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DÉCEMBRE 2017 N°63 ‘HANOUKA 5778

‘HanouKa 5778offices assurés par le célèbre cantor alsacien Michel HEYMANN, et une «choucroute party » le samedi midi au centre communautaire, - une «semaine thématique tunisienne

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DÉCEMBRE 2017N°63

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N°63 • Décembre 2017

Message du Président .......................................................................... 4

élections au consistoire de Paris .................................................... 5

Mot de la rédaction ..................................................................... 6

Message du rabbin ................................................................................ 8

Vie juiVe 8 lumières pour 8 questions, par Michaël dahan ....................................... 10 Merveilles et mystères du nom (2e partie), par Victor sitbon ........................ 12

dates et horaires à retenir ............................................................... 14

coMMéMorations la grande guerre : cent ans après, pourquoi se souvenir, honorer,

commémorer ? par sylvie Zenouda ........................................................... 16 allocution de cérémonie de commémoration du 11 novembree,

par le rabbin Michaël azoulay ................................................................ 18

hoMMages aux 36 hommes, femmes et enfants juifs de Puteaux, par claude Zenouda ... 22 hommage à simone Veil, par babeth Zweibaum ........................................ 26 hommage à Madame simone Veil, par le docteur roland behar ................. 27

actualités 25 ans de déjeuners Wizo sous la souccah, par Maryline uzan .................. 28 nathalie rykiel au centre culturel jérôme cahen ......................................... 29 serge dahan élu Président du b’nai b’rith europe, par Philippe Meyer .......... 29

centre coMMunautaire ................................................................... 30 Voyage du ccjc sur le thème du patrimoine juif en alsace,

par lise leszczynski ................................................................................ 34

israël révolution technologique israélienne : de l’eau pour tous, pour tout

et partout !, par nicole riahir .................................................................. 36

les coMPtes de la coMMunauté ..................................................... 40

coin lecture deux univers à découvrir : la bande dessinée et le monde haredi,

par lise leszczynski ................................................................................ 41 le souffle des enfants brantôme, par le grand rabbin alexis blum ............... 42

recettes / huMour .............................................................................. 43

carnet .................................................................................................... 44

16

10

34

sylvie Zenouda

Michaël dahan

synagogue de strasbourg

Paris OuestPPPararPP iissOOuuesesttsss

Le magazine de la Communauté juive de Neuilly/Seine12, rue Ancelle - 92200 Neuilly/SeineTèl : 01 47 47 78 76Directeur de la Publication : Philippe Besnainou

Rédacteur en Chef : Pascal KarsentiEdition Régie publicitaire : SAB Print Tél. : 01 30 25 25 57Conception graphique / Impression : SAB Print

SommaIRE

neuilly Paris ouest

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Neuilly Paris Ouest

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mESSagE Du PRéSIDEnt

a n’en pas douter, la fête de Hanouka qualifiée de « fête des lumières » en souvenir du miracle de la fiole d’huile qui brûla 8 jours dans le Temple de Jérusalem serait celle qui symboliserait le mieux notre communauté.

Les lumières des hanoukiyot aux fenêtres de nos appartements témoigneront dans quelques jours de ce miracle et prendront un sens d’autant plus fort que notre commu-nauté de Neuilly par son dynamisme et sa créativité est souvent comparée à un phare, c’est-à-dire à une lumière qui éclairerait l’ensemble des communautés consistoriales invi-tées à suivre son exemple.

C’est en effet un miracle de voir qu’avec une telle augmentation régulière du nombre de nos fidèles, nous sommes arrivés à prier avec autant de sérénité et de ferveur durant les dernières fêtes de Tichri. Qu’il me soit donc permis de vous remercier pour votre participa-tion accrue, active et généreuse pour contribuer à l’essor de notre communauté.

Mais c’est également un autre miracle de constater que les offices se multiplient à Ancelle avec autant de succès pour répondre aux différentes attentes de nos membres. Je ne peux que me féliciter de la création d’un miniyan supplémentaire tous les matins de semaine à 8h30 ainsi que le chabbat matin, après le « deuxième office », l’office des jeunes et l’of-fice ashkénaze, d’un office tunisien au centre communautaire qui réunit plus de 200 per-sonnes pour sa première édition le 11 novembre dernier. Pour être informés des prochaines dates, vous pouvez écrire à l’adresse mail suivante : « [email protected] ».

J’attire votre attention sur trois évènements d’envergure organisés par notre commu-nauté auxquels j’espère vous serez également nombreux :- une « semaine thématique marocaine » du 12 au 17 décembre 2017 avec une exposition de peintures, une conférence sur l’histoire des juifs du Maroc, des offices de chabbat suivis de repas communautaires et, le dimanche 17 décembre 2017, d’un concert de musique judéo-marocaine au théâtre de Neuilly 167-169 avenue Charles de Gaulle, réunissant trois vedettes de la hazanout, Messieurs Emile ZRIHEN, Meni COHEN et Gabriel OHAYON,- une « semaine thématique ashkénaze » du 16 janvier au 21 janvier 2018 avec une confé-rence sur « le monde ashkénaze d’hier et d’aujourd’hui : entre humour et traditions », des offices assurés par le célèbre cantor alsacien Michel HEYMANN, et une « choucroute party » le samedi midi au centre communautaire,- une « semaine thématique tunisienne » à l’occasion de notre traditionnel « chabbat Yitro » les vendredi 2 et samedi 3 février 2017 au cours duquel nous aurons l’honneur de recevoir le Grand Rabbin de Tunisie, Monsieur Haïm BITTANE, qui nous livrera plusieurs divrei torah. Des offices de rite tunisiens seront assurés par plusieurs hazanim, des repas communautaires seront organisés le vendredi soir et le samedi midi, une soirée musi-cale tunisienne se tiendra au centre communautaire le samedi soir à l’issue de chabbat et, enfin, le lundi 5 février 2018 à 20h30, une conférence dédiée à l’histoire du judaïsme tunisien aura lieu à la synagogue, au cours de laquelle interviendra le Grand Rabbin de Tunisie.Notre communauté vit, s’épanouit et grandit. C’était la meilleure réponse à donner aux fanatiques qui par leurs actions de terreur ont endeuillé et continuent de menacer la com-munauté nationale. C’était un nouveau miracle que de surmonter nos peurs et s’investir encore plus dans le développement de notre communauté. C’est le challenge prioritaire de ces prochains mois et nous devons y arriver en respectant les sensibilités de chacun et en axant également nos efforts sur la jeunesse qui en est l’avenir.

Ainsi que nous l’enseignent les maximes des Pères, soyons doux avec la jeunesse et accueillons tout homme dans la joie. J’espère donc que nous arriverons, par l’ensemble de nos activités, à fédérer la jeunesse et contribuer au bon accueil de nos nouveaux fidèles au sein de notre communauté.

En mon nom personnel et au nom de la Commission administrative, je vous souhaite de bonnes fêtes de ‘Hanouka.

ContaCtSPour contacter la synagogue :secrétariat au 01 47 47 78 76, ouvert de 9h à 16h lundi, mardi, jeudi, de 9h à 12h le mercredi et de 9h à 12h30 le vendredi. le rabbin Michaël aZoulay reçoit sur rendez-vous.• Par mail : [email protected]• Site de la synagogue :

http://www.synaneuilly.com• adresse : 12, rue ancelle 92200 neuilly-sur-seine

Pour contacter le Centre Communautaire :• adresse : 44 rue jacques dulud

92200 neuilly-sur-seine• Par tél : 06 43 72 64 25/09 54 38 37 92• Par mail : [email protected]

http://www.ccjc-neuilly.comSi vous souhaitez recevoir notre newsletter et la lettre du rabbin, n’hésitez pas à nous envoyer votre adresse mail.

Pour contacter le gan de neuilly• adresse : 44 rue jacques dulud

92200 neuilly-sur-seine• Par tél : 09 53 22 65 90 Myriam Pizzo,

directrice• Par mail : [email protected]

Consistoire : 17, rue saint-georges 75009 Paristél : 01 40 82 26 26site : http://www.consistoire.org

Site des Eclaireurs Israélites de France : http://www.njcmania.commail groupe local : [email protected]

[email protected]

Philippe BesnainouPrésident de la communautéaCIP neuilly-ancelle

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élECtIonS au ConSIStoIRE DE PaRIS

d imanche 26 novembre 2017, les élec-teurs du Consistoire de Paris étaient appelés aux urnes pour renouveler de

moitié leur Conseil d’administration, comme le prévoient tous les 4 ans les statuts de l’insti-tution consistoriale dirigée par 26 administra-teurs bénévoles élus pour un mandat de 8 ans.

49 synagogues de Paris-Ile-de- France ont été partiellement transformées en bureaux de vote.

25 candidats se présentaient aux 13 postes vacants répartis en deux listes et trois indé-pendants. 3 713 votes ont été exprimés. Pour mémoire, les 26 administrateurs qui com-posent le Conseil (les 13 élus en 2013 et les 13 de la présente élection) éliront en leur sein le Président du Consistoire de Paris, lors de leur première assemblée, en janvier 2018.

12 des 13 candidats du regroupement « Osons le Judaïsme » soutenant l’action du Président du Consistoire Joël Mergui ont été élus à savoir :David Amar, Jack-Yves Bohbot, Anne Lau-rence Breton, Patrick Bunan, Colette Chiche, Emmanuel Cohen, Vanessa Dahan, Max- David Ghozlan, Michel Gurfinkiel, Claude Annik Haïk, Pascal Karsenti, Martine Mimoun.

David Revcolevschi du regroupement de « Notre Consistoire demain » qui comprenait 9 candidats a également été élu.

Dans sa déclaration à l’issue du scrutin, Joël Mergui a remercié les membres terminant leur mandat pour leur collaboration ainsi que toutes les candidates et candidats pour leur investissement personnel, leur engagement au service du Consistoire et leur volonté d’ap-porter, chacun à leur manière, les moyens du renouveau d’une institution bicentenaire qui oeuvre chaque jour pour défendre les juifs et le Judaïsme et remplir ses missions de service.

Il a également invité chacun à travailler dans la concorde pour être force de propositions et de renouveau. « La Communauté juive, a-t-il déclaré, a fait preuve d’une grande maturité en témoignant sa confiance aux jeunes et à 5 nouvelles administratrices pour diriger le Consistoire de Paris - portant le nombre de femmes à 10 sur 26 administrateurs. La com-munauté, a-t-il conclu, a reconnu le travail qui a été effectué ces dernières années et a fait le choix de l’expérience au service du renou-veau, avec notamment l’élection de Jack-Yves Bohbot et David Amar pour accompagner la nouvelle génération de dirigeants, dont les compétences complémentaires vont pouvoir enrichir notre action. Nous pourrons ensemble préparer la relève communautaire et affronter les défis qui se posent à nous. »

Nombre de bulletins : 3 713Nombre de centres de vote : 49Votes nuls : 80Votes blancs : 10Suffrages exprimés : 3 623

Large victoire de « Osons le judaïsme » avec Joël Mergui

RéSuLTATS

éLus Voix% des

suffrages exprimés

1 Jack-Yves BOHBOT 2 095 57,832 David AMAR 2 085 57,553 Max-David GHOZLAN 2 062 56,914 Michel GuRFINKEL 1 984 54,765 Vanessa DAHAN 1 961 54,136 Emmanuel COHEN 1 940 53,557 Anne Laurence BRETON 1 919 52,978 Colette CHICHE 1 987 51,539 Patrick BuNAN 1 731 47,7810 Martine MIMOuN 1 704 47,0311 Claude Annik HAIK 1 675 46,2312 David REVCOLEVSCHI 1 646 45,4313 Pascal KARSENTI 1 623 44,80

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mot DE la RéDaCtIonPascal Karsenti administrateur du Consistoire de Paris, administrateur de la communauté aCIP neuilly ancelle

l e mois de Kislev, le mois de tous les miracles nous y sommes, avec ‘Hanouka, la fête des lumières.Vous n’êtes pas sans le savoir mais les élections

du Consistoire de Paris, concernant les quatre-vingt-deux communautés d’Ile de France, ont eu lieu le 26 novembre dernier avec le renouvellement par moi-tié de son conseil d’administration, soit 13 nouveaux administrateurs.C’est avec une grande fierté que je vais rejoindre cette nouvelle équipe afin d’y apporter mon expérience com-munautaire.Au cours de cette campagne, je me suis déplacé dans une cinquantaine de synagogues d’Ile de France, dans lesquelles j’ai prié dans les différents offices. Forcé de constater, avec une très grande admiration, que la notion de solidarité consistoriale fonctionne remar-quablement par le système de péri-équations entre les communautés excédentaires, comme celle de Neuilly, et ces synagogues de l’Est parisien, où « osez » son judaïsme est de plus en plus difficile, mais où ces offices perdurent, en partie grâce à votre générosité, sans qu’une seule de ces synagogues ait fermé malgré des situations financières très tendues.Dans la rubrique « Vie Juive », notre cher Hazan Michaël Dahan, nous éclaire sur la fête de ‘Hanouka, en huit questions sur les huit lumières, où allumer, qui doit allumer, ou bien encore pourquoi faut-il une neu-vième lumière.Toujours dans cette même rubrique, vous retrouverez la suite de la réflexion menée par notre fidèle, le profes-seur Victor Sitbon, « Merveilles et Mystères du Nom ». La première partie a montré que si l’essence de D.ieu nous est inaccessible, Sa volonté à travers les différents noms qui Lui sont attribués, nous est perceptible.L’actualité de notre communauté, durant ces trois derniers mois a été marquée par « Le déjeuner sous la souccah à la synagogue de Neuilly », l’un des évène-ments phare du calendrier de la WIZO. Cette année, ce déjeuner revêtait un caractère particulier, car l’on fêtait le 25e anniversaire de ce rendez-vous, avec la participa-tion du Grand Rabbin de France, Haim Korsia.Le 17 octobre dernier, Nathalie Rykiel est venue par-ler de son dernier livre paru chez Stock, « Ecoute moi bien », dans lequel elle rend hommage à sa mère à travers la vie de celle-ci, souffrant de la maladie de Parkinson, un témoignage très émouvant.Dans le chapitre « Commémorations », Madame Syl-vie Zénouda, docteur en histoire, s’interroge du pour-quoi se souvenir, honorer, et commémorer la Grande Guerre, cent ans après dans nos synagogues. Afin d’étayer ses propos vous retrouverez l’allocution de notre rabbin, lors de la cérémonie de la commémora-tion du 11 novembre dernier en notre synagogue.

