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ANALYSE FILMIQUE T BAC PRO LA TRAHISON LA TRAHISON

ANALYSE FILMIQUE - ac-aix-marseille.fr  · Web viewJC PETON, LP CAMILLE JULLIAN, MARSEILLE, 2009. ... La France, en quittant le sol algérien, n'a pas su les empêcher. Elle n'a

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ANALYSE FILMIQUE

T BAC PRO

LA TRAHISONLA TRAHISON

Supports   : le film + documents complémentaires.

Auteur   : JC PETON, LP Camille JULLIAN, Marseille, 2009.

Durée   : 4 à 6h.

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NOTE LIMINAIRE   :

Ce film étant distribué par les Éditions Montparnasse, il est facile de se le procurer en DVD.

Au besoin, allez sur : www.editionsmontparnasse.fr

L’analyse de ce film s’inscrit très bien dans le cadre des nouveaux programmes en terminale BAC PRO, à savoir :

En Histoire : troisième sujet d ‘étude consacré à "La décolonisation et la construction de nouveaux états : Inde, Algérie".

En Français : partie "Identité et diversité", connaissances de "La littérature en rapports avec la colonisation et la décolonisation".

De plus, cette analyse autorise à mettre en jeu la plupart des capacités listées dans cette partie du programme de T BAC PRO, si tant est que j’aie vraiment compris de quoi il retourne !

Cette étude filmique peut précéder ou prolonger la lecture d’un roman ou d’un groupement de textes consacrés à la même thématique.

JC PETON, LP CAMILLE JULLIAN, MARSEILLE, 2009.

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Analyse de LA TRAHISONLA TRAHISON, film de Philippe Faucon, sorti le 26 janvier 2006 (d’après le récit autobiographique de Claude Sales, La trahison, Seuil, 1999), 80 mn.

A. Première approche   : 1. Ce film se déroule en mars 1960, durant la guerre d’Algérie. Est-il héroïque ?

2. Que raconte-t-il ?

3. Comment jugez-vous la façon de filmer et le rythme du film ?

4. Quel est alors l’enjeu du réalisateur ? Autrement dit : que cherche-t-il montrer à travers son film ? Veut-il nous divertir, nous émouvoir, nous faire réfléchir ?

B. La guerre d’Algérie, une "   sale guerre"   : 5. Il y a peu de combats dans ce film ; mais la violence apparaît sous d’autres formes. Recopiez et remplissez le tableau ci-dessous.

Victimes desViolences :

Types de violences en fonctionde leurs auteurs :

Interprétation de ces violences(but et effet recherchés) :

Les membres du FLN arrêtés par les Français :

Les fellaghas morts :

Les populations civiles : FLN :

Armée française :

6. Les soldats français font preuve d’attitudes variées à l’égard de la population algérienne et des quatre appelés algériens : hostilité, indifférence, sympathie, traitement égalitaire ou inégalitaire. Citez des exemples extraits du film pour chacune de ces attitudes.

7. Quelles valeurs les différentes attitudes des soldats français illustrent-elles ?

8. Quelles sont les différentes réflexions des quatre soldats algériens durant le film, à propos de l’attitude de la France vis-à-vis d’eux ?

9. À l’aide du film, décrivez quels problèmes concrets se posent pour les Algériens transférés dans des villages de regroupement. En quoi cela peut-il accroître leur hostilité envers la France ?

10. En quoi le qualificatif de "sale guerre" vous semble-t-il mérité ? À quelle(s) autre(s) guerre(s) la guerre d’Algérie vous fait-elle penser, et pourquoi ?

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C. "La trahison" ou les trahisons   ? 11. Recopiez et remplissez ce tableau en réfléchissant aux différentes trahisons dont les personnages du film sont victimes et plus généralement aux différentes trahisons qu’a engendrées la guerre d’Algérie.

Ceux qui sont trahis : Ceux qui trahissent :

Sous-lieutenant Roque :

FLN :

Les appelés musulmans et les harkis :

Les appelés français :

L’armée française en 1962 :

Les pieds-noirs et les partisans de l’Algérie française en 1962 :

D. Les appelés algériens, un statut en porte-à-faux   : Un pied dans le camp de l’Algérie française :12. Pourquoi les quatre musulmans sont-ils présents dans cette armée ?

13. Quel rôle essentiel jouent-ils pour l’armée française dans cette guerre ?

14. Qu’est-ce qui montre qu’ils acceptent en partie leur rôle dans l’armée française ?

15. À un moment, l’un d’eux est traité de "harki" par des enfants du village. Dites en quoi cela peut constituer une insulte pour le jeune homme.

