Annexes Mémoire Mise en scène d'opéra

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UNIVERSIT PARIS-SORBONNE UFR DE MUSIQUE ET MUSICOLOGIE

LESPACE SONORE : METTRE EN SCNE DER RING DES NIBELUNGEN (1951-2010) ANNEXES

MILIE RAULT MMOIRE DE MASTER 2 PRPAR SOUS LA DIRECTION DE MME SYLVIE DOUCHE

JUIN 20111

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LESPACE SONORE : METTRE EN SCNE DER RING DES NIBELUNGEN DE RICHARD WAGNER ANNEXES

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UNIVERSIT PARIS-SORBONNE UFR DE MUSIQUE ET MUSICOLOGIE

LESPACE SONORE : METTRE EN SCNE DER RING DES NIBELUNGEN DE RICHARD WAGNER (1951-2010) ANNEXES

MILIE RAULT MMOIRE DE MASTER 2 PRPAR SOUS LA DIRECTION DE MME SYLVIE DOUCHE

JUIN 20115

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1) CROQUIS ET PHOTOGRAPHIES

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Annexe A

RYTHMISCHE RUME (ESPACE RYTHMIQUE), ESQUISSE DADOLPHE APPIA DE 1924 Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.9

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Annexe B

DIE WALKRE, BASEL, 1924, DCORS DADOLPHE APPIA Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.11

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Annexe C

DAS RHEINGOLD, SCNE 2, BAYREUTH 1955, RUDOLF LUSTIG (LOGE), HANS HOTTER (WOTAN), JOSEF TRAXEL (FROH), TONI BLANKENHEIM (DONNER), GEORGINE VON MILINKOVIC (FRICKA) Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.

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Annexe D

SIEGFRIED, ACTE III, SCNE 3, 1954, MARTHA MDL (BRNNHILDE), WOLFGANG WINDGASSEN (SIEGFRIED) Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.

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Annexe E

RHEINGOLD, SCNE 2, 1956, JOSEF GREINDL (FASOLT), ARNOLD VAN MILL (FAFNER), GEORGINE VON MILINKOVIC (FRICKA), GRE BROUWENSTIJN (FREIA), JOSEF TRAXEL (FROH), ALFONS HERWIG (DONNER), HANS HOTTER (WOTAN), LUDWIG SUTHAUS (LOGE). Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.

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Annexe F

GTTERDMMERUNG, ACTE II SCNE 4, (LE SERMENT DE SIEGFRIED), 1951, MARTHA MDL (GUTRUNE), HERMANN UHDE (GUNTHER), ASTRID VARNAY (BRNNHILDE), BERND ALDENHOFF (SIEGFRIED), LUDWIG WEBER (HAGEN) Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.19

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Annexe G

AUGUSTE RODIN, LE BAISER

Fonds personnels

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Annexe H

DIE WALKRE, ACTE II, SCNE 1, (FRICKA ET WOTAN), 1965, URSULA BOESE (FRICKA), THO ADAM (WOTAN)

Fonds Personnels

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Annexe I

DIE WALKRE, ACTE II, SCNE 2 (BRNNHILDE ET WOTAN), 1954, HANS HOTTER (WOTAN), ASTRID VARNAY (BRNNHILDE) Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.

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Annexe J

DIE WALKRE, ACTE II, SCNE 2 (BRNNHILDE ET WOTAN), 1965, THO ADAM (WOTAN), BRIGIT NILSSON (BRNNHILDE) Fonds personnels27

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Annexe K

DIE WALKRE, ACTE II, SCNE 2 (BRNNHILDE ET WOTAN), 1965, THO ADAM (WOTAN), BRIGIT NILSSON (BRNNHILDE) Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.

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Annexe L

DAS RHEINGOLD, SCNE 4, 1965, URSULA BOESE (FRICKA), ANJA SILJA (FREIA), THO ADAM (WOTAN), WILLIAM OLVIS (FROH), MARTTI TALVELA (FASOLT), GERD NIENSTEDT (DONNER), WOLFGANG WINDGASSEN (LOGE) Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.

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Annexe M

DIE WALKRE, ACTE I, 1965, LEONIE RYSANEK (SIEGLINDE), JAMES KING (SIEGMUND) Issu de louvrage Walter Erich Schfer : Wieland Wagner, Tbigen, Rainer Wunderlich Verlag, 1970.

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2) LA PARTITION DU RING ET SA REPRSENTATION

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DAS RHEINGOLD ANALYSE DU PRLUDE DANS LA MISE EN SCNE DE HARRY KUPFER

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LGENDE

Rayon laser apparaissant sur scne.

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Chiffre correspondant au moment de lapparition du rayon laser.

THME

Structure thmatique, daprs lanalyse dAlfred Lorenz.

[ ]

Note : Il ma sembl utile davoir recours ici une version pour piano du prlude de Das Rheingold, dans la mesure o celle-ci permet une vision plus globale de ce moment appliqu la scne. La concision gomtrique du metteur en scne gagne, il me semble, tre prsent dans une telle chelle. Jai donc choisi ldition qui ma paru la plus complte malgr labsence dinstrumentation, dont lintitul bibliographique est le suivant : Richard Wagner, Das Rheingold, WWV 86 A, Klavierauszug, Klavierauszug mit Text von Felix Mottl, Frankfurt, Peters, s.d.

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GTTERDMMERUNG EXTRAITS VENANT SOUTENIR LANALYSE DE LACTE II, SCNE 4, DANS LA MISE EN SCNE DE PATRICE CHREAU

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LGENDE

Lorchestre anticipe la raction de Brnnhilde .

Chant de Brnnhilde doubl par la flte.

Entre de Gunther et Brnnhilde.

Note : Une version orchestrale de cette scne ma parue ici plus propos, dans la mesure o mon analyse de la mise en scne de Chreau porte sur la manire dont lorchestre prend voix face lhorreur de Brnnhilde, trahie par Siegfried. Jai donc choisi ldition suivante : Richard, Wagner, Smtliche Werke. Der Ring des Nibelungen : ein Bhnenfestspiel fr drei Tage und einen Vorabend. Dritter Tag : Gtterdmmerung, WWV86, hrsg. von Hartmut Fladt, Mainz, B. Schotts Shne, 1982. Cette dition est dune prcision remarquable et ma beaucoup aide dans ma dmarche. Je nai malheureusement pu restituer toute la scne dans les pages qui suivent, pour des raisons de droits dauteur. Jai donc divis la scne en plusieurs moments, dont le choix sest bas sur les exemples quils contiennent, relatifs mon analyse. Chaque moment est dfini par un titre qui vient en prciser le contenu.

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Lentre de Gunther et Brnnhilde

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Lorchestre du ct de Brnnhilde (1)

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Lorchestre du ct de Brnnhilde (2)

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Betrug ! : Laccusation de Brnnhilde

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La raction du chur laccusation de Brnnhilde

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Lorchestre du ct de Brnnhilde (3)

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Les serments : Siegfried

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Les serments : Brnnhilde

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Les serments : la raction des churs

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Le chant et lorchestre moins emports de Siegfried

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Siegfried quitte la scne

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SIEGFRIED EXTRAITS VENANT SOUTENIR LANALYSE DE LACTE II, SCNE 2, DANS LA MISE EN SCNE DE LA FURA DEL BAUS

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LGENDE

Les murmures de la fort

Chant de loiseau de la fort

Note : Encore une fois, une version orchestrale des deux moments que jai souligns dans cette scne ma parue la plus intressante, la posie des murmures de la fort ne pouvant se ressentir que face la texture orchestrale si essentielle cet instant dintimit avec la nature. Les extraits ci-dessous sont ainsi issus de la partition suivante : Richard Wagner, Smtliche Werke. Der Ring des Nibelungen : ein Bhnenfestspiel fr drei Tage und einen Vorabend. Zweiter Tag : Siegfried (Zweiter Aufzug), WWV 86 C, hsg. von Klaus Dge, Mainz, Schott, 2008.

