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Revue de Géographie de l’Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO N° 05- Oct. 2016, Vol. 2 45 ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE DIBI KANGAH Pauline Agoh 1 , MIAN Kodjenini Augustin 2 1. Institut de Géographie Tropicale Université Félix Houphouët Boigny-Côte d’Ivoire, E-mail : [email protected] 2. Ingénieur en agrométéorologie, Direction de la Météorologie Nationale (SODEXAM)-Côte d’Ivoire, E-mail : [email protected] RESUME Avec 40% de la production mondiale, la Côte d’Ivoire est premier producteur et exportateur de cacao. Cependant, cette production subit une fluctuation interannuelle et le climat en est un facteur essentiel. Une analyse agroclimatique s’avère nécessaire pour connaître les facteurs susceptibles d’influencer les phases de floraison et déterminer les zones favorables à la cacao- culture. En effet, les défis agroclimatiques tiennent compte des incertitudes liées à l’irrégularité des pluies, aux extrêmes thermiques, d’humidités et d’insolation. Pour se faire, les données de 32 stations situées en Côte d’Ivoire forestière et couvrant la période 1971-2000 ont été analysées à partir d’une méthodologie à la fois qualitative et quantitative. Les résultats révèlent l’existence de séquences sèches durant les périodes de floraison du cacaoyer. En outre, les probabilités d’apparition de séquences sèches 20 jours sont supérieures à 70%, et celles dépassant 90 jours sont nulles. Par ailleurs, les stations d’Abengourou et Oumé, où les séquences sèches sont plus longues, ont été retenues pour évaluer le bilan hydrique et le niveau de satisfaction des besoins en eau. Les stations de Dimbokro, Gagnoa et Daloa présentent des valeurs élevées de températures (33,5°C), d’humidité (80%) et d’insolation (4h/jour) qui sont négatives pour le cacaoyer. Les coefficients de corrélation indiquent que dans la région de Daloa, le rendement du cacaoyer est influencé par l’insolation et la pluviométrie. Par contre à Gagnoa, il est plus dépendant de l’insolation et de la température. En conclusion, Divo, Gagnoa, Nord San-Pédro et Taï sont plus propices à la cacao- culture. Mot clés : analyse agroclimatique, cacao-culture, zone cacaoyère, Côte d’Ivoire

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Revue de Géographie de l’Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO N° 05- Oct. 2016, Vol. 2 45

ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN

COTE D’IVOIRE

DIBI KANGAH Pauline Agoh1, MIAN Kodjenini Augustin

2

1. Institut de Géographie Tropicale

Université Félix Houphouët Boigny-Côte d’Ivoire, E-mail : [email protected]

2. Ingénieur en agrométéorologie, Direction de la Météorologie Nationale

(SODEXAM)-Côte d’Ivoire, E-mail : [email protected]

RESUME

Avec 40% de la production mondiale, la Côte d’Ivoire est premier

producteur et exportateur de cacao. Cependant, cette production subit une

fluctuation interannuelle et le climat en est un facteur essentiel. Une analyse

agroclimatique s’avère nécessaire pour connaître les facteurs susceptibles

d’influencer les phases de floraison et déterminer les zones favorables à la cacao-

culture. En effet, les défis agroclimatiques tiennent compte des incertitudes liées à

l’irrégularité des pluies, aux extrêmes thermiques, d’humidités et d’insolation. Pour

se faire, les données de 32 stations situées en Côte d’Ivoire forestière et couvrant la

période 1971-2000 ont été analysées à partir d’une méthodologie à la fois qualitative

et quantitative.

Les résultats révèlent l’existence de séquences sèches durant les périodes de

floraison du cacaoyer. En outre, les probabilités d’apparition de séquences sèches ≤

20 jours sont supérieures à 70%, et celles dépassant 90 jours sont nulles. Par ailleurs,

les stations d’Abengourou et Oumé, où les séquences sèches sont plus longues, ont

été retenues pour évaluer le bilan hydrique et le niveau de satisfaction des besoins en

eau. Les stations de Dimbokro, Gagnoa et Daloa présentent des valeurs élevées de

températures (33,5°C), d’humidité (80%) et d’insolation (4h/jour) qui sont négatives

pour le cacaoyer. Les coefficients de corrélation indiquent que dans la région de

Daloa, le rendement du cacaoyer est influencé par l’insolation et la pluviométrie. Par

contre à Gagnoa, il est plus dépendant de l’insolation et de la température. En

conclusion, Divo, Gagnoa, Nord San-Pédro et Taï sont plus propices à la cacao-

culture.

Mot clés : analyse agroclimatique, cacao-culture, zone cacaoyère, Côte d’Ivoire

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

ABSTRACT

Agro-climatic analysis of the cocoa-plantation area in côte d’ivoire

Côte d’Ivoire is the largest producer and exporter of cocoa beans with 40% of the

world production. However, this productivity fluctuates annually due to climatic

influences. In order to determine factors impacting the flowering phases, and

identify suitable areas for planting cocoa, an agroclimatic analysis was undertaken.

In fact, agroclimatic challenges to the production of cocoa beans include

uncertainties associated with erratic rainfall, extreme humidity and temperature, as

well as hours of sunshine. Grounded on quantitative and qualitative analyses, this

study used 1971-2000 data from 32 weather stations covering the forest area of Côte

d'Ivoire.

The results reveal periods of dry spells during the flowering phase of plant.

Furthermore, the probability of dry spells ≤ 20 days is 70% and that of up to 90 days

is zero. In addition, due to the fact that dry spells are longest in Oumé and

Abengourou, these regions were selected to evaluate the water balance and the level

of water needs for cocoa. The weather stations in Dimbokro, Gagnoa, and Daloa

reveal high levels of temperature (33.5°C), humidity (80%) and hours of sunshine

(4h/day), which negatively impact cocoa production. Multiple regression analysis

indicates that while the Daloa region, cacao yield is affected by hours of sunshine

and rainfall, in the Gagnoa region; it depends on hours of sunshine and temperature.

Finally, the conclusions are that Divo, Gagnoa, North San Pedro, and Taï are the

most favorable for cocoa farming.

