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AFP 2018 D'abord les faits

AFP 2018 - Agence France-Presse du chiffre d’affaire L'AFP en chiffres 2.400 COLLABORATEURS 201 BUREAUX 80 NATIONALITÉS ENTRETIEN = text DONT1.700 JOURNALISTES DANS151 PAYS 6 LANGUES

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AFP 2018

D'abord les faits

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L'AFP en chiffres

« Notre grand défi est d'optimiser notre façon de travailler ensemble »Phil CHETWYND, Directeur de l'Information

Droit voisin : l'AFP, fer de lance d'une bataille d'influenceChristine BUHAGIAR, Directrice régionale Europe

Christophe WALTER-PETIT, Directeur juridique

2018 à l'AFP

« Nous avons la chance d'avoir des relais de croissance »Patrice MONTI, Directeur commercial et marketing

Fact-checking : une activité en croissance, une expertise reconnueGrégoire LEMARCHAND, Adjoint à la Rédaction en chef Centrale,

chef des réseaux sociaux et du fact-checkingSophie NICHOLSON, Adjointe au chef des réseaux sociaux et du fact-checking

Gilets jaunes : « Avec la couverture Gilets jaunes, le réseau France a donné toute sa mesure »

Annie THOMAS, Rédactrice-en-chef France Juliette HOLLIER-LAROUSSE, Directrice AFPTV

Yémen : « Un conflit aussi difficile à comprendre que dangereux à couvrir »

René SLAMA, Directeur du bureau de Dubaï

Mondial 2018 : « Nous avons franchi un cap en termes d'efficacité » Didier LAURAS, Chef du Département Sports

Vincent AMALVY, Responsable photo pour la région Asie-Pacifique, Chef des opérations spéciales

2018 à l'AFP

Organigramme

Prix & DistinctionsDe multiples talents reconnus par des récompenses prestigieuses

reflétant toute la diversité de l'Agence chaque année

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SOMMAIRE

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Fabrice FRIES Président-Directeur Général de l'Agence France-Presse

EDITO

Retrouvez la version numérique

sur afp.com

L’année 2018 a vu un recentrage de la stratégie de l’AFP autour d’une seule priorité, mais massive : le développement de l’image, et particulièrement de la vidéo, avec l’objectif de générer 25 millions d'euros de revenu additionnel d’ici 2023 et de porter la part de l’image (photo + vidéo) à 50 % du chiffre d’affaires commercial de l’Agence, contre 39 % en 2018.

Ce recentrage s’explique par l’immense appétit pour l’image, devenue clé d’entrée dans l’information et non plus seulement illustration de celle-ci. Il a conduit à l’accélération de l’investissement dans la vidéo, illustrée par l’ouverture d’une troisième régie à Washington après celles de Paris et Hong-Kong, qui permet désormais à l’Agence de rivaliser avec les meilleurs en matière de « live ».

L’image est ce qui a permis en 2018, à l’AFP de renouer avec la croissance de ses recettes commerciales (+ 3,2 %), rompant ainsi avec l’érosion continue constatée depuis 2014. Déjà reconnue pour son offre photo, l’AFP dispose désormais d’une offre vidéo parfaitement compétitive avec celle de ses grands concurrents et gagne des parts de marché partout dans le monde en faisant valoir la force de son réseau géographique et la qualité de sa production.

L’autre fait marquant de 2018 sur le plan tant de la stratégie que de sa traduction commerciale, a été le développement d’une activité de « fact-checking » qui vient à la fois renouveler la mission d’intérêt général de l’AFP et ouvrir une nouvelle ligne de revenus grâce au développement d’une relation commerciale avec Facebook. L’Agence a fait preuve de beaucoup d’agilité en se dotant en moins d’un an d’une belle force de frappe – 40 experts dédiés au fact-checking en avril 2019, couvrant une vingtaine de pays. Elle a l’ambition d’être un référent mondial en matière de lutte contre la désinformation.

Si le texte va rester la colonne vertébrale de l’Agence, le marché voit partout dans le monde s’intensifier la crise de la presse, conduisant nombre de médias – dont l’AFP qui a arrêté en 2018 le principe d’un plan de départs volontaires – à réduire leurs coûts et à rester très prudents sur les perspectives 2019. L’adoption de la directive sur les droits voisins, pour laquelle l’AFP s’est beaucoup engagée en 2018, est le signal bienvenu d’une possible revalorisation de l’information en ligne, et donne à tous les médias européens l’espoir d’un meilleur partage de la valeur aujourd’hui captée par les grandes plateformes.

Faits marquants de 2018

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du chiffre d’affaire

L'AFP en chiffres

2.400COLLABORATEURS

201BUREAUX

80NATIONALITÉS

ENTRETIEN

= text

DONT1.700JOURNALISTES

DANS151 PAYS 6 LANGUES DE PRODUCTION

français, anglais, espagnol, portugais, allemand, arabe

48%

5%

48 %

FRANCE INTERNATIONAL

s

CLIENTS DANS LE MONDE+ de 5.000 DE CHIFFRE D'AFFAIRES

300 M€dont 56,6 %

de recettes commerciales

41 % du chiffre d'affaires générés par l'image (photo + vidéo)

CA vidéo en hausse de 11,1 % CA photo en hausse de 6,2 %

57%43%

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du chiffre d’affaire

e

Que ce soit comme ici à Salta, Edimbourg, Paris, Tunis, Hong-Kong ou Rabat, l'AFP intervient régulièrement lors de colloques et tables rondes sur le thème de la désinformation.

• l'expertise de l'AFP sollicitée partout dans le monde

Fact-checking AFP dans le monde

France

Pakistan

Kenya

NigeriaSénégal

Cameroun

Afrique du Sud

Inde

Brésil

Indonésie

Philippines

Colombie

Mexique

Canada

Déploiement en 2017Déploiement en 2018

NB : le bureau de Beyrouth coordonne le fact-checking sur le Moyen-Orient et l’Afrique du nord en collaboration avec les bureaux de la région.

• les équipes dédiées

Le fact-checking à l'AFP

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Quels sont les grands axes de la stratégie éditoriale de l’AFP dans un contexte de crise durable de la presse écrite et de montée en puissance de l’image ?L’Agence bascule depuis dix ans sur un journalisme de plus en plus visuel. Notre objectif commun reste néanmoins de produire un journalisme multimédia de grande qualité, ce qui induit la participation de tous, texte, photo et vidéo, à la collecte de l’information pour l’ensemble des métiers. Comme nous ne travaillons plus en silo mais de manière transversale, il est fréquent que les premières images vidéo d’un événement soient tournées par un photographe ou un journaliste texte. Dans cet esprit, une place importante est réservée au terrain et au reportage, nos grandes couvertures de 2018 en témoignent. Le travail réalisé sur les réseaux sociaux et les supports en ligne nous permet d’explorer un autre terrain, virtuel celui-là, où notre expertise en matière de lutte contre la désinformation prend toute sa dimension. Mais il y a d’autres choix intelligents à faire. Notre grand défi est d’optimiser notre façon de travailler ensemble tout en répondant plus efficacement aux besoins de nos clients, particulièrement en termes de planification.

La culture multimédia de l'AFP se double donc d'une culture de l'anticipation…C’est une nécessité. Au moment où les rédactions manquent d’effectifs pour gérer nos productions et où le socle de nos clients TV s’élargit, nous devons nous assurer que nos clients utilisent au mieux nos contenus. Ils

doivent pouvoir les trouver rapidement et être informés le plus tôt possible de nos plans de couverture. Notre capacité d’anticipation se transforme chez eux en gains de productivité. A cet égard, la BBC nous a fait grandir. Ce type de client de haut niveau veut savoir ce que nous prévoyons plusieurs mois à l’avance. Cela nous a forcés à avoir des réponses très en amont, ce que nous n’étions pas toujours en mesure de faire auparavant. Ce changement organisationnel nous renvoie à l’importance de l’agenda, qui est l’affaire de tous à l’AFP. La saisie détaillée des événements et l’articulation de ces données avec la nouvelle plateforme clients que nous développons est d’une importance capitale. C’est aussi du journalisme, pas de la bureaucratie.

L'essor du journalisme visuel, vidéo en tête, modifie-t-il le fonctionnement éditorial de l'AFP ?La force de notre produit vidéo tient à sa qualité, largement reconnue, et à ses plus de 1 000 heures de live par mois. Avec la mise en service de notre régie direct à Washington, nous pouvons maintenant transmettre 24 heures sur 24. Le projet vidéo live a changé les workflows de notre journalisme. Quand l’un de nos reporters est sur le terrain, le flux de ses images arrive simultanément chez nos clients dans le monde. Cette immédiateté sur une actualité n’existait pas par le passé. Le live a aussi

« Notre grand défi est d’optimiser notre façon de travailler ensemble »

Phil CHETWYNDDirecteur de l’Information*

ENTRETIEN

*Rédacteur en chef central de l'AFP depuis 2012, Phil Chetwynd a été nommé le 9 janvier 2019 directeur de l'Information de l'AFP.