Un pied dans le camp des indépendantistes :16. Relevez les signes montrant que les 4 musulmans sont en fait liés au FLN.

17. Qu’est-ce qui motive leur trahison d’après leurs conversations relatées dans le film ?

18. Quelle mission Taieb devait-il accomplir pour le FLN, et pourquoi ne l’accomplit-il pas, selon vous ?

19. Quel autre trahison envers l’armée française est mentionnée dans le film ? En quoi témoigne-t-elle de la difficulté à choisir son camp ?

E. Un film de mémoire et d’histoire   : 20. L’historien Benjamin STORA a écrit : « Le sentiment d’oubli de la guerre d’Algérie s’explique moins par l’absence de mémoire que par l’existence de mémoires tronquées, partielles et partiales, de légendes et stéréotypes élaborés dans la crainte d’une parole vraie. » (in Imaginaires de guerre, les images dans les guerres d’Algérie et du Vietnam, La Découverte, 1997). Quel peut être l’intérêt de ce film, pour ceux qui l’ont vécu, mais aussi pour les Français et les Algériens d’aujourd’hui ?

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Analyse de LA TRAHISONLA TRAHISON, film de Philippe Faucon, sorti le 26 janvier 2006 (d’après le récit autobiographique de Claude Sales, La trahison, Seuil, 1999), 80 mn.

Analyse orale, collégiale et guidée par le questionnement ci-dessous ; travail accompagné par le visionnage éventuel de certaines scènes (en particulier le début et la fin), qui peut être précédé de l’analyse de l’affiche*.*Affiche   : Souci d’authenticité : lunettes et uniforme d’époque. Personnage réaliste : le soldat sur ses gardes, aux aguets = posture défensive, adossé au

mur pour éviter qu’on ne le prenne par surprise. la main sur son holster, photo en plan américain, qui surveille la menace extérieure, le

hors-champ. Le cœur au centre de la photo avec le titre qui se détache en dessous souffrance (?) Rôle symbolique de l’ombre inquiétante (un assassin en embuscade ?), sans doute

retouchée à l’image duplicité des hommes, traîtrise…

A. Première approche   : 1. Ce film se déroule en mars 1960, durant la guerre d’Algérie. Est-il héroïque ?Non, pas de combat glorieux et pas de héros, pas de manichéisme : bons / méchants.

2. Que raconte-t-il ?Le film retrace 13 jours de la vie d’un poste isolé dans le sud-est algérien en mars 1960. Le sous-lieutenant français Roque commande une trentaine d’hommes du contingent (des appelés des engagés) dont quatre jeunes musulmans.Le film de Philippe Faucon présente la Guerre d’Algérie à travers l’histoire vécue par un jeune appelé, le sous-lieutenant Claude Sales, qui en a tiré un livre publié en 1999. Il permet de réfléchir aux aspects quotidiens et humains de la Guerre d’Algérie (du côté des appelés du contingent comme de celui de la population algérienne).

3. Comment jugez-vous la façon de filmer et le rythme du film ? Le souci de réalisme est évident (cf. début du film : dans la nuit, filmé en caméra subjective, au ras des personnages) : pas d’effets spéciaux, pas d’effets de style, pas de musique martiale, aucune complaisance gratuite vis-à-vis des faits de guerre ; une façon de filmer quasi-documentaire.Le rythme du film est très lent (peu d’actions) ; ce qui détone par rapport aux films de guerre hollywoodiens, mais correspond davantage à la réalité de ce conflit (guérilla longue attente et escarmouches, guerre sans front).

4. Quel est selon vous l’enjeu du réalisateur ? Autrement dit : que veut-il montrer à travers son film ? Veut-il nous divertir, nous émouvoir, nous faire réfléchir ?Ce film a pour objet de montrer la guerre telle qu’elle s’est effectivement déroulée, sans clichés ni fioritures, de façon à faire réfléchir le spectateur.

Noter les hypothèses des élèves, à discuter et retoucher ultérieurement.

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Faire si nécessaire un résumé historique de la guerre d’Algérie (cf. documents complémentaires).

B. La guerre d’Algérie, une "   sale guerre"   : 5. Il y a peu de combats dans ce film ; mais la violence apparaît sous d’autres formes. Recopiez et remplissez le tableau ci-dessous.

Victimes desViolences :

Types de violences en fonctionde leurs auteurs :

Interprétation de ces violences(but et effet recherchés) :

Les membres du FLN arrêtés par les Français :

usage de la torture. Obtenir des renseignements sur les ennemis, se venger ; faire peur.