Dans un troisième temps, vous pourrez lire l’hommage rendu aux trente six hommes, femmes et enfants juifs de Puteaux déportés de 1942 à 1944, en présence du Grand Rabbin de France, Haim Korsia et de Monsieur Claude Zénouda, Président d’Honneur et Secrétaire Général de la commission administrative de la syna-gogue de Neuilly.La loge B’nai B’rith Anne Franck a rendu hommage à Madame Simone Veil dans les locaux du Centre Com-munautaire Jérôme Cahen, le 18 septembre dernier. De nombreuses personnalités étaient présentes dont Madame Loridan-Ivens et Monsieur Ivan Levaï.Par la même occasion, notre fidèle, le Docteur Roland Behar avait composé un texte en acrostiche qu’il a dédié à notre regretté Henri Ohana, président d’hon-neur de notre synagogue, disparu l’été dernier.Lise Leszczynski, administratrice de la synagogue de Neuilly, en charge du Centre Communautaire, a orga-nisé un voyage de quatre jours en immersion dans le judaïsme alsacien.Pour votre information, un prochain voyage sera orga-nisé au Portugal fin mai début juin prochain.Vous découvrirez une nouvelle rubrique intitulée « Israël », à travers l’engagement de Madame Nicole Riahi dont le parcours associatif a débuté avec AKIM, association Israélienne au profit des enfants et adultes handicapés mentaux, et aujourd’hui avec le site Inter-net Israël and Yoo.Ce site Internet rend compte avec des interviews vidéos, de ce qu’est être israélien pour des citoyens qui vivent en Israël et qui en sont les nationaux. Dans ce numéro, place à un focus sur le challenge planétaire du troisième millénaire : l’or bleu (l’eau).Comme chaque année, vous trouverez le rapport finan-cier des comptes de l’ACIP Neuilly, tenue par Monsieur Jean-Jacques Elkaïm, trésorier de la commission admi-nistrative de la synagogue.Les comptes font apparaître un excédent de plus de deux-cent-mille euros. Grâce à votre générosité votre commission administrative s’efforce de faire preuve de solidarité consistoriale, en favorisant par ses excédents la redistribution vers les communautés déficitaires.Le coin culture avec trois thèmes différents abordés ce tri-mestre, la bande dessinée, le monde Haredi et « l’histoire oubliée d’un sauvetage » par Hélène Braun, membre de notre communauté, reconstituant la vie d’Armand, son mari et de sa belle sœur Denise entre 1942 et 1945, « enfants cachés » dans un préventorium de Dordogne.Nous nous retrouverons en avril pour le numéro de Pessah. D’ici là, je vous souhaite de bonnes fêtes de ‘Hanouka.Hag Sameah’ à tous.

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Neuilly Paris Ouest

8 N°63 • Décembre 2017

mESSagE Du RaBBInRabbin michaël azoulay

l a fête de ‘Hanouka célèbre la difficile vic-toire des Maccabées et des juifs qui se joi-gnirent à eux sur les Grecs et les juifs hel-

lénisés. Elle représente plus largement la lutte incessante des juifs et du judaïsme face aux influences qui les menacent de dilution si ce n’est de disparition identitaire.

A l’époque des événements à l’origine de cette célébration, l’hellénisme était triomphant. Les juifs demeurés fidèles à leur tradition auraient pu totalement disparaître et se fondre dans la masse de leurs coreligionnaires phagocy-tés par la séduisante culture grecque. Mais ils résistèrent et nous leur devons notre per-durance. Résister à l’air du temps n’est pas chose aisée, mais cette posture a de tout temps caractérisé notre peuple. « Le diable est dans les détails », dit un proverbe attribué au phi-losophe allemand Friedrich Nietzsche. Je pren-drai un exemple. Il est dans l’air du temps pour nombre de nos coreligionnaires, de passer ses vacances dans des pays d’Afrique riverains de la Méditerranée. En soi, cela n’a rien de choquant. Des raisons professionnelles, des

motifs économiques de rapport qualité/prix incontestables (soit dit en passant, largement supérieur à celui d’Israël), des conditions cli-matiques clémentes, une certaine nostalgie ressentie par des personnes qui y sont nées et y ont vécu, président à ce choix touristique. Mais ce qui, personnellement, me heurte, c’est que certains s’en vantent, en donnant l’impres-sion qu’il n’existe pas dans le monde de meil-leures destinations. Ils oublient ou occultent plus ou moins consciemment, que ces pays ont des gouvernements et des populations qui exècrent l’Etat d’Israël et souvent les juifs, tolé-rant à peine les quelques centaines ou milliers de juifs y résidant encore et dont l’avenir incer-tain est pour nous une source d’inquiétude. Les mesures sécuritaires destinées à protéger les juifs qui s’y rendent sont peut être exemplaires, mais elles témoignent surtout que nous n’y sommes peut être pas vraiment les bienve-nus. Pensez à Enrico Macias et l’Algérie, et aux polémiques autour de la venue de Michel Bou-jenah en Tunisie. Des pays où, encore récem-ment, un film américain fut interdit de diffu-sion en raison des origines juives de l’actrice principale et/ou parce que celle-ci effectua son service militaire dans Tsahal. Des contrées où Mein Kampf demeure un best-seller. Où l’idée de se rendre un jour en Israël est de l’ordre de l’impensable.

Où est donc passé le « peuple à la nuque roide » entendu par certains de nos sages comme une nation dotée d’un fort esprit critique ?

En cette époque de tourisme triomphant, sachons raison garder, et ne pas respirer l’air du temps lorsque celui-ci nous conduit à occulter certaines vérités que, modestement, j’ai tenu à rappeler ici. Et n’oublions pas que les lumières de ‘Hanoukkah sont aussi celles de l’esprit du judaïsme, indissociable du peuple juif, peuple de l’esprit éclairé et éclairant.

Bonne fête des lumières !

‘Hanouka 5778

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VIE juIVE

8 lumières pour 8 questionsPar Michaël Dahan, Hazan du 2e office de la synagogue de neuilly ancelle

1° a partir de quel moment effectuer l’allumage des lumières de ‘Hanouka ?En semaine, c’est à partir de la sortie des étoiles (horaires de la sortie du chabbat)

et pendant la demi-heure qu’il est préfé-rable d’allumer. Pour autant, il est possible durant toute la nuit de les allumer avec les bénédictions.Cette année le mardi soir 12 décembre 2017 sera l’allumage de la 1ère lumière de ‘hanouka à partir de 17 h 38.Le vendredi soir, c’est dans la demi-heure qui précède l’entrée du chabbat (plag haminha) que les lumières devront être allumées avec une précaution particu-lière afin qu’elles puissent rester allumées pendant la demi-heure après la sortie des étoiles.Cette année le vendredi 15 décembre 2017, l’allumage devra se faire à partir de 16 h 02 et avant l’entrée de chabbat à 16 h 38.Le samedi soir, c’est après la sortie du chabbat et après avoir effectué la hav-dala (prière de séparation faite sur le vin, les aromates et le feu) que les lumières de ‘Hanouka seront allumées.Cette année, la sortie du chabbat 16 décembre 2017 aura lieu à 17 h 49.

2° où allumer ?Le but de l’allumage est de publier le miracle en allumant ses lumières.Certains allument vers l’extérieur afin

que les lumières puissent être vues par un grand nombre de personnes et mettent leur ‘Hanoukia en face de leur fenêtre.Dans le cas où ce n’est pas possible, ou que l’habitation se trouve en étage, c’est en face de la mézouza de la porte que sera installée la hanoukia.

3° Qui doit allumer ?Chez les sépharades, c’est le père de la mai-son qui allume ; chez les ashkénazes, tous les garçons de la famille font de même.Les enfants qui vivent à l’extérieur du toit familial (études à l’étranger…), mais qui dépendent financièrement des parents, seront quitte de l’allumage fait à la mai-son, même si ils ne sont pas présents. Les enfants issus d’une famille ashkénazes, dans ce cas devront allumer de leur côté.

4° Comment allume-t-on ?L’essentiel de la mitsva est d’allumer une seule lumière par soir pendant les 8 jours.Pour autant, et pour l’embellissement de cet allumage, on ajoute chaque jour et pendant les 8 soirs une lumière en plus.Après avoir fait les bénédictions d’usage, on allumera toujours en premier la lumière se trouvant la plus à gauche, et ensuite les autres de gauche vers la droite.Le chamach (lumière se trouvant séparée des huit autres) peut être allumé avant les bénédictions ou la dernière de l’allumage.

5° Il y a-t-il des restrictions pendant ‘Hanouka ?Ce n’est pas une fête chômée, il est possible de travailler ; l’usage veut que pendant la

demi-heure où les lumières sont allumées, les femmes n’entreprennent pas de gros travaux (pour certaines, le 1er et 8e jour seu-lement).Les hommes ont l’obligation de mettre les téfilines durant cette période.La demi-heure précédant l’heure de l’al-lumage, on ne peut se mettre à table ou débuter un travail qui risque d’être long.

6° Pourquoi allumer à la synagogue ?L’essentiel de la mitsva de ‘Hanouka est de diffuser le miracle par son allumage. Lorsque le minyan est rassemblé à la syna-gogue, on allume avec les bénédictions.Cela ne dispense aucunement l’allumage de la maison.

7°avec quoi allumer ?De l’huile d’olive est préférable, vis-à-vis de l’allumage de la ménorah qui était allu-mée au Temple de Jérusalem.Pour autant, des bougies seront valables aussi.On ne pourra pas allumer sur une même hanoukia avec de l’huile et des bougies.

8° Pourquoi une 9e lumière ?On ne doit pas profiter de l’allumage des lumières de ‘Hanouka, à la différence des lumières de chabbat.C’est pourquoi, une lumière est rajoutée en plus des huit autres. Cette lumière est appelée « chamach ». Elle permet en cas de profit de l’allumage de s’appuyer sur cette lumière et non pas sur les autres.Certaines personnes allument la hanoukia avec le chamach.

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VIE juIVE

Merveilles et mystères du Nom (2e partie) Par Victor Sitbon

la première partie de ce texte (voir numéro de Tichri) a

montré que si l’essence de D.ieu nous est inac-cessible, Sa volonté au travers des textes de la Torah et des différents noms qui Lui sont attri-

bués, nous est perceptible. Toutefois seul Hachem (le Tétragramme ou le Nom) a été révélé à Israël alors que les Nations, même quand elles sont monothéistes, ne per-çoivent que le nom d’Elohim, et de fait, sont incapables, dans leurs langues, de traduire le sens profond du Nom.

Le Tétragramme précédant le titre d’Elohim, apparait la première fois dans le texte du livre de Berechit, au verset 4 du chapitre 2 pour rappeler la création de l’univers. On retrouve l’expression Hachem Elohim pour une nouvelle version de la création de l’Homme, aux versets 5 à 7. D’autres occurrences du mot Hachem apparaissent tout au long du livre de Berechit à propos de Adam et Eve et des patriarches. Et ce qui est étonnant, c’est que dans le texte de la dernière paracha de Berechit, Vayéhi, le Tétragramme n’est évoqué qu’une fois, à propos de la bénédiction de Dan, pronon-cée par Jacob, alors que Elohim apparaît 7 fois, avec les expressions El, et El Chaddaï. Cette constatation nous amène à penser que le mot Hachem s’était raréfié et avec lui, la pensée spirituelle qui en émanait. Car si Hachem est connu et invoqué par les patriarches, mais à titre individuel ou au sein d’une famille, Il ne s’est pas révélé comme Il va le faire au buisson ardent avec l’objectif de se faire connaître par un peuple entier, Israël. Moché grandit dans la cour du Pha-raon. S’il peut concevoir comme Pharaon, l’existence d’un Créateur Elohim, le concept de Hachem lui est étranger. Cette remarque pour mieux comprendre les dialogues futurs entre Moché et Hachem d’abord, puis, plus tard, entre Moché et le Pharaon.

Dans Chemot : On ne retrouve le nom Hachem que dans l’épisode du buisson ardent (3, 4). Le buisson brûle et ne se

consume pas. Hachem l’appelle « Moché, Moché » (signe de tendresse) et lui demande d’ôter ses sandales, car l’endroit (HaMakom) où il se tient est saint. Hachem a entendu et a vu la douleur de son peuple. « Je descends pour le délivrer de ma main de l’Egypte ». Il demande à Moché de se diriger vers le Pha-raon et de faire sortir son peuple, les fils d’Is-raël, de l’Egypte. Moché se demande à quel titre il peut aller vers Pharaon. Ha Elohim lui répond qu’Il sera avec lui et quand le peuple sera délivré, il servira Ha Elohim sur cette montagne-ci. Au verset 3, 14, Moché demande quel est son Nom ? Elohim répond : « Ehyé acher Ehyé = Je suis qui Je suis », (3.14 a). Il convient de rappeler, ici, la remarque du Rabbi Abraham de Gour sur « Eheyé acher Eheyé ». Elle indique que Eheyé a la valeur 21, ce mot est répété, séparé par le mot acher qui multiplie en quelque sorte ces deux « Ehyé », soit la valeur 441 qui est la même que celle du mot Emet (Vérité).

D.ieu (Elohim) ajoute « Ehyé Chelakhani ‘Elekhem », « Je suis m’a envoyé vers vous », (3.14 b), puis … « Ainsi tu parleras aux enfants d’Israël, Hachem, Elohéi d’Abraham, Isaac, et Jacob, m’a envoyé vers vous. C’est mon nom pour toujours et c’est mon souve-nir de génération en génération ». Le verbe Eheyé du verbe Hava est à l’inaccompli ; il peut se traduire par « Je suis » ou « Je serai ». D’où plusieurs interprétations possibles.

Première interprétation qui est celle du Rabbinat (Zadoc Kahn) : « Je suis l’Être inva-riable ». De même, le Rav S. R. Hirsch, dans ses commentaires traduit par « Non seule-ment Je suis, mais encore Je serai qui Je veux être ». On note ici, une interprétation fondée sur la volonté invariable de Hachem. Ce qui n’est pas toujours évident dans ce que nous relate la Torah, par ailleurs, et parmi ses plus importants commentateurs.

Deuxième interprétation qui est celle de Rachi et de Nahmanide : « Je serai qui Je serai ». Et dans une deuxième réponse, Hachem Elohim rappelle qu’il est le Elohéi des trois patriarches. Moché doit dire aux fils d’Israël, « Je serai » m’a envoyé vers vous. Cela est mon Nom à jamais. Rachi fait parler Moché : « En quoi,

suis-je important pour parler avec les rois et qu’a fait Israël pour mériter cela ? » C’est Hachem qui parlera et Israël est le peuple qui va recevoir la Torah. Entre les deux réponses « Je serai », Rachi sous-entend une deuxième question implicite de Moché sur la répétition des malheurs d’Israël. Pour cela, il reprend un texte du traité Berakhot p.9b, qui développe la deuxième moitié du verset 3.14b, « Je serai m’a envoyé vers vous » : je serai avec eux lors de leur esclavage par les autres royaumes. Moché dit : « Pourquoi mentionnerai-je pour eux un autre malheur ? Ils en ont assez ». D.ieu répond alors : « Tu as bien parlé. Aussi, tu iras leur annoncer le retour de Hachem ». En terre étrangère, « Adonaï hou haElohim » n’était pas encore parfaitement perçu par le peuple hébreu.

Maïmonide accepte les 2 traductions, il tra-duit pour sa part, par « l’Etre qui est Etre », c’est-à-dire l’Etre dont l’existence est néces-saire (en hébreu, Hékhré’hi). Celui-ci est irre-présentable et non symbolisable : de là des affirmations fortes contre tout anthropo-morphisme, et contre toute lecture littérale, des actions de D.ieu. Ce qui lui valut d’ail-leurs des critiques de la part des opposants à la science grecque1. La tradition juive ne le nomme pas. Il est simplement le Nom : Hachem.