Keywords: agroclimatic analysis, cocoa farming, cocoa region, Côte d’Ivoire

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Revue de Géographie de l’Université de Ouagadougou, N° 05, Décembre 2015, Vol.2 47

DIBI KANGAH Pauline Agoh, MIAN Kodjenini Augustin

INTRODUCTION

Avec une contribution de près de 15% du Produit Intérieur Brut (PIB),

le cacao participe à l’essor économique de la Côte d’Ivoire (MINAGRI,

1997). Le succès du cacao est lié aussi bien aux conditions écologiques

propices du Sud forestier (pluviométrie annuelle moyenne supérieure à 1300

mm), qu’à la recherche agronomique (Braudeau, 1969 ; Liabeuf, 1980 ; Dibi

Kangah, 2010). En effet, comme les facteurs écologiques, biologiques et

physiques, les paramètres climatiques (pluviométrie, température,

rayonnement solaire, humidité) peuvent avoir une influence non négligeable

sur la phénologie et le rendement du cacaoyer. Dian (1978) et Lachenaud

(1987, 1992) révèlent que le cacaoyer a besoin d’un climat chaud et humide.

De ce fait, cette plante exige les conditions écologiques optimales suivantes :

une pluviométrie annuelle (≥ 1300 mm), bien répartie et des jours

secs < 3 mois ;

une température moyenne journalière de 24 à 28°C ;

une humidité relative de 80 à 90% ;

une durée d’insolation journalière > 4 heures ;

un sol profond, aéré et drainé, riche en argile et humus.

Bien que le Sud forestier soit propice à ces conditions écologiques, la

production cacaoyère connaît une variabilité interannuelle importante au

cours de ces récentes années. Cela pourrait être due non seulement au

vieillissement des vergers mais aussi, au climat. En effet, à l’instar de

l’Afrique de l’Ouest, les variabilités climatiques du Sud forestier ivoirien se

traduisent par une diminution des pluies annuelles (Servat et al., 1996, 1997 ;

Dibi Kangah, 2010 ; Dibi Kangah et al., 2012 ; Dibi Kangah, 2015). Cette

étude vise donc à comprendre les facteurs agroclimatiques susceptibles

d’influencer le développement et le rendement du cacaoyer. Dès lors, les

analyses ont permit de déterminer des :

séquences sèches (pauses pluviométriques) au cours des périodes

de floraison du cacaoyer et estimer leurs probabilités

d’apparition ;

extrêmes climatiques de températures, insolation, humidité ;

corrélations entre le rendement du cacaoyer et les paramètres

climatiques (pluviométrie, insolation, température de l’air,

humidité relative) ;

début, fin et longueur de la saison agricole ;

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

1. MATERIEL ET METHODE

L’approche méthodologique adoptée est à la fois qualitative et

quantitative. L’analyse qualitative se base sur une bibliographie décrivant la

physiologie du cacaoyer. Les documents consultés ont permis de comprendre

l’historique, la botanique, le but de la culture et les exigences écologiques de

la plante. L'étude quantitative ou statistique a pris en compte les phases

végétatives et reproductives du cacaoyer, en rapport avec les paramètres

météorologiques, ces derniers influencent l’écologie de la plante. Les

analyses agroclimatiques ont déterminé les séquences sèches, leurs

probabilités d’apparition ; les relations climat-rendement et les zones

agroclimatiques propices à la culture du cacaoyer.

Les paramètres météorologiques (pluviométrie, température, humidité

et insolation) utilisés proviennent de la Direction de la Météorologie

Nationale de Côte d’Ivoire. Ils permettent de vérifier les exigences

écologiques optimales du cacaoyer. Ces paramètres sont issus de 32 stations

(sept synoptiques et 25 postes pluviométriques) et couvrent la période 1971-

2000. Les stations choisies sont installées dans le Sud forestier et assurent

une couverture météorologique assez uniforme. Les statistiques agricoles des

départements administratifs de la zone étudiée, quant à elles, ont été obtenues

à la Division des Statistiques Agricoles (DSA). Ces données portent sur les

surfaces cultivées et les productions du cacao de 1971 à 2000. Les

rendements ont été calculés sur la base des valeurs de superficies et de

productions.

2. TRAITEMENT DES DONNEES

Le cacaoyer est une plante ombrophile très sensible à un déficit

hydrique. Ainsi, la détermination de séquences sèches et leurs probabilités

d’apparition s’avèrent importantes. Pour chaque station, il s’agit de

déterminer les pauses pluviométriques > 20, 30, 60 et 90 jours survenant

pendant les périodes de floraison et de récoltes du cacaoyer. Leurs

probabilités d’apparition sont également estimées. Ensuite, les bilans

hydriques pendant la floraison (avril-juillet) sont établis en appliquant les

méthodes de Frère et Popov (1987). Enfin, l’impact de la durée des séquences

sèches sur le rendement du cacaoyer est analysé.

En outre, l’analyse des coefficients de corrélation a permis d’expliquer

les relations climat-rendement du cacaoyer de 1971 à 2000. Ce pas temporel est

conforme à la disponibilité des données agricoles. Il faut noter que le choix du

rendement est dû au fait qu’il intègre à la fois les superficies et productions tout en

reflétant les défis agroclimatiques (Dibi Kangah, 2010). Le rendement (variable

dépendante) est comparé au cumul pluviométrique (variable explicative)

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Revue de Géographie de l’Université de Ouagadougou, N° 05, Décembre 2015, Vol.2 49

DIBI KANGAH Pauline Agoh, MIAN Kodjenini Augustin

d’avril-juillet. Cette fourchette mensuelle coïncide avec la grande saison

pluvieuse et sa sélection se justifie par :

les pluies d’avril-juillet déclenchent la première floraison

cacaoyère ;

la récolte principale dépend plus des pluies d’avril-juillet que

celles de septembre-novembre qui déclenchent plutôt la deuxième

floraison (récolte intermédiaire) ;

la récolte intermédiaire ne représente que 10% des totaux annuels

(FAO, 2001).

