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2011 Agroforesterie, r formes politiques et institutionnelles West and Central Africa RAPPORT ANNUEL Rapport_Annuel.indd 1 14/05/12 12:02

Agroforesterie, RAPPORT ANNUEL r¥ formes politiques · Rapport_Annuel.indd 1 14/05/12 12:02. ... P.O Box 16317 Yaounde, Cameroon Telephone: +237 22 21 50 84 ... le Centre expérimente

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2011

Agroforesterie,r¥ formes politiques et institutionnelles

West and Central Africa

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World Agroforestry Centre (ICRAF-ACO) 2011. Rapport annuel 2011 : Agroforesterie, réformes politi ques et insti tuti onnelles. Yaoundé, Cameroun.

Les arti cles contenus dans le présent rapport peuvent être cités ou reproduits gratuitement, à conditi on d’en indiquer la source. Toute reproducti on de cett e publicati on à des fi ns commerciales est interdite. Les désignati ons géographiques et la présentati on matérielle contenues dans ce rapport ne traduisent nullement l’expression de quelque opinion que ce soit de la part du World Agroforestry Centre sur le statut légal d’un pays, d’un territoire, d’une cité, d’une région ou de leurs autorités, encore moins sur la délimitati on de leurs fronti ères. Toutes les images restent la propriété unique de leur source et ne peuvent être uti lisées à aucune fi n sans le consente-ment écrit de la source.

ISBN 978-92-9059-318-8ISSN 2227-944X

World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest),

Yaoundé, Cameroun 2012

Coordinati on, compilati on, révision et relecture : Julius Ati a Iseli, Dr Zac Tchoundjeu,

Dr Ann Degrande, Dr Amos Gyau

Photo couverture : Justi n Acha of Nyaneg nursery, Kugwe-Bati bo, NW Cameroon, holding a graft ed

kola nut tree planted around his home

Traducti on : Valenti ne Fuaty

Concepti on et mise en page : Isaac Ekollo

Imprimerie : Colorix

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World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 2011 3

• A propos de l’ICRAF Afrique centrale et de l’Ouest

• Avant-propos

• Politi ques et mécanismes législati fs: progrès réalisés dans le cadre des réformes politi ques

• Disséminati on des innovati ons agroforesti ères: le potenti el des centres de ressources en milieu rural du Cameroun, de la République démocrati que du Congo et du Nigeria

• Analyse parti cipati ve de la vulnérabilité et de l’adaptati on aux changements climati ques (PAVACC)

• Les conventi ons locales pour une gesti on durable des res-sources naturelles au Sahel

• Les initi ati ves d’acti on collecti ve dans la producti on et la commercialisati on de la Kola au Cameroun: la percepti on des producteurs

• Publicati ons

Table des matières

56-7

8-10

11-15

16-20

21-24

25-28

29-32

Ricinodendron heudeloti i

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Agroforesterie, réformes politi ques et insti tuti onnelles

World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 20114

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Cola acuminata

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World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 2011 5

A propos de l’ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest

La région Afrique centrale et de l’Ouest du World Agroforestry Centre couvre une zone géographique de 1200 millions

d’hectares, avec 21 pays et une populati on de plus de 330 millions de personnes. Le bureau régional est basé à Yaoundé, Cameroun. La région compte deux principales zones agro-écologiques ; la zone sahélienne sèche, un paysage semi-aride qui va du Tchad au Sénégal, et les tropiques humides, qui s’étendent tout le long de la côte et dans la parti e centrale de l’Afrique.

La région est le porte-fl ambeau du World Agroforestry Centre en mati ère de domesti cati on parti cipati ve des arbres et de conservati on de la biodiversité des arbres, dont le but est d’améliorer les conditi ons de vie des peti ts planteurs à travers une augmentati on des bénéfi ces fi nanciers et non fi nanciers issus des arbres et des plantes locales.

Promouvoir la culture des plantes à haute valeurEn mati ère de domesti cati on parti cipati ve des arbres, les chercheurs travaillent avec les communautés pour sélecti onner les espèces dans leurs habitats naturels et les adapter à la culture en champs. La procédure comprend l’identi fi cati on, la reproducti on, l’adopti on

et la diff usion de germoplasmes de qualité et à haute valeur marchande (i.e. semences, semis, boutures, etc.).

Les chercheurs de la région ont sélecti onné, développé et adapté des méthodes de propagati on végétati ve telles que le marcott age, le bouturage et le greff age. Ces techniques permett ent une fructi fi cati on précoce, la réplicati on des traits ou caractéristi ques souhaités, la reproducti on facile des espèces dont les semences sont diffi ciles à recueillir, et la conservati on de précieuses espèces.

Les arbres fruiti ers locaux tels que Adansonia digitata, Cola spp, Dacryodes edulis, Garcina kola, Irvingia gabonensis, Ricinodendron heudelotti , Tamarindus indica, Vitellaria paradoxa, Ziziphus indica ont été vulgarisés au moyen d’approches parti cipati ves.

Les autres espèces comprennent des oléagineux comme Allanblackia spp, des légumineuses telles que Adansonia digitata, Gnetum africanum, Moringa oliefera, des épices telles que Afrostyrax lepidophyllus, Baillonella toxisperma, Monodora myristi ca, et des plantes médicinales, notamment Annickia chlorantha, Khaya senegalensis, Pausinystalia johimbe et Prunus africana.

REGIONAL OFFICE & Humid Tropics NodeP.O Box 16317 Yaounde, CameroonTelephone: +237 22 21 50 84Fax: +237 22 21 50 89Email: [email protected]

Côte d’Ivoire01BP2024 San PedroTel. +225 34 71 18 95Email: [email protected]

Nigeria Offi ce,P O Box 1698 Oko, Benin City,Edo State, Nigeria.Tel: (+234) 52-894750Email: [email protected]

Sahel NodeBP E5118, Bamako, MaliTel: (+223) 2023 5000 / 2022 3375Fax: (+223) 2022 8683Email: [email protected]

Kinshasa- DRCAvenue des cliniques 13, Gombe,Tél : +243 817762807 / 897943806Email : [email protected]

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Agroforesterie, réformes politi ques et insti tuti onnelles

World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 20116

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L’exploitati on des ressources naturelles a toujours consti tué une importante source de revenus pour plusieurs ménages et communautés dans les régions du Sahel et des tropiques humides d’Afrique centrale et de l’Ouest qui abritent plus de 230 millions de personnes.

Cependant, certaines parti es de la région sont confrontées à une forte dégradati on de leurs écosystèmes naturels, due à la pression démographique, à l’urbanisati on, à l’exploitati on minière et à l’exploitati on non durable des produits foresti ers ligneux et non ligneux. Par ailleurs, les sources de revenus des planteurs se limitent à quelques cultures de rente dont les prix sont déterminés au niveau internati onal. Les études révèlent qu’au cours des 25 prochaines années, la dégradati on des sols pourrait réduire la producti on alimentaire mondiale de 12%, et peut-être plus dans les zones sèches. La situati on est très précaire dans la parti e sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, même si une lueur d’espoir transparaît dans les régions de Zinder et de Maradi au Niger.

Nous avons des éléments suffi sants et de nombreuses réussites pour prouver que l’agroforesterie off re d’énormes opportunités pour sorti r de la pauvreté. Les études ont révélé que l’agroforesterie présente de nombreux avantages. Elle peut aider à renforcer la sécurité alimentaire, améliorer les conditi ons de vie des populati ons rurales, assurer une meilleure uti lisati on des eaux de pluie rares et absorber le carbone atmosphérique, entre autres choses. Pour être plus précis, le World Agroforestry Centre, en collaborati on avec ses partenaires, a développé des technologies d’agroforesterie pouvant aider à lutt er contre la déforestati on et l’épuisement des sols, tout en favorisant l’augmentati on, la stabilisati on et la diversifi cati on des sources de revenus des planteurs, ainsi que l’améliorati on des soins de santé en zones rurales, le tout grâce à la domesti cati on des arbres et/ou plantes à haute valeur (fruiti ère, culinaire, ligneuse, médicinale, fourragère…)

Avant-propos

Réformes politi ques et insti tuti onnelles du secteur de l’agroforesterie et la foresterie :

Un élément essenti el du développement durable en Afrique centrale et de l’Ouest

Par Dr Zac Tchoundjeu, Coordonnateur Régional, ICRAF Afrique Centrale et de l’Ouest

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World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 2011 7

Néanmoins, la promoti on et l’adopti on de ces innovati ons agroforesti ères requièrent la mise en place de politi ques et d’insti tuti ons adéquates suscepti bles de contribuer à l’améliorati on des mesures incitati ves, à la parti cipati on accrue des producteurs et à l’épanouissement du secteur des arbres culti vés. Compte tenu de ce que les forêts et les arbres sont au cœur du développement durable, le World Agroforestry Centre (ICRAF-WCA) a développé des partenariats avec des organisati ons travaillant dans la région pour aider les gouvernements à développer de meilleures politi ques en la mati ère.

La révision des politi ques et des règlementati ons foresti ères obsolètes permett ra aux agriculteurs de la région de ti rer pleinement profi t de la culture des arbres dans les champs, tout en leur off rant une importante source de revenus.