Pour nahamanide, le verset 3,14b traduit le fait que l’Eternel se comporte avec l’homme de la même façon que l’homme se comporte avec Lui. Il est présent (Makom) chez celui qui croit en Lui . Alors, Il l’assiste et le pro-tège, Il est généreux avec celui qui ouvre sa main aux pauvres. Et inversement, Il est loin de celui qui l’ignore. Alors, « Il (Hachem) ne sera pas ». Selon le Midrach, « les impies et les idolâtres se maintiennent sur leurs dieux, alors que pour les Justes, c’est D.ieu qui se maintient sur eux “L’échelle appuyée sur la terre et dont le sommet atteignait le ciel...Et l’Eternel se tenait dessus (alav)” ». Jacob accepte d’être le porteur de son D.ieu, il a la charge d’être celui qui donne existence à la foi en D.ieu. Dans la paracha Ki Tissa (Che-mot 34, 23), Moché, comme tout homme, ne pourra pas voir la gloire de l’Eternel et vivre. Moché voit passer la gloire de l’Eternel

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qui le recouvre de Sa paume, puis l’Eternel la retire, Moché voit Son dos avec les téfilines, mais pas Sa face. En quelque sorte, nous dit Elie Munk « D.ieu lui (Moché) promet de lui faire connaître tous Ses attributs qui sont Ses actions, et lui fait savoir que Son essence ne saurait être perçue dans toute sa réalité ». Ce que lui, Moché, a perçu, personne ne l’a perçu ni avant lui, ni après lui. Sa volonté nous est progressivement dévoilée par les attributs que Hachem révèlent aux hommes au travers de la Torah, des mitzvot, ainsi que par les émanations des dix Sefirot. Par suite, « Je serai. » selon la façon dont vous appréhenderez Ma volonté.

3e traduction ou interprétation possible « Je suis et je serai ». « Je suis », c’est mon essence qui est cachée et invariable, non appréhendable par l’Homme. « Et Je serai » dans Ma Volonté par la foi et les actions de l’Homme et cela, au travers du peuple qui M’a élu et que J’ai élu (en devoirs et en mizvot) pour être le porteur de cette Volonté, et de Mon projet d’avoir un partenaire, l’Homme, qui utilise son libre arbitre pour le

Bien. Mais comment se révèle Hachem vers les hommes et dans l’histoire ? En dehors des miracles qui ne sont qu’un pis-aller, la présence de Hachem parmi nous ne tient qu’à une seule chose : notre désir d’adhé-rer à Lui. Si la guématrie simple du Tétra-gramme est 26, sa guématrie déployée (dilouï) est 45, soit la même que celle simple de Adam. Pour mieux expliciter cette notion, il convient de faire le lien entre le verset 3, 14 de Chemot que nous étudions, et le verset 1, 26 de Berechit « Faisons l’Homme à notre image et à notre ressemblance ». On peut admettre que dans le verset de Berechit le « nous » est un « nous » de majesté, mais Rachi, pour contrer les thèses chrétiennes qui utilisent ce « nous », comme signe annonciateur de la Trinité, Rachi donc pense plutôt que Hachem fait appel ici à ses anges comme un maître qui prend conseil auprès de ses subordonnés, lesquels , comme le pensent certains cabalistes, sont considérés comme les courroies de transmission entre D.ieu et l’homme. Rachi prend argument sur le verset qui suit et qui dit « Et D.ieu créa l’homme » et non « Ils créèrent. Le Nous »,

c’est l’Eternel et l’Homme. Dans ce cadre, la traduction de Onkelos « Je serai avec celui qui veut être avec Moi » est pertinente.

Le Zohar évoque l’image de la rivière. La source de la rivière est son essence, l’homme ne voit que son courant s’écoulant comme les paroles de la Torah et il en boit les eaux, traduisant la volonté de Hachem. Le tra-vail de l’Homme participe de la révélation de Hachem et la renforce. La persévérance dans ce travail fonde la vraie foi.

Pour résumer, nous faisons appel à B. Gross qui nous livre la réflexion suivante : « Ce qui importe, ce n’est pas tant la connaissance en soi de l’essence de Hachem » dont « l’Être est nécessaire » et qui en tout état de cause est hors d’atteinte de l’homme, « mais c’est le fait que Sa volonté soit révélée par la Torah et avec elle, l’homme comme témoin », et nous pourrions ajouter comme acteur.

Entre autres, du XIII au XVe siècle, Rabbi Salomon de Montpellier, Rabbi Mari Astruc de Lunel, Rabbi Yosef Ya ‘abetz, ou encore Hasdaï Crescas.

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Neuilly Paris Ouest

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DatES à REtEnIR :

JEuNE Du 10 TEVET : Jeudi 28 décembre 2017Début : 7h00 - Fin : 17h46

Ce jeûne fait partie des 5 petits jeûnes commémorant des malheurs de l’histoire d’Israël. Selon la tradition, c’est le 10 Tévèt que débuta le siège de Jérusalem par les armées babyloniennes de Nabuchodonosor qui mena à la destruction du Temple en -586.

Ou BICHVAT : Mercredi 31 janvier 2018C’est une petite fête au cours de laquelle tout travail est permis. Le mot « tou » est composé des 2 lettres TET ט et VAV ו. La lettre TET a une valeur numérique de 9, la lettre VAV a une valeur numérique de 6. Tou bichevat signifie donc : 15 chevat. En ce jour, on commence à planter des arbres, en Israël, car la saison des pluies est passée. Aussi la loi orale appelle cette fête : le nouvel an des arbres.En diaspora, nous consommons ce jour-là beaucoup de fruits, (jusqu’à 100 !), en par-ticulier les 7 fruits d’Israël : le raisin, la figue, l’olive, la datte, la grenade, le blé et l’orge.

POuRIM : Jeudi 1er mars 2018Cette fête nous rappelle qu’à l’époque d’Esther, Ve siècle avant J.-C., dans le royaume de Perse, le peuple fut sauvé de l’extermination projetée par Haman grâce au cou-rage et à la prière de la reine Esther et Mardochée.Au cours de cette fête il est prescrit de :

- jeûner la veille de Pourim (jeûne d’Esther). Cette année, mercredi 28 février 2018.Début : 6h02 - Fin : 19h11. - Lire la Méguilat Esther soir et matin, mercredi soir 28 février à la nuit et jeudi 1er mars dans la journée.- Envoyer des mets, Michloah’ manoth, (2 au minimum) à sa famille et à ses connaissances.- Envoyer des cadeaux aux nécessiteux, matanoth laevyionim.- Organiser dans l’après-midi de Pourim, jeudi 1er mars, un festin copieusement arrosé de vin !

PEssAH’ : du vendredi 30 mars au samedi 7 avril 2018Cette fête marque la fin de l’esclavage en Egypte et la création d’Israël en tant que peuple libre et indépendant.

HoRaIRES DES oFFICES RégulIERS : Dimanche et jours fériés• matin Cha’harit à 8h00 - soir ‘Arvit à 19h30

Du Lundi au Jeudi• matin 1er office à 7h00, 2e office à 8h30

Min’ha à 13h25‘Arvit à 19h30

Vendredi • matin 1er office à 7h00, 2e office à 8h30

Min’ha à l’heure de l’entrée de chabbat*, suivi d’un 1er office de Chabbat18h15 : Chir Hachirim et 2e office de Chabbat vers 18h45.

• 1 fois par mois Happy Minyan pour les jeunes au 1er étage du CCJC à 18h45**

• 1 fois par mois Office Carlebach au RDC du CCJC à 18h45**

samedi• matin à 9h00 (à la synagogue et au CCJC)• 1 fois par mois office des jeunes à 9h15 au 1er étage du CCJC**.• 1 fois par mois office achkénaze à 9h15 au RDC du CCJC**.

Min’ha 1h30 avant la fin de Chabbat* suivi de la séouda chélichite et de l’oneg pour les enfants‘Arvit à la fin de Chabbat*

* Selon les horaires du calendrier du Consistoire ** Consulter le site www.synaneuilly.com pour les dates

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Neuilly Paris Ouest

CommémoRatIonS

N°63 • Décembre 2017

La Grande Guerre : cent ans après, pour-quoi se souvenir, honorer, commémorer ?Par Sylvie Zenouda, docteure en histoire

c haque année dans les synagogues

se renouvelle la cérémonie en hom-mage aux victimes de la Première Guerre Mondiale, la Grande Guerre. Ces commé-

morations patriotiques peuvent sembler désuètes, voire inutiles tant l’actualité apporte son lot de violences et de mas-sacres. Cependant, ne jamais oublier ceux qui ont combattu est essentiel et le Cente-naire 1914-1918 le rappelle, avec ses mul-tiples colloques, expositions et parutions éditoriales.

Sur la population juive de France et d’Al-gérie estimée à 180 000 personnes, 38 000 hommes sont mobilisés dans les armées françaises en réponse à l’union sacrée contre la « barbarie allemande » ou enga-gés par reconnaissance à la France ou par fraternité ; 6 800 sont morts1. Aujourd’hui, où se recueillir ? Les tombes sont disper-sées dans les zones de conflit, comme en Artois, dans la Somme, dans l’Aisne, en Lorraine, aux Dardanelles ou dans les car-rés juifs où des familles ont fait rapatrier les corps.

Grâce au devoir de sépulture individuelle enfin accepté par l’état en 1915, les soldats français et alliés doivent être inhumés isolément, dans une tombe nominative lorsque leur nom est connu. Auparavant, les hommes de troupe étaient enterrés dans des fosses communes. Après la guerre, les monuments aux morts érigés rappellent ceux qui sont enterrés loin ou disparus, enfouis ou déchiquetés, repré-sentant par là une mort distanciée de la ligne de feu. Face à la mort en masse qui a dilué les destins d’une génération per-due, ils reconnaissent aussi, à tous ces combattants tués, leur identité person-nelle d’homme et de soldat, « Mort pour la France »2, et les font entrer dans la mémoire collective.

Cent ans après, quel sens donner au souvenir et à l’hommage ?

Le souvenir et le respect que l’on doit aux morts du passé font partie du présent. Les aumôniers militaires partagent ces valeurs (cf. encadré).

De son côté, le rabbin Michaël Azoulay répond sans ambigüité sur le sens de ces

cérémonies. « Invariablement, ma pre-mière réponse est quelque peu “opportu-niste”, mais pleinement assumée : il s’agit de démontrer que les citoyens juifs que nous sommes, et à ce titre, qui ne sau-raient se désintéresser des affaires de la cité, doivent prendre part à ces grandes commémorations républicaines, n’en déplaise à un certain judéo-centrisme qui sévit chez nous et que je déplore. Il va sans dire que le lieu, une synagogue, est tout sauf neutre quant à cette démons-tration, tant ce lieu de prières représente aux yeux des non juifs la communauté juive de France ». À travers ses discours, il explique donner sens en cherchant l’ac-tualité, les leçons de vie, dont ces événe-ments sont porteurs.

une autre forme d’hommage a vu le jour, avec l’Anneau de la Mémoire où tous les noms des morts sur le sol du Nord-Pas-de-Calais sont gravés sans distinction de nationalité, un choix de prime abord déroutant, mais en phase avec l’Europe du XXIe siècle à laquelle le rabbin Azou-lay se réfère lorsqu’il conclut que « c’est aussi exprimer notre gratitude à l’endroit de celles et de ceux qui sont morts pour

Quelques uns des 500 panneaux en acier doré du monument inauguré en 2014. La lecture des 580 000 noms des vainqueurs et des vaincus, de A à Z, est conçue en continu sur les pages d’un immense livre en forme d’ellipse, sans distinction de grade, de nationalité et de religion.

Mémorial juif de Douaumont (Meuse)Monument inauguré le 19 juin 1938, sur fond de climat politique d’antisémitisme, « Aux Français, alliés et volontaires étrangers israélites, 1914-1918, Morts pour la France ». S’y déroulent les cérémonies du souvenir comme, en mai 2016, où le président du Consistoire central et le Grand Rabbin de France ont participé à la commémoration nationale de la bataille de Verdun (1916).

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que nous puissions vivre dans l’Europe pacifiée d’aujourd’hui, et dont les conflits qui ensanglantent d’autres régions du monde, nous rappellent qu’elle constitue une chance et un bonheur que nous n’ap-précions pas toujours à leur juste valeur ».

Tous les témoins disparus, il reste à cher-cher l’histoire de ses aïeux3, à transmettre à ses enfants la portée de ces engage-ments individuels et à comprendre la Grande Guerre, dans les familles, les asso-

ciations, les écoles pour, de tout ce passé, se forger chacun et chacune des convic-tions, un idéal et un élan pourl’avenir.

L’Anneau de la Mémoire (près d’Arras)

1. Philippe Landau, « La communauté juive de France et la Grande Guerre » [en ligne], Annales de démographie historique, « La popu-lation dans la Grande Guerre », n° 103, 2002.

Conservateur des Archives des Consistoires, il a publié Les soldats juifs dans la Grande Guerre - Le livre du souvenir du judaïsme français, éd. CLKH, 2015, 447 p. (label du Centenaire).

2. Porté sur l’acte de décès quand la mort est imputable à un fait de guerre (loi du 2 juillet 1915).

3. Fiches des militaires décédés [en ligne] sur Mémoire des hommes (Ministère des Armées).

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Les aumôniers israélites militaires et la Grande Guerre

1914Le Consistoire central organise l’aumônerie militaire israélite qui envoie ses hommes soutenir les combat- tants dans leur foi, s’occuper là où ils le peuvent des inhumations et veiller à ce qu’il n’y ait pas d’emblèmes chrétiens sur les tombes au profit de tablettes en forme de Tables de la Loi avec cocardes tricolores.

2017Michaël Dahan

Hazan du 2e office de la syna-gogue de Neuilly-sur-SeineAumônier israélite militaire zone de défense Ouest, il est au cœur de la relation armée-nation.

Sa conviction est que « toutes commémorations laissent un message, notamment à ceux qui ont donné leur énergie et parfois même leur vie pour un idéal. Ils l’ont fait pour les futures générations que nous sommes et il est important d’apprendre d’eux et par cela de leur rendre un hommage ».

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CommémoRatIonS

Allocution prononcée lors de la cérémonie de la commémoration du 11 novembreen la synagogue de Neuilly-sur-seine, rue Ancelle.Par le Rabbin Michaël azoulay

c ommémorer presque cent ans après. Pourquoi ?Je me pose cette question chaque

année, à l’approche des cérémonies organisées en notre synagogue de Neuilly-sur-Seine, et avec d’autant plus d’acuité que le nombre d’années qui nous séparent de la Grande Guerre augmente.

Invariablement, ma première réponse est quelque peu « opportuniste », mais plei-nement assumée : il s’agit de démontrer que les citoyens juifs que nous sommes, et à ce titre, qui ne sauraient se désin-téresser des affaires de la cité, doivent prendre part à ces grandes commémora-tions républicaines.

