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9 DRAMMA DI AMBIANTE STORICO EN QUATRE ACTES UMBERTO GIORDANO SAISON

1112 - Programme d'opéra n°9 - Andrea Chénier - 09/11

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DESCRIPTION

Grand Théâtre de Genève Programme de salle d'opéra n°9 Andrea Chénier Umberto Giordano

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Dramma Di ambiante storico en quatre actes

umbERTo GioRDANo

saison

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Passion et partage

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au cœur du Grand Théâtre».

En participant à ce programme de formation,

nous nous engageons en faveur de la génération

à venir. Nous sommes particulièrement heureux

de pouvoir offrir aux talents de demain

l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et

du ballet, et peut-être même de susciter des

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Les associés de Pictet & Cie vous souhaitent

une très belle saison 2011-2012.

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Ville de Genève Association des communes genevoises (ACG)

Cercle du Grand ThéâtreFondation philanthropique Edmond J. Safra

Fondation Valeria Rossi di Montelera

Cercle du Grand ThéâtreFondation LeenaardsFondation NevaM. Trifon Natsis Vacheron Constantin

Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Département de l’Instruction Publique (DIP)

Fondation BNP Paribas

JTI

Office fédéral de la culture (OFC) Geneva Opera Pool

Fondation subventionnée par

Soutiens de saison

Partenaire des récitals

Partenaires de productions

Partenaires du programme pédagogique

Partenaire fondateur de la troupe des jeunes solistes en résidence

Partenaire du Ballet du Grand Théâtre

Partenaires de projets

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2 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

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3 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

L’appel des dernières victimes de la Terreur à la prison Saint-Lazare les 7 et 9 Thermidor , an II

(André Chénier est au centre)Charles-Louis-Lucien Muller, 1850

Château de Versailles, France Huile sur toile

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AU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVEPRODUCTION DU DEUTSCHE OPER BERLIN

LE TEMPS VOUS OFFRE UN MOIS DE LECTURELe Temps, partenaire média du Grand Théâtre de Genève, vous propose un abonnement gratuit d’un mois au journal. Cette offre comprend le Quotidien ainsi qu’un accès illimité au site letemps.chpour découvrir l’actualité en continu.

Pour en bénéficier, merci d’appeler le numéro gratuit 00 8000 155 91 92 ou de transmettre vos coordonnées à [email protected] avec la mention «Grand Théâtre de Genève».Si vous êtes déjà abonné(e), vous pouvez en faire profiter une connaissance. Cette offre exclusive est valable jusqu’au 30 septembre 2011. Elle n’est ni cumulable, ni renouvelable.

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Édition SonzognoMilan

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Livret de Luigi Illicacréé le 28 mars 1896 à la Scala de Milan.

7, 15, 17, 19 et 22 septembre 2011 à 20 h | 11 septembre 2011 à 15 h

AU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVEPRODUCTION DU DEUTSCHE OPER BERLIN

Durée du spectacle : approx. 2 h 30, incluant un entracte

LE TEMPS VOUS OFFRE UN MOIS DE LECTURELe Temps, partenaire média du Grand Théâtre de Genève, vous propose un abonnement gratuit d’un mois au journal. Cette offre comprend le Quotidien ainsi qu’un accès illimité au site letemps.chpour découvrir l’actualité en continu.

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avec la participation de l’Orchestrede la Suisse Romande

Édition SonzognoMilan

DRAMMA DI AMBIENTE STORICO EN QUATRE ACTES DE

UMBERTO GIORDANO

OP. 4

Dans l’émission « À l’opéra ». Une production de Paul-André DemierreFréquences FM 100.1 et 100.7

Diffusion stéréo samedi 22 octobre 2011 à 20 h

Chanté en italien avec surtitres français et anglais.

Avec le soutien duCERCLE DU GRAND THÉÂTRE

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7 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

DIRECTION MUSICALE JOHN FIORE

MISE EN SCÈNE JOHN DEW

ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE MARCELLO BUSCAINO

LUMIÈRES JOHN DEW & SIMON TROTTET CHŒUR CHING-LIEN WU

LA COMTESSE DE COIGNY | MADELON STEFANIA TOCZYSKA L’ABBÉ FABRICE FARINA L’INCROYABLE STUART PATTERSON BERSI CARINE SÉCHAYE ROUCHER OLIVIER LALOUETTE PIERRE FLÉVILLE | FOUQUIER-TINVILLE MARC SCOFFONI MATHIEU DANIEL DJAMBAZIAN LE MAJORDOME | DUMAS KHACHIK MATEVOSYAN SCHMIDT WOLFGANG BARTA

DÉCORS PETER SYKORA

COSTUMESJOSÉ MANUEL VAZQUEZ

ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDECHŒUR DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

ANDREA CHÉNIER ZORAN TODOROVICH MADELEINE DE COIGNY ADINA NITESCU CHARLES GÉRARD BORIS STATSENKO

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D R I N K R E S P O N S I B L Y

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Prélude Introduction

ArgumentSynopsis

Vous avez dit vérisme... par Daniel Dollé

Des jalons du vérisme Les airs incontournablesAndré Chénier, entre amour et poésie par François Jacob

Poète, vos papiers !... extrait de Stello d’Alfred de Vigny

Cette année-là. Genève en 1896Références

ProductionBiographies

Informations pratiquesMécénat & partenariatFondation du Grand ThéâtreCercle du Grand ThéâtreLe Grand Théâtre : l’équipe

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SOMMAIRE CONTENTS

D R I N K R E S P O N S I B L Y

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10 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

Si vous partagez ces convictions, nous devrions nous parler:

1 La fi nance est un art appliqué et pas seulement une technique quantitative

2 La performance est produite par l’économie réelle et ses entreprises

3 Une bonne allocation d’actifs résulte de choix critiques et éliminatoires

4 Les meilleures valeurs de placement se découvrent grâce à l’architecture ouverte

5 La diversifi cation à haute dose accroît le rendement et réduit le risque

6 La simplicité structurelle d’un portefeuille accroît sa robustesse

7 L’investisseur se doit d’affi rmer ses objectifs, son horizon temporel et sa vision du risque

8 C’est la philosophie d’investissement qui détermine la performance d’un portefeuille, pas la taille de la banque ou le talent individuel de ses gérants

Les conseillers de la Banque Cantonale de Genève se tiennent à votre disposition pour ouvrir le débat, partager leurs convictions et leurs expériences en gestion de fortune avec vous!

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11 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

ŒuvreOriginaire des Pouilles et élève du Conservatoire de Naples, Umberto Giordano se fit remarquer en 1889 lors d’un concours d’opéras en un acte organisé par l’éditeur musical Sonzogno. Ce concours marquera l’histoire de la musique car il fut remporté par Pietro Mascagni dont le Cavalleria rusticana inaugura un nouveau style lyrique, le vérisme, inspiré par les mouvements réalistes et naturalistes en littérature. Giordano, le plus jeune des 73 candidats, arriva en sixième position avec Marina et Sonzogno finança la composition de son second opéra Mala vita , une histoire de tuberculose, de prostitution et de rédemption, qui vacilla entre succès et scandale à sa création à Rome en 1892. La veine plus conven-tionnellement romantique de son troisième opéra, Regina Diaz (1894), tomba à plat et Giordano fut pres-tement remercié de ses services par Sonzogno. C’est grâce à l’amitié d’Alberto Franchetti, un musicien dilettante et aristocrate fortuné qui lui céda un livret composé à son intention par Luigi Illica (Tosca, La Wally, Madama Butterfly...), et Pietro Mascagni, qui intervint auprès de Sonzogno, maintenant directeur de La Scala, que Giordano put commencer à travail-ler sur Andrea Chénier. La confiance de Sonzogno n’était pas entièrement acquise : La Scala venait de connaître une saison désastreuse et le ténor pres-senti pour le rôle d’Andrea Chénier fit défection in extremis. Mais le jeune Giuseppe Borgatti le remplaça magistralement et Andrea Chénier valut vingt rap-pels à son compositeur.

Intrigue« Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés / Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez » : les vers émouvants et sensuels d’André Chénier firent de lui un précurseur de la poésie romantique. La briè-veté de sa carrière, fauchée à 32 ans par le couperet insensé de la guillotine, a fait de lui une légende. Le livret de Luigi Illica raconte en quatre tableaux com-ment Andrea, jeune poète idéaliste, passe du salon de la Comtesse de Coigny, où se jouent les dernières fêtes galantes de l’Ancien Régime, aux rues de Paris sous la Terreur, où il retrouve Maddalena, la fille de la comtesse, déchue et traquée. Ils se déclarent leur amour, mais Carlo Gérard, l’ancien valet de la com-tesse devenu officiel révolutionnaire, est également

amoureux de Maddalena. La jalousie dévore Gérard mais il avertit néanmoins Chénier que l’accusateur public Fouquier-Tinville a prévu son arrestation. Le troisième tableau voit Gérard rédiger l’acte d’accusa-tion de Chénier, traître à la Révolution. Maddalena fait un plaidoyer émouvant en faveur du poète et Gérard se ravise, essayant de sauver l’accusé. Mais la victime politiquement incorrecte est déjà condam-née à la guillotine. Au quatrième tableau, dans la pri-son de Saint-Lazare, Gérard et Maddalena viennent faire leurs adieux à Chénier. Maddalena soudoie le geôlier pour prendre la place d’une autre condamnée dans la charrette pour l’échafaud. Les jeunes amants se préparent ainsi à leurs derniers instants, dans l’extase sereine du bonheur de mourir ensemble.

MusiqueGiordano a écrit une musique qui épouse chaque contour d’un livret à la teneur dramatique remar-quable. Dépourvu de temps morts ou de lenteurs, progressant inéluctablement vers l’issue tragique de l’action, le texte d’Illica permet au composi-teur d’insérer dans sa partition plusieurs pièces de genre : gavottes et pastorales accompagnées au clavecin lors de la fête galante de la Comtesse de Coigny, Ça ira et carmagnoles que vocifère la popu-lace révolutionnaire. Parfois, le pathétique inhérent au vérisme peut être un peu appuyé : la scène de la vieille Madelon, enrôlant son petit-fils de quinze ans pour une mort certaine dans les armées de la Patrie en danger, est franchement larmoyante. Mais c’est ainsi que Giordano démontre sa maîtrise des tech-niques indispensables de la palette haute en cou-leurs de l’opéra vériste. Ses mélodies opulentes et les registres athlétiques qu’il prévoit pour ses chanteurs sont d’une grande originalité, évitant avec adresse la lourdeur et l’emphase. Son orchestration tantôt capiteuse, tantôt délicate, rutilante et désordonnée ou mélodramatique et arracheuse de larmes, préfi-gure les bandes-son des grandes fresques hollywoo-diennes des années 1940 et 1950. La partition d’An-drea Chénier annonce d’ailleurs, de manière fortuite, des temps à venir. Par effet de coquetterie, il l’a écrite sans aucun changement d’armure à la clef, comme le voudra plus tard la pratique de composition de la musique atonale.Durée : 2 h 20 (avec un entracte : 30’)

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PRÉLUDE par Christopher Park

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12 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

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13 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

INTRODUCTION

The workUmberto Giordano, a native of Puglia and a stu-dent at the Naples Conservatory, first achieved notoriety by paticipating in a one-act opera com-petition, organised by the musical publisher Son-zogno. The winner of this momentous contest was Pietro Mascagni’s Cavalleria rusticana, considered the first representative work of the verismo move-ment. Giordano, the youngest of the 73 candidates, came sixth with his Marina. Sonzogno commis-sioned a second piece form Giordano, a gritty tale of prostitution, consumption and redemption, Mala vita (1892), which enjoyed success and scandal in equal measure. The more conventionally roman-tic approach taken by his third opera, Regina Diaz (1894) was a failure and Sonzogno quickly dismissed the young composer. Two of Giordano’s friends were instrumental in changing the course of his fortunes: Alberto Franchetti, a rich aristocrat and musical dilettante, offered Giordano a libretto writ-ten for him by Luigi Illica (of Tosca, La Wally and Madama Butterfly fame) and Mascagni, who urged Sonzogno, now manager of La Scala, to reconsider his views. Giordano soon received a commission and began work on Andrea Chénier. Regaining Son-zogno’s trust proved an uphill struggle: La Scala had just undergone a dismal season and the tenor casted for the role of Chénier defected at the elev-enth hour. He was brilliantly replaced by the young Giuseppe Borgatti and Andrea Chénier’s opening night earned Giordano twenty curtain calls.

The plot André Chénier’s moving and sensual verse made him a precursor of the French Romantics. His poetic career, cut short at 32 years of age by the absurd injustice of the guillotine, made him a legend. In four tableaux, Luigi Illica’s libretto tells the story of Andrea, a young idealistic poet, who goes from the salon of the Countess de Coigny, during the last carefree years of the Ancien Régime, to the streets of Paris during the Reign of Terror, where he and Maddalena, the Countess’s daughter now living hidden and in poverty, fall in love. Carlo Gérard, a former serv-

ant of the de Coigny’s and now an official of the Revolution, also in love with Maddalena, warns Chénier, despite his jealousy, that the public pros-ecutor Fouquier-Tinville, is planning to arrest him. In the third tableau, Gérard is persuaded to indict Chénier for high treason, but Maddalena convinces Gérard to change his mind in an emo-tional plea. Despite Gérard’s attempts to reverse the situation, Chénier is deemed too politically troublesome and condemned to death. The last tableau, in the Saint-Lazare prison, brings Gérard, Chénier and Maddalena together one last time. Maddalena bribes the gaoler to take the place of another condemned woman on the scaffold. The young lovers prepare to die together in an bliss-fully ecstatic love duet.

The musicGiordano’s music closely follows the dramatic ten-sion of Illlica’s libretto, with remarkable pace and a conspicuous lack of idle time towards the inexora-ble issue of the plot. Illica’s text also allows Giorda-no to insert a number of period and genre details: a harpsichord, gavottes and pastoral entertaine-ments during the Countess de Coigny’s party, revo-lutionary songs and dances performed by the Paris-ian mob in the street scene. Sometimes, verismo’s inherent pathetic streak does go a little too far: the scene where an old woman enrolls her 15 year old orphan grandson as cannon fodder for the armies of the Motherland is a real tear-jerker. It also proves Giordano’s mastery of the colourful and expressive features of the verist palette. His opulent melodies and the powerful registers he demands of his sing-ers are strikingly original, never emphatic or pon-derous. His orchstration is successively exhilarating and delicate, coruscating and unsettled, melodra-matic and lachrymose, announcing the style of many famous Hollywood soundtracks of the 1940’s and 50’s. Giordano’s score is also, inadvertently, a portent of the future: as a conceit, it is written throughout in the same key, with no changes of key signature, as became the practice of most modern and contemporary atonal pieces.Duration : 2:20 (with one intermission:30’)

by Christopher Park

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14 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

Premier tableauAu château de la Comtesse de Coigny, c’est la fête. La Révolution française gronde aux portes du jar-din où esthètes et aristocrates vont s’adonner aux galanteries et aux bavardages mondains. Carlo Gérard, l’un des domestiques affairés aux prépa-ratifs de la fête, observe son vieux père accablé par les corvées, en ruminant sa haine pour l’aris-tocratie. Seule la fille de la Comtesse, Maddalena, trouve grâce à ses yeux, car il en est secrètement amoureux. La fête commence, on annonce parmi les invités le poète Andrea Chénier. L’ambiance est morose, les nouvelles politiques de Paris sont mauvaises. Une pastorale va relever les esprits, après laquelle la Comtesse demande à Chénier d’improviser quelques vers. Maddalena reproche au poète d’écrire une poésie démodée. Le jeune homme défend alors avec vigueur ses idéaux et dénonce les mœurs corrompues de leur époque, qui mènent à la ruine sociale. Tout en étant séduit par la beauté de la jeune fille, il la conjure d’avoir plus d’estime pour les nobles sentiments, comme l’amour, que les gens à la mode méprisent. Madda-lena est touchée par ce discours et s’excuse auprès du jeune poète. La fête se poursuit avec une gavotte que vient interrompre un groupe de pauvres gens, que Gérard a introduits dans le jardin. À son ave insolent, la Comtesse est outrée mais Gérard se défait de sa livrée de valet et quitte la maison avec les miséreux. La Comtesse se remet rapidement de ces émotions et la fête recommence.

Deuxième tableauCinq ans plus tard, c’est le règne de la Terreur et de Robespierre. Près d’un autel dédié aux mânes de Marat, Bersi, l’ancienne femme de chambre des Coigny déclare tout haut son attachement à la Révolution et son indifférence à la vue des char-rettes de condamnés. Chénier, qui est impliqué dans le gouvernement révolutionnaire, se rend sur les bords de la Seine, au pont Perronnet, à un ren-dez-vous avec une correspondante anonyme qui lui demande depuis un certain temps de la proté-ger. Un «Incroyable», mandaté par Gérard, mainte-nant haut officiel de la Révolution, observe chaque mouvement du poète. Chemin faisant, Chénier rencontre son ami Roucher, qui le presse de s’exiler, afin d’échapper aux griffes sanguinaires du Comité de salut public, pour qui il est devenu indésirable. Le poète ne veut pas partir sans savoir l’identité de celle qui lui écrit. Après le passage en cortège de Robespierre, Saint-Just et le reste du Comité de salut public, acclamés par la populace, la jeune femme qui arrive au rendez-vous n’est nulle autre que Maddalena. La jeune aristocrate hautaine d’antan est profondément transformée : la Révolution a tué sa mère et elle vit en cachette auprès de la fidèle Bersi, qui se prostitue afin de subvenir aux besoins des deux femmes. Une brû-lante déclaration d’amour entre Chénier et Mad-dalena est interrompue par l’arrivée de Gérard, prévenu par l’Incroyable de la rencontre des jeunes gens. Gérard, ivre de jalousie, provoque Chénier en duel tandis que Maddalena s’enfuit. Chénier réussit à blesser Gérard et ce dernier, par amour pour Maddalena, avertit son rival que les Jaco-bins veulent l’arrêter et lui conseille de prendre le chemin de l’exil avec sa bien-aimée. Les amants quittent la scène, laissant Gérard seul. Au peuple qui cherche à le venger de son agresseur, il dit ne pas avoir reconnu l’homme qui l’a blessé.

ARGUMENT

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15 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Troisième tableauDans la salle d’audience du Tribunal révolution-naire, le sans-culotte Mathieu encourage le peuple à donner de l’argent et des soldats à la Patrie en danger, sans grand succès. Gérard, remis de sa blessure, est plus persuasif et les femmes du peuple viennent, une à une, déposer leur obole. La vieille Madelon avance et offre son petit-fils de quinze ans, déjà orphelin, pour l’enrôler dans l’armée révolutionnaire. Adieux pathétiques, tan-dis que la foule dans la rue entonne la Carmagnole. L’Incroyable annonce à Gérard que Chénier a été arrêté et le presse d’écrire l’acte d’accusation du poète. Gérard hésite, mais sa jalousie est plus forte et il rédige l’acte, accusant Chénier de haute tra-hison. Maddalena survient et dans un récit émou-vant, narre la déchéance de sa famille, la précarité de ses conditions et s’offre à son ancien serviteur afin d’obtenir la vie sauve pour Chénier. Gérard se repent de son geste et promet d’aider le jeune homme. Chénier se défend avec passion mais lorsque l’accusateur public Fouquier-Tinville pro-nonce le nom d’Andrea Chénier, Gérard aura beau invoquer la calomnie et rétracter ses accusations, il est trop tard: le poète est condamné à mort. 

Quatrième tableauDans la prison de Saint-Lazare, Chénier, assisté par son ami Roucher se prépare à mourir, en écri-vant son testament littéraire, un hymne exalté à la poésie. Arrivent Gérard et Maddalena, munie d’un laissez-passer lui consentant une dernière entrevue. Maddalena soudoie le geôlier Schmidt: à l’aube, quand arrivera la charrette pour l’écha-faud, elle prendra la place d’une autre condamnée, Idia Legray, laissant à celle-ci son billet de sortie. Gérard quitte la prison précipitamment, pour se rendre auprès de Robespierre, afin de plaider une dernière fois pour les grâcier. Schmidt arrive avec Chénier, les amants s’étreignent avec fougue, dans un duo extatique, ils se déclarent à nouveau leur amour éternel et leur joie de mourir ensemble dans la lumière dorée de l’aurore. Lorsque la char-rette arrive, ils y montent tous deux, tandis que Gérard, éconduit par Robespierre, assiste impuis-sant à leur départ vers la guillotine.

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16 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

First tableauA party is about to begin at the Countess de Coigny›s country seat. At its gates, the French Revolution is ominously rumbling, as aristocrats and aesthetes gather to while away the evening in elegant conversation and careless pleasures. Carlo Gérard, one of the servants busy prepar-ing the chateau for the party, sees his aged father worn out by years of toil in the service of the hated aristocracy. One member of the ruling class does, however, escape his scorn: the Countess› daugh-ter Maddalena, whom he secretly loves. As the party begins, guests are introduced, among which the young poet Andrea Chénier. The latest politi-cal news from Paris is not good and the guests are glum. The Countess asks Chénier to liven the mood with some impromptu verses. Maddalena berates the young poet for writing unfashionably. He answers with an impassioned speech, stat-ing his ideals and denouncing the corrupt morals of the time, the very ruin of society. The young woman›s beauty touches him, but he entreats her to show more esteem for noble emotions, like love, which is mocked by the fashions of the day. Moved by his words, Maddalena asks for forgiveness. The guests begin a gavotte, soon interrupted by a band of poor wretches in rags, whom Gerard has let into the chateau. The Countess is appalled by the inso-lence with which Gerard owns up to his trick, but he quickly tears off his livery and leaves the prem-ises with the beggars. The Countess recovers her spirits and the party begins again.  

Second tableauFive years later, in Paris, Robespierre is lead-ing the Reign of Terror. An altar to the memory of Marat has been erected on the banks of the Seine, where Bersi, the De Coigny›s former cham-bermaid, is loudly proclaiming her revolution-ary spirit and her indifference at the cartloads of prisoners, headed for the guillotine. Chénier, now a member of the revolutionary governement, is waiting to meet an anonymous correspondent, a lady who has been begging repeatedly for his protection. An elegant «Incroyable», acting on behalf of Gérard – also now a high official of the Revolution – is watching his every move. Chénier sees his friend Roucher, who begs him to consider exile, as he has become undesirable in the eyes of the revolutionary leaders. The poet will not leave without having found out who has been writing the letters. As the Robespierre and his cronies parade in front of a cheering crowd, the woman appears, none other than Maddalena. The haughty young aristocrat of yesteryear is barely recogniz-able: her mother killed by a revolutionary mob, she now lives in hiding with Bersi, who has had to resort to prostitution to feed them both. As Chénier and Maddalena declare their love for each other, Gérard appears, having been warned by the Incroyable of the young persons› meeting. Mad with jealousy, Gérard provokes Chénier to a duel, whilst Maddalena runs away. Gérard is wounded, but for Maddalena›s sake, he warns Chénier of his impending arrest and advises him to leave France quickly with Maddalena. Left alone, Gérard explains to the people rushing to help him that he did not see the face of his assailant 

SYNOPSIS

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Fourth tableauIn the prison of Saint-Lazare, Chénier, is prepar-ing for death in the company of Roucher. He writes his last poem, a breathtaking ode to poetry. Gérard enters with Maddalena, who is bearing a safe-conduct in and out of the prison, for a final visit. She bribes Schmidt the gaoler with gold and jewels in order to give her safe-conduct to a con-demned woman named Idia Legray. Maddalena will answer the roll call, at daybreak, in her place. Gérard rushes out of Saint-Lazare, to plead one last time with Robespierre for Chénier›s pardon. Schmidt brings Chénier out of his cell and the lovers embrace passionately, renewing their vow of eternal love and declaring their joy of dying together in the golden light of dawn. The names are then called and they are carted off to the scaf-fold, as Gérard, clutching Robespierre›s letter of dismissal, watches helplessly.

