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Adverbe et préposition : cousin, cousine ?

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ADVERBE ET PRÉPOSITION : COUSIN, COUSINE ? Dan Van Raemdonck De Boeck Université | Travaux de linguistique 2001/1 - no42-43pages 59 à 70

ISSN 0082-6049

Article disponible en ligne à l'adresse:

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-travaux-de-linguistique-2001-1-page-59.htm

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Pour citer cet article :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Van Raemdonck Dan , « Adverbe et préposition : cousin, cousine ? » ,

Travaux de linguistique, 2001/1 no42-43, p. 59-70. DOI : 10.3917/tl.042.059

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Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Université.

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ADVERBE ET PRÉPOSITION :COUSIN, COUSINE ?

DAN VAN RAEMDONCK*

Université Libre de Bruxelles

Enfermés dans le sous-ensemble traditionnel des parties du discoursinvariables, la préposition et l’adverbe partagent incontestablement certainstraits et ont été souvent liés dans l’analyse : invariabilité – évidemment –,proximité de ces deux parties du discours dans la constitution descompléments circonstanciels, équivalence reconnue – voire exigée parcertains (Port-Royal, notamment) – entre adverbe et syntagmeprépositionnel, emploi adverbial de la préposition sans régime…

Nous essayerons de comparer les places et fonctionnements respectifsde la préposition et de l’adverbe dans le cadre d’un systèmemorphosyntaxique particulier : un sous-système de parties de langue (ounatures) organisé autour du critère de l’extension ; un sous-système de partiesde discours (ou fonctions) organisé autour du critère de l’incidence.

Notre contribution devrait permettre de classer ce qui incombe à lapréposition ou à l’adverbe dans les difficultés qu’éprouve la grammaire àtraiter ces deux parties de langue et de discours, et ce, donc, tant du point devue de leur nature que de celui de leur fonction. Pour ce faire, nousenvisagerons successivement trois types de parentés : la parenté génétique,la parenté morphologique et la parenté syntaxique. À maints égards, notrepropos consiste à ouvrir des pistes de réflexion plutôt qu’à asséner des véritésnon autrement révélées.

1. La parenté génétique

La parenté génétique entre préposition et adverbe est à envisager sous deuxangles : celui de l’équivalence entre l’adverbe et le groupe « préposition +nom », et celui de l’hypothèse communément admise de la genèse de lapréposition à partir de l’adverbe.

* Université Libre de Bruxelles – Faculté de Philosophie et Lettres - CP 175, –50 avenue F. D. Roosevelt, 1050 Bruxelles (Belgique). – Tél : +322 6504442. –Courriel : [email protected]

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1.1. L’équation adverbe = préposition + nom

La Grammaire Générale et Raisonnée de Port-Royal (1660) est à l’origined’un courant dont la fortune fut énorme : l’équation « adverbe = préposition+ nom ».

Pour Arnauld et Lancelot, l’adverbe a peu d’intérêt. C’est un motdoublement secondaire : d’abord par rapport au schéma préposition + nom,ensuite par rapport au substantif décliné à certains cas (ici l’ablatif). Cesadverbes ont été créés dans une finalité bien précise (1660 : 88) :

Le désir que les hommes ont d’abréger le discours, est ce qui a donné lieuaux Adverbes. Car la plupart de ces particules ne sont que pour signifier enun seul mot, ce qu’on ne pourrait marquer que par une préposition & unnom : comme sapienter, sagement, pour cum sapientia, avec sagesse : hodiepour in hoc die, aujourd’hui.

La classe de l’adverbe répond donc à la nécessité de l’économie dans unsystème linguistique.

