvrant en toxicomanie;

• un délégué du milieu municipal;

• un délégué des corps policiers;

a un délégué du milieu scolaire3;

• des parents et des jeunes de 14 ans et plus4 qui proviennent des milieux communautaires, scolaires et institutionnels;

• un délégué des familles d'accueil;

• un délégué des services de garde à l 'enfance;

• des représentants des organismes communautaires dédiés à la jeunesse, en ayant le souci d 'assurer une représentativité des secteurs de la santé mentale, de l 'adaptation sociale et de la toxicomanie;

• et toute autre personne (par exemple un médecin) dont la présence serait jugée pertinente par les membres du consortium, compte tenu des problématiques et des ressources locales, sur une base cooptée.

LES BALISES :

• un consortium est prévu pour chaque sous-région;

• la représentativité des membres du consortium doit refléter véritablement les problématiques, les besoins et les ressources de la communauté;

• un président du consortium doit être nommé avec un mandat de deux ans;

• les membres du consortium doivent être délégués formellement par les instances d ' o ù ils proviennent et ces délégations doivent clairement permettre que les membres exercent un rôle décisionnel;

• les mandats des membres ont une durée de deux ans;

• le consortium doit tenir au moins deux réunions par année.

3

4-

Là où une commission scolaire anglophone existe, un deuxième délégué du milieu scolaire s'ajoute.

C'est en raison des aspects légaux qu'il est spécifié que des jeunes doivent être âgés de 14 ans et plus.

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6-34 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.3.2 OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-2

Etablir une cohérence au plan régional

La souplesse que permet une structure de concertation accordant une place importante au palier sous-régional doit s'accompagner de la cohérence au plan régional. C'est pourquoi un mécanisme de concertation régionale doit également être prévu pour établir les priorités régionales, déterminer l'allocation des ressources entre les différentes sous-régions, exercer au besoin les arbitrages nécessaires, évaluer les résultats, le tout avec l'approbation du conseil d'administration de la Régie régionale.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-2

METTRE EN PLACE UNE COMMISSION RÉGIONALE JEUNESSE. CHARGÉE D'ÉTABLIR UNE COHÉRENCE AU PLAN RÉGIONAL DANS LA DISPENSATION DES SERVICES À L'ENFANCE, À LA JEUNESSE ET À LA FAMILLE, ET D'ASSURER UNE INTÉGRATION DES PROGRAMMES DE SANTÉ MENTALE, D'ADAPTATION SOCIALE ET DE TOXICOMANIE.

Essentiellement gardienne de la cohérence régionale, la Commission régionale Jeunesse5 voit à réaliser une intégration des programmes en santé mentale, en adaptation sociale et en toxicomanie, procède à l'analyse des priorités retenues au plan sous-régional, établit les priorités régionales, recommande les allocations budgétaires et évalue globalement l'accessibilité et la qualité des services dispensés dans la région.

Voir note 2 en page 6-28.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit.'» Version juin 1996 6-35

LA COMMISSION RÉGIONALE JEUNESSE

ESSENTIELLEMENT UNE GARDIENNE DE LA COHÉRENCE RÉGIONALE DANS LA DISPENSATION DES SERVICES À LA JEUNESSE

SON MANDAT :

• réaliser une intégration des p rogrammes en santé mentale, en adaptation sociale et en toxicomanie;

• p rocéder à l ' analyse des priori tés retenues au plan sous-régional;

• établir les pr ior i tés régionales en conformi té avec les principes directeurs et les or ientat ions du P R O S Jeunesse;

• acheminer au Conseil d 'adminis t ra t ion de la Régie régionale les recommandat ions pert inentes;

• consulter les consor t iums sur la distr ibution des services des établissements régionaux;

• recommander , s ' i l y a lieu, des allocations budgétaires;

• évaluer globalement l 'accessibil i té et la qualité des services dispensés dqns la région.

SA COMPOSITION6 :

• le président de chaque consor t ium;

• un autre délégué de chaque consor t ium;

• les représentants de la Régie régionale , à titre de c o o r d o n n â t e s permanent , d ' exper t s et de support technique;

• deux parents cooptés par les membres de la Commiss ion .

SES BALISES

• les m e m b r e s de la Commiss ion régionale jouissent d ' u n e délégation claire et formel le de la par t de leur établissement, de leur organisme ou de leur consor t ium;

• un président doit être n o m m é p o u r u n mandat d ' u n e durée de trois ans;

• la Rég ie régionale doit initier la première rencontre.

6 En ayant la préoccupation d'y retrouver obligatoirement des représentants des secteurs de l'adaptation sociale, de la santé mentale et de la toxicomanie. En outre, il importe d'assurer une représentativité de la population anglophone, soit par cooptation, soit par un autre moyen jugé approprié.

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6-36 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.3.3 OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-3

Sans concertation, comment agir de concert?

L'action sur les déterminants de la santé et du bien-être, de même que la promotion et la prévention, supposent que les intervenants des différents services institutionnels et ceux des organismes communautaires s'associent très étroitement, que les intervenants oeuvrant dans les services régionaux se rapprochent de leurs collègues des services locaux, que les services de prévention et les services de protection-réadaptation forment une alliance et, enfin, que les différents secteurs (éducation, santé et services sociaux, justice, sécurité publique, communautaire, municipalité, secteur économique, etc.) s'associent vers une plus grande convergence des actions.

Des arrimages sont nécessaires entre tous ces partenaires et, pour les réaliser, la concertation est absolument essentielle. Car, sans concertation, comment prétendre qu'on agit «de concert»?

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-3

METTRE EN PLACE ET COORDONNER DES MÉCANISMES D'ARRIMAGE FONCTIONNELS ET EFFICACES. D'UNE PART, ENTRE LES DIFFÉRENTS SERVICES INSTITUTIONNELS, COMMUNAUTAIRES ET MULTISECTORIELS ET, D'AUTRE PART, ENTRE LES SERVICES RÉGIONAUX ET LES SERVICES SOUS-RÉGIONAUX, DE FAÇON À CE QUE LES SERVICES SOIENT PHYSIQUEMENT ACCESSIBLES, DISPONIBLES, ADÉQUATS ET COHÉRENTS, TANT EN MATIÈRE DE PROMOTION, DE PRÉVENTION ET D'AIDE.

Cette orientation implique le décloisonnement des champs de pratique et des programmes, au profit d'arrimages fonctionnels entre les partenaires qui dispensent des services aux jeunes et aux parents. Dans la mise en place d'arrimages entre partenaires, chacun doit être capable de déborder du cadre strict de sa mission, en se centrant sur les besoins des personnes.

LES MOYENS D'ACTION:

La concertation entre les partenaires pourra se vivre, non seulement dans le cadre des consortiums et de la Commission régionale Jeunesse dont il était question précédemment, mais aussi dans le cadre de protocoles qui partagent clairement les responsabilités entre établissements et organismes, dans le cadre des plans de services individualisés, ou encore dans le cadre de la coordination formelle entre services et entre secteurs.

D'autres moyens d'action portent sur l'approche intégrée psychosociale en matière de contrevenance et de victimisation, sur une stratégie d'information et de référence entre le milieu scolaire et le réseau des services sociaux, sur les liens entre les écoles et les maisons de jeunes, sur l'implication des médecins, etc.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-37

6.3.4 OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-4

Un appel à toutes et à tous!

Plusieurs secteurs autres que celui de la santé et des services sociaux rejoignent également l'enfant, le jeune et les familles. Il s'agit par exemple du secteur de l'Éducation, du milieu municipal, de la Sécurité publique, du secteur de la Justice, des services de garde...

Tous sont des partenaires importants, car ils exercent tous des responsabilités à l'égard des enfants, des jeunes et des familles, chacun à sa façon, chacun dans sa sphère de responsabilités. Les compétences spécifiques de chacun sont donc requises et on ne peut se payer le luxe d'en être privé lorsqu'il s'agit d'aider un enfant. Se concerter, c'est reconnaître que l'on a des expertises complémentaires.

