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Sommaire

Bulletin d'information de l'Union départementale des syndicats Force Ouvrière de l'Isère

www.fo38.fr

n° 1 34 - Septembre 201 3

Directeur de publication : Jean-Pierre Gilquin - commission paritaire : 071 6 S 05801 ISSN 0338-5701 - Impression : Imprimerie Notre Dame - MontbonnotUD FO Isère - bourse du travail - 32 avenue de l'Europe - 38030 Grenoble cedex 02 - tél. 04 76 09 76 36 - fax 04 76 22 42 55 - courriel : [email protected]

Prix le numéro : 0.80 € - Abonnement 1 an : 3,20 €

CCrriissee aaiiggüüeecchheezz AAeennoovvaa

Tensions

dans les services publics

p. 2 et 3

La défense

des retraites

p. 6 et 7

Avery Denisson,

dynamique syndicale

p. 8

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 31 2

EditorialDes entreprisesresponsables, SVP !

Bourgoin-Jallieu

Isère

Beau succès en Isère pour la

manifestation du 10 septembre

contre la réforme sur les retraites.

Si elle a supplanté la traditionnelle

manif’ des personnels de l’Edu-

cation nationale, cela ne signifie

pas que tout va bien dans ce

secteur, notamment à l’école où la

réforme des rythmes scolaires po-

se de nombreux problèmes.

Mais la rentrée ce sont également

les impôts qui tombent dans les

boîtes à lettre. Et la note 2013 est

particulièrement salée…

L’austérité frappe lourdement les

salariés qui voient leur pouvoir

d’achat chuter sensiblement. Les

négociations vont s’ouvrir dans les

entreprises. Elles seront difficiles.

Dans la Fonction publique, une an-

née blanche supplémentaire ne

manquerait pas de créer des ten-

sions et de se répercuter dans les

urnes lors des élections qui se

profilent en 2014.

On nous dit que la crise s’allège ?

Alors les salariés, les retraités, les

chômeurs doivent bénéficier de cet

allègement.

Les jeunes galèrent pour trouver un

job ou une entreprise d’accueil en

contrat de professionnalisation et

les séniors sont durablement hors

du marché du travail. Or, dans la

plupart des entreprises, nos syndi-

cats en témoignent, les salariés

doivent assumer une charge plus

importante sans effectif supplé-

mentaire.

En Isére les entreprises (dont beau-

coup vont bien) doivent prendre

leurs responsabilités et embau-

cher  !

Jean-Pierre Gilquin,

Secrétaire général.

L’hôpital Pierre-Oudot, à Bourgoin-Jal l ieu, aconnu depuis fin 2012 de nombreusesagressions. Le phénomène n’est donc pasrécent. Trois agressions en janvier, puis desplus récentes qui ont été médiatisées, parceque proches du drame du 25 août : uneinfirmière avait fail l i être étranglée et unambulancier avait été frappé au couteau15  jours avant l’agression.

Pour FO la solution ne réside pas uniquementdans des aménagements pour protéger etsécuriser l ’accueil des urgences, épicentre detoutes ces tensions. "Avertir la police quiarrive 10 minutes plus tard si tout va bien, ouse retrancher derrière une vitre ne règle pasle problème", relève Carole Verdier, déléguéesyndicale, avant de rappeler que la présencede vigiles, pour dissuasive, n’est guère com-patible avec les motivations des soignants.

De toute façon cette solution n’est même pasenvisagée par une direction un rien mépri-sante pour les personnels, gestionnaire zéléed’une pénurie dramatique, mettant beaucoupd’énergie à ne pas entendre les alertes lan-

cées par FO depuis des mois et pas plus tardque début jui l let (voir www.fo38.fr).

Si les patients perdent patience, ce n’est passeulement du fait de la dégradation socialeextérieure. Le service des urgences est chro-niquement en sous-effectifs. I l manque neufmédecins et deux infirmières dans ceservice. Alors les fi les d’attente s’al longent…et les personnels de santé en subissent euxaussi les conséquences.