Cette conception de l’adverbe, équivalent sémantique et fonctionneldu groupe préposition + nom, va prendre de l’ampleur au XVIIIe siècle,avec la grammaire générale. On la retrouve notamment chez lesgrammairiens de l’Encyclopédie, Dumarsais et Beauzée. Chez ces auteurs,on observe d’ailleurs une inversion de perspective par rapport à Port-Royal.L’équation « adverbe = préposition + nom » suppose une connaissancepréalable de la classe des adverbes et une vérification a posteriori de lavalidité de l’équation : il suffit de prendre n’importe quel mot et de voir si lasubstitution est possible pour avoir un adverbe. Cependant, s’il y aéquivalence adverbe/préposition + nom (phrase adverbiale), Beauzée refusela synonymie parfaite, au nom du principe d’économie (1767 : II, 548),même si cela ne l’empêche pas d’y revenir par la suite (1767: II, 567) :

Il est constant qu’une préposition avec son complément, est l’équivalentd’un adverbe, et que tout mot qui est l’équivalent d’une préposition avecson complément est un adverbe.

Cette conception de l’équivalence adverbe = préposition + nom, « où letransformationalisme reconnaîtra un des acquis majeurs de la grammairegénérale : la conversion elliptique » (Droixhe, 1977 : 54), sera repriseexplicitement par Chomsky et la grammaire générative ettransformationnelle.

Les critiques de la définition de l’adverbe par l’équation « adverbe =préposition + nom » n’ont pas manqué (notamment Fauleau 1786, Loneux1799 et Thiébault 1802), critiques qui peuvent se résumer ainsi :

• On ne définit pas un mot par ce à quoi il est équivalent ;

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• L’équation n’est pas réciproque ;• Certains adjectifs (juste = de justice) et certains pronoms (me = à

moi) acceptent une telle décomposition ;• Tous les adverbes ne se laissent pas décomposer.

Même si la conception se maintient, elle ne permet guère de définircorrectement la classe des adverbes, considérés comme accessoires.L’adverbe n’y serait qu’une forme secondaire prise, après transformation,par des mots appartenant à d’autres classes. De plus, une telle conceptionprocède de la confusion entre les plans de nature (adverbe) et de fonction(la fonction adverbiale du syntagme prépositionnel).

1.2. L’hypothèse de la genèse de la préposition

Pour faire le départ entre préposition et adverbe, il faut procéder à niveauéquivalent et considérer la parenté entre la préposition et l’adverbe en tantque classes de mots.

L’hypothèse généralement admise (rappelée par Cervoni 1991) revientà dériver la classe des prépositions de celle des adverbes. Dans les languesà cas, l’adverbe serait venu s’insérer entre le verbe et son complément pourvud’un cas afin de pallier les déficiences d’expression, de préciser davantageles rapports de signification. À partir d’une situation où l’on n’observe pasde rapport de cas entre l’adverbe et le nom, et suite à une multiplication desmises en rapport « adverbe-nom pourvu de cas », on assiste à l’apparitiond’un phénomène conçu comme rection. De l’adverbe rattaché au verbe (ouà une relation entre le verbe et son complément), on est dès lors passé à lapréposition régissant le nom. La morphologie intégrée (cas) est remplacéepar une morphologie externe qui marque les rapports de signification à l’aidede morphèmes séparés.

2. La parenté morphologique

Pour pouvoir juger de la parenté morphologique entre prépositions etadverbes, il faut les inscrire dans un double système de parties de langue(natures) et de parties de discours (fonctions), dans lequel ces classesoccuperaient une place relativement à la place occupée par les autres partiesde langue ou de discours. Après avoir présenté le système guillaumien, quia le mérite du caractère systématique, nous tenterons d’en proposer un secondqui pallie les faiblesses constatées.

2.1. Le système guillaumien des classes de mots

Chez Guillaume, les huit parties de langue (l’interjection est exclue dunombre) se répartissent en deux groupes :

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• Les parties de langue prédicatives regroupe des mots qui désignentune notion (désignatifs). Ces mots sont pourvus d’une incidence(relation entre apport et support de signification). Ce sont les noms,adjectifs, verbes et adverbes. Dans le système, l’adverbe occupe uneposition charnière entre les parties du discours prédicatives, dont ilclôt la série au niveau le plus élevé d’abstraction, et les parties dudiscours non prédicatives. Tout ce qui relève de l’incidence externedu second degré (incidence à une incidence en cours, à une relationentre deux termes) sera défini comme adverbe.