Il va sans dire que le lieu, une syna-gogue est tout sauf neutre quant à cette démonstration, tant ce lieu de prières représente aux yeux des non juifs la com-munauté juive de France.

Vient ensuite une réflexion sur le fond quant à l’utilité et à la pertinence de célé-brer des événements auxquels nous ne parvenons plus à nous rattacher tant ils semblent appartenir à une histoire révo-lue. C’est probablement ce qui a poussé Nicolas Sarkozy, à l’époque président de la République, à étendre ces cérémo-nies du souvenir à l’ensemble des morts pour la France jusque dans les conflits contemporains. Mais n’est-ce pas juste-ment le sens d’une commémoration que de chercher l’actualité, les leçons de vie, dont ces événements sont porteurs, ce que j’essaie, modestement, de faire lors des discours que je prononce en ces occa-sions ? La connaissance de l’histoire pas-sée n’est-elle pas indispensable pour une meilleure compréhension de notre his-toire actuelle ? N’est-elle pas également un rempart, même si, hélas, c’est trop peu souvent le cas, contre la réitération des erreurs du passé que nous pouvons

déceler grâce au recul et à la distance qui nous caractérisent et qui rendent pos-sible le travail des historiens ?

Cette année, permettez-moi de prolonger cette réflexion relative à la difficulté de donner du sens à ces commémorations en vous démontrant que la chose n’est pas impossible.

Et ce, en m’inspirant de deux moments vécus lors de la prière du matin qui a précédé cette cérémonie. Deux moments a priori sans rapport, que je vais relier entre eux.

La lecture de la péricope hebdomadaire du Pentateuque, de la Bible, où il est question de la naissance et de la rivalité de deux jumeaux, Esaü et Jacob. Et l’an-nonce de la néoménie, la nouvelle lune avec laquelle le mois commence dans le calendrier juif, calendrier lunaire, à la différence de notre calendrier grégorien solaire, en vigueur en France depuis 1582.

Le jour du chabbat (samedi) précédant roch ‘hodech (littéralement « tête du mois »), le 1er jour du nouveau mois est annoncé à la synagogue. Dans certaines, on a même coutume d’annoncer la minute exacte de la naissance (molad) du mois suivant. Il y a deux siècles environ, une prière très ancienne, composée par un sage de Babylonie, Rav, fut ajoutée à cette annonce, prière implorant le Seigneur de bénir le nouveau mois, afin qu’il soit source de tous les biens spirituels et maté-riels possibles : santé, prospérité et force spirituelle. Il me semble que l’obstacle principal à trouver du sens dans nos com-mémorations annuelles, c’est précisément la répétition obligée de ces cérémonies.

Répétition qui me fait penser à la répéti-tion des mois, à la lune avec ses phases de croissance et de décroissance.

En hébreu, le mot « mois » se dit ‘hodech. Paradoxalement, ‘hodech qui renvoie à un phénomène cyclique, répétitif, vient du mot ‘hadach qui signifie « nouveau ». Comment faire du nouveau avec de l’an-cien ? Comment vivre nouvellement l’ité-ratif, le récurrent ?

Ce problème, ce défi, se pose à chacune et à chacun d’entre nous, tous les jours de notre vie, dans le quotidien, le récurrent de nos existences. Comment remédier à l’un des pires défauts de l’être humain, à savoir, celui de s’habituer à tout ? De trouver normal d’être en bonne santé, par exemple, sauf si, à Dieu ne plaise, celle-ci se détériore. Ou de penser la paix entre les peuples comme une évidence alors que les morts pour la France que nous honorons présentement connurent les affres de la guerre, et sacrifièrent leur vie pour notre paix.

Le remède se trouve en nous et hors de nous.

Il est suggéré par le fait qu’à l’époque du Temple de Jérusalem, le jour de la nou-velle lune était établi par le Sanhédrin (haute cour de justice), après confirma-tion par des témoins oculaires de l’ap-parition de la nouvelle lune. Pourquoi ce recours à des hommes pour proclamer ce qui ne dépend aucunement d’eux ?

Pourquoi commémorer des événements que nous n’avons pas personnellement vécus ? C’est que le commencement du mois était considéré, et l’est toujours, comme propice à un renouveau spirituel. Encore faut-il vouloir le vivre.

La solution se trouve en nous : « Il est interdit d’être vieux ! » disait un rabbin hassidique du XVIIIe siècle, Na’hman de Bratslav. Il est interdit de ne plus se laisser surprendre par la vie.

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Neuilly Paris Ouest

CommémoRatIonS

une personne qui souhaite se renou-veler, ne peut y parvenir en restant les bras croisés à attendre que son monde change, ou plutôt que son rapport au monde se transforme.

C’est à l’homme d’agir pour porter un regard différent sur sa vie, sur l’histoire, sur ce que notre génération doit à celles qui l’ont précédée. Esaü et Jacob, selon une approche typologique, désignent deux manières d’être, deux postures opposées quant à cette capacité d’au-to-renouvellement.

Le grand exégète champenois du XIe siècle, Rachi, explique qu’Esaü, ‘Esav en hébreu, de la racine ‘assa/faire, peut se lire ‘assouï/ fait. Il fut nommé ainsi parce qu’il était fait, c’est-à-dire, qu’il était venu au monde tout velu comme un homme plus âgé.

Son corps exprimait sa philosophie de la vie. Il était déjà vieux dans sa désespé-rance que l’on puisse changer, que l’on puisse renouveler son être. A contrario, Jacob, Ya’acov en hébreu, vient de ‘éqev qui signifie « talon », car il tenait le talon

de son frère Esaü au moment de leur nais-sance, en sortant du ventre maternel.

L’un des sens de « talonner » est : suivre quelqu’un de près, marcher sur ses talons, c’est donc être en marche, en mouvement.

« L’homme se fait de se défaire » a dit le regretté Elie Wiesel.

La solution se trouve aussi hors de nous :Chaque année nous apporte son lot de livres, de films (Au revoir là-haut, tiré du livre éponyme de Pierre Lemaitre), d’ex-positions (pensez à l’exposition actuelle sur l’Hôpital américain dans la Grande Guerre, organisée par notre mairie), qui éclairent un aspect ignoré des événe-ments que nous commémorons.

Pour prendre un exemple personnel, la série télévisée anglaise, Downton Abbey, que j’ai découvert cette année, qui met en scène la vie d’une famille aristocrate et de leurs domestiques entre le 15 avril 1912 (date du naufrage du Titanic) et le 31 décembre 1925 à Downton Abbey, une demeure anglaise située dans le

Yorkshire, a été pour moi une révéla-tion. En particulier la deuxième saison qui montre comment la Première Guerre mondiale va faire basculer les destins des personnages. La grande histoire qui s’invite dans la petite histoire, consti-tue manifestement un des ressorts du renouvellement de notre regard sur cette période, parce qu’elle nous permet de toucher du doigt, de mieux appréhender les drames innombrables et indicibles que les guerres engrendrent.

Commemoratio en latin, signifie « action de rappeler, de mentionner, évocation. « Action », car il nous faut agir pour que l’évocation de nos morts fasse sens pour les vivants.

Commémorer n’est-ce pas surtout expri-mer notre gratitude à l’endroit de celles et de ceux qui sont morts pour que nous puissions vivre dans l’Europe pacifiée d’aujourd’hui ? Les conflits qui ensan-glantent d’autres régions du monde nous rappellent que cette paix constitue une chance et un bonheur que nous n’appré-cions peut être pas toujours à leur juste valeur.

Chers amis,Les protecteurs, la police, les militaires ne sont pas efficaces si vous ne prenez pas conscience du danger et si vous ne changez pas vos habitudes. • Pas d’attroupement en dehors des bâtiments à la fin de chaque office (si vous devez attendre quelqu’un attendez-le à l’intérieur

du bâtiment).• Ne stagnez pas sur la chaussée. La rue n’est pas piétonne. • Ne laissez pas vos enfants sans surveillance à l’extérieur des bâtiments. • Y compris à l’intérieur du bâtiment (en cas d’évacuation vous serez en panique si vous ne trouvez pas vos enfants, ce qui nous

rendra la tâche encore plus difficile).• Signalez tous comportements suspects aux protecteurs.• En cas de problèmes écoutez-les consignes de sécurité des protecteurs. Vous n’avez plus le choix que d’écouter et appliquer ces consignes de sécurité primordiales.Le monde est en guerre contre le terrorisme, il faudra beaucoup d’années avant d’acquérir un niveau proche du contre terrorisme comme Israël. Je vous souhaite de bonnes fêtes à tous.

jean-luc DarmonAdministrateur de la Commission Administrative

ConSIgnES DE SéCuRItésynagogue de neuilly ancelle - ccjc

la SéCuRIté C’ESt SImPlE SI tout lE monDE Y PaRtICIPEla synagogue est Votre Maison, PRotégEZ-la !

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Neuilly Paris Ouest

HommagES

septembre 2017 : une plaque en hommage aux 36 hommes, femmes et enfants juifs de Puteaux déportés de 1942 à 1944 Par Claude ZEnouDa, président d’honneur et secrétaire général de la commission administrative de la synagogue de neuilly-sur-Seine

Les noms furent dévoi-lés à la synagogue de Puteaux.

l e maire, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, soulignant les

relations anciennes et fraternelles de Puteaux avec la commu-nauté juive de la ville1, rappela le com-bat permanent et sans compromission à tenir face à tous ceux qui s’élèvent contre les juifs tandis que le rabbin de Puteaux, Ariel Elkouby, releva ce tra-vail de mémoire avec l’apposition de la plaque, passant par un judaïsme vivant, dans le respect de ses traditions, dans ce lieu de vie, de passage quoti-dien, d’étude et de prière.

Le Grand Rabbin de France, Haïm Kor-sia, insista sur le prolongement à don-ner à l’œuvre d’André Storck2 pour sor-tir ces déportés de l’oubli3 et affirma : « chercher leur histoire, ce sera associer ces morts à la vie, les rendre présents, et lutter de cette façon contre l’indiffé-

rence parce que l’inverse de l’amour ce n’est pas la haine, mais l’indifférence ».

une cérémonie émouvante qui appelle à l’espoir et à l’action.

1. Puteaux est jumelée depuis 1972 avec la ville de Gan Yavné, 18 900 hab,. située à 40 km de Jérusalem2. Voir l’article que lui a consacré Puteaux-Info, octobre 2017, p.6 3. Les noms avaient été gravés en 2002 au cimetière nouveau de Puteaux

L’histoire contée par le Rabbin de Puteaux

En Amérique, dans un quartier juif, on voyait les enfants aller à l’école et, au fil des jours, les parents remarquaient un homme assis sur un banc de l’arrêt d’au-tobus. Attirant la curiosité, il répondit qu’il était lui-même res-capé de la Shoah et qu’il avait vu tant d’enfants grimper, dans son esprit, sur le chemin du non retour. Pour trouver un peu d’apaisement, il venait regarder ces enfants joyeux et bruyants aller apprendre et transmettre ensuite leur judaïsme.

NE LES OuBLIONS JAMAIS : 4 enfants de 11 à 14 ans et 32 adultes de 25 à 66 ansdéportés et exterminés à Auschwitz.

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« OÙ ES-TU ? » PROCLAME L’INJONCTION BIBLIQUE.A CETTE QUESTION, FACE AU VIDE MORAL QU’ELLE SOUS-ENTEND,

NOUS SERIONS TENTÉS DE RÉPONDRE :« JE SUIS LÀ ! J’ASSUME MA MISSION ! »

OU, POUR REPRENDRE UNE AUTRE FORMULE DE LA BIBLE :

« JE SUIS LE GARDIEN DE MON FRÈRE ! »

Face aux épreuves qui accablent un nombre croissant de femmes et d’hommes, il est de plus en plus ardu d’« être là ». Les sollicitations sont toujours plus nom-breuses, les situations toujours plus urgentes et com-plexes. Certes chacun, selon son cœur et ses possibi-lités, donne : du temps, des compétences, de l’argent. Mais la tâche est immense. Pour ne pas dire infinie. C’est pourquoi il existe une forme de solidarité qui garantit l’efficacité de son don : la mutualisation des actions, pour remédier aux malheurs des plus vulnérables de manière structu-relle. Depuis plus de deux siècles, la Fondation CASIP-COJASOR œuvre en ce sens. D’une caisse de bienfaisance locale, elle est devenue une organisation nationale, motrice sur les grands enjeux sociaux. Ces deux siècles ont contribué à forger son identité au service des communautés juives et de la communauté nationale française.

Les actions que nous menons sont à la pointe de l’innovation sociale pour plus d’efficience. En 2018, nous allons ouvrir une plate-forme d’accueil et d’accès à la citoyenneté pour les personnes en situation de handicap, une première en France. Nous y suivrons les usagers pour les mener vers une autonomie sociale accrue et proposerons aux aidants familiaux des services d’accompagnement et de répit. Un café social complètera la plate-forme, afin d’offrir aux usagers un ancrage social dans le quartier. De même, nous poursuivons le développement de services de proximité et d’accès à la vie sociale pour nos aînés, afin de lutter contre la solitude, fléau de notre société moderne.

Dans tous nos services et établissements, nous proposons un accueil profes-sionnel et chaleureux à plus de 20 000 usagers. Seuls vos dons nous permettent de poursuivre et d’améliorer sans cesse notre action.

Rien n’est inéluctable. Ensemble, œuvrons à ne laisser personne dans la détresse. Chacun d’entre nous pourra alors répondre, légitimement et fièrement « Je suis là ! »

Karêne FREDJ Directrice générale

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26 N°63 • Décembre 2017

Neuilly Paris Ouest

HommagES

Hommage à simone Veil Par Babeth Zweibaum, Présidente de la Loge anne FRanK

l e CCJC et la loge Anne FRANK du BBF à Neuilly ont rendu

un « Hommage à Simone Veil » le 18 septembre der-nier devant une assistance

considérable de près de 400 personnes. Laurence Faibis-Jakubowicz, Directrice du CCJC, et Babeth Zweibaum, Présidente de la loge Anne FRANK du BBF, ont accueilli de nombreuses personnalités dont des représentants politiques.

Il faut savoir qu’Anne Frank et la mère de Simone Jacob Veil, Yvonne Jacob, ont toutes deux été déportées à Bergen Belsen et y sont mortes toutes deux du typhus en mars 1945.Anne et Simone, sont toutes deux icônes du peuple juif, de la même histoire tragique au destin imprévisible l’une dans la mort, l’autre dans la vie.Ce clin d’œil dans l’au-delà justifie que la Loge Anne Frank se devait de célébrer cette mémoire. Nombreux étaient les intervenants, à commencer par le journaliste et écrivain Maurice Szafran, auteur d’une biographie à l’analyse percutante et finement poli-tique, qui situe Simone Veil dans les grands moments du XXe siècle :- la Shoah et les questions insidieuses et choquantes sur sa résistance dans les camps et Maurice Szafran soulignera un point crucial, la beauté et Simone Veil en 1987 déclarera en plein colloque « je ne suis pas là parce que je me suis prostituée avec un SS » ; - la loi sur l’Interruption Volontaire de Gros-sesse (IVG) votée malgré une campagne innommable ;- élue 1ère Présidente du Parlement euro-péen, tant était grande sa conviction de l’ Europe, c’est toute sa grandeur dans l’His-toire du monde. Ivan Levaï qui incita l’incomparable Mar-celine Loridan-Ivens à des révélations sai-sissantes et qui seront l’objet de son pro-chain livre.