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DIE WALKRE ANALYSE DE LACTE II, SCNE 2, DANS LA MISE EN SCNE DE WIELAND WAGNER

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A) TEXTE DE LA SCNE TUDIE CI-APRS (LE MONOLOGUE FINAL DE

BRNNHILDE NEST PAS INCLUS DANS LTUDE DE LA CONSTRUCTION SPATIALE DE LACTION DRAMATIQUE) LIVRET FRANAIS DALFRED ERNST (1860-1898) Texte franais BRUNNHILDE Heiaha ! Heiaha ! Hootoo ! Hotooa ! WOTAN Mon ordre pour Siegmund larma ! FRICKA Mon honneur sacr Dpouse ternelle Par elle soit gard ! Raills des humains, Dchus du pouvoir, Tous les Dieux vont leur fin, Si mon droit royal Nest pas pleinement Veng par ta fille aujourdhui. Que Siegmund tombe ma gloire : Reois-je de Wotan serment ? WOTAN Prends le serment ! FRICKA Wotan ici tattend : Va, quil te dise quels dcrets il a pris SCNE 2 BRUNNHILDE Mal a fini Lassaut, Fricka semble joyeuse ! BRNNHILDE Schlimm, frcht ich,schloss der Streit, Lachte Fricka dem Lose.95

Texte allemand BRNNHILDE Heiaha ! Heiaha ! Heiohotojo ! Hotojoha ! WOTAN Ich rief sie fr Siegmund zu Ross ! FRICKA Deiner ewgen Gattin heilige Ehre beschirme heut ihr Schild ! Von Menschen verlacht, verlustig der Macht gingen wir Gtter zugrund : wrde heut nicht hehr und herrlich mein Recht gercht von der mutigen Maid. Der Wlsung fllt meinerEhre. Empfah ich von Wotan den Eid ? WOTAN Nimm den Eid ! FRICKA Heervater harret dein : Lass ihn dir knden, ZWEITE SZENE

Pre, que doit Ta fille apprendre ? Sombre et triste tu parais !

Vater, was soll dein Kind erfahren ? Trbe scheinst du und traurig !

WOTAN Jai fait les chanes qui mont pris : Moi, ltre le moins libre ! BRUNNHILDE Tel tu ne fus jamais ! Quelle affre ttreint ? WOTAN honte sacre ! Affreux dshonneur ! Maux des Dieux ! Maux des Dieux ! Rage sans fin ! Deuil ternel ! Ma peine est mortelle entre toutes ! BRUNNHILDE Pre ! Pre ! Parle, explique ! Oh ! pourquoi effrayer ton enfant ! Raconte-moi : Mon cur est sr ; Vois, Brnnhilde prie WOTAN Si je lexprime, Nest-ce briser Ce qui tient encor mon vouloir ? BRUNNHILDE ton vouloir tu parles, Me disant ton dsir : Qui suis-je, Hors ton vouloir vivant ? WOTAN

WOTAN In eigner Fessel fing ich mich, Ich Unfreiester Aller ! BRNNHILDE So sah ich dich nie ; Was nagt dir das Herz ? WOTAN O heilige Schmach ! O schmhlicher Harm ! Gtternot ! Gtternot ! Endloser Grimm ! Ewiger Gram ! Der Traurigste bin ich von Allen ! BRNNHILDE Vater ! Vater ! Sage, was ist dir ? Was erschreckst du mit Sorge dein Kind ! Vertraue mir ! Ich bin dir treu : Sieh, Brnnhilde bittet WOTAN Lass ichs verlauten, ls ich dann nicht meines Willens haltenden Haft ? BRNNHILDE Zu Wotans Willen sprichst du, sagst du mir, was du willst ; wer bin ich, war ich dein Wille nicht ? WOTAN96

Ces choses qu tous mon cur cle, Inexprimes Toujours quelles restent : moi je parle, Parlant toi Du jeune Amour La joie mayant fui, Mon cur souhaita le Pouvoir : Lardent dsir Grondant en ce cur Soumit le monde entier. Sans le comprendre, uvre trompeuse, Jai sous mes lois Englob le mal : Loge ma pris dans ses ruses, Et puis, errant, a fui. Mais lAmour Demeurait mon envie ; Mon Pouvoir rvait la tendresse. Le fils des nuits, Le triste Nibelung, Alberich, y renona ; Il maudit tout Amour Et conquit par ce crime LOr splendide du Rhin Et par lui toute puissance. LAnneau quil forgea, Ma ruse sut le prendre : Mais au Rhin Je ne lai rendu ; Jen ai pay Le prix du Walhall, Le burg que de forts Gants firent, Et do jai rgn sur le monde. La Toute-Sage Au sr savoir, Erda, lauguste Wala sachante, Ma fait laisser cet Anneau, Me prsidant ruine ternelle. Je voulus en savoir

Was keinem in Worten ich knde, unausgesprochen bleib es denn ewig : mit mir nur rat ich, red ich zu dir. Als junger Liebe Lust mir verblich, verlangte nach Macht mein Mut : von jher Wnsche Wten gejagt, gewann ich mir die Welt ; unwissend trugwoll. Untreue bt ich, band durch Vertrge, was Unheil barg : listig verlockte mich Loge, der schweifend nun verschwand. Von der Liebe doch mocht ich nicht lassen, in der Macht verlangt ich nach Minne. Den Nacht gebar, der bange Nibelung, Alberich, brach ihren Bund : er fluchte der Lieb, und gewann durch den Fluch des Rheines glnzendes Gold, und mit ihm masslose Macht. Den Ring, den er schuf, entriss ich ihm listig ; doch nicht dem Rhein gab ich ihn zurck : mit ihm bezahlt ich Walhalls Zinnen, der Burg, die Riesen mir bauten, aus der ich der Welt nun gebot. Die Alles weiss, was einsten war, Erda, die weihlich weiseste Wala, riet mir ab von dem Ring, warnte vor ewigem Ende. Von dem Ende wollt ich Mehr noch wissen :97

Plus encore Muette, la Wala disparut. Je perdis ma joyeuse ardeur ; Le Dieu souhaita de savoir : Jusquau cur du monde Je descendis : Le charme damour Soumet la Desse, Dompte son fier savoir, Et la force me parler. Delle jai su des secrets ; Par moi son sein a conu : Lenfant n de la Toute-Sage, Brnnhilde, cest toi. Huit surs prs de toi Ont grandi : vous, Walkren, Votre tche Fut dcarter Le pril prdit La Fin des puissances divines. Pour lpre assaut Que veut lennemi, Vous mameniez les plus braves : Ces Hommes, courbs Sous nos lois svres, Ces Hommes, dont Nous brismes lardeur, Que nos pactes sinistres, Liens de mensonge, Dvouent aux aveugles Obissances, Vous dtes les rendre Prompts aux batailles, Et de curs rudes Aux durs combats, Guerriers hardis, devant peupler Les salles du Walhall saint. BRUNNHILDE Les guerriers peuplent tes salles, Forts et nombreux par mes soins. Pourquoi cette crainte, Voyant notre zle ?

doch schweigend entschwand mir das Weib. Da verlor ich den leichten Mut, zu wissen begehrt es den trt ihres Wissens Stolz, dass sie Rede nun mir Gott : in den Schoss der Welt schwang ich mich hinab, mit Liebeszauber zwang ich die Wala, stand. Kunde empfing ich von ihr ; von mir doch barg sie ein Pfand : der Welt weisestes Weib gebar mir, Brnnhilde, dich. Mit acht Schwestern zog ich dich auf : durch euch Walkren wollt ich wenden, was mir die Wala zu frchten schuf : ein schmhliches Ende der Ewgen. Dass stark zum Streit uns fnde der Feind, Hiess ich euch Helden mir schaffen : die herrisch wir sonst in Gesetzen hielten, die Mnner, denen den Mut wir gewehrt, die durch trber Vertrge trgende Bande zu blindem Gehorsam wir uns gebunden, die solltet zu Sturm und Streit ihr nun stacheln, ihre Kraft reizen zu rauhem Krieg, dass khner Kmpfer Scharen ich sammle in Walhalls Saal ! BRNNHILDE Deinen Saal fllten wir weidlich : viele schon fhrt ich dir zu. Was macht dir nun Sorge, da nie wir gesumt ?98

WOTAN Un autre effroi, Sache-le bien, Fut par la Wala prdit ! Du Gnome larme Veut notre perte : De rage et denvie Gronde le Niblung ; Mais moi je nai peur De ses hordes nocturnes, Mes hros les peuvent braver. Si pourtant lAnneau Retombe en sa puissance Alors le Walhall succombe Car le Nain jadis Maudit lAmour Et lui seul peut User du charme Pour lternelle Honte des Dieux ; Il peut gagner lui mes hros ; Forcer les braves Mme trahir Par leur effort Me vaincre mon tour. Jai cherch le moyen De soustraire lOr ses ruses : Veilleur avide, Lun des Gants Quavec lOr maudit Javais pays, Fafner garde cet Or, Qui le fit meurtrier de son frre. Comment lui ravir lAnneau Quil reut de moi pour salaire ! Avec lui jai trait, Je ne dois rien reprendre ; Sans nul pouvoir Je suis devant lui : Telle est la chane Qui mattache :

