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1 République du Mali Un Peuple – Un But – Une Foi COORDINATION NATIONALE DES ORGANISATIONS PAYSANNES DU MALI (CNOP) Garantiguibougou «300 logements » Porte n°268 BP : E2169 Bamako Mali Email :[email protected] Rapport du consultant national Préparé pour l’atelier de concertation paysanne sur le développement de la filière coton en Afrique de l’Ouest (Cotonou du 11 au 14 mai, 2004) Mai 2004 Lamissa DIAKITE, Agro-economiste Développement de la filière coton au Mali

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République du Mali Un Peuple – Un But – Une Foi

COORDINATION NATIONALE DES ORGANISATIONS PAYSANNES DU MALI

(CNOP) Garantiguibougou «300 logements » Porte n°268 BP : E2169 Bamako Mali

Email :[email protected]

Rapport du consultant national Préparé pour l’atelier de concertation paysanne sur le développement de la filière coton en Afrique de l’Ouest (Cotonou du 11 au 14 mai, 2004)

Mai 2004 Lamissa DIAKITE, Agro-economiste

Développement de la filière coton au Mali

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Sommaire Liste des sigles : ........................................................................................................................ 3 I. Importance du coton dans l'économie Malienne .............................................................. 4 II. Analyse économique de la filière coton ............................................................................. 6

2.1. Analyse des revenus des producteurs.............................................................................. 6 2.2. Coûts de production et revenu net de l’exploitant........................................................... 8 2.3. Les coûts de la CMDT 2003/2004 ................................................................................ 10 2.4. Cour mondial de la fibre de coton................................................................................. 11 2.5. Les indicateurs de compétitivité.................................................................................... 13 2.6. Mécanisme de fixation du prix du coton graine............................................................ 13

2.6.1. Principes du mécanisme proposé ........................................................................... 13 2.6.2. Modalités de fixation du prix de campagne définitif du coton graine ................... 19

III. Analyse politique de la filière coton ............................................................................... 25

3.1. Aspects agronomiques................................................................................................... 25 3.2. Evolution des politiques de soutien a la filière coton.................................................... 26

3.2.1. Soutiens internes : évolution récente et envisagée ................................................. 26 3.2.2. Soutiens aux frontières ............................................................................................... 29

IV. Analyse institutionnelle .................................................................................................. 31

4.1. Options de restructuration du secteur coton.................................................................. 31 4.2. Les différents acteurs de la filière coton et leurs responsabilités.................................. 34

4.2.1. Les producteurs ...................................................................................................... 34 4.2.2 L’Etat....................................................................................................................... 35 4.2.3.La CMDT et l'OHVN.............................................................................................. 35 4.2.4. L’Institut d’Economie Rurale (IER) ...................................................................... 36 4.2.5. L’HUICOMA......................................................................................................... 37 4.2.6. La COMATEX....................................................................................................... 37 4.2.7. L’ITEMA ............................................................................................................... 37 4.2.8. FITINA-SA (Fils et Tissus Naturels d'Afrique).................................................... 37 4.2.9. La Compagnie Parisienne du Coton (COPACO)................................................... 38 4.2.10. Les intervenants dans le transport ........................................................................ 38 4.2.11. Les intervenants dans le financement................................................................... 38

V. Forces, Faiblesses et Contraintes de la filière coton....................................................... 40

5.1. Points forts : .................................................................................................................. 40 5.2. Points faibles ................................................................................................................. 42

VI. Plan d'actions de restructuration du secteur coton ...................................................... 44 VII. Réflexions sur la restructuration du secteur coton ..................................................... 48

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Liste des sigles : APCAM : Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali, PIB : Produit Intérieur Brut, PAMORI: Projet d’Appui à la Mobilisation des Ressources Internes, CMDT : Compagnie Malienne de Développement des Textiles, CFDT : Compagnie Française de Développement des Textiles, SYCOV: Syndicat des Producteurs de Coton et du Vivrier, SYVAC: Syndicat pour la Valorisation du Cotonnier et du Vivrier, SYPAMO: Syndicat des Producteurs Agricoles de Mali Ouest. SPCK: Syndicat des Producteurs de Coton du Cercle de Kita, AV: Association Villageoise, OHVN : Office de la Haute Vallée du Niger, LEC : Lutte Etagée Ciblée IER : Institut d’Economie Rurale HUICOMA : Huilerie Cotonnière du Mali, COMATEX : Compagnie Malienne des Textiles ITEMA : Industries Textiles du Mali, EDM : Energie du Mali, FITINA-SA : Fils et Tissus Naturels d'Afrique, COPACO: Compagnie Parisienne du Coton, SONAM : Société Navale du Mali AFD : Agence Française de Développement, BNDA : Banque Nationale de Développement Agricole. CECCM : Consortium Européen pour le Crédit Coopératif ONG: Organisation Non Gouvernementale, HELVETAS : ONG Suisse au Mali, TPS: Taxes sur les Prestations de Services, TAF: Taxe sur les Affaires Administratives, KFW : Agence de Financement de l’Allemagne, TVA : Taxe sur la valeur Ajoutée, ISCP: Impôt Synthétique, DD : Droit de Douane, TEC : Tarif Extérieur Commun, UEMOA: Union Monétaire Ouest Africaine, OP: Organisations Paysannes,

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I. Importance du coton dans l'économie Malienne La croissance des revenus en milieu rural a permis l'amélioration des conditions de vie des populations rurales à travers non seulement la réalisation d'infrastructures socio sanitaires mais également l'accès aux biens d'équipements et de consommation pour les ménages. On a également assisté, grâce notamment à l'alphabétisation, à l'émergence d'organisations paysannes capables d’instaurer et gérer un développement des communautés villageoises et de leur terroir. Quant au budget national il a pu très largement bénéficier des retombées du développement du secteur cotonnier à travers des prélèvements fiscaux normaux qui ont totalisé 33,861 milliards de franc CFA en 1998 dont 25,482 pour la CMDT et 1,137 pour les producteurs (PAMORI, juillet 2000). Le coton, qui représente la principale culture d’exportation du Mali (en 1999, le coton représentait la 2/3 des exportations totales du pays a placé ce pays en 1998 au premier rang des producteurs et exportateurs d'Afrique de l'Ouest, au second rang des producteurs d'Afrique après l'Egypte et au rang de huitième exportateur mondial. La valeur des exportations du coton était en 2002 de 107 milliards 594 429 009 contre 116 milliards 004 370 882 F CFA. La baisse constatée est due essentiellement par la crise qu’a connue la filière ces dernières années. En terme de volume d’exportation du coton, on enregistre 171 741 573 Kg en 2002 contre 191 166 143 Kg en 2000. Le Mali est aujourd’hui le premier producteur d’Afrique et ceci pose des inquiétudes dans la mesure ou cette place est acquise par le biais de l’augmentation des superficies cultivées dans la mesure ou les rendements du coton sont aujourd’hui soit stagnant ou en baisse. La tendance générale est déjà la baisse. La Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT), dont le capital est détenu à 60% par l'Etat et à 40% par DAGRIS (ex. Compagnie Française des Textiles (CFDT) en est le maillon principal. En effet, la CMDT assure la vulgarisation des techniques culturales du coton, l'approvisionnement en intrants et équipements agricoles, l'achat, la collecte et l'égrenage du coton graine et l'exportation du coton fibre. La zone d’encadrement couverte par la CMDT reste la principale zone de production de coton avec environ 95% de la production nationale (voir Tableau 1). La production issue de la zone de l’Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN) reste marginale. Tableau 1 : Importance de la CMDT dans la production cotonnière au Mali 2000/2001 2001/2002 2002/2003 Mali 100 100 100 CMDT 95 94 95 OHVN 5 6 5

Source : Calcul de L.DIAKITE, mai 2003 La CMDT est l’unique société qui transforme et commercialise le coton malien (l’OHVN n’effectue que des activités d’encadrement). Ceci n’est qu’un fait si non en

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réalité, il n’y a pas d’interdiction réglementée pour les autres sociétés de transformer et de commercialiser. C’est justement ce monopole de fait qui incite les autorités Maliennes à aller vers la privatisation de la CMDT. Elle a réalisé les chiffres d'affaires de 218,392 et 206,508 milliards de franc CFA respectivement en 1998 et 1999 (Rapport d’audit CMDT, 1999). De 1985/1986 à 1999/2000, les rapports entre la CMDT, l'Etat et les producteurs étaient régis par un contrat plan qui définit les missions des acteurs et la répartition des ressources de la filière. Tableau 2 : Importance du Coton dans le PIB en % 1998 1999 2000 2001 2002 Agriculture vivriere hors riz 13 13 12 11 10 Branche consol idée du riz 3 3 3 3 3 Agricul. Industriel hors cotton 1 1 1 1 1 Branche consol idée du coton 9 9 8 7 7 Elevage 11 11 10 9 8 Pêche 1 1 1 1 1 Sylviculture, cueillette 6 5 5 5 4 Total développement rural 45 43 40 37 34 Total produit brut 100 100 100 100 100 Source : DNSI : annuaire statistique Au niveau national, la contribution du coton est estimée à 7% en 2002 et 2001 contre % en 2000 et 9% en 1999 et 1998. Cette baisse constatée s’explique par la crise de survenue dans la filière au cours des dernières années. L’espoir est permis avec la reprise de la production cotonnière en 2003/2004 et aussi avec des prix intéressants de 210 F CFA/Kg de prix de campagne pour 2004/2005. Tableau 3 : Importance du coton dans le PIB du secteur rural en % 1998 1999 2000 2001 2002 Agriculture vivriere hors riz 30 30 30 30 30 Branche consol idée du riz 7 7 7 7 7 Agricul. Industriel hors cotton 3 3 3 3 3 Branche consol idée du coton 20 20 20 20 20 Elevage 25 25 25 25 25 Pêche 2 2 2 2 2 Sylviculture, cueillette 13 13 13 13 13 Total développement rural 100 100 100 100 100 Source : DNSI : annuaire statistique Au niveau du développement rural, le secteur coton joue un rôle important avec en moyenne 20% de contribution à la formation du PIB du secteur rural. Cette part pourra s’améliorer avec les nouvelles conditions de prix aux producteurs.

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II. Analyse économique de la filière coton

2.1. Analyse des revenus des producteurs Cette analyse concerne l’évolution des indicateurs de production, les taux de croissance de ces indicateurs, le revenu brut distribué et le compte d’exploitation. Tableau 4 : Evolution des données structurelles de la CMDT 1998/99 1999/00 2000/01 2002/02 2002/03 Nre total exploitation 202 803 209 238 211 328 214 097 215 534 Nbre exploitations encadrées 195 802 203 459 207 463 212 664 214 870 Population totale 3 110 656 3 155 247 3 202 717 3 263 841 3 343 283 Population tot. encadrée 2 932 236 2 994 266 3 094 465 3 156 243 3 242 453 Total unités d’encadrement 5 455 5 561 5 708 5 937 6 571 Nbre AV/APC/CCC existantes 4 395 4 550 4 650 4 976 5 568 Nbre villages administratifs 3 828 3 821 3 828 3 854 3 853 Nbre villages adm. encadrées 3 795 3 02 3 01 3 844 3 839 Total personnel encadrement 1 204 1122 1125 1125 1026 Source : CMDT, Rapport annuel, 2002/2003 Dans la zone CMDT, le nombre d’exploitations productrices de coton en 2002/2003 était de 215 534 avec une population de 3 343 283 habitants dont 3 242 453 habitants encadrées par la CMDT. 2.3. Analyse des indicateurs de production Cette analyse porte sur 3 ans. Pour plus de visibilité, les différentes régions CMDT ont été concernées par l’analyse. Tableau 5 : Evolution des indicateurs de production du coton

2000/2001 2001/2002 2002/2003 Superf

icie Rendement

Production

Superficie

Rendement

Production

Superficie

Rendement

Production

Fana 10922 883 9644 100312 981 98406 76343 864 65960 Bougni 18553 1034 19184 89117 1066 94999 78987 982 77565 Sikasso 23243 1276 29658 90368 1169 105640 81964 1376 112782 Koutiala 100153 1085 108666 131526 1095 144021 113038 903 102073 San 34395 1165 40070 46208 1218 56281 37189 643 23913 Kita 24458 917 22428 34378 1048 36028 32522 1084 35254 CMDT 211724 1085 229721 491909 1089 535689 420043 994 417523 OHVN 16184 809 13093 40254 882 35504 29250 760 22230 Mali 227908 1065 242722 532163 1073 571011 449293 979 439858 Source : Base de données de la CMDT On peut déjà indiquer les estimations pour 2003/2004 : 613.000 tonnes (voir Suivi évaluation CMDT). De l’analyse des indicateurs de production du coton, on note que la production du coton a entre 2002/2003 et 2000/2001 augmenté de 81%. Comparée à 2001/2002, la production de 2002/2003 a baissé de 23%. Le boycott de la production du coton et l’euphorie avec le prix de 200 F CFA/Kg expliquent les différents comportements de la production du coton. L’évolution du prix du coton graine est déterminante sur l’évolution de la quantité produite.

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Tableau 6: Evolution des taux de croissance de la production du coton en % 2000/2001 2001/2002 2002/2003 Production 81 -23 0,00 Superficie 97 -16 0,00 Rendement -8 -9 0,00

Source : Calcul de L.DIAKITE, mai 2003 Les taux de croissance des rendements reste encore préoccupant avec des baisses régulières des rendements constatées. Plusieurs facteurs expliquent ce comportement des rendements notamment la dégradation de l’écosystème, la faiblesse de la pluviométrie, la baisse de la fertilité des sols, la mauvaise utilisation des engrais, etc. 2.4. Analyse des revenus distribués aux producteurs 2.4.1. Prix au producteurs, revenus annuels bruts des producteurs En rapprochant les productions et les prix, nous avons estimé les revenus bruts distribués aux producteurs au cours des trois années. Tableau 7: Evolution des revenus des producteurs

Production en tonnes Prix achat (f CFA/Kg) Revenu brut en milliers de F CFA 00/2001 01/2002 02/2003 00/2001 01/2002 02/2003 00/2001 01/2002 02/2003 Mali 242722 571011 439858 185 200 200 44903573,7 114202179,8 87971569,4 CMDT 229721 535689 417523 185 200 200 42498299,9 107137780,2 83504548,4

OHVN 13093 35504 22230 185 200 200 2422178,36 7100805,6 4446000 Source : Calcul de L.DIAKITE, mai 2003 Les données du tableau indiquent un revenu d’environ 45 milliards de F CFA distribué en 2000/2001. Ce revenu en 2001/2002 est estimé à environ 114 milliards et d’environ 88 milliards en 2002/2003. Tableau 8 : Evolution des revenus des exploitations coton en milliers de F CFA 00/2001 janv-02 févr-03 Exploitations totales 212 533 408 Exploitations encadrées 205 504 389 Source : L.DIAKITE, à partir des données de la CMDT Le revenu des exploitations totales était de 212 milles F CFA en 2001, contre 533 milles F CFA en 2002 et 408 milles F CFA en 2003. Au niveau des exploitations encadrées, le revenu était de 205 milles F CFA en 2001, de 504 milles F CFA en 2002 contre 389 milles F CFA en 2003. Cette variation des revenue s’explique d’une part par le niveau de la production du coton graine, de la commercialisation du coton fibre (cour mondial, cours du dollar…), et d’autre part par les variations du nombres d’exploitations encadrées pour le coton.