Marceline, 90 ans, rescapée de la Shoah, flamboyante, vivante plus que jamais pour témoigner, représenta à elle seule la torche de la vérité, de la persistance et de la résilience. Ivan Levai lui a rappelé ce qu’elle s’est dit à son arrivée à Auschwitz, devant ce tableau d’apocalypse : « Ils ne m’auront pas ».Marceline a décrit une « Simone belle, très belle, d’une beauté confondante, grave, rebelle et irréductible ».Marceline, « sa sœur jumelle contradic-toire », encore : « Simone était de droite, Française et Israélite. Moi de gauche, Juive et Polak ! Mais nous aimions toutes deux le hareng et fumer une cigarette ! ». Toute leur vie elles restèrent complices, avec le sens de l’humour judaïque, unies par les mêmes valeurs de vérité, de devoir et d’une très grande dignité humaine, sans complaisance et en toute simplicité.

Faute de pouvoir être présents, d’autres personnalités, et non des moindres, tinrent à communiquer leur message, lu par des personnes présentes dans l’assistance. Le Président Nicolas Sarkozy, par la voix de Simon Benayoun, dit avec beaucoup d’émotion : « Simone Veil a fait ce qu’elle croyait juste, ce qu’elle considérait être son devoir, rien de plus et ce fut sa grandeur ».Jean d’Ormesson, par la voix de Silvio Ascoli affirma : « Madame, ce que vous êtes d’abord, c’est courageuse et les Fran-çais aiment le courage, vous êtes fémi-niste, vous offrez une image républicaine et morale, comme l’immense majorité des français, nous vous aimons ». Bernard-Henri Levy, par la voix de Frank Keller, déclara : « Simone Veil est pour moi

un pôle, une conscience, une sorte d’étoile fixe, c’est la Fran-çaise qui a tenu bon sur l’idée de la singularité de la Shoah, cette irréductible incomparable singu-larité, ce crime sans traces, sans tombes, sans restes, sans raison.Dans l’un de ses livres, Simone Veil écrit qu’elle est sans illusion et optimiste. Elle parle comme la grande sagesse biblique obsédée non par la présence mais par la

rareté de Dieu ».Enfin pour continuer à faire vivre Simone Veil, Charlotte Zweibaum a lu sa célèbre décla-ration « Je suis Juive », à la conclusion sans appel : « Ma Judéité est imprescriptible, le Kaddish sera dit sur ma tombe, je suis Juive ». Le Rabbin Michaël Azoulay est intervenu au cours de la soirée avec toute la sagesse qui le guide, citant la célèbre phrase du phi-losophe Benjamin Gross, « être Juif, c’est d’abord être », en précisant « un destin ne se choisit pas, il s’impose à vous ». Michaël dira « Que l’on soit juif attaché à la mémoire de la Shoah, juif de culture juive, juif attaché aux valeurs juives ou même athée, on n’en est pas moins juif, dans la pluralité et c’est une communauté de destin ». Simone Veil s’inscrit parfaitement dans cette définition.Dans ces pas, Jonathan Béhar, jeune militant a évoqué la cause « Pour Sarah Halimi, je ne me tairai pas » pour laquelle il a déjà organisé deux runs de plus de 100 motos, dans le but de faire reconnaître la qualification de ce crime en « crime anti-sémite avec préméditation ».

Enfin, pour clôturer cette soirée exception-nelle, comme devenu une tradition dans la Communauté Juive de Neuilly, Roland Behar, notre poète a récité le poème en acrostiches qu’il avait écrit et que vous pouvez retrouver ci-après.

L’hommage à Simone Jacob Veil s’est ter-miné autour d’un buffet où chacun put s’entretenir avec les invités et prolonger ainsi cette émouvante soirée.

Maurice Szafran

Ivan Levaï et Marceline Loridan-Ivens

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27N°63 • Décembre 2017

Hommage à Madame simone Veil Par le Docteur Roland Behar

Texte en acrostiche créé et dit à l’occasion de la soirée exceptionnelle ayant réuni 400 personnes, organisée par le Bné Brith (Loge anne Frank) à l’initiative de sa Présidente, Madame Babeth Zweibaum

Centre Jérôme Cahen, le 13 septembre 2o17 à neuilly sur Seine

Hommage à Simone Veil, native de Côte d’Azur,Où chaque jour, le soleil illumine la nature, Mais vivre au cœur de Nice, n’augure-t il que délices ?Mais sa famille laïque, vénère la République,Alors son Judaïsme, devint libéral-humanisme,Grandissante, ses parents, lui inculquent, qu’être croyant,En lisant dans les livres, c’est être moral et libre.

Alors en quelques heures, la balafre de l’horreur. Soudain, l’arrestation, c’est la déportation,Il y eut violence barbare, le rêve devient cauchemar, Mais Simone y résiste, la génèse d’une ministre,On sait que père et mère, ainsi que son jeune frère,Ne sont jamais revenus, et deux soeurs, et Antoine, et un fils qu’elle n’a plus,Et cet immense chagrin, l’empreinte de son destin ?

Juriste de grand renom, Antoine lui donne son nom,Alors de leur union, naîtront trois garçons,C’était leur panacée, victoire sur son passé,On salue son talent, la beauté de son âme,Bravant les opposants, à sa loi sur les femmes.

Véritable résilience, tatouée de souffrance,En ayant pour mission, la santé de la France,Immortelle, on l’élit, princesse du quai Conti, L’Europe d’une voix ardente, l’a choisie Présidente.

égérie du courage, siégeant parmi les Sages,Tant et tant de travail, couronné de médailles.

Belle sa vie de passion, c’est notre chance pour demain,Il y a en elle leçon, pour parfaire notre destin,Et son précieux message, c’est notre bel héritage,Nous savons qu’un cœur pur, génère un beau futur.

Alors au Panthéon, avec Antoine unis,Vous recevrez l’ovation, de toute la Patrie,Où les grands personnages, au prestigieux message,un sublime entourage, sera de votre histoire,Sa dernière et plus belle page, un bel hymne à l’espoir.

Et votre vie de mérite, en nous tous ressuscite,Telle une belle lumière, dans l’écho d’une prière.

Merci à vous, Madame, le monde entier vous aime, Et au fond de son âme, vous serez son emblême,

Reposez dans le ciel, tout près de l’éternel,C’est l’assemblée des anges, votre nouveau Parlement,Ils chanteront vos louanges, jusqu’à la fin des temps.

Je dédie ce texte à notre très cher et regrettéHEnRI oHana

dont la personnalité distinguée et attachante nous manque tant ! Ce grand homme de dialogue, de générosité, et de paix, lui fera mériter une place tout près de l’éternel, pour veiller sur nous tous, et intercéder, pour que nous recevions la Pro-tection et les Bénédictions Divines. Je suis certain que nos pen-sées affectueuses lui parviendont pour entourer sa quiétude éternelle.

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Neuilly Paris Ouest

aCtualItéS

N°63 • Décembre 2017

25 ans de déjeuners Wizo sous la souccahPar Maryline uzan

l e déjeuner sous la Souccah à la Synagogue de Neuilly constitue à n’en pas douter l’un des événements

phares du calendrier Wizo.Chaque année, en présence de notre Présidente Joëlle Lezmi, une assistance fidèle et toujours plus nombreuse se retrouve dans la salle des fêtes du Centre Communautaire mise à notre disposition par sa responsable, Lau-rence Faibis Jacubowicz, que nous tenons à remercier pour son chaleureux accueil ainsi que Moshe Taieb, maître des lieux, pour le délicieux buffet réalisé avec toute son équipe. Merci également au Grand Rabbin de France, Haïm Korsia qui, malgré un emploi du temps très chargé en cette période de fêtes, n’a pas dérogé à ses habitudes et nous a, une fois de plus, honoré de sa présence. étaient présents aussi Philippe Bes-nainou Président de la Synagogue de Neuilly, Maurice Sellem et Pascal Karsenti, administrateurs. Ce déjeuner annuel, outre son aspect convivial et chaleureux, dans la plus pure tradition juive, est toujours pas-sionnant car il nous réserve son lot de surprises avec son cortège d’ inter-venants prestigieux issus d’horizons divers et variés : politiques, journalistes, acteurs sociaux, écrivains, avocats célèbres, etc.Le dernier cru revêtait pourtant un caractère particulier car l’on fêtait, en ce mois d’octobre 2017, le 25e anniversaire de ce rendez-vous exceptionnel à la tête duquel officient les deux complices de toujours, Arlette Nebbot et Claudine Saal. Inlassablement, l’une et l’autre mettent leur abnégation, leur courage et leur dévouement au service de la Wizo et de ses nobles causes.Mais, à rendez vous extraordinaire, pro-gramme extraordinaire !Cette année, pour fêter l’événement dignement, les deux amies ont choisi de nous concocter un programme autour

de la poésie et de la musique, intitulé « Les WIzéennes entrent en scène », entièrement réalisé par les propres membres de notre association. Dans le plus grand secret, tout ce petit monde s’est retrouvé régulièrement au domi-cile d’Arlette Nebbot pour préparer et répéter consciencieusement les merveil-leux numéros qui nous étaient destinés.

Ce « Wizo show » était présenté par Lau-rianne Boucris, Présidente du Comité de Lecture, aussi à l’aise derrière un micro qu’avec les livres qu’elle affectionne.C’est ainsi que nous avons pu écouter divers morceaux du répertoire classique et israélien interprétés avec virtuosité par Jocelyne Bansard, notre « pianiste maison ». Cette dernière a également accompagné au clavier une toute jeune fille à la carrière artistique prometteuse, Norah Jacob. Toute en grâce et en déli-catesse, visiblement émue, elle nous a transporté avec sa voix mélodieuse et profonde en reprenant les airs de Vehi She’amda, Yerushalaim Shel Zahav et la Hatikva reprise à l’unisson.Mais ce n’est pas tout… Après la musique et les chants, nous sommes passés à la

poésie avec Suzy Guedj récitant brillam-ment « Le mot » de Victor Hugo, texte universel et éternel qui traite de la médi-sance et ses inévitables ravages, faisant résonance avec le fameux « Lachon Hara » évoqué dans la Bible.Puis, Martine Karsenty et Marcel Levy nous ont interprété avec brio le sketch « Tragé-die » de Jean-Michel Ribes. Avec humour, cette comédie douce-amère évoque les déboires conjugaux qui ne manquent pas de surgir lorsque les couples font face aux affres de l’hypocrisie.Enfin, ce fut à Arlette Nebbot de se produire devant nous. Dans un silence religieux, elle a déclamé de sa voix puissante, avec fougue et passion, le célèbre « Plaidoyer pour ma terre » du regretté Herbert Pagani devant une salle conquise. Ce texte, qui n’a pas pris une ride malgré les années, reste l’un des plus vibrants hommages qui soit au peuple juif, à la terre d’Israël et à son droit à l’existence.Ce déjeuner restera sans aucun doute dans nos mémoires et nous donne déjà envie d’être… à l’année prochaine !

La WIZO sous la Souccah de Neuilly le 10 octobre 2017 serge

Dahan élu Président du B’nai B’rith EuropePar Philippe Meyer, Vice-président du B’nai B’rith France, Vice-président de la commission administrative de neuilly-ancelle

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Nathalie Rykiel au centre culturel Jérôme Cahen

n ous avons reçu Natha-lie Rykiel qui a eu la gentillesse de venir au

centre culturel Jérome Cahen le 17 octobre dernier pour nous parler de son dernier livre paru chez Stock « Ecoute moi bien »Nathalie est la fille de Sonia Rykiel, créatrice de mode, reconnue dans le monde entier et pionnière de la liberté des femmes. D’abord mannequin au sein de la mai-son familiale, Nathalie en gravit tous les échelons jusqu’à en devenir la présidente pendant de nombreuses années puis la consultante après avoir cédé la marque à un groupe étranger.Dans ce livre profond écrit quelques semaines après le décès de Sonia, Nathalie rend un hommage touchant à sa maman et un récit intimiste, dans lequel elle parle de la vie de sa mère et de la vie avec sa mère. Elle évoque la maladie de Parkinson avec laquelle elle s’est battue et comment petit à petit Nathalie dût accepter l’inversion des rôles quand Sonia, dépendante et souf-frante se mit à l’appeler Maman…

Jamais découragée face à la maladie, Nathalie avoua avoir adoré s’occuper de sa maman qu’elle put maintenir chez elle pendant ces 5 années, aussi parce qu’elle fut libérée de tout souci matériel.On découvrit cette relation fusionnelle et fascinante qui les unit toute leur vie et dans le travail et dans le cercle fami-lial au quotidien. Elles étaient

à la fois un duo, un couple, une paire. Elles s’adoraient et se dévoraient.Nathalie écrira d’ailleurs qu’ « Etre sa fille a été la plus grande aventure de sa vie » alors qu’elle-même connut une vie bien remplie avec maris, divorces et enfants. Bien plus lorsqu’elle prononcera l’oraison funèbre elle dira qu’en plus d’être orphe-line, elle se sentait veuve de sa maman…Si Sonia Rykiel régna sans partage pen-dant très longtemps en voulant tout contrôler, elle dut pourtant se résoudre à céder sa société à sa fille.Nathalie, de son côté, eut l’obligation de prendre des décisions douloureuses comme lorsqu’elle empêcha Sonia de venir saluer