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modifié notre manière de travailler en vidéo puisque que les équipes diffusent sur place, alors que l’édition de nos autres contenus se fait au desk. Et comme le démontre le live, certains sujets qui étaient systématiquement portés par le texte le sont désormais par l’image. Cela nous a conduits, par exemple, à lancer le format photoreportage, qui s’appuie sur une narration visuelle. Le texte est construit autour de l’image et nous n’avons plus nécessairement besoin d’un long article de fond. C’est un grand changement dans notre approche éditoriale, lié en partie à la culture numérique.

Doit-on y voir le signe d'un déclin du texte à l'Agence ?Il faut mettre le changement en contexte. Nous avons dans nos effectifs 1 050 journalistes texte sur un total de 1 700. Le texte demeure la colonne vertébrale de la rédaction, c’est même lui qui contribue le plus, en volume, à la collecte d’information et ce, pour l’ensemble des métiers de l’AFP. Cela va rester le cas. Pour preuve, nous continuons d’envoyer davantage de reporters texte sur le terrain et nous développons le fact-checking, qui est un format à dominante texte. Nous expérimentons également des enquêtes long format sur des sujets impliquant notre réseau. Sur le plan commercial, nous vendons notre journalisme multimédia et la vidéo ne marche que quand le texte est solide. Si la BBC a opté pour AFPTV, c’est aussi parce qu’elle était convaincue de la fiabilité de notre texte. Nous devons ajuster nos ressources, notamment pour investir dans la vidéo, mais affaiblir le texte ne serait pas dans notre intérêt.

Alors que l'audience se déplace vers les réseaux sociaux, que prévoit l'AFP pour y répondre ? Une part croissante de l’audience est effectivement captée par cet espace digital dominé par l’image. Afin d’aider nos clients à s’adapter à cette nouvelle réalité, il est urgent de développer des modes de storytelling plus innovants et des contenus à destination des jeunes. C’est une demande forte des médias

traditionnels qui ont perdu ce public parti sur les réseaux sociaux. Notre réponse prend notamment la forme d’une cellule digitale en phase d’expérimentation. Elle sera chargée de produire de nouveaux formats photo et vidéo dédiés aux réseaux sociaux, en premier lieu YouTube et Facebook. Cette offre viendra compléter notre production vidéo brute et live, qui s’adresse déjà à ces supports numériques. Nous avons les outils et la data, il nous faut trouver des sujets qui parlent à cette cible. Nous réfléchissons ainsi aux moyens de faire remonter les idées et suggestions de nos jeunes journalistes en les associant aux décisions éditoriales.

L'Agence peut-elle encore s'appuyer sur son réseau pour se démarquer ?Le réseau mondial de l’AFP est à la fois une mine et une spécifité. Si nous avons des bureaux partout dans le monde, c’est d’abord parce que notre mission d’intérêt général nous y oblige. C’est aussi ce que nos clients attendent de nous car là où nous sommes en position de force, nos concurrents sont souvent moins présents ou se sont retirés. Nous ne devons donc pas hésiter à marquer notre différence en matière de couvertures. Nous avons ainsi fait l’effort de nous démarquer en couvrant le référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie. Ce n’était pas une dominante globale mais les grands médias mondiaux avaient besoin de contenus et les reprises vidéo ont été excellentes. Même chose pour l’élection présidentielle en République démocratique du Congo : notre présence a payé.

14 novembre 2018 – Edimbourg, Ecosse – Phil Chetwynd lors d'une conférence au NewsXchange réunissant diffuseurs et producteurs d'information télévisée du monde entier. © Thorbjorn TELLEFSEN / AFP

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L’offensive européenne de l’AFP en faveur de l’instauration d’un droit voisin pour les éditeurs et les agences de presse a enregistré une avancée décisive en 2018. Comment s’est-elle dessinée ?Christine Buhagiar : Les eurodéputés ont approuvé, le 12 septembre, le projet de directive sur le droit d’auteur. Ce vote a été déterminant pour l’ouverture des négociations en « trilogue », c’est-à-dire entre le Parlement européen, la Commission et le Conseil des Etats membres. Avant d’y parvenir, nous avions subi un échec : des parlementaires opposés au texte s’étaient coalisés pour faire rejeter, le 5 juillet, le mandat de négociations. Certains pensaient alors que le droit voisin ne verrait jamais le jour. Christophe Walter-Petit : Nous nous sommes battus en vue du second vote prévu en septembre sur le fond du texte. Pour mettre tous les atouts de notre côté, nous avons décidé de nous faire aider par des lobbyistes connaisseurs des arcanes bruxelloises. A l’issue d’un appel d’offres, notre choix s’est porté sur le cabinet GPlus.

Ce cabinet vous a-t-il fait changer votre mode d'action ? CB : GPlus nous a recommandé de faire entendre davantage la voix de nos journalistes. Le débat était trop technique, il fallait l’incarner. Nous avons donc recherché au sein de l’Agence un grand reporter reconnu qui serait prêt à s’engager. Sammy Ketz, le directeur du bureau de l’AFP à Bagdad, a accepté de relever le défi. Ce qui nous intéressait, c’était qu’il décrive avec

ses mots l’impact de la crise des médias sur le journalisme de qualité, avec en ricochet les risques pour la démocratie. CWP : Ce témoignage a pris la forme d’une tribune destinée à mobiliser l’opinion publique. En plein mois d’août, nous avons fait appel à nos bureaux européens pour que le texte soit traduit dans toutes les langues de l’UE et signé par des journalistes des 28 pays. Nous avons récolté plus de 120 signatures et décroché 140 publications, notamment grâce au soutien de l’Association européenne des éditeurs de journaux (ENPA) et de son homologue de la presse magazine (EMMA).

Quelles formes a ensuite pris cette bataille de lobbying ? CB : Face à la campagne agressive d’emailing des opposants à la directive, nous avons conçu un petit journal réunissant le texte de Sammy Ketz, une tribune des PDG d’agences européennes, des graphiques sur la ponction que réalisent les géants d’internet sur les recettes en ligne et un manifeste traduit dans 27 langues. Tous les parlementaires l’ont reçu le matin de l’ouverture du débat. CWP : GPlus a également organisé des dizaines de rendez-vous avec des eurodéputés que nous nous sommes efforcés de convaincre à la veille du vote. Nous avons aussi participé à des débats et à un dîner des éditeurs, tandis que Sammy Ketz donnait une conférence de presse, en contrepoint de celle montée par Google avec un youtubeur.

Droit voisin : l'AFP, fer de lance d'une bataille d'influence

Christophe WALTER-PETITDirecteur juridique

Christine BUHAGIARDirectrice régionale Europe

ENTRETIEN

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Christophe WALTER-PETITDirecteur juridique

10 septembre 2018 – Couverture du journal remis à l'ensemble des parlementaires le jour de l'ouverture du débat.

28 août 2018 – La tribune de Sammy Ketz a été reprise par 140 publications parmi lesquelles The Guardian.

Ces efforts se sont-ils révélés payants ? CB : Le texte est passé avec plus de 200 voix d’avance ! Le trilogue s’est immédiatement engagé mais sur des bases incertaines. Plusieurs gouvernements restaient globalement hostiles. Et voulaient revenir sur l’inclusion des agences de presse dans le droit, qui avait été ajoutée à notre demande par le Parlement. Il y a eu beaucoup de compromis de part et d’autre pour arriver à un accord mais heureusement les agences sont restées dans le texte !

CWP : Nous sommes allés à la rencontre des représentations permanentes et avons fait paraître une nouvelle tribune dans une cinquantaine de publications. Les liens de confiance tissés avec l’ENPA et l’EMMA mais aussi l’European Publishers Council (EPC) nous ont beaucoup aidés. De par leur dimension essentiellement nationale, les éditeurs n’ont pas la force de frappe de l’AFP. Ils nous sont reconnaissants et sont conscients de la contribution de l'AFP dans cette bataille.

Depuis 2019, un accord a été trouvé en trilogue sur la directive. Le texte a ensuite été validé en session plénière par le Parlement européen avant d’être définitivement adopté, le 15 avril 2019, par le Conseil de l’UE. Les Etats membres ont deux ans pour transposer ses dispositions, notamment la création d’un droit voisin dont bénéficieront les éditeurs et agences de presse.