Sans minimiser d'aucune façon la contribution possible des autres secteurs, une attention particulière devrait être accordée à l'arrimage entre le milieu scolaire et le réseau de la santé et des services sociaux, en raison du lien évident entre le bien-être d'un enfant et son processus d'apprentissage. Dans une récente lettre (19 avril 1996) aux commissions scolaires, l'Ordre des psychologues du Québec fournit les arguments suivants qui militent en faveur d'une intégration et d'un meilleur arrimage entre les services offerts aux enfants d'âge scolaire :

• dédoublement coûteux évité; • accessibilité accrue; • condition indispensable à la diminution des problèmes; • implication des parents facilitée.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL C-4

METTRE À CONTRIBUTION L'ENSEMBLE DES PARTENAIRES DES SECTEURS AUTRES QUE CELUI DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX CONCERNÉS PAR LA SITUATION DES ENFANTS, DES JEUNES, ET DE LEURS PARENTS.

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6-38 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

LES MOYENS D'ACTION:

Les moyens d'action proposés en annexe 6-1 prévoient précisément des implications des municipalités (par exemple, en matière de loisirs), des commissions scolaires (dans l'établissement de priorités en matière de prévention en milieu scolaire), des écoles (par exemple, en matière d'intervention en toxicomanie), des services de garde (par exemple dans l'avancement d'une pratique préventive), du milieu de la Justice (par exemple, pour discuter de la disparité des sentences imposées aux jeunes contrevenants), de la Sécurité publique (par exemple, pour partager la surveillance du respect des conditions de la probation de jeunes contrevenants) et de l'Aide juridique (par exemple, pour convenir d'un protocole d'intervention lors d'évasions de jeunes contrevenants).

Il est également prévu d'évaluer les investissements faits auprès de la jeunesse par les services complémentaires du secteur de l'Éducation, de mettre en place une équipe multidisciplinaire et inter-sectorielle pour la prévention du suicide, et de faire appel au milieu scolaire, au milieu municipal et au monde du travail pour mettre sur pied des projets dans lesquels les jeunes se sentiront utiles et intégrés à la société. De plus, le PROS exprime l'intention de travailler avec des partenaires de différents secteurs dans la lutte à la pauvreté. Enfin, il prévoit une association avec le secteur du loisir.

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PROS Jeunesse des Laurentïdes «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-39

Comme la concertation ne va pas de soi, concluons cette partie par un rappel des

HUIT CONDITIONS DE RÉUSSITE DE TOUTE ACTION CONCERTÉE7

1. Faire confiance au partenaire qu'on ne doit pas considérer comme u n compéti teur , mais c o m m e un partenaire à par t entière avec ses richesses, ses limites, ses différences et ses ressources spécifiques.

2. Respecter l'autonomie du partenaire qui n'est pas un subordonné q u ' o n cherche à utiliser à ses p ropres fins ou q u ' o n essaie tant b ien que mal de récupérer , mais un allié r iche de ses di f férences avec lequel o n doit agir de concert et auquel on doit parfois s ' a jus ter .

3. Accepter le risque de la discussion, du compromis , voire de la possibil i té de changement , en se soumettant à l ' inconfor t du dialogue de l 'ac t ion concertée davantage promet teur de succès, la plupar t du temps, que le monologue de l ' in tervent ion isolée.

4. Partager des orientations et des objectifs pour cesser de tirer u n enfant et sa famil le dans des direct ions opposées, et p o u r agir de concert , et décupler ainsi son action.

6 Avoir un parti pris pour l'action concrète pour dépasser le stade des bonnes intentions et des belles planif icat ions et about i r à des résultats réels dans la vie des jeunes et de leur famil le .

7. Obtenir des gains de l'action concertée, car rien ne sert d ' inves t i r , si l ' inves t issement n e procure jamais de gains : gains pour l ' en fan t et sa famille, ne serait-ce que celui de ne pas être écartelés entre d i f férents intervenants; gains pour l ' ensemble de la communauté , parce que l ' o n aura cessé d ' ag i r seul, sur le «cas à cas», et q u ' o n aura agi avec d 'au t res sur les causes, les contextes et les environnements; gains, enf in , de product ivi té en réduisant le temps d ' in te rven t ion pa rce que cette intervention aura été par tagée , o u encore parce q u ' o n e n aura augmenté l ' in tensi té .

8. Croire en la concertation, car elle ne va jamais de soi et elle est ra rement faci le e t , sur tout , que pour durer , elle requiert l ' adhés ion formel le et non équivoque de même que la fe rme volonté poli t ique de tous les partenaires concernés .

5. Promouvoir la souplesse et la simplicité du fonct ionnement , car si le travail isolé peut s ' accommoder de rigidité et de complexi té , en contrepart ie , le travail conjo in t , pour être eff icace, doit s ' appuyer sur des mécanismes simples de communica t ion et des moyens souples d 'ac t ion .

7 «Maintenant et pour l'avenir... la jeunesse : guide de soutien i l'implantation du plan d'action jeunesse*, ministère de la Santé et des Services sociaux, 1995.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-41

6.4 L'ORIENTATION STRATÉGIQUE D

L'ÉTABLISSEMENT D'UNE STRATÉGIE DE FINANCEMENT BASÉE SUR LES BESOINS ET L'ÉQUITÉ.

Vers un financement équitable, basé sur les besoins.

L'un des objectifs associé à la réforme du réseau de la santé et des services sociaux est de parvenir à une équité à différents niveaux. Cette équité peut signifier l'atteinte de niveaux comparables de santé et de bien-être au sein des différentes couches de la population et des différents territoires. Elle peut aussi vouloir dire un accès équivalent pour tous à des services continus de façon à répondre aux besoins des individus et des populations. Enfin, l'équité peut référer à une distribution des services quantitativement et qualitativement comparables d'un endroit à l'autre, d'un groupe à l'autre, d'un programme à l'autre...

Dans le présent contexte, le Groupe de travail considère que, tant au niveau inter-régional qu'intrarégional, l'équité sera atteinte lorsque la population de chaque région du Québec et de chaque sous-région des Laurentides bénéficiera d'un niveau équivalent de ressources en adéquation avec ses besoins. Nous viserons donc à réduire les écarts observés entre la distribution des besoins et des ressources à ces deux niveaux.

Dans le cadre de la présente orientation stratégique, l'objectif opérationnel D-l visera plus spécifiquement à obtenir l'application du principe de l'équité interrégionale par le ministère de la Santé et des Services sociaux, dans le contexte global de la reconfiguration du réseau au plan national, comblant ainsi le manque à gagner évalué à 8 082 994$ par rapport aux régions comparables8, dont nous avons déjà parlé au chapitre 4. Cette somme servira essentiellement à répondre aux besoins révélés par l'analyse présentée au chapitre 5. On se rappellera que la région des Laurentides doit consolider les activités et services offerts par les organismes communautaires, consolider et renforcer les activités de promotion-prévention, les services d'aide courants en santé mentale, en toxicomanie et en adaptation sociale, les services d'aide spécialisés en toxicomanie, réajuster certains services d'aide spécialisés en santé mentale et en adaptation sociale, consolider les services d'aide spécialisés supra-régionaux, assurer une concertation optimale tant au plan régional que dans toutes les sous-régions et, finalement, consolider les fonctions de coordination et de soutien à la concertation et à la promotion-prévention, à l'information, à la formation et à l'évaluation réalisées par la Régie régionale.

g Sur la base des dépenses en 1992-1993, plus le développement accordé en 1993-1994.

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6-42 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Tous ces besoins requièrent évidemment des investissements, et les montants à obtenir des négociations globales pour rétablir l'équité interrégionale devront être affectés en partie au secteur de l'enfance et de la jeunesse de façon à actualiser la priorisation établie par le Forum des directeurs généraux de la région.

Pour sa part, l'objectif opérationnel D-2 visera la réalisation de l'équité intrarégionale, et des moyens sont prévus à cet égard.