Les fellaghas morts : exposition des corps devant le village. Punition ; démonstration de force ; entretenir la p e u r.

Les populations civiles : FLN : Racket des civils + assassinat d’un délateur, en pleine rue.

Punition ; démonstration de force ; entretenir la p e u r.

Armée française : - vis-à-vis des villages traditionnels : “vider l’eau du bocal” = contrôler les habitants, perquisitionner, brûler les villages et leurs réserves.- constitution de “villages de regroupement” ; plus de 2 millions de paysans ont été déplacés par l’armée française durant la guerre, plus d’un rural sur trois.

Asphyxier le FLN en le coupant de tout ravitaillement en vivres et en hommes : isoler et affamer les maquisards.

6. Les soldats français font preuve d’attitudes variées à l’égard de la population algérienne et des quatre appelés algériens : hostilité, indifférence, sympathie, traitement égalitaire ou inégalitaire. Citez des exemples extraits du film pour chacune de ces attitudes.Sentiments d’hostilité : vocabulaire injurieux utilisé par les appelés : « bougnoules », « ratons », histoire du seau d’eau ; énervement du sous-lieutenant vis-à-vis des Algériens attendant devant le camp, à la suite de la mort de son ami.Sentiment d’indifférence : à de nombreuses reprises dans le film, on observe que les appelés français et musulmans ne se mélangent pas : ils vivent dans des dortoirs séparés par exemple.Sentiment de sympathie : dialogue amical entre Taïeb et un appelé français (photo de la fiancée, cigarette offerte, comparaison du ramadan au carême) ; amitié entre Taïeb et le sous-lieutenant Roque : ce dernier ne peut croire tout d’abord en la trahison du caporal. À la fin du film, Roque adresse un salut de la main à Taïeb, ce qui témoigne de sa compréhension. Soutien médical apporté aux populations par l’infirmier français.Traitement égalitaire : droit de pratiquer la religion musulmane (Ramadan), répartition des tâches et corvées égale entre soldats. Traitement inégalitaire : les appelés algériens soulignent dans le film que l’armée française a réagi de manière différenciée lors de la mort au combat de deux soldats, l’un musulman, l’autre français de souche. Cette attitude est particulièrement frappante dans le cas de Roque, pourtant proche de Taïeb.

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7. Quelles valeurs les différentes attitudes des soldats français illustrent-elles ?Le racisme, l’intolérance et l’incompréhension d’une part ; de l’autre, les valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité propres à la République.

8. Quelles sont les différentes réflexions des quatre soldats algériens durant le film, à propos de l’attitude de la France vis-à-vis d’eux ?Ils ont peur de l’abandon de la France : que vont-ils devenir si l’Algérie devient indépendante ? Après le 19 mars 1962, une petite partie des soldats algériens a été rapatriée en France et intégrée dans l’armée française, une autre partie a été massacrée par le FLN qui les considérait comme des traîtres (les "harkis" = auxiliaires en Arabe) et une minorité a réussi à se fondre dans la population et à échapper ainsi aux massacres des harkis.

9. À l’aide du film, décrivez quels problèmes concrets se posent pour les Algériens transférés dans des villages de regroupement. En quoi cela peut-il accroître leur hostilité envers la France ?À de nombreuses reprises dans le film, on entend dire que les hommes sont partis chercher du travail. En effet, les paysans regroupés ne pouvaient plus aller cultiver leurs champs, car dans le meilleur des cas, les camps étaient distants de leurs cultures de 5 ou 6km, mais le quadrillage et les barrages militaires des zones vidées de leurs habitants rendaient les déplacements des villageois extrêmement périlleux.Ces déracinements forcés (cf. maisons brûlées) et le manque de travail créent une rancœur légitime vis-à-vis de la France.

10. En quoi le qualificatif de "sale guerre" vous semble-t-il mérité ? À quelle(s) autre(s) guerre(s) la guerre d’Algérie vous fait-elle penser, et pourquoi ?Une guerre civile, qui ne fait de cadeaux à personne (intimidation et meurtres commis par le FLN, torture pratiquée par les soldats français) ; population civile prise en otage et persécutée, lassitude des appelés du contingent (Roque dit qu’il comprend les Algériens) qui ne savent pas vraiment à quoi ils servent, et qui n’ont qu’une hâte, d’en finir (la quille !)…On pense à la guerre du Viêt-Nam (1964-1973), voire à celle d’Indochine (1946-1954) qui sont des guerres faites de guérillas, d’ennemis invisibles, de recherche des indices avec parfois le recours à la torture, de l’aide apportée par les populations aux rebelles. Ces guerres opposent une armée officielle à des combattants autochtones. On pense aussi aux guerres actuelles en Irak ou en Afghanistan …

C. "La trahison" ou les trahisons   ? 11. Recopiez et remplissez ce tableau en réfléchissant aux différentes trahisons dont les personnages du film sont victimes et plus généralement aux différentes trahisons qu’a engendrées la guerre d’Algérie.

