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Algèbre linéaire R.Cairoli Presses polytechniques et universitaires romandes

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Libro de álgebra lineal

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  • Algbre linaireR.Cairoli

    Presses polytechniques et universitaires romandes

  • Algbre linaireR.Cairoli

    Presses polytechniques et universitaires romandes

  • L'auteur et l'diteur remercient l'Ecole polytechnique fdrale de Lausannedont le soutien financier a rendu possible la publication de cet ouvrage.

    DANS LA MME COLLECTION DIRIGE PAR LE PROFESSEUR ROBERT C. DALANG

    AnalyseRecueil d'exercices et aide-mmoire vol. 1 et 2Jacques DouchetRecherche oprationnelle pour ingnieurs 1Dominique de Werra, Thomas M. Liebling, Jean-Franois HcheRecherche oprationnelle pour ingnieurs IIJean-Franois Hche, Thomas M. Liebling, Dominique de WerraIntroduction l'analyse numriqueJacques Rappaz et Marco PicassoAlgbre linaireAide-mmoire, exercices et applicationsRobert C. Dalang et Amel ChaabouniAnalyse avance pour ingnieursBernard Dacorogna et Chiara TanteriInitiation aux probabilitsSheldon M. RossCours d'AnalyseSrishti D. Chatterji1 Analyse vectorielle2 Analyse complexe3 Equations diffrentielles

    DANS LA COLLECTION MTHODES MATHMATIQUES POUR L'INGNIEUR

    Introduction la statistiqueStephan MorgenthalerAide-mmoire d'analyseHeinrich Matzinger

    Les Presses polytechniques et universitaires romandes sont une fondationscientifique dont le but est principalement la diffusion des travauxde l'Ecole polytechnique fdrale de Lausanne ainsi que d'autresuniversits et colesd'ingnieurs francophones.Le catalogue de leurs publications peut tre obtenu par courrier auxPresses polytechniques et universitaires romandes,EPFL - Centre Midi, CH-1015 Lausanne, par E-Mail [email protected],par tlphone au (0)21 693 41 40, ou par fax au (0)21 693 40 27.

    www.ppur.org

    Premire dition, en deux tomes, 1987ISBN 2-88074-187-4 1991 2e dition, 2004 rimpression. Presses polytechniques et universitaires romandes,CH-1015 LausanneImprim en ItalieTous droits rservs.Reproduction, mme partielle, sous quelque formeou sur quelque support que ce soit, interdite sans l'accord crit de l'diteur.

  • Prface

    L'enseignement de l'algbre linaire s'est considrablement dvelopp aucours des deux dernires dcennies. De nos jours, presque toutes les sectionsd'tudes scientifiques et techniques, et notamment les sections d'ingnieurs,incluent l'algbre linaire dans la formation de base de leurs tudiants. Un ouvragequi s'ajoute aux nombreux dj existants dans la littrature peut donc encore sejustifier et prtendre rpondre des exigences restes insatisfaites.

    A l'exception de quelques-uns, les sujets dvelopps dans ce livre sontclassiques et servent normalement de base la ralisation de tout livre d'algbrelinaire de mme niveau. Ce qui distingue celui-ci des autres rside dans l'arrange-ment de la matire et surtout dans sa prsentation, qui emprunte beaucoup lagomtrie ordinaire et vise dvelopper chez le lecteur une comprhension intui-tive. Un autre lment distinctif est certainement la place accorde la notiond'espace affine et l'tude de la gomtrie affine plusieurs dimensions.

    Dans l'laboration de la matire, l'auteur s'est prvalu de l'exprience deplusieurs annes d'enseignement des sections d'ingnieurs de l'Ecole polytechni-que fdrale de Lausanne. C'est travers cette exprience que l'exposition pure-ment formelle conue initialement a cd la place un discours plus parl et,oserait-on dire, plus humain.

    Conscient du fait que les concepts abstraits ne deviennent clairs qu' traversles exemples, l'auteur s'est constamment souci de favoriser la comprhension pardes motivations, des commentaires et des illustrations.

    Outre crer les conditions propices une meilleure assimilation des thor-mes et des techniques de calcul de l'algbre linaire, cet ouvrage veut inciter lelecteur un travail de recherche personnel. Quelques-uns des nombreux exercicesplacs la fin de chaque chapitre ont pour but d'encourager une telle activit.

    Ce livre a t crit l'intention des tudiants du premier cycle d'tudes descoles d'ingnieurs de niveau universitaire, mais il s'adresse galement aux tu-diants en mathmatique et en physique orients vers les applications. Il peut enoutre venir en aide aux scientifiques la recherche de mthodes algbriques leurpermettant d'apporter des lments de rponse aux problmes qu'ils rencontrent,ainsi qu'aux matres du degr secondaire dsireux de savoir vers quels programmesconduit leur enseignement.

  • Remerciements

    Je remercie vivement Monsieur Jean-Claude Evard de l'intrt constant qu'ila apport la ralisation de cet ouvrage. Ses critiques et ses suggestions m'ontpermis d'amliorer la prsentation de nombreux points dlicats du texte.

    Je remercie Monsieur Laurent Perruchoud d'avoir lu plusieurs parties dumanuscrit et de m'avoir signal quelques imprcisions.

    Je remercie galement Monsieur Claude El-Hayek d'avoir contrl la ver-sion dfinitive du manuscrit. Monsieur Klaus-Dieter Semmier d'avoir ralis lesfigures reprsentant les quadriques, Monsieur Jean-Franois Casteu d'avoir effec-tu les dessins et Madame Pascale Deppierraz pour la comptence avec laquelleelle s'est occupe des problmes d'dition.

  • Conventions

    1. Dcoupage du texte

    Ce livre est compos de dix chapitres numrots de 1 10 et d'un appendicerepr par la lettre A. Chaque chapitre est divis en sections et chaque section enparagraphes. Les sections sont repres par une double numrotation et les para-graphes par une triple numrotation. Par exemple, 7.2 renvoie la deuximesection du septime chapitre et 7.2.4 au quatrime paragraphe de cette section. Ladernire section de chaque chapitre rassemble les exercices sur la matire traitedans le chapitre. Ces exercices sont numrots de la mme faon que les para-graphes. Ainsi, 7.4.11 dsigne le onzime exercice de la quatrime section duseptime chapitre. Les figures sont repres par l'abrviation Fig. suivie de deuxnombres, le premier indiquant le chapitre et le deuxime la figure. Par exemple,Fig. 7.3 dsigne la troisime figure du septime chapitre.

    2. Conventions sur les nombres

    Les lettres IR et C dsigneront respectivement le corps des nombres rels etle corps des nombres complexes. Tout au long des dix chapitres de ce livre, le termenombre aura le sens de nombre rel. Dans l'appendice consacr l'extensionde certains rsultats aux nombres complexes, il sera prcis dans quelles circons-tances le terme nombre prendra la signification de nombre complexe.

    Les nombres seront gnralement dsigns par des lettres grecques minuscu-les telles que a, /?, y, 2, f i , v, ou par des lettres latines minuscules telles que a, b,c, d. Les nombres entiers seront appels plus simplement entiers. Ils seront dsignspar des lettres latines minuscules telles que n, k, i, j , l, m.

    Nous dirons qu'un nombre est positif (ngatif) s'il est suprieur (infrieur) zro. Nous dirons qu'il est non ngatif s'il est suprieur ou gal zro.

    3. Avertissement concernant l'emploi des adjectifs numrauxTout au long de ce livre, par deux, trois, ,.., n objets, nous entendrons (sauf

    mention explicite du contraire) deux, trois, ..., n objets distincts.

    4. Familles d'lments d'un ensemble

    Dans ce livre, nous accderons famille finie d'lments d'un ensemble E toutn-uplet (ordonn) d'lments de E, c'est--dire tout lment du produit cartsien

  • 2 Conventions

    (X), x;,..,, x,,) et dirons que x, est le i-ime terme ou le terme d'indice i. Nous dironsen outre que l'ensemble {l, 2, ..., n} est ^ensemble d'indices.

    On remarquera que notre dfinition n'exclut pas que x, = x. pour des indicesi et j diffrents, ni mme que x, = x pour tout indice /, x dsignant un lment deE. On remarquera encore que (x,, x^, ..., x,,) = (x\, x\, ..., x^) si et seulement siX] == X), X^ = X^, ..., X,, = X,,.

    Nous appellerons les familles deux et trois termes respectivement coupleset triplets.

    Les familles infinies (ou suites) sont dfinies similairement en prenant commeensemble d'indices l'ensemble des entiers positifs. Elles seront dsignes par lesymbole (x,, x;, ...). Prcisons toutefois qu'elles apparatront trs rarement dansce livre.

    Ajoutons quelques lignes de commentaire la notion de famille finie. Dansl'tude de nombreuses questions, telles l'indpendance linaire ou la gnration desous-espaces ou l'orthogonalit, l'incorporation d'un ordre la dfinition defamille finie est inutile. A ce type de questions, les familles non ordonnes,c'est--dire les applications d'un ensemble fini / dans E (notes habituellement par(x,),/) conviennent parfaitement. Par contre, dans d'autres contextes, notammentdans certaines relations avec les matrices (en raison de leur reprsentation sous laforme de tableaux) ou dans des questions concernant l'orientation, l'ordre dedisposition des termes de la famille joue un rle important. Dans ce livre, par soucide simplicit, nous n'avons pas jug ncessaire d'utiliser deux notions de famillefinie. Le lecteur intress pourra facilement dceler de lui-mme les parties quis'noncent plus naturellement en termes de familles finies non ordonnes.

  • Table des matires

    Conventions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

    Chapitre 1 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.1 Un modle d'espace vectoriel . . . . . . . . . . . 71.2 Dfinition de la notion d'espace vectoriel . . . . . . 101.3 Exemples d'espaces vectoriels . . . . . . . . . . . 121.4 Combinaisons linaires, sous-espaces vectoriels,

    familles gnratrices . . . . . . . . . . . . . . . 151.5 Dpendance et indpendance linaires . . . . . . . 191.6 Bases d'un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . 221.7 Dimension d'un espace vectoriel . . . . . . . . . . 241.8 Retour aux sous-espaces vectoriels, sommes directes . 271.9 Espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311.10 Sous-espaces affines, paralllisme . . . . . . . . . 341.11 Repres, reprsentation paramtrique, gomtrie analy-

    tique affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371.12 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

    Chapitre 2 Espaces vectoriels euclidiens et espaces affines euclidiens

    2.1 Produit scalaire dans l'espace vectoriel gomtrique . 472.2 Espaces vectoriels euclidiens . . . . . . . . . . . . 502.3 Orthogonalit . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532.4 Ingalits, angles . . . . . . . . . . . . . . . . . 572.5 Espaces vectoriels euclidiens de dimension finie . . . 592.6 Projection orthogonale et meilleure approximation . . 612.7 Produit vectoriel et produit mixte . . . . . . . . . 662.8 Espaces affines euclidiens . . . . . . . . . . . . . 732.9 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

    Chapitre 3 Systmes linaires

    3.1 Dfinitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . 893.2 Existence et unicit des solutions . . . . . . . . . . 923.3 Matrices chelonnes . . . . . . . . . . . . . . . 943.4 Mthode de rsolution de Gauss . . . . . . . . . . 1003.5 Structure et dimension de l'ensemble des solutions . . 1053.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

  • Table des matires

    Chapitre 4 Algbre matricielle

    4.1 Oprations sur les matrices . . . . . . . . . . . . 1114.2 Matrices inversibles . . . . . . . . . . . . . . . 1194.3 Matrices carres particulires . . . . . . . . . . . 1244.4 Retour aux oprations lmentaires . . . . . . . . 1264.5 Fonctions matricielles . . . . . . . . . . . . . . 1284.6 Matrices de transition . . . . . . . . . . . . . . 1304.7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

    Chapitre 5 Dterminants

    5.1 Dfinition et proprits des dterminants . . . . . . 1375.2 Dmonstrations des proprits des dterminants . . . 1435.3 Dveloppements, formule de Cramer . . . . . . . . 1465.4 Exemples et remarques diverses . . . . . . . . . . 1505.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

    Chapitre 6 Applications linaires et applications affines

    6.1 Gnralits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1576.2 Applications linaires . . . . . . . . . . . . . . . 1606.3 Noyaux et images . . . . . . . . . . . . . . . . 1656.4 Oprations sur les applications linaires . . . . . . . 1686.5 Reprsentation matricielle d'une application linaire . 1716.6 Changements de base . . . . . . . . . . . . . . . 1776.7 Applications affines . . . . . . . . . . . . . . . 1826.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191

