Anatole Swadock - Petits Poèmes Géologiques

8/14/2019 Anatole Swadock - Petits Pomes Gologiques

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ANATOLE SWADOCK

PETITS POEMES

GEOLOGIQUESSuivi de :

Petits pomes insignifiants

Posie / OR EDITIONS


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OR EDITIONS, oreditions.com, 2007, OR02.


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DU MEME AUTEUR

Trucs de bouse, OR EDITIONS, Collection Posie,2007, OR01.


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PRFACE

Une fois encore, des annes aprs leurcriture, Anatole Swadock me fait lhonneur de

me demander dcrire une prface sur ses Petitspomes gologiques.

Ecrits durant la mme priode que leclbre recueil Trucs de bouse (rcemmentrdit en eBook par OR Editions), les petitspomes gologiques ont pour objet de prendrediffremment la posie en lenvisageant dans un

rapport concret aux sciences dans la plus largeacceptation du terme. Linterpntration desdomaines et des champs lexicaux permet uneutilisation novatrice de la langue dans uneperspective artistique tout fait originale,inspire par les machines et par les techniquesles plus diverses, que ces dernires existentvraiment ou quelles soient juste le fruit des

fantasmes du pote.Abolir les frontires entre les disciplines

devient un enjeu politique majeur, support parune technique potique qui, comme toujours chezSwadock, frise linanit la plus totale. Cecontraste stupfiant suppose une ouverturedesprit dmoniaque de la part du lecteur qui estpri implicitement de faire sa part de travail

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quand le pome est la fois court et inspir parles plus pures et les plus nobles ralisations

industrielles de lhomme, le plus souvent passesau crible dune broyeuse de mots comme cellesque les potes maudits portent en eux, vritablesscarifications sanglantes en guise de mdailles.

Swadock crit au deuxime, au troisimevoire au quatrime degr, notamment quand iltraite des sujets dinspiration gologique commedune faon de suggrer lutilisation des mots en

tant que strates rapportes dautres temps etdautres lieux. Investiguer le sdimentintrieur , voil la gageure de ces micro pomesdans lesquels le jeu des tiroirs nous pousse forer en nous cette carotte glaciaire compose deflash potiques, dexplosions verbales sans aucunsens et de jeux dassociations librespsychanalytiques.

Swadock dit dailleurs de cette uvrequelle sent la bouse , sublime rsum duneviolence inoue mettant en exergue la nature delave de cette posie sans compromission aucune.

Fusion des influences, croise des chemins,Swadock est violent, brutal, trs ou trop bref,parfois mme rotiquement troublant voire tribal,politique dans sa revendication du noncloisonnement entre les domaines potiques etindustriels qui explosent dans ses mains dedmiurge absurde et imposant. Proche descourants de poubellisation de lart, on sent le vouloir destructif , le construire du vide , le void-thinking dans la complexit de cette

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architecture de mots placs en brochettespimentes et sauvages, et pourtant

smantiquement chargs dune affectivitrefoule dans les limbes de nos inconscients. Parles surmoi normatifs de nos socits aveuglesEntreprise de compression des mots et de lasymbolique sous-jacente, les Petits pomesgologiques fusent dans notre esprit comme desfeux dartifice aux senteurs troubles par lespollutions industrieuses des nvross

congnitaux.

Plus insignifiants encore sont les Petitspomes ponymes qui creusent l dans lestrfonds de la nullit prsente en chaque lecteur.Comme un miroir qui renverrait le liseur depomes une poubelle sur pattes, Swadock nousmontre un tableau peu reluisant dun dsastrepotique fait uvre : de la daube , selon sespropres mots. Faisant don de sa personne pour lagloire de la posie franaise, inspir parDuchamp, jai un poster de lui nous disait lepote pensif, pour reprendre les mots de lauteur,Swadock plonge avec nous dans les affres delinsignifiance faite signifiant.

Crateur dun monde dune profondeurterrible, inscrit en creux dans labsence de qualitdes pomes, le forgeur de mots souvre unestupfiante thologie de la nullit humaine,transcende par un manque de thmes et defigures de style. Au travers de la non posie entrevue comme cur de la posie , Swadock

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fait du monochrome potique, plat, fat, vertueux,puant, suant, et pourtant diablement humain.

Swadock invite donc, dans un lan desacrifice mystique de lui-mme, tout lecteur prendre possession du texte comme dun outilpour sa propre archologie intrieure et pour ladcouverte de sa propre insignifiance. Que viventlongtemps les sdiments de cette posie despoubelles jurassiques !

Gaston-Norbert Ubrab, Cannes, Nol 2006.

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PETITS POMES GOLOGIQUES

1991-1992


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I.

Je possde la magie des runesEt les racines de la terre

Alors pour appeler la luneJai besoin dun appeau lunaire

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II.

Le soleil cristallise mes sourcils dclats tchsIridiant les pupilles aveuglant les annes

Les rayons qui percent auront tt trpanLillusion des ruines des souvenirs hachs

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III.

Les saisons dfilent dans les yeux du trainQui mange les graviers, les montagnes dairain,

Les mers et les rails qui mnent la tombeDormant doucement sous les flots de tesbombes.

Conducteur, toi aussi, devrais laisser choirTa machine troublante, la bte useQuon abandonn comme la calamitSur les rails morts rouills de dsespoir.

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IV.

Le rpertoire caduqueA linstar de laqueduc

Apporte les mots faisandsDans une eau quon a mendie

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V.

