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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A342–A347 A343 la CPA (GrI) et ceux vus à l’hôpital durant l’hospitalisation (GrII) devant subir une ICP, est réalisée sur une période de 2 mois. Les urgences vraies ou différées et les opérations pratiquées sous anes- thésies locales sont exclues de l’étude. L’âge, le sexe, les classes ASA, l’intervalle CA-ICP, lieu de la CA (CPA ou hôpital), l’existence de problèmes médicaux à régler, l’annulation (Ann) de l’ICP, les causes d’Ann, le taux globale d’Ann (Tga) et le Taddm sont mesurés et comparés dans les 2 groupes. L’analyse statistique est réalisée par les tests de Khi2, Fisher ou Student, p < 0,05 étant significatif. Résultats Le nombre total de pts inclus est de 1711 (GrI = 1283, GrII = 428). Les Tag et Taddm sont de 11,98 % (205 pts) et 9,53 % (163 pts) respectivement. La comparaison des Tag et Taddm des 2 groupes montre une différence statistiquement significative (p < 0,05) et est représentée dans le Tableau 1. Les causes des Ann sont inévitables dans 24,54 % et évitables dans 75,46 %. Parmi les causes d’Ann évitables 46,01 % sont liées à la préparation préopéra- toire : bilan médical incomplet, médication inappropriée, absence de prise en charge par le tiers payant, besoins d’explorations supplémentaires, changement de l’indication opératoire. Le reste représente 29,45 % : plage horaire opératoire indisponible, manque de matériel chirurgical, jeûne pré-opératoire non respecté, absence de lits aux soins intensifs. Ces Ann évitables sont significativement plus importantes dans le Gr II. Discussion L’instauration d’une CPA a permis une baisse du Taddm de 24,3 % à 4,6 % en agissant sur les causes d’Ann évitables surtout pré-opératoires. Les CPA ont un impact positif sur la ges- tion du programme journalier du BO en diminuant le Taddm, ce qui permet une meilleure gestion de l’activité du BO. Tableau 1 GrI (n) GrII (n) p Patients programmés 1283 428 Patients opérés 1190 316 Annulations globales 93 112 Tga (%) 7,25 26,17 < 0,0001 Taddm (%) 59 (4,6) 104 (24,3) < 0,0001 Causes évitables (%) 32 (2,49) 91 (21,26) < 0,0001 Causes inévitables (%) 27 (2,1) 13 (3,04) 0,28 Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. Références [1] Curr Opin Anaesthesiol 2000;13:209–13. [2] Anesth Analg 1999;89:502–5. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.582 R522 Analyse critique de la mortalité dans un service d’accueil des urgences en Afrique subsaharienne : épidémiologie et perspectives de réduction E. Zoumenou , T.C. Lokossou , P. Assouto , F. Soton , M.K. Chobli Urgences, centre hospitalier universitaire Cotonou, Cotonou, Bénin Auteur correspondant. Introduction Selon l’OMS, 15 000 décès par an sont enregistrés aux urgences. L’étude de la mortalité est un moyen incontournable pour évaluer l’efficience des soins dans un service d’accueil des urgences. Le but de cette étude a été d’évaluer l’incidence du décès aux urgences, d’en déterminer les causes et proposer des moyens pour réduire la mortalité. Matériel et méthodes Revue rétrospective des dossiers de 827 patients consécutifs décédés à la Clinique Universitaire d’Accueil des Urgences (CUAU) du 1 er Janvier au 31 Décembre 2012. La CUAU rec ¸ oit les urgences médicales et chirurgicales adultes et les urgences chirurgicales pédiatriques. Les données ont été recueillies au niveau des registres d’admission et des dossiers des patients. Les données ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS 21. La compa- raison des proportions a utilisé le test de Chi 2 de Pearson ou le Chi corrigé de Yates. Un seuil de p inférieur à 0,05 a été considéré comme significatif. Résultats Pour 7318 admissions, le taux de décès était de 11,30 %. Seuls 594 dossiers complets ont été analysés. L’âge moyen des patients était de 46 ± 21 ans. Il n’y avait pas de différence statistique entre hommes et femmes. Les principaux moyens de transport aux urgences avaient été les ambulances privées non médicalisées (36,5 %), les véhicules civils (33,4 %), les ambulances non médicali- sées des sapeurs-pompiers (14,1 %), les motos (12,1 %) et le SAMU (3,9 %). Le Tableau 1 montre les caractéristiques cliniques. Le score de Glasgow moyen à de 9,2 ± 4,4. Un arrêt cardiaque a été retrouvé dans 15,8 % des cas. Les gestes de réanimation réalisés avant le décès étaient les manœuvres de libération des voies aériennes (88,2 %), l’oxygénothérapie (86,5 %), le massage cardiaque externe (82,8 %) et la défibrillation (1 %). Une intubation trachéale a été réalisée dans 69 % des cas. Une ventilation mécanique a été mise en place dans 56,5 % des cas. La durée moyenne de séjour aux urgences avait été de 57 ± 21 heures. Dans 42,5 % des cas, le décès était survenu dans les premières 24 heures. Les cinq causes de décès les plus fréquentes étaient les accidents vasculaires cérébraux (27,8 %), les trauma- tismes graves (15,5 %), les complications aiguës du diabète (7,2 %), l’insuffisance rénale chronique (6,6 %) et les maladies opportunistes du sida (6,2 %). Discussion Notre étude montre que la mortalité aux urgences est élevée. Les accidents vasculaires cérébraux et les traumatismes graves en sont les premières causes. Cette mortalité peut être liée à la fréquence élevée des détresses vitales à l’admission. Pour réduire la mortalité, la référence des patients en situation de détresse vitale devrait être améliorée [1]. La promotion du SAMU et la formation des médecins généralistes à la prise en charge initiale des détresses vitales y contribueront. Tableau 1 Caractéristiques cliniques à l’admission. Caractéristiques cliniques Effectifs (n = 594) (%) Score de Glasgow 8 220 37 8–13 145 24,4 > 13 229 38,6 Polypnée 407 68,5 Bradypnée/apnée 65 10,9 Encombrement 365 61,4 Etats de choc 390 65,6 HTA 223 37,5 Troubles du rythme 222 37,3 Arrêt cardiaque 94 15,8 Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. Référence [1] Rev Epidemiol Sante Publique 2014;62:15–25. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.583 R523 Évaluation de l’état de préparation et des capacités de réponses des services d’accueils et d’urgences vis à vis des agents du risque épidémique et biologique(REB) T. Kamel 1,, C. Rapp 2 , on behalf of Réseau SPILF-COREB 1 Réanimation Médicale Polyvalente, CHR-Orléans, Orléans