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Le bureau de Kaboul frappé par le terrorismeShah Marai, chef photographe de l’AFP à Kaboul, a été tué

lors d’un double attentat suicide visant la presse, le 30 avril. Trois mois plus tard, c’est Mohammad Akhtar, chauffeur du

même bureau, qui perd la vie lors d’un nouvel attentat suicide qui visait le général Abdul Rashid Dostum, chef de

guerre et vice-président de retour d'exil. © Andrew QUILTY / AFP

AFPTV Live Multiflux s’installe comme offre commerciale

L'AFP lance AFPTV Live Select, un nouveau service de live multi-flux livré par internet, en sus de son offre de live livré

par satellite. AFPTV Live Select permet aux chaines TV et médias digitaux de bénéficier d'une couverture live

complète et originale avec, à tout moment, un choix possible entre 4 flux vidéo en direct. Via afptvlive.com,

l'utilisateur peut piloter la réception de ses flux, livrés via une solution IP sécurisée répondant aux plus hauts

standards du marché.

Le Collectif des médias adopte une méthodologie de comptage indépendante

Une vingtaine de médias français dont l'AFP s'associent au cabinet de conseil Occurrence afin de mettre en place un

mode de comptage indépendant lors de manifestations. Un système de capteurs placés en hauteur trace une ligne virtuelle sur la rue et comptabilise chaque manifestant.

L’AFP, partenaire du programme MédiastartProposé par Paris&Co et ses partenaires dont l’AFP, la BnF,

le CELSA et l’INA, le programme Médiastart accompagne les porteurs de projet et très jeunes sociétés ayant la volonté

de développer un média émergent.

L’AFP, partenaire de la « Journalism Trust Initiative » En établissant des normes de référence, ce dispositif de

lutte contre la désinformation doit permettre aux médias adhérents d’obtenir un label de fiabilité. L’initiative de

Reporters sans frontières a reçu le soutien de l’AFP, de l’Union européenne de Radio-Télévision (UER) et du Réseau

mondial des rédacteurs en chef.

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2018 À L'AFP

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L'AFP innove avec le projet AFPDataDans le cadre de sa Digital News Initiative (DNI), Google a sélectionné AFPData associant l’AFP, la start-up Syllabs, la plateforme OpenDataSoft et les designers d'expérience utilisateur du Laptop. Son objectif est de développer les pratiques du datajournalisme au sein de la rédaction de l'AFP et de celles de ses clients.

L'AFP, partenaire du hackathon sur les troubles informationnels à l’ère numériqueÀ l’occasion du Forum mondial de la gouvernance de l'internet à l’Unesco qui se déroule à Paris du 12 au 14 novembre, le Medialab de l’AFP coorganise un hackathon sur les troubles informationnels à l'ère numérique. Réunissant des développeurs, des chercheurs et des journalistes les thèmes abordés ont été la lutte contre les propos haineux, la lutte contre la désinformation et l'éducation aux médias et au numérique.

La production de portraits studio de l'AFP poursuit son développementL’AFP a lancé depuis quelques années une production « haute qualité » de portraits réalisée dans son studio parisien, comme dans certains de ses bureaux internationaux. De nouveau cette année, une version « mobile » du studio était proposée lors de Fespaco (Ouagadougou), Livre Paris, festival de la BD d’Angoulême…

L’AFP, partenaire majeur de l’Education nationale en FranceDepuis 2017, l’AFP met à la disposition des enseignants et élèves du second degré de nouveaux contenus sur le portail Eduthèque. Des dossiers documentaires en français et en anglais notamment sur l’apartheid, les attentats du 11 septembre, le mur de Berlin, ont été mis en ligne cette année. Aussi, l’AFP est encore en 2018, le 1er partenaire de la Semaine de la presse et des médias dans l’école.

Investissement dans le développement des compétences des collaborateursEn 2018, plus de 1 500 stagiaires (dont 51% de journalistes) ont participé à l'une des formations professionnelles organisées par le Service Formation à Paris ou par les régions.

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L’année 2018 a-t-elle été un bon cru pour l’AFP sur le plan commercial ?On peut parler d’une bonne année puisque notre chiffre d’affaires commercial a progressé de 3 % à 170 millions d’euros. C’est la première fois depuis 2014 que nous enregistrons une croissance de nos revenus commerciaux, ce qui est un signe encourageant pour notre plan de développement. Cette tendance positive est portée par la photo, en hausse de 6 %, et la vidéo, qui gagne 11 % et confirme son statut de relais de croissance de l’Agence. 2018 a par ailleurs été une année de stabilité pour le texte, ce dont nous nous félicitons compte tenu de la situation souvent compliquée de la presse écrite qui reste un client important pour ce produit.

Comment s’explique la nette progression des recettes des produits image ?Pour la photo, qui reste un produit d’excellence de l’Agence, les revenus ont été tirés vers le haut par le sport et la qualité constante de la production. L’année a été riche en événements de dimension mondiale comme les jeux Olympiques d’hiver à Pyeongchang (Corée du Sud) et la Coupe du monde de football en Russie. S’agissant de la vidéo, c’est simplement encore une fois la reconnaissance de l’amélioration constante de la qualité et de la rapidité de notre production, qui nous permet de continuer à gagner des clients. La vidéo AFP est désormais dans le trio de tête mondial du secteur et elle est devenue une véritable offre de substitution pour les télévisions.

Avec sa croissance à deux chiffres, la vidéo fait plus que jamais figure de locomotive…C’est effectivement notre principal produit de développement et sa marge de progression est considérable. Nous estimons que nous avons un marché potentiel de près de 1 900 clients « broadcast » dans le monde et même si nous nous sommes développées extrêmement rapidement ces dernières années, une grande part reste encore à conquérir. Le réservoir est donc énorme ! Et ce n’est que le « broadcast » alors que les débouchés pour notre production vidéo ne se limitent pas bien entendu à ce secteur. L’offre live, que nous avons véritablement implantée en 2018, constitue aussi un formidable produit complémentaire à notre production vidéo. Nous avons maintenant jusqu’à 4 canaux de live simultanés avec un volume de production qui a véritablement explosé en 2018 et une part très importante de contenus exclusifs. Des centaines d’utilisateurs, chaînes, médias digitaux ou pure players, se connectent chaque jour à la plateforme AFPTVLive. Ce qui nous fait gagner des clients, c’est le dynamisme de notre offre vidéo dans son ensemble.

Plus globalement, sur quelle stratégie s’appuie la direction commerciale et marketing (DCM) ?La stratégie de la DCM repose sur la conquête de nouveaux clients et sur le maintien et le développement de notre clientèle existante. En fonction de ces deux axes, nous adaptons au mieux nos forces de vente dans toutes les

« Nous avons la chance d’avoir des relais de croissance »

Patrice MONTI Directeur commercial et marketing

ENTRETIEN

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régions. Cette organisation nous permet aussi de conserver des marges de manœuvre pour répondre rapidement aux opportunités commerciales qui se présentent.

La DCM a-t-elle les ressources pour mettre en œuvre cette ligne stratégique ?Nous avançons rapidement. Sur la partie rétention, nous avons densifié le réseau de nos coordinateurs dialogue clients, qui opèrent dans les hubs régionaux pour promouvoir et valoriser la production quotidienne de l’Agence. Sur le versant conquête, nous avons continué à créer en régions des postes marketing en charge de la génération de prospects qualifiés pour les équipes commerciales. Couplé au lancement de notre nouveau système d’automatisation marketing qui nous permet d’industrialiser nos campagnes de promotion et de prospection, c’est une stratégie agressive de conquête qui se met en place. Enfin, nous avons aussi renforcé notre force commerciale avec des commerciaux spécialisés dans le développement des marchés broadcast et corporate dans certaines régions où cela avait du sens.

A l’instar de la vidéo, le marché corporate est donc lui aussi un vecteur de croissance…Le corporate, c'est-à-dire la vente de produits AFP à des entreprises, a vu son chiffre d’affaires commercial bondir de 10 % en 2018, soutenu essentiellement là aussi par la photo et la vidéo. C’est par définition un secteur dans lequel nous avons un fort potentiel de développement. La commercialisation de nos fils est plutôt un marché arrivé à maturité pour la clientèle corporate. En revanche, la fourniture d'autres contenus peut encore offrir des perspectives. Mais c’est avec la production de contenus à la demande, qui est le domaine de notre filiale AFP-Services, que le potentiel est le plus important. Les recettes de cette filiale ont progressé de 13 % grâce à son savoir-faire spécifique qui combine expertise audiovisuelle, art de la narration journalistique et son réseau mondial de collaborateurs.

Quelles sont les priorités commerciales pour 2019 ? Notre priorité est de maintenir le développement en nous appuyant sur nos axes porteurs, principalement la vidéo et le corporate. Le marché des médias en général reste tendu mais nous avons la chance d’avoir des relais de croissance. Beaucoup d’entreprises aimeraient en dire autant ! L’objectif est d’améliorer ces postes de revenus afin qu’ils pèsent davantage dans notre chiffre d’affaires commercial. Pour cela, la DCM se structure et se dote de nouveaux moyens. 2019 sera l’année du lancement de notre outil de gestion de la relation client. Il nous aidera à utiliser plus efficacement notre base de clients et de prospects. Nous bénéficierons aussi de la finalisation du projet de livraison par API (interface de programmation applicative), destiné à permettre aux clients de faire des sélections dans nos productions, selon leurs besoins.