    Chapitre 7 Transformations et matrices orthogonales, isomtries,similitudes

    7.1 Transformations et matrices orthogonales . . . . . . 1977.2 Classification des transformations orthogonales

    deux et trois dimensions . . . . . . . . . . . . 2027.3 Isomtries, similitudes . . . . . . . . . . . . . . 2107.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

    Chapitre 8 Valeurs propres et vecteurs propres

    8.1 Exemples prliminaires . . . . . . . . . . . . . . 2198.2 Dfinitions et premires consquences . . . . . . . 2248.3 Formulation matricielle, polynme caractristique . . 2278.4 Rduction la forme diagonale . . . . . . . . . . 2328.5 Rduction des applications linaires non diagonalisables 237

  • Table des matires

    8.6 Transformations et matrices symtriques . . . . . . 2438.7 Application aux systmes diffrentiels . . . . . . . 2488.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257

    Chapitre 9 Formes bilinaires symtriques

    9.1 Rduction des formes bilinaires symtriques . . . . 2639.2 Formes bilinaires symtriques dfinies positives . . . 2689.3 Rduction simultane . . . . . . . . . . . . . . . 2739.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276

    Chapitre 10 Quadriques10.1 Equation gnrale d'une quadrique . . . . . . . . . 27910.2 Centrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28110.3 Rduction de l'quation d'une quadrique centre . . 28310.4 Rduction de l'quation d'une quadrique sans centre . 28710.5 Exemples de rduction . . . . . . . . . . . . . . 29010.6 Reprsentations paramtriques . . . . . . . . . . 29210.7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295

    Appendice Extension aux scalaires complexes

    A.l Espaces vectoriels complexes . . . . . . . . . . . 299A.2 Systmes linaires, matrices et dterminants . . . . . 302A.3 Applications linaires . . . . . . . . . . . . . . . 303A.4 Valeurs propres et vecteurs propres . . . . . . . . 304A. 5 Transformations normales . . . . . . . . . . . . 308A.6 Formes sesquilinaires hermitiennes . . . . . . . . 311A.7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315

    Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327

  • CHAPITRE 1

    Espaces vectoriels et espaces affines

    1.1 UN MODELE D'ESPACE VECTORIEL

    1.1.1 Introduction

    Des notions physiques telles que la force ou la vitesse sont caractrises parune direction, un sens et une intensit. Ce triple caractre est mis en vidence parles flches. Celles-ci sont l'origine de la notion de vecteur et en constituentl'exemple le plus suggestif. Bien que leur nature soit essentiellement gomtrique,c'est leur aptitude se lier les unes aux autres, donc leur comportement algbrique,qui retiendra principalement notre attention. Partag en classes d'quivalence etmuni de deux oprations appeles addition et multiplication par un scalaire,l'ensemble qu'elles forment reprsente le modle classique d'un espace vectoriel.Un de nos premiers objectifs est la description dtaille de ce modle.

    1.1.2 Notion de flche

    Nous dsignerons par ^ l'espace ordinaire de la gomtrie lmentaire etpar P, Q,... ses points. Nous appellerons flche tout segment de droite orient. Laflche d'origine P et d'extrmit Q sera note PQ (fig. 1.1). Il est vident que touteflche est caractrise par sa direction, son sens, son intensit ou grandeur et sonorigine.

    ^^QPQ^^^'^

    P Fig. 1.1

    1.1.3 Ensemble des vecteurs

    Nous dirons que deux flches sont quivalentes si elles ont la mme direc-tion, le mme sens et la mme intensit. Partageons l'ensemble des flches en classesd'quivalence: deux flches appartiennent une mme classe si et seulement si ellessont quivalentes. Nous dirons que chacune de ces classes est un vecteur. Ran-geons, en outre, les flches dgnres (c'est--dire de la forme PF) en une classedistingue que nous appellerons vecteur nul et noterons 0. L'ensemble des vecteurs

  • CHAPITRE 1

    Espaces vectoriels et espaces affines

    1.1 UN MODELE D'ESPACE VECTORIEL

    1.1.1 Introduction

    Des notions physiques telles que la force ou la vitesse sont caractrises parune direction, un sens et une intensit. Ce triple caractre est mis en vidence parles flches. Celles-ci sont l'origine de la notion de vecteur et en constituentl'exemple le plus suggestif. Bien que leur nature soit essentiellement gomtrique,c'est leur aptitude se lier les unes aux autres, donc leur comportement algbrique,qui retiendra principalement notre attention. Partag en classes d'quivalence etmuni de deux oprations appeles addition et multiplication par un scalaire,l'ensemble qu'elles forment reprsente le modle classique d'un espace vectoriel.Un de nos premiers objectifs est la description dtaille de ce modle.

    1.1.2 Notion de flche

    Nous dsignerons par ^ l'espace ordinaire de la gomtrie lmentaire etpar P, Q,... ses points. Nous appellerons flche tout segment de droite orient. Laflche d'origine P et d'extrmit Q sera note PQ (fig. 1.1). Il est vident que touteflche est caractrise par sa direction, son sens, son intensit ou grandeur et sonorigine.

    ^^QPQ^^^'^

    P Fig. 1.1

    1.1.3 Ensemble des vecteurs

    Nous dirons que deux flches sont quivalentes si elles ont la mme direc-tion, le mme sens et la mme intensit. Partageons l'ensemble des flches en classesd'quivalence: deux flches appartiennent une mme classe si et seulement si ellessont quivalentes. Nous dirons que chacune de ces classes est un vecteur. Ran-geons, en outre, les flches dgnres (c'est--dire de la forme PF) en une classedistingue que nous appellerons vecteur nul et noterons 0. L'ensemble des vecteurs

  • 8 Espaces vectoriels et espaces affines

    ainsi dfinis sera dsign par V. Il faut souligner que les lments de V sont desclasses de flches et non pas des flches individuelles. Il est cependant clair qu'uneflche quelconque suffit dterminer la classe laquelle elle appartient et il estdonc naturel de l'appeler reprsentant de la classe ou du vecteur.

    Dans ce livre, les vecteurs seront dsigns par des lettres latines minusculesimprimes en caractre gras ou par des couples de lettres latines majusculessurmontes d'une flche (par exemple, PQ dsigne le vecteur dtermin par laflche PQ). Dans les figures, les flches seront toutefois dsignes par le symboledu vecteur qu'elles reprsentent.

    1.1.4 Addition de vecteurs

    Traons le reprsentant d'un vecteur y partir de l'extrmit d'un reprsen-tant d'un vecteur x. La flche dont l'origine est celle du reprsentant de x etl'extrmit celle du reprsentant de y dtermine un vecteur que nous noteronsx + y et appelerons somme de x et y. L'opration qui associe tout couple devecteurs leur somme s'appelle addition vectorielle (fig. 1.2).

    A l'aide d'une figure, il est facile de montrer que l'opration d'additionvectorielle est associative et commutative, autrement dit, que

    (x + y) + z = x + (y + z)

    et

    x + y = y + x.II est en outre vident que le vecteur nul 0 est l'lment neutre de l'addition

    vectorielle, autrement dit, que

    x + 0 = 0 + x = x ,

    et que

    x + (-x) = 0,

    o x dsigne le vecteur oppos de x, c'est--dire le vecteur dont les reprsentantsont la mme direction et la mme intensit que ceux de x, mais le sens oppos(fig. 1.3).

  • Un modle d'espace vectoriel 9

    Fig. 1.3

    1.1.5 Soustraction de vecteurs

    L'opration inverse de l'addition vectorielle est la soustraction vectorielle.Soustraire un vecteur revient additionner le vecteur oppos (fig. 1.4):

    x - y = x + (-y).

    Fig. 1.4

    1.1.6 Remarque

    L'addition s'tend, par rcurrence, au cas d'une famille finie quelconque devecteurs (xi, x^, ..., x^.):

    ((X, + X:,) + X3) + ... .

    En vertu de l'associativit, ces additions successives peuvent tre effectues dansn'importe quel ordre, ce qui justifie l'criture sans parenthses

    X] + X^ + ... + X^..

    1.1.7 Multiplication par un scalaire

    Dans ce livre scalaire sera synonyme de nombre. Rappelons en outreque, sauf indication contraire, nombre signifie nombre rel. Le vecteur ax,appel produit du nombre a par x, est dfini de la manire suivante : prenons uneflche reprsentative de x et construisons une flche de mme direction, de mmesens ou de sens oppos, suivant que a est positif ou ngatif, et d'intensit |a| foisl'intensit de la flche initiale; la flche ainsi obtenue est un reprsentant du vecteurax; si a = 0 ou x = 0, nous posons ax = 0. L'opration qui consiste effectuer

  • 10 Espaces vectoriels et espaces affines

    le produit d'un nombre par un vecteur est appele multiplication par un scalaire(fig. 1.5). Les deux cas particuliers suivants mritent d'tre relevs:

    Ix = x, ( l)x = x.

    Fig. 1.5

    On vrifie aisment que la multiplication par un scalaire est associative etdistributive par rapport l'addition numrique et l'addition vectorielle, autre-ment dit, que

    a(ftx) = (a?)x,(a + /Qx = ax + /x,a(x + y) = ax + ay.

    1.1.8 Espace vectoriel gomtrique

    L'addition vectorielle et la multiplication par un scalaire dfinissent dans Vune structure d'espace vectoriel. Nous appellerons V espace vectoriel gomtrique.

    1.2 DEFINITION DE LA NOTION D'ESPACE VECTORIEL

    1.2.1 Introduction

    Nous allons maintenant aborder l'tude des espaces vectoriels sous uneforme abstraite. En gros, un espace vectoriel sera un ensemble d'lments pouvanttre additionns et multiplis par les nombres conformment aux rgles de calculmises en vidence dans la section 1.1.

    1.2.2 Espaces vectoriels

    On appelle espace vectoriel un ensemble E d'lments dsigns par x, y, ...et appels vecteurs, muni d'une structure algbrique dfinie par la donne de deuxoprations:

  • Dfinition de la notion d'espace vectoriel

    l'addition vectorielle: tout couple (x, y) de vecteurs correspond unvecteur dsign par x + y et appel somme de x et y;

    la multiplication par un scalaire: tout couple (a, x) form d'un nombrea et d'un vecteur x correspond un vecteur dsign par ax et appel produitde a par x.

    Ces deux oprations satisfont aux conditions suivantes:

    (a) (x + y) + z = x + (y + z) (loi associative).(b) x + y = y + x (loi commutative).(c) II existe un vecteur, not 0 et appel vecteur nul, tel que x + 0 = x pour tout

    vecteur x.(d) Pour tout vecteur x, il existe un vecteur, not x et appel vecteur oppos de

    x, tel que x + (x) = 0.(e) a ( f f \ ) = (a f f ) \ (loi associative).(f) (a + ft)x = ax + px. , . , (lois distnbutives).(g) a(x + y) = ax + ay(h) Ix = x.

    1.2.3 Remarques et rgles lmentaires

    Voici quelques observations dcoulant directement de la dfinition.

    (1) La remarque 1.1.6 s'applique dans le cas prsent.(2) Les lois distributives (f) et (g) s'tendent par rcurrence un nombre fini

    quelconque de termes:

    (o(| + ... + a^)x = OjX + ... + a^x,a(xi + ... + x^) = axi + ... + ax^..(3) Le vecteur nul dont l'existence est assure par la condition (c) est unique.

    En effet, si un vecteur 0' satisfait aussi cette condition, alors 0 = 0 + 0 ' = 0' +par (b)

    0 = 0', ce qui montre que 0 = 0'. De manire analogue, on montre que l'opposd'un vecteur est unique.

    (4) Soustraction vectorielle. Soustraire le vecteur y du vecteur x signifieadditionner y x. Le vecteur ainsi obtenu est appel diffrence de x et y et estnot x y. Nous laissons au lecteur le soin de vrifier, en partant des conditionsde la dfinition, que x y est l'unique vecteur z tel que z + y = x.

    (5) Si a. = 0 ou x = 0, alors ax = 0. Il suffit de poser /? = 0 dans (f) sia = 0, y = 0 dans (g) si x = 0, et de soustraire aux deux membres de l'galitOx dans le premier cas et a0 dans le deuxime cas.