Les rendements du cacaoyer ont été également confrontés aux

températures moyennes extrêmes (< 24°C et > 28°C) pour évaluer la réussite

de floraison. Puis ils ont été corrélés au cumul d’insolation pour vérifier que

la durée journalière est d’environ 4 heures (floraison maximale). Enfin, les

rendements ont été confrontés à l’humidité moyenne mensuelle pour observer

la photosynthèse, l’évapotranspiration et l’assèchement des feuilles. Les

coefficients de corrélation permettent de voir si le rendement est influencé

par une seule (pluviométrie) ou plusieurs (température, humidité et

insolation) variables explicatives.

Par ailleurs, la délimitation des régions propices à la cacao-culture

s’est faite à partir des indices de satisfaction des besoins en eau (Frère et

Popov, 1987), séquences sèches, cumuls pluviométriques saisonniers et de la

longueur de la saison pluvieuse. Les variations interannuelles ont pris en

compte les potentialités permettant au cacaoyer d’évoluer dans des conditions

optimales comme :

l’indice de satisfaction des besoins en eau de 95 à 100% ;

la longueur de la saison des pluies ≥ 120 jours (quatre mois) ;

le cumul pluviométrique de la première saison de pluie > 700

mm ;

les séquences sèches ≤ 20 jours.

L’indice de Frère et Popov (1987) donne le taux de satisfaction des

besoins en eau et permet d’apprécier l’impact de la variabilité

pluviométrique. Le tableau 1 permet de faire un rapport entre l’indice , le

pourcentage de rendement optimum et l’alimentation hydrique.

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

Tableau 1 : Rapport entre indice et pourcentage de rendement optimum

Indice (%) % de rendement optimum

pris 3/10 ans

Qualification du point de vue

alimentation hydrique

100 > 100 Très bon

95-99 90-100 Bon

80-94 50-90 Moyen

60-79 20-50 Médiocre

50-59 10-20 Mauvais

< 50 < 10 Echec complet

Source : FAO, 2001

En outre, la longueur (différence entre début et fin) de la saison

pluvieuse a été définie en tenant compte du critère suivant : la première

saison commence, si à partir du 1er

mars elle enregistre des pluies ≥ 20 mm

en un ou deux jours consécutifs sans épisodes secs > 10 jours dans les 30

jours qui suivent. Elle prend fin, si à partir du 15 juillet, le bilan hydrique ≤

0,05, indice de sécheresse d’un milieu écologique hyper-aride (Diomandé et

al., 2014).

3. RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1. Environnement agroclimatique du cacaoyer

La figure 1 illustre les variations moyennes de température et

d’insolation. Elle montre que les besoins thermiques et d’ensoleillement sont

accentués pendant la phase de reproduction du cacaoyer. Les valeurs sont

plus élevées en mars et avril, correspondant à la floraison. Les plus faibles

valeurs sont enregistrées vers la fin de la première saison pluvieuse (juillet) et

le début de la petite saison sèche (août) qui équivalent à la phase de

fructification de l’arbre et de maturité complète de la cabosse. Il y a une

augmentation de la température et de l’insolation moyennes à partir de

septembre. Partant, la figure 1 est en adéquation avec les conditions

thermiques et solaires optimales du cacaoyer telles que décrites par Dian

(1978) et Lachenaud (1987, 1992). En effet, le cacaoyer exige une

température moyenne journalière de 24 à 28°C et une durée d’insolation

journalière > 4 heures.

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DIBI KANGAH Pauline Agoh, MIAN Kodjenini Augustin

Figure 1 : Variation des moyennes mensuelles de température et d’insolation

La figure 2 informe sur l’évolution des pluies annuelles de 1971 à

2000. Elle dévoile une importante variation interannuelle par rapport à une

normale pluviométrique de 1144 mm. Les plus faibles valeurs (< 1300mm)

sont en 1981, 1983 1991 et les plus élevées (> 1300mm) sont en 1971, 1980,

1987, 1995 et 1999. Ceci corrobore les résultats de Servat et al., (1997) et

Dibi Kangah (2010), leurs travaux ont révélé une forte variabilité

pluviométrique en Côte d’Ivoire. Cette variation des pluies est caractérisée

par des phases successives d’excédents et de déficits pluviométriques par

rapport à une période de référence d’au moins 30 années.

Figure 2 : Variation interannuelle des cumuls pluviométriques

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

En outre l’analyse des cumuls pluviométriques et d’humidité (figure

3) révèle que la saison pluvieuse s’installe vers début mars et se prolonge

jusqu´en octobre, voire mi-novembre (Dibi Kangah, 2010 ; Dibi Kangah et

al., 2012). Les quantités les plus élevées de pluies (> 1300 mm) sont

enregistrées en avril-juin pendant la première saison des pluies et en

septembre durant la deuxième saison pluvieuse. L’humidité relative (> 80%)

y est également élevée. Ces mois correspondant à la phase du développement

reproductif et végétatif du cacaoyer, les exigences de pluviométrie annuelle

abondante et d’humidité relative de 80 à 90% sont donc satisfaites

(Dian, 1978 ; Lachenaud, 1987, 1992). En effet, les racines latérales du

cacaoyer sont sensibles au déficit hydrique et le taux élevé d’humidité

relative accroît la photosynthèse, l’évapotranspiration et évite l’assèchement

des feuilles.

Figure 3 : Cumuls mensuels pluie/humidité relative lors du développement

du cacaoyer

3.2. Analyse des séquences sèches et leurs probabilités

d’apparition

La figure 4 montre la distribution spatiale des séquences sèches

pendant les floraisons du cacaoyer. L’axe passe progressivement de faibles

(Man et Tabou) à de longues valeurs de séquences sèches sur la majeure

partie de l’Est (Abengourou, Agnibilékrou, Zaranou).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Flo

rais

on

/fru

ct

Dvp

t vég

état

if

Dvp

t vég

état

if

Déb

ut F

lo

Flo

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Flo

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Flo

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Mat

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Dvp

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Dvp

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lo

Flo

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Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aôut Sept Oct Nov Déc

Hum

idit

é re

lativ

e (%

)

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

200

Plu

viom

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e m

ensu

elle

(mm

)

P HR

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Figure 4 : Durée de séquences sèches (floraison du cacaoyer) en jours

Figure 5 : Probabilités d’apparition de séquences sèches > 20 jours

(floraison)

En outre, la figure 5 révèle que les probabilités d’apparition de

séquences sèches sont de 93 à 96% à Yamoussoukro, Akoupé et Adzopé. Elles

sont de 89 à 93% à Daoukro et Bouaflé tandis que ces probabilités sont de 39

à 50% à Abengourou, Agnibilékrou et Bongouanou.