De nombreux pays de la région ont déjà manifesté la volonté politi que d’introduire des changements. Par exemple, au Mali et au Burkina Faso, le Centre travaille à l’élaborati on et à la mise en œuvre de conventi ons locales pour une meilleure gesti on des ressources naturelles. Les conventi ons locales sont les plus importants outi ls suscepti bles d’aider les communautés locales dans la gesti on décentralisée des ressources naturelles. Au Cameroun, l’ICRAF parti cipe acti vement à la révision en cours de la loi foresti ère de 1994.

La loi foresti ère actuelle dispose que tout arbre qui n’est pas planté par un être humain apparti ent à l’Etat. Ceci n’encourage véritablement pas les populati ons locales à planter des arbres. En incluant l’expression « produits agroforesti ers » dans la nouvelle loi, la propriété sera pleinement garanti e pour les planteurs engagés dans la culture des arbres. Bien plus, une diff érence claire sera établie

entre les produits foresti ers non ligneux issus des arbres naturels et les produits agroforesti ers provenant de la culture d’arbres fruiti ers locaux à haute valeur. Il est donc nécessaire d’inclure cet aspect dans la nouvelle législati on.

La réforme des politi ques facilitera également une meilleure coordinati on entre diff érents ministères, notamment ceux de l’Agriculture, de l’Environnement, des Forêts, de l’Eau et des Domaines. Elle permett ra également de promouvoir les droits à la propriété foncière, sur les terres, les forêts et les arbres, améliorant ainsi l’accès au matériel de plantati on et aux informati ons en agroforesterie, en créant des marchés compéti ti fs intégrés, dépouillés de l’exploitati on, des abus des monopoles, des impôts démesurés et des barrières d’accès.

Par ailleurs, les politi ques seules ne peuvent produire les mutati ons dont nous avons besoin pour infl échir la courbe de la dégradati on et de la pauvreté. Elles doivent aller de pair avec les réformes insti tuti onnelles. Par conséquent, le Centre expérimente aussi des approches innovantes de vulgarisati on en réponse à la rareté de méthodes appropriées de disséminati on des technologies agroforesti ères dans la plupart des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. Au cours des 5 dernières années, le Centre a doté les organisati ons communautaires de base d’informati ons, d’outi ls et d’apti tudes afi n qu’elles deviennent des acteurs majeurs dans la promoti on des technologies agroforesti ères. Des évaluati ons préliminaires de leurs performances en termes d’accélérati on de l’adopti on des technologies agroforesti ères montrent qu’elles les uti lisent avec succès, même si les questi ons de rentabilité et de durabilité doivent être davantage analysées.

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Agroforesterie, réformes politi ques et insti tuti onnelles

World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 20118

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Introducti on

Il est désormais largement reconnu que l’agroforesterie peut procurer de nombreux avantages, en termes de conditi ons de vie améliorées et d’environnement durable ; ce dernier élément porte surtout sur l’att énuati on et l’adaptati on aux changements climati ques. Cependant, en dépit de cett e reconnaissance croissante, l’agroforesterie semble manquer de politi ques adéquates pour guider ses adeptes. La recherche sur les politi ques de l’agroforesterie qu’a menée le programme régional du Centre pour l’Afrique de l’Ouest et centrale est axée sur la compréhension des politi ques et législati ons existantes et la manière dont elles sti mulent ou entravent le développement de l’agroforesterie. Cett e étude porte spécifi quement et essenti ellement sur les points suivants :

i) Identi fi cati on et révision des textes nati onaux existants relati fs au développement rural, à la foresterie, à l’environnement et au climat, pour une évaluati on de leur impact sur le développement de l’agroforesterie ;

ii) Révision des législati ons et règlementati ons relati ves à l’accès aux arbres et à la commercialisati on des produits des arbres, et au régime foncier, pour identi fi er les contraintes et les contradicti ons des lois existantes ; et

iii) Identi fi cati on des principaux acteurs suscepti bles d’apporter une contributi on ou de faire du plaidoyer pour l’adopti on d’une politi que/stratégie d’agroforesterie au Cameroun, et discussions avec ces acteurs.

Etat actuel des politi ques de l’agroforesterie au Cameroun

Les résultats montrent qu’il n’existe pas de document spécifi que sur les politi ques ou stratégies de l’agroforesterie au Cameroun. Toutefois, l’on retrouve des éléments relati fs aux technologies agroforesti ères dans les principaux documents de politi que publique sur le développement agricole, la foresterie et la lutt e contre la pauvreté. L’analyse des documents de politi que (Tableau 1) révèle l’engagement du Gouvernement camerounais (GC) à inclure les éléments des produits foresti ers non ligneux dans ses politi ques de gesti on des ressources naturelles et de réducti on de la pauvreté, et partant, à assurer indirectement la promoti on de l’agroforesterie. Cet intérêt est manifesté dans le Document de Stratégie de Réducti on de la Pauvreté (DSRP) de 2003, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi de 2008, qui remplace les DSRPs précédents, le Document de Stratégie pour le Développement Rural, et la politi que foresti ère nati onale. Dans tous ces documents, le Gouvernement du Cameroun identi fi e la gesti on durable des ressources naturelles comme l’un des quatre piliers de la diversifi cati on et de l’augmentati on des sources de revenus dans les zones rurales. Le Document de stratégie pour le développement rural qui émane du ministère de l’Agriculture et du développement rural, et la politi que foresti ère nati onale préparée par le ministère des Forêts font spécifi quement référence à l’importance de la promoti on de systèmes de producti on basés sur l’agroforesterie par l’intégrati on de la culture des arbres dans les champs.

Politi ques et mécanismes législati fs:

progrès réalisés dans le cadre des réformes politi quesPar Divine Foundjem-Tita, Ann Degrande et Zac Tchoundjeu

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World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 2011 9

Tableau 1 : Matrice des politi ques/programmes nati onaux relati fs à la pauvreté et au développement rural :

Nati onal policies/programs Menti ons elements of NTFPs/AFTPs(1= Yes/ 0= No)

Extend agroforestry and integrati on of trees on farm is addressed: 2= adequately addressed1= moderately addressed0=not at all

Poverty reducti on strategic paper (PRSP) 1 1

Growth and employment strategic paper 1 1

Rural development strategy 1 2

Forest and environment sector programme 1 0

Nati onal forestry policy 1 2

Nati onal agricultural policy 0 0

Nati onal NTFPs policy 1

Nati onal forestry agency

- 2 = Adéquate signifi e que le document de politi que ou la déclarati on de mission menti onne et développe les plans d’acti on et les stratégies de mise en œuvre relati ves à l’agroforesterie, à la domesti cati on et à l’intégrati on de la culture des arbres

- 1 = Modérée signifi e que le document de politi que

ou la déclarati on de mission menti onne juste l’agroforesterie et la culture des arbres sans plus de détails sur la stratégie de mise en œuvre

- 0 = Pas du tout signifi e simplement que le document de politi que ne traite ou n’inclut aucun élément relati f à l’intégrati on de la culture des arbres

Ces résultats montrent que l’agroforesterie et les acti vités connexes occupent une positi on transversale au niveau des diff érents départements ministériels du Cameroun sans qu’aucun ministère soit responsable de la coordinati on des acti vités pour s’assurer que les préoccupati ons environnementales et d’améliorati on des conditi ons de vie sont dûment prises en compte. La résultante d’une stratégie non coordonnée est la confusion totale ; par exemple quelles acti vités/programmes relèvent du domaine de l’agroforesterie, lesquelles cadrent simplement avec le reboisement et la reconsti tuti on des forêts, quelles espèces doivent être plantées, à quelles distances et dans quelles associati ons ? L’abondance de programmes de reboisement et de reconsti tuti on des forêts pour résoudre les problèmes environnementaux au niveau des ministères des Forêts et de l’Environnement peut occulter le rôle important que le ministère de l’Agriculture peut jouer dans la promoti on de l’interacti on entre les cultures, les animaux et les arbres dans les mêmes champs pour améliorer les conditi ons de vie.

Contraintes insti tuti onnelles du développement de l’agroforesterie au Cameroun

Un autre aspect de notre recherche sur les politi ques porte sur l’identi fi cati on des contraintes insti tuti onnelles qui entravent le développement de l’agroforesterie au Cameroun, avec un accent parti culier sur les contraintes législati ves et règlementaires. En l’absence de textes de lois séparés sur le secteur des arbres culti vés et des PFNLs au Cameroun, certains éléments de la loi foresti ère de 1994 et d’autres textes prennent en compte les PFNLs et aff ectent indirectement les arbres dans d’autres systèmes de cultures. Certains aspects de la loi relati fs à la propriété des arbres font référence aux lois sur la propriété des terres et de l’Etat et ont également été analysés dans cett e étude. Dans le cadre de l’analyse des législati ons, l’accent a été mis sur les éléments suivants : défi niti on des forêts et des produits foresti ers ; produits agricoles ; propriété et accès aux ressources foresti ères (surtout aux PFNLs) pour exploitati on à des fi ns personnelles et commerciales et la manière dont ceci peut aff ecter

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Agroforesterie, réformes politi ques et insti tuti onnelles

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les arbres hors des forêts et la décision de planter des arbres.