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2.2. Coûts de production et revenu net de l’exploitant • Le coût de production calculé dans le cadre de la commission d’application

du Mécanisme de détermination des prix du coton graine Tableau 9: Coûts de production coton graine 2003/2004 Rubriques Montant Amortissement en F CFA/Ha 32 357 Intrants en F CFA/Ha 91 795 Sous Total en F CFA/Ha 124 152 Rendement en Kg/Ha 1 250 Coût du kg de coton sans MO en F CFA/Kg 99 Main d’oeuvre en F CFA/Ha 109 829 Coût du kg de coton avec MO en F CFA/Ha 187,2 Source : Commission nationale chargée de la mise en oeuvre du mécanisme de fixation du prix du coton graine, avril 2004-05-02 Le coût de production de 187,2 F CFA/Kg a été déterminé par la commission nationale chargée de la mise en œuvre du mécanisme de fixation du prix du coton graine composée du Cabinet du Ministère de tutelle, de la CPS de tutelle, de l’IER pour la recherche, de la CMDT, de l’OHVN, de l’APCAM et des producteurs de coton. Ce coût de production, considérée comme un coût de production consensuel, a servi d’outils pour les négociations du prix du coton graine fixé à 210 F CFA/Kg pour la campagne 2004/2005. • Le coût de production et le revenu net calculé dans le cadre du projet coton biologique d’Helvetas Il faut rappeler que depuis 3 campagnes de suite, HELVETAS Mali a initiée la production du coton biologique. Dans le cadre de ces travaux, l’IER mène des investigations sur tous les aspects du coton biologique (techniques, socio-économiques, …..). L’analyse qui suit est extraite d’un des rapports de recherche action sur le coton biologique au Mali. Le coton biologique a été acheté à 240 Fcfa/kg pour la campagne agricole 2003/2004. Le produit brut par hectare est donc de 106 560 Fcfa avec un rendement moyen de 444 Kg/ha. En déduisant du produit brut les charges variables nous enregistrons une valeur ajoutée de 71 430 Fcfa/ha. Si nous reconduisons les coûts de la main d’œuvre salariée et familiale et les charges fixes calculées en 2002, l’exploitant de coton bio obtient un revenu net de 62 311 Fcfa/ha sans valorisation de la main d’œuvre salariée. Tandis que si nous valorisons la main d’œuvre familiale le même exploitant de coton bio fait une perte de 10 295 Fcfa/ha.

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Tableau 10: Analyse du compte d’exploitation de la culture du coton biologique 2002/2003 Rubriques Coton biologique Coton convent. Ecart (FCFA/Ha) Produit Brut (Fcfa/ha) 106 560 183 060 -76 500 Consommations Intermédiaires (Fcfa/ha) 35 130 78 016 -42 886 Valeur Ajoutée (Fcfa/ha) 71 430 105 044 -33 614 Main d'œuvre salariée (Fcfa/ha) 5 833 8 850 -3 017 Revenu Brut sans MOF (Fcfa/ha) 65 597 96 194 -30 597 Main d'œuvre familiale (Fcfa/ha) 72 606 72 000 606 Main d'œuvre totale (Fcfa/ha) 78 439 80 850 -2 411 Revenu Brut avec MOF (Fcfa/ha) -7 009 24 194 -31 203 Amortissement (Fcfa/ha) 3 286 16 051 -12 765 Charges Totales sans MOF (Fcfa/ha) 44 249 102 917 -58 668 Charges Totales avec MOF (Fcfa/ha) 116 855 174 917 -58 062 Revenu Net sans MOF (Fcfa/ha) 62 311 80 143 -17 832 Revenu Net avec MOF (Fcfa/ha) -10 295 81 43 -18 438 Revenu Net sans MOF/ Charge Totale sans MOF

1,41 0,78 0,63

Revenu Net avec MOF/ Charge Totale avec MOF

-0,09 0,05 -0,14

Source des données: L.DIAKITE, 2003 La ration bénéfice/coût sans la valorisation de la main d’œuvre familiale, donne pour le coton biologique 1,41. Cela veut dire que lorsqu’un exploitant investit 100 Fcfa/ha dans la production du coton biologique, le bénéfice obtenu peut être de 141 Fcfa/ha. Lorsque la main d'œuvre familiale est valorisée, le même exploitant perd 9 Fcfa pour chaque 100 Fcfa investi. Ces ratios sont de 0,78 et de 0,05% pour le coton conventionnel. Ceux-ci indiquent que lorsque la main d’œuvre familiale est valorisée, le niveau de rentabilité du coton baisse pour les producteurs estimée dans ce cas précis dà 5%. Lorsque la main d’œuvre familiale n’est pas valorisée, la rentabilité peut atteindre 78%.

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2.3. Les coûts de la CMDT 2003/2004 Paramètres Montant en

F CFA 2003 A : Production 2003 641 000 Estimation cours du coton 2004 (Base, ICAC corrigées) 60Cents/B Estimation cours du dollar 2004 560 Estimation cous du coton en F CFA/Kg 740,741 Qcg: Tonnage total de coton graine 641000 RDTfi : Rendement fibre 42,00% Vlfi : Volume des ventes locales des fibres 6000 PVLfi : Prix de vente carreau usine des fibres vendues localement 617,255 RDTgr : Rendement graine de coton, 52,68% PCOgr : Part commercialisée de la production des graines de coton, 91,12% PVgr : Prix de vente de la graine de coton, carreau usine, 40 CVUsc : Coûts variables unitaires, hors achat coton graine, en F CFA/Kg de fibre, 225,782 CFsc : Coûts fixes des sociétés cotonnières en KF CFA, 23 364 212 Icwaf : Moyenne simple de l’indice Cot look pour l’Afrique de l’Ouest, 60 $ (cours dollar) 560 Icwaf F CFA/Kg et(CAF) 740,741 Fret 45 Icwaf F CFA/Kg et(FOB) 695,741 Vpfi : Valeur de la production de fibre en KF CFA 198681308 VPgr : Valeur de la production de graine en KF CFA 12 307 320 CVsc : Coût variable société cotonnière avec achat coton graine 60 75 157 PDcg : Prix de demande ou d’équilibre 1er choix en F CFA/Kg de coton graine 199,437 B : Coût de production coton graine en milieu Paysan F CFA/Kg 190 C : Prix de campagne initial en F CFA/Kg 210 D : Prix de campagne définitif Part des bénéfices ou des déficits de la filière revenant aux producteurs 58,30 Part des bénéfices de la filière revenant aux producteurs et allant au fonds de soutien 8,70 Part des bénéfices de la filière revenant aux producteurs et allant au complément de prix

49,60

Coût de reveient complet du producteur 190 Prix de demande ou d’équilibre 1er choix en F CFA/Kg de coton graine, 199 PDcg : Prix de demande ou d’équilibre 1er choix en F CFA/Kg de coton graine 194,661 E : Complément de prix à verser en juin /juillet 2005 en F CFA/Kg ou prélèvement à effectuer,

- 15,319

Complément de prix à verser en juin /juillet 2005 en F CFA/Kg , 0 F : Fonds de soutien aux producteurs (alimentation ou tirage), 526 286 Alimentation fonds de soutien 526286 Tirage fonds de soutien 9 819958 Balance en KF CFA -9 293282

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2.4. Cour mondial de la fibre de coton La plage de variation du prix de la fibre est très large. Depuis le début des années 90, le prix de la fibre se situe généralement entre 650 et 1 100 FCFA/kg en position CAF Europe du Nord. Les indices utilisés par les professionnels du négoce de la fibre sont ceux publiés par la société Cotlook, basée à Liverpool. Cette société publie chaque jour :

- l’indice A, qui reflète les offres des différentes origines au niveau mondial, - l’indice WAF, qui reflète les offres pour du coton d’origine ouest africaine.

Ces indices correspondent à une cotation pour la qualité « middling 1 » 3/32 en position CAF Europe du Nord. L’analyse du graphique ci-après montre que :

- l’indice A et l’indice WAF sont peu différents ; - la plage de variation des indices est très large, avec un minimum de

570 FCFA/kg atteint en octobre 1992 et un maximum de 1 272 FCFA/kg atteint en mai 1995 ;

- le prix de la fibre est toutefois généralement compris entre 650 et 1 100 FCFA/kg depuis le début des années 90 ;

- les prix des mois d’octobre et novembre 2001 ont atteint des niveaux particulièrement bas.

COURS MONDIAL DE LA FIBRE DE COTON EN POSITION CAF EUROPE DU NORD

400

600

800

1000

1200

1400FCFA/kg de fibre

Indice A Indice WAF

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

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La situation actuelle de très bas cours mondial s’inscrit par conséquent dans la logique de forte volatilité du cours de la fibre. Ces niveaux de cours mondial en position CAF Europe du Nord impliquent des cours mondiaux, en position FOB Dakar ou Abidjan, généralement compris entre 605 et 1 055 FCFA/kg sur la base des taux de fret en vigueur à la fin 2001 entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe du Nord. Les éléments relatifs au passage de la position FOB à la position CAF fournies au Consultant par les professionnels font état, à la fin 2001 :

- d’un taux de fret entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe du Nord de l’ordre de 60 €/t, soit 39,4 FCFA/kg ;

- de frais de débarquement en Europe du Nord estimés à 151 €/container de 20

t, soit 4,95 FCFA/kg ; les indices Cotlook sont en effet côtés en position « débarqué ».

En retenant des frais de mise à CAF de l’ordre de 45 FCFA/kg :

- la plage de variation des indices, en position FOB Ouest Afrique, se situe entre 525 FCFA/kg et 1 227 FCFA/kg ;

- le prix de la fibre, en position FOB Ouest Afrique, est généralement compris

entre 605 et 1 055 FCFA/kg depuis le début des années 90 ;

- le prix actuel de la fibre est compris entre 550 et 600 FCFA/kg en position FOB Afrique de l’Ouest depuis octobre 2001.

A titre indicatif, la comparaison du prix FOB Ouest Afrique de la fibre de coton avec le coût de revient de la CMDT montre que :

- sur les 10 dernières années, la fibre produite par la CMDT aurait été très compétitive la plupart du temps ;

- le coût de revient 2000 de la CMDT est plus élevé que le cours mondial d’octobre/novembre 2001 d’environ 150 FCFA/kg ;

- le coût de revient prévisionnel 2001/02 de la CMDT est plus élevé que le cours mondial d’octobre/novembre 2001 d’environ 120 FCFA/kg, après prise en compte de la subvention d’équilibre ;

- le coût d’achat du coton graine lors de la campagne 2001/02 (200 FCFA/kg soit 476,19 FCFA/kg de fibre) représente 85% du prix de vente FOB de la fibre en octobre/novembre 2001 ; si l’on prend en compte la subvention d’équilibre (10 milliards FCFA à répartir sur 575 000 t de coton graine, soit 17,39 FCFA/kg de coton graine ou 41,41 FCFA/kg de fibres), le coût d’achat du coton graine devient 434,78 FCFA/kg de fibre et représente 75% du prix de vente FOB de la fibre en octobre/novembre 2001.

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2.5. Les indicateurs de compétitivité Depuis la dévaluation, la qualité du coton s’est améliorée avec 98,76% de la production classée premier choix en 1995/96. Ce pourcentage est passé à 97,13% en 1999/00 soit une baisse de 1,65%. Ce classement qui dépend de deux critères essentiels : la pureté du coton (absence de débris, de brindilles de cailloux, de poussière dans le coton) et la coloration (degré de jaunissement), semble performant Il est à noter aussi que ces toutes dernières années, la CMDT signale des écarts assez, importants entre les classes de choix du coton fournis par les producteurs et le classement de la fibre après usinage. Ce sont les producteurs eux-mêmes qui classent le coton. Cela mérite d'être suivi de près pour éviter des dérives préjudiciables à la filière. En effet, l’amélioration de la qualité du coton dépend aussi de la maîtrise et du suivi des techniques culturales par les producteurs ainsi que des conditions de stockage. La valeur commerciale et la pérennité de la filière dépendent également de la détermination du choix à l’achat du coton graine. En ce qui concerne le coût de revient, la structure se compose comme suit : prix aux producteurs, frais de collecte, frais de marché, intérêt sur les autres emprunts, l’appui technique CFDT, frais généraux, frais d’encadrement, frais de recherche, frais d’intervention de l’OHVN et autres.

2.6. Mécanisme de fixation du prix du coton graine

2.6.1. Principes du mécanisme proposé Un mécanisme performant de fixation du prix du coton graine devrait reposer sur un certain nombre de principes cohérents avec l’économie et la dynamique de la filière coton et de ses acteurs principaux, les producteurs agricoles et les sociétés cotonnières :

- Relation étroite entre prix intérieur et prix mondial. Le prix de la fibre de coton doit être considéré comme « exogène » c’est-à-dire non maîtrisé par la filière cotonnière malienne ou ses acteurs, qu’ils soient publics ou privés. Le prix de la fibre de coton s’impose donc et détermine, in fine, la valeur ajoutée disponible pour l’ensemble de la filière. La fixation du prix du coton graine détermine le partage de cette valeur ajoutée entre les principaux acteurs : les producteurs agricoles et les sociétés cotonnières. La valorisation de la fibre malienne peut être effectuée selon 3 modalités différentes :

- La référence à une moyenne simple de l’indice Cotlook WAF sur une période à

déterminer : • Avantages

Cet indice est considéré par les professionnels de la filière comme un indicateur du cours mondial de la fibre d’origine ouest africaine. Il est publié tous les jours et facile d’accès ; de la sorte, aucune contestation ne peut être possible de la part des acteurs.

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Il y a référence explicite au cours mondial, et lien direct entre cours mondial et prix intérieur, ce qui va dans le sens de l’évolution attendue de la filière. Cet indice est un indicateur du prix de vente moyen de la fibre ouest africaine ; la référence à cet indice (et uniquement à lui seul) est par conséquent de nature à inciter les sociétés cotonnières à vendre au dessus de ce prix moyen ; tout chiffre d’affaires (sur la période considérée) réalisé à l’aide d’un prix de vente moyen supérieur à cet indice se traduira par un bénéfice qui restera au niveau de la société cotonnière. Inconvénients : Cet indice est calculé en faisant une moyenne simple des intentions d’achat ou de vente des traders ou des sociétés cotonnières, ce qui implique les éléments suivants :

- lorsqu’ils annoncent leurs intentions, ces derniers ont naturellement tendance à minorer ou majorer le prix annoncé afin de peser sur le résultat ; toutefois, il peut être considéré, en première approximation, que ces biais se compensent entre eux et sur une longue période (plusieurs mois) ;

- il se peut que, pour une journée donnée, un indice soit publié mais qu’il n’y ait

aucune transaction constatée sur le marché par manque d’offre.