Third tableauIn the hall where revolutionary justice is meted out, Mathieu, a sans-culotte, is raising funds and enrolling men to fight for the Motherland, to no great success. Gérard, now cured of his wounds, proves more persuasive and women of the com-monfolk approach one by one to donate their gold and their wages. An old woman, Madelon, presents her only grandson, already orphaned, to be drafted in the ranks of the revolutionary armies. A heart-rending farewell is said, as the mob dances furi-ously to the sound of the Carmagnole. The Incroy-able tells Gérard of Chénier’s arrest and urges him to write the poet’s indictment. Gérard hesitates, but jealousy proves stronger, and he accuses Ché-nier of high treason. Maddalena appears, and makes a moving plea where she tells of her fam-ily’s downfall, of the dire straits in which she finds herself and offers all she has left, herself, to Gérard so that her lover may live. Gérard regrets his rash gesture and promises to help Chénier. The young poet defends himself passionately before the fear-some public prosecutor, Fouquier-Tinville, while Gérard retracts his indictment, invoking libel, but to no avail: Chénier is condemned to death. 

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... Pour luiL’ombre du cabinet en délices abonde.

S’il fuit les graves riens, noble ennui du beau monde,Ou si, chez la beauté qui l’admit en secret,

Las de parler, enfin il demeure muet,Il regagne à grands pas son asile et l’étude:

Il y trouve la paix, la douce solitude,Ses livres, et sa plume au bec noir et malin,

Et la sage folie, et le rire à l’oeil fin.ANDRÉ CHÉNIER, LE POÈTE

La muse d’André Chénier Denys Puech, 1888

Musée Denis Puech, Rodez sculpture plâtre

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Vous avez dit vérisme... par Daniel Dollé

Un enterrement à Ornans(dit aussi Tableau de figures humaines, historique d’un enterrement à Ornans)Gustave Courbet, 1850Musée d’Orsay, Paris Huile sur toile

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Vous avez dit vérisme...

« Dans une acception courante, le terme de vérisme recouvre souvent tous les opéras

de la jeune école italienne écrits entre 1890 et 1910, quels qu’en soient le caractère,

l’époque ou le lieu, où, selon l’expression de Celletti, « sous l’influence de Carmen

et des éléments réalistes apportés par cette œuvre, le conflit entre l’Homme et la Femme s’est substitué au conflit romantique entre le Bien et le Mal ».

ROLAND MANCINI, GUIDE DE L’OPÉRA

Une première fois en 1871, puis en 1893 se pose la question de qui succèdera au maître de Busseto. Ses successeurs auraient pu être Amilcare Ponchielli, l’auteur de La Gioconda, ou Arrigo Boito, le compositeur de Mefistofele sifflé à la Scala en 1868 et acclamé à la reprise en 1881. Le premier est considéré comme un honnête artisan qui copie, sans génie, l’œuvre de Verdi, et le second laissera son nom à la postérité comme librettiste d’Otello

ou encore de Falstaff.En 1874, Giovanni Verga, un écrivain sicilien publie Nedda considérée comme la première manifesta-tion du « verismo » littéraire. Mais qu’appelle-t-on vérisme ? N’est-ce pas là un terme qui englobe les compositions les plus diverses, dont certaines sont connues depuis fort longtemps ? Lorsque l’Italie en parle, le reste de l’Europe en fait usage depuis longtemps. La Carmen de Georges Bizet

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ou La Navarraise de Jules Massenet sont véristes à souhait. Les spectateurs attendaient des his-toires émouvantes et des airs bien chantés. À cette attente, les compositeurs ont répondu en deve-nant des narrateurs d’histoires. Ils sont allés cher-cher des sujets dans la vie quotidienne qui allaient «faire pleurer Margot».C’est Ruggero Leoncavallo, qui dans le prologue de Pagliacci (Paillasse) en 1892, nous donne une approche de la définition de ce que nous nommons couramment vérisme. C’est une tranche de vie, uno squarcio di vita : « Puisque l’auteur fait revivre les masques de l’ancienne comédie, il veut aussi reprendre les anciens usages de la scène, et c’est pourquoi il m’envoie. Mais non pour vous dire, comme avant : « Les larmes que nous versons sont fausses ! De nos angoisses et de nos martyres, ne vous alarmez point ! » Non ! L’auteur a plutôt cher-ché à peindre une tranche de vie. Il a pour seule maxime que l’artiste est un homme, et que c’est pour les hommes qu’il doit écrire et s’inspirer de la vérité. Au fond de son âme, un nid de souvenirs chanta un jour, et avec de vraies larmes, il écrivit, ses soupirs marquant la mesure. Vous verrez donc aimer comme s’aiment les hommes ; vous verrez les sinistres effets de la haine ; Vous entendrez les spasmes de la douleur, des cris de rage et des rires sardoniques ! et vous, plutôt que nos pauvres défroques de bouffons, considérez nos âmes, car nous sommes des hommes de chair et d’os qui, tout comme vous, respirons l’air de ce monde orphelin ! Voici quel est le thème. Maintenant, écoutez ! »Reprenant les paroles de Ruggero Leoncavallo dans Pagliacci, Giacomo Puccini enchaînera : « Ce que je veux, c’est être sincère, c’est être vrai… »Cependant, il serait faux de cantonner le genre à la brutalité de Cavalliera rusticana de Pietro Mascagni créé le 17 mai 1890 à Rome et qui marque la nais-sance officielle du vérisme musical, ou à la Mala vita d’Umberto Giordano. La preuve, Andrea Chénier qui nous réunit ici, ou encore Adriana Lecouvreur de Francesco Cilea qui retrouvent des contours plus conventionnels. Tous ces compositeurs sont des mélodistes à qui on reproche trop souvent leur manque d’originalité. Certes, ils perpétuent l’art du

bel canto, mais on oublie trop souvent qu’ils contri-buent largement à la modernisation de l’opéra, et ce bien avant que Richard Strauss n’écrive ses premiers ouvrages. Nous devons leur reconnaître des talents de symphonistes, leur amour pour l’orchestre. Peu à peu, ces compositeurs qualifiés de véristes nous éloignent de la liesse rossinienne, ou de la noblesse verdienne. Ils nous amènent vers des univers plus complexes tant sur le plan psy-chologique, sentimental et social. Nous touchons à la psychanalyse, voire à la psychopathologie où le sang, la volupté et la mort sont omniprésents. Le goût du fruit défendu, les amours interdites, les châtiments craints et espérés caractérisent ces œuvres. Le maître du genre restera Puccini car il a su sublimer, transcender les limites du vérisme que l’Encyclopédie Larousse définit ainsi : « Mais l’apport essentiel du vérisme fut de rendre leur humanité à ses héros, dépouillés de leur légende, ramenant les souffrances d’un Chénier à celles de Turiddu, et le conflit du bien et du mal à l’affron-tement de l’homme et de la femme, comme dans Carmen, et pour cette raison privilégiant quasi exclusivement les voix de ténor et de soprano. Mais il appartint aux meilleurs musiciens de ces écoles de savoir, par leur musique, sublimer le quotidien de cette tranche de vie, et de renouer avec la cathar-sis esthétique ou tragique. »Revenons quelques instants aux origines de ce mouvement qui serait le vérisme littéraire. En consultant le dictionnaire Larousse, on peut lire :  « Nom donné en Italie à l’école littéraire et musi-cale qui revendique le droit de représenter telle qu’elle est la réalité toute entière, avec ses laideurs et ses vulgarités… » Le vérisme serait donc la déclinaison italienne du réalisme et du naturalisme français. En pous-sant les investigations plus loin, on observe que le vérisme s’est développé en Italie en parallèle avec le réalisme de Balzac. En effet, dans les années 1860 un groupe d’intellectuels milanais lassés par les mouvements politiques constitue une sorte de St Germain des Prés avant l’heure. Il prend le nom d’un roman de Cletto Arrighi, paru en 1862, l’année des Misérables, Scapigliatura. Le roman se réfère à

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la vie désordonnée des artistes parisiens, évoquée dans les Scènes de la vie de Bohème d’Henri Murger.Les Scapigliati (Les Échevelés) combattent la tradi-tion romantique, le matérialisme bourgeois et les conventions sociales. Ils ne ratent aucune occa-sion pour choquer ou bouleverser le lecteur en uti-lisant, la maladie, la folie, la drogue…Pour comprendre l’éclosion du naturalisme d’Emile Zola, il faut également évoquer la misère du prolétariat et les inégalités sociales qui règnent en France au XIXe siècle, d’où la nécessité d’un terreau social et économique favorable. Ce qui est aisément compréhensible dans la France de l’époque, le devient plus difficilement dans un pays qui illustre la joie de vivre, où le ciel est tou-jours bleu, où l’on chante même en parlant. On oublie alors, le paysan de Calabre, ou de Toscane qui est à l’unisson avec le mineur ou l’ouvrier français. La misère du monde agraire italien fait écho à la misère du prolétariat en Europe. Dans les Pouilles le paysan meurt de faim.Le romancier sicilien, Giovanni Verga (1840–1922) publie des écrits dans lesquels ses héros sont épris de liberté et de justice sociale. Avec les Scapigliati, il crée un mode d’expression basé sur une réalité sociale qui exclut tout sentimentalisme. Son pre-mier récit est Nedda (1874), un prénom féminin typiquement sicilien. Ce texte engendra la création du terme vérisme. En 1880, paraîtra Cavalliera rusti-cana qui sera adapté au théâtre en 1884 et qui don-nera un opéra éponyme en 1890, considéré comme la première manifestation du vérisme musical.Giacinta (1879) de Luigi Capuana est considéré comme le premier roman vériste italien.L’histoire se passe en Sicile dans les années 1850. Giacinta, neuf ans, subit l’agression du jardinier de la famille. Parvenue à l’âge adulte, la jeune femme, qui ne parvient pas retrouver l’origine de son trouble, cherche à s’affranchir d’une société bour-geoise baignée de morale catholique. Capuana, en faisant le portrait d’une jeune femme blessée, pié-gée par son idéal, a provoqué bien malgré lui un scandale comparable à celui de Madame Bovary. Giovanni Verga, Luigi Capuana, Emilio Praga, entre autres réagirent contre les héritages théâ-

Dans les années 1860 un groupe d’intellectuels milanais lassés par les mouvements politiques constitue une sorte de St Germain des Prés avant l’heure. Il prend le nom d’un roman de Cletto Arrighi, paru en 1862, l’année des Misérables, Scapigliatura. Le roman se réfère à la vie désordonnée des artistes parisiens, évoquée dans les Scènes de la vie de Bohème d’Henri Murger.Les Scapigliati (Les échevelés) combattent la tradition romantique, le matérialisme bourgeois et les conventions sociales.

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traux du romantisme et les évocations pseudo historiques. Dans son introduction de L’Amate di Gramigna, Verga insiste sur le fait que son histoire est véridique : « C’est un document humain : il ne s’agit pas d’une simple nouvelle [ ... ] L’histoire est fidèlement reproduite, sans la moindre adjonc-tion. C’est exactement ce que j’ai entendu dire. » Sans prendre part à la querelle de l’imperson-nalité totale en art, on peut cependant affirmer que Verga est parvenu à rendre certaines réalités humaines, des faits sociaux, des situations éco-nomiques, des phénomènes affectifs sans que ses propres idées interviennent fortement dans leur représentation. Il nous lègue des nouvelles sur la vie quotidienne en Sicile, dans la seconde moitié du XXe siècle, au niveau de ceux qui n’avaient que leurs bras pour vivre, ou le plus souvent, survivre.En France, on peut considérer Stendhal comme le père du réalisme, et c’est Emile Zola qui va lui donner une nouvelle dimension en parlant de naturalisme dans son essai, Le roman expérimental, paru en 1880. Le mouvement réaliste se développe à partir de 1848, ceux qui s’en réclament ont pour objectif de reproduire le monde contemporain, social et historique. C’est ainsi que les ouvriers, les paysans, les prostituées apparaissent dans le roman. Les auteurs donnent de l’importance aux personnages et au milieu social. La même quête de vérité regroupe les écrivains naturalistes qui s’appuient sur les sciences de l’homme et de la nature, en d’autres termes : réalisme + science = naturalisme. Chaque roman devient une expéri-mentation nouvelle.En France, les opéras d’Alfred Bruneau, qui s’ins-pire des romans d’Emile Zola, illustrent la veine vériste, tout comme Louise de Gustave Charpentier. En Italie, les éditions Sonzogno, rivaux de la Casa Ricordi, créent un concours pour l’écriture d’un opéra en un acte sur un sujet réaliste. Giacomo Puccini encourage son ami, Pietro Mascagni à se présenter. Ce dernier remporte le premier prix avec un ouvrage qui condense tout ce qui tient du grand opéra en un lieu, une journée sur un sujet simple qui met en scène le monde rural et qui se termine dans le sang. Un nouveau genre est né

S’il est difficile de circonscrire le vérisme, on

peut cependant conclure que la

période vériste s’est étendue sur une

vingtaine d’années, qu’il fut, comme le

naturalisme, accusé d’immoralité, de décadence,

de dégénérescence, et décrié pour son

goût pour le sordide, le vulgaire et le

misérabilisme.

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qui engendre des émules et des créations plus ou moins réussies. À ce même concours, Umberto Giordano avait remporté le sixième prix avec Marina. Il avait cependant réussi à impressionner l’éditeur qui lui commanda un ouvrage, Mala Vita, qui sera créé en 1892, la même année que Pagliacci, en attendant Andrea Chénier.En réalité, les compositeurs véristes montrèrent peu d’empressement à creuser la réalité des rap-ports sociaux. À l’opposé d’un Capuana ou d’un Verga, les personnages sont poétisés par la dis-tanciation, Madama Butterfly se déroule dans une ambiance exotique lointaine qui correspond à un désir d’évasion. Si on excepte Cavalliera rusticana et Pagliacci, on s’aperçoit que les compositeurs dits véristes ont privilégié le milieu citadin. Ils se sont bornés à traduire la vérité au premier degré. Les moyens musicaux leur permettent d’exprimer les sentiments au détriment des facteurs sociaux qui déterminent les actions des personnages. Parfois, ils emploient des motifs qui évoquent des lieux, des époques ou des situations : La carmagnole ou Ah ça ira, ça ira dans Andrea Chénier qui devient un opéra vériste en perruques blanches. Souvent, ils utilisent la citation, La marseillaise, par exemple, qui devient une espèce de « transfert contextuel » selon la formule de Lévi-Strauss.En examinant de plus près l’œuvre de Verga et Cavalliera rusticana écrit par Mascagni on se rend compte que les compositeurs ont pris pas mal de liberté par rapport au vérisme littéraire et qu’il existe de grandes différences. L’argument de l’ouvrage lyrique est comme simplifié. Dans la pièce de théâtre publiée en 1884, Lola est fiancée à Turridu obligé de partir à l’armée à cause de sa pauvreté. Lola épouse Alfio en raison de sa for-tune. Lola est infidèle à Turridu, et l’adultère de Lola venge Turridu d’Alfio sur le plan sentimental et social. Le conflit entre les deux hommes repose sur la situation sociale, entre richesse et pauvreté. Dans l’opéra, tout se réduit à un conflit d’ordre sexuel, la connotation sociale est presque absente. Alfio défend son honneur et se venge en tuant l’amant. Ce qui est certain, c’est que l’héroïne de l’opéra annonce le rôle social de la femme au tour-

nant du siècle et sa condition de victime devient flagrante. Les personnages sont choisis dans les classes populaires et les livrets retracent des his-toires communes, celles de pauvres êtres humains qui doivent affronter les épreuves de la vie. Ils ne viennent pas forcément de l’histoire ou de la mythologie. Ce sont de vrais gens, le plus souvent, fort modestes. Grâce à eux, l’art lyrique est devenu accessible à un public qui pouvait se reconnaître en eux et partager leurs émotions.Parfois appelée, par dérision, « école du rugisse-ment », une manière de chanter s’est développée sans lien direct avec le vérisme. Dans les œuvres dites véristes, on remarque un resserrement de l’ambitus qui permet une plus grande force d’émission en privilégiant le registre médian de la voix. Elle ne fait aucune concession au bel canto ou au chant romantique, vous n’y trouverez ni son filé, ni vocalise et encore moins des notes extrêmes.S’il est difficile de circonscrire le vérisme, on peut cependant conclure que la période vériste s’est éten-due sur une vingtaine d’années, qu’il fut, comme le naturalisme, accusé d’immoralité, de décadence, de dégénérescence, et décrié pour son goût pour le sordide, le vulgaire et le misérabilisme. Dès 1925, Henri Breunier pose la question de « la faillite du naturalisme musical » dans le Courrier musical. Si nous nous référons à René Leibowitz dans l’Histoire de l’Opéra, sur les quelques mille opéras composés en Europe entre 1890 et 1930, seuls une cinquan-taine montreraient des tendances véristes : « Est naturaliste ou vériste un opéra dont le livret utilise des évènements contemporains, simples et vrais, ou dont l’intrigue se présente comme une tranche de vie de tous les jours. » Le débat n’est de loin pas clos et peut-être, Verdi, en écrivant La Traviata, a-t-il ouvert la voie au vérisme ? Et Puccini en réalisant la synthèse heureuse entre le lyrisme verdien et le drame wagnérien a conduit à son apogée une tendance née à l’aube du XXe qu’on a coutume de qualifier de verismo. Malgré le réalisme bourgeois d’Andrea Chénier vous trouverez des traits incontestable-ment véristes et un immense plaisir à l’écoute.

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Des jalons du vérisme 1890 Cavalliera rusticana Pietro Mascagni1892 I Pagliacci Ruggero Leoncavallo Fedora Umberto Giordano Mala vita Umberto Giordano A Santa Lucia Pier Antonio Tasca1893 Manon Lescaut Giacomo Puccini Festa a Marina Bevenuto Coronaro1894 Maruzza Pietro Florida La Martire Spiro Samara A Basso porto Niccola Spinelli 1895 Silvano Pietro Mascagni Nozze istriane Antonio Smareglia1896 Andrea Chénier Umberto Giordano1897 Dopo l’Ave Maria Alfredo Donizetti (Clummel)1898 Iris Pietro Mascagni1900 Tosca Giacomo Puccini Zaza Ruggero Leoncavallo1902 Adriana Lecouvreur Francesco Cilea1903 Siberia Umberto Giordano 1904 Risurrezione Franco Alfano Madama Butterfly Giacomo Puccini1912 Zingari Ruggero Leoncavallo La Lépreuse Silvio Lazzari1917 Lodoletta Pietro Mascagni1918 Il Tabarro Giacomo Puccini

« En tant que musicien, je vous affirme que si nous devions supprimer l’adultère, le fanatisme, le crime, le mal et le surnaturel, il n’y aurai plus moyen d’écrire une seule note. » GEORGES BIZET

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L’angélusJean-François Millet, 1859

Musée d’Orsay, Paris Huile sur toile

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28 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

GérardEnnemi de la Patrie ? C’est une vieille fable que béatement Le peuple avale encore. (Il écrit à nouveau) Né à Constantinople ? Étranger ! Études à Saint-Cyr ? Soldat ! (Il réfléchit encore, puis, radieux à l’idée qui vient de lui jaillir, il écrit rapidement) Traître ! Un complice de Dumouriez ! Il est poète ? Corrupteur Des cœurs et des mœurs ! (Cette dernière accusation le rend pensif ; ses yeux se remplissent de larmes ; il se lève et marche lentement de long en large.) Jadis j’étais heureux De passer à travers Haines et vengeances En restant pur, innocent et fort. Je me croyais un géant !Je suis toujours un esclave ! J’ai changé de maître. Esclave obéissant D’une violente passion ! Ah, pire encore ! Je tue et je tremble, Et alors que je tue, je pleure ! Moi, fils de la Rédemptrice, J’ai été le premier à entendre son cri De par le monde et à son cri J’ai joint le mien... Ai-je perdu maintenant foi Dans le destin rêvé ? Comme il était radieux, Mon chemin ! Dans le cœur des gens Éveiller la conscience, Recueillir les larmes Des vaincus et des affligés, Faire du monde un Panthéon, Changer les hommes en dieux Et en un seul baiser, Et en un seul baiser Et une seule étreinte, Aimer toute l’humanité ! (rép.)

GérardNemico della Patria ? !E vecchia fiaba che beatamenteAncor la beve il popolo.(scrive ancora)Nato a Costantinopoli ? Straniero !Studio a Saint-Cyr ? Soldato !(riflette ancora, poi trionfante d’una idea subito balenatagli scrive rapidamente)Traditore! Di Dumouriez un compliceE poeta ? SovvertitorDi cuori e di costumi !(a quest’ultima accusa diventa pensoso e gli siriempiono gli occhi di lacrime ; si alza e passeggia lentamente)

Un di m’era di gioiaPassar fra gli odi e le vendette,Puro, innocente e forte.Gigante mi credea...Son sempre un servo !Ho mutato padrone.Un servo obbedienteDi violenta passione !Ah, peggio ! Uccido e tremo,E mentre uccido io piango !lo della Redentrice figlio,Pel primo ho uditoIl grido suoPel mondo ed hoAI suo il mio grido unito...Or smarrita ho la fedeNel sognato destino ?Com’era irridiato di gloriaIl mio cammino !La coscienza nei cuorRidestar delle genti,Raccogliere le lagrimeDei vinti e sofferenti,Fare del mondoUn Pantheon,Gli uomini in dit mutareE in un sol bacio,E in un sol bacio abbraccioTutte le genti amar ! etc.