Les résultats montrent que la législati on en vigueur sur les arbres au Cameroun (loi foresti ère de 1994 et ordonnance de 1974 sur le régime foncier) réduit les droits économiques des peti ts agriculteurs à l’exploitati on des PFNLs et limite de facto leurs droits aux arbres qu’ils plantent dans leurs champs. En eff et, la législati on défi nit les forêts et les produits foresti ers et dispose que ces derniers sont diff érents des produits agricoles sans pour autant fournir une défi niti on des produits agricoles. Cett e défi niti on fl oue ouvre la voie à la confusion quant à savoir si les produits issus des arbres culti vés que l’on retrouve aussi dans les forêts, tels que la kola (Cola spp.), la mangue sauvage (Irvingia gabonensis), le njansang (Ricinodendron heudeloti i), etc., doivent être considérés comme des produits agricoles ou des produits foresti ers.

La loi confère aux populati ons locales le droit d’usufruit, qui consti tue le droit à l’exploitati on des PFNLs pour usage personnel et non commercial. D’autre part, certains PFNLs sont considérés ‘produits spéciaux’ dans la loi (Arti cle 9 (2)) ; par conséquent, les parti es intéressées doivent obtenir des permis d’exploitati on pour pouvoir commercialiser lesdits produits. Même si certains responsables de l’administrati on disent que cett e loi a été abrogée pour certains produits comme la Kola, il n’existe pas de documents législati fs clairs qui confèrent les droits de commercialisati on aux planteurs. Par conséquent, les droits des planteurs à la propriété ne sont pas bien défi nis, car les produits issus de leurs champs sont soumis aux règlementati ons foresti ères. Ce qui signifi e que les règlementati ons subséquentes devront être adaptées pour intégrer les nouvelles prati ques agricoles et de conservati on qui veulent que les arbres sauvages soient désormais culti vés dans les champs.

Conformément à la loi de 1994 sur les forêts, tout arbre planté sur un domaine sans ti tre foncier apparti ent à l’Etat. En outre, tous les arbres qui poussent naturellement apparti ennent à l’Etat, même s’ils poussent dans des champs culti vés.

Cela signifi e que les arbres qui poussent sur un domaine privé ne peuvent être considérés comme propriété de l’individu que si la personne qui réclame les droits sur ces arbres dispose d’un ti tre. En clair, si les lois devaient être rigoureusement respectées, la plupart des planteurs perdraient tous droits sur les arbres présents sur les terres sur lesquelles ils revendiquent la propriété conformément au droit coutumier.

Progrès dans l’élaborati on d’une stratégie de développement de l’agroforesterie

Les résultats ci-dessus présentés sur l’état des politi ques de l’agroforesterie au Cameroun et l’impact de la législati on sur le développement de l’agroforesterie traduisent la nécessité d’une coordinati on des acti ons des diff érents ministères (Forêts, Environnement, Agriculture, Commerce et Domaines) avec pour objecti f de :

(i) Fournir des justi fi cati fs et des informati ons perti nentes suscepti bles d’éclairer les politi ques afi n de garanti r une meilleure exploitati on du potenti el de l’agroforesterie à améliorer les conditi ons de vie et fournir des services écologiques ;

(ii) Fournir des défi niti ons, des procédures et des directi ves adéquates qui doivent être intégrées dans les législati ons subséquentes sur l’agriculture / les forêts / l’agroforesterie afi n d’établir le disti nguo entre les produits venant de l’agriculture, de l’agroforesterie, ou des forêts.

Pour fournir ces informati ons, le World Agroforestry Centre envisage d’organiser en 2012 au Cameroun une réunion des parti es prenantes, qui regroupera les experts des diff érents départements ministériels concernés, ainsi que d’autres ONG nati onales et internati onales et des représentants des planteurs pour une réfl exion sur une stratégie/politi que de l’agroforesterie pour le Cameroun et le plaidoyer pour la désignati on d’un service, du ministère de l’agriculture de préférence, pour piloter les acti vités de l’agroforesterie.

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Introducti on

75% des pauvres des pays en développement vivent dans les zones rurales. Par conséquent, le renforcement du secteur agricole contribuerait mieux, et même deux fois plus que tout investi ssement dans tout autre secteur, à l’améliorati on de l’accès aux aliments riches et à la réducti on de la pauvreté (FAO, 2011). Le rôle de la vulgarisati on dans cett e bataille est clair ; il y a un grand besoin d’informati ons, d’idées et d’organisati on pour développer une agriculture qui réponde à la complexité de la demande, favorise

la réducti on de la pauvreté, la préservati on ou la conservati on des ressources écologiques. Les méthodes de disséminati on peu effi caces contribuent à la faible adopti on des innovati ons agricoles en général, et des innovati ons agroforesti ères en parti culier, car ces dernières sont reconnues pour leur complexité et leurs savoirs intensifs, la multi plicité de leurs composantes (cultures, élevage et arbres), l’exigence de l’apprenti ssage de nouvelles apti tudes comme l’établissement de pépinières, et le temps relati vement long qu’elles prennent pour être rentables (Franzel et al, 2001).

Disséminati on des innovati ons agroforesti ères :

Le potenti el des centres de ressources ruraux au Cameroun, en République démocrati que du Congo et au NigeriaPar Ann Degrande, John Mafolo & Chioma Okwu

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Agroforesterie, réformes politi ques et insti tuti onnelles

World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 201112

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Le concept des Centres de ressources ruraux

Après une décennie de recherches menées par le World Agroforestry Centre en Afrique centrale et de l’Ouest, de nombreuses innovati ons agroforesti ères prêtes pour la vulgarisati on sont disponibles : les techniques de propagati on végétati ve (marcott age, bouturage et greff age), l’intégrati on des arbres par le développement d’agroforêts multi strates, les techniques de gesti on de la ferti lité des sols, et les stratégies améliorées de commercialisati on pour la vente des produits agroforesti ers, surtout par l’organisati on des ventes en groupes. Pour relever les défi s des méthodes de vulgarisati on peu effi caces de l’agroforesterie, le World Agroforestry Centre (ICRAF) fait depuis cinq ans des expériences avec des organisati ons relais et des centres de ressources ruraux, sur la disséminati on des innovati ons de l’agroforesterie, et plus parti culièrement la domesti cati on des arbres (Asaah et al, 2011; Simons and Leakey, 2004; Tchoundjeu et al, 2006).

Les organisati ons relais (OR) sont des acteurs médians qui servent de relais entre les organismes de recherche comme l’ICRAF et les communautés d’agriculteurs. Elles assistent les chercheurs dans le développement de technologies parti cipati ves, et ce dans le cadre d’une interacti on marquée par le renforcement des capacités et l’appui insti tuti onnel d’une part, et le feedback sur le développement de la technologie d’autre part. Les OR assurent la disséminati on des innovati ons auprès des planteurs au moyen de démonstrati ons, de la formati on et de l’assistance technique ; par la suite, les producteurs donnent leur feedback et, ce faisant, ils aident à améliorer les innovati ons. Pendant le même temps, certaines OR uti lisent le concept de centre de

ressources en milieu rural dans leur approche de vulgarisati on. Les centres de ressources ruraux sont des lieux où les techniques de l’agroforesterie sont mises en prati que, où les producteurs peuvent se rendre pour des informati ons, des expérimentati ons et la formati on. En général, un centre de ressources rural comprend une pépinière, des parcelles de démonstrati on, une peti te bibliothèque, une salle de formati on et éventuellement des facilités d’hébergement. En foncti on du type d’innovati ons perti nentes pour la zone, le centre de ressources rural peut également disposer d’une unité de transformati on des produits de l’agroforesterie et/ou des parcelles de multi plicati on des semences. Les CRR sont gérés par des organisati ons communautaires de base, qui sont des organisati ons non gouvernementales (ONG) ou des groupes de producteurs. Les centres de ressources ruraux sont censés faciliter la diff usion des technologies aux agriculteurs, car ils encouragent l’interacti on permanente entre les producteurs, les organisati ons relais et les chercheurs, pour rendre les technologies plus perti nentes et acceptables ; ils doivent aussi faciliter l’accès des producteurs à l’informati on, aux techniques et au matériel végétal.

En 2010, l’ICRAF a collaboré avec 36 organisati ons relais ; 30 d’entre elles uti lisent l’approche centre de ressources rural pour la disséminati on de l’agroforesterie auprès de 317 organisati ons paysannes, qui regroupent 7968 producteurs (tableau 1).

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World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 2011 13

Tableau 1: Nombre de partenaires collaborant avec l’ICRAF, Décembre 2010

Cameroun RDC Nigeria Total

Organisati ons relais 23 12 1 36

Centres de ressource 15 10 5 30

Groupes de producteurs 218 72 27 317

Membres des groupes 5707 1600 661 7968

L’APADER (Associati on pour la Promoti on des Acti ons de Développement Endogènes Rurales), créée en 1993 et basée à Bangangté (Ouest Cameroun), gère un CRR où des innovati ons agroforesti ères sont développées en collaborati on avec les agriculteurs et adaptées aux conditi ons locales. Le CRR est doté de : 2 motos, une salle de formati on, des bureaux, des ordinateurs, une imprimante, un groupe électrogène et un accès internet. Le centre dispose également d’une pépinière, d’unités de multi plicati on des semences, de parcelles de démonstrati on et d’une unité de transformati on (machine de séchage et moulin). A travers le CRR, l’APADER a formé environ 280 agriculteurs, et fournit un appui technique à 28 groupes de paysans. L’APADER a également développé un réseau de 23 pépinières, dénommé UGICANE (Union des GIC des agroforesti ers du Ndé). Dix de ces pépinières sont devenues des entreprises dont chacune génère environ 500 000 FCFA (1000 dollars USD) par an. L’APADER fournit également une assistance organisati onnelle à la COFTRAKOL, une coopérati ve composée de 25 femmes, spécialisée dans la transformati on du karité (Vitellaria paradoxa) et d’autres produits oléagineux comme le safou (Dacryodes edulis). Grâce à ses réalisati ons, l’APADER a réussi à développer des partenariats solides avec un certain nombre de partenaires à la recherche et au développement tels que le ministère de l’Agriculture, l’Insti tut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), Zenü Network, l’Université de Dschang, Peace Corps et le Programme Nati onal de Développement Parti cipati f.