WOTAN Ein Andres ists : achte es wohl, wes mich die Wala gewarnt ! Durch Alberichs Heer droht uns das Ende : mit neidischem Grimm grollt mir der Niblung : doch scheu ich nun nicht seine nchtigen Scharen, meine Helden schfen mir Sieg. Nur wenn je den Ring zurck er gewnne, dann wre Walhall verloren : der der Liebe fluchte, er allein ntzte neidisch des Ringes Runen zu aller Edlen endloser Schmach ; der Helden Mut entwendet er mir, die Khnen selber zwng er zum Kampf, mit ihrer Kraft bekriegte er mich. Sorgend sann ich nun selbst, den Ring dem Feind zu entreissen. Der Riesen einer, denen ich einst mit verfluchtem Gold den Fleiss vergalt : Fafner htet den Hort, um den er den Bruder gefllt. Ihm msst ich den Reif entringen, den selbst als Zoll ich ihm zahlte. Doch mit dem ich vertrug, ihn darf ich nicht treffen ; machtlos vor ihm erlge mein Mut : das sind die Bande, die mich binden : der durch Vertrge ich Herr,99

Si les traits me font roi, Des traits je suis le captif ! Un seul pourrait Limpossible exploit : Hros pour qui Jamais je nagisse ; Qui, loin du Dieu, Priv de faveur, Sans savoir, Sans mon appel, En sa propre angoisse, Par ses propres armes, Fit cet exploit Quil me faut laisser, Sans lavoir appris de moi. Dont cest lunique dsir ! Rvolt contre moi pour ma cause ! Lami ennemi, Comment le trouver ? Ce Fort vraiment libre, Qui, sans mon aide, Dans sa rvolte mme Mest cher plus que tous ? Comment crer ltre Distinct de moi, Faisant sans moi Ce que moi je veux ! Dtresse des Dieux ! Honte sans nom ! Dgot de ne trouver Que moi seul Dans toutes mes entreprises ! Et lAutre, que je dsire, Cet Autre mchappe jamais ! Lui-mme le Libre se cre, Esclaves, tous ceux que jai faits ! BRUNNHILDE Mais le Wlsung, Siegmund, Seul, na-t-il pas lutt ? WOTAN Fauve, aux bois

den Vertrgen bin ich nun Knecht. Nur Einer knnte, was ich nicht darf ; ein Held, dem helfend nie ich mich neigte, der fremd dem Gotte, frei seiner Gunst, unbewusst, ohne Geheiss aus eigner Not, mit der eignen Wehr schfe die Tat, die ich scheuen muss, die nie mein Rat ihm riet, wnscht sie auch einzig mein Wunsch ! Der, entgegen dem Gott, fr mich fchte, den freundlichen Feind, wie fnde ich ihn ? Wie schf ich den Freien, den nie ich schirmte, der im eignen Trotze der trauteste mir ? Wie macht ich den Andren, der nicht mehr ich, und aus sich wirkte, was ich nur will ? O gttliche Not ! Grssliche Schmach ! Zum Ekel find ich ewig nur mich in Allem, was ich erwirke ; das Andre, das ich ersehne, das Andre erseh ich nie : denn selbst muss der Freie s ich schaffen ; Knechte erknet ich mir nur. BRNNHILDE Doch der Wlsung, Siegmund ? Wirkt er nicht selbst ? WOTAN Wild durchschweift ich100

Jai guid sa course ; Contre les lois des Dieux Jai pouss sa valeur, Et contre leur vengeance Seul le protge le fer, Que la faveur Dun Dieu lui donna. Quai-je voulu Mentir moi-mme ? Lerreur fut si bien Par Fricka montre ! Son il vit clair Ma honte sans nom : son vu je dois satisfaire !

mit ihm die Wlder ; gegen der Gtter Rat reizte khn ich ihn auf : gegen der Gtter Rache schtzt ihn nun einzig das Schwert, das eines Gottes Gunst ihm beschied. Wie wollt ich selbst mich belgen ? So leicht ja entfrug mir Fricka den Trug : zu tiefster Scham durchschaute sie mich ! Ihrem Willen muss ich gewhren.

BRUNNHILDE Ainsi donc vas-tu ravir la victoire BRNNHILDE Siegmund ? So nimmst du von Siegmund den Sieg ? WOTAN Jai touch jadis lAnneau pre, jai tenu lOr ! Le charme maudit Sacharne sur moi : Mon amour, je dois le dtruire, Perdre tous ceux que jaime, Lche, trahir Qui me chrit ! Croule jamais, Rgne clatant, Gloire divine, Honte des Dieux ! Effondre-toi, Mon uvre puissant ! Vain fut mon effort, Unique est mon vu, La fin! La fin ! Et pour la fin, Alberich sen charge ! Je comprends Maintenant le sens Des mots sinistres de Wala : Si le sombre ennemi dAmour Cre un fils en sa rage,

WOTAN Ich berhrte Alberichs Ring, gierig hielt ich das Gold ! Der Fluch, den ich floh, nicht flieht er nun mich : Was ich liebe, muss ich verlassen, morden, wen je ich minne, trgend verraten, wer mir traut ! Fahre denn hin, herrische Pracht, gttlichen Prunkes prahlende Schmach ! Zusammen breche, was ich gebaut ! Auf geb ich mein Werk : nur Eines will ich noch : das Ende das Ende ! Und fr das Ende sorgt Alberich ; jetzt versteh ich den stummen Sinn des wilden Wortes der Wala : wenn der Liebe finstrer101

La Fin des Dieux Ne doit tarder ! Le Niblung noir, Je lai su rcemment, ses vux soumit une femme, Que lOr lui a livre. Un fruit de haine Doit natre delle ; Ce fruit maudit Crot dans son sein : Le Nain sans amour Obtint ce prodige ; Mais le Hros que jaime, Le Libre, jamais ne natra : Bni soit ton rgne, Niblung futur ! Ce qui mcure, Prends-en lhritage, Lclat des Dieux, ce nant : Quil meure, par toi dvor ! BRUNNHILDE Oh dis, parle ! Que fera ton enfant ? WOTAN Suis lordre de Fricka, Sauve ses lois sacres ! Ce quelle veut, Jen fais mon dcret : Que sert de vouloir moi-mme ? Je ne puis rver ltre Libre ! Pour qui sert Fricka Lutte prsent ! BRUNNHILDE Oh ! regrette Et reprends larrt ! Tu aimes Siegmund : Moi, de ton cur Certaine, je sauve le Wlsung. WOTAN Fais prir le Wlsung,

Feind zrnend zeugt einen Sohn, der Selgen Ende sumt dann nicht. Vom Niblung jngst vernahm ich die Mr, dass ein Weib der Zwerg bewltigt, des Gunst Gold ihm erzwang : des Hasses Frucht hegt eine Frau ; des Neides Kraft kreisst ihr im Schoss : das Wunder gelang dem Liebelosen ; doch der in Lieb ich freite, den Freien erlang ich mir nicht. So nimm meinen Segen, Niblungensohn ! Was tief mich ekelt, dir geb ichs zum Erbe der Gottheit nichtigen Glanz : zernage ihn gierig dein Neid ! BRNNHILDE O sag, knde, was soll nun dein Kind ? WOTAN Fromm streite fr Fricka ; hte ihr Ehund Eid ! Was sie erkor, das kiese auch ich : was frommte mir eigner Wille ? Einen Freien kann icht nicht wollen : fr Frickas Knechte kmpfe nun du ! BRNNHILDE Weh ! Nimm reuig zurck das Wort ! Du liebst Siegmund : dir zulieb, ich weiss es, schtz ich den Wlsung. WOTAN102

Que Hunding par toi soit vainqueur ! Garde-toi bien, Sois ferme en ta force ; Tout ton courage Est utile aujourdhui ; Un fer vainqueur Arme Siegmund, Fier sera son effort ! BRUNNHILDE Lui qu chrir Toujours tu mappris, Lui si noble et fier Et si cher toi-mme, Contre lui rien ne mimpose Ton double vouloir ! WOTAN Ah ! quoses-tu ! Est-ce un dfi ? Qui es-tu, hormis laveugle Choix de mon vouloir ? Tayant mise en uvre, Vins-je si bas, Quon moutrage alors Quon me doit lexistence ? Crains, enfant, ma fureur ! Ton cur frmirait Devant sa foudre sur toi prte tomber ! En ma poitrine Dort le courroux Qui pourrait broyer Cet univers Qui ma souri si longtemps : Qui lappelle est frapp ! Deuil rpond au dfi ! Nexcite point Lire du Dieu ! Agis selon mon arrt : Siegmund tombe ! Tels soient ton uvre et ta loi