    (6) Si ax = 0, alors a = 0 ou x = 0. En effet, si a + 0, en utilisantsuccessivement les conditions (h), (e) et la rgle (5), nous obtenons

    x = Ix = (-a)x = -(ax) = - 0 = 0 .a a a

  • 12 Espaces vectoriels et espaces affines

    (7) (-a)x = -((x), donc en particulier (-l)x = -x. En effet, l'opposd'un vecteur tant unique d'aprs (3), il suffit de montrer que ax + ( a)x = 0.Or, par la condition (f), ax + (a)x = (a a)\ = Ox et, par (5), Ox = 0.

    1.3 EXEMPLES D'ESPACES VECTORIELS

    1.3.1 Espaces vectoriels gomtriques

    L'espace vectoriel gomtrique V tudi dans la section 1.1 est un premierexemple d'espace vectoriel selon la dfinition 1.2.2. Un deuxime exemple est leplan vectoriel gomtrique, c'est--dire l'ensemble des classes de flches quivalen-tes du plan usuel de la gomtrie lmentaire, muni des deux oprations introduitesdans 1.1.4 et 1.1.7. Nous le dsignerons galement par V, mais s'il faut le distinguerdu premier, nous utiliserons les symboles V3 pour l'espace et V2 pour le plan.

    1.3.2 Vectorialis de ^ .

    Soit 0 un point arbitrairement choisi et fix de l'espace ponctuel f^ introduitdans 1.1.2. Dfinissons l'opration d'addition des points P et Q de '' par la rgledu paralllogramme: P + Q est le sommet oppos 0 du paralllogrammeconstruit sur 0, P, Q (fig. 1.6). Cette opration peut galement tre dfinie l'aidedes flches: P + Q est l'extrmit de la flche d'origine P quivalente la flcheOQ. Dfinissons similairement la multiplication de P par un nombre a (fig. 1.7).Muni de ces deux oprations, V devient un espace vectoriel appel vectorialisde ? relativement 0. Nous dsignerons cet espace par Sp et appellerons le point0 origine. En identifiant chaque point -P la flche OP, nous pouvons considrer

    %o comme tant form des flches d'origine commune 0.

    Q

    ^ ~~^ ^0P+ Q ^ aP~~~~^^ ^^ ^

    "--,

    '"'--. ^ ^--^ ^ P

    p

    Fig. 1.6 0 Fig. 1.7

    On remarquera que si 0' est une deuxime origine, '6'y' 6t % son^ gauxen tant qu'ensembles, mais diffrents en tant qu'espaces vectoriels (fig. 1.8).

  • Exemples d'espaces vectoriels 13

    P + Q dans 8g,Q /--^

  • 14 Espaces vectoriels et espaces affines

    et que

    est l'oppos de

    ]R' sera identifi R.

    1.3.4 Un espace vectoriel fonctionnel

    Soit C,y u l'ensemble des fonctions relles continues dfinies dans l'intervalleferm [a, b]. Nous dsignerons les lments de cet ensemble par les lettres f, g, ....La valeur de f au point t sera note f((). Dire que f = g quivaudra donc direque f(Q = g(() pour tout t de l'intervalle [a, b]. De manire abrge, nous crironsf ( t ) = g(?), le signe = indiquant ainsi que les deux membres sont gaux pour toutt de l'intervalle [a, b]. Considrons les deux oprations suivantes :

    f + g, dfinie par la formule (f + g)(Q = (t) + g(Q, af, dfinie par la formule (oif)(t) = af(t).

    Ces deux oprations satisfont aux conditions (a)-(h) de la dfinition 1.2.2 etmunissent C^ q d'une structure d'espace vectoriel. Le vecteur nul de cet espace estla fonction nulle et l'oppos de f est la fonction f dfinie par (!)(t) = (t).

    Il est intressant de constater que C^q, en tant qu'espace vectoriel, est unegnralisation naturelle de IR." au cas continu. On peut en effet concevoir toutvecteur (a,) de IR" sous la forme d'une fonction relle dfinie dans l'ensemble{l, 2,..., n}: la valeur de cette fonction au point ; est tout simplement ;.

    1.3.5 Autres espaces vectoriels fonctionnels

    Voici quelques autres exemples d'espaces vectoriels fonctionnels. Les opra-tions d'addition et de multiplication par un scalaire sont dfinies comme dans1.3.4.

    (1) L'espace vectoriel C ,^ ^ form des fonctions relles k fois continmentdrivables, dfinies dans l'intervalle ouvert (a, b).

    (2) L'espace vectoriel des fonctions relles dfinies dans un intervalle.(3) L'espace vectoriel des polynmes une indtermine.(4) L'espace vectoriel des polynmes une indtermine de degr infrieur

    ou gal n.

  • Combinaisons linaires, sous-espaces vectoriels, familles gnratrices 15

    1.4 COMBINAISONS LINEAIRES, SOUS-ESPACESVECTORIELS, FAMILLES GNRATRICES

    1.4.1 Avertissement

    Dornavant, sauf mention explicite du contraire, les vecteurs seront leslments d'un espace vectoriel donn E.

    1.4.2 Combinaisons linaires

    On appelle combinaison linaire des vecteurs x,, x^, ..., x^ tout vecteur de laforme otiXi + o^x; + ... + ap^, o a,, a^, ..., a^ sont des nombres appelscoefficients de la combinaison linaire.

    1.4.3 Exemples

    (1) Le vecteur nul est combinaison linaire de x^ x,, ..., x^. Pour voir cela,il suffit de prendre ti = a^ = ... = a^ = 0. Dans ce cas, la combinaison linaireest appele combinaison linaire triviale.

    (2) Les combinaisons linaires d'un vecteur x sont appeles multiples de x.Un multiple de x est donc un vecteur de la forme ax. On notera que le vecteur nulest multiple de tout vecteur.

    (3) Combinaisons convexes. On appelle combinaison convexe toute combi-naison linaire dont les coefficients sont non ngatifs et de somme gale 1.L'ensemble des combinaisons convexes de deux points P et Q de % est le segmentde droite joignant P et Q. Pour s'en rendre compte, il suffit d'crire

    aP + (1 - a)Q = Q + a(P - Q),de faire varier a de 0 1 et de constater que tous les points du segment sont ainsiobtenus (fig. 1.9).

    Fig. 1.9

    a(P - Q)

  • 16 Espaces vectoriels et espaces affines

    Nous laissons au lecteur le soin de vrifier que l'ensemble des combinaisonsconvexes de trois points est le triangle, ventuellement dgnr, dont les sommetssont ces trois points.

    D'une manire gnrale, on peut montrer que l'ensemble des combinaisonsconvexes de k > 3 points est le plus petit polydre convexe (polygone convexe si% dsigne le plan), ventuellement dgnr, comprenant ces points.

    (4) On dit que le vecteur-colonne (x) de ]R3 est solution du systme d'qua-tions linaires

    3x, ~ 2^2 + 4x3 = 0 , -.X[- | - x^ 5x3 = 0

    si ses termes x^, x^, x^, substitus aux inconnues x,, x^, X3, vrifient les deuxquations.

    Toute combinaison linaire o(i(x,') + (^(x?) de solutions (x,!) et (x]) dusystme (1.2) est encore une solution de ce systme.

    (5) Soit fi et f^ les deux fonctions dfinies par\(t) = cost et f^(t) = sin;. (1.3)

    Toute combinaison linaire de f\ et f^ est solution de l'quation diffrentielle

    f + f = 0,

    o f dsigne la deuxime drive de f.

    1.4.4 Combinaisons linaires itres

    Si le vecteur x est combinaison linaire des vecteurs x,, x^, ..., x^ et chacunde ces vecteurs est combinaison linaire des vecteurs yi, y;, ..., y,, alors x estcombinaison linaire de yi, y^, ..., y/.

    1.4.5 Sous-espaces vectoriels

    On appelle sous-espace vectoriel de E tout sous-ensemble de E qui estlui-mme un espace vectoriel pour les oprations d'addition et de multiplicationpar un scalaire dfinies dans E.

    Un sous-espace vectoriel, en tant qu'espace vectoriel, ne peut tre vide,puisqu'il comprend au moins un vecteur, savoir son vecteur nul, celui-ci tantd'ailleurs forcment le vecteur nul de E, en vertu de la rgle (5). de 1.2.3. En outre,en mme temps que les vecteurs x et y, il comprend toutes leurs combinaisonslinaires a\ + / } y . Inversement, on voit aussitt que tout sous-ensemble jouissantde ces proprits est un sous-espace vectoriel. Nous avons ainsi tabli la proposi-tion suivante:

  • Combinaisons linaires, sous-espaces vectoriels, familles gnratrices 17

    1.4.6 Proposition. Caractrisation des sous-espaces vectoriels

    Un sous-ensemble S de E est un sous-espace vectoriel de E si et seulement siS est non vide et ax + py appartient S pour tout couple (x, y) de vecteurs de Set tout couple (a, p) de nombres.

    La proposition suivante en dcoule aisment:

    1.4.7 Proposition

    Soit (x,, x^, ..., x^) une famille de vecteurs. L'ensemble des combinaisonslinaires de x;, x^, ..., x^ est un sous-espace vectoriel S de E, plus prcisment le pluspetit sous-espace vectoriel de E (au sens de l'inclusion) comprenant x,, x^, ..., x^.

    1.4.8 Gnrateurs, familles gnratrices

    Les vecteurs x;, x^, ..., x^ de la proposition 1.4.7 sont appels gnrateursde S et la famille (x,, x;, ..., x^) famille gnratrice de S. On dit aussi que cesvecteurs ou cette famille engendrent S.

    1.4.9 Somme et intersection de sous-espaces vectoriels

    Soit S et T des sous-espaces vectoriels de E. On appelle somme de S et T,et on note S + T, l'ensemble des vecteurs de la forme s + t, o s est un vecteurde S et t un vecteur de T. A l'aide de la proposition 1.4.7, le lecteur constaterafacilement que la somme S + T et l'intersection S fl T sont des sous-espacesvectoriels de E. Au contraire, la runion S U T n'est pas un sous-espace vectorielde E, moins que S ne soit contenu dans T, ou rciproquement. En fait, le pluspetit sous-espace vectoriel de E contenant S U T est la somme S + T (cf. exercice1.12.14).

    Les rsultats de ce paragraphe s'tendent, de manire vidente, au casd'une famille quelconque (5'i, S-^, ..., S^) de sous-espaces vectoriels de E: lasomme S^ + S^ + ... + S^, c'est--dire l'ensemble des vecteurs de la formes; + s^ + ... + s^, o s; est un vecteur de iS'; pour ; = 1, 2,..., k, et l'intersectionS, D 5^ D ... n S^ sont des sous-espaces vectoriels de E.

    1.4.10 Exemples

    (1) {0} et E sont des sous-espaces vectoriels de E.(2) Le sous-espace vectoriel engendr par un vecteur non nul est form de

    tous les multiples de ce vecteur. On appelle un tel sous-espace droite vectorielle.Un sous-espace vectoriel engendr par deux vecteurs non multiples l'un de l'autreest appel plan vectoriel. Dans % une droite et un plan vectoriels sont effective-ment une droite et un plan passant par l'origine 0.

  • 18 Espaces vectoriels et espaces affines

    (3) R4 est engendr par les vecteurs-colonnes1000

    0100

    '

    0010

    '

    0001

    En effet,

    !2

    ^

    a*.

    = a,

    1000

    + a,

    0100

    + a,

    0'010

    + 4

    '0001

    (1.4)

    (4) Les fonctions f, et f^ dfinies dans (1.3) engendrent le sous-espacevectoriel de C^ ^ form des solutions de l'quation diffrentielle f + f = 0. Cersultat d'analyse est nonc sans dmonstration.

    (5) Etant donn cinq nombres ty, ..., t^ arbitrairement choisis, dfinissonsles cinq polynmes du quatrime degr pg, .. . , p4 par la formule

    (t - ty) ... (t ^ (,)... (t - (4)p,

  • Dpendance et indpendance linaires 19

    (7) Si x n'est pas multiple de y, S = {z: z = x + ay, a e IR.} n'est pas unsous-espace vectoriel de E, ne serait-ce que par le fait que 0 n'est pas lment deS. En particulier, une droite ne passant pas par l'origine n'est pas un sous-espacevectoriel de %. (Pour plus de dtails, voir les sections 1.8 et 1.9.)

    1.5 DEPENDANCE ET INDEPENDANCE LINEAIRES

    1.5.1 Caractrisation de l'absence de paralllisme un mme plan

    Si e,, e^, 3 sont trois vecteurs de V^ dont les reprsentants ne sont pasparallles un mme plan (par convention, une flche d'intensit nulle est parallle tout plan), alors tout vecteur x de V3 s'crit de manire unique sous la forme

    x = otiCi + ot^e; + 0(303,o ai, o^, 0(3 sont des nombres (fig. 1.10).