Ceux qui sont trahis : Ceux qui trahissent :

Sous-lieutenant Roque : Taïeb et les appelés musulmans.

FLN : Les délateurs ; plus généralement, les appelés musulmans qui se battent auprès des Français.

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Les appelés musulmanset les harkis :

La France et de Gaulle, qui accordent l’indépendance en les abandonnant ; une partie des harkis est massacrée au moment de l’indépendance en 1962.

Les appelés français : Le gouvernement français, qui les envoie en Algérie pour des « opérations de pacification » alors qu’ils se retrouvent face à une vraie guerre.

L’armée française en 1962 : La France et de Gaulle, qui accordent l’indépendance à l’Algérie, alors que, militairement, la guerre est gagnée.

Les pieds-noirs et lespartisans de l’Algériefrançaise en 1962 :

La France et de Gaulle : les pieds noirs sont rapatriés en France dans des conditions précaires et souvent dramatiques (massacre de 200 à 300 Européens à Oran) au printemps 1962.

La plupart de ces multiples trahisons apparaissent de façon plus ou moins explicite dans le film ; ceci permet de mieux comprendre le malaise que l’évocation de cette guerre suscite encore chez ceux qui l’ont vécue ou en ont souffert.C’est « une guerre qui ne passe pas », et qui a laissé un sentiment d’amertume à beaucoup qui se sont sentis dupés, trahis, d’une façon ou une autreD’ailleurs, il a fallu attendre 1972 pour que les soldats français de ce conflit bénéficient du statut d’anciens combattants !L’État français a longtemps parlé (le moins possible) des « événements d’Algérie » et non de guerre. Pendant longtemps, ce conflit a été « une guerre sans nom ».

D. Les appelés algériens, un statut en porte-à-faux   : Un pied dans le camp de l’Algérie française :

12. Pourquoi les 4 musulmans sont-ils présents dans cette armée ?L’Algérie ayant le statut de trois départements français, les conscrits algériens devaient effectuer leur service militaire au même titre que les appelés de la métropole. Cela dit, pour des raisons stratégiques évidentes, l’armée française a tenté de limiter le recours à ces populations. De fait, on estime que 70% des membres musulmans d’une classe d’âge n’étaient pas incorporés, pour des raisons diverses. À partir de 1957, l’armée française fait de plus en plus appel à eux pour pallier ses problèmes de recrutement en métropole. En 1962, il y a environ 50 000 conscrits algériens dans l’armée française. En additionnant les appelés algériens et les harkis, 230 000 Algériens ont combattu dans l’armée française durant la guerre.

13. Quel rôle essentiel jouent-ils pour l’armée française dans cette guerre ?Les soldats français ne parlant pas l’arabe, les soldats algériens jouent le rôle de traducteurs auprès des populations civiles.

14. Qu’est-ce qui montre qu’ils acceptent en partie leur rôle dans l’armée française ?Ils participent à toutes les missions de la section dans le film, notamment lors des combats contre les fellaghas. On peut aussi remarquer qu’ils font partie des 95% d’appelés musulmans qui n’ont pas refusé de servir sous les drapeaux français.

15. À un moment, l’un d’eux est traité de "harki" par des enfants du village. Dites en quoi cela peut constituer une insulte pour le jeune homme.Le terme de "harki" désigne un membre des "harkas", c-à-d les troupes supplétives, liées par contrat à l’armée française. Pour des raisons diverses (par tradition familiale, pour échapper à

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l’emprise du FLN ou sous la pression de l’armée française…) ces Algériens se sont engagés aux côtés de la France. Ce n’est pas le cas des appelés qui eux n’ont pas choisi de s’engager.

Un pied dans le camp des indépendantistes :

16. Relevez les signes montrant que les 4 musulmans sont en fait liés au FLN.Tract trouvé dans la poche de Taïeb, fausses traductions transmises par Taïeb, rendez-vous avec les populations de la casbah. Les musulmans étaient chargés d’assassiner le sous-lieutenant.