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Factuel (français), AFP Fact Check (anglais), Factual (espagnol), Checamos (portugais) : le fact-checking s’est décliné en 4 langues à l’AFP. Factuel avait été inauguré en novembre 2017, ses trois « petits frères » ont été lancés en juin 2018. A la fin de l’année, ce sont près de 20 journalistes, fact-checkers et éditeurs, qui travaillent désormais à lutter contre la désinformation. Au 31 décembre 2018, près de 1 000 articles, libres d’accès, avaient été publiés.

Les fact-checkers sont répartis dans 14 bureaux de l’Agence, sur cinq continents : en Amérique du Nord (Montréal), en Amérique Latine (Mexico, Bogota, Rio), en Afrique (Dakar, Lagos, Libreville, Johannesburg, Nairobi), en Europe (Paris) et en Asie (Islamabad, New Delhi, Djakarta et Manille). Au quotidien, leur activité est encadrée par des journalistes en poste dans les rédactions en chef régionales (Washington, Montevideo, Paris et Hong Kong).

Comme n’importe quelle production à l’AFP, le fact-checking répond à des règles éditoriales strictes : rien n’est publié sans relecture et édition par des journalistes expérimentés. La production respecte en outre le code rédigé par l’International Fact-Checking Network (IFCN), une institution indépendante qui fait référence.

Enjeux importants

Avec l’explosion globale de la désinformation – que celle-ci soit créée pour nuire à un pays, une communauté ou une minorité, ou alors pour gagner de l’argent avec du « clic facile » (le click bait) –, les fact-checkers de l’AFP s’attaquent à un front extrêmement vaste. Et ils ne s’interdisent rien : fausses informations, rumeurs ou canulars, plus ou moins sophistiqués, circulant à large échelle et pouvant avoir un impact concret sur l’opinion publique ou le quotidien des gens ; photos ou vidéos partagées hors contexte ou manipulées ; propos de personnalités publiques dont la véracité est en doute. Avec, à chaque fois, des enjeux importants : sommes-nous en mesure de vérifier les faits pour ne pas laisser la moindre place au doute ? Sommes-nous équilibrés dans nos choix ? Ne risquons-nous pas de donner de la visibilité à une fausse information peu partagée ?

Lorsque la désinformation ou la manipulation de l’information est avérée, les fact-checkers s’attachent à faire montre du maximum de pédagogie dans leurs articles : tout est développé avec le maximum d’images, de captures d’écran ou de liens afin que chaque

Fact-checking : une activité en croissance, une expertise reconnue Lancé en novembre 2017, le blog Factuel consacré à la vérification et à la démystification des fausses informations s’est considérablement développé en 2018 : disponible en quatre langues et fort d’une équipe spécialisée d’une vingtaine de journalistes dans le monde, il a permis d’imposer l’AFP comme une référence essentielle en matière de fact-checking.

Grégoire LEMARCHANDAdjoint à la Rédaction en Chef Centrale, chef des réseaux sociaux et du fact-checking

Sophie NICHOLSONAdjointe au chef des réseaux sociaux et du fact-checking

FACT-CHECKING

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lecteur comprenne toutes les étapes qui permettent de conclure à une fausse information. Il n’y a pas davantage d' « évidences » ou de sources anonymes : tout est clairement expliqué, identifié et sourcé. Enfin, en s’adressant à une audience parfois très méfiante à l’égard des médias, il est très important de ne pas porter de jugements, ou de verser dans l’ironie ou le parti pris : le ton est factuel et neutre.

En France, le travail de vérification de l’AFP a particulièrement été remarqué en novembre et décembre, au plus fort de la mobilisation des « gilets jaunes ». Dans une atmosphère très défiante à l’égard des médias traditionnels, accusés d’être aux ordres du pouvoir, énormément d’infox ont circulé. AFP Factuel en

a démonté beaucoup – comme celle, par exemple, prétendant que des photojournalistes avaient mis en scène des clichés ou une autre ergotant sur de mystérieuses voitures sans plaques d’immatriculation –, s’attirant un considérable surcroît de curiosité et de notoriété parmi les professionnels ainsi que le grand public. Et c’est quotidiennement que des questions d’internautes sont depuis soumises à AFP Factuel sur les réseaux sociaux, afin de savoir si telle ou telle information est véridique.

Au quotidien, les fact-checkers de l’Agence, formés continuellement aux techniques de vérification et à l’usage des outils d’investigation en source ouverte comme la recherche d’image inversée, profitent de surcroît d’un atout précieux : le réseau AFP de plus de

22 novembre 2018 – En un an, l'AFP a écrit 654 articles (37% en français, 37% en anglais, 16% en espagnol et 10% en portugais) de vérifications : politique, environnement, sport, santé, société, immigration, sciences, alimentation, etc.

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1 700 journalistes dans le monde, qui sont autant d’experts d’un sujet, d’une région ou d’une langue et qui disposent de sources indispensables sur le terrain. Les éditeurs des rédactions en chef ont également effectué de nombreux voyages de formation auprès des différents journalistes fact-checkers afin de parvenir à un niveau aussi élevé qu'homogène.

Enfin, alors que les interrogations surgissent parfois sur l’utilité du travail de fact-checking (celui-ci est-il efficace ? atteint-il les personnes qui ont consommé et partagé une infox ?...), la participation de l’AFP au programme TPFC (Third party fact-checking tool) de Facebook permet d’avoir une influence directe sur la circulation de la désinformation sur le plus grand réseau social du monde et ses plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs.

Objectif : réduire la visibilité

L’AFP, comme d’autres médias à l’image de l’agence AP aux Etats-Unis ou du Monde en France, participe à ce programme depuis 2017. Concrètement, si une publication (texte, photo ou vidéo) est qualifiée de fausse :

• les utilisateurs sont moins susceptibles de la voir car elle perd une grande partie de sa visibilité dans le fil d'actualité ;

• si la publication apparaît sur son fil, l’internaute se voit proposer, juste en-dessous, le fact-checking présenté comme un « article connexe » présentant un autre point de vue ;

• l’auteur de la publication reçoit une notification (et dispose de la possibilité de corriger afin de ne plus être affecté par la perte de visibilité) ;

• si une page partage de manière répétée des informations erronées, c’est sa visibilité globale qui est réduite par Facebook, tandis que la possibilité de monétiser la page est également affectée.

L'AFP conserve bien évidemment une totale indépendance sur les sujets qu’elle décide de traiter ou pas, d’autant que ses journalistes monitorent la désinformation bien au-delà de Facebook (Twitter, Instagram, WhatsApp...). En étendant son réseau de journalistes spécialisés – qui échangent au quotidien entre eux et progressent ainsi chaque jour –, en participant au TPFC de Facebook, en continuant à développer le plugin InVID grâce à son Medialab, en donnant beaucoup de visibilité à ses fact-checks sur les réseaux sociaux, l’AFP s’est installée comme une référence mondiale dans la lutte contre la désinformation.

Pendant la crise des « gilets jaunes », les articles ont été nombreux dans les médias français (France TV, Le Figaro, L’Express, Konbini...) et internationaux (Gizmodo, Euronews, huffingtonpost.es...), tandis que les journalistes d’AFP Factuel ont été invités à témoigner dans de très nombreuses tables rondes et conférences.

Et en 2019, le réseau de fact-checkers de l’agence doit continuer à croître, s’étendre à de nouveaux pays et de nouvelles langues, comme l’arabe.

FACT-CHECKING

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12 décembre 2018 – Dans ce post, l'éditeur du blog Paleofuture de Gizmodo, Matt Novak, conclut : « Ne croyez pas tout ce que vous voyez en ligne. Même si la personne prétend être un "debunker". Qui "fact-checkera" les fact-checkers ? L'AFP s'en charge, au moins pour le moment. Et nous sommes heureux qu'ils s'en occupent. »

07 décembre 2018 – « Nous sommes très sollicités par les internautes, c'est du jamais-vu, s'exclame Grégoire Lemarchand. Nous recevons chaque jour plus d'une cinquantaine de messages (…), ce qui nous permet de découvrir des infox qui étaient passées sous nos radars. »

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1er décembre 2018 – Paris, France – Devant l'Arc de Triomphe, sur l'avenue des Champs Elysées, des manifestants en gilet jaune font face à des policiers anti-émeutes lors d'une manifestation contre la hausse du prix du pétrole et du coût de la vie. © Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

GILETS JAUNES

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La crise des Gilets jaunes est un des faits marquants de 2018. Comment l’AFP s’est-elle organisée pour couvrir cette contestation inédite dans sa forme ?Contrairement à d'autres épisodes récents de contestation, le mouvement des Gilets jaunes est parti non pas de Paris mais des régions. De plus, il est né sur Facebook d’appels à manifester le 17 novembre contre la hausse du prix des carburants. L’AFP a commencé à s’y intéresser à la fin du mois d’octobre en essayant de mesurer son potentiel. Nous avons senti qu’un tel phénomène, sur fond d’impopularité du chef de l’Etat, pouvait prendre de l’ampleur. Les bureaux régionaux ont été chargés de tâter le terrain auprès de meneurs mais dès que l’un d’eux émergeait, il était désavoué… Notre travail s’est dès lors concentré sur les ronds-points occupés puis sur les manifestations successives, avec une surveillance accrue des réseaux sociaux. A partir de l’« acte 3 », le 1er décembre, ce sujet national est devenu une dominante globale. Nos images de l’Arc de Triomphe vandalisé ont fait le tour du monde. La crise a changé de dimension, notre dispositif aussi.