Atto III Acte III

Nemico della Patria?! Monologue de Gérard aux échos verdiens

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29 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Atto III Acte III

MaddalenaLa mamma morta m’hannoAlla porta della stanza mia ;Moriva e mi salvava !Poi a notte altalo con Bersi errava,Quando ad un trato un livido baglioreGuizza e rischiaraInnanzi a’ passi mieiLa cupa via! Guardo !Bruciava il loco di mia culla !Cosi fui sola !E intorno il nulla ! Fame e miseria !Il bisogno, il periglio !Caddi malata, e Bersi, buona e pura,Di sua bellezza ha fatto un mercato,Un contratto per me !Porto sventura a chi bene mi vuole ! (ad un tratto, nelle pupille di Maddalena si effonde una luce di suprema gioia) Fu in quel doloreChe a me venne l’amor !Voce piena d’armonia e dice :« Viva ancora ! Io son la vita !Ne’ miei occhi è il tuo cielo !Tu non sei sola !Le lacrime tue io le raccolgo !Io sto sul tuo cammino e ti sorreggo !Sorridi e spera ! Io son l’amore !Tutto intorno è sangue e fango ?Io son divino !lo son l’oblio !Io sono il dioQue sovra il mondoScendo da l’empireo, fa della terraUn ciel ! Ah !lo son l’amore,lo son l’amor, l’amor. »E l’angelo si accosta, bacia,E vi bacia la morte !Corpo di moribondaÈ il corpo mio.Prendilo dunque.Io son già morta cosa !

MadeleineIls ont tué ma mère À la porte de ma chambre ; En mourant, elle me sauva ! Alors, en nuit, j’errai avec Bersi, Quand, soudain, un éclair livide Déchira le ciel, illuminant devant moi La route sombre ! Je regarde ! Le berceau de mes ancêtres brûlait ! J’étais donc seule ! Plus rien autour de moi La faim et la misère ! Le besoin, le danger ! Je tombai malade, et Bersi, Bonne et pure Fit commerce de sa beauté Pour me venir en aide ! Je porte malheur À ceux qui m’aiment ! (Tout à coup les yeux de Madeleine s’éclairent d’une joie suprême.)C’est dans cette douleur Que l’amour vint à moi Voix harmonieuse qui me dit « Vis encore ! Je suis la vie ! Dans mes yeux est ton ciel ! Tu n’es pas seule ! Je recueille tes larmes ! J’accompagne tes pas et te soutiens ! Espère et souris ! Je suis l’amour Tu voles autour de toi Du sang et de la boue ? Je suis divin ! Je suis l’oubli ! Je suis le dieu qui, descendu De l’empyrée sur le monde, Fait de la terre un ciel ! Ah ! Je suis l’amour, Je suis l’amour, l’amour. » Et l’ange s’approchant, Donne un baiser ; C’est le baiser de la mort ! Mon corps est celui D’une moribonde. Prends-le donc Je suis déjà morte !

La mamma morta, aria de Maddalena, la libération grâce à l’amour

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30 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

ChénierVicino a te s’acquetal’irrequieta anima mia ;tu sei la meta d’ogni desio,d’ogni sogno, d’ogni poesia !Entro al tuo sguardol’iridescenza scernode li spazi infiniti.Ti guardo ; in questo fiotto verdedi tua larga pupilla erro coll’anima !

MaddalenaPer non lasciarti son qui,non è un addio !Vengo a morire con te !Fini il soffrire  !La morte nell’amarti !Ah ! Chi la parola estrema dalle labbraraccoglie, è Lui, l’Amor !

ChénierTu sei la meta dell’esistenza mia !Il nostro è amore d’anime !

MaddalenaIl nostro è d’amore d’anime !Salvo una madre.Maddalena all’alba ha nomeper la morte Idia Legray.Vedi ? La luce incerta del crepuscologiù pe’squallidi androni dià lumeggia.Abbracciami ! Baciami ! Amante !

ChénierOrgoglio di bellezza !Trionfo tu de l’anima !Il tuo amor, sublime amante,è mare,è ciel, luce di solee d’astri.È il mondo ! È il mondo !

MaddalenaAmante ! Amante  !

ChénierLa nostra morte è trionfo dell’amor !

MaddalenaLa notra morte è il trionfo dell’amor !

ChénierAuprès de toi s’apaisemon âme tourmentée ;tu es le terme de tout désir,de tout rêve, de toute poésie !Dans ton regardje distingue l’iridescencedes espaces infinis.Je te regarde et dans le vert profondde tes grands yeux erre mon âme !

MadeleineJe ne te quitte plus ;ce n’est pas un adieu !Je viens mourir avec toi !C’est la fin des souffrances !La mort en t’aimant !Ah ! Qui recueille la dernière paroledes lèvres, c’est lui, l’Amour !

ChénierTu es le terme de ma vieL’amour unit nos âmes !

MadeleineL’amour unit nos âmes !Je sauve une mère.À l’aube, Maddalena a pour mourirle nom d’Idia Legray.Vois-tu ? La lumière vacillante de l’aubeCommence à éclairer ces lugubres galeries.Etreins-moi ! Embrasse-moi ! Ô mon amour !

ChénierOrgueil de beauté !Par toi, c’est l’âme qui triomphe !Ton amour, sublime amante,est mer, est ciel, est lumière du soleilet des astres.Il est le monde entier ! Le monde !

MadeleineMon amour ! Mon amour !

ChénierNotre mort est le triomphe de l’amour !

MadeleineNotre mort est le triomphe de l’amour !

Atto IV Acte IV

Duo final, Vicino a te s’acqueta, avant d’être conduits à l’échafaud

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ChénierAh benedico, benedico la sorte !

Maddalena Nell’ora che si muor eterni diveniamo !

Chénier Morte !

Maddalena Infinito !

Maddalena, Chénier Amore ! Amore ! (Il rullo dei tamburi)

Chénier È la morte !

Maddalena È la morte !

ChénierElla vien con sole !

MaddalenaElla vien col mattino !

ChénierAh ! viene come l’aurora

Maddalena Col sole che la indora !

Chénier Ne viene a noi dal cielo entro ad un vel di rose e viole !

Maddalena, Chénier Amor ! Amor ! Infinito !

Schmidt Andrea Chénier !

Chénier Son io !

Schmidt Idia Legray !

Maddalena Son io !

Maddalena, Chénier Viva la morte insiem !

Fine dell’opera

ChénierAh, béni, béni soit le destin !

MadeleineÀ l’heure de la mort nous devenons éternels !

ChénierMort !

MadeleineInfini !

Madeleine, ChénierAmour ! Amour ! (Roulement des tambours)

ChénierC’est la mort !

MadeleineC’est la mort !

ChénierElle vient avec le soleil !

MadeleineElle vient avec le matin !

ChénierElle vient comme l’aurore !

MadeleineAvec le soleil qui la dore !

ChénierElle nous vient du cieldans un voile de roses et de violettes !

Madeleine, ChénierAmour ! Amour ! Infini !

SchmidtAndrea Chénier !

ChénierMe voici !

SchmidtIdia Legray !

MadeleineMe voici !

Madeleine, ChénierVive la mort réunis !

Fin de l’opéra

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Quoi ! Tandis que partout, ou sincères ou feintes, Des lâches, des pervers, les larmes et les plaintes Consacrent leur Marat parmi les immortels, Et que, prêtre orgueilleux de cette idole vile, Des fanges du Parnasse un impudent reptile Vomit un hymne infâme au pied de ses autels ;

La vérité se tait ! Dans sa bouche glacée, Des liens de la peur sa langue embarrassée Dérobe un juste hommage aux exploits glorieux ! Vivre est-il donc si doux ? De quel prix est la vie, Quand, sous un joug honteux, la pensée asservie, Tremblante, au fond du coeur, se cache à tous les yeux ?

Non, non. Je ne veux point t’honorer en silence, Toi qui crus par ta mort ressusciter la France Et dévouas tes jours à punir des forfaits. Le glaive arma ton bras, fille grande et sublime,Pour faire honte aux dieux, pour réparer leur crime, Quand d’un homme à ce monstre ils donnèrent les traits.

Le noir serpent, sorti de sa caverne impure, A donc vu rompre enfin sous ta main ferme et sûre Le venimeux tissu de ses jours abhorrés ! Aux entrailles du tigre, à ses dents homicides, Tu vins redemander et les membres livides Et le sang des humains qu’il avait dévorés !

Son œil mourant t’a vue, en ta superbe joie, Féliciter ton bras et contempler ta proie. Ton regard lui disait : « Va, tyran furieux, Va, cours frayer la route aux tyrans tes complices. Te baigner dans le sang fut tes seuls délices, Baigne-toi dans le tien et reconnais des dieux. «

La Grèce, ô fille illustre ! admirant ton courage, Épuiserait Paros pour placer ton image Auprès d’Harmodius, auprès de son ami ; Et des choeurs sur ta tombe, en une sainte ivresse, Chanteraient Némésis, la tardive déesse, Qui frappe le méchant sur son trône endormi.

Mais la France à la hache abandonne ta tête. C’est au monstre égorgé qu’on prépare une fêteParmi ses compagnons, tous dignes de son sort. Oh ! Quel noble dédain fit sourire ta bouche, Quand un brigand, vengeur de ce brigand farouche, Crut te faire pâlir, aux menaces de mort !

C’est lui qui dut pâlir, et tes juges sinistres, Et notre affreux sénat et ses affreux ministres, Quand, à leur tribunal, sans crainte et sans appui, Ta douceur, ton langage et simple et magnanime Leur apprit qu’en effet, tout puissant qu’est le crime, Qui renonce à la vie est plus puissant que lui.

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Longtemps, sous les dehors d’une allégresse aimable, Dans ses détours profonds ton âme impénétrable Avait tenu cachés les destins du pervers.Ainsi, dans le secret amassant la tempête, Rit un beau ciel d’azur, qui cependant s’apprêteÀ foudroyer les monts, à soulever les mers.

Belle, jeune, brillante, aux bourreaux amenée, Tu semblais t’avancer sur le char d’hyménée ; Ton front resta paisible et ton regard serein. Calme sur l’échafaud, tu méprisas la rage D’un peuple abject, servile et fécond en outrage, Et qui se croit encore et libre et souverain.

La vertu seule est libre. Honneur de notre histoire, Notre immortel opprobre y vit avec ta gloire ; Seule, tu fus un homme, et vengeas les humains ! Et nous, eunuques vils, troupeau lâche et sans âme, Nous savons répéter quelques plaintes de femme ; Mais le fer pèserait à nos débiles mains.

Un scélérat de moins rampe dans cette fange. La Vertu t’applaudit ; de sa mâle louange Entends, belle héroïne, entends l’auguste voix. Ô Vertu, le poignard, seul espoir de la terre, Est ton arme sacrée, alors que le tonnerre Laisse régner le crime et te vend à ses lois.

ANDRÉ CHÉNIER, POÈME EN HOMMAGE À CHARLOTTE CORDAY

La jeune Tarentine (d’après le poème d’André Chénier)

Alexandre Schoenewerk, 1871Musée d’Orsay, Paris

sculpture marbre

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André Chénier,entre amour et poésie

Par François Jacob * André Chénier est, paraît-il, un des météores de notre littérature. Il aurait été le seul poète du XVIIIe siècle, bien au-dessus des Parny, Bertin, Delille et autres Gresset ou Grécourt. Il aurait même surpassé Voltaire dans l’expression des sentiments comme dans la saillie ou la satire poli-tiques. Bref, Chénier à lui seul représente, si l’on en croit nos manuels de littérature, toute l’expres-sion poétique du Siècle des Lumières. Le bon sens nous invite évidemment à penser qu’en cent ans de littérature, il est possible que le XVIIIe siècle ait connu d’autres poètes... Que penser de l’œuvre lyrique de Rousseau (non pas Jean-Jacques, bien sûr, dont on parlera tant l’an prochain, mais Jean-Baptiste, l’auteur des Hymnes, rapidement exilé à Bruxelles) ? Que penser des deux grands poèmes de Louis Racine, La Religion et La Grâce dont cha-cun, il y a plus de deux cents ans, connaissait des ©

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André Chénier dans sa prison à Saint-LazareHubert RobertMusée Carnavalet, Paris dessin

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est l’année 1787, date à laquelle il commence à fréquenter le salon des Condorcet, à l’Hôtel des Monnaies. Il y rencontre Lafayette, Morellet, Volney, Cabanis, Roucher (qui aura le triste hon-neur de partager avec lui la charrette des condam-nés) et le couple Suard. Il y rencontre aussi de nombreux étrangers qui l’aideront d’autant plus qu’il s’apprête, en cette même année 1787, à rejoindre le marquis de la Luzerne à Londres, où l’attend un poste de secrétaire d’ambassade. Ces étrangers, rencontrés chez Condorcet, ont pour noms Adam Smith, Alfieri, le célèbre tragédien réfugié à Paris, Beccaria, Thomas Payne et Thomas Jefferson.

La Révolution survient. C’est en Angleterre qu’André apprend la tenue des États-Généraux et la transformation de l’Assemblée en Assemblée Constituante. Il éprouve au départ, à l’instar de son jeune frère Marie-Joseph, une certaine sym-pathie pour les changements en cours. La décla-ration des droits de l’homme, l’abolition des privi-lèges suscitent en lui une sympathie sans réserve. Il trouve dans le rejet des prérogatives de l’Église l’une des réponses au mal social qu’il ne cessait de critiquer dans la correspondance échangée, depuis Londres, avec son père. Mais les événe-ments s’accélèrent : André, rentré en France, se mêle de politique. Une très violente polémique l’oppose à son jeune frère Marie-Joseph, partisan d’une marche encore plus rapide de la Révolution, et qui votera d’ailleurs la mort du Roi. L’origine de la querelle est le retour à Paris d’un groupe de sol-dats d’abord condamnés pour désobéissance, puis réhabilités par les Montagnards, et dont on orga-nise le cortège triomphal à Paris, à l’indignation des patriotes modérés. « Modérés » est du reste le terme qui peut définir André Chénier, et c’est précisément ce terme qui, jeté en pâture aux juges du tribunal révolutionnaire, le 27 thermidor an II, enverra le poète, et quarante de ses co-détenus, à la guillotine. Le malheureux André, bien qu’il se fût caché pendant les pires moments de la terreur, a en effet été arrêté, alors qu’il rendait visite à des amis. Pour comble d’infortune, son vieux père

passages entiers par cœur ? Que penser enfin de cette autre forme de poésie – la poésie en prose- dont la fin du siècle se montrera si friande ? Un Rousseau (Jean-Jacques, cette fois), un Buffon, un Volney ne peuvent-ils accéder, fût-ce par des voies détournées, au rang de poètes ?Il serait intéressant de profiter de la présentation de l’œuvre d’Umberto Giordano pour rappeler la destinée, à bien des égards étrange, de l’œuvre du poète-météore. André Chénier est-il un mythe lit-téraire qu’on aurait fabriqué a posteriori, à des fins historiques ou politiques ? A t-il une œuvre qui l’eût effectivement placé, s’il avait assez vécu pour la publier complètement, au rang des plus grands poètes de son temps, voire de tous les temps ? La lecture que nous produisons des extraits qu’il nous a laissés est-elle bien conforme à l’esprit qui les a dictés ? Ne devons-nous pas faire un effort de contextualisation de textes aussi célèbres que Lycoris ou la Jeune Tarentine pour parvenir à déceler l’intention du poète ?

Nous fêterons l’an prochain, outre les trois cents ans de Rousseau, les deux cent cinquante ans de son cadet. André Chénier naît en effet à Constantinople en 1762, d’un père négociant et d’une mère qui se targue d’avoir des origines grecques. Il a, en naissant, deux frères et une sœur, et, deux ans plus tard, naît encore un frère, dont nous reparlerons. À l’âge de trois ans, le bébé André revient en France avec toute la famille, est placé chez un oncle à Carcassonne, où il passe son enfance. Il entre ensuite au collège de Navarre, peine à voir son père, devenu entretemps consul général au Maroc mais malheureusement pour-suivi, sur le plan économique, par une espèce de fatalité, tout faire pour lui trouver une situation, quitte rapidement l’habit militaire qu’il avait endossé pour tenter de subvenir lui-même à ses besoins et vit, vaille que vaille, sa vie de poète : il a en effet rencontré, dans la décennie 1780, grâce notamment aux amis puissants qu’il s’était faits au collège de Navarre et au salon de sa mère, laquelle se pique de littérature, plusieurs gens de lettres. Une année particulièrement décisive

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tité exacte de l’intéressée, dont seul nous reste le nom de poésie : il s’agit de cette Lycoris qui enva-hit toute la première partie des Élégies et qui, à lire la correspondance des proches de Chénier, ne suscite autour d’elle qu’un enthousiasme modéré. C’est ainsi que les amis et la famille d’André sont tout heureux de voir celui-ci gagner, sous l’uni-forme, la garnison de Strasbourg, en 1782 et qu’ils sont d’autant plus malheureux, quelques mois plus tard, lorsqu’André, de retour à Paris, renoue avec la belle. La liaison durera en fait jusqu’au printemps 1784 et aura une double influence sur l’œuvre poétique. Elle modifie d’abord ce qu’on appelait, alors, la « charpente » du poème. Elle per-met ensuite à l’entourage de Chénier de trouver place dans le premier livre des Élégies en ce que les trahisons répétées de Lycoris appellent un néces-saire contrepoint, une consolation résumée par exemple dans l’appel à François de Pange, le meil-leur ami du poète :

Ami, des mes ardeurs, quoi ! ta plume ose rire !Quoi, tu ris de l’Amour, tu ris de son empire !Imprudent, c’est l’Amour que tu viens outrager !Ah, tremble, malheureux ; il aime à se venger.C’est toi-même aiguiser le trait qu’il te destine.Toi-même sous tes pieds c’est creuser ta ruine.J’ai vu de ces rieurs qui, fiers dans leurs beaux jours,Insultaient à nos fers, à nos pleurs, aux amours,Vieux, gémir sous le joug d’une jeune inhumaine ;Fatiguant leurs habits d’une richesse vaine,Cachant leurs cheveux blancs, se traîner à ses pieds ;L’accabler de leurs dons, mille fois renvoyés ;Et d’une faible voix leurs lèvres palpitantesBégayer en pleurant des caresses tremblantes.Alors en les voyant le jeune homme à son tourRit des justes revers de leur antique amour.Ami, va, c’est un dieu. La force est inutile.Cède : c’est un enfant. Un enfant indocile.Les destins ont écrit (qui voudrait les blâmer ?)Que plus tôt ou plus tard chaque homme doit aimer.Le plus tôt vaut le mieux. Ta science ennuyeuseTe tue. Éteins, crois-moi, ta lampe studieuse.Viens savoir être heureux : c’est la première loi.Et loin de me gronder, viens aimer avec moi.

tente maladroitement d’intervenir et s’en remet pour cela au citoyen Barère, celui qu’on appelait déjà « l’Anacréon de la guillotine »...

Les femmes ont, dans cette vie somme toute banale d’un jeune homme de la fin du XVIIIe siècle, joué un rôle considérable en nourrissant, du début à la fin, son œuvre poétique. Les por-traits qui nous ont été transmis d’André Chénier sont pourtant loin d’être à son avantage : atteint d’une calvitie précoce, d’une taille relativement médiocre, notre poète a de plus la démarche un peu gauche, le buste épais et la voix peu sédui-sante. Ce sont pourtant de fort nombreuses jeunes filles qui se tournent vers lui et envahissent, sous des noms d’emprunt bien sûr, et grecs pour la plupart, une bonne partie de son œuvre. Mais justement, prétendent certains esprits sans doute mal intentionnés, si la plupart des grands poèmes de Chénier sont restés inachevés, n’est-ce pas dû au fait que, venant à changer de partenaire (ou, disons plus noblement, de référent poétique) il ne pouvait venir à bout d’une œuvre que venait interrompre, à tout coup, telle ou telle déception amoureuse ? L’inspiration n’aurait-elle pas été bridée, et en même temps brimée, par une réalité contextuelle faite d’errances affectives, de sempi-ternelles indécisions et de coups de cœur furtifs ? Comment se retrouver dans tout ce magma senti-mental ? Ce n’est pas le moindre mérite de Georges Buisson, dernier éditeur en date d’André Chénier, d’être parvenu à faire le tri et à reconnaître, sous les déguisements poétiques dont aimait à les parer leur amant de quelques mois, les femmes aimées de l’auteur des Élégies.La première est la plus discrète dans l’œuvre et se nomme Louise de Romangeville. Chénier l’a ren-contrée alors qu’il avait seize ans, en 1778. Ce pre-mier amour est tout de suite déçu, puisque la belle épouse son propre cousin, Antoine de Sérilly, et qu’elle disparaît tout à la fois de la vie, de l’œuvre et peut-être même des souvenirs du jeune poète. La deuxième est une danseuse de l’opéra avec laquelle il se lie à la fin de l’année 1781, alors qu’il a dix-neuf ans. Nous ne connaissons pas l’iden-

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peintre David (Cosway, le mari de Marie, est lui-même un célèbre miniaturiste) et elle entretient une liaison avec le poète et patriote polonais Niemcewicz. Fanny le Coulteux, que Chénier ren-contre un an plus tard au château de Voisins, sera quant à elle mentionnée dans l’œuvre poétique sous son seul prénom. Quant à Aimée de Coigny, celle-là même qu’André nommera la « jeune cap-tive », les dernières recherches tendent à montrer que non seulement le poète ne l’avait pas connue, au sens biblique du terme, mais qu’il ne s’était même jamais entretenu avec elle. L’élan poétique qui le pousse vers la jeune fille ne serait alors que le fruit du dépit de la voir entraînée, à l’instar de tous ses camarades de détention, dans le flux révolutionnaire.Il existe, on le voit, une évolution très nette des amours d’André, ou plutôt de leur inscription dans l’œuvre poétique : au début un engage-ment physique certain, mais peu de confiance ou d’intimité véritables ; ensuite une succession de relations certes platoniques mais beaucoup plus favorables à l’éclosion du sentiment poétique. Le tournant est sans doute cette année 1787, date à laquelle André est à Londres et où il commence à s’intéresser à la vie politique. C’est à ce moment précis qu’il modifie à la fois sa stratégie amou-reuse (préférant la relation fraternelle, mais pleine de sens, à la relation purement charnelle,

Troisième femme aimée par Chénier : une jeune fille créole dont il fait connaissance en 1785 et qui n’est d’abord désignée, dans les manuscrits du poète, que par quelques lettres D, Z, N vite reconstituées, par la critique, en « D’Azan ». Cette demoiselle d’Azan, devenue Camille, investit le deuxième livre des Élégies. On retrouve avec elle tout le matériel poétique qui avait déjà servi à l’évocation de Lycoris. L’enfant Eros, ce dieu contre lequel il ne faut pas lutter, est reconduit en même temps qu’il est démultiplié. Il apparaît en effet maintenant sous la forme d’une « troupe d’enfants » et les flèches, chaînes, dards, tout l’attirail métaphorique traditionnel de la blessure d’amour, se trouve revivifié, transplanté de nou-veau dans le monde réel :

Hier, en te quittant, enivré de tes charmes, Belle d’Azan, vers moi, tenant en main des armes,Une troupe d’enfants courut de toutes parts.Ils portaient des flambeaux, des chaînes et des dards.Leurs dards m’ont pénétré jusques au fond de l’âme ; Leurs flambeaux sur mon sein ont secoué la flamme,Leurs chaînes m’ont saisi. D’une cruelle voix :« Aimeras-tu d’Azan ? » criaient-ils à la fois,« L’aimeras-tu toujours ? » Troupe auguste et suprême,Ah ! vous le savez trop, dieux enfants, si je l’aime.Mais qu’avez-vous besoin de chaînes et de traits ?Je n’ai point voulu fuir. Pourquoi tous ces apprêts ?Sa beauté pouvait tout : mon âme sans défenseN’a point contre ses yeux cherché de résistance.