- La référence au chiffre d’affaires des sociétés cotonnières : • Avantages

La répartition des excédents ou des déficits de la filière malienne s’effectue en partant

- de ce qui est censé être le chiffre d’affaires réél de la filière. • Inconvénients

Les acteurs de la filière autres que les sociétés cotonnières risquent de suspecter systématiquement le chiffre d’affaires présenté. Dans un milieu libéralisé, et en supposant que la libéralisation au Mali se traduise par l’existence de plusieurs sociétés cotonnières privées, il n’est pas certain que ces sociétés accepteront de publier leur chiffre d’affaire dans la transparence la plus totale. Cette modalité implique de faire supporter une part importante du risque de prix final sur les producteurs de coton graine ; or, le savoir faire d’une société évoluant sur un marché fluctuant consiste notamment à mettre en place la politique commerciale la plus efficace afin d’obtenir le meilleur prix de vente ; à contrario, il se peut que, pour des raisons diverses (besoin de trésorerie notamment), la société vende des quantités non négligeables de fibres à une période où le prix est bas ; les producteurs de coton graine ne doivent pas subir les conséquences, bonnes ou mauvaises, de la politique commerciale des sociétés cotonnières. La référence à une moyenne pondérée de l’indice WAF par les quantités réellement vendues sur la période considérée :

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• Avantages :

La fibre est valorisée au niveau de l’indice WAF (Cf. ci-avant). Par rapport à la modalité précédente, la référence à la politique commerciale est beaucoup plus faible, puisqu’elle ne porte que sur la répartition des quantités de fibres vendues dans l’année.

• Inconvénients Cette modalité fait toujours référence à la politique commerciale des sociétés cotonnières ; elle présente donc toujours l’inconvénient de faire supporter aux producteurs de coton graine une part (même plus réduite que dans la modalité précédente) de la politique commerciale des sociétés cotonnières. Une comparaison, mois par mois, de l’indice WAF et du prix de vente moyen de la CMDT, sur la période janvier 1996 – septembre 2001. Cette comparaison montre que le prix de vente moyen de la CMDT a été inférieur à l’indice Cotlook WAF sur la quasi totalité de la période, avec toutefois un renversement de tendance qui s’amorce depuis mai 2001. Il est proposé d’utiliser une moyenne simple de l’indice Cotlook WAF. Partage équilibré et négocié de l’excédent (ou du déficit) économique de la filière entre producteurs et égreneurs. L’excédent économique de la filière est la différence entre la valeur de la production (fibre et graine de coton) et les coûts de l’ensemble de la filière (production, transformation, commercialisation et transport). Lorsque le prix mondial de la fibre est tel que la filière ne dégage pas un excédent mais un déficit, ce déficit est réparti entre les producteurs et les égreneurs, chacun couvrant moins que ses coûts de production ou transformation. Les modalités de partage de l’excédent ou du déficit doivent faire l’objet d’une négociation entre les partenaires de la filière. Définition précise des risques de prix auxquels est confrontée la filière et de la manière dont ils doivent être traités. Il est nécessaire de bien distinguer les deux types de risques de prix : Le risque intra-annuel, qui résulte du fait que lors d’une campagne donnée, les producteurs vendent sur une période relativement courte et perçoivent un prix fixe et fixé à l’avance, alors que la société cotonnière vend sur le marché mondial, sur une longue période et à un prix variable. Le risque inter-annuel, qui provient du fait que d’une campagne sur l’autre, le cours mondial peut varier fortement, ce qui entraîne des variations pouvant également être importantes sur le prix de campagne au Mali. En première approche, il est proposé de traiter ces risque de la manière suivante : Le risque de prix intra-annuel doit être supporté à la fois par les producteurs agricoles et les sociétés cotonnières, mais en prenant en compte la capacité de chacun de ces acteurs à pouvoir assumer cette prise de risque (voir ci-après). Le risque de prix inter-annuel peut être traité séparément par chacun des acteurs, ce qui revient à les inciter à effectuer leur propre stabilisation chacun de leur côté ; la différence (fondamentale) avec le fonds de stabilisation précédent est que la propriété des montants est clairement définie et que chacun des acteurs définit ses propres modalités de gestion de son fonds, ce qui est de nature à inciter le propriétaire à le gérer du mieux possible.

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Prise en compte de l’aptitude des producteurs agricoles et des sociétés cotonnières à assumer le risque de prix. L’attitude vis-à-vis du risque, et notamment du risque prix, diffère entre les acteurs de la filière, en raison essentiellement de leur niveau de revenu et de leur surface financière : Les producteurs agricoles ne peuvent pas assumer entièrement la totalité du risque de prix : ils ne disposent pas des revenus ni des réserves financières pour supporter un prix qui ne leur assurerait pas un revenu minimal sur la culture qui leur rapporte l’essentiel de leurs rentrées monétaires, et a fortiori un prix qui se traduirait par des flux financiers négatifs (dépenses réelles supérieures au revenu) ; ils sont habitués à assumer un risque de prix sur certains produits agricoles, notamment les produits vivriers et de l’élevage dont les marchés sont totalement libres et non stabilisés mais ils ont été habitués à des prix fixes à l’intérieur d’une même campagne et variant de manière modérée d’une campagne sur l’autre pour le coton. Les sociétés cotonnières peuvent avoir des attitudes différentes vis-à-vis du risque mais leur aptitude et leur capacité à assumer le risque de prix est en principe supérieure à celle des agriculteurs en raison de l’importance des amortissements dans les coûts de production et de leur intégration dans des groupes internationaux à large assise financière. Complément de rémunération pour les acteurs qui acceptent d’assumer une part supérieure du risque. D’une manière générale un revenu fixe est préféré à un revenu variable avec une espérance équivalente à ce revenu fixe. On peut mesurer ainsi l’aversion au risque des acteurs économiques en identifiant les revenus fixes et l’espérance d’un revenu variable entre lesquels ils sont « indifférents ». Une autre manière d’exprimer cet élément consiste à dire que la prise de risque ou l’acceptation d’assumer la prise en charge d’un risque doit se traduire par une sur-rémunération. Inversement, l’absence de prise de risque se traduit par une baisse de revenu (un coût) qui correspond à la prise d’assurance contre le risque identifié. Les deux éléments ci-avant conduisent à énoncer les propositions suivantes :

- Si le risque concernant les variations intra-annuelles des prix est assumé à part égale entre les producteurs et les sociétés cotonnières, alors il est logique que la répartition de l’excédent ou du déficit économique de la filière se fasse à parité.

- Si l’une des parties accepte de couvrir une part plus importante du risque, par

exemple en garantissant un prix minimum, alors il est logique que la répartition des excédents de la filière se fasse à l’avantage de cette partie.

Nécessité de transmettre des signaux du marché international aux producteurs le plus tôt possible. Les acteurs de la filière souhaiteraient effectuer l’annonce du prix de campagne dès le mois d’avril. Toutefois, l’incertitude concernant le déroulement de la campagne est très forte à cette époque de l’année. Elle se situe à deux niveaux : Le prix de vente sur le marché mondial : Les ventes de fibres par anticipation, qui pourraient faire l’objet de couverture sur le marché à terme, ne doivent pas représenter plus de 25 à 30% des ventes totales

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prévisionnelles de fibres d’une campagne donnée à la fin juin dans le cadre d’une politique commerciale prudente (Cf. Rapport SOFRECO sur l’Étude comparative de la mise en marché de la fibre et de la graine). En avril, le marché à terme de New York ne côte que jusqu’en décembre et les cotations pour le terme de décembre sont très imparfaites à cette date ; ainsi, en avril 2001, la cotation de décembre était supérieure à 50 Cts/lb alors qu’elle est tombée à 29,09 Cts/lb à la fin octobre 2001 et qu’elle est de 36,78 Cts/lb à la mi-décembre 2001. Au dire des spécialistes rencontrés, c’est à partir du mois de septembre que de bonnes prévisions sur le cours de la campagne peuvent être effectuées car les volumes de coton graine commencent à être connus avec précision dans l’hémisphère nord, qui concentre l’essentiel de la production mondiale. Étant donné le faible poids des échanges mondiaux de fibre par rapport à la production mondiale (environ 30%), toute variation, même faible, de la production mondiale a un impact important sur le niveau du cours mondial. Les quantités de coton graine qui seront égrenées ; ces quantités influent directement sur la capacité des sociétés cotonnières à payer un prix élevé pour le coton graine en raison de l’importance des charges fixes : plus les quantités sont élevées, plus les charges fixes ramenées à la tonne de fibre produite sont faibles, et plus le prix de demande des sociétés cotonnières peut être élevé ; cette incertitude se réduit à partir du mois de septembre, lorsque les quantités à égrener sont connues avec davantage de précision. Création d’un espace de négociation entre les acteurs devant déboucher sur l’annonce d’un prix de campagne du coton graine avant les semis. Cette négociation doit être strictement encadrée (Cf. ci-après) afin d’éviter qu’elle ne débouche sur des discussions sans fin. Mécanisme de fixation du prix final du coton graine créant des incitations fortes tant pour les agriculteurs que pour les industriels à la bonne gestion, notamment en terme de qualité du coton : Fixation du prix final sur la base des cotations du marché et non sur la base des recettes effectives des sociétés cotonnières. L’utilisation des cotations pour le calcul du prix du coton graine permet de créer une forte incitation à l’optimisation de la politique d’approvisionnement et de la politique commerciale des industriels. Ceux qui mettent en œuvre dans leur zone d’activité une politique d’appui à la production pour améliorer la qualité du coton graine et qui développent une politique commerciale de qualité pourront ainsi bénéficier d’une prime de marché par rapport aux industriels moins performants. Le dispositif sera ainsi incitatif pour la création de valeur ajoutée au Mali. Fort différentiel de prix entre les qualités de coton graine afin d’encourager les producteurs à produire de la qualité supérieure. Les éléments ci-avant conduisent au schéma général suivant :

- Un prix de campagne initial, qui correspond à ce que les producteurs touchent effectivement durant la campagne de commercialisation du coton graine.

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- Un complément de rémunération des producteurs, calculé en fin de campagne d’égrenage et versé en juin/juillet de manière à faire prendre conscience aux producteurs qu’il s’agit d’un complément au prix de campagne initial et non une partie constitutive du prix d’achat de la campagne suivante.

Pour répondre au souhait de transmettre les signaux du marché dès avril, le mécanisme doit s’appuyer sur 3 types de prix :

- Un prix minimum garanti, fixé sur une base pluriannuelle. - Un prix de campagne initial annoncé en avril après une négociation entre les

acteurs sur la base des informations existantes à cette époque de l’année ; ce prix, qui correspond à ce que les producteurs percevront durant la campagne, doit être supérieur ou égal au prix minimum garanti.

- Un prix de campagne définitif, déterminé en mai/juin de l’année suivante et qui sert de base pour le calcul du complément de rémunération des producteurs.

Le prix minimum correspond à ce que le producteur doit percevoir quel que soit le niveau du cours mondial. Son niveau ne doit pas être trop élevé afin de ne pas inciter les producteurs à développer leur production lorsque le cours mondial est bas tout en couvrant l’ensemble de leur coût complet. Il doit être fixé selon une optique « coût de revient des producteurs agricoles », couvrir l’ensemble de leurs charges incompressibles (intrants, pièces de rechange, main d’œuvre salariée, …) et inclure une valorisation de la main d’œuvre familiale au même niveau que celle de la main d’œuvre salariée. La première partie de ce rapport a estimé le coût complet de production du coton graine à 165 FCFA/kg sur la base des coûts en vigueur en 2001. Sous réserve des modifications qui pourraient intervenir suite aux résultats des enquêtes du service Suivi-évaluation de la CMDT et de l’IER, il est proposé que : Le prix minimum garanti soit fixé à 165 FCFA/kg de coton graine pour une durée de 5 ans. Ce prix minimum puisse être révisé tous les ans sur la base uniquement de l’évolution du coût des intrants. Le prix de campagne initial, devant être annoncé avant les semis, correspond à ce que les producteurs percevront durant la campagne de commercialisation du coton graine. Compte tenu de l’incertitude concernant le cours mondial à cette époque de l'année, ce prix ne peut être issu d’une formule mais doit faire l’objet d’une négociation entre les parties. Cette négociation doit être strictement encadrée, elle ne doit porter que sur cet élément ; - elle doit être menée dans le cadre de la Commission Interprofessionnelle présentée plus avant dans le présent rapport ;l’espace de négociation doit être limité, afin de faciliter l’apprentissage de ce mode de relations entre les producteurs et les sociétés cotonnières ; il est limité : par le bas, puisque le prix annoncé ne peut être inférieur au prix minimum ;par le haut, dans la mesure où une régularisation est effectuée en fin de campagne d’égrenage ; dans le temps : la négociation doit se dérouler dans un délai fixé à l'avance; si au terme de ce délai, aucun accord n'est trouvé, le prix minimum sera considéré comme étant le prix de campagne initial.

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Elle doit être éclairée par un maximum d’informations permettant aux parties d’y participer activement et positivement ; parmi ces informations figurent notamment les perspectives du marché mondial : cotations du marché à terme, perspectives de production dans les principaux pays, bilan de la campagne précédente, perspectives d’évolution de la consommation… Il est vraisemblable qu’en période de bas cours mondial, le prix de campagne initial sera peu différent du prix minimum garanti. Il est d’ailleurs de l’intérêt de la filière de limiter sa production en période de bas cours mondial, afin de limiter son déficit économique. Par contre, lorsque les cours mondiaux seront orientés à la hausse, le prix indicatif pourra être supérieur au prix minimum : il sera de l’intérêt des sociétés cotonnières de proposer un prix incitatif pour stimuler la production afin d’accroître le bénéfice global de la filière, et donc les leurs. Le mode de détermination du prix de campagne initial présenté ci-avant permet aux acteurs de la filière de disposer d’un espace de négociation dont l’objet est de permettre aux sociétés cotonnières de transmettre les signaux du marché mondial aux producteurs avant les semis : lorsqu’elles anticipent un mouvement haussier sur la campagne à venir, il sera de leur intérêt de proposer un prix plus élevé que le prix minimum pour inciter les producteurs à produire davantage ; le prix de campagne initial sera alors supérieur au prix minimum ; la prudence devra toutefois être de mise dans la mesure où, en fin de campagne de commercialisation des fibres, un prix de campagne définitif sera déterminé (Cf. section suivante) et il s’agira d’éviter le cas de figure où le prix définitif sera inférieur au prix initial ;

- lorsqu’elles estiment que le marché mondial ne sera pas porteur sur la campagne à venir, il sera de leur intérêt de ne pas inciter à une production importante de coton graine ; le prix de campagne initial sera alors proche, voire identique au prix minimum.