Les résultats des durées de séquences sèches et ceux des probabilités

d’apparition de séquences sèches montrent un zonage agroclimatique. Ils

révèlent que les régions favorables à la cacao-culture ont migré de l’Est à

l’Ouest de la Côte d’Ivoire tel que démontré par Tahoux (1993), MINAGRI

(1997) et Dibi Kangah (2015).

-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -24

5

6

7

8

9

10

11

Abengourou

Abidjan Adiaké

AdzopéAgboville

Agnibilékrou

Akoupé

BakandaAlepé

Bianouan

Bingerville

Bongouanou

BouafléDaloa

Daoukro

Dimbokro

Divo

Gagnoa

Grabo

Guiglo

Gueyo

Man

Oumé

SanPédro

Sinfra

Soubré

Tabou

Taï

Toulepleu

Vavoua

Yamoussoukro

Zaranou

25

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85

90

95

100

%

Abengourou

Abidjan Adiaké

Adzopé

Agboville

Agnibilékrou

Akoupé

BakandaAlepé

Bianouan

Bingerville

Bongouanou

BouafléDaloa

Daoukro

Dimbokro

Divo

Gagnoa

Grabo

Guiglo

Gueyo

Man

Oumé

SanPédro

Sinfra

Soubré

Tabou

Taï

Toulepleu

Vavoua

Yamoussoukro

Zaranou

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Longueur de Jours

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

3.2.1 Analyse de longueur de séquences sèches à Abengourou et

Oumé

L'étude a été faite pour toutes les localités du Sud forestier ; mais

l’accent est mis sur Abengourou et Oumé (Tableau 2 et 3) parce que ces

régions Est et Centre-est enregistrent les plus longues séquences sèches

pendant les deux floraisons du cacaoyer. Le tableau 2 montre qu’Abengourou

affiche en moyenne des longueurs minimales (2-4 jours) et maximales (37-82

jours) de séquences sèches respectivement pendant les première (avril–juillet)

et deuxième floraisons (novembre-janvier) du cacaoyer. L’analyse révèle

aussi les observations suivantes :

20% de séquence sèche de 33 à 100 jours s’installent pendant la

deuxième floraison.

50% de séquences sèches de 5 à 87 jours apparaissent durant la

première floraison

quatre années sur cinq (80%), une période sèche de 27 à 71 jours

s’installe pendant la deuxième floraison.

En outre, les probabilités d’apparition > 20 et ≤ 30 jours sont

respectivement de 33 à 100%, et de 12 à 97%. Ces résultats dévoilent

également que les risques de longues séquences sèches sont très élevés à

Abengourou, dans l’Est ivoirien. Cet état de fait est aussi à l’origine du

déplacement de la boucle du cacao vers l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

Tableau 2 Analyse statistique de longueur de séquences sèches (jours) à

Abengourou

Première floraison

(Avril-Juillet)

Deuxième floraison (Nov. –

Jan.)

Minimum 2 – 4 6 – 26

Maximum 10 – 30 37 – 82

Nombre d'observation. 30 30

20% 3 – 6 7 – 34

50% 5 – 87 14 – 47

80% 6 – 12 27 – 71

Probabilité (P) d'apparition des séquences sèches (%)

P > 20 jours 0 – 3 33 – 100

P > 30 jours 0 – 3 12 – 97

P > 60 jours 0 0 – 28

P > 90 jours 0 0

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DIBI KANGAH Pauline Agoh, MIAN Kodjenini Augustin

Tableau 3 : Analyse statistique de longueur de séquences sèches (jours) à

Oumé

Première floraison

(Avril-Juillet)

Deuxième floraison (Nov. –

Jan.)

Minimum 2 – 5 5 – 9

Maximum 12 – 39 42 – 101

Nombre d'observation. 30 30

20% 4 – 7 9 – 19

50% 6 – 10 14 – 34

80% 9 – 15 19 – 54

Probabilité (P) d'apparition des séquences sèches (%)

P > 20 jours 0 – 7 13 – 73

P > 30 jours 0 – 3 3 – 23

P > 60 jours 0 0 – 3

P > 90 jours 0 0

Le tableau 3 décrit qu’à Oumé, alors que les longueurs minimales de

séquences sèches (2-5) sont observées pendant la première floraison, les

maximales (42-101) se localisent pendant la deuxième floraison (novembre-

janvier) du cacaoyer. En outre, leurs probabilités d’apparition > 20 jours vont

de 13 à 77%. L’analyse révèle aussi que pendant la deuxième floraison du

cacaoyer :

une année sur cinq (20%), une période sèche de 9-19 jours s’installe.

une année sur deux, une période sèche de 14-34 jours apparait.

quatre années sur cinq (80%), une période sèche de 19-54 jours

s’installe.

Ces résultats dévoilent également que les risques de longues séquences

sèches sont très élevés à Oumé. Le Centre-est ivoirien subit aussi une

migration de la cacao-culture vers l’Ouest.

3.2.2. Bilan hydrique climatique à Abengourou et Oumé

La figure 6 montre que pour Abengourou, la période humide s’étend

des décades 9 à 12, puis des décades 16 à 19. Bien que la floraison s’étende

des décades 9 à 21, les besoins hydriques du cacaoyer ont été satisfaits.

Cependant, l’interruption des pluies aux décades 13 à 15 risque de ralentir la

formation et le développement des fruits. Ceci peut produire des petites fèves

moins riches en beurre. Toutefois, les excédents des décades 16 à 19

permettent au cacaoyer de poursuivre le remplissage des cabosses et

d’entamer la phase de maturité dans un confort hydrique (Diomandé et al.,

2014). Par contre, les autres décades sont restées déficitaires jusqu’à la fin du

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

cycle de la plante et les besoins hydriques ont été insatisfaisants. Dans

l’ensemble, cette situation est tout de même favorable au renouvellement de

l’appareil foliaire avec des poussées végétatives auxquelles succèdent des

poussées florales (Dian, 1978 ; Lachenaud, 1987, 1992). En somme, le bilan

hydrique est globalement satisfaisant malgré le léger stress hydrique.