17. Qu’est-ce qui les motive, d’après leurs conversations relatées dans le film ?Ils se plaignent des traitements inégaux et de l’ingratitude de la France à leur égard, et ils se demandent ce qu’ils vont devenir si la France abandonne l’Algérie. Ils doivent sans doute donner des gages de loyauté en passant dans le camp adverse (cf. les paroles du capitaine).

18. Quelle mission Taïeb devait-il accomplir pour le FLN, et pourquoi ne l’accomplit-il pas, selon vous ?Taïeb devait assassiner le sous-lieutenant et, à l’aide de ses camarades, toute la garnison. Son amitié pour le sous-lieutenant peut expliquer qu’il ne soit pas passé à l’acte, ainsi que le renforcement de la surveillance dont ils font l’objet.

19. Quel autre trahison envers l’armée française est mentionnée dans le film ? En quoi témoigne-t-elle de la difficulté à choisir son camp ?Au début du film est mentionnée la désertion du sergent Lahcène lors d’une opération menée contre des fellaghas.Celui-ci revient rapidement dans le camp français (cf. toute la première scène du film). En effet, certains combattants algériens ont quitté le FLN par refus des méthodes de certains chefs FLN, notamment des exactions commises contre des civils musulmans ou européens (le fameux « sourire kabyle » par exemple).

E. Un film de mémoire et d’histoire   : 20. L’historien Benjamin STORA a écrit : « Le sentiment d’oubli de la guerre d’Algérie s’explique moins par l’absence de mémoire que par l’existence de mémoires tronquées, partielles et partiales, de légendes et stéréotypes élaborés dans la crainte d’une parole vraie. » (in Imaginaires de guerre, les images dans les guerres d’Algérie et du Vietnam, La Découverte, 1997). Quel peut être l’intérêt de ce film, pour ceux qui l’ont vécu, mais aussi pour les Français et les Algériens d’aujourd’hui ? La citation de Benjamin Nora mérite une exégèse…Aborder de façon honnête et dépassionnée la guerre d’Algérie, en échappant aux mythes et au manichéisme des uns et des autres (sur les deux rives de la Méditerranée).Lancer le débat sur cette « histoire qui ne passe pas », afin de pouvoir assumer sa réalité effective, et d’éviter ainsi d’avoir l’esprit trop pollué par des contrevérités.

® Ce film est assez riche pour ouvrir plusieurs débats oraux, sur les représentations des uns et des autres avant et après l’avoir étudié, sur l’histoire et les mémoires... On peut même demander aux élèves de rédiger une discussion portant sur le sujet suivant : votre représentation de la guerre d’Algérie a-t-elle changé après avoir étudié ce film ?

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DOCUMENTS COMPL É MENTAIRES   :

Doc. 1 – Discours sur l’autodétermination.

Devant la France, un problème difficile et sanglant reste posé. Celui de l’Algérie. Il nous faut le résoudre ! […]À vrai dire, beaucoup a été fait déjà pour préparer cette issue. Par la pacification, d’abord. […] Notre Armée accomplit sa mission courageusement et habilement, en combattant l’adversaire et en entretenant avec la population des contacts larges et profonds qui n’avaient jamais été pris.La deuxième condition du règlement est que tous les Algériens aient le moyen de s’exprimer par le suffrage vraiment universel. […] Je considère comme nécessaire que ce recours à l’autodétermination soit, dès aujourd'hui, proclamé. […]

Allocution radiotélévisée du général de Gaulle, le 16 septembre 1959.

Doc. 2 – Un appelé en Algérie.

Pour moi, la réalité c’est une sorte de casbah sauvage qui s’est développée à la lisière de la ville comme un cancer. Un enchevêtrement de rues, d’impasses, de chemins poussiéreux en été, boueux en hiver, auquel aucun plan d’urbanisme n’a jamais cherché à mettre de l’ordre. Quelques vraies maisons construites avant la guerre, avant les événements, comme on disait alors, mais surtout un entassement de bicoques et de cabanes bâties à la hâte, parfois inachevées, où se sont réfugiés la plupart des paysans du bled, las des contrôles incessants de l’armée française et sans doute des visites nocturnes des commandos du FLN. La réalité, c’est aussi cette ferme depuis longtemps abandonnée avec une cour intérieure et quelques bâtiments occupés par les hommes de ma section. Trente appelés d’une vingtaine d’années, fils de paysans, d’ouvriers ou d’employés, certains très politisés par le PC, d’autres indifférents, mais tous avides de retrouver une liberté – la quille ! – qu’un service militaire de près de trente mois rend bien lointaine. Et, parmi eux, quatre jeunes Arabes qualifiés de FSNA (Français de souche nord-africaine). En fait, ni tout à fait français, ni tout à fait algériens. La mission de cette section ? Assurer la présence française dans cette casbah et ses environs, convaincre la population des bienfaits de cette présence. « L’action psychologique », disent nos chefs : surveiller, assurer la sécurité, le renseignement et au besoin dénoncer et punir.

