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1 ANALYSE ET ETUDE DU CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTALE DU PARC NATIONALE DE MACAYA - HAITI 2012 Rédigé par: dott. Lorenzo Orioli Analyse et étude réalisé dans le contexte d`un projet de gestion du Parc Nationale de Macaya avec des financements de la Commune du Milan et de l`Union Européenne

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ANALYSE ET ETUDE DU CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ET

ENVIRONNEMENTALE

DU PARC NATIONALE DE MACAYA - HAITI

2012

Rédigé par: dott. Lorenzo Orioli

Analyse et étude réalisé dans le contexte d`un projet de gestion du Parc Nationale de Macaya

avec des financements de la Commune du Milan et de l`Union Européenne

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INDEX

Chapitre 1- Analyse socio-économique des habitants dans l’intérieure et aux alentours du Parc Pic Macaya au but de comprendre, d’une partie, la nécessité et les problèmes de l’aire, et de l’autre, les opportunités et les forces homogènes. Pag. 3

1.1 - Le contexte socio-économique de l’aire limitrophe au Parc Pic Macaya Pag. 3 1.1.2 - Economie agricole Pag. 5 1.2 - Economie des ressources naturelles du Parc Pic Macaya Pag. 12

Chapitre 2 - Analyse environnementale de la biodiversité, de la flore et de la faune Pag. 14

2.1 Le contexte environnemental insulaire de la Caraïbe Pag. 14 2.2 Endémismes biologiques et flag species Pag. 24 2.3 Analyse de la couverture forestière Pag. 34 2.4 Histoire naturaliste du Parc Pic Macaya et description phytogéographique Pag. 39

Chapitre 3 – L’analyse légale : la propreté et la délimitation du parc Pag.56

3.1 Le cadre institutionnel et légal des ressources naturelles Pag. 56 3.1 Le régime foncier Pag. 63

Bibliographie Pag. 67

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Chapitre 1 - Analyse socio-économique des habitants dans l’intérieure et aux alentours du Parc Pic Macaya au but de comprendre, d’une partie, la nécessité et les problèmes de l’aire, et de l’autre, les opportunités et les forces homogènes. 1.1 Le contexte socio-économique de l’aire limitrophe au Parc Pic Macaya

Sur la base de la méthodologie relative aux enquêtes socio-économiques appliquées au monitorage écologique1, dans ce travail nous nous sommes orientés vers l’analyse du contexte humaine des buffer areas du Parc Pic Macaya.

Le but de cette enquête est donc avoir une panoramique sur la situation actuelle et du récent passé, sur l’utilisation du territoire retombant dans, notamment, les buffer areas, au fin de délinéer en manière nette le rapport homme-environnement et le contexte socio-économique que dans le temps on a été crée.

Le premier problème que nous avons étudié a été ce de l’identification de la source des informations. Vu la difficulté de rejoindre les aires d’enquête et vu aussi la naturelle méfiance des populations locaux à répondre directement aux questions de type personnel et familiale (quantité de récolte agricole, régime de propriété, délocalisation sur le terrain des ressources de la famille, etc.), surtout dans des contextes – comme ceux-ci des parcs – où la limite entre légalité et illégalité des certaines actions ou certaines habitudes d’usage des ressources, résultent assez vagues, nous avons adopté des interviews non- structurées, non-systématiques, intégrées par des informations reçues par des institutions publiques impliqués dans la politique liée à la conservation de la nature : bureaux du Ministère de l’Agriculture (MARNDR), du Ministère de l’Environnement, l’Institut National de Statistique, etc.

Avant tout nous soulignons comme l'aire du Pic Macaya représente une unité administrative, mais aussi sociale non-homogène, qui est le résultat de l'agrégation territoriale des deux départements administratifs: le Département du Sud et de la Grande Anse. Tout cela contribue à rendre plus difficile la recherche des données fiables, à cause de la dispersion des informateurs sur le terrain et des compétences en agriculture, gestion de la flore et de la faune, etc. En plus, nous ne pouvons pas oublier l'attitudes à l'individualisme des gens haïtienne car celle-ci se répercute, inévitablement, au niveau bureaucratique; depuis, la conflictualité entre les personnes et les institutions met en contradiction entre- eux les informations écoulant des particuliers tant pour les agriculteurs que les officiers publiques.

Ci-après nous chercheront de délinéer, dans la manière la plus fidèle possible, le contexte socio-économique des buffer areas du Parc Pic Macaya en se basant soit sur un transept exécuté dans le mois d'avril 2012 soit sur les rapports techniques et les enquêtes du passé à notre disposition2.

L’aire aux alentours du parc est généralement pauvre, aussi à cause de sa position isolée et sa difficile accessibilité. Le parc se trouve à environ 36 km de la ville de Les Cayes et l’accès au parc est pratiquement possible par une unique route charretière via les localités de Ducis, Le Prêtre et Platons.

1 CLARKE R., The handbook of ecological monitoring, Oxford Sci. Publ., Clarendon Press, Oxford, UK, 1986.

2CARE-HAITI/PVAPM, Diagnostic de quelques localités de la zone tampon du Parc Macaya, Haïti, Février 1999 ; REPUBLIQUE

D’HAITI/MDE/ATPPF, Etude sur la situation socio-économique des gens habitant à l’intérieur et/ou aux alentours des aires protégées de Parc Macaya, Foret-des-pins et Parc La Visite, Haïti, Octobre 1999 ; enquêtes informelles déroulées sur les lieux par Orioli/AVSI dans les années 2003 et 2006.

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Il y a autres voies existent en passant par Beaumont et la zone de Fond Cochon, dans le Département de la Grande Anse. Les conditions des routes sont mauvaises et les sentiers peuvent être parcourus avec les marchandises, les denrées alimentaires et les produits manufacturés, par mule, mais pas sans difficultés, surtout pendant les périodes de pluie (printemps et automne et avec environ 1400 mm de pluie par an). L’accessibilité aux centres sanitaires dépende des conditions des routes et des sentiers. Dans moyenne les centres de santé peuvent être rejointes dans 15 minutes ou 2 heures de chemin, jusqu’à 4 heures, selon les diverses exigences sanitaires (accouchements).

Selon les informations fournies par les fonctionnaires du Ministère de l’Environnement, l’aire limitrophe au Parc Pic Macaya, et donc ses aires tampons, inclues dix localisées, pour un total de 319.177 habitants3. Dans le tableau 1.1.1 nous rapportons la liste de ces localités, principalement il s’agit des municipalités et des sections communales. La superficie administrative totale relative à ces localités est de 1191 km2, pendant que le nombre des familles est environ 60.122. Cette statistique nous donnes les indications qu’ici il y a 5,3 personnes par unité familiale et une densité de population de 268 hab./km2 .

Tableau 1.1.1 - Répartition de la population résidente dans les dix localités aux alentours du Parc Pic Macaya.

Les agglomérations rurales de l’enquête de la ATPPF était 25 aux alentours du Parc Pic Macaya,

c’est-à-dire environ 2090 familles ; environ dans l’aire du parc il y a 14.630 personnes, en considérant une moyenne de 7 personnes/famille.

Par contre, selon les enquêtes de CARE-HAITI les localités intéressées (22) seulement en petite partie se superposaient à celles-là susmentionnées dans le tableau 1.1.1, soit les localités de Beaumont, Duchity e Rendel (section rurale incluse dans la municipalité de Chardonnières).

L’aire tampon considéré dans la dernière enquête avait une superficie de 1500 hectares, et donc on suppose qu’elle soit plus petite par rapport à l’aire du réseau intercommunale autour du parc. Potentiellement, la pression anthropique vers le parc se déduirait à partir des données de densité démographique au net du nombre des résidents dans les aires communales urbanisées, et aussi en prenant en compte la mobilité spatiale de la population ; en effet, beaucoup des villages ont une caractéristique de spontanéité ou représentent des installations temporaires liées à la saisonnalité agricole.

Environ les flux migratoires, nous pouvons affirmer que l’immigration vers les aires protégées monterait à la fin des ans Cinquante du siècle passé et impliquait environ 1/3 de la population allochtone ; un autre tiers de la population ferait référence à une autre phase d’immigration, comprise entre les années 1960 et 1979, pendant que un dernière tiers remontait à la période 1979-1999. Ces répartitions sont seulement indicatives d’une tendance constante dans le temps relative à la potentielle pression anthropique vers les aires protégées. Une partie des migrants est saisonnière c'est-à-dire pour 8-9 mois par année. Elle regarde un grand intervalle d’âges, entre le 6 et les 40 ans.

3 - Population totale, population de 18 ans et plus ménages et densités estimes en 2009, Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique, Mars 2009, Haïti.

Localités Habitants Localités Habitants

Camp Perrin 49.962 Beaumont 28.720

Chantal 31.030 Roche à Bateau 16.727

Chardonnières 22.953 Abricots 34.262

des Anglais 27.182 Port-à-Piment 17.207

Torbeck 69.189 Duchity 5218

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Cette saisonnalité généralement suivit le calendrier scolaire (d’Octobre à Juin), ou elle est liée à des facteurs de crise économique localisée, quand sont plus marquées les départs pour les séjours de travail de longs termes. L’émigration à long terme est de toute façon liée aux activités commerciales.

Le pourcentage de la population qui émigre des aires limitrophes au parc est compris entre le 13% et le 21%. En particulier, le 32% est représenté par les élèves des écoles qui vont aux écoles de la capitale (28%) ou des villes du Département du Sud ou de la Grande Anse. Dans le cas spécifiques, sont les élèves de sexe masculin qui émigrent. Dans le tableau 1.1.2 ci-dessous nous donnons les pourcentages de la destination des émigrants de long terme des aires tampons selon leur occupation. On émigre vers les aires agricoles (3,2%), vers la capitale (27%) ou vers des autres villes (25%), mais aussi vers les autres Pays étrangers, l’USA (1,3%). L’émigration vers la ville est représentée aussi du quota des jeunes filles destinées aux travaux domestiques.

Tableau 1.1.2 – Incidence en pourcentage du taux d’émigration des zones tampons du Parc Pic Macaya.

Typologie d’occupation Incidence

Commerce 17%

Mécanique et transport de passagers 3%

Ferronnière 1,3%

Police 1,3%

Construction 3,2%

Travail comme servantes/ménagères (femmes) 5% - 6,3%

Raisons d’étude 5,1%

Maçons 3%

Travail agricole saisonnier 1%

Selon les interviews effectuées, au-moins une personne par famille s’est transférée pour raisons

de travail dans les dernières ans. Le déplacement des individus est relatif à l’accessibilité des lieux, à travers les sentiers ou les routes charrières, et aussi à la perception des distances qui peut varier selon l’emplacement des agglomérations familiales ; souvent les familles plus pauvres sont aussi les plus isolées. Il ne semble pas exister une corrélation significative entre le genre du chef de la famille (masculine et féminine), la richesse de celle-ci – exprès de la superficie de terre en possession – et le flux migratoire des familles.

Selon la composition totale de la population, le nombre des habitants autochtones consiste dans un pourcentage compris entre le 75% et le 80%, pendant que la quantité des individus immigrés est environ entre le 20% et le 25%. Nous avons constaté que la composition des unités familiales est variable selon l’univers statistique de référence, proportionné à l’extension de l’aire qu’a été prix en considération pour la définition des zones limitrophes au parc; une bande plus restreinte de ces zones est en effet représenté par les zones tampon, mais ses limites n’ont pas encore été définies. Typiquement, donc, l’unité familiale est composée des parents, deux ou trois fils et un parent plus proche. Pour la majeur part des cas (80%) les chefs de famille sont des hommes ; les familles avec un chef de famille femme sont généralement plus pauvres de celles-là ayant un chef de sexe masculin. 1.1.2 Economie agricole

L’activité prévalent de travail est naturellement l’agriculture associée parfois à l’élevage du bétail. Dans l’aire tampon du parc les habitations ayant de toitures en tôles prévalent (74,2%) et après il y a

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celles en paille (24,8%)4 ; ceux-ci représentent des indications indirectes de la richesse possédée par la population.

Environ deux fils par famille vont à l’école et dans l’école première les féminines représentes le 35% ; les dépenses familières pour la scolarisation ont un poids d’environ le 6,3% sur le budget de la famille, pendant que celles-là pour l’alimentation incident pour environ le 63%5. Les dépenses pour les activités sociales incident pour le 10,7% ; à suivre, il y a celles-ci relatives aux transports (2,5%), les soins sanitaires (6%), l’achat des outilles agricoles (3,8%) et les combustibles (8%) ; ceux-ci sont justifiés par les activités de mis en valoir des terrains naturels, de foret (un index indirect du niveau de pénétration dans le parc) et par l’use domestique en cuisine.

La mobilité de la population est fréquente (au moins une fois par semaine) à partir des aires aux alentours du parc en direction des plus importantes localités limitrophes, qui sont aussi lieux de marché (Beaumont, Rendel, Duchity, Ducis, Cassanette, Les Cayes), jusqu’à Port-au-Prince. Une période importante pour l’activité commerciale des produits agricoles depuis Octobre jusqu’à Décembre, mais plus en générale se situe temporellement dans la deuxième moitié de chaque an. Environ le 9,2% des produits agricoles achetés des unités familiales vient des plus importantes villes, comme Jérémie et Port-au-Prince, mais ils viennent aussi de l’étranger (1,1%)6. Les produits agricoles les plus demandés sont : sucre, huile, riz, viande, maize, haricots et farines, dont seul le 43% des produits alimentaires commercialisés et demandés par les familles vient des productions locales.

Environ le 93% de la population échantillonnée pratique l’élevage ; de toute façon des données exactes sur la consistance numérique du bétail – ceci est un bien patrimonial – est difficile les obtenir, à cause aussi de la réticence des agriculteurs ; en moyen on estime qu’il y a un animal possédé par unité familiale et deux animaux sont vendus cheque année par les familles qu’en possède plusieurs. Un tel vente dépende des exigences de l’économie domestique, donc la nécessité de la scolarisation des fils (53,3%), les exigences monétaires immédiates (16,8%), ou pour faire face à la réduction des récoltes.7 Environ le 6% des familles vendre des produits d’élevage, comme le lait et/ou les œufs. Notamment en Haïti on peut avoir des niveaux d’intermédiation dans la gestion des élevages, il s’agit des propriétaires, des éleveurs, des acheteurs et des vendeurs (maquignons) : pas toujours ces acteurs économiques correspondent à la même personne physique8.

L’élevage traditionnel est celui au piquet et dans le 85% des cas l’alimentation vient du pâturage, souvent maigre, faite sur des regosols ou même sur des lithosols; dans les autres 15% des cas l’alimentation dérive du forage. Quand l’animal (bovin) vient déplacer plus qu’une fois par jour sur le terrain à repos (jachère) ou sur un pâturage maigre et nourrit par des forages récoltés ailleurs, on pratique une sorte de fertilisation selon une méthode que peut être définie comme alimentation au piquet dans le parcelle à fumier. Dans ce sens l’élevage devient un potentiel outil de valorisation des terres marginales. Une limite à l’extension de l’élevage est par exemple du, pour les bovins, aux races employées, souvent elles sont rustiques, ayant des caractéristiques génétiques de productivité potentiellement maigre. Des autres facteurs de limitation sont déterminés par le développement des maladies qui incident sur la mortalité animale (46%) ou par des phénomènes météorologiques aigues, comme les cyclones tropicaux.

4 Données de l’enquête CARE-HAITI (1999) sur un échantillon de 198 unité familiales. 5 Données de l’enquête CARE-HAITI (1999). 6 Données de l’enquête CARE-HAITI (1999) sur un échantillon de 525 unité familiales. 7 Données de l’enquête CARE-HAITI (1999). 8 AA.VV., Manuel d’Agronomie Tropicale appliquée à l’agriculture haïtienne, Ed.GRET-FAMV, France,1990.

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Tableau 1.1.3 – Pourcentage des diverses catégories de bétail sur le total élevé.

Catégories de bétail Parc Pic Macaya

Bovin 25%

Ovin 24%

Caprin 27%

Equin 5%

Porcs 19%

Les associations culturelles les plus diffuse sont: maize, haricots, Cajanus cajan, manioc et

pomme de terres. Ils représentent une forme de subsistance qui permet aux paysans de faire la récolte presque pendant toute l’année agricole, mais aussi d’optimiser la manœuvre employée dans les pratiques culturelles.

L’augmentation des rendements des cultures peut entrer en antagonisme avec la parallèle diminution des autres cultures : est le cas du Cajanus cajan et des haricots.

La gestion de la fertilité représente encore une limitation à l’augmentation des rendements. Dans l’aire du parc sont prévalent les pratiques agricoles traditionnelles caractérisées par la typique période de jachère ou par des formes d’engrais verte. L’usage du fumier est encore peu diffusé. Celui des engrais chimiques est absent.

Tableau 1.1.4 – Quantité de semence employée et rendements obtenus pour les principales cultures pratiquées auprès du Parc Pic Macaya

Culture Superficie Quantité semée 9

Quantité récoltée

Pois noire 1/4 carreau 1/2 marmit 3 marmites

Maize 1/4 carreau 1 marmite 10 marmites

Pomme de Terre 1/4 carreau 1 caisse 3 caisses

Cajanus cajan 1/4 carreau 1/2 marmite 10 marmites

Sorghum 1/4 carreau 1 marmite 60 marmites

Manioc 1/4 carreau 1 panier** 2 paniers** * Ici la superficie unitaire de référence est inferieur et corresponde à 3225 m2. ** Un panier du manioc corresponde à environ 16 kg

La technique de conservation du sol comme les canalisations, les murs à sec, les haies vertes

etc, n’était pas trop diffusées: seulement environ 13 familles appliquaient ces techniques comme les murs à sec dans la grande zone de limitrophe au parc, à l’époque de l’enquête du 199910. L’adoption de ces techniques est liée souvent à l’introduction de semences améliorées et à une bonne capitale sociale.

Les projets AVSI dans les aires tampons satisfirent les exigences de la protection du sol et de forage verte dans le même temps, comme dans le cas des réalisations dans le bassin de versant de la Ravine Sèche, dans la IVeme Section de la Commune de Torbeck (photo 1.2.1) où 12 hectares de terrain en pente (25-30%) ont été aménagées avec un système des rigoles le long les lignes de niveau

9 La marmite corresponde à une mesure de volume et moins à une mesure de poids, donc son sa valeur pondérale varie de semence à semence employée : par exemple une marmite de grain de maize est égal à 2,6 kg ; un paquet moyen de carotte est environ de 4,8 kg ; une caisse de tomates est d’environ 30 kg. 10

REPUBLIQUE D’HAITI/MDE/ATPPF, 1999., op. cit.

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endigués au mont avec des espèces herbacées (herbe napier – Pennisetum purpureum Schumach) et arborées, Acacia Siamea.

(Photo 1.2.1) AVSI/Orioli, 2012

Le projet AVSI d’appui à l’amélioration des conditions de vie des populations (économie

agricole) à partir de la protection du territoire a rejoint jusqu’à aujourd’hui les résultats illustrés dans le tableau 1.1.5. L’aire géographique des ces interventions retombe dans la grande aire limitrophe au Parc Pic Macaya et en particulier dans les sous-bassins du versant de l’Acul, de la Morne et de la Rivière Sèche que se référent de point de vue hydrographique au Massif de la Hotte. Le Pic Macaya se trouve exactement au carrefour de quatre bassins de versant principaux : Cayes (661 km2), Tiburon-St.Jean (657 km2), Grande Anse (554 km2) et Roseaux-Voldrouge (524 km2) selon la classification du OAS (1972)11.

11 Classification rapportée en USAID-HAITI, Vulnérabilité Environnementale en Haïti, Haïti-USA, 2006.

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Tableau 1.1.5 – Niveau de réalisation de mesures de protection dans trois sous- bassins de versants (Acul, Rivières de Morne, Rivière Sèche) dans le Communes de Torbeck et Chantal, Département du Sud (données AVSI-HAITI, 2011-12).

Structures de protection des bassins de versants

Réalisations

Murs secs 71.465 m

Canaux de contours 123.554 m

Murs en sacs de terre 9.434 m

Seuils en pierres 12.867 m

Plantation d’arbres forestiers et fruitiers

32.017 plants

Plantation de fourrages 2.5 hectares

Aux techniques de protection du sol se connectent aussi les systèmes agroforesteries: peu

plus du 50% des familles paysannes ont plantée des arbres pour l’agroforesterie près du Parc Pic Macaya. Dans les zones déboisées, dans les ex-pinèdes des terres montueuses, est diffusé l’arbre bayahonde (Prosopis juniflora) qui est utilisé comme bois de feu : il domine les systèmes agro-sylvo-pastoraux, et des aires à pâturage libre de type caprin.

Il y a été des cas où – comme ce du projet US-AID/AOP (Agroforestry Outreach Project) des ans Quatre-vingt du siècle passé – les parcelles de terrain de propriété privée étaient reboisées au but de créer des aires pour la production du bois de feu et pour la production du forage verte pour les animaux, une sorte donc d’arboriculture pour le bois avec l’utilisation de la Prosopis juniflora et les suivantes espèces Azadirachta indica, Leucaena leucocefala, Cassia siamea, Casuarina equisetifolia, Catalpa longissima, Cedrela odorata, Persea americana, etc.. Des autres espèces ont une utilisation comme des arbres multi usage, à savoir : Arthrocarpus altilis, Cocus nucifera, Phitecellobium saman, Cercopia peltata, Eucalyptus camaldulensis, Mangifera indica, etc. Les plantes utilisées surtout pour délimiter la propriété sont : Gliricidia sepium, Bromelia pinguin, Euphorbia tirucalli, E. lactea, Yucca aloifolia, etc.

En grandes lignes les principaux modale agroforesteries traditionnelles sont caractérisés par des lignes d’arbres périmetrales aux propriétés ayant une fonctionne de protection et de délimitation, surtout en utilisant des arbres à fruit, soit avec des système de culture dispersée soit en intercropping avec des espèces forestières. Ici nous liston des exemples :

arbres à usage multiple + arbres à fruit + haricots;

cocotiers + bananes + manioc;

manguier + maize + millet (Pennisetum glaucum);

plantes forestières indigènes + maize + manioc;

arbre cayemitte (Chrysophyllum caimito) + arbre bayahonde (Prosopis juniflora) + maize + sorghum;

Arthrocarpus altilis + cacao + café;

Cassia siamea + eucaliptus+ sorghum +patate douce + Cajanus cajan.

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Une des principales limitations aux implantations des systèmes agroforesteries est la manque de semence comme aussi l’haute mortalité des jeunes plantules avant d’être demeurées. Il semblait que n’existerais pas une corrélation entre land tenure et systèmes agroforesteries. Selon l’enquête de CARE-HAITI,12 les terrains où on a planté plus arbres sont ceux-ci de propriété ou achetés (47% des cas) ; à suivre il y a des cas (16,5%) où ils ont été hérités. Les terrains moins intéressés par la plantation sont ceux qui appartiennent à l’Etat.