• Le système des parties de langue non prédicatives a, contrairementau système des parties prédicatives, été peu étudié dans la littératurepsychomécanique. Moignet (1981), le premier, dresse un tableaugénéral pour le français ; Guimier (1988 : 31) le reprend pourl’amender :

Les parties de langue non prédicatives ont été définies comme des motsdont le signifié matériel est une forme en position de matière. Leur apportde signification est constitué par un mouvement permettant l’appréhensiondes notions véhiculées par les parties de langue prédicatives. Contrairementà celles-ci, elles ne sont pas en prise directe avec l’univers expérientiel maisavec le fonctionnement de la pensée pensante de l’homo loquens.

Ces parties de langues recouvrent, chez Guillaume, des mots qui ne désignentpas de notion. Ces mots sont dépourvus d’incidence. Ce sont les articles,pronoms, prépositions et conjonctions. La préposition ouvre le champ desparties non prédicatives et est donc d’un niveau d’abstraction encore plusélevé que l’adverbe.

L’incidence indirecte au substantif – telle que l’adverbe la comporte –marque, par rapport au terme d’incidence, le plus grand éloignement possible.Un éloignement plus grand entraîne l’abolition de l’incidence à un support.Et du même coup, le mot voit son incidence se produire non pas à un supportsémantique, mais entre deux supports sémantiques. L’incidence tombe dansun intervalle : elle est diastématique. Nous nommerons l’intervalle au seinduquel elle tombe le diastème. (Guillaume, Leçon du 23 mai 1940 : 1-2,inédit cité par Cervoni 1991 : 72)

La préposition ne possède pas d’incidence car, dans la langue, elle échoit àun vide, et, en discours, à un intervalle :

La préposition ne se trouve pas un support à l’égard duquel elle soitprédicative. Aussi longtemps qu’un support à l’égard duquel elle seraitprédicative existe : elle est adverbe ou même adjectif (fonctionnellements’entend). C’est l’exclusion [ou l’extinction] de la fonction adjective quifait la préposition. (Guillaume, Leçon du 20 mai 1954 : 2, inédit cité parCervoni 1991 : 73)

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Du fait de ce défaut d’adjectivation, la préposition ne dit pas ce qu’on pense,ne dit pas les idées (la matière), mais comment on pense, la manière depenser ces idées (la forme). Les prépositions sont donc des mots propres àemployer d’autres mots, signes d’emplois du langage.

Moignet (1981) revient sur l’absence de signifié et d’incidenceimputée aux prépositions. Selon lui, la préposition a bien un signifié etpourrait dès lors jouer le rôle d’apport de signification. La préposition est àla recherche d’un double support d’incidence : il parle d’incidence bilatérale,vers un support d’avant et un support d’après (le régime de la préposition).Ce faisant, Moignet dynamite l’opposition « parties prédicatives vs partiesnon prédicatives » fondée sur base de leur caractère désignatif ou non. Demême disparaît l’opposition entre parties de langue pourvues ou non d’uneincidence. Il entre enfin en contradiction avec la vision guillaumienne del’échéance de la préposition à un diastème : la disparition de l’inaptitude àl’adjectivation entraîne la disparition de la définition spécifique de lapréposition par sa nature diastématique. Chez Moignet, la préposition estvue comme non prédicative, comme déflexive du nom (alternative au cas),comme une forme ayant vocation à servir de support à la matière notionnelled’un élément nominal. De fait, la reconnaissance – légitime, selon nous –de matière même subtile à la préposition force à revoir le système d’analyseet à proposer un autre système à l’intérieur duquel toutes les parties delangue seraient discriminées sur base du même critère.

2.2. Une définition en extension

Pour pallier les difficultés rencontrées par la psychomécanique, nousproposerons un autre système de parties de langue fondé sur un critère dedistinction sémantico-référentiel : l’extension, définie comme l’ensembledes êtres ou des objets du monde pensable auquel un mot peut être appliqué(en fonction de son intension). Selon Wilmet (1986 et 1998), le nom estpourvu d’une extension immédiate, l’adjectif (qui contient l’articletraditionnel) et le verbe d’une extension médiate. Il importe de pouvoirdéfinir les autres parties de langue sur base du même critère. Un exemplepermettra d’illustrer le propos.