Claude SALES, La Trahison, Seuil, 1999, p. 11-12.

Doc. 3 – Discours du président de la République, Jacques Chirac, à l’occasion de la journée d’hommage national aux Harkis.

[…] Cette journée est aussi un rendez-vous avec notre histoire. Une histoire mal connue, une histoire douloureuse et souvent déformée. Une histoire qu'il importe aujourd'hui de rappeler aux Français, parce qu'elle exprime la souffrance d'hommes qui ont aimé notre patrie. […]Pour les populations civiles, le 19 mars 1962 a marqué la fin des hostilités militaires, mais pas la fin des souffrances.D'autres épreuves, d'autres massacres sont venus s'ajouter aux peines endurées pendant plus de sept ans. Qu'elles soient tombées avant ou après le cessez-le-feu, nous devons à toutes les victimes l'hommage du souvenir. […]

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Notre premier devoir, c'est la vérité. Les anciens des forces supplétives, les Harkis et leurs familles, ont été les victimes d'une terrible tragédie. Les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie. Ils doivent être reconnus.La France, en quittant le sol algérien, n'a pas su les empêcher. Elle n'a pas su sauver ses enfants. […]Malgré l'intervention de l'État, des collectivités locales et l'action généreuse de nombreuses associations, les difficultés de l'accueil initial, marqué par le confinement dans des camps ou le regroupement dans des quartiers isolés, ont conduit à des situations de précarité et parfois d'extrême détresse. Les conséquences en sont encore visibles aujourd'hui.Sans doute une France profondément marquée et divisée par le conflit algérien n'était-elle pas préparée à l'accueil des rapatriés. Mais il faut aujourd'hui réparer les erreurs qui ont été commises. Alors que tout dans notre tradition républicaine refuse le système des communautés, on a fait à l'époque, dans l'urgence, le choix de la séparation et de l'isolement. Les jeunes ont également souffert, victimes de l'installation trop précaire de leurs parents. Leur scolarité, leur formation se sont déroulées dans des conditions particulièrement difficiles, qui sont encore à l'origine de handicaps importants. […]Au-delà de l'approfondissement des actions déjà entreprises, cela nécessite de lutter plus efficacement contre toutes les discriminations, quels que soient le lieu où elles s'expriment et la forme qu'elles revêtent.[…]Les anciens des forces supplétives ont fait, il y a quarante ans, le choix de la France. Ils ont quitté leur terre natale et leurs proches pour reconstruire leur vie en France et continuer à participer à l'histoire de notre pays. Ce choix, ils le renouvellent, eux et leurs enfants, tous les jours. Il est juste qu'ils trouvent partout les moyens d'exercer leurs droits de citoyens et d'exprimer leur fierté d'être français. […]

Jacques Chirac, Palais de l’Élysée, le 25 septembre 2001.

Doc. 4 - Le point de vue de l’historien Benjamin Stora, novembre 2005.

Une réalité particulièreLe film de Philippe Faucon nous montre un aspect de la guerre d’Algérie qui a été peu filmé : une guerre faite d’attente, de tension quotidienne dans ces postes isolés, avec de brusques explosions de violence. On a du mal à comprendre que l’essentiel de cette guerre a été mené dans ce qu’on appelait à l’époque le bled, et pas dans les villes où vivaient en majorité les Européens. Ce film montre aussi une réalité dont on a peu parlé, celle du déplacement des populations paysannes par l’armée française. C’est un processus massif qui a concerné, de1956 à 1961 environ, près de deux millions de paysans. Quand on parle de la guerre d’Algérie on imagine des affrontements, des embuscades, des coups de main. On oublie la violence particulière subie par des populations paysannes déracinées et précarisées.Roque et TaïebLa force du film est de ne pas se limiter au point de vue du lieutenant français. Roque et Taïeb sont deux personnages à part entière, aussi ambigus l’un que l’autre. Taïeb est double bien sûr mais Roque l’est tout autant : il est à la fois très proche de ses appelés musulmans, et extrêmement méfiant. Toutes choses que la mise en scène retranscrit bien, par les silences, les regards…Les appelés musulmansIl ne faut pas confondre les harkis, troupes supplétives recrutées sur place, et les appelés qui accomplissaient leur service militaire comme les jeunes Français. En principe les Algériens, n’étant pas considérés comme citoyens français à part entière, n’avaient pas l’obligation de