à la fin des défilés à la fois pour la proté-ger du regard malveillant des autres mais aussi pour conserver une image glamour et vendeuse de la marque qu‘elle dirigeait.Enfin Nathalie nous parla de l’héritage familial et de l‘importance de la transmis-sion. Issue d’une famille ashkénaze, et ainée d’une fratrie de 5 sœurs, Sonia Rykiel, née Flis ne renia jamais ses racines slaves et adopta un judaïsme républicain bien inté-gré à la société française. Nathalie se souvint avec beaucoup d’émo-tion du Yiddish parlé chez ses grands-pa-rents qu’elle conserve aujourd’hui comme un souvenir précieux.Elle poursuit et partage encore les tradi-tions des fêtes juives avec ses trois filles.Si aujourd’hui elle dit avec tendresse accep-ter de vivre sans elle et « porter sa maman en bandoulière », elle conclut en affirmant ne lui avoir peut-être pas encore tout dit et se réserver la possibilité d’écrire à nouveau sur Sonia sa Mère-veille…

a l’occasion du Congrès de Prague orga-nisé par le B’nai B’rith International et le B’nai B’rith Europe du 29 au 31 octobre

derniers, Serge Dahan, Président du B’nai B’rith France, membre du Bureau Exécutif du CRIF et membre de la communauté de Neuilly-Ancelle, a été élu Président du B’nai B’rith Europe. Avec lui ont également été élus de nombreux français dans les différentes instances du B’nai B’rith Europe. Le B’nai B’rith Europe fédère près de 150 associa-tions B’nai B’rith présentes dans environ 25 pays européens. C’est l’une des principales institutions juives au niveau européen. L’enjeu de ces élec-tions était important et les tâches qu’attendent le nouveau Président et son équipe seront lourdes. La communauté juive est aujourd’hui confrontée à des problématiques ayant une dimension de plus en plus européenne. L’objectif pour le B’nai B’rith Europe est de mener au niveau européen, en

collaboration étroite avec les structures du B’nai B’rith présentes à travers toute l’Europe, les grands combats du B’nai B’rith. Il s’agit en particulier la lutte contre l’antisémitisme et l’antisionisme, la défense de l’image d’Israël, le travail de Mémoire, et la promotion de la culture juive. L’action menée directement auprès des autorités européennes à Bruxelles est à cet égard essentielle. Dans le même temps, ces grand défis partagés par tous les juifs d’Europe s’accompagnent de spécificités nationales et régionales, qu’elles soient culturelles, historiques, géographiques ou politiques, et qu’il convient de prendre en compte dans l’organisation et les actions à mener par le B’nai B’rith Europe. Ce sera tout l’enjeu du nou-veau mandat de Serge Dahan et de son Comité Exécutif. Pour mémoire, le B’nai B’rith est une organisation internationale, accréditée comme ONG à l’ONu

et présente à l’unesco et au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Avec son siège international à Washington, un Bureau Européen à Bruxelles, plusieurs milliers de membres dans plus de cin-quante pays à travers le monde, le B’nai B’rith est l’une des plus grandes organisations juives dans le monde. Il est aussi l’une des plus anciennes, depuis sa création en 1843. La mission du B’nai B’rith est de réunir les juifs pour travailler ensemble à défendre les valeurs d’humanisme et de fraternité, combattre l’in-tolérance, soutenir l’Etat d’Israël et le Peuple juif dans le monde, assurer la promotion de la culture et de l’histoire juive, et mener des actions de solidarité. Le B’nai B’rith France réunit plus de soixante associations B’nai B’rith à travers tout le territoire et regroupe des militants communau-taires dans les principales communautés juives du pays.

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34 N°63 • Décembre 2017

Voyage du CCJC sur le thème du patrimoine juif en AlsacePar Lise Leszczynski, administratrice de la Synagogue de neuilly, en charge du Centre communautaire

u n groupe de membres de notre communauté s’est donné rendez vous le 16 octobre au point de

rencontre de la Gare de l’Est pour 4 jours d’immersion dans le judaïsme alsacien, accompagnés par notre GO voyagiste, Dominique Friedman, qui nous avait organisé avec Georges et Patricia Ama-raggi, les visites de Prague, Berlin et Amsterdam il y à quelques années.Deux heures de TGV plus tard nous sommes accueillis à la gare de Stras-bourg par Jean-Pierre Lambert, le spé-cialiste du patrimoine et du judaïsme alsacien qui nous guidera et nous infor-mera sur toute l’histoire des communau-tés de cette magnifique région.

Nous commençons par un peu d’his-toire. Certains font remonter la présence juive dans la vallée du rhin au 4e siècle, mais monsieur Lambert explique qu’il est impossible de trouver les preuves de cette présence ashkénaze avant le 11e siècle. À partir du 13e siècle, des légis-lations discriminatoires, et au 14e siècle des soulèvements populaires font de nombreuses victimes juives (comme en 1349 ou la communauté est accusée d’avoir importé la peste à Strasbourg et regroupée dans un cimetière où elle sera en grande partie brûlée vive). À la fin des deux siècles suivants, après massacres et expulsions, il ne reste que 150 familles juives pour toute cette grande région. À partir de 1650 , à la fin de la guerre de 30 ans, les juifs se réinstallent en Alsace

et se répartissent peu à peu en com-munautés rurales. En 1791 un décret de l’assemblée constituante fait du juif un citoyen à part entière, en conséquence et jusqu’en 1870 on pourra compter jusquà 30 000 juifs en Alsace, soit 50 % des juifs de France à l’époque, et sur les 250 édi-fices religieux construits dans notre pays, 176 le seront en Alsace.Notre histoire change quand la région devient allemande. La guerre de 1939 à 1945 portera un coup fatal aux com-munautés rurales. Les synagogues sont saccagées et pour certaines détruites comme celle de Strasbourg dont on ne peut trouver que l’emplacement maté-rialisé par un monument du souvenir et un marquage au sol. Mais, par chance, il reste encore un patrimoine important que nous nous préparons à découvrir, en partie car notre séjour, s’il s’annonce intense, est trop court pour tout voir.

un bref passage à l’hôtel, choisi confor-table et placé en plein centre ville. Nous y prendrons nos repas du soir dans une salle particulière où un traiteur casher viendra nous servir des spécialités locales. Et nous partons vite à pied à la découverte de Strasbourg. Nous com-mençons la visite par la grande syna-gogue de la Paix où nous sommes atten-dus. Nous ferons ensuite une promenade dans l’architecture de la ville jusqu’à la cathédrale, où nous faisons un arrêt pour écouter les explications très détaillées sur les parties extérieures de l’édifice qui

nous montrent, à travers de nombreux éléments symboliques, la place que l’élite des artistes et des ecclésiastiques donnent aux juifs. C’est une conférence remarquable, car Jean Pierre Lambert connaît les secrets de chaque pierre, chaque détail, chaque emplacement et les partage avec nous. Nous regarde-rons les édifices religieux catholiques de l’époque avec des yeux différents (nous rechercherons la synagogue symbolisée par une femme aux yeux bandés, le juif au chapeau pointu, celui qui a les mains jointes en signe de conversion, etc.).Nous poursuivons notre périple par la visite du musée alsacien, qui possède une riche collection juive dans un joli bâtiment qui regroupe des objets et des meubles de l’histoire de la ville. Nous continuons notre visite devant le palais des Rohan, avant d’embarquer pour une croisière flu-viale qui va nous permettre de découvrir le quartier de la petite France puis, après le passage d’une écluse impressionnante, le parlement Européen et ses administra-tions dans une grandiose architecture de verre et d’acier.

Retour à l’hôtel pour une courte nuit, et départ mardi matin à 8h30 en car pour le nord de Strasbourg. Après la visite de Westhoffen et de sa synagogue, nous rejoignons Bouxwiller où nous avons rendez-vous pour la visite du remar-quable musée judéo alsacien qui a été installé dans les locaux de l’ancienne synagogue ainsi sauvée de la destruc-tion. Nous continuons notre périple par le mur cimetière et l’église de Neuwiller, après une pause pique-nique (repas tou-jours préparés par le même traiteur de Strasbourg) facilitée par un temps excep-tionnel. Nous continuons les découvertes par la synagogue d’Ingwiller et le cime-tière d’Ettendorf.

De gauche à droite : les synagogues de Strasbourg, Colmar et Benfeld.

CCjC

neuilly Paris ouest

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CCJC

Neuilly Paris Ouest

35N°63 • Décembre 2017

Mercredi matin, toujours à 8h30, nous reprenons la route direction le sud de Strasbourg pour une visite d’Obernai où nous sommes accueillis par Denis Geissmann et son épouse. Denis est le Président de la Communauté d’Obernai. Il nous fait faire le tour de sa très belle synagogue et nous accompagne à l’em-placement de l’ancienne synagogue de la ville où subsistent des inscriptions hébraïques dans la pierre. Quelques anecdotes partagées, nous sommes déjà à Colmar. Nous sommes attendus pour un repas communautaire. C’est toujours intéressant d’échanger avec les gens des communautés et de se plonger dans leur façon de vivre leur judaïsme. Après la visite de la synagogue et de ses dif-férents oratoires, nous reprenons notre car vers Selestat où le cimetière juif et la synagogue attendent notre visite. Pro-chain arrêt à Benfeld, dont notre guide Monsieur Lambert est originaire. Il est très impliqué dans la sauvegarde de la synagogue. Cette petite bourgade ne compte plus que trois familles juives et une grande synagogue difficile à entre-tenir. La sauvegarde de ces édifices vient des municipalités qui les achètent pour 1 euro symbolique et les transforment en salle de spectacles et de concert ou en centre culturel. Le fait que ces synago-gues soient classées par les monuments historiques apporte aussi un important élément pour leur protection future. Ces mesures sont salutaires, même si c’est un peu triste de voir ces jolis endroits désacralisés. Il ne faut pas perdre de vue que, sans cela, ces jolis souvenirs du passé seraient détruits et transformés en immeubles ou en parkings.

Jeudi sera notre dernier jour ensemble en Alsace. Nous partons vers un lieu de mémoire, moins connu, de l’histoire du nazisme en France : le camp de concen-

tration de Natzweiler, plus communé-ment appelé Struthof. Nous sommes accueillis par Madame Neau Dufour, la directrice du site, qui nous guidera tout au long de cette très émouvante visite. Je n’entrerai pas dans trop dans les détails, mais nous devons savoir et ne jamais oublier, que ce camp a été construit pour faire disparaître discrètement les résis-tants et les détenus politiques. Tout est organisé pour ces hommes : mauvais traitements, travail épuisant, manque de nourriture, humiliations quotidiennes. 80 % d’entre eux sont des résistants ou des politiques, majoritairement des hommes, les autres internés sont des gitans ou des juifs plus particulièrement dédiés à des expériences horribles ; les gitans seront les cobayes pour tester de nouveaux gaz, et les juifs devaient servir à un musée scientifique pour démontrer que leurs squelettes avaient des diffé-rences avec ceux des non juifs…le camp disposait d’un crématoire et d’une petite chambre à gaz pour les « cobayes » des professeurs Hirt et Bickenbach. Nous quittons cet endroit poignant, où nous avons croisé beaucoup de jeunes venus avec leurs classes et leurs profes-seurs, pour une visite pédagogique sur l’histoire et le racisme.

Nous faisons une jolie étape à Rothau, où madame Brigitte Kahn est l’initiatrice d’une belle association dont le but est d’enseigner les droits de l’homme aux enfants de 7 à 15 ans.Elle nous fait visiter le jardin des droits de l’homme. C’est un très bel endroit, acheté

spécialement à la SNCF par la mairie de Rothau et confié à l’association. Les enfants y ont crée des arbres décorés par des éléments montrant leur vision des droits de l’homme. C’est un symbole fort que, Brigitte, le maire de Rothau et madame Neau Dufour, nous font décou-vrir, un moment plein d’espoir pour l’avenir, dans un lieu qui a vu arriver par le train les déportés détenus au Struthof.

Avant de regagner Strasbourg nous faisons une dernière halte à Schmireck où un adjoint au maire de la ville nous ouvre la synagogue ; jolie histoire d’un édifice religieux acheté 1 euro par la mai-rie qui effectue des restaurations peu à peu en fonction de ses possibilités finan-cières et des fonds qu’elle peut recueillir. La toiture a été entièrement refaite, mais le reste du bâtiment nécessitera une restauration importante. Afin de faire connaître son action, et notre venue, la mairie à fait appel à Jean-Stephane Arnold, journaliste aux Dernières Nou-velles d’Alsace, qui publie dès vendredi un article sur notre visite dans l’édition locale du journal. De retour à Strasbourg, nous reprenons le TGV vers Paris où nous partageons nos derniers moments en groupe et nos impressions sur notre voyage avec le regret de nous quitter.

Je conclurai en remerciant Dominique Friedman pour son organisation parfaite, Jean Pierre Lambert pour nous avoir transmis avec compétence l’histoire foi-sonnante du judaïsme alsacien, et tous les membres du groupe pour avoir fait d’une simple ballade un voyage pas-sionnant.

Je vous donne rendez vous au printemps pour une découverte du judaïsme au Por-tugal.Le Struthof

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Neuilly Paris Ouest

ISRaël

N°63 • Décembre 2017

Révolution technologique israélienne : de l’eau pour tous, pour tout et partout !

Par nicole Riahi

« J’ai toujours consi-déré qu’avoir une activité bénévole était important. Pendant plus de 25 ans je me

suis consacrée à AKIM, association israé-lienne au profit des enfants et adultes han-dicapés mentaux, dont j’étais la présidente pour la branche française. Avec une poi-gnée de bénévoles et grâce aux fonds col-lectés nous avons aidé à la construction de jardins d’enfants, d’écoles, de centres d’in-sertion par le travail, et plus tard par celle des maisons de retraites. Israël est entrée dans la liste des participants aux Spe-cial Olympics dans les années 80 grâce à AKIM France et c’est aujourd’hui une véri-table institution. Une belle réussite. Je me suis également attachée à promouvoir

l’art chez les handicapés mentaux dont le clou a été l’exposition Bas les Masques à La Chapelle des Beaux Arts où 8 pays par-ticipaient à faire peindre des masques à ces artistes particuliers.Israël and Yoo est la nouvelle facette de mon activité bénévole. Il s’agit d’un site Internet bilingue anglais/français qui, à travers d’interviews sous forme de vidéos, rend compte de ce qu’est être israélien pour des citoyens qui vivent en Israël et qui en sont les nationaux. La diversité n’est pas négligée grâce à des interviews de druzes, bédouins et arabes musulmans ou chré-tiens. Le but en est de montrer Israël tel quel à travers ses citoyens - sans politique ni religion ni publicité touristique.Ce site dont je suis la fondatrice a été pos-sible grâce à une poignée d’amis, juifs et

non juifs, qui y ont participé et qui conti-nuent à y travailler. »

Le challenge plané-taire du troisième millénaire : l’or bleu

de l’eau pour tous et partout c’est le défi du

troisième millénaire.La répartition des fleuves, des rivières, des nappes phréa-tiques voire de l’eau de pluie relève du pur hasard.Voilà pourquoi Israël confronté au manque dès le début de son histoire a dû trouver des solutions pour garantir un approvi-sionnement en eau constant.Hier c’était le pétrole qui était générateur de conflits, désormais

– COP 21 oblige – on se bat pour de l’eau.D’après les spécialistes la sécheresse est à imputer au réchauffement climatique.un petit rappel : dans les années 1930, les économistes britanniques prédisaient que la Palestine incluant Gaza, la Cisjordanie et Israël aurait assez d’eau pour 2 millions d’habitants.une prévision pessimiste car aujourd’hui les besoins en eau de 12 millions d’habi-tants sont satisfaits mais de plus Israël est devenu un pays exportateur.Résultat : le savoir faire d’Israël en matière de stress hydrique est mondialement réputé.Avec des solutions telles que la gestion centralisée de l’eau, le réflexe citoyen de préservation de l’eau, la désalinisation de l’eau de mer, l’irrigation au goutte à goutte et la culture hydroponique, qui ont fait leurs preuves depuis des décennies, la « start up nation »est désormais technolo-giquement en situation de leadership.Ainsi pour le traitement et le recyclage des eaux usées, David Scherzer, CEO de uET, a une notoriété planétaire. Installé dans un petit village dans le désert du Neguev, Omer, son unité de traitement est exem-plaire.Il a déposé neuf brevets dans le monde et a supervisé le nettoyage des fleuves et cours d’eau de nombreux pays dont notamment le Brésil (interview exclusive pour Israel and Yoo: http://www.israelandyoo.com/video/david-sherzer/).En ce qui concerne la gestion de l’eau, Michael Ben Eli a créé le projet Wadi Attir, un projet de développement durable dans le Negev impliquant des bédouins pour la gestion des nappes phréatiques et de l’eau de pluie. Je vous renvoie à l’interview exclusive de Michael Ben Eli pour Israel and Yoo (http://www.israelandyoo.com/video/michael-ben-eli/).En conclusion qu’il s’agisse, du stress hydrique, de la pénurie, du traitement et du recyclage des eaux, au plan mondial, pour s’inspirer du modèle israélien, pas ... une goutte à perdre !