    Fig. 1.10

    En particulier, la seule possibilit d'obtenir le vecteur nul comme combinai-son linaire de e,, e^, 3 est d'attribuer la valeur 0 a^, a^, 0(3.

    Rciproquement, si pour trois vecteurs e,, e;, 3 de V' la relation otiCi +x^ + 0(303 = 0 implique 0(1 = a; = 0(3 = 0, aucun de ces vecteurs ne peut tre

  • 20 Espaces vectoriels et espaces affines

    combinaison linaire des deux autres, autrement dit, leurs reprsentants ne sontpas parallles un mme plan.

    Sur la base de ces observations, nous allons tendre la notion d'absence deparalllisme un mme plan au cas d'un nombre quelconque de vecteurs d'unespace vectoriel E.

    1.5.2 Indpendance et dpendance linaires, familles libres et lies

    On dit que les vecteurs x,, x^, ..., x^ sont linairement indpendants si larelation a iX, + a^x; + ... + a^ = 0 implique a, == a^ = ... = a^ = 0, autrementdit, si la combinaison linaire triviale est la seule combinaison linaire de x,, x^,..., x^ qui soit nulle. Dans le cas contraire, on dit que les vecteurs x,, x^,..., x^ sontlinairement dpendants.

    Si l'attention est fixe sur la famille (xi, x^, ..., X() plutt que sur les termesdont elle est constitue, on dit que celle-ci est libre ou lie suivant que les vecteursX), x^, ..., x^ sont linairement indpendants ou dpendants.

    1.5.3 Formulation de la dpendance linaire

    Selon la dfinition 1.5.2, les vecteurs x;, x;, ..., x^ sont linairement dpen-dants s'il existe des nombres non tous nuls a^, a.^, ..., a^ tels que a^i + a^ 4-... + O(A = 0.

    1.5.4 Exemples

    Voici quelques cas o la dfinition 1.5.2 s'applique directement.(1) Une famille rduite un seul terme x est libre ou lie suivant que x est

    non nul ou nul.(2) Pour qu'un couple (x, y) soit li, il faut et il suffit que l'un des vecteurs

    x ou y soit multiple de l'autre. On remarquera que le couple (x, 0) est li, mais quex n'est pas multiple de 0 si x -^ 0.

    (3) Si un des vecteurs x,, x^, ..., x^ est nul, ces vecteurs sont linairementdpendants, car, en supposant x, = 0, nous voyons que la combinaison linaireOxi + ... + Ix, + ... + Ox^ est nulle sans tre triviale.

    (4) Si x; = \j pour un couple d'indices i et j diffrents, alors les vecteurs x,,x^, ..., x^ sont linairement dpendants, car, tant admis par exemple que ;' k}.En d'autres termes, toute famille finie de vecteurs admettant une sous-famille lieest elle-mme lie.

  • Dpendance et indpendance linaires 21

    (6) Si les vecteurs Xi, x^, ..., x^ sont linairement indpendants, les vecteursx; x, , ..., x, (1 < ;i < ;2 < < '/ < k) le sont galement. En d'autres termes,toute sous-famille d'une famille libre est elle-mme libre.

    La proposition suivante gnralise l'exemple (2):

    1.5.5 Proposition. Caractrisation de la dpendance linaire

    Pour qu'une famille de vecteurs (X), x^, ..., x^) (k > 1) soit lie, il faut et ils u f f i t qu 'un vecteur x; soit combinaison linaire des vecteurs x avec j ^ i.DMONSTRATION

    Si la famille (x,, x^, ..., x^.) est lie, il existe des nombres non tous nuls a^,0:2, ..., a^ tels que a^1t^ + a^ + ... + a^\^ = 0. En supposant a; non nul et enrsolvant par rapport x,, nous obtenons

    1 /X, = -(-OiiXi - ... Ot,X, - ... - Ot^),

    "i

    o l'accent circonflexe indique l'absence du terme d'indice /. Cela montre que x;est combinaison linaire des x avec j ^ ;'.

    Inversement, si x, = a^ + ... + o^x, + ... + a^, alors a]X| 4- ... +( l)x, + ... + a^ = 0, ce qui montre que la famille (x,, x;, ..., x^) est lie, carau moins un coefficient de la combinaison linaire est non nul.

    1.5.6 Proposition. Critre d'indpendance linaire

    Pour qu'une famille de vecteurs (X|, x^, ..., x^) soit libre, il faut et il suffitqu'aucun vecteur \ ne puisse s'crire de deux manires sous la forme d'une combinai-son linaire des vecteurs Xi, x^, ..., x^.

    DMONSTRATION

    Supposons que la famille (x^ x^, .... x^) soit libre. S'il existait un vecteur xtel que

    x = iXi + a^ + ... + ap^ = aiX] + a^ + ... + 01'^,avec a, -fc a,' pour au moins un indice ;", la combinaison linaire

    (a, - ai)x, + (a^ - a'^ + ... + (a^ - a'^serait nulle sans tre triviale, ce qui contredirait l'hypothse.

    Rciproquement, supposons qu'aucun vecteur x ne puisse tre crit de deuxmanires sous la forme d'une combinaison linaire des vecteurs x,, x^,.., x^. Alors,en particulier, le vecteur nul ne pourra l'tre, autrement dit, la combinaison linairetriviale est la seule combinaison linaire des vecteurs x,, x^, ..., x^ qui s'annule,donc la famille (x,, x^, ..., x^) est libre.

  • 22 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.6 BASES D'UN ESPACE VECTORIEL

    1.6.1 Introduction

    Les familles gnratrices libres jouent un rle important en algbre linaire.Elles seront tudies dans la prsente section et la suivante.

    Comme prcdemment, E dsignera un espace vectoriel.

    1.6.2 Bases d'un espace vectoriel

    On dit qu'une famille finie de vecteurs est une base de E si elle est libre etengendre E.

    D'aprs cette dfinition, toute famille libre (x^ x^, ..., x^) est une base dusous-espace vectoriel qu'elle engendre.

    1.6.3 Proposition

    Pour qu'une famille de vecteurs (e,, e^, ..., e,,) soit une base de E, il faut et ilsuffit que tout vecteur x de E s'exprime de manire unique sous la forme d'unecombinaison linaire des vecteurs G|, e;, ..., e,,:

    x = x^^ + x^ + ... + x^. (1.9)L'expression (1.9) est appele dcomposition de x suivant la base (ei, e;,..., e,,).

    DMONSTRATION

    Par dfinition d'une base, les vecteurs G), e;, ..., e,, engendrent E, donc toutvecteur x s'crit sous la forme (1.9). D'autre part, puisque G), e^, ..., sontlinairement indpendants, la dcomposition (1.9) est unique, d'aprs la proposi-tion 1.5.6.

    Rciproquement, si tout vecteur x s'crit de manire unique sous la forme(1.9), les vecteurs G], e^, ..., e,, engendrent E et, en outre, ils sont linairementindpendants, encore d'aprs la proposition 1.5.6, donc (G), e;,..., e,,) est une basede'.

    1.6.4 Composantes d'un vecteurLes coefficients x,, x^,..., x^ de la dcomposition d'un vecteur x suivant une

    base sont appels composantes de x dans cette base.En prsence d'une base, tout vecteur est donc entirement dtermin par ses

    composantes.

  • Bases d'un espace vectoriel 23

    1.6.5 Proposition

    Si X), x-i, ..., x,, sont les composantes de x et y^ y^, ..., y^ celles de y, alors-fi + y\, x-i + Yi' ' xn + Yn sont ^es composantes de x + y et OEX), ax-^, ..., ax^celles de ax.

    En d'autres tennes, additionner deux vecteurs revient additionner leurscomposantes et multiplier un vecteur par a revient multiplier ses composantespar a. La base est donc un outil de calcul important, car elle permet d'effectuerles oprations sur les vecteurs au moyen d'oprations sur les nombres.

    1.6.6 Notation

    De toute vidence, les composantes d'un vecteur dpendent du choix de labase, mais une fois que ce choix est fait, il n'y aura aucun danger d'ambigutlorsqu'on crira x(x,, x^,..., x,,) pour exprimer que Xi, x;,..., x,, sont les composan-tes de x. (Une criture mieux approprie au cas o des changements de baseinterviennent sera introduite dans 6.5.6.)

    1.6.7 Exemples

    (1) La donne d'une base dans % quivaut celle d'un systme d'axes derfrence d'origine 0 dans y. Les composantes d'un point de % sont, dans cecas, les coordonnes de ce point par rapport au systme d'axes.

    (2) Deux (trois) vecteurs linairement indpendants de V1 (V3) forment unebase.

    (3) Les vecteurs-colonnes de R"

    (1.10)

    10

    0

    '

    01

    0

    ,...,

    00

    1

    forment une base que l'on appelle base canonique de ]R". Les composantes duvecteur-colonne (a,) dans cette base sont a;, a^, ..., a^.

    (4) Les polynmes pg, ..., p4 dfinis dans (1.5) forment une base de l'espacevectoriel des polynmes de degr infrieur ou gal 4. En effet, ils engendrent cetespace et, de plus, ils sont linairement indpendants, car la relation otopo + ... +t4P4 = 0 implique a;oPo(

  • 24 Espaces vectoriels et espaces affines

    espace et, en outre, ils sont linairement indpendants, car la relation Otgpo + ...+ ? = 0 s'crit aussi sous la forme Oig + a, ; + . . . + a^t" = 0 et implique donc

    O.Q = ai = ... = a,, = 0 (cf. exercice 1.12.5). Les composantes d'un polynme dedegr infrieur ou gal n dans cette base sont les coefficients de ce polynme.

    1.7 DIMENSION D'UN ESPACE VECTORIEL

    1.7.1 Introduction

    Au long de ce livre, nous nous occuperons principalement d'espaces vecto-riels admettant une base. Un des objectifs de cette section est de caractriser cesespaces.

    Dans cette section, E dsignera encore un espace vectoriel.

    1.7.2 Dimension finie et infinie

    On dit que E est de dimension finie s'il est engendr par une famille finie devecteurs. Dans le cas contraire, on dit que E est de dimension infinie.

    1.7.3 Thorme. Prolongement d'une famille libre

    Soit (X|, x^, ..., x^) une famille libre et (v,, v;, ..., v^) une famille gnratricede E. Si (X[, x^, ..., x^) n'est pas une base de E, on peut extraire une sous-famille (v; ,v,^, ..., v;^) de (Y), v^, ..., v,,) de telle manire que la famille (x,, ..., x^., v; ..., v,) soitune base de E.

    DMONSTRATION

    Au moins un des vecteurs v, n'est pas combinaison linaire des vecteurs x,,x^, ..., x^, sinon (x,, x^, ..., x^) engendrerait E, en raison de 1.4.4, et serait doncune base de E. Notons ce vecteur v;. La famille (x,, ..., x^, v . ) est alors libre. Eneffet, la relation 0(|X( + ... + a^x^ + /?iV; = 0 implique d'abord /?, = 0, autrementv; serait combinaison linaire des vecteurs X|, x^, ..., x^, et ensuite 0 ( 1 = 0 2 = ...= a.^ = 0, puisque les vecteurs x,, x^, ..., x^ sont linairement indpendants. Sila famille (x,, ..., x^, v, ) engendre E, elle est une base de E et le thorme est alorsdmontr. Dans le cas contraire, le mme raisonnement nous assure de l'existenced'un vecteur v, tel que (x,, ..., x^, v , , v, ) est une famille libre. Si cette famillen'engendre pas E, le procd d'extraction de vecteurs v, de (Y[, v^, ..., v^) sepoursuit. Lorsqu'il s'arrte, nous aurons obtenu un prolongement de (x,, x^, ...,x^) en une famille libre engendrant E, c'est--dire en une base de E.

  • Dimension d'un espace vectoriel 25

    1.7.4 Corollaire. Existence et extraction d'une base

    Tout espace vectoriel de dimension finie et non rduit au vecteur nul admet unebase. En fait, de toute famille gnratrice d'un tel espace on peut extraire une base.

    DMONSTRATION

    Soit (Y), v^, ..., v^) une famille gnratrice de E. Si E n'est pas rduit {0},au moins un vecteur v; n'est pas nul. Dsignons ce vecteur par x. Le corollairersulte alors du thorme 1.7.3 appliqu aux familles (x) et (Y|, v^, ..., v^).