Les majeures parties des installations arborées sont au dehors des aires à foret. Prés du parc la majeure partie des arbres plantés doit satisfaire le besoin en bois de chauffage ; à un deuxième niveau, les arbres employés sont ceux à fruit. Il n’y a pas des raisons importantes pour l’usage des plantations arborées pour le bois à feu ou pour la production du charbon. En vérité les paysans ont la tendance à ne répondre pas à questions regardant l’usage du bois, surtout pour le charbon, en sachant que l’approvisionnement du soi-disant bois gras, c'est-à-dire le bois de pin, vient directement des arbres du parc13.

L’attention vers la gestion durable des aires à l’intérieur et aux alentours du parc est corrélée au bien-être des ménages, c’est-à-dire au capital social que ceux-ci représentent. Les ménages de plus petite dimension, indigènes, expriment un mineur intérêt vers cette thématique. Le projet ATPPF (Appui Technique pour la Protection des Parcs et Forets) du Ministère de l’Environnement, prévit l’accès aux financements aux bénéfices des familles.

L’occasion offerte aux soi-disents travaux en commune est rare, prés des aires autour au Parc Pic Macaya. Pour ce qui concerne les groupes d’échange de la main d’œuvre, leur efficacité est assez douteuse. C’est un vrai donnée le fait que ces groupes de travail, qui renforcent le paramètre du capital social des communautés rurales, sont stimulés quand il y a l’implémentation des projets exogènes, qui sont presque toujours internationaux ; par contre, ces groupes ont bref durée dans la phase post-projet. Les type d’aide réciproque sont les suivants : escouade, corvée, sori, groupe, attribution, concours, invitation, contrat. Leur employé varie selon les pratiques culturelles.

Dans le graphique 1.1.1 ci-après on rapport en pourcentage le niveau d’employé de ces formes d’aide dans les cultures.

Graphique 1.1.1 - Niveau (%) d’entraide selon les différents travaux agricoles

12 Données des l’enquête CARE-HAITI (1999). 13 Information récoltées pendant un enquête de terrain amenée par AVSI/Orioli dans les années 2003 et 2006.

0

20

40

60

80

100

120

sarclage

préparation du sol

plantation

trouaison

semis

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La demande de main d’œuvre change aussi en fonctionne du type de culture à faire, autre que selon la période de l’année: en générale celle-là augmente entre les mois de Février et Juillet. Dans le graphique 1.1.2 on peut noter que l’association des cultures agricoles haricot-maize est celle qui demande la majeure main d’œuvre ; à suivre il y a la culture de seuls haricots. Un agriculteur peut posséder jusqu’aux 5 parcelles de terre qui peuvent être choisis sur la base des caractéristiques pédologiques (souvent basées sur la couleur). Un sol noir ou rougeâtre garantira des rendements plus supérieurs qu’un sol jeune et compacté ou sableux-jeune.

Graphique 1.1.2 - Pourcentage de demande de main-d’œuvre selon le diverses cultures.

Un aspect important qui doit être pris en examen consiste dans la capacité des agriculteurs

de faire face aux périodes de soudure entre une récolte et l’autre. Selon l’enquête CARE-HAITI (1999), il résultait qu’à l’époque, pour une durée de la production jusqu’aux deux mois, environ le 25% des familles interviewées affirmait de ne pouvoir pas faire face aux besoins alimentaires ; par contre, pour les productions de la durée jusqu’aux 5 moins, ce pourcentage arrivait aux 38%. Seulement le 3% des interviewés reussait à souder une récolte avec la successive grâce à la quantité de biens produits et conservés pour les exigences de la famille14. Le comportement des familles dans les moments de crise alimentaire change : pourtant on peut les affronter à travers la récolte des produits spontanés (95,4%), l’emprunt des produits agricoles (19,5%), l’usage des biens en dépôt (1,5%), la vente des bijoux et des outils (7,2%), la vente des cultures en pied (6,7%)15.

Bien que nous n’avons pas des données à notre disposition, et vue la fragilité du système économique-écologique des aires aux alentours du parc, il n’est pas difficile imaginer qu’une partie de la survivance et de la réponse à la vulnérabilité des économies familiales puisse être confiée à l’utilisation du parc ou à l’exploitation des culture poly -annuelles comme le café, dans les aires tampons. La défense du territoire et la protection du sol représente encore des points de force pour trouver une solution à la fragilité du système écologique, pendant que la rationalisation des cultures (fourniture des intrants agricoles, l’assistance technique, le formation, etc), bien que traditionnelles, représente une valide réponse à la fragilité du système économique agricole sur une base familiale, et donc indirectement à la mitigation des impacts anthropiques sur le parc. Le rélancement de l’arboriculture pour le bois et la culture du café, l’amélioration des techniques agricoles et de maraichage, la défense du sol sont les points de force avec lesquels fonder la politique du territoire, avec les activités de gestion et récupération des aires internes du parc dans le sens de la conservation

14Données de l’enquête CARE-HAITI (1999) sur un échantillon de 161 unité familiales. 15Données de l’enquête CARE-HAITI (1999) sur un échantillon de 195 unité familiales.

0

5

10

15

20

25

30

35

pois/maize pois maize igname petit-mil café

demande de main d' oeuvre %

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de la nature, comme sera plus avant illustré dans le prochaine chapitres. Dans les aires aux alentours du parc un plus officiel niveau d’organisation, comme les

associations des paysans ou le coopératives agricoles, résulte plus efficace et plus apprécié de la partie des paysans, peut être pour le fait que seulement les résidentes peuvent y accéder. Les associations paysannes mettent ensemble plusieurs groupes d’agriculteurs et chacun d’eux est tenu à verser un quota à l’association d’appartenance16. Maintenant, ces associations ont une fonctionne de représentation par rapport aux institutions du Gouvernement, pourtant celles communautés qu’ont un majeur capital social - en manière indépendante de leur richesse - sont aussi celles-ci qui potentiellement pourraient jouir des biens et des services que le Gouvernement devrait leur mettre à disposition pour la gestion des ressources des parcs nationaux.

1.2 Economie des ressources naturelles du Parc Pic Macaya

L’absence de protection et de contrôle de la propriété privée et sa difficile délimitation,

rendre dans les faits les sites naturels domaniaux comme s’ils étaient en régime foncière et économique « en libre accès », selon, notamment, le modèle bioéconomique. Dans le graphique 1.4.1 on a décrit l’équilibre théorique de l’exploitation de la ressource naturelle dans un régime « en libre accès ». Notamment, le point d’intersection entre la courbe des coutes totaux (CT) - les couts d’exploitation liés à la manœuvre (L) selon un salaire prévalent (W) - et celle-ci des revenus totaux (RT) - revenus dérivés de la vente d’une certaine quantité de ressource naturelle récoltée (H) à un prix fixé du marché (P) – est nommé point d’équilibre : il indique l’égalité entre les coûts et les revenus, c'est-à-dire les cas dans lesquels CT=RT soit WL = HP. Dans ces conditions se réalise aussi le soi-disant profit normal. Tous les activités d’exploitation de ressources naturelles se dirigent théoriquement vers la réalisation de ce profit normal. Ceci ne correspond pas au profit maximum, comme il a été décrit dans le graphique 1.2.1.. Nous savons en effet que selon la Théorie Marginaliste, le profit maximum se réalise quand la différence parmi les revenus et les couts est maximisée, soit RT – CT = max, c'est-à-dire en autres termes, quand il y a le fait que le cout marginal est égal au revenu marginal. Le profit normal et le profit maximum ne correspond pas au Produit Maximum Soutenable (PMS), c'est-à-dire le niveau d’extraction ou de récolte de la ressource naturelle que n’entaille pas le taux de régénération ou reproduction naturelle de la ressource même, sans donc épuiser le stock naturelle ou la biomasse originaire. En effet, le travail nécessaire pour obtenir le PMS et donc le cout lié à ce travail, serait supérieur à celui nécessaire à la maximisation du profit normal; dans le même temps, il serait lui même inferieur au travail utilisé pour réaliser le profit normal dans un régime foncier et économique en libre accès. En manière paradoxale, selon le modèle ici expliqué, la maximisation du profit dans un régime économique et foncière privatisé, touche ou entaille moins le stock de ressources naturelles par rapport au régime foncier et économique dans lequel la propriété privé n’est pas défendu. En effet, dans le premier cas, où il y a la protection du régime de propriété privée, la quantité de ressource naturelle récoltée (H) serait supérieure à la quantité récoltée dans un régime en libre accès. A ce point, si nous appliquons ce modèle – il s’agit d’un modèle statique qui ne prendre pas en considération la variable du temps – à la réalité d’Haïti nous pouvons observer comme le régime foncière et économique en libre accès soit

16 Dans l’enquête CARE-HAITI (1999) avait été identifiées 15 associations locales des paysans pour un total de 8236 personnes, employées dans des secteurs divers d’activité: de l’escouade au commerce et stockage des produits agricoles, jusqu’à l’alphabétisation et l’entretien des routes.

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une forme dégénérée de la propriété domaniale relativement aux parcs et à les réserves naturelles ; et celle-là devient alors une terre commune sans règlements que dans la réalité appartient aux exploitants. Dans ce dernier cas donc le cout du travail sera égal à zéro (LW = CT = 0) ; pourtant la courbe des couts totaux (CT) sera déposée sur l’axe de l’abscisse du graphique 1.2.2, pendant que le travail sera maximisé. Le stock originaire de la ressource naturelle par contre sera minimisé.

L’utilisation de la ressource naturelle dépasse le Produit Maximum Soutenable (PMS) : ça veut dire que le taux d’extraction ou de récolte de la ressource naturelle est majeur du taux naturel de régénération de la même ressource ou biomasse originaire. C’est dans ce contexte d’exploitation qu’il y aura la disparition des espèces biologiques et la menace de la perte de biodiversité dans le Parc Pic Macaya. Les recommandations écrites dans le document du GIF, souhaitent le passage d’un régime foncier et économique des ressources du Pic Macaya en libre accès, à celui d’un régime réglementé et contrôlé. Graphique 1.2.1 – Equilibre économique théorique de l’exploitation des ressources naturelles en régime foncière et économique en libre accès. (Modifié de Pearce & Turner (1989)).

Graphique 1.2.1

Dans un régime foncière et économique en libre accès, quand il y a le cas où le cout de l’exploitation des ressources naturelles tend à zéro, le risque d’extinction des espèces biologique augmente jusqu’à l’épuisement des ressources même. Cette tendance est active dans le parc d’Haïti où la propriété domaniale n’est pas contrôlée. Graphique 1.2.2

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Chapitre 2 - Analyse environnementale de la biodiversité, de la flore et de la faune

2.1 Le contexte environnemental insulaires de la Caraïbe

La description du contexte géographique environnemental de la Caraïbe peut seulement prendre en considération d’abord les événements tragiques du 12 Janvier 2010, quand s’est vérifié un tremblement de terre de magnitude 7.0, avec un épicentre à environ 25 km en direction ouest-est-ouest de la capitale Port-au-Prince, et à une profondeur de 13 km et à environ 3 km de la faille Enriquillo-Plaintain Garden ; cet est un système des failles décrochantes avec un mouvement sénestre, qui fait partie du marge de la plaque tectonique positionnée entre la Plaque Nord-Américaine et celle de la Caraïbe17. Le tremblement de terre s’est donc vérifié en correspondance de la Plaque de la Caraïbe qui se déplace rapport à celle Nord-Américaine d’environ 20 mm par an. La description du système géophysique sur lequel s’appui le système géographique insulaire de la Caraïbe nous explique pas seulement les événements tragiques que nous venons ici à évoquer, mais explique aussi, sur une échelle temporelle évolutive, une série de phénomènes de peuplement et de distribution des espèces animaux et végétaux lesquels rendent ces terres émergés parmi les plus riches au monde de point de vue de la diversité biologique.

Dans la tractation ci-après, nous ferons donc référence aux caractéristiques géologiques de l’Archipel des Antilles, considéré comme une prémisse nécessaire à l’explication de la diversité environnementale de ces lieux. L’Archipel des Antilles assume une forme à arc insulaire qui se développe à partir de la Presqu’île du Yucatan, dans le Mexique, jusqu’à les cotes septentrionales du Venezuela. Cet arc a sa concavité orientée vers le continent américain, en guise de séparer la Mer des Antilles ou la Mer de la Caraïbe, de l’Océan Atlantique. A partir de l’extrémité occidentale de l’Île de Cuba – qu’est séparée du Mexique par le Canal du Yucatan - jusqu’à l’île de Aruba, l’arc insulaire des Antilles s’étend pour une distance d’environ 4000 km. L’Archipel des Antilles – notamment – est distingué en Grandes Antilles, qui comprennent les îles les plus étendues - Cuba, Hispaniola, Jamaïque et Porto Rico - et les Petite Antilles (figure 2.1.1), qui comprennent nombreuses petites îles qui se développent à partir de l’est de Porto Rico jusqu’aux côtes du Venezuela.

Figure 2.1.1 Carte géographique des Antilles

17 USGS/EHP, Magnitude 7.0 – Haiti Region, Earthquake Summary, USA, 2010.

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De point de vue de l’orographie, les Grandes Antilles sont constituées d’une série de chaines de montagnes qu’a une disposition selon trois principaux alignements :

1) à nord il y a le prolongement des reliefs de la presqu’île du Yucatan, que sur l’Île de Cuba va

former la Cordillera de los Organos et la Sierra de Sagua Baracoa; 2) au centre il y a le prolongement des reliefs du Mexique du sud que va former, dans la

Jamaïque, le Pic du Blue Mountains (2256 m snm) et en Haïti il va former les reliefs montagneuses qu’arrivent jusqu’à une altitude de 2500 m snm ; ceux-ci sont exactement situés près de la ville de Jacmel, dans le sud du Pays.

3) au sud il y a le prolongement des reliefs montagneux du Guatemala qui forme, dans l’Îles de Cayman, au sud de Cuba, la Sierra Maestra (2005 m snm), et dans l’Île d’Hispaniola il forme le Pico Duarte (3175 m snm) situé dans la Cordillera Central; dans l’île de Porto Rico ce prolongement-ci va former des montagnes de 1338 m snm.

D’un point de vue géologique les Îles Vierges font partie des Grandes Antilles (figure 2.1.1). Les Petites Antilles sont formées d’un double arc d’îles lequel donne la forme au marge orientale de la Plaque de Caraïbe. La structure de l’arc insulaire reflet le schéma morphologique générale d’une zone de la subduction océanique, constituées de trois arcs (Figura 2.1.2). Figura 2.1.2 – Arc insulaire des Petites Antilles dans la Caraïbe de l’ouest (da Kearey e Vine, 1990)18.

a) Le première arc est représenté par le

complexe de subduction, formé par des écailles accumulé dans un point de chevauchement constitué de sédiments et, éventuellement, de croute océanique. La bordure antérieure de la plaque terrestre, en effet, gratte la superficie de la plaque plongeant.

b) Le deuxième arc – c'est-à-dire le vrai arc insulaire – est constitué soit par un arc externe de type sédimentaire soit par un arc interne de type volcanique.

c) Le troisième arc, c'est-à-dire l’arc résiduel ou dorsal d’arrière arc, renferme, ensemble le deuxième arc, une espace fermé d’eau dénommé la mer marginale ou le soi -disant bassin d’arrière arc, parce que se localise arrière à l’arc insulaire.

18 KEAREY P., VINE F.J., Global Tectonics, Blackwell Scientific Publications, 1990.

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Dans le système des arcs insulaires on peut trouver trois générations des mers marginales (figure 2.1.3). Figure 2.1.3 – section transversale de l’arc insulaire des Petites Antilles en correspondance duquel il y a la Dépression de Tobago. On peut donc noter l’alternance des divers dépressions tectoniques avec les arcs insulaires émergés. Les dépressions donnent l’origine soit aux bassins d’avant arc soit à ceux-ci d’arrière arc, ou mers marginales.

L’Île d’Hispaniola se trouve sur une faille à décrochement sénestre qui est encore active et divise la Plaque Nord-Américaine, à nord, de la Plaque Caraïbe, à sud. Les marges entre ces deux plaques se trouvent en Haïti et il est constitué par deux systèmes complexes de failles décrochantes, parallèles entre eux, et ayants une direction générale est-ouest qui délimite la portion orientale de la microplaque de Gonâve, soit une petite plaque qui reste comprise entre ces deux grandes plaques.19 C’est ici, à ce niveau, qu’a eu lieu le séisme du 2010. Le segment septentrional de l’arc insulaire des Antilles, qui de l’île de Cuba se développe jusqu’à les Îles Vierges, a été inactive jusqu’au moment de sa collision avec la Plateforme des Bahamas – externe à l’Île d’Hispaniola. Cette collision s’est vérifié entre l’Eocène (56 – 34 Ma) et l’Oligocène (40 – 23 Ma), en donnant origine à l’actuel ligne de démarcation existante entre la Plaque Nord-Américaine et celle-ci de la Caraïbe. Tous les segments de l’arc insulaire des Antilles se sont formés à partir du Crétacé Inferieure (146-100 Ma) et ils sont similaires d’un point de vue lithologique, soit ils sont tous d’origine vulcanique et pour cela ils sont appelés dans leur ensemble comme Arc Mésozoïque des Antilles ou proto arc – antillais. L’évolution de la tectonique de Caraïbe est visible à partir des couches sédimentaires du Cénomanien (93,5 – 99,6 Ma) et du Campanien (70,6 – 83,5 Ma) et du Moyen Eocène (45 Ma) qui ont été découvertes en Hispaniola (tableau 2.1.1).

19 USGS/EHP, Magnitude 7.0 – Haiti Region, Earthquake Summary, USA, 2010.

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La Caraïbe fait partie des sites de diversité biologique dénommés hotspots où se prendre en examen le degré d’endémisme soit le nombre des plantes endémiques présentes. Ce nombre doit être au moins le 0,5% des toutes les plantes vasculaires identifié dans le monde; un autre paramètre à considérer est la perte des habitats : le 70% de la couverture végétale originaire doit être disparue.

Grâce à la facilité d’identification des plantes vasculaires, les habitats vers lesquels on se réfère sont les forêts pluviales et pour elles on prend de conséquence en compte la faune entomologique et la faune tout court liées à la vie en forêt. Les espèces vasculaires totales estimées dans la Caraïbe sont 12.000, dont 7000 endémiques : donc le 2,3 % du total dans le monde (300.000 espèces). Pour ce qui concerne le Royaume Animal, le nombre des espèces de vertébraux serait 1518, dont 779 endémiques, soit le 2,9% de toutes les espèces zoologique dans le monde (27.298 espèces). La diversité biologique totale dans la Caraïbe est strictement corrélée à l’estimation de la diversité présente dans les forêts.

Selon les données officielles publiées par le Ministère de l’Environnement d’Haïti (1999)20, la flore d’Haïti serait constitué de 5000 espèces vasculaire dont 1850 endémiques (37%); par contre, la faune (compris mollusques et insectes) serait de 2000 espèces dont 1500 (75%) endémiques. Selon d’autres sources d’information, comme celle-là du Ministère de l’Agriculture, la flore d’Haïti serait constituée de 6000 plantes vasculaires dont 4500 phanérogames; le niveau d’endémisme serait du 45%21, c'est-à-dire que 2700 espèces, soit 850 espèces en plus par rapport à la précédente estimation. Ici après on liste la consistance numérique des cormophytes en Haïti (tableau 2.1.1).

Tableau 2.1.1 - Estimation de la consistance numérique des cormophytes en Haïti selon Robart (1984)22.

Groupes Ordres Familles Genres Espèces

Ptéridophytes 8 16 71 435

Gymnospermes 2 3 8 13

Monocotylédones 10 28 249 805

Dicotylédones apétales 23 110 570 2256

Gamopétale 10 39 377 1442

Total 53 196 1275 4951

Selon le même auteur on liste ci-après, dans le tableau 2.1.2 le nombre des plantes indigènes et

exotiques ordonnées par famille botanique. Tableau 2.1.2 - nombre des plantes indigènes et exotiques ordonnées par famille botanique selon Robart (1984).

Familles Genres Espèces indigènes Espèces exotiques

Leguminosae n.d. 308 22

Papilionaceae 54 184 15

Mimosae 15 54 3

Polypodiaceae 49 317 7

Synantheraceae 53 300 20

20 MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, Haïti: Plan d’action pour l’environnement, Haïti, 1999. 21 MARNDR/CRDA, Haïti. Rapport de Pays pour la Conférence Technique Internationale de la FAO sur les Ressources Phylogénétiques, PauP, Haïti, 1995. 22 ROBAR G., Végétation de la République d'Haïti , (Thèse de Doctorat es Sciences), Université Scientifique et Médicale de Grenoble, France,1984, cité en MARNDR/CRDA, Haïti. Rapport de Pays pour la Conférence Technique Internationale de la FAO sur les Ressources Phylogénétiques, PauP, Haïti, 1995.

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Rubiaceae 54 250 4

Poaceae 76 235

Euphorbiaceae 41 220 2

Melastomataceae 19 164

Cyperaceae 15 133

Myrtaceae 15 127

Piperaceae 6 125

Solanaceae 15 96 8

Boraginaceae 8 98 3

Urticaceae 8 91

Malvaceae 18 82 4

Liliaceae 8 7 11

Labiatae 18 69 9

Verbenaceae 20 66 2

Cactaceae 9 (10) 34

Convulvulaceae 14 65 9

Malpighiaceae 8 56

Loranthaceae 14 56

Apocynaceae 8 52 9

Acanthaceae 24 51 1

Bromeliaceae 8 50 1

Palmae (Arecacae) 23 31 12

Anaceae 9 19 4

Lauraceae 8 17 3

La presque totalité de la biodiversité est concentrée dans les aires protégées du Pays: la Reserve Forêt de Pins, le Parc Pic Macaya et le Parc La Visite, pour une extension totale de 60.000 – 70.000 hectares. Dans le tableau 2.1.3 on liste les espèces ornithologiques les plus menacées que se trouvent en Haïti. Tableau 2.1.3 – Liste des espèces ornithologiques les plus menacées que se trouvent en Haïti, classées selon trois niveaux : menacé (EN), vulnérable (VU), menacé critique (CR). Classification selon le IUCN (Modifié à partir de l’International Birdlife, 2004)23.