Les régions se retrouvant en première ligne, cette couverture a démontré la force du réseau France de l’Agence…Avec ses sept bureaux régionaux et ses bureaux détachés, le réseau France a donné toute sa mesure. Nos journalistes en régions ont fait

GILETS JAUNES

« Avec la couverture Gilets jaunes, le réseau France a donné toute sa mesure »

preuve d’un véritable enthousiasme pour cette couverture complexe dans sa gestion. Alors que nous nous attendions à des débordements dans des villes comme Nantes, après les violences de Notre-Dame des Landes, c’est à Bordeaux et Toulouse qu’ils se sont produits. Nous demandions aux bureaux ce qu’il était possible de faire et leurs propositions affluaient. Les reporters texte, photo et vidéo ont adopté une approche très humaine pour savoir qui étaient les Gilets jaunes, faire des portraits de ces gens et connaître leurs attentes. Malgré la fatigue accumulée, cette dynamique ne s’essoufle pas : tout ce que nous pouvons décrire ou analyser vient de notre réseau.

Quel a été le niveau de mobilisation des services ?Au-delà des bureaux, c’est l’ensemble du réseau France qui a été mobilisé. Les services – certains plus que d’autres, comme les infos générales et le service politique – ont tous pris part à cette couverture. Il leur a fallu sonder le mouvement, interroger des experts, faire un travail d’éclairage avec des angles politiques, sociaux, économiques et sociologiques. Le tout en lien avec un dispositif de terrain qui n’était pas uniquement axé sur les violences des rassemblements. De nouvelles interactions se sont développées et les services sont aujourd’hui demandeurs d’une plus grande mutualisation des données, à l’image des

Annie THOMASRédactrice en chef France

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groupes WhatsApp que partagent les reporters des différents métiers. Ce genre d’événement nous fait progresser, sur l’éditorial comme sur l’organisation.

La cellule réseaux sociaux a-t-elle contribué à ce travail collectif ?C’est la première fois que je voyais une telle synergie entre le terrain et le virtuel. La rédaction se charge elle aussi de surveiller les réseaux sociaux, notamment les groupes Facebook. C’est comme cela qu’elle a appris ce qui se préparait et qu’elle a suivi l’effervescence politique autour de cette crise. Mais l’apport de la cellule a été considérable. Il a pris la forme d’un décryptage des bruits sur internet et surtout d’un débunkage des fausses informations qui circulaient. Je pense notamment à des clichés de femmes ensanglantées ou à ce soi-disant message de solidarité d’un gendarme aux Gilets jaunes. Dans les deux cas, nos fact-checkers ont établi que les photos étaient hors contexte et avaient déjà tourné sur les réseaux.

Compte tenu de son omniprésence, l’image n’a-t-elle pas occulté les autres productions ?Sur une histoire comme celle des Gilets jaunes, l’image a une force inouïe. Certains visuels se répandent partout et comme une trainée de poudre. Mais sans texte et sans information expliquée, ils n’auraient pas le même poids. S’il n’y avait pas tous ces papiers d’éclairage sur ce qui fait ce mouvement, si nous n’avions pas fait parler ces gens dans nos dépêches, nous n’aurions pas la même couverture. Cela dit, la collaboration entre rédacteurs, photographes et JRI se passe très bien. Souvent, la vidéo a des journalistes sur place et envoie des éléments au texte qui rédige à partir de ces données en ajoutant des témoignages et de la couleur. L’histoire peut aussi naître d’une image, le cas du boxeur frappant des gendarmes sur un pont de Paris en est l’exemple parfait : l’une de nos JRI a réussi à filmer la scène en live et c’est devenu l’accroche de notre papier général du jour.

A quel moment la sécurité des journalistes sur le terrain a-t-elle dû être renforcée ?Il y a eu différentes phases. D’abord l’hostilité de certains Gilets jaunes à l’égard de la presse en général, que le travail de proximité et de pédagogie de nos reporters a permis d’atténuer, puis les violences policières. Nos équipes se retrouvaient parfois prises entre deux feux. Toutes ont été équipées de casques, masques, lunettes et autres protections. Pour les photographes et les JRI, le port d’un gilet léger anti-émeute a été rendu obligatoire, ce qui est une première pour une couverture dans Paris. La rédaction en chef technique a également prévu des équipements pour nos journalistes en régions. Très vite, nous n’avons plus envoyé quiconque sur le terrain sans une formation aux violences urbaines. Et, chose peu fréquente, nous avons eu recours à des agents de sécurité pour assurer la protection d’équipes vidéo.

11 décembre 2018 – Paris, France – Le post de Guillaume Daudin et l'équipe d'AFP Mexico publié sur le blog Factuel.

GILETS JAUNES

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Juliette HOLLIER-LAROUSSE Directrice de la vidéo

« Faire vivre l’événement, si possible en direct »

Qu’est-ce qui fait la complexité d’une telle couverture vidéo ?Le premier défi est de faire vivre l’événement, si possible en direct. Pour cela, il faut avoir des moyens de transmission live mais également du monde sur le terrain. En fonction de ce que seront les points chauds, nous devons nous assurer que, chaque samedi, nous aurons les effectifs à Paris et en régions. Par précaution, nous avons souhaité que les JRI des bureaux régionaux travaillent en binôme, ce qui a nécessité l’envoi de renforts. Un autre défi est de ne pas se laisser happer par l’expression violente. Nous suivons les affrontements tout en recueillant la parole des gens.

Outre les binômes, d’autres mesures ont-elles été prises pour assurer la sécurité des JRI ?Aucun JRI ne peut participer à cette couverture sans être équipé d’un gilet léger, d’un casque, d’un masque pour les gaz voire de lunettes. Nos équipes sont confrontées à des événements violents et sont parfois prises à partie par des manifestants. Tout doit être fait pour les protéger. C’est pourquoi nous avons fait appel à des agents de sécurité pour les accompagner. Cette présence les aide à se concentrer sur leurs prises de vue, à être plus mobiles et à s’approcher sans prendre de risques inconsidérés.

A ce sujet, est-il possible de tourner avec une caméra en toute circonstance ?Dans certains cas, avoir une caméra et un boîtier de transmission peut se révéler compliqué. Le smartphone est plus discret et plus léger, une partie de nos JRI l’ont adopté. Nous leur proposons désormais des kits avec batterie, stabilisateur et poignée, et c’est devenu un outil parmi d'autres. Il facilite la mobilité et permet de ne pas être identifié comme journaliste. Dans certains cas, nos équipes l’utilisent pour recueillir des témoignages car il crée davantage d’intimité qu’une caméra classique.

7 décembre 2018 – Paris, France – Principales fermetures de lieux publics et de commerces annoncées et dispositif de sécurité prévu pour le samedi 8 décembre. © Laurence SAUBADU, Thomas SAINT-CRICQ / AFP

Quels enseignements peut-on tirer de cette couverture hors normes ?Nous avons l’expérience des mouvements sociaux et des manifestations de masse qui dégénèrent en violences. Mais nous apprenons beaucoup de cette séquence dans la mesure où elle concerne tout le territoire français, présente de multiples facettes et s’installe dans la durée. Couvrir un événement d’une telle dimension nous oblige à intensifier les échanges entre les services, les bureaux et les métiers. Le fonctionnement de l’Agence évolue et l’arrivée de JRI dans les services va encore renforcer notre force de frappe collective. Cette crise, que peu avaient vu venir, nous incite aussi à être plus sensibles aux signaux faibles, notamment sur les réseaux sociaux.

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Quelle a été l’évolution de la couverture du conflit au Yémen par l’AFP depuis votre arrivée à la tête du bureau de Dubaï ? Le bureau de Dubaï, aux Emirats arabes unis, couvre une zone qui comprend les six monarchies pétrolières du Golfe et le Yémen. J’y ai pris mes fonctions en août 2014, alors que les rebelles chiites Houthis soutenus par l’Iran approchaient de Sanaa, la capitale yéménite. Quelques semaines plus tard, ils en prenaient le contrôle avec l’aide des forces restées fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh. Etant donné qu’aucun reporter étranger ne pouvait plus s’aventurer au Yémen sans s'exposer à une agression, un enlèvement ou à la mort, j’ai été très inquiet pour notre couverture, d’autant plus que trois de nos journalistes locaux ont dû s’exiler pour des raisons de sécurité. Mais quand ont débuté, en avril-mai 2015, les bombardements de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, nos pigistes ont réagi de manière très professionnelle. La riche couverture du conflit que propose l’AFP au quotidien repose sur l’efficacité et le courage de cette vingtaine de correspondants arabophones.