2.6.2. Modalités de fixation du prix de campagne définitif du coton graine

- Prix de demande du coton graine (1) Le « prix de demande du coton graine » correspond au prix maximal pouvant être accepté par les sociétés cotonnières dans une perspective moyen/long terme. C’est le prix d’équilibre pour lequel elles ne réalisent ni perte, ni bénéfice. PDcg = (VPfi + VPgr - CVsc - CFsc) / Qcg où : PDcg = Prix de demande du coton graine 1er choix, en FCFA/kg ; VPfi = Valeur de la production de fibre en kFCFA ; VPgr = Valeur de la production de graine en kFCFA ; CVsc = Coûts variables des sociétés cotonnières, hors achat coton graine, en kFCFA ; CFsc = Coûts fixes des sociétés cotonnières, en kFCFA ; Qcg = Tonnage total de coton graine, en tonne. La valeur de la production de fibre », exprimée en kFCFA, est égale à : VPfi = ICWAF * [ Qcg * RDTfi - VLfi ] + PVLfi * VLfi

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où : ICWAF = Moyenne simple de l’indice Cotlook pour l’Afrique de l’Ouest sur la période considérée, en FCFA/kg (cette option correspond à la recommandation du Consultant – voir Section 3.2.1.) ; Qcg = Tonnage total de coton graine, en tonne ; RDTfi = Rendement fibre moyen, en % ; VLfi = Volume des ventes locales de fibres, en tonne ; PVLfi = Prix de vente, carreau usine, des fibres vendues localement, en FCFA/kg. La « valeur de la production de graine, carreau-usine, hors graines utilisées en semences », exprimée en kFCFA, est égale à : VPgr = [(Qcg * RDTgr) * PCOgr] * PVgr où : Qcg = Tonnage total de coton graine, en tonne ; RDTgr = Rendement graine moyen, en % ; PCOgr = Part commercialisée de la production de graines de coton, en % ; PVgr = Prix de vente de la graine de coton, carreau-usine, en FCFA/kg. Le montant des « charges variables des égreneurs » est égal à : CVsc = CVUsc * (Qcg x RDTfi) où : CVUsc = Coûts variables unitaires, hors achat coton graine, en FCFA/kg de fibre ; Qcg = Tonnage total de coton graine, en tonne ; RDTfi = Rendement fibre moyen, en %. (2) Le « prix de demande du coton graine » dépend de : deux variables : le cours de la fibre, déterminé à partir de la moyenne de l’indice WAF Cotlook sur la campagne de commercialisation des fibres, et le tonnage de coton graine égrené durant la campagne considérée ; différents paramètres dont les valeurs peuvent être figées pour une ou plusieurs campagnes, puis actualisées au terme de cette période. Les paramètres concernés sont présentés ci-après, ainsi que leurs valeurs respectives retenues pour la première période d’application de la formule : RDTfi = 42,85% (rendement fibre moyen de l’exercice 2000). VLfi = 2 100 t (volume vendu lors des campagnes 99/00 et 00/01). PVLfi = 563 FCFA/kg. RDTgr = 55,08% (rendement graine moyen de l’exercice 2000). PCOgr = 87%. PVgr = 27,5 FCFA/kg (prix de vente de la graine de coton, carreau-usine, pour la campagne 2001/02). CVUsc = 246,54 FCFA/kg de fibre (Cf. Tableau sur charges supportées par la CMDT en 2000, hors coût d’achat du coton graine et en considérant un forfait de 45 FCFA/kg pour le fret maritime entre l’Afrique de l’ouest et l’Europe du Nord et les frais de débarquement).

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CFsc = 26,4 millions de kFCFA (Cf. Tableau sur charges supportées par la CMDT en 2000). Sur la base de ces valeurs, on a : VPfi = ICWAF * ( Qcg * 0,4285 – 2 100 ) + 1 181 000 VPgr = [(Qcg * 0,5508) * 0,87] * 27,5 = 13,18 * Qcg CVsc = 246,54 * (Qcg * 0,4285) = 105,64 * Qcg CFsc = 26 400 000 Le « prix de demande du coton graine » est par conséquent égal à : PDcg = [ ICWAF * ( Qcg * 0,4285 – 2 100 ) + 1 181 000 + (13,18 * Qcg) - (105,64 * Qcg) – 26 400 000] / Qcg PDcg = 0,4285 * ICWAF – 92,46 - (2 100 * ICWAF + 25 219 000) / Qcg (A) Avec : ICWAF = Moyenne de l’indice Cotlook WAF de avril n à avril n+1, Qcg = Tonnage coton graine réalisé au cours de la campagne. Ce « prix de demande du coton graine » doit être calculé en fin de campagne de commercialisation des fibres, en mai/juin, pour déterminer le prix de campagne définitif et le complément éventuel de rémunération des producteurs.

- Prix de campagne définitif du coton graine (1) Le « prix de campagne définitif », calculé en fin de campagne de commercialisation des fibres, est égal à : PCDcg = CCP + X * (PDcg - CCP), lorsque PDcg > ou = CCP (B) où : PCDcg = Prix de campagne définitif calculé en mai/juin CCP = Coût de revient complet du producteur X = Part des bénéfices ou des déficits économiques de la filière revenant aux producteurs ; Doit être compris entre 0 et 1 ; Doit être fixé après négociations entre les parties ; PDcg = Prix de demande du coton graine calculé en mai/juin. C – Complément de rémunération des producteurs (1) Le complément de rémunération des producteurs correspond à la différence entre : le prix de campagne définitif calculé en fin de campagne de commercialisation des fibres ; et le prix de campagne initial annoncé avant les semis et qui est supérieur ou égal au prix minimum. COMP = PCDcg - PCIcg, avec COMP > ou = 0 (C) où : COMP = Complément de rémunération des producteurs ; PCDcg = Prix de campagne définitif du coton graine, calculé en mai/juin ;

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PCIcg = Prix de campagne initial du coton graine, annoncé avant les semis. Ce complément de rémunération doit être versé dès qu’il est connu avec précision, soit en juin/juillet. Chaque producteur individuel doit percevoir un montant égal au produit de ce complément de rémunération par la quantité de coton graine qu’il a livrée à la société cotonnière, éventuellement diminué d’un prélèvement destiné à alimenté un fonds destiné à stabiliser le prix minimum (Voir propositions ci-après). (1) La présente simulation répond à une recommandation effectuée lors de la réunion de présentation du rapport provisoire organisée le 9 janvier 2002. Cette recommandation consiste à simuler le mécanisme proposé en utilisant plusieurs références concernant la valorisation de la fibre malienne :

- La moyenne simple de l’indice Cotlook WAF, - le chiffre d’affaires de la CMDT : - la moyenne de l’indice Cotlook WAF pondérée par les quantités effectivement

vendues par la CMDT sur la période considérée. (2) La présente simulation a été effectuée sur la base de l’indice WAF et du chiffre d’affaires de la CMDT considérés en position FOB Ouest Afrique. Pour cela, un retraitement des données a été effectué :

- Indice WAF : l’indice publié étant en position CAF Europe du Nord, il a été ramené en position FOB Afrique de l’Ouest en lui retranchant un forfait de 45 FCFA/kg de fibres, correspondant au fret entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe du Nord au début 2002 ;

- Chiffre d’affaires CMDT :

Dans le cas des ventes effectuées par la COPACO, la commission versée à cette société a été retranchée du prix de vente obtenu ; cette commission est de 0,5% du prix de vente ; Les ventes CAF ont été converties en ventes FOB en retranchant un forfait de 65 FCFA/kg de fibres, correspondant à une moyenne du taux de fret supporté par la CMDT ; les destinations étant très variées et souvent éloignées (Asie notamment), le fret supporté par la CMDT est supérieur au fret entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe du Nord ; Le prix moyen FOB des ventes de la CMDT a été obtenu en effectuant une moyenne pondérée des ventes CAF et FOB et des ventes effectuées en direct par la CMDT ou par l’intermédiaire de la COPACO. (3) Sur la période janvier 1996 – septembre 2001, le prix de vente moyen de la CMDT a été quasi-systématiquement inférieur à l’indice Cotlook WAF, avec toutefois un renversement de tendance qui s’amorce depuis mai 2001. Note : les données communiquées par la CMDT ne font état d’aucun contrat conclu entre juin et novembre 2000 ainsi qu’en février et mars 2001. Le graphique suivant compare le prix de vente moyen CMDT et l’indice Cotlook WAF en position FOB Ouest Afrique. Il montre que l’indice WAF a été supérieur au prix de vente moyen de la CMDT sur pratiquement tous les mois de la période étudiée. L’écart est généralement compris entre 30 et 100 FCFA/kg de fibres. Les seuls mois où le prix de vente moyen de la CMDT a été supérieur à l’indice WAF ont été les

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mois de novembre 1997, mai et octobre 1998, mars 1999, mai, août et septembre 2001.

(4) Sur la période avril 1996 – septembre 2001, la comparaison de la moyenne simple de l’indice Cotlook WAF, de la moyenne des prix de vente moyens pondérés de la CMDT et de la moyenne de l’indice Cotlook WAF pondérée par les quantités vendues mensuellement par la CMDT montre que :

- La moyenne simple de l’indice WAF est systématiquement supérieure à la moyenne des prix de vente moyens pondérés de la CMDT ;

- La moyenne de l’indice WAF pondérée par les quantités vendues mensuellement par la CMDT est peu différente de la moyenne simple de l’indice WAF sauf sur la période avril-septembre 2001.

La simulation porte sur les périodes avril n / avril n+1 entre avril 1996 et avril 2001, ainsi que sur la période avril – septembre 2001. Le tableau ci-après montre que : L’indice WAF a été systématiquement supérieur à la moyenne des prix de vente moyens pondérés de la CMDT, avec un écart de 56 FCFA/kg en 1996/97, 51 FCFA/kg en 1997/98, 11 FCFA/kg en 1998/99 et 43 FCFA/kg en 1999/00 ; La moyenne pondérée de l’indice WAF par les ventes mensuelles de la CMDT est systématiquement supérieure à la moyenne simple de l’indice WAF, sauf en 1997/98 ; l’écart est de 5 FCFA/kg en 1996/97 et 1998/99, 15 FCFA/kg en 1999/00 et 34 FCFA/kg sur la période avril – septembre 2001 ; ceci montre que, à l’exception de la période avril 97 – avril 98, la CMDT a su vendre des quantités relativement importantes de fibres les mois où l’indice WAF était plutôt élevé.

INDICE WAF ET PRIX DE VENTE MOYEN DE LA CMDT EN POSITION FOB OUEST AFRIQUE

-

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400 FCFA/kg de fibre

Indice WAF Prix de vente moyen CMDT1996 1997 1998 1999 2000 2001

Note : les données communiquées par la CMDT ne font état d'aucun contrat conclu entre juin et novembre 2000 ainsi qu'en février et mars 2001

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Tableau 11 : Simulation de la valorisation de la fibre malienne (FCFA/kg)

Indice WAF Moyenne

simple

Prix de vente moyen

pondéré de la CMDT

Moyenne pondérée

de l’indice WAF

Avril 96 – Avril 97 875 819 880 Avril 97 – Avril 98 926 875 915 Avril 98 – Avril 99 761 750 766 Avril 99 – Avril 00 701 658 716 Avril 00 – Avril 01 901 NA NA Avril 01 – Septembre 01

728 714 762

(5) La simulation du prix de campagne définitif du coton graine pour les campagnes 96/97 à 99/00 donne des résultats qui reflètent fidèlement le niveau relatif de ces divers modes de valorisation de la fibre malienne. La simulation a été effectuée à partir des mêmes éléments que ceux qui figurent dans la section 3.3., à savoir : Coût complet de production du coton graine : 165 FCFA/kg. Charges CMDT : 26,4 milliards de charges fixes et 246,54 FCFA/kg de charges variables unitaires. Stabilisation du prix minimum effectuée par les producteurs, qui perçoivent en retour 58,30% des excédents de la filière. Formules : PDcg = 0,4285 x VALfi - 92,46 - (2 100 x VALfi + 25 219 000) / Qcg (I) PCDcg = 165 + 0,5830 x (PDcg - 165), lorsque PDcg > ou = 165 (II) PCDcg = 165 + 0,4960 x (PDcg - 165), lorsque PDcg < 165 (III) Dans la formule (I), ICWAF est remplacé par VALfi . Cette valeur correspond à la valeur prise pour chacun des modes de valorisation de la fibre malienne. Les résultats figurent dans le tableau et le graphique suivants. Les différents niveaux du prix de campagne définitif reflètent le niveau relatif des divers modes de valorisation de la fibre malienne.

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III. Analyse politique de la filière coton 3.1. Aspects agronomiques La zone cotonnière s'étend sur 150 000 km2. Au cours de ces cinq dernières années, la production cotonnière a fortement augmenté. Toutefois, cette augmentation s’est faite essentiellement par l’augmentation du nombre de producteurs et par le doublement des superficies cultivées en coton. Dans le même temps, les rendements de coton-graine stagnent aux environs d’une tonne, alors qu'en ce qui concerne le maïs, ils ont régulièrement augmenté à près de 2 tonnes par hectare. Les rendements des mil/sorgho ont peu évolué ( 900 - 950 kg/ha). Le problème de stagnation, voire de baisse des rendements du coton et des céréales (mil et sorgho) devient de plus en plus préoccupant dans toutes les zones de production cotonnière, en particulier dans le vieux bassin cotonnier (régions CMDT de Koutiala et Fana). Le système de production est du type agro-sylvo-pastoral à dominance cultures pluviales (coton et céréales). Il est centré autour de la production cotonnière, principale activité de rente. Cette culture est pratiquée dans toute la partie sud et ouest du pays, en général, dans une rotation de type triennal coton-sorgho-mil ou arachide ou biennal coton-céréales. La zone de culture du coton se caractérise par une très diversité des conditions agro-climatiques. Dans les zones assez humides (Koutiala, Sikasso), le niveau de production y est relativement élevé en raison de la bonne maîtrise des techniques culturales, du fort taux d’équipement et de la forte utilisation des intrants. L’élevage est peu productif, en raison de la faible disponibilité des pâturages. La capacité de charge dépassée, et la pression sur les terres très élevée constituent de sérieux problèmes de cette région. Dans les zones de Koutiala et de Sikasso, jusqu'à 80% des terres sont cultivés de façon permanente. Il y est donc pratiquement impossible de réaliser l’extension des terres au risque de cultiver des terres marginales fragiles. Dans la zone nord (San et Bla), la faiblesse des pluies et les aléas qui y sont liés ne sont pas très favorables à la culture du coton qui y est pratiquée cependant. Les céréales (mil, sorgho) sont les cultures dominantes. Elles sont en rotation généralement avec l’arachide, qui est aussi une culture de rente mais peu ou pas suivie par les services de vulgarisation. Les rendements des cultures pratiquées sont faibles en raison de la faible utilisation d’intrants et du bas taux d’équipement des exploitations. L’élevage (surtout des petits ruminants) est important. La capacité de charge est dépassée et les terroirs fortement dégradés. D'autres zones (Bougouni et Kita), où l'introduction de la culture du coton est relativement récente, présentent des potentialités pour la culture tant par les conditions climatiques assez favorables, que par les possibilités d'extension, au moment où cette pression est très forte ailleurs. Dans cette zone, les systèmes de