Espèces: nome vulgaire et scientifique

Categorie IUCN

Black-capped Petrel Pterodroma hasitata EN

West Indian Whistling-duck Dendrocygna arborea VU

Ridgway's Hawk Buteo ridgwayi CR

Piping Plover Charadrius melodus VU

Plain Pigeon Columba inornata VU

Hispaniolan Parakeet Aratinga chloroptera VU

Hispaniolan Parrot Amazona ventralis VU

Bay-breasted Cuckoo Hyetornis rufigularis EN

Golden Swallow Tachycineta euchrysea VU

23

http://www.birdlife.org/news/news/2000/12/93.html

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Bicknell's Thrush Catharus bicknelli VU

La Selle Thrush Turdus swalesi EN

Chat-Tanager Calyptophilus frugivorus VU

White-winged Warbler Xenoligea montana VU

Hispaniolan Crossbill Loxia megaplaga EN

White-necked Crow Corvus leucognaphalus VU

C’est probable que l’Île d’Hispaniola faisait partie du supercontinent Gondwana : il y a environ 400-345 millions d’ans. Celui était positionné dans l’hémisphère sud de la Terre. L’affinité de la flore de l’Île d’Hispaniola avec celle-ci du Gondwana, en correspondance de la couche stratigraphique du Cénomanien (Crétacé Supérieure) est attribuée à la Province Floristique du Gondwana Septentrional; pourtant on a avancé l’hypothèse sur une origine amazonien de la flore de l’île, pendant que le genre Pinus viendrait probablement du Continent Laurasia, que, notamment, s’est formé à partir de la séparation de la Pangée pendant le Jurassique (Mésozoïque). En particulière, on a vu que à la formation de l’espace caraïbe et du proto- arc antillais que fait la connexion entre le Nord et le Sud-Amérique, s’accompagnait la diversification des angiosperme (Crétacé) (140,2 – 70,6 Ma). A’ la fin du Paléogène (Cénozoïque) (65,5 – 55,8 Ma) il y a été la formation géologique des actuelles Grande et Petites Antilles ; en correspondance des époques géologiques du Miocène (23 – 5,33 Ma) et du Pliocène (5,33 – 2,58 Ma) (Néogène) il y a été la formation de l’Ile d’Hispaniola. Les fossiles connus découvertes en Haïti remontent à l’ère du Cénozoïque (Paléogène et Néogène)24. L’hypothèse d’une origine des espèces du genre Pinus à partir de l’Amérique Centrale à travers le proto- arc antillais – entre le Crétacé Supérieure et le Cénozoïque Inferieure (Paléocène) (93,5 – 58,7 Ma) – est confirmée partiellement par les découvertes paléobotaniques en Haïti. Les extinctions de masse réalisée à la fin du Permien (290 Ma), avec la disparition d’environ le 96% de toutes les espèces biologiques et ceux-là qu’ont suivi dans le Trias (245 Ma) et dans le Crétacé, à cause desquelles disparaissaient environ le 76% de toutes les espèces, ponctuaient notamment en manière déterminante l’Histoire Naturelle globale. A’ la même manière, l’Histoire Naturelle d’Haïti se complexifiait et devenait à être incomplète probablement à cause de la maigre quantité d’études paléontologiques et paléobotaniques par rapport aux autres aires géographiques ou Etats territoriaux dans la Région de la Caraïbe. Ici nous voulons encadrer la nécessité de la conservation des ressources naturelles au long d’une ligne de continuité avec l’Histoire Naturelle relative au contexte environnemental carabique-haïtien, c'est-à-dire au long de la série d’extinctions de masse lesquelles, l’une après l’autre, sont arrivées jusqu’à aujourd’hui. Le tremblement de terre qu’a eu lieu en Haïti peut potentiellement assumer un rôle précis tout au long de l’échelle temporelle géologique-évolutive de l’Histoire Naturelle en qualité de phénomène naturelle de type catastrophique, à la lumière de la position tectonique de l’Île d’Hispaniola dans le système de failles comme nous l’avons en bref avant illustré, au début du chapitre. Dans cette perspective, de type naturaliste, les événements catastrophiques, considérés de leur point de vue scientifique, mais malheureusement dramatiques pour les populations humaines, résultent seulement fonctionnels et en perspective par rapport à quel soit la politique de conservation des ressources naturelles; celle-ci, pour elle-même, doit prendre en compte les dynamique évolutives de très long durée, selon lesquelles on peut expliquer par la distribution des espèces vivants animales et végétales. A la lumière de la perspective évolutive jusqu’à ici expliquée, ce n’est tellement inexact affirmer, aussi pour Haïti, l’existence en acte d’une

24 GRAHAM A., “Late Tertiary Microfossil Flora from the Republic of Haiti”, American Journal of Botany, 77(7); 911-926, 1990.

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sixième extinction25, agissante au niveau du territoire, localement, et due à l’action historique de l’homme.

L’Homme comme facteur d’extinction des espèces biologique est, en manière paradoxale, une hypothèse en action; c’est un phénomène actuel les conséquences duquel pourront être observées à posteriori, sur un’ échelle temporelle séculaire, parce que l’anthropisation consomme les phénomènes biologiques sur l’échelle des temps historiques. La dégradation environnementale se configure dans ce cas comme un acte qu’est en action, que manifeste, à la fois, un action anthropique potentielle, c'est-à-dire la capacité d’extinction des espèces biologique. Depuis quelques années que ces assertions furent mises en discussion d’une certain catégorie d’écrivains pour lesquels était dubitable la possibilité que l’Homme puisse inciser sur les processus de l’évolution naturelle26. Pourtant quel est la signification de l’extinction presque totale de la couverture forestière en Haïti ? Est-ce qu’elle peut être compensée par le développement de la superficie forestière qu’est en train de se réaliser dans les bois des zones climatiques tempérées ? Quel est la signification de la relation Homme-Environnement en Haïti ? Certainement le sous-développement est, en termes euphémiques, la cause de majeur inattention vers la thématique de l’environnement ou de l’impossibilité à investir dans la conservation de la nature. Par contre nous ne pouvons pas toujours certifier l’existence d’une relation virtuose entre le développement économique et la conservation de la nature, sans prendre d’abord en considération le système économique de chaque Etat National. Cependant, est une donnée affermie qu’au niveau de la Région de la Caraïbe il y a 197 espèces de mammifères et des oiseaux, et 43 de celles-ci sont déjà disparues pendant une période de seuls cinq siècles.27 Cette donnée corresponde à 500 extinctions par an et par million d’espèces, par rapport à un taux d’extinction naturel – déduit par les fossiles – qui varient de 0,1 à 1 extinction par an et par million d’espèces28. Des espèces de mammifères et des oiseaux de la Caraïbe qu’encore restent, seul 84 sont enregistrées dans l`IUCN Red List; celles-là sont menacées d’extinction totale dans la moyen période. Dans ce sens et malgré lui-même, Haïti représente un labo en vivo très complexe, soit un working in progress de l’écologie, en cohérence avec les théories biogéographique29. D’un point de vue géographique, en effet, l’Île d’Hispaniola, et donc Haïti, est un’ île relativement grande et contournée d’îles satellites qui font partie d’un plus grand et complexe système insulaire des archipels antillais (Petites et Grandes Antilles), comme avant nous l’avons décrit. Haïti représente dans son interne un système d’îlots écologiques qui font partie à la fois d’un système plus grand qui comprend toute l’Île d’Hispaniola. Maintenant, on se demande quel type des relations ont été instaurées entre les îles géographiques et les îlots écologiques que sont dans l’intérieure des premières ? Est-ce que nous pouvons affirmer environ les mécanismes de radiation évolutive et d’extinction au niveau régional et/ou au niveau insulaire ? Certainement c’est impossible de donner une réponse pour chacune espèce connue. Ci-après nous rapportons la variation de la richesse en espèces par rapport à l’extension de la superficie insulaire de la Caraïbe, relativement aux populations des reptiles et des amphibies : en cohérence avec la théorie biogéographique la réduction du 90% de l’aire se traduise en une perte du 50% des espèces présentes dans une île à l’autre (figure 2.1.4)30.

25 LEAKEY R., LEWIN R., The sixth extinction. Patterns of life and the future of humankind, Doubleday, New York, 1995. 26 CASCIOLI R., GASPARI A., Le bugie degli ambientalisti. I falsi allarmismi dei movimenti ecologisti, Ed. Piemme, Italia, 2004. 27 BROOKS T., SMITH M.L., “Caribbean Catastrophes”, Science, Vol. 294, 2001. 28

RAUP D.M., Extinction. Bad genes or bad luck ?, USA, 1991. 29

WOODS C. A., SERGÎLE F.E., Biogeography of the West Indies. Patterns and Perspectives, Second Edition, CRC Press, USA, 2001 30

WILSON E.O., The Diversity of Life, Harvard University Press, USA.

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Figura 2.1.4 – Variation de la richesse en espèces en fonctionne de l’aire de la superficie insulaire de la Caraïbe (de Primack et Carotenuto, 2003)31.

La loi du 2-10 de la biogéographie, affirme que le doublement de la quantité d’espèces corresponde à un’ augmentation de 10 fois de l’aire concernée; ou, par contre, la loi du 10-2 affirme que la réduction de 10 fois de l’aire cause la réduction du 50% des espèces ici présentes. Alors, selon ces lois est ce que nous pouvons affirmer si en Haïti seul 400 km2 sont protégés et environ 7000 sont les espèces biologiques connues (animales et végétales) ci-présentes ?32 Si on prend alors en considération le nombre des espèces de plantes vasculaires de la flore relative au Macaya Biosphere Reserve (S=608), présentes sur une aire de 500 km2, nous déduisons, par voie théorique, pour l’effet -aire, une richesse en espèces des plantes vasculaires valable sur tout le territoire d’Haïti égal à 2029, et pourtant le taux d’extinction serait de 2,8 espèces par an après 500 ans, soit le 70% de toutes les espèces disparues par rapport à la quantité originaire: cette pourcentage est voisine, en théorie, à celle-ci du 76% enregistrée dans le Trias et dans le Crétacé pendant les extinctions globales. Un des dilemmes de la biogéographie de la Caraïbe - dont l’actuelle conformation peut remonter à 20 millions d’ans – est la suivante: quel modèle biogéographique de diffusion des espèces résulte le plus digne de fois ? L’hypothèse d’un modèle de diffusion basé sur l’existence des îlots de connexion, c’est à dire d’un système des liaisons terrestres parmi les îles de l’archipel et le Continent Sud-Américaine, n’est complètement confirmé par les évidences géologiques, malgré la formation du proto – arc antillais pendant le Néogène (Cénozoïque).

Dans ce sens une autre hypothèse regard le Ridge Aves (un pont terrestre maintenant submergé) qu’est le précurseur des Petites Antilles et qu’il était déjà présente dans le Cénozoïque Moyen (23,3 - 2,6 Ma), bien que le temps de diversion de 35-33 Ma ne seraient pas confirmé par les évidences moléculaires; par contre les données géologiques feraient avancer l’hypothèse d’un modèle biogéographique dénommé de vicariance. Ceci fait supposer un’ origine de la Région Caraïbe à partir

31 PRIMACK R.B., CAROTENUTO L., Conservazione della Natura, Edizioni Zanichelli, Bologna, 2003. 32 SERGÎLE F.E., WOOD C.A., “Status of Conservation in Haiti: a 10-Year Retrospective” in WOODS C. A., SERGÎLE F.E., Biogeography of the West Indies. Patterns and Perspectives, Second Edition, CRC Press, USA, 2001.

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de la fragmentation d’un bloc unitaire (plaque) et donc en conséquence il y a été une fragmentation de l’ancienne biote ayant des caractéristiques similaire à celui-ci du nord et du sud de l’Amérique, tout ca pendant le Crétacé Supérieure (99,6 – 70,6 Ma). Les évidences biologiques, diversement, feraient supposer l’existence d’un modèle de dispersion par la mer, plutôt qu’un modèle basé sur la vicariance. Dans ce cas, les reptiles et les amphibies seraient le résultat de la dispersion des espèces à partir du Sud-Amérique en suivant probablement les courants océaniques selon une direction sud-est-nord. Tout ça serait aussi confirmé par voie phylogénétique. La difficulté à individuer un modèle unique de référence permit diverses possibilités : pour la période du Crétacé est valable un modèle sur la vicariance, pendant que dans le Cénozoïque Moyen est plus vraisemblable un modèle basé sur l’existence des liaisons terrestre; plus récemment, dans le Cénozoïque Supérieure, il ne faut pas exclure l’hypothèse de la dispersion par la mer. La faune actuelle de l’Île d’Hispaniola est constituée de rares niveaux taxonomiques supérieures ; ceci est un’ indication de l’existence, dans le passé, d’une extinction de masse entre le Crétacé et le Tertiaire, ou l’existence des phénomènes de radiation adaptative ; d’autre part, la faune du Tertiaire manque des catégories taxonomiques supérieures et les temps de diversion parmi les groupes continentaux et ceux-ci des Antilles montreraient une origine récente des espèces zoologiques (Cénozoïque) ; ca ferait supposer l’existence des phénomènes de vicariance. Par exemple, l’actuelle macrofaune d’Hispaniola (mais aussi de Cuba) représentée par le mammifère insectivore appelé Solenodon paradoxus, aujourd’hui l’unique survivant du genre Solenodon, aurait une date d’origine dans le Crétacé, mais sans aucune évidence fossile ou analyse phylogénétique de support. Des douze espèces d’animaux insectivores seulement deux sont aujourd’hui survivants, à cause des variations climatiques du Quaternaire et de la plus récent pression anthropique. Les fossiles d’anciens ongulés (Rhinocerotoides), découverts en Jamaïque, mettraient en évidence que l’Île d’Hispaniola aurait été submergée dans l’Holocène (Cénozoïque Supérieure) (11.700 ans) ; pour cette raison toute la faune locale serais disparue.

A partir des maigres données paléogéographiques, on peut supposer que la Cordillera Central, dans le territoire dominicaine, aurait été plus élevée en altitude par rapport à aujourd’hui (le pic plus haute arrive à 3089 m snm) ; en Porto Rico les altitudes moyennes auraient eu un’ hauteur de 4000 m snm, déjà à partir de l’Oligocène (Paléogène) (33,9 – 28,4 Ma). L’existence dans la République Dominicaine de conglomérats et arénaires (Tabara Group) typiques de l’environnement marine confirmeraient la manifestation des mouvements verticaux (soulèvements) suivis par de cycles d’érosion. Des étagements marines découverts au sud-est de Cuba et en Haïti (partie nord-occidentale) à 640 m snm indiquent un phénomène quaternaire d’émersion. Il n’y a pas beaucoup d’informations sur les glaciations du Pléistocène pour le Petites er Grandes Antilles. Les cercles glaciaux trouvés dans la morphologie terrestre de l’Île d’Hispaniola et les évidences sédimentologiques nous suggèrent l’existence d’un niveau de la neige à 2200-2300 m snm pendant le Quaternaire ; par contre aujourd’hui il arrive à 2800 m snm ; le gradient négatif des températures aurais été d’environ -1 °C chaque 100 m d’élévation33. La dynamique de la glaciologie pourrait expliquer le déplacement de la couverture forestière à Pinus occidentalis Sw. à l’intérieur de l’Île d’Hispaniola et sa isolation pendant les phases cataglaciales.

Maintenant, une fois que nous avons esquissé le contexte géologique-environnemental d’Haïti, et à la lumière de sa récente histoire écologique, on peut affirmer que, respect à l’action anthropique, le récent système-forêt haïtien rejoint un bas seuil de métastabilité ; pourtant il devient

33 SCHUBERT C., MEDINA E., “Evidence of Quaternary glaciation in the Dominican Republic: some implications for Caribbean paleoclimatology”, Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 39, pp. 281-294, 1982.

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susceptible d’être remplacé par un autre système de paysage. Il est probable donc que la possibilité potentielle de remplacement de l’actuelle couverture forestière sera près de zéro, et donc le système alternatif de paysage résulte incapable d’incorporer un régime de perturbations pareil à celles-là que se sont manifestées jusqu’à l’heure actuelle. Alors, de bas niveaux de résistance et de résilience amènent le système écologique vers sa dégradation. Ceci est la situation la plus probable pour les forêts haïtiennes, bien que n’existe pas une analyse diachronique de la variation de la couverture forestière assez ponctuelle car on puisse prévoir plus probablement l’évolution future de la forêt-même. Par contre, les divers niveaux de naturalité ou, au contraire, le niveau d’anthropisation, ont la tendance à faire bouger la métastabilité du système vers des seuils inferieures à basse résistance. Où le range d’adaptation de l’espèce P. occidentalis Sw. est grande, la métastabilité vers des perturbations non-anthropiques s’élève : donc le passage vers des niveaux d’équilibres de la métastabilité sera réalisé au coût des phénomènes anthropiques pour lesquels la Caraïbe représente un intéressant site d’étude. La perturbation externe en effet est une caractéristique de la dynamique de l’écologie insulaire; elle peut se manifester sous forme de redistribution de la quantité d’énergie (ENSO), ou comme altération des cycles biogéochimiques; ou encore dans l’échange matériel entre la terre ferme et l’atmosphère, et/ou la terre ferme et l’océan, soit, enfin, comme un événement mécanique agissant sur la structure de l’écosystème (hurricanes). Ce dernier type de perturbation influence en manière naturelle les processus de recolonisation des espaces clairs dans la forêt après un ouragan; pourtant les taux normaux d’immigration et d’extinction des espèces biologiques sont par conséquence altérés, comme on a observé dans les ilots écologiques tropicaux34. La discontinuité catastrophique (ou soi-disant bifurcation catastrophique) des systèmes écologique o du paysage, devient intéressante alors qu’elle a des répercussions sur l’équilibre à petite échelle (grande superficie géographique au niveau d’une région ou d’un département administratif), comme dans le cas de la Plaine de Les Cayes (250 km2), une plaine agricole où l’équilibre hydrologique dépende de la run-off pluviométrie à haute altitude et où les forêts exercent un’ influence directe. On parle alors dans ce sens de « Traite de nuages » ; ceci est un phénomène insolite qu’augmenterais la quantité de pluie du 25%35 ; la coupe des bois de pin a l’effet de rendre vain ce phénomène et de réduire la capacité de stockage de l’eau dans le sol et en particulier sur la charge de la couche organique peu décomposée des sols sur le Pic Macaya en haute altitude. La réduction des précipitations et de la capacité hydrique du terrain, amènent, au début, à l’élévation du débit du principal cours d’eau du bassin hydrographique relatif au Pic Macaya ; en plus comme conséquence il y aura la canalisation incontrôlée et l’exondation des eaux de, et donc, notamment, l’érosion du sol (gully erosion) et l’augmentation du débit solide des fleuves.

La conservation de la couverture forestière et plus en général des ressources naturelles, ont donc un’ immédiates réponse, dans la brève période, sur la dynamique socio-économique des relations ville-campagne, comme s’est vérifié dans les derniers 40 ans dans l’Amérique Latin et la Caraïbe36. A’ partir de ces scenarios dans l’aire de la Caraïbe et en Haïti en particulier, surgie l’importance de la gestion du territoire et de la conservation des ressources forestières pour la protection environnementale, bien que les ressources financière présentes soient aujourd’hui pénibles par rapport aux exigences de ce petit Pays (27.750 km2) ; et tout ca surtout après la crise due au séisme, laquelle seul en apparence semble avoir éloigner la nécessité des intervention de

34 WHITTAKER R.J., “Disturbed island ecology”, Tree, vol. 10, 1995. 35 PRINZ ZU LOWENSTEIN F., Le déboisement du périmètre Pic Macaya et son impact sur la Plaine des Cayes, Rapport au Ministre d’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural, Port au Prince, Haïti, 1984. 36 MITCHELL AIDE T., GRAU H.R., “Globalization, Migration and Latin American Ecosystems”, Science, Vol. 305, 2004.

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conservation et récupération environnementale et naturiste, quand par contre ces interventions représentent le prélude à la future durabilité et la garantie à la survivance de la population haïtien dans la très long période.

2.2 Endémismes biologiques et flag species

Le Pinus occidentalis Sw. représente l’espèce drapeau (flag species) du parc d’Haïti, par rapport

surtout à la flore menacé, c’est une espèce qu’a une signification stratégique dans la politique de la conservation des ressources naturelles, tel qu’elle est dans la mesure d’attirer le tourisme ou les fonds internationaux pour la protection de l’environnement. En effet, cette espèce a une importance symbolique pour le Pays. Les informations paléobotaniques découvertes en Haïti sont aujourd’hui insuffisantes pour établir l’origine phylogénétique des espèces forestière prix comme flag species. Notamment, en général, les gymnospermes paléozoïques (Dévonien Supérieure), le Coniferales, s’établirent dans des aires séchées ou ils constitueront des forêts d’altitude, pendant une période dans laquelle prévalent au niveau global des conditions climatiques chaudes et humides. D’un point de vue morphologique semble être confirmée l’endémicité du Pinus occidentalis Sw. au moins à la seul Île d’Hispaniola. On exclut aujourd’hui sa présence dans la voisine Île de Cuba.

Espèces zoologiques

Loxia megaplaga. L’Hispaniolan Crossbill est une espèce ornithologique qui fait partie de la famille zoologique de Fringillidae, dont la population est estimée entre 600 et 3375 unités (1996-1999) sur un territoire de 3552 km2 en Hispaniola et dans la Jamaïque sur le Blue Mountains. En Haïti, cette espèce se trouve sur le Massif de La Hotte et sur le Massif de La Selle. Dans la République Dominicaine elle se trouve dans la Sierra de Baoruco et parfois sur la Cordillera Central (Armando Bermudez National Park). La réduction de sa population, car aujourd’hui cette espèce fait partie de la IUCN Red List, a commencée à partir de la moitié des années Vingt du siècle passé, et elle a continué jusqu’aux années Soixante, comme conséquence de la perte des habitats (figure 2.2.1). C’est intéressant mettre en évidence comme cette espèce est liée à l’écologie du Pinus Occidentalis Sw parce qu’elle se nourri de ses strobiles à grain. Maintenant la production élevée de grains arrive chaque 3 ans, mais la Loxia megaplaga n’est pas synchronisée avec ce cycle de production, pourtant dans les ans de mineur production de grains l’oiseau émigre des zones de nourriture, tel que son régime alimentaire devient nomadique. Les moins dans lesquels il y a la reproduction sont ceux-ci de Janvier jusqu’à Avril selon la disponibilité de nourriture. Cet animal nidifie sur le Pinus occidentalis Sw. et en particulier sur les parties distales des branches. La réduction de l’aréale du pin et sa fragmentation fait à la fois réduire l’aréale de la Loxia megaplaga en menaçant son existence.