Les trois femmes qui touchent le poète à la fin de sa vie sont enfin des figures idéalisées, des amies avec lesquelles Chénier construit d’abord, ou conçoit, son œuvre poétique. La première d’entre elles est irlandaise et a pour nom Marie Cosway : André l’a rencontrée en 1786 dans l’atelier du

André Chénier, poète français, à la prison Saint-Lazare,

le 29 Messidor an II.Joseph Benoît Suvée, 1794

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culièrement les années 1980, avec la création de la Société des Amis des Poètes Roucher et André Chénier et la publication aux éditions Paradigme, en trois volumes, des Œuvres complètes du poète pour qu’une image plus exacte nous soit fournie de sa vie et de son inspiration poétique. Qu’on se rassure néanmoins : le mythe d’un André éperdu-ment amoureux, voué à une mort atroce, même s’il en ressort aujourd’hui quelque peu ébréché, n’en conserve pas moins, fût-ce pour l’historien de la littérature, un charme indéniable : il appa-raît en effet comme le prolongement naturel d’une histoire où la réalité biographique, faite de

réalisme politique et d’un questionnement sur le sens de l’inspiration poétique,

se teinte, à son corps défendant, de romantisme.

dépourvue de toute signification, de tout avenir) et sa conception de l’œuvre poétique (les œuvres légères laissant place aux tentatives de grandes fresques épiques). On conçoit dès lors les écueils possibles d’une lecture de Chénier. Le premier est de vou-loir définir, à partir d’un parcours bio-graphique somme toute chaotique et pour lequel nous manquent encore de précieuses informations, un tracé qui liât l’homme et l’œuvre en un tout cohérent, aisément discernable. Le second est de mettre l’accent sur la destinée tragique de l’homme André et de commencer ainsi à lire l’histoire par la fin. Reconstruction particulièrement tentante au XIXe siècle, notamment sur le plan politique : les hommes de la IIIe République pouvaient trouver un avantage évident à oppo-ser les turbulences de la Révolution à un sys-tème dont tout montrait, après la mort du duc de Bordeaux, qu’il pouvait s’inscrire dans le temps. André devenait par ailleurs pour les royalistes de la fin du siècle ou pour les catholiques (et ce quelle que fût la tiédeur, le mot est sans doute faible, de sa foi religieuse) le symbole même du martyre. Tous ces ingrédients se retrouvent naturellement dans le livret de Luigi Illica : il faudra attendre la deuxième moitié du XXe siècle, et plus parti-

Aimée de Coigny (1769-1820), duchesse de Fleury, qui inspira à André Chénier son élégie La Jeune captive. BnF, gravure

Portrait de Michelle de Bonneuil. Pour certains, elle serait la Camille des

Élégies du poète André ChénierAlexandre Roslin, XVIIIe

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* François Jacob, anciennement maître de conférences à l’université de Franche-Comté et auteur d’une thèse et de nombreux écrits sur Jean-Jacques Rousseau, notamment Le Concert de Lausanne (Slatkine, 2006) et La Cité interdite (Slatkine, 2009), est conservateur en charge de l’Institut et Musée Voltaire depuis septembre 2002. Il co-dirige actuellement, avec Dominique Berlie, « 2012 Rousseau pour tous » , un projet culturel international pour la commémoration du tricentenaire de la naissance du philosophe à Genève.

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Salut, divin triomphe! entre dans nos murailles;Rends-nous ces guerriers illustrésPar le sang de Désille et par les funéraillesDe tant de Français massacrés.Jamais rien de si grand n’embellit ton entrée;Ni quand l’ombre de MirabeauS’achemina jadis vers la voûte sacréeOù la gloire donne un tombeau;Ni quand Voltaire mort et sa cendre bannieRentrèrent aux murs de Paris,Vainqueurs du fanatisme et de la calomnieProsternés devant ses écrits.Un seul jour peut atteindre à tant de renommée,Et ce beau jour luira bientôt:C’est quand tu conduiras Jourdan à notre armée,Et Lafayette à l’échafaud.Quelle rage à Coblentz ! quel deuil pour tous ces princes,Qui, partout diffamant nos lois,Excitent contre nous et contre nos provincesEt les esclaves et les rois!Ils voulaient nous voir tous à la folie en proie.Que leur front doit être abattu!Tandis que parmi nous quel orgueil, quelle joiePour les amis de la vertu,Pour vous tous, ô mortels, qui rougissez encoreEt qui savez baisser les yeux,De voir des échevins que la Râpée honoreAsseoir sur un char radieux

Ces héros que jadis sur les bancs des galèresAssit un arrêt outrageant,Et qui n’out égorgé que très peu de nos frèresEt volé que très peu d’argent!Eh bien, que tardez-vous, harmonieux Orphées?Si sur la tombe des PersansJadis Pindare, Eschyle, ont dressé des trophées,Il faut de plus nobles accents.Quarante meurtriers, chéris de Robespierre,Vont s’élever sur nos autels.Beaux-arts, qui faites vivre et la toile et la pierre,Hâtez-vous, rendez immortelsLe grand Collot d’Herbois, ses clients helvétiques,Ce front que donne à des hérosLa vertu, la taverne et le secours des piques.Peuplez le ciel d’astres nouveaux,O vous, enfants d’Eudoxe et d’Hipparque et d’Euclide,C’est par vous que les blonds cheveuxQui tombèrent du front d’une reine timideSont tressés en célestes feux ;Par vous l’heureux vaisseau des premiers ArgonautesFlotte encor dans l’azur des airs.Faites gémir Atlas sous de plus nobles hôtes,Comme eux dominateurs des mers.Que la nuit de leurs noms embellisse ses voiles,Et que le nocher aux aboisInvoque en leur galère, ornement des étoiles,Les Suisses de Collot d’Herbois.

ANDRÉ CHÉNIER HYMNE SUR L’ENTRÉE TRIOMPHALE DES SUISSES RÉVOLTÉS ET AMNISTIÉS DU RÉGIMENT DE CHATEAUVIEUX.(JOURNAL DE PARIS, 15 AVRIL 1792)

Après avoir été fêtés à Brest, les révoltés du régiment de

Chateauvieux rentrent à Paris, toujours porteurs de leur bonnet

de forçat. La grande fête populaire du 15 avril 1792 donnée en leur honneur renforce la mode du

bonnet rouge dit phrigien. On sait que cette coiffure connaît alors un succès grandissant : elle fait

partie intégrante du costume du sans-culotte qu’une iconographie

abondante popularise.

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41 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Peu d’instants avant d’être emmené pour l’échafaud, il compose un dernier poème :

À six heures de l’après-midi, le 7 thermidor de l’an II, André Chénier avait cessé de vivre. Une fosse commune, creusée au fond du sombre jardin conventuel de la rue de Picpus, recueillit son corps décapité

Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre,Animent la fin d’un beau jour,Au pied de l’échafaud j’essaye encore ma lyre.Peut-être est-ce bientôt mon tour ;Peut-être avant que l’heure en cercle promenéeAit posé sur l’émail brillant,Dans les soixante pas où sa route est bornée,Son pied sonore et vigilant,Le sommeil du tombeau pressera ma paupière !Avant que de ses deux moitiésCe vers que je commence ait atteint la dernière,Peut-être en ces murs effrayésLe message de mort, noir recruteur des ombres,Escorté d’infâmes soldats,Remplira de mon nom ces longs corridors sombres.

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Poète, vos papiers !...

Alfred de Vigny, Stello, 1832

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La Dernière charretteemmenant le poète

André Chénier à la guillotineBeyer d’après Auguste Raffet, 1794

BnF, gravure

L’analyse est une sonde. Jetée profondément dans l’Océan, elle

épouvante et désespère le Faible ; mais elle rassure et conduit le Fort qui la

tient fermement en main.LE DOCTEUR-NOIR (ÉPIGRAPHE DE STELLO)

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[ … ]En ce temps-là même dont je parle, au temps du vertueux Saint-Just (car il était, dit-on, sans vices, sinon sans crimes), vivait et écrivait un autre homme vertueux, implacable adversaire de la Révolution. Cet autre Esprit sombre, Esprit falsi-ficateur, je ne dis pas faux, car il avait conscience du vrai ; cet Esprit obstiné, impitoyable, audacieux et subtil, armé comme le sphinx, jusqu’aux ongles et jusqu’aux dents, de sophismes métaphysiques et énigmatiques, cuirassé de dogmes de fer, empa-naché d’oracles nébuleux et foudroyants; cet autre Esprit grondait comme un orage prophétique et menaçant, et tournait autour de la France. Il avait nom Joseph de Maistre.

Or, parmi beaucoup de livres sur l’avenir de la France, deviné phase par phase ; sur le gouverne-ment temporel de la Providence, sur le principe générateur des constitutions, sur le Pape, sur les décrets de l’injustice divine et sur l’inquisition ; voulant démontrer, sonder, dévoiler aux yeux des hommes les sinistres fondations qu’il donnait (problème éternel !) à l’Autorité de l’homme sur l’homme, voici en substance ce qu’il écrivait : « La chair est coupable, maudite, et ennemie de Dieu. — Le sang est un fluide vivant. —Le ciel ne peut être apaisé que par le sang. — L’innocent peut payer pour le coupable. Les anciens croyaient que les dieux accouraient partout où le sang cou-lait sur les autels ; les premiers docteurs chrétiens crurent que les anges accouraient partout où cou-lait le sang de la véritable victime. — L’effusion du sang est expiatrice. Ces vérités sont innées. — La Croix atteste le SALUT PAR LE SANG. Et, depuis, Origène a dit justement qu’il y avait deux Rédemptions : celle du Christ qui rache-ta l’univers, et les Rédemptions diminuées , qui rachètent par le sang celui des nations. Ce sacrifice sanglant de quelques hommes pour tous se perpé-tuera jusqu’à la fin du monde. Et les nations pourront se racheter éternellement par la substitution des souffrances expiatoires ». C’était ainsi qu’un homme doué des plus hardies et des plus trompeuses imaginations philosophiques qui jamais aient fasciné l’Europe, était arrivé à

Un jeune homme à l’âme ardente,

Stello, se sent une vocation de poète.

Son ami le Docteur–Noir, le traite

comme un malade espérant lui évi-

ter les déceptions de la vie. Il lui

narre l’histoire de Gilbert, puis celle

de Chatterton, symbole du génie non

reconnu pour les romantiques, et

enfin celle d’André Chénier, tous trois

victimes d’un gouvernement proba-

blement effrayé par leur génie. La

prescription du médecin recomman-

dera la séparation de la vie poétique et

de la vie politique. Dans Stello, Alfred

Vigny pose le problème des rapports

entre le poète et la Cité. La poésie

tend à l’affirmation d’une vérité, alors

que la société repose sur l’acceptation

d’un mensonge.

Alfred de Vignycroqué par Prosper Mérimé, XiXe

collection privée, dessin

POÈTE, VOS PAPIERS ! ALFRED DE VIGNY (STELLO)

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rattacher au pied même de la Croix le premier anneau d’une chaîne effrayante et interminable de sophismes ambitieux et impies, qu’il semblait adorer consciencieusement, et qu’il avait fini peut-être par regarder du fond du cœur comme les rayons d’une sainte vérité. C’était à genoux sans doute et en se frappant la poitrine qu’il s’écriait : « La terre, continuellement imbibée de sang, n’est qu’un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin jusqu’à l’extinction du mal ! — Le bourreau est la pierre angulaire de la société: sa mission est sacrée.—L’inquisition est bonne, douce et conservatrice. La bulle In coena Domini est de source divine ; c’est elle qui excommunie les hérétiques et les appe-lants aux futurs conciles. Eh ! pourquoi un concile, grand Dieu ! quand le pilori suffit ? [ … ]Entendez-vous le cri de la bête carnassière, sous la voix de l’homme ? —Voyez-vous par quelles courbes, partis de deux points opposés, ces purs idéologues sont arrivés d’en bas et d’en haut à un même point où ils se touchent : à l’échafaud ? — Voyez-vous comme ils honorent et caressent le Meurtre ? — Que le Meurtre est beau, que le Meurtre est bon, qu’il est facile et commode, pourvu qu’il soit bien interprété ! Comme le Meurtre peut devenir joli en des bouches bien faites et quelque peu meublées de paroles impudentes et d’arguties philosophiques ! Savez-vous s’il se naturalise moins sur ces langues parleuses que sur celles qui lèchent le sang ? Pour moi je ne le sais pas. Demandez-le (si cela s’évoque) aux massacreurs de tous les temps. Qu’ils viennent de l’Orient et de l’Occident ! Venez en haillons, venez en soutane, venez en cuirasse, venez, tueurs d’un homme et tueurs de cent mille ; depuis la Saint-Barthélemy jusqu’aux septembrisades, de Jacques Clément et de Ravaillac à Louvel, de des Adrets et Montluc à Marat et Schneider ; venez, vous trouverez ici des amis, mais je n’en serai pas. Ici le Docteur-Noir rit longtemps ; puis il soupira en se recueillant et reprit :— Ah ! monsieur, c’est ici surtout qu’il faut, comme vous, prendre en pitié.

Dans cette violente passion de tout rattacher, à tout prix, à une cause, à une synthèse, de laquelle on descend à tout, et par laquelle tout s’explique, je vois encore l’extrême faiblesse des hommes qui, pareils à des enfants qui vont dans l’ombre, se sentent tous saisis de frayeur, parce qu’ils ne voient pas le fond de l’abîme que ni Dieu créateur ni Dieu sauveur n’ont voulu nous faire connaître. Ainsi je trouve que ceux-là mêmes qui se croient les plus forts, en construisant le plus de systèmes, sont les plus faibles et les plus effrayés de l’analyse, dont ils ne peuvent supporter la vue, parce qu’elle s’arrête à des effets certains, et ne contemple qu’à travers l’ombre, dont le ciel a voulu l’envelopper, la Cause... la Cause pour toujours incertaine. Or, je vous le dis, ce n’est pas dans l’Analyse que les esprits justes, les seuls dignes d’estime, ont puisé et puiseront jamais les idées durables, les idées qui frappent par le sentiment de bien-être que donne la rare et pure présence du vrai. L’Analyse est la destinée de l’éternelle ignorante, l’Âme humaine. L’Analyse est une sonde. Jetée profondément dans l’Océan, elle épouvante et désespère le Faible; mais elle rassure et conduit le Fort, qui la tient ferme-ment en main. Ici le Docteur-Noir, passant les doigts sur son front et ses yeux, comme pour oublier, effacer, ou sus-pendre ses méditations intérieures, reprit ainsi le fil de son récit.

Chapitre xxxiii La promenade croisée J’avais fini par m’amuser des Institutions de Saint-Just, au point d’oublier totalement le lieu où j’étais. Je me plongeai avec délices dans une distraction complète, ayant dès longtemps fait l’abnégation totale d’une vie qui fut toujours triste. Tout à coup la porte par laquelle j’étais entré s’ouvrit encore. Un homme de trente ans environ, d’une belle figure, d’une taille haute, l’air militaire et orgueil-leux, entra sans beaucoup de cérémonie. Ses bottes à l’écuyère, ses éperons, sa cravache, son large gilet blanc ouvert, sa cravate noire dénouée, l’auraient fait prendre pour un jeune général.

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—Ah ! tu ne sais donc pas si on peut lui parler ? dit-il en continuant de s’adresser au nègre qui lui avait ouvert la porte. Dis-lui que c’est l’auteur de Caïus Gracchus et de Timoléon. Le nègre sortit, ne répondit rien et l’enferma avec moi. L’ancien officier de dragons en fut quitte pour sa fanfaronnade, et entra jusqu’à la cheminée en frappant du talon. — Y a-t-il longtemps que tu attends, citoyen ? me dit-il. J’espère que, comme représentant, le citoyen Robespierre me recevra bientôt et m’expédiera avant les autres. Je n’ai qu’un mot à lui dire, moi. Il se retourna et arrangea ses cheveux devant la glace. — Je ne suis pas un solliciteur, moi. — Moi, je dis tout haut ce que je pense, et, sous le régime des tyrans Bourbons comme sous celui-ci, je n’ai pas fait mystère de mes opinions, moi.Je posai mes papiers sur la table, et je le regardai avec un air de surprise qui lui en donna un peu à lui-même. — Je n’aurais pas cru, lui dis-je sans me déranger, que vous vinssiez ainsi pour votre plaisir. Il quitta tout d’un coup son air de matador, et se mit dans un fauteuil près de moi: — Ah çà! franchement, me dit-il à voix basse, êtes-vous appelé comme je le suis, je ne sais pourquoi ? Je remarquai en cette occasion ce qui arrivait sou-vent alors, c’est que le tutoiement était une sorte de langage de comédie qu’on récitait comme un rôle, et que l’on quittait pour parler sérieusement. — Oui, lui dis-je, je suis appelé, mais comme les médecins le sont souvent cela m’inquiète peu, pour moi, du moins, ajoutai-je en appuyant sur ces derniers mots. — Ah! pour vous ! me dit-il en époussetant ses bottes avec sa cravache. Puis il se leva et marcha dans la chambre en toussant avec un peu de mau-vaise humeur.Il revînt. — Savez-vous s’il est en affaire? me dit-il. — Je le suppose, répondis-je, citoyen Chénier. Il me prit la main impétueusement. — Çà, me dit-il, vous ne m’avez pas l’air d’un espion. Qu’est-ce que l’on me veut ici ? Si vous savez quelque chose, dites-le-moi.

Saint-Just, l’air parfaitement calme, penchait sur l’épaule

sa belle tête mélancolique, régulière

et douce, chargée de cheveux châtains

flottants et bouclés ; ses grands yeux

s’élevaient au ciel, et il soupirait. Il avait

l’air d’un jeune saint. — Les persécuteurs

prennent souvent des manières de victimes.

— Robespierre nous regardait comme un

chat ferait de trois souris qu’il

aurait prises.

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À la dernière passe, il me reprit chaudement la main. — Il n’est sur aucune liste ; je ne le nommerai pas. — Il faut faire le mort. Le 9, je l’irai délivrer de ma main. — Je crains qu’il ne soit trop prévu. Ce fut la dernière traversée. On ouvrit ; nous étions aux deux bouts de la chambre.

Chapitre xxxiv Un petit divertissement Robespierre entra, il tenait Saint-Just par la main ; celui-ci, vêtu d’une redingote poudreuse, pâle et défait, arrivait à Paris. Robespierre jeta sur nous deux un coup d’oeil rapide sous ses lunettes, et la distance où il nous vit l’un de l’autre me parut lui plaire ; il sourit en pinçant les lèvres. — Citoyens, voici un voyageur de votre connais-sance, dit-il. Nous nous saluâmes tous trois, Joseph Chénier fronçant le sourcil, Saint-Just avec un signe de tête brusque et hautain, moi gravement comme un moine. Saint-Just s’assit à côté de Robespierre, celui-ci sur son fauteuil de cuir, devant son bureau, nous en face. Il y eut un long silence. Je regardai les trois personnages tour à tour. Chénier se renversait et se balançait avec un air de fierté, mais un peu d’embarras, sur sa chaise, comme rêvant à mille choses étrangères. Saint-Just, l’air parfaitement calme, penchait sur l’épaule sa belle tête mélan-colique, régulière et douce, chargée de cheveux châtains flottants et bouclés ; ses grands yeux s’élevaient au ciel, et il soupirait. Il avait l’air d’un jeune saint. — Les persécuteurs prennent souvent des manières de victimes. — Robespierre nous regardait comme un chat ferait de trois souris qu’il aurait prises. — Voilà, dit Robespierre d’un air de fête, notre ami Saint-Just qui revient de l’armée. Il y a écrasé la trahison, il en fera autant ici. — C’est une surprise, on ne l’attendait pas, n’est-ce pas, Chénier ? Et il le regarda de côté, comme pour jouir de sa contrainte. — Tu m’as fait demander, citoyen ? dit Marie-Joseph Chénier avec humeur ; si c’est pour affaire,

J’étais sur les épines; je sentais qu’on allait entrer, que peut-être on voyait, que certainement on écoutait. La Terreur était dans l’air, partout, et sur-tout dans cette chambre. Je me levai et marchai, pour qu’au moins on entendît de longs silences, et que la conversation ne parût pas suivie. Il me comprit et marcha dans la chambre dans le sens opposé. Nous allions d’un pas mesuré, comme deux soldats en faction qui se croisent; chacun de nous prit, aux yeux l’un de l’autre, l’air de réfléchir en lui-même, et disait un mot en passant; l’autre répondait en repassant. Je me frottai les mains. — Il se pourrait, dis-je assez bas, en ne faisant semblant de rien et allant de la porte à la chemi-née, qu’on nous eût réunis à dessein.Et très haut : — Joli appartement ! Il revint de la cheminée à la porte, et, en me ren-contrant au milieu, dit : — Je le crois. Puis en levant la tête : — Cela donne sur la cour.Je passai. J’ai vu votre père et votre frère, ce matin dis-je. Et en criant : — Quel beau temps il fait ! Il repassa. — Je le savais ; mon père et moi nous ne nous voyons plus, et j’espère qu’André ne sera pas long-temps là. — Un ciel magnifique ! Je le croisai encore. — Tallien, dis-je, Courtois, Barras, Clauzel, sont de bons citoyens. Et avec enthousiasme : — C’est un beau sujet que Timoléon !Il me croisa en revenant. — Et Barras, Collot-d’Herbois, Loiseau, Bourdon, Barrère, Boissy-d’Anglas... — J’aimais encore mieux mon Fénelon. Je hâtai la marche. — Ceci peut durer encore quelques jours. — On dit les vers bien beaux. Il vint à grands pas et me coudoya.— Les triumvirs ne passeront pas quatre jours. — Je l’ai lu chez la citoyenne Vestris.Cette fois, je lui serrai la main en traversant. — Gardez-vous de nommer votre frère, on n’y pense pas. — On dit le dénouement bien beau.»