    1.7.5 Thorme

    Si (G), e:;,..., ) est une base de E, toute famille de vecteurs (X), x^,..., x^) dontle nombre de termes k est suprieur n est lie.

    DMONSTRATION

    Nous raisonnons par l'absurde en supposant que la famille (xi, x;, ..., x^)soit libre. Considrons la dcomposition de Xi suivant la base (e,, e;, ..., e,,):

    X, = aie, + a^ + ... + a^.

    Comme Xi n'est pas nul, au moins un des coefficients 0:1, o^, ..., a,, n'est pas nul.Quitte numrer autrement les termes de la base, nous pouvons admettre quece coefficient est a,. Dans ce cas,

    1 Ut; "nei = x, - e; - ... - e,,

    ai ai a,

    et donc (x,, e;, ..., e,,) est une famille gnratrice de E, puisque le sous-espacevectoriel qu'elle engendre comprend les vecteurs e,, e^, ..., e,,. Exprimons alors x^sous la forme d'une combinaison linaire de x,, e^, ..., e,,:

    x;, = ^,x, + ^ 2 + - + Pn^n-

    Les coefficients f!^, ..., /? ne sont pas tous nuls, sinon x, et x^ seraient linairementdpendants. Sans restreindre la gnralit, nous pouvons admettre que /?^ n'est pasnul, ce qui nous permet d'crire

    ., - -'-., + -, - fe, -... - &..Pi Pi Pi Pi

    et donc de conclure que (xi, x^, 63, ..., e,,) est une famille gnratrice de E, puisquele sous-espace vectoriel qu'elle engendre comprend les vecteurs x,, e^, ..., e,,. Lasuite de la dmonstration poursuit ce procd d'change: 63, ..., e,, sont remplacssuccessivement par X3, ..., x,,. Le rsultat montre que la famille (x,, x^, ..., x,,)engendre E. Mais alors x^ est combinaison linaire des vecteurs x^ x;, ..., x,,, cequi contredit l'hypothse, en raison de la proposition 1.5.5.

  • 26 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.7.6 Corollaire

    Si (e,, e^, ..., e,,) c? (e,, e^, ..., ey ^on< (feMJC bases de E, alors n = k.

    DMONSTRATION

    Du thorme 1.7.5 nous dduisons que k < n, ainsi que n "S: k, par unchange du rle des deux bases. Il s'ensuit que n = k.

    1.7.7 Dimension d'un espace vectoriel

    Au moyen des corollaires 1.7.4 et 1.7.6, il est maintenant possible d'attribuerune dimension tout espace vectoriel de dimension finie. Soit E un tel espace. Onappelle dimension de E le nombre de termes d'une quelconque de ses bases. Si Ese rduit au seul vecteur nul, on dit que sa dimension est nulle. La dimension deE sera note dimf.

    1.7.8 Exemples

    La dimension de V1 est 2, celle de V3 est 3 et celle de IR" est n. D'aprsl'exemple (5) de 1.6.7, la dimension de l'espace vectoriel des polynmes de degrinfrieur ou gal n est n + 1. L'espace vectoriel de tous les polynmes et, parconsquent, les espaces vectoriels C,y y et C* ^ sont de dimension infinie. En effet,ces espaces admettent des familles libres arbitrairement grandes, par exemple (pg,pi, . . . , pn), o les p, sont les monmes dfinis dans (1.8), n tant pris arbitrairementgrand; par le thorme 1.7.5, ces espaces n'admettent aucune base, donc leurdimension est infinie, d'aprs le corollaire 1.7.4.

    1.7.9 Proposition. Caractrisations d'une base

    Supposons que E soit de dimension finie non nulle n.(a) Toute famille libre n termes est une base de E.(b) Toute famille gnratrice n termes est une base de E.

    DMONSTRATION

    Assertion (a). Une famille libre n termes qui ne serait pas une base seprolongerait en une base, d'aprs le thorme 1.7.3, et la dimension de E seraitalors suprieure n.

    Assertion (b). D'une famille gnratrice n termes qui ne serait pas une baseon pourrait extraire une base, d'aprs le corollaire 1.7.4, et la dimension de E seraitalors infrieure n.

  • Retour aux sous-espaces vectoriels, sommes directes 27

    1.7.10 Isomorphie de E et m"

    Tout espace vectoriel E de dimension finie non nulle n peut tre mis encorrespondance biunivoque avec R". Il suffit de choisir une base de E et de fairecorrespondre tout vecteur x de E le vecteur-colonne dont les termes sont lescomposantes de x dans la base choisie:

    E R"x\Xl

    x(x,, x-i,..., x^) ' . (1.11)

    D'aprs la proposition 1.6.5, cette correspondance conserve les oprationsd'addition vectorielle et de multiplication par un scalaire; en d'autres termes, ellepermet, comme nous l'avons dj fait remarquer, d'effectuer les oprations sur lesvecteurs par des oprations sur les nombres. On dit que E et ]R" sont isomorphes,ou que la correspondance est un isomorphisme (cf. 6.3.7). Evidemment, cet isomor-phisme dpend de la base de E choisie.

    Il importe de noter qu'un espace vectoriel E de dimension n n'admet, engnral, aucune base privilgie, contrairement ]R"; par consquent, sauf si lechoix d'une base de E a t fait, il faudra viter de considrer E et ]R" commeidentiques.

    1.8 RETOUR AUX SOUS-ESPACES VECTORIELS,SOMMES DIRECTES

    1.8.1 Introduction

    Dans cette section, nous reprenons l'tude des sous-espaces vectoriels d'unespace vectoriel donn E et introduisons les notions de rang d'une famille finie devecteurs, ainsi que celle de somme directe de sous-espaces vectoriels.

    1.8.2 Rang d'une famille finie de vecteurs

    On appelle rang d'une famille finie de vecteurs la dimension du sous-espacevectoriel de E qu'elle engendre.

    1.8.3 Proposition

    Le rang d'une famille de vecteurs (x,, x^, ..., x^) est infrieur ou gal k. Ilest gal k si et seulement si cette famille est libre.

  • 28 Espaces vectoriels et espaces affines

    DMONSTRATION

    Ecartons le cas trivial o le rang de la famille (x,, x^,..., x^.) est nul. D'aprsle corollaire 1.7.4, on peut alors extraire de cette famille une base du sous-espacevectoriel qu'elle engendre. Le rang est donc infrieur A: ou gal k suivant que(xi, x^, ..., x^) est une famille lie ou libre.

    1.8.4 Proposition. Comparaison de deux rangs

    Pour que le rang d'une famille de vecteurs (x,, x^, ..., x^) soit gal au rang dela famille augmente (x,, x^, ..., x^, y), il faut et il suffit que le vecteur y soitcombinaison linaire des vecteurs X), x^, ..., x^.

    DMONSTRATION

    Notons S et ries sous-espaces vectoriels engendrs respectivement par (Xi,x^, ..., x^) et (x,, x^, ..., x^, y). Si y est combinaison linaire des vecteurs x,, x^, ...,x^, alors S = T, donc les deux rangs sont gaux. Rciproquement, supposons queles deux rangs soient gaux et montrons que S = T, ce qui nous permettra deconclure que y est combinaison linaire des vecteurs x,, x^,..., x^.. Si les deux rangssont nuls, il est clair que S = T = {0}. Sinon, une base de S est galement unebase de T, puisque 5 est inclus dans T, ce qui entrane que S = T.

    1.8.5 Proposition. Sous-espaces vectoriels d'un espace vectoriel de dimension finie

    Si E est de dimension finie et S est un sous-espace vectoriel de E, alors S estde dimension finie et dimS < dim. En outre, dirnS = dim.E si et seulement siS = E.

    DMONSTRATION

    Dsignons la dimension de E par n et supposons que celle de S soit infinieou finie et suprieure n. Par rcurrence, nous allons dmontrer l'existence d'unefamille libre (x^ x^, .... x^) de vecteurs de S, ce qui contredit le thorme 1.7.5,vu la dfinition 1.7.7. Comme S n'est pas de dimension nulle, il comprend au moinsun vecteur non nul X[, donc (X() est une famille libre. Supposons que (x,, x;, ...,x^) est une famille libre de vecteurs de S. Si k est infrieur ou gal n, au moinsun des vecteurs de S n'est pas combinaison linaire de X|, x^,..., x^., sinon S seraitde dimension k, contrairement l'hypothse. Dsignons ce vecteur par x^,. Envertu de la proposition prcdente, la famille (x,, x^,..., x^^i) de vecteurs de S estalors libre.

    Pour dmontrer la seconde assertion, il suffit de poser T = E dans ladernire partie de la dmonstration prcdente.

  • Retour aux sous-espaces vectoriels, sommes directes 29

    1.8.6 Hyperplans vectoriels

    Si E est de dimension finie non nulle n, un sous-espace vectoriel de E dedimension n 1 est appel hyperplan vectoriel. Par exemple, un hyperplan vecto-riel se rduit au vecteur nul si n = 1, est une droite vectorielle si n = 2, un planvectoriel si n = 3.

    1.8.7 Sommes directes

    On dit que la somme S + T de deux sous-espaces vectoriels S et T de E estdirecte si S n T = {0}. Dans ce cas, on la note S T.

    Par exemple, si E est de dimension 2 et (ei, e^) est une base de E, alors E= D^ D^, o D) et >2 sont les droites vectorielles engendres respectivementpar e, et e^.

    Tout vecteur d'une somme directe S T s'crit d'une seule manire sousla forme s + t, o s est un vecteur de S et t un vecteur de T. En effet, si

    S + t = U + V,

    o s, u sont des vecteurs de S et t, v des vecteurs de T, alors

    est un vecteur de S H T = {0}, donc s u = v t = 0 , c e qui entrane s = uet t = v.

    Inversement, si tout vecteur d'une somme S + T s'crit d'une seule maniresous la forme s + t, o s est un vecteur de 5' et t un vecteur de T, alors S D T = {0}et donc S + T est une somme directe. En effet, un vecteur non nul u de S fl Tpermettrait au vecteur nul d'avoir deux dcompositions, savoir 0 = 0 + 0 et0 = u + (-u).

    1.8.8 Proposition. Existence d'un sous-espace complmentaire

    Supposons que E soit de dimension finie. Pour tout sous-espace vectoriel S deE, il existe un sous-espace vectoriel T de E (non unique) tel que E soit somme directede S et T. On dit que T est un sous-espace complmentaire de S dans E.

    DMONSTRATION

    Ecartons les cas triviaux o S = {0} et S = E. Le sous-espace vectoriel Sadmet alors une base (ei, e^, ..., e^), o k est infrieur la dimension n de E. Parle thorme 1.7.3, cette base se prolonge en une base (e,, .... e^, e^,, ...,) de E.Soit rie sous-espace vectoriel engendr par la famille (e^,, e^.^' > en) Si x =JX-ie, + x^ + ... + ;

  • 30 Espaces vectoriels et espaces affines

    + ;

  • Espaces affines 31

    1.9 ESPACES AFFINES

    1.9.1 Introduction

    L'espace ^ de la gomtrie lmentaire est la fois le modle usuel et lasource de la notion d'espace affine que nous allons introduire. Cet espace ^ estassoci l'espace vectoriel gomtrique V par la correspondance entre flches etvecteurs tudie dans la section 1.1. La dfinition suivante ne fait que mettre envidence les traits dominants de cette correspondance.

    1.9.2 Espaces affines

    Soit S un ensemble non vide d'lments que nous appellerons points etdsignerons par les lettres P, Q,... ; soit en outre E un espace vectoriel. Supposonsqu' tout couple de points (P, Q) corresponde un vecteur not PQ. On dit que^ est un espace affine d'espace directeur ou direction E si les conditions suivantessont satisfaites:(a) Pour tout point P fix, la correspondance entre couples (P, Q) et vecteurs x

    est biunivoque, autrement dit, pour tout vecteur x il existe un point Q et unseul tel que x = PQ.

    (b) Pour tout triplet de points (P, Q, R), ~PQ + ~QR = ~PR {relation de Chastes).

    1.9.3 Notation

    Si P est un point et x un vecteur, pour exprimer que Q est l'unique pointtel que x = ^Q, nous crirons

    Q = P + x. (1.14)Bien qu'un peu abusive, cette criture est commode l'usage et suggre bien

    le sens de l'opration qu'elle dsigne (fig. 1.11).

    ,Q= P + x

    Fig. 1.11

    On remarquera que

    P + (x 4- y) = (P + x) + y.

  • 32 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.9.4 Dimension d'un espace affine

    On appelle dimension d'un espace affine la dimension de son espace direc-teur.