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“Les lumières de ‘Hanouka devraient éclairer l’esprit des hommes”

Une fiole contenant de l’huile trouvée dans le temple, détruit par les grecs, ne devait brûler qu’une journée. En fait, elle brûla pendant 8 jours, le temps de refaire de l’huile vierge pour le service du temple.L’espoir, ce moteur qui fait avancer le monde, doit nous permettre, et en fait nous oblige, à croire dans l’esprit « éclairé de l’homme ». Nous le savons, des progrès très importants restent à faire. Nous sommes, nous devons être au centre d’évènements qui peuvent faire évoluer positivement des situations de précarité, de solitude ou d’abandon.

La flamme qui à brûlé huit jours doit être pour nous une leçon d’espoir et doit nous éclairer suffisamment pour que nous comprenions l’importance qu’il y a aujourd’hui à se tourner vers l’autre et que nous puissions rapidement voir s’établir des rapports adultes et responsables entre les hommes, ceux qui ont le pouvoir d’aider leurs frères par une présence aimante et désintéressée, et contribuer à leur soulagement .

L’Action Sociale Ancelle, A.S.A. a comme objet de visiter des personnes âgées isolées, des malades, des familles dans le désarroi, et aussi pour 2018 un programme étendu aux bat mitsva, aux enfants pour les vacances et aux étudiants.

LES BAT MITSVA Un projet d’importance s’est mis en place depuis 2 ans par ASA, celui d’organiser pour 6 jeunes filles de familles défavorisées, leur Bat Mitsva. Ces familles étant connues du CASIP, les travailleurs sociaux leur proposent notre projet qui va de la révision des textes et des chants, à une fête que nous organiserons dans la salle du centre communautaire. L’accueil fait à cette proposition par les familles est aussi joyeux qu’émouvant. Je ne puis m’empêcher de souligner l’enthousiasme et la participation de tous les permanents de notre communauté ; je commencerai par Dan qui, spontanément, m’a demandé de faire réviser les jeunes filles, connaissant son sens de la perfection ce sera à ne pas douter un moment de choix, Laurence, avec l’enthousiasme communicatif que nous lui connaissons à des idées sur l’arrangement de la salle et la déco, les fleurs (cet événement se passera la veille de dimanche 25 FÉVRIER), Moshé évidemment supervise tout en portant plus précisément l’effort sur le brunch qui suivra la cérémonie à la synagogue. à ce brunch, chaque jeune fille pourra inviter 15 à 20 personnes de sa

famille, ASA et la communauté prenant tout en charge. Notre rabbin Michael Azoulay est très heureux que cet événement ait lieu chez nous à Neuilly ; les bénévoles ASA sont évidemment dans la chaîne opérationnelle, je voudrai spécialement évoquer Sophie Marcus qui à la charge un peu difficile sinon délicate d’être en rapport avec les jeunes filles et de régler les problèmes s’il s’en présentent. Je ne nomme pas Caroline car elle n’aime pas cela, mais tout le monde connaît sa présence souriante et efficace, Anne Marie, Roux, Anne Blum … !!L’équipe de bénévoles est de choix et notre communauté ne peut que s’en féliciter.

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Les bénévoles sociaux portent une part de lumière, rejoignez-nous

DES VACANCES POUR CHAQUE ENFANT Cette activité aura lieu en mai 2018. Elle permettra de contribuer au budget de vacances pour des colonies de vacances de jeunes enfants. Vous le savez, 32 % des enfants ne prennent pas de vacances, or c’est un moment d’importance car l’enfant qui part en vacances se sent comme tout le monde : il peut les raconter à la rentrée. Celui qui ne peut pas, ne raconte pas, baisse la tête et s’éloigne quand ses petits camarades en parlent. Notre objectif, sur les conseils de Haim Korsia est de contribuer à faire partir 50 enfants en vacances en 2018 contre 30 en 2017, et là aussi cela a un effet double : « La joie de l’en-fant … et le repos de la maman ».

AIDEZ NOUS À AIDER …Un dernier point d’importance : si vous avez connaissance d’une personne âgée isolée, aidez la à se faire connaître (Dan ou Manu). Nous pourrons lui rendre visite et l’aider, l’accompagner, de même pour une personne malade à domicile qui voudrait des visites …, nous sommes là, vous êtes là :

Bikour Holim,

Maisons de retraite, hôpitaux, et personnes seules en demande d’accompagnement Pour cette année, au-delà des visites des bénévoles, les EEIFs ont souhaité prendre part à cette mitzva et nous les aiderons à construire leur projet pour que des jeunes viennent visiter, animer, et écouter également ces personnes.

Devenez bénévole de l’Action Sociale Ancelle, nous avons besoin de vous. Votre expérience de vie est indis-pensable, votre engagement est profitable à beaucoup, vos idées feront que notre action se développera au fil des jours et du temps et ainsi notre communauté répondra à ce que nous avons appris dans le Lévitique 19/18 :

« Tu aimeras ton prochain comme toi même »

Georges AMARAGGI et Caroline ATLANI

Aidez le à réaliser son rêve

Pour nous contacterManu ALLOUCHE : [email protected] Tél : 01 47 47 78 76 Georges AMARAGGI : [email protected] Tél : 06 17 51 74 19Caroline ATLANI : [email protected] Tél : 06 71 70 35 10

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40 N°63 • Décembre 2017

Neuilly Paris Ouest

lES ComPtES DE la Communauté

N°63 • Décembre 2017

Rapport financier 2016 - ACIP Neuilly AncelleComme chaque année, voici le rapport du Trésorier sur les comptes de l’année 2016, concernant la synagogue de neuilly ancelle.

Les comptes de l’année 2016 font apparaitre un excédent de plus de 200 000 € contre 122 000 € en 2015.

2016 2015 variation (€)

variation (%)

Recettes 1 227 950 1 208 452 19 498 1,6 %

Dépenses 1 021 823 1 086 362 -64 539 -5,91 %

Excédent 206 127 122 090 84 037 68,8 %

RECETTES

En 2016, le total des recettes s’est élevé à 1 228 000 €, en hausse de 1,6%. Cependant l’évolution de ces recettes est contrastée entre le Tal-mud Thora (-11%), en baisse constante depuis plusieurs année et la synagogue proprement dite (+2,6%).

Le tableau ci-dessous présente la répartition des recettes par grandes masses ; il en ressort que votre générosité s’est encore manifestée par des dons en hausse de 4%.Outre l’accroissement démographique de notre communauté, nous voulons y voir le témoignage de la satisfaction que vous procure sa fréquentation régulière ; et aussi un encouragement à poursuivre dans la voie que notre commission s’est tracée, en plein accord avec le Rabbin Michael Azoulay, d’une communauté diverse, ouverte, et polymorphe.

Détail recettes 2016 2015 variation (€)

variation (%)

Offrandes et dons 692 796 665 927 26 869 4,0%

Ventes de places 328 045 318 898 9 147 2,9%

Mariages 64 777 64 832 -55 -0,1%

Cotisations ACIP 60 710 62 006 -1 296 -2,1%

Talmud Thora 78 072 87 502 -9 430 -10,8%

Autres 3 550 9 287 -5 737 -61,8%

ToTaL 1 227 950 1 208 452 19 498 1,6%

A noter le poste « mariages » qui se maintient, malgré la diminution générale constatée et la concurrence des mariages hors synagogue, ainsi que le poste « cotisations » en légère baisse, à rebours de nos attentes.Rappelons que ce dernier poste enregistre les cotisations des adhé-rents de Neuilly que nous reverse le Consistoire.

DEPEnSES

Comme indiqué dans le tableau ci-dessous, les dépenses sont en diminution de presque 6%, ce qui représente un peu plus de 64 000 €.

Environ la moitié de cette diminution est imputable au coût supporté en 2015 pour l’acquisition d’un Sefer Thora.Pour le reste, le poste « sécurité » a été réduit par suite de la mutua-lisation des coûts correspondants avec le centre communautaire, étant fait observer qu’une partie de la sécurité est assurée par une équipe de bénévoles.

Détail dépenses 2016 2015 variation (€)

variation (%)

Frais de personnel direct 294 557 320 772 -26 215 -8,2%Professeurs Talmud Thora 90 797 96 454 -5 657 -5,9%Charges indirectes consistoriales

82 860 82 865 -5 0,0%

Sécurité 37 549 55 306 -17 757 -32,1%Entretien des locaux 69 597 51 430 18 167 35,3%Chauffage, électricité, eau, gaz

20 701 11 093 9 608 86,6%

Frais de poste, telecom et adm.

10 674 23 983 -13 309 -55,5%

Locations diverses 172 731 170 560 2 171 1,3%Animation communautaire 121 449 121 405 44 0,0%Mariages (fleurs et choristes) 29 718 31 943 -2 225 -7,0%Soutien communautaire 69 895 66 070 3 825 5,8%Autres dépenses 21 295 54 481 -33 186 -60,9%ToTaL 1 021 823 1 086 362 -64 539 -5,9%

Comme chaque année, il convient de préciser que le poste « anima-tion communautaire » couvre le coût des repas communautaires, des dépenses de bouche pour les kidouchim organisés chaque chabbat, ainsi que pour les différents seder de fêtes.Quant au poste « soutien communautaire », il englobe les diverses subventions versées à la Tsedaka, ou octroyées à l’action sociale (ASA), aux œuvres sociales (paniers de pessah et de Tichri), ainsi qu’au GAN de Neuilly et à diverses associations.

TRaVauX

Depuis plusieurs années, les travaux d’entretien et d’embellissement des locaux sont financés grâce à la collecte de l’ISF, via la Fondation du Patrimoine Juif.S’agissant d’une collecte séparée, ces dons et leur emploi ne figurent pas dans les tableaux précédents.En 2016, nous avons pu grâce à cette collecte, financer pour presque 102 000 € de travaux. Citons pour l’essentiel : la fin du chantier de cli-matisation, la reprise des peintures et la confection de nouvelles biblio-thèques dans la synagogue, ainsi que la réfection totale et l’isolation phonique de la salle du rez-de-chaussée du centre communautaire.Si la reforme récente de l’ISF et son remplacement par l’IFI nous a fait craindre pour l’avenir, il semble qu’à ce jour, la faculté de verser son « IFI » à des Fondations soit maintenue.

En ConCLuSIon

Forte de votre soutien et de votre générosité sans cesse renouvelée, votre Commission Administrative s’efforce de mettre à la disposition de tous les fidèles des lieux de culte multiples, accueillants et répon-dant aux attentes de chacun.Elle s’efforce aussi de faire preuve de solidarité consistoriale, en favorisant par ses excédents la redistribution envers les communautés déficitaires. Elle s’efforce enfin de préparer l’avenir en répondant avec ses moyens, à une demande de plus en plus pressante, notamment en matière d’éducation, de jeunesse, et de lieux de culte.

Merci de votre confiance.Jean-Jacques Elkaïm

Trésorier

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CoIn lECtuRE

j e vous conseille la lecture d’un très joli opus : « l’Ile

des Justes » (Corse été 42) écrit par Stephane Piatzszek et dessiné par Espé, édité chez Glénat.Cette bande dessinée raconte, à travers l’his-toire particulière d’une jeune femme juive, Suzanne Cohen et de son fils sacha, la solidarité remarquable des corses pendant la der-nière guerre. La presque totalité de la population de l’île a fait preuve de cou-rage en protégeant non seulement les juifs corses mais aussi les juifs d’autres communautés régugiés chez eux.La Corse, il ne faut pas l’oublier, est le seul département français où il n’a été procédé à aucune déportation de juifs, à l’exception d’un seul appelé Ignace Schreter, juif allemand arrêté en 1942 dans des circonstances accidentelles. C’est une ancienne tradition corse. Déjà au XVIIIe siècle, des juifs persécutés par-tout en europe ont trouvé refuge dans la Corse de Pascal Paoli. Pendant les années noires de Vichy, le prefet Paul Louis Balley et ses sous-préfets, Pierre Henri Rix à Bastia et surtout Jacques Ravail à sartène, ont dissimulé la pré-sence des juifs, aidés pour cela des ser-vices de police et de gendarmerie de l’île. Le sous-préfet de Sartène ayant même réussi à fournir des vrais faux passeports turcs afin de faire passer cer-tains juifs pour des touristes de passage.On trouve une présence juive en Corse dès l’an 800 avec une première vague d’immigration venue d’Egypte ; la seconde vague entre 1500 et 1530 verra arriver des juifs de Naples, environ 1 000 personnes qui s’installeront en toute sécurité et seront suivies en 1684 par les juifs de Padoue nommés alors

padovani, un patronyme toujours vivant aujourd hui. Les noms ashkenazes imprononçables pour les habitants ont été trans-formés comme rossu ou rossi pour les gens roux, puis giacobbi, zucarelli, costantini et siméoni, noms qui indiquent cer-tainement un ancêtre juif. Les historiens indiquent que 25 % de la popula-

tion aurait des origines juives…On peut donc dire que cette bande des-sinée est un bel hommage bien nommé.

d ans un registre très différent je vous propose l’histoire vraie d’un homme : Shulem Deen qui signe

son premier livre : « celui qui va vers elle ne revient pas ».