Encadré 1 : Exemple d’une organisati on-relais uti lisant l’approche centre de ressources

Performance des organisati ons relais et viabilité des Centres de ressources ruraux

En 2010 et 2011, des études ont été menées au Cameroun pour évaluer la performance des organisati ons relais dans la disséminati on des innovati ons agroforesti ères, identi fi er les facteurs aff ectant leur performance et mesurer la viabilité de l’approche CRR.

Dans l’ensemble, les organisati ons relais objets de l’étude diff usent avec succès les innovati ons agroforesti ères aux groupes d’agriculteurs en uti lisant une combinaison d’approches, notamment la formati on théorique et prati que des agriculteurs, les journées portes ouvertes pour la sensibilisati on et la présentati on de nouvelles technologies à un large public, et la créati on de parcelles de

démonstrati on qui illustrent les avantages des innovati ons de l’agroforesterie; certaines uti lisent l’approche CRR. Toutes les organisati ons relais de cett e étude ti ennent une parti e de leurs ressources fi nancières de l’appui de l’ICRAF, des recett es issues de la pépinière et de la fourniture de services (ex. la formati on). Les autres sources de revenus sont les contributi ons des membres, ainsi que la vente des produits de l’élevage et de l’agriculture.

La performance des organisati ons relais a été évaluée en termes du nombre de groupes encadrés et de producteurs formés, des savoirs techniques et de la maîtrise des techniques agroforesti ères par les producteurs formés, du taux de diff usion et d’adopti on des innovati ons disséminées, et de la sati sfacti on des paysans. Pour ce qui est de l’acquisiti on des connaissances, 44% des producteurs formés par les OR ont des connaissances de base

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sur toutes les technologies, 14% disent les maîtriser et 6% ont pu former d’autres producteurs. Les techniques les mieux maîtrisées sont notamment le bouturage et l’espacement des arbres ; les domaines les moins maîtrisés sont les technologies post-récolte, les ventes en groupe et la gesti on des confl its, toutes nécessaires dans l’élaborati on de stratégies de commercialisati on des produits agroforesti ers. Ceci est dû au fait que la propagati on des arbres a été enseignée aux OR longtemps avant les aspects relati fs à la commercialisati on et, par conséquent, elles ont une plus grande experti se sur les questi ons de multi plicati on des arbres. S’agissant de l’adopti on, les producteurs interviewés uti lisent pour la plupart les techniques d’agroforesterie suivantes : le marcott age, le bouturage, le greff age, la gesti on de la ferti lité des sols et le concassage du njansang à la machine (technique post-récolte). Toutefois, le degré d’adopti on varie d’une technique à une autre. Le marcott age enregistre le taux d’adopti on le plus élevé tandis que le taux le plus bas s’observe au niveau de l’améliorati on de la ferti lité des sols. Ceci peut s’expliquer par le fait que le marcott age est une technique divisible (peut s’eff ectuer sur un seul arbre), applicable à plusieurs espèces diff érentes indépendamment des zones écologiques, et ne demande pas des équipements en tant que tels. Par contre la gesti on de la ferti lité des sols requiert en amont la sécurité foncière et un

important investi ssement dans la culture des arbres et/ou arbustes, et est par conséquent plus diffi cile à adopter. Par rapport à la performance des OR, 11% des planteurs interviewés se sont dit très sati sfaits, et 67 % sati sfaits. En eff et, 78% des répondants ont relevé l’appui technique comme l’un des points forts du travail des OR, puis le suivi régulier des acti vités en groupe (39%), et enfi n le contact avec de nombreux autres partenaires à travers les OR (26%). La plupart des répondants ont également trouvé que la langue uti lisée par les OR est adaptée aux populati ons cibles. Bien plus, il est dit que le personnel des OR fait preuve de pati ence et de tolérance, et que les techniques disséminées cadrent avec les besoins des planteurs. 10% seulement se sont dits pas du tout sati sfaits de la performance des OR. Les principaux points d’insati sfacti on sont la diffi culté à trouver des clients pour leurs produits (86%), les retards dans l’exécuti on des acti vités (70%), le manque d’assistance fi nancière (69%), et le non-respect des rendez-vous (56%).

Même si les écarts ne sont pas stati sti quement signifi cati fs, les résultats révèlent que les organisati ons relais qui bénéfi cient de facteurs internes et externes favorables ont un meilleur score pour la plupart des indicateurs de performance. Il ressort également de l’étude que les facteurs externes tels que l’existence d’opportunités pour l’agroforesterie, d’associati ons paysannes robustes et de bons réseaux routi ers et de communicati on peut avoir un plus grand eff et sur l’effi cacité des organisati ons relais que les facteurs internes, à savoir les ressources humaines, matérielles et fi nancières. Cependant, des études approfondies impliquant un plus grand nombre d’organisati ons relais sont nécessaires pour une meilleure compréhension des facteurs qui aff ectent la performance de ces organisati ons dans la disséminati on des innovati ons agricoles.

Conclusion et implicati ons pour les politi ques

L’implicati on des organisati ons de base dans la vulgarisati on de l’agroforesterie a résolument permis d’accroître la perti nence des techniques et la qualité des services rendus aux bénéfi ciaires. Déjà, les opérati ons d’expérimentati on et d’adaptati on menées par les producteurs sont monnaie courante dans les centres de ressources. L’approche a également pu s’étendre à un nombre relati vement élevé de femmes et de jeunes, souvent négligés dans les systèmes ‘traditi onnels’ de vulgarisati on. L’un des défi s de cett e approche reste l’experti se technique du personnel des OR, d’où la nécessité

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Références

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Franzel S., Coe R., Cooper P., Place F. and Scherr S.J. (2001) ‘Assessing the adopti on potenti al of agroforestry practi ces in sub-Saharan Africa’. Agricultural Systems 69 (1-2) 37-62

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Tchoundjeu Z., Asaah E.K., Anegbeh P., Degrande A., Mbile P., Facheux C., Tsobeng A., Atangana A.R., Ngo Mpeck M.L. and Simons A.J. (2006). ‘Putti ng parti cipatory domesti cati on into practi ce in West and Central Africa’. Forests, Trees and Livelihoods Vol 16: 53–69

de la formati on conti nue, de l’encadrement et du recyclage du personnel de vulgarisati on.

Il persiste également un autre problème récurrent de la vulgarisati on agricole, à savoir la diffi culté à recouvrer les coûts. L’on espère que la vulgarisati on communautaire sera plus rentable que les autres approches. Cependant, bien que des études supplémentaires soient nécessaires pour une meilleure compréhension de la durabilité et de la viabilité fi nancière de l’approche CRR, une analyse préliminaire du rapport coût-bénéfi ce révèle que, dans les conditi ons actuelles, les CRR dépendent de l’appui extérieur et ne peuvent par conséquent pas foncti onner de manière autonome. Il est peu

probable que les planteurs de la région qui ne disposent déjà pas d’assez de ressources seront à même de payer pour l’assistance technique dans un proche avenir ; d’où la nécessité de développer des stratégies pour intégrer l’approche CRR dans les programmes nati onaux de développement agricole afi n de bénéfi cier pleinement de leur experti se. Ainsi, ils pourraient être payés pour leurs services en tant qu’agents de vulgarisati on agricole, ce qui leur permett ra d’étendre leurs acti vités et devenir de dignes partenaires dans la promoti on des innovati ons agricoles et de contribuer à la croissance tant nécessaire du secteur agricole des pays en développement aujourd’hui.

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Introducti on

Les prati ciens du développement sont de plus en plus préoccupés par l’améliorati on de l’accès des peti ts agriculteurs au marché. Ceci ti ent du fait que l’accès au marché est perçu comme l’un des principaux instruments qui peuvent être uti lisés pour améliorer les revenus et l’emploi (Doward et al, 2003), et partant réduire la pauvreté en milieu rural. Au Cameroun, l’acti on collecti ve sous la forme d’organisati ons paysannes a été uti lisée comme une stratégie d’améliorati on des bénéfi ces de l’agriculture et de la foresterie chez les peti ts agriculteurs. Et ceci dans un contexte où plusieurs organisati ons de développement ont largement présenté les organisati ons de producteurs comme vecteurs de la lutt e contre la pauvreté et de la sécurité alimentaire (FAO, 2010). Après plusieurs années de facilitati on des initi ati ves d’acti on collecti ve dans la chaîne de distributi on de la kola au Cameroun, il est nécessaire

d’évaluer la percepti on qu’ont les agriculteurs de l’eff ecti vité et de l’uti lité de telles initi ati ves. Ceci permett rait de fournir aux organisati ons uti lisant l’acti on collecti ve des informati ons suscepti bles de les aider à examiner leurs propres acti vités pour déterminer si elles sont effi caces dans l’améliorati on des conditi ons de vie des peti ts agriculteurs. A cet eff et, le présent arti cle analyse la percepti on qu’ont les producteurs des initi ati ves d’acti on collecti ve dans les hautes terres de l’Ouest du Cameroun, avec pour objecti f de fournir des informati ons qui pourraient être exploitées pour intégrer les préoccupati ons des agriculteurs dans la mise en œuvre des acti ons collecti ves. La méthodologie de recherche uti lisée intègre l’approche qualitati ve et l’approche quanti tati ve, pour identi fi er les principaux critères d’évaluati on de l’acti on collecti ve et, ensuite, ressorti r l’évaluati on de ces facteurs par les agriculteurs.