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qui crient : O mon âme ! fuyons dans les déserts ; ces gens-là découragent. La Convention doit traiter tous ceux qui ne sont pas utiles à la République comme des contre-révolutionnaires. — C’est bien sévère, dit Marie-Joseph assez effrayé, mais plus piqué encore.— Oh ! je ne parle pas pour toi, poursuivit Robespierre d’un ton mielleux et radouci ; toi, tu as été un guerrier, tu es législateur, et, quand tu ne sais que faire, Poète. — Pas du tout ! pas du tout ! dit Joseph, singuliè-rement vexé ; je suis au contraire né Poète, et j’ai perdu mon temps à l’armée et à la Convention.J’avoue que, malgré la gravité de la situation, je ne pus m’empêcher de sourire de son embarras. Son frère aurait pu parler ainsi ; mais Joseph, selon moi, se trompait un peu sur lui-même ; aussi l’In-corruptible, qui était au fond de mon avis, pour-suivit pour le tourmenter.— Allons ! allons ! dit-il avec une galanterie fausse et fade, allons, tu es trop modeste, tu refuses deux couronnes de Laurier pour une couronne de Roses pompon. — Mais il me semblait que tu aimais ces fleurs-là toi-même autrefois, citoyen ! dit Chénier ; j ‘ai lu de toi des couplets fort agréables sur une coupe et un festin. Il y avait :

O Dieux! que vois-je, mes amis ? Un crime trop notoire. O malheur affreux! O scandale honteux! J’ose le dire à peine; Pour vous j’en rougis, Pour moi j’en gémis, Ma coupe n’est pas pleine.

Et puis un certain madrigal où il y avait:

Garde toujours ta modestie; Sur le pouvoir de tes appas Demeure toujours alarmée : Tu n’en seras que mieux aimée Si tu crains de ne l’être pas.

C’était joli ! et nous avons aussi deux discours sur

dépêchons-nous, on m’attend à la Convention. — Je voulais, dit Robespierre d’un air empesé en me désignant, te faire rencontrer avec cet excel-lent homme qui porte tant d’intérêt à ta famille. J’étais pris. Marie-Joseph et moi nous nous regar-dâmes, et nous nous révélâmes toutes nos craintes par ce coup d’œil. Je voulus rompre les chiens. — Ma foi, dis-je, j’aime les lettres, moi, et Fénelon... — Ah ! à propos, interrompit Robespierre, je te fais compliment, Chénier, du succès de ton Timoléon dans les ci-devant salons où tu en fais la lecture. — Tu ne connais pas cela, toi ? dit-il à Saint-Just avec ironie. Celui-ci sourit d’un air de mépris, et se mit à secouer la poussière de ses bottes avec le pan de sa longue redingote, sans daigner répondre. — Bah ! bah ! dit Joseph Chénier en me regardant, c’est trop peu de chose pour lui.Il voulait dire cela avec indifférence, mais le sang d’auteur lui monta aux joues. Saint-Just, aussi parfaitement calme qu’à l’ordi-naire, leva les yeux sur Chénier, et le contempla comme avec admiration. — Un membre de la Convention qui s’amuse à cela en l’an II de la République me paraît un prodige, dit-il. — Ma foi, quand on n’a pas la haute main dans les affaires, dit Joseph Chénier, c’est encore ce qu’on peut faire de mieux pour la nation. Saint-Just haussa les épaules. Robespierre tira sa montre, comme attendant quelque chose, et dit d’un air pédant : — Tu sais, citoyen Chénier, mon opinion sur les écrivains. Je t’excepte, parce que je connais tes ver-tus républicaines ; mais, en général, je les regarde comme les plus dangereux ennemis de la patrie. Il faut une volonté une. Nous en sommes là. Il la faut républicaine, et pour cela il ne faut que des écri-vains républicains ; le reste corrompt le peuple. Il faut le rallier, ce peuple, et vaincre les bourgeois, de qui viennent nos dangers intérieurs. Il faut que le peuple s’allie à la Convention et elle à lui ; que les sans-culottes soient payés et tolérés, et restent dans les villes. Qui s’oppose à mes vues ? Les écri-vains, les faiseurs de vers qui font du dédain rimé,

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Thermidor, la jeunesse ; en Fructidor, le bonheur ; en Vendémiaire, la vieillesse ; en Brumaire, l’âme immortelle ; en Primaire, la sagesse ; en Nivôse, la patrie ; en Pluviôse, le travail, et en Ventôse, les amis. Robespierre applaudit. — C’est parfaitement réglé, dit-il. — Et : l’inspiration ou la mort ? dit Joseph Chénier en riant. Saint-Just se leva gravement. — Eh ! pourquoi pas, dit-il, si leurs vertus patrio-tiques ne les enflamment pas ! Il n’y a que deux principes : la Vertu ou la Terreur. Ensuite il baissa la tête, et demeura tranquille-ment le dos à la cheminée, comme ayant tout dit, et convaincu dans sa conscience qu’il savait toutes choses. Son calme était parfait, sa voix inaltérable et sa physionomie candide, extatique et régulière. — Voilà l’homme que j’appellerais un Poète, dit Robespierre en le montrant, il voit en grand, lui ; il ne s’amuse pas à des formes de style plus ou moins habiles; il jette des mots comme des éclairs dans les ténèbres de l’avenir, et il sent que la destinée des hommes secondaires qui s’occupent du détail des idées est de mettre en œuvre les nôtres ; que nulle race n’est plus dangereuse pour la liberté, plus ennemie de l’égalité, que celle des aristocrates de l’intelligence, dont les réputations isolées exercent une influence partielle, dangereuse, et contraire à l’unité qui doit tout régir. Après sa phrase, il nous regarda. — Nous nous regardions. — Nous étions stupéfaits. Saint-Just approuvait du geste, et caressait ces opinions jalouses et dominatrices, opinions que se feront toujours les pouvoirs qui s’acquièrent par l’action et le mouvement, pour tacher de dompter ces puissances mystérieuses et indépendantes qui ne se forment que par la méditation l’admiration qu’elles excitent.[ … ]Robespierre se leva, et, avec un air de bonté per-fide, tendit la main au vieillard par-devant son fils. — Le père crut tout sauvé ; nous sentîmes tout perdu. M. de Chénier s’attendrit de ce seul geste, comme font les vieillards faibles.

la peine de mort, l’un contre, l’autre pour ; et puis un éloge de Gresset, où il y avait cette belle phrase, que je me rappelle encore tout entière :

— Oh ! lisez le Vert-Vert, vous qui aspirez au mérite de badiner et d’écrire avec grâce; lisez-le, vous qui ne cherchez que l’amusement, et vous connaîtrez de nouvelles sources de plai-sirs. Oui, tant que la langue française subsis-tera, le Vert-Vert trouvera des admirateurs. Grâce au pouvoir du génie, les aventures d’un perroquet occuperont encore nos derniers neveux. Une foule de héros est restée plon-gée dans un éternel oubli, parce qu’elle n’a point trouvé une plume digne de célébrer ses exploits ; mais toi, heureux Vert-Vert, ta gloire passera à la postérité la plus reculée ! O Gresset ! tu fus le plus grand des poètes ! — répandons des fleurs, etc., etc., etc.

C’était fort agréable. J’ai encore cela chez moi, imprimé sous le nom de M. de Robespierre, avocat en parlement. L’homme n’était pas commode à persifler. Il fit de sa face de chat, une face de tigre, et crispa les ongles. Saint-Just, ennuyé, et voulant l’interrompre, lui prit le bras. — À quelle heure t’attend-on aux Jacobins ? — Plus tard, dit Robespierre avec humeur ; laisse-moi, je m’amuse. Le rire dont il accompagna ce mot fit claquer ses dents. — J’attends quelqu’un, ajouta-t-il. — Mais toi, Saint-Just, que fais-tu des Poètes ? — Je te l’ai lu, dit Saint-Just, ils ont un dixième chapitre de mes institutions. — Eh bien ! qu’y font-ils ? Saint-Just fit une moue de mépris, et regarda autour de lui à ses pieds, comme s’il eût cherché une épingle perdue sur le tapis. — Mais... dit-il, des hymnes qu’on leur comman-dera le premier jour de chaque mois, en l’honneur de l’Éternel et des bons citoyens, comme le voulait Platon. Le 1er de Germinal, ils célébreront la nature et le peuple ; en Floréal, l’amour et les époux ; en Prairial, la victoire ; en Messidor, l’adoption ; en

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êtes un homme comme il faut, il ne s’agit que de voir votre air et vos manières ; et avec un homme comme vous on s’entend toujours, n’est- ce pas ? Puis à son fils: — Ne me faites point de signes ! ne m’interrom-pez pas ! vous m’importunez ! laissez Monsieur agir selon son cœur ; il s’entend un peu mieux que vous en gouvernement, peut-être ! — Vous avez toujours été jaloux d’André, dès votre enfance. Laissez-moi, ne me parlez pas. Le malheureux frère ! il n’aurait pas parlé, il était muet de douleur, et moi aussi.

— Oh ! vous êtes bon ! s’écria-t-il. C’est un système que vous avez, n’est-ce pas ? c’est un système qui fait qu’on vous croit mauvais. Rendez-moi mon fils aîné, Monsieur de Robespierre ! Rendez-le-moi, je vous en conjure ; il est à Saint-Lazare. C’est bien le meilleur des deux, allez ; vous ne le connaissez pas ! il vous admire beaucoup, et il admire tous ces messieurs aussi ; il m’en parle souvent. Il n’est point exagéré du tout, quoi qu’on ait pu vous dire. Celui-ci a peur de se compromettre, et ne vous a pas parlé ; mais moi, qui suis père, Monsieur, et qui suis bien vieux, je n’ai pas peur. D’ailleurs, vous

Qui connaît Paris comprendra ceci. Moi, je l’ai vu. Depuis encore je l’ai revu dans des circonstances graves et grandes. Aux cris tumultueux, aux jurements, aux longues vociférations, succédèrent des murmures

plaintifs qui semblaient un sinistre adieu, de lentes et rares exclamations, dont les notes

prolongées, basses et descendantes, exprimaient l’abandon de la résistance et gémissaient sur

leur faiblesse. La Nation, humiliée, ployait le dos et roulait par troupeaux entre une fausse statue, une Liberté qui n’était que l’image d’une image, et un réel Échafaud teint de son meilleur sang.

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fait dérober par ses merveilleux espions. Tout à coup Robespierre tira sa montre, se leva brusquement et dit : Deux heures ! Il nous salua, et courut à la porte de sa chambre par laquelle il était entré avec Saint-Just. Il l’ouvrit, entra le premier et à demi dans l’autre appar-tement, où j’aperçus des hommes, et laissant sa main sur la clef comme avec une sorte de crainte et prêt à nous fermer la porte au nez, dit d’une voix aigre, fausse et ferme : — Ceci est seulement pour vous faire voir que je sais tout ce qui se passe assez promptement. Puis, se tournant vers Saint-Just, qui le suivait pai-siblement avec un sourire ineffable de douceur : — dis donc, Saint-Just, je crois que je m’entends aussi bien que les Poètes à composer des scènes de famille. — Attends, Maximilien ! cria Marie-Joseph en lui montrant le poing et en s’en allant par la porte opposée, qui, cette fois, s’ouvrit d’elle-même, je vais à la Convention avec Tallien ! — Et moi aux Jacobins, dit Robespierre avec séche-resse et orgueil. — Avec Saint-Just, ajouta Saint-Just d’une voix terrible. En suivant Marie-Joseph pour sortir de la tanière : — Reprenez votre second fils, dis-je au père ; car vous venez de tuer l’aîné. Et nous sortîmes sans oser nous retourner pour le voir.

Chapitre xxxv Un soir d’été Ma première action fut de cacher Joseph Chénier. Personne alors, malgré la Terreur, ne refusait son toit à une tête menacée. Je trouvai vingt maisons. J’en choisis une pour Marie-Joseph. Il s’y laissa conduire en pleurant comme un enfant. Caché le jour, il courait la nuit chez tous les représentants, ses amis, pour leur donner du courage. Il était navré de douleur, il ne parlait plus que pour hâter le renversement de Robespierre, de Saint-Just et de Couthon. Il ne vivait plus que de cette idée. Je m’y livrai comme lui, comme lui je me cachai. J’étais partout, excepté chez moi. Quand Joseph

— Ah ! dit Robespierre en s’asseyant et ôtant ses lunettes paisiblement et avec soulagement ; voilà donc leur grande affaire ! Dis donc, Saint-Just ! ne s’imaginaient-ils pas que j’ignorais l’emprisonne-ment du petit frère ? Ces gens-là me croient fou, en vérité. Seulement il est bien vrai que je ne me serais pas occupé de lui d’ici a quelques jours. — Eh bien, ajouta-t-il en prenant sa plume et griffon-nant, on va faire passer l’affaire de ton fils. — Voilà ! dis-je en étouffant. — Comment ! passer ? dit le père interdit. — Oui, citoyen, dit Saint-Just en lui expliquant froidement la chose, passer au tribunal révolu-tionnaire, où il pourra se défendre. — Et André ? dit M. de Chénier. — Lui, répondit Saint-Just, à la Conciergerie. — Mais il n’y avait pas de mandat d’arrêt contre André ! dit son père. — Eh bien, il dira cela au tribunal, répondit Robespierre ; tant mieux pour lui. — Et en parlant il écrivait toujours. — Mais à quoi bon l’y envoyer ? disait le pauvre vieillard.— Pour qu’il se justifie, répondait aussi froidement Robespierre, écrivant toujours. — Mais l’écoutera-t-on ? dit Marie-Joseph. Robespierre mit ses lunettes et le regarda fixe-ment ; ses yeux luisaient sous leurs yeux verts comme ceux des hiboux. — Soupçonnes-tu l’intégrité du tribunal révolu-tionnaire ? dit-il. Marie-Joseph baissa la tête, et dit : —Non ! en sou-pirant profondément. Saint-Just dit gravement : Le tribunal absout quelquefois. — Quelquefois ! dit le père tremblant et debout. — Dis donc, Saint-Just, reprit Robespierre en recommençant à écrire, sais-tu que c’est aussi un Poète, celui-là ? Justement nous parlions d’eux, et ils parlent de nous tiens, voilà une gentillesse de sa façon. C’est tout nouveau, n’est-il pas vrai, Docteur ? dis donc, Saint-Just, il nous appelle bour-reaux, barbouilleurs de lois. — Rien que cela ! dit Saint-Just en prenant le papier, que je ne reconnus que trop, et qu’il avait

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ses épaules ; et, interposant devant l’arrêt son tardif et terrible veto, il criait d’une voix longue, confuse, croissante, qui venait à la fois de la Seine, des ponts, des quais, des avenues, des arbres, des bornes et des pavés : NON ! NON ! NON !À chacune de ces grandes marées d’hommes, la charrette se balançait sur ses roues comme un vaisseau sur ses ancres, et elle était presque sou-levée avec toute sa charge. J’espérais toujours la voir verser. Le cœur me battait violemment. J’étais tout entier hors de ma fenêtre, enivré, étourdi par la grandeur du spectacle. Je ne respirais pas. J’avais toute l’âme et toute la vie dans les yeux. Dans l’exaltation où m’élevait cette grande vue, il me semblait que le ciel et la terre y étaient acteurs. De temps à autre venait du nuage un petit éclair, comme un signal. La face noire des Tuileries deve-nait rouge et sanglante, les deux grands carrés d’arbres se renversaient en arrière comme ayant horreur. Alors le peuple gémissait ; et, après sa grande voix, celle du nuage reprenait et roulait tristement. L’ombre commençait à s’étendre, celle de l’orage avant celle de la nuit. Une poussière sèche volait au-dessus des têtes et cachait souvent à mes yeux tout le tableau. Cependant je ne pouvais arracher ma vue de cette charrette ballottée. Je lui tendais les bras d’en haut, je jetais des cris inentendus; j’invoquais le peuple! Je lui disais Courage ! et ensuite je regardais si le ciel ne ferait pas quelque chose.Je m’écriai : Encore trois jours ! encore trois jours ! ô Providence ! ô Destin ! ô Puissances à jamais incon-nues ! ô vous le Dieu ! vous les Esprits ! vous les Maîtres ! les Éternels ! si vous entendez, arrêtez-les pour trois jours encore ! La charrette allait toujours pas à pas, lentement, heurtée, arrêtée, mais, hélas! en avant. Les troupes s’accroissaient autour d’elle. Entre la Guillotine et la Liberté, des baïonnettes luisaient en masse. Là semblait être le port où la chaloupe était attendue. Le peuple, las du sang, le peuple irrité, murmurait davantage, mais il agissait moins qu’en commen-çant. Je tremblai, mes dents se choquèrent. Avec mes yeux, j’avais vu l’ensemble du tableau ;

Chénier se rendait à la Convention, il entrait et sortait entouré d’amis et de représentants aux-quels on n’osait toucher. Une fois dehors, on le fai-sait disparaître, et la troupe même des espions de Robespierre, la plus subtile volée de sauterelles qui jamais se soit abattue sur Paris comme une plaie, ne put trouver sa trace. La tête d’André Chénier dépendait d’une question de temps. Il s’agissait de savoir ce qui mûrirait le plus vite, ou la colère de Robespierre, ou la colère des conjurés. Dès la première nuit qui suivit cette triste scène, du 5 au 6 Thermidor, nous visitâmes tous ceux qu’on nomma depuis thermidoriens, tous, depuis Tallien jusqu’à Barras, depuis Lecointre jusqu’à Vadier. Nous les unissions d’intention sans les rassembler.— Chacun était décidé, mais tous ne l’étaient pas.

[ … ]C’était une charrette, mais une charrette peinte de rouge et chargée de quatre-vingts corps vivants. Ils étaient tous debout, pressés l’un contre l’autre. Toutes les tailles, tous les âges étaient liés en fais-ceau. Tous avaient la tête découverte, et l’on voyait des cheveux blancs, des têtes sans cheveux, de petites têtes blondes à hauteur de ceinture, des robes blanches, des habits de paysans, d’officiers, de prêtres, de bourgeois; j’aperçus même deux femmes qui portaient leur enfant à la mamelle et nourrissaient jusqu’à la fin, comme pour léguer à leurs fils tout leur lait, tout leur sang et toute leur vie, qu’on allait prendre. Je vous l’ai dit, cela s’ap-pelait une fournée. La charge était si pesante, que trois chevaux ne pouvaient la traîner. D’ailleurs, et c’était la cause du bruit, à chaque pas on arrêtait la voiture, et le peuple jetait de grands cris. Les chevaux reculaient l’un sur l’autre, et la charrette était comme assié-gée. Alors, par-dessus leurs gardes, les condamnés tendaient les bras à leurs amis. On eût dit une nacelle surchargée qui va faire nau-frage et que du bord on veut sauver. À chaque essai des gendarmes et des Sans-Culottes pour marcher en avant, le peuple jetait un cri immense et refou-lait le cortège avec toutes ses poitrines et toutes

POÈTE, VOS PAPIERS ! ALFRED DE VIGNY (STELLO)

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Qui connaît Paris comprendra ceci. Moi, je l’ai vu. Depuis encore je l’ai revu dans des circonstances graves et grandes. Aux cris tumultueux, aux jure-ments, aux longues vociférations, succédèrent des murmures plaintifs qui semblaient un sinistre adieu, de lentes et rares exclamations, dont les notes prolongées, basses et descendantes, expri-maient l’abandon de la résistance et gémissaient sur leur faiblesse. La Nation, humiliée, ployait le dos et roulait par troupeaux entre une fausse statue, une Liberté qui n’était que l’image d’une image, et un réel Échafaud teint de son meilleur sang. Ceux qui se pressaient voulaient voir ou voulaient s’enfuir. Nul ne voulait rien empêcher. Les bour-reaux saisirent le moment. La mer était calme, et leur hideuse barque arriva à bon port. La Guillotine leva son bras. En ce moment plus aucune voix, plus aucun mou-vement sur l’étendue de la place. Le bruit clair et monotone d’une large pluie était le seul qui se fît entendre, comme celui d’un immense arrosoir. Les larges rayons d’eau s’étendaient devant mes yeux et sillonnaient l’espace. Mes jambes tremblaient il me fut nécessaire d’être à genoux. Là je regardais et j’écoutais sans respirer. La pluie était encore assez transparente pour que ma lunette me fît apercevoir la couleur du vêtement qui s’éle-vait entre les poteaux. Je voyais aussi un jour blanc entre le bras et le billot et, quand une ombre com-blait cet intervalle, je fermais les yeux. Un grand cri des spectateurs m’avertissait de les rouvrir. Trente-deux fois je baissai la tête ainsi, disant une prière désespérée, que nulle oreille humaine n’en-tendra jamais, et que moi seul j’ai pu concevoir. Après le trente-troisième cri, je vis l’habit gris tout debout. Cette fois je résolus d’honorer le courage de son génie en ayant le courage de voir toute sa mort je me levai. La tête roula, et ce qu’il avait là s’enfuit avec le sang.

pour voir le détail, je pris une longue-vue. La char-rette était déjà éloignée de moi, en avant. J’y recon-nus pourtant un homme en habit gris, les mains derrière le dos. Je ne sais si elles étaient attachées. Je ne doutai pas que ce ne fût André Chénier. La voiture s’arrêta encore. On se battait. Je vis un homme en bonnet rouge monter sur les planches de la Guillotine et arranger un panier. Ma vue se troublait je quittai ma lunette pour essuyer le verre et mes yeux. L’aspect général de la place changeait à mesure que la lutte changeait de terrain. Chaque pas que les chevaux gagnaient semblait au peuple une défaite qu’il éprouvait. Les cris étaient moins furieux et plus douloureux. La foule s’accroissait pourtant et empêchait la marche plus que jamais par le nombre plus que par la résistance. Je repris la longue-vue, et je revis les malheureux embarqués qui dominaient de tout le corps les têtes de la multitude. J’aurais pu les compter en ce moment. Les femmes m’étaient inconnues. J’y distinguai de pauvres paysannes, mais non les femmes que je craignais d’y voir. Les hommes, je les ai vus à Saint-Lazare. André causait en regardant le soleil couchant. Mon âme s’unit à la sienne ; et tandis que mon œil suivait de loin le mouvement de ses lèvres, ma bouche disait tout haut ses derniers vers :

Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphire Anime la fin d’un beau jour, Au pied de l’échafaud, j’essaie encore ma lyre. Peut-être est-ce bientôt mon tour.

Tout à coup un mouvement violent qu’il fit me força de quitter ma lunette et de regarder toute la place, où je n’entendais plus de cris. Le mouvement de la multitude était devenu rétro-grade tout à coup. Les quais, si remplis, si encombrés, se vidaient. Les masses se coupaient en groupes, les groupes en familles, les familles en individus. Aux extrémi-tés de la place, on courait pour s’enfuir dans une grande poussière. Les femmes couvraient leurs têtes et leurs enfants de leurs robes. La colère était éteinte... Il pleuvait.

ALFRED DE VIGNY (STELLO) POÈTE, VOS PAPIERS !