L’indice pluviométrique est donc favorable à la production de 1998 à

Abengourou.

Figure 6 : Evolution de la pluviométrie et de l’ETP décadaires à Abengourou

(1998)

La figure 7 montre qu’à Oumé, la période humide s’étend des décades

15 à 20. Les décades 9 à 14 sont déficitaires. La floraison qui couvre les

décades 9 à 21 commence dans des conditions hydriques difficiles car les

quantités pluviométriques des décades 9 à 14 ne sont pas suffisantes (≤ 50

mm). Ces déficits contribuent à ralentir la formation et le développement des

fruits, et conduire à l’avortement des jeunes fruits. Le renouvellement de

l’appareil foliaire et les poussées végétatives auxquelles succèdent les

poussées florales sont donc contrariés. Cependant, les excédents des décades

16 à 20 permettent au cacaoyer de poursuivre la phase de remplissage des

cabosses et d’entamer la maturité dans un confort hydrique. La formation et

le développement des fruits qui se sont produits dans un stress hydrique ont

généré des petites fèves, moins riches en beurre (Dibi Kangah, 2015). Le

bilan hydrique globalement déficitaire entrevoit un indice défavorable à la

production. En effet, le rendement de 1998 a baissé d’environ 35% par

rapport à 1997. Le cumul des pluies (novembre-décembre 1997 et janvier

1998) enregistre un stress hydrique très sévère et certainement une

défoliation prononcée des plantes.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

150

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36

Décade

Hau

teur

(m

m)

ETP P ETP/2

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Figure 7 : Evolution de la pluviométrie et de l’ETP décadaires à Oumé (1998)

3.3. Corrélation entre le rendement et la longueur des séquences

sèches

Les figures 8 et 9 illustrent les rapports entre le rendement du cacaoyer

et les séquences sèches à Abengourou et Oumé. Bien que de façon générale,

les rendements baissent au fur et à mesure que les séquences sèches

s’allongent (Dibi Kangah, 2010), la corrélation entre le rendement et la

longueur des séquences sèches n’est pas statistiquement significative au seuil

de 5% (Abengourou : R_lu (0,34) > R_calculé (0,32) ; Oumé : R_lu (0,34) >

R_calculé (0,24). Ceci explique que les séquences sèches à elles seules n’ont

pas un impact majeur sur le rendement du cacaoyer. Par conséquent, il

s’avère opportun de confronter le rendement aux paramètres météorologiques

de température, d’insolation et d’humidité qui contribuent aussi aux

exigences écologiques de la plante (Dian, 1978 ; Lachenaud, 1987, 1992).

Figure 8 : Relation rendement cacaoyer/longues séquences sèches à

Abengourou

Figure 9 : Relation rendement cacaoyer/longues séquences sèches à Oumé

y = -0.8182x + 557.11 R2 = 0.0564 , R = 0.237

0

100

200

300

400

500

600

700

800

0 20 40 60 80 100 120

Ren

dem

ent

(Kg

/ha

)

Longueur des séquences sèches (jour)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36

Décade

Hau

teur

(mm

)

ETP P ETP/2

y = -1.8393x + 546.94

R2 = 0.1028

0

100

200

300

400

500

600

700

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Longueur des séquences sèches (jour)

Ren

dem

ent

(Kg/

ha)

R = 0.32

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

3.3. Analyse des températures

3.4. Analyses des paramètres de température, insolation et

humidité

Les températures renseignent sur les processus physiologiques telles

que les poussées foliaires et la photosynthèse. Une température moyenne

journalière de 24 à 28°C contribue a la réussite de la floraison du cacaoyer

(Dian, 1978 ; Lachenaud, 1987, 1992). Dans le Sud forestier, les

températures maximales (31-33,5°C) ont été inventoriées. Les probabilités de

dépasser 33,5°C sont de 100% avant les pluies. Pendant la saison pluvieuse,

elles baissent de 100 à 87%, voire 30%. Par contre, à la fin de la saison

humide, l’accroissement est graduel. Le tableau 4 présente à titre

d’illustration, les résultats de Dimbokro (département très chaud) où les

probabilités > 31°C sont de 100% pendant toute l’année ; et la réussite de

floraison du cacaoyer y est difficile. A Gagnoa et Daloa, les probabilités >

31°C sont de 100% en janvier-juin et septembre-décembre. Les probabilités

de relativement faibles températures varient de un à deux mois. Les

températures moyennes ≥ 24°C et ≤ 28°C ont été calculées. Les probabilités

de températures > 28°C sont de 100% en janvier-mai. Elles baissent jusqu’à

50% en juillet-septembre (Daloa) et juillet (Gagnoa). Les probabilités de

températures < 24°C sont en dessous 100% tout au long de l’année. Au début

de la saison des pluies, ces valeurs passent de 100 à 50%, voire moins. Par

ailleurs, les probabilités de températures < 10°C sont non significatives

(moins de 10%) pendant toute l’année sauf en novembre (Gagnoa) et

décembre (Daloa). En outre, les probabilités de températures < 15°C sont

également insignifiantes sauf en décembre (< 50%) et janvier (70%). Cela est

lié à l’installation de l’harmattan ou alizé continental du nord-est (décembre-

février) dans le Sud forestier (Dibi Kangah et al, 2015).

Tableau 4 : Analyse statistique de températures (°C) minimales, maximales et

moyennes

Dimbokr

o Jan

Fév

.

Ma

rs

Avr

.

Ma

i Juin Juil. Août Sept Oct.

No

v.

c.