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Figure 2.2.1 - Aréale de la Loxia Megaplaga (IUCN, 2004)

Turdus swalesi

D’habitude cet oiseau est appelé “La Selle Thrush”. Cette espèce fait partie de la famille ornithologique de le Turnidae. Sa population est en réduction et elle a été estimée à environ 2500-9999 individus, sur un aréale de 4090 km2; elle est endémique dans l’Île d’Hispaniola (figure 2.2.2) et typiquement elle se trouve sur le Massif de La Selle, en Haïti, et dans la Sierra de Baoruco, en République Dominicaine. La race Dodae est caractéristique de la Cordillera Central et de la Sierra Neiba en République Dominicaine. La majeure densité de population se trouve dans le Parc La Visite, en Haïti. Figure 2.2.2 Aréale du Turdus swalesi (IUCN, 2004)

Figure 2.2.3 - Aréale du Buteo ridgwayi (da IUCN 2004)

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Buteo ridgwayi

Le Buteo ridgwayi est d’habitude appelé Ridgway's Hawk, et fait partie de la famille ornithologique Accipitride. Cette espèce est menacée à cause de sa population fragmentée et en décline. Elle a été estimée en 2003 et était de 91 individus, sur un territoire de 2610 km2 . Elle est principalement localisée en Haïti et dans les adjacentes îles de la Gonâve, de la Grande Calamite et de l’Île à Vache. Une aire de protection de cette espèce se trouve dans la République Dominicaine, au nord, près de Los Haïtiens National Park (figure 2.2.3). Le Buteo ridgwayi se trouve dans des aires au-dessus de 2000 m snm, dans des zones de forêts intactes pluviales ou de type subtropicale sec, ou dans les forêts s de pin sur substrat de calcaire ; parfois il se trouve aussi dans des formations forestières secondaires ou dans des aires agricoles. La nidification a lieu sur les chevelures des arbre d’haute taille pendant la période Février-Avril. L’extension de l’agriculture et la conséquente fragmentation de l’habitat représente la principale menace pour la survivance de cette espèce d’oiseau37

Priotelus roseigaster Il est appelé Hispaniolan Trogon et fait partie de la famille de Trigonidae. Selon l`IUCN cette espèce risque la menace d’extinction. Il s’agit d’un oiseau qu’aime les bosquets de pin en Haïti et dans la République Dominicaine; il peut vivre dans les environs soit sèches soit pluvieuses et donc son aréale est variable de 500 à 3000 m snm, avec des migrations en altitude. Pendant l’hiver il se trouve aux altitudes plus basses. Dans la République Dominicaine cette espèce est assez protégée et en particulière dans la Sierra de Baoruco. La disparition des habitats originaires est cause de la fragmentation de l’espèce et de la réduction de la numérosité de sa population ; ce phénomène est lié au fait que le Priotelus roseigaster (Figure 2.2.4)38 nidifie dans des formations forestières mures et pluviaux. En Haïti, la population est de mineur quantité et son aréale est limité aux Massif de La Hotte e de La Selle

37

http://www.birdlife.org/news/news/2000/12/93.html 38

http://www.birdlife.org/news/news/2000/12 Solenodon paradoxus /93.html.

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(Figure 2.2.4)- De Sergile et al. (1992)

Dans l’année 2005 on a effectué un survey sur les espèces ornithologiques du territoire du Macaya Biosphère Reserve, dont furent recensées 37 espèces d’oiseaux dont 9 espèces migrants du Nord de l’Amérique et 28 résidentes permanentes, qui à la fois, 11 d’eux était endémiques39. A partir de cette enquête il résultait que les sites à couverture végétale à base de feuillies sur substrat de calcaire (mesic karst) à 1175-1250 m snm (Morne Chevalier) comptaient une concentration d’espèces et des individus 2,3 fois plus nombreuse que dans les sites caractérisés par la présence des forêts de montagne à feuilles sur une altitude de 1825-1925 m snm, bien que le niveau de dégradation et de fragmentation de l’environnement était en phase avancée. Objet spécifique de la recherche au but de la conservation furent les espèces suivantes: White-winged Warbler (Xenoligea montana), Gray-crowned Palm-Tanager (Phaenocophilus poliocephalus), Western Chat Tanager (Calyptophilus tertius), and Bicknell’s Thrush (Catharus bicknelli). Une série de recommandations sortais à la suite de celles-là déjà mentionnées dans le rapport de Wood et al., (1992)40, comme par exemple la nécessité immédiate de protéger la forêts mésique à feuillues que se développe à partir de la localité de Sous Bois jusqu’à Morne Chevalier. Une saufgarde très attentive doit être dédiée à l’aire dénommée Rak Bwa, qu’est typique de la couverture naturelle du parc soit pour la végétation que pour avifaune. Dans le tableau 2.2.1 on a listé les espèces ornithologiques individuées dans le Parc Pic Macaya pendant le 2004.

39 RIMMER C.C., TOWNSEND J.M., TOWNSEND A.K., FERNÁNDEZ E. M., ALMONTE J., Ornithological Field Investigations in Macaya Biosphere Reserve, Haiti, 7-14 February 2004, Technical report, Haiti, 2004. 40 WOODS C. A., SERGÎLE F. E., OTTENWALDER J. A., 1992. Stewardship plan for the national parks and natural areas of Haiti. Florida Museum of Natural History, Gainesville, FL.

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Tableau 2.2.1 – Liste des espèces ornithologiques identifiées auprès de la Macaya Biosphère Reserve dans l’année 2004 (modifié de RIMMER C.C. et al., 2004)

Narrow-billed Tody(Todus angustrostris)

Antillean Piculet (Nesoctites micromegas)

Hispaniolan Woodpecker (Melanerpes striatus)

Greater Antillean Elaenia (Elaenia fallax)

Golden Swallow (Petrochelidon euchrysea)

Rufous-throated Solitaire (Myadestes genibarbis)

Bicknell’s Thrush (Catharus bicknelli)

Red-legged Thrush (Turdus plumbeus)

Cape May Warbler (Dendroica tigrina)

Black-throated Blue Warbler(Dendroica caerulescens)

Black-and-white Warbler (Mnioltilta varia)

American Redstart (Setophaga ruticilla)

Worm-eating Warbler (Helmintheros vermivorus)

Swainson’s Warbler (Limnothlypis swainsonii)

Ovenbird (Seiurus aurocapillus)

Common Yellowthroat (Geothlypis trichas)

White-winged Warbler (Xenoligea montana)

Bananaquit (Coereba flaveola)

Antillean Euphonia(Euphonia musica)

Hispaniolan Spindalis (Spindalis dominicensis)

Gray-crowned Palm-Tanager (Phaenicophilus poliocephalus)

Western Chat-Tanager (Calyptophilus tertius)

Black-faced Grassquit(Tiaris bicolor)

Yellow-faced Grassquit (Tiaris olivicea)

Greater Antillean Bullfinch (Loxigilla violacea)

Hispaniolan Crossbill (Loxia megaplaga)

Sharp-shinned Hawk (Accipiter striatus)

Red-taîled Hawk (Buteo jamaicensis)

American Kestrel (Falco sparverius)

Scaly-naped Pigeon (Columba squamosa)

Plain Pigeon(Columba inornata)

Zenaida Dove (Zenaida aurita)

Mourning Dove (Zenaida macroura)

Hispaniolan Lizard-Cuckoo (Saurotheria longirostris)

Antillean Mango(Anthracothorax dominicus)

Hispaniolan Emerald (Chlorostilbon swainsonii)

Hispaniolan Trogon (Priotelus roseigaste

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Plagiodontia aedium. Il s’agit d’un mammifère rongeur qui fait partie de la famille zoologique Capromydae. Il a une longueur totale de 312 mm et sa queue est de 153 mm. Le pois adulte est de 1267 g. Le poil est court et dans la partie supérieure du corps a une couleur brun-grise. Le nom commune de cet animal est celui de Hispaniola Hutia. Il habite dans les forêts et le long les rivières, du niveau de la mer jusqu’à 2000 m d’altitude. Il y a des populations vivantes dans le terrain et des autres qui par contre vivent sur les arbres. D’habitude ils agissent pendant la nuit en se nourrissant des fruits et des racines. Dans le genre Plagiodontia il y a sept espèces, dont cinq sont connues seulement à partir des restes paléontologiques, il s’agit des suivantes : P. ipnaeum, Hispaniola; P. caletensis Rep. Dominicaine; P. velozi, Haïti. P. spelaeum Haïti; P. araeum, Haïti. Ces restes squelettiques ont été découverts dans des sites archéologiques du peuplement précolombien. Leur extinction a eu lieu dans le XVII siècle à cause de la pression anthropique. Les deux espèces encore vivantes, celles-ci de P. aedium e P. hylaeum, sont aujourd’hui peut nombreuses et elles sont menacées par la déforestation, la chasse et la prédation naturelle des mangoustes. Selon l`IUCN l’espèce P. hylaeum est considérée comme une sous-espèce de la P. aedium. Il est possible qu’encore en Haïti il y a des individus de l’espèce P. veloci 41 (figure 2.2.5).

Figure 2.2.5 - de Sergile et al. (1992)42

Solenodon paradoxus. Il s’agit d’un mammifère insectivore qui fait partie de la famille zoologique Solenodontidae endémique de l’Île d’Hispaniola, surtout dans son coté nord. Cet animal a un poil noir ou rouge-brun qui couvre la majeure partie de son corps, excepté pour la queue, les pattes, le nez et les oreilles. Le corps est large par rapport à sa dimension totale: sa longueur moyenne est d’environ 31 cm, pendant que le pois moyen est de 800 g. Le Solenodon paradoxus se caractérise pour avoir une trompe osseuse qui supporte un museau allongé de cartilage localisé à l’extrémité du bec. L’habitat le plus diffusé est celui des aires forestières ou des ronces, le plus souvent auprès des

41 NOWAK R.M., Walker’s Mammals of the World Online, The Johns Hopkins University Press, Copyright © 1997, http://www.press.jhu.edu/books/walkers_mammals_of_the_world/rodentia/rodentia.capromyidae.plagiodontia.html 42

SERGÎLE F.E., WOODS C.A., PARYSKI P.E., Final Report of the Macaya Biosphere Reserve Project, Florida Museum of Natural History, Gainesville, Florida,1992.

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terrains agricoles. Cet animal a des habitudes de vie nocturne et trouve son repos et abri dans des tunnels souterrains ou dans les cavités de troncs d’arbres abattus. C’est donc un animal creuseur avec sa typique démarche zigzag. Il y a peu d’information sur son comportement sexuel: il se reproduit deux fois par an, pendant que les phases de la fertilité féminine sont irréguliers et sans une vrai saisonnalité. Les descendants sont de l’ordre de 1 à 3 et la gestation a une durée moyenne de 50 jours. Le nombre de fils survivants après l’accouchement est très bas. Le sevrage commence après 75 jours et les fils mangent des aliments solides. La base alimentaire est faite d’insectes ou des invertébraux telluriques : millepiéds, cafards telluriques (Carabidae), insectes orthoptères (Gryllidae, Tettigoniidae, Blattidae), vermis (Lumbricidae), et différants types de reptiles et serpents. Avant la colonisation de l’Île d’Hispaniola, le Solenodon paradoxus répresentais un des prédateurs les plus importants de l’île ; pourtant cet animal a dans le temps développé des techniques de défense contre des autres potentiels prédateurs, comme les mangoustes, les chaines et les chats domestiques. A’ la fin des années Soixante, on pensait que le Solenodon paradoxus ne fusse plus à risque d’extinction. L’augmentation de la déforestation, l’anthropisation du territoire et l’augmentation des nouveaux prédateurs a fait diminuer la quantité de sa population43 (figure 2.2.6 ).

Figure 2.2.6

43 University of Michigan Museum of Zoology, Animal Diversity Web, The Regents of the University of Michigan and its licensors, © 1995-2004. http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Solenodon_paradoxus.htlm.

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Espèces botaniques

Juniperus ekmanii Florin. Il s’agit d’une plante conifère que fait partie de la famille botanique Cupressaceae ; elle a une aréale de diffusion située dans la Sierra de Bahoruco, en République Dominicaine, et sur le Massif de La Selle et Mare Rouge, en Haïti. C’est une espèce en voie d’extinction à cause de la déforestation commencée dans les premières années du XX siècle, mais les nouvelles à ce regard sont insuffisantes. Cette plante s’accroît entre les 1000 et 2100 m d’altitude et rejoint une taille de 30 m; les feuilles prennent une forme de petite écaille triangulaire. C’est une espèce dioïque avec les cônes masculins apicaux à écaille pas ligneuse et les glabules ayants des bractées ligneuses. Elle se trouve dans des formations végétales à latifoliées d’altitude ou dans les bois de pin. Son bois est presque rouge ; il est résistent aux insectes et de bonne qualité.

Pinus occidentalis Swartz. (Photo 2.2.1) Cette conifère fait partie de la famille botanique Pinaceae et il est endémique d’Haïti44 et de la République Dominicaine et pour cela est appelée en anglais Hispaniola Pine45. Son dénomination locale est celle-ci de “Le pin” o “Bois pin”. Sa identification officielle remonte au botanique Olof Swartz en 178846. Swartz n’a jamais rapporté la localisation de son échantillon de P. occidentalis Sw. Qui aujourd’hui se trouve dans le Musée Suédoise d’Histoire Naturelle de Stockholm. En réalité le M. Swart recopiait les précédentes descriptions fait par J. Burmann (1755-1760) sur un échantillon de pin ayant une feuille à cinq aiguilles. L’actuel échantillon qui se trouve dans le musée suédois a une feuille à quatre. Des autres échantillons se

trouvent aujourd’hui dans le Jardin Botanique national de Saint Domingo dans la République Dominicaine et ils viennent de 75 différents localités de l’Île d’Hispaniola. Au début on avait pensé que l’aréale de diffusion du P. occidentalis Sw. impliquait aussi la partie sud-est de Cuba. A’ confirmer la diversité entre le P.occidentalis Sw. d’Hispaniola et les pins de Cuba ont été les échantillons récoltés par E.L. Ekman. Selon lui le P.occidentalis n’existerais pas en Cuba47.

(Photo 2.2.1 – Lisière à P.occidentalis au Parc Pic Macaya)

Selon Mirov (1967)48 le P. occidentalis Sw. est originaire de l’Amérique Centrale grâce à une

liaison terrestre du Miocène avec l’Île d’Hispaniola. Il n’y a pas aujourd’hui des évidences fossiles dans l’île capables de justifier en manière définitive cette hypothèse49. Sur la base des informations

44 KOOHAFKAN A.P., LILIN CH., Arbres et arbustes de Haïti, FAO, PauP, Haïti, 1989, pp. 109-110. 45 DARROW W.K., ZANONI T., “Hispaniola Pine (Pinus occidentalis Swartz) a little known sub-tropical pine of economic potential” Commonw. For. Rev., 69(2), 1991. 46 SWARTZ O., Nova Genera et Species Plantarum seu Prodromus 103,1788. 47 FLORIN R., “Die von E.L. Ekman in Westindien Gesammelten Koniferen“, Arkiv for Botanik Bank, 25(5): 1-22, 1933. 48 MIROV N.T., The genus Pinus, The Ronald Press Company, New York, USA, 1967. 49 DARROW W.K., ZANONI T., “Hispaniola Pine (Pinus occidentalis Swartz) a little known sub-tropical pine of economic potential” Commonw. For. Rev., 69(2), 1990.

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sur lesquelles nous avons pu vérifier, il n’existe pas soit en Haïti soit dans la République Dominicaine une étude complète sur la distribution géographique de cette espèce, mais, par contre, il y a des travaux individuels, ponctuels, sur des particuliers sites de l’Île d’Hispaniola, sur lesquels nous pouvons reconstruire, en manière fragmentaire, une carte phytogéographique historique. Pour ce conifère, probablement, il s’agirais des métapopulations formées à partir du broyage d’une grande population initiale à laquelle ont suivi des processus d’isolation et de réduction quantitative des populations locaux. Quel est donc maintenant le risque d’extinction pour ce conifère ? En Haïti il y a la prévalence des forêts semi-naturelles monospécifiques des conifères d’altitude. Ici l’endémicité n’est pas menacée par la réduction démographique, mais risque d’être menacée par des espèces exotiques à travers le reboisement. Holdridge (1942)50 a documenté la présence du P. occidentalis Sw. dans les suivantes aires géographique en Haïti :

1) au sud, au Morne Commissaries, dans la partie orientale de la Morne la Selle, sur une extension de 4000 hectares, en caractérisant une couverture continue jusqu’à le Mont de Bahoruco en Rep. Dominicaine, à une altitude moyenne de 1524 m snm ; en correspondance de l’altitude inferieures, d’environ 700 m snm, ces formations forestières se rendent éparpillées soit en direction sud que vers le nord.

2) sur le Pic de la Selle, à environ 2743 m snm, où on avait environ 10.000 hectares de pins. 3) à ouest du Massif de La Selle, sur un haut plan, où les bois de pins était éparpillés et ils

rejoignent les localités de Furcy e Kenscoff, au-dessous de la capitale Port au Prince; 4) dans la partie extrême à l’ouest de la presqu’île du sud, sur le Massif de la Hotte, auprès du

Pic Macaya, où, à environ 2134 m snm, il y avait des aires à bois pin clairsemées et du coté opposé, exposé à la pluie, il y avait par contre une couverture des pins bien uniformes.

5) au centre-nord d’Haïti, dans le Cul de Sac, où les aires clairsemé des pin deviennent plus denses en direction de l’est;

6) au nord, sur le Massif du Nord, sur le versant nord-est, où il y avait des couvertures ayants une extension d’environ 40.000 hectares, en représentant une continuation de la couverture de la Cordillera Central dans la Rép. Dominicaine ; couverture qu’ici rejoindre un’ extension de 274 300 ha51;

7) sur le Plateau Central, sur un substrat pédologique de bas épaisseur, peu productif de point de vue agricole, où il y avait des bois de pin clairsemés, qu’à partir desquels aurais pu prendre origine des formations forestières plus denses et étendues, grâce à un processus de colonisation.

Dans la figure 2.2.7 il y a illustré la distribution du Pinus occidentalis Sw. dans l’Île d`Hispaniola52. C’est difficile quantifier la Population Minimal Viable (PMV) de cette plante. Le peuplement à Pinus occidentalis de facto sont assimilés aux écosystèmes ayant une Bio-potentialité Territoriale (Btc) 53 élevée et qu’ils sont analogues aux forêts s d’altitude, alpines, ou d’haute altitude, comme des observateurs des ces forêts s ont déjà remarqué54.

50 HOLDRIDGE R.L, “The pine forest of Haiti”, Caribbean forester, Vol.4, No 1, 1942. 51 DARROW W.K., ZANONI T., op. cit., 1990. 52 www.botanik.uni-bonn.de/. ../occidentalis1.gif, 2004. 53 INGEGNOLI V., Fondamenti di Ecologia del Paesaggio. Studio dei sistemi di ecosistemi, CittàStudi Edizioni, Milano, 1994 54 MARIE VICTORIN Fr., “Les Hautes pinèdes d’Haïti”, Contributions de l’Institut Botanique de l’Université de Montréal, 48, pp 47-60, 1943.

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33

Figure 2.2.7

Holdridge (1942) faisait correspondre à une grande variabilité pédologique et édaphique des substrats une grande capacité d’adaptation du P.occidentalis Sw. Pour faire cela il suivait dans ses observations sur le terrain une approche déductive indirecte. Les caractéristiques pédologiques des substrats sont en fonctionne de la topographie, et en particulier dans les territoires de montagne ; dans ce sens, la profondeur des sols est directement proportionnelle à la pente du relief : donc dans des aires de plan ou dans le zone en vallée la profondeur des sols peut dépasser le 900 cm, pendant que dans les aires de très forte pente il y a la roche mère en superficie55.

Le P. occidentalis Sw. concrètement peut occuper des terrains qu’ont une altitude variable de 91,44 m snm, comme dans la localité Acul Samedì, jusqu’à la quota 2743 m snm, sur la Morne de La Selle, toujours en Haïti, sur un substrat pédologique ayant une pédogenèse différent ; pourtant, la nature du substrat ne résulte pas un facteur de limitation à la diffusion de cette plante ; par contre, les espèces associées à celle-ci changent selon les microenvironnements – sur la base des paramètres de température et humidité – en déterminant une variation des typologie de végétation, mais toujours le pin reste la plante dominante la végétation. Ceci en général préfère les sites humides et il est résistent au froid ; il possède deux cycles annuels de croissance lesquels coïncident grossomodo avec la période des pluies de printemps (avril-mai avec 1000 mm de pluie) et avec la première période d’hiver, quand la pluie se maintien au-dessous de 500 mm. Dans l’Île d’Hispaniola le range des pluies sous lesquelles on peut trouver le P. occidentalis Sw. varie entre le 800 et le 2300 mm de pluie par an, avec une (1) ou deux (2) saisons sèches. On peut parler en manière appropriée d’écologie du feu liée aux formations à P. occidentalis Sw. On présume que la présence du P.occidentalis Sw. soit liée aux phénomènes de conflagration (ranging fire). Il s’agit donc d’une espèce résistante au feu surtout après sa phase juvénîle de croissance, quand l’écorce, après le dixième année d’âge, commence s’épaissir jusqu’à au maximum 7 cm (dans la moyenne environ 3-4 cm par an) en garantissant ainsi la nécessaire protection contre les flammes les températures élevées. Les formations monospécifiques à P. occidentalis Sw. pourraient donc s’encadrer comme écosystèmes forestiers à climax cyclique où le feu joue un rôle de stabilisation de la dynamique de la succession écologique, en laissant la couverture de la forêts de pins au stade de maturité seul dans le cas où il n’y aura plus des autres perturbations d’autre origine.

Les formations à P. occidentalis Sw. en Haïti remontent au Pliocène-Miocène dont on pourrait avancer l’hypothèse de l’existence d’une coévolution du system feu-forêts jusqu’à l’époque

55 HOLDRIDGE R.L, The pine forest and adjacent mountain vegetation of Haiti considered from the standpoint of a new climatic classification of plant formation, undated monograph document, Universitè Damien, PauP, Haiti.

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préhistorique et historique, c'est-à-dire quand le feu à commencé à représenter les liens entre l’homme et l’environnement dans la conservation de cet écosystème forestier. On pourrait alors parler d’un stade pyroclimacique à régime anthropique dans le bois à P.occidentali Sw. ou d’un vrai pyro-écosystème, où, probablement, à la fréquence occasionnel des incendies naturels on est passé aux incendies d’origine anthropique ayant de temps de retours de bref durée. Dans la littérature spécifique les temps de retour pour les incendies pas naturels dans les bois pin tropicales ont été estimés à 1-5 ans56. L’origine la plus probable des incendies naturels semble être celle-ci due aux éclaires.57

Pour les environnements tropicaux on parle souvent de tempêtes séchées à éclaires qui précédent la saison de la pluie ou même les régions à régime bioclimatique enflammé par les éclaires.58 En Haïti aujourd’hui à faciliter l’incendie il y a la présence des formations herbacées à Pteridium spp., Lophosoria quadripinnata, Andropogon spp., surtout pendant les périodes sèches (de 3 à 5 mois, ou de plus long durée), en manière analogue à ce qui se vérifie dans la République Dominicaine sur les formations herbacées à Danthonia domingensis e Melinis minutiflora sous les pins.

La diffusion du P. occidentalis Sw. est indirectement favorisée par l’agriculture itinérante sur brulis. Certains denses peuplements peuvent être d’origine anthropique : la durée du terrain en jachère, influence la capacité de colonisation par les plantules de pin : des périodes de 10-15 ans permettraient le passage de la phase juvénile à la phase de maturité, pendant que des périodes plus brefs, de 7-8 ans ne donneraient pas le temps nécessaire aux plantes de déposer une couche suffisante d’écorce pour se protéger contre le feu,59 en bloquant dans cette manière le renouvellement de l’espèce. On parle pourtant de plante fire-hardy après l’âge de 15-20 ans. La couche dense de végétation qui se trouve, parfois, sous la couverture des pins protège les jeunes plantules du feu léger qui passe sur la superficie du sol.