La situation à la Caisse d'al locations Fami-l iale (CAF) de l 'Isère il lustre deux aspectscontradictoires de la gestion de la sécuritédes salariés. La dernière réorganisation adéplacé la violence subie par l 'ensemble dupersonnel sur l 'accueil . C'est un mieux et lapreuve que l'organisation a son rôle à jouer,mais aussi qu'i l reste à faire. Là, des accom-pagnateurs, dont le CDD expire prochai-nement, aident les allocataires à saisir eux-mêmes leurs rendez-vous.Catherine Marzetti, déléguée du personnelraconte : "hier un allocataire avait mal prisson rendez-vous. I l s'est énervé, est reparti,puis est revenu, pas calmé. La police a étéappelée."

Par ail leurs les retards dus à l 'insuffisancedes effectifs se cumulent avec la gestion parobjectif. Celle-ci impose de traiter lesdossiers de RSA (Revenu de Solidarité acti-ve) et AAH (Allocation aux Adultes handi-capés) en priorité, mais sans tenir compte del'ancienneté de la demande des autresdossiers. Et le tout avec de moins en moinsde temps.

Le retard sur les dossiers non prioritairess'accroît. De plus, avec la départementa-l isation et la mutualisation, les dossiers sonttrimballés et se perdent. L'incompréhensionlégitime des allocataires s'ensuit et desproblèmes s'ajoutent aux problèmes com-muns des CAF. Catherine ajoute "Voiron, unallocataire n'était pas satisfait. I l menace derevenir avec une Kalachnikov ! Comme ilétait connu, l 'antenne de Voiron a simple-ment été fermée !".

FO demande la pérennisation des CDD desaccompagnateurs, pour éviter de diminuerencore le nombre de techniciens-conseiltraitant les dossiers. FO demande aussi lacréation de 20 postes de techniciens-conseil(sur 700 salariés).

Sous-effectif chroniqueà l'hôpital

Caf : moins de moyens

L'équipe FO (de gauche à droite) : Fred, Nathalie, membres du bureau,Gilbert, trésorier-adjoint, Carole, secrétaire, Martine, secrétaire-adjointe,Amandine, membre du bureau.

Catherine Marzetti, déléguée du personnel.

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 313

Isère Conseillers du salarié

Depuis juil let 2013 la liste des

conseillers du salarié a été renou-

velée.

Dans les entreprises dépourvues

d’institution représentative du per-

sonnel (comité d’entreprise, délé-

gués du personnel, délégués syn-

dicaux), le salarié convoqué à un

entretien préalable à licenciement

ou à une rupture conventionnelle

du contrat de travail peut se faire

assister lors de cet entretien par

un conseiller du salarié.

La liste est disponible dans les

mairies ou sur le site FO :

www.fo38.fr

Comité général

Un comité général de l’Union

départementale FO Isère se tien-

dra à Grenoble, à la Bourse du

Travail, vendredi 29 novembre.

Ordre du jour : Ani, retraites, ainsi

que l’approbation des comptes.Réservez cette date.

Site www.fo38.fr

Chacun peu contribuer au site de

l’Union départementale FO 38 en

demandant la création d’un comp-

te par mel sur :http://www.fo38.fr/?q=node/376#

Sur le site : des informations sur les

syndicats FO isérois et les ba-

tail les dans les entreprises. A

chaque manifestation, réunion…

une vidéo et/ou un diaporama

photos sont publiés.

Chaque fois qu’un événement se

produit dans votre établissement,

entreprise, administration, infor-

mez l’Union départementale (UD).

Vous avez des négociations ? des

débrayages ? des grèves ? Vous

avez obtenu des accords satis-

faisants etc.

Contact : 04 76 09 76 36.

Les conseil lers Pôle Emploi sont amenés àtraiter des problématiques diverses autourde l’ insertion professionnelle. Cela peutcréer parfois des tensions à l 'accueil en casd’insatisfaction de la demande.