Percepti on des initi ati ves collecti ves de producti on et de commercialisati on de la kola au Cameroun par les producteursPar Amos Gyau, Berti n Takoutsing & Steven Franzel

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Méthodologie

Procédure de collecte de données

L’étude a été menée dans les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun. Elle a eu lieu entre Mars et Avril 2011, suivant une procédure d’échanti llonnage en plusieurs étapes. Les zones agro-écologiques des deux régions (régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun) ont d’abord été identi fi ées en tenant compte de deux paramètres importants ; le volume de producti on et le potenti el du marché de la kola. Ceci a permis la strati fi cati on de la zone d’étude en haute et basse producti on et en segments de marché potenti els. Six zones diff érentes ont été identi fi ées : Ndu, Tatum, Bati bo, Mbengwi, Bayangam et Bangangte. Au deuxième niveau d’échanti llonnage, des villages et localités ont été choisis pour la collecte des données qui ont été distribuées à travers les zones de producti on déterminées au niveau régional. Le niveau d’organisati on des producteurs et de leur mise en œuvre des initi ati ves d’acti on collecti ve a également été pris en compte dans le choix des villages à l’intérieur de ces zones. Ceci pour s’assurer que les zones de haute et de basse producti on, ainsi que les principaux centres de producti on et de vente de la kola sont couverts par l’étude.

L’étape suivante a été marquée par deux discussions de groupes avec les acteurs de la chaîne de kola pour identi fi er les principaux facteurs que les producteurs de kola uti lisent pour évaluer les acti vités d’interventi on avec un accent parti culier sur les initi ati ves d’acti on collecti ve. Ensuite, un questi onnaire a été élaboré sur la base des facteurs ci-dessus identi fi és et de la litt érature sur l’acti on collecti ve. L’échelle de Likert à 5 points a été uti lisée pour enregistrer les réponses aux questi ons (de 1=pas du tout d’accord à 5=très d’accord) ; elle a aidé à ressorti r les percepti ons des agriculteurs. Avant l’enquête de terrain, le questi onnaire a été pré-testé pour vérifi er sa perti nence. Le feedback recueilli a permis d’ajuster le questi onnaire en conséquence.

L’on est enfi n passé à la sélecti on des producteurs engagés dans l’acti on collecti ve dans chacune des six zones ci-dessus identi fi ées. Trente-six agriculteurs impliqués dans l’acti on collecti ve ont été sélecti onnés au hasard dans chacune des zones à parti r des listes

fournies par les organisati ons communautaires de base. L’échanti llon total compte 216 agriculteurs. Les données ont été collectées par six énumérateurs formés qui ont rendu visite aux agriculteurs soit dans leurs champs, soit à leur domicile, selon les convenances. Après dépouillement des données, 203 questi onnaires sur les 216 de départ ont été jugés convenables pour l’analyse.

Résultats

Descripti on de l’échanti llon

Les résultats de l’analyse stati sti que indiquent que moins de 4% des agriculteurs ont moins de 30 ans. Près de 24% des répondants sont âgés de plus de 61 ans. Environ 19% d’entre eux n’ont pas fait d’études et 54% ont le niveau d’études primaires. Les répondants ayant un niveau universitaire représentent 0,5% seulement (1 personne). 75% des répondants sont des hommes, contre 25% de femmes. Pour la majorité des répondants (81,3%), les revenus issus de la kola consti tuent moins de la moiti é de leurs revenus.

Critères d’évaluati on par les producteurs de l’acti on collecti ve et développement de postulats

Les résultats des discussions avec les groupes ciblés indiquent que les producteurs ont des avis positi fs et négati fs sur l’eff ecti vité des interventi ons d’acti on collecti ve. Les facteurs positi fs relevés par les producteurs comprennent l’eff ecti vité des interventi ons en termes de réducti on du temps uti lisé pour chercher des acheteurs, de réducti on des coûts de transport, d’opportunités d’apprenti ssage et d’acquisiti on de nouvelles apti tudes de producti on, de récolte et de gesti on post-récolte, d’améliorati on de leur statut social, de leurs réseaux sociaux, de l’accès au marché et de la profi tabilité.

Les facteurs négati fs relevés lors des discussions avec les groupes ciblés comprennent la perte d’autonomie et de confi ance, les retards et les confl its entre les membres des groupes. Chaque dimension a été mesurée avec trois à six déclarati ons.

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Percepti on de l’acti on collecti ve par les producteurs

Les résultats relati fs aux percepti ons des producteurs sont contenus dans le Tableau 1.

Tableau 1. Percepti on de l’acti on collecti ve par les producteurs

Déclarati on Pas du tout

d’accord Pas

d’accord Neutre D’accord

Très d’accord

Nombre de répondants (pourcentages entre parenthèses)

Coûts de la transacti on

… réduit le temps que j’uti lise pour chercher des acheteurs

1(0.5) 6(3.0) 10(4.9) 121(59.6) 65(32)

… réduit le temps que j’uti lise pour amener les produits au marché

0 5(2.5) 16(7.9) 117(57.6) 65(32)

… réduit considérablement les coûts de transport

0 4(2.6) 30(19.9) 79(52.3) 38(25.2)

Apprenti ssage et acquisiti on de nouvelles apti tudes

… améliore mes apti tudes de stockage et la qualité des produits

15(7.6) 26(13.1) 31(15.7) 87(43.9) 39(19.7)

… améliore mes apti tudes de récolte de la kola

11(6) 22(12) 30(16.3) 89(48.4) 32(17.4)

… améliore mes apti tudes de conservati on de la kola

14(7.1) 28(14.3) 31(15.8) 94(48.0) 29(14.8)

Marché et fi nances

… augmentati on de la quanti té de kola que je vends

3(1.5) 15(7.4) 39(19.3) 79(39.1) 66(32.7)

… améliorati on de mes connaissances du marketi ng

05(2.5) 15(7.4) 132(65.3) 50(24.8)

… obtenti on de meilleurs prix pour mes produits

2(1) 3(1.5) 22(11) 104(52) 69(34.5)

… contacts avec de nouveaux acheteurs 7(3.5) 4(2.0) 20(10.1) 107(54) 60(30.3)

… Plus grande stabilité des prix de mes produits

2(1) 2(1) 22(11) 136(68) 38(19)

… améliorati on des informati ons relati ves à la qualité de la kola

2(1) 6(3) 32(15.9) 122(60.7) 39(19.4)

Réseaux et statuts sociaux

… L’appartenance au groupe me permet d’être respecté dans ma communauté

2(1.0) 4(2.0) 66(32.5) 95(46.8) 36(17.7)

… L’appartenance au groupe améliore mon statut social au sein de la communauté

2(1) 4(2) 69(34) 94(46.3) 34(16.7)

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… Ma réputati on de vendeur de kola s’améliore avec mon appartenance au groupe

0 4(2) 53(26.1) 107(52.7) 39(19.2)

… L’appartenance au groupe m’a permis d’être en contact avec de nombreuses personnes

0 0 7(3.4) 110(54.2) 86(42.4)

Percepti ons négati ves

… note davantage de confl its entre les membres du groupe

109(54.0) 51(25.2) 27(13.4) 10(5.0) 5(2.5)

… perte de mon autonomie à négocier 36(18.0) 46(23.0) 52(26.0) 34(17.0) 32(16.0)

… note que certains membres de l’exécuti f ne sont pas transparents

87(43.3) 60(29.9) 31(15.4) 13(6.5) 10(5.0)

… des retards dans la vente des produits 52(25.9) 66(32.8) 51(25.4) 29(14.4) 3(1.5)

… donne davantage de travail à cause du tri et du classement

36(17.7) 20(9.85) 56(27.58) 80(39.41) 10(4.93)

… perte de la confi ance que j’avais auprès de mes clients réguliers

45(22.4) 56(27.9) 47(23.4) 43(21.4) 10(5.0)

Classifi cati on des producteurs sur la base des percepti ons

Dans la phase suivante, les agriculteurs ont été classés en foncti on de leur score au niveau des critères d’évaluati on. En uti lisant les dimensions critères d’évaluati on par les agriculteurs et caractéristi ques démographiques, deux principaux ‘clusters’ ont été identi fi és :

Cluster 1 (groupe d’avis positi f) : le cluster 1 comprend 76% de l’ensemble des répondants et est ainsi consti tué de la majorité des répondants. Les membres de ce groupe sont plus enclins à conti nuer avec l’acti on collecti ve, car ils ont en général une percepti on très positi ve de toutes les dimensions relati ves aux avantages de l’acti on collecti ve. Ils pensent que l’acti on collecti ve réduit les coûts des transacti ons, améliore leurs performances commerciales, procure des avantages sociaux et fi nanciers, et facilite l’acquisiti on des apti tudes requises pour eff ecti vement s’engager dans une acti on collecti ve. Les membres de cett e classe pensent que l’acti on collecti ve a très peu d’aspects négati fs. L’analyse des caractéristi ques démographiques de

ce groupe d’agriculteurs révèle que la plupart des membres sont mariés et très peu sont séparés, ce qui signifi e que les membres de ce groupe sont plus stables sur le plan familial. De nombreux membres de ce groupe ti rent un pourcentage relati vement élevé de leurs revenus de la kola, à la diff érence des membres du cluster 2. Compte tenu de leur niveau de percepti on de l’acti on collecti ve, ce groupe est présenté comme « groupe d’avis positi f ».