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production pratiqués sont organisés autour d’une rotation triennale (coton maïs arachide ou niébé) ou quadriennale (coton-maïs-sorgho-arachide ou niébé). Il s’agit là des mesures visant à soutenir la production nationale, à savoir : les mesures à la frontière, c’est à dire par le biais des droits de douane, et des mesures de soutien interne. A l’instar des autres pays dans la pratique au Mali on a recours à une combinaison de ces deux types de mesures. 3.2. Evolution des politiques de soutien a la filière coton

3.2.1. Soutiens internes : évolution récente et envisagée • Recherche, Formation, Vulgarisation : Le programme de recherche sur le coton est régi par un protocole IER-CMDT. Ce programme prend en charge tous les aspects techniques de recherche sur le coton. De 1993 à 1998, 11 variétés mises au point pour la recherche sont diffusées par la CMDT à travers ses zones d’encadrement. Pendant la période 1960 à 1998, certaines variétés ont été abandonnées soit à cause de leur faible performance soit à cause de leur taux de germination. L’IER a travers ses programmes de recherches spécialisées comme le Programme Coton, le Programme de Recherche sur les Systèmes de Production Rurales (ESPGRN) , le programme Economie des Filières (ECOFIL) a mis au point ou introduit d’autres pays plusieurs technologies nouvelles sur le coton en terme de variétés améliorées, de techniques culturales, de lutte intégrée, etc.., (NTA 88-6 (MALI), STAM-F STAM-42 STAM-59A (Togo), Bulk A Bulk B F, 280 (Tchad), GL 7 (RCI), Allen 150, Allen 151, Allen 333-57 (TCHAD), BJA.592, BJA SM67 (MALI), B 163 ou (HL27XBJA) 163 (RCA), ISA 205 (RCI) • Subventions de l'Etat à la CMDT : En contrepartie de ses missions de service public, la CMDT reçoit des subventions d'exploitation de l'Etat et des organismes d'aide. Selon le rapport définitif de l'audit opérationnel et de gestion des exercices 1996/97, 1998 et 1999, ce poste enregistre une baisse significative et régulière de 9,7 milliards FCFA en 1996/1997 (15mois) à 7,3 milliards FCFA en 1998, puis 4,2 milliards FCFA en 1999. Selon le rapport définitif d'audit de la CMDT, le dépassement du coût de revient prévisionnel de la fibre au titre des campagnes 1996/97 et 1997/98 tient, entre autres, au non-respect par l'Etat de ses engagements contractuels au titre des missions de service public (contributions insuffisantes pour l'encadrement et l'entretien conservatoire des pistes). Le mécanisme de fixation de prix garanti aux producteurs par le système de prix plancher bien que rendu problématique de nos jours du fait de l’épuisement du Fonds de stabilisation (remplacé par la réserve pour fluctuation de cours), serait la démonstration d’une mesure de soutien.

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• Subventions aux facteurs (intrants, équipements .....) : En ce qui concerne la CMDT, le coût de prestation de service intrants (achats et distribution d'engrais, herbicides, insecticides et matériel agricole) dépasse le montant des recettes de la vente des intrants. Cette marge déficitaire constitue une subvention à la production du coton et des céréales. Cette subvention était, jusqu'en 1991/992, financée au moins partiellement par une subvention des Pays-Bas, une ligne de crédit KFW et une contribution générale de la trésorerie de la CMDT. Cette subvention a servi à encourager l'utilisation d'intrants à une période où les prix moyens de vente du coton connaissant une stabilité. La question demeure posée de savoir à qui incombera le financement futur des subventions au titre des intrants. La tendance est au transfert de la fonction d'approvisionnement en intrants en direction des privés et des producteurs. Ainsi, le plan d'actions de sortie de crise de la filière coton adopté par le gouvernement prévoit à un désengagement à court terme (2001-2002) de la CMDT de l'approvisionnement des producteurs en herbicides et engrais céréales au profit des privés. L'opération test devant concerner les régions CMDT de Koutiala et San au cours de la campagne 2000/2001 doit générer 2,100 milliards d'économies en terme de trésorerie (soit 24% du total en temps normal). Par contre pour le coton, elle veillera à créer à moyen terme (2001-2002) les conditions d'un transfert de l'approvisionnement en engrais et produits du traitement en direction des producteurs. Compte tenu de ce désengagement, des dispositions doivent être prises pour l’élaboration de cahiers de charge à l’intention des opérateurs privés afin d’éviter tout retard de livraison d’une part et d’autre part, que le contrôle de qualité soit assuré. • Fiscalité intérieure : Le régime d'exception dont jouissait jadis la filière coton de la part de l'Etat, s'effrite de nos jours au profit du régime de droit commun qui fait son retour à la faveur des réformes économiques en cours. Cette tendance est observable également au niveau d'autres filières coton de la sous région (Burkina Faso et Bénin). En effet, la CMDT n’a pas droit aux importations temporaires et en cela elle est pénalisée par rapport aux autres pays producteurs de coton. Aussi, le coton fibre est mis hors champ de la TVA depuis la signature du contrat plan de 1986. Par ailleurs, la taxe conjoncturelle a obéré le compte d’exploitation de la CMDT jusqu’à la crise actuelle. A cela, s’ajoutent les droits d’enregistrement pour les impôts qui s’élèvent à 2 milliards sur les timbres. Quant aux nouveaux investissements de la CMDT, ils sont considérés comme des extensions et à ce titre, ils ne bénéficient des avantages du Code des investissements. Toutefois, un délai de grâce est assuré à la CMDT pour certaines taxes au titre des mesures de sortie de crise décidées par le Gouvernement. A la faveur de la réforme du 1er avril 1999 du Code Général des Impôts, les modifications apportées à la TVA et à l'ISCP ainsi que l'abolition de la CPS. - Dans le cas des intrants, du matériel agricole et des graines de coton de

semence, la réforme est neutre, puisque ces produits sont toujours exonérés de la TVA et que le taux de l'ISCP est égal au taux antérieur de la CPS.

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- Les opérations de crédit agricole étaient exonérées de la TPS mais elles sont soumises au paiement de la nouvelle taxe sur les activités financières (TAF) au taux de 15%.

- Pour le coton graine, la situation est inchangée : la CMDT n'a ni TVA ni ISCP à

acquitter.

- Pour les graines de coton vendues localement, la CPS de 5% dont elles étaient déjà exemptées est abolie mais la TVA passe de 15 à 18%.

- Le coton est à l’exportation est exclu du champ d'application de la TVA et donc

aussi du droit à déduction, aussi bien pour les ventes locales que pour les exportations. Ce dispositif qui a un impact important sur les crédits TVA que la CMDT pourra réclamer, avait été suspendue pendant la durée du contrat plan intérimaire signé en 1999.

- Pour les produits de l'huilerie, c'est la hausse de la TVA (de 15% à 18%) qui

importe le plus puisqu'ils étaient dans tous les cas exonérés de la CPS au taux de 5% qui vient d'être abolie.

- Il en est exactement de même pour les produits textiles. Le droit à la déduction

pour les exportations est cependant exceptionnellement maintenu, puisque ces produits sont assujettis à une TVA lorsqu'ils sont vendus localement.

Dans tous les cas, les exportations continuent d'être exonérées du paiement de la TVA.

En ce qui concerne la COMATEX et l’ITEMA, l’Etat en fait trop par rapport à leur importance économique que l’on peut juger modeste, car à deux elles traitent moins de 2% de la production de fibre du Mali et ce, à l’opposé de la CMDT et de l’HUICOMA (celle-ci est assujettie à la fiscalité de droit commun, tant pour la fiscalité intérieure que la fiscalité de porte). En effet, la COMATEX qui redémarra ses activités en 1994 suite à un arrêt consécutif à l’effondrement du textile ouest africain en 1991, a signé la même année une convention d’établissement de 13 ans avec le gouvernement. En vertu de convention, la COMATEX bénéficie de l’exonération de pratiquement tout droit, taxe et impôt payable au Mali de 1995 à 2007 inclusivement. Cette convention ne prévoit aucune révision des clauses en cas de très bonnes performances. Quant à l’ITEMA qui redémarra également ses activités en 1994 et dans les mêmes conditions que la COMATEX, elle a conclu avec le l’Etat une Convention d’une durée de 7 ans (1995-2002) celle-ci pouvant être prolongée pour une autre période de 7 ans. Cette prolongation éventuelle qui est conditionnée à l’obtention de bons résultats dans la gestion et au respect de l’engagement des actionnaires clients et débiteurs de s’acquitter de leurs dettes, est actuellement compromise par l’arrêt d’activités de l’entreprise et sa soumission à un redressement judiciaire. Dans le cadre de la réduction des exonérations fiscales inscrite dans le PAS, la tendance actuelle est au retour progressif de certains maillons de la filière au droit

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commun et ceci à la faveur de la reforme du 1er avril 2000 du Code Général des Impôts. Il s’agit en particulier de la CMDT et de la BNDA, hormis le délai de grâce actuel accordée à la première pour certaines taxes du fait de la crise . En ce qui concerne la BNDA jadis exonérée de la TPS, le coût du crédit agricole se trouve désormais obéré du fait de la nouvelle taxe sur les activités financières (TAF) au taux de 15%. En raison du niveau élevé d’endettement et de la faiblesse du revenu des producteurs, il convient d’approfondir la réflexion sur les voies et moyens d’améliorer la solvabilité des paysans (rééchelonnement, apurement des arriérés par l’Etat ou tous autres partenaires, augmentation du prix aux producteurs etc.).

3.2.2. Soutiens aux frontières Il s'agit ici de la fiscalité de porte en ce sens qu'au Mali aucun dispositif de soutien du genre contingents ou subventions à l'exportation n'est pratiqué concernant la filière coton. Cette fiscalité de porte vise la perception d'un droit de douane sur la valeur des biens franchissant les frontières territoriales. Trois droits d'entrée étaient en vigueur au Mali soit le droit des douanes (DD), le droit fiscal d'importation (DFI) et le prélèvement communautaire de solidarité (PCS). A l'entrée en vigueur du Tarif Extérieur Commun (TEC), les taux de DD et de DFI ont été cumulés et fusionnés et les produits regroupés en quatre catégories : la catégorie 0 (médicaments et articles scolaires), la catégorie 1 (matières premières et biens d'investissement), la catégorie 2 (biens intermédiaires et intrants) et la catégorie 3 (biens de consommation). Si au 1er janvier 1999, les taux cumulés étaient respectivement de 0, 5, 10, et 25%, ils ont été fixés aux taux de 0, 5, 10 et 20%. Le contrat plan stipule la prise en charge par l'Etat de la fiscalité liée aux activités de développement rural et l'application du droit commun à la sous-filière des intrants, sous-filière que l'Etat s'engage à ne pas pénaliser fiscalement, tant au niveau des produits finis que des matières premières ou pièces détachées. Le maintien par la réforme de l'exonération de TVA antérieurement acquis pour les graines de coton destinées à l'ensemencement, les engrais, les insecticides agricoles, fongicides, herbicides et autres ainsi que pour le matériel agricole traduit cet engagement. La fiscalité est neutre puisque le seul changement est le remplacement de la CPS au taux de 5% par l'ISCP au taux de 5%. La réforme a aussi pour incidence l'augmentation à hauteur de 3% de la fiscalité sur les autres graines de coton (sauf les semences), les produits des huileries (huile, savon, aliment bétail), et les produits textiles puisque le taux de TVA passe de 15% à 18%. Il convient également de noter que la mise en vigueur du TEC s'est traduite par un accroissement de la pression fiscale sur les intrants et équipements (catégorie 1) de provenance hors UEMOA (en passant de l'ordre de 6% à plus de 11%).

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Tableau 12 : Modifications aux régimes de la TVA, de la CPS et de l'ISCP

Ventes locales importations Avant le 1er Avril 1999

Depuis le 1er Avril 2000

Produits

TVA CPS TVA CPS Engrais Exo 5% Exo 5% Insecticides agricoles, herbicides, fongicides et autres

Exo 5% Exo 5%

Matériel agricole Exo 5% Exo 5% Coton graine Exo N/A Graines de coton de semence Exo Exo Exo 5% Graines de coton – autres 15% 5% 18% N/A Coton fibre 10% 5% Exo N/A Produits de l'huilerie 15% Exo 18% N/A Produits textiles 15% Exo 18% N/A

Source : Le Potentiel fiscal de la Filière coton, Document de discussion (Version révisée), PAMORI. juillet 2000

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IV. Analyse institutionnelle Pour le développement de la filière cotonnière, le Gouvernement du Mali a élaboré un lettre de politique d’orientation de la filière. Cette lettre constitue la référence des nouvelles orientations de ;la filière. Elle défini les grandes orientations de développement de la filière. Conformément a cette lettre, des options de restructuration ont été définies comme développées ci-dessous.

4.1. Options de restructuration du secteur coton Trois option de restructuration ont été retenue par le Mali pour la restructuration de la filière. Option 1 : CMDT recentrée et privatisée et NSC ouest avec exclusivité d’achat dans leur zone L’option 1 constitue l’option de référence, en continuité avec l’organisation actuelle de la filière coton, les décisions déjà prises en ce qui concerne le recentrage de la CMDT sur le système coton et la création d’une nouvelle société cotonnière dans l’ouest du Mali, opérant sur la zone de l’OHVN et l’ancienne région CMDT de Kita (NSCOuest). Dans cette option, la zone cotonnière du Mali est répartie entre la CMDT recentrée et privatisée (conformément à la LPDSC) et la NSC-Ouest, dont l’investisseur stratégique et opérateur doit être sélectionné très prochainement par appel d’offres international. Option 2 : plusieurs opérateurs prives, dont la CMDT recentrée et privatisée, chacun avec une zone d’exclusivité Plusieurs opérateurs privés, dont la CMDT recentrée et privatisée et la NSC-Ouest, interviennent chacun dans une zone qui lui est concédée pendant un certain temps. Cette option reprend les mêmes hypothèses fondamentales que l’option 1 :

• Création de la NSC-Ouest par achat de 3 usines CMDT. • Recentrage et privatisation de la CMDT. • Exclusivité d’achat du coton-graine sur une zone affectée à chaque NSC ; la

zone • de l’OHVN et l’ancienne région CMDT de Kita sont affectées à la NSC-Ouest. • Hypothèses communes concernant l’approvisionnement en intrants et le

conseil. La différence principale réside dans la scission de la CMDT en plusieurs sociétés cotonnières (NSC) disposant chacune de l’exclusivité sur leur zone. Deux variantes sont envisageables concernant la scission de la CMDT : ! Scission en trois NSC définies essentiellement comme des regroupements des entités régionales de la CMDT (à l’exclusion des usines cédées à la NSC-Ouest) :

• NSC-Centre, regroupant les usines de Fana, Dioïla et Ségou, représentant une

capacité d’égrenage de capacité d’égrenage de 106 000 t/an pour une

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production d’environ 100 000 t (unité régionale Fana de la CMDT moins l’usine de Bamako vendue à la NSC-Ouest) ;

• NSC-Sud, regroupant les usines de Kignan, Sikasso 1 et 2, Koumantou, Bougouni 1 et 2, représentant une capacité d’égrenage de 285 000 t pour une production d’environ 201 000 t (unités régionales de Sikasso et Bougouni, de la CMDT) ;

• NSC-Est, regroupant les usines de Koutiala 1, 2, 3 et 4, Kimparana et Karangana, représentant une capacité d’égrenage de 190 000 t pour une production d’environ 200 000 t (unités régionales de Koutiala et San de la CMDT).