"Une procédure est en place" explique PierreComtesse, adhérent FO. "En cas d’incidentun membre de l’équipe de direction setrouve à proximité afin d’intervenir rapide-ment, i l va prendre la mesure du confl it ainsique les mesures appropriées si nécessaire".Chaque incident donne lieu à l’établis-sement d’une fiche qui sera transmise à ladirection ainsi qu’au CHSCT.Ces signalements donnent l ieu à une veil lepermanente et si nécessaire à des actionsimmédiates.

Certaines agences sont bien sûr plusexposées que d’autres.

Un accompagnement psychologique est àdisposition des conseil lers ou de l’équipeconcernés si cela est demandé.

"I l faut reconnaitre que tout cela est bienrodé désormais. Les comités d’hygiène desécurité et des conditions de travail sontbien intégrés dans le processus" ajoutePierre.

Procédure en placeà Pôle Emploi

Catherine Marzetti

Pierre Comtesse, adhérent FO à Pôle Emploi.

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 31 4

La questionCHSCT et CE

Un stage pour les membres du

CHSCT se tiendra du 20 au 22

novembre à la Bourse du travail à

Grenoble, un autre pour les élus

titulaires des comités d’entreprise

aura lieu toujours à Grenoble du 2

au 6 décembre.

Carsat

La Carsat (Caisse d’assurance Re-

traite et de la Santé au travail) or-

ganise une formation les 18 et 19

novembre à l’union départemen-

tale FO. C’est l’occasion pour les

participants de rencontrer les ingé-

nieurs sécurité de cet organisme.

La formation est ouverte à tous les

adhérents.

Inscription au 04 76 09 76 36.

Voir le programme

Toutes les formations proposées

jusqu’à la fin de l’année par

l’Union départementale sont lis-

tées sur le site www.fo38.fr. Le pro-

gramme 2014 sera consultable

en décembre.

Permanence juridique

L’union départementale propose

des permanences juridiques avec

des défenseurs syndicaux. Prendre

rendez-vous directement au :

04 76 09 76 36.

Non, i l n’est pas possible de disposerl ibrement des jours de congés payés non prisdu fait d’un arrêt maladie !

Rappel de la règle

Rappel général de ce que prévoit le Code dutravail , en se souvenant qu'une conventioncollective, un accord d'entreprise ou tout sim-plement les usages peuvent donner ausalarié plus de souplesse dans la gestion decette situation.

Si l’arrêt de travail se termine alors que lesalarié est toujours en congés payés, peut-il rallonger ses congés d'autant de joursque de congés non consommés ?

I l le peut, en accord avec son employeur, sil ’arrêt a commencé avant le début descongés.

Si l 'employeur est dans l’ impossibil ité d’ac-

corder ce report, le salarié peut demanderune autre période.

Si l’arrêt maladie commence alors que lesalarié est en congés payés…

I l ne peut pas, sauf disposition conven-tionnelle ou usage plus favorable, exiger deprendre ultérieurement ses congés payésdont il n'a pas pu bénéficier du fait de sonarrêt maladie. L'employeur s'est acquitté deson obligation à son égard.

L'employeur doit verser une indemnité decongés payés sans défalquer les indemnitésjournalières de la Sécurité sociale puis-qu'el les peuvent se cumuler ; mais il n'a pasà verser d'indemnités complémentaires demaladie, prévues au titre du maintien desalaire, lesquelles ne se cumulent pas avecl 'indemnité de congés payés.

L’employeur ne peut contraindre le salarié àprendre ses congés payés pendant une pé-riode où le contrat est suspendu.

L'employeur est tenu, si la convention collective le prévoit, de verser les indemnitéscomplémentaires de maladie, la date d'expiration du congé constituant le point de départde l 'indemnité prévue par la convention collective au titre de la maladie (le délai decarence est applicable).