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CETTE ANNÉE-LÀ...GENÈVE EN 1896par Prohistoire 1

1 Prohistoire est un cabinet

d’études historiques créé

en 2006 par Gérard Duc et

Olivier Perroux, deux historiens

indépendants issus du milieu

académique. Prohistoire

a participé à l’élaboration

d’expositions (centenaire

du tunnel du Simplon ;

transports dans la zone Salève),

et à la rédaction d’ouvrages

historiques, dont une histoire

des énergies à Genève parue fin 2008. Prohistoire collabore à divers projets privés de

mise en valeur du patrimoine

historique industriel,

commercial et familial.

www.prohistoire.ch

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55 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Oliviero de Fabritiis (DM)*Milan (Teatro alla Scala) 1941EMI ClassicsBeniamino Gigli (A. Chénier)Maria Caniglia (Mme de Coigny)Gino Bechi (C. Gérard)Orchestre et Chœur du Teatro alla Scala

Antonino Votto (DM)Milan (Teatro alla Scala) 1955EMI ClassicsEnregistrement liveMario del MonacoMaria CallasAldo ProttiOrchestre et Chœur du Teatro alla Scala

Gianandrea Gavazzeni (DM) Rome 1957DeccaMario del MonacoRenata TebaldiEttore BastianiniOrchestre et Chœur de l’Académie Santa Cecilia de Rome

James Levine (DM)Londres 1976RCAPlacido DomingoRenata ScottoSherill MilnesNational Philharmonic Orchestra et le John Aldis Choir

Riccardo Chailly (DM) Londres 1984DeccaLuciano PavarottiMontserrat CaballéLeo NucciNational Philharmonic Orchestra et le Welsh National Opera Chorus

RÉFÉRENCES

À ÉCOUTERÀ LIRE O

Avant-scène Opéra n° 121Andrea ChénierGiordano, 1999

Etudes sur le vérismePresses universitaires de Franche-Comté1991

Guide de l’opéra Les indispensables de la musiqueHarold Rosenthal, John Warrack, Roland Mancini, Jean-Jacques RouverouxFayard, 1995

Come nacque « Chénier »Mario Morini, in La Scala, 1958

André Chénier, œuvres complètesédité par Gérard WalterLa Pléiade (N° 57), Gallimard

André Chénier, PoésiesnrfPoésie Gallimard, 1994

Le pas du jugeHenri TroyatEditions de Fallois, 2009

La dernière nuit d’André ChénierJean RaymondAlbin Michel, 1989

André ChénierHis life an work, 1762-1794Francis ScarfeClarendon Press, Oxford, 1965

La Jeune Captive ; Aimée de Coigny, Duchesse de Fleury et son temps (1769-1820)Louis-Jules ArrigonNabu Press, 1921 (2010)

Thermidor Ernest HamelJouvet & Cie, Paris (Flammarion)

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* (DM) : Directeur musical (MS) : Metteur en scène

POUR LES INTERNAUTES

À REGARDER a

operavivi.pagesperso-orange.fr/pagesl/verismel.htmUne introduction au vérisme

www.allmusic.com/artist/umberto-giordano-q7360Une brève biographie du compositeur (en anglais)

www.ars-classical.com/opera-romantique.htmlUn petit rappel sur l’opéra romantique

musiquecomposer.fr/Un blog incontournable sur l’actualité des compositeurs

fonddetiroir.hautetfort.com [choisir Andrea Chénier]Une analyse de l’œuvre dans un excellent blog

poesie.webnet.frLes poésies de Chénier [mots clés : Chénier andré]

www.cosmovisions.com/Chenier.htmLa page sur le poète dans le dictionnaire biographique

chantiers.org/chenier2.htmUne chronologie de la vie du poète

Franco Capuana (DM)Tokyo (Bunka Kaikan) 1961VAI, 2007Mario del MonacoRenata TebaldiAldo ProttiNHK Symphony Orchestra et NHK Italian Opera Chorus

Julius Rudel (DM)Michael Hampe (MS)*Londres (ROH) 1984NVC Arts, 2004Placido DomingoAnna Tomowa-SintowGiorgio ZancanaroRoyal Opera House, Covent Garden

Carlo Rizzi (DM)Giancarlo del Monaco (MS)Bologne (Teatro Comunale) 2006TDKJosé CuraMaria GuleghinaCarlo GuelfiOrchestre et chœur du Teatro Comunale di Bologna

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56 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

PRODUCTION

VioloncellesFrançois Guye (1er S)Stephan Rieckhoff (1er S)Cheryl House (SR)Hilmar Schweizer (SR)Jakob ClasenLaurent IssartelOlivier MorelCaroline Siméand-MorelSilvia ToblerSon Lam TranWillard White

ContrebassesBo Yuan (1er S)Steven Zlomke (1er S)Jonathan Haskell (SR)Alain Ruaux (SR)Mihai FaurAdrien GaubertDaniel GobetGergana KushevaCléna Stein

FlûtesSarah Rumer (1er S)Loïc Schneider (1er S)Robert Thuillier (SR)Bernard DemottazJane Elliott-Maillard

Flûtes piccolosBernard DemottazJane Elliott-Maillard

HautboisJérôme Capeille (1er S)Roland Perrenoud (1er S)Vincent Gay-Balmaz (SR)Alexandre EmardSylvain Lombard

Cors anglaisAlexandre EmardSylvain Lombard

ClarinettesDmitry Rasul-Kareyev (1er S)Michel Westphal (1er S)Benoît Willmann (SR)Guillaume Le Corre

Petite clarinetteBenoît Willmann

Clarinette basseGuillaume Le Corre

Premiers violonsSergey Ostrovsky (1er VS)Bogdan Zvoristeanu (1er VS)Abdel-Hamid El Shwekh (1er VSR)Sachiko Nakamura (VS)Medhat Abdel-SalamYumiko AwanoCaroline BaeriswylElodie BugniTheodora ChristovaCristina DraganescuYumi KuboDorin MateaFlorin MoldoveanuBénédicte MoreauMuriel NobleHisayuki OnoHans ReichenbachYin Shen GaubertMarie Sirot

Seconds violonsSidonie Bougamont (1er S)François Payet-Labonne (1er S)Hans Walter Hirzel (1er S)Jonas Erni (SR)Linda BärlundKerry BensonFlorence BerdatGabrielle DoretVéronique KüminInes LadewigClaire MarcuardEleonora RyndinaFrançois SironClaire TempervilleRosnei TuonDavid VallezCristian Vasile

AltosFrédéric Kirch (1er S)Elçim Özdemir (1er S)Emmanuel Morel (SR)Barry Shapiro (SR) Hannah FrankeHubert GeiserStéphane GontiesDenis MartinStella RusuTsubasa SakaguchiVerena SchweizerCatherine Soris-OrbanYan-Wei Wang

BassonsCéleste-Marie Roy (1er S)Afonso Venturieri (1er S)Raynal Malsan (SR)Katrin HerdaNorio Kato

ContrebassonsKatrin HerdaNorio Kato

CorsJean-Pierre Berry (1er S)Julia Heirich (1er S)Isabelle Bourgeois (SR)Brian Mihleder (SR)Pierre Briand Jacques RobellazKlaus Uhlemann

TrompettesOlivier Bombrun (1er S) Stephen Jeandheur (1er S)Gérard Metrailler (SR)Claude-Alain BarmazLaurent Fabre

Trombones ténorsAndrea Bandini (1er S)Alexandre Faure (1er S)Edouard ChappotYves Guigou

Trombone basseLaurent Fouqueray

TubaPierre Pilloud (1er S)

TimbalesYves Brustaux (1er S)Olivier Perrenoud (1er S)

PercussionsChristophe Delannoy (SR) Michel MaillardMichael Tschamper

HarpeNotburga Puskas (1er S)

Chefs de chant Todd CamburnRégisseur de production Chantal GrafChef de plateau Stéphane NightingaleRégisseur Jean-François KesslerRégie lumières Claire PeverelliRéalisation des surtitres Richard NeelRégie surtitres Joëlle-Anne Roulin

(1er VS) 1er VIOLON SOLO (1er VSR) 1er VIOLON SOLO REMPLAÇANT

(VS) VIOLON SOLO (1er S) 1er SOLISTE (SR) SOLISTE REMPLAÇANT

Orchestre de la Suisse Romande

Régisseur généralGuillaume BachellierRégisseur d’orchestreGrégory CassarRégisseur de scèneMarc SapinAssistante de régieAnne-Catherine LatilGarçons d’orchestre David Gonzalez y CostasAurélien Sevin

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N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE 57

FigurationFemmesSolange AmstutzIngrid FreitagOlga GobournovaLaurence Hélaine Daphné RoulinLeela Wendler EnfantsUlysse Arzoni Maël Ngyen TanHommeAlexandre AlvarezDavid AyllonPatrick BadelPedram BarbéAlfio BravacciniGustavo Capdevila Arturo CraveaPeter DavidDanilo De GiorgIRoger LinigerFurio LonghiRomain PaolettiDaniel SchendroskiDamian Villalba

SopranosFosca Aquaro Danielle Barro *Floriane Coulier *Magali DuceauGyörgyi Garreau Perpétue Hartel * Nicola HollymanIana IlievVictoria Martynenko Carole Meyer *Martina Möller GosogeCristiana Presutti Daniela StoytchevaPauline Yon

AltosVanessa Beck Hurst Rosale BérengerAudrey Burgener Dominique CherpillodZeina Dorkhom * Lubka FavargerSabrina Gammuto * Varduhi KhachatryanMi-Young KimEmilie Marty * Christelle Monney *Tania RistanovicEliane Spirli *

TénorsP Humberto Ayerbe *Jaime CaicompaiYong-Ping GaoRémi GarinOmar GarridoLyonel GrelazVladimir Iliev Shanghun LeeJosé PazosTerige SirolliGeorgi SredkovBisser Terziyski BassesKrassimir AvramovWolfgang Barta Romaric BraunPhilippe Cardinale * Nicolas CarréPhillip Casperd Aleksandar Chaveev BaeKeun Cho PeterChristophe Coulier Harry DraganovJuan Etchepareborda * Thibault Gérentet *Seong-Ho Han Dimitri Tikhonov Slobodan Stankovic

Chœur du Grand Théâtre

PersonnelMachinerie Chann Bastard, Fabien Campoy, Florian Cuellar, Christian Fiechter, Michel Jarrin ElectricitéCamille RocherAccessoiresElsa Ventura, Vincent De CarloHabillageRaphaèle Bouvier, Shushan Gyumushyan, Suzanne Marchi, Amélie Reymond Perruques et maquillageLina Bontorno, Claire Chapatte, Ania Couderc, Sorana Dumitru, Delfina De Giorgi, Nicole Hermann-Babel, Fabienne Meier, Carole Schoeni, Cristina Simoes, Nathalie Tanner, Mia VranesTapisserie et décoration Samy BeressaAtelier de coutureDeborah Parini, Ivanna Costa, Atelier cuirSalomé Davoine

* Chœur complémentaire

auxiliaire

BIOGRAPHIESJohn FioreDirection musicale

Né à New York, il débute à l’âge de 14 ans comme pianiste et accompagnateur p o u r l a p r o d u c t i o n annuel le du R i n g d e s Nibelungen à l’Opéra de Seattle. Après avoir été assistant de compagnies telles que le Santa Fe Opera, le San Francisco Opera, le Chicago Lyric Opera et le Metropolitan Opera ainsi que de Zubin Mehta, Daniel Barenboim ou Leonard Bernstein, il commence sa propre carrière au San Francisco Opera avec le Faust de Gounod. Depuis, il dirige les orchestres du monde entier : Boston Symphony, Minnesota Orchestra, New York Chamber Symphony, Seattle Symphony, Toronto Symphony, Staatskapelle de Dresde, Orchestre de la Deutsche Oper Berlin, Bamberger Symphoniker, Gürzenich Orchester, Orchester Rheinland-Pfalz, Orchestra del Teatro Comunale di Firenze et de l’Accademia di Santa Cecilia. Citons encore l’Or-chestre national de Lyon, l’Orchestre symphonique de la Radio de Bâle et l’Orchestre de la Radio Suisse italienne. Connu internationalement par diffé-rentes maisons d’opéra, il dirige la première pro-duction de Rusalka au Metropolitan en 1993, ainsi qu’Aida, La Traviata, Madama Butterfly, La Bohème, Un ballo in maschera, Carmen, Tosca, La Prise de Troie, Les Troyens à Carthage, Jenufa, Nabucco, Parsifal, Die Meistersinger von Nürnberg, Lady Macbeth de Mzensk, Die Frau ohne Schatten ainsi que Lulu, la première mondiale de Madame Mao avec le Santa Fe Opera et la première de Vipern de Christian Jost. De 1998 à 2009, il est chef d’orchestre principal au Deutsche Oper am Rhein où il dirige dernièrement : Rusalka, Eugène Onéguine, Parsifal, Katja Kabanova, De la mai-son des morts, Jenufa, Pelléas et Mélisande. En 2009-2010, il devient le nouveau directeur du Den Norske Opera & Ballett d’Oslo. Durant la saison 2010-2011, il y dirige Tosca, L’Enfant et les Sortilèges, Oedipus Rex, Le Nozze di Figaro, Lulu et Peter Grimes. Parmi ses projets pour 2011-2012 : Macbeth, Tristan und Isolde au DNO, Turandot au Deutsche Oper de Berlin et Fidelio au Semperoper de Dresde.Au Grand Théâtre de Genève : Parsifal 09-10.

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58 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

John Dew Mise en scène

John Dew étudie l’his-toire de l’art et les décors à New York. En 1968, il crée les décors de D i e Zauberflöte à Durban. Il est engagé au Stadttheater d’Ulm en 1973 pour La P e t i t e R e n a r d e r u s é e . Il signe ensuite des mises en scène remarquées au Theater Krefeld Mönchengladbach : Tristan und Isolde, Die Meistersinger von Nürnberg et Der Ring des Nibelungen. De 1982 à 1995, il est engagé au Stadttheater Bielefeld ; avec son directeur Heiner Bruns et son dramaturge Alexander Gruber, il participe au « Bielefelder Opernwunder », produi-sant nombre de redécouvertes d’opéras oubliés. Sa mise en scène des Huguenots au Deutsche Oper de Berlin lui ouvre la porte des opéras les plus réputés en Europe dont le Staatsoper de Vienne et le Royal Opera House de Londres. L’Opéra de Leipzig l’en-gage pour un cycle des opéras de Mozart / da Ponte de 1991 à 1994, qui a fait l’objet d’une captation télévisuelle. De 1995 à 2001, il est nommé directeur général du Theater Dortmund, où il se consacre aussi à la mise en lumière d’œuvres oubliées du répertoire français des XIXe et XXe siècles. En 2004, il est à la tête du Staatstheater de Darmstadt, où il récolte un grand succès avec les productions de L’Orfeo de Monteverdi, Gräfin Mariza de Kálmán et Platée de Rameau. Durant la saison 2005-2006, on y donne notamment Falstaff, L’Incoronazione di Poppea (dont il signe la mise en scène). Au Festival de Salzbourg 2006, il met en scène Apollo und Hyacinthus et Die Schuldigkeit des ersten Gebots de Mozart. À Darmstadt, son travail sur la vie et l’œuvre de Carl Orff l’amène à mettre en scène Oedipus der Tyrann, Antigonae, Die Kluge et Gisei – Das Opfer. Puis depuis 2006, Der fliegende Holländer, Parsifal et Die Meistersinger von Nürnberg, l’amènent à un cycle du Ring qui a débuté la saison dernière. À son répertoire de mises en scène ces dernières sai-sons figurent aussi Lélio ou le Retour à la vie, Pelléas et Mélisande, La Juive et Katia Kabanova.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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Peter SykoraScénographe

Né à Liberec, il grandit à Leipzig où il fait, pendant deux ans, un apprentis-sage de peintre décora-teur dans les ateliers des théâtres. Ensuite, il étu-die, la scénographie et le costume à l’Académie des Beaux Arts de Dresde. En 1971, il rejoint le Maxim-Gorki- Theater à Berlin. C’est grâce au metteur en scène, Harry Kupfer, que Peter Sykora travaille pour l’opéra. C’est dans les décors de Peter Sykora qu’Harry Kupfer met en scène Parsifal à l’Opéra Unter den Linden à Berlin, en 1977, et Der fliegende Holländer, sous la direction musicale de Dennis Russel Davies, au Festival de Bayreuth en 1978. À partir de là, l’artiste travaille dans le monde entier, entre autres, à Londres, Los Angeles, Zurich, Stuttgart, Cologne, Copenhague, Moscou, Tokyo, Hong Kong et Taipei. En 1983, la Deutsche Oper Berlin devient un autre point fort de sa carrière. En 1984-1985, il conçoit avec Götz Friedrich un Ring qui restera dans les annales de la vie lyrique berlinoise, le Ring berlinois. Il réalise également la scénographie de Mathis der Maler de Paul Hin-demith et de Moses und Aron d’Arnold Schönberg, tout en maintenant ses rapports privilégiés avec les œuvres de Richard Wagner (Lohengrin, Die Meis-tersinger). En 1990, il dessine pour le chorégraphe Maurice Béjart l’espace et les costumes pour le bal-let Ring um den Ring qui sera créé le 7 mars 1990 au Deutsche Oper Berlin. Professeur de scénographie, il enseigne pendant quinze ans à l’Université des Sciences appliquées de Beuth à Berlin. Il travaille également en collaboration avec des architectes paysagistes, Neumann et Gusenburger et participe à des projets et à des concours tels que la transfor-mation du Kurpark à Baden près de Vienne qui ne s’est pas concrétisée, ou encore l’exposition open-air sur l’Alexanderplatz à Berlin en 2009 : 20 ans de révolution pacifique. La saison dernière, il a conçu les décors et les costumes pour Mefistofele d’Arrigo Boito mis en scène par Guy Montavon à Erfurt.

Début au Grand Théâtre.

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59 N° 9 | ANDREA CHÉNIER • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

José Manuel Vasquez Costumes

Né en Espagne, il étudie l’architecture à Madrid. Il devient assistant scéno-graphe auprès de Heinz Balthes à Berlin, puis pour-suit ses études à Bochum et à Heidelberg. Il signe ses premiers costumes aux Internationale Jugendfestspieltreffen de Bayreuth (Rencontres internationales des jeunes artistes du Festival de Bayreuth). Par la suite, il est invité par les maisons d’opéra tels que Karlsruhe, Hambourg, Essen, Düsseldorf, Bonn, Darmstadt, Dortmund, Leipzig, Dresde, Deutsche Oper Berlin, ou encore à Munich au Prinzregententheater. Il participe également à des Festivals : Schwetzingen, Lud-wigsburg et Rheinsberg. José-Manuel Vázquez a travaillé en Suisse (Zurich, Bâle, Berne, Saint-Gall), aux Pays-Bas, en Espagne (Madrid, Teatro Real, Teatro de la Zarzuela…), en France (Opéra natio-nal du Rhin, Festival d’Avignon, Opéra Comique à Paris), en Autriche, à Vienne où pour la Staatsoper il dessine les costumes de I Puritani et de La Favo-rita. À Houston, il crée les costumes pour la créa-tion mondiale de l’opéra Desert of Roses de Robert Moran. En 1995, à la Staatsoper de Hambourg, il participe à la création mondiale de l’opéra en trois actes et un épilogue d’Alfred Schnittke, Historia von D Johann Fausten. Entre 1995 et 2002, il est engagé à l’opéra de Dortmund où il participe à de nom-breuses productions telles que Les Troyens d’Hector Berlioz, Le Roi Arthus d’Ernest Chausson, ou encore Tristan und Isolde, entre autres. À Darmstadt, où il signe les costumes d’une nouvelle production du Ring de Richard Wagner, mis en scène par John Dew, il a créé les costumes de nombreuses produc-tions : L’Incoronazione di Poppea, Pelléas et Mélisande, Der fliegende Holländer, Parsifal, Die Meistersunger von Nürnberg, La Juive, Osud, Falstaff.

Début au Grand Théâtre de Genève

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Zoran TodorovichAndrea Chénier • Ténor

Né à Belgrade, Zoran Todorovich étudie le chant à Francfort et Munich avant de rejoindre l’Opéra de Hanovre pour la sai-son 1994-1995. Il débute en 1996 dans R i g o l e t t o (Duca) à La Maestranza de Séville aux côtés de L. Nucci, suivi de Madama Butterfly (Pinkerton) et La Traviata (Alfredo) à Vienne, La Clemenza di Tito (rôle-titre) au Teatro Real de Madrid. Il est régulièrement invité à Berlin (Staatsoper et Deutsche Oper) pour Alfredo, Faust, Pinkerton, Hoffmann, Cavaradossi, Pollione et Luigi (Il Tabarro). Il interprète aussi Rodolfo, Roberto Devereux, Lenski à Tokyo, Bruxelles, Francfort et Nice, Dimitri de Boris Godounov à Lyon, Cavaradossi de Tosca avec Zubin Mehta à Tel-Aviv, puis à Berlin, Munich et Bregenz, Leopold de La Juive à Vienne, Faust de La Damnation de Faust, Alfredo à Zurich, Don Carlo à Dresde, La Forza del Destino à Bruxelles et Macerata, Calaf à Anvers, Lohengrin à Palerme, Cavalleria rusti-cana à Amsterdam, Palerme et au Festival de Savonlinna. Il fait ses débuts américains dans La Bohème à l’Opéra de San Francisco, où il chante aussi Pinkerton et Pollione. Il se produit régulière-ment en concert, avec le Bamberger Symphoniker sous la direction de Marcello Viotti, les orchestres des radios de Francfort, Cologne, Hambourg et Hanovre avec Christoph Eschenbach, le Berliner Philharmoniker, le Wiener Symphoniker avec Vladimir Fedoseyev et l’Orchestre philharmonique d’Israël dirigé par Zubin Mehta. Parmi ses enga-gements récents et futurs : La Fanciulla del West à Amsterdam et Palerme, Tosca au Deutsche Oper de Berlin, Norma à Bruxelles, Varsovie, Cologne et Munich, Hérodiade à Anvers, Madama Butterfly à Tokyo et Tel-Aviv, Il Tabarro à Helsinki, Andrea Chénier à Marseille et Bregenz, avant La Forza del Destino pour ses débuts à l’Opéra national de Paris. Francesca da Rimini à Monte-Carlo, Cavalleria rusti-cana et I Pagliacci à Zurich.Au Grand Théâtre de Genève : I l Trovatore (Manrico) 08-09.