2.3 Analyse de la couverture forestière Une première classification de forêts de la Caraïbe remonte à Beard (1949)60 . Selon cet auteur les îles de l’Archipel des Antilles étaient caractérisées par une végétation climax classée selon les suivantes classes phytogéographiques :

1) la forêt pluviale; 2) la forêt pluviale de basse montagne ; 3) la forêt à thickets ; 4) la forêt d’altitude ; 5) la forêt sempervirente ou semi-sempervirente, ou décidue (saisonnières) ; 6) formations arbustives et arborées di littoral à climat sèche.

Une autre classification est celle de la UNEP/WCMC (2000)61, au niveau de la Région de la

Caraïbe (tableau 2.3.1) où on a été estimée une superficie insulaire de 229.111 km2 et une couverture à forêts de 61.457,6 km2, soit le 26,8%62.

56GOLDAMMER J.G., “Gli incendi negli ecosistemi tropicali” in MAZZOLENI S., ARONNE G., Introduzione all’ecologia degli incendi, Liguori, Editore, Napoli,1993. 57 HORN S.P., ORVIS K.M., KENNEDY L.M., CLARK G.M., “Prehistoric fires in the highlands of the Dominican Republic: evidence from charcoal in soils and sediments”, Caribbean J. of Science, Vol 36, No 1-2, 10-18, 2000. 58 GOLDAMMER J.G., op. cit., 1993. 59 KOOHAFKAN A.P, pp. 109-110, op. cit. 60 BEARD J.S., The natural vegetation of the Windward & Leeward Islands, Oxford, UK, Claredon Press, 1949, citato in FAO, Forest Report Assessment 2000. 61 www.cep.unep.org/issues/biodiversity.html 62 Cette superficie est plus grande que celle estimée par la FAO (2000).

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35

Tableau 2.3.1 - Classification de la superficie forestière selon la UNEP/WCMC (2000) pour la Région de la Caraïbe.

typologie de forêts extension % d’aire protégée

forêt pluviale à latifoliées sur basses terres

2868,8 km2 32,9 %

forêt de basse montagne 3647,8 km2 42,4%

forêt d’haute montagne 491 km2 44,7%

forêt épineuse 1021,5 km2 23,6 %

Aujourd’hui, dans le contexte antillais, Haïti représente environ le 12% de toute la superficie insulaire, pendant que ses forêts représentent le 0,18‰ de toute la superficie de forêt qui se trouve dans l’archipel. Les données de la FAO (FAO 2000)63 nous indiquent une superficie totale à forêts de 880 km2 (égale au 3,19 % de toute la superficie du Pays) ; selon des autres sources (1998)64 la superficie forestière serait par contre de 210 km2, dont le 62% constituée par des formations naturelles et la restante partie, le 38%, serait formée de plantation arborées. Les données statistiques nationaux65 estiment la superficie forestière nationale à le 1,8% de toute la superficie du Pays, c'est-à-dire 496 km2 ; les superficies à forêts naturelles représenterait le 11% (3031,6 km2), bien que les références cartographiques remontent au 1998. En 2000 les zones protégées couvraient 880 hectares, alors que celles reboisées si étendaient sur 20.000 hectares, avec une augmentation de 1.000 hectares par an. Selon toujours la FAO (2000), le 75% de la couverture forestière nationale est représenté de forêt tropicale pluviale, le 11% de forêt tropicale humide et le 14% de forêt tropicale de montagne. La Figure 2.3.1 représente la couverture forestière d’Haïti selon les données FAO du 1995. Les types forestiers dominants ont été classifiés de la manière suivante : 1) forêt semi-sempervirente humide de latifoliées, 2) forêt décidue ou semi-décidue de latifoliées, 3) forêt d’épineux ou d’arbustes, 4) forêt d’haute montagne et 5) forêt de basse montagne ou de basse altitude66. Les formations forestières denses de latifoliées, aujourd’hui résiduelles, se limitent aux terres d’altitude supérieure à 800 m sur le niveau de la mer et pendant les précipitations annuelles comprises entre 1.000 et 2.000 mm. Ces formations ont été classifiées aussi comme forêts humides subtropicales et sont localisées dans le sud-est du pays, auprès du Parc National La Visite, entre les pinèdes, pour leur habitus de type arbustif, sempervirentes, aujourd’hui dégradées, ayant 5 m d’hauteur en moyenne et des dimensions qui peuvent atteindre 30 m. Dans le centre-sud de Haïti on retrouve des forêts ombrophiles subtropicales plus petites à l’intérieur desquelles dominent ces espèces botaniques : Loniciera spp. et Guatteria spp., et d’autres plantes appartenant à la famille botanique des Lauraceae. Les zones les plus sèches, entre 200 et 800 m sur le niveau de la mer, sont constituées de forêts décidues saisonnières, appelées forêts-parc ; en particulier, entre 200 et 500 m sur le niveau de la mer dominent les espèces suivantes : Bursera simaruba (L.) Sarg. et Chlorophora tintoria (L.) Gaud.

63FAO, Forest Report Assessment 2000, Roma, Italia, 2001. 64 www.forestworld.com/public/country/Haiti/Haiti_fl. 65 MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES/IHSI/PNUD/FAFO, Enquête sur les conditions de vie en Haïti, IHSI, PauP, Haïti, 2003. 66

IAC, Country profile, Haiti, www.gtz.de/capacity_building/english/countries/land31

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36

Figure 2.3.1

De point de vue historique, à partir du 1492 la couverture forestière d’Haïti est diminuée d’environ le 95% de toute l’extension du Pays (27.250 km2) jusqu’à le 2% enregistré en 1989 (tableau 2.3.2).

Tableau 2.3.2 - Estimation de l’extension de la couverture forestière d’Haïti pendant les différentes époques historiques.

Date Pourcentage de la couverture forestière en Haïti

1492 95%

1791 50%

1954 8-9%

1978 6,7%

1989 2%

Données élaborés à partir de Magny (1991)67.

Sur la base des différentes sources statistiques on a reconstruit les tendances du taux arithmétique en pourcentage de la déforestation pendant environ 500 ans d’occupation étrangère de Haïti à partir de la fin du XV siècle.

67 MAGNY E., Ressources Naturelles, Environnement: une nouvelle approche, Editions Henri Descamps, PauP, 1991.

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37

Dans le graphique 2.3.1 on notera que la brusque augmentation du taux de pourcentage de déforestation correspond, pour la période de 1954 à 2000, à une superficie forestière utilisée d’environ 1860 km2, égale à environ 7,75 % de celle déboisée dans les 462 ans précédents. En moyenne, la superficie annuelle coupée d’environ 77 km2 entre 1492 et 1954, est passée pour la période restante, jusqu’en 2000, à une superficie annuelle d’environ 48 km2, en enregistrant en moyenne un taux arithmétique de déforestation de 2,72 %. Graphique 2.3.1 – Variation du taux de déforestation en époque moderne entre 1492 et 2000 (élaboration données Orioli/AVSI)68.

A partir des travaux de photo-interprétation de la FAO (1978)69 résulte que en 1956 on avait 623,68 km2 de forêts à plantes angustifoliées et 1000 km2 de forêts à latifoliées ; en 1977 ces superficies étaient respectivement variées à 684,86 km2 et à 394 km2, en enregistrant aussi dans le même temps une augmentation de 287,58 km2 des formations classées comme forêt claire dans la savane herbeuse70 (en particulier de 92,57 à 380,15 km2) ; les forêts à Pinus spp. étaient augmentées de 61,18 km2 surtout sur le Morne La Selle et sur le Morne des Commissaires (Massif de La Selle). Selon Lewis e Coffey (1985)71 en 1978 on avait 1847 km2 de couverture forestière, dont 659 km2 à basse couverture (>80%) et 1188 km2 à couverture ouverte (de 60% à 80%); la couverture forestière résultait fragmentée en 59 aires (> 0,9 km2), desquelles environ le 10% ayant une superficie moyenne de 50 km2 et plus du 50% ayant une superficie moins de 16 km2. Une bonne partie des forêts ouvertes forment les lisières des aires fragmentées en représentant parfois les reliquats de la forêt primaire, en particulier dans les bassins de versant où les pentes sont élevées et où la morphologie des reliefs rend ces aires inaccessibles. Entre le 1990 et le 2000 la superficie forestière serait diminuée de 70 km2/an, avec un taux moyen de déforestation du 5,7%72 ; en particulier, de 1990 au 1995 aurait eu lieu une diminution du 16% de toute la couverture, en registrant par conséquence un taux d’environ le 3,5%73. Comme on peut noter, la variabilité des estimations est grande et elle dépende pour sa grande partie de la

68 AVSI, HAITI, Germes d’espoir, Tascabili AVSI N.9, Italia, 2009. 69 BERRY M.J., MUSGRAVE K. D., Reboisement e lutte contre l’érosion, Haïti. Etude qualitative et quantitative de l’évolution de la couverture forestier en Haïti entre 1956-58 et 1977, Rapport technique, Rome, FAO, 1978, cité in MAGNY E., Ressources Naturelles, Environnement: une nouvelle approche, Editions Henri Descamps, PauP, 1991. 70 Selon la classification de Berry e Musgrave (1978) la couverture forestière en Haïti est la suivante: Forêt dense non exploitée, Forêt exploitée régénérée, Forêt claire en parcelles disséminées, Forêt claire dans savane herbeuse. 71 LEWIS L.A., COFFEY W.J., “The continuing deforestation of Haiti”, Ambio, 14(3), 158-60,1985.

72 FAO 2000, op.cit. 73 www.forestworld.com, op.cit

arithmetic percentage rate

taux pourcentage de déforestat ion superfic ie boisée

%

7

6

5

4

3

2

1

0

30.000

25.000

20.000

15.000

10.000

5.000

0

1492 1791 1954 1978 1989 2000

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méthodologie de classement phytogéographique adoptée ; en effet, selon toujours la FAO avec le termes « forêts » on doit considérer la couverture arborée sur le sol avec une seuil minimale du 10%, en considérant, dans le même temps, les conditions naturelles de la flore, de la faune et du sol. Les autres classifications, surtout celles effectuées dans le divers Pays, ne résultent pas trop claires de point de vue de la méthodologie adoptée, pourtant on peut uniformiser des données ayant une diverse provenance avec difficulté.

Une étude sur le Land Use en Haïti de premières ans Quatre-vingt du siècle passé (BDPA 1983),74 mettait en évidence le fait que encore les formations denses de pins étaient présentes dans les zones de montagne, sur le Massif de La Selle et sur le Montagnes Noires, pendant que des formations moins denses étaient situées sur le Plateau Central (Massif du Nord) et sur le Pic Macaya (Massif de la Hotte).

Pour des raisons commerciales, l’utilisation forestière systématique et massive commença en Hispaniola en 1920. A partir du 1939 environ le ¾ des bois de pins d’Haïti furent déjà détruits, si on tient en compte qu’à l’époque la superficie originaire de pins pouvait être de 3000 km2. Pendant la période 1939-40 grâce aux bonnes caractéristiques sylvicoles du P.occidentalis Sw. le Service Technique Forestier de l’Etat à Damien (près de la Capitale) commençai son utilisation.

En 1941 un contrat international entre Haïti et les Etats Unis fut à l’origine d’une société commerciale agricole, la SHADA, qui géra 60.000 hectares dans le sud-est et l’est d’Haïti (Massif de la Selle, Morne Commissaires, Morne la Selle, Cerca La Source) ; tout ça au but de mettre en valoir le terrain de forêt. En réalité, les limites exactes de la concession à bénéfice de cette société internationale ne sont pas claires. A’ partir des données de production nous savons aujourd’hui que la quantité bois scié passa de 2360 à 7080 m3 seulement du 1° au 3° an d’activité. Le système d’exploitation sylvicole adopté favorisa la repousse des jeunes pins sous la couverture de type shelterwood system. La coupe des plantes concernera les plantes avec un diamètre (DHB) majeur ou égal à 28 cm. A’ l’époque il y avait l’habitude de récolter et de vendre la semence de pin.

L’expérience de la SHADA a vue sa fin en 1952 à la suite de sa banqueroute. En environ 10 ans d’activité furent extraits 87.690 m3 de bois de pin. Après le 1952 les aires d’utilisation forestières furent abandonnées et les plantes qu’était destinées au reboisement furent déracinées. La gestion des ex-scieries qui était appartenues au SHADA passa à la famille Duvalier qui l’abandonna en manière définitive en 1986. Duvalier favorisa la déforestation pour des buts politique-militaires.

Une pratique d’utilisation forestière, encore aujourd’hui employée dans les aires abandonnées ou dans les zones protégées d’Haïti, consiste de la décortication de la plante sur un coté caché du son tronc, au but de faire sortir la résine. La partie résineuse de la plante sera après graduellement coupée pour obtenir des petits morceaux de bois de feu. Ce bois est vendu sur les marchés locaux. Dans les années Soixante-dix du passé siècle, sur le Massif de la Selle, la superficie à pins se réduisit de 17.093 à 10.095 hectares (- 43%) et beaucoup des aires destinées au reboisement furent perdues. Dans le Plateaux Centrale (1977) restèrent 10 hectares de forêt primaire à pin, 2404 hectares de forêt secondaire à pin et 33.516 hectares de forêt ouverte mixte. En 1990 ces formations résultaient déjà détruites. Nous n’avons pas des données de détail sur l’état et sur l’histoire des forêts à pin du Parc Pic Macaya.

74 BPDA, Occupation de l’espace. Map published for DAPTE, Secrétaire d’Etat du Plan, Haïti. Paris reprinted 1987., 1983.

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2.4 Histoire naturaliste du Parc Pic Macaya et description phytogéographique

Le Parc National Pic Macaya (18° 21’ lat. nord; 74°01’ long. ouest) prend son nome du sommet homonyme (2347 m snm) qui fait partie du Massif de La Hotte, le plus important d’Haïti. La crête des montagnes du Massif de La Hotte signe la bordure entre le Département administratif du Sud et celui de la Grande Anse, situé au nord du précédente. Le Pic Macaya se trouve à 36 km de distance de la ville de Les Cayes, le chef-lieu du Département du Sud, et aussi à 191 km de la capitale Port-au-Prince. Les limites naturelles du parc sont représentées par les suivants sites géo-orographiques:

Pic Macaya, Pic Formon, Pic Le Ciel, Bwa Formon (colline karstique localisée entre le Morne Chevalier e Sous Bois) ;

le bassin hydrographique de la Ravine du Sud, connu comme Grand Ravine, localisé entre le Pic Macaya et le Pic Formon, c’est-à-dire entre 1919 m et 500 m snm ;

les crêtes du Pic Formon et du Pic Macaya. L’extension de l’aire prend en considération la variabilité biologique et géologique du Massif de La Hotte, c’est à dire d’un écosystème de montagne qu’a une altitude de 900 à 2347 m snm. L’extension naturaliste du territoire du parc ne correspond pas à ses limites administratives. En réalité, nonobstant les décrets législatifs des années Quatre-vingt du siècle passé, les limites du parc ne sont jamais été fixées. Au début de l’institution du parc comme aire protégée, les scientifiques du Florida State Museum avaient proposé une superficie utiles de 5500 hectares soit les 5000 hectares incluent le Pic Macaya et le Pic Formon et leurs bassins hydrographiques, soit les 500 hectares de territoire karstique ayant direction sud vers le Pic Le Ciel. A cette superficie aurait été ajoutée une autre aire de 2000 hectares positionnée à nord-est, entre les localités Diquillon et Mare Cochon. Un total, donc, de 7500 hectares.75 Du 1987 au 1992 la US-AID finança un projet de conservation au but de l’institution du Macaya Biophere Riserve 76; ceci aurait inclus, dans une aire de 50.000 hectares, soit la superficie même du parc, soit les buffer areas (20.000 hectares); encore, du terrain en ajouté : dans la figure 2.4.1 il y a représentée l’extension du Macaya Biophere Riserve ; ci-après on décrit les principaux zones de cette aire. Core Zone (4337 hectares) : il s’agit d’une aire que du point de vue écologique est fragile ; elle est contournée des zones dégradées de forêt, riche en endémismes, adaptes à la préservation de la diversité biologique et de l’équilibre hydrogéologique ; une aire donc protégée des activités agricoles et forestières et qui pourra être consacrée à l’écotourisme et à la recherche scientifique. Forestry Zone (4070 hectare) : il s’agit d’une aire en pente et à risque érosion, mais il n’est pas moins intéressante de point de vue biologique ; elle pourra être utilisée par les populations locales en manière diverse par rapport à la coupe du bois; cette aire est favorable à la plantation des espèces forestières indigènes à croissance rapide.

75 WOOD A.C., HARRIS L., Stewardship Plan for The National Parks of Haiti, USAID/HAITI Unpubl. Report, Gainesville, Florida,1986. 76 SERGILE F.E., WOODS C.A., PARYSKI P.E., Final Report of the Macaya Biosphere Reserve Project, Florida Museum of Natural History, Gainesville, Florida,1992.

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40

Agroforestry Zone (3555 hectares): il s’agit d’une aire ayant une légère pente où l’utilisation forestière est intense et l’activité agricole est modérée. Ici le pâturage ne met pas les sols en danger d’érosion. Le but des activités déroulées dans cette aire serait celui de conjuguer l’augmentation des rendements agricoles avec la conservation de l’habitat. Dans cette aire les systèmes agro-forestiers mixtes sont admis. Agricultural Zone (3128 hectares): il s’agit d’une aire de plaine ayant des sols profonds (oxisols) où l’agriculture intensive est permis. Cette aire aurait le but de maintenir à un niveau élevé les rendements agricoles utiles à satisfaire le besoin en monnaie de la population locale Special Use Zone (496 ha): ici il y a des couloires écologiques ou aires qui se trouvent en proximité des zones habitées et qui ne peuvent pas être destinées à la conservation intégrale; ceux-ci sont des aires utiles à la vie des hommes et sont intéressantes pour maintenir l’équilibre hydrologique: sources, rivières et torrents. (Figure 2.4.1) - Extension de l’aire relative au Macaya Biosphere Reserve incluent l’aire administrative du Parc National Pic Macaya. (Modifié après Sergile et al. (1992)).

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En réalité l’aire du parc est de 2000 hectares. Selon le plan de développement élaboré par l’Université de la Floride, du projet US-AID, cette aire serait due être divisée en deux principales zones :

1) Use Zone; 2) Limited Visitation Zone

La première zone aurait été prédisposée aux activités de recréation, de formation (éducation

environnementale) et service pour les visiteurs du parc. La deuxième zone aurait été prédisposée à la conservation des ressources et donc à travers la

création d’une sous aire appelée Biological Preserve Area. Celle-ci aurait représenté le nucléé le plus important et de référence pour les autres sous aires dénommées comme Restoration Areas où la dégradation environnementale est active et pourtant ils ont besoin d’une leur récupération écologique.

Une dernière sous area, nommée Limited Visitation Area aurait été dédiée à la recherche

scientifique (figure 2.4.2 et 2.4.3).

Figure 2.4.2 – Extension du Parc Pic Macaya, selon les limites établis par le projet US-AID.

(Modifié après Wood & Harris 1986).

Page 42: ANALYSE ET ETUDE DU CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ET

42

Figure 2.4.3 – Zonage interne au Parc Pic Macaya, selon les limites établis par le projet US-AID.

(Modifié après Wood & Harris 1986).

L’aire géologique qui correspond au Parc National Pic Macaya fut étudiée par T. Calmus77 en

1983 et par B. McFadden78 entre le 1984-85. A cause de l’inaccessibilité de la partie nord et nord-est du Pic Macaya, la dernière étude s’orienta vers les parties sud et ouest, et dans certain cas, surtout aux hautes altitudes, les études furent le fruit d’interprétations à partir des affleurements éparpillés. Ici nous rapportons une synthèse des caractéristiques géologique du parc.

En générale, l’aire géologique du Pic Macaya est caractérisée par trois types de vulcanisme – Tholeiitique – Danien – Eocénique - qui sont chronologiquement situables entre le Crétacé (Mésozoïque Supérieure) (93,5 – 70,6 Ma) et le Paléogène (Cénozoïque Inferieur) (65,5 – 28,4 Ma). En particulier on peut parler de la Formation Géologique Macaya, caractérisée par calcaire dure, massif, remontant au Crétacé Supérieur (99,6 – 70, 6 Ma). Une autre formation géologique est denommée Demisseau79: il s’agit d’un dépôt abyssal d’origine volcanique, découvert à quota 1150 m snm. Les formations Formation Géologique Macaya et Demisseau peuvent donc avoir une origine similaire, océanique, dans le Crétacé Supérieure, pendant lequel la portion occidental de la presqu’île du sud d’Haïti représentait la partie la plus interne du bassin de sédimentation80. Les affleurements carbonates qui se trouvent aux alentours de la Formation Géologique Macaya, nous indiquent des phénomènes de soulèvement et d’effondrement de la portion occidentale de la presqu’île du sud d’Haïti. De point de vue structurel on peut observer des failles ayants direction est-ouest, qui se trouvent entre 950 et 1150 m snm. Dans la Formation Géologique Macaya on a observé des systèmes de fracturation ayants eaux-même une direction nord-sud. L’aire du parc a été interprétée comme une anticlinale avec une direction est-ouest, maintenant il est érodée par l’action des eaux de la Ravine di

77 CALMUS T., Contribution a l’étude géologique du Massif de Macaya (Sud-ouest d’Haïti, Grandes Antilles), sa place dans l’évolution de l’orogene Nord-Caraïbe. Thèse Docteur de 3 cycle, Univ. Pierre et Marie Curie, Paris VI, 1983; CALMUS T., “Etude géochimique des vulcanisme crétacé et tertiaire du Massif de Macaya (presqu’ile du Sud d’Haïti): leur places dans l’évolution tectonique de la région nord-caraïbe”, C.R. Acad.Sc.Paris, t.304, Série II, n°16, 1987. 78 MacFADDEN B, Geology of the national parks of Haiti. Prepared for US-AID. University of Florida, Gainsville. 35 pp, 1986. 79 Il s’agit d’un basalte à grain fin décomposé après l’action du wethering ; il a une couleur rouille. 80 cfr. KEAREY P., VINE F.J., Global Tectonics, Blackwell Scientific Publications, 1990.

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Sud ; celles-ci prennent origine du Massif de la Hotte. La topographie est karstique et il est très accentué. Les zones plus basses sont caractérisées par des dolines effondrées et par des vallées séchées, qui représentent des croulements structurels linéaires où il y a aussi des dolines raides à puits ou aven. Plus rares ou complètement absentes, sont les courses d’eau en surface81. Les sols sont résiduels, oxydés, latérites. Selon la classification des sols de la USDA - proposée par des auteurs82 - il y a les suivantes typologies :Typic Haplorthox, soit un sol argileux, le long les pentes de 25-65% ; Lithic Calciustolls isohyperthermic, soit un sol mix-argileux jusqu’à rocheux ; Plinthic e Typic Paleudults, argileux, et isoperthermic le long les pentes de 25-50%: sols soumis à gully erosion.