Tant les écarts entre les régions du Québec que les écarts entre les sous-régions des Laurentides posent un problème majeur. Dans le premier cas, cela signifie concrètement que la méthode d'allocation des ressources utilisée dans le passé a fait en sorte que, proportionnellement, moins de ressources ont été allouées pour desservir les jeunes qui habitent Ste-Thérèse, Ste-Agathe ou Mont-Laurier, par exemple, par rapport aux ressources consenties pour les jeunes résidant, par exemple, à Sherbrooke ou Trois-Rivières. Dans le cas des écarts intrarégionaux, cela signifie en pratique que proportionnellement moins d'argent est alloué pour desservir les jeunes de St-Eustache, par exemple, comparativement à ce qui est consacré aux jeunes de St-Jérôme. Ces situations aussi déplorables l'une que l'autre commandent des rectificatifs, des actions, des choix de méthodes d'allocation plus équitables.

Par ailleurs, on a vu au chapitre 4 que l'accroissement de la population des 0-17 ans de 1991 à 2001 (17.7%) requiert au minimum, par rapport aux régions comparables, des ressources additionnelles de l'ordre de près de 9 millions $. Le Groupe de travail estime que, si la région obtient les 8 millions $ demandés au chapitre de l'équité interrégionale, cet autre montant de 9 millions $ pourrait être graduellement assumé, sans ajout de budgets, en misant sur les impacts d'une transformation majeure des pratiques et des services, et d'une amélioration générale de l'efficience. Cela ne signifie pas que la région n'a pas besoin de cette somme de 9 millions $, car l'accroissement de sa population de jeunes exercera une pression réelle sur la demande de services. Mais en s'engageant résolument dans le processus de transformation, il y a moyen de faire un bon bout de chemin pour l'absorber, toujours en supposant que l'actuel manque à gagner soit au moins comblé. Le Groupe de travail est d'avis que le défi est énorme mais réaliste. D'ailleurs, le processus de transformation est amorcé pour les éléments suivants :

• La conversion, en 1995-1996, du budget de 840 000$ actuellement consacré à l'hébergement de jeunes des Laurentides dans Lanaudière en un budget de 1 559 918$, suite à la cession administrative et financière de deux unités du Centre de réadaptation des Quatre-Vents aux Centres jeunesse des Laurentides.

Cette somme d'argent n'est pas considérée comme un ajout budgétaire à la richesse précédemment évaluée puisque la région a dû, ces dernières années, assumer à l'intérieur de ses budgets souvent non récurrents les services d'hébergement des jeunes qui seront dorénavant assumés par les ressources provenant de la cession administrative du Centre de réadaptation des Quatre-Vents. Un travail reste à faire pour actualiser les transformations qui découlent de cette opération.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-43

• Un budget de 708 580$ a été alloué aux consortiums Jeunesse en 1995-1996 de façon non récurrente. Dans le but de consolider les services d'intervention et de prévention du suicide dispensés par l'organisme Le Faubourg, un budget de 30 000$ lui est consacré en 1996-1997, ce qui portera le budget à réallouer aux consortiums à 678 580$.

• La réallocation, en 1995-1996, d'un budget dédié aux jeunes au Centre hospitalier et Centre de réadaptation Antoine-Labelle : 127 500$. Toujours dans le cadre de la transformation des ressources, il est prévu que le CH-CR Antoine-Labelle libérera cette somme au profit des services de santé mentale des Laurentides. Plus précisément, cette somme sera réservée à la consolidation du Faubourg.

L'actualisation de l'orientation stratégique relative au financement, de même que des objectifs opérationnels qui en découlent, exigeront, certes, beaucoup d'efforts et d'ajustements. Mais rappelons une fois de plus que la jeunesse a été priorisée par le Forum des directeurs généraux de notre région, et qu'elle constitue également une cible du Plan d'action régional pour l'amélioration de la santé et du bien-être.

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6-44 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.4.1 OBJECTIF OPÉRATIONNEL D-l

L'équité : pour que les enfants et les parents des Laurentides reçoivent leur juste part.

Un premier volet de la stratégie de financement porte sur le respect de l'équité interrégionale de la part des autorités gouvernementales pour les Laurentides.

Cette équité interrégionale est de la responsabilité du ministre de la Santé et des Services sociaux. Selon les termes de l'article 463 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, «le ministre voit à la répartition interrégionale des ressources nécessaires au financement du système de santé et de services sociaux en fonction des populations à desservir et de leurs caractéristiques sociosanitaires».

On a constaté au chapitre 4 l'existence d'un manque à gagner de 8 082 994$9 que subit la région des Laurentides, par rapport à la moyenne per capita versée dans les régions comparables pour les programmes Santé mentale, Adaptation sociale, Toxicomanie et Santé publique.

Dans un souci de partage équitable des ressources entre les différentes régions, et dans le cadre de la transformation du réseau, la région des Laurentides est donc en droit de demander qu'une répartition des ressources tienne compte de l'indice des besoins de la région des Laurentides et de son poids démographique au sein du Québec.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL D-l

DEMANDER, POUR LES LAURENTIDES, LE RESPECT DU PRINCIPE DE L'ÉQUITÉ INTERRÉGIONALE DE LA PART DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, DÉVELOPPER LES OUTILS PERMETTANT D'APPUYER LES DÉMONSTRATIONS NÉCESSAIRES ET CONVENIR EN RÉGION DES BUDGETS POUR LA JEUNESSE.

LES MOYENS D'ACTION:

Les moyens d'action prévus en annexe 6-1 en regard de cet objectif portent, d'une part, sur les représentations à faire auprès des instances concernées pour obtenir le respect du principe de l'équité interrégionale, ainsi que sur les indicateurs servant à appuyer les démonstrations, et, d'autre part, sur l'octroi de 2 millions $ par année aux services à la jeunesse, de 1997-1998 à 2000-2001, dans le cadre des opérations nationales et régionales de transformation du réseau.

9 Voir note 8.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-45

6.4.2 OBJECTIF OPÉRATIONNEL D-2

L'équité intrarégionale : pour donner une chance égale à tous d'avoir accès à des services.

Le deuxième volet de la stratégie de financement consiste à réaliser une équité intrarégionale dans l'allocation des ressources destinées à la jeunesse et à se doter des outils nécessaires pour la réaliser et l'améliorer.

La Politique de la santé et du bien-être affirme que la répartition intrarégionale des ressources doit s'effectuer en fonction des bassins de population à desservir et des caractéristiques des populations, en tenant compte tout particulièrement des sous-régions où les groupes les plus vulnérables sont concentrés.

Pour arriver à évaluer si les ressources actuellement allouées aux sous-régions des Laurentides sont réparties équitablement ou non, il nous faut faire appel à une méthode constituée de trois étapes. Sommairement, elle consiste, à la première étape, en l'identification de la distribution actuelle des ressources sous l'angle de la consommation des services par sous-région. À la deuxième étape, il s'agit de connaître la distribution des besoins par sous-région, de 1995 à 2001. Pour ce faire, il nous faut d'abord savoir comment se distribue la population de jeunes entre les sous-régions, puis estimer les besoins de santé et de bien-être de ces populations sous-régionales à l'aide d'un indicateur. Dans le cas des jeunes et des familles en difficulté, la proportion des jeunes de moins de 18 ans au sein des familles vivant sous le seuil de faible revenu est retenue comme étant une bonne mesure de l'ampleur des besoins. Cet indice de besoins permet ensuite de «pondérer» la population. La population d'une sous-région est ainsi diminuée ou augmentée selon que son indice de besoins se situe en deçà ou au-delà de l'indice de référence régionale.

Deux exemples pour comprendre :

• La sous-région Jean-Olivier Chénier compte, en 1995, une population réelle de 24 677 jeunes. Comme son indice de besoins est de 0.8, donc il se situe en deçà de l'indice de référence qui est de 1; cela démontre que les besoins de santé et de bien-être de sa population représentent 80% de la moyenne des besoins de la population des autres sous-régions. Elle est donc avantagée sur le plan de la santé et du bien-être. Le poids de sa population est ainsi ramenée à cette proportion, soit 20 534 jeunes. On dit que celle-ci est alors pondérée en fonction de ses besoins.