Fllen sollst du Siegmund, fr Hunding erfechten den Sieg ! Hte dich wohl und halte dich stark, all deiner Khneit entbiete im Kampf : ein Siegschwert schwingt Siegmund ; Schwerlich fllt er dir feig ! BRNNHILDE Den du zu lieben stets mich gelehrt, der in hehrer Tugend dem Herzen dir teuer, gegen ihn zwingt mich nimmer dein zwiespltig Wort ! WOTAN Ha, Freche du ! Frevelst du mir ? Wer bist du, als meines Willens blind whlende Kr ! Da mit dir ich tagte, sank ich so tief, dass zum Schimpf der eignei. Geschpfe ich ward ? Kennst du, Kind, meinen Zorn ? Verzage dein Mut, wenn je zermalmend auf dich strzte sein, Strahl ! In meinem Busen berg ich den Grimm, der in Graun und Wust wirft eine Welt, die einst zur Lust mir gelacht : Wehe dem, den er trifft ! Trauer schf ihm sein Trotz ! Drum rat ich dir, reize mich nicht ! Besorge, was ich befahl : Siegmund falle !103

BRUNNHILDE Tel air jamais neut le Pre, Encor quil soit vite irrit Lourd pse Le poids des armes : Aux joyeux assauts Jadis si lgres ! Mon pas se trane Au combat cruel ! Las ! mon Wlsung ! En lextrme angoisse Lamie infidle te quitte

Dies sei der Walkre Werk ! BRNNHILDE So sah ich Siegvater nie, erzrnt ihn sonst wohl auch ein Zank. Schwer wiegt mir der Waffen Wucht ! Wenn nach Lust ich focht, wie waren sie leicht ! Zu bser Schlacht schleich ich heut so bang. Weh ! mein Wlsung ! Im hchsten Leid muss dich treulos die Treue verlassen !

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B) QUELQUES MOTIFS CONDUCTEURS, RCAPITULATIF POUR FACILITER LA COMPRHENSION DE LANALYSE DE DIE WALKRE, ACTE II, SCNE 2, CIAPRS

Daprs la liste des motifs du Voyage artistique Bayreuth dAlbert Lavignac1

1

Albert Lavignac, Le Voyage artistique Bayreuth, Paris, Stock, 1980.

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DIE WALKRE, ACTE II,MISE EN SCNE DU

SCENE PAR

2;

ENREGISTREMENT

OSAKA,

ISSU DE LA SECONDE SPATIALE DE LA

RING

WIELAND WAGNER : CONSTRUCTION

PROGRESSION DRAMATIQUE

2

Claude Lust avait procd ltude de la construction spatiale de la progression dramatique de Wieland Wagner de lActe I, scne 5 de Tristan und Isolde3. Jai, quant moi, choisi dtudier, la lumire de la partition4, la reprsentation de la scne 2 de l Acte II de Die Walkre, puisquil sagit dun moment capital de la trame, au sein duquel labsence des couleurs des clairages de Wieland Wagner a sembl moins handicapante que dans le cas de lannonce de la mort ou des adieux de Wotan (il est difficile de recrer limpression vcue en salle face un enregistrement en noir et blanc lorsque surviennent ces moments si potiques). Dans cette reprsentation enregistre peu aprs la mort du metteur en scne : Tho Adam (Wotan), et Anja Silja (Brnnhilde). Il sagit de deux interprtes trs proches du dfunt initiateur du Nouveau Bayreuth, et qui taient donc capables de reproduire le jeu que Wieland Wagner avait pu leur inculquer (la chanteuse qui incarne Sieglinde ntait pas dans la troupe dorigine, jai donc prfr laisser de ct les scnes des Wlsungen). Enfin, Grace Hoffman, qui chantait Bayreuth depuis 1965, est Fricka. Un bref rappel de la situation dramatique du moment o survient la scne : Wotan, dans sa qute perptuelle de puissance, cherche dsesprment rcuprer lanneau du pouvoir qui est dsormais entre les mains du gant Fafner. Cet anneau a t maudit par celui qui la forg, le nain Alberich, dpouill de son bien dans Rheingold. Seul un hros, libre, dsintress par le pouvoir, est susceptible de librer lanneau de sa maldiction5. Siegmund, fils de Wotan et frre de Sieglinde, pourrait tre ce hros, mais tous ses actes sont en ralit dicts par la volont de Wotan : celui-ci llve en dehors de la socit (pour que ne naisse pas en lui une quelconque ambition sociale, un dsir de puissance), il plante lpe Notung dans larbre du domaine de Hunding, pour protger le hros dans le moment dultime danger et charge Brnnhilde, la Walkyrie, de le protger. Or, Siegmund et2

Claude Lust, Wieland Wagner et la survie du thtre lyrique, op. cit., p. 151 (il sagit du titre du chapitre III). 3 Claude Lust, Wieland Wagner et la survie du thtre lyrique, op. cit., p. 151-172. 4 Rduction pour piano et chant : Richard Wagner, Die Walkre, Klavierauszug mit Text von Felix Mottl, Frankfurt, C.F. Peters, 1942. 5 Nur [...] ein Held, dem helfend nie ich mich neigte, [...] unbewut, [...], schfe die Tat [...] , (Richard Wagner, Die Walkre, Acte II scne 2), Seul [...] un hros que je naurais jamais tent daider [...] inconsciemment [...], accomplirait lexploit [...] , traduit par Alfred Ernst.

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Sieglinde, qui se retrouvent au dbut de Die Walkre aprs avoir t spars depuis lenfance, vivent un amour qui fait offense aux lois divines de Fricka, desse du lien conjugal. En effet, la liaison des Wlsungen nest pas seulement incestueuse, elle est aussi extra-conjugale : mme si elle y a t force, Sieglinde est unie Hunding par les liens sacrs du mariage et Hunding demande rparation auprs de Fricka pour loffense quil subit. Fricka se prsente donc devant Wotan et lui fait comprendre quil briserait lautorit des dieux sil continuait protger Siegmund6. Les runes de la lance de Wotan marque de son pouvoir sont des lois crites sur lesquelles reposent la puissance des dieux : en soutenant qui les enfreint, Wotan perdrait toute puissance et ne pourrait lutter contre larme grandissante dAlberich, assoiff de vengeance. Wotan cde Fricka, et, dans la scne qui suit, annonce donc Brnnhilde sa dcision dabandonner Siegmund une mort certaine27.

6

Ibid, Cen est donc fait des dieux ternels, depuis que tu conus les Wlsung sauvages ? , So ist es denn aus mit den ewigen Gttern, seit du die wilden Wlsungen zeugetst ? , traduction dAlfred Ernst. 7 Je me suis permis de noter quelques motifs conducteurs que lon peut trouver dans cette scne. On trouvera ces quelques portes en annexe. Je me suis largement inspire de la liste des motifs du Voyage artistique Bayreuth dAlbert Lavignac, Paris, Stock, 1980, p. 410-447.

110

PRINCIPES MTHODOLOGIQUESLtude suivante vise clairer le rapport entre la partition crite et lespace scnique de lActe II scne 2 de Die Walkre (dbut de lanalyse la fin de la scne 1, lentre en scne de Brnnhilde), dans la mise en scne de Wieland Wagner, enregistre Osaka peu aprs sa mort en 1966. Je me suis appuye sur ldition G. Schirmer (New York) de la partition8, une bonne rduction pour piano et voix de la version orchestrale. Jen ai donc insr les extraits qui appelaient un commentaire dordre spatial. Dans un souci de comprhension, jai laiss certains passages de transition entre deux moments de bouleversement de lespace scnique lorsquils se droulent au sein de la mme coupe (terme expliqu dans la lgende qui suit). Ces moments intermdiaires sont exposs en taille rduite, dans le but dobtenir la plus grande clart possible dans la prsentation, puisqu chaque moment global de la partition correspond un croquis, que jai moi-mme dessin. Lorsque jopre un saut dans le temps, cest--dire quand je nintgre pas toute la transition entre deux moments tudis, cest que cette transition est empreinte du mme caractre spatial et musical que dans lextrait prsent. Quand survient cette situation, je rsume la transition grce au signe suivant : [...] . Les noms des diffrents leitmotive que jai pu souligner dans la partition sont issus du Voyage artistique Bayreuth dAlbert Lavignac9. Notons cependant que ces appellations ne cernent ni la complexit ni la richesse de ces motive, surtout dans le traitement qui en est fait. Mon but nest pas de les caractriser dune manire dfinitive. La dtection de ces motifs claire le texte (voir le chapitre III du corps du mmoire) et permet de mieux mettre en lumire le sens et surtout la dimension ncessaire de certains mouvements scniques. On retrouvera en annexe une table des principaux motive dans leur forme originale, issus du mme ouvrage dAlbert Lavignac. Enfin, je tiens rendre hommage Claude Lust, dont ltude de la construction spatiale de la progression dramatique a t le modle pour lanalyse qui suit.