Si l’arrêt a commencé pendant les congéset se termine après la date où le salarié aurait dû reprendre le travail…

Malade pendantmes congés…

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 315

Saint-Quentin-Fallavier

I ls sont 104, quasiment tous en CDI, dont25  % de cadres, salariés d’Aenova France,fi l iale d’un groupe allemand du même nom,lui-même propriété d’un fonds d’investis-sement dénommé BC Partners.

Aenova-France dispose d’une superbe usineà Saint-Quentin-Fallavier. Un outil industrielquasiment flambant neuf, dont la mise enœuvre permet de faire de la R&D (Re-cherche et Développement), du packaging etde la fabrication de médicaments. Maisl’outi l ne produit quasiment plus rien depuiscet été et son plan de charge est d’un videabyssal.I ls sont donc 104 à s’occuper comme ilspeuvent et à demander, via leurs élus (tousFO) à leur direction de quoi sera fait l ’avenir.Tout au plus disposent-i ls de l’engagementécrit de leur direction que les salaires serontversés jusqu’à décembre inclus.

Une mise à malde l’outil de production

Mais chaque semaine amène ses mau-vaises nouvelles. Une importante machine aété déménagée en juil let, sous prétexte deréparation ; un spécial iste de la réductiondes coûts a inspecté le site, toujours cetété  ; le comité d’entreprise a été consultédébut septembre sur le projet de départd’une autre machine… les salariés le sa-vent  : l ’excellence technologique du site esten grand danger.

La situation est d’autant plus inquiétanteque le groupe a fait connaître sa volonté derompre le contrat de location-gérance le l iantà un autre façonnier de la pharmacie :SkyePharma. Ce dernier est le propriétairede l’usine en même temps que le clientd’Aenova (fabrication de médicaments et

prestations R&D.Aenova veut en finir avec cette location-gérance ; SkyePharma conteste qu’i l en ait ledroit… et les salariés se demandentcomment ils vont se sortir de cette situationsur laquelle i ls n’ont aujourd’hui guère deprise.

Une demande en directiondu Fonds régional d’Action d’urgence

Les représentants du personnel ontdéclenché un droit d’alerte en février,lorsque la direction du groupe allemand ademandé aux personnels de renoncer aux39 heures.Devant la résistance du personnel, la direc-tion d’Aenova a finalement renoncé à sademande. Mais l’épisode aura permisl’ intervention d’un cabinet d’expert. I l a poin-té les incohérences des décisions prises parAenova et, plus encore, la difficulté à obtenirdes réponses aux questions touchant àl’avenir des salariés.

Depuis, l’équipe FO s’est assuréel’assistance d’un avocat

L’Union régionale FO a présenté à la Régionune demande de Frau (Fonds régionald’Action d’urgence), dispositif permettant lefinancement d’actions entreprises par lessalariés. Une valorisation des atouts techno-logiques de ce site et des compétencesélevées de ses salariés ; une exploration despossibil ités de reprise ; l ’état des lieux descompétences des salariés et des possibil itésde reclassement dans le Nord-Isère…

La demande de la Région FO a un objectif :donner aux salariés et à leurs représentantsdes moyens supplémentaires pour éviter lepire.

Les conséquencesde l’Ani 2013Journée d’information, mercredi

9  octobre à la Bourse du travail à

Grenoble, sur les nouvelles règles

instaurées par la loi dite de Sécu-

risation de l’emploi (calée sur l’Ani

2013 signé par le Médef et la

CFDT), dont les conséquences sont

nombreuses et malheureusement

néfastes.

Une avocate spécialisée, la direc-

trice adjointe de la Direccte et un

représentant du secteur de la pré-

voyance répondront à toutes les

questions.Inscription au 04 76 09 76 36.

VFDLa direction a présenté un plan

social prévoyant la suppression de

35 postes administratifs. L’entre-

prise emploie 590 personnes.

Daniel Combet, délégué FO, tirait la

sonnette d’alarme depuis de nom-

breux mois. FO négocie, point par

point, les conditions de départ des

salariés, notamment le montant

des indemnités. Le syndicat récla-

me par ail leurs la fin de l’annu-

alisation du temps de travail et le

retour des heures supplémen-

taires.