La notion de lumière peut être perçue, conçue et pensée. Cette penséepeut être exprimée à l’aide de mots assignés à des parties de langue, quisignifient que leur extension peut être perçue de manière immédiate (nom),médiate (adjectif, verbe) ou bimédiate (adverbe). La notion de lumière quirenvoie à des êtres, objets ou relations du monde pensable peut être rendueà l’aide du nom lumière, si on veut exprimer que l’extension considérée estperçue de manière immédiate (l’extension recouvrira des objets lumière) ;à l’aide de l’adjectif lumineux ou du verbe allumer, si on veut exprimer que

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l’extension considérée est perçue de manière médiate (l’extension recouvrirades êtres ou des objets dont on dit qu’ils sont lumineux ou qu’ils allument) ;à l’aide de l’adverbe lumineusement, si on veut exprimer que l’extensionconsidérée est perçue de manière bimédiate (l’extension recouvrira desrelations entre êtres ou objets, relation que l’on caractérise ou prédique delumineuses).

L’extension pour chacune de ces parties de langue est basée sur uneintension notionnelle (ces mots sont des désignatifs, au sens donné parGuillaume). Cependant, certaines parties de langue ont une extension –elles en ont bien une – fondée sur une intension catégorielle (au sens decatégorie grammaticale). Ce sont, selon nous, le pronom, l’article, lapréposition et la conjonction, qui, on le remarquera, sont des catégories àéléments translateurs (au sens donné par Tesnière). On aurait une extensioncatégorielle (formelle) immédiate pour le pronom, qui répondrait àl’extension notionnelle (matérielle) immédiate du nom ; une extensioncatégorielle médiate pour l’article, qui répondrait à l’extension notionnellemédiate de l’adjectif et du verbe ; et une extension catégorielle bimédiatepour la préposition et la conjonction, qui répondrait à l’extension notionnellebimédiate de l’adverbe. La locution prépositionnelle à la lumière de peutvenir compléter le paradigme extensionnel de la notion de lumière.

L’extension de la préposition pourrait dès lors se définir comme suit :l’ensemble des objets (êtres, objets, faits ou situations, termes ou relations)du monde pensable susceptibles d’être reliés en fonction de l’argumentcatégoriel (sémantico-fonctionnel) que la préposition signifie.

3. La parenté syntaxique

Dans un système de parties de discours (fonctions) organisé par le critèrede l’incidence (relation entre un apport et un support de signification), lapréposition se retrouve, suivie d’un élément nominal, essentiellement ausein d’un syntagme prépositionnel (SP) ; la cohésion entre la prépositionrectrice et le terme régi est d’ailleurs très forte, comme en témoigne lapossibilité de commuter des SP avec de simples adjectifs (de ma mère vsmaternel). Reste à en définir la fonction en termes d’incidence.

À côté du sujet, par exemple, caractérisé par une incidence interne(le sujet ne se rapporte à rien d’autre qu’à lui-même), et des complémentsde terme (du nom, du verbe, de l’adjectif, de l’adverbe, …), caractériséseux par une incidence externe du premier degré, les compléments adverbiaux,quoique morphologiquement divers (du mot à la phrase), sont unifiés par lacaractéristique de la fonction qu’ils ont en commun : l’incidence externe dusecond degré, la propriété qu’ils ont de porter syntaxiquement sur une relationentre deux termes.