Scission en deux NSC :

• NSC-Centre-Est, regroupant les NSC-Centre et NSC-Est définies ci-dessus, soit

une capacité d’égrenage d’environ 296 000 t pour une production d’environ 300 000 t ;

• NSC-Sud, identique. Les critères et considérations qui ont été utilisées pour définir les NSC créées à partir de la CMDT sont les suivants :

• Respect d’une taille critique considérée comme minimale (100 000 t). Cette taille critique est considérée suffisamment élevée pour attirer des investisseurs de premier plan et offrir une base industrielle et commerciale pour bénéficier de l’essentiel des économies d’échelles. Rappelons que ces économies d’échelles sont surtout liées à la taille des usines plutôt qu’à la taille des entreprises

• Adéquation entre la production de coton graine de la zone et les capacités d’égrenage rattachées. Ce critère n’est pas totalement respecté pour la zone Sud. Ceci résulte de la création récente de plusieurs usines de grande capacité dans cette zone en raison du fort potentiel de développement de la production.

En conséquence, la surcapacité pourrait être très provisoire. L’investisseur stratégique dans la NSC-Sud aurait une forte incitation à développer la production pour saturer ses capacités industrielles.

• Existence dans chaque NSC d’au moins deux usines de grande capacité, supérieure à 250 t/coton graine/jour.

Option 3 : Plusieurs opérateurs prives sans affectation de Zone d’exclusivité La CMDT est scindée en plusieurs NSC privées sans affectation de zone d’exclusivité d’achat du coton-graine. L’entrée de nouveaux opérateurs privés sans acquisition d’usines de la CMDT ne se justifie pas compte tenu de l’excédent de capacité actuel. Cette option introduit une certaine contradiction puisque une exclusivité d’achat semble devoir être accordée à la NSC-Ouest. L’absence de zone d’exclusivité permet d’envisager la constitution de NSC plus petites

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et différents périmètres (le périmètre de la NSC-Ouest est inchangé car déjà défini) : • Deux NSC définies selon les mêmes critères que pour l’option 2 : NSC-

Centre-Est ; • NSC-Sud.

• Trois NSC définies selon les mêmes critères que pour l’option 2 : NSC-Centre,

NSCSud,

• NSC-Est.

• Cinq NSC correspondant aux unités régionales de la CMDT ; ceci conduit à

un plus grand nombre de NSC de plus petite taille, permettant d’assurer un marché plus concurrentiel, puisque l’objectif d’une telle option est de faire jouer un maximum.

• les forces du marché.

Des NSC d’usines distantes, conduisant à une interpénétration des zones d’influence des NSC, ce qui conduit encore à augmenter l’effet de concurrence entre NSC pour l’approvisionnement en coton-graine. Cette option constitue une rupture avec le passé : le lien privilégié entre la société cotonnière (la CMDT) est nécessairement rompu puisque la liberté de commercialiser est la règle. Chaque OP doit choisir et négocier avec une NSC pour la vente de son coton. Plus le nombre de NSC est élevé, avec des zones d’influences des usines s’interpénétrant, plus l’effet de concurrence est marqué et plus la rupture avec le passé est forte. Les acteurs n’étant pas prêts à cette rupture, il conviendrait en tout état de cause, de limiter la brutalité de cette rupture. Seule une variante modérée dans cette option de libéralisation radicale mérite d’être envisagée. Cette modération s’impose d’autant plus que la filière est en crise financière et qu’elle n’est pas en état de résister à d’autres crises liées à sa restructuration. En conséquence, sera retenue pour cette option 3, la seule possibilité de la scission de la CMDT en trois NSC, correspondant aux NSC-Centre, NSC-Est, et NSC-Sud définies pour l’option 2 (section 5.3). La filière comprend de plus la NSC-Ouest sur la zone de l’OHVN et de Kita, disposant d’une exclusivité pendant une période négociée avec l’investisseur stratégique.

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4.2. Les différents acteurs de la filière coton et leurs responsabilités Les intervenants aux différents stades de la filière se présentent comme suit :

4.2.1. Les producteurs Les producteurs se retrouvent dans plusieurs types de regroupements qui sont : • Les Associations Villageoises Créées en 1984 par la CMDT, les Associations Villageoises (AV) jouent un rôle important dans l’encadrement et la structuration de la production de coton. Les AV sont chargées d’établir les besoins minima des producteurs en intrants de coton (engrais et insecticides), de contracter le crédit en vue de l’acquisition des intrants (à travers l'offre d’une caution solidaire en gage du remboursement des prêts collectifs), d’assurer la pesée du coton et de distribuer les bénéfices issus des ventes. • Les coopératives multifonctionnelles et les coopératives de producteurs de

coton • Les GIE Les producteurs de la zone OHVN sont organisés en GIE pour assurer leur approvisionnement en intrants. • Les Syndicats de producteurs de coton (SYCOV, SYVAC, SYPAMO et SPCK) Ces quatre syndicats ont été créés pour assurer la défense des intérêts des producteurs. De façon spécifique, de 1994 à nos jours, les syndicats sont directement associés à la gestion de la filière. Ils participent à la fixation du niveau de production commercialisable, des prix aux producteurs et assurent le suivi des superficies réelles (fiables) à travers les équipes techniques villageoises. Aussi, ils sont chargés de l’approvisionnement régulier et correct des unités industrielles en coton graine dès le démarrage de la commercialisation, notamment par une amélioration des taux de chargement moyen des camions et des taux de rotation. Dans le cadre de la gestion de la sous-filière intrants coton, les syndicats participent aussi à l’élaboration des cahiers des charges pour l’achat des intrants ainsi qu’à l’examen des soumissions et à l’octroi des marchés. Il est indispensable de faire la différence entre intrants coton, sous la responsabilité de la CMDT avec la participation des producteurs, et le cas de la sous filière intrants vivriers, prise en charge directement par les syndicats avec peut-être un appui de la CMDT.

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4.2.2 L’Etat L’Etat detient 60% du capital de la CMDT .

4.2.3.La CMDT et l'OHVN La CMDT et l'OHVN sont les organismes de développement chargés de la production cotonnière. L’OHVN intervient dans les cercles de Koulikoro, Kati et Kangaba, autour de Bamako. En 1991, il est devenue un établissement public à caractère administratif ayant pour mission de promouvoir le développement des cultures vivrières et industrielles dans sa zone d’intervention. L’OHVN exerce aussi une mission de service public visant la promotion de la production, la gestion des ressources naturelles et des terroirs locaux, l'aménagement et l'équipement du monde rural, la structuration/organisation du monde rural, le suivi évaluation des actions de développement. La CMDT est la principale entreprise de la filière coton. Elle a pour objet le développement des zones cotonnières et l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs en particulier par le développement de la culture du coton. Son capital est détenu à 60% par l'Etat et à 40% par DAGRIS (ex. Compagnie Française des Textiles (CFDT). La CMDT assure la vulgarisation des techniques culturales du coton, l'approvisionnement en intrants coton et en équipements agricoles, l'achat, la collecte et l'égrenage du coton graine et l'exportation du coton fibre. • La CMDT avant la restructuration De 1985/1986 à 1999/2000, les rapports entre la CMDT, l'Etat et les producteurs étaient régis par un contrat plan qui définissait les missions des acteurs et la répartition des ressources de la filière. Le Contrat Plan traitait notamment des questions suivantes : - la fiscalité de la filière, - les modes de financement des missions de service public, - les modalités de fixation du prix au producteur, - le service de la dette, - le respect des plans de production de la CMDT par les paysans, - le mode de paiement du coton graine, - les mécanismes de rémunération et de stabilisation, - l’intégration de la gestion de la sous filière intrants. Avant la restructuration du secteur coton, elle exerçait deux types de missions étroitement liées : une mission de développement intégré de la filière coton et des missions de service public. Par rapport à la production, la mission de développement intégré était centrée sur le développement des activités liées aux systèmes de production coton, incluant la vulgarisation, l’alphabétisation, la recherche cotonnière

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et d’accompagnement, la production et la mise en place des semences, l’entretien conservatoire des pistes cotonnières et le suivi/évaluation de ces activités. Les missions de service public consistaient en l’exécution des activités de développement rural que le gouvernement confiait à la CMDT. Elles pouvaient être regroupées en deux catégories selon le schéma de réorganisation du Ministère du Développement Rural : - les missions d'aménagement et d'équipement rural : - l'ouverture et la réhabilitation des pistes rurales, - l'hydraulique villageoise, - le développement local : les politiques et les programmes de gestion du terroir - Les missions d'appui au monde rural : - la diversification des sources de revenus en milieu rural, - la mise en valeur des aménagements hydro agricoles (plaines et bas-fonds), et - le genre et développement. Parmi ses activités, la CMDT assurait la fourniture en intrants pour la campagne à venir, tel que déterminé par les besoins des producteurs (semences, insecticides et engrais). De plus, elle formait et équipait les forgerons qui fabriquaient le matériel agricole (semoirs, multiculteurs, charrues, etc.). Les semences étaient fournies gratuitement par la CMDT. Les autres intrants étaient théoriquement cédés aux producteurs à un prix coûtant (distribution incluse). Depuis 1994-1995, le prix de cession est toujours inférieur au coût de revient et l’écart grandit. • La CMDT avec la restructuration Avec la restructuration, la CMDT s’est recentrée sur le coton et l'approvisionnement en intrants coton. Les missions de service public ont été transférées aux services techniques de l'Etat et l'approvisionnement en intrants moins stratégiques pour le coton est effectué par les syndicats. Le plan social de la CMDT a concerne près de 600 agents plusieurs activités de la CMDT ont été transférées à d’autres acteurs notamment la DNAMR, la DNAER, la Direction nationale des Travaux publics, la Direction Nationale de l’Hydraulique pour les missions de service public. Les activités d’approvisionnement en intrants sont en cours de transfert aux opérateurs économiques et aux producteurs. Cependant, force est de reconnaître que le niveau de la vulgarisation des producteurs en zone CMDT n’est plus au point dans la mesure ou les technologie nouvelles générées par la recherche ne sont pas connues, donc pas adoptées par les producteurs, aussi, les opérateurs économiques et les producteurs ont du mal à prendre la relève de la CMDT dans l’approvisionnement en intrants, de plus si, la zone CMDT était très facile d’accès, elle est en passe de devenir une zone inaccessible rendant du coup difficile l’évacuation du coton des villages producteurs (mauvais état des routes et des pistes rurales.

4.2.4. L’Institut d’Economie Rurale (IER) Il est, à travers ses services spécialisés (Programmes « Coton, Recherche Systèmes de Production et Gestion des Ressources Naturelles, et Economie des Filières »), chargé de la génération des technologies pour le développement de la filière coton au Mali. Plusieurs acquis sont à son actif notamment les variétés de coton comme les séries de NTA, la typologie encore en vigueur à la CMDT, la lutte étagée ciblée

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(LEC). L’IER en rapport avec l’ONG Suisse HELVETAS et l’IPR de Katibougou en rapport avec la CMDT ont commencé à travailler sur le coton biologique dans la zone CMDT. Ce programme de coton biologique est en sa troisieme année d’expérimentation avec des résultats pro moteurs. Les expérimentations se poursuivent sur le terrain et aux laboratoires de recherche.

4.2.5. L’HUICOMA HUICOMA (Huileries Cotonnières du Mali) est une société anonyme d’économie mixte active dans la trituration de graines de coton et autres produits oléagineux, ainsi que dans la fabrication d’huile et de produits connexes à partir de ces matières premières. Les principaux produits sont des huiles raffinées, du savon et des aliments pour le bétail. HUICOMA a également en charge la commercialisation de ses produits tant au Mali qu’à l’étranger. Par convention avec la CMDT, HUICOMA s’engage à acheter les graines de coton, à n’utiliser ces graines qu’à des fins de trituration par ses usines et à ne pas les rétrocéder. Il est prévu tout comme la CMDT la privatisation de l’HUICOMA. Le processus est en cours.

4.2.6. La COMATEX La COMATEX (Compagnie Malienne des Textiles) a pour objet la production, la commercialisation, l’exportation et l’importation des produits textiles tels que les fils, les tissus, les tissus d’ameublement, les tissus à usage industriel ainsi que l’importation et l’exportation de fils et toiles écrus. D’importants investissements ont été consentis pour le renouvellement d’une partie du matériel et la rénovation technique des installations dans le cadre d’un accord de crédit conclu entre la Chine et le Mali. Dans le cadre de la convention d’établissement entre le Gouvernement et la République du Mali et COMATEX, le Gouvernement s’est engagé à user de son influence pour amener EDM et la CMDT à accorder à COMATEX des conditions commerciales acceptables dans la mesure du possible (prix de vente raisonnable pas aligné sur le cours mondial, facilités de paiement du coton…).

4.2.7. L’ITEMA Elle produit et commercialise des filés de coton, des tissus écrus et tissus imprimés. A l'instar de la COMATEX, le Gouvernement s’est engagé à favoriser les négociations entre ITEMA (Industries Textiles du Mali) et EDM en vue d’obtenir des conditions commerciales acceptables tenant compte de la spécificité de l’industrie textile. Cette société qui était en cessation d’activités vas reprendre avec de nouveaux acquéreurs selon un cahier de charge précis à ex honorer. Les facilités de la COMATEX sont les mêmes consentis par l’Etat pour l’ITEMA. Des facilites de paiement des factures d’électricités par l’EDM Sa.

4.2.8. FITINA-SA (Fils et Tissus Naturels d'Afrique). Cette dernière compagnie de filature a vu le jour au cours de 2004, sur la base d'une collaboration entre des opérateurs économiques maliens, des industriels mauriciens et français. Elle ambitionne de profiter de la matière première locale pour produire des filés destinés essentiellement à l'exportation.

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4.2.9. La Compagnie Parisienne du Coton (COPACO) La COPACO est une filiale de Dagris ayant conclu avec la CMDT, une convention d’assistance pour la commercialisation du coton fibre. En vertu de cette convention, la COPACO doit notamment négocier les contrats de vente du coton fibre dans les meilleures conditions et contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique commerciale de la CMDT. Dans les cas où des demandes d’achat sont formulées directement par d’autres courtiers ou négociants, la COPACO s’engage à orienter ces demandes vers la CMDT. COPACO perçoit 0,5% de la valeur des contrats à titre de rémunération des services rendus. La CMDT a depuis 1989 une représentation à Paris, chargée du suivi des transactions.