8

Richard Wagner, The Ring of the Nibelungen. Second part : The Valkyrie (Die Walkre) / Richard Wagner ; English translation by Frederick Jameson ; complete vocal score in a facilitated arrangement by Karl Klindworth, New York, Ed. G. Schrimer, 1904. 9 Albert Lavignac, Le voyage artistique Bayreuth, op. cit.

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112

LGENDE10Les chiffres romains et les lettres capitales se rapportent aux coupes , cest--dire aux croquis vus globalement : il sagit des situations dramatiques. Ils font aussi rfrence la qualit du temps ce moment de la partition : la musique qui dicte la position des personnages dans lespace. Les chiffres arabes, placs directement sur le croquis ou sur la citation musicale, se rapportent aux dplacements des personnages ou leurs mouvements susceptibles de modifier la construction de la situation dramatique. Ces chiffres indiquent une modification spatiale suite un changement de la qualit de temps : un vnement musical ou dramatique a lieu et implique donc une modification de lespace, cest--dire un geste ou un dplacement du chanteur. Texte correspondant en lettres minuscules.

Symboles graphiques E. ou e. vnement spatial (croquis) T. ou t. vnement temporel (partition) Position antrieure Signe dun Leitmotiv Mouvement ou dplacement vnements lis Brnnhilde vnements lis Fricka Tendu, hach, titubant Rapide, souple, lgato Rapide, brusque, violent vnement lis Wotan

10

Quasi intgralement reprise celle de Claude Lust.

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ANALYSE

114

I I T : PAROLES DE FRICKA SUR DE GRANDS INTERVALLES MLODIQUES, HACHS, FORTE : COLRE CONTRE LES WLSUNGEN. ELLE IMPOSE SON AUTORIT. E : WOTAN FAIT DOS FRICKA. IL CDE SES DEMANDES SUCCESSIVES. SA LANCE EST BAISSE : MARQUE DE SON ASSOUVISSEMENT. FRICKA SE TIENT EN ARRIRE-SCNE, ET DONNE AINSI LIMPRESSION DE DOMINER LESPACE.

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1

II 1 t : on entend au loin le Heiha ! de Brnnhilde, bientt de retour. Le motif des Walkyries rsonne aux cors. Les doubles croches des violons soutiennent la vivacit de ce motif qui ajoute donc une tension supplmentaire grce au contraste avec les mesures prcdentes. Fricka chante entre les Heiha ! de Brnnhilde. Elle lui emprunte la mme rythmique allante (croches, croches pointes, doubles roches), sur le mme accord de R que le dernier Hojotoho : Fricka refuse de se laisser intimider par la Walyrie. e : Fricka, qui avait entam un lger mouvement de recul aprs avoir lanc son ordre de destruction des Wlsungen, sempresse davancer vers le milieu de la scne (entre larrire-scne et le public, ct cour ). Fricka se met donc en vidence : Brnnhilde doit se sentir comme une intruse. Wotan, lui, redresse sa lance (2) : larrive imminente de se fille lui rend un peu de force. II E : SILENCE DES DEUX PERSONNAGES SUR SCNE, ATTENTE. LE CHANT DE BRNNHILDE SINTENSIFIE.

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T : FRICKA EST DSORMAIS PRTE ACCUEILLIR BRNNHILDE, SA RIVALE 11 ELLE DOMINE LA SCNE. WOTAN FAIT TOUJOURS DOS SA FEMME, COMME POUR CHAPPER LA SITUATION.

11

Brnnhilde est en effet la fille incestueuse de Wotan, et chappe lautorit de Fricka, dont elle se moque souvent (voir Acte II, scne 1). Fricka est gnralement associ la raison, alors que Brnnhilde est lincarnation de lamour.

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120

3

4

III 4 t : Alors que Brnnhilde est sur le point dentrer, tenant dj son fa aigu victorieux, Fricka se tourne dans sa direction (3). Brnnhilde entre en scne sur lenvole lyrique victorieuse des Walkyries. Elle se heurte la vision du visage dfiant de Fricka : la cellule rythmique et mlodique du Hojotoho ! est reprise par les cordes seules, mais en chute progressive, rallentando, vers les graves. Les cuivres, qui dominaient (gloire des Walkyries) sont rduits ltat de pdale (SOL). Malaise et inquitude de Brnnhilde. e : La reprise en chute du Hojotoho correspond au changement de dmarche de Brnnhilde, qui avance dsormais dune dmarche saccade. Elle sarrte au milieu de la scne (au centre, entre le ct cour et le ct jardin) III E : TENSION EXTRME. LA SURPRISE DE BRNNHILDE ET SON ARRT CONDUISENT LA DOMINATION DE FRICKA. T : LE MOTIF VIF, FORTE, DE LA WALKYRIE LAISSE PLACE AUX SEULS TRIOLETS JOUS PAR LES CORDES. JUSQU LA DERNIRE MESURE, LHARMONIE NE CHANGE QUE TOUS LES DEUX TEMPS, QUASI SYSTMATIQUEMENT PAR MOUVEMENTS CONJOINTS. ILSAGIT DU SOUTIEN ORCHESTRAL, PIANO, DANS LAIR RUHIG121

DE FRICKA QUI SUIT : AFFIRMATION DE LAUTORIT DE LA DESSE.

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5

Le trait

12

6

IVCourroux de Wotan13

6 t : Lorsque lorchestre se tait, dans lattente de la rponse de Wotan, la tension est son tat maximal. lorchestre, sous Nimm den Eid ! : le motif du courroux de Wotan, qui avait t le motif principal de la scne prcdente. e : Pour soutenir son chant a capella, Fricka lve la main droite et recule le pied gauche pour sa demande finale (5). Mouvement fort qui entrane labdication physique (6) autant que psychologique, de Wotan : nen pouvant plus, il scroule sur sa lance ds quil prononce le mot Eid. IV T : FRICKA EN POSITION DOMINANTE. ELLE CHANTE A CAPELLA SA DERNIRE ADRESSE WOTAN AU COURS DE CETTE SCNE : AVEC LES MMES GRANDS CARTS DE NOTES QUE PRCDEMMENT (SOL SAUT DOCTAVE VERS LE GRAVE), ELLE RAPPELLE LOFFENSE DU WLSUNG. SUIT, LORCHESTRE, LE MOTIF DU TRAIT. WOTAN EST CONDAMN OBIR.12 13

Voir p. 104 en annexe. Voir p. 106 en annexe.

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E : LA POSITION DE FRICKA LUI DONNE UNE FORTE STATURE. NI WOTAN NI BRNNHILDE (QUI A LE REGARD TOURN VERS SON PRE), NOSENT LA REGARDER. ELLE EST VICTORIEUSE, LES DEUX AUTRES ATTENDENT SON DPART.