• La sous-région des Hautes-Laurentides compte, en 1995, une population réelle de 7 794 jeunes. Comme son indice de besoins est de 1.54, donc bien au-delà de l'indice de référence, sa population est haussée à 12 485 jeunes.

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6-46 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Enfin, à la troisième étape, on mesure la richesse relative des sous-régions. Cette richesse établit l'écart entre le budget réel de chacune des sous-régions et le budget qu'elle requiert, déterminé par le calcul de la population pondérée par un indicateur de besoins. Ce rapport entre ces deux budgets constitue le «taux de satisfaction» des sous-régions.

L'annexe 6-2 présente cette méthode de façon plus élaborée et fournit les données utilisées. Elle nous fait connaître les sous-régions les moins bien pourvues en 1995. Il s'agit des sous-régions Jean-Olivier Chénier, Hautes-Laurentides, Pays-d'en-Haut et Trois-Vallées.

À partir de ces constats, nous élaborons un scénario de répartition du budget de réallocation 1995-1996 (678 580$) et du budget de développement escompté de 8 millions $, dans l'optique d'aplanir graduellement, d'ici l'an 2001, ces disparités sous-régionales. Ainsi, les écarts entre les taux de satisfaction des sous-régions se trouvent réduits de façon maximale, de sorte que chacune des sous-régions dispose de ressources financières qui lui permettent de répondre de façon comparable aux autres sous-régions aux besoins des jeunes qui y habitent. Ce scénario est décrit en annexe 6-3. Il représente une hypothèse d'allocation tributaire des investissements dont la région pourra disposer au cours des prochaines années dans le secteur de la toxicomanie, de l'adaptation sociale et de la santé mentale. Les principes qui ont guidé le Groupe de travail dans l'élaboration d'un tel scénario sont les suivants :

• Aucune sous-région ne se voit retrancher des ressources. • Toutes les sous-régions bénéficient au moins d'un accroissement minimal (dès 1996-97),

afin de préserver les acquis des consortiums. • Ce n'est que graduellement, année après année, que l'on réussira à rétablir l'équité dans

le financement entre les sous-régions, en profitant des différentes opportunités budgétaires. Toutes les sous-régions progresseront au même rythme vers l'atteinte de l'équité. A noter également qu'une fois faite une injection financière dans une sous-région, la somme devient récurrente et cumulative.

Le scénario d'allocation budgétaire présenté en annexe 6-3 est basé sur des données disponibles en 1995. Dans ce scénario (voir tableau 6-1), les montants qui devront être alloués aux sous-régions et faire l'objet d'une répartition basée sur les besoins est de 7 878 580$ (678 580$ pour 1996-97 et 7 200 000$ pour 1997-98 à 2000-01). Une somme de 800 000$ sera quant, à elle, allouée aux services régionaux.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-47

TABLEAU 6-1 Scénario d'allocations financières10

SOUS-RÉGIONS ÉTAT DES SCÉNARIO SCÉNARIO TOTAL DES KlATn&S RESSOURCES ALLOCATIONS ALLOCATIONS ALLOCATIONS KEisSOI [R("KS FINANCIÈRES HWNCIRKKS

1993-1994 1996-1! W7 1997-98 à 2000-2001 149A-Z0III 2000-2001 iean-Ottviet€3iémer 8 147 723 $ 260 588 $ 1 449 043 $ 1 709 631 $ 9 857 354 $ fhérèse-de-Btainrille 11037 844$ 10 000$ 2 421 691 $ 2 431 691 $ 13 469 535 $ Arthur-Buies 11 332 916$ 10 000$ 1 893 501 S 1 903 501 $ 13 236 417$ Argeuteuit 4 394 114$ 10 000$ - $ 10 000$ 4 404 114$ Pays-il'i'u-Huiii 2 018 304 $ 173 991 $ 421 463 $ 595 454 $ 2 613 758 $ Troîs-Valiles 4 452 747 $ 10 000$ 615 007$ 625 007$ 5 077 754$ Hautes-Laurentldes 4 786 350 $ 204 001 $ 399 295$ 603 296$ 5 389 646 $ TOTAL 46 Iff) 998 S 11

ill 7200040$ 7878 580$ I l l i t 0 4 8 578$

Comme ce scénario couvre les cinq années s'étalant de 1996-1997 à 2000-2001 et que les variables prises en compte pour l'élaborer présenteront de nouvelles données au cours de cette période, il faudra donc réajuster les données annuellement, de telle sorte que, dans les faits, les allocations budgétaires ne se feront pas exactement comme c'est prévu dans le scénario présenté ici. En effet, à chaque année, l'application de la stratégie d'allocation sera réajustée en fonction de trois éléments :

• en fonction des ressources investies; • en fonction de la consommation de services11; • en fonction des besoins.

1 0 Le scénario d'allocation a été élaboré sur la base des ressources financières investies en 1993-1994. Même si les ressources investies en 1994-1995 sont maintenant connues (ce sont elles qui sont fournies au chapitre 4) , nous conservons pour la présente version du PROS le scénario basé sur 1993-1994 à titre de référence.

Toutefois, pour éviter que quatre sous-régions ne reçoivent qu 'un budget de base de 10 000$ en 1996-1997 (cf. tableau 6-1), mettant ainsi en péril des activités et des projets amorcés en 1995-1996, un scénario de réallocation transitoire et non récurrente a été conçu relativement à la somme de 678 580$. Ce scénario est présenté en annexe 6-4,

Bien qu 'ayant déjà fait l 'objet de diverses validations, la méthode proposée sera vérifiée encore plus systématiquement au cours de l 'année 1996-1997, afin d 'être absolument certain qu'elle n 'entraîne aucun effet non désiré. Après quoi, le scénario basé sur les données 1993-1994,1994-1995 et 1995-1996 sera réajusté en vue des allocations prévues pour le 1er avril 1997. Ainsi, les allocations de 1997-1998 tiendront compte des trois années précédentes.

11 La consommation de services est évaluée sur la base de la provenance géographique de la clientèle des établissements et des organismes.

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6-48 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Ces éléments sont en effet en interaction avec le financement. Par exemple, le choix d'une sous-région de restreindre sa consommation de ressources coûteuses hors de sa sous-région lui permet de pouvoir compter éventuellement sur un financement accru. En effet, en étant vigilante dans l'utilisation des ressources coûteuses tels les services d'aide spécialisés, une sous-région rationalise alors sa consommation de services et, par conséquent, l'état de sa richesse. Elle peut ainsi se positionner de façon plus favorable lorsque de nouveaux investissements à chaque année deviendront disponibles pour les sous-régions.

Le tout sera donc réévalué chaque année à la lumière de ces éléments, à la lumière des données de population les plus récentes, et en considérant les opportunités budgétaires. En maintenant ces données à jour, il deviendra possible de profiter de chaque nouvelle allocation budgétaire pour faire un pas de plus dans la réduction des écarts entre les sous-régions.

Rappelons pour le moment que les données du scénario d'allocation présenté en annexe 6-3 sont donc fournies à titre indicatif, à des fins illustratives. À partir de l'an II, les sommes indiquées sont en effet «escomptées». À chaque année, une fois les montants réels connus, il appartiendra à chaque sous-région de déterminer ses cibles à privilégier, sur la base des villages, des quartiers et des municipalités les moins bien pourvus.

EN CONSÉQUENCE:

OBJECTIF OPÉRATIONNEL D-2

RÉALISER L'ÉQUITÉ INTRARÉGIONALE DANS L'ALLOCATION DES RESSOURCES ET L'ORGANISATION DES SERVICES DANS LES LAURENTIDES, ÏT DÉVELOPPER LES OUTILS NÉCESSAIRES POUR L'AMÉLIORER.