4.2.10. Les intervenants dans le transport L’activité transport est assurée par le parc de la CMDT et les opérateurs privés. La CMDT procède à une péréquation des charges de transport entre les champs les plus proches et les champs les plus éloignés des unités d’égrenage. Selon le rapport d’audit de la fonction transport de la CMDT, cette péréquation qui évite aux producteurs les plus éloignés d’être pénalisés par une charge de transport supérieure nécessite une organisation centralisée qu’aucun privé n’a les moyens ou l’ambition de remplir. L’élément prix est un facteur déterminant dans l’engouement des camionneurs, le tarif concédé par la CMDT n’étant que de 65 francs CFA/TKM. Durant la commercialisation, le transport de coton graine est assuré simultanément avec celui des intrants, de la fibre, des graines et autres produits. Le transport de la fibre des usines de la zone Sud est effectué entièrement par les transporteurs privés en direction du port d’Abidjan. D’autre part, le parc CMDT effectue le transport de la graine vers les huileries de HUI COMA. Il faut souligner que le gouvernement a déjà décidé du retrait progressif de la CMDT de l’activité transport. La CMDT continue à assurer l’essentiel du transport du coton graine des champs aux usines, en attendant que le secteur privé puisse garantir le flux nécessaire à l’approvisionnement optimal des usines durant la campagne d’égrenage.

4.2.11. Les intervenants dans le financement • Le Pool bancaire En zone cotonnière Mali Sud, le crédit rural a été longtemps l'apanage de la CMDT. Au début des années 1980, les autorités maliennes avec l'aide de l’Agence Française de Développement , créèrent une caisse de crédit agricole au niveau national, en l'occurrence la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA). Elle avait normalement pour vocation de se décentraliser et d'assurer la collecte de l'épargne paysanne et se substituer progressivement à la CMDT pour le crédit. D’une manière générale, le financement de la filière est assuré par le pool bancaire local dont le chef de file est la BDM, appuyé par le pool extérieur. Ainsi, la BNDA accorde des prêts aux AV pour l’achat des intrants agricoles. Son rôle s’est accru ces dernières années. En effet, elle s'est progressivement substituée à la CMDT qui assurait directement le crédit aux AV avant 1992, pour preuve en 1997-1998, environ 60 % d’entre elles ont transigé avec la BNDA et aujourd’hui pres de 100% du credit est assuré par la BNDA.. Ce crédit n’est accordé que pour les dossiers ayant reçu l’approbation préalable de la CMDT, une mesure de précaution permettant le

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paiement du coton par virement sur les comptes des AV. Ainsi, la BNDA peut se faire rembourser en priorité en retranchant directement les sommes dues des recettes des producteurs. Concernant les intrants céréales, le recouvrement se fait par les structures de financement en rapport avec les producteurs au cours de la campagne de commercialisation des céréales (janvier mai). • Le Réseau d'épargne et de crédit décentralisé Kafo Jiginew En raison des limites du système de crédit à travers la CMDT et les insuffisances des interventions de la BNDA sur le terrain, le projet réseau décentralisé proposé par le Crédit coopératif fut appuyé par les autorités maliennes (y compris la CMDT et la BNDA) et par certains bailleurs de fonds. La Caisse Française de Développement consciente des limites de la BNDA qu'elle soutenait, considéra avec intérêt cette diversification des institutions de crédit qui devait permettre aux paysans de disposer d'un réseau de caisses d'épargne et de crédit adapté à leurs besoins. Kafo Jiguinew (Fédération de greniers en Bamanakan - langue nationale la plus parlée) fut ainsi créée 1988 sous forme d'association de droit local avec son siège à Koutiala. Elle est soutenue depuis sa création par le Consortium européen pour le crédit coopératif (CECCM) qui est un groupement d'ONG européennes et l'Union Européenne assure la moitié du financement du projet d'appui.

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V. Forces, Faiblesses et Contraintes de la filière coton 5.1. Points forts : Les principales forces des systèmes de production et de commercialisation du coton sans être exhaustif peuvent se résumer ainsi : Le bon niveau de technicité des paysans et un taux d'équipement assez élevé Les paysans de la zone cotonnière bénéficient du conseil et de la vulgarisation agricoles depuis très longtemps (plus de 50 ans) ce qui leur a permis non seulement de se familiariser avec l'utilisation des fertilisants, des insecticides, et des herbicides et d'accroître le niveau de productivité des différentes cultures mais leur permet également d'être réceptifs à l'innovation et pouvoir valoriser rapidement les nouvelles propositions techniques. Ce taux d'équipement permet une capacité d'adaptation aux aléas climatiques et la réalisation des plans de campagne dans un laps de temps assez rapide. D’une manière générale, les exploitations de type B ou exploitations moyennement équipées sont majoritaires (49%). Quant aux exploitations de type A ou exploitations fortement équipées, elles représentent 20%. • L'amorce d'intensification des systèmes de production : L'augmentation des superficies cultivées en coton et en maïs a fait prendre conscience des mesures d'amélioration et de gestion de la fertilité des sols. En plus des fertilisants minéraux dont les quantités utilisées connaissent une croissance, la fumure organique est de plus en plus appliquée mais reste toujours insuffisant. • La diversification : Les seuls revenus coton ne sont pas en mesure de prendre en charge tous les besoins monétaires des paysans d'où la pratique d'un grand nombre de spéculations agro-sylvo-pastorales (arachide, tubercules, légumineuses, pois sucré, sésame…) susceptibles de constituer des sources additionnelles de revenus. Cette diversification permet aux agriculteurs de disposer de ressources financières à d’autres périodes de l’année • Un monde rural mieux structuré : Les communautés paysannes des terroirs cotonniers ont des traditions de concertation, de travail en société de culture et d'entraide qui font que des organisations à caractère économique et social ont pu se mettre en place. Elles ont été favorisées par la conduite de programme de formation en direction des ressources humaines villageoises. Des relais villageois ont pu ainsi se constituer. Actuellement au Mali des centres de gestion ont été crées pour apporter un appui et conseil aux organisations paysannes en vue d'une plus grande transparence dans la gestion de leurs ressources. • Une bonne intégration recherche et vulgarisation : Les améliorations obtenues dans le domaine de la productivité des systèmes de production sont les résultats de propositions mises au point par les structures de recherche dans les domaines agronomique, variétal, protection des végétaux et systèmes de production, généralement sur financement des filières cotonnières.

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De plus une coopération sous régionale à travers le projet régional de gestion et prévention de la résistance de l'Hélicoverpa armigera aux pyrethrénoïdes permet de contenir la pression de ce parasite afin de garantir la productivité du coton. • L'existence de cadres de concertation Des cadres de concertation ont été mis en place entre les partenaires (à travers les contrat-plans, les interprofessions etc.) dans presque tous les domaines de la filière : recherche, approvisionnement en intrants, crédit, plans de campagnes, déroulement de la commercialisation, gestion de la filière afin d'aboutir à un meilleur partage des responsabilités entre tous les intervenants mais aussi à une plus grande synergie. • Des mécanismes d'approvisionnement en intrants et de gestion de crédits

rodés Ces mécanismes permettent un approvisionnement en intrants et matériels agricoles dont les qualités sont contrôlées et à temps. De plus ils permettent aux sociétés cotonnières d'obtenir des économies d'échelles et partant aux producteurs d'avoir un meilleur rapport qualité coût. D'autre part le remboursement du crédit lors de l'achat du coton permet à un plus grand nombre de producteurs d'avoir accès au crédit. • Les systèmes de fixation de prix Les mécanismes de fixation et d'annonce d'un prix garanti avant les semis permettent aux producteurs de mieux gérer le risque contre lequel le paysan éprouve une certaine aversion. Les systèmes de ristourne permettent quant à eux de faire la jonction entre le revenu du paysan et le marché international. L'existence de mécanismes de stabilisation permet aux filières de pouvoir faire face dans une certaine mesure aux crises sans remettre en cause durablement la production. • La récolte soignée La récolte manuelle en vigueur en Afrique permet d'avoir un coton de bonne qualité et très compétitif sur le marché. Il semble que le Mali n’utilise que partiellement le potentiel de qualité que constitue une récolte annuelle. La fibre est par ailleurs quelque fois polluée par les emballages en polyéthylène qui sont utilisés. • La réfection des pistes cotonnières Les travaux d'urgence de réfection des pistes permettent le démarrage précoce des achats de coton. La forte implication des organisations paysannes (OP) dans la commercialisation du coton : L'apport des OP évite aux filières de constituer des équipes spéciales chargées de la commercialisation primaire entraînant ainsi des économies pour la société. • L'existence de différents systèmes de vente Des possibilités de ventes par agence ou aux négociants sont offertes aux sociétés cotonnières ce qui leur permet par un dosage judicieux de bénéficier des avantages de chaque système tout en minimisant les inconvénients.

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• La bonne réputation du coton malien L'origine Mali a une bonne renommée grâce au respect des engagements contractuels portant sur la qualité, les délais d'embarquement et les quantités. Cependant ces différentes forces ne doivent pas nous conduire à ignorer l'existence de certaines faiblesses. 5.2. Points faibles • Des pratiques extensives et une prise en compte insuffisante des

phénomènes de dégradation des sols Malgré les conseils de l'encadrement, la stratégie de production des paysans est raisonnée à court terme ce qui réduit les investissements en matière de fertilisation (progression lente de la production de fumure organique) et aboutit au non-respect des équilibres agronomiques au sein de l'assolement et de la mise en jachère. Ce phénomène d'augmentation des superficies cultivées a été renforcé par la dévaluation qui a conduit les paysans à adopter de plus en plus une stratégie de répartition des risques. On note également une insuffisance dans la valorisation des ressources locales permettant de réduire le coût des intrants importés (cas du Phosphate Naturel de Tilemsi au Mali). En ce qui concerne la vulgarisation, nonobstant les 60% de dépenses d’appui qui lui sont consacrées par la CMDT et de leur augmentation (30-40%), cela ne se concrétiserait guère sur le terrain par de meilleures résultats aux dires des producteurs qui éprouvent ainsi un manque de confiance en l’encadrement. A cet effet, des dispositions doivent être prises pour que l’encadrement joue le rôle de facilitateur et d’appui conseil et que des actions de sensibilisation se poursuivent pour restaurer la confiance entre les différents acteurs de la filière. Dans le même ordre d’idées, compte tenu du déficit d’information prévalant au niveau de la filière, une meilleure transparence doit être instaurée dans la gestion de l’information à travers les concertations régulières entre les acteurs et une diffusion régulière de l’information par les moyens appropriés (bulletins, radios, voyages d’études et tournées d’information et de sensibilisation). • L'effritement de la cohésion sociale Les problèmes d'endettement des paysans pour des objets de consommation et la mauvaise application de la caution solidaire pour rembourser les prêts se traduisent par des tensions entre les membres des AV. Des OP ont ainsi éclaté et les activités qui étaient conduites collectivement ont été freinées. Le même phénomène existe au niveau des exploitations agricoles: la modernisation de notre société conduit les jeunes à se séparer des grandes familles. Il s'agit d'accéder à un revenu autonome et individualisé. Ces petites exploitations le plus souvent dépourvues de matériel et sont limitées pour intensifier les cultures et appliquer les thèmes d'amélioration du potentiel productif. Cette situation agit négativement sur la productivité et sur la qualité de la production. Compte tenu des difficultés rencontrées par les producteurs dans l’octroi et le remboursement du crédit agricole, basé sur la caution solidaire, les acteurs de la filière (les organisations paysannes, la CMDT et l’OHVN) doivent s’engager à évaluer les avantages et inconvénients de ce système en vue de proposer des mesures correctives. Dores et déjà, la CMDT doit être encouragée pour la prise de mesures conservatoires visant à sauvegarder les intérêts des bons payeurs.

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• La valorisation insuffisante des productions agro-sylvo-pastorales De nombreuses spéculations sont pratiquées à l'intérieur des systèmes de production mais ne sont pas suffisamment valorisées. Les producteurs manquent d'informations et les filières ne sont pas bien organisées. Cette situation fait que les revenus cotonniers supportent la totalité des dépenses nécessaires à la réalisation des différentes spéculations. Les revendications des paysans concernant le prix du coton aux producteurs sont de ce fait difficiles à honorer quand le marché de la fibre est à la baisse. Ces tensions sont de nature à fragiliser l’avenir de l’activité cotonnière du Mali. Par ailleurs, compte tenu de l’importance des actions d’intégration agriculture élevage, en particulier celle de la traction animale dans la production cotonnière, des dispositions doivent être prises pour un meilleur approvisionnement des producteurs en aliment bétail et en graines de coton. • Retard de paiement du coton Ce retard conduit les paysans à brader la production céréalière durant la période de commercialisation et à racheter pendant les périodes de soudure à des prix élevés, contribuant ainsi à annihiler les efforts de lutte contre la pauvreté. • Crise cotonnière La récente crise cotonnière de 1998/99 et 1999/2000, caractérisée par une baisse de l'ordre de 30% des cours du coton fibre sur les marchés internationaux, a révélé des dysfonctionnements dans certains domaines : la gestion défectueuse de la CMDT au cours des dernières années jusqu'en 2000/2001, due aux dépenses de fonctionnement et à l’augmentation des stocks d’approvisionnement non justifiées par le niveau d’activités ; la politique d’investissement inadéquate de la société durant le dernier exercice ; • la non transparence de la politique commerciale de la CMDT Les divergences entre la CMDT et les producteurs sur les prix aux producteurs et le retard de paiement du coton qui ont donné lieu au boycott de la culture du coton au cours de la campagne 2000/2001.

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VI. PLAN D'ACTIONS DE RESTRUCTURATION DU SECTEUR COTON Les différentes mesures proposées ont été traduites en plans d'actions assortis d'échéanciers d'exécutions (cf. Tableaux ci-après). PLAN D'ACTION DES MESURES DE SORTIE DE CRISE DE LA FILIERE COTON ACTIONS DELAIS RESPONSABLES MOYENS/

COUTS OBSERVATIONS

1. Assurer le dédommagement des paysans sinistrés Nov.-Déc. 2000, Etat/CMDT 2,1mds L'Etat doit rechercher auprès des Banques locales et des partenaires au développement le financement nécessaire

2. Refondre et renforcer le système d'information de la CMDT A partir de janvier2001

CMDT/CPS 590mls Ce coût ne prend pas en compte les besoins de financement du volet Système d'Information du PASE

3. Suivre régulièrement les indicateurs de performances de la CMDT et en assurer une diffusion régulière des résultats

Janvier 2002 CMDT/CPS

3. Réduire la masse salariale de 20% Octobre 2000 CMDT 1,942mds 4. Ne pas ouvrir certains postes suite aux retraites CMDT 240mls 5. Moraliser rigoureusement les heures supplémentaires Permanent CMDT 65mls 6. Fermer 7 usines sur 17 pour la campagne 2000/2001 Camp. Égrén.