C’est un récit tra-duit de l’anglais (uSA) par Karine Rei-gnier-Guerre et publié aux éditions du Globe.Son titre est tiré

du Talmud « Celui qui va vers elle ne revient pas » concerne un passage sur l’héresie.C’est un très beau et émouvant récit qui pourrait aussi bien s’intituler le prix de la liberté. Shulem Deen né dans l’univers haredi extrême, sa communauté Skver est parmi les plus ultra-orthodoxes. Nous découvrons chapitre après chapitre la vie quo-tidienne d’un skver dans l’enclave de New Square (état de New York), un petit village fondé dans les années 1950 par un rabbin venu d’ukraine et

dont les adeptes suivent des règles extrê-mement rigides faisant paraître d’autres ultraorthodoxes comme laxistes…Les skver vivent entre eux, ne parlent que le yiddish et ignorent le monde exté-rieur. Shulem Deen par petites touches découvre le monde extérieur dans le but de pouvoir travailler et nourrir sa famille : une très jeune femme que la rabbin lui a imposée et leurs 5 enfants. Il apprend ainsi l’anglais et l’informa-tique par ses propres moyens. Le chemin est long pour cet homme jeune qui perd peu à peu la confiance en ce qui lui est imposé et en conséquence sa foi. Il finit par être rejeté et exclu de New Square pour hérésie ; son épouse qui le deteste pour sa différence, et ses enfants pris en main par le rabbin, vont refuser tout contact avec lui. Le choix du monde extérieur est très difficile pour le haredi hérétique dont le plus grand crime est d’avoir acheté un poste de radio objet interdit et satanique. il ne connaît rien à la vie et aux objets modernes, il est seul, sans famille, sans amis pour le guider, tout est étrange au dehors et la souf-france de ne plus avoir de contacts avec ses enfants est un prix très cher à payer pour sa liberté de penser et de vivre. Son courage et son honnêteté ne peuvent que suciter de l’empathie et de

l’admiration. En dehors de toute polémique sur le côté sectaire et into-lérant du monde skver, c’est un très beau récit d’une grande qualité lit-teraire et d’une grande humanité.

j’ai particulièrement aimé ce livre et je voulais parta-ger avec vous cet appren-tissage hors norme de la liberté de vivre, d’aimer la vie et de croire.

Ce trimestre, je vous propose de vous plonger dans deux univers « un peu » différents : la bande dessinée et le monde HarediPar Lise Leszczynski, administratrice de la Synagogue de neuilly, en charge du Centre communautaire

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neuilly Paris ouest

CoIn lECtuRE

Hélène Braun : « Le souffle des Enfants Brantôme (1942-1945). Histoire oubliée d’un sauvetage. Récit. »Ed. Secrets de Pays. Collection Histoire et Mémoire. Couze et Saint-Front 2017. Par le Grand Rabbin alexis Blum

P armi les déportés juifs de France, il y eut 11 000 enfants. Mais dans une proportion plus grande qu’ailleurs en

Europe beaucoup de juifs, dont de nom-breux enfants, ont échappé à l’arrestation et très souvent grâce à l’aide de sauve-teurs non juifs courageux. Il existe des témoignages d’« enfants cachés » et des études historiques et psychologiques sur cette période.L’ouvrage que nous voulons vous présen-ter aborde ce sujet de manière tout à fait originale. Hélène Braun, membre de notre communauté de Neuilly comme son mari Armand, a entrepris une enquête rigou-reuse 60 ans après les faits, pour tenter de reconstituer la vie d’Armand et de sa sœur Denise de 1942 à 1945. Agés res-pectivement de 4 et 5 ans en décembre

42, Armand et Denise, origi-naires de Bitche en Lorraine, ont été cachés par leurs parents dans un préven-torium en Dordogne. Trop jeunes à cette époque pour avoir des souvenirs précis, ils n’ont pu aider Hélène, qui s’étant passionnée pour le sujet si longtemps après la guerre, a eu du mal à retrou-ver des témoins directs vivants. Pourtant aidée par des historiens, elle rencontre des témoins, découvre des documents pré-cieux. Hélène Braun nous tient en haleine avec ce livre écrit comme un roman et une chronique qui rend hommage au directeur du préventorium Pierre Bouty résistant et son épouse nommés « Justes des Nations »

à titre posthume pour avoir sauvé une cinquantaine d’enfants. Hommage aussi à un policier René Redouté qui, inspectant le préventorium, n’a pas signalé l’existence des enfants cachés. Hom-mage encore à un médecin juif, Léon Rubin, malheureu-sement mort en déportation.Au delà de l’histoire d’Ar-

mand Braun, ce livre dépeint la vie dra-matique des juifs français et étrangers cherchant, dans la peur, à échapper avec leurs enfants aux persécutions des alle-mands et de leurs collaborateurs.Ancienne professeur de lettres et journa-liste, Hélène Braun se révèle ici comme un écrivain talentueux.

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43N°63 • Décembre 2017

Histoire

Neuilly Paris Ouest

RECEttES

les traditions culinaires de ‘Hanouka

Les repas de la semaine de ‘Hanouka sont devenus avec le temps, partie inté-grante de la fête. Sil n y a pas de Seder prescrit comme à Roch Hachana ou Pessah il est cependant d’usage de faire des préparations frites en souvenir du miracle de l’huile, symbole du maintien des lois, des traditions et des valeurs juives.La variété des préparations est vaste même si dans l’ensemble les ingrédients de base sont semblables, chaque spé-cialité à la saveur de son pays d’origine.

En Israël on mange des beignets souf-flés à la gelée (souvganiots). Chez les judéo-espagnols on prépare les buer-melos ou bimuelos, sorte de pâtisse-rie gonflée ressemblant à un beignet que l’on trempe dans un sirop de miel ou que l’on saupoudre de cannelle. On peut également confectionner des lok-mas. Chez les achkenazes, on trouve les latkes (galettes de pomme de terre, râpées et frites) et divers beignets au miel. En Russie on prépare les grétche-né-latkes sorte de blinis servis avec des gribenes d’oie.

En Algérie, on trouve des beignets sucrés, des bricks et des bestels. Les tunisiens eux, se régalent de yoyos, petits beignets sucrés et de fricassés. Les marocains consomment des sfendjs ou des el bagrirh aux petits déjeuners des 8 jours de la fête. La séouda de ‘Hanouka est souvent l’occasion de faire des buffets, en particulier au Yemen où l’on sert des djaala (plat de petites fèves grillées) et des fruits secs accompagnés d’arak. En Turquie, le dernier soir de ‘Hanouka, le repas est une merenda (à la fortune du pot) la famille se réunit et chacun apporte une partie du repas.

Pour terminer ce voyage culinaire je vous propose deux recettes :

Les latkes (salées) d’Europe centraleIngrédients pour 4 personnes :1 kg de pommes de terre, trois œufs, 6 cuillères à soupe de farine, 3 oignons, sel, poivre et, bien-sûr, de l’huile.éplucher, laver, essuyer les pommes de terre et les râper.

éplucher et râper les oignons.Mélanger les pommes de terre et les oignons

aux œufs et à la farine pour en faire une pâte que vous poivrez et salez à votre goût.

Pétrir un peu pour la rendre homogène et former de petites galettes que vous faites frire dans l’huile. Servez chaud.

Le sfendj marocainIngrédients :1 kg de farine, 1 œuf, 40 grammes de levure de boulanger, 1/2 cuillerée à café de sel et toujours de l’huile.Délayer la levure dans de l’eau tiède, mélanger avec la farine, l’œuf et le sel. Pétrir, ajouter peu à peu de l’eau pour constituer une pâte lisse et molle où des bulles doivent se former à la surface. Laisser reposer sous un torchon plu-sieurs heures jusqu à ce que la pâte double de volume.Reprendre la pâte et, avec les mains bien humides, faire de petites boules que vous jetez dans la friture après avoir fait un petit trou au milieu pour lui donner une forme de roue plate.Retourner avec une fourchette, déguster chaud avec du sucre.Vous pouvez éventuellement remplacer la farine par de la semoule fine et ajou-ter des raisins secs à la pâte, mais dans ce cas cette recette devient algérienne…

Je vous souhaite de très bonnes fêtes de ‘Hanouka et je vous donne rendez vous pour d’autres douceurs dans une pro-chaine édition.

Lise

HuMOuR Tibériade

Opérationun vieux juif est opéré à l’hôpital par son fils :- Ne sois pas nerveux, mon fils. Fais très attention et n’ou-blie pas que si tu ne réussis pas et qu’il m’arrive quelque chose, ta mère viendra vivre chez toi, avec ta femme.

En Israël, un veut faire un tour en bateau sur le lac de Tibé-riade.- Cela vous coûtera 1 000 shekels !- Tant que ça pour une simple promenade…- Oui, mais n’oubliez pas qu’il s’agit du lac que Jésus a tra-

versé à pied.- Ce n’est pas étonnant, avec les tarifs que vous pratiquez !

RECEttES

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Neuilly Paris Ouest

Carnet

N°63 • Décembre 2017

27 07 2017• Lenny ABECASSIS COHEN

31 07 2017• Adam BENBARON

4 09 2017• Elie CHICHEPORTICH

11 09 2017• Jérémy HANOuN

14 09 2017• William ZEMMOuR• Lirone BOCCARA• Shaun SLAMA

30 10 2017• Aaron SMADJA• Ilan KOSKAS

2 11 2017• Samuel NAVONE• Ethan BOKOBZA• Michaël MEDIONI

9 11 2017• Aaron SuDIT• Ruben SITBON

• Sacha chez M. et Mme DESMOINEAuX

• Moshé Jude chez M. et Mme DIDI

• Ruben et Tali chez Déborah et Jonathan EZRA, petits-enfants de M. Edgar MADAR, administra-teur de notre synagogue et Mme et du Docteur Elie BENEZRA et Mme

• Romane Myriam chez M. et Mme Alexandre SuLTAN

• Nina Liliane Déborah chez M. et Mme Ra-phaël PRASQuIER

• Jonas chez M. et Mme AMIEL, petit-fils de notre fidèle M. Richard AMIEL et Mme

• Nathann chez Léa et Benjamin HOuBANI, petit-fils de M. Edgar MADAR, administra-teur de notre synagogue et Mme

• Ethan chez Rahel et Eliyahou PEREZ

Nous souhaitons un grand Mazel Tov à tous ces nouveaux-né(e)s, à leurs parents et à leurs familles.

Naissances

Bar Mitsva

Jonas AMIEL

Pascal KRECHTNER Simon et Lilly GRINAL et M. KRECHTNER

On se demande qui des 3, était le plus ému en ce jour si solennel.Certainement M. Pascal KRETCHNER, ce grand-père de 90 ans, survivant de l’holocauste.Pour la première fois, il célèbre sa Bar Mitsvah en même temps que ses petits-enfants, Simon-Joseph et Lilly Simha, tous 2 jumeaux.

Mazal Tov aux familles GRINAL et KRETCHNER

Programme

➤ Visite et Rencontre avec un témoin au Mémorial de la shoa : dimanche 19 novembre 2017

➤ Exposé et atelier de généalogie juive, par M. Bruno Bloch, président du cercle de généalogie juive : dimanche 14 janvier 2018 (cette activité est destinée aux futurs BM, ainsi qu’à leurs parents et grands parents)

➤ Déjeuner-Débat : « Pourquoi faire sa bar Mitsva ? » : dimanche 11 février 2018.

➤ Visite d’une fabrique de Matsots : dimanche 11 mars 2018.

➤ rencontre avec un soffer (scribe) : dimanche 13 mai 2018

➤ histoire des juifs de France, par M. Feinermann, pré-sident de l’association Netivim : dimanche 10 juin 2018.

Ces activités débutent à 13h30 au 11 rue Ancelle et se terminent vers 16h30.Le paf est de 15 euros et 2 tickets de métro.

renseignements et inscriptions :

Parcours Bar-Bat Mitsva 2017-2018

Synagogue : 0147 47 78 76

Moshe TAIEB : 06 60 45 90 95

Moshe Haim BRAUN : 06 03 15 46 39

FACEBOOK : “Parcours bar-bat Mitsva neuilly”

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Bat Mitsva3 09 2017• Ilana KESSOuS

10 09 2017• Charlotte PARIENTI• Hanna SPORTES

17 09 2017• Ornella DITCHI• Noémie BENHAMOu

8 10 2017• Lauren SCHuLLER

45N°63 • Décembre 2017

Hanna SPORTESCécilia ZERAH

Chanael SEBBAH

Lauren SCHuLLER

Un cours de pensée juive a lieu tous les dimanches de 12h à 13h30, par Moshé Haim Braun au 11 rue Ancelle.

Il est toujours précédé d’une dégustation de viennoiseries.Certaines activités ont lieu après le cours (restaurant, ballades, concerts).En fin d’année, un voyage est proposé : Deauville, Strasbourg, Anvers…

NEuILLY 13-17

Moshe Haim BRAUN 06 03 15 46 [email protected]

L e P e t i t D r u g s t o r e a o u v e r t s e s p o r t e s à N e u i l l y

Dédié aux enfants et aux mamans, ce concept store ravira les shoppeuses à la recherche de la perle rare. Mélanie, architecte d’intérieur de métier, vous fait découvrir sa sélection d’articles de créa-teurs. On y trouve des miroirs, des lampes, des bijoux, des sacs à main, des coussins... Un univers à la fois design et responsable.

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15 10 2017• Ilana MAAREK

22 10 2017• Chanael SEBBAH

28 10 2017• Sienna CAHEN, petite-fille du

Grand Rabbin Jérôme CAHEN (zal) et Mme

Tous nos vœux de Mazel Tov pour leur entrée dans la Communauté.

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neuilly Paris ouest

CaRnEt

DécèsNous apprenons avec tristesse la disparition de :

Alain LESELBAuM, Nadia BENKEMOuN, Fortunée Nicole BOuLAKIA, Michel SERFATY, Jacqueline Esther SITRuK, Sonia PANCER, Patrick SONIGO, Josiane HELLER, Simone CHABASON, Claude AIDAN, Jean-Claude TAIEB, Claude SAMuEL, Abraham FAINTuCH, Albert KLEINSINGER, Robert YOuNES, Simone uZAN, Alain ELHARRAR, Colette BENZEKRI, Jean-Pierre ATTIA, Marcos BENTOLILA.

La Communauté adresse ses plus sincères condoléances aux familles.

25 06 2017• Lucien DERHY• Margaux MANDEL

à Cannes

6 08 2017• Julien SFEDJ• Salomé DAHAN en Israël

27 08 2017• Jonathan CHOuRAQuI• Julia BENABOu à Rome

29 08 2017• Serge DARMON• Livia AOuIZERATE

à la synagogue de la Victoire

30 08 2017• Nathaniel PHILIPPE• Léa ROuCH

31 08 2017• Harry NAKACHE• Karine SITBON au Pavillon

d’Armenonville

• ugo FICHEBIN• Hannah OHAYON

à Porto-Vecchio

3 09 2017• Kevin BENOLIEL• Alexandra GHOuZI

• Mickaël FLAK• Esther KERN, fille de

notre ancien président M. Laurent KERN et Mme

10 09 2017• Franck BOuKHRIS• Esther SEBBAN

• Sylvain TACHOIRES• Kathy BEuRRIER

11 09 2017• Romann NAKACHE• Kezia CHETRITE

12 09 2017 • Johan SECNAZI• Emilie SIKSIK

14 09 2017• Alan BENOLIEL• Emmanuelle KLEINMANN

à Toulon

• Yonathan SABBAGH• Noémie SORIA à Marseille

17 09 2017• Mikaël ASSAYAG• Léa ARGOuET

• Elie CuKIERMAN • Sarah GRuMBERG au

Château de Gros Bois

22 10 2017• Jérémy BEN HAROuS• Céline NOuCHY

• Simon BITTAN• Kelly TOMASINI au

Château de Vallery

26 10 2017• Teddy BEDOuCHA• Fiona NICLAS

La Communauté adresse ses vœux de bonheur aux jeunes mariés.

Mariages

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