A l'instar du conflit syrien, l’une des caractéristiques de cette guerre est en effet sa dangerosité pour les journalistes…Le conflit yéménite est aussi difficile à comprendre que dangereux à couvrir. Il oppose principalement les forces progouvernementales appuyées par la coalition arabo-sunnite aux

rebelles houthis, mais il implique aussi des factions tribales, des milices et des groupes jihadistes, notamment Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) et l’organisation Etat islamique. Dans ce contexte, rien qu’en 2018, huit journalistes ont trouvé la mort au Yémen, dont le photographe et JRI Abdullah Al-Qadri, qui travaillait pour la chaîne yéménite Belqees TV et collaborait avec l’AFP. Il a été tué par un obus le 13 avril 2018 dans le centre du pays. Un an plus tôt, un pigiste photo régulier de l’Agence, Saleh Al-Obeidi, avait été grièvement blessé dans un bombardement. Il en a gardé d’importantes séquelles. A cela s’ajoutent les menaces qui visent certains de nos collaborateurs locaux et les forcent à l’exil. Mais même ces derniers ont fait le choix de continuer à travailler pour nous.

Comment est organisé ce réseau de pigistes pour rendre compte d’une guerre aussi complexe ?Notre réseau se compose de quatre journalistes texte, huit photographes et huit JRI. Parmi les pigistes texte, deux « historiques » de l’AFP opèrent désormais depuis Dubaï et Abou Dhabi mais ils disposent d’un grand nombre de sources aussi bien dans l’armée que dans les tribus et sont souvent les premiers informés. Nous avons aussi le réseau de photographes et de JRI le plus étendu parmi les grandes agences. Les premiers sont coordonnés par le chef de la photo à Sanaa, Mohammed Huwais, dont le travail est régulièrement repris par la presse

« Un conflit aussi difficile à comprendre que dangereux à couvrir »

René SLAMADirecteur du bureau AFP de Dubaï

YÉMEN

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internationale. L’équipe vidéo est animée depuis Le Caire par notre ancien JRI de Sanaa, Sami Al-Ansi, lui aussi contraint à l’exil en 2015. Il est épaulé à Dubaï par le coordinateur vidéo Mimen Khatib. Tous ces pigistes sont extrêmement réactifs et très attachés à l’Agence en raison de leur histoire personnelle et du fort impact qu’a l’AFP dans le monde arabe. Grâce à eux, nous avons souvent été les premiers, avec des images exclusives comme celles des offensives de la coalition ou des premiers cas de famine et de choléra.

Quel rôle joue le bureau de Dubaï dans ce dispositif ?Avant l’intervention saoudienne, la plupart des couvertures étaient gérées depuis Sanaa. Du fait du morcellement du pays, tout est désormais supervisé à Dubaï, en concertation avec le siège régional à Nicosie. Dans la mesure du possible, nous tâchons d’avoir les trois métiers sur le pont. Si nous décidons d’un sujet sur des cas de choléra sur la côte occidentale, un JRI et un photographe se rendent sur place

afin de produire un package multimédia qui sera mis en forme à Dubaï. Un JRI de Taëz, dans le sud-ouest, peut aussi nous avertir qu’il a des images de batailles entre loyalistes et rebelles. Nous prévenons alors la photo et nous collectons des informations pour en faire un papier. Comme nous avons moins de pigistes texte, les images, et en particulier les vidéos, servent souvent de base à nos dépêches. Bon nombre sont d'abord écrites en arabe sous l'autorité de mon adjoint, Mohamad Ali Harissi, qui est l’interlocuteur direct du réseau. Elles sont ensuite traduites en français et en anglais. Le bureau s’emploie à contextualiser les informations, à expliquer le plus simplement possible ce conflit où les dimensions tribales, régionales et confessionnelles s'entremêlent.

Sur le terrain, les pigistes de l’AFP doivent faire preuve d’une grande mobilité. Leur sécurité peut-elle être assurée ?Nous couvrons l’essentiel du territoire yéménite, ce qui implique des déplacements réguliers. Par exemple, notre photographe et notre JRI basés à

26 mars 2018 – Le conflit yéménite ne connaît aucun répit trois ans après l'intervention de l'Arabie saoudite et ses alliés en soutien au gouvernement. Le conflit yéménite expliqué en vidéographie. © Fred GARET, Emmanuelle BAILLON / AFP-VIDEOGRAPHIE

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Aden, dans le sud, sont fréquemment amenés à se rendre sur la côte ouest pour couvrir des combats. Compte tenu des risques encourus, les consignes de sécurité sont très strictes. Quand nous demandons à des pigistes d’effectuer un reportage, ils doivent être volontaires. Ensuite, ils doivent impérativement être équipés de casques et de gilets pare-balles. Si nous sentons que la situation est trop périlleuse, nous préférons ne pas avoir d’équipe sur place plutôt que de mettre la vie des journalistes en danger. C’est une règle absolue. A noter que trois de nos principaux collaborateurs yéménites ont suivi une formation de sécurité en France. Cela dit, le réseau est composé de professionnels qui travaillent en majorité pour des médias yéménites et qui connaissent le terrain. Ils peuvent aussi se déplacer dans le cadre de missions organisées par les armées saoudienne et émiratie. Ils sont alors « embarqués » et placés sous leur protection. Mais cela ne suffit pas toujours, notre photographe Saleh Al-Obeidi en fait la dure expérience : un missile a été tiré sur le blindé dans lequel il circulait.

Après quatre années de conflit, comment parvient-on à faire vivre une telle couverture ?Notre objectif constant est d’avoir des gens sur le terrain, c’est ce qui fait la force de notre travail. Sur le plan militaire, nous avons couvert en 2018 les offensives menées sur la ville portuaire de Hodeida. Par le biais de ses contacts, mon adjoint y a trouvé une journaliste que nous avons recrutée comme pigiste, alors que nos concurrents n’avaient personne sur place. Le bureau a aussi suivi de près les négociations qui se sont tenues en Suède, en décembre, sous l’égide de l’ONU. Nous avons envoyé une journaliste de Dubaï et nous avons ensuite écrit une série de papiers sur le scepticisme suscité au Yémen par ces pourparlers. Nous traitons aussi largement les effets de cette « sale guerre » sur la population. Ce terme renvoie à une situation où les civils sont littéralement pris en otages par les

belligérants et où la catastrophe humanitaire est devenue centrale : plus des deux tiers des habitants ont besoin d’une aide urgente, 3,3 millions sont déplacés, plusieurs milliers sont morts du choléra ou de faim, sans parler des milliers d’autres victimes des combats ou des raids aériens.

L’angle humain est donc systématiquement privilégié ?Sans nous détourner de l’actualité sur les lignes de front, nous écrivons de plus en plus sur ce type de sujets. A cet égard, Mohamad Ali Harissi joue un rôle crucial à Dubaï car il inspire lui-même des angles à nos papiers. Si un bombardement fait des victimes civiles, il va très vite chercher à donner une dimension humaine à l’histoire sur la base de témoignages de survivants recueillis par nos pigistes. L’angle humain est donc une priorité, il permet de révéler la gravité de la crise humanitaire, sanitaire et économique que subit la population.

01 mai 2018 – Une photo de Mohammed Huwais reprise par The New Yorker.

YÉMEN

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13 décembre 2018 – Sanaa, Yémen – Des hommes armés yéménites brandissent leurs armes alors qu'ils se rassemblent dans la capitale Sanaa pour manifester leur soutien au mouvement chiite Houthi contre l'intervention saoudienne. Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a annoncé aujourd'hui une série de percées dans les pourparlers avec ses rivaux dans le conflit au Yémen, notamment un cessez-le-feu pour un port vital. © Mohammed HUWAIS / AFP

10 août 2018 – Dahyan, Yémen – Des Yéménites creusent des tombes pour des enfants qui ont été tués lorsque leur bus a été touché lors d'une attaque aérienne de la coalition saoudienne qui, la veille, avait pris pour cible le marché Dahyan dans la province de Saada, bastion des rebelles Houthis. © Stringer / AFP

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Les Coupes du monde de football, comme les jeux Olympiques, font régulièrement passer de nouveaux paliers à l'AFP. Cela s'est-il vérifié avec le Mondial 2018 ?Vincent Amalvy : Ce Mondial en Russie étaitun challenge à la fois éditorial, technique, logistique et budgétaire. Avec des moyens moindres mais une excellente préparation, nous avons franchi un cap en termes d’efficacité. La qualité de l’organisation russe nous y a aidés. Mais le succès de notre déploiement est aussi le résultat d’une très bonne synergie entre les différents métiers de l’Agence : texte, photo, vidéo, infographie et vidéographie.Didier Lauras : Le contexte était à la réduction des coûts. Avec le budget de la Coupe du monde 2014 au Brésil, nous avons assuré la totalité des opérations spéciales de 2018,y compris le Mondial en Russie. Comme aux jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang (Corée du Sud), nous avons réorganisé la couverture en réduisant notamment le nombre de nos envoyés spéciaux en texte. Pour la première fois, nous n’avons pas envoyé le desk sur place.