Ce qui précède indique bien l'importance de se doter des outils appropriés, nécessaires pour pouvoir disposer de l'information pertinente et constamment mise à jour. Sans de tels outils, le niveau de fiabilité des données s'en trouvera réduit. Par exemple, les données relatives à l'indice de besoins (jeunes au sein de familles vivant sous le seuil de faible revenu) seront révisées en 1996-97 et basées sur des informations de 1991, car celles utilisées actuellement datent de 1986; or, la distribution de la pauvreté entre nos sous-régions s'est très probablement modifiée depuis lors. Selon la Politique de la santé et du bien-être, la répartition des ressources doit reposer sur une information précise quant à l'évolution des problèmes de santé et des problèmes sociaux dans la population et chez les groupes, par territoire.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-49

LES MOYENS D'ACTION:

Parmi les moyens d'action proposés en annexe 6-1, certains visent justement la mise à jour annuelle des données en vue de l'application de la stratégie d'allocation. Celle-ci consiste à réallouer les budgets disponibles de façon à réduire les écarts entre les sous-régions, tout en garantissant à chacune un minimum de 10 000$, en 1996-1997. Dans un autre ordre d'idées, un moyen d'action porte sur la création d'une fondation régionale chargée de recueillir des fonds au profit des services à la jeunesse. C'est là un autre type d'instrument qui pourrait contribuer à augmenter les ressources financières. Des sommes substantielles sont versées chaque année par des citoyens et des corporations des Laurentides à des institutions de Montréal. Une fondation régionale dynamique qui réussirait à se tailler un créneau bien ciblé dans l'univers de la philanthropie pourrait certainement recueillir des sommes substantielles. Il est prévu que le secteur communautaire participe à la création de la fondation, de même qu'au choix des orientations, des stratégies de recherche de fonds et des critères d'attribution des sommes recueillies.

Un autre moyen d'action propose d'encourager toute forme de mise en commun administrative entre différents établissements, ayant pour effet de générer des économies dont pourraient profiter les services directs à la jeunesse, ne serait-ce qu'en évitant des abolitions de postes d'intervenants.

Enfin, il est prévu de procéder à un examen de l'équité dans l'allocation des crédits par programme et par cycle de vie et d'évaluer les investissements consacrés à la jeunesse par les secteurs non couverts par le PROS Jeunesse : santé physique, déficience intellectuelle, déficience physique, clubs sociaux, organismes subventionnés par Centraide, organismes religieux, organismes municipaux...

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-51

6.5 L'ORIENTATION STRATÉGIQUE E

LA MISE EN PLACE DE CONDITIONS FAVORABLES ET D'OUTILS UTILES À LA PLANIFICATION, À L'ACTUALISATION ET À L'ÉVALUATION DES ACTIONS PRÉVUES DANS LE PROS JEUNESSE.

Se donner collectivement des moyens pour actualiser et évaluer le PROS Jeunesse

Le renforcement du milieu naturel et communautaire, l'actualisation du virage vers la promotion et la prévention, l'organisation efficace des ressources et des services, et l'atteinte des objectifs de concertation seront facilités par la mise en place de conditions et d'outils.

Il faut d'abord que l'on se donne collectivement des moyens permettant d'exploiter au maximum l'information sur les problématiques, sur les services et ressources. Cela commande l'amélioration et l'intégration de nos systèmes d'information.

D'autre part, l'évaluation des services et des modes d'intervention constitue une voie privilégiée pour améliorer l'efficience, l'efficacité et la qualité des services. Au lieu de considérer l'évaluation comme une activité complexe que seuls des spécialistes peuvent conduire, elle doit être vue comme une phase normale du processus de gestion à laquelle les intervenants doivent être associés.

La qualité des services est également tributaire de l'évolution des connaissances. Cela commande un accroissement des efforts de recherche, particulièrement dans les domaines où l'absence de connaissances est problématique.

La mise en place de ces moyens est visée par l'OBJECTIF E-l.

Enfin, l'amélioration de la qualité des services dépend aussi de la façon dont les connaissances sont mises à profit dans l'aide apportée. La formation (OBJECTIF E-21 des intervenants des divers secteurs concernés devra donc être accentuée de façon à favoriser l'évolution des pratiques.

L'atteinte de ces objectifs exige l'adhésion des gestionnaires, tant ceux des établissements que des organismes communautaires.

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6-52 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.5.1 OBJECTIF OPÉRATIONNEL E-l

Pour mieux intervenir, pour mieux gérer : exploiter au maximum l'information du tableau de bord; évaluer pour améliorer; et accroître le savoir.

Pour toutes les personnes ou tous les organismes qui ont à concevoir et à ajuster constamment l'organisation des services à la jeunesse dans la région, un système d'information complet et intégré est une nécessité, d'une part, pour évaluer systématiquement et périodiquement l'état de l'ensemble des problèmes des jeunes, d'autre part, pour connaître les données les plus récentes sur la population, les services, les ressources de soutien disponibles dans les communautés, les interventions réalisées, etc.

De plus, tout comme l'automobiliste a besoin d'indicateurs pour faciliter sa conduite, les partenaires ont besoin d'indicateurs pour les aider à mener les bonnes actions. Cela suppose d'abord d'avoir accès à des informations sur les situations d'ensemble, sur les tendances, sur les progrès réalisés dans telle ou telle problématique... L'ensemble des partenaires ont donc intérêt à rationaliser la captation, le traitement et l'utilisation de l'information.

Pouvoir utiliser les mêmes données, pouvoir se communiquer mutuellement des informations, pouvoir se doter de tableaux de bord pour suivre les tendances, pouvoir capter et traiter rapidement l'information supposent la mise en place d'un système d'information intégré.

L'objectif de développer un système d'information est de taille, car son atteinte passe par une normalisation de la nomenclature de services, l'accès aux données par les utilisateurs régionaux et sous-régionaux, l'intégration régionale de systèmes en place et l'uniformisation des données.

D'autre part, la Politique de la santé et du bien-être recommande d'évaluer les programmes d'intervention et les services de façon systématique, selon les résultats obtenus pour les clientèles desservies. En prenant du recul sur l'action quotidienne, l'évaluation vise à porter un jugement sur la pertinence, l'accessibilité, l'efficience, l'efficacité, la qualité et l'impact de l'ensemble des interventions. Elle permet de redessiner l'organisation et le fonctionnement des ressources en fonction d'une clientèle ou d'un problème particulier, pour en améliorer la performance.

La Politique de la santé et du bien-être nous invite donc à apprendre à objectiver le plus possible la mesure de la qualité des services au moyen d'indices d'accès, d'implantation, d'impacts, de résultats et de satisfaction de la part des clientèles. En d'autres mots, il nous faudra nous mettre davantage à l'écoute afin de mieux apprendre; il nous faudra nous évaluer, afin de pouvoir nous améliorer et améliorer la qualité des services que nous dispensons.12

Le processus d'évaluation des services des organismes communautaires s'inspirera du Guide d'évaluation négocié au niveau provincial.

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-53

Enfin, relativement à la recherche, la Politique de la santé et du bien-être note que certains champs de la recherche demeurent encore inexplorés ou sous-développés. C'est le cas notamment de la recherche qui porte sur les déterminants de la santé et du bien-être et sur les groupes vulnérables, et de la recherche clinique, notamment celle qui vise à développer et à apprécier les outils diagnostiques et les modalités thérapeutiques destinées à accroître la durée ou la qualité de vie des personnes. La recherche doit être orientée vers l'analyse du rôle des conditions de vie, des habitudes et des comportements reliés à la santé et au bien-être. Elle doit enfin permettre d'accroître le savoir-faire et l'efficacité en milieu clinique et auprès des groupes vulnérables.

La Politique de la santé et du bien-être fait plusieurs recommandations en matière de recherche, concernant la jeunesse:

Développer la recherche évaluative pour les services à la jeunesse, notamment lors de l'expérimentation de tout nouveau modèle d'intervention, afin de réorienter rapidement au besoin des actions dont l'efficacité serait limitée ou nulle.