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Adina Nitescu Maddalena de Coigny • Soprano

La chanteuse roumaine a incarné de nombreux rôles tels que Cio-Cio-San (Madama Butterfly), le rôle-titre de Manon Lescaut , Elisabetta (Maria Stuarda) et le rôle-titre de Tosca . Les productions auxquelles elle participe l’amènent à collaborer avec des chefs d’orchestre tels que Bruno Bartoletti, Marco Armiliato, Zubin Mehta et des metteurs en scène tels qu’Achim Freyer, Robert Carsen et Robert Wilson. Durant la saison 2008-2009, elle incarne Cio-Cio-San, Nedda (I Pagliacci) et Tosca. On a pu l’apprécier sur des scènes telles que le Teatro del Maggio Musicale Fiorentino, au Deutsche Oper am Rhein, à la Canadian Opera Company, au Dallas Opera, au Staatsoper de Dresde, au Bolchoï de Moscou, à La Fenice de Venise, à l’Opéra natio-nal de Paris, aux Staatsoper et Deutsche Oper de Berlin, au Nederlandse Opera d’Amsterdam, au Teatro San Carlo de Naples et au Staatsoper de Vienne. Durant la saison 2010-2011, elle est Manon Lescaut et Adriana Lecouvreur au Teatro Comunale de Florence, Adriana Lecouvreur à Rome, Cio-Cio San à Dallas et Tosca au Maggio Musicale Fiorentino ; rôle qu’elle reprend en 2011 à Tokyo (NHK), ainsi qu’aux opéras de Philadelphie et de Düsseldorf-Duisbourg.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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Boris StatsenkoCarlo Gérard • Basse

Né en Russie, il étudie le chant aux conservatoire de Tcheliabinsk et d’Etat à Moscou avec Gugo Tits et Piotr Skousnitchenko. Encore étudiant, il fait ses débuts dans le rôle-titre de Don Giovanni au Théâtre musical de chambre de Moscou. Boris Statsenko est le lauréat de plusieurs concours : concours vocal Glinka en 1987, concours Maria Callas à Athènes en 1989 et concours Tchaïkovski à Moscou en 1990. En 1990, l’artiste fait partie de la troupe du Théâtre Bolchoï, où il interprète notam-ment: Onéguine (Eugène Onéguine), Eletski (La Dame de pique), Figaro (Il Barbiere di Siviglia), Silvio (I Pagliacci), Valentin (Faust), Germont (Traviata) et Robert (Iolanta). En 1993, au Festival de Dresde, il est Robert (Iolanta mis en scène Sir Peter Ustinov et sous la direction Michael Jurowski). À partir de 1999, il est soliste au Deutsche Oper am Rhein. Il se produit aussi à Hambourg, Dresde, Berlin, Stuttgart, Francfort, Essen, Cologne, Helsinki, Oslo, Amsterdam, Bruxelles, Liège, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Marseille, Montpellier, Paris, Londres, Copenhague, Tokyo, Venise, Turin, Padoue, Palerme, Lucca et Rimini. Il chante dans des productions telles que La Traviata, La Forza del Destino, Tosca, Rigoletto, La Bohème, Tannhäuser, Iolanta, La Dame de pique, Stiffelio, Il Trovatore, Nabucco, Hernani et Un ballo in maschera. En 2006, il chante Napoléon (Guerre et Paix sélectionné pour le prix du Masque d’or), L›Ange de Feu au Théâtre Bolchoï et à Covent Garden. Il devient ensuite invi-té permanent au Théâtre Bolchoï. Il chante dans La Forza del Destino, La Traviata, Tosca, La Bohème, Nabucco et Rigoletto. Il participe à une tournée de Nabucco aux Pays-Bas.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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BIOGRAPHIES

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Stefania Toczyska La Comtesse de Coigny | Madelon • Mezzo-soprano

Née à Gdansk, Stefania Toczyska poursuit ses é t u d e s m u s i c a l e s a u conservatoire de sa ville natale, dans la classe de Barbara Iglikovska. Lauréate à Toulouse en 1972, ainsi qu’au Pays-Bas en 1973, elle fait ses débuts sur scène à l’Opéra de Gdansk pendant la saison 1973-74 dans Carmen . Elle devient très rapidement première mezzo-soprano dans ce théâtre, où elle chante, entre autres, Il Trovatore, La Favorita, Samson et Dalila. Stefania Toczyska se produit parallèlement en concert en Pologne, Allemagne de l’Est, Tchécoslovaquie, URSS, France, Italie. Elle débute sur les scènes occi-dentales en 1977-78 dans le cadre d’une nouvelle production d’Aida à l’Opéra de Bâle et au Staatsoper de Vienne, dont elle devient « invitée permanente » (Azucena, Eboli, Carmen, Preziosilla). En sep-tembre 1979 ont lieu ses débuts américains à San Francisco dans La Gioconda (Laura), suivis par Aida avec Luciano Pavarotti et Margaret Price en 1981 et Don Carlo en 1985. Depuis 1980, année pendant laquelle elle enregistre Il Trovatore aux cotés de Katia Riciarelli et José Carreras, Stefania Toczyska est présente sur les plus grandes scènes inter-nationales : Wiener Staatsoper, Covent Garden London, Paris, Lyon, Deutsche et Staatsoper Berlin, Hambourg, Munich, Zurich, Vérone, Rome, Florence, Metropolitan Opera New York, Chicago, Colón-Buenos Aires, Capitole de Toulouse, Opéra de Monte-Carlo, Les Chorégies d’Orange, Teatro Real Madrid, Gran Teatre del Liceu Barcelona… Dernièrement, Stefania Toczyska s’est consacrée au répertoire de mezzo-soprano de caractère avec des apparitions importantes a la Deutsche Oper Berlin et a la Scala de Milan (Daniel Barenboim) ainsi qu’a l’Opéra de Paris (Daniel Oren).

Au Grand Théâtre de Genève : La Dame de Pique (Pauline et Milovzor) 82-83, L’Italiana in Algeri (Isabella) 83-84, Tannhaüser (Venus) 85-86

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Fabrice FarinaL’Abbé • Ténor Membre de la troupe des jeunes solistes en résidence

Titulaire d’une maîtrise de musicologie, il obtient, au Conservatoire natio-nal supérieur de musique de Lyon, le premier prix de chant avec la mention très bien dans la classe de Françoise Pollet ainsi qu’un certificat d’études générales de chant et de musique ancienne dans la classe de Marie-Claude Vallin. En 2004, il inter-prète Don Ottavio lors du Festival des Dominicains de Guebwiller avec l’Opéra Studio de Genève. Reçu simultanément dans les Opéras Studios de Zurich, d’Anvers et du Deutsche Oper am Rhein, il choisit de s’engager dans le Junges Ensemble Rheinoper avant de rejoindre la troupe pour deux saisons. Au cours de son séjour au Deutsche Oper am Rhein, il est remarqué par Christof Loy. Il interprète Rodolfo dans Les Scènes de la vie de Bohème , le Comte Belfiore (La Finta Giardiniera), Pâris (La Belle Hélène), Andreas/Cochenille/Franz/Pitichinaccio (Les Contes d’Hoffmann), Eurymaque (Il Ritorno d’Ulisse in patria) ainsi que L’Innocent (Boris Godounov). Dans des mises en scène de Tobias Richter, il incarne Albazar dans Il Turco in Italia et le Comte Almaviva dans une adaptation du Barbiere di Siviglia pour jeune public. Il interprète Richmond (Richard III de Giorgio Battistelli, mis en scène par Robert Carsen) à l’Opéra national du Rhin. Récemment, il chante Danieli (Les Vêpres siciliennes) à Amsterdam.

Au Grand Théâtre de Genève : L’Étoile (Tapioca), Parsifal (Premier chevalier), La Donna del lago (Serano) 09-10, Die lustige Witwe (Raoul de St Brioche), I Puritani (Sir Bruno Roberton), La Petite Zauberflöte (Tamino), Les Vêpres siciliennes (Danieli), L’Amour des trois oranges (Le Maître des cérémonies) 10-11.

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BIOGRAPHIES

Carine Séchaye Bersi • Mezzo-soprano Membre de la troupe des jeunes solistes en résidence

Carine Séchaye est née à Genève où elle obtient ses diplômes de chant et de comédienne au Conservatoire. Elle se perfectionne ensuite à l’opera-studio de Zurich. Bénéfic iaire de nom-breuses bourses dont celles de la Fondation Leenaards (Lausanne) et des Saints-Anges (Paris), elle est aussi lauréate des concours internatio-naux Voix d’Or, Ernst Haefliger, Operalia Placido Domingo et, récemment, du Concours de mélodie française à Toulouse. Elle fait ses débuts à Zurich puis à Lausanne : elle y interprète Honora (Tom Jones) de Philidor paru en CD et DVD, Cherubino (Le Nozze di Figaro), Mercédès (Carmen, aussi en tour-née au Japon) et le rôle-titre d’El gato con botas de Xavier Montsalvatge. En Allemagne, elle est Nancy (Albert Herring) et Mélisande (Pelléas et Mélisande). Aux Pays-Bas, elle interprète le prince Orlovsky (Die Fledermaus) en tournée. en France, elle chante dans les créations mondiales : Le Verfügbar aux enfers (Châtelet) et Scènes de chasse (Montpellier). Elle se produit à Metz dans le rôle de Myrthale (Thaïs), au Capitole de Toulouse dans Frasquinella et Mastrilla (La Périchole), à Rouen dans Rosina (Il Barbiere di Siviglia), à Toulon dans Dorabella (Così fan tutte) et Cherubino et à Dijon dans Sméraldine (L’Amour des trois oranges). En Suisse, elle est Flora (La Traviata) à Avenches, Miss Lovett (Sweeney Todd) et se produit dans de nombreux concerts. Elle a fait des débuts remarqués dans le rôle d’Octavian (Der Rosenkavalier) à Darmstadt. En mai 2012, elle sera Frédéric dans Mignon au Grand Théâtre de Genève.Ses autres projets : L’enfant (L’enfant et les sorti-lèges) à Monte-Carlo, La Périchole (La Périchole) à Limoges, Siebel (Faust) à Metz.

Au Grand Théâtre de Genève : Salome (Le Page d’hérodias) 08-09, Il Barbiere di Siviglia (Berta), Elektra (La Troisième Servante), La Petite Zauberflöte (Deuxième Dame), L’Amour des tro is oranges (Sméraldine) 10-11.

Stuart Patterson L’incroyable• Ténor

Originaire d’Ecosse, il commence par étudier à Glasgow. Il poursuit sa formation auprès de David Pollard à Londres, Claudio Desderi à Florence et Peggy Bouveret à Paris. De 1989 à 1996, il devient membre régulier du Teatro Verdi de Pise où il interprète Ottavio (Don Giovanni), Ferrando (Così fan tutte) et Basilio (Il Barbiere di Siviglia). Depuis, il chante de nombreux rôles: Damon (Acis and Galatea), Pedrillo (Die Entführung aus dem Serail), Sempronio (Lo Speziale), Pâris (La Belle Hélène), Le Coq (Renard), le rôle-titre du Pauvre Matelot, Sellem (The Rake’s Progress), Vater Mignon (Die Teufel von Loudun), Harlekin et Soldat (Der Kaiser von Atlantis d’Ullmann), Mime (Siegfried). Ses différentes prises de rôles le mènent sur des scènes telles que l’Opéra Comique à Paris, le Teatro Regio de Turin, le Palacio de Bellas Artes à Mexico, l’Opéra de Lausanne, l’Opéra de Lyon, à Covent Garden et au Festival d’Aix-en-Provence. Il est aussi Gherardo (Gianni Schicchi), Curzio (Le Nez de Chostakovitch), Commissario (Il Signor Bruschino) et Sindacalista (La Prova d’Orchestra de Battistelli). Il enregistre Le Nozze di Figaro sous la direction de Jean-Claude Malgoire, Le Nez sous la direction d’Armin Jordan et un récital solo en 2009. Il est invité à l’Opéra Bastille pour Der Mond d’Orff. En 2010, il est Mime (Sigfried) à Lubeck (repris en 2011), Maestro di Ballo (Manon Lescaut) à Lyon, Monostatos (Die Zauberflöte) et La Théière / La Reinette / Le Petit Vieillard (L’Enfant et les Sortilèges) à Lausanne. En 2011, il interprète Un idiot (Wozzeck) à Marseille et Schmidt (Werther) au Royal Opera House de Londres. Ses projets  : Baron Puck (La Grande Duchesse de Gérolstein) et Dr Caïus (Falstaff) à Lausanne.

Au Grand Théâtre de Genève : Susannah (Elder Gleaton) 99-00, La Chauve-Souris (Docteur Blind) 08-09.

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Marc ScoffoniPietro Fléville | Fouquier–Tinville • Baryton Membre de la troupe des jeunes solistes en résidence

P a r a l l è l e m e n t à u n e maîtrise de linguistique anglaise de l’Université d’Aix-en-Provence, Marc Scoffoni approfondit des études de chant auprès de Jean-Claude Sassone. Il obtient en 2001 une médaille d’or au Conservatoire National de Région de Marseille où il a travaillé avec C. Méloni puis il intègre le CNSM de Paris dans la classe de Glenn Chambers. Il poursuit ses études à la Guildhall School of Music and Drama à Londres avec Susan McCulloch. Il obtient son diplôme deux ans plus tard. En 2005, il est nommé révélation lyrique de l’ADAMI et participe à l’Académie européenne du Festival d’Aix-en-Provence. Depuis 2007, il se pro-duit sur des scènes telles que l’Opéra de Limoges, de Marseille, de Montpellier, de Nantes-Angers, de Rennes, à la salle Pleyel à Paris, au Festival d’Aix-en-Provence, aux festivals de Glyndebourne et d’Iford, à l’Opéra Holland Park, au Barbican Centre à Londres ainsi qu’au Manchester Bridgewater Hall, à l’Opéra de Shangaï, à l’Opéra de Cesena et à la salle Métropole de Lausanne. Au cours de ces dernières années, il interprète le Prince Yamadori (Madama Butterfly), Figaro (Il Barbiere di Sivigl ia), Alfio (Cavalleria rusticana), Le Comte Almaviva (Les Nozze di Figaro), Guglielmo (Così fan tutte), Lord Dunmow (The Dinner Engagement), Enée (Dido & Aeneas) et Salvatore (The Saint of Bleeker Street de Menotti). En récital, il chante les Requiems de Brahms et de Fauré, les Carmina Burana, Dichterliebe de Schumann et Songs of Travel de Vaughan Williams. En 2010, il participe à la production de Carmen, mise en scène par Patrick Poivre d’Arvor et Manon Savary, puis interprète Gasparo (Rita de Donizetti) et Buff (Der Schauspieldirektor de Mozart). En 2011, il interprète Figaro (Il Barbiere di Siviglia) lors de la leçon d’opéra de J.-F. Zygel au Châtelet, Eugène Onéguine à l’Opéra de Rennes puis Sharpless (Madama Butterfly) pour Opéra en plein air. Il vient de rejoindre la troupe des jeunes solistes en résidence du Grand Théâtre de Genève.Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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Olivier LalouetteRoucher • Baryton

On a pu l’apprécier dans de nombreux rôles, le Comte Almaviva (Le Nozze di Figaro), Guglielmo (Così fan tutte), Don Giovanni, Simone (La Finta Semplice), Papageno (Die Zauberflöte), Rimbaud (Le Comte Ory), Dandini (La Cenerentola) et Junius (The Rape of Lucretia), Lescaut (Manon), Passagallo (L’Opera Seria de Gassmann), Giove (La Calisto de Cavalli) et Albert (Werther). Il interprète aussi le rôle de Tusenbach (Les Trois Soeurs d’Eötvös). Il chante avec des chefs tels que R. Jacobs, W. Christie, M. Minkowski, P. Herreweghe, C. Rousset, L. Langrée, K. Nagano, P. Boulez et S. Baudo. Il participe à une tournée Schönberg en France et en Espagne et à la créa-tion en France de What Next ? d’Elliott Carter. Il est successivement Giove (La Calisto), Guglielmo (Così fan tutte). Ses prises de rôles le mènent sur des scènes telles que le Théâtre Royal de Versailles, le Glyndebourne Touring Opera, l’Opéra de Wallonie, l’Opéra de Rennes, l’Opéra de Nancy, la Monnaie de Bruxelles, l’Opéra de Lausanne, l’Opéra d’Ams-terdam, le Théâtre du Châtelet, le Théâtre des Champs-Elysées, le Barbican Centre de Londres, le Teatro Real de Madrid, La Scala de Milan, le Festival d’Innsbruck et le Staatsoper de Berlin. Il interprète aussi le rôle de Merlin l’Enchanteur du Roi Arthus de Chausson. Sa discographie comprend : Il Ritorno d’Ulisse in Patria, Les Fêtes de Paphos de Mondonville, Alceste, Giulio Cesare, Scipione, Riccardo Primo, L’Enfance du Christ de Berlioz, Samson et Dalila, Carmen et Le Pays de Ropartz. Récemment, il se produit dans Viva l’Opera, Carmen, La Grotta di Trofonio, Alcina, Ariodante et L’Enfance du Christ en concert avec l’Orchestre national de Lyon. Parmi ses projets: Faust et L’Enfance du Christ en concert avec le MDR Sinfonieorchester à Leipzig.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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64 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

Daniel DjambazianMathieu • Baryton-basse

Khachik MatevosyanLe Majordome | Dumas • Baryton-basse Membre de la troupe des jeunes solistes en résidence

Né à Marseille, il grandit à Los Angeles et est diplô-mé de la California State University de Northridge, puis étudie le chant avec John Paton de l’University of Southern California et Fred Carama de la Juilliard School à New York. Il interprète Leporello au Deutsche Oper am Rhein, Schaunard (La Bohème) à l’Opéra d’Essen, Haly (L’Italiana in Algeri) à Flensburg, ainsi que Christian et le Day Manager dans une création mondiale d’un opéra de Giorgio Battistelli The Fashion. Au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf, il chante Don Bartolo (Il Barbiere di Siviglia) et fait ses débuts en Leporello (Don Giovanni). Il se produit aussi à l’Opéra de Nice dans les rôles de Jupiter (Orphée aux Enfers), Dr. Grenvil (La Traviata), Duc de Verone (Roméo et Juliette) et Roucher (Andrea Chénier). Il enregistre l’orato-rio de J. Kosma Les Ponts de Paris avec l’Orchestre philharmonique de Nice. Il travaille avec des met-teurs en scène tels que G. Joosten, N. Joel, J. Savary, P. Himmelmann, D. Tcherniakov, A. Garichot, G. Deflo, G.-C. del Monaco, T. Richter, C. Loy, C. Nel, J.-L. Martinoty, R. Carsen, et des chefs d’orchestre comme P. Davin, P. Steinberg, J. Fiore, A. Stoehr, J. Levine et A. Joel. Plus récemment, il est Mr. Bosun  (Billy Budd), Monterone (Rigoletto), le Sacristain (Tosca), Haly (L’Italiana in Algeri), Dulcamara (L’Elisir d’amore), Leporello (Don Giovanni), Dr. Grenvil (La Traviata), Talpa (Il Tabarro), ainsi que Filoro dans une création mondiale, Giocasta. Il chante aussi un Officier (Dialogues des Carmélites) et Mathieu (Andrea Chénier) au Théâtre du Capitole à Toulouse. Parmi ses projets en 2011-2012 : Lovell (Richard III) au Grand Theatre de Genève, Don Bartolo (Il Barbiere di Siviglia), Schaunard (La Bohème), Le Dancaïre (Carmen), Sagrestano (Tosca) et la dou-blure de Don Alfonso (Così fan tutte) au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

Originaire d’Arménie, il commence par étudier au conservatoire de Yerevan et depuis 2009 à la Haute École d’Art de Berne. De 2003 à 2007, il est soliste à l’opéra-studio de Yerevan et depuis 2005 à l’Opéra d’Arménie. Il interprète de nombreux rôles tels que Bartolo (Il Barbiere di Siviglia), les rôles-titres de Don Pasquale et de Gianni Schicchi, Machese (La Traviata), Montano (Otello), Paolo Albiani/ Pietro (Simone Boccanegra) et le rôle-titre de Don Giovanni. Il vient de rejoindre la troupe des jeunes solistes en résidence du Grand Théâtre de Genève.Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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BIOGRAPHIES

Wolfgang BartaSchmidt • BasseMembre du Chœur du Grand Théâtre

Après ses études à la Mu s i k h o c h s c hu l e d e Vienne, i l chante Don Alfonso (Così fa n t ut t e) au théâtre du château de Schönbrunn, Figaro (L e Nozze di Figaro) et le Maître de musique (Ariadne auf Naxos). Puis il se produit sur différentes scènes autrichiennes, dont le Wiener Kammeroper. Il donne aussi des récitals et effectue, en 1986, une tournée au Japon. Au Wiener Konzerthaus, il interprète, sous la direction de Gianandrea Gavaz-zeni, Arteneo (Axur, Re d’Ormus de Salieri) en 1987, et Serse de Händel en 1988. En janvier 1998, il tient un rôle de soliste dans Peer Gynt au Victoria Hall, sous la direction de Guillaume Tourniaire. En juin 2008, il tient le rôle du Majordome (Ariadne auf Naxos) à Covent Garden.Au Grand Théâtre de Genève : dernièrement : Ariadne auf Naxos (Le Majordome) 06-07, Lohengrin (Un des quatre nobles) 07-08, Salome (1er Soldat), Lulu (Le Banquier/Le Directeur de théâtre) 09-10, Die lustige Witwe (Kromow) 10-11.

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Adresse postale, administration Grand Théâtre de Genève 11, boulevard du Théâtre CP 5126CH-1211 Genève 11 T +41 22 418 30 00 F +41 22 418 30 01 [email protected]

Renseignementsdu lundi au samedi de 10 h à 18 h.sur place, dans le hallpar téléphoneT +41 22 418 31 30

Locationau guichet5, place Neuvepar courrier postalGrand Théâtre de Genève - Billetterie11, boulevard du ThéâtreCP 5126 - CH-1211 Genève 11par téléphoneT +41 22 418 31 30du lundi au samedi de 10 h à 18 h.par faxF +41 22 418 31 31par [email protected] notre site internetwww.geneveopera.ch

Programmes et affichesLes programmes et les affiches des spectacles pas-sés ou en cours sont en vente à la billetterie du Grand Théâtre.

EnregistrementsIl est interdit de photographier, de filmer ou d’en-registrer les spectacles.

Billets jeunesLes jeunes de moins de 26 ans et les étudiants bénéficient d’une réduction de 25% sur les places des spectacles dès la catégorie C.

Etudiants / ChômeursDes places à tarif préférentiel sont proposées juste avant le début des spectacles aux étudiants et aux chômeurs dans la limite des places disponibles, sur présentation d’une pièce justificative.

Titulaires du chéquier culture Réduction de Fr. 10.- par chèque (2 chèques cumu-lables au maximum) sur l’achat de billets de spec-tacle au guichet du Grand Théâtre.

20 ans / 20 francs Billets à Fr. 20.– pour les spectacles d’opéra et de danse en vente exclusivement au Grand Théâtre. Une pièce d’identité doit être présentée à l’entrée des spectacles.