    1.9.5 Rgles de calcul dans les espaces affines

    Les rgles suivantes dcoulent directement de la dfinition 1.9.2.(1) Pour tout point P, PP = 0. Cela rsulte de la condition (b) applique

    au cas o P == Q = R.(2) Si PQ = 0, alors P = Q. Cela rsulte de la condition (a), compte tenu

    de la rgle (1).(3) TQ = -QP. Il suffit de poser R = P dans la condition (b).(4) Rgle du paralllogramme. PP' = QQ' si et seulement si P'Q' = PQ.

    En effet, d'aprs la condition (b), ~PP' + P'Q' = ~PQ' = ~PQ + ~QQ' (fig. 1.12).

    PP'

    Fig. 1.12

    .9.6 Vectorialis d'un espace affineDans 1.3.2, nous avons montre comment l'espace ^ peut tre muni d'une

    structure d'espace vectoriel. Dans le cas gnral d'un espace affine %', le procdest le mme. On choisit un point quelconque 0 de '{t '. La correspondance entrecouples (0, P) et vecteurs de l'espace directeur E tant alors biunivoque (par (a)),tout comme celle entre couples (0, P) et points P, on dfinit l'addition de pointset la multiplication d'un point par un scalaire par les oprations correspondantessur les vecteurs de E. Muni de ces deux oprations, '' devient un espace vectoriel,appel vectorialis de ^ relativement 0. Nous dsignerons cet espace par %et appellerons 0 origine.

    Vu la manire dont les oprations ont t dfinies, il rsulte que ''y estisomorphe (cf. 1.7.10) l'espace directeur E:

    ^ E

  • Espaces affines 33

    Toutefois, cet isomorphisme dpend du choix de l'origine 0 et en pratique cetteorigine est choisie sur la base de donnes inhrentes aux problmes poss. Parexemple, si une transformation affine admet un point invariant, nous verrons qu'ily a avantage choisir ce point comme origine.

    1.9.7 Exemples

    (1) II est dit dans 1.9.1 que l'espace ^ de la gomtrie lmentaire est unespace affine. En effet, sa direction est l'espace gomtrique V et les conditions (a)et (b) de la dfinition 1.9.2 sont satisfaites. Il faut bien noter qu'au couple de points(P, Q) est associ le vecteur P^ et non pas la flche PQ. En fait, la flche pouvanttre identife au couple de points, nous voyons que ce que postule la dfinition1.9.2 n'est rien d'autre qu'une forme abstraite de correspondance entre flches etvecteurs.

    (2) Tout espace vectoriel E peut tre considr comme un espace affine dedirection E lui-mme si au couple de vecteurs (x, y) est associ le vecteur y x.En effet, les conditions (a) et (b) de la dfinition 1.9.2 sont satisfaites.

    (3) Soit E un espace vectoriel, 5 un sous-espace vectoriel de E distinct de et x un vecteur de E. Nous dsignerons par x + S l'ensemble des vecteurs z dela forme x + y, o y parcourt S. Si x n'appartient pas S, x + S n'est pas unsous-espace vectoriel de E, car le vecteur nul n'appartient pas x + 5'. Par contre,x + S devient un espace affine de direction S, lorsqu'on y introduit la correspon-dance entre couples et vecteurs dfinie dans l'exemple (2). En effet, la diffrencede deux vecteurs de x + S est un vecteur de S et les conditions (a) et (b) de ladfinition 1.9.2 sont satisfaites.

    (4) Pour illustrer l'exemple (3), considrons le systme d'quations linaires3xi 1x^ + 4x3 = 3

    X i + x^ 5.X-3 = 4. (1.15)

    Comme dans l'exemple (4) de 1.4.3, nous appellerons solution de ce systme toutvecteur-colonne (x) de IR3 dont les termes x^, x^, x, vrifient les deux quations.Prenons une solution particulire de ce systme, par exemple

    1'21

    Nous obtenons alors la solution gnrale en additionnant cette solution particu-lire la solution gnrale du systme (1.2) (cf. 3.5.5). En d'autres termes,l'ensemble des solutions de (1.15) s'crit sous la forme

    1'2 + S,1

    o S est le sous-espace vectoriel de R3 form des solutions du systme (1.2).

  • 34 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.10 SOUS-ESPACES AFFINES, PARALLELISME

    1.10.1 Introduction

    L'exemple (3) de 1.9.7 et son illustration (4) nous suggrent la notion desous-espace affine que nous allons introduire. Les sous-espaces affines de l'espaceaffine !^ de la gomtrie lmentaire sont les points, les droites, les plans et 'S'lui-mme.

    Dans ce qui suit, '^ dsignera un espace affine de direction E.

    1.10.2 Sous-espaces affines

    On dit qu'un sous-ensemble y de ^ est un sous-espace affine s'il existe unpoint Po de ( f et un sous-espace vectoriel S de E tels que

    y = {P:~PoPeS} = {P: P = Po + x, xeS}. (1.16)En d'autres termes, ,V est un sous-espace affine si, pour un point Py de < ,^

    y est un sous-espace vectoriel de d f p (fig. 1.13).On notera que .y ainsi dfini n'est pas vide, car il comprend au moins le

    point P-Suivant l'exemple (3) de 1.9.7, nous dsignerons le dernier membre de (1.16)

    plus brivement par PQ + S, ce qui nous permettra de considrer un sous-espaceaffine comme un sous-ensemble .y de ^ de la forme

    y = Po+ s, (1.17)o -Po est un point de ef et S un sous-espace vectoriel de E.

    On prendra garde bien distinguer les diffrentes significations du signe + :addition dans E, addition d'un point et d'un vecteur, addition d'un point etd'un sous-espace vectoriel.

    Fig. 1.13

  • Sous-espaces affines, paralllisme 35

    1.10.3 Proposition

    Soit .y le sous-espace affine dfini par PQ et S.(a) Si P est un point quelconque de y, alors .9' = P + S.(b) S = {x:x = JQ, P,Qe.y}.

    DMONSTRATION

    Assertion (a). Posons y = P + S. Il suffit de montrer que .y est inclusdans .y, car l'argument symtrique nous fournira l'inclusion oppose et donc laconclusion .y = y. Soit Q un point de y, c'est--dire un point tel que ~PQappartienne S. Puisque P est un point de Y, PyP appartient S. Mais PgQ =PyP + ~P^), par la condition (b) de la dfinition 1.9.2, donc P^ appartient aussi S et, par consquent, Q est un point de y.

    Assertion (b). En vertu de (a), pour tout couple (P, Q) de points de .y, ~p^est un vecteur de S. Rciproquement, si x est un vecteur de S, choisissons un pointquelconque P de S^ et posons Q = P + x. D'aprs (a), Q est un point de y, doncx est bien un vecteur de la forme PQ, avec P et Q des points de ,Y.

    1.10.4 Espace directeur

    D'aprs la proposition 1.10.3, le sous-espace affine y dfini par (1.16) nedpend pas du choix de l'origine Py et dtermine le sous-espace vectoriel S. Ondit que S est 1'espace directeur ou la direction de Y.

    1.10.5 Sous-espaces affines comme espaces affines

    Soit .Y un sous-espace affine de

  • 36 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.10.8 Sous-espaces affines engendrs

    Soit y un sous-espace affine de %' de direction S et P,, P^,..., P, des pointsde f. On appelle sous-espace affine engendr par S/ et P\, P-^, ..., P/ le plus petitsous-espace affine ^contenant y et comprenant P), P^ ' pl Si 5 admet unebase (vi, v^, ..., v^), on voit aisment que la direction de ,5^ est le sous-espacevectoriel engendr par les vecteurs Y), ..., v^, P y P f , ..., PO?!, o Pg est un pointquelconque de y. Par exemple, le sous-espace affine de ^ engendr par une droiteet un point est le plan passant par cette droite et ce point (suppos hors de ladroite).

    1.10.9 Exemples

    (1) Comme dj annonc et illustr (fig. 1.13), les sous-espaces affines de^ sont les points, les droites, les plans et ^ lui-mme.

    (2) L'espace affine ( f est un sous-espace affine de lui-mme. Pour s'enrendre compte, il suffit de mettre la place de S dans (1.16).

    (3) Pour tout point PQ de '', {Py} est un sous-espace affine. On voit cela enposant S = {0} dans (1.16).

    (4) Un sous-espace affine de dimension nulle se rduit un seul point. Unsous-espace affine de dimension 1 est appel droite affine ou simplement droite; unde dimension 2 plan affine ou simplement plan. Il est clair qu'une droite estdtermine par deux de ses points et un plan par trois de ses points non aligns,c'est--dire n'appartenant pas une mme droite.

    1.10.10 Hyperplans affines

    Si ''' est de dimension finie non nulle n, un sous-espace affine de '' dedimension n 1 est appel hyperplan affine ou simplement hyperplan. Un hyper-plan est donc un sous-espace affine de direction un hyperplan vectoriel. Parexemple, un hyperplan est un point si n = 1, une droite si n = 2 et un plan si = 3.

    1.10.11 Paralllisme

    Soit ,7 et y^des sous-espaces affines de '' de directions respectives S et T.On dit que -Y et , /"sont parallles si l'une des directions S ou T est incluse dansl'autre. Si S = T, on dit aussi que y et J^sont parallles au sens troit.

    On remarquera que ces deux notions de paralllisme s'quivalent lorsqu'el-les sont appliques des sous-espaces affines de mme dimension finie (en raisonde la seconde partie de la proposition 1.8.5). En les appliquant au cas particulierde y, nous retrouvons les notions usuelles de paralllisme entre droites, entre planset entre droites et plans.

  • Repres, reprsentation paramtrique, gomtrie analytique affine 37

    1.10.12 Deux rsultats

    Formules en termes de droites et de plans de ^ les deux assertions sui-vantes deviennent des noncs bien connus de la gomtrie lmentaire.

    (1) Gnralisation du cinquime postulat d'Euclide. Soit P un point de 'et .y un sous-espace affine de i?. Il existe un unique sous-espace affine J f ^ d s

  • 38 Espaces vectoriels et espaces affines

    Si Xi, x;,..., x,, sont les coordonnes d'un point P et ^;, J^ , y celles d'unpoint Q, les composantes du vecteur ~PQ = OQ OP sont y\ X|, y-^ x^,...,y^ x,,. Inversement, si x,, x^, ..., x,, sont les coordonnes d'un point P et 2;, z^,..., z,, les composantes d'un vecteur z, les coordonnes du point Q = P + z sontx, + Z], x; + Z2,..., x,, + z,,, car P et g sont lis par la relation "P^ = Og OP= z.

    Par la suite, un point P dfini par ses coordonnes x,, x;,..., x,, sera dsignpar P(X|, X2,..., x,,).

    1.11.5 Reprsentation paramtrique d'un sous-espace affine

    Soit y un sous-espace affine de % de direction S et de dimension non nullek. Soit en outre PQ un point de .y et (v,, v^, ..., v^) une base de S. D'aprs (a) dela proposition 1.10.3, un point P appartient .y si et seulement si P = Py + x,o x est un vecteur de S, c'est--dire un vecteur de la forme a [Y, + 0^2 + ... +a^. Il s'ensuit que y est l'ensemble des points P satisfaisant la relation

    P = PQ + a,vi + a^ + ... + a^,,, (1.18)o Oi, o^, ..., a-ic sont des variables parcourant IR. Cette relation est appelereprsentation paramtrique de V. Les vecteurs Y), v^, ..., v^ sont appels vecteursdirecteurs de ^ et les variables Oti, a;, ..., a^ paramtres de la reprsentation. Onnotera que le nombre de paramtres est gal la dimension de .9'' (fig. 1.14).

    Fig. 1.14

    1.11.6 Equations paramtriques

    Supposons maintenant que 22 + - + 0^2* ^ ^

    X^ = X0, + Oi^i + 02^2 + ... + Ot^.

    Ces quations sont appeles quations paramtriques de y.

  • Repres, reprsentation paramtrique, gomtrie analytique affine 39

    1.11.7 Cas particuliers

    Une droite est dtermine par un de ses points et un vecteur directeur, unplan par un de ses points et deux vecteurs directeurs.

    Droite: Plan:Reprsentationparamtrique: P = Pg + av P = Pg + ci|Vi + ^2Equations x, = x^ + av^ x\ = x + Ot]Un + oi-y^paramtriques x^ = x\ + av^ x; = x\ + ct.\v-^ + a^dans le cas n = 3: x^ = x^ + av^ x^ = x^ + a^v^ + a-y-y^.