Analyse critique de la mortalité dans un service d’accueil des urgences en Afrique subsaharienne : épidémiologie et perspectives de réduction

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Page 1: Analyse critique de la mortalité dans un service d’accueil des urgences en Afrique subsaharienne : épidémiologie et perspectives de réduction

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A342–A347 A343

la CPA (GrI) et ceux vus à l’hôpital durant l’hospitalisation (GrII)devant subir une ICP, est réalisée sur une période de 2 mois. Lesurgences vraies ou différées et les opérations pratiquées sous anes-thésies locales sont exclues de l’étude. L’âge, le sexe, les classesASA, l’intervalle CA-ICP, lieu de la CA (CPA ou hôpital), l’existencede problèmes médicaux à régler, l’annulation (Ann) de l’ICP, lescauses d’Ann, le taux globale d’Ann (Tga) et le Taddm sont mesuréset comparés dans les 2 groupes. L’analyse statistique est réaliséepar les tests de Khi2, Fisher ou Student, p < 0,05 étant significatif.Résultats Le nombre total de pts inclus est de 1711 (GrI = 1283,GrII = 428). Les Tag et Taddm sont de 11,98 % (205 pts) et 9,53 %(163 pts) respectivement. La comparaison des Tag et Taddm des2 groupes montre une différence statistiquement significative(p < 0,05) et est représentée dans le Tableau 1. Les causes des Annsont inévitables dans 24,54 % et évitables dans 75,46 %. Parmi lescauses d’Ann évitables 46,01 % sont liées à la préparation préopéra-toire : bilan médical incomplet, médication inappropriée, absencede prise en charge par le tiers payant, besoins d’explorationssupplémentaires, changement de l’indication opératoire. Le restereprésente 29,45 % : plage horaire opératoire indisponible, manquede matériel chirurgical, jeûne pré-opératoire non respecté, absencede lits aux soins intensifs. Ces Ann évitables sont significativementplus importantes dans le Gr II.Discussion L’instauration d’une CPA a permis une baisse duTaddm de 24,3 % à 4,6 % en agissant sur les causes d’Ann évitablessurtout pré-opératoires. Les CPA ont un impact positif sur la ges-tion du programme journalier du BO en diminuant le Taddm, ce quipermet une meilleure gestion de l’activité du BO.