Cluster 2 (groupe réti cent): Ce groupe est consti tué de 24% des répondants. Ils sont peu enclins à conti nuer avec l’acti on collecti ve, car ils ne partagent pas les déclarati ons positi ves sur l’acti on collecti ve. Au contraire, ils souti ennent fortement les dimensions négati ves de l’acti on collecti ve. Du point de vue démographique, et en comparaison avec le groupe 1, très peu d’entre eux sont mariés. Tous les membres de ce groupe comptent très peu sur les revenus de la kola, qui ne représentent pas plus de 30% de leurs revenus annuels. Ce groupe a été désigné « groupe réti cent ».

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Implicati ons

Les résultats ont des implicati ons pour l’organisati on de futures acti vités d’acti on collecti ve. Nous soutenons d’abord que, même si la majorité des agriculteurs a une percepti on positi ve de l’acti on collecti ve, des stratégies diff érentes doivent être uti lisées pour la sensibilisati on et la promoti on de l’acti on collecti ve auprès des agriculteurs des deux clusters. Par exemple, alors que l’un des objecti fs des initi ati ves collecti ves est de renforcer les capacités des agriculteurs en mati ère de commercialisati on, de conservati on et d’apport d’une valeur ajoutée à la chaîne de distributi on, ceci ne semble pas être fait de manière aussi sati sfaisante que pour les autres objecti fs. D’où la nécessité de mett re l’accent sur l’acquisiti on d’apti tudes dans l’exécuti on des futures initi ati ves d’acti on collecti ve afi n d’accroître l’évaluati on et les avantages des agriculteurs. Ils n’ont par exemple pas encore appris et acquis les apti tudes suscepti bles de les aider à assurer un meilleur stockage de la kola afi n de réduire les pertes post-récolte. Les promoteurs de l’acti on collecti ve pourraient se concentrer sur cet aspect précis, dans la mesure où 63% seulement ont trouvé que ces

initi ati ves permett ent d’améliorer les techniques de conservati on, contre plus de 80% pour les autres avantages.

Pour le groupe réti cent, il n’y a pas que l’acquisiti on des apti tudes qui soit insati sfaisante, mais également le manque d’autonomie dans la négociati on, et le temps qu’on y consacre. Les initi ati ves doivent donc être renforcées dans certaines autres dimensions qui les rendront plus att rayantes pour la minorité également. Par exemple, l’on peut donner aux agriculteurs la possibilité de fi xer eux-mêmes les prix de vente de leur kola et renoncer au système actuel qui implique des négociati ons entre les représentants des organisati ons des producteurs et les commerçants. Ceci permett rait aux agriculteurs de jouer un rôle plus acti f dans le processus de négociati on des prix. L’on s’imagine que cett e atti tude pourra non seulement amener la minorité à adhérer, mais également consolider les gains ti rés du groupe d’avis positi f et accroître la parti cipati on globale.

Pour plus d’informati ons, contacter : [email protected]

Références

Dorward, A. Kydd, J., Morrison, J., & Urey, I. (2003). A policy agenda for pro poor agricultural growth. World Development, 32 (1), 73-89. htt p://dx.doi.org/10.1016/j.worlddev.2003.06.012

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Gough, O. & P.D. Sozou. (2005). Pensions and reti rement savings: cluster analysis of consumer behaviour and atti tudes. Internati onal Journal of Bank Marketi ng, 23 (7), 558-570. htt p://dx.doi.org/10.1108/02652320510629917

Nunnally, J.C. (1978). Psychometric Theory (2nd Editi on ed.), McGraw-Hill, New York.

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World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 2011 21

Analyse parti cipati ve de la vulnérabilité et de l’adaptati on aux changements climati ques (PAVACC)Par John C. Weber et Carmen Sotelo Montes

Introducti on

Plusieurs modèles de circulati on globale prévoient un climat plus chaud, plus sec et plus variable dans le Sahel ouest africain au cours de ce siècle ; ce qui consti tue une menace pour les communautés rurales pauvres de la région. Le renforcement des capacités des communautés rurales et d’autres insti tuti ons sur l’analyse parti cipati ve de la vulnérabilité aux changements climati ques et l’élaborati on de plans d’adaptati on parti cipati ve consti tue l’une des acti vités prioritaires du projet fi nancé par le FIDA au Burkina Faso, au Mali et au Niger (Parkland Trees

and Livelihoods: Adapti ng to Climate Change in the West African Sahel). Les conditi ons de vie des communautés rurales reposent sur leurs principaux atouts (humains, naturels, physiques, fi nanciers et politi ques), qui doivent être pris en compte dans le cadre de l’analyse de la vulnérabilité et de l’élaborati on de plans d’adaptati on. En outre, la vulnérabilité est diff érente chez les hommes et chez les femmes, entre les groupes d’âge ; par conséquent, les plans d’adaptati on doivent répondre à leurs vulnérabilités spécifi ques. Dans cett e parti e, nous décrivons brièvement une méthodologie développée par l’ICRAF et les partenaires du projet.

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World Agroforestry Centre (ICRAF-Afrique centrale et de l’Ouest) - Rapport Annuel 201122

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Résumé de la méthodologie du PAVACC

1. Assemblée générale des hommes, femmes et enfants d’un groupe de villages voisins.

1.1. Introducti on

Les facilitateurs de la réunion expliquent les objecti fs du processus du PAVACC, discutent de certains termes qui seront uti lisés (ex. : vulnérabilité, adaptati on, menace, cause, eff et et conséquence), demandent aux villageois de défi nir ces termes dans leur langue locale et de donner leurs percepti ons des changements climati ques. Il est important de discuter de la terminologie en langue locale : par exemple, il n’y avait pas de diff érence entre eff et et conséquence dans la langue locale, et il fallait clairement les défi nir dans cett e langue locale.

1.2. Changements historiques dans le paysage autour des villages

L’objecti f de cett e étape est d’amener les gens à visualiser la manière dont le paysage a évolué autour de leurs villages et de déterminer si ces changements sont essenti ellement dus aux acti vités humaines ou aux évènements naturels qui ne dépendent pas d’eux. Un facilitateur demande aux villageois de décrire les ressources dans le paysage (a) avant l’établissement des villages, (b) quand les villages se sont établis, (c) pendant la période de transiti on, et (d) aujourd’hui. Toutes les ressources naturelles et physiques sont prises en compte, la fl ore, la faune, les pluies, les sources d’eau, les personnes, les habitati ons, les terres culti vées, les routes, etc. Un autre facilitateur dessine le paysage correspondant à chaque période, en uti lisant des symboles pour illustrer l’abondance de chaque ressource. Quand le dessin est fi ni, un facilitateur présente la liste des ressources du Tableau 1 et demande aux villageois de dire si les changements ont été causés essenti ellement par des acti vités humaines ou des évènements naturels.

Tableau 1. Changements historiques du paysage

Ressource Situati on actuelle Evènement naturel Acti vité humaine

Espaces vertsDiminuti on du nombre d’arbres dans les espaces verts

X

Pluviosité Diminuti on de la pluviosité OEtc.

1.3. Manifestations des changements du paysage et plans d’adaptation

A ce niveau, un facilitateur présente la situati on actuelle des ressources (du Tableau 1) dans le Tableau 2, et demande aux villageois de décrire les causes, les eff ets et les conséquences des changements. Après les avoir notés, un facilitateur demande aux villageois de proposer au moins un plan d’adaptati on pour éliminer la cause et/ou minimiser les eff ets néfastes et les conséquences.

Tableau 2. Manifestati ons des changements du paysage et plans d’adaptati on

Situati on actuelle Cause Eff et Conséquence Plan d’adaptati on

Diminuti on du nombre d’arbres dans les espaces verts

Abatt age excessif par les villageois

Champs exposés

Erosion due au vent et à l’eau

Régénérati on naturelle assistée

Etc.

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1.4. Vulnérabilité des ressources du village aux menaces

Ici, un facilitateur demande aux villageois d’indiquer le lieu où se trouvent les ressources physiques et naturelles (arbres dans les espaces verts, forêts, habitati ons, sources d’eau, etc.) des villages dans le paysage et leur dimension approximati ve (càd, pourcentage de la zone du paysage), tandis qu’un autre facilitateur fait un dessin ressortant les ressources et leurs dimensions dans le paysage. Quand cett e représentati on visuelle des ressources est fi nie, un facilitateur demande aux villageois d’identi fi er les principales menaces pour chaque ressource et l’ampleur de la menace (0= pas d’eff et, 3= extrême), et un autre facilitateur remplit le Tableau 3.