Entreprendre des études épidémiologiques longitudinales pour améliorer les connaissances sur les problématiques touchant les enfants et les interventions.

Étudier les effets des programmes d'aide à l'adaptation sociale destinés aux jeunes.

La recherche apparaît comme essentielle à une intervention efficace et bien ciblée.

EN CONSÉQUENCE : OBJECTIF OPÉRATIONNEL E-l

METTRE EN PLACE LES OUTILS UTILES À LA PLANIFICATION, À L'ACTUALISATION ET À L'ÉVALUATION DES ACTIONS PRÉVUES DANS LE PROS JEUNESSE, SOIT UN SYSTÈME D'INFORMATION. DES SYSTÈMES POUR L'ÉVALUATION DES SERVICES ET DES PROGRAMMES DESTINÉS AUX ENFANTS, AUX JEUNES ET AUX PARENTS, ET DES PROJETS DE RECHERCHE.

LES MOYENS D'ACTION:

Des moyens d'action sont proposés en annexe 6-1 pour chacun des trois volets de cet objectif : d'une part en matière de système d'information (intégration des systèmes actuels d'information, adaptation du système des unités de mesure, simplification et uniformisation des moyens permettant la captation des données, création de tableaux de bord, etc.), d'autre part, en matière d'évaluation (protocoles pour l'évaluation des services et des programmes, etc.) et, enfin, en matière de recherche (mise en place d'une station épidémiologique, développement de projets de recherche, plan de développement stratégique pour le soutien à la recherche, etc.).

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6-54 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

6.5.2 OBJECTIF OPÉRATIONNEL E-2

Améliorer la promotion, la prévention et l'aide, grâce à la formation.

Les rapports ministériels sur les jeunes, parus en 1991-1992, puis en 1995, ont tous insisté sur la nécessité de favoriser une formation continue et la formation conjointe des diverses catégories d'intervenants auprès des jeunes et de leurs parents. Le dernier en liste, «Au nom... Et au-delà de la loi», décrit les différentes formes que la formation en cours d'emploi peut prendre. Pour les auteurs du rapport «La protection sur mesure, un projet collectif», la formation conjointe des différentes catégories d'intervenants est une condition préalable à une plus grande harmonie dans les interventions.

Par ailleurs, la formation ne s'adresse pas qu'aux seuls intervenants des services institutionnels. Les parents, les aidants naturels et les intervenants des organismes communautaires doivent également avoir accès à des programmes de formation conçus pour eux et, si possible, spécifiques à chaque territoire.

EN CONSÉQUENCE :

OBJECTIF OPÉRATIONNEL E-2

DÉVELOPPER ET RENDRE ACCESSIBLES DES PLANS DE FORMATION POUR LES PARENTS, LES AIDANTS NATURELS, ET LES INTERVENANTS DES ÉTABLISSEMENTS ET DES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES, POUR AMÉLIORER LES SERVICES DE PROMOTION, DE PRÉVENTION ET D'AIDE.

LES MOYENS D'ACTION:

En plus de proposer l'élaboration d'un plan directeur de formation visant l'amélioration des services à la jeunesse, les moyens proposés en annexe 6-1 portent sur la mise en place de toute une série de programmes de formation répondant à des besoins : formation sur la promotion-prévention, l'approche communautaire, l'utilisation des protocoles, les techniques de créativité, les méthodes d'intervention spécialisée en toxicomanie et en santé mentale, l'intervention de groupe, formation aux intervenants oeuvrant auprès des jeunes contrevenants, formation sur le suicide... De plus, il est proposé d'organiser des rencontres de formation/information sur les changements introduits par le PROS Jeunesse, à l'intention des intervenants.

Quatre autres programmes s'adressent spécifiquement aux membres des consortiums afin d'assurer un fonctionnement optimal de ces mécanismes de concertation.

En outre, un moyen d'action porte sur la reconnaissance du besoin d'encadrement et de supervision clinique des intervenants.

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Le cadre d'évaluation de l'implantation du PROS Jeunesse et de l'impact des orientations, des pratiques et des services

j

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 6-3

COUP D'OEIL

Le cadre d'évaluation est le volet le plus souvent négligé de nos interventions. Pourtant, c'est elle qui nous permet de connaître la portée et l'impact de nos actions. À cet égard, le principal défi consiste à se doter d'une méthodologie fiable, économique et accessible pour nous permettre de comprendre les facteurs qui peuvent expliquer les possibles écarts entre les effets souhaités et ceux qui ont été produits.

Le cadre d'évaluation du PROS Jeunesse comporte deux volets d'évaluation distincts, bien que ces volets puissent être actualisés simultanément et parallèlement. Le Volet 1 concerne l'évaluation du PROS Jeunesse dans sa globalité. Le Volet 2 s'intéresse à l'évaluation de projets spécifiques qui seront réalisés dans le contexte de l'actualisation du PROS Jeunesse. Ces volets sont explicités tour à tour dans les sections qui suivent. À la toute fin, un échéancier relatif à la préparation et à la réalisation du Volet 1 est présenté. Les échéanciers relatifs au Volet 2 seront déterminés ultérieurement, au fur et à mesure que des projets d'évaluation seront retenus sur des éléments spécifiques. L'annexe 7-1 présente une synthèse du cadre d'évaluation, tandis qu'un échéancier pour l'évaluation du PROS Jeunesse est présenté en annexe 7-2.

7.1 VOLET 1 : L'ÉVALUATION DU PROS JEUNESSE

7.1.1 Évaluer ... qu'est-ce que ça veut dire ? 1

Dans la vie de tous les jours, évaluer veut dire porter un jugement sur la valeur, le prix ou l'importance d'une personne, d'un objet ou d'un événement.

Dans le champ de l'évaluation de programme, qui réunit des chercheurs de différentes formations, les définitions sont excessivement nombreuses. Celle que nous retenons ici s'inspire de la définition proposée par Beaudry et Gauthier2 et s'énonce comme suit :

1 Les extraits qui suivent sont tirés de: Desjardins, Nicole, L'évaluation de programme: un plus pour l'action, (document de travail), Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides, 1995.

2 Beaudry et Gauthier, L'évaluation de programme dans Gauthier, Benoît. Recherche sociale: de la problématique à

la collecte de données. Ste-Foy, 1992, PUQ

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7-4 PROS Jeunesse des Laurent ides « Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

L'évaluation de programme renvoie à un ensemble d'activités reliées à une collecte systématique de données permettant d'améliorer le processus de prise de décision des gestionnaires, des intervenants et de la population, lors de la planification et du développement des programmes, services et interventions destinés à la communauté.

Dans cette perspective, les données obtenues ne concernent pas l'évaluation de la performance des établissements et des organismes, ni l'évaluation de la qualité des pratiques ou actes professionnels. Elles constituent plutôt une source d'information privilégiée à partir de laquelle il est possible de prendre des décisions éclairées quant aux changements à apporter pour consolider, bonifier ou réorienter les programmes, services et interventions.

7.1.2 Pourquoi évaluer ?

Tout le monde évalue. Que ce soit dans le cadre de notre vie personnelle ou professionnelle, de façon formelle ou informelle, nous réalisons tous régulièrement des activités d'évaluation. On évalue les situations:

• pour savoir ce qu'on doit faire; • pour savoir si on a bien fait de faire ce qu'on a fait; • pour savoir si on a fait ce qu'on devait faire; • pour savoir si on a atteint nos objectifs; • pour savoir si ce qu'on a fait nous a permis d'atteindre les résultats que l'on

visait; • pour savoir si ce qu'on a fait a eu des conséquences autres que celles qu'on

attendait; • pour comprendre ce qu'on a fait.

Dans le domaine de l'évaluation de programme, on évalue pour les mêmes raisons. On se pose les mêmes questions. Toutefois, au lieu de s'interroger sur des événements de notre vie quotidienne ou des aspects de notre vie professionnelle, on se questionne plutôt sur la pertinence, les particularités et les conséquences des actions menées à différentes étapes de la planification et de la réalisation des programmes, services ou interventions. Ainsi, on peut réaliser une évaluation pour:

• aider à la planification et à l'élaboration d'une action; • déterminer la pertinence d'une action; • fournir de l'information pour améliorer une action en cours de route; • déterminer les effets et impacts d'une action; • contribuer à l'avancement des connaissances.