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La préposition, par l’incidence bilatérale qu’elle suppose (elle est lesupport d’un apport, qu’elle rapporte à un autre support — terme ou relation),joue le rôle de petit rapporteur, de passeur, de translateur d’incidence. Elleest le marqueur d’incidence et, par là même, elle est l’incidence. Elle partageavec la conjonction de subordination et le pronom relatif (suivis tous deuxd’un élément verbal) un rôle de ligateur, mais contrairement à ces deuxéléments elle n’est pas enchâsseur. La fonction du SP est caractérisée par letype d’incidence que passe et marque la préposition

Le SP constitué occupe la plupart du temps une fonction caractériséepar une incidence externe du premier degré : complément du nom, du verbe,de l’adjectif, de l’adverbe, voire prédicat second (Le livre de Pierre ; ilprofite de la vie ; conformément à son habitude, loin de se défiler, il a faitune prestation pleine de surprises ; il me prend pour un idiot ; à bout denerfs, elle est sortie en pleurant) ; ou par une incidence externe du seconddegré : complément adverbial d’une des relations de la phrase (La prise deConstantinople par les Ottomans en 1453… ; par bonheur, il est parti ; ilrange ses fiches par ordre alphabétique). Exceptionnellement, on le retrouveen fonction sujet, fonction caractérisée par une incidence interne (De luirépondre ne serait pas intéressant (exemple de Moignet 1981 : 237)).

Dans ce système de fonctions subsiste une zone floue ; flou dontl’origine réside dans l’interprétation à donner des items et non dans l’absencede précision des concepts. En effet, si l’adjectif se trouve, dans l’immensemajorité des cas, dans un emploi caractérisé par l’incidence externe dupremier degré (complément de terme), et si l’adverbe se trouve, dansl’immense majorité des cas également, dans un emploi caractérisé parl’incidence externe du second degré (complément d’une relation entre deuxtermes), le syntagme prépositionnel, se retrouve donc généralement, soitdans un emploi caractérisé par l’incidence externe du premier degré, soitdans un emploi caractérisé par l’incidence externe du second degré. Dansl’exemple [1] le SP a une fonction adjectivale (prédicat second du sujet) ;dans [2], il a une fonction adverbiale (complément de la relation prédicative):

[1] À bout de nerfs, elle est sortie en pleurant.[2] À la force du poignet, il a remonté la pente.

Dans [3] cependant, il est plus difficile de trancher : les interprétationsadjectivale ou adverbiale sont possibles.

[3] Dans mon hamac, je roule en Cadillac.

L’absence de marques formelles laisse dès lors le champ libre àl’interprétation.

Ce qui ressort de ceci, ce n’est pas tant l’hétérogénéité tant de foisrelevée de la fonction adverbiale, que l’ambiguïté fonctionnelle du syntagme

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prépositionnel, ambiguïté dont la cause est à chercher notamment dans ladifficulté qu’éprouve la langue à exprimer dans le linéaire une architecturebidimensionnelle.

Nous souhaiterions, pour terminer, évoquer deux questions defrontières et proposer des pistes — à creuser encore — de réponses : laquestion du statut de l’objet indirect et la préposition sans régime.

3.1. Le statut du complément (d’objet) indirect

Au sein des compléments du verbe (objet direct ou premier, objet indirectou second, circonstanciel obligatoire ou non) quelle place accorder à l’objetindirect ? On connaît les tentatives avortées de séparation de l’objet indirectet du circonstanciel. Les tests formels ne donnent guère de résultats fiables :il est possible d’interposer des éléments entre le verbe et l’objet (il appartient,si je ne me trompe, au professeur) ; la mobilité présumée du circonstancielest difficile pour les compléments de manière intraprédicatifs (?? bien jeme comporte) ; la pronominalisation se fait en y et en en pour des objetsindirects comme pour des circonstanciels (il en profite ; il en vient ; il ypense ; il y passe ses vacances), sans compter la pronominalisation en en decertains objets directs (il en mange, des pommes).

Blinkenberg (1967) disait déjà que les critères formels sont inopérants.Selon Cervoni (1991), ce sont des critères sémantiques qui entrent en lignede compte. Tout serait affaire de transitivité, notion basée, chez lui, sur lacomplétude et l’affinité sémantique entre verbe et complément, ce qui aboutità une vision de la complémentation verbale en terme de gradation et decontinuum de transitivité.