Tableau 3. Vulnérabilité des ressources du village aux menaces

Ressource du village MenaceSécheresse Innondati ons Feu Insectes ravageurs Etc.

Arbres sur espaces verts 3 2 1 2Etc.

2. Groupes de travail pour hommes adultes, femmes adultes, jeunes garçons et jeunes fi lles

2.1. Matrice des menaces à l’ensemble des atouts et vulnérabilité pour chaque menace

Chaque groupe identi fi e les acti vités principales qui sous-tendent leurs conditi ons de vie, et les menaces au succès de chaque acti vité. Le facilitateur demande ensuite au groupe d’évaluer la menace (0= pas d’eff et, 3= extrême) et remplit le Tableau 4 (un tableau pour chaque groupe).

Tableau 4. Vulnérabilité des acti vités de survie aux menaces

Acti vité MenaceFaible pluviométrie Faible ferti lité des sols Manque d’argent Manque de pâturage Etc.

Producti on agricole

3 3 2 0

Producti on animale

3 3 2 3

Etc.

2.2. Plans d’adaptation pour les menaces aux activités de survie

Chaque groupe identi fi e ensuite un plan d’adaptati on qui correspond à chaque menace à leurs acti vités de survie, et le facilitateur remplit le Tableau 5 (un tableau pour chaque groupe). Il peut y avoir plusieurs plans d’adaptati on ; ils doivent être priorisés selon les coûts et les avantages.

Tableau 5. Plan d’adaptati on pour réduire les menaces aux acti vités de survie

Acti vité Menace et plan d’adaptati on prioritaire Faible pluviométrie Faible ferti lité des sols Etc.

Producti on agricoleUti lisati on des variétés de courte saison

Uti lisati on du fumier animal et des crott es dans les champs

Etc.

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2.3. Identi fi cati on des partenaires pour la mise en oeuvre des plans d’adaptati on parti cipati ve

Le facilitateur demande aux membres du groupe d’indiquer les insti tuti ons suscepti bles de prendre part à la mise en œuvre des plans d’adaptati on parti cipati ve. Il peut s’agir de départements ministériels, d’organisati ons non gouvernementales, de projets de recherche/développement, de sociétés, etc. selon les spécifi cités du plan d’adaptati on, les intérêts et l’experti se des insti tuti ons.

3. Synthèse et préparati on de projets de plans d’acti on

Après les réunions, les facilitateurs font la synthèse des résultats et des plans d’adaptati on proposés au niveau inter-village (Tableaux 1, 2 et 3) et par genre/groupe d’âge (Tableaux 4, 5 et 6). Ils préparent ensuite un projet de plan d’adaptati on consolidé qui répond à la vulnérabilité des atouts au niveau inter-village et pour chaque genre/groupe d’âge.

4. Discussions, modifi cati ons et approbati on des plans d’adaptati on par les villageois

Les facilitateurs coordonnent une discussion sur le projet de plan d’acti on consolidé au cours d’une assemblée générale des villages. Les villageois modifi ent le plan si nécessaire, et approuvent la seconde version dudit plan.

5. Mise en œuvre des plans d’adaptati on par les villageois et les partenaires.

Les villageois et les partenaires organisent des ateliers pour clarifi er le rôle de chaque parti e prenante dans le processus de mise en œuvre, modifi er les plans d’adaptati on si nécessaire, et ensuite mett re en œuvre le plan d’adaptati on.

Conclusions et suivi

La méthodologie du PAVACC a été uti lisée dans les sites du projet FIDA au Burkina Faso, au Mali et au Niger en 2011, et les plans d’adaptati on seront exécutés en 2012. Les résultats du PAVACC montrent que la vulnérabilité aux changements climati ques dépend beaucoup du contexte social et environnemental spécifi que. Par conséquent, les plans d’adaptati on doivent tenir compte de ces diff érences. Les directi ves méthodologiques détaillées du PAVACC seront publiées en anglais et en français en 2012.

Remerciements

Nous remercions le FIDA pour sa contributi on fi nancière à cett e recherche, et exprimons notre grati tude aux personnes suivantes pour leurs contributi ons au développement et à la mise en œuvre de la méthodologie du PAVACC : Moussa Boureima, Tougiani Abasse, Boubacar Katkoré (INRAN, Niger); Hassan Issa, Saley Kanta (PPILDA, Niger); Joseph-Marie Dakouo (IER, Mali); Hamadé Sigué, André Babou Bati ono, Boukary Diallo (INERA, Burkina Faso); Bayo Mounkoro, Ouodiouma Samaké (ICRAF, Mali).

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Introducti on

L’exploitati on des ressources naturelles consti tue l’une des principales sources de revenus des populati ons rurales au Sahel. Cependant, on observe une tendance de dégradati on accélérée des écosystèmes naturels suite à une forte démographie, aux modes d’exploitati on anarchiques, à une grande consommati on de bois-énergie aussi bien en milieu rural qu’urbain avec plus de 90% des besoins énergéti ques des ménages qui sont couverts par le bois. Ces prati ques engendrent une compéti ti on entre les diff érents exploitants, entrainant ainsi des confl its préjudiciables au développement local.

Depuis les années d’indépendance, diff érents pays de l’Afrique de l’Ouest, et parti culièrement le Burkina, le Mali, le Niger et le Sénégal, ont élaboré de nombreuses politi ques publiques de gesti on des

ressources naturelles. Ces politi ques sont venues remplacer les textes de politi que coloniaux, mais sont restées pour la plupart répressives jusqu’au milieu des années 1980. La plupart des projets de développement des années 1990 donnait une forte prépondérance à la force publique pendant que prévalaient dans les terroirs villageois les systèmes traditi onnels de gesti on des ressources naturelles. C’est suite aux échecs des premières politi ques qu’est née une nouvelle générati on de programmes de développement intégré au départ et devenus par la suite de plus en plus parti cipati fs en impliquant les acteurs locaux dont les populati ons et communautés rurales à la base. Ainsi les conventi ons locales deviennent de plus en plus un des mécanismes uti lisés par les acteurs pour promouvoir un accès sécurisé aux ressources naturelles en vue d’investi r dans ces ressources de manière durable.

Les conventi ons locales :

Pour une gesti on durable des ressources naturelles au SahelPar Kalinganire Antoine1, Ouatt ara Fako Bruno2, Samaké Ouodiouma1 & Traoré Fatoumata Tata1

1ICRAF-WCA/Sahel, Bamako, Mali2Centre International d’Etudes Sociologiques et de Droit Appliqué – CINESDA. Ouagadougou, Burkina Faso

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,

C’est ainsi qu’ont vu le jour, dans les pays du Sahel les programmes de gesti on de terroirs, une approche parti cipati ve décentralisée jusqu’au niveau village. Cett e période des années 1985 a également vu l’éclosion des organisati ons non-gouvernementales (ONG) et paysannes et le début des processus de décentralisati on dans les quatre pays. Ces ONG et organisati ons paysannes avaient pour locomoti ves l’implicati on et la parti cipati on des populati ons locales. Cett e période a ainsi vu naitre les premières conventi ons locales (CL) sous l’impulsion des projets de développement. Les conventi ons locales pour la gesti on des ressources naturelles sont des documents résultant des négociati ons entre acteurs locaux élaborés par les populati ons pour mieux gérer leurs ressources naturelles, ou tout accord, écrit ou non, entre deux ou plusieurs acteurs locaux notamment les groupes sociaux (groupes socio-professionnels, associati ons ou communautés villageoises ou fracti ons), les administrati ons locales (représentants de l’Etat et/ou des collecti vités locales), les services techniques et les ONG, défi nissant les règles d’accès et d’uti lisati on des terres et/ou ressources naturelles comprises dans un espace donné, en vue de leur conservati on et de leur exploitati on rati onnelle et durable.

Sur base d’une étude menée par le Centre Internati onal d’Etudes Sociologiques et de Droit Appliqué (CINESDA) (Ouatt ara et al. 2011) et d’un atelier sur les CL organisé à Bamako par l’ICRAF en mai 2011, ce rapport donne un résumé sur les types de CL ainsi que les procédures de leur élaborati on. Les CL deviennent un outi l important pour une gesti on durable des ressources naturelles au Sahel.

Contexte au Sahel

Le nouvel élan insuffl é à la décentralisati on suite à l’avènement de la démocrati e pluraliste a permis la créati on de collecti vités territoriales. Au Mali par exemple, on disti ngue trois niveaux de collecti vités territoriales : la région, le cercle et la commune. Chaque collecti vité territoriale (CT), administrée par un organe délibérant et un organe d’exécuti on, et est responsable de son développement économique et socio-culturel.

Dans ce contexte, il revient aux organes élus de la CT de prendre l’initi ati ve visant à trouver des soluti ons appropriées aux diff érents problèmes de développement et d’approcher les structures d’appui en foncti on de la nature et de la spécifi cité de la

problémati que. C’est ainsi qu’à la demande de leurs populati ons, les nouvelles collecti vités territoriales et plus parti culièrement les communes rurales, ont intégré la réglementati on de l’accès et de l’uti lisati on des ressources naturelles de leur territoire à leurs priorités de développement. Il en est résulté à travers le pays une pluralité de référents, de modes d’interventi on et de légiti mités dont la Conventi on Locale de gesti on des Ressources Naturelles (CL/GRN).