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PROS Jeunesse des Laurent ides « Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 7-5

7.1.3 Les étapes, les questions et les types d'évaluation possibles.

Une évaluation peut être réalisée à différents moments, avant, pendant ou après la mise en oeuvre d'un programme, d'un service ou d'une intervention. À chacune de ces étapes se posent des questions d'évaluation différentes. Il existe essentiellement cinq grandes catégories de questions. Chacune de ces catégories correspond à un type particulier d'évaluation, soit:

1) l'évaluation des besoins 2) l'évaluation des possibilités d'action 3) l'évaluation d'implantation 4) l'évaluation des effets et impacts 5) et l'évaluation du rendement

La figure 7-1 présente chacune des étapes de développement d'un programme, d'un service ou d'une intervention, ainsi que les types d'évaluation qui peuvent leur être associés. Pour le PROS Jeunesse, dont l'implantation débutera à l'automne 1996, deux types d'évaluation seront plus particulièrement retenus, soit: l'évaluation de l'implantation du PROS et l'évaluation de ses impacts. Ces deux types d'évaluation sont expliqués plus en détail au point 7.1.6.

FIGURE 7-13

Étapes de développement Types d'évaluation associés d'un programme, service ou

intervention

3 Figure adaptée de celle présentée par Beaudry et Gauthier, ouvrage cité.

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7-6 PROS Jeunesse des Laurent ides « Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

7.1.4 Les approches qui peuvent être utilisées

Il existe deux grands types d'approches en évaluation. Dans l'un, les experts en évaluation sont appelés à prendre une position d'examinateurs externes. Dans ce cas, ils prennent seuls les décisions relatives à l'évaluation. Dans la seconde approche, les experts jouent un rôle d'évaluateurs participants et les décisions relèvent de tous les partenaires concernés et peuvent être prises, par exemple, au sein d'une unité mandatée pour piloter l'évaluation.

L'approche evaluative privilégiée pour l'évaluation du PROS Jeunesse s'inscrit dans la foulée de cette dernière approche. Elle s'inspire de courants récents qui suggèrent que l'évaluation des programmes en milieu naturel soit considérée comme un processus continu, conçu principalement dans le but de fournir de l'information utile à la prise de décision et dont les méthodes peuvent varier selon les besoins du programme/

Axée notamment sur la décentralisation des décisions d'évaluation,5 cette approche comporte trois principes fondamentaux :

1- Elle doit être négociée entre les promoteurs du programme (ex: le PROS Jeunesse) et les personnes responsables de l'évaluation.

2- Elle doit être souple et permettre un accès relativement rapide à l'information. 3- Elle doit fournir aux promoteurs des informations utiles à la prise de décision

pour l'orientation du PROS Jeunesse, en cours d'implantation et à la fin du processus d'implantation.

Dans cette perspective, il est essentiel que les partenaires engagés dans l'élaboration et l'actualisation du PROS Jeunesse soient impliqués dans l'évaluation. C'est ainsi que les décisions relatives à l'évaluation (les questions d'évaluation à retenir, la méthodologie à privilégier, les données à colliger, les sources d'information à retenir) relèveront de trois instances :

• les partenaires concernés; • la Coordination des programmes santé mentale et adaptation sociale, à la

Régie régionale; • l'équipe de l'évaluation des programmes, à la Régie régionale.

4 Fraisse, Bonetti & Gaugelac, 1987; Guba & Lincoln, 1990; Monnier, 1987; Patton, 1986.

s Potvin, Paradis et Lessard, 1994

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PROS Jeunesse des Laurent ides « Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 7-7

À cet égard, un mécanisme de concertation de type «comité de pilotage»6 devra être mis en place. Le présent cadre d'évaluation constitue donc un canevas de base pour la prise de décision de ce comité.

7.1.5 Les objectifs d'évaluation

L'évaluation du PROS Jeunesse comporte deux objectifs :

• documenter l'implantation du PROS; • évaluer l'impact du PROS et l'atteinte de ses objectifs.

Chacun de ces objectifs réfère à un type d'évaluation particulier et à des questions d'évaluation spécifiques. Ces types et questions sont précisés à la section suivante.

7.1.6 Types et questions d'évaluation

• TYPE 1 : Documenter l'implantation du PROS Jeunesse

Ce type d'évaluation vise à effectuer le suivi du PROS Jeunesse en documentant ses composantes, ainsi que tout facteur de l'environnement susceptible de l'influencer. Les questions posées sont les suivantes :

• Quels sont les services et activités mis en place ? • Quelles sont les ressources directement et indirectement investies dans le

PROS ? • Quelles sont les activités de production menées pour la transformation des

ressources en activités et en services ? • Quels sont les impacts observés ? • Quelles sont les caractéristiques des facteurs susceptibles d'influencer le

PROS ?

Les données à recueillir à ce niveau, de même que le choix de la meilleure façon de les obtenir, sont déterminés par le comité de pilotage de l'évaluation.

6 Potvin, 1990

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7-8 PROS Jeunesse des Laurent ides « Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

Version juin 1996

Les données seront fournies par les établissements et les organismes et traitées par la Régie régionale. Une fois traitées, elles seront remises au comité de pilotage afin qu'il se les approprie, les interprète, les diffuse et en dégage les lignes directrices pour l'orientation des activités du PROS Jeunesse.

Ces données fourniront donc des informations utiles à la prise de décision, par rapport à la consolidation ou à la réalisation des actions entreprises au cours de l'implantation du PROS Jeunesse. Elles fourniront également les informations nécessaires à la réalisation de l'évaluation de l'impact du PROS Jeunesse.

• TYPE 2: Évaluer l'impact du PROS Jeunesse

Ce type d'évaluation vise à mesurer les impacts du PROS Jeunesse, c'est-à-dire à vérifier si celui-ci a réussi à influencer les cibles d'intervention retenues, soit:

1) la santé et le bien-être des enfants, des jeunes et des parents; 2) l'organisation des services destinés aux enfants, aux jeunes et à leurs parents

et 3) les coûts associés aux problèmes des enfants et des jeunes.

Il s'agit, en fait, de vérifier si les impacts observés lors de l'évaluation de l'implantation peuvent être attribués au PROS Jeunesse.

Ici, trois questions sont posées:

• Dans quelle mesure peut-on dire que les impacts observés sont réellement dus au PROS Jeunesse ?

• Quel est le niveau d'atteinte des objectifs de résultat ? • Quelle est la relation entre le niveau d'atteinte des objectifs, les composantes

du PROS et les caractéristiques de l'environnement ?

À ce niveau, le choix, la cueillette et le traitement des données seront réalisés par la Régie régionale. Tout comme pour les données de l'évaluation de l'implantation, les informations obtenues seront retransmises au comité de pilotage. Elles fourniront ainsi aux promoteurs du PROS des informations utiles à la prise de décision par rapport à la consolidation ou à la réorientation des orientations du PROS Jeunesse, au terme de sa période d'implantation.

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PROS Jeunesse des Laurent ides « Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996 7-9

7.2 VOLET 2: L'ÉVALUATION DE PROJETS SPÉCIFIQUES7

Comme nous l'avons déjà mentionné, ce volet concerne l'évaluation d'interventions particulières qui seront réalisées dans le contexte de l'actualisation du PROS Jeunesse. Il s'intéressera plus précisément à l'évaluation de projets d'intervention innovateurs (projets expérimentaux qui ont été très peu ou pas du tout évalués antérieurement) et à celle de projets d'intervention adoptés à grande échelle (soit au niveau de plusieurs sous-régions ou au niveau de la région).