Plus fondamentalement, se pose, selon nous, la question de la nécessitédu maintien d’un type de complément dont la définition doit beaucoup(trop ?) à l’accord du participe passé. Si l’on s’en tient à la définition ducomplément du verbe comme étant incident externe au premier degré (portéesur un terme : le verbe) et à celle du complément adverbial comme incidentexterne au second degré (portée sur une relation), quelle place nécessairereste-t-il pour ce troisième type, l’objet indirect ? En d’autres termes, n’yaurait-il pas moyen de reverser ce que l’on étiquette traditionnellement objetindirect soit dans le premier soit dans le deuxième type de complément ?

Soient les exemples suivants :

[4] Pierre donne des fleurs à Marie.[5] Pierre envoie des fleurs à Rome.[6] La lettre a été envoyée par Pierre.[7] Le colis a été expédié par la poste.[8] Pierre (dé)tient ça de son père.

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[9] Pierre profite de la vie.[10] Pierre va à Paris.

La parenté entre la structure de [4] et de [5] pourrait pousser à reverserl’objet indirect (complément d’attribution) à Marie dans l’ensemble desadverbiaux, comme à Rome, et ce, même si la pronominalisation se faisaiten lui dans le premier cas, et en y dans le deuxième. La pronominalisationen y est par ailleurs possible pour à Marie dans une phrase comme Pierrepense à Marie ; il y pense. Dans [4], le complément adverbial porteraitalors sur la relation entre des fleurs et donne, pour la déterminer. Cettemême parenté se retrouve entre [6] et [7], entre le complément d’agent et lecomplément de moyen, par ailleurs non pronominalisables à l’aide d’unclitique. Dans [6], l’adverbial porterait, pour la déterminer, sur la relationentre envoyée (pronominalisable en le : Elle l’a été par Pierre) et a été. Demême en [8], la relation entre ça et (dé)tient peut servir de support àl’adverbial de son père. On remarquera cependant le caractère nécessairedu complément adverbial à la bonne compréhension du verbe. Comme si lecomplément appartenait à la valence du verbe. Ce caractère nécessaire estd’autant plus flagrant en [9] et [10], pour des compléments respectivementétiquetés d’objet indirect et circonstanciel, qu’il ne se trouve pas enapparence d’objet direct pour servir avec le verbe de pôle à une relation-support d’un adverbial. On constate dans ce cas un glissement de l’indirectou du circonstanciel vers le complément (essentiel) du verbe, caractérisépar une incidence externe du premier degré (complément de terme et plusde relation). Ce rapprochement s’observe également au niveau de laconstruction des sous-phrases : Je m’étonne de votre retard/que vous soyezen retard vs de ce que vous soyez en retard, qui décline. Cette idée était déjàprésente chez Blinkenberg (1960), qui rapprochait par exemple traiter d’unsujet/un sujet, atteindre au but/un but. D’autres syntagmes, introduits parune préposition considérée comme plus lourde, peuvent également glisservers cette position de complément de verbe : Pierre table sur sa réussite, ilopte pour telle solution, le jeu consiste en une suite d’épreuves…

Reste à s’interroger sur la portée de ces compléments. Si, pour lesexemples [4] à [8], la relation entre le complément du verbe et ce mêmeverbe peut servir de support à un complément de relation, qu’en est-il pour[9] et [10] qui ne présentent pas de complément du verbe autre que l’indirect ?

Selon nous (Van Raemdonck, à paraître), tout verbe est susceptibled’une complémentation. Cela signifie que, avant même que le complémentdu verbe soit effectivement incident à celui-ci, le verbe se trouve en attentede complémentation (ce qui correspond à sa valence). Cette relation d’attenteest une incidence d’attente, susceptible de servir de support notamment àun complément adverbial. Ce complément adverbial, inscrit à ce niveauprécoce de la construction du syntagme verbal, fait également partie de la

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valence verbale. Ensuite, la relation d’incidence d’attente est rendue effectivepar adjonction ou non du complément du verbe. Dans les exemples [4] à[8], le complément du verbe est présent ; dans les exemples [9] et [10], lecomplément du verbe est un complément Ø (zéro). Dans ces derniersexemples, l’absence répétée de complémentation du verbe (même si l’onpeut aller son chemin) a pu faire glisser le complément adverbial de saplace de complément de la relation d’attente vers celle de complément duverbe, glissement d’autant plus compréhensible que ce complément derelation fait partie de la valence du verbe. Ce qui ferait dès lors la différenceentre les traditionnels indirects et circonstanciels obligatoires, d’une part,et les traditionnels circonstanciels facultatifs (Il range (ses fiches) par ordrealphabétique), d’autre part, ce serait le niveau plus précoce d’interventiondes premiers dans la construction de la phrase, conformément à la valenceverbale.