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Minimu

m

35,

4

37,

2

36,

4 36

35,

2 33,8 32,1 31,6 32,4 32,8

32,

6 33

Maximu

m

39,

9 40

40,

3

39,

5

38,

2 35,5 39,5 36,2 35 35,8

36,

4

37,

2

Moyenne

37,

0

38,

4

38,

1

37,

2

36,

3 34,8 33,6 33,5 33,8 34,0

34,

5

35,

0

Probabilité (P) de dépasser certains seuils (%)

P > 31°C 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

P >

33,5C 100 100 100 100 100 100 27 47 60 67 87 87

En outre, les durées d’insolation journalière ≤ 3-4 heures ont été

générées (Tableau 5). Les résultats montrent qu’elles ont baissé

considérablement. Les durées minimales sont faibles. Les plus basses sont en

juin-août (grande saison pluvieuse) et les plus élevées en janvier-mars

(grande saison sèche). Les probabilités de durée ≤ 3-4 heures sont de 53 à

100% avec les plus faibles valeurs en novembre-février (harmattan). Cela est

un facteur limitant pour la cacao-culture parce que Dian (1978) et Lachenaud

(1987, 1992) notent qu’une floraison maximale exige une durée d’insolation

journalière > 4 heures.

Tableau 5 : Analyse statistique de l’insolation (heure)

Dimbokro Jan Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc.

Minimum 0 0 0 0 0,1 0 0 0 0 0 0 0

Maximum 5 5,4 4,2 2,3 4 1,1 0,5 0,3 0,6 2,1 4,5 3,4

Etendu 5 5,4 4,2 2,3 3,9 1,1 0,5 0,3 0,6 2,1 4,5 3,4

Moyenne 2,2 2,6 0,6 0,6 1,4 0,3 0,1 0,1 0,3 0,9 2,4 1,5

Ecart-type 1,6 1,4 1,2 0,9 1,1 0,4 0,2 0,1 0,3 0,7 1,4 1,2

Coef de var. 72% 52% 203% 138% 81% 133% 193% 111% 102% 72% 58% 82%

Probabilité (P) de dépasser certains seuils (%)

P ≤ 3 heures 80 53 93 100 93 100 100 100 100 100 67 93

P ≤ 4 heures 87 93 93 100 100 100 100 100 100 100 87 100

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

Enfin, l’humidité relative examine la vitesse des processus physiologiques.

Une humidité relative de 80 à 90% accroît la photosynthèse,

l’évapotranspiration et évite assèchement des feuilles (Dian, 1978 ;

Lachenaud, 1987, 1992). Partant, les probabilités d’humidité moyenne ≤ 80%

ont été calculées. Les valeurs minimales sont > 50% tandis que les valeurs

maximales sont > 70%, et les valeurs moyennes sont > 60%. Les probabilités

d’une humidité moyenne > 80% sont nulles (Tableau 6). Par conséquent, le

critère écologique de valeur d’humidité relative de 80 à 90% est rarement

atteint dans le Sud forestier.

Tableau 6 : Analyse statistique de l’humidité (%)

Gagnoa Jan Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc.

Mini 52,5 53,5 59 70 70,5 75,5 74,5 70 71,5 71 67,5 59

Maxi 74 67,5 71 76,5 80,5 79,5 79 80,5 80,5 77,5 79 76,5

Etendu 21,5 14 12 6,5 10 4 4,5 10,5 9 6,5 11,5 17,5

Moyenne 60,0 59,5 66,6 73,0 75,0 77,9 77,0 75,5 76,3 75,7 74,2 65,6

Probabilité (P) de dépasser certains seuils (%)

P ≤ 80% 100 100 100 100 93 100 100 93 93 100 100 100

3.5. Relations climat-rendement

L’objectif est de déterminer les facteurs explicatifs du rendement du

cacaoyer de 1971 à 2000. Il s’agit d’analyser les relations avec le cumul

pluviométrique saisonnier (avril-juillet), puis de voir l’impact de l’insolation

journalière, celui des températures (mars-avril) et enfin le rapport avec

l’humidité moyenne d’août. Le calcul du coefficient de corrélations vérifie

les relations entre ces cinq variables. Cette technique examine les variables

rendement et météorologique qui évoluent dans le même sens ou dans le sens

opposé. Tableau 7 présente un exemple des résultats.

Tableau 7 : Matrice des corrélations à Daloa et Gagnoa

Cumul

Pluie

Cumul

Insolation Température

Humidité

Moyenne

Rendement

Daloa 0,25 -0,17 -0,01 0,00

Rendement

Gagnoa 0,01 -0,41 0,30 0,14

Le tableau 7 révèle qu’à Daloa, le rendement est corrélé positivement

au cumul pluie et négativement au cumul insolation. Cela signifie que plus il

pleut, plus le rendement croît mais dans des proportions moindres (25%). Par

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contre, plus le cumul insolation est élevé, plus le rendement décroît (-17%).

Les corrélations température-rendement et humidité-rendement sont nulles ;

ce qui signifie que ces deux variables ont un rôle insignifiant sur le

rendement du cacaoyer à Daloa. A Gagnoa, le tableau 7 montre également

que les températures et le cumul d’insolation jouent un rôle prépondérant

dans le rendement du cacao qui est corrélé positivement à la température et

négativement au cumul insolation. Plus les températures sont élevées, plus le

rendement croît mais dans des proportions moindres (30%). Par contre, plus

le cumul insolation est élevé, plus le rendement décroît (-41%). L’analyse

dévoile aussi qu’à Gagnoa, le cumul des pluies et l’humidité moyenne ne

sont pas des facteurs essentiels dans le rendement du cacaoyer eu égard au

très faible coefficient de corrélation (0,01 et 0.14).

En conclusion, il en ressort qu’il n’y a pas un paramètre explicatif

unique pour toutes les régions du Sud forestier. En effet, si à Daloa ce sont

les cumuls de pluie et d’insolation qui influencent le rendement du cacaoyer ;

à Gagnoa ce sont plutôt la température et le cumul d’insolation. Par

conséquent, les facteurs de pluie, température, insolation et humidité

n’expliquent pas à eux seuls le rendement de cette plante et partant de délimiter les

régions favorables à la cacao-culture. Des facteurs biologiques, phytosanitaires,

pédologiques, etc. sont susceptibles d’influencer le développement et le rendement

du cacaoyer (Dibi Kangah, 2010). Les données biologiques, phytosanitaires et

pédologiques ne faisant pas partie des données collectées pour cette étude, il

s’avère opportun d’analyser les indices de satisfaction des besoins en eau de la

plante pour définir les régions propices à la cacao-culture.