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7

8

9 - 10 11

2 =

V(du temps de la partition)

11 t : Le pas de Fricka est dabord hsitant, puis prend de lassurance au cours de la monte mlodique (amorce la deuxime mesure de la porte ci-dessus). Son arrt se fait sur un accord long et paroxystique (septime majeure, accord clatant), qui marque le sommet de lascension mlodique : Fricka change un regard avec Brnnhilde, mis en valeur par une grande respiration orchestrale avant de faire rsonner cet accord dans linterprtation de Thomas Schippers, chef dorchestre de cette Walkre dOsaka. partir de ce moment : chute progressive de la ligne mlodique. e : Sur le silence de lorchestre qui suit la promesse de Wotan, Fricka hsite, et amorce un premier mouvement vers son mari silencieux (8), puis renonce le retrouver elle accepte son rle dpouse que son mari naime plus . Brnnhilde, apparemment touche par cette rsignation, avance avec hsitation vers Fricka en deux temps : dabord quand elle voit le regard que porte la desse sur son mari (8), puis lorsque lpouse amorce son dpart (9). Fricka se dirige dun pas lent, mais sr, vers larrire-scne ct cour, afin de quitter la Scheibe (10). Elles sarrtent toutes deux pour changer un regard (11). Pour ce faire, Brnnhilde fait dos son pre, marque que malgr la victoire de Fricka et la relation orageuse quelles entretiennent, il y a change entre les deux femmes. V T : CHUTE MLODIQUE DE LORCHESTRE APRS UN GRAND CLIMAX : ACCALMIE MOMENTANE MARQUE PAR LAMORCE DU DPART DE FRICKA. E : LE RENVERSEMENT DE LA SITUATION EST ACHEV. FRICKA RETOURNE SA POSITION INITIALE, MARQUE DE STABILIT129

VICTORIEUSE : ELLE A OBTENU CE QUELLE VOULAIT SON ENTRE. ON RESSENT TOUJOURS SON ASCENDANT SUR TOUT LESPACE SCNIQUE GRCE SA POSITION DOMINANTE EN ARRIRE-SCNE. WOTAN RESTE LAVANT-SCNE : SON DPLACEMENT PHYSIQUE PAR RAPPORT AU DBUT DE LA SCNE AVEC FRICKA FAIT ECHO SON REVIREMENT. BRNNHILDE SE TIENT ENTRE LES DEUX PERSONNAGES : LA WALKYRIE DGAGE UNE FORCE SUPRIEURE CELLE DE WOTAN, ELLE SE TIENT DROITE ET DERRIRE LUI, TRADUCTION SPATIALE DE LASCENDANT.

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12

13

[...] 14

VIMaldiction de lanneau14

13 t : Ton quasi rcitatif pour Fricka, pour sadresser pour la premire fois la Walkyrie. La Walkyrie ne lui rpond pas : le silence la pousse quitter la scne rapidement sur un motif dorchestre menaant, celui de la maldiction de lanneau, qui obsde Wotan (toujours plong dans ses penses). e : Fricka en levant le bras gauche vers Brnnhilde, renforce le lien entre elle et la Walkyrie, cr jusquici uniquement par la gestion de lespace. Brnnhilde est une prsence trs forte mais elle ne fait que percevoir dans cette scne. Elle ne chante pas, elle nest prsente dans la musique que par la tension quelle gnre. En levant le bras, Fricka recule doucement pour renforcer son adresse (12). Puis elle sloigne dun bon pas (13). Brnnhilde tente tout de mme de la suivre, puis se rsigne (14). VI T : FRICKA SADRESSE ENFIN MUSICALEMENT BRNNHILDE. CELLE-CI AURA MAINTENANT LA PAROLE, QUELLE VA PRENDRE DANS LA SCNE SUIVANTE. ON RETOURNE PROGRESSIVEMENT DANS LUNIVERS DE WOTAN, DONT LA DCISION NA T MOTIVE QUE PAR LA MALDICTION DE LOR, INTRODUITE DANS LA PARTITION AU MOMENT DU DPART DFINITIF DE FRICKA.14

Voir p. 105 en annexe.

133

E : DANS LESPACE CR PAR WIELAND WAGNER (TOUJOURS LI LA MUSIQUE), BRNNHILDE A DSORMAIS LASCENDANT SUR SON PRE : CEST ELLE QUI LE QUESTIONNE DABORD. TOUT LENJEU DE LA SCNE VA CONSISTER EN UN RENVERSEMENT DE CETTE SITUATION.

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BRNNHILDE

15

VIICourroux de Wotan15

15 t : Brnnhilde intervient pour la premire fois depuis son arrive. Aprs avoir comment pour elle-mme le dpart triomphant de Fricka, elle sadresse son pre dans un ton quasi rcitatif, doux. Lintervalle qui spare les deux syllabes de son premier mot, Vater, est un intervalle de sixte mineure descendante. Cet cart renforce le sentiment dinquitude qui se dgage de Brnnhilde (lcart entre les deux notes leur donne un caractre dappel, semblable la dtresse). La rponse est le motif du courroux de Wotan. Brnnhilde ragit avec une exclamation qui commence maintenant par un intervalle de sixte majeure : linquitude augmente. e : Brnnhilde sest progressivement retourne vers son pre, pour sadresser lui. Elle nose avancer vers lui (mais dun pas saccad) que lorsquil ne rpond pas sa question (15). Son pas entrane son exclamation ( Trbe scheinst du und traurig ! 16). VII T : WOTAN DABORD SOURD AUX APPELS DE BRNNHILDE. LE MOTIF DU COURROUX DE WOTAN APPARAT LORSQUIL LUI RPOND BRIVEMENT. CE MOTIF VA TRE TRANSPOS DE MANIRE ASCENDANTE DEUX REPRISES. WOTAN EST ENCORE IMMOBILE MAIS LE MOTIF RSONNE DE MANIRE DE PLUS EN PLUS SOMBRE. E : UNE NOUVELLE TENSION NAT. BRNNHILDE NASSUME PAS LASCENDANT SPATIAL QUELLE A SUR SON PRE : ELLE A T LEVE COMME INCARNATION DE LA VOLONT DE WOTAN ET EST DONC HABITUE LUI TRE SOUMISE. ELLE SE RAPPROCHE15 16

Voir p. 106 en annexe. Sombre et triste, tu sembles , traduit par Alfred Ernst.

137

DE WOTAN DE QUELQUES PAS MAL-ASSURS : TENTATIVE DE METTRE FIN CET ASCENDANT INHABITUEL. LE DSESPOIR DE WOTAN OCCUPE TOUT LESPACE (SON IMMOBILIT RENFORCE SA PRSENCE).

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16

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VIII V I

18 t : Le mot Allen, est trait a capella, avec un enchanement de type dominante/tonique (do-fa), qui constitue la fin de ce premier emportement de Wotan. La tension qui avait pes jusque l clate, lorchestre, agit, fortissimo, le mne ce constat final, savoir quil est de tous, le plus misrable 17. e : la chute de type dominante/tonique est mise en parallle avec la chute de la lance, que Wotan jette. Depuis le dbut de lagitation de lorchestre dans la nouvelle harmonie de fa (16, qui correspond aussi au mouvement de recul de Wotan), Wotan lve sa lance (17), puis, parvenu au point final de la tonique, il renonce la marque de son pouvoir (il jette sa lance, 18) et savance malgr lui, titubant, vers le devant et milieu de la scne. VIII T : MOTIF RPT LORCHESTRE AU PREMIER CHANGEMENT DARMURE : LENCHANEMENT NOIRE/CROCHE/TRIOLET EN ASCENSION MLODIQUE DONNE UN CARACTRE DURGENCE UN MOMENT O LIMMOBILIT NEST PLUS POSSIBLE. E : LA TENSION DE LIMMOBILIT DE WOTAN CLATE ENFIN, LESPACE EST DSORMAIS LIBR, BRNNHILDE VA POUVOIR SE RAPPROCHER DE LUI.

17

Der Traurigste von Allen traduction dAlfred Ernst.

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19

20

Lamour18

IX 20 t : Le motif de lamour, jusquici associ aux Wlsungen, est jou la clarinette (linstrument qui jouait lamour du frre et de la sur au premier acte). On lentend alors que Brnnhilde enlace Wotan. Il devient ce moment l lamour de Brnnhilde et de Wotan. e : Brnnhilde savance enfin vers son pre, reproduisant son geste de lcher sa lance (19), mais ici par dtresse et non par colre. Elle peut alors, derrire lui, lenlacer et poser sa tte sur son paule gauche. Ceci suscite chez lui un relchement manifest par la baisse progressive de sa main (20), quil avait porte sa tte. IX T : LAMOUR DES WLSUNGEN ENVAHIT LESPACE ET OPRE UN PARALLLE ENTRE LES DEUX COUPLES QUI, LA FIN DE DIE WALKRE, CONNATRONT CHACUN UNE ISSUE TRAGIQUE.

18

Voir p. 106 en annexe.

145

E : LES DEUX PERSONNAGES SE TIENNENT LAVANT-SCNE, POSITION DGALIT QUI SUGGRE LOSMOSE QUI LES UNIT (WOTAN VA DIRE : JE ME PARLE EN TE PARLANT ). PEUT ALORS NATRE LA CONFESSION QUASI PSYCHANALYTIQUE DE WOTAN SA FILLE.