Aciéries LaminoirsL’entreprise (200 salariés à Rives)

est spécialisée dans le laminage à

chaud des barres de fer. Frédéric

Gaillard à été désigné représentant

de section syndicale en vue des

élections du comité d’entreprise.

La liste FO est bouclée.

Alfa Laval VicarbMouvement de grève spontané, le

9 septembre, de la quasi-totalité

des salariés de l’entreprise instal-

lée au Fontanil-Cornil lon. I ls enten-

daient ainsi soutenir un de leurs

collègues licencié après une grave,

mais verbale altercation. Le salarié,

finalement et effectivement licen-

cié, a trouvé un accord avec la

direction. L’épisode, a souligné FO,

renvoie aux insupportables mé-

thodes de management pratiquées

dans cette entreprise. Ne chan-

geant rien à ses très mauvaises

habitudes, la direction tente, de-

puis, d’impressionner FO.Voir sur : www.fo38.fr

Daniel Combet, délégué syndical.

Aenova en zone rouge

Jocelyne Annese, secrétaire du CE, devant une machine à comprimer.

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Isère

"La Fnec-FP-FO (fédération nationale del’Education, culture et Formation profes-sionnelle) représente le personnel del 'Education nationale, enseignant etnon-enseignant. L'âge moyen de débutde carrière pour un enseignant est de26 ans. Avec 43 ans de cotisations, ledépart à la retraite est à 69 ans !

Rappelons que les fonctionnaires nepartent pas plus tôt en retraite, endehors notamment des agents depolice. I ls cotisent de la même manièreque le privé, et même si le système estdifférent, le taux de remplacement estidentique à celui du privé.

De plus, la mise en place des mesures

concernant la pénibil ité, et surtout sonévaluation risque de s'avérer complexeet inégalitaire.

La mobil isation du 10 septembre àGrenoble a été intéressante et s'expli-que aussi, chez les fonctionnaires, parun ras-le-bol qui croît : le point d'indicegelé pour la quatrième année consé-cutive ; l 'attaque contre les statutsnotamment avec la réforme Peil lon quiprévoit entre autre la territorial isationde l 'Education nationale et la fin del 'égalité des élèves sur le territoire.

La FNEC-FP-FO reste attachée aux 37,5ans de cotisation et au départ à 60ans.»

Dans le département des manifestations ont eu lieu à Grenoble, Bourgoin-Jallieu, Vienne et Roussillon. Ce sont plus de 10 000 manifestants qui ont scandé leur opposition à l'allongement de la durée de cotisation,

réclamant le droit de profiter de sa retraite en bonne santé  : «   Allonger la durée de cotisation, c'est raccourcir la vie  !   ».

Rejoignant les manifestants de la France entière, privé et public ont rappelé le droit des jeunes à un travail et leur opposition à un allongement permanent de la durée de cotisation et de l'âge de départ en retraite  :

"Du boulot pour les jeunes, ça urge, 43 ans au boulot, c’est la purge!" Et puis avoir encore un travail à plus de 60 ans…

La parole à Philippe Beaufort,secrétaire départemental de la Fnec-FP

Oui au travail pour les jeunes ! Oui à la retraite pour les vieux !

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 317

Dans le département des manifestations ont eu lieu à Grenoble, Bourgoin-Jallieu, Vienne et Roussillon. Ce sont plus de 10 000 manifestants qui ont scandé leur opposition à l'allongement de la durée de cotisation,

réclamant le droit de profiter de sa retraite en bonne santé  : «   Allonger la durée de cotisation, c'est raccourcir la vie  !   ».

Rejoignant les manifestants de la France entière, privé et public ont rappelé le droit des jeunes à un travail et leur opposition à un allongement permanent de la durée de cotisation et de l'âge de départ en retraite  :

"Du boulot pour les jeunes, ça urge, 43 ans au boulot, c’est la purge!" Et puis avoir encore un travail à plus de 60 ans…

Etmaintenant...