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faire leur service militaire. A partir de 1957, l’armée française fait de plus en plus appel à eux, pour pallier ses problèmes de recrutement en métropole. Le processus s’accélère avec la série de mesures destinées à consacrer l’égalité citoyenne, décidées après l’arrivée au pouvoir de de Gaulle. En 1962, on estime leur nombre à 50 000 dans l’armée française.Le piègeLes années 1958-60 marquent un fort durcissement du conflit, à la fois du côté français (c’est la conséquence du « Plan Challe ») et du côté de l’ALN de plus en plus acculée. Les jeunes appelés qui arrivaient dans ce contexte étaient piégés. Quel a été leur sort après le 19 mars 1962 ? Une grande partie a été intégrée à l’armée française, dans laquelle elle a fait carrière. Une deuxième partie a rejoint ce qu’après le cessez-le-feu on appelle la force locale. Une minorité enfin a réussi à se fondre dans la population et à échapper aux massacres. Mais les appelés étaient moins déconsidérés que les harkis, dont les commandos ont été engagés dans des actions très violentes à la fin de la guerre.« Trahison »C’est un mot-symbole pour la Guerre d’Algérie, de même que le mot d’abandon. Tous les groupes porteurs de la mémoire de cette guerre s’estiment trahis : les pieds-noirs par la parole du général De Gaulle, les harkis évidemment, mais aussi les officiers supérieurs français (qui se sont vus voler leur victoire), et quelque part également le peuple algérien qui a été dépossédé de sa victoire, de son indépendance. Ce sentiment de trahison et de dépossession a engendré une amertume tenace, de part et d’autre de la Méditerranée. C’est pourquoi la sortie d’un film sur la Guerre d’Algérie est toujours un événement…L’authenticitéLa Trahison a été tourné en Algérie, c’est suffisamment rare pour être souligné : la plupart des films français qui évoquent la Guerre d’Algérie ont été tournés en Tunisie ou au Maroc, ce qui induit une certaine déréalisation. Ici au contraire on sent l’Algérie réelle, à travers les paysages, la lumière, le dialecte.

Propos recueillis par Vital Philippot pour l’Agence Cinéma Éducation, novembre 2005.

LEXIQUE

•A.L.N. : Armée de Libération Nationale. C’est l’armée du FLN*.•Autodétermination : Le fait pour les Algériens de choisir librement leur statut politique.•Bled : En Afrique du Nord, mot désignant l’intérieur des terres, la campagne.•Bougnoule : Insulte désignant un Maghrébin.•Casbah ou kasbah : emprunté de l'arabe qasaba, « forteresse ». Par extension, dans une ville, le quartier musulman.•Contingent : L’ensemble des appelés au service militaire obligatoire.•Fell ou Fellagha : Emprunté de l'arabe maghrébin fellaga, pluriel de fellag, de l'arabe classique fallag, « pourfendeur, casseur de têtes », puis « bandit de grand chemin ». Nom donné, en Tunisie, puis en Algérie, aux partisans des mouvements de libération nationale (on écrit aussi Fellaga).•F.L.N. : Front de libération nationale algérien, fondé en novembre 1954. Il rassembla les partisans de l’indépendance algérienne contre la France. Au cours de la guerre, il réussit à éliminer ses concurrents et s’imposa comme la seule organisation représentative des Algériens. Il exerça par ailleurs le pouvoir en Algérie jusqu’en 1989.•F.S.E. : selon la terminologie de l’époque, Français de souche européenne.•F.S.N.A. : selon la terminologie de l’époque, Français de souche nord-africaine.