3.6. Détermination des zones agroclimatiques favorables à la

cacao-culture

3.6.1. Variation des indices de satisfaction des besoins en eau du

cacaoyer

Le tableau 8 présente les indices i de Frère et Popov (1987). Les

valeurs minimales oscillent entre 40 et 92% tandis que les maximales

atteignent 100%. Les valeurs moyennes varient de 85 à 94%. Ces indices i

ont permis d’identifier trois zones en fonction de la satisfaction de leur besoin

en eau :

Zone 1 (Vavoua-Oumé-Bouaflé-Yamoussoukro) : satisfaction

médiocre.

Zone 2 (Toulepleu-Man-Daloa-Oumé-littoral à Zaranou) :

satisfaction moyenne.

Zone 3 (Taï-Gagnoa-Divo-Abengourou-Agnibilékrou) : bonne

satisfaction.

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

Tableau 8 : Analyse statistique des indices i de Frère et Popov

Poste

pluviométrique Min Max Moy

Coef de

Var. (%)

Perc.20

%

Perc.50

%

Perc.80

%

Abengourou 76 100 93 6,7 88 94 99

Abidjan 77 97 90 6 85 91 94

Adiaké 72 97 90 8,2 86 91 95

Agnibilékrou 78 100 94 6,7 89 95 100

Bouaflé 40 100 85 20 69 90 99

Daloa 61 100 89 12,4 79 95 97

Divo 84 100 93 5,5 90 94 100

Gagnoa 92 100 98 2,8 95 100 100

Man 76 100 92 8,6 85 95 100

Oumé 55 100 89 15,5 86 92 100

San-Pédro 72 97 88 9,4 78 90 95

Tabou 78 97 87 6,6 81 88 91

Taï 89 100 97 3,1 94 97 100

Toulepleu 70 100 93 8,7 86 97 100

Vavoua 60 100 88 14,3 77 91 100

Yamoussoukro 63 100 87 12,8 76 93 96

Zaranou 65 100 92 10,5 84 94 100

Ce résultat présente une certaine hétérogénéité. Il ne révèle pas

clairement que les zones favorables à la caco-culture ont migré de l’est à

l’ouest de la Côte d’Ivoire tel que souligné par Tahoux (1993), Minagri

(1997) et Dibi Kangag (2015) ; et confirmé par les résultats des durées et

probabilités d’apparition de séquences sèches. Partant, il s’avère intéressant

d’analyser les variations des plus longues séquences sèches afin de

déterminer les régions propices à la cacao-culture.

3.6.2. Variation des plus longues séquences sèches

Le tableau 9 montre la longueur des séquences sèches. Les valeurs

minimales oscillent entre 8 et 26 jours tandis que les maximales vont de 60

(Divo) à 101 (Vavoua) jours. Les valeurs moyennes varient de 20 (Tabou) à

60 (Abidjan) jours. Ces valeurs ont permis d’identifier deux zones :

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DIBI KANGAH Pauline Agoh, MIAN Kodjenini Augustin

Zone 1 (Taï-Tabou-San-Pédro-Divo-Gagnoa-Adiaké) où la longueur

des séquences sèches < 20 jours. Cette zone se prête mieux à la cacao-

culture eu égard aux faibles valeurs observées.

Zone 2 (reste des localités du Sud forestier) où les séquences sèches >

20 jours. C’est la zone à risque pour le cacaoyer lors de la période de

floraison.

Tableau 9 : Analyse statistique des séquences sèches

Poste

pluviométrique. Min Max Moy

Coef

Var. (%)

Perc.20

%

Perc.50

%

Perc.80

%

Abengourou 26 82 51 32,1 34 47 71

Abidjan 23 96 60 33,2 36 56 80

Adiaké 8 55 28 43,5 15 27 38

Agnibilékrou 18 74 44 34,8 31 44 54

Bouaflé 20 87 53 37,9 36 53 77

Daloa 10 77 40 46,5 24 37 56

Divo 13 59 31 38 20 31 38

Gagnoa 11 76 35 47,4 21 33 52

Man 17 88 52 37,7 32 54 73

Oumé 9 101 38 55,9 19 34 54

San-Pédro 8 38 22 41,7 12 22 30

Tabou 13 74 36 45,4 22 33 52

Taï 8 62 28 50,7 14 26 39

Toulepleu 16 70 38 37,8 27 35 52

Vavoua 17 97 52 46,5 31 48 82

Yamoussoukro 18 79 47 39 27 42 64

Zaranou 8 73 36 47,8 22 34 50

Contrairement aux indices de satisfaction des besoins en eau, le

résultat de la variation des plus longues séquences sèches est en adéquation

avec la réalité ivoirienne comme notée par Tahoux (1993), MINAGRI (1997)

et Dibi Kangah (2015). Ce résultat confirme que les zones favorables à la

cacao-culture ont migré de l’Est à l’Ouest. Ceci réaffirme les conclusions

obtenues à partir de l’analyse des durées et probabilités d’apparition de

séquences sèches. Partant, la variation spatiale de la longueur des saisons

pluvieuses peut également aider à définir les régions propices à la cacao-

culture.

3.6.3. Variation spatiale de la longueur de la première saison des

pluies

Cette partie porte sur la variation spatiale des débuts (Figure 10) et

fins (Figure 11) de la première saison pluvieuse dans le Sud forestier. La

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

figure 10 montre que le démarrage des pluies est précoce (première décade de

mars) dans la majeure partie de la zone étudiée. Cependant, dans l’extrême

Sud-ouest (San-Pédro et Tabou), ce démarrage est tardif (deuxième décade

de mars).

Figure 10 : Variation spatiale de la date de démarrage de la première saison

des pluies

Figure 11 : Variation spatiale de la date de fin de la première saison des

pluies

Démarrage tardif

Démarrage précoce

Fin tardive

Fin normale

Fin précoce

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DIBI KANGAH Pauline Agoh, MIAN Kodjenini Augustin

La figure 11 révèle que la fin précoce des pluies se situe dans la

deuxième décade de juillet. Aux extrêmes Ouest, Sud-ouest et Sud-est, cette

fin apparait entre les 18 et 23 juillet. La date tardive de fin de la première

saison pluvieuse est entre les 24 et 29 juillet à Man et Tabou. Les résultats de

longueurs de la première saison des pluies sont compilés dans le tableau 10.