Dans les aires moins raides, entre le 15-25% de pente, on trouvent le Tropeptic Eutrorthox, argileux et isoperthermic. Dans l’aire de Formont le sol est susceptible à l’érosion et typiquement il y a Typic Dystropepts isoperthermic à argile fin, ou argile-limoneux sur de pentes de 5-12%. La série Cavalier (Typic Paleudults) et la série Case Cou (Lithic Dystropepts) donnent de gros problèmes car c’est possible des gullies de 2-3 m de profondeur, et large de 2 à 5 m, et jusqu’à 30 m de longueur. Nous n’avons pas des estimations exactes sur l’érosion du Parc Pic Macaya, mais nous rapportons seulement une mappe de l’érosion potentielle dans laquelle il y a une proposition de classification (figure 2.4.4) qui peut nous donner une idée du risque hydrogéologique présente dans le parc, surtout en correspondance de la coupe de la couverture forestière, déjà active il y a 30 ans.

(Figure 2.4.4) –Niveau d’érosion potentielle à l’intérieur du Parc Pic Macaya (après Cohen, 1984)

Les limites entre la core zone interne au parc et le buffer area à l’extérieure jamais ont été démarquées à cause aussi des empiétements (encroachment) de la part de la population agricole limitrophe. L’accès au parc reste encore aujourd’hui très difficile et surtout dans ses parties plus internes. Dans le parc la couverture forestière, selon la caractéristique du substrat, peut être classée – selon des auteurs83 - en deus principaux types:

a) la forêt mixte humide sur calcaire b) la forêt dense humide versus la forêt à conifères

81 Cfr. MacFADDEN, 1986. 82 Cfr. WAHAB A.H., LUGO-LOPEZ M.A., ACEVEDO G., ”Soil erosion in southeastern Haiti”, J. Agric. Univ. P.R., 69 (3): 441 443, 1995. 83 SKEAN J.D., JUDD W.S., “Floristic studies in the Massif de la Hotte, Haiti”, American Journal of Botany, vol.72 (6), 1985; JUDD W.S., “Floristic study of Morne la Visite and Pic Macaya National Parks, Haiti”, Bulletin of the Florida State Museum Biological Sciences, University of Florida, Gainesville, Vol. 32, n.1, 1987.

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Le premier type de végétation se trouve, dans le parc, jusqu’à l’altitude d’environ 1250 m

snm, avec des inter-gradations qui peuvent arriver jusqu’à 1650 m snm de quota où n’existe pas encore une forêt mixte humide. Aux quotas plus élevées, en dépassant le 1250 m snm, se vérifie une variation entre la forêt dense humide (cloud forest) et la forêt ouverte à pins, type savane, qui dépende des conditions édaphiques et des perturbations naturelles (ouragans et feux), mais aussi de type anthropique (coupe). Dans cette couche à pins on peut trouver des ultérieurs types de végétation, à savoir :

1. la cloud forest proprement dite: c’est extrêmement humide, avec peux des plantes ou sens

aucune couche supérieure de pins (Pinus Occidentalis Sw.) ; par contre il y a des grands et gros individus de Didymopanax tremulum au-dessus de petits arbres ou arbustes des suivantes espèces : Garrya fadyenii, Myrsine coriacea, Brunellia comocladiifolia, Persea anomala, Weinmannia pinnata, Cestrum coelophlebium, Miconia spp., Cyathea harrisii, Alsophila minor, Arthrostylidium haitiense;

2. forêt humide à pins avec des arbustes éparpillés ou petits arbres, avec la présence des plantes

du genre Robus spp. et de fougères.

3. forêt ouverte à pins sur substrat rocheux avec les suivantes espèces: Agave antillarum, Rhytidophyllum auriculatum, Eupatorium flavidulum, Baccharis myrsinites, Gyrotaenia myriocarpa e Senecio stenodon. Les versants ouverts sous le vent du Pic Formon sont dominées par des denses thickets de Ilex

obcordata, Ilex macfadyenii, Myrica Picardae, Baccharis myrsinites, Symplocos hotteana, Miconia hypoides, Miconia apiculata, Miconia barkeri, Ternstroemia barkeri, Weinmannia pinnata, Vaccinium racemosum, Lobelia rotundifolia e Psychotria liogieri.

Le versant à nord du Pic Formon hôte une végétation à cloud forest et à pins, meilleure du versant sud du Pic Macaya, qui est ouvert, sèche et touché par des fréquents feux. Ici les espèces les plus dédommagées par le feu sont les latifoliées suivantes: Myrsine coriacea, Miconia spp., Cestrum spp., Weinmannia pinnata, Didymopanax tremulum, Citharexylum caudatum, Persea anomala, Psychotria alpetris, Rondeletia formonia, Garrya fadyenii. Par contre, les espèces angustifoliées sont favorisées par le feu pour leur germination ; les espèces adaptées au feu font partie du genre Robus spp., outre que le Senecio stenodon. Ici il y a une couche de fougères composée des suivantes espèces : Lophosoria quadripennata, Histiopteris incisa, Pteridium aquilinum, Culcita coniifolia, Gleichenia spp., Blechnum tuerckheimii.

Dans le tableau 2.4.1 il y la liste floristique des espèces dominantes qui sont caractéristiques de la zone de transition cloud forest-pine forest au dessus de 1300 m snm sur les Pic Formon et Pic Macaya

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Dans le dessin ci-après il y a le profil d’un trait de forêt dégradée au Pic Le Ciel (après Orioli, 2003)84.

X…………………………. Tableau 2.4.1 – Espèces dominantes dans la zone de transition cloud forest-pine forest au dessus de 1300 m snm, sur les Pic Formon et Pic Macaya.

Agave antillarum Descourt Miconia apiculata Urb. & Ekm.

Alsophila hotteana (C. Chr. & Ekm.) Miconia barkeri Urb. & Ekm.

Alsophila minor (D.C. Eaton) Tryon Miconia hypoides Urb. & Ekm.

Ardisia fuertesii Urb. Miconia ossaeifolia Urb. & Ekm.

Baccharis myrsinites Pers. Miconia subcompressa Urb. & Ekm.

Banara splendens Urb. Miconia tetrastoma Naud.

Besleria lutea L. Myrica picardae Krug & Urb.

Blechnum underwoodianum (Broudh.) C. Chr. Myrsine coriacea (Sw.) R.Br. & Roem. &

Schult.

Brunellia comocladiifolia H. & B. Ocotea foeniculacea Mez.

Calyptranthes hotteana Urb. & Ekm. Pachyanthus cubensis A.Rich. subsp.

Blancheanus (Urb.) Borhidi

84 Enquêtes informelles déroulées sur les lieux par Orioli/AVSI dans les années 2003 et 2006.

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Calyptranthes nummularia Berg. Palicourea alpina (Sw.) DC.

Cestrum coelophlebium O.E. Schulz Persea anomala Britt. & Wils.

Cestrum filipes Urb. & Ekm. Phychotria alpestris Urb. & Ekm.

Citharexylum caudatum L. Phychotria liogieri Steynermark

Cyathea harrisii Baker Pinus occidentalis Sw.

Daphnopsis crassifolia (Poir.) Meissn. Pluchea symphytifolia (Mill.) Gillis

Dendropanax arboreus (L.) Decne & Planch. Rhytidophyllum auriculatum Hook

Dendropanax selleanus (Urb. & Ekm.) A.C. Smith Rondeletia formonia Urb. & Ekm.

Didymopanax tremulum Krug & Urb. Sapium haitiense Urb.

Eugenia formonica Urb. & Ekm. Senecio stenodon Urb.

Eupatorium flavidulum Urb. & Ekm. Solanum formonense O.E. Schulz

Eupatorium urbanii Ekm. Solanum hotteanum Urb. & Ekm.

Garrya fadyenii Hook Symplocos hotteana Urb. & Ekm.

Gyrotaenia myriocarpa Griseb. Tabebuia berteri (D.C.) Britt.

Haenianthus oblungatus Urb. Ternstroemia barkeri Ekm. & Schmidt

Henriettea barkeri Urb. & Ekm. Trema micrantha (L)

Heterotrichum umbellatum (Mill.) Urb. Trichilia havanensis Jacq.

Hyptis schusteri Urb. Vaccinium racemosum (Vahl.) Wilbur &

Luteyn

Ilex macfadyenii (Walp.) Rehder Vernonia buxifolia (Cass.) Less.

Ilex obcordata Sw. Vernonia saepium Ekm.

Lobelia robusta Graham Weinmannia pinnata L.

Lobelia rotundifolia Juss. Zanthoxylum haitiense (Urb.) Jiménez

Meriania spp. (Urb. & Ekm.) Judd & Skean

(Judd, 1986)

Ci-après nous rapportons une classification qui prend en compte en manière exacte le mosaïque de la végétation et indique les caractéristiques dans la terminologie utilisés par la population locale. Cette classification unie la description physionomique de la végétation avec les caractéristiques attribuées à la végétation même par la population locale et peut donc représenter un exemple d’interprétation ethnoécologique du paysage végétal.

1) Rak Bwa Woch. Il s’agit d‘ une forêt humide sur le calcaire, mûr, de latifoliées, que

se trouve à l’extrémité de la Plaine de Formon. 2) Bwa Raje Woch. C’est le résultat de la fragmentation de la formation végétal

précédent à cause de la coupe sélective. 3) Raje. C’est une aire à praire, abandonnée, qui se situe aux pieds des reliefs; elle se

trouve dans la Plaine de Formon. 4) Jadin. Il s’agit d’un type de tropical garden planté dans une aire abandonnée de Rak

Bwa Woch.

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5) Bwapen. C’est la pinède en milieu humide où dans les couches inferieurs de la couverture où se trouvent les latifoliées. Cette formation est située au-dessus de 1300 m snm.

6) Bwapen Raje. C’est une pinède à P. occidentalis Sw. dans sa phase de succession écologique; il est riche de jeunes plantules alternées à Robus spp. et ptéridophytes.

7) Rak Bwa. Il s’agit d’une forêt mûre à latifoliées ou à cloud forest avec très peu de pins ou aucune, dans les couches inferieures sous-couverture. Ici c’est le Didymopanax tremulum qui domine. Les autres espèces typiques sont: Calycogonium calycopteris, Calypranthes nummularia, Gesneriaaspera spp., Gesneria viridifolia, Hyeronima domingensis, Maytenus hotteanus, Osseina setolosa, Piper rugosum, Wallenia formonensis. Dans les couches plus basses de la couverture il y a encore : Garrya fadyenii, Myrsine coriacea, Brunellia comocladifolia e Persea anomala. Une espèce de bambou rampante est la Arthrostylidium haitiense qui s’accroît dans les aires sous le soleil. Dans le tableau 2.4.2 nous listons les espèces arborées et arbustives les plus fréquentes et le plus favorisées dans leur diffusion par l’action anthropique.

8) Bwa Raje. Forêt fragmentée à latifoliées: elle est formée par des taches ou patches de Rak Bwa. La dégradation de ce milieu peut être causée par le feu ou par les fortes vents car la quantité des espèces résiduelles est maigre. Les espaces ouverts dans la couverture sont colonisées par le bambou.

Tableau 2.4.2 – Liste des plantes typiques de la formation Rak Bwa, favorisées par la pression anthropique.

Alchornea latifoglia

Cestrum bicolor

Hamelia patens

Miconia subcompressa

Psidium guajava

Trichina havanensis

Allophylus rigidus

Cestrum inclusum

Inga vera Myrsine coriacea

Senecio stenodon

Turpina picardae

Belschmeidia pendula

Dendropanax arboreus

Lantana camara

Phyllanthus myriophyllus

Solanum antillarum

Vernonia saepium

Besleria lutea

Eupatorium microchaetum

Lepianthes umbellatum

Piper aduncum

Solanum erianthum

Bocconia frutescens

Eupatorium nervosum

Lobelia robusta

Piper hispidum

Solanum torvum

Calycogonium torbecianum

Eupatorium stigmaticum

Lunania mauritii

Piper confusum

Tabebuia conferta

Cecropia peltata

Gyrotaenia myriocarpa

Mecranium revolutum

Prunus myrtifolius

Tibouchina longifolia

(Modificato da Judd et al. (1990).

Une autre classification est celle de Holdridge (1945-47)85 qui classa la végétation du parc selon le schéma rapporté dans le tableau 2.4.3, en tenant compte la pluie comme paramètre écologique.

Dans le parc ont été identifiées, jusqu’à l’an 198786, 470 espèces de trachéophytes, subdivisées en 267 genres et 109 familles. Des toutes les plantes vasculaires 359 sont des angiosperme (sans considérer ici les orchidées), 102 sont des ptéridophytes et une seule conifère ; il y a 99 espèces de mousses et 63 de hépatiques identifiées. En considérant l’aire de toute la Macaya Biophere Riserve, il faut ajouter à ces espèces des autres 208 identifiées entre les ans 1989 et 199387, qui

85 HOLDRIDGE R.L, The pine forest and adjacent mountain vegetation of Haiti considered from the standpoint of a new climatic classification of plant formation, monographic report, Universitè de l’ Etat, Damien, PauP, Haiti, 1945-1947. 86 Cfr. JUDD (1987). 87 JUDD W.S., SKEAN J.D.Jr., MCMULLEN C.K., “The flora of Macaya Biosphere Reserve: additional taxa, taxonomic and nomenclatural changes”, Moscosoa 6, pp.124-133,1990; JUDD W.S., SKEAN J.D.Jr., GRIFFIN D.G., “The flora of Macaya Biosphere

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comprennent toutes les orchidées subdivisées en 43 familles. Le total des bryophytes est de 173 espèces. Dans le graphique 2.4.1 nous rapportons la richesse en espèces de chaque famille botanique en excluant la famille des Orchidacée Graphique 2.4.1 – Richesse en espèces des familles botaniques présentes dans le Parc Pic Macaya (données du 1986) en excluant la famille des Orchidacée.

De toutes les espèces vasculaires, 130 sont endémiques de l’Ile d’Hispaniola, soit le 28% de toute la flore du parc; 67 espèces sont endémiques du Massif de la Hotte et 41 sont endémiques du Parc Pic Macaya (tableau 2.4.3). Tableau 2.4.3 – Liste des espèces endémiques soit du Massif de La Hotte soit du Parc Pic Macaya

Massif de La Hotte Parc Pic Macaya

Calycogonium apiculatum Urb. & Ekm. Banara splendens Urb.

Calyptranthes hotteana Urb. & Ekm. Begonia plumeri D.C.

Cestrum bicolor Urb. Begonia pycnantha Urb. & Ekm.

Cestrum filipes Urb. & Ekm. Brunfelsia picardae Krug & Urb

Cleyera ternstroemioides (D.E. Schmidt) Kobuski Calycogonium cf.calycopteris (L.C. Rich.) Urb.

Dendrophthora carnosa Urb. & Ekm. Calycogonium torbecianum Urb. & Ekm.

Dendrophthora versicolor Urb. & Ekm. Cestrum picardae Alain

Ekmaniocharis crassinervis Urb. Coccoloba pauciflora Urb.

Eugenia christii Urb. Coccothrinax cf. montana Burret

Eugenia cf. tiburona Urb. & Ekm. Dendropanax selleanus (Urb. & Ekm.) A.C. Smith

Eupatorium flavidulum Urb. & Ekm. Dendrophthora brachystacha Urb.

Eupatorium porphyrocladium Urb. & Ekm. Erigeron domingensis Urb.

Eupatorium urbanii Ekm. Eugenia formonica Urb. & Ekm.

Reserve: additional taxa, taxonomic and nomenclatural changes, II”, Moscosoa 10, pp.114-120, 1998.

0 5

10 15 20 25 30 35 40

Nombre des especes

Nombre des especes endemiques

Familles botaniques

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Garcinia barkeriana (Urb. & Ekm.) Judd Eupatorium microchaetum Urb. & Ekm.

Haenianthus oblongatus Urb. Eupatorium stigmaticum Urb. & Ekm.

Lobelia hotteana Graham Exostemma cf. picardae Urb.

Maytenus hotteana Urb. Gesniera fruticosa O.Ktze

Mecranium alpestre Urb. Guzmania ekmanii Urb.

Mecranium haitense Urb. Henriettea barkeri Urb. & Ekm.

Mecranium microdictyum Urb. & Ekm. Hyeronima domingensis Urb.

Mecranium revolutum Skean & Judd Hyptis schusteri Urb.

Mecranium tricostatum Urb. & Ekm. Illicium ekmanii A.C. Smith

Meliosma abbreviata Urb. Lunania mauritii Urb.

Meliosma recurvata Urb. Mecranium birimosum (Naud.) Triana

Meriania brevipedunculata Judd & Skean Mecranium tuberculatum Urb.

Meriania parvifolia Judd & Skean Narvalina domingensis Cass.

Meriania squamulosa Urb. & Ekm. Pachyantus hotteana (Urb. & Ekm.) Ekm.

Miconia apiculata Urb. & Ekm. Peperomia dominicana C. DC.

Miconia barkeri Urb. & Ekm. Peratanthe ekmanii Urb.

Miconia hypiodes Urb. & Ekm. Pilea baltenweckii Urb.

Miconia macayana Judd & Skean Pilea leptocardia Urb.

Miconia ossaeifolia Urb. & Ekm. Pilea stolonifera (Sw.) Wedd.

Miconia sp. nov. Piper oviedoi Urb.

Miconia xenotricha Urb. & Ekm. Pitcairnia elizabethae L.B. Smith

Micropholis polita (Griseb.) Pierre subsp. hotteana Judd Rhyncospora elongata var. ekmanii Urb.

Mikania cyanosma Urb. & Ekm. Rubus eggersii Rydb.

Mikania dissecta Urb. & Ekm. Salvia cf. arborescens Urb. & Ekm.

Myrcia tiburoniana Urb. & Ekm. Siphocampylus sonchifolius (Sw.) McVaugh

Myrsine magnoliifolia (Urb. & Ekm.) Alain Wallenia aquifolia Urb. & Ekm.

Ossaea curvipila Urb. & Ekm. Vernonia buxifolia (Cass.) Less.

Ossaea setolosa Urb. Zeugites americana Wild var. haitiensis Pilger

Ossaea woodsii Judd & Skean

Pachyanthus cubensis A.Rich. subsp. Blancheanus (Urb.) Borhidi

Peperomia michelensis Trel.

Phyllanthus myriophyllus Urb.

Pilea distantifolia Urb.

Pilea formonensis Urb. & Ekm.

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Pilea serpyllacea Liebm.

Pilea cf. torbeciana Urb. & Ekm.

Psychotria alpestris Urb. & Ekm.

Renealmia densiflora Urb.

Rhytidophyllum bicolor Urb.

Rondeletia formonia Urb. & Ekm.

Salvia sp. L.

Sapium haitense Urb.

Senecio hotteanus Urb. & Ekm.

Senecio stenodon Urb.

Solanum hotteanum Urb. & Ekm.

Solanum formonense O.E. Schulz

Stevensia hotteana Urb. & Ekm.

Symplocos hotteana Urb. & Ekm.

Tabebuia conferta Urb.

Ternstroemia barkeri Ekm. & Schmidt

Wallenia ekmanii Urb.

Wallenia formonensis Judd

Vernonia saepium Ekm.

Zanthoxylum haitiensis (Modificato da Wood & Harris 1986)

Les espèces endémiques font part de 5 familles, dont la plus représentée est la famille

Melastomataceae ayant 26 espèces endémiques. De toutes les ptéridophytes seul le 6% est endémique du Pic Macaya. En plus, on a individué 99 espèces de mousses ; seulement une petite partie de celles-ci sont endémiques, bien qu’on ne connait pas leur nombre. Les espèces menacées se trouvent sur le Massif de La Hotte, à savoir : Myrsine magnolifolia, Meliosoma abbreviata, Calycogonium torbecianum, Tabebuia conferta, Brunfelsia picardae. Au sujet des orchidées, il y a 133 espèces distribuées sur 42 genres dont 38 espèces sont endémiques du Massif de La Hotte et 58 de l’Ile d’Hispaniola.

L’habitat optimale pour leur survivance est la forêt mesique à latifoliées sur des collines karstiques le long le marge de la Plaine de Formon, entre 950 e 1150 m de quota. La majeures partie des espèces (40) ont été découvertes au-dessous de la crête du Pic Formon, à 1550 m snm. La richesse biologique est très élevée en considérant que les 133 espèces identifiées sont situées sur une aire d’environ 10 km2 de superficie, respect aux 350 espèces qui se trouvent dans toute l’Ile de Hispaniola. Donc le 40% des espèces des orchidées de l’ile se trouvent dans le Parc Pic Macaya et en particulier sur la Pleine de Formon.

La faune entomologique est représentée par des lépidoptères. Il est constituée de 11 espèces dont une est surement endémique du Massif de La Hotte: il s’agit de la Calisto loxias. Le genre Calisto est dominant et parfois limité au sommet de la montagne ; Calisto hysia se trouve par contre dans le Parc Pic Macaya. Le genre Calisto a une certaine importance du point de vue biogéographique parce que sa distribution reflétait l’origine géologique très complexe de la Région de la Caraïbe. Calisto se

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trouve essentiellement en Hispaniola et en quelque île des Bahamas ; il semblait que ce genre soit dérivé d’un unique membre moyen-américaine de la tribu du Néotropique88. La possibilité par contre de trouver des espèces endémiques dans la presqu’île du sud de Haïti est confirmée par l’hypothèse géologique de la séparation du Yucatan du sud de l’Amérique, la formation de proto-Antilles et de l’union de la portion sud de l’Ile d’Hispaniola avec la portion nord-occidentale à la fin du Pliocène. Dans le tableau 2.4.4 nous rapportons, à titre d’exemple, l’aire de diffusion des lépidoptères en Haïti en faisant référence aux découvertes entomologiques réalisées dans le Parc Pic Macaya et dans le parc de La Visite, à est de la presqu’île du sud. Dans la totalité, les espèces trouvées dans ces deux parcs étaient 25 en faisant part de 7 diverses familles. Tableau 2.4.4. – Faune entomologique (lépidoptères) qui se trouve soit dans le Parc Pic Macaya soit dans le Parc La Visite en Haïti

Espèces en commun aux Parcs Pic Macaya et La Visite

Espèces du Genre Calisto Localisation

Wallengrenia druryi Calisto archebates Parc La Visite

Paratrytone batesi Calisto loxias Parc Pic Macaya

Vanessa virginiensis Calisto chrysaoros La Visite e Macaya

Calisto chrysaoros Calisto tragia Parc La Visite

Danaus plexippus megalippe Calisto hysia Parc Pic Macaya

Anatia jaegeri Calisto clenchi Parc La Visite (Modifié de Wood & Harris 1986)

Probablement à l’intérieur de ce genre il y a été un processus de spéciation à la suite d’une séparation géographique ou écologique. Malgré que nous n’avons pas des indications exactes à ce regard, tels types de processus d’isolation génétique peuvent être indicatifs pour expliquer des dynamiques similaires qui se vérifient dans les Royaumes Végétale et Animale, comme c’est le cas de la faune ornithologique. La réduction de la couverture forestière du Pic Macaya peut avoir contribué en qualité de facteur de réduction de populations liées aux habitats spécifiques. Pour cela c’est indicatif signaler qu’il y a des espèces ornithologiques liées à la forêt mesique de latifoliées, comme les Black-crowned, le Palm Tananger, le Ground Warbler ou le La Selle Thrush ; celles-ci n’ont pas commencé à se diffuser à partir du Parc La Visite - où elles sont communes et présents pendant toute l’année - en direction du Parc Macaya qui est distante 175 km, parce que l’habitat a été détruit. Par contre la présence des autres espèces, comme le White-winged Crossbill et l’Antillean Siskin, dans les aires dégradées à forêt mesique à latifoliées qui prendre la place des bois à pins, indiquent l’existence d’un processus inversé actif de peuplement et migration en correspondance de la même variation de l’habitat89. Ce phénomène est important car les deux espèces des oiseux sont endémiques des Antilles et dans l’habitat du parc elles trouvent un refuge.