La mobil isation du 10 septembre a, enIsère comme ail leurs, largement dépasséle cercle des mil itants. Les 10 000 person-nes ayant défilé dans notre départementpour montrer leur opposition au projet deloi ne veulent pas en rester là.

Si le projet de loi contient des avancéesvers les revendications de Force Ouvrière,notamment l 'augmentation des cotisationsouvrant des droits, cel les-ci sont insuf-fisantes et l 'al longement de la durée decotisation est inacceptable, a rappelé leCCN (Comité confédéral national, parle-ment de la confédération), les 19 et 20septembre au cours duquel le sujet a étélargement débattu.

Une action sera donc menée lors del 'examen du projet de loi, devant l 'Assem-blée nationale, le 15 octobre. Une délé-gation iséroise sera présente à Paris.Ce sera l 'occasion de rappeler que 40 ansc'est déjà trop, la revendication d'un départavant 60 ans pour les métiers pénibles, etune augmentation des salaires quipermettra de combler mécaniquement ledéficit du régime général des retraites.

Oui au travail pour les jeunes ! Oui à la retraite pour les vieux !

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Isère

C’est en 2009 que FO voit le jour chez AveryDennison, entreprise de 319 salariés située àChamp-sur-Drac. Son activité est la fabriqued’emballages alimentaires et étiquetage.Olivier Repon, délégué syndical, est l ’un desdeux créateurs du syndicat.

Sur quel dossier travailles-tu ?

Nous sommes actuellement sur un sujetbrûlant : notre mutuelle. Nous avons obtenu,voici quelques années, sa prise en chargeintégrale par l’employeur. Mais les comptesne sont pas, aujourd’hui à l’équil ibre et cettesituation, évidemment, crée des tensions.Nous souhaitons ouvrir des négociations pourrégler ce problème.

Que représente FO dans l’entreprise ?Lors des dernières élections en 2010, nousétions la troisième organisation syndicaleavec des élus en comité d’entreprise et enCHSCT. Nous préparons les prochaines élec-tions, programmées dans un an. Depuis lacréation de la section le nombre d’adhérentsne cesse de croître. Je pense qu’i l y a unelassitude des salariés vis-à-vis des syndicatshistoriques dans l’entreprise.

De nouvelles idéesFO souhaite insuffler de nouvelles idées. Laconjoncture actuelle n’aide pas à la cohésion.Beaucoup de salariés craignent le futurmême si l ’entreprise est passée au travers dela crise.

Transdev Dauphiné30 % de salariés grévistes à

Domène le 10 septembre chez

Transdev, sous-traitant de la Se-

mitag (transport urbain de l’agglo-

mération grenobloise). Deux li-

gnes ont été complètement blo-

quées au centre-vil le grenoblois.

Les salariés demandaient une

augmentation de salaire de 12 %

et un planning prévisionnel (sup-

primé unilatéralement par la dire-

ction en septembre).

Les salariés n’ayant rien obtenu,

un nouveau mouvement est pré-

vu prochainement.

CaterpillarPlus d’une cinquantaine d’ad-

hérents ont participé, le 13 sep-

tembre, à l’assemblée générale

du syndicat FO de Caterpil lar à

Saint-Martin-d’Hères. Un point a

été fait, par le secrétaire de l’uni-

on départementale sur les posi-

tions de la confédération sur le

dossier de la Retraite.

Robert Gamez, secrétaire du syn-

dicat, renouvelé dans ses fonc-

tions, a rappelé les prises de

position de la section, notam-

ment sur le plan de départs vo-

lontaires.

Dynamique syndicalechez Avery Denisson

Olivier Repon, délégué syndical : « Le dossier brûlant, aujourd’hui, estde garantir le maintien de la prise en charge de la mutuelle par notreemployeur ».

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Agglomération grenobloiseGeorges Toquet

Très impliqué dans l'action inter-

professionnelle aux échelles natio-

nale et départementale, au sein

de sa fédération et du syndicat dé-

partemental des Postes, Georges

Toquet vient de décéder le 11

septembre à l’âge de 77 ans.