00/01 CMDT 950mls

7. Redéployer les agents permanents des usines à fermer Nov. 2000 CMDT 69,05mls 8. Entreprendre une étude d'évaluation des capacités institutionnelles et humaines de la CMDT

Octobre 2000 MDR/CMDT Préparation de TDR

9. Revoir les normes d'exploitation des usines, des centrales d'énergie et synchroniser plus la mise en place des intrants avec la collecte du coton

Camp. Égrén. 00/01

CMDT 140mls

10. Mettre en place les dispositions du contrat-plan relatives à la libéralisation de la fonction transport du coton graine

Camp. comerc. 00/01

CMDT

11. Transférer l'approvisionnement des producteurs en herbicides et engrais céréales aux privés

Camp. Agric. 01/02

CMDT 2,100mds

12. Créer les conditions d'un transfert de l'approvisionnement en engrais et produits de traitement du coton en direction des producteurs

A partir Camp. Agric. 02/03

CMDT/MDR

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13. Suspendre les droits de timbre sur les contrats de vente de la fibre Exercice 01 MEF 470mls 14. Suspendre les dispositions du code des impôts soustrayant la fibre des produits bénéficiant de la récupération de la TVA

Exercice 01 MEF 2mds

15. Accorder le statut hors Douanes à la CMDT pour la campagne 00/01 Exercice 01 MEF 16. Suspendre la Taxe sur les Affaires Financières sur le crédit agricole Exercice 01 MEF

17. Prendre en charge le financement des activités des missions de service public

Exercice 01 MEF 990mls

18. Renégocier à la baisse les coûts de l'assistance et de l'appui technique de la CFDT

Camp. Agric. 00/01

CMDT/MDR 33mls Ces économies correspondent à 10% du coût de l'assistance technique de la CFDT

19. Mettre en place des lignes de crédits pour le rééquipement, la soudure et la commercialisation des céréales

Camp. Agric. 00/01

MEF/Banques

3,7mds

20. Etudier les possibilités de privatisation de l'ADP 1er Trimestre 01 MDR/CMDT Préparation des TDR

21. Rechercher d'autres axes d'évacuation du coton Camp. ½ CMDT 22. Rationaliser la gestion des stocks voire les déstocker pour faire face aux besoins de trésorerie pressants

A partir de Décembre 2000

23. Prendre les dispositions pour instaurer un dialogue franc et loyal entre les acteurs de la filière

Déc. 2000 MDR/CMDT

24. Veiller à l'application rigoureuse des recommandations de l'audit opérationnel de gestion

Oct. 2000 MDR/CMDT

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PLAN D'ACTION DES MESURES DE SORTIE DE CRISE DE LA FILIERE COTON ACTIONS DELAIS RESPONSABLES MOYENS/

COUTS OBSERVATIONS

25. Rachat partiel des créances intrants sur les producteurs

Septembre 2000 Banques locales, CMDT

10mds Garantie à offrir par la CMDT. Forte implication de l’Etat. Remboursement par la CMDT du crédit relais BNDA et une partie du crédit de campagne 00/01

26. Report à Mars 2001 du remboursement de l’avance CFDT

Déc. 2000 CMDT/CFDT 2,5mds

27. Exonération de la CMDT de tous les droits et taxes à l’importation Déc. 2001 MEF/CMDT 2,2mds

28. Gel des dettes fiscales échues et à venir Déc. 2001 MEF/CMDT 8,3mds 29. Report du crédit camion Janvier 2002 CMDT/Banques Appui de l’Etat pour les négociations CMDT, AFD,

BEI, Banques locales MEF

6,2mds

Camp. 00/01 CMDT/Huicoma 2,0Mds

32. Redimensionner les besoins en crédit de la campagne CMDT Ne pas privilégier les Banques extérieures au détriment du Pool Local

33. Mise en place du crédit de campagne 2000/2001 Camp. 00/01 CMDT, Banques locale et extérieure

30mds

34. Négocier un crédit relais pour le paiement des fournisseurs d’intrants de la campagne 2000/2001

CMDT, Banques locale

I Implication de l’Etat

35. Négocier des plafonds de découvert bancaires avec les Banques locales

CMDT/ Banques locales

36. Négocier de nouveaux échéanciers avec les fournisseurs du Programme industriel

CMDT, Fournisseurs

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37. Systématiser le crédit fournisseurs CMDT, Fournisseurs

38. Remboursement par l’Etat de l’ISCP sur intrants de la camp. 00/01 CMDT/MEF Remboursement en espère 39.Paiement prime d’encouragement aux producteurs Janvier 2001 CMDT 2,5mds

40. Négociation d’un prêt à long terme pour la CMDT MEF/ CMDT/Banques locales et extérieures

50,0mds l’Etat doit obtenir un prêt à MLT d’institutions de financement et /ou de pays amis à rétrocéder à la CMDT pour renforcer ces ressources longues et améliorer sa situation financière

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VII. Réflexions sur la restructuration du secteur coton La principale raison qui rythme cette reforme est la crise cotonnière qui elle même est la résultante d'un certain nombre de facteurs notamment la mauvaise gestion chronique de la CMDT de la décennie 90-00, la baisse tendancielle des cours du coton, la faible transmission des prix du marche mondial au niveau du producteur….. Oui la crise c'est vrai, mais la filière n'était pas a sa première crise (la troisième si les mémoires sont bonnes). Ne peut on pas garder la cohérence de la filière tout en prenant en compte sa dimension en établissant un holding dans lequel les producteurs seront des actionnaires ? Une des forces de cette filière était son caractère intégré qui faisait réaliser des économies d'échelles sur des activités notamment le transport du coton et des intrants. Ce transport se faisait avec le moindre risque et actuellement avec l'état de plus en plus défectueux des pistes rurales, le ramassage du coton constitue aujourd'hui un véritable calvaire. En plus des pistes non entretenues, le problème des camions de transport surtout au niveau des privés reste une question préoccupante avec les pannes fréquentes et souvent les difficultés de programmation de l'évacuation du coton. Qui s'occupe des pistes rurales dans la zone cotonnière? Quels sont les moyens disponibles pour l'entretien de ces pistes? Qui endosse les dommages quotidiens des pistes avec les camions surtout des privés qui travaillent sur des activités non cotonnières? S'agissant de l'approvisionnement en intrants, oui au désengagement de la CMDT, mais au profit de qui? Dans les zones cotonnières (CMDT et OHVN), le financement des intrants n’a jamais posé de problèmes majeurs. Il a toujours été pris en charge à hauteur de 80-90 % par le Pool bancaire à travers un mécanisme de rachat du crédit intrants à ces structures. Les 10-20 % restants sont sur financement propre de ces structures et concerne les villages non organisés et les AV non éligibles aux prêts bancaires. Dans le mécanisme de rachat, ces structures placent les intrants au niveau des producteurs et la Banque intervient pour racheter ce crédit qui est récupéré sur les recettes coton domiciliées à la BNDA. Cependant, il est à signaler que les fournisseurs exigent des délais assez contraignants que la CMDT ne peut pas toujours honorer. Par exemple, des fournisseurs souhaitent le paiement à la livraison des intrants. Avant la prise en charge des approvisionnements OHVN par la CMDT, le transfert de la fonction avait été facilité par la mise en place d’un fonds de garantie dans les banques commerciales. Ce fonds permettait de partager le risque avec les institutions financières et d’ouvrir l’accès du crédit à toutes les Association Villageoises (AV).

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En 2002/2003, l’appel d’offres d’intrants stratégiques lancé par la CMDT n’a pas rencontré de problèmes majeurs de financement par rapport aux banques. La crise actuelle par rapport à la commande de la CMDT, est due surtout aux problèmes de transport d’une part sur le chemin de fer avec des ruptures fréquentes du trafic sur cette voie, l’insuffisance voire le manque de wagons pour le transport des engrais de Dakar à Bamako et d’autre part sur l’axe Bamako Abidjan avec non seulement le séjour prolongé des camions à Abidjan avec les balles de coton, et aussi l’insuffisance de camions pour le transport des engrais d’Abidjan à Bamako.. Concernant l’appel d’offres des syndicats des producteurs, en 2002/2003, faute de garantie de paiement, il n’a reçu l’accord ni des fournisseurs, ni des banques. Il a fallu l’intervention de la CMDT pour se porter garante à travers un contrat tripartite fournisseurs banques CMDT. Ce temps de négociation a beaucoup joué sur les délais de livraison bien que l’appel d’offres ait eu lieu depuis le mois de février 2002. Cela met en évidence l’importance des organisations faîtières des producteurs qui pourront être reconnues juridiquement comme vrais partenaires dans le système. Présentement ce sont les syndicats qui ont en charge l’organisation des appels d’offres. Ces syndicats n’ont pas le statut les permettant d’assumer cette fonction. Ils ont besoin d’être organisés en faîtières (par exemple, coopératives, association des producteurs de coton) capables d'assumer cette fonction d’approvisionnement des producteurs en intrants à partir des appels d’offres. Le schéma actuel ne semble pas préparé a cela. Par exemple, pour les intrants dits non stratégiques pour le coton (intrants céréales surtout), un test de transfert a été fait sans succès dans la région CMDT de Koutiala en 2000/2001. Ce test repris en 2001/2002 n'a toujours pas donné les résultats escomptés et cependant l'action a été diffusée dans toute la zone cotonnière. Les opérateurs des intrants qui accompagne le processus d'approvisionnement, ne sont pas aussi financièrement préparés pour assurer un approvisionnement correct et régulier des producteurs en intrant a travers un système de préfinancement (beaucoup de ces opérateurs économiques) ne sont pas éligibles au niveau des banques de la place. Avec cette mauvaise expérience, si la CMDT devrait brutalement se retirer de l'approvisionnement des producteurs en intrants coton, cela pourrait causer un grand malaise dans la zone cotonnière dont une des résultante serait la baisse drastique des rendement du coton qui est déjà bas. Que faire? il s'agit alors de bien préparer les professionnels avant le retrait définitif de la CMDT de ce créneaux.. Par rapport a la fixation des prix du coton graine, un mécanisme a été conçu et une commission chargée de sa mise en œuvre a été créée. Le prix du coton graine sera désormais fixé en prenant en compte les coûts de production du coton graine, les coûts de la CMDT et le cours mondial du coton. Ainsi, le mécanisme prévoit un prix minimum, un prix de campagne et un prix final. L’expérience des filières non intégrées montrent que les égreneuses anticipent toujours les baisses du marché et n’actualisent jamais les hausses de ce dernier au détriment des producteurs. Cette approche semble un moyen de soulagement des différents acteurs tant bien que les charges de la CMDT restent de nos jours un sujet tabou. S'agissant de l'égrenage, la capacité totale des usines d'égrenage est largement suffisante de nos jours pour le niveau actuel de la production du coton. Cependant si le niveau actuel de production du coton s'améliore, la CMDT sera rapidement en sous capacité.

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La commercialisation primaire se fait par les OP qui organisent les pesées et dont le poids final n'est arrêté qu'au pont bascule. Quant à la vente du coton fibre, la CMDT en est le responsable. En conclusion, cette situation de la filière mérite une réflexion profonde quant à l’avenir de cette dernière dans le court et moyen terme. L’évolution actuelle de la filière suscite des craintes qui si l’on ne prenne garde risque d’aboutir sana doute à son blocage total. Présentement toutes les réflexions et les propositions d’options d’orientation que l’on connaît ne citent ou mentionnent très peu l’adéquation entre le nouveau contexte de libéralisation et de privatisation, le soutien durable à la production de coton, le Maintient et l’amélioration des revenus des producteurs. Pourtant toutes les mesures préconisées ne peuvent connaître un succès que si la production du coton se fait de façon durable. C’est pourquoi il serait urgent d’accompagner le processus par des stratégies claires et précises en concertation avec les producteurs qui permettront de maintenir une performance acceptable concernant le rendement tout en garantissant le protection de l’environnement et une gestion appropriée de la fertilité des sols. Cela permettra d’arrêter une augmentation continue des superficies à cultiver pour atteindre les productions record que l’on connaît aujourd’hui. Le manque actuellement d’une stratégie conséquente de production de semences de qualité pourrait donner naissance à des conséquences néfastes sur la qualité du coton. Ainsi après analyse on constate que les réflexions actuelles sur la filière ne sont pour la plupart que partielles. Cependant toute approche qui n’est pas globale c'est-à-dire qui ne passe par une analyse holistique ne répondra jamais aux attentes des uns et des autres. C’est pourquoi il est souhaitable que très tôt un exercice dans ce sens soit afin qu’une solution à travers une démarche globale soit trouvée. Cela aura le mérite d’embrasser à la fois les aspects production, commercialisation et transformation.

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Documents consultés AGROTEC-SA ; Etudes socio-économique sur l'impact de la crise de la filière coton. AGROTEC-SPA, Rome, avril 2002 (Etude commanditée par la mission de restructuration du secteur coton et l'Union Européenne). CIRAD – CA. ; Actes du séminaire « Rôle et place de la recherche pour le développement des filières cotonnières en évolution en Afrique», Montpellier, 01-02 Septembre 1999, CIRAD-CA CIRAD – CA. ; 2003 ; Dispositif Régional de Suivi des Filières Cotonnières d'Afrique Sub-Saharienne. Performances, impact des évolutions institutionnelles, marges de progrès. Phase pilote- Mars 2001- Juillet 2003. CMDT. ; 2001. Plan d'action pour la mise en œuvre de la démarche "Qualité" au sein de la CMDT. Compte rendu de l'atelier de Sikasso sur la démarche "qualité" les 3 et 4 octobre 2001. Commission Des Communautés Européennes., Bruxelles, 2004. Proposition de partenariat UE - Afrique à l'appui du développement du secteur du coton. Communication de la commission au conseil et au parlement. COM (2004). DIAKITE L. et DJOAURA H. Rapport final de l’étude socio-économique du coton biologique au Mali, avril 2003, DIAKITE L. et DJOAURA H. Rapport final de l’étude socio-économique du coton biologique au Mali, avril 2004, Doucouré, C.O. ; Healy, S. 2000. Impact de la baisse du prix du coton graine sur les revenus des producteurs. CMDT. Fok, M.A.C. ; Djouara, H. ; Koné, M. ; Ballo, D. 1999. Diversité des pratiques paysannes en zones cotonnières du Mali ; portée et limites des gestions d’itinéraires techniques observés. Actes du séminaire « Rôle et place de la recherche pour le développement des filières cotonnières en évolution en Afrique », Montpellier, 01-02 Septembre 1999, CIRAD-CA. John BAFFES, 2000. ; Le marché mondial du coton, Structure, évolution récentes et perspectives dans Perspectives cotonnières, bulletin trimestriel de la Banque Mondiale sur les enjeux et les options de reforme dans la filière coton Kebe, D ; Diakité, L ; Djouara, H. 1998. Impact de la dévaluation du FCFA sur la Productivité, la Rentabilité et les performances de la filière coton (Cas du Mali). ECOFIL, Documents IER. Ministère De l'Agriculture De l'Elevage et De La Pêche. 2003 ; Communication sur la problématique de l'approvisionnement en intrants des producteurs.

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Annexe Produit intérieur brut par branche d’activité a prix courants 1998 1999 2000 2001 2002 Agriculture vivriere hors riz

196987 196987 196987 196987 196987

Branche consolidee du riz

48769 48769 48769 48769 48769

Agricul. Industriel hors cotton

17576 17576 17576 17576 17576

Branche consol idée du coton

131536 131536 131536 131536 131536

Elevage 161889 161889 161889 161889 161889 Peche 14947 14947 14947 14947 14947 Sylviculture, ceuillette 83177 83177 83177 83177 83177 Total developpement rural

654881 654881 654881 654881 654881

Total produit brut 1471163 1533899 1621939 1781967 1950176