Donc, environ la faune ornithologique, nous pouvons affirmer que les espèces résidentielles du Parc Pic Macaya sont vraiment peux; mais, si nous prenons en considération les espèces

88 Cfr. MILLER J.Y, MILLER L.D., “The Biogeography of the West Indian Butterflies (Lepidoptera): an application of a vicariance/dispersialist model” in WOODS C. A., SERGILE F.E., Biogeography of the West Indies. Patterns and Perspectives, Second Edition, CRC Press, USA, 2001.

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migratoires, qui sont présentes de Septembre à Avril, leur nombre est de 65. Le maigre nombre des espèces résidentes est en effet lié au maigre nombre des oiseaux endémiques dans la partie occidentale d`Haïti. Le facteur altitude peut jouer un rôle important dans la distribution des espèces, dont à environ 1000 m snm d’altitude, sur la Plaine de Formon, on a identifié 51 espèces. Au quota de 1300 m snm on a trouvé seul 47 espèces, avec une variation entre Janvier et Mai du 29%. Les espèces présentes aux deux quotas d’altitude préfèrent des milieux de forêt humide mûr à latifoliées ou formes fragmentées de cette forêt. Pour le Parc Pic Macaya on signale l’existence de deux espèces menacées, l’une commune et l’autre rare. Le Black-capped Petrels fait sa nidification à 2200 m snm entre les formations de latifoliées et de forêt dégradée par le feu, buissonneuse, dans les premières phases de la succession écologique. Elle est réputée très importante parce que cette espèce ornithologique est déjà disparue de beaucoup îles de la Caraïbe.

La mégafaune du parc est composée par 18 espèces que sont endémiques de l’Ile d’Hispaniola ; il s’agit de mammifères terricoles localisés surtout dans la Plaine de Formon et sur les sommets des Pics Formon et Macaya. De ces espèces on a identifies les suivantes, listées dans le tableau 2.4.5.

Tableau 2.4.5 – Liste des mammifères terricoles endémiques éteints du Pic Macaya

(modifié après Wood & Harris 1986)

Ordine Rodentia

Fam. Capromyidae

Plagiodontia veloci

Plagiodontia araeum

Isolobodon portoricensis

Isolobodon montanus

Hexolobodon phenax

Fam.Echimydae

Brotomys voratus

Ordine Primates

Fam. Cebidae

Saimiri bernensis

Ordine Insectivora

Fam. Nesophontidae

Nesophontes zamicrus

Nesophontes hypomicrus

Nesophontes paramicrus

Ordine Xenarthra

Fam. Megalonychidae

Synocnus comes

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Aujourd’hui il y a surement deux seules espèces vivantes: Plagiodontia aedium et Solenodon paradoxus (voir le paragraphe 2.2). Une troisième, la Solenodon marcanoi, peut encore être probablement en vie dans l’intérieur du parc. La première espèce fait partie de l’ordre de Rodentia (fam. Capromydae) et la deuxième de l’ordre Insectivore (fam. Solenodontidae). Le rongeur Plagiodontia aedium est communément connu avec le nom de zagouti; cet animal préfère les milieux karstiques riches de cavités où peut trouver refuge.

On trouve le Solenodon paradoxus dans les aires à forêt entre le 500 et les 1000 m d’altitude, surtout à est du Pic Macaya et dans l’aire di Mare Cochon. Son aréale s’entendrait donc au de là des limites du parc, dans le buffer area où il y a les cultures de café et où, étant données l’humidité et la pluie annuelle, et une fois éliminée la pression anthropique, on aurait la colonisation de la forêt mesique.

Les données relatifs à l’extension des aires déboisées du parc ne sont pas disponible car il résulte difficile d’estimer le niveau de la menace vers les espèces comme ceux-ci avant citées. Nous rapportons ici, diversement, une estimation approximative de l’extension de la couverture forestière et de sa variation pendant une période de la durée de 28 ans, c'est-à-dire du 1956 au 1984. En 1956 la couverture forestière du parc était intacte, bien que il ne correspondait pas à l’actuelle extension de 2000 hectares, mais à celle de 6280 hectares : une aire à forêt fermée ayant une hauteur majeur de 7,62 m. Dans le tableau 2.4.6 et le graphique 2.4.2 nous rapportons les superficies relatives à chacune typologie forestière, selon le travail de Cohen (1984)90

Tableau 2.4.6 – Répartition de la couverture forestière du Parc Pic Macaya entre le 1956 et le 1984 (modifié après Cohen, 1984).

Ans Sol nu Sol agricole

Forêt dégradée*

Forêt

ouverte**

Forêt

Fermé***

Sol agricole & nu

Forêt dégradée & ouverte & fermée

Superficie (hectares)

1956 6280

1978 802,8 1816,2 1522,6 1209,6 928,8 2619 3661

1984 1408 2470,2 1639,2 535,4 227,2 3878,2 2401,8

* Hauteur de la couverture forestière comprise entre 3,0 m et 7,62 m, inclus les vieux terrains à repos, les sols arborés (arbres fruitières) et des aires déboisées ** Couverture forestière ouverte haute plus que 7,62 m *** Couverture forestière fermée haute plus que 7,62 m, qui inclue les vieux forêts ou le forêts primaires.

90 COHEN W.B., Environmental degradation in Haiti, unpubl. report, USAID/Haiti, 1984.

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Graphique 2.4.2. –Variation en pourcentage relative à la couverture forestière du Parc Pic Macaya, entre le 1956 et le 1984.

Légende de description de la figure 2.4.5

1 – 20% forêt dégradée, 40%, forêt ouverte 40% forêt fermée 2 – 60% sol nu, 20% sol agricole, 20% forêt ouverte 3 – 40% sol agricole, 40% forêt dégradée, 20% forêt ouverte; 4 – 20% sol nu, 60% sol agricole, 20% forêt dégradée; 5 – 80% sol nu, 20 sol agricole; 6 – 60% sol nu, 40% sol agricole; 7 – 40% sol agricole, 60% forêt dégradée; 8 – 40% sol agricole, 60% Forêt ouverte; 9 – forêt ouverte; 10 – 80% sol agricole, 20% forêt dégradée; 11 – 40% sol nu, 60% forêt dégradée; 12 – 60% forêt dégradée, 40% forêt ouverte; 13 – 40% sol nu, 60% forêt ouverte; 14 – 60% sol agricole, 40% forêt dégradée; 15 – 40% forêt dégradée, 60% forêt fermée; 16 – 60% Sol nu, 20% sol agricole, 20% forêt dégradée; 17 – 20% forêt dégradée, 20% forêt ouverte, 60% forêt fermée; 18 – 20% sol nu, 20% sol agricole, 40% forêt dégradée, 20% forêt ouverte; 19 – 40% forêt dégradée, 60% forêt ouverte; 20 – 20% sol nu, 40% sol agricole, 40% forêt dégradée.

-120

-100

-80

-60

-40

-20

0

20

40

60

80

100

Sol nu Sol agricole Foret dégradée* Foret Ouverte Foret Fermé

pour

cent

age

Couverture forestiere

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Figure 2.4.5 – Variation de la couverture forestière entre le 1956 et l984 au Parc Pic Macaya.

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Chapitre 3 – L’analyse légale : la propreté et la délimitation du parc 3.1 Le cadre institutionnel et légal des ressources naturelles

En Haïti l’institution des parcs nationaux est relativement récente. En époque

postindépendance (1804), jusqu’au le 1914 la législation sur l’environnement ou concernant les problèmes environnementaux fut insérée dans les Codes Ruraux, d’abord celui du 1826 et après ceci du 1864 ; ces codes concernèrent surtout la coupe des plantes forestières et la gestion des feux de brousse. Pendant l’occupation des Etats Unis et jusqu’au le 1935, furent approuvées des lois (1919, 1926, 1927, 1933) concernant surtout la gestion des forêts et la santé publique, en particulier du point de vue de l’hygiène environnementale.

Les aires protégées sont nées avec la motivation principale de vouloir préserver les bassin de versant et les espèces biologiques, animales et végétales, présentes dans le Pays, dont beaucoup d’elles sont endémiques ; une autres motivation de fond fut celle-là de donner aux citoyens haïtiens la possibilité de jouir et de connaitre le patrimoine naturaliste du Pays, mais avec une attention toute particulière orientée vers le développement économique des réalités sociales, limitrophes aux parc, à travers la promotion du tourisme et des activités de récréation. Dans le tableau 3.1.1 nous rapportons la liste des Réserves, des Zones Protégées et des Parcs Nationaux selon leurs années de création.

Tableau 3.1.1 – Liste des Réserves, des Zones Protégées et des Parcs Nationaux selon l’an de création.

Dates Dénominations Statu

30 Avril 1926 Forêt de St. Raphael (39 000 ha) Aire Protégée

8 Mai 1932 Source Cerisier- Plaisance (10 ha) Aire Protégée

6 Octobre 1937 Zone Fds- Verrettes/Bodaire Réserve

4 Avril 1944 La Gonâve et la Tortue Aire Protégée

15 Mars 1947 Morne du Cap Aire Protégée

27 Aout 1963 Bassin hydrographiques du Morne l'Hôpital Aire Protégée

18 Mars 1968 Sources Puantes (10 ha) Parc

18 Mars 1968 Sources Chaudes (20 ha) Parc

18 Mars 1968 Sources Cerisier- Plaisance (10 ha) Parc

18 Mars 1968 Fort Mercredi (5 ha) Parc

18 Mars 1968 Citadelle Laferriére (250 ha) Parc

18 Mars 1968 Lac Peligre (400 ha) Parc

18 Mars 1968 Fort Jacques&Alexandre (9 ha) Parc

19 Aout 1980 Les forêts de Pins de Sud –Est Aire Protégée

4 Septembre 1980 Forêts Réservées Réserve

4 Avril 1983 Morne La Visite (2000 ha) Parc

4 Avril 1983 Morne Macaya (2000 ha) Parc

Les lois d’institution des aires protégées sont resultés, dans certains cas, soit inefficace soit

inefficientes et/ou ils ont été éludées. Par exemple, le bassin hydrographique de Morne L’Hôpital qui se trouve au dessus de la Capitale Port au Prince, érigé à Zone Protégée en 1963, a vu réduire en

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manière drastique les débits aux sources à cause du déboisement ; ou le cas de la Réserve de Plaisance-Cerisier, qui représente une autre ressource hydrique pour la capitale, a changé pour trois fois l’extension de son bassin hydrographique : en 1937, en 1951 et en 1959.

Aujourd’hui cette aire est devenue résidentielle et en dérogation à la loi d’institution de l’homonyme Parc National, en 1968, beaucoup de terrain ont été vendus et ont été objet de dégradation et pollution.

Dans la figure 3.1.1 on a montré la localisation des deux importants Parc Nationaux de Haïti, le Parc Pic Macaya et le Parc La Visite.

Figure 3.1.1 – Localisation des parcs de Pic Macaya e de La Visite in Haiti (da Wood & Harris (1986))

91.

De l’indépendance du pays (1804) jusqu’au 1844 la protection des ressources forestières fut confiée aux agents de la police forestière ou financière. En 1844 le Secrétaire d’État de l’Agriculture fut institué, mais seulement à partir de 1926 les grandes lois-cadres furent légiférées pour aboutir à l’institution du Département de l’Agriculture et des Forêts Nationales Réservées (loi 03/02/1926). Les mesures de protection et de conservation des forêts domaniales et privées (loi 30/01/1933), l’institution du Service National de la Production Agricole et de l’Enseignement Rural (SNPAER) (loi 30/09/1935), les mesures contre la déforestation (loi 28/05/1936), le décret législatif sur la réglementation forestière (DL 23/06/1937) représentent une mosaïque d’interventions législatives que seulement de façon légère ont freiné le phénomène de la déforestation, jusqu’à des formes contradictoires comme la concession pendant cinquante ans, par décret législatif (DL 28/08/1941), du monopole sur l’exploitation des forêts sur Morne La Selle et Morne des Commissaires de la part de la multinationale américaine SHADA. Dans les mêmes années il y aura une tendance à réglementer administrativement la coupe des espèces forestières plus utiles (DL 27/06/1945) avec des amendes pécuniaires jusqu’à la détention à 6 mois et la réquisition des essences abattues. Le

91 WOOD A.C., HARRIS L., Stewardship Plan for The National Parks of Haiti, USAID/HAITI Unpubl. Report, Gainesville, Florida,1986.

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décret législatif du 24/12/1945 réorganisera le Département de l’Agriculture en créant, avec d’autres services, la Direction Générale de l’Agriculture.

Dans les années 50 un grand texte législatif fut rédigé pour la coordination de toutes les activités, y compris la conservation du sol (loi 17/08/1955) ; le Département de l’Agriculture fut restructuré en Département de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDA) (loi 14/03/1958), en ajoutant aussi le Service de la Pêche et le Service de la Géologie et des Minières auprès de la Division Ressources Naturelles du nouveau département. La loi sur la protection du sol (loi 19/09/1958) établit l’extension des zones d’exploitation forestière et régularise la coupe sur des bases scientifiques, rationnelles et de sylviculture. Le troisième Code Rural de l’histoire droit agraire haïtien, après ceux de 1826 et de 1864, fut codifié en 1962 et contient une réduction des peines pour des actions illégales en matière forestière, contrairement aux codes précédents, ainsi que l’abolition de la confiscation des plantes abattues illégalement de la part de l’État et la réduction des amendes pécuniaires (loi VIII sur les Forêts du Code Rural, 1962). En 1966, l’année d’ouverture de la campagne quinquennale de reboisement fut déclarée sur tout le territoire National (loi 05/07/1966) et les zones de reboisement furent intégrées dans le Domaine Forestier National relevant du Département de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural. Le décret législatif qui organise la surveillance et contrôle la chasse (DL 31/03/1971) intègre en fait la faune selvatique dans le cadre de la politique de protection de l’environnement. En matière de législation forestière, avec la déclaration des travaux de reboisement comme « travaux d’utilité publique et d’intérêt général » (DL 20/09/1972) aucune limite ne fut fixée au niveau temporel et spatial pour les œuvres de reforestation et des « Forêts Communales» furent établies, ainsi que chaque municipalité du pays devait implanter 50 ha de forêt divisée en 10 lots de 5 ha. Un Fonds Spécial pour le Reboisement fut créé92.

Il est intéressant de noter la façon dont on commença à favoriser l’emploi de ressources énergétiques alternatives au bois et au charbon, en réduisant le taux d’importation du kérosène. En particulier, en 1989, la campagne pour la diffusion des réchauds à gaz butane eut pour but de réduire la coupe des plantes forestières, étant donné que 1 kg de gaz butane équivaut à 5 kg de charbon et à 25 kg de bois93. Le décret instituant le Conseil National de l’Environnement et de Lutte contre l’Erosion (09/04/1977) introduisit dans la législation le concept d’environnement global qui rendit le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), responsable directe des biens environnementaux sous la protection (Réserves et Forêts) (DL 11/09/1980 et DL 04/04/1983). En 1986 il y eu un projet de loi-cadre sur l’environnement. La Constitution haïtienne de 1987 consacre un chapitre à l’Environnement. Seulement en 1995 le Ministère de l’Environnement sera institué.

Haïti est encore en train d’attendre la sortir du projet de la loi-cadre sur l’environnement (1986), sur les forêts (1985) et un projet de loi organique au Ministère de l’Environnement (1995). Ici après dans le tableau 3.1.2 on liste les lois encore en vigueur selon les trois principales thématiques de plus étroite intérêt : a) des arbres et des forêts; b) des aires protégées ; c) de l’aménagement du territoire.

92 PIERRE LOUIS C.C., Haïti 2000 : bois et reboisement. Contribution à la formulation d’une politique forestière pour Haïti, PauP, Haïti, 1986. 93 MAGNY E., Ressources Naturelles, Environnement: une nouvelle approche, Editions Henri Descamps, PauP, 1991.

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Tableau 3.1.2

des arbres et des forêts des aires protégées de l’aménagement du territoire

Code Rural Haïtien 1864 • Loi du 29 Février 1904 sur l’exportation du gaiac • Arrêté du 10 Janvier 1933 sur la protection et la conservation des forêts • Loi du 4 Juin 1936 éditant des mesures pour arrêter la déforestation • Décret-loi du 23 Juin 1937 sur la règlementation des forêts • Arrêté du 3 Mai 1938 instituant le Jour de l’Arbre • Arrêté du 8 Octobre 1938 interdisant l’exportation du charbon de bois • Arrêté du 9 Décembre 1933 sur l’exportation des bûches et racines de campêche • Loi du 1er Mars 1944 sur l’exportation des bûches et planches d’acajou. • Décret-loi du 27 Juin 1945 sur l’abattage de certains arbres • Loi du 17 Août 1955 règlementant les cultures, la coupe et le commerce du bois • Loi du 19 Septembre 1958 protégeant le sol contre l’érosion et règlement l’exploitation forestière. • Loi VIII sur les forêts (du Code F. DUVALIER 1962) • Loi du 30 Août 1963 déclarant d’utilité publique les travaux déjà réalisés et ceux à entreprendre à L’avenir en vue de la restauration du Morne de l’Hôpital.

Loi du 3 Février 1926 sur les forêts nationales réservées • Arrêté du 30 Avril 1926 sur les forêts nationales de St-Raphaël • Arrêté du 13 Août 1937 déterminant le périmètre de la zone réservée Cerisier-Plaisance. • Arrêté du 6 Octobre 1937 déclarant zone réservée la région comprise entre Fonds Verrettes et Bodarie. • Décret- loi du 27 Novembre 1941 sanctionnant la convention pour la protection de la flore, de la faune et des beautés panoramiques naturelles des pays de l’Amérique. • Décrets du 4 Avril 1944 déclarant .zone réservée toute l’étendue du territoire national comprise dans les limites des îles de la Gonâve et de la Tortue. • Arrêté du 15 Mars 1947 déclarant être forêts nationales réservées les sections rurales et habitations faisant partie de la montagne appelée .Mornes du Cap. • Loi du 27 Août 1963 décrétant zone sous protection le bassin hydrographique du Morne l’Hôpital. • Décret du 18 Mars 1968 dénommant Parcs Nationaux, Sites Nationaux, sites Naturels .Toutes étendues de terres boisées ou parcs sur lesquelles sont établis des monuments historiques ou naturels • Décret du 4 Avril 1983 déclarant Parcs Nationaux Naturels les aires entourant le morne La Visite du massif de la Selle et le Morne Macaya entourant le pic Macaya au massif de la Hotte.

Loi du 15 Juillet 1965 mettant sous contrôle des TPTC la partie du front de mer de la Ville de Port-au-Prince s’étendant de la Place d’Hôtel de ville Jusqu’à Martissant et toute la zone Nord de ce même front partant du Bureau du Port à l’Usine sucrière de la Hasco. • Arrêté du 29 Octobre 1968 fixant les limites d.une zone touristique où seraient construits avec des centres récréatifs. un shopping center moderne et un parking industriel de reproduction • Décret du 27 Février 1920 déclarant zone touristique l’habitation Corail Guérin située en la section rurale de Morne à Bateau, Commune de Port-au-Prince. • Décret du 17 Mars.1970 déclarant zone touristique l’habitation Corail, Cessless située en la 2e section rurale des Varreux de la Commune des Croix des Bouquets. • Décret du 7 Août 1972 déclarant zone touristique la portion du territoire de la République située dans la région de Montrouis et limitée par les coordonnées 7.39 à 7.43 d.une part et de 20.95 à 20.99 d’autre part de la carte géodésique (page No .5672 - INW) du service de Géodésie et des FADH • Décret du 6 Avril 1977 sur le lotissement. • Décret du 28 Décembre 1981 créant une taxe spéciale de contribution à la construction, l’aménagement et l’entretien des marchés et parcs. • Décret du 6 Janvier 1982 fixant par rapport aux exigences imposées par l’environnement écologique et conformément à l’évolution économique et sociale du pays les règles spécifiques relatives quant à l’habitation et à l’aménagement de nos cités et agglomérations rurales et urbaines

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Dans le Tableau 3.1.3 nous indiquons la répartition des compétences relatives à la gestion des ressources naturelles des deux principaux Ministères impliqués dans la politique des ressources naturelles : celui de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) mentionné plusieurs fois et celui de l’Environnement. On peut noter une superposition des compétences entre les deux organismes institutionnels ou une délimitation qui n’est pas claire et nette de leurs rôles respectifs. En outre, il n’y a pas de mécanismes formels de coordination entre ces deux organismes de l’État et d’autres Ministères avec également des compétences, inférieures, en matière environnementale : le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications et celui de la Santé Publique et Population94. Tableau 3.1.3 – Répartition des compétences institutionnelles sur la conservation des ressources naturelles respectivement du Ministère de l’Agriculture et du Ministère de l’Environnement en Haïti.

Institution Direction e Services

Type d’intervention

Ministère de l’Environnement

Cabinet ministériel Direction générale Direction Technique

Politique et stratégie de gestion de l’environnement. Promotion, gestion et conservation des forêts, des parcs naturels ; gestion des zones tampons, tableau légal et institutionnel. Plan d’Action pour l’Environnement. Protection des bassins versants, conservation du sol et des eaux. Gestion de Morne de l’Hôpital. Politique de l’eau, gestion de l’eau potable et de celle de réutilisation. Hygiène environnementale dans les agglomérations. Action: promouvoir une normative sur la protection

Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural

Direction ressources naturelles. Service National des Réserves Naturelles et des sites Naturels. Service National des Ressources forestières. Service de Rétablissement des Terres. Service de la pêche et de la pisciculture. Service National des Ressources Hydriques

Gestion des ressources: sol, bois, couvert végétal, eaux souterraines et de superficie, ressources halieutiques, bassins versants et météorologie. Actions: gestion projets de conservation du sol, de protection des forêts et des réserves naturelles, élaboration d’un Plan d’Action pour l’Environnement, promouvoir des projets concernant les changements climatiques et la diversité biologique, des projets pilote sur les zones de côte, préparation des stratégies sur la lutte contre la désertification.