Je veux me repo-Ser. Laissez-moi le pot

De chambre. Le po-Tage aux gros po-Tirons suivi de la po-Te se sera pas po-Rt cette vieille peauDe vache mais aux pau-Vres et gras po-Rcs. Fais ton rappo-

Rt quand tu remplis le potAu lait, espce de po-Tache : tas pas de pot !

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VI.

Je lavais heurte dans une obscure ruelleO les ombres jamais ne sourient ni ne regardent

Mais plutt se mfient et prennent gardeA ce que personne ne leur vole leur truelle !

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VII.

Les tubes titanesques gerbaient leur veninLes pcheurs alentour sur leau travaillaient dur

Les jolis poissons toxiques ntaient plus bninsTransformant les hommes en des gravatsdordures

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VIII.

Ita-ItaLantique baie

Qui incubaitLultime bataille

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IX.

Les mtros ravinent les creux des artresOrdonnant les annes qui stagnent dans les rues

Des toits les elfes voient passer les gruesQui planent lentement pour scraser par terre

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X.

Des nues dembrunsVolent dans le fog

O des zombies roguesJouent aux gros bourrins

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XII.

Jai retrouv les mots dun obscurUn oubli du temps dshabit

Des cendres jamais rhabilitesUne stle derrire un mur

Bientt

Sur nos ttesOubliesPlus de ftes

Lternit

Le reposMrit

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XIII.

Cest depuis le trainQue je vis dans ses mains

Un bouquet de bruyreUne petite qui erreSur le terrain vagueAux blocs de btonLaisss en radesComme faux jetons

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XIV.

La leon de silence a commencAu loin des gongs sonnent

Le vent sest avancEt siffle une chaconne

Les mains sur les genouxLe dos qui vient et erreDes mes font tourner tousLes moulins prires

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PETITS POMES INSIGNIFIANTS

1992


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I.

La recherche des solutionsAux problme de bouse

Est une pollutionDont on salit les blouses

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II.

Je zonais pourtantDans les chambres molles

O les vieux brigandsEtaient trop formol

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III.

Dans les montagnes est une belle criquePartie du domaine gologique

O se trouve une grande maison de briquesAux formes trangement gomtriques

Un homme du coin ce gros rougeau dErikChef de guerre et de tribu galiqueDurant une fte locale sorte de pique niqueAbuse normment de la barrique

Il danse sans musiqueEmet des bruits basiquesSes remarques cyniquesNe le rendent sympathique

Aprs des dbats des paroles critiquesIl ne parvient rprimer une triqueBrutal il enlve une paraplgique

Qui hurle fort prise dune peur panique

Ses remarques diaboliquesOnt des accents gerbiques

Son vit dcamtriqueLa petite quil astiqueElle y est allergique

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Mais finalement abdique

Violemment il la nique

Lorquils forniquentLes sursauts orgasmiquesFont fuir les moustiquesMais attirent les tiques

Une delle championne de kick-

Boxing haineusement piqueLe vilain satire hicEt ses allures germaniquesSelon la loi de Fick

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IV.

Pour manger javais le choixCouscous des arabes ou nids

Dhirondelles sauvages chinoisEt rarement glabouni

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V.

Les couloirs sorthogonalisentAux limites de ta conscience

Pour des monstres qui ralisentLeur incomptence

Lhiver y dambuleComme un pauvre hreSon ombre ridiculeSe dissout dans lair

Tu le croiseras demainAux chemins qui gouttentLodeur qui dgoteA fait fuir les Romains

Alone in the corridorsYou will pourAnd the Jackson Four

Will close your doors

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VI.

Las casas que pierdenEl colchn de noche

Olvidan el EdenEn el cementerio del coche

Los alumnos de las estrellasNo pensaban en malCuando sus fabulasMarchaban por la cabal

No se poda que nosotrosMatasemos al gran ManchSi el climate del espirituSe mira en los espejos

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VII.

Marcel Duchamp Mme Martynciow

Passe-moi le sel.

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VIII.

Le gentil petit ours ColargolA la lecture des oeuvres de Gogol

Jamais il ne rigoleEt va noyer son chagrin dans lalgool

Lair lui manque et le plein de propergolFait dmarrer comme une trombe sa Gol-F qui va sencastrer comme on marque un goalContre un mur il descend et dgole

Un pingouin intervient (il a la gaule)Il a la couleur et la tte de Gol-Lum lours lui ordonne de fermer sa goleEt le jette au ravin afin quil dgringole

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IX.

Dans le vaisseau nous blas-Tons pour librer las-

Tronef On a la placePour casser la culasseMais avec cette mlasseCest vraiment dgueulasse

La belle princesse lasseEst sortie avec classeEt le hros salace

Lyriquement lenlace

Ctait pour lui, hlas !

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TABLE


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Prface .........................................................5

PETITS POMES GOLOGIQUES .......................9

I................................................................11II............................................................... 12

III.............................................................. 13IV..............................................................14V...............................................................15VI..............................................................16VII.............................................................17VIII............................................................ 18IX..............................................................19X...............................................................20

XI..............................................................21XII.............................................................22XIII............................................................ 23XIV............................................................24

PETITS POMES INSIGNIFIANTS .................... 25

I................................................................27II............................................................... 28III.............................................................. 29IV..............................................................31V...............................................................32VI..............................................................33VII.............................................................34VIII............................................................ 35IX..............................................................36

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TABLE .........................................................37

Documents

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