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•F.M.A. : selon la terminologie de l’époque, FMA signifiait « Français musulman d’Algérie », ce qui était l’appellation officielle des Algériens. Les autorités employaient également le terme de « NA » qui voulait dire « Nord-Africain » ce qui pouvait désigner aussi bien un Algérien, qu’un Marocain ou un Tunisien.•G.P.R.A. : Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il est créé au Caire en septembre 1958 par les leaders du FLN. C’est lui qui mène les négociations officielles pour l’accès à l’indépendance avec le gouvernement français.•Harkis : du nom arabe Harka qui signifie « mouvement ». Musulmans engagés dans l’armée française comme militaires ou comme auxiliaires de statut civil (180 000 hommes). En 1962, 90 000 d’entre eux se réfugient en France pour éviter les représailles du FLN. Plusieurs milliers ont été massacrés sur place.•O.A.S. : Organisation Armée Secrète. Organisation clandestine qui tenta par la violence (meurtres et attentats terroristes) de s’opposer à l’indépendance de l’Algérie après l’échec du “putsch des généraux” le 22 avril 1961.•Pieds-noirs : nom donné aux Européens installés en Afrique du Nord. Près d’un million d’entre eux quittent l’Algérie dans des conditions précaires et souvent dramatiques au printemps 1962.•Ratonnade : Expédition punitive ou brutalités exercées par des Européens contre des Maghrébins. Par extension le terme « raton » est devenu une insulte raciste.•Village de regroupement : Lieux de regroupement de la population paysanne déplacée, pour contrôler le territoire algérien, et couper les liens entre la population et le FLN. Ces villages pouvaient être adossés à des villages existants.

CHRONOLOGIE DE L’ALGÉRIE FRANÇAISE

•14 juin 1830. Débarquement français sur la plage de Sidi Ferruch à 20 km à l’ouest d’Alger. 30 ans de “pacification” sont nécessaires pour conquérir l’ensemble du pays.•8 mai 1945. Émeutes arabes et répression sanglante à Sétif.•1947. Nouveau statut des trois départements français de l’Algérie voté à Paris : tous les Algériens ont la citoyenneté française mais l’existence d’un double collège électoral assure la sous-représentation des "Français musulmans d'Algérie" et donc maintient l’inégalité des droits politiques.•1er novembre 1954. Une coordination d’actions armées menées sur le territoire algérien par le FLN marque le début de l’insurrection algérienne.•20 août 1955. Soulèvement paysan dans le Nord-C o n s t a n t i n o i s. En septembre, envoi des rappelés en Algérie : les effectifs militaires sont portés à 100 000 hommes.•12 mars 1956. Le Parlement vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement de Guy Mollet. Le contingent français passe à 400 000 hommes.•Janvier 1957. Le général Massu est investi des pouvoirs de police pour mener la « bataille d’Alger ». En dix mois, les unités parachutistes reprennent la Casbah et arrêtent les principaux dirigeants du FLN à Alger.•13 mai 1958. Pour empêcher l’investiture de Pierre Pflimlin, partisan d’une solution libérale à propos de l’Algérie, au poste de président du Conseil, les colons organisent à Alger une grande manifestation. Un Comité de salut public est institué, sous la direction du général Massu. En métropole, Charles de Gaulle devient président du Conseil le 1er juin. « Je vous ai compris », lance-t-il, le 4 juin à Alger. En septembre se forme le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).•28 septembre 1958. Référendum sur la Constitution de la Vème République.•1959. Le « Plan Challe » écrase les maquis algériens de l’Intérieur.

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•16 septembre 1959. Le général de Gaulle, président de la République, proclame le droit des Algériens à l’autodétermination.•24 janvier – 1er février 1960. Semaine des barricades à Alger. Négociations avec le FLN.•22 avril 1961. Les généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller tentent de prendre le pouvoir à Alger. C’est le “putsch des généraux”.•17 octobre 1961. À Paris, la manifestation de protestation contre le couvre-feu imposé aux seuls “Français musulmans d’Algérie” par le préfet de police Maurice Papon est réprimée dans le sang. Plus de 11 000 personnes sont arrêtées. Un nombre indéterminé d’Algériens sont tués.•8 février 1962. Aux alentours du métro Charonne, à Paris, les forces de l’ordre chargent un rassemblement pacifique contre l’OAS, organisé à l’appel des partis de gauche et des syndicats : 9 Français sont tués.•18 mars 1962. Conclusion des accords d’Evian.•19 mars 1962. Proclamation du cessez-le-feu, qui met un terme à la guerre d’Algérie.•8 avril 1962. Les accords d’Evian sont ratifiés par les Français de métropole à plus de 90% des voix lors du référendum.•1er juillet 1962. 99,7% des Algériens votent pour l’indépendance.•3 juillet 1962. Proclamation des résultats du scrutin qui donne l’indépendance à l’Algérie.•Printemps-été1962. Près de 500 000 pieds-noirs quittent l’Algérie et arrivent essentiellement dans le sud-est de la France. L’OAS pratique la politique de la terre brûlée (attentats multiples).•Été 1962. Massacre de 60 000 à 150 000 harkis par le FLN, selon les estimations.•18 octobre 1999. Loi qui reconnaît le principe de la guerre livrée par la France en Algérie.

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