Modifié de MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT (2001)

Selon le décret du 4 avril 1983 qu’a institué les aires entourantes le Pic Macaya avec la

dénomination de Parc National, le Département de l’Agriculture et des Ressources Naturelles (art. 3) à la charge de la protection des conditionnes écologique du parc, la création d’un inventaire des

94 VALME’ G., VICTOR J.A., (compilé par), Les actes du premier colloque national sur les parcs et les aires protégées d’Haïti, ISPAN/FAN, PauP, Haïti, undated.

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espèces animaux et végétaux, l’étude des caractéristiques des espèces endémiques ayants une haute valeur scientifique ainsi que celles des facteurs physiques, géologiques, du sol, du climat et autres ; et encore : la préservation du parc par rapport aux détériorations physiques, autoriser et supervisioner les travaux de recherche entrepris de la communauté scientifique, diffuser les informations relatives au parc et permettre un accès facile aux visiteurs avec des autres avantages. Aujourd’hui on sais qu’une grande partie des ces engagements ont été promus par les organismes internationaux et utilisant des fonds internationaux.

L’orientation générale de cette législation est de toute façon influencée par une approche de forte sensibilité naturaliste et pourtant peu d’attention a été prêtée au contexte de développement des populations vivantes dans les buffer areas du parc, dont on risque de faire de l’aire protégée une citadelle assiégée ayant une valeur biologique très élevée. L’hypothèse avancée par le projet MDE/BID/GEF95, c'est-à-dire la délocalisation de l’actuelle population résidente dehors des aires les plus au proches au parc, avec l’ensemble de toutes les conséquences sociales potentielles qu’un tel type d’intervention provoque, est à sa fois une conséquence de l’approche et de l’esprit de la loi en vigueur.

En Haïti la fragmentation institutionnelle (plus de 600 organismes autonomes par rapport à ceux gouvernementaux)96 et l’inertie bureaucratique aggravent la gestion des biens environnementaux et des services publics. Il ne faut pas oublier le manque de fonds, qui parfois est compensé par l’aide internationale, sous forme de financement aux programmes de développement ou de protection de l’environnement ou sous forme de soutien financier aux institutions du gouvernement. Les organisations internationales et nationales ou les simples associations écologistes présentes sur le territoire ont la possibilité d’intervenir dans le domaine traditionnel de l’État en matière de Ressources Forestières. En 1996 Haïti a signé la « Convention – Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques », la « Convention sur la Biodiversité » et la « Convention sur la Désertification ». Il y a encore des conventions internationales approuvées mais pas encore ratifiées par le parlement haïtien.

La législation environnementale en vigueur est difficilement applicable ou non complètement appliquée97. Une raison de l’inefficacité législative est qu’en général ni les caractéristiques bioclimatiques et géographiques des sites à protéger ni le contexte socio-économique sont considérés pour la détermination des limites. L’approche de la législation est surtout de type individualiste et à posteriori, c’est-à-dire qui tend à réparer les dommages écologiques plutôt qu’à les prévenir98. Il arrive que la loi indique la formation de commissions pour l’application de la loi sans par contre désigner un coordinateur responsable ou il arrive encore que la loi renvoie ailleurs le traitement de sujets fondamentaux comme la détermination des limites ou l’expropriation des terres appartenant à des particuliers. Aucune mention relative aux ressources économiques à mobiliser99. Le tableau général illustré jusqu’à présent, montre une législation environnementale mal incorporée dans le système juridique général, articulée, confuse, parfois inconséquente, à tel point que son

95 MINISTERE DE L ’ENVIRONNEMENT/BID/GEF, Projet sur la protection des hauts bassins versants du sud ouest d’Haïti ou projet GEF/Macaya. Révision et synthèse des leçons apprises des interventions dans la zone d’intervention du parc national de Macaya. Rapport Final, Haïti Novembre 2008. 96 VALME’ G., VICTOR J.A., op. cit. 97 MINISTERE DE L ’ENVIRONNEMENT, Première communication nationale sur les changements climatiques, Coopération Technique GEF/UNEP, Haïti, 2001. 98BRANES R., Aspectos institucionales y juridicos del medio ambiente incluida la partecipaciòn de las ONG en gestion ambiental, BID. Washington D.C., 1991, cité en VALMÉ G., VICTOR J.A., (compilé par), Les actes du premier colloque national sur les parcs et les aires protégées d’Haïti, ISPAN/FAN, PauP, Haïti, undated. 99 Voir les problèmes d’application du DL 18/03/1968, du DL 20/11/1972 sur le Reboisement et sur le Fonds Spécial pour le Reboisement.

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application est découragée. En Haïti le dommage environnemental n’est pas poursuivi pénalement et la réparation civile n’est pas suivie par la justice100.

Dans le cadre d’une désolante opacité institutionnelle, de non clarté au sujet de la délimitation des rôles et des espaces physiques, les mesures de protection environnementales à la faveur du Parc Pic Macaya et de sa couverture forestière trouvent une limitation objective. Les suggestions écrites dans les lessons learned du document du Global Environmental Facility (GEF, 2008)101 vont dans la direction de dépasser ces limitations. Avant tout, la délimitation physique du parc, pour laquelle reste encore valide la proposition élaborée par l’Université de la Floride des ans Quatre-vingt-dix, dont nous renvoyons au paragraphe 2.4.1. Aujourd’hui, en effet, une définition juridique des limites du territoire du parc n’a pas encore été réalisée, si non pour l’identification d’une surface de 2000 hectares, parce qu’on attend le commencement d’un processus d’implication des partie prenantes, selon les recommandations du GIF même.

Dans ce sens, on prévoit d’impliquer, de point de vue institutionnel, les dix municipalités qui se trouvent aux alentours du parc, qui font partie des buffer areas le plus étendues : des Anglais, Chardonnières, Port –à- Piment, Roche à Bateau, Abricots, Chantal Torbeck, Camp Perrin, Beaumont, section Duchity (Commune de Pestel), section de Randel (Commune de Chardonnières). L’implication de ces communautés sous-tendre une idée du parc considéré en qualité d’élément fédératif intercommunal en appui d’un processus de développement local et régional pour les municipalités des Département du Sud et de la Grande Anse102.

Dans le passé il y a eu des tentatives de délimitation du parc (bornage); ces tentatives sont échoués – en occasion de l’institution du parc même – dans les premières ans Quatre-vingts, quand les récriminations foncières des habitants de la partie sud-ouest du parc (Coopérative S. Andrè de Rendel – COSAR) sur environ 664,5 hectares, empêchaient les travaux de délimitation, sans rien obtenir. Aussi la proposition d’augmenter l’aire du parc en dépassant les 2000 hectares, comme cités dans le DL 04/04/1983, c’est à dire jusqu’à les 7500 hectares, comme suggéré par les chercheurs de l’Université de la Floride, n’a jamais été réalisée. Donc, dans les faits la délimitation du parc se vérifie en concret dans une modalité que nous pouvons la définir comme en vivo, parce qu’elle écoule de l’interaction entre les représentants de l’Etat - dans le cas spécifique, les 5 agents du parc plus les 10 personnes que travaillent à contrat basés à Formon - et la population agricole locale ici résidente. Nous avons pu constater directement sur place,103 comme la présence d’un bornage vieux et arraché situé le long la lisière ne soit plus là qu’à signifier une frontière virtuelle, et encore plus à signifier le lieu le long lequel se pratiquent les conflits et les tensions. L’interdiction à la culture des terrains en pente et avec un substrat rocheux (lithosol), ne trouve pas un appui à sa application administrative et législative soit de la part des représentants du Ministère de l’Environnement, chargés de la préservation des ressources forestières, soit de la part des paysans pour lesquels n’est pas encore claire quel est la ligne de démarcation du parc au-delà de laquelle c’est impossible aller, et quel est son développement géométrique.

La petite agriculture qui pousse vers la lisière du parc trouve sa raison d’être plus que dans l’idée ou l’image d’une pression démographique en croissance – véritable phénomène qu’existe à niveau national mais qu’à niveau local doit être à vérifié – dans l’usage de la terre dans les zones tampon et dans la répartition des propriétés, soit privées que domaniales. Laisser irrésolue la question de l’usage de la terre dans les zones tampon, sans un leur véritable zonage interne selon leur

100 VALMÉ G., VICTOR J.A., op. cit. 101 MINISTERE DE L ’ENVIRONNEMENT/BID/GEF, op. cit. 102

MINISTERE DE L ’ENVIRONNEMENT/BID/GEF, op. cit., pag. 8. 103

AVSI, Agro-ecological field trip, April 2012.

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capacité agricole, signifie contribuer à pousser la population locale à la recherche des nouveaux terrains fertiles dans l’intérieur du parc et s’il est possible, dans une aire de forêt. Le zonage dans l’intérieure des zones tampon prévoit autre chose que des aires destinées à l’agroforesterie, selon les indications de l’Université de la Floride, aussi l’existence d’une bande périmetrale de la largeur de 20 à 50 m ; en tel manière il n’y aura pas un passage abrupte parmi les terres agricoles et l’espace réservé au parc. La fonctionne des zones tampon est celle-ci de « filtrage » des inter- changes entre l’extérieure et l’intérieur du parc, concernants la vie de la faune que la flore, et pour permettre, notamment, la dynamique écologique liée au effet marge (edge effect).

A cause de l’instabilité politique des derniers 20 ans et à cause de la manque d’une continuité administrative, le contrôle sur le territoire et l’autorité de l’Etat sont resultés absents, et/ou ils se sont alternés en sorte des vagues parallèlement à l’augmentation de phénomènes d’empiétement (encroachment) dans l’intérieur du Parc Pic Macaya, comme on aussi a eu dans les autres aires protégées du Pays. Au lendemain de la promulgation du dernier Code Rural, en 1962, il était encore en vigueur l’habitude de faire un’ utilisation presque privée des ressources forestières, à travers une filière d’exploitation dirigée par tiers, par les plus importantes et puissantes familles d’Haïti résidentes dans la capitale. Cette aptitude est continuée aussi après l’institution de la ressources naturelle protégée soit le parc, et aujourd’hui il est encore active et cachée : cet aspect peut être nous explique la difficulté à vaincre le phénomène de la coupe et du commerce illégal du bois, surtout pour une espèce protégée - selon le DL du 23/06/1937 - tel quel le Pinus Occidentalis. Ceci représente dans son ensable la couverture forestière d’altitude qu’est vraiment typique dans l’Ile d’Hispaniola.

Pas tous donc ne peuvent être attribués à l’initiative individuelle des petits exploitants forestiers. Par rapport à ca, la législation que s’intéresse de l’arbre et des aires protégées couvre environ les 80% de toute la production législative environnementale, mais sans donner trop d’attention aux thématiques liées à la biodiversité ou à la conservation du sol104, comme si celles-ci étaient entre eux dénouées.

3.2 Le régime foncier

Le contexte législatif a un impact immédiat sur le système foncier. De son indépendance (1804) jusqu’au 1860, le pays connut la désagrégation de la monoculture coloniale et la fragmentation du système de latifundium. Plusieurs terrains furent redistribués surtout aux militaires et fonctionnaires du nouvel état. Une partie des terrains fut revendue à des particuliers, étrangers, pour payer la dette d`Haïti en faveur de la France au XIXème siècle. Par contre, ces événements n’expliquent pas complètement le processus de fragmentation qui caractérise la structure foncière d`Haïti, causée surtout de l’appropriation illégale des terres par les petits agriculteurs affranchis105. Aujourd’hui la définition du système de propriété prédominant dans le pays n’est pas encore claire, surtout si on tend à définir comme latifundium le terrain de propriété privée ou de l’État, ayant une superficie supérieure à 12,3 ha, comme il est indiqué par certains auteurs106 et comme mini fonds le terrain de propriété ayant une superficie moyenne de 2 ha : les limites inférieures vont de 0,1 à 0,9 ha et les limites supérieures de 2,1 à 3,72 ha selon les données statistiques de référence, les années de recensement et les auteurs107.

104

Codes de lois Haïtienne de l’Environnement, PNUD, PauP, Haïti, 1995. 105 MORAL P., Le Paysan Haïtien. Etude sur la vie rurale en Haïti, (dernière édition) Les Editions Fardin, PauP, Haïti, 2002. 106 RUMULUS M., «Transformation foncières et développement national» in AA.VV., Enjeux fonciers dans la Caraïbe, Ed. INRA/Karthala, Paris, 1987. 107 RUMULUS M. 1987, op. cit.

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En réalité en Haïti il faut faire une distinction entre, d’une part, la grande propriété gérée directement par les particuliers, qui a caractérisé l’agriculture capitaliste du XXème siècle, pour laquelle les dimensions des parcelles étaient supérieures à 100 ha, et, d’autre part, le latifundium non géré directement par le propriétaire mais confié en gérance à un gérant, un fermier ou un métayer. Dans ce cas la propriété est fractionnée en différents droits d’usage. La propriété à gestion collective de type africain n’existe pas, mais en même temps le propriétaire d’une parcelle de terrain peut assumer le rôle de métayer ou de propriétaire temporaire saisonnier sur les terrains d’autres paysans. Les propriétaires ne sont pas toujours des paysans mais peuvent être des notables dans les agglomérations, ce qui souvent caractérise ce type de gestion absentéiste du latifundium sur le modèle latino-américain. La transmission héritière des terres, importante pour ses effets sur la réalisation d’un plan de reboisement, surtout des mini fonds est assez compliquée et se fonde, partiellement, sur le lignage traditionnel extralégal, selon lequel la terre est transmise indistinctement de manière patrilinéaire aussi bien que matrilinéaire. La terre peut être objet d’un acte d’achat-vente réglementé par la loi de l’État. La descendance peut être naturelle ou légale, de même l’union conjugale peut être légale ou religieuse ou traditionnelle, c’est-à-dire le Plaçage ou concubinage. La femme mariée et celle conjuguée selon le système traditionnel font valoir les mêmes droits en termes de terre héritable par le mari défunt : la différence est marquée par le nombre de fils, selon lequel la femme légalement mariée mais sans enfants peut revendiquer moins de droits que celle conjuguée illégalement mais avec des enfants. Alors, pour ne pas entrer en contradiction avec la loi en vigueur ni avec la coutume traditionnelle et voulant satisfaire la descendance, légale ou naturelle, le propriétaire, avant de mourir, effectue une série de ventes fictives de son patrimoine foncier. Ce système favorise inévitablement la pulvérisation de la propriété. Dans les zones rurales, les propriétaires des parcelles ne sont pas munis de titres de propriété108, soit parce que le cadastre des terres n’existe pas, soit parce que les frais pour obtenir un document équivalent parfois à ¼ ou moitié de la valeur de la terre, soit parce que la propriété à l’origine était illégalement occupée.

D’habitude, le système en vigueur est celui de la propriété indivise selon laquelle on hérite les droits d’usage d’une parcelle faisant partie d’un lot de terre en cogestion entre les descendants ou les parents d’une même famille. En ce sens, il est plus facile de vendre ou acheter des titres d’usage plutôt que de fractionner le lot de terre en régime de copropriété. Le régime du patrimoine familial indivis est donc la forme légale dominante de la propriété paysanne, mais la subdivision égale des droits d’usage sur la propriété ne se vérifie pas pour chaque génération et cela crée des conflits dans les lignages, d’où la complexité juridique qui s’ajoute à celle législative109.

Des données du 2003110 indiquent que 82% des agriculteurs est propriétaire des terres qu’ils occupent ; cette donnée est très proche de celle du recensement de 1950 selon lequel 84,91% des paysans (soit 235.664 paysans) sur un total de 277.546 était propriétaire: ce qui expliquerait la faible tendance d’achat-vente des agriculteurs propriétaires. La famille paysanne-type est stable sur 2 parcelles d’environ 1 ha chacune, même si 48% des familles haïtiennes possède une seule parcelle. Paradoxalement, on ne connait pas avec précision les superficies des terrains appartenant à l’État et probablement leur total serait entre moins de 5%111 et moins de 10%112 des terrains recensés comme agricoles. Selon la FAO (2000)113 la superficie agricole couvrait 14.000 Km2, dont 9.100 Km2 de

108 Au niveau national environ 40% des parcelles n’a pas de titres légaux de propriété (MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES/IHSI/PNUD/FAFO, 2003). 109 ORIOL M., «Structure foncière, réforme agraire et agro-foncière: concepts et réalités», Conjonction, n. 200, 1996. 110 MINISTERE DE L ’ECONOMIE ET DES FINANCES/IHSI/PNUD/FAFO, Enquête sur les conditions de vie en Haïti, IHSI, PauP, Haïti, 2003. 111 BELIARD A, NORRIS J.M.D., Dégradation de l’Environnement Haïtien, ANDAH/OXFAM, 1999. 112 ORIOL, 1996, op. cit. 113

FAOSTAT, 2000, www.fao.org

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terres arables et de cultures permanentes, et 4.900 km2 de pâturages permanents, alors que le total des terres classifiées comme non arables et non permanente, pâturages permanents exclus, s’élevait à 13.560 km2. Ces chiffres indiqueraient donc que la propriété de l’État couvre une superficie comprise entre 700 et 1.400 km2, ce qui serait minime face à l’exigence d’un programme national de reforestation. Paradoxalement, selon ANS (1987)114, l’État pourrait même posséder, théoriquement, environ la moitié du territoire de Haïti à cause de l’inexistence d’un cadastre et donc du caractère indémontrable des propriétés.

Les terres domaniales sont en réalité fractionnées et distribuées de façon irrégulière sur le territoire national et, souvent, les entreprises agricoles sont gérées de façon privée par les fonctionnaires ministériels résidents. Les zones domaniales d’intérêt naturaliste, sous l’autorité du Service des Forêts, s’élèvent à environ 5.935 ha.115 En particulier, ces terres domaniales sont gérées par le Service du Domaine qui concerne la Direction Nationale des Impôts, pas par le Ministère de l’Agriculture (MARNDR); ceci comporte un ralentissement de toutes les politiques de préservation ou de simple reboisement réalisables par les organisations privées (ONG), bien que l’institution technique de référence soit le Ministère de l’Agriculture (MARNDR). Pour les terres domaniales données en location aux agriculteurs, le conflit naît lorsque la destination d’usage des terres va vers la protection environnementale au lieu de la production agricole.

Centralisant l’attention sur la situation foncière des terres aux alentours du Parc Pic Macaya et en ayant comme termes de référence la structure familiale (voir le paragraphe 1.1) nous pouvons affirmer que n’existe pas une corrélation directe entre le genre des chefs de famille (masculine et féminine) et la superficie de terre possédée o l’accessibilité à celle-ci ; pourtant, la richesse est liée en quelque manière à ce que peut être défini comme capital social ou niveau de capital social associé à l’unité familiale.116

Les parcelles de terre possédées par les habitants des aires limitrophes au parc ont des dimensions très variables : comme indication général, ils ont une superficie moyenne d’environ le 0,5 hectare, avec un range compris entre le 0,01 et les 4 hectares. A cause de la fragmentation foncière il est difficile de retrouver la quantité totale de terre possédée par chaque famille.

Chacune d’elle possède de 0,05 à 6 hectares. Dans les aires tampons on a la présence des latifundiums et mini fondes, comme ils ont précédemment été définis.

C’est prévalent la propriété indivisée, qui sauvent est achetée par des tiers. Environ le 17% des chefs de famille sont des métayers117. Dans le tableau 3.2.1 nous rapportons la répartition du régime foncière dans l’aire limitrophe du Parc Pic Macaya.

114 d’ANS A-M., Haïti. Paysage e Société. Editions Karthala, Paris, 1987. 115 PIERRE LOUIS C.C., Haïti 2000: bois et reboisement. Contribution à la formulation d’une politique forestière pour Haïti, PauP, Haïti, 1986. 116

REPUBLIQUE D’HAITI/MDE/ATPPF, Etude sur la situation socio-économique des gens habitant à l’intérieur et/ou aux alentours des aires

protégées de Parc Macaya, Foret-des-pins et Parc La Visite, Haïti, Octobre 1999. 117 REPUBLIQUE D’HAITI/MDE/ATPPF, 1999, op. cit.

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Tableau 3.2.1- Répartition en pourcentage de la superficie totale selon le régime foncière, auprès du Parc Pic Macaya

Régime foncière Parc Pic Macaya – grande aire limitrophe

Aire tampon**

Achat de la terre 28% 36,5%

Hérité 21% 20,2%

Terres domaniales (aussi en location)

14% 0,5%

Location 12% 19,7%

Indivise 14% 7,1%

Métayage 9% 6,6%

Autre (jouissance) 2% 2,8% (6,6%)

* Données fournis par le bureau de le ATPPF du Ministère de l’Environnement d’Haïti, 2003; ** aire tampon de l’enquête CARE-HAITI, 1999.

Selon l’enquête CARE-HAITI (1999),118 dans les aires tampons la majorité des agriculteurs

travaillent chacun 0,25 carreau de terre (= 0,3 hectare) et chacun d’eux a accès à un lupin de terre de 0,5 carreau (= 0,6 ha). Les parcelles de terrain peuvent se situer soit près des habitations soit plus loin, à jusqu’à 3-4 heures de marche. D’habitude la mise en valoir de la terre est continue dans le temps et sa durée arrive à 10 ans. Sauvant les raisons pour lesquelles la terre est vendue sont dues: à la mort du propriétaire (1,5%)119, à l’achat d’un autre terrain ailleurs (1%), à la nécessité de payer l’école (1,5%), à la semple exigence de survivre (0,5%), aux coûtes très élevés de l’exploitation agricole (0,5%), à la présence d’une crise alimentaire (0,5%) ou parce que des nouvelles habitation sont construites (0,5%). Mais la grande partie de la propriété est inamovible (94%). La sécurité foncière représente pourtant un présidium fondamental pour la grande sécurité sociale. Un exemple peut être tiré en mettant en corrélation le régime foncier avec la plantation des arbres et les investissements pour la conservation du sol (amélioration foncière) : on peut établir que la plantation et la protection du sol sont plus fréquentes sur les terre héritées ou achetées, pendant que celle-ci est très rare ou absente sur les terrains domaniaux (voir le graphique 3.2.1).

118 CARE-HAITI/PVAPM, Diagnostic de quelques localités de la zone tampon du Parc Macaya, Haïti, Février 1999. 119 Pourcentages relatives à un’ enquête déroulée sur un échantillon de 556 interviews.

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Graphique 3.2.1 – Incidence en pourcentage des plantations et des améliorations foncières en relation avec le régime foncière dans les aires tampons du Parc Pic Macaya (modifié après CARE-HAITI, 1999).

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

Hérité Acheté Location Métayage Indivise Terres de l'Etat

Plantations %

Améliorations foncieres %

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