Pourquoi ce choix ?DL : Le desk texte ne doit plus être seulement considéré comme la dernière étape de relecture et de validation mais comme un chaînon majeur de la production, dont une partie importante peut être effectuée à distance. Toute la partie

factuelle des rencontres et des faits de match qui valait un encadré a ainsi été déléguée au desk. Les collaborateurs sur site ont pu consacrer leur temps à ce qui caractérise le terrain, à savoir l’ambiance et les interviews. VA : C’est une forme de travail que nous développons de plus en plus parce que la technologie nous le permet. Nous pouvons désormais opérer de n’importe où, nous n’avons plus à faire déménager nos desks sur place comme nous le faisions auparavant. Au-delà du texte, c’est l’ensemble de l’édition quia été déportée à l’occasion de cette opération spéciale. Selon les métiers et les priorités, la production a pu être validée depuis nos desks à Paris, Montevideo, Berlin, Londres et Madrid.

Quels ont été les effets de cette réorganisation sur le plan éditorial ? DL : La plus forte intégration du desk dans la production renforce la valeur du terrain et améliore la couverture. Les envoyés spéciaux ont plus de temps pour recueillir des déclarations, soigner leurs angles et collecter des informations que les desks traiteront. Qu’il soit sur place ou ailleurs dans le monde, chaque membre du dispositif participe à la couverture. Au final, nous avons probablement gagné en qualité et en implication tout en faisant des économies ! VA : Sur ce Mondial, nos équipes ont pu travailler de façon plus statique grâce à cette répartition, à un maillage géographique précis

« Nous avons franchi un cap en termes d'efficacité »

Didier LAURASChef du Département Sports

Vincent AMALVYResponsable photo pour la région Asie-Pacifique, Chef des opérations spéciales

MONDIAL 2018

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et à une polyvalence accrue. Concrètement,une partie de la production vidéo a été assurée par des photographes, les journalistes texte ont collaboré pour toutes les langues de production, des JRI ont glané des citations pour le texte, des photographes ont envoyé des citations d’équipes sur lesquelles le texte avait fait l’impasse… Tout le monde a fait équipe et le mélange des genres a bien fonctionné.

Comment était coordonné ce vaste ensemble ? VA : L’opération reposait sur une centaine d’envoyés spéciaux, notre équipe basée en Russie et le « cluster » des desks dédiés. La coordination de l’ensemble de la couverture s’est faite depuis un bureau temporaire au

centre de Moscou, à deux pas du Loujniki,le stade de l’ouverture et de la finale du Mondial.DL : Un point quotidien avait lieu entrela rédaction en chef centrale à Paris et l’équipe de coordination. Les différents métiers et les langues de production y étaient représentés, de même que notre filiale sportive allemande SID. Cet échange nous permettait de bénéficier d’un regard extérieur et, au-delà de la Russie, de mobiliser les bureaux, dont ceux des 32 pays participants. L’avantage comparatif de l’AFP, c’est sa capacité à faire travailler la totalité de son réseau.

L’image était très attendue, quel dispositif l’AFP a-t-elle mis en place, notamment pour la vidéo ? VA : L’effort consenti sur le plan des effectifs vidéo, triplés par rapport au Mondial brésilien, est le reflet de l’évolution de l’Agence. Il répondait aussi à la nécessité d’assurer des couvertures live sur les à-côtés des matches. Autant que possible, nos équipes

11 juillet 2018 – Moscou, Russie –L'attaquant croate Mario Mandzukic serre la main du photographe de l'AFP Yuri Cortez après être tombé sur lui avec ses coéquipiers lors du match de demi-finale de la Coupe du monde entre la Croatie et l'Angleterre au stade Loujniki. © Mladen ANTONOV / AFP

« Avec le budget de la Coupe du monde 2014 au Brésil, nous avons assuré la totalité des opérations spéciales de 2018, y compris le Mondial en Russie. » – Didier LAURAS –

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17 juin 2018 – Rostov-sur-le-Don (Rostov Arena), Russie – L'attaquant brésilien Neymar réagit après avoir été attaqué par le milieu de terrain suisse Valon Behrami lors du match de football du Groupe E de la Coupe du monde entre le Brésil et la Suisse. © Jewel SAMAD / AFP

30 juin 2018 – Sotchi, Russie – L'attaquant portugais Cristiano Ronaldo contrôle le ballon lors de la Coupe du monde de football qui oppose l'Uruguay et le Portugal au stade Ficht. © Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

MONDIAL 2018

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ont travaillé en mobilité en utilisant des boîtiers Aviwest. L’objectif était de faire du direct aux moments clés, en fonction des droits dont nous disposions. Une négociation importante s’était jouée en amont entre les organisateurs et les non-détenteurs de droits comme l’AFP, le but étant de produire les meilleurs contenus possibles sans avoir accès aux rencontres. DL : L’AFP a poursuivi sa montée en puissance en produisant 2 000 vidéos broadcast et web en cinq langues. Outre les présentations des équipes, des villes et des stades, nous avons brossé des portraits de joueurs et proposé des images d’entraînementset de conférences de presse, tout en suivant les réactions dans les « fans zones » et les actualités en périphérie de la compétition. La vidéo est désormais centrale, il n’est plus possible, par exemple, de monter une bonne interview si elle n’est pas embarquée. Dans l'absolu, pour 20 minutes en tête-à-tête avec Neymar, Lionel Messi ou Kylian Mbappé, on passe d’un joli coup à un scoop mondial.

La photo a-t-elle à nouveau brillé par ses innovations ? VA : Pour appuyer le dispositif photo,nous avons déployé notre dernière technologie en matière de robotique. Sept des douze stades ont été équipés de robots légers à pilotage manuel ou automatique, sur lesquels nous travaillons en partenariat avec Nikon. En Russie, nous en avions plus que les autres agences. Un grand nombre étaient postés dans les toits et doublés de photographes spécialisés dans les prises de vue aériennes, pour l’essentiel Kirill Kudryavtsev et Jewel Samad, qui ont vécu pendant un mois dans les passerelles, à la verticale des terrains. L’ensemble a donné une production originale et conféré une spécificité visuelle à cette Coupe du monde. DL : Ces vues du ciel ont été une vraie réussite. Les « catwalks » des stades n’ont été ouverts aux agences qu’au dernier moment mais Vincent, en charge de l’organisation, a fait le choix de parier sur ces positions plutôt que sur d’autres plus conventionnelles. Nos

concurrents n’avaient pas nécessairement saisi le caractère innovant de cet angle aérien. Ils ont d’abord opté pour des positions classiques et ce n’est qu’au vu du succès remporté par l’AFP auprès des médias qu’ils se sont ravisés. Nos concurrents ne sont arrivés dans les toits que pour les demi-finales.

Des enseignements peuvent-ils être tirés en vue des prochains grands événements sportifs ?DL : Entre les grosses opérations de type JO, Mondial ou Euro, nous avons toute une série d’événements sportifs d’importance à couvrir, une dizaine en 2019. Après la Coupe du monde de cricket en Angleterre et au Pays de Galles viendront la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) en Egypte et le Mondial féminin en France, puis la Coupe du monde de rugby au Japon, sans oublier les championnats du monde de natation et d’athlétisme. L’organisation est bouclée. Pour la partie éditoriale, nous ferons à distance tout ce qui peut l’être en nous inspirant de l’éditing déporté du Mondial russe. VA : Nous sommes d’ores et déjà sur la couverture des jeux Olympiques 2020 à Tokyo. Compte tenu de la pression budgétaire, la préparation avec le CIO et le comité d’organisation doit nous permettre de rentabiliser au mieux nos investissements. Avant cela, il faudra réussir l’Euro 2020 organisé dans 12 villes européennes. Ce sera un nouveau défi technique mais, heureusement, les équipes ne quitteront leur camp national que la veille des matches, avec un retour le soir des rencontres. Notre rôle consistera à gérer la navigation des sélections et des supporters.