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[...]Walkyrie

21

XErda, les nornes, le destin19

21 t : Alors que Wotan vient dexpliquer son inquitude et la raison pour laquelle il a charg les Walkyries de rassembler le plus de hros possible au Walhalla, le thme des Walkyries se fait entendre et veille lesprit conqurant de Brnnhilde. Alors que son pre la libre de son treinte, elle passe devant lui, rvant la gloire du Walhalla, dont on entend le thme lorchestre.

19

Voir p. 104 en annexe, les nornes (thme de construction identique).

149

e : Lorsque Brnnhilde sloigne en passant devant lui, Wotan saisit doucement sa fille par les paules pour lui parler des contraintes quil doit surmonter malgr la puissance du Walhalla.

X T : CONTRASTE ENTRE LE DISCOURS DE BRNNHILDE, EMPREINT DE LA FORCE RASSURANTE DU MOTIF DES WALKYRIES, ET LE RCITATIF SACCAD DE LA RPONSE DE WOTAN, QUI SURGIT APRS LE THME DERDA (DONC DU DESTIN) LORCHESTRE. E : BRNNHILDE EST RASSURE PAR LVOCATION DES HROS QUELLE A MENS AU WALHALLA. ELLE SE SENT LIBRE DVOLUER DANS LESPACE MAIS WOTAN LEN EMPCHE : IL CHERCHE LA MAINTENIR DANS SON PROPRE ESPACE, DONC DOMINER SA VOLONT. IL SE PLACE DERRIRE ELLE, COMME FRICKA STAIT PLACE DERRIRE LUI : POSITION DAUTORIT.

150

151

152

22

Servitude ( la basse)20

23

Lpe21 (voix dalto, clef de fa suprieure de laccompagnement)

[...]

20 21

Voir p. 103 en annexe. Voir p. 105 en annexe.

153

24

XI V I 22 t : le motif de la convention avec les gants se fait entendre lorchestre : Wotan vient de rsumer la menace quincarne Alberich. Un motif musical de contrainte supplmentaire apparat donc (on avait entendu jusquici dans la scne le motif de la servitude, du trait, de la maldiction de lanneau, du destin22, etc.) et va enclencher une nouvelle mutation de lespace, puisque Wotan va se dplacer pour la deuxime fois. e : Wotan recule devant le poids de la contrainte et va traverser la Scheibe (du jardin la cour) en plusieurs tapes : dabord un franc recul, puis une marche saccade (23) de ct lorsque rsonne la trompette le thme de lpe et quil entrevoit lespoir lointain dtre sauv ( Nur einer ). Enfin, il succombe au dsespoir : il ne forme que des esclaves ( Knechte erknet ich mir nur 23) et la possibilit de rdemption grce un hros libre parat impossible. La sentence (24) mne une nouvelle fois un enchanement dominante/tonique (mi-la), qui, comme prcdemment, entrane la manifestation physique du dsespoir. Wotan titube, pli en deux, vers lavant, la main porte la tte. XI T : ALLITRATIONS DANS LE TEXTE DE WOTAN AUX MOMENTS DE DSESPOIR (ZOLL/ZAHLTE, VERTRUG/DARF, KNECHTE/ERKNET, BERHRTE/ALBERICH) MANIFESTS PAR UNE CRISPATION LAQUELLE SUCCDE UN MOUVEMENT.

22 23

Voir respectivement p. 104, 103, 104, 105 en annexe. Esclaves, tous ceux que jai faits ! , traduit par Alfred Ernst.

154

E : CHARGE MOTIVE CROISSANTE DU MOUVEMENT : LE PAS DE WOTAN EST DABORD ASSUR, PUIS SACCAD, ENFIN TITUBANT. LOPPRESSION SE MANIFESTE PAR UNE DIFFICULT VOLUER DANS LESPACE, QUI DEVIENT DONC HOSTILE AU PERSONNAGE. IL PREND TOUTEFOIS LASCENDANT SUR SA FILLE : IL A LINTENTION DE LUI DLGUER UNE LOURDE RESPONSABILIT.

155

156

25

XII V-----------------------25 t : Le mouvement (25) survient au dernier lan de lascension mlodique qui dbute la question de Brnnhilde ( So nimmst du von Siegmund den Sieg ? 24). Rupture de tempo (maintenant schnell). Le chant de Wotan prend le relais de lenvole de lorchestre grce une mlodie ascendante qui aboutit sa note la plus aigue de la scne : sol, sur le mot Gold. e : premier lan fluide, dynamique de Wotan vers lavant. XII T : LAPPOGGIATURE DE TRIOLETS CARACTRISTIQUES DU COURROUX DE WOTAN LANCE LENVOLE ORCHESTRALE. LA COLRE AMORCE DONC LE MOUVEMENT. SUR LA PHRASE ICH BERHRTE ALBERICHS RING , ON ENTEND LES MMES NOTES, BMOLISES, QUE CELLES DE LA MALDICTION DE LANNEAU PAR ALBERICH25. PDALE DE DOMINANTE (SI, DOMINANTE DE MI), CE QUI AUGMENTE LA TENSION SUR CE REGRET DE WOTAN. E : WOTAN CONQUIERT ALORS LESPACE COMME IL A VOULU CONQURIR LANNEAU. BRNNHILDE EST IMMOBILISE PAR LA VIOLENCE DGAGE PAR LE CORPS DE WOTAN, QUI AVANCE LE POING SERR, LEV.

24 25

Tu prends Siegmund la victoire , traduction dAntoine Gola. Voir p. 105 en annexe.

157

158

26

[...]La fuite

la maldiction

[...] 27

I-----------------------Erda, le destin, les nornes

159

Travail de destruction des Nibelungen (orchestre)

28

[...]Lor

Travail de destruction des Nibelungen (orchestre)

XIIILe regret de lamour26

26

26

Pour ces quatre motifs, voir en annexe successivement p. 103 pour lor et p. 105 pour le regret de lamour.

160

t : Le motif de la fuite (26) enclenche une succession de mouvements marquant la faiblesse de Wotan. e : Wotan recule pas saccads (26) puis contemple son destin, les bras le long du corps (27), la tte haute, et enfin succombe au dsespoir : il titube vers Brnnhilde (28) pour scrouler sur elle. XIII T : CHANT DE PLUS EN PLUS AGIT DE WOTAN. ABOUTIT ENSUITE AU SILENCE DE DAS ENDE . WOTAN A RECUL, LES BRAS CARTS, LARRIRE DE LA SCNE. IL Y BAISSE SES BRAS : IL CHANTE CALMEMENT SUR LE VIDE DU SILENCE ET DE LESPACE QUIL CONTEMPLE DEVANT LUI, DEPUIS SA POSITION RECULE. LE THME DERDA QUI SUIT LE SECOND DAS ENDE , PRONONC PAR WOTAN EST RENFORC PAR LA PDALE DE TONIQUE (DO MINEUR) ET ACCENTUE DONC LE POIDS DU DESTIN. RPTITION DU MOTIF DE TRAVAIL DE DESTRUCTION DES NIBELUNGEN : LA SITUATION DE WOTAN DEVIENT PLUS PESANTE. ALORS QUIL SCROULE SUR SA FILLE, RSONNE LE MOTIF DU REGRET DE LAMOUR. SI ALBERICH PEUT REGRETTER LAMOUR, WOTAN SOUFFRE DE NE PAS Y AVOIR RENONC, PUISQUIL NE PEUT ALORS CONQURIR LANNEAU. E : ANTI-CLIMAX : WOTAN RECULE, LES BRAS OUVERTS, MOUVEMENT CONTRAIRE AU PRCDENT. DSQUILIBRE RENOUVEL DE LESPACE, PROVOQU PAR LE RETRAIT DE WOTAN VERS LOMBRE, ET LIMMOBILIT DE BRNNHILDE SUR LE DEVANT DE LA SCNE. POSITION FINALE : RETOUR UNE POSITION DGALIT DANS LESPACE. WOTAN NA PAS ENCORE DONN SES ORDRES.