Il s’avère que la plus courte varie de 50 (Vavoua) à 103 (Man) jours tandis

que la plus longue va de 160 (San-Pédro) à 287 (Man) jours. Les longueurs

moyennes varient de 120 à 140 (Abengourou, Agnibilékrou, Bouaflé, Daloa,

Divo, Gagnoa, Oumé, Yamoussoukro et Zaranou) jours et de 180 à 200 jours

(Man, Tabou et Taï). La variation interannuelle de longueurs de saison

pluvieuse identifie deux zones :

Zone 1 : extrême Ouest (Man, Taï et Toulepleu), Sud-ouest (Divo) et

Adiaké où la longueur > 110 jours et couvrant la période de floraison

du cacaoyer.

Zone 2 : reste de la zone forestière où la longueur de saison pluvieuse

< 110 jours ne permet pas au cacaoyer de boucler son cycle.

Tableau 10 : Analyse statistique de la longueur de la première saison

pluvieuse Poste

pluviométrique Min Max Moy

Coef

Var (%)

Perc.20

%

Perc.50

%

Perc.80

%

Abengourou 81 262 138 32,4 103 134 160

Abidjan 86 164 126 18 99 132 146

Adiaké 74 264 147 23 125 147 161

Agnibilékrou 52 247 130 28,6 103 131 152

Bouaflé 26 233 123 36,6 94 126 140

Daloa 86 239 129 23,2 103 127 143

Divo 59 189 135 17.2 124 134 151

Gagnoa 95 186 132 17 112 133 147

Man 103 274 204 28,7 124 230 254

Oumé 84 261 132 23,4 106 129 145

San-Pédro 61 159 102 27.9 73 99 130

Tabou 75 273 156 37,2 104 142 208

Taï 97 287 178 36 129 151 261

Toulepleu 81 236 143 28,4 118 133 169

Vavoua 51 233 118 39 97 115 146

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ANALYSE AGROCLIMATIQUE DE LA ZONE CACAOYERE EN COTE D’IVOIRE

Yamoussoukro 72 221 135 27 106 131 160

Zaranou 70 238 127 30 93 117 157

3.6.4. Variation spatiale des pluies saisonnières mars-juillet

(MAMJJ)

Le tableau 12 présente les statistiques de cumuls saisonniers MAMJJ.

Les valeurs minimales varient de 228 (Bouaflé) à 736 (extrême Sud-ouest)

mm ; tandis que les maximales passent de 790 (Vavoua) à 2156 (Abidjan)

mm. Les moyennes vont de 561 (Vavoua) à 1306 (Tabou) mm. La variation

interannuelle des cumuls saisonniers identifie deux zones :

Zone 1 : extrême Sud-ouest (San-Pédro, Tabou et Taï) à extrême Sud-

est (Abidjan, Adiaké) où la disponibilité en eau couvre les besoins en

eau du cacaoyer ≥ 700 mm pendant la première phase de floraison.

Zone 2 : constituée par le reste du Sud forestier où la disponibilité en

eau pendant la grande saison des pluies est nettement < 700 mm.

Tableau 12 : Analyse statistique de la longueur de la grande saison de pluie

(MAMJJ)

Poste

pluviométrique Min Max Moy

Coef Var.

(%)

Perc.20

%

Perc.50

%

Perc.80

%

Abengourou 481 1193 768 24,6 592 750 954

Abidjan 462 2156 1224 33,3 885 1197 1603

Adiaké 584 1941 1130 28 873 1110 1461

Agnibilékrou 466 1055 713 23 550 683 886

Bouaflé 228 1031 617 27,8 501 605 727

Daloa 379 869 592 20 465 586 696

Divo 457 1030 735 23 576 721 941

Gagnoa 525 1071 744 17,4 642 724 879

Man 457 1002 778 17,3 649 770 923

Oumé 249 963 671 25 539 687 804

San-Pédro 463 1654 924 31,9 630 897 1056

Tabou 736 1919 1306 23,8 1015 1291 1568

Taï 534 1416 902 24,4 678 944 1076

Toulepleu 447 1207 794 23 613 777 938

Vavoua 303 790 561 22,3 459 556 678

Yamoussoukro 403 824 660 17,3 562 664 781

Zaranou 317 987 665 25,8 484 674 793

CONCLUSION

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DIBI KANGAH Pauline Agoh, MIAN Kodjenini Augustin

Cette étude a permis d’identifier les défis agroclimatiques pour le

suivi et la prévision des récoltes du cacaoyer. En outre, l’analyse a aidé à

déterminer les conditions climatiques propices à la cacao-culture dans le Sud

forestier ivoirien. L’examen des plus longues séquences sèches (> 20 jours)

révèle une variation avec de fortes probabilités d’apparition pendant la

deuxième floraison du cacaoyer. Les séquences sèches prolongées impactent

négativement le rendement du cacaoyer. Les résultats confirment aussi que la

pluie et sa répartition, dont la variabilité influence l’humidité des sols,

constituent le facteur le plus limitant de la cacao-culture. Par ailleurs, les

probabilités de dépasser certains seuils de température, d’humidité relative et

d’insolation ont été étudiées avec beaucoup d’intérêt. Il s’avère que la

température est également un facteur explicatif impactant négativement le

rendement du cacaoyer. Les paramètres climatiques ont donc diversement des

impacts sur la cacao-culture. Divo, Gagnoa, Nord San-Pédro et Taï sont les

zones favorables à la cacao-culture. Ils disposent encore d’un important

patrimoine forestier et de conditions climatiques optimales pour le

cacaoyer. Cependant, dans la mesure où la cacao-culture contribue

substantiellement à l’économie ivoirienne, il s’avère important d’orienter la

recherche à produire des variétés de cacaoyer adaptées au contexte actuel du

changement climatique.

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Revue de Géographie de l’Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO N° 05- Oct. 2016, Vol. 2 68

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