Publicité et soirées d’entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Johanna LachenmannT +41 22 418 30 [email protected]

INFORMATIONS PRATIQUES

Les personnes qui s’intéressent aux arts lyrique et chorégraphique peuvent devenir membres des associations suivantes :

Association genevoise des Amis de l’Opéra et du Ballet3, chemin de la Grand-Cour 1256 TroinexT + 41 22 784 34 37www.amisdelopera.ch

Cercle Romand Richard Wagner 14, rue de Beaumont CH-1206 GenèveT +41 22 310 18 91www.crrw.ch

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Le Grand Théâtre de Genève souhaite remercier et rendre hommage à ses partenaires et mécènes. Leur soutien contribue de manière essentielle au déve-loppement de ses activités et au rayonnement de l’opéra et du ballet en Suisse et à l’étranger.

Fondation subventionnée par Ville de Genève Association des communes genevoises (ACG)

Soutiens de saisonCercle du Grand Théâtre Fondation philanthropique Edmond J. Safra CARIGEST SA comme conseiller d’un généreux mécène

Partenaire des récitalsFondation Valeria Rossi di Montelera depuis 1998

Partenaires de productionsCercle du Grand Théâtre depuis 1986Fondation Leenaards depuis 1999 Fondation Neva depuis 2010 M. Trifon Natsis Vacheron Constantin

Partenaires du programme pédagogique Fondation de bienfaisance de la Banque Pictet depuis 2008Département de l’Instruction Publique (DIP - République et canton de Genève)

Partenaire fondateur de la troupe des jeunes solistes en résidence Fondation BNP Paribas depuis 2009

Partenaire du Ballet du Grand ThéâtreJTI depuis 2011

Partenaires de projetsOffice fédéral de la culture (OFC) Geneva Opera Pool

En partenariat avec la Ville de Genève et grâce à plusieurs partenaires, le Grand Théâtre accueille la communauté internationale en collaboration avec le Centre d’accueil – Genève internationale (CAGI) et la Fondation pour Genève, avec l’appui de la Confédération et de la République et du canton de Genève et des partenaires privés:Banque Pictet & Cie Cargill International SA Mirelis InvesTrust SA Litasco SA Totsa Total Oil Trading Union Bancaire Privée, UBP SA

Partenaires d’échangeLe TempsEspace 2Generali AssurancesFleuriot FleursPerrier JouëtExersuisseUnireso

Ayant à cœur d’établir un dialogue avec tous les acteurs de la Cité, le Grand Théâtre ouvre ses portes aux entreprises désireuses de développer des par-tenariats, d’associer leurs opérations de relations publiques à des projets artistiques et de parrainer des initiatives uniques répondant à leurs objectifs de responsabilité sociale.

MÉCÉNAT&PARTENARIAT

Le service Mécénat et Partenariat est à votre écoute afin de vous conseiller

Contact Johanna Lachenmann T + 41 22 418 30 58 F + 41 22 418 30 98 [email protected]

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ButLa Fondation a pour but d’assurer l’exploitation du Grand Théâtre de Genève, notamment en y organi-sant des spectacles d’arts lyrique, chorégraphique et dramatique. C’est une fondation d’intérêt public communal subventionnée par la Ville de Genève, dont l’objet est artistique et culturel. La Fondation est composée de quatorze membres désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève. Le Bureau compte cinq membres du Conseil de Fondation. Le Statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi cantonale de 1964.

Conseil de Fondation Mme Lorella Bertani, présidente M. Guy-Olivier Segond, vice-présidentM. Bernard Lescaze, secrétaire

M. Patrice Mugny M. Manuel Tornare

M. Claude DemoleM. François DuchêneM. Jacques HämmerliM. Philippe JuvetMme Martine KoellikerMme Florence Kraft-BabelM. Albert RodrikM. Jean SpielmannM. Jean-Luc von Arx

M. Guy Demole, président d’honneurM. Jean-Flavien Lalive, président d’honneur

SecrétariatMme Francine Kolly LainéT +41 22 418 31 71F +41 22 418 30 01

situation au 1.07.2011

FONDATION DU GRAND THÉÂTRE

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Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement.

Bureau (septembre 2011)Mme Françoise de Mestral, présidenteM. Jean Kohler, vice-présidentM. Gabriel Safdié, trésorierMme Véronique Walter, secrétaire

Autres membres du Comité (septembre 2011)Mme Diane d’ArcisS. A. S. la Princesse Andrienne d’ArenbergM. Friedrich B. BusseMme Muriel Chaponnière RochatM. David LachatM. Paul SaurelM. Pierre-Alain Wavre

Membres BienfaiteursM. et Mme Luc ArgandMme René AugereauM. et Mme Guy DemoleFondation de bienfaisance de la banque PictetGonet & Cie, Banquiers PrivésM. et Mme Pierre KellerMM. Lombard Odier Darier Hentsch et CieM. et Mme Yves OltramareMrs Laurel Polleys-CamusSFG - Société Fiduciaire et de Gérance SAUnion Bancaire Privée – UBP SAM. Pierre-Alain WavreM. et Mme Gérard Wertheimer

Membres individuelsS.A. Prince Amyn Aga Khan S.A. Princesse Catherine Aga KhanMme Diane d’ArcisLL. AA. SS. Le Prince et la Princesse Etienne d’ArenbergMme Dominique ArpelsMme Véronique Barbey

Mme Christine Batruch-HawrylyshynM. et Mme Gérard BauerM. et Mme Pierre BenhamouM. et Mme Philippe BertheratMme Antoine BestMme Saskia van BeuningenMme Françoise BodmerM. Jean BonnaProf. Julien BogousslavskyM. Alain BoucheronComtesse Brandolini d’AddaMme Robert BrinerM. et Mme Yves BurrusM. Friedrich B. BusseMme Caroline CaffinMme Maria Livanos CattauiMme Muriel Chaponnière-RochatMme Anne ChevalleyM. et Mme Neville CookM. Jean-Pierre CubizolleM. et Mme Alejandro DahlhausM. et Mme Claude DemoleMme Virginia Drabbe-SeemannGrace, Countess of DudleyM. et Mme Olivier DunantMme Denise Elfen-LaniadoMme Maria EmbiricosMme Diane Etter-SoutterMme Catherine Fauchier-MagnanMme Clarina FirmenichMme Pierre FollietMme Pierre-Claude FournetM. et Mme Eric FreymondMme Elka Gouzer-WaechterMme Bibi GrittiMme Claudia GroothaertM. et Mme Philippe Gudin de La SablonnièreM. et Mme Philippe JabreMme Marie-Josèphe JacquetM. et Mme Jean KohlerMme Maria Pilar de La BéraudièreM. et Mme Pierre de LabouchèreM. David LachatM. Marko LacinMe Jean-Flavien Lalive d’Epinay

CERCLE DU GRAND THÉÂTRE

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M. Christian Langlois-MeurinneM. et Mme Pierre LardyMme Michèle LarakiM. et Mme Guy LefortMme Eric LescureM. et Mme Thierry de LoriolMme France Majoie - Le LousMme Eva LundinM. Ian LundinM. et Mme Colin MaltbyM. Thierry de MarignacMme Mark Mathysen-GerstM. Bertrand MausMme Anne MausM. Olivier MausM. et Mme Charles de MestralM. et Mme Francis MinkoffM. Pierre G. MirabaudM. et Mme Bernard MomméjaM. et Mme Christopher Mouravieff-ApostolMme Pierre-Yves Mourgue d’AlgueM. et Mme Trifon NatsisMme Laurence NavilleM. et Mme Philippe NordmannM. et Mme Alan ParkerM. et Mme Shelby du PasquierMme Sibylle PastréM. Jacques PerrotM. et Mme Gilles PetitpierreM. et Mme Charles PictetM. et Mme Guillaume PictetM. et Mme Ivan PictetM. et Mme Jean-François PissettazMme Françoise PropperMme Ruth RappaportMme Karin RezaM. et Mme Gabriel SafdiéComte et Comtesse de Saint-PierreM. Vincenzo Salina AmoriniM. et Mme René SanchezM. et Mme Paul SaurelM. et Mme Julien SchoenlaubMme Noëlie SchoenlaubMme Anne SegréBaron et Baronne Seillière

M. Thierry ServantMarquis et Marquise Enrico SpinolaMme Christiane SteckMme Isabelle StoffelsM. André-Pierre TardyM. et Mme Riccardo TattoniM. et Mme Kamen TrollerM. Richard de TscharnerM. et Mme Gérard TurpinM. et Mme Jean-Luc VermeulenM. et Mme Olivier VodozM. Gerson WaechterMme Véronique WalterM. et Mme Lionel de WeckMme Paul-Annik Weiller

Membres institutionnels1875 Finance SAActivgest SAChristie’s (International) SAFondation BNP Paribas SuisseFondation BruFondation de la Haute HorlogerieGivaudan SAH de P (Holding de Picciotto) SAJT International SA Lenz & StaehelinMandarin Oriental, GenèveMKB Conseil & CoachingMM. Mourgue d’Algue & Cie, GenèveNotz, Stucki & Cie, SALa Réserve, GenèveSGS SA

InscriptionsCercle du Grand Théâtre de GenèveMme Gwénola Trutat11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79du lundi au vendredi de 8 h à 12 [email protected]

Compte bancaire N° 530 290MM. Pictet & Cie

Organe de révision Plafida SA

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70 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

LE GRAND THÉÂTRE L’ÉQUIPE

DIRECTION GÉNÉRALEDirecteur général Tobias RichterAssistante du Directeur général Zoé Roehrich

SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Secrétaire générale Silvia BonoAdjointe Corinne Beroujon

ARTISTIQUEConseiller artistique et dramaturge Daniel DolléResponsable planification artistique Jean-François MonnardResponsable des éditions et de la création visuelle Aimery ChaigneResponsable médias Illyria Pfyffer

BALLETDirecteur du Ballet Philippe CohenAdjoint du directeur du ballet Vitorio CasarinCoordinatrice administrative Emilie Schaffter Maîtres de ballet Susanna Campo, Grant ArisPianiste Serafima DemianovaDanseuses Fernanda Barbosa, Hélène Bourbeillon, Gabriela Gomez, Virginie Nopper, Yu Otagaki, Isabelle Schramm, Sara Shigenari, Sarawanee Tanatanit, Madeline Wong, Yanni Yin, Daniela ZaghiniDanseurs Joseph Aitken, Damiano Artale, Loris Bonani, Pierre-Antoine Brunet, Prince Credell, Grégory Deltenre, Paul Girard, Armando Gonzalez, Clément Haenen, André Hamelin, Nathanaël Marie

TECHNIQUE DU BALLETDirecteur technique du ballet Philippe DuvauchelleRégisseur lumières Alexandre Bryand

Régisseur plateau Yves FröhleService médical Dr Jacques Menetrey HUGPhysiothérapeutes François Fiaux, Cécile RougeOstéopathe Bruno Soussan

TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCEFabrice Farina, Isabelle Henriquez, Khachik Matevosyan, Emilio Pons, Marc Scoffoni, Carine Séchaye, Bénédicte Tauran, Clémence Tilquin

CHŒURCheffe de chœur Ching-Lien Wu Assistant Cheffe de chœur Jean-Marc PerrinPianiste répétiteur Réginald Le ReunRégisseur et chargé de l’administration Omar GarridoSopranos Fosca Aquaro, Rosale Bérenger, Györgyi Garreau-Sarlos, Nicola Hollyman, Iana Iliev, Victoria Martynenko, Martina Möller-Gosoge, Cristiana Presutti, Daniela StoytchevaAltos Vanessa Beck-Hurst, Audrey Burgener, Dominique Cherpillod, Magali Duceau, Lubka Favarger, Varduhi Khachatryan, Mi-Young Kim, Tanja Ristanovic Valkovic, Mariana Vassileva ChaveevaTénors David Barrie Grieve, Jaime Caicompai, Yong-Ping Gao, Omar Garrido, Rémy Garin, Lyonel Grélaz, Vladimir Iliev, Sanghun Lee, José Pazos, Terige Sirolli, Bisser Terziyski,Basses Krassimir Avramov, Wolfgang Barta, Romaric Braun, Nicolas Carré, Phillip Casperd, Aleksandar Chaveev, Baekeun Cho, Christophe Coulier, Harry Draganov, Seong-Ho Han, Matthieu Laguerre, Slobodan Stankovic, Dimitri Tikhonov

PRODUCTION ARTISTIQUEResponsable Ivo GuerraAssistante & Respons. figuration Matilde FassòResponsable ressources musicales Eric Haegi Pianistes / Chefs de chant Todd Camburn, Xavier Dami, Réginald Le ReunAssistant mise en scène NN

RÉGIE DE SCÈNERégisseure générale Chantal GrafRégisseur de scène Jean-Pierre Dequaire

MARKETING ET COMMUNICATIONResponsable marketing et communication Albert GarnierAdjoint Frédéric LeyatAdjointe presse Isabelle JornodChargée du mécénat et du partenariat Johanna LachenmannChargée du service pédagogique Kathereen AbhervéChargé des publics jeunes Christopher ParkArchiviste Anne Zendali

ACCUEIL ET PUBLICSResponsable de l’accueil des publics Pascal BerliePersonnel d’accueil Herminia Bernardo Pinhao, Johan Baumier, Damien Bevillard, Cédric Blattner, Philippe Boaron, Karla Boyle, Mickaël Cacioppo, Caroline Cariage, Michel Denis Chappellaz, Chantal Chevallier, Marie-Odile Clementz, Patricia Diaz, Valentin Herrero, Feka Iljaz, Etienne Jacquemet, Teymour Kadjar, Philippe Kaspar, Na Lin, Ada Lopez Linarez Hunziker, Nelli Kazaryan Peter, Guillaume Louis, Jacques Marie-Chloé,

Virginie Maury, Jackie Merteau, Nicolas Muller, Vincenza Muñoz, Monique Pellanda, Flavio Perret-Gentil, Kim Schmid, Mahmoud Tamim, Florian Torche, Kevin Udrisard, Drangan Valkovic, Pablo Venturelli, Charlotte Villard, Julien Wider

TECHNIQUEDirecteur technique Jean-Yves BarralonAdjointe administrative Sabine BuchardChargée de production technique Catherine MouvetIngénieur bâtiment et sécurité Pierre FreiResponsable d’entretien Thierry Grasset

BUREAU D’ÉTUDEIngénieur bureau d’études Alexandre ForissierAssistant Chistophe PoncinDessinateurs Stéphane Abbet, Denis Chevalley, Antonio Di Stefano

MANUTENTION ET TRANSPORTSResponsable Yves Montandon

Service intérieurHuissier responsable Stéphane CondoloHuissier-ère-s Jean-Pierre Barras, Valdemar De Almeida, Antonios Kardelis, Michèle RindisbacherCoursiers Bernard Bouchet, Bernard Thierstein

TECHNIQUE DE SCÈNEAdjoint au directeur technique Philippe AlvadoChefs de plateau Gabriel Lanfranchi, Stéphane Nightingale

MACHINERIEChef de service Olivier Loup

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Sous-chefs Pascal Chevalley, Juan Calvino, Patrick SavariauSous-chef cintrier Patrick WerlenBrigadiers Stéphane Desogus, Jean-Claude Durand, Henrique Fernandes, Yannick Sicilia Sous-brigadiers Stéphane Catillaz, Manuel Gandara, Johny Perillard Machinistes cintriers Stéphane Guillaume, Alfio Scarvaglieri, NN, NNMachinistes Gérard Berdat, Philippe Calame, Vincent Campoy, Eric Clertant, Jérôme Favre, da Silva, Sedrak Gyumushyan, Daniel Jimeno, Alain Klette, Jean-François Mauvis, Julien Pache, Hervé Pellaud, Nicolas Tagand

SON ET VIDÉOChef de service Michel BoudineauSous-chef Claudio MullerTechniciens Dominique Graf, Charles Mugel, Jean-Marc Pinget

ELECTRICITÉChef de service Simon TrottetSous-chefs Robin Minkhorst, Marius EchenardOpérateurs de jeu Florent Farinelli, Stéphane Gomez, David Martinez, Blaise SchaffterÉlectricien-ne-s de plateau Serge Alérini, Dinko Baresic, Salim Boussalia, Stéphane Estève, Helena König, Juan Vera, Patrick Villois, NN, NNÉlectricien d’entretien Fabian Pracchia

ACCESSOIRESChef de service NNSous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola, Joëlle Bonzon, Françoise Chavaillaz, Cédric

Pointurier Solinas, Anik Polo, Padrut Tacchella, Cécilia Viola, Pierre Wüllenweber

ELECTROMÉCANIQUEChef de service Jean-Christophe PégatoquetSous-chef José-Pierre ArenyElectromécaniciens Alain Allaman, David Bouvrat, Robert De Almeida, Stéphane Resplendino, Christophe Seydoux

HABILLAGEChef-fe de service NNSous-cheffes Joëlle Muller, Cécile Cottet-NègreHabilleur-euse-s Caroline Bault, Julie Delieutraz, Gloria del Castillo, Angélique Ducrot, France Durel, Danièle Hostettler, Philippe Jungo, Olga Kondrachina, Christelle Majeur, Lorena Vanzo Pallante, Léa Perarnau

PERRUQUES ET MAQUILLAGECheffe de service Karine CuendetSous-cheffe Christelle PaillardPerruquier-ère-s et maquilleur-euse-s Bernd Götze, Cécile Jouen, Karine Keil, Muriel Pignon-Heinis

ATELIERS DÉCORSChef des ateliers décors Michel ChapatteAssistant Christophe PoncinMagasiniers Maurice Bossotto, Marcel Géroudet

MENUISERIEChef de service Stéphane BatzliSous-chef Claude Jan-Du-ChêneChef d’équipe Roberto SerafiniMenuisiers Gregory Benjamin, Pedro Brito, Thomas Clément, Giovanni Conte, Christian Furrer, Frédéric Gisiger

SERRURERIEContremaître Serge HelblingSerruriers Patrick Barthe, Yves Dubuis, Patrice Dumonthey, Marc Falconnat

PEINTURE ET DÉCORATIONChef de service Fabrice CarmonaSous-chef Christophe RyserPeintres Gemy Aïk, Ali Bachir-Cheif, Stéphane Croisier, Bernard Riegler

TAPISSERIE-DÉCORATIONChef de service Dominique BaumgartnerSous-chef Philippe LavorelTapissier-ères-s et décorateur-trice-s Pierre Broillet, Fanny Caldari, Dominique Humair, Raphaël Loviat

ATELIERS COSTUMES Cheffe des ateliers costumes Fabienne DucAssistant-e-s Mahi Durel, Tara Matthey, Armindo Faustino-Portas

ATELIER DE COUTUREResponsable de fabrication Martine RoyCostumières Marina Harrington, NNTailleur-e-s Sarah Tina von Däniken, NNCouturières Sophie de Blonay, Enrica Desideri, Lurdes Do Quental, Marie Hirschi, Gwenaelle Mury, Ana-Maria Rivera, Soizic Rudant, Gerda Salathé, Liliane Tallent, Astrid Walter

ATELIER DE DÉCORATION & ACCESSOIRES COSTUMESResponsable Isabelle Pellissier Duc Décoratrice Corinne Baudraz, Emanuela Notaro

ATELIER CUIRResponsable Michel Blessemaille Cordonnière Catherine Stuppi

SERVICE FINANCIERChef de service Jean-Luc ChristenComptables Paola Andreetta, Andreana Bolea, Chantal Chappot, Laure Masnaghetti, Sandrine Perotti

BILLETTERIEResponsable billetterie et développement commercial Jean-Pascal Cottalorda Adjointe Carine DruelleCollaboratrices billetterie Fanny Claivaz, Hawa Diallo-Singare, Nathalie Lécuyer

INFORMATIQUEChef de service Marco ReichardtIngénieurs informatiques Lionel Bolou, NN

RESTAURATIONResponsable restauration, Christian Lechevrel Cuisinier Olivier MarguinService Norberto Cavaco, Maria Savino

RESSOURCES HUMAINESDirecteur des ressources humaines Jérémy AnnenAssistante Marina BelloGestionnaires ressources humaines Valérie Aklin, Marie-Laure Deluermoz, Luciana Hernandez

Situation au 01.07.11

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72 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • N° 9 | ANDREA CHÉNIER

Directeur de la publication : Tobias Richter

Responsable de la rédaction : Daniel Dollé Responsable de l’édition : Aimery Chaigne

Coordination : Albert Garnier

Ont collaboré à ce programme : Wladislas Marian, Christopher Park

Impression : m+h genèveACHEVÉ D’IMPRIMER EN AOÛT 2011

PROCHAINEMENT

OPÉRA

DIE ENTFÜHRUNG AUS DEM SERAILL’ENLÈVEMENT AU SÉRAILKomisches Singspiel en trois actes de Wolgang Amadeus MozartAu Grand Théâtre16 | 18 | 22 | 25 novembre 2011 à 20 h20 | 27 novembre 2011 à 15 hDirection musicale Johnathan Darlington Mise en scène Mira Bartov Décors Gunnar Ekman Costumes Kajsa Larsson Lumières Kristin Bredal Chœur Ching-Lien Wu Avec Laura Claycomb (Konstanze), Daniel Behle (Belmonte), Peter Rose (Osmin), Olga Peretyatko (Blonchen), Norbert Ernst (Pedrillo), Peter Nikolaus Kante (Selim) Chœur du Grand ThéâtreOrchestre de la Suisse Romande

Nouvelle production

Conférence de présentationpar Pierre Michot En collaboration avec l’Association genevoise des Amis de l’Opéra et du Ballet.15 novembre 2011 à 18 h 15 au Grand Théâtre

DANSE

SOIRÉE BALLETS RUSSESLES SYLPHIDESMusique de Frédéric Chopin

LE SPECTRE DE LA ROSEMusique de Carl Maria von Weber

Chorégraphies de Benjamin Millepied Scénographie et costumes Paul CoxLumières Madjid Hakimi

PETROUCHKAMusique de Igor Stravinski

Chorégraphie & scénographie de Laurence Yadi & Nicolas Cantillon Costumes Philippe CombeauLumières Patrick Riou

Trois créations mondiales au Grand Théâtre11 | 13 | 14 | 15 octobre 2011 à 20 h16 octobre 2011 à 15 hBallet du Grand ThéâtreOrchestre de la Suisse RomandeDirection musicale David Parry

Conférence de présentationpar Mathilde Reichler et Lada Mamedova En collaboration avec l’Association genevoise des Amis de l’Opéra et du Ballet.7 octobre 2011 à 18 h 15 au Grand Théâtre

DANSE

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Passion et partage

La Fondation de bienfaisance de la banque

Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes

au cœur du Grand Théâtre».

En participant à ce programme de formation,

nous nous engageons en faveur de la génération

à venir. Nous sommes particulièrement heureux

de pouvoir offrir aux talents de demain

l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et

du ballet, et peut-être même de susciter des

vocations.

Les associés de Pictet & Cie vous souhaitent

une très belle saison 2011-2012.

Passion_Partage Fondation_19x23_2_Passion_Partage Fondation_19x23_1 17.03.11 02:55 Page1

La Fondation BNP Paribas soutient la troupe des jeunes solistes en résidence

du Grand Théâtre de Genève

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Dramma Di ambiante storico en quatre actes

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saison

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