« L'avantage comparatif de l'AFP, c'est sa capacité à faire travaillerla totalité de son réseau. » – Vincent AMALVY –

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La première édition du Prix Breach/Valdez recompense Daniela Rea, journaliste mexicaine

Décerné à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le prix Breach/Valdez a été créé en mémoire de deux reporters assassinés en 2017 au Mexique, Miroslava

Breach, et Javier Valdez, collaborateur de l’AFP pendant plus d'une décennie. Cette première édition a été organisée par

l'AFP, l'ONU, l'UNESCO, l'ambassade de France au Mexique et l'université ibéro-américaine.

Visa pour l’image 2018 : mise à l’honneur du travail des photojournalistes en Afrique

En septembre, les photojournalistes de l’AFP John Wessels, Luis Tato et Mohamed Abdiwahab présentent leur travail à

l’occasion du 30e anniversaire du festival perpignanais. Lors de cette édition, l’AFP est de nouveau partenaire du Live Magazine des photographes avec le récit d’Olivier Morin,

rédacteur en chef photo France. © Luis TATO / AFP

L’AFP participe à la 1ère édition des Assises Internationales du Journalisme de Tunis

Du 15 au 17 novembre, Tunis accueille 500 journalistes de 30 pays différents, venus débattre sur l’information et la

démocratie. Plusieurs journalistes de l’AFP participent à des débats et tables rondes notamment à propos du fact-checking. Dans ce cadre, l’Institut Français de Tunisie

accueille une exposition AFP retraçant 2018 en images.

Instantes, une exposition AFP en collaboration avec l’Alliance française de Maracaibo

Dans le cadre du festival Foto Maracaibo, les rues de la ville présentent du 17 novembre jusqu’à fin février, l’exposition

Instantes de l’AFP. Caracas accueillera en 2019 cette exposition de photos prises dans le monde entier.

L'association Les Papillons Blancs de Paris expose au siège de l'AFP

De juin à septembre, les membres de l'atelier photo-vidéo des Papillons Blancs de Paris ont photographié nos équipes

parisiennes, tous métiers confondus de l'AFP. Ce travail a donné lieu à une exposition lors de la semaine européenne

pour l’emploi des personnes handicapées, fin novembre.

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2018 À L'AFP

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Fragments d’Amérique : le making-of audio des journalistes de l'AFP aux Etats-UnisDepuis octobre, le blog AFP Making-of propose une immersion sonore dans l’Amérique d’aujourd’hui. Les journalistes de l’AFP aux Etats-Unis, sous la houlette d’Antoine Boyer et Lucie Aubourg, tous deux reporters pour l’AFP à Washington, racontent à travers ces podcasts décalés les fragments d’actualités, en explorant l’Amérique de Trump profondément divisée. © Nicholas KAMM / AFP

La vie à la frontière Mexique – USA, une exposition photo portée par l’AFPL’exposition inaugurée le 4 mai dans la ville de Ciudad Juarez présente 44 photos prises par l’Américain Jim Watson, le Mexicain Guillermo Arias et le Salvadorien Yuri Cortez. Ces photojournalistes de l’AFP ont parcouru en 10 jours une partie des 3 200 kilomètres qui forment la frontière se partageant les deux pays. © Herika MARTINEZ / AFP

Moscou à travers les yeux de l'AFP La Maison centrale des journalistes de Russie accueille l'exposition Moscou à travers les yeux de l'AFP. 46 photographies illustrent la couverure de la capitale par les photographes de l'AFP basés à Moscou : Mladen Antonov, Yuri Kadobnov, Natalia Kolesnikova, Kirill Kudryavtsev et Alexander Nemenov.

L’AFP éduque les jeunes aux médiasDans le cadre de la Semaine de la presse et des médias dans l'Ecole et de son soutien à l’association Entre les Lignes, l’Agence a ouvert ses portes à des collégiens. Au programme, visite de différents services dont le service photo, l’infographie et les informations générales, participation à la conférence internationale de la rédaction en chef et rencontre avec un reporter de guerre.

L’AFP s'engage avec l'Institut National du CancerFin novembre, l’AFP a rejoint la liste des 41 entreprises françaises signataires de la charte des 11 engagements « Cancer et Emploi » afin de favoriser le maintien et le retour à l'emploi de ses collaborateurs touchés par la maladie.

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Boris BACHORZDirecteur régional

Afrique

Brigitte DUSSEAUDirectrice régionale Amérique du Nord

Pierre AUSSEILLDirecteur régional Amérique latine

Organigramme au 16 mai 2019

Anne CALCHÉRADirectrice financière

Jérôme JAROUSSIEDirecteur des Systèmes

d’Information

Christophe WALTER-PETIT

Directeur juridique

Philippe LE BLONDirecteur des ressources

humaines

Philippe ONILLONDirecteur de la Rédaction

et des Parcours Professionnels

Maria LORENTERédactrice en chefAmérique latine

Stéphane ORJOLLETRédacteur en chef

Afrique

Hervé ROUACHRédacteur en chefAmérique du Nord

Anne DELYDirectrice des Achats et

de la Politique immobilière

ORGANIGRAMME

Patrice MONTIDirecteur commercial

et marketing

Marie-Noëlle VALLÈSDirectrice de la Marqueet de la Communication

Dalila ZEINDirectrice générale

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Philip CHETWYNDDirecteur de l'Information

Jean-Luc BARDETDirecteur régional

France

Philippe MASSONNETDirecteur régional

Asie-Pacifique

Christine BUHAGIARDirectrice régionale

Europe

Christian CHAISEDirecteur régional

Moyen-Orient Afrique du Nord

Jean-Luc BARDETAdjoint au directeur

de l’Information

Marc BRAIBANTAdjoint au directeur

de l’Information

Fabrice FRIESPrésident

Directeur Général

JulietteHOLLIER-LAROUSSE

Directrice d’AFPTV

Sophie HUETRédactrice en chef Centrale

Marielle EUDESDirectrice de la photoDIRECTIONS RÉGIONALES

David WILLIAMSRédacteur en chef

Europe

Annie THOMASRédactrice en chef

France

Giles HEWITTRédacteur en chef

Asie-Pacifique

Emmanuel GIROUDRédacteur en chef Moyen-Orient

Afrique du Nord

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Les talents de l'AFP, dans toute leur diversité, mondialement reconnusPhoto, texte, vidéo, infographie, vidéographie : la qualité des productions de l’Agence est régulièrement récompensée par des prix internationaux. En 2018, l’AFP a reçu 32 prestigieuses distinctions parmi lesquelles le World Press Photo remis à Ronaldo Schemidt du bureau de Mexico et le prix du journalisme brésilien Petrobras pour le modèle interactif « Balles perdues » réalisé par l’équipe de Rio et le Département Infographie et Innovation à Paris.

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PRIX & DISTINCTIONS

Ronaldo SCHEMIDT

World Press Photo – Lauréat dans la catégorie photo de l'année 2018

03 mai 2017 – Caracas, Venezuela

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Gohar ABBAS

Foreign Press Assocation Award – Travel & Tourism Story of the year

11 octobre 2017 – Corridor du Wakhan, Afghanistan

Juan BARRETOPrix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre – 3e place dans la catégorie « Photo »

22 juillet 2017 – Caracas, Venezuela

Amer ALMOHIBANY

Prix Varenne – Prix Photo dans la catégorie « Jeune journaliste »

13 mars 2018 — Zamalka, Syrie

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Mahmud HAMS

Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre – 3e place dans la catégorie « Photo » Prix Varenne – Grand Prix dans la catégorie « Photo internationale »

11 mai 2018 – Gaza, Territoires palestiniens

Franck FIFEPrix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre – Regard des jeunes de 15 ans

15 juillet 2018 – Moscou, Russie

Sergei GAPON

Concours Photo international Andrei Stenin – 1ère place dans la catégorie « My Planet Single »

9 octobre 2017 – Selishche, Biélorussie

PRIX & DISTINCTIONS

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Patricia DE MELO MOREIRA

Festival Estacao Imagem de Coimbra – 1er prix

18 juin 2017 – Penela, Portugal

Jeff PACHOUD

Atlanta Photojournalism Seminar – 1ère place dans la catégorie « Sports Picture Story »

14 juillet 2018 – Roubaix, France

Mauro PIMENTEL

Prix du journalisme Vladimir Herzog – Mention honorable

25 septembre 2017 – Rio de Janeiro, Brésil

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PRIX & DISTINCTIONS

Sur une idée originale de Mauro PIMENTEL, développée avec Carola SOLÉ

Prix Petrobras – Catégorie « développement durable et questions sociales »

11 décembre 2017 – Rio de Janeiro, Brésil

Sam JAHAN, Nick PERRY, Redwan AHMED & Claire COZENS

Human Rights Press Awards – 1er prix Text & Print dans la catégorie « Spot News »

29 août 2017 – Ukhia, Bangladesh

Luis TATO

Visa pour l'image – Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik

11 août 2017 – Nairobi, Kenya

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Coordination et mise en page : Coline Sallois

Rédaction : Thibault Leroux

ISSN 2494-5668

© Agence France-Presse

Juin 2019

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