Son long parcours syndical est

exemplaire. I l a assumé de nom-

breuses années, et encore ces

derniers temps, le poste de

secrétaire de l’union locale de

Voiron.

C'était un homme et un militant

chaleureux, serviable, engagé et

fidèle.

Chacun pourra signaler un comportementabusif de la police, via un nouveau site In-ternet. Daniel Chomette, secrétaire dépar-temental du syndicat FO Unité Police, dit sonagacement devant ce genre de mesures quistigmatise les policiers. I l rappelle aussi queles abus sont rares dans ce pays qui voitpourtant la police intervenir toutes les septseconde. Au moins, apprécie-t-i l , les person-nes signalant des abus devront s’identifier.

Concernant la réforme de la Justice, quimettra fin aux peines-plancher, i l admet quele tout prison ne peut pas être la seuleréponse. D’autant qu’el le est une école deformation pour les petits délinquants ! Mais ilpointe surtout le manque de moyens : cer-tains magistrats ont plus de 200 dossiers àtraiter.

Pour Thierry Gidon, responsable régional deFO pénitentiaire, ne pas incarcérer les délits

inférieurs à 5 ans (viols, vol avec violence,agressions…) vise à désengorger les prisonset à réduire les coûts d’hébergement etd’incarcération. Mais quid des moyens né-cessaires pour que les surveil lants travail lentdans des conditions acceptables ?

Le syndicat FO Unité Police le 10 septembre dans les rues deGrenoble

Policiers et surveillantsà rude épreuve...

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 31 1 0

Isère

Quarante-sept des cinq cent trente-trois com-munes de l’ Isère mettent en œuvre laréforme des rythmes scolaires : la semaine à4 jours ½, moins d’heures d’école dans lajournée pour permettre aux élèves d’avoirdes activités périscolaires sportives ou lu-diques.

Les municipalités prennent en chargefinancièrement ces nouvelles activités assu-rées par des centres aérés ou des bénévolesdes associations. Aujourd’hui les mairiessont submergées d’appels d’associations di-verses et variées, intéressées pour entrer surce créneau bien lucratif.

La contrepartie, relève Pascal Bonhomme,secrétaire-adjoint isérois de la Fnec (Fédé-ration nationale de l’Education, de la Cultureet de la Formation professionnelle) est queles enfants sont fatigués ; se lever le mer-credi matin leur rend la semaine bien longue.

Quant aux personnels municipaux, en plusde leurs fonctions, i ls doivent assurer l’ani-mation des activités périscolaires, ce qui neleur laisse plus beaucoup de temps pour as-surer les leurs.

Le corps enseignant, ajoute Pascal, étaittotalement contre cette nouvelle réforme. Leplus urgent était d’augmenter le nombred’enseignants, sans oublier des enseignantsspécial istes des enfants en difficulté scolaire.

6997 instituteurs et professeurs se parta-

gent l’enseignement de 205 062 élèves,pour donner des classes de 32 à 34 élèves.

Un autre problème existe : le passage austatut contractuel qui ne touche pour l’ instantque les étudiants admissibles au concoursde professeurs des écoles et les emploisd’Avenir-professeurs.

Au-delà de la fragil isation de leur situation, lacrainte de généralisation de ce statut con-tractuel à tout le personnel enseignant.

Le seul point positif de cette réforme est leretour à la formation des nouveaux ensei-gnants, qui n’existait plus sous l’ancienneprésidence.

Les ATSEM aussi…

Le syndicat FO des communaux

grenoblois avait pointé le danger. I l

ne s’était pas trompé !

La rentrée, compte tenu de la

réforme des rythmes scolaires est

très difficile pour les agents terri-

toriaux intervenant dans les écoles,

notamment les ATSEM qui doivent,

sur la base du volontariat, assurer

la garderie une fois par semaine.