Pour ce volet, la Régie régionale des Laurentides suscitera la collaboration du réseau et établira des liens avec des chercheurs ou équipes de recherche universitaires impliqués dans le domaine de la santé et des services sociaux. Ces derniers seront invités à initier ou à collaborer à des projets d'évaluation qui seront déterminés en collaboration avec le comité de pilotage du PROS Jeunesse. À titre illustratif, des projets d'évaluation pourraient porter sur les consortiums, les maison de jeunes ou encore sur l'action des travailleurs de rue.

Dans cette perspective, une entente de collaboration a récemment été établie avec le Groupe de recherche et d'action sur la victimisation des enfants (G.R.A.V.E.)8. À ce jour, deux projets d'évaluation portant sur une intervention se situant dans le cadre des activités du PROS Jeunesse ont été élaborés. Ces projets concernent l'évaluation de l'implantation et de l'impact du projet «Initiative Place-O-Pères de Pointe-Calumet»9. Pour leur financement, des demandes de subventions ont été adressées au Conseil Québécois de la recherche sociale (CQRS) et au Programme de subventions en santé publique des Laurentides.

D'autres projets actuellement en cours dans la région s'inscrivent également dans cette lignée.

Parmi ceux-ci, nous retrouvons, par exemple, le projet d'évaluation de l'approche milieu auprès des jeunes réalisé par le CLSC des Pays-d'en-Haut, en collaboration avec le département de psychologie de l'Université du Québec à Montréal, et le projet d'évaluation d'un programme d'intervention auprès de jeunes de 5 ans de milieux défavorisés réalisé par les CLSC Arthur-Buies et Thérèse-de-Blainville, en collaboration avec les Commissions scolaires des deux territoires de CLSC, des organismes d'aide aux familles de ces territoires et l'École de psycho-éducation de l'Université de Montréal.

7 Pour le financement de ces projets d'évaluation, des demandes seront adressées à des organismes subventionnâmes.

8 Les membres de ce groupe viennent du Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale (LAREHS) de l'Université du Québec à Montréal et d'établissements impliqués, selon différentes missions, dans la prévention et la protection des enfants et des jeunes dans les régions de Montréal, de la Montérégie et des Laurentides.

9 L'initiative Place-O-Pères de Pointe-Calumet est un modèle d'intervention communautaire visant à favoriser l 'engagement paternel dans le but ultime de prévenir les mauvais traitements envers les enfants. Ce projet a été élaboré par le GRAVE en collaboration étroite avec le CLSC Jean-Olivier Chénier.

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7-10 PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!»

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De plus, des projets de promotion et de prévention ciblant les enfants de 0-5 ans et leurs parents, et subventionnés dans le cadre du Programme d'action communautaire pour les enfants par le gouvernement fédéral profitent également d'une évaluation réalisée conjointement par le Centre de recherche sur les services communautaires (CRSC), de l'Université Laval et l'Ecole nationale d'administration publique.

À moyen terme, des projets de collaboration avec d'autres équipes, comme celles du Groupe de recherche et d'action sociale (G.R.A.S.) de l'Université de Montréal ou du Laboratoire d'étude du Nourrisson (L.E.N.). de l'Université du Québec à Montréal, pourront être explorés.

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CONCLUSION

Voilà donc le grand défi que les membres du Groupe de travail du PROS Jeunesse et la Régie régionale des Laurentides lancent à tous les jeunes, parents, aidants, gestionnaires et décideurs qui, comme nous, croient à une véritable organisation des services à la jeunesse plus efficaces, continus, complémentaires et intégrés.

Après avoir dressé le portrait des indicateurs de santé et du bien-être, celui des principaux problèmes vécus par les enfants et les jeunes et celui des services et ressources disponibles, le Groupe de travail a dressé un diagnostic qui invite à la transformation des services et des pratiques.

La valorisation, le renforcement et le support des parents et du milieu naturel et communautaire, l'ajustement des services d'aide aux besoins de la population, la convergence des orientations et des actions des partenaires par la concertation, une stratégie de financement basée sur les besoins et l'équité et la mise en place de conditions favorables et d'outils utiles à la planification, à l'actualisation et à l'évaluation des actions prévues dans le PROS Jeunesse sont les cinq (5) orientations stratégiques dans lesquelles la région des Laurentides devra s'engager d'ici l'an 2001. Les pistes d'action qui découlent de ces orientations requièrent un investissement supplémentaire minimal de 8 000 000$ provenant des opérations nationales et régionales de transformation du réseau.

Ainsi, nous espérons que Marie-Laurence qui est encore dans le ventre de sa maman Francine, que Cédric, Natacha, Jean-François et tous les autres enfants et jeunes des Laurentides, ainsi que leurs parents, trouveront dans la région des Laurentides les conditions de vie et les services nécessaires à leur développement harmonieux.

RÉUSSIR SA JEUNESSE, NOUS ON Y CROIT !

ET VOUS, Y CROYEZ-VOUS ?

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PROS Jeunesse des Laurentides «Réussir sa jeunesse : Nous on y croit!» Version juin 1996

Nous vous invitons maintenant à parcourir les annexes de la version intégrale qui deviennent des références et des outils pour la planification régionale et sous-régionale. Les données que vous y retrouvez seront constamment mises à jour.

D'autre part, un autre cahier contenant des annexes complémentaires est disponible sur demande à la Régie régionale. Ces annexes dégagent un ensemble de liens entre le PROS Jeunesse et certains documents ministériels et régionaux et apportent des éclairages spécifiques. Ce cahier comprend les documents suivants :

Annexe A

Annexe B :

Annexe C

Annexe D

Annexe E

Annexe F

Une réponse adaptée à la Politique de la santé et du bien-être.

Une réponse adaptée au Plan d'action régional pour l'amélioration de la santé et du bien-être.

Une réponse adaptée au Plan d'action jeunesse et à son guide d'actualisation.

Une réponse adaptée au rapport "Au nom...et au-delà de la loi".

Le déploiement des moyens d'action par cycle de vie.

Le PROS Jeunesse des Laurentides : Un PROS en santé mentale, un PROS en adaptation sociale, un PROS en toxicomanie.

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REMERCIEMENTS

Le PROS Jeunesse n'aurait pu être élaboré sans la participation très précieuse d'un grand nombre de personnes. Le Groupe de travail désire d'abord remercier pour leur contribution d'autres personnes ayant participé à la phase I des travaux:

Suzanne Benoît Réal Daoust Madeleine Parent Michel Boutin Mona Lahaise André St-Denis Louise Coulombe Carole Lalonde Manon Villeneuve

En outre, des remerciements sont adressés à des personnes ressources de la Régie régionale qui ont mis leur expertise au service du Groupe de travail, en produisant des études et en rédigeant des textes qui ont alimenté la démarche d'élaboration du PROS, en plus de rédiger certaines parties du document. Il s'agit de:

Jocelyn D'Anjou

Pierre Dupont

Rosette Gagnon

Conseiller financier, Coordination des ressources financières réseau, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

Technicien en géomatique, Direction de la santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

Agente de planification et de recherche, Direction de la santé publique, Régie de la santé et des services sociaux des Laurentides

Marie-Christine Lamoureux Agente de planification et d'analyse, Coordination des programmes santé mentale et adaptation sociale, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides

De plus, soulignons la contribution de quatorze étudiants et étudiantes au programme de «Certificat d'intervention auprès des jeunes» de l'Université de Montréal, lesquels ont fourni des textes ayant servi à la rédaction des témoignages que l'on retrouve aux chapitres 2, 3 et 4 :

Hélène Bigras David Boisvert Paul Bullock France Cloutier

Michel Dumas Brigitte Fortin Manon Gravel Jean-Pierre Guimond

Jean-Frédéric Laberge Frédérick Lavoie Ginette Massie-Cérat

Paul Payette Lynn Pépin Annie Tardif

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K 11,016 v, _ fc^b^ Vol.1 Gingras, G. et al. ex.2 Plan regional d'organisation des -services t—PROS Jeunesse-taurenti-des, Integral.

DATE NOM

K 11,016 Vol.1 ex.2