Tableau 1

GrI (n) GrII (n) p

Patients programmés 1283 428Patients opérés 1190 316Annulations globales 93 112Tga (%) 7,25 26,17 < 0,0001Taddm (%) 59 (4,6) 104 (24,3) < 0,0001Causes évitables (%) 32 (2,49) 91 (21,26) < 0,0001Causes inévitables (%) 27 (2,1) 13 (3,04) 0,28

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Références[1] Curr Opin Anaesthesiol 2000;13:209–13.[2] Anesth Analg 1999;89:502–5.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.582

R522

Analyse critique de la mortalité dansun service d’accueil des urgences enAfrique subsaharienne : épidémiologieet perspectives de réductionE. Zoumenou ∗, T.C. Lokossou , P. Assouto , F. Soton , M.K. ChobliUrgences, centre hospitalier universitaire Cotonou, Cotonou, Bénin∗ Auteur correspondant.

Introduction Selon l’OMS, 15 000 décès par an sont enregistrésaux urgences. L’étude de la mortalité est un moyen incontournablepour évaluer l’efficience des soins dans un service d’accueil desurgences. Le but de cette étude a été d’évaluer l’incidence du décèsaux urgences, d’en déterminer les causes et proposer des moyenspour réduire la mortalité.Matériel et méthodes Revue rétrospective des dossiers de 827patients consécutifs décédés à la Clinique Universitaire d’Accueildes Urgences (CUAU) du 1er Janvier au 31 Décembre 2012. LaCUAU recoit les urgences médicales et chirurgicales adultes et les

urgences chirurgicales pédiatriques. Les données ont été recueilliesau niveau des registres d’admission et des dossiers des patients. Lesdonnées ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS 21. La compa-raison des proportions a utilisé le test de Chi2 de Pearson ou leChi corrigé de Yates. Un seuil de p inférieur à 0,05 a été considérécomme significatif.Résultats Pour 7318 admissions, le taux de décès était de 11,30 %.Seuls 594 dossiers complets ont été analysés. L’âge moyen despatients était de 46 ± 21 ans. Il n’y avait pas de différence statistiqueentre hommes et femmes. Les principaux moyens de transportaux urgences avaient été les ambulances privées non médicalisées(36,5 %), les véhicules civils (33,4 %), les ambulances non médicali-sées des sapeurs-pompiers (14,1 %), les motos (12,1 %) et le SAMU(3,9 %). Le Tableau 1 montre les caractéristiques cliniques. Le scorede Glasgow moyen à de 9,2 ± 4,4. Un arrêt cardiaque a été retrouvédans 15,8 % des cas. Les gestes de réanimation réalisés avant le décèsétaient les manœuvres de libération des voies aériennes (88,2 %),l’oxygénothérapie (86,5 %), le massage cardiaque externe (82,8 %)et la défibrillation (1 %). Une intubation trachéale a été réalisée dans69 % des cas. Une ventilation mécanique a été mise en place dans56,5 % des cas. La durée moyenne de séjour aux urgences avait été de57 ± 21 heures. Dans 42,5 % des cas, le décès était survenu dans lespremières 24 heures. Les cinq causes de décès les plus fréquentesétaient les accidents vasculaires cérébraux (27,8 %), les trauma-tismes graves (15,5 %), les complications aiguës du diabète (7,2 %),l’insuffisance rénale chronique (6,6 %) et les maladies opportunistesdu sida (6,2 %).Discussion Notre étude montre que la mortalité aux urgencesest élevée. Les accidents vasculaires cérébraux et les traumatismesgraves en sont les premières causes. Cette mortalité peut être liée àla fréquence élevée des détresses vitales à l’admission. Pour réduirela mortalité, la référence des patients en situation de détresse vitaledevrait être améliorée [1]. La promotion du SAMU et la formationdes médecins généralistes à la prise en charge initiale des détressesvitales y contribueront.

Tableau 1 Caractéristiques cliniques à l’admission.

Caractéristiques cliniques Effectifs (n = 594) (%)

Score de Glasgow≤ 8 220 378–13 145 24,4> 13 229 38,6

Polypnée 407 68,5Bradypnée/apnée 65 10,9Encombrement 365 61,4Etats de choc 390 65,6HTA 223 37,5Troubles du rythme 222 37,3Arrêt cardiaque 94 15,8

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Référence[1] Rev Epidemiol Sante Publique 2014;62:15–25.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.583

R523

Évaluation de l’état de préparation etdes capacités de réponses des servicesd’accueils et d’urgences vis à vis desagents du risque épidémique etbiologique(REB)T. Kamel 1,∗, C. Rapp 2, on behalf of Réseau SPILF-COREB1 Réanimation Médicale Polyvalente, CHR-Orléans, Orléans