À partir de ce qui précède, nous proposons de reverser les objetsindirects soit aux compléments adverbiaux, soit, après évolution vers lacomplémentation essentielle du verbe, aux compléments du verbe. Répartisdès lors entre compléments de relation ou compléments de terme, ils nenécessitent plus guère de prise en considération particulière. Exit donc lecomplément d’objet indirect.

3.2. L’absence de régime

Que devient une préposition dépourvue de régime ? À partir du moment oùl’on a distingué la préposition de l’adverbe par la nécessité pour la premièred’être suivie d’un régime, l’absence de ce dernier soulève des questions :préposition ou adverbe ?

Moignet (1981) opte pour la solution adverbe. Selon Brøndal (1950)et Pottier (1962), le mot reste préposition. Cervoni (1991), quant à lui, parlede réadverbialisation (retour à la nature première) pour ces cas deprépositions orphelines, comme les a appelées ici même Borillo.

Ces cas se présentent avec des prépositions comme pour (Je suispour), contre (Je suis contre… tout contre), ou encore avec, sans, avant,après. De même avec dans, sur et sous préfixés à l’aide du de dit inverseur.Ces prépositions sont moins abstraites et moins polyvalentes que leurshomologues à, de ou en. La charge notionnelle qu’elles emportent les rendplus aptes à jouer, le cas échéant, le rôle d’apport. On passerait alors d’uneextension de type catégoriel pour ces mots suivis d’un régime à une extensionde type notionnel si ce régime fait défaut, ce qui les habiliterait à occuperune fonction adverbiale.

Il est à noter cependant que ce processus touche exceptionnellementjusqu’aux prépositions les plus abstraites, comme en témoigne l’exemple

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de La Fête de Vailland, cité par Cervoni (1991) : Il n’est pas un homme quise complaît, qui accepte, qui se morfond, pour qui la torpeur succède ausommeil, l’amertume à la ferveur, qui reste dans. Il est un homme qui va à.

Selon nous, il est possible de considérer que, si la préposition seretrouve en emploi de complément adverbial, ce n’est pas parce qu’elle estou est devenue un adverbe, mais bien parce qu’il y aurait eupronominalisation du syntagme prépositionnel par effacement du nom. Cetype de pronominalisation par effacement est tout à fait courant : voyez, parexemple, la pronominalisation du syntagme nominal objet dans Pierre mangela pomme ; il la mange ; seul reste du syntagme nominal le déterminant la,déterminant qui partage avec la préposition, dans notre système, lacaractéristique d’avoir une extension de type catégoriel et d’être translateur.La préposition, tout comme le déterminant, deviendrait un désignatif, pourvud’une extension notionnelle, par la seule pronominalisation, qui garderait àl’élément pronom accidentel la fonction de l’élément pronominalisé, enl’espèce complément adverbial. Point n’est dès lors besoin de dire que lapréposition est devenue adverbe. Tout au plus occupe-t-elle, à elle seule, lafonction de complément adverbial.

4. Conclusion

Conscient de ce que le peu d’espace nous a obligé à ne faire qu’effleurercertaines questions importantes relatives à la délimitation des champsrespectifs de la préposition et de l’adverbe, nous espérons néanmoins avoirdonné des perspectives de réflexion quant à la valeur systématique de lapréposition dans le double système des parties de langue et des parties dediscours. Mot outil, grammatical, vide, incolore… pas seulement : motd’extension médiate sur base d’une intension catégorielle de type sémantico-fonctionnel, et d’incidence bilatérale ; passeur, rapporteur et translateurd’incidence.

RÉFÉRENCES

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