Cadre juridique des CL :

Bien qu’il y ait un débat sur la nature juridique des CL, il n’en demeure pas moins vrai qu’elles portent pour la plupart des cas sur des ressources considérées dans les pays comme patrimoine de la nati on donc comme ‘bien public’. Cela ressort parfaitement de : « l’essai d’analyse de la prise en compte des systèmes agroforesti ers par les législati ons foresti ères du Sahel ». A ce ti tre, parler de cadre juridique et réglementaire revient à traiter de toute la législati on de gesti on des RN entendue dans le sens de l’ensemble du dispositi f normati f et insti tuti onnel concernant la gesti on des ressources naturelles en rapport avec les CL.

Acteurs insti tuti onnels :

Les acteurs insti tuti onnels concernés par les CL au Sahel sont de plusieurs ordres. Il s’agit de :

• L’Etat et ses démembrements (ministères et services déconcentrés en charge de l’environnement, hydraulique et ressources halieuti ques, agriculture et élevage ; projets et sociétés d’Etat ratt achés aux diff érents départements ministériels);

• La société civile (les ONG à vocati on environnementale, populati ons locales regroupées en associati ons et autorités coutumières locales de gesti on foncière);

• Les collecti vités territoriales (structures décentralisées dont les communes, cercles et régions);

• Les insti tuti ons de coopérati on dont les partenaires techniques et fi nanciers (insti tuti ons régionales); et

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• Les populati ons -communautés ou bénéfi ciaires.

Comme nous le constatons, les acteurs insti tuti onnels sont nombreux d’où la nécessité d’une coordinati on et d’une bonne défi niti on de la place et du rôle de chaque acteur au niveau décentralisé (commune, cercle).

Types de conventi ons locales

Plusieurs types de CL de gesti ons de ressources naturelles (GRN) ont été identi fi és, et il y a plusieurs formes et dénominati ons. Le recensement des appellati ons de cett e réalité que sont les conventi ons locales a permis d’en disti nguer près d’une vingtaine: conventi ons locales, codes locaux, codes de conduite, règlement intérieur de terroir, règles de gesti on, protocole d’accord, accord de gesti on, contrats de gesti on, chartes de territoire, plan simple de gesti on, mise en défens, plan d’aménagement et de gesti on, plan d’aménagement et de gesti on des sols, schémas pastoraux, couloirs de passage, réglementati ons collecti ves villageoises, plan d’aménagement local, cogesti on des ressources naturelles, co-gouvernance des ressources naturelles. Dans notre contexte il s’agit d’accords locaux entre les acteurs pour la gesti on des ressources naturelles.

On pourrait disti nguer :

• Les CL qui visent à régler l’accès à une ressource afi n de la conserver et d’en assurer une uti lisati on durable, tel que la fi xati on des périodes de chasse;

• Celles qui gèrent l’uti lisati on par plusieurs groupes d’une ressource pour minimiser les confl its, tel que des points d’eau; et

• Celles qui coordonnent l’uti lisati on diverse d’une ressource pour réduire les risques de confl it et rati onaliser la producti vité telle qu’une forêt d’où viennent plusieurs ressources comme, par exemple: bois de service, médicaments, fourrage et fruits.

La grande questi on reste eff ecti vement l’arti culati on de tout ce dispositi f d’avec les normes étati ques et insti tuti onnelles à laquelle un guide apportera une réponse. Tous ces types de CL sont foncti on des critères, soit de forme, de nature et/ou d’échelle.

Procédure d’élaborati on des conventi ons locales

Une démarche à travers un audit juridique et insti tuti onnel préconise cinq étapes qui sont :

• L’analyse de la trajectoire normati ve, avec pour objet de s’assurer que toutes les étapes ont été respectées à tel point qu’il n’y a plus d’obstacles suscepti bles d’entraver l’applicabilité ;

• L’analyse de la trajectoire insti tuti onnelle, qui vise à s’assurer que toutes les structures de mise en œuvre existent et foncti onnent, qu’il y a une cohérence architecturale et foncti onnelle tant sur le plan verti cal, du sommet à la base, qu’horizontal avec les autres structures ;

• L’analyse de la situati on juridique et statutaire des biens et ressources, vise à s’assurer du statut véritable de la ressource, pour en déterminer le maître d’ouvrage ou le propriétaire afi n d’en organiser la bonne gesti on ;

• L’analyse des mécanismes d’appui et d’assistance, des observati ons ayant notées que les citoyens avaient des diffi cultés à uti liser les CL s’ils n’ont pas parti cipé à son élaborati on, aussi, il est préconisé la mise en place des mécanismes pour les assister dans son uti lisati on ;

• Le calcul du coût général, le tout n’est pas d’élaborer la CL mais il faut s’assurer qu’elle sera eff ecti vement appliquée et pour ce faire il faut en calculer les coûts de mise en œuvre.

La mise en œuvre des CL est toujours assurée par les structures insti tuti onnelles qui portent une dénominati on, une réparti ti on spati ale, une organisati on foncti onnelle et la défi niti on de leurs missions. On note qu’une grande tendance se dégage au niveau des pays sahéliens, qui est celle d’une demande forte des populati ons locales de gérer elles-mêmes leurs ressources naturelles certes avec le concours de l’Etat, mais non plus uniquement par l’Etat. Ce besoin d’émancipati on se manifeste justement à travers les conventi ons locales tant sur le plan juridique que politi que. Sur le plan juridique, il requiert des changements dans les processus d’élaborati on et de mise en œuvre, sur le plan politi que il requiert des changements de mentalité et de comportement des acteurs.

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Conclusion

La caractérisati on des diverses démarches de mise en œuvre démontre que les conventi ons locales souff rent encore d’un tâtonnement et il y a lieu d’améliorer leur démarche. Les principes juridiques existent et il convient de les respecter, en recourant aux experts qualifi és à cet eff et. Le débat sur les conventi ons locales dépasse largement le niveau des agents développeurs même s’ils en sont les initi ateurs. Pour le moment, les CL permett ent de régler de façon plus ou moins informelle des situati ons instables sur le plan juridique, mais la conti nuati on dans cett e voie est suicidaire dans un monde de plus en plus enclin à la revendicati on de ses droits.

Ainsi, il y a une nécessité de fi naliser et d’adopter un guide sous-régional ainsi que des guides nati onaux sur les Conventi ons Locales, avec un accent sur la nécessité de promouvoir les échanges intercommunautaires à la base, le dialogue entre les Etats sur les lois relati ves à la reconnaissance et l’harmonisati on des Conventi ons Locales régissant la questi on de la Gesti on des Ressources Naturelles. Il est aussi nécessaire de créer une synergie entre les diff érentes parti es prenantes et de faciliter l’inserti on des Conventi ons Locales dans les plans de développement nati onaux.

Pour plus d’informati ons, contacter : [email protected]

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Books, Book chapters and Proceedings

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Sahara; Gyau, A.; Stringer, R.; Umberger, W. 2011. Farmer trader relati onships in the Indonesia chilli markets: the role of relati onship quality in modern and traditi onal supply chains. Paper presented at 55th Annual Conference of the Australian Agricultural and Resource Economics Society (AARES), Melbourne, Australia, February 8 – 11, 2011. 35p.

Somogyi, S.; Gyau, A. 2011. The impact of price sati sfacti on on supplier commitment in the Australian wine supply chain. ANZMAC Conference Proceedings. 9p.

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Agroforesterie, réformes politi ques et insti tuti onnelles

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Reports

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World Agroforestry Centre. 2011. Parkland trees and livelihoods: adapti ng to climate change in the West African Sahel. Technical report July-December 2011, IFAD grant 1225. World Agroforestry Centre, Bamako, Mali.

World Agroforestry Centre. 2011. Agroforestry as a basis for food security and environmental resilience in Niger and across the Sahel. Workshop report January 2011. World Agroforestry Centre, Bamako, Mali.

World Agroforestry Centre. 2011. Rapport d’Atelier Sous-Régional sur les ‘Prati ques de Formulati on et d’Uti lisati on des Conventi ons Locales au Sahel’. World Agroforestry Centre, Bamako, Mali.

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World Agroforestry Centre. 2011. Agroforestry Products for Africa. Sixth progress report (July-Dec 2011). World Agroforestry Centre, Yaounde, Cameroon.

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Technical/ Training Material

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Samaké, O.; Dakouo, J.M.; Kalinganire, A.; Bayala, J.; Koné, B. 2011. Régénérati on naturelle assistée – gesti on des arbres champêtres au Sahel. -- Nairobi, Kenya: World Agroforestry Centre. Technical Manual no. 16, 34p.

Samaké, O.; Dakouo, J.M.; Kalinganire, A.; Bayala, J.; Koné, B. 2011. Techniques de déparasitage et gesti on du karité au champ. -- Nairobi, Kenya: World Agroforestry Centre. Technical Manual no. 15, 31p.

Tchoundjeu Z., Tsobeng A., Degrande A., Sado T., Tabuna H., Asaah E. and Iseli j. 2011. Domesti cati on d’Irvingia gabonensis: Fiche technique. FAO,-ICRAF-SNV-CIFOR. 31p.

Tsobeng, A.; Degrande, A.; Tchoundjeu, Z.; Tabuna, H.; Asaah, H.; Seibou, A.; Patchilta, I.; Iseli, J. 2011. Domesti cati on de Acacia senegal: fi che technique. -- Yaoundé, Cameroun: World Agroforestry Centre. 24p.

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