    1.11.8 Equation cartsienne d'un hyperplan

    Supposons que n soit suprieur 1. Si k = n 1, les quations paramtri-ques (1.19) sont celles d'un hyperplan. Par le procd d'limination (cf. exemple(2) de 3.1.6), n 1 quations peuvent tre utilises pour liminer les n 1 para-mtres ai, 0:2,.... a.n-\ de l'quation restante. Le rsultat sera une relation linaireentre les coordonnes Xi, x^, ..., x^, plus exactement une quation de la forme

    V^X^ + ^2 + - + vnxn = ' (1-21)

    o Vi, v^, ..., v,, sont des nombres non tous nuls et est un nombre pouvants'annuler, auquel cas l'hyperplan passe par l'origine 0. Cette quation est appelequation cartsienne ou simplement quation de l'hyperplan. Les coordonnes d'unpoint P satisfont (1.21) si et seulement si P appartient l'hyperplan.

    Rciproquement, toute quation de la forme (1.21) est l'quation d'unhyperplan, condition, bien entendu, que les coefficients v,, v^,..., v^ ne soient pastous nuls. En effet, si par exemple v,, est non nul, les solutions de (1.21) peuventtre crites sous la forme

    Xi = niX-i = Ut;

    ^-1 = ^-16 v\ vn-\x,, = - - -a, - ... - a,,,,,V V,, Vn

    o ai, a^,..., !^_ i sont des variables parcourant IR. Ces quations sont de la forme(1.19) et reprsentent donc un hyperplan.

    Dans le cas particulier o n = 2,v\x\ + VfX-^ = 6

    est l'quation cartsienne d'une droite et dans celui o n = 3,

    V^X^ + VfX^ + VyXy =

    est l'quation cartsienne d'un plan.

  • 40 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.11.9 Problmes de gomtrie analytique affine

    La gomtrie analytique affine traite les problmes de la gomtrie affine(paralllisme, incidence, ...) par des calculs dans R". Voici quelques problmesrsolus.

    (1) Trouver les quations paramtriques du sous-espace affine engendr parles points Po(, 0, 3, -1), P,(-1, 2, 0, 3), P^O, 0, -1, 2), P^(- 3, 5, 1, 2).

    Solution. Trois vecteurs directeurs de ce sous-espace affine sont

    v, =Po(-2,2,-3,4)V 2 = Po^(-l'0>-4,3)V3 = Po^(-4,5,-2,3).

    Ses quations paramtriques sont donc

    x^ = 1 a\ a^ 43x^ = 2o(i + 5t3x^ = 3 3o() 40^ 20(3^4 = 1 + 4o(] + 30^ + 33.(2) Trouver l'intersection des deux plans d'quations paramtriquesx^ = l + a, + 2a^ x^ = 1 Q:[x^ = 1 a, + 0:2 x-i = 1 + a.\ + a;X3 = 1 + 2ti 0:2 X3 = 1 + 2a^

    X4 = -2 + ai + ci;, ^4 = -2 + 2ai + 302.

    Solution. Deux vecteurs directeurs du premier plan sont Vi(l , 1, 2, 1) et3(2, 1, 1, 1), deux du deuxime V]( 1, 1, 0, 2) et v^O, l, 2, 3). Ces quatre vec-teurs sont linairement indpendants, donc aucun vecteur, sauf le vecteur nul, nepeut tre en mme temps combinaison linaire de Y] et v^ et de v, et v\. Cela entraneque l'intersection des deux espaces directeurs est {0}. D'autre part, en posant CT)= o^ = ai = a.\ = 0 dans les quations paramtriques, nous voyons que le pointPo(l, 1, 1, 2) appartient aux deux plans. Nous en concluons que l'intersectioncherche se rduit au point Py.

    (3) Deux droites /) et S? ' sont donnes par leurs quations paramtriquesx^ = la X| = a.'x-i = + 3a x;, = -1 + la.'XT, = 6a, X3 = 4 + a'.

    Dterminer les quations paramtriques de la droite passant par le pointPy(l, 1, - 1) et rencontrant Si et ^ '.

    Solution. Les points d'intersection P de .S et la droite cherche et P' deW ' et cette mme droite satisfont la relation PyP = f P ^ P ' , o /? est un nombreinconnu non nul. En composantes cette relation s'exprime par les trois quations

  • Exercices 41

    -i - 2a = P(- + a')i + 3a = ft(-2 + 2a')l + 6a = p( 5 + a').

    En multipliant la deuxime quation par 2 et en la soustrayant de la troisime, nousobtenons aussitt a.' = 3, ce qui nous permet de calculer les coordonnes de P', savoir 3, 5, 7. En prenant alors pour vecteur directeur de la droite cherche levecteur PoP', nous voyons que les quations paramtriques de celle-ci s'crivent

    1 + a1 + 2a

    JC3 = -1 + 4a .

    x, =

    Une autre manire de rsoudre ce problme consiste dterminer l'inter-section des deux plans dfinis par Py et chacune des deux droites 3> et '3>''.

    (4) Dterminer la projection du point P(\, 3, 2, 1) sur l'hyperpland'quation

    JC) x^ + 3x3 4x4 = 4,paralllement une droite de vecteur directeur v(l, 4, 3, 1).

    Solution. Les quations paramtriques de la droite passant par P de vecteurdirecteur v sont

    x\ =Xl =

    ^ =^4 =

    1 + a-3 + 4a-2 + 3a

    1 - a .

    La projection cherche est le point d'intersection de cette droite et l'hyperplandonn. Ses coordonnes s'obtiennent en dterminant la valeur de a pour laquelleles seconds membres des quations paramtriques vrifient l'quation cartsiennede l'hyperplan. Cette valeur est a = 1, donc les coordonnes de la projection dePsont 2, 1, 1,0.

    1.12 EXERCICES

    1.12.1 Montrer que les vecteurs-colonnes

  • 42 Espaces vectoriels et espaces affines

    engendrent IR3 et exprimer le vecteur-colonnelinaire de ces vecteurs

    comme combinaison

    1.12.2 Montrer que toute fonction de la forme f ( t ) = asmt + f i ) (a, ^ ~^0, f i e [0, Itt)) est combinaison linaire des fonctions s(t) = sin(f) et c(t) = cos(2)et, inversement, que toute combinaison linaire de s et c est une fonction de lamme forme que f.

    1.12.3 Exprimer le polynme p(?) = 1 + t4 sous la forme d'une combinai-son linaire des polynmes pp, pi, p^, p3 et p4 dfinis dans (1.5).

    1.12.4 Dmontrer que les vecteurs-colonnes

    '1000

    '

    bib,00

    >

    c\Cl

    '"30

    '

    d,d,d,d,

    sont linairement indpendants si et seulement si a,, b-^, Cy et d^ sont diffrents de 0.

    1.12.5 En drivant n fois la relation otg + a^ + ... + a^f = 0, montrer queles monmes pg, p,, . . . , p,, dfinis dans (1.8) sont linairement indpendants.

    1.12.6 Montrer que les fonctions f|(Q = 1, ^(t) = e' et ^(t) = e2' sontlinairement indpendantes.

    1.12.7 Soit (X|, x^, ..., x^) une famille libre de vecteurs d'un espace vectorielE. Soit (y,, y^, ..., y^) une deuxime famille de vecteurs de E. On suppose quechaque vecteur x; soit combinaison linaire des vecteurs y,, y^,..., y^.. Montrer quela famille (y,, y^, ..., y^) est libre.

    1.12.8 Soit (ei, e;, 63, e^) une base d'un espace vectoriel E de dimension 4.(a) Montrer que les vecteurs Y) = e, + e^ + 64, v^ = e, e^ + 63 264 et

    V3 = e ^ + e ^ e ^ + e ^ sont linairement indpendants.(b) Prolonger la famille (v,, v^, Vy) en une base de E.

  • Exercices 43

    1.12.9 Soit (e,, e^) une base d'un espace vectoriel E de dimension 2. Montrerque les familles de vecteurs (G) + e^, e^), (e^ + e^, e, e^) et (ei, e^ + aei) (a. tantun nombre arbitraire) sont des bases de E. Calculer, en outre, les composantes deG] et e^ dans chacune de ces bases.

    1.12.10 Dans chacun des cas suivants, dire si la famille (fi, f^, f3) est une basede l'espace vectoriel des polynmes de degr infrieur ou gal 2. Si oui, trouverles composantes dans cette base des monmes po() = 1, p,(?) = ? et p^(t) = t2.(a) f,(0 = 1 + t2, ^t) = 2 - t + t2, W = -6+3t- 3t2.(b) f,(Q = 1 + It + t2, ^t) = 1 - It + t2, f ^ t ) = (.(c) f,(0 = t, f ^ t ) = t+ t2, f,(t) = 1 + t + t2.

    1.12.11 Les sous-ensembles suivants sont-ils des sous-espaces vectoriels deR5?

    {(a,): a, = 0}, {(a,): a, = l}, {(a): 2a, - a, = 0}, {(,): a,a, = a,},{(a,): a^ rationnel}.

    1.12.12 Soit (ei, e^,..., e^) une base d'un espace vectoriel 'de dimension 6.Soit S le sous-espace vectoriel de E engendr par les vecteurs e, e^, 63 + e^ et65 + e^. Quelles conditions doivent satisfaire les composantes d'un vecteur x deE pour qu'il appartienne S?

    1.12.13 Soit E un espace vectoriel de dimension 4, muni d'une base (G), e^,3, 64).(a) Montrer que l'ensemble S des vecteurs x de E dont les composantes x,, x^, x^,

    x^ satisfont la condition x^ 1x^ + x-^ x^ = 0 est un hyperplan vectoriel.(b) Exhiber une base de S.(c) Trouver un sous-espace complmentaire de S dans E.

    1.12.14 Soit S et Tdeux sous-espaces vectoriels d'un espace vectoriel E.(a) Dmontrer que la somme S + T et l'intersection S F) T sont des sous-espaces

    vectoriels de E.(b) Dmontrer que S + T est l'intersection de tous les sous-espaces vectoriels U

    de E tels que U =2 S U T.

  • 44 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.12.15 Soit S et T les sous-espaces vectoriels de R4 engendrs par lesfamilles respectives

    1

    -1

    21

    20

    -10

    7

    0-2

    5-1

    1-1

    20

    4-2

    31

    '

    3-1

    1-1

    ) et (

    Dterminer les dimensions de S et de T, ainsi que celles de S + T et de SUT.

    1.12.16 Soit S, Tt U trois sous-espaces vectoriels d'un espace vectoriel E.(a) Montrer que S + (Tfl U)

  • Exercices 45

    Xi = 1 + 0 ( 1 0 : 2 x! = 2 ai o^x; = 2 + ai + o^ x; = 3 + a 0(2X3 = 3 + ai a^ X3 = 2 + a'i + 0(2X4 = 1 + "i + 0(2 ' -^ = 4 ot| + a;.

    (c).y est l'hyperplan d'quation 3x; ^3 + 2x4 = 2 et .^"la droite passant parle point Po(l, 5, 3, 1) et de vecteur directeur v(l, 0, 1, 1).

    (d)J^ est l'hyperplan d'quation x, 3x; + x^ = 3 et -^"le plan passant par lepoint Py(\, 0, 3,-2) et de vecteurs directeurs Vi(-1, 0, 1, 1) et v;,(l, 1, -2, 1).

    (e),y est l'hyperplan d'quation Xi 3x; + x^ 2x4 = 4 et ,7~ l'hyperpland'quations paramtriques

    Xi = 1 + i 2a^ + 20(3x; = 1 + 0 1 + 0 ( 2 + 0 3X3 = 2 Ot^ ^X4 = -2 - 0(i - 30:2 - 0(3 .

    1.12.21 Soit ( f y le vectorialis relativement une origine 0 d'un espaceaffine if de dimension finie suprieure 1 ou infinie. Etudier le lieu gomtriquedes points de la forme (a f S ) P + /?(?, o P et Q sont des points distincts de

  • 46 Espaces vectoriels et espaces affines

    1.12.24 Suite de l'exercice prcdent. Soit JV], N^,..., Ni les ensembles d'unepartition de {l, 2,..., k}. Pour ; = 1, 2,..., /, on suppose que /?, = Sa, soit non

    j e N jnul et on dsigne par G, le barycentre des points -Py avec j e N,, affects descoefficients o(y.(a) Montrer que G (dfini dans l'exercice prcdent) est le barycentre des points

    G], G^, ..., Gi affects des coefficients respectifs /?i, /^, ..., /?,.(b) A l'aide de (a), situer le centre de gravit des sommets d'un ttradre.