161

162

29

30

V

I

V/V V

XIV Monte chromatique -------------29 t : ascension mlodique chromatique sur un rythme saccad (noire pointe double, double croche), sur un decrescendo qui suit le mouvement saccad de recul progressif de Wotan. e : Brnnhilde recule en entendant le nom de Fricka (30), laquelle Wotan lui ordonne dobir. XIV163

T : LORCHESTRE, TRS PRSENT DANS LES MESURES QUI PRCDENT, SAMENUISE ET SE LIMITE PONCTUER LE DISCOURS DE WOTAN. FRICKA AVAIT DONN SES ORDRES DE LA MME MANIRE. DABORD UN ENCHANEMENT SUR LA FIN DE LORDRE DE WOTAN ( HTE IHR EH UND EID ! 27/ V-I : MILA) CARACTRE DE SENTENCE DANS LA LIGNE VOCALE, ENCORE UNE FOIS MARQUE PAR LE DSESPOIR DE WOTAN. PUIS ACCORDS DE TENSION, DE TYPE DOMINANTE, SUIVIS D UNE MONTE CHROMATIQUE DES ACCORDS. LA TENSION AUGMENTE (ELLE EST RENFORCE PAR LA GRADATION DANS LES NUANCES, QUI SUR TROIS ACCORDS SUCCESSIFS, SONT PIANO, FORTE, FORTISSIMO) : ELLE MNE LA RACTION VIOLENTE DE BRNNHILDE QUI VA SUIVRE ( WEH ! ). E : LE BOULEVERSEMENT DU RAPPORT BRNNHILDE/WOTAN CONTINUE : RECUL DES DEUX PERSONNAGES FACE FACE, CLATEMENT RELATIONNEL CONCRTIS PAR UN CLATEMENT DANS LESPACE.

27

Sauve ses lois sacres , traduit par Alfred Ernst.

164

165

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31

32

33

Lpe28

28

Voir p. 105 en annexe.

167

[...]

La compassion29

34

[

XVLe trait 30

29 30

Voir p. 105 en annexe. Voir p. 104 en annexe.

168

31 t : Retour larmure (DO) de la premire adresse de Brnnhilde son pre (VII) et de celle du motif de lamour (IX) : Brnnhilde fait appel la sensibilit de Wotan. e : La Walkyrie tente de se rapprocher de son pre (30). Ce rapprochement sopre, mais de manire agressive : Wotan la saisit par le bras (32) dans lintention de la soumettre sa volont. Raidissement des corps, dsormais antagonistes. Conduit lloignement dfinitif des personnages (33-34, simultans). XV T : SITUATION FINALE : MOTIF DE COMPASSION NONC PAR BRNNHILDE, AUQUEL WOTAN RPOND DUREMENT. SUIT LE THME DU TRAIT. WOTAN, QUI SE PLAIGNAIT DTRE PRISONNIER DES RUNES DE SA LANCE REND SA PROPRE FILLE ESCLAVE DE SES LOIS. E : UNE FOIS SPAR DE BRNNHILDE, WOTAN LVE LE BRAS VERS ELLE, MME MOYEN QUE FRICKA POUR RENFORCER SA POSITION LARRIRE DE LA SCNE. IL DOMINE DANS LESPACE, QUI EST BOULEVERS : BRNNHILDE SE TIENT DSORMAIS LA PLACE INITIALE DE SON PRE.

169

170

V 35 36

XVIDtresse des dieux31

35 t : encore une fois, cest le mouvement tonique/dominante qui impulse le mouvement (mi-la, sur les deux derniers mots de Wotan de la scne) e : dpart prcipit de Wotan (35), qui semble vouloir slever du sol en soulevant lgrement ses bras qui reposaient le long de sa taille. Il ramasse sa lance, quil lve trs haut, et quitte la scne. Brnnhilde tente de le suivre (36), mais elle renonce. Les mouvements sont soit saccads (Brnnhilde), soit violents (Wotan). XVI T : MOTIF DE LA DTRESSE DES DIEUX SUR LE DPART DE WOTAN. LORCHESTRE EST TOUJOURS FOCALIS SUR LUI, JUSQU SA DISPARITION DE LA SCNE. E : LA TENSION DISPARAT AVEC LE DIEU. ELLE LAISSE PLACE LA DTRESSE DE BRNNHILDE, LAISSE SEULE POUR ERRER DANS LESPACE DSERT JUSQU LA FIN DE LA SCNE. LES DIEUX ONT FUIT LA SCHEIBE POUR LAISSER LA WALKYRIE AGIR LEUR PLACE. ELLE VA DSORMAIS JOUER UN RLE CENTRAL DANS LACTION.

31

Voir p. 106 en annexe.

171

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TABLE DES MATIRES1)CROQUISETPHOTOGRAPHIES .......................................................................................................7 ANNEXEA ..................................................................................................................................................9 RythmischeRume(espacerythmique),esquissedAdolpheAppiade1924................. 9 ANNEXEB ............................................................................................................................................... 11 DieWalkre,Basel,1924,dcorsdAdolpheAppia............................................................... 11 ANNEXEC................................................................................................................................................ 13 DasRheingold,Scne2,Bayreuth1955,RudolfLustig(Loge),HansHotter(Wotan), JosefTraxel(Froh),ToniBlankenheim(Donner),GeorginevonMilinkovic(Fricka) 13 ANNEXED ............................................................................................................................................... 15 Siegfried,ActeIII,scne3,1954,MarthaMdl(Brnnhilde),WolfgangWindgassen (Siegfried)............................................................................................................................................ 15 ANNEXEE................................................................................................................................................ 17 Rheingold,Scne2,1956,JosefGreindl(Fasolt),ArnoldvanMill(Fafner),Georgine vonMilinkovic(Fricka),GrBrouwenstijn(Freia),JosefTraxel(Froh),AlfonsHerwig (Donner),HansHotter(Wotan),LudwigSuthaus(Loge). .................................................. 17 ANNEXEF................................................................................................................................................ 19 Gtterdmmerung,ActeIIscne4,(lesermentdeSiegfried),1951,MarthaMdl (Gutrune),HermannUhde(Gunther),AstridVarnay(Brnnhilde),BerndAldenhoff (Siegfried),LudwigWeber(Hagen) ........................................................................................... 19 ANNEXEG ............................................................................................................................................... 21 AugusteRodin,Lebaiser ................................................................................................................ 21 ANNEXEH ............................................................................................................................................... 23 DieWalkre,ActeII,scne1,(FrickaetWotan),1965,UrsulaBoese(Fricka),Tho Adam(Wotan).................................................................................................................................... 23 ANNEXEI ................................................................................................................................................ 25 DieWalkre,ActeII,scne2(BrnnhildeetWotan),1954,HansHotter(Wotan), AstridVarnay(Brnnhilde) .......................................................................................................... 25 ANNEXEJ................................................................................................................................................. 27 DieWalkre,ActeII,scne2(BrnnhildeetWotan),1965,ThoAdam(Wotan), BrigitNilsson(Brnnhilde)........................................................................................................... 27 ANNEXEK ............................................................................................................................................... 29 DieWalkre,ActeII,scne2(BrnnhildeetWotan),1965,ThoAdam(Wotan), BrigitNilsson(Brnnhilde)........................................................................................................... 29 ANNEXEL................................................................................................................................................ 31 DasRheingold,scne4,1965,UrsulaBoese(Fricka),AnjaSilja(Freia),TheoAdam (Wotan),WilliamOlvis(Froh),MarttiTalvela(Fasolt),GerdNienstedt(Donner), WolfgangWindgassen(Loge) ...................................................................................................... 31 ANNEXEM............................................................................................................................................... 33 DieWalkre,ActeI,1965,LeonieRysanek(Sieglinde),JamesKing(Siegmund)....... 33 2)LAPARTITIONDURINGETSAREPRESENTATION ................................................................ 35 DASRHEINGOLD ................................................................................................................................ 37 AnalyseduprludedanslamiseenscnedeHarryKupfer .............................................. 37 Lgende ................................................................................................................................................ 39 GTTERDMMERUNG ..................................................................................................................... 47 ExtraitsvenantsoutenirlanalysedelActeII,scne4,danslamiseenscnede PatriceChreau ................................................................................................................................. 47 Lgende ................................................................................................................................................ 49

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SIEGFRIED............................................................................................................................................ 83 ExtraitsvenantsoutenirlanalysedelActeII,scne2,danslamiseenscnede LaFuradelBaus................................................................................................................................ 83 Lgende ................................................................................................................................................ 85 DIEWALKRE..................................................................................................................................... 93 a)Textedelascnetudieciaprs(lemonologuefinaldeBrnnhildenestpas inclusdansltudedelaconstructionspatialedelactiondramatique) Livret franaisdAlfredErnst(18601898).......................................................................................... 95 b)Quelquesmotifsconducteurs,rcapitulatifpourfaciliterlacomprhensionde lanalysededieWalkre,ActeII,scne2,ciaprs. ............................................................ 105 Principesmthodologiques......................................................................................................... 111 Lgende .............................................................................................................................................. 113

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