La notion de volontariat risque fort

d’évoluer vers celle d’obligation du

fait du manque… de volontaires. Et

si les volontaires sont rares, c’est

que la charge de travail habituelle

de tous est déjà fort importante.

Négociation au CER

Les négociations sur le contrat

génération jeunes vont débuter au

CER (réseau associatif de conseil

et d'expertise comptable sur les

activités de l’agriculture, artisanat,

etc.). La direction vient de convo-

quer le seul syndicat représentatif

dans l’entreprise, FO.

Rappelons que FO a fait 100 % des

voix aux élections en 2011, à la

délégation unique du personnel.

Le contrat de génération est un

dispositif d'aide à l'emploi visant à

créer des binômes jeune-senior

pour encourager l'embauche des

jeunes et garantir le maintien dans

l'emploi des seniors, tout en assu-

rant la transmission des compé-

tences.

Rentrée 2013 : le bazar !

Pascal Bonhomme lors de la manifestation des enseignants en janvier,contre les Rythmes scolaires.

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 3111

votre correspondant sur l'Isére :

KLESIA

Denis DEFAIX

Tel 04 26 84 50 09

Tel 06 14 06 49 10

[email protected]

65, Bd Vivier Merle

69482 LYON Cedex 03

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Alpes FO - Décembre 201 2 - n° 1 311 2

Michel Dubric

La soixantaine, les yeux clairs desSlaves, l ’accent qui va avec et, légersoupir, jol i sourire, Michel Dubric sesouvient : "J’étais, à la fin de la décennie80, dans une usine de la métallurgie, àPont-de-Chéruy. I l y avait la CFDT et laCGT. Les gars venaient nous voir, nousdisaient des trucs, al laient en réunion etfaisaient l ’ inverse de ce qu’i ls avaient dit.J’en ai eu marre !".

Quand il en a marre, Michel ne s’en vapas parce que : "si je pars, l ’autre ga-gne  !" Au détour d’une formation de CAPde câbleur, l ’ immigré avait récupéréauprès d’un formateur les coordonnéesde l’union locale de Bourgoin-Jal l ieu. Unecarte, la création officiel le du syndicat,les vagues hostiles de la direction et dessyndicats déjà existants… "Combien denuits sans dormir ? Mais au matin, jesavais ce qu’i l fal lait faire. J’appelaisl ’union départementale, on mettait letract en français et…".

"Ne pas mangerdans la gamelle de la direction"

Tenir bon, Michel Dubric savait et saittoujours faire. A croire que débarquerdans un pays en sachant dire "bonjour etau revoir… Non, bonjour et merci !" forgele caractère, fortifie la résistance.

Finalement, FO est devenue majoritairedans l’entreprise TrefiCâble. El le l ’est tou-jours. Michel Dubric, lui, en 2007, à

l’heure d’une retraite trop maigre pourvivre, est passé dans le secteur de l’ inté-rim. Chez Randstad où il fait toujours sonboulot de syndicaliste.Le boulot de syndicaliste ? "A l’usine,j ’entrais par un côté et je remontais endiscutant avec tout le monde. Même sion n’arrive pas à résoudre le problèmede la personne, cela allège son cœur depouvoir parler".

Chez Randsdat, i l ne fait pas autrechose, sous des formes adaptées à l’or-ganisation du travail en intérim, toujours

en direct avec les salariés. Ce qui permettout de même d’obtenir quelques résul-tats même si FO ne pèse pas assez danscette société.

Rien d’autre ? "Etre syndicaliste, ce n’estpas se servir d’abord. Quand j’entendsdes salariés dire, en parlant des jours decongé : « C’est le jour du délégué », celame fait mal au cœur. Les délégations,c’est pour rencontrer les salariés, lesaider. Un délégué ne se fait pas acheter,ne bouffe pas dans la gamelle de ladirection".

"Combien de nuits sans dormir ?"

Michel Dubric : « Pourquoi les gens ne se syndiquent-ils pas plus ? Si nous le savions, nous aurions la solution ! Mais le contact dans lesusines, cela marche ».