    1.12.25 Soit y, y et y" trois hyperplans parallles d'un espace affine dedimension finie suprieure 1. Soit en outre S>^, .Q!-^, ... des droites du mmeespace, non parallles .V. On dsigne par P,, P\ et P\' les points d'intersectionrespectifs de .y, y, .y" et ^?,. Montrer que P,P',' = aP,P',, avec a indpendantde i (thorme de Thals).

  • CHAPITRE 2

    Espaces vectoriels euclidienset espaces affines euclidiens

    2.1 PRODUIT SCALAIRE DANS L'ESPACE VECTORIELGOMTRIQUE

    2.1.1 Introduction

    Dans le prsent chapitre, nous tudierons les notions qui drivent de ladonne d'une nouvelle opration sur les vecteurs, celle de produit scalaire. Il s'agitde notions mtriques telles que la norme ou l'orthogonalit. Dans l'espace vectorielgomtrique V, on peut dfinir un produit scalaire en partant des ides de longueuret d'angle. Muni de ce produit scalaire, V devient un exemple de ce que nousappellerons espace vectoriel euclidien (cf. dfinition 2.2.3).

    Tout au long de cette section, les vecteurs seront les lments de V.

    2.1.2 Longueur, angle

    En choisissant une unit de longueur, nous pouvons mesurer l'intensit dechaque flche, autrement dit, dterminer sa longueur. Nous pouvons aussi mesurerl'cart angulaire de deux flches quelconques d'origine commune (non ncessaire-ment distinctes) en prenant comme unit de mesure par exemple le radian. Lamesure de cet cart est alors un nombre compris entre 0 et n, appel angle des deuxflches. Si les deux flches ont mme direction et mme sens, leur angle est nul etsi elles ont mme direction et sens oppos, ce mme angle est n.

    2.1.3 Norme, angle de deux vecteurs

    Les flches reprsentatives d'un mme vecteur x ont toutes la mme lon-gueur. Nous dsignerons cette longueur par || x || et l'appellerons norme de x. Ilest clair qu'un vecteur est nul si et seulement si sa norme est nulle. Nous dironsqu'un vecteur est unitaire si sa norme est 1. Si x est un vecteur non nul, x est

    l l x I Iun vecteur unitaire, puisque la norme de ax est |o:| || x [|.

    Nous appellerons angle des vecteurs non nuls x et y l'angle de deux flchesd'origine commune reprsentant l'une x et l'autre y.

  • 48 Espaces vectoriels euclidiens et espaces affines euclidiens

    2.1.4 Produit scalaire

    On appelle produit scalaire des vecteurs non nuls x et y le nombre

    | |x| | | |y| |cos0, (2.1)o 0 est l'angle de x et y. Si x ou y sont nuls, le produit scalaire est nul parconvention.

    Nous noterons le produit scalaire de x et y par (x | y). D'autres symbolescouramment utiliss sont (x, y),

  • Produit scalaire dans l'espace vectoriel gomtrique 49

    Cette expression vaut galement dans le cas o x est nul, condition d'admettreque la projection orthogonale du vecteur nul est le vecteur nul. La norme de projyXs'crit

    ||p,,,,,.^ ,.,.^ . (.3)

    Si v est unitaire, (2.2) et (2.3) se simplifient et deviennentproj,x = (x | v)v, II proj^x || = |(x | v)|. (2.4)Par des considrations gomtriques lmentaires, il est facile de se rendre

    compte que

    proj,(x + y) = proj.x + proj.y, proj,ax = aproj^x. (2.5)

    2.1.7 Proprits

    Le produit scalaire jouit de trois proprits qui constitueront le point dedpart d'une formulation abstraite de cette opration. Les voici :

    (a) (x | y) = (y | x).(b) (ax + Ry | z) = a(x | z) + Ay 1 z).(c) (x 1 x) > 0 si x + 0.

    La seule qui demande une vrification est la deuxime. Si z est nul, les troisproduits scalaires sont nuls et l'galit est vraie. Si z n'est pas nul,

    proj,(o(x + py) = tproj.x + fipro^y,d'aprs (2.5), ce qui entrane, grce (2.2),

    (ax + py | z) (x|z) (y^z)z = az + pz,(z | z) (z | z) (z | z)

    d'o la proprit (b) s'ensuit.

    2.1.8 Bases orthonormales

    Une base (e,, e^, 63) de V est dite orthonormale si les vecteurs G), e^, 3 sontorthogonaux deux deux et unitaires.

    2.1.9 Dcomposition suivant une base orthonormale

    Par le raisonnement gomtrique, on voit facilement que chaque vecteur estla somme de ses projections orthogonales sur les vecteurs d'une base orthonor-male, autrement dit, si (ei, e^, 63) est une base orthonormale,

    x = (x | e,)ei + (x | e^ + (x | 63)63. (2.6)

  • 50 Espaces vectoriels euclidiens et espaces affines euclidiens

    Cette dcomposition s'obtient galement par (b) de 2.1.7. En effet, x\, x^, x^tant les composantes de x,

    (x | e,) = (x,ei + x^ + x^ \ e,) = x^ \ e,) + x^e;, \ e^ + x^ | e,) = Xi,puisque (ei ] e,) = 1 et (e^ | ei) = (63| e,) = 0; de mme,

    (x|e;,) = XT_, (x|e3) = X3,d'o la dcomposition.

    2.1.10 Produit scalaire en fonction des composantes

    Soit x\, XJ., x^ et ^ i, y^, y-,, les composantes respectives des vecteurs x et y dansune base orthonormale (e,, e^, 3). Grce (a) et (b) de 2.1.7, le produit scalaire

    (x | y) = (xiCi + x^ + x^ | y^ + y^ + y^)se dveloppe en une somme de neuf termes de la forme xy^e, \ ey); or, par l'ortho-normalit de la base, (e, | e^) est nul si ;' ^ j et vaut 1 si ;' = j , ce qui entrane

    (x |y) = XiJi + x^ + ^ 3.

    2.2 ESPACES VECTORIELS EUCLIDIENS

    2.2.1 Introduction

    Le produit scalaire dans V a t dfini au moyen des notions de norme etd'angle. Il jouit des proprits (a), (b) et (c) (mises en vidence dans 2.1.7) qui enrsument les caractres. Pour tendre la notion de produit scalaire aux espacesvectoriels abstraits, nous suivrons le procd inverse; plus exactement, nousadmettrons les trois proprits comme donnes de dpart, en dduirons les notionsde norme, d'orthogonalit et d'angle et aboutirons un certain nombre de rsultatsapplicables des situations les plus varies, notamment aux espaces vectorielsfonctionnels. La gomtrie aura ainsi laiss la place l'algbre, en demeuranttoutefois l'inspiratrice des ides et des mthodes utilises.

    2.2.2 Produit scalaire

    Soit E un espace vectoriel. On appelle produit scalaire dans E toute opra-tion qui fait correspondre chaque couple (x, y) de vecteurs de E un nombre, not(x | y) et appel produit scalaire de x et y, satisfaisant aux conditions suivantes :

  • Espaces vectoriels euclidiens 51

    (a) (x | y) = (y | x) (symtrie ou commutativit).(b) (tx + /y \ z) = a(x | z) + /i(y \ z) (linarit).(c) (x | x) > 0 si x ^ 0 (positivit).

    2.2.3 Espaces vectoriels euclidiens

    On appelle espace vectoriel euclidien tout espace vectoriel muni d'un produitscalaire.

    Il est clair que tout sous-espace vectoriel d'un espace vectoriel euclidien Edevient lui-mme un espace vectoriel euclidien s'il est muni du produit scalairehrit de E.

    2.2.4 Remarques

    (1) La condition (b) exprime la linarit gauche du produit scalaire(cf. 6.2.2). La linarit droite dcoule de l'union de (a) et (b):

    (x | py + yz) = A(x | y) + y(x | z).(2) En posant a = /? = 0 dans (b), ou /? = y = 0 ci-dessus, nous voyons

    que le produit scalaire (x | y) est nul si x ou y sont nuls.(3) La linarit gauche et droite du produit scalaire s'tend par rcur-

    rence aux combinaisons linaires de plus de deux termes.

    2.2.5 Norme d'un vecteur

    Soit E un espace vectoriel euclidien. On appelle norme d'un vecteur x de E,et l'on note || x ||, le nombre ^/(x | x).

    En vertu de la condition (c), la norme || x || est positive si x est non nul;d'aprs (2) de 2.2.4, elle est nulle si x est nul.

    On remarquera que ^/(a\ \ ax) = ^/a^x | x) = | a | ^ /(x | x), ce qui montreque

    ||ax|| = |a|||x||. (2.7)On dit qu'un vecteur est unitaire si sa norme est 1. D'aprs (2.7), si x est

    non nul, x est un vecteur unitaire.Il x| |

    2.2.6 Exemples

    (1) Vu les proprits 2.1.7, l'opration dfinie dans 2.1.4 est un produitscalaire dans V conforme la dfinition 2.2.2.

  • 52 Espaces vectoriels euclidiens et espaces affines euclidiens

    (2) L'opration ( | ) dfinie par la formule

    ) = aii + aA ... + a,b, (2.8)

    est un produit scalaire dans IR" que l'on appelle produit scalaire canonique.Par la suite, sauf mention explicite du contraire, IR" sera considr comme

    muni de ce produit scalaire.Deux autres exemples de produits scalaires dans IR3 sont dfinis par les

    formules

    &2 ) = 2fl[&[ + 3a^ + 43&3,

    &2 ) = ^a^b^ + 2fl]&2 + 2Q2&1 + 62&2 + 22&3 + 2fl3&2 + 53&3. (2.9)

    La preuve que l'opration dfinie par (2.9) satisfait la condition (c) n'est pasimmdiate. Nous laissons toutefois au lecteur la tche de l'effectuer, car nousreviendrons sur cette question dans la section 9.2.

    (3) Le champ d'application privilgi de la thorie abstraite du produitscalaire est constitu par les espaces vectoriels fonctionnels (cf. 1.3.4 et 1.3.5). Onappelle produit scalaire canonique dans C,y u l'opration ( | ) dfinie par la formule

    (f |g) =Jf(Og(Od

  • Orthogonalit 53

    2.3 ORTHOGONALIT

    2.3.1 Introduction

    II a t remarqu dans 2.1.5 que deux vecteurs de V sont orthogonaux si etseulement si leur produit scalaire est nul. Cette quivalence tiendra lieu de dfini-tion de la notion abstraite d'orthogonalit.

    Dans la suite de ce chapitre, E dsignera un espace vectoriel euclidien.Comme dj convenu, sauf indication contraire, les vecteurs seront les lmentsde E.

    2.3.2 Orthogonalit

    On dit que les vecteurs x et y sont orthogonaux, ou que x est orthogonal y, si (x | y) = 0. On dit qu'une famille finie ou infinie de vecteurs (x^ x^, ...) estorthogonale, ou que les vecteurs x,, x;, ... sont orthogonaux deux deux, si(x, | Xy) = 0 pour tout couple (i,j) tel que ; + j . Si, de plus, tous les vecteurs x;sont unitaires, on dit que la famille est orthonormale.

    Comme dj not dans la remarque 2.2.4, le vecteur nul est orthogonal tout vecteur. En fait, vu la condition (c) de la dfinition 2.2.2, il est le seul vecteurqui possde cette proprit.

    2.3.3 Exemples

    (1) La base canonique de IR" est manifestement orthonormale.(2) Considrons les fonctions CQ, c^ et s^ (k > 0) de C r ^ ^i dfinies par

    Co(0 = -^, c,,(t) = -r=ms(kt), s,,(t) = sm(kt). (2.12)^/27t ^/n ^/n

    La famille infinie (Cg, G], s,, c^, s;, ...) est appele systme trigonomtrique. Cettefamille est orthonormale, car

    7

    [ cos(kt)cos(lt)dt0 si k + l,

    = \ J (cos((A- + l)t) + cos((k - [)t))dt = Ji si k = l + 0,In si k = / = 0;

    [ sin(A^)sin(/

  • 54 Espaces vectoriels euclidiens et espaces affines euclidiens

    2.3.4 Orthogonalit un sous-espace vectoriel

    On dit qu'un vecteur x est orthogonal un sous-espace vectoriel S de s'ilest orthogonal tout vecteur de S.

    Si (Y), v;, ..., v^) est une famille gnratrice de S, pour qu'un vecteur x soitorthogonal S, il suffit qu'il soit or